vendredi 24 novembre 2017

Un roi comme toutes les nations par T. Austin-Sparks

« Et tous les anciens d’Israël s’assemblèrent et vinrent vers Samuel, à Rama; et ils lui dirent, Voici, tu es vieux, et tes fils ne marchent pas dans tes voies; maintenant, établis sur nous un roi pour nous juger, comme toutes les nations. Et la chose fut mauvaise aux yeux de Samuel, qu’ils eussent dit, Donne-nous un roi pour nous juger. Et Samuel pria l’Éternel. Et l’Éternel dit à Samuel, Écoute la voix du peuple en tout ce qu’ils te disent; car ce n’est pas toi qu’ils ont rejeté, mais c’est moi qu’ils ont rejeté, afin que je ne règne pas sur eux. Selon toutes les actions qu’ils ont commises, depuis le jour où je les ai fait monter d’Égypte, jusqu’à ce jour, en ce qu’ils m’ont abandonné et ont servi d’autres dieux, ainsi ils font aussi à ton égard. Et maintenant, écoute leur voix; seulement tu leur rendras clairement témoignage, et tu leur annonceras le régime du roi qui régnera sur eux. » 1 Samuel 8 :4-9
« Et le peuple refusa d’écouter la voix de Samuel; et ils dirent, Non, mais il y aura un roi sur nous, et nous serons, nous aussi, comme toutes les nations; et notre roi nous jugera, et il sortira devant nous et conduira nos guerres. Et Samuel écouta toutes les paroles du peuple, et les rapporta aux oreilles de l’Éternel. Et l’Éternel dit à Samuel, Écoute leur voix, et établis sur eux un roi. Et Samuel dit aux hommes d’Israël, Allez chacun dans sa ville . » 1 Samuel 8 :19-22
« Où donc est ton roi? pour qu’il te sauve dans toutes tes villes. Où sont tes juges, dont tu as dit, Donne-moi un roi et des princes?… Je t’ai donné un roi dans ma colère, et je l’ai ôté dans ma fureur. » Osée 13 :10-11
« Et puis ils demandèrent un roi, et Dieu leur donna Saül fils de Kis, homme de la tribu de Benjamin, pendant quarante ans. » Actes 13 :21
                    Cet épisode du roi Saül dans l’histoire d’Israël, bien qu’il contienne des éléments qui nous rendent perplexes et qui sont difficiles à comprendre, renferme des choses extrêmement instructives pour le peuple de Dieu en tout temps. Car, il ne s’agit pas uniquement d’un peu d’histoire de l'Ancien Testament. Ce qui est trouvé ici en principe, a surgit encore et encore parmi le peuple de Dieu à toutes les époques, et s’est toujours transformé, comme ici, en une tragédie. Ce qui ressort du cœur de l’incident mentionné dans notre passage, c’est l’alternative humaine à ce qu’il y a de meilleur de la part de Dieu. Et en disant cela, vous reconnaîtrez tout de suite, que c’est un fait qui se produit sans cesse. Ceci se produit dans nos vies, comme à travers toute l’histoire de l’Église : c’est cette alternative humaine par rapport à ce que Dieu pourvoit. Et la chose qui prédomine, quand à ce sujet, c’est la présence continuelle du Seigneur dans la vie, en puissance, jusqu’à la fin. Nous remarquons que cette chose même que met en évidence le prophète Osée : ‘Vous avez demandez un roi, vous l’avez eu, où est-il aujourd’hui ? Quelle est son utilité aujourd’hui ? En insistant ainsi, vous avez perdu Dieu. Vous vous êtes choisi une alternative à la présence réelle et au gouvernement du Seigneur, et votre alternative vous a laissé tomber.’
                    Nous répétons, la question prédominante est celle de la présence continuelle du Seigneur en puissance parmi son peuple, non pas pour un temps, mais jusqu’à la fin. Le Seigneur est capable de demeurer, de rester, d’être présent jusqu’à la fin. Il n’est jamais venu un moment où il pourrait être dit que le Seigneur n’est plus parmi nous. Ceci est marquant, n’est-ce pas ? Et ceci est d’une importance capitale. J’ai dit, plus haut, qu’il s’agissait de quelque chose qui dépassait un moment d’histoire de l'Ancien Testament. Ce principe est retrouvé à travers toute l’histoire chrétienne, aussi, il doit être examiné et analysé avec précision, afin de découvrir, d’un coté, les causes de ce désastre, la tragédie de perdre la présence du Seigneur, et d’un autre, de définir le terrain sur lequel le Seigneur demeurera avec son peuple jusqu’à la fin. Aussi, nous devons considérer ce passage afin d’en relever le principe spirituel qui s’y trouve.
                    Le verdict divin est sans ambiguïté : il dit à Samuel, « ce n’est pas toi qu’ils ont rejeté, mais c’est moi qu’ils ont rejeté ». C’est ainsi que Dieu voyait les choses. Le peuple n’aurait jamais accepté que cela leur soit dit aussi crûment : « aujourd’hui, vous rejetez le Seigneur, vous le répudiez. » Ils auraient été très en colère d’entendre les choses ainsi, néanmoins c’est ce qu’ils firent. Nous voyons que cela peut être fait, de rejeter le Seigneur, alors même que nous protestons que ce n’est pas en fait ce que nous voulons faire, que cela n’est pas notre intention ; nous pouvons néanmoins le faire.
                    Maintenant, au cœur de cette histoire, un morceau de phrase comportant juste quelques mots est la clef de cette énorme erreur. La phrase est : « un roi … comme toutes les nations », et l’expression est « comme ». A chaque fois que le peuple de Dieu s’échappe de l’immédiat et direct gouvernement du Saint Esprit, invariablement il commence à imiter, à copier, à reproduire quelque chose qu’il a vu objectivement, non pas par révélation, non pas spirituellement, mais quelque chose qui a été : « Nous ferons ainsi, nous l’aurons comme ceci, nous copierons cela, nous reproduirons ceci. » Et souvent il en arrive à dire : « Nous aurons un ordre tel que celui du Nouveau Testament, quelque chose que nous avons étudié, quelque chose que nous avons saisi objectivement », mais ceci ne demeure qu’une imitation. C’est rechercher à reproduire quelque chose qui existe déjà sous une forme ou une autre, quelque forme ou pratique ou ordre pré-établi.
                    Disons tout de suite, que ce qui se passa alors du temps de Samuel, qui est une continuation des Juges, se passe toujours de la même façon à chaque fois que ce même incident survient. Il est toujours question de déclin spirituel lorsque ceci arrive, ce n’est pas, loin s’en faut, une marque de maturité spirituelle, de progrès spirituel. C’est toujours un temps de déchéance spirituelle lorsque quelque chose est imitée ou reproduite. Ceci implique un très grand principe spirituel : le fait d’imiter, de copier, de reproduire, est toujours l’incorrigible habitude de l’homme naturel. C’est l’incorrigible habitude de l’homme charnel de faire quelque chose comme ceci ou cela. Et ainsi était la terrible et tragique tendance de l’assemblée qui était à Corinthe : faire de l’assemblée un duplicata de la sagesse et des principes du monde. Et Paul dit : « N’êtes-vous pas charnels ? Vous êtes charnels. » « Vous parlez de sagesse ? De la sagesse du monde ? Non, il ne peut en être ainsi ! » Il s’essayaient à rendre conforme l’assemblée selon les principes du monde, selon ce qu’ils voyaient du monde, amenant les choses et les principes du monde dans l’assemblée ; une chose désastreuse pour Corinthe. C’était également le grand péril qui menaçait les assemblées de Galatie, qui poussa l’apôtre Paul dans une telle colère, comme nous le lisons nul par ailleurs dans tous ses écrits. Il répéta l’utilisation du mot « anathème, anathème . »
                    Quel était le problème ? C’était cette tendance judaïque apportée par les ‘’judaïseurs’’ qu’ils voulaient imposée comme système fixe, immuable, historique et traditionnel sur quelque chose de spirituel. Ceci créant, par la même occasion, une crise majeure dans toute la Galatie où les croyants étaient influencés jusqu’au point de se détourner de ce qui avait été commencé par l’Esprit. Comme le dit Paul : « Ayant commencé par l’Esprit … », se détournant du gouvernement direct de l’Esprit vers autre chose – un système de Judaïsme imité. Nous pourrions suivre cette tendance à travers l’histoire sainte. Ceci réapparaît encore et encore, et nous avons ce principe illustré dans notre passage, comme un grand exemple.
                    Regardons, maintenant, aux réelles implications de ce récit. Qu’est-ce qu’Israël faisait vraiment ? Comment se fait-il que cela arrivait ? Et en notant ces choses, nous avons notre leçon, nous avons notre avertissement, notre instruction. Notons que ceci représentait une coupure avec leur propre position, la position qui était la bonne position devant Dieu. Et qu’elle était cette bonne position, cette juste position du peuple de Dieu ? C’était leur absolue séparation par rapport aux nations ! Ils commencèrent avec Abraham, n’est-il pas ? Voyons comment Dieu s’occupa d’Abraham, il l’arracha, le sépara, le garda séparé, et lui indiqua que s’il interférait avec cette séparation, comme il le fit lors d’une ou deux occasions, il en récolterait les fruits, il subissait une réaction qui engendrait une cassure dans sa communion avec Dieu ; alors il devait relevé un autel et se re-consacrer. Mais globalement, sa vie était une vie entièrement séparée des nations, du monde.
                     Abraham et sa semence, Israël, sont une nation élue prise d’entre les nations. Leur quarante ans passés dans le désert avait ce but en vue – de leur montrer combien ils étaient différents des autres nations, autrement dit, combien il était un peuple céleste, comment ils obtenaient tout des cieux : leur gouvernement, leur provision et soutient, leur conduite, leur force, leur persévérance, tout venait des cieux car le désert ne pouvait leur fournir aucune de ces choses. Séparé à Dieu, nous allons voir pourquoi dans un instant, mais ceci était leur propre position. Et à travers toute leur histoire, ce fut un incessant combat afin de maintenir leur position. Ils étaient appelés un peuple saint, sanctifié. Qu’est que la sainteté ? Qu’est ce que la sanctification ? Il existe beaucoup d’idées quand à cela – mais c’est simplement la séparation envers Dieu.
                    Souvenons-nous que « le monde entier gît dans le méchant », c’est ce que déclare la Parole de Dieu. Nous vivons, aujourd’hui, dans cette partie de la présente dispensation qui démontre sans nul doute possible que cette création se trouve sous une malédiction. Tout ce que l’homme pense être un progrès ou un développement, l’amène davantage dans des problèmes, et tous ses efforts envers la puissance, envers le pouvoir, ne lui amène que plus de peur. La peur est devenue la chose dominante dans cette sphère. La plus grande découverte de l’homme, est la division d’un atome et la fabrication de l’arme nucléaire. Que cela lui a t-il apporté ? Cela a amené encore plus de peur chez ceux mêmes qui l’ont créée, encore plus que tout ce qu’il y avait déjà dans le monde. Il y a t-il une malédiction sur tout ce que fait l’homme ? Chaque nouvelle découverte et invention engendre un nouveau problème, et nous allons d’un problème à un autre. Les problèmes deviennent de plus en plus importants et de plus en plus grands, jusqu’à un point où les hommes sont totalement perplexes quand à la façon de gérer les forces de l’univers.
                    Je veux simplement insister sur ce fait, ce que la Bible a enseigné dès le commencement et tout le temps ensuite : ce monde gît sous une malédiction et celui qui le gouverne n’est autre que ce gouvernant maudit. Touchez-le spirituellement, faites un lien spirituel avec cette entité de quelque façon que se soit et vous touchez la mort ; parce que vous avez touché quelque chose de fondamentalement mauvais, quelque chose de corrompu. Même les gens non spirituels et non régénérés discernent ceci. Winston Churchill, qui n’était pas un homme sauvé, qui n’avait aucune vie avec Dieu, mais qui était néanmoins sagace dans sa perception et son jugement des choses, parlait d’Hitler comme étant « cet homme maléfique ». Pour résumer, il y a de la malveillance dans tout ce système mondial. Et Dieu enlève son peuple de tout cela, afin qu’il n’ait aucun contact, aucune association avec ce système. Nous devons y vivre mais ne pas en faire partie, nous ne devons pas y être associé spirituellement de quelque façon que ce soit. La sainteté, la sanctification (qui sont la même chose) est tout simplement la séparation envers Dieu, une séparation de cette entité malveillante, maléfique, mauvaise qui gouverne le monde ; nous devons lutter, comme le dit Paul, « contre les autorités, contre les dominateurs de ces ténèbres, contre la puissance spirituelle de méchanceté qui est dans les lieux célestes. »
                      Israël avait été séparé et leur propre position avec Dieu était une position de séparation. Lorsqu’ils maintenaient cette position, les cieux étaient de leur coté ; et ceci quoi qu’en était leur capacité en eux-mêmes. Mais ici, « comme les nations » - quelle chute, quel effondrement, quelle cassure avec leur position privilégiée ! Je ne peux m’étendre sur ce sujet, mais la Bible parle de ce genre de rapport spirituel avec l’état maléfique de ce monde. Touchez-le et vous perdrez la présence de Dieu, Il se retire.
                    Remarquons que la lutte a toujours été de cet ordre pour le peuple de Dieu. Si seulement les forces adverses parviennent à établir quelque lien entre le peuple de Dieu et elles-mêmes et leur sphère, c’est là le déclin pour le peuple de Dieu. Ce qui est dit à propos de la mondanité – les chrétiens étant mondains, et l’église étant mondaine – va bien plus loin que la façon dont les gens s’habillent et que la façon dont ils se comportent, les choses sont bien plus profondes que cela. C’est en fait toucher l’iniquité, et cela répand la mort spirituelle.
                     Il est question ici d’une cassure quand à la position d’Israël, quand à sa vocation. Et si nous sommes en Christ, nous appartenons à ce peuple qui fut retiré des nations. Mais pourquoi avons-nous été choisis ? Afin d’être seulement sauvés et d’aller aux cieux ? Grâces soient rendue à Dieu pour ces choses, mais Israël alors, et nous mêmes aujourd’hui avons été choisis, nous avons été séparés en Christ pour un but, pour une vocation. Et la vocation de l’Église, comme avait été la vocation d’Israël, est très grande, cette vocation dépasse tout et rien n’en est au-dessus. Elle se compose de trois partie :
                    Nous devrions être ici, parmi les nations, bien que séparés d’elles, pour un témoignage de l’absolue suprématie du Seigneur Jésus. Il nous suffit de consulter notre Ancien Testament afin d’être assuré que c’est là l’issue. « Moi, je suis l‘Éternel, et il n’y en a point d’autre; il n’y a point de Dieu si ce n’est moi. » L’existence tout entière d’Israël était fondée sur cela, qu’ils remplissent cette vocation d’être là et que cela soit connu aux puissances visibles et invisibles, aux hommes et aux démons, à la terre et l’abysse, que l’Éternel est Seigneur et qu’Il est le Seigneur suprême. Et ceci est une chose très pratique, ceci couvre beaucoup de choses. Nous avons fait référence au séjour de quarante ans d’Israël dans le désert. Où pouvez-vous obtenir du pain dans le désert, où allez-vous chercher de l’eau dans le désert, comment allez-vous survivre dans le désert pendant quarante ans ? Uniquement si les cieux viennent en votre aide, uniquement si le Dieu Tout-Puissant intervient en votre faveur ! C’est là une grande illustration de ce principe, regardez à travers tout l'Ancien Testament et vous trouverez les choses ainsi. Soit le peuple respecte le maintient du témoignage, ou bien ils échouent dans cette tâche. Ce qui est en jeu c’est le maintient du témoignage dans leur vie et leur être, dans leur histoire et leur expérience, le témoignage qui est la suprématie du Seigneur, et ceci sans aucune aide du monde, sans que vous ayez besoin de vous détourner pour le soutient, pour le maintient, pour la progression. Le Seigneur seul est suffisant – et toute suffisance est trouvée en Lui. voilà pourquoi ils sont choisis. Et cela était une interruption terrible lorsqu’ils dirent : « Comme les nations. »
                    Nous devrions être ici pour être un témoignage non pas seulement pour le Seigneur, mais aussi pour préserver devant le monde la nature du Seigneur. Quel est ce Seigneur ? Quel est ce Dieu ? C’est le Seigneur, le Seigneur miséricordieux et plein de grâce, abondant en amour, lent à la colère. C’était cela leur chant et leur témoignage – un Dieu saint. Leur vocation était de préservé ici-bas, parmi les nations, un témoignage quand à la nature du Seigneur.
                    Ensuite, leur vocation était de démontrer à tous ceux qui les entouraient, la toute-suffisance du Seigneur. « l’Éternel ne vous a pas choisi parce que vous étiez plus grand que tout autre peuple, ni parce que vous étiez plus capable, ni même efficace, non pas parce que vous étiez meilleurs », ce n’était point pour ces choses qu’Israël fut choisi. Nous savons aujourd’hui que ce peuple n’est pas meilleur qu’aucun autre dans le monde. A cause de leur faiblesse il avait besoin de la grâce et de la puissance de Dieu plus que toutes les nations qui les entouraient. Ils avaient tout simplement besoin de l’Éternel. C’était cela le critère de choix, et c’est ainsi que l’Éternel les choisi. Paul dit aux Corinthiens : « Car considérez votre vocation, frères, -qu’il n’y a pas beaucoup de sages selon la chair, pas beaucoup de puissants, pas beaucoup de nobles,… Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour couvrir de honte les hommes sages; et Dieu a choisi les choses faibles du monde pour couvrir de honte les choses fortes. » le but de tout ceci ? Afin de réduire à néant le sage, le grand, les choses qui sont ; afin qu’aucune chair ne se glorifie devant Dieu, mais que celui qui se glorifie, qu’il le fasse dans le Seigneur ; dans la toute-suffisance du Seigneur. Là était leur vocation, et la mienne et la votre.
                    Et cet état de chose doit préservé intact et ceci dans la faiblesse. Si l’Esprit Saint fait une véritable œuvre en ceux qu’il s’est appropriés, c’est de les amenés à la faiblesse. Il coupe toute leur propre suffisance, leur propre importance, leur propre ressources. Lorsque nous rencontrons des gens habités de l’Esprit Saint, nous devrions rencontrer des gens faibles en eux-mêmes, des gens qui sont en eux-mêmes sans ressources, qui n’ont aucune confiance en eux-mêmes. Nous sommes tous destinés, sous la main du Saint Esprit, à vivre dans la perplexité à propos de toute chose quand à nous mêmes. Si Dieu ne résout pas nos problèmes, s’Il ne prend pas soin de nous, nous rechercherons en vain une réponse et de comprendre quand aux choses qui nous arrivent. Il en est ainsi avec le Seigneur, vidé de nous-mêmes, c’est là la voie de l’Esprit. Vous connaissez le cours d’une certaine rivière, la rivière se trouve toujours au point le plus bas ; géographiquement, elle recherche toujours le lieu le plus bas. Et bien l’Esprit Saint, qui est symbolisé dans les Écritures par une rivière, par un fleuve, Il est le fleuve de Dieu, recherche toujours ce qu’il y a de plus bas, de plus modeste de plus humble, le vide. Et c’est ce qui conduit à la gloire.
                    Mais ici, avec Israël, c’était une cassure avec leur vocation : « … établis sur nous un roi pour nous juger, comme toutes les nations … » C’était une répudiation du principe de leur existence même. Voyez-vous, au travers de son peuple et par son peuple, Dieu circonvient et défait tout le travail accompli par le diable dans l’homme au tout début. Et le principe de l’homme de Dieu, de la femme de Dieu, du peuple de Dieu, c’est l’entière et absolue dépendance envers le Seigneur. Voyez Moïse, voyez Abraham, voyez les tous ; Moïse, un homme éduqué dans toute la sagesse des égyptiens, il était de toute évidence très intelligent, très sage, et extrêmement efficace lorsqu’il était en Égypte. Alors il sort de ce pays, et après quarante ans passé sous la main de l’Éternel, il est appelé : « Et Moïse dit à Dieu, Qui suis-je, moi, pour que j’aille vers le Pharaon, et pour que je fasse sortir hors d’Égypte les fils d’Israël? » Et Moïse est un exemple parmi bien d’autres, écoutons le prophète Jérémie : « Et je dis, Ah, Seigneur Éternel! voici, je ne sais pas parler; car je suis un enfant. » Ici nous avons un absolue dépendance sur le Seigneur. Saul de Tarse était un grand homme dans son environnement. Mais s’il y a un seul homme dans toute l’histoire qui connaissait l’absolue dépendance sur le Seigneur, c’est bien l’apôtre Paul : « Mais nous-mêmes nous avions en nous-mêmes la sentence de mort, afin que nous n’eussions pas confiance en nous-mêmes, mais en Dieu qui ressuscite les morts. » C’est là que nous devrions être, des hommes morts ayant besoin d’être ressuscités. Des hommes morts ne peuvent rien faire, c’est là le principe de l’absolue dépendance sur le Seigneur ; et c’était le principe de vie du Seigneur Jésus : « Jésus donc répondit et leur dit, En vérité, en vérité, je vous dis, Le Fils ne peut rien faire de lui-même, à moins qu’il ne voie faire une chose au Père », « Je ne puis rien faire, moi, de moi-même; je juge selon ce que j’entends, et mon jugement est juste; car je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé. »
                    « Établis sur nous un roi pour nous juger, comme toutes les nations. », est la répudiation même de ce principe d’absolue dépendance. Ceci marque un changement du spirituel vers le naturel, Saül était leur choix, Saül l’homme qui leur a été donné par Dieu représentait tout ce qui plaisait à la chair. Regardez-le : il est plus grand que n’importe quel homme en Israël, il est plus beau, il est le plus beau spécimen qui était alors en Israël. Jugé naturellement, il est celui qui devait être choisi, aucun autre ne se compare à lui. « C’est lui que vous avez choisi, vous l’avez maintenant. Vous désirez ce qui est selon la chair, l’Éternel vous donnera ce qui est selon la chair. »
                    Qu’a fait l’Éternel face à cette situation ? Et bien, il fit deux choses : il les aida à avoir ce qu’ils désiraient, et c’est là une vérité bien troublante (cf. Psaume 78), Il céda à leur convoitise. Et là nous apprenons une autre leçon bien précieuse : une prospérité apparente n’est pas forcément un signe de bénédiction divine ! Une bénédiction, quelle qu’elle soit n’est pas toujours un bon signe. Vous pensez jouir d’une grande bénédiction, les choses se déroule exactement comme on le désire, et nous sommes satisfait. Ceci peut être un piège : tout dépend du motif se trouvant à la base. La gratification et plaisir naturels sont assouvis, il y a lieu de se glorifié, le merveilleux « Saül », quoi qu’il représente : un système, une organisation, plus important que tout autre, quelque chose qui se fait remarquer, quelque chose dans laquelle on peut se mettre en évidence, quelque chose que l’on remarque « regardez, regardez ! » : ceci peut être un terrible piège. Le Seigneur y est sûrement tout à fait étranger, Il n’a rien de commun avec cette chose. L’Éternel les a aidé a obtenir ce qu’il convoitaient, Il leur donna un roi. Il dit a Samuel de l’oindre, d’aller de l’avant selon leur désire. Ils étaient déterminés à avoir un roi, aussi les aida t-Il à l’obtenir, et nous connaissons la conclusion : un désastre et une tragédie spirituels.
                     Mais l’Éternel faisait autre chose face à cette situation. Alors que tout ceci prenait place, Il préparait secrètement quelqu’un qui serait selon son propre cœur. Non reconnu, pour l’instant, pas remarqué, pas manifeste alors que le peuple est occupé à obtenir leur Saül ; l’Éternel travail en dehors. Il y a le jeune David, choisi et oint secrètement, séparé a Dieu, traversant des temps extrêmement difficiles pendant tout le règne de Saül, pendant quarante longues années. Les terribles années que David a passé dans la caverne d’Adullam ! Mais l’Éternel œuvre en lui, faisant un profond travail en lui secrètement, le préparant pour le grand jour, et tous ceux qui sont découragés le rejoignent, disant : « Ce n’est pas ainsi que les choses devraient être, nous avons fait une terrible erreur, nous nous sommes égarés. Ce Saül ne remplit pas son rôle, nous sommes terriblement désappointés. » Et ceux qui étaient ainsi déçus, désillusionnés, leur cœur emplis de déception, rejoignaient David. Et l’Éternel formait quelque chose secrètement qui était véritablement selon le désire de son cœur.
                    Je n’aime point du tout être critique, mais je remarque ce fait chers amis, qu’il existe énormément de ce qui ressemble à Saül dans la chrétienté d’aujourd’hui. Tout ce qui est grand, beau, merveilleux, tout ce qui est selon la chair, tout ce qui attire l’homme naturel et le monde. Quelque chose de semblable aux nations, ceci est très présent dans la chrétienté. Mais n’est-il pas vrai, que même aujourd’hui, il y a des cœurs vides qui ont faim et soif qui ne trouve pas ce qu’ils désirent dans cette chrétienté ? Ils recherchent autre chose, et Dieu fait une œuvre secrète encore aujourd’hui, soyez-en surs. Allez de par le monde, et ici et là, un, deux, quelques uns dont les cœurs sont désillusionnés, et dont les cœurs recherchent la vérité et la réalité. Et le Seigneur œuvre ainsi secrètement, car tout ce qui d’après « Saül » ne le satisfera jamais. Et ce sont ceux-ci qui sont l’instrument dont Dieu se sert pour préserver son témoignage. Quand le jour sera là, où tout ce qui est de la chrétienté sera exposé, demeureront alors ceux qui connaissent le seigneur en vérité et en réalité.
                    Mes amis, c’est là la leçon. Soit nous sommes avec ceux qui désirent être comme les nations, soit nous sommes avec celui qui est selon le cœur de Dieu. « Et l’ayant ôté, il leur suscita David pour roi, duquel aussi il dit en lui rendant témoignage, J’ai trouvé David, le fils de Jessé, un homme selon mon cœur, qui fera toute ma volonté. » « Ma volonté », que le Seigneur nous donne l’entendement quand à cette chose.

mardi 21 novembre 2017

Les Hommes Forts De David par T. Austin-Sparks

                     Ceci est une partie de l'histoire des actes des hommes puissants de David. Ce que je souhaite que vous constatiez c'est qu'il y avaient un certain nombre de géants - apparemment de la famille du géant originel, Goliath - desquels ces hommes de David s'occupèrent; et parallèlement à ceci, afin de nous amener dans notre position juste et adéquate, une position actuelle, je vous rappelle les paroles familières d' Ephésiens 6 : 10-12. "Au reste frères, fortifiez-vous dans le Seigneur... Notre lutte n'est pas contre le sang et la chair, mais contre les principautés, contre les autorités, contre les dominateurs de ces ténèbres, contre la puissance spirituelle de méchanceté qui est dans les lieux célestes." C'est sur la relation de ces géants au géant originel, Goliath, que je souhaite attirer votre attention.

Une Réponse Corporative au Défi de l’Ennemi
                  
                     Nous savons que David fut tout d’abord manifesté par rapport au trône par sa relation avec ce géant originel – nous pouvons dire avec ce géant représentatif. C’était dans son combat victorieux contre Goliath que David fut remarqué publiquement, et cet événement marqua la première étape vers le trône d’Israël ; par rapport auquel il avait été oint. Nous avons maintenant avancé considérablement, et nous voyons la sécurité de ce trône comme étant le centre d’intérêts au moment de ces actions extraordinaires. Quand les hommes apparaissent, tout comme David, ils sont vus en relation avec le trône et avec celui qui est destiné à l’occuper. Mais le mouvement va de ce qui est personnel vers ce qui est corporatif. Dans le cas de David c’était personnel. Il combattit seul à seul dans la bataille contre Goliath, il était un emblème solitaire sur ce terrain. Lorsque le géant défiait Israël, tout le peuple s’enfuyait, mais David avança seul ; acceptant ce défi afin d’y répondre. Mais ici, dans cette portion de la parole avec laquelle nous sommes présentement occupés, tout est corporatif ; mais le défi est le même. Tout est réuni dans une compagnie. Le géant, le géant représentatif, à été l’objet d’une certaine attention et a été décapité ; mais il a laissé des descendants et ils sont tous des géants. Aussi le géant, dans son expression corporative, est mis au défi par l’expression corporative du trône.
                  
                    Tout ceci nous amène très clairement à la lettre aux Éphésiens. Nous savons qu’au début d’Éphésiens il est dit que le Seigneur Jésus a été ressuscité et élevé au dessus de toute principauté, et autorité ; ce qui est personnel et individuel a été accompli. Mais à la fin d’Éphésiens, l’assemblée est vue dans exactement la même relation, la question du trône menacé par les géants – principautés, autorités, les dominateurs de ces ténèbres, les puissants dans les lieux célestes – aussi par les troupes des esprits malins moins importants s’agitant tout autour. Je pense que cela est parfaitement clair. Aussi c’est cette compagnie, qui est appelée les hommes forts de David, qui est amenée à faire face aux descendants du géant et ceci afin de relevé le même grand défi du trône et de celui qui doit l’occuper. Ces géants doivent être confrontés par cette compagnie tout comme le géant avait été confronté par un seul.

L’Incarnation d’un Esprit
                  
                    Les hommes forts de David sont plus l’incarnation d’un esprit qu’ils ne le sont d’une certaine classe de personnes. Ils expriment une condition spirituelle, une vie spirituelle. Dans Éphésiens c’est l’Esprit. « Fortifiez-vous dans le Seigneur et dans la puissance de sa force. » Il est évident que dans cette lettre c’est par l’Esprit que nous sommes fortifier avec une grande puissance dans l’homme intérieur. Nous devons maintenant noter deux choses à propos de ces hommes forts.

Être Consacré en Amour à une Personne
                  
                    Premièrement ils sont consacrés à David. Nous ne pouvons ne pas voir combien ils l’aimaient, leur entière consécration à David. Nous reviendrons à ceci plus tard, mais vous vous souviendrez que quelques uns de leurs exploits étaient en relation avec certains désirs de David. C’était à lui qu’ils étaient consacrés et ceci était un trait assez distinctif. Nous remarquons que lorsque le géant Goliath avançait, le peuple lui, fuyait (1 Samuel 17 : 24). Pourquoi ? parce que le peuple était là principalement pour le bénéfice qu’il pouvait tiré de cette condition. Ils étaient préoccupés par ce qui les affectait. C’est ce qui caractérise sans cesse l’histoire d’Israël – quand les choses n’étaient pas favorables à leurs intérêts, alors ils étaient n’importe où sauf là où il fallait et quand il fallait. Ils étaient dispersés parce que ce qui dominait en eux était leurs propres intérêts. Mais ces hommes forts n’étaient en aucun cas concernés par leurs intérêts personnels et ces diverses choses ne les touchaient pas. Seul David comptait pour eux, alors que les autres de part leurs intérêts personnels s’enfuyaient à cause de la difficulté, à cause de l’immensité des conditions adverses, ces hommes forts voyaient l’adversité comme étant une opportunité pour prouver leur amour à leur seigneur. Ils lui étaient entièrement consacrés ; c’était, en principe, l’amour pour le Seigneur.

Consécration au Roi de Dieu
                  
                     Ensuite, bien sur, ils étaient consacrés à son trône. Lisez bien les choses qui sont dites à leur sujet, et vous verrez que leur loyauté n’était pas uniquement vers David en temps que personne, mais parce qu’ils connaissaient la place que Dieu avait donné à David, ils furent amenés à voir qu’il avait été divinement choisi pour occuper le trône. Pour eux le trône était celui de l’élu de Dieu. Ils parvinrent à cette conclusion par la discipline tout en arrivant au point où Saül ne comptait plus pour eux. Ils virent que David était l’homme de Dieu pour le trône. Ainsi ils lui étaient consacrés sur la double fondation de la destiné divine et de la dévotion personnelle. Je suis sur que cette simple vérité n’a pas besoin d’être trop appuyée ici. Nous nous occupons pleinement avec la proclamation de ces deux choses – que le Seigneur Jésus Lui-même a gagné la fidélité de nos cœurs, et que nous avons été amenés à voir qu’Il est Celui que Dieu à choisi pour la place d’autorité suprême à travers tout l’univers aux siècles des siècles. Ceci n’a rien à voir avec des intérêts personnels, nous sommes consacrés au Seigneur. Si nous étions occupés à nos propres intérêts, dès qu’un géant apparaîtrait, nous disparaîtrions rapidement, c’est cela le test. Le Seigneur œuvre très ardemment avec et en nous afin d’essayer de nous gagner à sa cause, afin de nous désintéresser de nos intérêts personnels quand notre relation avec Lui. Et ceci parce que dès que quelque chose nous touche ici-bas, ou dès que quelque chose de personnel est menacé, nous perdons très souvent la foi. Dans la présence d’une menace quand à nos intérêts, nous plions, nous nous éparpillons spirituellement ; alors même que nous sommes des croyants en relation avec le Seigneur. Nous devons écarter la considération de tout ce qui nous concerne, et nous devons prendre position pour les intérêts du Seigneur. Ceci est une chose très éprouvante et importante. Nous devons dire « Cela m’est égal comment je suis affecté par cette chose, mais combien le Seigneur va t-il souffrir de cette situation ? Que perdra le Seigneur si je m’efface, ou si cette chose prend le dessus ? Comment cela va t-il touché mon Seigneur et affecté son autorité ? » Ainsi ces hommes forts de David sont différenciés par rapport aux autres qui sont croyants principalement pour ce que cela leur rapporte personnellement, ceux-là même qui sont mis en déroute par l’ennemi parce que leurs intérêts sont menacés. Ces hommes exceptionnels nous parle de ceux qui sont passés outre la position de gratification personnelle et qui ont vus les intérêts de Christ et les desseins de Dieu concentrés en Lui pour la domination universelle.

La Responsabilité Corporative pour les Intérêts du Trône
                  
                     Il y avait un aspect dans lequel David devait être sauvé et secouru par ces hommes – et ceci nous amène au cœur des choses. Nous remarquons que dans les versets 16 et 17, un de ces géants, ceint d’une armure neuve, pensait frapper David, d’en faire le but de la destruction ; et David était engagé dans un très grand danger. L’homme qui avait exécuté le géant originel était maintenant en danger face à un des descendants de ce géant. Il fallut l’intervention d’un des hommes forts de David pour le sauvé et le secourir en éliminant le géant. Alors les hommes de David lui dirent : « Nous ne pouvons te perdre, restes en arrière et laisses-nous nous occupé de cette chose ; nous nous placerons entre toi et ce genre de danger. » Pensez-vous, peut-être, que ce n’est pas une bonne interprétation de placer le Seigneur Jésus à la place de David ici – « Seigneur Jésus, reste en dehors de ceci, nous allons prendre soin de Toi ! » Néanmoins, il y a un aspect dans lequel il est juste pour l’assemblée d’être concernée ; les intérêts, l’honneur, la gloire et le trône du Seigneur Jésus sont intimement liés avec l’Eglise. Ces choses ne sont pas de Son ressort uniquement, et il y a un certain aspect dans lequel Il peut perdre si l’Eglise échoue – un temps où Dieu pourrait dire à propos de Son Fils « Ce n’est pas à Toi d’intervenir ici, Tu l’a déjà fait ; c’est au tour de l’Eglise de se déporter et de tendre à Tes intérêts. » La vie de David, le trône de David, étaient placés entre les mains de ces hommes, ils saisirent intérieurement leur responsabilité, et combien celle-ci était grande ; et ce que David pouvait perdre s’ils ne se tenaient pas dans la brèche à ce propos. Il doit y avoir une compagnie parmi le peuple de Dieu pour s’élever à ce niveau, qui voit que la très grande signification du trône du Seigneur Jésus est entre leurs mains. Cela peut sembler un peu présomptueux, mais vous voyez sans doute ce que je veux dire. Si nous ne prenons pas notre responsabilité par rapport à l’agression des forces des ténèbres, si nous ne sommes pas fortifiés dans le Seigneur, si nous ne réagissons pas face aux principautés et puissances ; ce n’est pas seulement nous qui allons perdre mais le Seigneur aussi. Son trône va être affecté. Il nous a fait maintenant, en un sens, responsables de l’issue finale, et cette issue n’a rien de personnel mais elle est définitivement collective et corporative. Ainsi il doit y avoir un peuple (un nombre spécifique d’hommes est donné par rapport à David, mais cela ne doit pas être pris littéralement : ils sont représentatifs d’une compagnie spécifique), qui a vu les enjeux immenses de ce qui est présenté dans l’épître aux Éphésiens. Ces conseils éternels de Dieu concernant le Seigneur Jésus Christ, et la place qui est donnée à l’Église par rapport à ce dessein et quand à son aboutissement – cette compagnie qui a dépassée le stade de gratifications personnelles, et qui est maintenant totalement consacrée au Seigneur et au dessein de Dieu Le concernant ; et qui a compris que la responsabilité lui est échue.
                  
                    C’est ce que je ressens comme étant la parole du Seigneur pour nous maintenant – ne pas être des chrétiens « ordinaires », mais nous devons réaliser que Dieu doit avoir une compagnie qui Lui soit donnée, au sein même de la moyenne et de la médiocrité, et qui répond aux hommes forts de David et ceci afin de s’approprier l’issue ultime de la Souveraineté de Christ. Le Seigneur est impliqué dans ces batailles dans lesquelles nous sommes précipités, et elles ne sont pas uniquement nos batailles ; ce sont les batailles du Seigneur. Il y a des situations et des positions qui se présentent et qui sont gigantesques ; et elles peuvent être paralysantes. Lorsque Goliath s’avançait, le peuple était littéralement paralysé – si bien sur le fait de se sauver au devant de l’ennemi peut être considéré comme une paralysie ! Mais toute leur force les quittèrent devant la démonstration du géant. Nous pouvons être pétrifié par certaines des situations provoquées par l’ennemi, déployées pour éprouver la foi. Quelle sera l’issue de ces situations ? Un des facteurs décisifs est de porter nos yeux soit sur nous-même ou bien sur le Seigneur, si nous nous apitoyons sur notre sort, si nous nous abaissons à notre propre niveau – ce qui est exactement ce que l’ennemi recherche a faire – ou bien si nous disons « Eh bien, le Nom et l’honneur du Seigneur est en jeu ici, la véritable cause c’est la Souveraineté, la Seigneurie l’ Ascendance du Seigneur » et, comme ces hommes forts l’on fait, alors faire face à la situation sur ce plan là. Ils n’attendaient pas toujours que ce soient les ennemis qui commence les hostilités. Lorsque des ennemis étaient en embuscade, les hommes prenaient l’initiative. Je suis le dernier a suggérer que nous ne devrions pas être éveillés et timides quand aux forces spirituelles agressives. Nous pourrions faire cela à notre détriment, et je vous rappelle aussi que c’est le genre de chose qui est extrêmement dangereux à faire individuellement. Ceci est l’œuvre de l’Eglise – l’assaut corporatif quand à des situations qui se préparent et qui pourraient littéralement nous paralyser et nous mettre hors d’état. Le Seigneur doit avoir un tel peuple dans lequel réside l’initiative de sa Seigneurie.

Souffrir pour la Cause du Corps
                   
                    Il doit y avoir un compagnie pour faire face à la situation – puis-je utiliser le mot ? – par procuration. Il y a tous les autres, il y a tout Israël, mais beaucoup ne peuvent tenir, ils n’ont pas la position spirituelle requise ; ils sont dans la faiblesse spirituellement. Pour ceux-là, dès qu’ils sont affectés par une situation dangereuse et difficile, ils deviennent comme paralysés et perdus. L’ennemi va t-il créer une telle situation universelle ? Non, pour la cause de l’Église il doit y avoir ceux qui prennent la position des hommes forts par procuration pour la cause commune, les forts pour porter les fardeaux des faibles, pour prendre l’initiative à cause de et pour la cause de l’Eglise. Je suis sur que parmi les hommes forts du Seigneur, l’apôtre Paul a « atteint les trois premiers » ; et c’est lui qui dit « pour son corps qui est l’assemblée » Colossiens 1 : 24. Il accomplit ce qui restait encore à souffrir des afflictions du Christ pour son corps – une souffrance par procuration, pas pour le péché, ce qui est du ressort du Christ uniquement, mais pour la victoire de l’Eglise. Nous sommes familier avec l’importance qui est donnée dans le Nouveau Testament à la force et au courage spirituels. Je pense que ces histoires écrites dans l’Ancien Testament à propos de David et de ces hommes forts, ne doivent pas être considérées comme étant des histoires pour enfant, mais plutôt pour nous indiquer la véritable signification du courage, de la hardiesse spirituelle ; d’être fortifié dans le Seigneur. Elles sont en fait des illustrations de ce que nous trouvons dans la lettre aux Ephésiens. Ce que le Seigneur voudrait nous faire savoir, c’est qu’Il a besoin d’une compagnie qui, ayant vu la véritable nature de cette guerre spirituelle, s’élèvera au dessus de la médiocrité des intérêts et gratifications personnels, et, qui pour Sa cause et celle de Son peuple, s’enhardisse quand à cette bataille contre les puissances spirituelles ; et qu’ainsi elle ouvre une voie de victoire pour l’Eglise.

Tiré du magazine « A Witness And A Testimony », Juillet 194


samedi 18 novembre 2017

Les marques de Jésus Par T. Austin-Sparks

« Je porte en mon corps les marques du Seigneur Jésus.» Galates 6 :17
                    Les marques de Jésus! L'apôtre parlait-il de marques réelles laissées sur son corps, cicatrices de ses souffrances, ou bien employait-il une figure de rhétorique bien connue, nous ne pouvons pas en être tout à fait sûrs. Il est possible que l'apôtre Paul ait eu dans sa pensée les deux choses; il y avait sans aucun doute des marques sur son corps, les marques des coups qu’il avait reçus, les marques des pierres par lesquelles il avait été lapidé, les marques des difficultés qu'il avait traversées; et en les considérant, il les voyait à la lumière du stigmate. Vous savez ce qu'est le stigmate. Les animaux sont marqués, marqués au fer rouge. Et l'apôtre regardait ces marques comme des stigmates. Mais peu importe ce qu'elles étaient en réalité. Il est tout à fait certain que Paul portait dans son être même les stigmates de Jésus. C'est cela qui est important, qu'il y ait là, dans son être, les marques de Jésus. J'aimerais vous suggérer la pensée que ces marques dont parle l'apôtre, comme de stigmates en son corps, sont des marques qui représentent trois choses. Elles sont, en premier lieu :
Les marques de la propriété
                    Elles étaient des preuves qu’il appartenait au Seigneur Jésus, et tout le monde pouvait le voir. Je pense que beaucoup de choses se pressent dans l'esprit de l'apôtre, quand il emploie cette figure de rhétorique ou qu'il rappelle cette coutume bien connue. Le stigmate ! « Je porte en mon corps les stigmates de Jésus. » Tout propriétaire avait sa propre marque, son propre fer à marquer, et tous ceux qui voyaient cette marque pouvaient savoir à qui appartenait la bête ainsi marquée. Je pense de plus que l'apôtre avait dans sa pensée, non pas la marque des animaux, mais ce qui, dans le monde grec de son temps, était une coutume très répandue, la marque des esclaves. Or, nous savons que, en ce temps et dans ce monde, les esclaves étaient achetés à un certain prix, qu'ils devenaient la propriété de leur maître, et qu'ils ne pouvaient obtenir leur liberté qu'en rendant, dans une certaine mesure, le prix qui avait été payé pour eux; et c'était chose très problématique. Alors même qu'ils auraient reçu un salaire, il aurait fallu toute une vie pour mettre de côté la somme nécessaire pour se racheter et être libre.
                    Mais il y avait une autre issue qui était une coutume. Ils pouvaient se rendre au temple de leur dieu et voir le prêtre, et ils pouvaient se vendre au dieu, et devenir la propriété du dieu ou des dieux, – dieux païens naturellement, qui n'étaient pas des dieux. Lorsqu'ils faisaient cela, le prêtre prenait un fer à marquer qui portait le sceau du dieu ou de la divinité respectifs; il relevait la manche de l'esclave et imprimait sur son bras, à l' aide de ce fer rouge la marque du dieu; à partir de ce moment, l'homme était considéré comme l'esclave des dieux, et cela signifiait qu'il était affranchi de tout autre esclavage. Il pouvait partir. Mais si son ancien maître, ou le successeur de son ancien maître, ou encore l'un de ses parents, cherchaient à le ramener en esclavage, – ce qui pouvait arriver, ils pouvaient le poursuivre, le saisir, chercher à le reprendre en esclavage, – s'ils cherchaient à faire cela, l'homme n'avait qu'à relever sa manche et à montrer la marque du dieu, pour que personne n'osât le toucher. Le faire, ç'aurait été devenir l'ennemi du dieu, attirer contre soi le courroux du dieu, et personne n'osait le risquer. Parce qu'il était un esclave du dieu, il était un homme libre dans le monde.
                    Paul savait tout cela, et je pense que c'est à quoi il fait allusion, lorsqu'il dit: «Désormais que personne ne vienne me troubler ». Que personne ne cherche à me ramener en esclavage! Que personne ne pose sa main sur moi pour faire de moi sa propriété! J'appartiens au Seigneur Jésus, « Car moi je porte en mon corps les marques du Seigneur Jésus ». Un peu avant, il avait dit: « Mais qu’il ne m’arrive pas à moi de me glorifier, sinon en la croix de notre Seigneur Jésus Christ, par laquelle le monde m’est crucifié, et moi au monde. » (Galates 6 :14). Il disait en fait: « Ô monde, dont autrefois j'ai été l'esclave, dans l'esclavage duquel j'étais, qui me réclamait, me tenait et m'employait, Ô monde, je suis affranchi de toi, parce que j'ai été fait l'esclave et le prisonnier de Jésus Christ, par Sa Croix. Il m'a affranchi de ton esclavage et de ta captivité. Le fait que je suis Son esclave signifie que je suis libre désormais du monde. Ô monde, ne cherche pas à me reprendre, ne pose pas tes mains sur moi. Vieille vie, qui autrefois était mienne, ne cherche pas à me saisir de nouveau. J'appartiens au Seigneur Jésus, je porte en mon corps Ses stigmates ». Je pense que le message de ce passage est tout à fait clair. Les marques de Jésus, que tous doivent voir, qui doivent être montrées à tous, disent que nous Lui appartenons, qu'Il est notre Maître, et cela signifie de notre part fidélité et loyauté dans notre obéissance envers Lui, notre Maître. Fidélité et loyauté envers LUI.
                    Tous nous connaissons l'épreuve quant à notre loyauté à l'égard du Seigneur dans ce monde. Le monde tend la main, pour ainsi dire, pour s'ingérer dans notre loyauté envers le Seigneur Jésus, simplement pour que l'on ne sache pas que nous Lui appartenons. Les ambitions sont telles aujourd'hui, les idées de la vie mentale, que l'on pense généralement que ce n'est pas être un homme ou une femme que d'être chrétien. Ce n'est pas être robuste, ce n'est pas être fort; vous serez certainement d'une espèce inférieure si vous êtes un chrétien. Il en est ainsi, nous le savons bien. Ce monde méprise les chrétiens; et la tentation pour tous les chrétiens, c'est d'être chrétien sans « se trahir », sans le laisser voir trop clairement; et c'est ainsi que nous nous cachons derrière beaucoup de choses. « Nous ne voulons pas faire étalage de la religion » ; nous ne voulons pas jeter la religion à la face des gens; nous ne voulons pas offenser les autres et mettre en danger notre chance de les influencer en nous trahissant trop tôt . Toute sorte de choses de ce genre, de recoins et de détours où nous nous cachons, en nous imaginant que nous aurons de plus grands avantages, que nous servirons, réellement mieux les intérêts du Seigneur en prenant des précautions, en avançant avec prudence, en nous mettant toujours à couvert et en nous camouflant.
                    Eh! bien, « Désormais que personne ne vienne me troubler, car moi je porte en mon corps les marques du Seigneur Jésus.», et tout le monde peut les voir. Je suis tout à fait certain que c'est ce que nous avons ici, que c'est là ce que l'apôtre entend: les marques et les signes manifestes de Sa propriété, qui prouvent que nous Lui appartenons. Et je crois réellement que le monde, après tout, respecte et estime beaucoup plus le chrétien qui montre ce qu'il est, que celui qui se cache. Je me souviens qu'un jour, il y a bien des années, alors que je n'étais qu'un tout jeune homme, une chose produisit en moi une profonde impression. Je me trouvais dans un magasin; c'était le jour où les représentants de commerce faisaient leur visite; et deux d'entre eux entrèrent dans le magasin pendant que j'y étais. Le premier entra en hésitant, regarda de tous les côtés pour savoir ce qu'il devait faire, vit quelques personnes dans le magasin, se dirigea dans un coin et attendit. Il fit ensuite ses offres d'une manière qui suggéra à mon esprit la pensée que cet homme avait honte de ses affaires, qu'il ne voulait pas que l'on sache qu'il était. II faisait tout en cachette. Peut-être ne l'aurais-je pas tellement remarqué sans l'épisode suivant: la porte s'ouvrit, et un beau jeune homme, grand et bien bâti, entra. Il s'avança vers le propriétaire: « Bonjour, Monsieur X..., j'ai pour vous aujourd'hui une collection splendide », et il se mit aussitôt à ses affaires. Tous ceux qui se trouvaient dans le magasin l'entendirent. Il allait droit au but et saisissait l'occasion; il faisait séance tenante. Il était déterminé à réussir. Cela produisit sur moi une impression profonde. Comme nous sortions du magasin, l'un de ceux qui m'accompagnaient exprima sa pensée : « Voilà comment on fait les affaires » ! Pardonnez-moi si cet exemple vous paraît être d'un niveau trop bas. Mais je sens qu'il y a beaucoup d'importance à être ouvert, à faire connaître ce que nous sommes, à ne pas cacher le stigmate.
                    Nous appartenons au Seigneur; nous sommes heureux d'appartenir au Seigneur; nous sommes très heureux de L'appeler « Maître »; il n'y a en nous aucun compromis à cet égard. Nous appartenons au Seigneur et nous le Lui disons, et nous le disons aussi à tous les autres chrétiens; mais cela resterait-il dans le domaine où nous sommes accepté, où nous savons être accepté, où nous savons qu'il est tout à fait sûr et tout à fait commode de Le faire connaître ? Qu'en est-il du monde ? Les marques de Sa propriété! Rappelons-nous Paul et son naufrage! Combien il est remarquable ! Il avertit les hommes, puis lorsque le moment arrive où ils sont à bout, il s'adresse au maître du navire en lui disant: «Et maintenant je vous exhorte à avoir bon courage; car on ne fera la perte de la vie d’aucun de vous, mais seulement du navire. Car un ange du Dieu à qui je suis et que je sers, est venu à moi cette nuit ... » (Actes 27 :22-23). Voilà! Il n'y a rien de caché ici, il fait connaître à qui il appartient. Je ne pense pas qu'il soit nécessaire de prouver que c'est l'attitude que nous devons avoir. C'est là, dès le commencement, les marques de notre fidélité et de notre loyauté dans l'obéissance à. Celui que nous sommes heureux d'appeler Maître et Seigneur, à qui nous devons réellement tout. N'est-ce pas simplement un peu déloyal, pour ne pas dire davantage, d'être prêt à reconnaître que nous Lui devons tout, lorsque nous sommes dans le secret avec Lui, et d'avoir honte de Le faire connaître dans le monde où nous sommes ?
"Avoir honte de Jésus, cet Ami précieux." En qui repose tout mon espoir pour les cieux! "
Ces stigmates sont aussi :
Les Marques de la Consécration dans le Service
                    Les marques, non seulement de la propriété, mais aussi de la consécration dans le service. Paul avait gagné bien des cicatrices dans son service dévoué au Seigneur. Le service du Seigneur signifiait pour lui souffrance, et les marques étaient celles de la fidélité jusqu'au sacrifice. Il se peut que nous ne soyons pas tous appelés à cette forme de service connu sous le nom de « service missionnaire », auquel Paul et beaucoup d'autres furent appelés. Mais peu importe. Nous n'irons pas très loin dans notre consécration quand aux intérêts du Seigneur Jésus dans ce monde, sans découvrir que cela signifie sacrifice – souffrance jusqu'au sacrifice. Cela nous coûtera. Cela pourra nous coûter quelque chose dans la question de notre position, de l'opinion des autres; peut-être ne rencontrerons-nous toujours ce qu'il y a de meilleur. Nous ne trouverons peut-être pas de porte ouverte dans certains milieux; ces milieux pourront nous être fermés. Il y aura peut-être beaucoup de personnes dont nous aimerions avoir l'amitié, mais qui nous la refuseront. Nous pourrons avoir à supporter des pertes à bien des égards, à souffrir jusqu'au sacrifice, si nous voulons être de ceux qui cherchent les intérêts du Seigneur et qui veulent contribuer à leur avancement. Je doute qu'il soit possible de servir les intérêts du Seigneur Jésus sans qu'il y ait sacrifice de notre part. Je ne pense pas que cela soit possible. Et il se peut que, vous et moi, au terme de notre course ici-bas, lorsque nous regarderons en arrière, nous voyions beaucoup de choses qui auraient pu être à nous, position, approbation, récompenses, mais dans lesquelles nous ne sommes jamais entrés, que nous n'avons jamais possédées. Nous avons à les abandonner pour jésus, et nous pouvons alors porter le stigmate du Seigneur Jésus à cet égard. Pourquoi ? Pourquoi ceci ? Pourquoi cela ? Pourquoi a-t-il fallu ceci ? Pourquoi cela a t-il tant coûté ? Pourquoi ne suis-je jamais arrivé où d'autres sont arrivés ? C'est le stigmate du Seigneur Jésus, la marque de Jésus.
                    Il y a des gains qui sont cachés à notre vue, et qui feront plus que compenser les pertes apparentes. Cet homme, qui écrivit ces mots, avait écrit à une autre occasion: «Car notre légère tribulation d’un moment, opère pour nous, en mesure surabondante, un poids éternel de gloire, nos regards n’étant pas fixés sur les choses qui se voient, mais sur celles qui ne se voient pas, car les choses qui se voient sont pour un temps, mais celles qui ne se voient pas sont éternelles. » (2 Corinthiens 4 : 17-18). Cependant nous tenons tellement aux choses visibles, n'est-ce pas ? Il nous est si difficile de détourner nos regards des choses visibles, c'est-à-dire des choses manifestes, des choses dont on peut tenir compte; elles sont si proches de la vue. Les pertes, les souffrances, les épreuves, les difficultés, les adversités, ce sont des choses visibles. Les choses invisibles, que sont-elles après tout ?
                    En ce qui nous concerne, les choses invisibles sont des promesses. C'est à quoi cela revient. Elles sont réelles en Dieu, mais pour nous elles ne sont que des promesses, et cependant, elles sont sans mesure et sans limites, infiniment plus excellentes, un poids de gloire sans mesure et éternelle, un poids de gloire. Elles sont là, invisibles, tandis que nous portons ici les marques des pertes, de la perte des choses que nous aurions pu avoir. Ces choses étaient là pour nous, mais, à cause des intérêts du Seigneur Jésus, elles ont dû être abandonnées. Les marques du Seigneur Jésus, la fidélité jusqu'au sacrifice, le chemin de l'impopularité, avec tout ce qu'il coûte.
Enfin, ces marques de l'apôtre sont :
Les Marques de l'Image de Jésus
                    Le stigmate, s'il a un objet quelconque, c'est qu'il doit être vu par les autres, qu'il doit être remarqué, qu'il doit montrer clairement à tous les intéressés que celui qui le porte est marqué et désigné comme étant la propriété de quelqu'un. C'est quelque chose qu'il faut montrer. Et les stigmates du Seigneur Jésus ne sont pas seulement des marques de propriété et des marques de dévotion dans le service, elles sont aussi des marques de ressemblance. J'ai toujours pensé que les exhortations à être semblables à Christ ne sont pas des choses agréables à notre propre nature. Je dois confesser que, lorsque j'ai entendu faire des appels à devenir semblable à Christ, je n'ai jamais vu une réponse enthousiaste. Il ne sert à rien que je vous dise d'être semblable à Christ, aussi ne vais-je pas le faire ; mais cependant, je vous dirai que, vous et moi, nous devons porter l'image de Christ comme la marque qu'Il possède nos vies. Comment cette image de Christ se produit-elle ? Les marques de la dévotion dans le service nous viennent dans la mesure où nous sommes prêt à souffrir pour Lui, à faire des sacrifices pour Lui. Les marques de l'image de Christ nous viennent dans la mesure où nous sommes en communion avec Lui, de sorte que les marques de l'image de Christ sont le résultat de notre fidélité dans la communion. Ainsi, les marques de la possession sont le résultat de la fidélité dans la loyauté; les marques de la dévotion dans le service sont les marques de la fidélité dans la souffrance et le sacrifice; les marques de l’image de Christ sont le fruit de la fidélité dans la communion avec le Seigneur.
                    Comment deviendrai-je semblable à Christ ? Comment deviendrez-vous semblable à Christ ? Comment les autres verront-ils en nous les marques de Jésus ? Simplement dans la mesure où nous sommes fidèles dans notre communion avec Lui. Vous le savez dans votre vie de tous les jours. Commencez la journée sans votre heure de recueillement matinal, sans votre moment de prière, et vous aurez bientôt dans votre vie d'autres marques que celles de Jésus. D'un autre côté, soignez la question de la communion, préservez votre heure de recueillement, vos moments de prière, respectez vos moments de tranquille méditation, veillez à ce qu'il ait une place dans votre cœur, une grande place dans votre cœur, chaque jour, et vous n'aurez pas besoin de vous efforcer à devenir semblable au Seigneur Jésus. Toute l'inquiétude que vous pourrez avoir pour devenir semblable au Seigneur Jésus ne fera aucune différence. Ceux qui marchent intimement avec Lui, qui veillent à leur vie de prière, portent ces marques de Son repos, de Sa paix, de Sa patience, de Sa douceur, de Sa grâce, de Son amour, – les marques de Jésus. C'est ainsi que se forme Son image en nous.
                    Je ne vous dis pas de vous efforcer et de lutter pour être semblable à Jésus. Je dis: restez en contact avec Jésus. Croyez-moi, car j'ai suivi ce même chemin. Je connais, oh! je connais, d'un côté le bonheur, et de l'autre côté l'amertume de la souffrance qui sont liés à cette chose même. Le bonheur qu'il y a à veiller à nos moments de recueillement, à nos heures de prière, à notre vie de communion avec le Seigneur ! Oh oui; dans le travail, dans le monde, quelle différence cela fait! D'un autre côté, les choses qui surviennent, les choses adverses qui empêchent notre vie de communion avec le Seigneur, et le résultat ! Puis-je vous presser à veiller à votre fidélité dans la communion avec votre Seigneur et, peut-être sans le savoir, – et ce sera mieux ainsi, vous porterez les marques du Seigneur Jésus, Son image. Je ne désire pas que vous puissiez aller prouver aux autres que vous ressemblez à Christ. Nous désirons que cela soit sans que vous le sachiez: Et cela sera si vous veillez à votre vie de communion. Soyez donc fidèle en cela. Et ensuite ? Qu'importe ! «Désormais que personne ne vienne me troubler ….» Tout serait en vain. L'on peut essayer de me détourner, de me séduire; le monde cherchera à m'attirer. L'on tentera de me troubler et de m'ennuyer, mais j'appartiens à Jésus. J'ai en Lui tout ce que je puis désirer. «Désormais que personne ne vienne me troubler, car moi je porte en mon corps les marques du Seigneur Jésus.» Qu'il en soit ainsi pour nous tous !
« A Lui seul, à Lui à jamais, –
Qui, du Seigneur, pourra me séparer ? »
                    A LUI – pour Ses intérêts au-dessus des miens, et de tous les autres, Son serviteur, « à Celui à qui je suis et que je sers ». A Lui dans une communion bénie et ininterrompue, afin que Son image en moi soit vue. Les marques du Seigneur Jésus !


jeudi 16 novembre 2017

Le prix dde l'appel céleste par T. Austin-Sparks

Lecture : Philippiens 3 :1-16
                    L’épître aux Philippiens commence avec cette déclaration de Paul : « Car pour moi, vivre c’est Christ. » Paul exprime ensuite son ambition de connaître le Seigneur de mieux en mieux, sa détermination à rechercher cette connaissance tel un trésor de grande valeur. Afin de savoir ce qu’implique le fait de « gagner Christ », lisons Romains 8 :29. Nous y voyons que l’intention de Dieu est de nous rendre conformes à l’image de Son Fils. Etre rendu conforme c’est « gagner Christ », là est le prix. Ceci demande de parvenir à la plénitude de Christ sur le plan de la perfection morale. Cette perfection sera la gloire dans laquelle les fils de Dieu seront manifestés. Le but et le prix de la vie chrétienne se résument à devenir moralement et spirituellement Un avec Christ dans Sa place d’exaltation. Nous ferions bien de garder en vue cette fin glorieuse : « la révélation des Fils de Dieu. »
                    Lorsque Paul parlait de gagner Christ et de chercher à atteindre le prix, il exprimait son attente intense d’être rendu conforme à l’image du Fils de Dieu. Cet accomplissement – qui est l’issue du salut – constitue le but de Dieu dans le salut : c’est, à n’en point douter, un objectif que nous avons besoin de poursuivre. Nous n’avons pas besoin de gagner le salut, cela est clair ; nous n’avons nul besoin de tout perdre afin d’obtenir le salut. Nous sommes sauvés par la foi et non pas par les œuvres. Le salut n’est pas un prix à remporter : nous n’avons pas à l’atteindre par des efforts. Le salut est un don, un don entièrement gratuit. Au-delà de tout, Paul aspirait à des hauteurs encore jamais atteintes. Il écrivit qu’il considérait toutes choses comme une perte à cause de l’excellence de la connaissance du Christ Jésus son Seigneur. Si la puissance du même Esprit œuvre en nous, elle produira sans aucun doute le même effet : nous réaliserons alors combien toutes les choses ont peu de prix, comparées à la grande valeur de Christ.

L’Issue Suprême
                    La comparaison de Marc chapitre 10 avec Philippiens 3 est instructive : chacun des deux passages évoque un homme faisant face à une importante décision. Ces deux hommes présentent de nombreuses similitudes. Ils étaient tous deux riches, des hommes bénéficiant d’une renommée sociale, intellectuelle, morale et religieuse au sein de leur société. Probablement pharisiens, ils étaient tous deux aimés du Seigneur. Il a fallu dire à l’un : « Une chose te manque », tandis que l’autre pouvait affirmer « Je fais une chose ». Le jeune homme riche se détourna du Seigneur. Il le fit dans la tristesse, néanmoins il se détourna car il n’était pas prêt à se séparer de ses grandes possessions. Paul avait lui aussi de grandes possessions, en revanche, celles-ci perdirent tous leurs attraits à la lumière de la vision qu’il avait de Christ. Pour Paul, seul le grand prix céleste représentait l’alternative à tout gain terrestre, il choisit avec joie ce grand prix céleste.
                    On peut affirmer que la vision différente que Paul avait de Christ lui conférait un grand avantage : il distinguait le Seigneur dans la pleine puissance de la résurrection. Tout comme le jeune homme riche, il avait vu Jésus de Nazareth. Cependant, Paul était capable d’apprécier quelque chose de la grandeur incommensurable de la puissance de Dieu dans la résurrection d’entre les morts de Celui qui, méprisé et rejeté des hommes, avait été réduit à l’impuissance et au désespoir à la croix et aux yeux de tous. Celui-ci ressuscita d’entre les morts et sorti du tombeau pour être exalté à la droite de la Majesté Céleste. C’était la puissance de la résurrection qui décida Paul de poursuivre le prix de l’appel céleste.
La Puissance de Sa Résurrection
                    Tout devient possible dans la vie spirituelle. La puissance de résurrection – ressuscitant Christ à Sa place d’honneur – est la même puissance qui œuvre en nous (Éphésiens 3 :20). S’il est vrai que notre justification repose sur la résurrection du Seigneur Jésus, l’étendue de cette résurrection va bien au-delà des limites du salut parce que Sa puissance est le moyen de l’accomplissement de toute la pensée de Dieu. L’un des plus grands besoins de notre temps – que je pense être le dernier – est certainement d’acquérir une connaissance vécue plus vaste de la vie de résurrection. Le triomphe final de l’Église et son ultime percée vers le Trône, ayant pour conséquence la dépossession du royaume du mal, ne pourront être accomplis que par ce moyen- là. Cette vie, qui a rencontré toutes les puissances maléfiques de l’univers, a été révélée intouchable et incorruptible : cette vie a été moralement et physiquement victorieuse de la mort.
                     La résurrection n’est point une idée abstraite ni même une sensation mystique. Elle est une expression pratique de victoire sur le péché et sur Satan. Si cette vie pouvait être entachée ou corrompue, alors Satan aurait remporté la victoire ultime. Nous n’avons pas à craindre une telle tragédie, car la vie de Christ a pleinement et définitivement conquis la mort. Ayant placé Christ dans une position imprenable « au dessus de toute principauté, et autorité, et puissance, et domination », cette vie de résurrection destine Son Église au partage de Sa victoire et de Son trône. C’est pourquoi, dans sa recherche d’atteindre le prix, Paul mentionne premièrement son besoin de connaître « la puissance de Sa résurrection ».
                     Je crois que cette attitude de Paul met à l’épreuve notre propre connaissance de Christ. Je ne puis comprendre qu’un chrétien - possédant une vraie connaissance de cette vie de résurrection de Christ qui nous habite – préserve encore certaines choses qui fournissent des occasions de controverses avec le Seigneur. Ces choses devraient être totalement abandonnées au Seigneur. Notre détermination à ne rien laisser s’interposer entre nous et la manifestation de Sa vie de résurrection devrait résoudre toute dispute et toute controverse avec le Seigneur et conduire à l’épanouissement de la nature royale de notre appel céleste en Christ.
La Communion de Ses Souffrances
                    La poursuite du Prix Céleste menée par Paul ne le conduisait pas à seulement désirer connaître Christ dans la puissance de Sa résurrection. Cette poursuite le préparait aussi aux souffrances de Christ et avec Christ. Ceci positionne les souffrances à leur juste place en relation avec l’objectif d’atteindre le but de la Gloire. Bien souvent, nous ne mettons pas les souffrances à leur place exacte. Il en résulte un trouble, les souffrances deviennent alors une préoccupation qui écarte tout le reste. Le Seigneur désire que nous accordions leur véritable place aux souffrances. En conséquence, elles auraient une importance bien moindre : « Car j’estime que les souffrances du temps présent ne sont pas dignes d’être comparées avec la gloire à venir qui doit nous être révélée. », (Romains 8 :18). Cette gloire est celle des enfants de Dieu. Cette gloire était celle-là même que Paul décrivait comme étant le Grand Prix de Christ à remporter.
                    Considérons Romains 8 afin de découvrir la signification de l’expression « gagner Christ ». Nous y voyons l’intention de Dieu de nous rendre conformes à l’image de Son Fils. « Gagner Christ » signifie obtenir cette conformité à Christ : c’est le Prix de l’appel céleste. Cela inclut d’atteindre la plénitude de Christ dans la perfection morale et spirituelle car cette perfection constitue Sa Gloire. Ainsi, il en résulte pour nous d’arriver moralement et spirituellement là où Christ se trouve, c’est-à-dire dans Sa place d’Exaltation ; cela est le But, c’est le Prix. Nous ferions bien de conserver à l’esprit cette issue glorieuse lorsque nous serons révélés avec Christ et rendus comme Lui : « la manifestation des fils de Dieu. » Pour le moment nous soupirons. Si nous pouvions analyser nos soupirs, nous découvririons peut-être qu’ils représentent une attente. Notre attente de délivrance de la vie de l’ancienne création - avec son esclavage de corruption, de péché et de mort – et de connaissance de la perfection morale en Christ. Ces soupirs cesseront un jour, marquant ainsi notre atteinte à la conformité parfaite à l’image de Christ.
                    Voici ce que Dieu a ordonné par avance : l’œuvre de Dieu, au sein de la création qui soupire, est en relation avec Sa pré-connaissance et Sa pré-ordination. Une telle prédestination ne se limite pas simplement au salut : elle touche à l’issue même du salut et ceci fait toute la différence. L’issue du salut est d’être rendu conforme à l’image de Christ. « Car ceux qu’il a connus par avance, il les a aussi prédestinés », non pas à être sauvés ou perdus mais « à être conformes à l’image de son Fils. » Le commencement de l’œuvre de Dieu - dans la création qui soupire - est l’œuvre de l’Esprit du Fils en nous. Cette oeuvre nous établit en tant que fils et nous permet de crier : « Abba, Père. » Cette œuvre est la préparation secrète de ces fils qui constitue la clef de la délivrance de l’état de vanité et de désappointement prédominant aujourd’hui. La création entière doit être délivrée et amenée dans le plaisir de la liberté de la gloire des fils de Dieu. Ce résultat est l’issue de la puissance de la résurrection œuvrant en nous. Notre adoption au titre de fils nous lie à l’émancipation de cette vanité imposée à la création entière. Remarquons que la création ne doit pas être délivrée au moment de cette manifestation. La création doit, elle aussi, prendre le caractère qui définit Christ et qui sera révélé dans les fils de Dieu. Ce dénouement sera pleinement glorieux lorsque la puissance de la résurrection de Christ aura eu sa pleine expression dans la glorification des fils de Dieu. Cela se produira au moment où les fils de Dieu recevront leurs corps glorifiés, conformes au Sien.
                    Vous pensez peut-être que ces choses ne vous aident pas beaucoup pour faire face à vos difficultés personnelles. Voilà pourquoi Romains 8 : 28 relie ces expériences pratiques avec l’ensemble du propos de Dieu en Christ. Cet appel céleste et ce dessein divin gouvernent chaque détail de notre vie spirituelle. Bien entendu, si nous considérons les événements survenant dans nos vies comme étant des incidents totalement aléatoires, nous n’y trouverons alors rien de positif. En revanche, si nous les apprécions comme étant en relation directe avec le but de Dieu de nous rendre conformes à Christ, nous disposerons de la clef de leur signification. Ceci dépasse le simple plan de notre individu : l’épreuve, la difficulté, la perplexité recèlent le secret pour développer la vie du Seigneur Jésus en nous, cette vie de résurrection porteuse de l’ultime issue de Dieu qui est la glorification de tout l’univers. Le Nouveau Testament est très pratique, les choses profondes de l’éternité sont amenées dans chaque détail de notre vie spirituelle, ainsi toutes choses travaillent ensemble. Toutes ces choses - considérées à la lumière du propos de Dieu - contribueront à réaliser le bien ultime. Le but de Dieu ne doit pas être ni ignoré ni manqué. Parfois, nous semblons souffrir de contradictions. Nous demandons une chose et nous recevons son contraire. Il en est ainsi car le Seigneur ne désire pas nous déresponsabiliser : en s’appuyant sur l’expérience contraire, Il tire de nous et développe cette force morale que seul l’Esprit Saint peut procurer.
Conformité à Sa Mort
                   Le Saint Esprit poussa Paul à écrire dans l’ordre suivant : d’abord sur la puissance de la résurrection de Christ, puis sur la communion de Ses souffrances, et enfin sur la conformité à Sa mort. En pratique, il n’est possible de connaître la puissance de Sa résurrection qu’après avoir, au préalable, partagé avec Lui l’expérience de la mort. Cette mort requiert la mise à l’écart de tout ce qui est personnel afin que les affaires de Christ deviennent notre unique objet. N’est-il pas vrai que le premier péché est l’orgueil ? Qu’est-ce que l’orgueil, ce péché à la base de tous les autres ? Il consiste en fait à rechercher l’intérêt personnel, la volonté du Moi, la satisfaction propre avant tout. Au commencement, le péché entra dans ce monde de la façon suivante : Satan chuta lorsqu’il déclara : « J’élèverai mon trône … je serai semblable au Très-haut. » Il persuada ensuite Adam de saisir l’opportunité de devenir comme Dieu (Genèse 3 :5). Ainsi, il fit en sorte que l’intérêt personnel pénétra à l’intérieur de la race humaine. Depuis, cet orgueil se trouve ancré au dedans de nous tous et seule l’expérience pratique de la conformité à Christ dans Sa mort peut nous en délivrer.
                     Les continuelles et subtiles tentatives de Satan d’exacerber en nous ces intérêts personnels pourraient l’amener à imiter Christ de façon à provoquer la chute des serviteurs de Dieu. A Philippe, ville à laquelle était destinée cette épître, l’un des démons proclamait publiquement que Paul était un serviteur du Dieu Très-haut montrant aux hommes la voie du salut. Paul pouvait-il en espérer davantage ? Voici qu’il disposait d’une publicité gratuite ! Nous pouvons être sûrs que lorsque le diable se met à promouvoir l’Evangile et à procurer une certaine popularité aux proclamateurs de cet Evangile, il s’agit là d’un plan subtil. L’apôtre Paul réalisa cela et – tandis qu’il s’attendait au Seigneur – il reprit le démon. Il s’ensuivit une situation calamiteuse pour lui et pour Silas : ils furent jetés en prison, avec d’innombrables ennemis les attendant dehors. Cependant, bien qu’emprisonné, Paul était délivré du piège diabolique. Il était momentanément rendu conforme à Christ dans une nouvelle expérience de Sa mort. Sans aucun doute possible, ceci conduisit Paul dans une expérience approfondie de la puissance de Résurrection de Dieu. Il survécu et pu écrire aux Philippiens depuis une autre prison située dans une autre ville. Paul était alors en mesure de les assurer, une fois encore, que ces événements survenus dans sa vie servirent à l’avancement de l’Evangile. La mise de coté des idées, des préférences et des désirs humains, se révèle parfois momentanément coûteuse par les privations qu’ elle implique. Toutefois, la mise à mort de l’intérêt personnel offre à Christ une place nouvelle dans nos vies, de la sorte, nous nous rapprochons de plus en plus du Prix de l’appel céleste.
Christ Magnifié
Il semble clair qu’à l’approche du terme de sa vie, l’apôtre tendait vers le Prix de la conformité à Christ avec toujours d’avantage d’enthousiasme. Je pense qu’il y a un réel progrès dès lors que nous arrivons à vivre sans avoir besoin d’aucun succès ni d’aucun miracle tout en demeurant parfaitement satisfaits avec le Seigneur Jésus Lui-même. Ce qui est dans mon cœur, c’est que vous et moi, nous parvenions à cette position où le Seigneur Jésus représente tout pour nous. Nous ne recherchons pas la conformité au Fils de Dieu pour elle-même, ni pour notre propre satisfaction. Nous la recherchons afin de trouver la joie tout en nous rapprochant de Lui. La marque de la croissance spirituelle et de la maturité est l’unique désir de voir Christ magnifié en nous, et de tendre résolument vers ce but : Christ est la Voie et Christ est le Prix !

source : http://www.austin-sparks.net/francais/index.html

lundi 13 novembre 2017

Un Besoin Actuel : Un Ministère Spécifique par T. Austin-Sparks


                    Lorsque nous considérons l’état et la condition de l’Église aujourd’hui, nous sommes de plus en plus convaincus que le besoin actuel est d’avoir des hommes de vision et de courage.
                     Nous utilisons le mot « vision » dans le sens particulier avec lequel il est utilisé dans la Bible et non pas dans le sens général d’une entreprise quelconque. C’est à dire que ce qui est requis au dessus de tout est qu’il y ait des hommes qui soient divinement éclairés par le Saint Esprit dans leur propre cœur quand au propos de Dieu dans la dispensation présente, et quand à ce qui est vraiment important aux yeux de Dieu aujourd’hui.
                   Il peut y avoir beaucoup d’enthousiasme et de zèle envers ce qui est perçu comme étant nécessaire d’être accompli, ce qui résulte souvent en une activité, un « mouvement ». L’opposé de ceci est ce que nous percevons comme étant d’une grande nécessité : des cœurs de serviteurs saisis d’un fardeau quand à ce que Dieu désire accomplir aujourd’hui, provocant une passion très grande qui accepte le prix, quel qu’il soit, de la réalisation du dessein divin.
                    Il y a beaucoup de serviteurs de Dieu, sincères et consacrés, qui cherchent à être fidèle dans l’œuvre dans la quelle ils pensent avoir été appelés. Ce sont des prédicateurs passionnés, des hommes dédiés à l’extension du « royaume de Dieu ». Ce que nous disons ne met pas à l’écart ce travail, et plus encore, il ne s’agit pas de sous-évaluer tout ce service consacré et désintéressé rendu au Seigneur. Néanmoins nous insistons sur notre remarque. Il y a très peu de personnes aujourd’hui desquelles il peut être dit : « Cet homme a un message de Dieu pour ce jour dans lequel nous sommes. » Il y a une grande différence entre le fait d’être né de nouveau, d’être sauvé, d’entrer ensuite dans le « service chrétien » comprenant l’étude de la Bible, la préparation de sermons, d’adresses, de leçons ; amassant des notes, maîtrisant des thèmes et des sujets, etc.… et distribuant ces choses quand le besoin se fait sentir – il y a une vaste différence entre  toutes ces choses et le fait d’avoir un ciel ouvert, une onction, une révélation de l’Esprit Saint. C’est la différence entre travailler sans relâche afin de subvenir à un besoin constant et insatiable et l’Esprit révélant sans cesse Christ en nous. C’est une différence générale bien qu’elle soit véritable, et ceci peut représenter la différence entre l’asservissement et la liberté, entre la limitation et l’abondance et la différence entre la mort et la vie dans le service, le ministère.
                    Mais là n’est pas notre priorité. Le besoin du moment présent n’est pas seulement pour un niveau de service plus élevé en général – il est pour que des hommes dotés d’une onction spécifique puisse faire face à la situation telle qu’elle est aujourd’hui.
                    Personne, reconnaissant la condition présente de l’Église, ne peut ne pas être d’accord avec le fait que celle-ci se trouve dans une situation où elle a besoin d’homme avec un message. Et nous insistons sur le fait que ce qui est requis aujourd’hui, c’est la connaissance de ce qu’est le message pour l’heure actuelle. Ce message doit venir de Dieu à des hommes divinement choisis pour ce but précis. Ce n’est pas un ministère qui peut être saisi par n’importe qui, n’importe comment. Pour un tel service, il y a souvent une longue et profonde histoire avec Dieu, une histoire pleine de mystère et de souffrance. Beaucoup de conditions doivent être vécues, et ceci de par la volonté permissive de Dieu, car ces expériences vécues ont pour but d’éduquer et de conférer l’expérience nécessaire. Le cours des choses spirituelles n’est jamais stable ni établi, et une adaptation au changement est requise ; et chacun de ces changements peut apporter son lot de crise spirituelle.
                    Personne ne peut faire quoi que ce soit pour ceux qui sont choisis pour ce service, bien que nous pouvons être soucieux pour eux. Mais il s’agit là de l’œuvre préparatrice de Dieu seul, et ces sujets doivent être laissés entre Ses mains. Il se peut que nous désespérions dans l’attente de tels hommes, mais peut être y en a t-il plus que nous le pensons sous la main bienveillante de Dieu ; de toute façon Il les suscitera en Son temps. Nous désirons apporter ce grand besoin à l’attention et à la considération du peuple de Dieu, afin que celui-ci se donne à la prière pour cette chose (cf. Luc 10 :2).
                   Mais qu’en est-il du courage ? Des hommes de vision et de courage ! Oui, et plus de courage sera requis ici qu’en tout autre chose que nous connaissons. Un message spécifique peut créer, au commencement, une certaine distance entre ceux qui l’ont et ceux qui ne l’ont pas. Ceci donnera lieu à beaucoup de possibilités. Même les meilleurs serviteurs de Dieu qui n’ont point vu se tiendront à l’écart. Cela peut apporter beaucoup de solitude, et causer de devoir marcher seul pendant un temps, peut être aussi de l’ostracisme, de la mésentente, de la suspicion et la fermeture de certaines portes (autant que les homme puissent les fermer).
                    Ensuite, aucune charge de Dieu ne se limite à la vérité objective, elles impliquent toujours des conséquences pratiques. Ces implications pratiques deviennent, et doivent devenir, en quelque sorte, la matérialisation de la vérité objective ; et ceci afin que ceux qui leur obéissent deviennent des personnes démarquées – ceci peut encore soulever d’avantage d’opposition. Si Dieu a donné une révélation concernant son propos éternel en Christ, une révélation tellement vitale qu’elle implique toute cette préparation, cette histoire particulière, nous devons prendre conscience qu’une telle vision ne laisse pas Satan indifférent, ce dernier utilisera tous les moyens dont il dispose afin de rendre son accomplissement impossible.
                    Comprenons qu’en ce qui concerne le service tel que nous le voyons en Paul, le seul moyen d’accomplir un tel service est la voie de l’abandon de soi-même et celle du courage. Écoutons-le encore :
Moi circoncis le huitième jour,
de la race d’Israël,
de la tribu de Benjamin,
Hébreu des Hébreux,
quant à la loi, pharisien;
quant au zèle, persécutant l’assemblée,
quant à la justice qui est par la loi, étant sans reproche.
Mais les choses qui pour moi étaient un gain, je les ai regardées, à cause du Christ, comme une perte.
                     Ici nous avons une naissance, une éducation religieuse, une tradition, un statut, un certain prestige, une famille, des affiliations, une réputation – mais toutes ces choses sont touchées par la révélation de Christ. Paul abandonne tout cela au fur et à mesure de la nécessité et en proportion de l’accomplissement de la révélation céleste qu’il avait reçue. Et ce n’est pas tout, car dans le cercle apostolique, Paul se retrouvait souvent seul.
                   Si le plus grand besoin actuel est pour qu’il y ait des hommes de vision, ceci sera toujours accompagné par la nécessité de vouloir en payer le prix. Mais bien entendu il y a l’autre coté des choses, celui de la bienveillance de Dieu. C’est en effet une bien grande chose que d’être en possession de cieux ouverts et d’avoir un devoir divin à accomplir.


samedi 11 novembre 2017

Un instrument de choix – un vase particulier par T. Austin-Sparks

« Pour un temps comme celui-ci », Esther 4 :14
Lecture : 1 Samuel, chapitre premier.
                    Les conditions spirituelles dans lesquelles vit le peuple de Dieu aujourd'hui sont très proches de celles qui existaient au début du premier livre de Samuel. Trois points semblent caractériser particulièrement cette époque. L'un d'eux, c'est que les choses de Dieu, réduites à leur dimension formelle étaient accomplies avec l'énergie de la chair et avaient pour résultat le mélange et l'adultère spirituels, ainsi que la faiblesse et l'inefficacité spirituelles. Un deuxième point, c'est l'absence de révélation et de perception spirituelles. « Les visions n'étaient pas fréquentes. », (1 Samuel 3:1). « L'Esprit de sagesse et de révélation » était aussi inopérant parmi les sacrificateurs qu'au sein du peuple. L'intelligence et l'entendement spirituels étaient quasi inexistants. La troisième caractéristique, c'est la menace constante des Philistins, qui finit par provoquer le départ de la gloire du milieu d'Israël et faire disparaître le témoignage de la Souveraineté de Dieu au sein de Son peuple. Lorsqu'on se souvient que les Philistins représentent toujours l'ingérence de l'homme naturel (ou incirconcis, d'après Colossiens 2: 11-12) dans les choses de l'Esprit, cette dernière caractéristique apparaît comme très importante.
                   Nous laissons à ceux qui ont quelque discernement le soin d'évaluer l'analogie entre cette époque-là avec la nôtre. Ce qui nous tient à cœur, c'est de mettre en lumière la méthode que Dieu utilise pour réagir à cette situation.
                   Deux choses ressortent clairement: tout d'abord, le Seigneur n'accepte pas que cette situation se perpétue. Il n'abandonne pas la partie; au contraire, Il se met à assurer, en secret, l'instrument du rétablissement. Ensuite, il faut remarquer que la naissance d'un tel instrument nécessite un travail très profond et très particulier. Cet instrument, c'est Samuel, et Anne représente le travail par lequel il est engendré.
                     Il ressort distinctement du chapitre que cette chose ne sera pas opérée de façon naturelle, ni par des méthodes habituelles. En effet, le texte mentionne que Dieu a délibérément contré la voie normale (verset 6) ; c'était le Seigneur qui agissait ainsi envers Anne. Dans d'autres domaines et pour des causes moins importantes – disons plutôt: pour des objectifs plus courants –, la méthode habituelle aurait pu être utilisée. Samuel n'était pas une pensée après coup. Il avait été connu et consacré d'avance ; pourtant, humainement, il représentait une impossibilité. Pourquoi le Seigneur avait-il agi de la sorte dans ce cas? Comment résoudre ce paradoxe: prévu, et cependant rendu humainement impossible par l'intervention même de Dieu? Un premier élément de réponse, c'est que la naissance de cet instrument devait résulter de la communion avec le travail de Dieu en relation avec le témoignage.
                    A cette occasion, Anne connut une agonie de l'âme inhabituelle et peu commune. Elle nous est présentée « l'amertume dans l'âme » et pleurant abondamment, (verset 10). Ce qui était en jeu, ce n'était pas simplement un intérêt personnel ou une fin égoïste. Lorsqu'enfin Samuel lui fut accordé, elle le mit à la disposition du Seigneur dès l'instant où elle put le faire. A propos d'Isaac, il est dit que « l'enfant fut sevré » (Genèse 21: 8) ; dans le cas de Samuel, il est dit d'Anne qu'elle le garda « jusqu’à ce qu’elle l’eût sevré», (verset 23) ; comme si elle ne laissait pas les choses suivre leur cours et que, dès que possible, elle voulait parfaire la séparation de son enfant d'avec elle-même pour le consacrer totalement au Seigneur. Elle était dévouée à la cause divine et y déployait une ardeur toute particulière. Cela est d'autant plus impressionnant lorsqu'on considère le prix de cet enfant et par conséquent l'attachement qu'elle éprouvait pour lui.
                    Essayons de saisir cette vérité dans toute sa force: ce qui est destiné à servir le Seigneur d'une manière particulièrement vitale n'est pas engendré avec facilité et n'est pas appelé à l'existence sans une certaine souffrance et un labeur inhabituel. Il faut endurer beaucoup d'amertume dans notre âme et verser d'abondantes larmes.
                    Alors, pendant une période qui n'en finit pas, on a l'impression que rien ne se passera jamais. La stérilité, le chagrin et la tristesse qui l'accompagnent, semblent se perpétuer. Et pourtant, il demeure impossible de se résigner en philosophe ou de capituler avec fatalisme. Le Seigneur est Lui-même impliqué dans cette situation ; il existe une « espérance contre toute espérance », un regard confiant sur « Dieu – qui fait vivre les morts et appelle les choses qui ne sont point comme si elles étaient. » (Romains 4: 17).
                    Un aspect qui n'est pas des moins douloureux dans cette souffrance, ce sont les railleries de Peninna. Peninna appartenait au même foyer qu'Anne et y avait le même statut d'épouse. Elle n'était donc pas une étrangère. Et c'est dans cette position qu'elle « la chagrinait aigrement afin de la pousser à l'irritation », (verset 6). Peninna avait beaucoup d'enfants, elle ne connaissait aucune de ces impossibilités humaines (ordonnées par Dieu). Pour elle tout se passait plus ou moins bien et sans problèmes.
                   Il en est ainsi lorsque le Seigneur décide de s'assurer pour Lui-même cet instrument d'un usage particulier, et qu'Il supprime les nombreuses activités, oeuvres et occupations qui, bien qu'elles prennent place dans la maison de la foi et ont un certain rapport avec Lui, s'y trouvent en grande partie par les énergies naturelles et les habilités humaines. Lorsque les signes extérieurs, les résultats visibles, les évidences et les preuves font défaut, alors on vous critique, on vous raille, on vous montre du doigt et on lance contre vous de graves accusations. On tord le sens même des actes de la souveraineté de Dieu, au point de leur donner une signification contraire à la pensée de Dieu. Ainsi un système en raille un autre. Eh bien, soit. Cela a toujours eu lieu, et il en sera toujours ainsi. Mais, patience, un Samuel viendra, et, pour Dieu, un Samuel représentait plus que tous les enfants de Peninna réunis. Et cependant, il ne s'agit pas pour nous de faire des comparaisons pour établir des jugements de valeur. Samuel est venu au moment d'un besoin particulier; la souffrance associée à sa naissance était si intense que sa solennité la plaçait au-dessus de tout soupçon d'orgueil ou de comparaison. Toute tendance à l'auto-élévation, à l'auto-justification ou à l'auto-satisfaction avait été éprouvée par le feu, et le résultat affiné était la gloire de Dieu.
                    Samuel est venu; la cause qu'il a servie valait bien toute la souffrance et la tristesse qui avaient précédé, et la compréhension des mystères de Dieu devint évidente. Dieu fut justifié, et l'instrument qu'Il a utilisé fut comblé. Nous pouvons en rester là. Lorsque Dieu désire quelque chose pour un temps de besoin particulier, il faut que les méthodes utilisées sortent de l’ordinaire. A ceux qui sont concernés par ces agissements, Dieu dit : « D’autres peuvent, toi non. »
                    Nous sommes de plus en plus impliqués dans de telles circonstances aujourd’hui. Dans de telles occasions, les moyens habituels et les méthodes naturelles ne seront jamais à la hauteur. Le Seigneur doit susciter quelque chose, un instrument qui fera face à la situation « pour un temps comme celui-ci. », Esther 4 :14. Qui est prêt à en payer le prix ? h