Lorsque nous considérons l’état et la condition de l’Église aujourd’hui, nous sommes de plus en plus convaincus que le besoin actuel est d’avoir des hommes de vision et de courage.
Nous utilisons le mot « vision » dans le sens particulier avec lequel il est utilisé dans la Bible et non pas dans le sens général d’une entreprise quelconque. C’est à dire que ce qui est requis au dessus de tout est qu’il y ait des hommes qui soient divinement éclairés par le Saint Esprit dans leur propre cœur quand au propos de Dieu dans la dispensation présente, et quand à ce qui est vraiment important aux yeux de Dieu aujourd’hui.
Il peut y avoir beaucoup d’enthousiasme et de zèle envers ce qui est perçu comme étant nécessaire d’être accompli, ce qui résulte souvent en une activité, un « mouvement ». L’opposé de ceci est ce que nous percevons comme étant d’une grande nécessité : des cœurs de serviteurs saisis d’un fardeau quand à ce que Dieu désire accomplir aujourd’hui, provocant une passion très grande qui accepte le prix, quel qu’il soit, de la réalisation du dessein divin.
Il y a beaucoup de serviteurs de Dieu, sincères et consacrés, qui cherchent à être fidèle dans l’œuvre dans la quelle ils pensent avoir été appelés. Ce sont des prédicateurs passionnés, des hommes dédiés à l’extension du « royaume de Dieu ». Ce que nous disons ne met pas à l’écart ce travail, et plus encore, il ne s’agit pas de sous-évaluer tout ce service consacré et désintéressé rendu au Seigneur. Néanmoins nous insistons sur notre remarque. Il y a très peu de personnes aujourd’hui desquelles il peut être dit : « Cet homme a un message de Dieu pour ce jour dans lequel nous sommes. » Il y a une grande différence entre le fait d’être né de nouveau, d’être sauvé, d’entrer ensuite dans le « service chrétien » comprenant l’étude de la Bible, la préparation de sermons, d’adresses, de leçons ; amassant des notes, maîtrisant des thèmes et des sujets, etc.… et distribuant ces choses quand le besoin se fait sentir – il y a une vaste différence entre toutes ces choses et le fait d’avoir un ciel ouvert, une onction, une révélation de l’Esprit Saint. C’est la différence entre travailler sans relâche afin de subvenir à un besoin constant et insatiable et l’Esprit révélant sans cesse Christ en nous. C’est une différence générale bien qu’elle soit véritable, et ceci peut représenter la différence entre l’asservissement et la liberté, entre la limitation et l’abondance et la différence entre la mort et la vie dans le service, le ministère.
Mais là n’est pas notre priorité. Le besoin du moment présent n’est pas seulement pour un niveau de service plus élevé en général – il est pour que des hommes dotés d’une onction spécifique puisse faire face à la situation telle qu’elle est aujourd’hui.
Personne, reconnaissant la condition présente de l’Église, ne peut ne pas être d’accord avec le fait que celle-ci se trouve dans une situation où elle a besoin d’homme avec un message. Et nous insistons sur le fait que ce qui est requis aujourd’hui, c’est la connaissance de ce qu’est le message pour l’heure actuelle. Ce message doit venir de Dieu à des hommes divinement choisis pour ce but précis. Ce n’est pas un ministère qui peut être saisi par n’importe qui, n’importe comment. Pour un tel service, il y a souvent une longue et profonde histoire avec Dieu, une histoire pleine de mystère et de souffrance. Beaucoup de conditions doivent être vécues, et ceci de par la volonté permissive de Dieu, car ces expériences vécues ont pour but d’éduquer et de conférer l’expérience nécessaire. Le cours des choses spirituelles n’est jamais stable ni établi, et une adaptation au changement est requise ; et chacun de ces changements peut apporter son lot de crise spirituelle.
Personne ne peut faire quoi que ce soit pour ceux qui sont choisis pour ce service, bien que nous pouvons être soucieux pour eux. Mais il s’agit là de l’œuvre préparatrice de Dieu seul, et ces sujets doivent être laissés entre Ses mains. Il se peut que nous désespérions dans l’attente de tels hommes, mais peut être y en a t-il plus que nous le pensons sous la main bienveillante de Dieu ; de toute façon Il les suscitera en Son temps. Nous désirons apporter ce grand besoin à l’attention et à la considération du peuple de Dieu, afin que celui-ci se donne à la prière pour cette chose (cf. Luc 10 :2).
Mais qu’en est-il du courage ? Des hommes de vision et de courage ! Oui, et plus de courage sera requis ici qu’en tout autre chose que nous connaissons. Un message spécifique peut créer, au commencement, une certaine distance entre ceux qui l’ont et ceux qui ne l’ont pas. Ceci donnera lieu à beaucoup de possibilités. Même les meilleurs serviteurs de Dieu qui n’ont point vu se tiendront à l’écart. Cela peut apporter beaucoup de solitude, et causer de devoir marcher seul pendant un temps, peut être aussi de l’ostracisme, de la mésentente, de la suspicion et la fermeture de certaines portes (autant que les homme puissent les fermer).
Ensuite, aucune charge de Dieu ne se limite à la vérité objective, elles impliquent toujours des conséquences pratiques. Ces implications pratiques deviennent, et doivent devenir, en quelque sorte, la matérialisation de la vérité objective ; et ceci afin que ceux qui leur obéissent deviennent des personnes démarquées – ceci peut encore soulever d’avantage d’opposition. Si Dieu a donné une révélation concernant son propos éternel en Christ, une révélation tellement vitale qu’elle implique toute cette préparation, cette histoire particulière, nous devons prendre conscience qu’une telle vision ne laisse pas Satan indifférent, ce dernier utilisera tous les moyens dont il dispose afin de rendre son accomplissement impossible.
Comprenons qu’en ce qui concerne le service tel que nous le voyons en Paul, le seul moyen d’accomplir un tel service est la voie de l’abandon de soi-même et celle du courage. Écoutons-le encore :
Moi circoncis le huitième jour,
de la race d’Israël,
de la tribu de Benjamin,
Hébreu des Hébreux,
quant à la loi, pharisien;
quant au zèle, persécutant l’assemblée,
quant à la justice qui est par la loi, étant sans reproche.
Mais les choses qui pour moi étaient un gain, je les ai regardées, à cause du Christ, comme une perte.
de la race d’Israël,
de la tribu de Benjamin,
Hébreu des Hébreux,
quant à la loi, pharisien;
quant au zèle, persécutant l’assemblée,
quant à la justice qui est par la loi, étant sans reproche.
Mais les choses qui pour moi étaient un gain, je les ai regardées, à cause du Christ, comme une perte.
Ici nous avons une naissance, une éducation religieuse, une tradition, un statut, un certain prestige, une famille, des affiliations, une réputation – mais toutes ces choses sont touchées par la révélation de Christ. Paul abandonne tout cela au fur et à mesure de la nécessité et en proportion de l’accomplissement de la révélation céleste qu’il avait reçue. Et ce n’est pas tout, car dans le cercle apostolique, Paul se retrouvait souvent seul.
Si le plus grand besoin actuel est pour qu’il y ait des hommes de vision, ceci sera toujours accompagné par la nécessité de vouloir en payer le prix. Mais bien entendu il y a l’autre coté des choses, celui de la bienveillance de Dieu. C’est en effet une bien grande chose que d’être en possession de cieux ouverts et d’avoir un devoir divin à accomplir.
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