mardi 28 avril 2020

(10) disciple - LE PRISONNIER DU SEIGNEUR par Chip Brogden

« Vraiment, je te l'assure: quand tu étais plus jeune, tu mettais toi-même ta ceinture et tu allais où tu voulais, mais quand tu seras vieux, tu étendras les bras, un autre nouera ta ceinture et te mènera là où tu n'aimerais pas aller. Par ces mots, il faisait allusion au genre de mort que Pierre allait endurer à la gloire de Dieu. Après avoir dit cela, il ajouta: Suis-moi! » (Jean 21:18,19).

                  La plupart des chrétiens qui viennent au Seigneur expérimentent une grande joie quand ils commencent à Le suivre. Remplis de joie, ils peuvent prier avec beaucoup de puissance. Ils peuvent chanter et adorer en toute liberté. Dès qu'ils prennent leur Bible, ils y trouvent immédiatement la nourriture spirituelle nécessaire. C'est comme si les paroles leur sautaient aux yeux. Tout est facile dans leur vie chrétienne.

               Au début de leur vie chrétienne, ces nouveaux disciples se réjouissent d'être entourés d'autres croyants. Aller à l'église ou participer à toutes sortes d'activités leur procure d'intenses joies. Ils ont le fardeau des âmes perdus, et peuvent témoigner avec beaucoup d'audace à tous ceux qu'ils rencontrent. Ils compensent leur manque d'expérience par leur zèle.

                   Mais assez étrangement, un changement commence à se produire après qu'ils aient marché un certain temps avec le Seigneur. La prière devient de plus en plus une corvée. Il peut leur arriver de passer par des instants de louange et d'adoration, mais cela leur semble très sec. Quand ils lisent la bible, il y a très peu de choses qui les intéressent. S'ils se réjouissaient auparavant d'aller à l'église, ils doivent maintenant se forcer pour assister au culte et n'ont aucune envie d'y aller. Il semble qu'ils aient perdu leur fardeau pour les âmes et témoignent rarement. A la place, toutes leurs anciennes activités leur semblent plutôt ridicules et même hypocrites, quand ils comparent leur ancien état à leur nouvel état. L'église va peut-être les encourager à redoubler d'efforts dans leurs tentatives pour retrouver de bonnes dispositions, mais rien ne semble marcher.

                    Devons-nous considérer que ces chrétiens sont rétrogrades? Ont-ils perdu leur premier amour? Ou Dieu les a-t-Il simplement oubliés? En un mot, ces jeunes chrétiens étaient auparavant capables de s'habiller tout seul et d'aller où ils le désiraient. Mais maintenant qu'ils sont plus âgés dans la foi, ils sont conduits par un Autre qui essaie de les emmener dans une direction qu'ils n'auraient jamais choisie par eux-mêmes - parce que cela signifie la mort à eux-même.

LE CHEMIN ÉTROIT ET LE RENONCEMENT AU MOI

                    La plupart des chrétiens pensant que leur vie spirituelle est à son sommet quand ils se sentent « spirituels », ils considèrent qu'elle est à son plus bas chaque fois qu'ils ne se sentent pas « spirituels ». En d'autres termes, aussi longtemps que la prière et les louanges s'écoulent comme un fleuve, ils pensent être sur la bonne voie. Aussi longtemps qu'ils arrivent à lire la Bible, à aller à l'église et qu'il leur est agréable de faire de bonnes oeuvres, ils pensent qu'ils sont sur le bon chemin. Mais si jamais ils commencent à se sentir mal à l'aise, froids et secs dans leur marche, ils croient (à tort) qu'ils ont perdu quelque chose de leur ancien statut de « puissants » chrétiens.

                    Ce que nous devons comprendre c'est que la vie spirituelle n'a rien à voir avec ce que nous RESSENTONS. Pourtant certains disciples tiennent ce raisonnement: « Aujourd'hui j'ai été capable de me lever de bon matin et de prier avec beaucoup de facilité. La lecture pendant mon culte personnel m'a beaucoup parlé. Je suis en paix et plein de joie. C'est ça la vie spirituelle! Mais le jour qui suit, ils peuvent se dire en eux-même, « Aujourd'hui je me suis assoupi et je n'ai pas vraiment pu entrer dans la prière. Mon temps de recueillement était sec et insatisfaisant. Je sais que je suis sauvé, mais je ne me sens pas vraiment spirituel aujourd'hui. J'ai perdu ma vie spirituelle. »

                    Frères et sœurs, j'ai été en contact avec assez de personnes pour savoir que ce que je décris n'est pas vrai que pour un petit nombre de chrétiens, mais que c'est l'expérience d'une majorité de croyants. Ils pensent que leur spiritualité est à son maximum lorsqu'ils se sentent spirituels, et croient qu'elle est à son plus bas quand ils se sentent non spirituels. C'est parce qu'ils pensent que le Seigneur ne désire que des choses positives, belles et heureuses pour eux. La réalité est qu'ils échangent une vie de foi contre une vie de sentiments et de ressenti.

                 La vérité est que lorsque nous sommes jeunes, nous nous habillons et faisons ce que nous souhaitons. Mais la vraie croissance spirituelle, c'est moins de moi et plus de Lui (Jean 3:30). La vraie marque de la croissance n'est pas liée à la façon dont nous nous sentons en nous-même, ou à ce que les autres pensent de nous. Notre marche spirituelle n'est pas la somme de toutes nos expériences et sentiments. La vraie croissance c'est le déclin du Moi et la croissance de Christ. Le vraie « puissance spirituelle » est basée sur la faiblesse, non sur la force. La vraie « vie spirituelle » est basée sur la mort: « Ce n'est plus moi qui vis, mais Christ qui vit en moi » (Galates 2:20). Ainsi quand nous sommes âgés dans le Seigneur, nous ne devons plus nous conduire nous-mêmes, mais nous devons tendre les bras et permettre à un Autre de nous habiller et de nous conduire où nous n'aurions pas décidé d'aller; c'est nécessaire et inévitable.

             Une des caractéristiques des jeunes disciples est leur habileté à s'habiller et à se diriger eux-mêmes. Ils trouvent très facile d'aller et venir comme ils veulent. Ils sont zélés pour faire plein de bonnes oeuvres. Dès qu'ils voient un besoin, ils courent y pourvoir. S'ils veulent aller quelque part, ils y vont tout simplement. S'ils veulent dire quelque chose, hé bien ils le disent. S'il veut faire quelque chose, ils le font. Ils ont quantité de plans et d'idées.

               Nous ne disons pas que cela est nécessairement faux, mais nous suggérons que ce n'est que l'étape préliminaire de la croissance spirituelle. La vraie question n'est pas: à quel besoin ai-je envie de répondre, où ai-je envie d'aller, qu'ai-je envie de faire? La question est: qu'est-ce qui glorifie le Seigneur? Chaque fois que je fais quelque chose que je considère comme spirituel ou bon, c'est quand même « moi » qui le décide. Nous faisons souvent ce qui nous glorifie nous - le Seigneur et Ses Besoins sont rarement pris en considération. Mais quand nous demandons ce qui glorifie le Seigneur, nous voyons (en tout cas dans ce passage) que le Seigneur est glorifié quand Il a la possibilité de nous habiller et de nous guider là où Il le désire - sans interférence avec le Moi.

                  La maturité spirituelle n'est pas de savoir faire plus ou moins, c'est de ne rien savoir faire de soi-même. Dieu est davantage glorifié dans « ma mort » que par ma « vie ». C'est très difficile pour les gens de voir cela. On leur a dit que Dieu les « a embauché » pour les faire travailler dans Son Royaume. S'ils ne peuvent pas fournir un bon rendement ou travailler chaque semaine, on leur dit que le Royaume de Dieu en souffre. A la place d'un joug doux et léger, la Religion leur donne un joug difficile et un lourd fardeau.

                 Ceux qui sont jeunes ont peut-être la pleine liberté de s'habiller tout seul et d'aller où ils le désirent. Mais après quelque temps, le Seigneur commence à toucher ces choses, et nous remarquons que la difficulté augmente pour vivre, bouger, ou faire quelque chose de notre propre volonté. Le Moi commence à être remplacé par Christ, et quelqu'un d'autre commence à nous habiller et à nous emmener dans des lieux où nous ne souhaiterions pas aller.

LES PRISONNIERS DU SEIGNEUR SONT LIBRES EN RÉALITÉ, MALGRÉ LES LIENS

« Moi, Paul qui suis prisonnier à cause du Seigneur, je vous demande donc instamment... » (Ephésiens 4:1a)

              Voici ce qu'a dit T. Austin-Sparks à une assemblée de croyants lorsqu'il revint à Manille en 1960. Les saints n'avaient cessé de réclamer sa venue à corps et à cris, pourtant rien n'aurait pu le persuader de venir avant d'avoir reçu la direction du Seigneur. Quand il arriva finalement, il expliqua pourquoi il avait mis si longtemps à venir: « Vous savez, chers amis, nous sommes les prisonniers du Seigneur Jésus. Nous ne pouvons pas aller où nous aimerions aller. Et nous ne pouvons pas nous déplacer quand nous aimerions nous déplacer. »

                 Nous voyons par cette simple illustration la différence entre un jeune et un ancien chrétien. Le jeune est indépendant et libre. Si le passage est bloqué, ils se frayent un chemin par un autre endroit. Il ne pense jamais que le chemin est bloqué parce qu'il s'habille et se guide lui-même. Mais ceux qui connaissent le Seigneur ne sont pas indépendants et libres. Ils ont les mêmes restrictions qu'un prisonnier. Pour quelle raison? Parce que Quelqu'un d'autre décide s'ils vont aller ou non, ce qu'ils vont dire ou ne pas dire, et ce qu'ils vont faire ou ne pas faire.

                   Il y a une liberté qui n'en est pas vraiment une, c'est un lien déguisé. Beaucoup se proclameront « libres » alors qu'il est clair que la vraie liberté n'est pas la capacité de faire ce qu'on veux, mais d'être libre de ne pas faire ce qu'on veut; parce que lorsque je fais comme il me plaît, lorsque je suis ma propre volonté et ma propre voie, cela me conduit à être encore plus lié.

              D'un autre côté, il y a un lien qui n'est pas du tout un lien, c'est une liberté déguisée. Les prisonniers du Seigneur savent ce qu'est cette « liberté déguisée ». En tendant les bras pour être habillés et conduits par un Autre, il semblerait qu'on leur ait volé tous leurs « droits ». Comme il est étrange, pensons-nous, que le Seigneur mette souvent ses plus grands ambassadeurs dans les chaînes - de façon littérale et figurative. Mais les prisonniers du Seigneur ont plus de liberté dans leurs « liens » que la plupart des gens en ont dans leur « liberté ».

                    Qu'est-ce que signifie être un prisonnier du Seigneur? Cela signifie que nous ne nous appartenons plus. Nous n'appartenons plus au monde. Nous n'appartenons plus à la terre. Nous n'appartenons même pas à l'Eglise. Nous sommes la possession particulière du Seigneur. En tant que prisonnier du Seigneur, nous abandonnons tous nos droits. Nous abandonnons nos voies particulières et nous nous soumettons à Sa Volonté et à Son Royaume en toutes choses.

                 Quand nous venons au Seigneur pour la première fois, nous pensons vraiment que nous Lui abandonnons tout, mais nous ne connaissons pas encore réellement la puissance du Moi. On ne peut pas s'en débarrasser d'un seul coup. Cela demande beaucoup de temps et de travail au Seigneur dans nos vies pour que nous puissions voir la vérité sur nous-même et sur le Seigneur. C'est pour cela que je dis qu'il y a plus d'espoir pour quelqu'un qui dit « je laisse tomber, j'abandonne » que pour quelqu'un qui promet de faire mieux la prochaine fois. C'est seulement après que nous ayons essayé et raté cent fois, mille fois ou un million de fois que nous pourrons enfin dire, « Seigneur, je comprends enfin que je ne peux rien tirer de mon Moi, parce que chaque fois que je fais quelque chose de moi-même, je rencontre la défaite. Je suis fini! Dorénavant que Ta volonté soit faite, et non la mienne. »

                    Ces paroles ne sont pas à prononcer à la légère. N'importe qui peut dire ces mots et y acquiescer intellectuellement, mais notre comportement contredit trop souvent ce que nous confessons. Le Seigneur doit donc travailler longtemps et profondément en nous pour que cela devienne non seulement une confession mais aussi une attitude de coeur. Beaucoup de chrétiens se demandent pourquoi ce qui leur arrive est si difficile. Ils se demandent pourquoi les choses ne semblent jamais aller comme elles devraient. Ils se demandent pourquoi tout semble aller de travers et les gêner. Au risque de trop simplifier, laissez-moi dire que la principale raison de ce qui nous arrive est que le Seigneur essaie de nous réduire à Lui-même et de faire de nous Son prisonnier.

                    En tant que prisonnier du Seigneur, nous n'avons aucun contrôle sur notre environnement et nos allées et venues. La vérité est que ce contrôle est une illusion. Le vent souffle où Il veut (pas où nous le souhaitons), et vous ne pouvez pas dire d'où Il vient et où il va (cf. Jean 3:8). Nous pensons si souvent comprendre Dieu, la Bible, l'Eglise et contrôler notre vie chrétienne. Nous avons une réponse pour chaque situation. Mais tout d'un coup le vent tourne, et nous réalisons qu'en fait nous ne connaissons rien. Nous apprenons que ce n'est pas nous qui contrôlons le vent, mais que c'est le vent qui nous contrôle. C'est la façon que Dieu utilise pour nous diminuer et augmenter Christ. Nous apprenons par expérience que « sans Lui nous ne pouvons rien faire » (Jean 15:5b).

L'AUGMENTATION DES DIFFICULTÉS EST UN SIGNE DE 
LA CROISSANCE SPIRITUELLE

« Si quelqu'un veut venir après Moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge chaque jour de sa croix, et qu'il me suive » (Luc 9:23)

                  La Croix explique pourquoi les choses nous semblent être toujours plus difficiles, à mesure où nous avançons sur le Chemin Étroit. En considérant que nous ne vivons pas dans le péché et que notre coeur est droit devant Dieu, quand nous ne « ressentons » plus les choses comme avant, est-ce que cela signifie que quelque chose ne va pas? Beaucoup de chrétiens répondraient oui, quelque chose doit aller de travers. Est-ce que nous devons demander au Seigneur de restaurer nos bonnes sensations? Je le répète, beaucoup de chrétiens, qui se méprennent en pensant que la vie chrétienne devrait être une suite ininterrompue d'expériences positives, diraient oui. A l'opposé, nous devrions réaliser que le Seigneur nous demande de marcher par la foi, et c'est le contraire de marcher selon nos sentiments.

              Dans le but de nous enseigner, le Seigneur nous permet fréquemment d'avoir des expériences spirituelles au début de notre parcours. Dans ces moments nous pouvons entendre Sa voix nous dire de façon explicite ce que nous devons faire et où nous devons aller. C'est bien sûr indispensable pour les enfants qui n'ont pas d'autre moyen pour comprendre autrement. Mais avec le temps ces expériences deviennent de moins en moins fréquentes. Pourquoi? Parce qu'Il souhaite que nous marchions avec Lui sans l'aide d'expériences spirituelles, de bonnes émotions, ou d'une voix audible. Mais il est clair que pour marcher avec Lui, nous devons apprendre à le faire en se basant sur une relation.

                     Voilà le problème avec la marche par les émotions. Si je me sens spirituel aujourd'hui, alors je vais prier, chanter, lire les Écritures, et témoigner avec beaucoup d'ardeur. Mais si je ne me sens pas spirituel aujourd'hui, alors je ne ferai rien. Si nous vivons de cette façon, alors nous devrions réaliser qu'il importe peu que nous nous sentions bien ou pas, qu'il en résulte de bonnes oeuvres ou non. De toute manière, nous vivons encore en nous basant sur notre ressenti et non sur notre union avec Christ. Même mes « bonnes oeuvres », exclusivement fondées sur mon ressenti, sont enracinées dans le Moi. Elles sont tout autant centrées sur moi que mes mauvaises oeuvres. Mes sentiments, qu'ils soient bons, mauvais, ou indifférents, sont du domaine du Moi, et le Moi avec tous ses sentiments doit être livré à la mort. Cela ne signifie pas qu'un Chrétien devrait être totalement vide de sentiments, mais cela signifie qu'un disciple du Seigneur n'est pas dirigé par les sentiments.

                C'est une application pratique de la Croix. Seuls les prisonniers portent la Croix - les hommes « libres » ne la porte pas. Ceux qui s'aiment eux-même ne la prendront jamais. Parce que cela signifie qu'ils ont la sentence de la Mort sur eux. De toute évidence cela n'a pas l'air agréable, donc ceux qui marchent selon leurs sentiments trouveront cela insupportable. L'objectif est d'amener ma vie à son terme pour que je puisse passer par la mort et revenir sur le terrain de la Résurrection. C'est l'objectif des chemins par lesquels Dieu nous fait passer en tant que disciple. Plus vite nous deviendrons les prisonniers du Seigneur, plus vite nous verrons Son objectif se réaliser en nous.

                  Qu'est-ce que signifie être un prisonnier du Seigneur? D'abord et avant tout, cela signifie abandonner notre liberté. Cela signifie que nous ne sommes plus libres de nous habiller nous-même et d'aller où nous voulons. D'autres feront peut-être comme ils le veulent, mais les prisonniers du Seigneur ne sont pas libres de faire comme ils l'entendent. D'autres iront peut-être en avant quoi qu'il arrive, mais nous, tout notre temps et nos mouvements sont entre Ses mains.

            Deuxièmement, être un prisonnier du Seigneur signifie que nous devons accepter de longues périodes de solitude. Nous sommes reconnaissants pour les opportunités de communion et d'amitié, mais en tant que prisonnier du Seigneur, on nous demande fréquemment d'être seul et enfermé avec Dieu. Toutes nos relations doivent être marquées par la Croix. C'est à dire que nous remettons nos amitiés et nos familles à Dieu et que nous les recevons en retour de Lui. De cette façon le Seigneur garde la prééminence.

              Troisièmement, être le prisonnier du Seigneur signifie que nous acceptons la sentence de mort et que nous nous résignons à notre sort. Nous ne sommes pas le prisonnier du Seigneur si nous continuons de clamer notre innocence. Si nous n'approuvons pas la sentence du Seigneur qui dit que le Moi ne mérite que la mort, alors nous retardons de façon inutile l'inévitable. Si nous devons porter notre Croix et être crucifié, c'est mieux de s'y soumettre comme Christ l'a fait, en remettant notre esprit dans les mains du Seigneur, et en courbant la tête dans la paix. Alors buvons la Coupe que le Père nous a donnée. Si nous luttons et protestons, comme les deux voleurs, cela ne fera que prolonger notre agonie, et les soldats devront venir et nous briser les jambes. De toute façon, la Croix signifie la mort. Plus vite nous nous y soumettons, plus vite nous trouvons la Résurrection.

                    C'est une chose glorieuse que d'être le prisonnier du Seigneur, car dans nos liens nous trouvons la liberté. Dans notre faiblesse nous trouvons la force. Dans notre folie nous trouvons la sagesse. Dans notre pauvreté nous trouvons la prospérité. En perdant tout, nous retrouvons tout. En abandonnant tout, nous héritons de toutes choses. En acceptant la sentence de la mort, nous trouvons la Vie du Seigneur. Tendons les bras et permettons Lui de nous habiller et de nous conduire où Il souhaite que nous allions, dans un chemin que nous n'aurions pas choisi nous-même, parce que c'est le Chemin Etroit, et c'est le chemin de la bénédiction, bien qu'il soit déguisé. Que le Seigneur confirme ces paroles dans nos cœurs. Amen.

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vendredi 24 avril 2020

(9) disciple - (3) -LE DON DE LA SAINTE HAINE par Chip Brogden


HAÏR POUR JÉSUS

                    Aimez-vous ce que le Seigneur aime? Alors vous devez détester ce que le Seigneur déteste. Jésus détestait ce qui était arrivé dans la maison de Son Père, et Il a fabriqué un fouet pour expulser les marchands hors du temple (cf. Jean 2:13-17). Notez les choses qui vous mettent en colère, les choses qui vous peinent, les choses qui vous rendent passionnés et zélés - elles indiquent quelque chose que vous pourriez être appelé à changer: d'abord en vous-même, et ensuite chez les autres.

« [A Pergame] Ainsi tu as, toi aussi, des gens attachés à la doctrine des nicolaïtes; ce que je hais. » (Apocalypse 2:15)
« [A Éphèse] Mais pourtant tu as ceci de bon, c'est que tu hais les actions des Nicolaïtes, comme je les hais, moi aussi. » (Apocalypse 2:6)

                   Dans la lettre d'Apocalypse, on trouve sept lettres destinées à sept églises. On y voit aussi l'importance de détester ce que le Seigneur déteste. Seules deux églises sont sélectionnées en rapport avec la question des Nicolaïtes. Nous n'avons pas l'intention de discuter de ce que représentent les Nicolaïtes, ce qui ferait l'objet d'un article à part entière. Pour le moment, nous nous contenterons de traiter la question de la sainte haine.

                   Pergame était fidèle au témoignage du Seigneur. Jésus dit qu'ils retiennent Son nom, et qu'ils n'ont pas renoncé à Sa foi, même devant la menace du martyr. Mais ils avaient permis qu'une fausse doctrine s'infiltre dans leur assemblée. Bien qu'ils soient fidèles sur tous les autres points, le Seigneur leur a adressé un reproche, parce qu'ils avaient autorisé quelque chose que le Seigneur déteste. Je connais beaucoup d'assemblées comme Pergame. Beaucoup sont des églises institutionnelles, mais beaucoup d'autres sont des églises de maison. Ils m'entendent parler de la prééminence de Christ, mais ils continuent leur vie comme avant. Ils autorisent des choses que le Seigneur trouve détestables. Ils disent qu'ils aiment le Seigneur, mais ils ne détestent pas les choses qu'Il déteste. Ils tiennent à la doctrine de Balaam et des Nicolaïtes. Que va-t-il se passer? « Repens-toi; autrement je viendrai à toi bientôt, et je combattrai contre eux par l'épée de ma bouche » (Apocalypse 2:16).

                    D'un autre côté, regardez Éphèse. Ils travaillaient patiemment, ils ne toléraient pas le mal, et ils exerçaient un discernement remarquable contre les faux apôtres. Malheureusement, l’œuvre du Seigneur a fini par devenir plus important pour eux que le Seigneur de l’œuvre, et ils ont perdu leur premier amour. Ils sont commandés de se repentir et d'accomplir de nouveau leurs premières œuvres. Mais malgré tout, dans un post-scriptum intéressant, le Seigneur ajoute, « Mais pourtant tu as ceci de bon, que tu hais les actions des Nicolaïtes, lesquelles je hais, moi aussi. » Le zèle n'est pas inutile. La sainte haine est importante. L'église à Éphèse détestait ce que le Seigneur détestait. Il leur suffisait maintenant de donner à Jésus la première place, et ils seraient un puissant témoignage pour le Seigneur.

                    La Bible dit de Jésus: « Tu as aimé la justice, et tu as haï l'iniquité » (Hébreux 1:9a). Jésus n'a pas changé. Il aime passionnément ce que le Père aime, et Il hait passionnément ce que le Père haït. Et Il est Celui qui vit en nous, Celui qui est en train de nous rendre conformes à Son image. Toucher le Seigneur Jésus, c'est toucher ce qu'Il aime et aussi ce qu'Il hait. C'est avoir de la compassion envers les multitudes, et être en colère envers ceux qui les oppriment. Nous ne pouvons pas connaître profondément le Seigneur tout en demeurant sans passion pour Lui. La mesure de notre amour pour la justice est déterminée par notre haine pour l'iniquité, et la mesure de notre haine pour l'iniquité est déterminée par notre amour pour la justice. Le saint amour et la sainte haine vont de pair. Tous deux sont des dons de Dieu. Tous deux ont un grand pouvoir de motivation, se motivant mutuellement.
« La crainte de l’Éternel, c'est haïr le mal. Je hais l'orgueil et la hauteur, et la voie d'iniquité, et la bouche perverse. » (Proverbes 8:13)

                    Il est universellement accepté que celui qui est appelé Sagesse dans les Proverbes, c'est le Christ préexistant. Nous voudrions tous une révélation de Christ qui nous montrerait quelque chose de Son amour, de Sa puissance, de Sa guérison, ou de Sa grâce. Et bien sûr, toutes ces choses sont en Christ. Mais cette révélation de Christ - comme Celui qui hait le mal, la fierté et l'arrogance - est tout aussi valable. Bien entendu, une telle révélation risque d'être incongrue face à notre conception de Jésus comme étant doux, tempéré et passif. Mais le but de la révélation, ce n'est pas d'entretenir nos illusions, mais de les éliminer; de nous montrer la Vérité, pour ensuite nous conformer à la Vérité qui nous a été montrée.

                    Je répète: dans votre vie, il y a toujours une chose que vous aimez, et une chose que vous haïssez. Nul ne peut servir deux maîtres. La question, c'est de savoir si vous aimez les choses que Dieu aime et détestez les choses qu'Il déteste, ou si vous aimez les choses que Dieu déteste et détestez les choses qu'Il aime.

Père, conforme-nous à l'image de Jésus Christ - et détruis toutes nos illusions quant à ce que cela signifie. Il doit grandir, mais nous devons diminuer. Montre-nous quelles sont les choses qui te plaisent; montre-nous quelles sont les choses qui te peinent. Donne-nous sagesse et discernement pour les distinguer. Donne-nous une sainte haine envers tout ce qui ne donne pas à Christ la prééminence. Nous te le demandons pour que Ta Volonté soit faîte et Ton Royaume vienne. Amen.
FIN

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dimanche 19 avril 2020

(9) DISCIPLE -2- LE DON DE LA SAINTE HAINE Chip Brogden

HAÏSSEZ LE MOI ET VIVEZ POUR TOUJOURS
 
« Celui qui affectionne sa vie, la perdra; et celui qui hait sa vie dans ce monde-ci, la conservera pour la vie éternelle. » (Jean 12:25)

                  Une caractéristique importante des derniers temps, c'est que les hommes seront « idolâtres d'eux-mêmes » (2 Timothée 3:2a). Il semble ce que soit là la base de tous nos problèmes. En effet, cela explique l'existence du mal dans le monde. Le mal existe parce des gens qui sont aveuglés par leur amour d'eux-mêmes cherchent à tout contrôler et tout manipuler, dans le but de servir leurs propres fins égoïstes; et s'ils ne peuvent pas contrôler quelque chose, ils essayent de le détruire. Le remède à ce mal, c'est une sainte haine du Moi, et c'est exactement ce que produit la Croix, dans son application pratique, chez un disciple de Jésus.

                    Le problème, c'est de faire accepter la Croix aux gens. Même dans sa lettre la plus joyeuse, un Paul frustré se lamente que « tous cherchent leurs propres intérêts, non pas ceux de Jésus Christ » (Philippiens 2:21). Dans cette même lettre, Paul nous dit en pleurant que « plusieurs marchent en tant qu'ennemis de la Croix du Christ, dont la fin est la perdition, dont le dieu est le ventre et dont la gloire est ce qui fait leur honte, qui ont leurs pensées dans les choses terrestres » (Philippiens 3:18-19). On peut être un ennemi de la Croix de Christ sans pour autant maudire Christ: il suffit de nous aimer nous-mêmes et de nous intéresser d'avantage aux choses terrestres qu'aux choses célestes. Finalement, la préservation de soi, l'amour de soi, l'entêtement, la propre justice, au détriment de tout le reste, deviendront la destruction de soi. On obtient le contraire de ce que l'on espérait recevoir. Voilà ce que Jésus nous dit. Si vous aimez votre vie, vous la perdrez complètement.

                 Il arrive un jour où nous sommes tellement dégoûtés de notre propre voie, que nous implorons Dieu de nous en montrer une autre. Paul dit que ce qu'il veut faire, il ne le fait pas, mais ce qu'il déteste, il le fait (cf. Romains 7:15). Nous pourrions penser que la solution serait de fixer notre attention sur le problème, d'arrêter de faire ce que nous détestons, de mettre notre conduite en règle. Mais nous découvrirons tôt ou tard, comme Paul, que le vrai problème n'est pas ce que nous FAISONS, mais ce que nous SOMMES. Nous pouvons confesser encore et toujours les mêmes péchés, ou bien nous pouvons prendre la Croix et mourir à tous les péchés. La première approche traite les péchés commis, tandis que la seconde approche traite le pécheur. Laquelle, pensez-vous, sera la plus efficace? Eh bien, si celui qui pèche est mort, alors la question du péché devient insignifiante. Haïr le péché, c'est bien; haïr le Moi, c'est mieux, et bien plus efficace. Car la force du péché, c'est le Moi. Si vous mettez la hache au pied d'un mauvais arbre, il s'arrêtera de porter de mauvais fruits, et la question est réglée une fois pour toutes. Si le Moi est renié, alors le péché devient superflu, et le problème du Mal est résolu.
 
LE DIEU DU SAINT AMOUR ET DE LA SAINTE HAINE

                    Mais la sainte haine n'est pas réservée aux disciples. Le Seigneur est capable lui aussi d'avoir une sainte haine. Depuis très longtemps, les gens ont pensé que, comme Dieu nous aime indépendamment de ce que nous faisons, Il aime aussi tout ce que nous faisons. C'est totalement faux. Dieu est amour, et, comme nous l'avons déjà montré, un saint amour produit une sainte haine. Le Seigneur nous aime. Et parce qu'Il nous aime si passionnément, Sa sainte haine peut être assez dure:

« A quoi me sert la multitude de vos sacrifices? dit l’Éternel. Je suis rassasié d'holocaustes de béliers, et de la graisse de bêtes grasses; et je ne prends pas plaisir au sang des taureaux, et des agneaux, et des boucs. Quand vous venez pour paraître devant ma face, qui a demandé cela de vos mains, que vous fouliez mes parvis? Ne continuez pas d'apporter de vaines offrandes: l'encens m'est une abomination, - la nouvelle lune et le sabbat, la convocation des assemblées; je ne puis supporter l'iniquité et la fête solennelle. Vos nouvelles lunes et vos assemblées, mon âme les hait; elles me sont à charge, je suis las de les supporter. Et quand vous étendrez vos mains, je cacherai de vous mes yeux; quand même vous multiplierez la prière, je n'écouterai pas... » (Ésaïe 1:11-15a)
Et...

« Je hais, je méprise vos fêtes, et je ne flairerai pas de bonne odeur dans vos assemblées solennelles; si vous m'offrez des holocaustes et vos offrandes de gâteau, je ne les agréerai pas, et je ne regarderai pas le sacrifice de prospérités de vos bêtes grasses. Ôte de devant moi le bruit de tes cantiques; et la musique de tes luths, je ne l'écouterai pas. » (Amos 5:21-23)

                    Je veux être une bénédiction et une réjouissance pour le Seigneur. Je ne veux pas Le peiner. Qu'en est-il de vous? Mes amis, nous devons apprendre quelles sont les choses que le Seigneur aime, et quelles sont celles qu'Il déteste. Il vaudrait mieux que nous laissions tomber toutes nos occupations et que nous nous couchions la face contre terre plutôt que de mener encore une "réunion" d'église et ainsi courir le risque de peiner le Seigneur une fois de plus. Nous avons la responsabilité de découvrir quelles sont les choses que le Seigneur aime et quelles sont les choses qu'Il déteste; lesquelles Lui sont acceptables, et lesquelles ne Lui sont pas acceptables. C'est en vain que nous Lui demandons sans cesse de bénir la chose même qui Le repousse. C'est une perte de temps. Offrons-nous des sacrifices acceptables au Seigneur? Des sacrifices d'humilité? D'un cœur brisé? Le louons-nous en Esprit et en Vérité? Ou bien mettons-nous seulement en œuvre chaque semaine la forme extérieure du christianisme? Nous savons mettre en place un programme musical (trois chants de louange, trois chants d'adoration). Nous savons collecter les offrandes. Nous savons prêcher, et nous savons appeler les gens à l'autel. Nous savons faire toutes ces choses: mais donnons-nous à Dieu ce qu'Il désire? C'est triste, mais c'est un fait: si la présence de Dieu quittait nos assemblées, 99% de nos activités resteraient inchangées, sans aucune interruption. Nous n'avons pas besoin de l'Esprit de Dieu pour adorer dans la chair: cela, nous pouvons le faire par nous-mêmes. Mais Dieu n'acceptera pas un tel « culte. » Il s_en détourne. Car...

« L’Éternel hait ces six choses, et il y en a sept qui sont en abomination à son âme: les yeux hautains, la langue fausse, et les mains qui versent le sang innocent, le cœur qui médite des projets d'iniquité, les pieds qui se hâtent de courir au mal, le faux témoin qui profère des mensonges, et celui qui sème des querelles entre des frères. » (Proverbes 6:16-19)

                     Nous avons du mal à le comprendre, mais les Écritures le disent clairement. Le Seigneur place la fierté, le mensonge et le commérage dans la même catégorie que le meurtre et la conception de projets d'iniquité. Si nous voulons être une bénédiction au Seigneur, nous devons détester les choses que Lui déteste. Nous ne pouvons pas nous permettre de prendre ces choses à la légère. Le Seigneur ne change pas. S'il y a quelque chose qu'Il n'aimait pas il y a 4000 ans, Il la déteste tout autant aujourd'hui. Nous ne pouvons pas nous permettre d'être négligents. Tous les jours, nous peinons le Seigneur et nous nous peinons les uns les autres avec des paroles et des actions irréfléchies.

                     Nous détestons tous le meurtre - mais détestons-nous la fausseté et l'hypocrisie avec la même passion? Détestons-nous le commérage et le mensonge? Nous sommes prompts à condamner les autres pour leurs actes de terrorisme et de violence, parce que c'est un péché évident. Mais sommes-nous aussi prompts à nous juger nous-mêmes quand nous sommes coupables de semer des querelles entre des frères? « Seigneur, permets-moi de détester ce que Tu détestes. » Telle devrait être notre prière, et le Seigneur y répondra en Se révélant Lui-même à nous avec puissance. Nous apprendrons à nous éloigner des choses qui peinent et offensent le Seigneur. Nous serons attirés par les choses qui Lui font plaisir. C'est cela, la sainteté.

                    Certains frères et sœurs n'ont pas la moindre peur de semer la discorde. Au nom du « partage », il nous arrive si souvent de nous mordre et nous dévorer les uns les autres. Bien sûr, le commérage est généralement enrobé d'un vocabulaire spirituel. Une fois, j'ai lu quelque chose en ligne sur Internet qui disait, « Priez pour Chip Brogden, parce qu'il... » et par la suite était listé tous les points où je n'avais pas été à la hauteur des attentes de cette personne. « Priez pour sœur une telle, vous savez, je l'ai vu l'autre jour dans le bureau de tabac etc... » Avec des partenaires de prière comme cela, à quoi bon prier? C'est là un autre exemple qui montre que nous ne détestons pas ce que le Seigneur déteste. Au cours des nombreuses années que j'ai passées avec des gens d'église, j'ai vu tellement de disputes et de discordes que j'ai appris à détester le commérage avec une sainte haine. J'implore Dieu de m'aider à garder ma bouche et mes oreilles fermées dans ce domaine. Le commérage m'est tellement détestable que je ne peux pas supporter d'être avec des gens qui cherchent par tous les moyens à semer la discorde. Cela me donne des frissons dans le dos! Cela me met hors de moi! C'est un don de Dieu. Le Seigneur m'a brisé dans ce domaine. Et qu'en est-il de vous?
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mardi 14 avril 2020

(9) disciple - (1) - LE DON DE LA SAINTE HAINE par Chip Brogden

« Je hais toute voie de mensonge. » (Psaume 119:104b)

                    Dès les premiers jours de notre vie de jeune chrétien, l'accent a été placé avant tout sur l'amour. On nous apprend à aimer Dieu, à aimer son prochain et à aimer son ennemi. Nous nous sentons fautifs si nous n'aimons pas quelqu'un comme nous le devrions, et nous demandons à Dieu de nous donner de l'amour pour ce frère ou cette sœur. Comme c'est merveilleux quand le Seigneur répond à notre prière, et que nous sommes alors capables de nous aimer les uns les autres d'un saint amour.

                    Mais il y a un autre aspect de l'amour que l'on néglige souvent, et c'est.... la haine. C'est une sainte haine qui va de pair avec un amour saint. Pourtant, on n'entend pas beaucoup parler de cette sainte haine. Il ne s'agit pas de la haine qui pousse les gens à se battre et se tuer les uns les autres. Quand nous entendons le mot « haine », nous pensons aux commérages, aux calomnies, aux disputes, au meurtre, à la guerre, aux « crimes de haine » commis envers des individus ou des groupes, aux « jihads », et aux croisades. Il n'y a rien de saint dans tout cela, c'est du péché. Mais ce dont je parle ici, c'est une sainte haine qui découle d'un saint amour.

                J'aimerais suggérer que la raison pour laquelle nous ne connaissons pas la sainte haine, la bonne haine, est que notre amour n'est pas suffisamment fort. Un amour fort produit une haine forte; un amour saint produit une haine sainte. Par exemple, dans le Psaume 119, David se réjouit de la vérité de la Loi de l’Éternel. Parce qu'il a appris à aimer la vérité, il a aussi appris à haïr toute voie de mensonge. On ne peut pas à la fois aimer la vérité et aimer l'erreur. Mais plus on aime la vérité, plus on déteste le mensonge. Comprenez-vous cela? C'est un exemple de la sainte haine.

AIMER LES CHOSES QUE DIEU AIME, ET HAÏR 
LES CHOSES QUE DIEU HAIT

                   Savez-vous qu'il y a des choses que le Seigneur déteste? Au cours de notre étude, nous verrons que Dieu dit qu'Il déteste certaines choses. Et pourtant, Dieu est amour. L'amour et la haine ne sont donc pas incompatibles, mais complémentaires. Pourquoi certaines personnes détestent-elles d'autres personnes? Parce qu'elles s'aiment elles-mêmes. L'amour-propre est très destructeur. Donc l'amour est puissant, et la haine aussi, même si nous n'aimons pas ou ne détestons pas les bonnes choses. Il est possible, bien sûr, d'employer l'un ou l'autre à de mauvaises fins. Mais la sainte haine est autant un don que l'amour saint. A moins d'avoir une sainte haine de l'ignorance, nous serons toujours trompés. A moins d'avoir une sainte haine du péché, nous lui resterons toujours asservis. A moins d'avoir une sainte haine de l'hypocrisie, nous ne serons jamais sincères. A moins d'avoir une sainte haine de notre propre voie, nous ne céderons jamais notre voie à Dieu. A moins d'avoir une sainte haine du mal, nous ne le surmonterons jamais par le bien. Dans votre vie, il y a toujours une chose que vous aimez, et une chose que vous détestez. La question, c'est de savoir si vous aimez les choses que Dieu aime et détestez les choses qu'Il déteste, ou si vous aimez les choses que Dieu déteste et détestez les choses qu'Il aime.

« Nul ne peut servir deux maîtres; car, ou il haïra l'un et aimera l'autre, ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. » (Matthieu 6:24a)

                   Le contexte de ce passage parle de Mamon (l'amour et la recherche incessante de la richesse). Mais le principe s'applique à tout. Il ne peut y avoir qu'un seul maître dans votre vie. Vous ne pouvez servir qu'une seule chose à la fois. Vous n'êtes pas libre de faire ce que vous voulez. Même si vous dites que vous ne servez personne, vous servez toujours votre Moi. Donc lequel choisissez-vous? Jésus dit que si vous L'aimez, alors vous détesterez toutes les autres choses. Qu'est-ce que cela signifie? Cela signifie que vous ne permettrez à rien ni à personne de prendre la place de Celui que vous aimez - pas pour un jour, pas pour une heure, pas pour une minute. Si notre amour du Seigneur est fort, alors nous apprendrons à détester tout ce qui est en compétition avec Lui. Nous mépriserons tout ce qui cherche à entraver notre relation avec Christ.

                    Lorsque ma femme et moi nous sommes mariés, il était déjà clair que nous nous aimions l'un l'autre. Nous nous aimions AVANT de nous marier. Cela ne suffisait-il pas? A quoi bon se marier? Notre mariage a confirmé l'amour qui existait déjà, mais il a aussi mis en avant notre rejet de tout autre fiancé potentiel quel qu'il soit - passé, présent ou futur. En réalité, se choisir l'un l'autre, c'était rejeter tous les autres. Cela n'aurait pas été suffisant de dire simplement que nous nous aimions. Nous avons pris un engagement, et, l'ayant fait, nous avons dû rejeter toutes mes « copines » et tous ses « copains ». Autrement notre mariage aurait été voué à l'échec.

                    Nous disons que nous aimons le Seigneur. Nous chantons, « Tu es tout ce que je désire. Je n'ai jamais eu besoin que de Toi. » Comment se fait-il alors que nous pouvons venir au Seigneur, Lui donner notre vie, Lui donner notre coeur, déclarer notre amour envers Lui, et tenir encore à toutes nos « copines » et à tous nos « copains ». Vous ne pouvez pas servir deux maîtres. Vous ne pouvez pas vous donner complètement à plusieurs personnes. Vous ne pouvez pas à la fois tenir à une chose, et avoir l'autre en plus. Vous pouvez faire ce que vous voulez, mais de ce que vous voulez, vous ne pouvez pas tout faire. Il arrive un point où vous devez faire un choix. Si vous voulez servir le Seigneur, vous devez rejeter tout ce qui n'est pas du Seigneur. Si vous Le servez, alors vous ne pouvez rien servir d'autre. Il dit que si vous tenez à autre chose, vous le détestez et le méprisez.

                    J'ai fait une étude du mot « haine » en grec et en hébreu et j'ai fait une découverte merveilleuse. J'ai trouvé que le mot « haine » a précisément le même sens qu'en français. « Haïr » signifie haïr en hébreu, en grec, et en français. Je cherchais quelque vérité secrète, mais il n'y a en réalité aucun sens caché. L'amour, c'est un mot fort. La haine, c'est un mot fort. Haïr signifie mépriser, rejeter, être dégoûté par quelque chose. Il n'y a pas de mi-chemin entre les deux. Mon ami, je ne voudrais jamais mettre en question ton amour pour le Seigneur, mais je voudrais t'interroger sur ta haine pour toutes les autres choses. Ce que vous aimez est une indication quant à ce que vous détestez, et ce que vous détestez est une indication quant à ce que vous aimez. Détestez-vous le péché? Détestez-vous le mal? Détestez-vous toute voie de mensonge? Si quelqu'un déteste suffisamment le péché, il finira par crier à Dieu pour Lui demander d'être libéré. Si quelqu'un déteste suffisamment le mal, il finira par apprendre à le surmonter. Si quelqu'un déteste suffisamment toute voie fausse, il finira par trouver la bonne voie.

ÊTRE DISCIPLE, C'EST UNE RELATION 
D'AMOUR ET DE HAINE

« Si quelqu'un vient à moi, et ne hait pas son père, et sa mère, et sa femme, et ses enfants, et ses frères et ses sœurs, et même aussi sa propre vie, il ne peut être mon disciple. » (Luc 14:26)

                    Je suis venu au Seigneur à l'âge de huit ans. Je suis allé à l'église depuis mon enfance. J'ai été dans une forme de ministère ou une autre depuis l'âge de treize ans. J'ai entendu des milliers de messages et j'ai assisté à des centaines de services. Pendant tout ce temps, je ne me souviens pas d'un seul message portant sur Luc 14:26. D'ailleurs, je ne me rappelle pas avoir entendu quelqu'un citer Luc 14:26 dans les confins d'aucun bâtiment d'église.

                  Aujourd'hui, mon cœur se lamente du manque de disciples. Jésus nous a dit d'aller dans le monde entier et de faire des disciples. Mais c'est bien trop difficile. Donc nous nous contentons de moins. Nous allons dans le monde entier et nous obtenons des « décisions pour Jésus ». Faire un disciple, c'est trop de travail. Je viens de parler avec un de mes amis qui est pasteur. Il a commencé avec un petit groupe dans son église une formation sur la direction de l'église. Alors qu'il établissait le programme, quelqu'un a dit, « Mais tout cela va nous demander beaucoup de discipline. » C'était l'un de ceux qui étaient censés être dirigeants, et il se plaignait de devoir être discipliné. Pour eux être disciple, c'est s'asseoir dans l'église tous les dimanches, et écouter le pasteur prêcher.

               D'un certain côté, je trouve que la religion rend Jésus trop compliqué. D'un autre côté, je trouve qu'elle rend trop facile le fait d'être disciple. Imaginez que Jésus se tienne devant l'autel d'une église le dimanche matin alors que des gens s'avancent pour « prendre une décision » pour Jésus. Jésus les regarde et dit, « Désolé, vous ne pouvez pas être mon disciple. » Ils seraient choqués. Les responsables de l'église seraient horrifiés. L'assemblée serait consternée. Et pourtant, c'est exactement ce que décrit Luc 14:26. Quelqu'un vient à Jésus. Alléluia! Nous avons un disciple? Peut-être, mais peut-être pas. Car non seulement cette personne doit-elle venir à Jésus, mais encore lui faut-il détester ses parents, son conjoint, ses frères et ses sœurs. Elle doit haïr sa propre vie, et prendre sa croix et mourir pour pouvoir vivre. Connaissez-vous le vrai problème? En fait, nous ne voulons pas du tout être disciples, nous voulons simplement être sauvés. Nous voulons seulement aller au Ciel en étant dérangés le moins possible. C'est pourquoi nous parlons « d'être sauvés » au lieu de « devenir disciples ». Nous avons fait une séparation artificielle entre les deux, comme si la première était obligatoire, mais la seconde optionnelle. Peut-on vraiment être sauvé sans devenir disciple? Il y a des millions de personnes qui comptent dessus.

                   J'ai vu de nombreux appels à l'autel, mais de ma vie entière, je n'en ai jamais vu qui soit basé sur Luc 14:26. Pourquoi pas? Parce que personne n'y répondrait! De quoi parle Jésus? Il parle d'une sainte haine. Devenir disciple signifie que dorénavant, Jésus aura la prééminence dans ma vie. La « prééminence », cela veut dire la première place, la plus haute, la meilleure, la place favorite, la place suprême. Cela signifie Le placer avant toute autre personne et toute autre chose, même celles que je chéris le plus. Cela signifie abandonner mes droits et mes exigences, détester ma propre vie et la mettre entre Ses mains. C'est la mort de Soi. Jésus ne permettra pas qu'Il soit mis dans un coin, ou relégué à quelques heures le dimanche matin, tandis que nous vivons comme il nous plaît dans l'illusion que nous sommes « sauvés. » Soit Il est Seigneur DE tout, soit Il n'est pas Seigneur DU tout.


à suivre

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vendredi 10 avril 2020

(8) disciple - LE CHEMIN DU DISCIPLE par Chip Brogden

« Mais revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ, et n'ayez pas soin de la chair pour en satisfaire les convoitises. » (Romains 13:14)
« Telle voie paraît droite à un homme, mais son issue, c'est la voie de la mort. » (Proverbes 16:25)
« Mais étroite est la porte, resserré le chemin qui mène à la vie, et il y en a peu qui les trouvent. » (Matthieu 7:14)
« Jésus lui dit: Je suis le chemin, la vérité, et la vie. » (Jean 14:6a)

                     Nous parlons « d'un seul chemin », mais en fait il y a deux chemins: le chemin large que beaucoup prennent, qui mène à la mort; et le chemin étroit que peu empruntent, qui mène à la vie. Il y a deux chemins qui nous sont proposés. Un de ces chemins est humain, il semble juste aux yeux des hommes, et conduit à la mort. L'autre chemin vient de Dieu, il semble mauvais aux yeux des hommes, et conduit à la Vie.

                      Nous avons compris que Christ est le Chemin vers la Vie, et qu'Il est Lui-même la Vie. Il est aussi bien le moyen d'accéder à cette Fin que cette Fin elle-même.

                    Qu'est-ce que Dieu recherche? Qu'attend-t-Il de nous? Que veut-Il? Il désire avant tout un peuple qui soit transformé à l'image de Son Fils, pour qu'ils puissent démontrer la prééminence de Christ en toutes choses. Mais comment peut-Il rassembler un tel peuple pour Lui-même? La première étape consiste à nous révéler Son Fils. C'est la porte étroite. Nous ne pouvons pas marcher sur le chemin étroit avant d'être entrés par la porte étroite.

                    Dès que nous sommes entrés sur le chemin étroit, Il commence à nous transformer de l'intérieur vers l'extérieur pour que Christ puisse s'exprimer Lui-Même à travers nous. « Pas moi, mais Christ. » C'est le chemin étroit. Nous appelons ce chemin étroit: l'école du disciple. Il nous conduit quelque part. Un chemin n'est pas fait pour que nous restions à l'arrêt. C'est une destination. Où ce chemin conduit-il? Quel est son But? Christ Tout et en Tous. Voilà la Fin. Toutes choses travaillent ensemble selon Son objectif suprême, Son Dessein.

                Qu'est-ce qu'un disciple? Un disciple est quelqu'un qui consacre toute son énergie à apprendre une discipline particulière sous la conduite d'un maître. Il n'y a pas d'autre chemin pour être un disciple. Il doit y avoir un élève qui est enseigné, et il doit y avoir un maître qui enseigne. Le disciple vit avec le maître, mange et boit avec le maître, voyage avec le maître, observe le maître pendant toute la journée et toute la nuit, pose beaucoup de questions et écoute patiemment les réponses. C'est de cette façon que l'on fait des disciples en Orient et le Seigneur Jésus l'a utilisée aussi pour enseigner les Douze.

                  Les disciples se placent sous l'autorité du maître - littéralement à ses pieds - et s'imprègnent de chacune de ses paroles. Les disciples mémorisent l'enseignement et se le répètent mot pour mot les uns aux autres, utilisant la même gestuelle, la même façon de parler, et la même emphase, jusqu'à parler et agir exactement comme le maître. Ainsi lorsque vous voyez un disciple mûr, vous voyez en fait aussi le maître. Quand le disciple parle, c'est comme si le maître parlait. Non seulement cela honore le maître, mais cela préserve aussi l'enseignement.

                    Un disciple du Seigneur est donc quelqu'un qui entre par la porte étroite et qui marche sur le chemin étroit jusqu'à arriver à la fin du chemin étroit et qu'il n'y ait plus rien d'autre que Christ. Comme vous pouvez le voir, c'est un chemin, très, très étroit, et c'est pourquoi peu le trouvent, et ceux qui y restent après l'avoir trouvé sont encore moins nombreux. Rien de ce qui est du Moi ne peut être gardé. Tout ce qui vient du Moi doit être abandonné pour pouvoir gagner Christ.

            Alors que nous marchons sur le chemin étroit, nous sommes transformés de gloire en gloire. Aujourd'hui nous devrions refléter un peu plus de la gloire de Dieu qu'hier; et demain nous la refléterons encore plus qu'aujourd'hui. C'est cela la croissance. La croissance n'est pas l'augmentation de la connaissance ou du nombre d'années: c'est simplement plus de Lui et moins de moi. Il augmente en même temps que je diminue. Voila ce que signifie être un disciple.

CE QUE DIEU VEUT, CE SONT DES DISCIPLES


                     Dieu ne recherche pas en priorité des gens qui travaillent dans le ministère. Nous pensons que ces choses sont très importantes, car comment l’Église pourrait-elle survivre sans ces serviteurs et ouvriers. Mais si ce ne sont pas de telles personnes que Dieu recherche, que veut-Il donc alors? C'est très simple, Il veut des disciples avant tout. Il y a beaucoup de ministres du culte et d'ouvrier de nos jours, mais peu de disciples. Tout le monde a ou désire avoir un ministère. On attend de chacun qu'il ait un ministère ou soit un ouvrier. Nous n'entendons pas beaucoup parler du fait d'être un disciple, et pourtant, avant tout autre chose, c'est ce que Dieu doit obtenir dans l'Eglise.

                     Jésus a dit d'aller dans tout le monde et de faire des disciples. Ce n'est pas que les ministres du culte et les ouvriers ne soient pas importants; en fait ils sont importants. Mais quelle est la priorité? Un homme ou une femme peut-il vraiment être ouvrier ou travailler pour le Royaume s'il n'est pas d'abord un disciple? Bien sûr que non. Ils peuvent servir et travailler jusqu'à l'épuisement et pourtant être dans la chair, faire beaucoup de choses au Nom de Jésus et ne pas Le connaître du tout.

                   « Il y en a peu qui le trouvent. » Mais de nos jours, tout le monde ne connaît-il pas déjà le chemin? Une multitude de gens vont certainement le trouver? Pas du tout. Le chemin qui mène à la Vie est étroit, et peu nombreux sont ceux qui le trouvent. Jésus n'est-Il pas le chemin? Et tout le monde ne le sait-il pas? Eh bien, tout le monde en a peut-être entendu parler et pense le connaître, mais Jésus tel qu'Il est réellement et Jésus tel qu'on Le présente habituellement sont bien différents.

                Quelle est votre idée sur la condition de disciple? J'entends des frères et des sœurs dirent: « J'ai été sous l'influence de l'enseignement du frère Untel ou Untel depuis de nombreuses années. » Ils disent cela avec beaucoup de fierté comme si c'était quelque chose qui devrait impressionner les autres. Je leur demande, « Combien de temps avez-vous vécu avec votre enseignant? » A chaque fois vous découvrez qu'ils ne vivent pas du tout avec leur enseignant. Ils écoutent simplement ses sermons à l'église, à la télévision ou sur cassette audio ou vidéo. De plus ils n'ont pas de relations personnelles avec leur enseignant. Dans de nombreux cas, ils ne l'ont même jamais rencontré en personne, et encore moins partagé un repas avec lui.

                    Méfiez-vous de l'autorité « sous laquelle » vous vous placez parce que vous deviendrez comme elle, et vous n'irez jamais plus loin qu'elle. Comprenez bien que le Seigneur ne nous appelle pas à avoir un mentor ou à être un mentor. Un mentor est synonyme de maître, de guide ou de conseiller. Si je ne me trompe pas (et je ne me trompe pas), c'est le Saint-Esprit qui est notre Maître, notre Guide et notre Conseiller, et non pas un homme. C'est sur ce point que nous faisons souvent fausse route. Nous regardons encore aux hommes - à la chair et au sang - pour nous affermir et nous dire ce que nous devons faire. Devrions-nous nous encourager les uns les autres? Oui. Devrions-nous rechercher les conseils et la prière d'autres frères et sœurs? Absolument. Mais cela ne signifie pas que nous ayons besoin d'un mentor pour nous dire ce que nous devons faire. Qui dit au mentor ce qu'il doit faire? Son mentor? Et qui dit au mentor du mentor ce qu'il doit faire? Vous voyez que cela peut devenir ridicule, et ça l'est devenu.

                  Il y a des gens qui sont impatients d'être votre mentor, de vous enseigner comment libérer « vos dons » ou comment trouver une place dans « le ministère » ou comment vivre dans le « prophétique » ou comment s'occuper d'une « grande église. » Tous ceux qui sont impatients d'être le mentor de quelqu'un ne se connaissent pas assez bien eux-même. Et tous ceux qui cherchent un mentor ne connaissent pas assez bien le Maître. Trouver un mentor n'est pas difficile. Ce qui est difficile, c'est de comprendre qu'être un disciple n'a rien à voir avec trouver un mentor et suivre son enseignement. A la place, la Bible nous dit que nous n'avons pas besoin d'un homme pour nous enseigner, car l'Onction (Christ) nous enseignera et nous guidera dans toute la vérité. Un maître qui enseigne au Nom de Christ vous enseignera toujours à vous éloigner de lui-même et à vous rapprocher de Christ comme votre Maître. « Moins de moi et plus de Lui ». Est-ce que votre mentor fait cela? Est-ce que votre pasteur fait cela? Ou bien ont-ils trouvé le moyen de vous garder dépendants d'eux et de leurs enseignements?

QUI EST VOTRE MAÎTRE?

                   Quand le Seigneur s'est révélé Lui-même à moi, j'ai réalisé qu'une telle connaissance, intime et expérimentale, ne peut pas être trouvée dans un livre, sinon je l'aurais déjà eue depuis des années. Elle ne peut pas être trouvée en lisant votre Bible, sinon tous ceux qui ont une Bible connaîtraient la Vérité expérimentalement, et nous savons que ce n'est tout simplement pas le cas. C'est une révélation de la Vérité en tant que Personne, pas une philosophie, et depuis ce jour j'ai compris que les hommes ne peuvent ni y ajouter ni en enlever quelque chose. C'est à partir de ce moment que j'ai arrêté de chercher les affirmations et les confirmations des hommes.

              J'ai ensuite compris (pour la première fois) qu'il n'y a qu'un seul Maître, et que je suis Son disciple. Je n'appartiens à personne d'autre, et personne ne m'appartient. Je n'ai pas appris cela naturellement. En tant que pasteur, j'avais l'habitude de parler de « mes brebis » et de « ma congrégation » et de « mon église » comme si je possédais quelque chose. Mais quand j'ai découvert qu'il n'y a qu'un Seul Troupeau conduit par Un Seul Berger, j'ai compris que je ne possédais personne et que personne ne me possédait. Je Lui appartiens, et ils Lui appartiennent. Quelle liberté! Pour moi bien sûr, mais aussi pour ceux qui étaient « influencés par mon enseignement. » Les gens venaient vers moi au lieu d'aller chez les autres car ils disaient qu'ils ne pouvaient pas être nourris par les autres, mais par moi seul. Quelle tragédie! Qui est votre source? D'où venait la manne? De Moïse? Non, « Moïse ne vous a pas donné le pain du ciel, mais mon Père vous donne le Vrai Pain du ciel » Quand arrêterons-nous de regarder à Moïse l'homme pour regarder à Christ le Pain Vivant?

                    Maintenant je peux dire (et même « me vanter », car ce n'est pas un mot trop fort ici) que mon enseignement n'est pas le mien. Il est de Christ, pour Christ, et vers Christ en tant que Tout en Tous. Ma fierté est que mon enseignement ne vient pas d'une source humaine. Cela ne veut pas dire que je n'ai pas beaucoup appris de personnes comme Watchman Nee, Théodore Austin Sparks, et d'autres. Je lis leurs écrits depuis des années et je continue de les lire. Mais ce que je sais, je ne l'ai pas appris dans un livre. Je ne les ai pas lus pour découvrir quelque chose de nouveau, mais pour vérifier quelque chose que je savais déjà. Nous avons le même Maître.

                 Où veux-je en venir? Me vanter moi-même? Pas du tout, mais vanter mon Maître! Il n'y a pas de meilleure chose dans le monde que d'avoir quelqu'un qui vous demande, « Où as-tu appris ce que tu sais? Qui t'a appris ces choses? » et pour vous de répondre, « Jésus-Christ est mon Maître, et Il m'enseigne tout ce que je sais. » C'est cela être un disciple! Le Seigneur nous demande de ne pas appeler les hommes « Rabbi » (c'est à dire maître), parce que nous n'avons qu'un Seul Maître. Mais combien d'entre nous peuvent dire cela?

                    Deviens Son disciple. Assis toi à Ses pieds et écoute Sa Parole. Il n'y a pas d'autres moyens d'apprendre. Tu ne peux pas l'apprendre de quelqu'un d'autre, tu dois le recevoir de Lui. Il est la Vérité.

LE COÛT LIE A ÊTRE UN DISCIPLE


                 Qu'est-ce que cela coûte de devenir un disciple de Seigneur Jésus? Que doit-on abandonner? Il n'y a en réalité qu'une seule chose que nous devions abandonner. Il n'est pas, et il n'a jamais été, question d'abandonner ses amis, sa famille, ses biens matériels, sa renommée ou sa fortune. Vous pouvez abandonner tout cela, comme l'ont fait les premiers disciples du Seigneur, et finir par prendre la fuite et Le renier.

               Oubliez les choses extérieures et allez droit au coeur des choses. Une seule chose est nécessaire, et si nous abandonnons cette chose là, nous sommes qualifiés pour être des disciples du Seigneur. Quelle est-elle? Tout ce que nous avons à abandonner, c'est NOTRE PROPRE CHEMIN, NOTRE FAÇON DE FAIRE.

                Il y a deux façons de faire, une qui semble bonne, et une qui EST bonne. La première c'est ma façon de faire et la deuxième c'est Sa façon de faire.

                    Eh oui, si nous sommes prêts à abandonner NOTRE façon de faire, alors nous aurons, en fait, abandonné toutes choses. Je pense à un cher homme qui est pasteur d'une église, mais il le fait à sa façon. Oui, mais malheureusement il ne réalise pas qu'il fait les choses à sa façon. Ce n'est pas que sa façon soit nécessairement mauvaise, parce qu'il y a beaucoup de bonnes choses dans son ministère. Mais ce n'est pas exactement et entièrement la façon de faire de Christ. Je ne m'attends pas à ce qu'il abandonne son église ou son ministère. La réalité est qu'il n'abandonnera probablement jamais son oeuvre. La chose glorieuse est qu'il n'a rien à abandonner, si ce n'est sa propre façon de faire, son propre chemin! S'il était juste prêt à abandonner cela, toutes les autres choses s'arrangeraient d'elles-mêmes. La même chose est vraie pour nous.

              Cela ne veut pas dire que nous garderons tout. Quand nous abandonnons notre façon de faire, nous perdons, en fait, des choses. Nous perdrons l'admiration et la reconnaissance du monde. Nous perdrons le prestige et la position dont nous jouissions auparavant. Nous pourrons aussi perdre des amis et même des membres de notre famille qui ne nous approuverons plus.

                    Le disciple n'est pas plus grand que son Maître, mais il suffit que le disciple soit comme son Maître. Le prix est important, mais la récompense est plus importante encore. Il n'est pas fou celui qui donne ce qu'il ne peut pas garder en vue de recevoir ce qu'il ne peut pas perdre.

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