(6) La grandeur et la gloire du Seigneur Jésus-Christ par T. Austin-Sparks

Publié pour la première fois dans les magazines "A Witness and A Testimony", 1965-1968, Vol. 43-6 – 45-2.

Chapitre 6 - L'histoire de l'arche

Nous avons considéré la grandeur et la gloire de Jésus-Christ, et nous avons examiné cette question à travers l'arche du témoignage dans le tabernacle d'autrefois. Nous avons vu la gloire et la grandeur dans les matériaux de l'arche, et en relation avec le propitiatoire sur l'arche. Maintenant, nous allons commencer à regarder l'histoire de l'arche.

L'arche a commencé au moment où Israël a été formé en une nation. Ils étaient constitués en une nation distincte au mont Sinaï. Bien sûr, ils étaient une semence choisie avant cela, et en tant qu'Hébreux, ils ont commencé avec Abraham, mais il y a toujours une différence entre les Hébreux et Israël. Israël est le nom national du peuple. C'est donc au mont Sinaï qu'ils ont été constitués en une nation distincte avec leur propre constitution nationale, et c'est alors et là que l'arche a été faite sous la direction de Dieu. Et cette arche traverse leur histoire nationale, depuis le début jusqu'à ce qu'enfin elle s'immobilise dans la plénitude du royaume sous David et Salomon. Il a eu un long voyage et une histoire très variée.

Nous avons vu que l'arche est le moyen de l'Ancien Testament de révéler le Seigneur Jésus-Christ, et ce que nous avons maintenant est ce voyage très varié et long que le témoignage de Jésus doit faire. Dans combien de situations différentes l'arche s'est-elle trouvée ! Combien de forces puissantes elle a dû combattre ! Tout au long du désert, et tout au long des batailles dans la Terre Promise, l'arche gouvernait tout jusqu'à ce qu'enfin elle arrive à la fin de ses voyages dans la maison de Dieu. Là, les bâtons étaient tirés, les voyages étaient partout terminés et le témoignage touchait à sa fin.

La Lettre aux Hébreux reprend toutes ces choses et les traduit de l'Ancien Testament au Nouveau. Elle nous dit que ce qui était vrai d'une manière matérielle et littérale dans l'Ancien Testament est maintenant vrai d'une manière spirituelle et céleste. Ainsi, la Lettre commence par la déclaration que Dieu, ayant autrefois parlé de nombreuses manières différentes, a rassemblé toutes ces différentes époques et manières dans Son Fils, et Il a parlé pleinement et finalement dans Son Fils, de sorte que tout a conduit au Seigneur Jésus, et nous avons l'explication de tout ce qui s'est passé à travers ces temps en Jésus-Christ.

Cette Lettre aux Hébreux a deux faces. D'un côté, elle nous dit que la fin est déjà atteinte en Jésus-Christ. En Christ, tous les voyages ont pris fin. Il est venu se reposer dans la Maison céleste, et personnellement le Seigneur Jésus n'a plus de voyages à faire. Il s'est assis à la droite de la Majesté dans les cieux, et, en ce qui Le concerne, Il restera assis. Il a atteint la fin en plénitude. C'est ce que cette Lettre enseigne. La plénitude et la finalité ont été atteintes en la personne de Jésus-Christ. Il n'a plus de travail à faire pour Lui-même, plus de voyages à faire Lui-même, et Il n'a rien à ajouter à Lui-même - Il est parfaitement rassasié. En Lui habite toute la plénitude et Il est arrivé au terme de tous Ses voyages. C'est un côté de cette Lettre aux Hébreux.

L'autre côté est que ce qui est vrai à Son sujet doit être rendu vrai dans Son nouvel Israël. Il forme maintenant un nouvel Israël céleste. Le royaume a été enlevé à l'Israël terrestre et, comme Jésus lui-même l'a dit, il a été donné à "une nation qui en produit les fruits" (Matthieu 21:43). La vraie vigne est celle qui porte les fruits de Jésus-Christ, et si nous sommes en Jésus-Christ, nous appartenons au nouvel Israël céleste qu'il est en train de former. C'est ce qui se passe en nous maintenant. Ce qui est vrai et définitif de Jésus-Christ dans le ciel est maintenant rendu vrai dans Son Israël sur la terre.

Je m'attends à ce que vous connaissiez la vérité qu'enseigne le Nouveau Testament. Il semble qu'il y ait une contradiction, et presque comme si Paul et Pierre ne sont pas d'accord. Paul dit : "(Dieu) nous a fait asseoir avec lui dans les lieux célestes, en Jésus-Christ" (Éphésiens 2 :6), tandis que Pierre dit : "Je vous supplie en tant qu'hôtes et pèlerins" (1 Pierre 2 :11). Paul dit : 'Tu es au ciel', et Pierre dit : 'Tu es sur la terre', mais il n'y a pas de contradiction. Vous voyez, Paul dit que nous sommes dans les cieux en Christ. C'est une position spirituelle. En Christ, tout le travail a été fait pour nous, et nous sommes déjà sanctifiés et rendus parfaits. C'est la grande vérité spirituelle, mais nous savons très bien que nous sommes encore sur la terre. L'autre aspect est que ce qui est vrai de notre position en Christ devient vrai de notre position dans ce monde.

Cela nous ramène aux voyages de l'arche, c'est-à-dire que ce qui est vrai concernant Jésus Lui-même doit être rendu vrai dans notre expérience. Ce que nous devons voir clairement, c'est que les voyages de l'arche n'étaient pas seulement des voyages littéraux, matériels et terrestres, mais étaient des voyages spirituels. C'était le voyage de ce que l'arche était en elle-même à ce qu'elle devait devenir dans la vie des gens.

Vous voyez, je peux prendre cette Bible et dire : 'Maintenant, c'est un livre très littéral. C'est quelque chose que je peux voir. C'est quelque chose que je peux sentir et bouger. Je peux dire que cette Bible est une chose réelle, et je peux aussi dire que je crois en la réalité de la Bible. Je peux faire toutes ces choses avec la Bible pendant que je la tiens loin de moi et que je la regarde. De cette façon, la Bible est objective, mais pour que cette Bible soit vraiment un pouvoir dans ma vie, elle doit faire un voyage. Cela doit faire un voyage spirituel, et ce voyage va de l'objectif au subjectif. Ça doit entrer en moi d'une manière ou d'une autre. Je dois avoir ce qui est écrit dans ce livre écrit dans mon cœur, et ce qui est écrit dans ce livre doit être une expérience dans ma vie. Maintenant, je vous demande, est-ce que cela se produit en une demi-heure ? Est-ce que cela se produit en un jour, une semaine, un mois, un an ? Eh bien, je ne voudrais pas vous dire il y a combien d'années que j'ai pris la Bible dans ma main, mais tout au long de ces années de ma vie, ce voyage spirituel a eu lieu, et je ne suis pas encore à la fin du voyage. J'ai un long chemin à parcourir pour que tout ce qui est dans ce livre soit rendu vrai dans mon expérience.

Le voyage de l'objectif à l'intérieur

C'est ainsi qu'il en était de l'arche en Israël. Il y avait l'arche, une chose matérielle. Les gens savaient qu'elle était là comme un objet défini. Ils savaient de quoi elle était faite et ce qu'elle contenait, et ils pouvaient la voir être transportée lors des voyages devant eux, mais quelle était la véritable histoire de cette arche ? Ce n'était pas seulement l'histoire du mouvement d'une chose objective. Dieu leur faisait savoir que cette arche était une puissance dans leur vie. Dieu leur disait quelque chose à travers l'arche, d'un endroit à l'autre et de temps en temps, et à travers toutes leurs expériences difficiles, ils apprenaient quelque chose sur la signification de cette arche. Ils apprenaient que ce qui était vrai de l'arche en elle-même devait être rendu vrai dans leur propre vie, et cela n'a jamais été accompli en prêchant sur l'arche. Ni Moïse, ni Aaron, ni les prêtres ne leur ont simplement donné des exposés quotidiens sur l'arche. Ce n'est qu'au fur et à mesure qu'ils se trouvaient dans des situations qu'ils apprirent par expérience la signification de cette arche. L'expérience est la seule école où l'on apprend vraiment.

Je pense que l'expérience de beaucoup d'entre vous a été similaire à la mienne. Voyez-vous, pendant quelques années, au début de mon ministère, j'ai été occupé par l'enseignement de la Bible. J'ai pris tous les livres de la Bible, je les ai analysés et j'ai mis le plan sur un tableau noir. Par cette méthode, j'ai appris ce qui était écrit dans la Bible. Eh bien, bien sûr, cela a une certaine valeur, car c'est une bonne chose de savoir ce qu'il y a dans la Bible, mais après quelques années à faire ce genre de travail, Dieu m'a personnellement pris en main et à travers une expérience profonde, profonde, Il m'a amené à connaître le sens de la Bible. Eh bien, je pourrais vous dire que l'évangile de Jean a principalement à voir avec la vie, et j'ai pris mon crayon de couleur et mis une ligne de couleur sous chaque occurrence du mot « vie ». Cette question de la vie éternelle était une chose merveilleuse - dans l'Évangile de Jean. Alors le Seigneur a commencé à travailler dans ma vie de telle manière que la seule chose dont j'avais besoin était la vie divine. Spirituellement, je suis entré dans une situation de mort. Dans mon ministère, je suis entré dans une situation de mort, et physiquement aussi, et c'est alors que toute cette question de la vie est devenue pour moi une affaire très sérieuse. Tout mon avenir, spirituel, physique et dans le ministère, dépendait de la question de savoir si Dieu me donnait une nouvelle vie spirituelle. Et à travers cette expérience profonde, l’Évangile de Jean n'était plus dans un livre. C'est entré en moi. La vie divine est passée de la position d'enseignement dans la Bible à devenir une réalité en moi. Si ce n'était pas vrai, je ne vous parlerais pas maintenant.

Et donc je pouvais continuer. J'aurais pu donner une assez bonne analyse et esquisse de la Lettre aux Éphésiens, et je pourrais vous dire sur un tableau noir tout ce que cette Lettre a à dire. C'est la grande Lettre sur l'Église comme Corps du Christ. Eh bien, je pensais que je savais tout à ce sujet. Et puis Dieu m'a pris en main, et par une expérience très profonde, Il m'a fait voir la véritable nature céleste du Corps du Christ, et toute cette autre idée de l'Église m'a semblé être un non-sens. Ériger des bâtiments et les appeler «l'Église»; aller aux offices et dire "je vais à l'église". Tout ce système est devenu vide. J'étais venu pour voir que l'Église n'est, après tout, qu'une expression terrestre du Seigneur Jésus céleste.

Maintenant, je n'ai pas commencé à parler de l'Église, mais je souligne juste une chose : nous n'entrons dans la réalité spirituelle que par l'expérience spirituelle, et c'est dans les expériences que nous arrivons à savoir ce qu'est le Christ.

C'était l'histoire de l'arche en Israël. Il ne s'agissait pas seulement d'aller du Mont Sinaï à l'endroit suivant... à l'endroit suivant... et ainsi de suite, jusqu'au Pays. Cela allait de plus en plus de l'objectif à la vie même du peuple en tant que puissance, et nous allons voir, au fur et à mesure que nous avançons dans ce voyage de l'arche, que lorsque les gens ont mis ces deux choses à part - c'est-à-dire lorsque l'arche n'était que quelque chose d'objectif et séparé de la réalité spirituelle - alors ils ont eu des ennuis. Il y avait des moments où Israël n'utilisait l'arche que comme une superstition. Ils pensaient que s'ils emmenaient l'arche au combat contre les Philistins, cela fonctionnerait comme par magie pour eux, mais cela ne l'a pas fait - les Philistins ont capturé l'arche et Israël a été vaincu. Vous voyez, ils avaient séparé l'arche en tant qu'objet et l'arche en tant que réalité spirituelle.

Mais j'ai beaucoup avancé. Notre grande leçon pour le moment est que l'œuvre du Saint-Esprit est de rendre vrai en nous ce qui est vrai en Christ, et les choses iront mal dans nos vies si nous séparons ces deux choses. Il est donc très important que nous comprenions vraiment la nature spirituelle de l'arche, ou la nature spirituelle de Jésus-Christ. Nous traitons du vrai témoignage de Jésus dans l'Église, dans le peuple de Dieu, et pour le moment je mettrai juste le doigt sur une chose.

Par la révélation de Jésus-Christ

Au début, l'arche a été faite à la suite de la révélation et de l'inspiration. En d'autres termes, Dieu n'a permis à personne de penser à cela et de le faire selon ses propres idées. L'arche était la première chose dans tout ce qui appartenait au tabernacle, et donc, dès le début, cette chose devait venir de Dieu Lui-même. Ce n'est pas l'idée de l'homme. Dieu n'a pas dit : 'Je veux juste que vous me fassiez une boîte et vous pouvez la faire de n'importe quel matériau que vous aimez. Vous pouvez choisir sa taille et vous pouvez décider de ce qu'il contiendra. Dieu n'a jamais rien fait de tel. Il n'a laissé aucune pensée à l'homme à ce sujet. D'une manière très méticuleuse et particulière, Il a révélé de quoi devait être faite cette arche, sa forme, sa taille, et tout ce qui s'y rapportait, et, après en avoir donné le modèle, Il a divinement inspiré les hommes qui l'ont faite. Il dit que l'Esprit de Dieu est venu sur Betsaleel et Oholiab, et cela a été fait par révélation du ciel et par inspiration de Dieu. Le témoignage de Jésus n'est pas quelque chose que l'homme fait. L'homme n'a rien à voir avec cela en premier lieu. Il vient par révélation et inspiration du ciel.

Savez-vous que dans le christianisme, il existe plusieurs sortes d'arches ? Est-ce que vous comprenez ce que je veux dire? L'interprétation humaine de Jésus-Christ, les idées humaines sur ce qu'il faut prêcher et la conception humaine de l'Église. Presque tous les centaines de corps différents du peuple du Seigneur ont une arche de forme différente. Voyez-vous, les baptistes disent : « ça doit être comme ça », les méthodistes disent : « ça doit être comme ça », et les luthériens disent : « non, ça doit être comme ça ». Il existe des centaines d'arches différentes dans le christianisme. Non, Dieu n'a jamais, jamais voulu dire cela. Nous ne parviendrons à l'unité, à l'unité que comme nous l'avons directement de Dieu, c'est-à-dire comme le Saint-Esprit lui-même révèle Christ dans nos cœurs.

Il n'y avait pas de plus grand confessionnaliste ou sectaire dans ce monde que Saul de Tarse. En effet, il était un sectaire fanatique. Il n'avait de place pour aucune autre confession, et son sectarisme était si fort qu'il persécutait à mort quiconque n'était pas d'accord avec lui. Quel grand miracle ce fut que cet homme devint l'Apôtre des Gentils ! Que cet homme puisse dire : « Or l'Église n'est pas seulement une Église juive, mais qu'elle soit Juive ou Gentil, qu'elle soit barbare, Scythe, esclave ou homme libre, en Jésus-Christ nous sommes tous un seul homme ! Je dis, quel puissant miracle ! Qu'est-ce qui a provoqué ce miracle ? Une seule chose qu'il dit l'explique : "Ce fut le bon plaisir de Dieu... de révéler son Fils en moi" (Galates 1:15,16). Il ne parlait plus de « Jésus de Nazareth, ce faux prophète », ni de « ces hérétiques appelés chrétiens ». Il disait : « J'ai vu Jésus. J'ai vu le Fils de Dieu, et cela a opéré le miracle », et il pouvait parler de tous ceux qui aimaient sincèrement le Seigneur Jésus-Christ comme étant « mes frères ».

Je dis simplement que, lorsque ce voyage spirituel a lieu, le mouvement de l'objectif, même Jésus, vers le Fils de Dieu intérieur, tout change. L'homme ne peut pas faire ça ! Il peut avoir tous ses comités et ses conférences sur l'unité des chrétiens. Il peut avoir toutes ses propres idées sur Jésus-Christ, mais en fin de compte, cela ne mène nulle part. Le vrai témoignage de Jésus n'est pas de l'homme, ni de ce monde. C'est par le Saint-Esprit révélé dans nos cœurs.

De la croyance à la réalité

Si je vous disais : "Croyez-vous en l'Esprit Saint ? Croyez-vous au Saint-Esprit ?", je suis sûr que la plupart d'entre vous répondraient : "Oui, certainement, je crois au Saint-Esprit". Si l'un d'entre vous appartient à l'Église d'État, chaque fois qu'il y va, il récite le Credo et dit : "Je crois au Saint-Esprit". Mais que vous apparteniez ou non à l'Église d'État, vous croyez au Saint-Esprit. Mais, au fond, le croyez-vous ? Croyez-vous au Saint-Esprit de manière objective ou subjective ? Vous rendez-vous compte que la venue même du Saint-Esprit a pour but de rendre le Christ, dans tout ce qu'Il est, réel en nous ? Jésus a dit : "Il vous conduira dans toute la vérité ; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira ce qu'il aura entendu... il prendra de ce qui est à moi et vous l'annoncera" (Jean 16:13,14). Le Saint-Esprit vous fera faire ce voyage spirituel de l'objectif au subjectif. Quel merveilleux héritage nous avons dans le Saint-Esprit !

Que le Seigneur nous montre le sens de ce pèlerinage spirituel ! Ce sera un voyage plus long ou plus court selon l'ouverture de nos cœurs. Israël aurait pu entrer dans le pays en onze jours, mais cela leur a pris quarante ans, et c'était parce que leurs cœurs n'étaient pas entièrement tournés vers le Seigneur. Nous y reviendrons plus tard.

À suivre

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