mercredi 30 mai 2018

(30) COMME CHRIST Andrew Murray En glorifiant le Père.

Nouvelle Edition Numérique Yves PETRAKIAN 2011- Numérisation Vincent ROIG 
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(30) COMME CHRIST En glorifiant le Père.

« Père, l'heure est venue, glorifie ton Fils afin que ton Fils te glorifie. Je t'ai glorifié sur la terre »   Jean 17 : 1, 4.
 « Mon Père sera glorifié si vous portez beaucoup de fruit, et vous serez mes disciples. »   Jean 15: 8 .

                     La gloire d'un objet résulte d'une excellence intrinsèque si parfaite, qu'il puisse répondre de tout point à sa destination, mais cette excellence et cette perfection peuvent rester si cachées, si inconnues, qu'il paraisse n'avoir aucune gloire. Pour le glorifier, pour révéler sa gloire, il importe donc d'enlever tout ce qui empêcherait sa valeur et sa perfection de se révéler pleinement.
     
                    La plus grande perfection de Dieu, le plus grand mystère de la divinité, c'est la sainteté. En elle se réunissent la justice et l'amour. Il est appelé « le Saint » ; comme tel il ne peut souffrir le péché et il le condamne ; comme tel il délivre aussi le pécheur de la puissance du péché, et le met en communion avec lui-même. Son nom est « le Saint d'Israël, ton Rédempteur » (Ésaïe 41 : 14).
     
                    L'hymne de la rédemption le célèbre par ces mots : « Le Saint d'Israël est grand au milieu de toi » (Ésaïe 12 : 6). Dans le Nouveau Testament le terme de saint est donné à l'Esprit qui relie Dieu à l'homme, plus encore qu'il n'est donné au Père et au Fils. C'est cette sainteté par laquelle Dieu juge le péché et sauve le pécheur qui constitue sa gloire, et c'est pour cette raison que ces deux mots se trouvent souvent ensemble, comme dans le cantique des Séraphins : « Saint, saint, saint est l’Éternel des armées! Toute la terre est pleine de sa gloire! » (Ésaïe : 3) et aussi dans le cantique de l'Agneau : « Qui ne glorifiera ton nom? Car tu es le seul saint ». (Apocalypse 15 : 4). On a dit avec raison que la gloire de Dieu est sa sainteté manifestée et que la sainteté de Dieu est sa gloire cachée.
     
                    Quand Jésus vint sur la terre, ce fut pour glorifier le Père, pour montrer dans toute sa beauté et tout son éclat cette gloire que le péché avait entièrement voilée à l'homme. L'homme lui-même avait été créé à l'image de Dieu, afin que Dieu pût lui communiquer quelque chose de sa gloire, la rendre visible en lui, et en être glorifié. Le Saint-Esprit dit : « L'homme est l'image et la gloire de Dieu » (1 Corinthiens 11 : 7). C'est pour rendre à l'homme sa première destination que Jésus est venu. Il a laissé la gloire qu'il avait auprès du Père, il a participé à notre faiblesse et à notre humiliation pour nous apprendre à glorifier le Père sur la terre. La gloire de Dieu est parfaite, infinie; l'homme ne saurait contribuer à ajouter quoi que ce soit à la gloire que Dieu possède déjà; aussi ne peut-il être qu'un miroir servant à refléter la gloire de Dieu, et comme c'est la sainteté de Dieu qui fait sa gloire, Dieu sera glorifié par l'homme dans la mesure où l'homme reflétera cette divine sainteté.
  
                     Jésus a glorifié Dieu en lui obéissant. Tous les commandements de Dieu à Israël revenaient à celui-ci : « Soyez saints, car je suis saint » (Lévitique 16 : 2). En gardant ces commandements, Israël se serait fait une vie en parfait accord avec Dieu, une vie de communion avec « le Saint ». Christ nous a montré par ses luttes contre le péché et Satan, par le sacrifice de sa propre volonté, par sa soumission aux directions du Père, par son obéissance absolue aux Écritures, que le but de sa vie était de faire comprendre aux hommes le bonheur qu'on éprouve à laisser le Dieu saint être réellement Dieu, à accepter sa volonté seule et à lui obéir. C'est parce que Dieu seul est saint que sa volonté seule doit être faite, et que par là sa gloire se verra en nous.
     
                    Jésus a glorifié Dieu en le confessant devant les hommes. Non seulement il leur transmettait le message qu'il avait reçu de Dieu, en s'attachant à leur faire mieux connaître le Père, mais ce qui est plus frappant encore, il parlait sans cesse de ses rapports personnels avec le Père. Sans se borner à compter sur l'influence silencieuse de la sainteté de sa vie, il cherchait à faire comprendre quelle était la source de cette vie et quel était son but. Jour après jour il leur disait qu'il était un serviteur envoyé par le Père, qu'il dépendait de lui, qu'il lui devait, toutes choses, qu'il ne cherchait que la gloire du Père, que tout son bonheur était de plaire au Père et de s'assurer son amour et sa faveur. Jésus a glorifié Dieu en se donnant lui-même pour accomplir l’œuvre d'amour de la rédemption.
     
                    La gloire de Dieu est dans sa sainteté et la sainteté de Dieu est dans son amour qui rachète le pécheur, cet amour qui triomphe du péché en sauvant le pécheur. Jésus ne s'est pas borné à nous parler de la justice de Dieu qui condamne le péché, et de l'amour de Dieu toujours prêt à sauver ceux qui se détournent du péché, mais par sa vie même, il nous a fait connaître cet amour, mais par sa mort il s'est offert en sacrifice pour satisfaire à cette justice. Ce n'était pas seulement par son obéissance ou par sa profession de foi qu'il glorifiait Dieu, c'était en se donnant lui-même, afin d'exalter la sainteté de Dieu et de satisfaire à la fois à sa loi et à son amour par l'expiation. Il s'est donné, lui, tout son être et toute sa vie, pour nous révéler en sa personne la vie sainte du Père et sa volonté de nous bénir. Son but était de nous faire savoir que si le Père devait condamner le péché, il voulait sauver le pécheur. Pour atteindre ce but, aucun sacrifice ne lui parut trop grand : sa vie et sa mort n'eurent d'autre objet que celui de faire resplendir dans le cœur de l'homme la gloire du Père, la gloire de sa sainteté et de son amour au travers des ténèbres du péché et de la chair. Il nous le dit lui-même à la fin de sa vie et du milieu de son angoisse : « Maintenant mon âme est troublée, et que dirai-je... Père, délivre-moi de cette heure? Mais c'est pour cela que je suis venu à cette heure. Père : glorifie ton nom ». Et la certitude que son sacrifice était accepté lui fut donné par cette réponse : « Je l'ai glorifié et je le glorifierai encore » (Jean, 12 : 27, 29).
    
                    Voilà comment Jésus, homme, fut préparé à participer à la gloire de Dieu. C'est dans son humiliation sur la terre qu'il la chercha, c'est sur le trône dans le ciel qu'il la trouva. Et par là il est devenu notre précurseur, il a conduit un grand nombre de rachetés à la gloire. Par son exemple, nous savons que le moyen le plus sûr de parvenir à la gloire divine dans le ciel est de vivre ici-bas uniquement en vue de la gloire de Dieu. Oui, la gloire de notre vie terrestre est de glorifier Dieu ici-bas et c'est là ce qui nous prépare à être glorifié avec lui à jamais.
     
                    Bien-aimé frère chrétien, notre vocation n'est-elle pas belle et heureuse au delà de toute, imagination puisqu'elle nous appelle à vivre comme Christ dans le but unique de glorifier Dieu, de révéler la gloire de Dieu dans chaque détail de notre vie? Prenons le temps de nous pénétrer de cette précieuse vérité : Notre vie de chaque jour peut refléter la gloire de Dieu jusque dans ses moindres actes. Jésus glorifia le Père. Voilà ce qui doit nous faire désirer de lui ressembler.
     
                    Écoutons-le nous signaler la gloire du Père comme le but à atteindre : « afin qu'ils glorifient votre Père qui est dans les Cieux ». (Mathieu 5 : 16). Écoutons-le nous indiquer le moyen : « Mon Père sera glorifie si vous portez beaucoup de fruits ». Souvenons-nous que c'est pour cela qu'il a promis d'exaucer nos prières depuis le ciel. Que nos prières tendent donc à ce que « le Père soit glorifié par le fils! » (Jean 14 : 13). Que toute notre vie cherche comme celle de Christ, à glorifier Dieu.
   
                     Avec l'élan de la foi prenons pour mot d'ordre : tout, tout à la gloire de Dieu, comptant sur la plénitude de l'Esprit pour le réaliser dans notre vie. « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous?... Glorifiez donc Dieu en votre corps et en votre esprit » (1 Corinthiens 6 : 19, 20).
    
                    Pour savoir comment il est possible de parvenir à cette vie-là, étudions de nouveau la vie de Jésus. Il obéissait au Père. Qu'une obéissance droite et franche remplisse aussi notre vie. Avec l'humilité et la confiance de l'enfant, avec la soumission du soldat qui attend ses ordres, avec la dépendance qu'observait Christ, vis-à-vis de son Père, attendons chaque jour que Dieu nous montre le chemin à suivre. Faisons toutes choses pour le Seigneur selon sa volonté et à sa gloire, rapportant tout à lui. Que la gloire de Dieu devienne visible en nous par la sainteté de notre vie.
    
                    Jésus confessait le Père. Il n'hésitait pas à parler souvent de ses rapports avec le Père, il parlait de lui comme un petit enfant parlerait de son père terrestre. Ce n'est pas assez d'avoir une vie sainte devant les hommes ; il faut encore qu'ils entendent, non seulement par des prédications du haut de la chaire, mais par des témoignages individuels, que c'est notre amour pour le Père qui nous fait agir et vivre pour lui. Le témoignage des paroles doit marcher de front avec celui de la vie de chaque jour.
     
                    Jésus se consacrait à l’œuvre de son Père et le glorifiait ainsi, montrant aux pécheurs que Dieu a le droit de les posséder entièrement, que la gloire de Dieu est le seul but pour lequel il vaille la peine de vivre et de mourir. Dès que nous tendons à ce but-là, Dieu se sert de nous pour amener d'autres pécheurs à vivre aussi à sa gloire. C'était pour amener les hommes à glorifier leur Père céleste, pour leur faire trouver leur bonheur à servir ce Dieu de gloire, que Jésus a vécu sur la terre, et c'est là ce que nous devons faire aussi. Oh! donnons-nous à Dieu pour sauver les pécheurs, intercédons pour eux, travaillons, vivons et mourons pour faire connaître à nos semblables la sainteté de Dieu, afin que toute la terre soit remplie de sa gloire. Croyant, l'Esprit de Dieu, l'Esprit de gloire et de sainteté repose sur vous. Jésus veut accomplir en vous son œuvre de prédilection, il veut glorifier le Père en vous. Ne craignez donc pas de dire : Ô mon Père, en ton Fils, comme ton Fils, je veux ne vivre que pour te glorifier.
     
                     Ô mon Dieu! Je te prie, fais-moi voir ta gloire ! Je sais qu'il m'est absolument impossible par mes résolutions et mes propres efforts de vivre uniquement pour ta gloire. Mais si tu veux faire passer toute ta bonté devant moi, si tu veux me révéler ta gloire, ta gloire sans pareille, si tu veux, ô mon Père, faire briller ta gloire dans mon cœur et prendre possession de tout mon être, je ne cesserai de te glorifier et de dire à tous que tu es le Dieu de sainteté et de gloire.
     
                     Seigneur Jésus, toi qui es venu sur la terre pour glorifier le Père à nos yeux, et qui es ensuite remonté au ciel, nous laissant le soin de le glorifier en ton nom et à ta place, oh! fais-nous comprendre par ton Saint-Esprit comment tu pouvais le faire. Révèle-nous quel était le mobile de ton obéissance au Père ; enseigne-nous à reconnaître comme toi, qu'à tout prix sa volonté doit être faite. Qu'en considérant ta fidélité à confesser le Père, à rendre témoignage de ce qu'il était pour toi, et de ce que tu ressentais pour lui, nous apprenions à rendre témoignage, nous aussi, de ce que nous avons déjà éprouvé de l'amour du Père, afin que d'autres encore soient amenés à le glorifier.
     
                     Enseigne-nous à trouver notre plus grande joie dans l'amour qui cherche à sauver le pécheur et à glorifier Dieu par la sainteté victorieuse du péché. Oui, Seigneur, prends possession de tout notre cœur, afin que nous puissions concourir à ce que « toute langue confesse que Jésus-Christ est le Seigneur à la gloire de Dieu le père » (Philippiens 2 : 11).

                  Ô mon Père ! Que toute la terre, que mon cœur aussi, soient remplis de ta gloire. Amen.

à suivre....

NOTE : Considérons ce qui faisait la beauté harmonique du caractère de notre Sauveur. C'était son amour pour son père qui était le mobile de sa vie, et cet amour s'exprimait directement ou indirectement par ses paroles et ses actes comme une chose toute simple et naturelle.
    Il est bon de nous rappeler l'exemple que Jésus nous donne là, parce que souvent on craint par fausse honte de faire connaître ses convictions religieuses, soit à ceux qui ne comprendraient pas, de peur d'en être blâmé, soit même à ceux qui les partagent, de peur de blesser les convenances.
    Le moi redoute la moindre désapprobation. Tant que notre amour pour Dieu est faible, notre moi a grand soin de le dissimuler sous prétexte qu'il ne faut pas manquer de tact. Notre Maître nous donne dans sa vie de nombreux exemples de tact et de prudence, mais nulle part il ne nous donne celui de cette fausse prudence qui cherche à détourner l'attention, non de nous-même, mais des mobiles de notre conduite. Dans sa nature terrestre, Christ a aimé le Seigneur son Dieu de tout son cœur et de toute sa force, et il ne pouvait faire autrement que de le laisser voir en toute occasion. Son but avoué était que le monde sût qu'il aimait le Père. Souvent il faisait allusion à ses rapports avec le Père comme à la force de sa vie, la force qui lui faisait tout supporter.
    Jésus-Christ nous a été envoyé pour nous faire connaître l'amour du Père et le bonheur de lui appartenir entièrement. Comme lui, nous sommes envoyés dans le monde, chacun de nous, pour faire connaître le Sauveur autour de nous. C'est par notre relation intime avec lui que nous ferons connaître le Fils comme lui-même faisait connaître le Père, et c'est en agissant comme lui que nous le pourrons, montrant par là que notre union avec lui suffit à tout.

(Extrait de : Steps on the upward path; or, holiness unto the Lord. By A. M. James. Religious Tract Society.)


lundi 28 mai 2018

(29) COMME CHRIST Andrew Murray Vivant par le Père.

Nouvelle Edition Numérique Yves PETRAKIAN 2011- Numérisation Vincent ROIG 
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(29) COMME CHRIST Vivant par le Père.

« Comme je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi. » Jean 6 : 57.

                    Chaque fois qu'il est question de marcher sur les traces de Christ et de lui être semblable, on sent mieux le besoin de fixer ses regards sur l'intime et vivante union qui relie le Précurseur à ses successeurs. Plus nous méditons ces mots: Comme Christ, plus ils nous paraissent impossibles à réaliser sans ceux-ci : En Christ. La ressemblance extérieure n'est que la manifestation de l'union intérieure. Pour faire les mêmes œuvres que Christ, il faut que je possède la même vie que lui.
    
                    A mesure que je le prends davantage pour mon Modèle, je suis obligé de le regarder comme ma Tête. Ce n'est que sa vie en nous qui peut nous faire marcher comme lui.
     
                   Quelle promesse bénie nous offre ici notre texte, nous assurant que la vie de Christ sur la terre et notre vie, à nous, sont réellement semblables : « Comme je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi ». Si vous voulez savoir ce qu'est la vie en Christ, savoir ce qu'il sera pour vous, et tout ce qu'il fera en vous, vous n'avez qu'à contempler ce qu'était le Père pour lui, et tout ce qu'il faisait en lui. La vie de Christ en son Père et par le Père vous offre le modèle et vous donne la mesure de ce que peut être votre vie en Christ et par Christ. Cherchons à le comprendre.
    
                    Comme la vie de Christ était une vie cachée en Dieu dans le ciel, la nôtre doit l'être aussi. Quand il se dépouilla de sa gloire divine, il renonça à faire usage de ses attributs divins. Comme homme, il devait vivre par la foi. II devait recourir au Père pour obtenir de lui la sagesse et la puissance qu'il plaisait au Père de lui communiquer. Il dépendait entièrement du Père. Sa vie était cachée en Dieu. Ce n'était pas en vertu de son indépendance et de sa divinité qu'il parlait et qu'il agissait, selon que le Père lui enjoignait de le faire, c'était en vertu de l'action de l'Esprit saint en lui.
     
                    Pour vous, croyant, c'est exactement de la même manière que « votre vie doit être cachée avec Christ en Dieu ». (Colossiens 3:3). Que ceci vous fortifie dans la voie à suivre. Christ vous appelle à une vie de foi et de dépendance, parce que cette vie-là a été la sienne. Il en a éprouvé lui-même la bénédiction et à présent il veut faire passer sa vie en vous, vous apprenant à ne plus vivre autrement. Il savait que le Père était sa vie, qu'il vivait par le Père, et que le Père pourvoyait d'instant en instant à tout ce dont il avait besoin. Et maintenant, il vous assure que, comme il vivait par son Père, vous aussi, vous vivrez par lui. Recevez avec foi cette assurance. Que votre cœur se réjouisse de la plénitude de vie qui vous est préparée en Christ, sachant que cette vie-là peut suffire à tout ce dont vous avez besoin. Ne vous figurez donc plus que ce soit à vous d'entretenir votre vie spirituelle avec effort et peine; réjouissez-vous bien plutôt de n'avoir pas à vivre par vos propres forces, mais de pouvoir vivre de la vie divine de notre Seigneur Jésus, ainsi que lui-même vivait de la vie du Père.
     
                    La vie de Christ était une vie de puissance divine, quoiqu'elle fût une vie de dépendance ; la nôtre le sera aussi. Jamais il ne s'est repenti d'avoir dépouillé sa gloire, pour vivre devant Dieu comme un homme sur la terre. Jamais le Père n'a trompé sa confiance. Il lui donnait toujours tout ce qu'il lui fallait pour accomplir son œuvre, et Christ faisait l'expérience que, malgré tout le bonheur dont il avait joui en étant semblable à Dieu, dans le ciel, il n'y avait pas moins de bonheur à vivre sur la terre dans une entière dépendance du Père, recevant tout de sa main, jour après jour.
     
                    Croyant, si vous le voulez, vous pouvez réaliser la même vie. La puissance divine du Seigneur Jésus agira en vous et par vous. Ne pensez pas que vos circonstances terrestres vous rendent impossible d'avoir une vie sainte à la gloire de Dieu. C'est précisément pour réaliser la vie divine ici-bas, au milieu de circonstances terrestres encore plus difficiles, que Christ est venu et a vécu sur la terre. Vous pouvez, vous aussi, avoir par lui une vie céleste aussi bénie que le fut celle qu'il obtenait du Père. Attendez beaucoup du Seigneur et de ce qu'il fera par vous. Que tout votre désir soit de parvenir à une union plus complète avec lui. Il est impossible de dire tout ce que le Seigneur Jésus ferait pour une âme qui voudrait sincèrement vivre par lui, comme lui vivait par le Père.      

                    C'est précisément parce qu'il recevait tout du Père, que le Père rendait sa vie et ses œuvres si admirables ; vous aussi, vous éprouverez pour votre travail que Jésus se charge entièrement de faire tout en vous.
     
                    La vie de Christ a été la preuve évidente de son union avec le Père; la nôtre le sera aussi. Jésus dit : « Comme le Père m'a envoyé et que: je vis par le Père,.. » Quand le Père voulut se révéler à l'homme dans son amour, il ne put confier cette œuvre à nul autre qu'à son Fils bien-aimé qui était un avec lui. C'est parce qu'il était son Fils que le Père l'a envoyé, et l’ayant envoyé, il ne pouvait faire autrement que de pourvoir à tout ce que réclamait sa vie. L'union sur laquelle reposait cette mission donnait à Jésus la certitude qu'il vivrait ici-bas en recevant tout du Père, qu'il vivrait de la vie même du Père.
     
                     « Ainsi, celui qui me mange vivra par moi ». Jésus avait déjà dit auparavant : « Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang, demeure en moi et moi en lui ». (Jean 5 : 56). Par sa mort, il avait donné sa chair et son sang pour la vie du monde. Par la foi, notre âme participe à la puissance de sa mort et de sa résurrection, et acquiert ainsi un droit à sa vie, comme il avait droit lui-même à la vie du Père. Les mots : « celui qui me mange, » expriment l'union intime, la communion non interrompue qui s'établit entre le croyant et le Seigneur Jésus, et qui devient la puissance de sa vie.
     
                    Aussi, toute âme qui veut vivre entièrement et uniquement par Christ devra se nourrir de lui chaque jour et s'approprier ainsi sa vie.
    
                    Pour y parvenir, cherchez d'un cœur plein de foi à réaliser sans cesse que toute la plénitude de la vie de Christ est réellement à vous. Contemplez avec bonheur, en Jésus le Représentant de l'humanité dans le ciel, pensez à tout ce que Dieu vous a préparé en lui, votre Tête, à tout ce que le Saint-Esprit est chargé de faire passer de cette Tête en vous, continuellement et sans obstacle.
     
                    Remerciez Dieu de ce qu'il vous a racheté par Christ, vous donnant ainsi le moyen : d'obtenir la vie divine et de jouir dès à présent de la vie en Christ. Offrez-vous sans cesse à lui, avec ouverture de cœur, consacrant votre vie tout entière à son service. Persévérez dans cette communion de foi, d'amour et de consécration; que ses paroles demeurent en vous et qu'il soit ainsi votre nourriture quotidienne : « Celui qui me mange vivra par moi, comme je vis par le Père ».
    
                     Cher frère chrétien ! A la lumière de cette promesse, ne commencez-vous pas à croire qu'il est possible de ressembler à Christ, que celui qui vit par Christ peut aussi vivre comme lui?
     
                    Contemplons donc avec adoration la vie admirable de Christ sur la terre, sa vie par le Père, jusqu'à ce que de tout notre cœur nous comprenions et acceptions cette parole : «Ainsi, celui qui me mange vivra par moi ». Alors, nous n'aurons plus ni inquiétude, ni crainte, parce que le même Christ qui nous a donné son exemple à suivre, nous enverra du ciel la vie divine qui peut seule nous faire suivre son exemple. Notre vie alors deviendra une vie de louange continuelle au Seigneur : A lui, qui vit en nous, pour nous faire vivre comme lui, soit tout notre cœur !
    
                    Ô mon Dieu ! Comment te remercier de cette grâce immense ! Ton Fils s'est fait homme pour nous faire connaître le bonheur de vivre dans la dépendance du Père. Lui-même a vécu par le Père ; nous avons vu en lui ce que la vie divine peut accomplir ici-bas ; et à présent qu'il est monté au ciel et qu'il a le pouvoir de nous communiquer sa vie, nous sommes appelés à vivre comme il a vécu lui-même sur la terre, nous vivons par lui. O Dieu, loué soit ton nom pour cette grâce indicible!
    
                    Seigneur, mon Dieu, écoute la prière que je te présente aujourd'hui : S'il se peut, fais-moi mieux saisir, beaucoup mieux encore, cette vie de Christ par le Père. J'ai besoin de la comprendre mieux, ô mon Dieu, pour vivre comme lui. Daigne me donner l'esprit de sagesse pour que j'apprenne à mieux connaître Christ. Alors, je saurai ce que je puis attendre de lui, ce que je puis faire par lui.
     
                    Alors, il n'y aura plus pour moi de lutte, ni d'effort à vivre selon ta volonté et à suivre son exemple, car je saurai que ma vie peut devenir semblable à ce que fut la sienne sur la terre, selon cette promesse : « Comme je vis par mon Père, ainsi celui qui me mangera, vivra par moi ». Alors, je me nourrirai vraiment de Christ, faisant avec joie l'expérience que je vis par lui. O mon Père, accorde-le-moi pleinement pour l'amour de son nom Amen.

à suivre...



samedi 26 mai 2018

(28) COMME CHRIST Andrew Murray Conduit par l'Esprit.

Nouvelle Edition Numérique Yves PETRAKIAN 2011- Numérisation Vincent ROIG 
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http://yves.petrakian.free.fr/456-bible/livres1.htm
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(28) JOUR COMME CHRIST Conduit par l'Esprit.

« Jésus rempli du Saint-Esprit, revint du Jourdain, et fut conduit par l'Esprit dans le désert. » Luc. 4 :1.
« Soyez remplis de l'Esprit. » Éphésiens 5 : 18.
« Car tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu, sont enfants de Dieu. »
Romains 8 : 14.

                     Dès sa naissance, le Seigneur Jésus avait l'Esprit de Dieu demeurant en lui, et pourtant, il avait besoin parfois que le Père le lui communiquât plus particulièrement encore. Il en fut ainsi à son baptême, quand il reçut le baptême du Saint-Esprit après avoir reçu le baptême d'eau ; il fut alors rempli du Saint-Esprit. Il remonta du Jourdain, éprouvant plus manifestement que jamais la direction de l'Esprit. Dans le désert, il lutta et vainquit, non par sa propre puissance divine, mais comme un homme fortifié et conduit par le Saint-Esprit. En ceci aussi, il était « semblable en toutes choses à ses frères ». (Hébreux 2 : 17)
     
                    Réciproquement, il est tout aussi vrai que ses frères sont en toutes choses rendus semblables à lui. Ils sont appelés à vivre comme lui, et ceci ne leur serait pas demandé s'ils ne disposaient pas de la même force que lui. Cette force est le Saint-Esprit que nous recevons de Dieu. Comme Jésus fut rempli de l'Esprit, puis conduit par l'Esprit, nous aussi, nous devons être remplis de l'Esprit et conduits par l'Esprit.
     
                   Quand nous méditons sur les divers traits du caractère de Christ, ne nous semble-t-il pas souvent impossible de lui ressembler, nous qui avons si peu vécu pour lui et qui nous sentons si peu capables de vivre comme lui? Reprenons courage en nous souvenant que Jésus lui-même ne pouvait vivre ainsi que par l'Esprit. C'est après avoir été « rempli du Saint-Esprit », qu'il « fut conduit par l'Esprit, » au champ de la lutte et de la victoire. La même bénédiction est à nous, aussi bien qu'à lui : nous aussi, nous pouvons être remplis de l'Esprit et conduits par l'Esprit. Jésus, qui a été baptisé par l'Esprit, afin de nous donner l'exemple d'une vie sainte, est monté au ciel pour nous baptiser, nous aussi, et nous rendre par là semblables à lui. Celui qui veut vivre comme Jésus, doit donc commencer par être baptisé de l'Esprit. Tout ce que Dieu demande de ses enfants, il commence par le leur donner. Il nous demande de ressembler à Christ, parce qu'il veut nous donner, comme à lui, la plénitude de l'Esprit. Il faut que nous soyons remplis de l'Esprit.
     
                    Nous voyons ici pourquoi on prêche si peu dans l’Église de Christ la nécessité de l'imiter et de lui ressembler. On croyait généralement pouvoir y parvenir par ses propres forces, à l'aide de quelque influence du Saint-Esprit; on ne comprenait pas qu'il ne faut rien de moins que d'être rempli du Saint-Esprit. Comment s'étonner qu'on regardât comme impossible d'être semblable à Christ, puisqu'on avait perdu de vue la nécessité d'être rempli du Saint-Esprit. On voyait là le privilège d'un petit nombre seulement, et non le devoir auquel est appelé tout enfant de Dieu. On ne réalisait pas assez que : « soyez remplis de l'Esprit » est un commandement qui s'adresse à tout chrétien. Quand l’Église fera la place voulue au baptême de l'Esprit et à Jésus, le Sauveur qui baptise du Saint-Esprit chacun de ceux qui croient en lui, qu'on cherchera à être semblable à Christ et qu'on y parviendra, on reconnaîtra alors que, pour être semblable à Christ, il faut être conduit par le même Esprit que lui, et que, pour être conduit par le même Esprit, il faut être rempli de l'Esprit. La plénitude de l'Esprit est absolument nécessaire pour vivre en vrai chrétien, d'une vie conforme à celle de Christ.
    
                     Le moyen d'obtenir cette grâce est simple : C'est Jésus qui baptise de l'Esprit; celui qui vient à lui, désirant recevoir ce baptême, l'obtiendra. Pour cela, ce que le Seigneur demande de nous, c'est notre entière reddition, c'est que nous renoncions complètement à nous-même pour nous abandonner à lui avec pleine confiance. Voilà ce qui nous permet de recevoir ce qu'il donne.
     
                    Oui, renoncer à soi-même par la foi. Jésus vous demande si vous voulez réellement suivre ses traces et, pour cela, si vous voulez être baptisé du Saint-Esprit. N'hésitez pas à le vouloir. Jetez les yeux sur toutes les promesses qu'il nous fait de nous communiquer son amour et son Esprit, considérez quel privilège en est la conséquence : comme moi, vous aussi. Souvenez-vous que c'est à propos de cette ressemblance avec lui, qu'il disait à son Père : « Je leur ai fait part de la gloire que tu m'as donnée ». (Jean 17 : 22). Songez combien l'amour de Christ et le désir de lui plaire, combien la gloire de Dieu et les besoins du monde plaident auprès de vous pour vous engager à ne pas négliger ce céleste droit d'aînesse, le droit d'être semblable à Christ. Reconnaissez les droits sacrés de Christ sur vous qui êtes racheté par son sang, et que rien ne vous empêche de répondre :
     
                    Oui, Seigneur, autant qu'il est permis à une créature tirée de la poudre de la terre, je veux être comme toi; je suis tout à toi. Je dois et je veux être « en toutes choses » ton image, et c'est pour cela que je te demande de me remplir de l'Esprit.
    
                    Renoncer à soi-même par la foi, voilà ce que veut le Seigneur, et pas moins que cela. Donnons-lui ce qu'il nous demande. Et si nous renonçons à nous-mêmes pour devenir semblables à lui en toutes choses, faisons-le avec la confiance et la sécurité qu'il nous accepte, et qu'aussitôt il fait agir en nous l'Esprit avec plus de puissance. Croyons-le, lors même que nous n'en ferions pas tout de suite l'expérience. Pour être remplis du Saint-Esprit, nous devons nous attendre à Jésus avec foi, bien certain que son amour veut nous donner plus encore que nous ne le prévoyons.
    
                    Avec cette assurance-là, abandonnons-nous entièrement à lui. Que notre renoncement et notre foi soient sans réserve. Pour suivre Christ, il faut obéir à cette loi fondamentale : « Celui qui aura perdu sa vie à cause de moi, la retrouvera ». (Mathieu 10 : 39). Le Saint-Esprit vient alors nous dépouiller de notre ancienne vie et nous donner la vie de Christ. Renoncez donc à cette ancienne vie, où vous avez voulu agir par vos propres forces et veiller par vos propres efforts, et croyez que le Saint-Esprit renouvellera incessamment en vous votre vie spirituelle, tout aussi naturellement que l'air que vous respirez entretient la vie de votre corps. Dans l’œuvre du Saint-Esprit en vous, il n'y aura ni rupture, ni interruption. Vous serez enveloppé du Saint-Esprit comme de votre élément vital ; il vous sera comme l'air que vous respirez. Par l'Esprit, « Dieu produira en vous le vouloir et le faire selon son bon plaisir » (Philippiens 2 : 13).
     
                    Ô chrétien, ayez un profond respect pour l’œuvre de « l'Esprit qui habite en vous ». (Romains 8 : 11). Croyez que la volonté de Dieu est de faire agir en vous son Esprit avec puissance, de vous rendre ainsi d'instant en instant conforme à l'image de Christ. Occupez-vous de Jésus et de sa vie sur la terre, cette vie qui est à la fois votre modèle et votre force, et soyez certain que le Saint-Esprit saura faire son œuvre dans le secret de votre cœur, en vous communiquant quelque chose de Jésus. 
     
                    Souvenez-vous que la plénitude de l'Esprit est à vous en Jésus, que c'est là un don que vous acceptez et que vous gardez par la foi, quoique vous ne le sentiez pas comme vous le voudriez. Comptez donc sur lui pour faire en vous tout le nécessaire. Vous pourrez bien ne sentir que faiblesse, que crainte et tremblement, et pourtant vos paroles, vos actes et tout l'ensemble de votre vie manifesteront la présence de l'Esprit et sa puissance. Vivez avec la confiance que la plénitude de l'Esprit est à vous, et que vous ne serez pas déçu dans votre attente, si, regardant à Jésus, vous vous réjouissez chaque jour de savoir votre vie spirituelle aux soins du Saint-Esprit, le Consolateur. C'est ainsi que la présence de Jésus en vous, vous fera vivre à sa ressemblance, car, du moment où l'Esprit de vie de Jésus-Christ résidera en vous, il faudra nécessairement que votre vie en devienne conforme à la sienne aux yeux de tous.
     
                   Souvenez-vous aussi que l'Esprit ne déploie toute sa puissance que dans les rapports mutuels des membres du corps de Christ, lorsqu'ils se consacrent entièrement à servir le Seigneur dans le monde. C'est quand Jésus eut consacré sa vie à se mêler à tous ceux qui l'entouraient, c'est après avoir reçu comme eux le baptême d'eau, qu'il fut baptisé du Saint-Esprit.
    
                     Et c'est quand il s'est donné lui-même en sacrifice dans le second baptême de sa passion, qu'il a reçu le pouvoir de nous donner le Saint-Esprit. Mettez-vous en relation avec les enfants de Dieu qui voudront demander et attendre avec vous le baptême de l'Esprit. Les disciples n'ont pas reçu l'Esprit séparément, mais pendant qu'ils étaient « tous d'un accord dans un même lieu ». (Actes 2:1).
    
                   Réunissez-vous aux autres enfants de Dieu autour de vous pour travailler ensemble à sauver des âmes, et l'esprit vous donnera d'en haut tout ce qu'il vous faudra pour ce travail. Le Seigneur accomplira sa promesse à l'égard du serviteur plein de foi et de bonne volonté qui désire recevoir l'Esprit, non pour sa propre jouissance seulement, mais pour travailler au service de son Maître. C'est pour pouvoir travailler, vivre et mourir pour nous que Christ a été rempli de l'Esprit.
     
                    Consacrez-vous donc à vivre et à mourir pour vos semblables, et soyez sûr qu'alors vous pourrez compter sur une plénitude de l'Esprit semblable à celle que Christ avait reçue.
     
                    Seigneur, tu veux nous rendre toujours plus semblables à toi en nous donnant ton Saint-Esprit! Tu nous as dit que son œuvre est de nous faire mieux connaître ce que tu es, de manifester ta présence en nous. C'est lui qui nous apporte et qui nous assimile tout ce que tu as acquis pour nous, toute la vie, toute la sainteté, toute la puissance que nous voyons en toi. Il prend de ce qui est à toi pour nous le communiquer. Seigneur Jésus ! nous te rendons grâce du don que tu nous as fait du Saint-Esprit.
     
                    Et maintenant, nous t'en supplions, remplis-nous, oh ! remplis-nous de ton Saint-Esprit ! Seigneur, moins que cela ne saurait nous suffire. Nous ne pouvons pas être conduits comme toi, nous ne pouvons pas lutter et vaincre comme toi, nous ne pouvons pas marcher et travailler comme toi, à moins d'être, comme toi, remplis du Saint-Esprit. Loué, béni soit ton nom ! Tu as commandé, tu as promis; nous devons donc recevoir ton Esprit, et nous le recevrons.
    
                    Divin Sauveur, daigne engager tous tes disciples à se réunir pour demander, attendre et recevoir ensemble un baptême de l'Esprit. Ouvre leurs yeux, fais-leur voir toutes les promesses qui leur annoncent l'envoi de ton Esprit. Dispose leur sœur à se consacrer, comme toi, à vivre et à mourir pour leurs semblables. Nous savons avec quel bonheur tu agiras alors en eux, comme celui « qui baptise du Saint-Esprit et de feu ». Gloire à ton nom ! Amen.

à suivre.....

jeudi 24 mai 2018

(27) COMME CHRIST Andrew Murray Demeurant dans l'amour de Dieu.

Nouvelle Edition Numérique Yves PETRAKIAN 2011- Numérisation Vincent ROIG 
Diffusion gratuite uniquement en indiquant la source :  
http://yves.petrakian.free.fr/456-bible/livres1.htm
Disponible gratuitement au format Bible Online sur http://123-bible.com
  
(27) COMME CHRIST Demeurant dans l'amour de Dieu.

« Comme mon père m'a aimé, je vous ai aussi aimés... demeurez dans mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour ; comme j'ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour. » Jean 15 : 9, 10.

                    Notre Seigneur ne s'est pas borné à nous dire : « Demeurez en moi », il nous dit encore : «Demeurez dans mon amour ». Pour demeurer en lui, il faut d'abord entrer, se plonger, s'immerger dans cet amour admirable dont il nous a aimés jusqu'à se donner pour nous. «L'amour ne cherche point son intérêt » (1 Corinthiens 13 : 5). Il sort de lui-même pour se donner à ceux qu'il veut aimer.
     
                  Demeurer en Christ, c'est nous perdre dans l'Amour Infini, c'est éprouver qu'il nous aime, c'est ne pouvoir être heureux que dans son amour.
    
                   Pour nous révéler toute la divine excellence de son amour pour nous, Jésus, en nous invitant à demeurer dans son amour, nous dit qu'il est le même que l'amour du Père pour lui. Rien pourrait-il nous faire désirer davantage de demeurer dans son amour ? « Comme mon Père m'a aimé, je vous ai aussi aimés; demeurez dans mon amour ». Notre vie peut donc être, comme celle de Christ, indiciblement heureuse de la certitude que l'Amour Infini nous enveloppe et se complaît à nous aimer.
    
                    Nous savons que ce fut là le secret de la vie admirable de Christ, le secret aussi de sa force à l'approche de la mort. A son baptême s'était fait entendre ce divin message apporté par le Saint-Esprit, et confirmé plus tard par le même Esprit : « C'est ici mon Fils bien-aimé en qui j'ai pris plaisir » (Mathieu 3 : 16). Plus d'une fois nous lisons : «Le Père aime le Fils » (Jean 3: 35 ; 5 : 20) ; et Christ en parle comme de son plus grand bonheur : «Que le monde connaisse que tu les aimes comme tu m'as aimé. Tu m'as aimé avant la fondation du monde. Que l’amour dont tu m'as aimé soit en eux » (Jean 17 : 19-26). Ainsi que nous marchons ici-bas à la lumière du soleil qui nous entoure, Jésus marchait continuellement à la lumière de l'amour du Père. C'est comme le Bien-aimé du Père qu'il put faire la volonté de Dieu et accomplir son œuvre. Il demeurait dans l'amour du Père.
     
                    Nous sommes de même les bien-aimés de Jésus. Comme le Père l'a aimé, il nous aime aussi. Pour le savoir nous n'avons qu'à prendre le temps de fermer les yeux à tout ce qui nous entoure, et d'adorer, et d'attendre jusqu'à ce que l'amour infini de Dieu, dans toute sa puissance et sa gloire, se répande sur nous en passant par le cœur de Jésus, qu'il se fasse connaître à nous, et qu'il prenne entièrement possession de nous. Oh, si le chrétien voulait bien prendre le temps de se pénétrer de cette pensée : « Je suis le Bien-aimé du Seigneur, Jésus m'aime d'instant en instant précisément comme le Père l'aimait », avec quelle foi croissante il pourrait se dire qu'étant aimé comme Christ l'était, il doit aussi marcher comme Christ a marché !
    
                    Voici encore ce que cette comparaison offre à notre examen. Ce n'est pas seulement l'amour dans lequel nous devons demeurer qui est semblable à celui dans lequel Jésus demeurait, c'est encore le moyen d'y parvenir qui est pour nous le même que pour lui. Comme Fils, Christ possédait déjà l'amour du Père quand il vint dans le monde, mais ce n'est que par son obéissance qu'il pouvait s'assurer la continuation de cet amour, qu'il pouvait y demeurer. Et il ne s'agissait pas d'une obéissance qui ne lui coûtât rien, loin de là; c'était en renonçant à sa propre volonté, en apprenant à obéir dans tout ce qu'il avait à souffrir, en se rendant obéissant jusqu'à la mort de la croix, qu'il gardait les commandements du Père et demeurait dans son amour. « Voici pourquoi mon Père m'aime, c'est parce que je donne ma vie... J'ai reçu cet ordre de mon Père ». « Le Père ne m'a point laissé seul parce que je fais toujours ce qui lui est agréable » (Jean. 10 : 17, 18 ; 8 : 20).
     
                    Après nous avoir donné cet exemple et nous avoir montré par là que la voie de l'obéissance nous assure l'amour de Dieu, il nous invite à le suivre, « Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme j'ai gardé les commandements de mon Père et je demeure dans son amour ».
     
                    Obéir comme Christ, amène à jouir comme lui de l'amour divin. Oh! quelle assurance nous en recevons pour compter sur la présence de Dieu. « Aimons en effet et en vérité, car c'est en cela que nous assurerons nos cœurs devant lui... Bien-aimés, si notre cœur ne nous condamne point, nous avons de l'assurance devant Dieu. Et quoi que nous demandions, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements et que nous faisons ce qui lui est agréable » (1 Jean 3 : 18-23).
     
                  Quelle hardiesse nous puisons là pour affronter l'opinion des hommes, quelle indépendance de leur approbation ou de leur désapprobation, car nous n'agissons plus alors que selon l'ordre de Dieu, Nous n'avons plus qu'à obéir à ses ordres. Et quelle hardiesse aussi en face des difficultés et des dangers ! Puisque nous faisons la volonté de Dieu, nous osons lui laisser toute responsabilité de réussite ou de non-réussite. Le cœur, préoccupé d'obéir à Dieu seul, s'élève alors au-dessus du monde pour ne vouloir que ce que Dieu veut, et il sent que l'amour de Dieu repose sur lui. Comme Christ, il demeure alors dans l'amour de Dieu.
   
                      Cherchons à apprendre de Christ ce que c'est qu'une vie réglée par cet esprit d'obéissance. C'est d'abord un esprit de dépendance, c'est reconnaître que nous n'avons plus aucun droit à faire en rien notre propre volonté et que nous y renonçons. C'est encore un esprit docile. Convaincu de l'influence trompeuse de la tradition, des préjugés et des habitudes, il ne tire plus ses préceptes des hommes, mais il les reçoit de Dieu lui-même. Convaincu aussi de l'insuffisance de l'intelligence humaine pour comprendre la Parole de Dieu, pour en recevoir force et vie spirituelle, il sent le besoin de recourir au Saint-Esprit pour l'étudier à sa lumière. Il sait que ses propres vues sur la vérité et sur le devoir sont très partielles et défectueuses, et il compte sur Dieu lui-même pour lui donner des vues plus claires, pour ouvrir des horizons plus élevés.
    
                    Il a remarqué cette parole de Dieu : « Si tu écoutes attentivement la voix de l’Éternel ton Dieu, si tu fais ce qui est droit à ses yeux » (Exode 15 : 26), il a compris que l'obéissance n'est acceptable et possible que lorsque le commandement ne lui vient pas seulement de la conscience, de la mémoire ou de la Bible, mais qu'il sort de la bouche de Dieu, qu'il est la voix de Dieu lui parlant par l'Esprit. Il sait que l'obéissance n'a toute sa valeur et qu'elle n'est pleinement bénie que si elle exécute les ordres du Père, directement pour lui-même. Il a grand soin de rester sur l'autel où il s'est consacré à Dieu, d'avoir l’œil et l'oreille au guet pour saisir chaque indication de la volonté de Dieu. Il ne se contente pas de faire le bien pour sa propre satisfaction, mais il met toutes choses sous le contrôle de son Dieu, faisant toutes choses « comme pour le Seigneur » (Colossiens 3 : 23). Il veut que chaque heure de la journée et chaque pas dans la vie le mette en relation avec Dieu. Il s'applique donc à obéir  consciencieusement au Père dans les petites choses de chaque jour, voyant là la seule manière de se préparer à un travail plus étendu. Tout son désir est de glorifier Dieu en accomplissant sa sainte volonté, et pour réaliser ce désir, il travaille de tout son cœur et de toutes ses forces à exécuter cette volonté divine à chaque instant du jour. Pour tout cela, sa seule récompense, mais récompense amplement suffisante, est de savoir qu'en faisant la volonté de Dieu, il suit la voie ouverte par Christ lui-même, la voie qui fait entrer plus avant dans l'amour de Dieu. «Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour».
     
                    Oh! quelle bénédiction que cette obéissance-là qui nous amène à demeurer comme Christ dans l'amour divin ! Pour l'obtenir, il faut étudier encore mieux ce qu'était Christ. Il avait renoncé à lui-même, il s'était « abaissé lui-même, se rendant obéissant» (Philippiens 2:8). Qu'il veuille nous donner à nous aussi ce renoncement et cette humilité ! A l'école de Dieu, « Il a appris l'obéissance, et, ayant été rendu parfait, il est devenu l'auteur d'un salut éternel pour tous ceux qui lui obéissent » (Hébreux 5: 8, 9). Il faut que nous apprenions aussi de lui l'obéissance, que nous l'écoutions nous dire qu'il ne faisait rien de lui-même, qu'il ne faisait que ce qu'il voyait faire au Père, que ce qu'il apprenait de lui. Nous avons besoin de savoir que son entière dépendance du Père, que son recours continuel au Père était la source de son obéissance habituelle, comme aussi le moyen de pénétrer toujours mieux les secrets du Père. (Jean 5 : 19, 20). (Voyez : Quinzième jour). L'amour de Dieu et l'obéissance de l'homme vont ensemble comme une serrure et une clef faites l'une pour l'autre.
     
                  C'est la grâce de Dieu qui met la clef dans la serrure, et c'est l'homme qui se sert de la clef pour ouvrir les trésors de l'amour divin.
     
                    A la lumière de l'exemple et des paroles de Christ, quel sens nouveau revêtent ces promesses de Dieu à son peuple : « Je te bénirai certainement et je multiplierai ta postérité parce que tu as obéi à ma voix ». (Genèse 26 : 4). « Si Vous obéissez à ma voix, vous serez aussi mon plus précieux joyau ». (Exode 19 : 5). « L’Éternel ton Dieu te bénira certainement... pourvu seulement que tu obéisses à la voix de l’Éternel ton Dieu » (Deutéronome 15 : 4, 5). C'est par l'amour et l'obéissance que s'établissent nos rapports avec Dieu; d'un côté l'amour de Dieu se donnant lui-même à l'homme avec tout ce qu'il a, de l'autre l'obéissance du croyant, se donnant à Dieu avec tout ce qu'il a.
    
                    On a beaucoup parlé, ces dernières années, de renoncement à soi-même et d'entière consécration à Dieu, et des milliers d'âmes louent le Seigneur de tout le bien qu'elles ont reçu de lui par le moyen de ces deux mots : mais prenons garde de ne chercher là qu'une jouissance spirituelle, qu'un état d'âme à conserver, négligeant d'en faire l'application directe et simple, c'est-à-dire d'obéir à la volonté de Dieu. Souvenons-nous dans le courant de notre vie, de ce mot obéissance, que Dieu emploie souvent, « Obéir vaut mieux que sacrifice » (1 Samuel 15 : 22). Le sacrifice de soi à Dieu n'est rien sans obéissance, car ce mot même implique l'obéissance. C'est l'obéissance douce et humble de Christ, comme fils et serviteur, qui rendait son sacrifice «d'agréable odeur »; c'est l'obéissance de l’enfant prompt à écouter la voix du Père, puis à faire ce qui est bien à ses yeux, qui témoignera en nous que nous lui sommes agréables.
    
                    Cher lecteur, cette vie-là ne sera-t-elle pas la vôtre aussi? Obéir à Jésus et demeurer dans son amour, n'est-ce pas simple autant que sublime !
     
                    Ô mon Dieu, que dire de cet échange de la vie de la terre, contre la vie du ciel que tu viens de placer devant moi ? Ton Fils, notre Seigneur, nous a montré qu'il est possible à l'homme sur la terre de vivre tout enveloppé de l'amour de Dieu, pourvu qu'il veuille se soumettre à ta volonté, obéir à ta voix. Il nous a montrés aussi quel bonheur il y a à le faire. Puisque Christ est à nous, puisqu'il est notre Tête et notre Vie, nous savons que nous aussi, nous pouvons, en quelque mesure, vivre et marcher comme lui, et nous réjouir en ton amour, certains que tu acceptes à cause de lui notre faible obéissance à tes commandements. 

                    Ô mon Dieu, quelle grâce insigne que celle d'être appelés à demeurer comme Christ dans ton amour par l'obéissance que ton Esprit opère en nous. Seigneur Jésus, comment te rendre grâce d'avoir réalisé sur la terre cette vie-là pour m'y faire participer moi-même?

                    Ô Seigneur, je n'ai qu'à m'abandonner de nouveau à toi pour que tu me fasses garder tes commandements comme tu as gardé ceux du Père. Seigneur, révèle-moi le secret de ta propre obéissance, de ta promptitude à écouter, de ta vigilance, de ta douceur, de ton humilité et de ta confiance filiale au Père bien-aimé dont tu savais être le Fils bien-aimé. Mon Sauveur, remplis mon cœur de ton amour; et alors avec foi en ton amour, je pourrai, moi aussi, t'obéir. Oui, Seigneur, que toute ma vie s'emploie à garder tes commandements et à demeurer dans ton amour.  Amen.

à suivre......