mardi 19 décembre 2017

(8) LA MAISON SPIRITUELLE DE DIEU Chapitre huitième par T. Austin-Sparks

Chapitre huitième

Par dessus tout - la foi - et une dernière considération

1   Il me conduisit à la porte, à la porte qui était du côté de l’orient.
2  Et voici, la gloire du Dieu d’Israël s’avançait de l’orient. Sa voix était pareille au bruit des grandes eaux, et la terre resplendissait de sa gloire....


4  La gloire de l’Eternel entra dans la maison par la porte qui était du côté de l’orient.
5  Alors, l’esprit m’enleva et me transporta dans le parvis intérieur. Et voici, la
gloire de l’Eternel remplissait la maison.......

7  Il me dit: Fils de l’homme, c’est ici le lieu de mon trône, le lieu où je poserai la plante de mes pieds; j’y habiterai éternellement au milieu des enfants d’Israël. La maison d’Israël et ses rois ne souilleront plus mon saint nom par leurs prostitutions et par les cadavres de leurs rois sur leurs hauts lieux. 
(Ezéchiel 43:1-2, 4-5, 7)

12  afin que nous servions à la louange de sa gloire, nous qui d’avance avons espéré en Christ......

21 .......à lui soit la gloire dans l’Eglise et en Jésus-Christ, dans toutes les générations, aux siècles des siècles! Amen!

25  Maris, aimez vos femmes, comme Christ a aimé l’Eglise, et s’est livré lui-même pour elle,
26  afin de la sanctifier par la parole, après l’avoir purifiée par le baptême d’eau,
27  afin de faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible.


(Éphésiens 1:12, 3:21, 5:25-27)

27  à qui Dieu a voulu faire connaître quelle est la glorieuse richesse de ce mystère parmi les païens, savoir: Christ en vous, l’espérance de la gloire.
(Colossiens 1:27)
14  Si vous êtes outragés pour le nom de Christ, vous êtes heureux, parce que l’Esprit de gloire, l’Esprit de Dieu, repose sur vous.
(1Pierre 4:14)

37  Encore un peu, un peu de temps: celui qui doit venir viendra, et il ne tardera pas.
38  Et mon juste vivra par la foi; mais, s’il se retire, mon âme ne prend pas plaisir en lui.
39  Nous, nous ne sommes pas de ceux qui se retirent pour se perdre, mais de ceux qui ont la foi pour sauver leur âme........

1 Or la foi est une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas.
(Hébreux 10:37-39, 11:1)

                    Nous avons, dans ces méditations, considéré quelques-uns des traits essentiels de la Maison spirituelle de Dieu, dans laquelle, nous qui sommes au Seigneur, nous sommes des pierres vivantes. Nous avons cherché  à voir ce qui signifiait le fait, que nous sommes des parties vivantes d'une maison spirituelle. Et il reste deux choses, nous le croyons, que le Seigneur nous permettra de dire maintenant. L'une est celle qui gouverne toutes ces questions. Et l'autre est le dernier trait de cette maison spirituelle. Je m'exprime ainsi car je pense qu'il sera plus utile de toucher à ces deux choses dans cet ordre, car l'une nous conduira naturellement à l'autre, comme nous le verrons.

                    La chose qui gouverne tous les traits spirituels, de cette maison spirituelle de Dieu, c'est la foi. 

La foi en relation avec

a) L'exaltation du Seigneur Jésus

                    Le premier trait que nous ayons à considérer, c'est que cette maison spirituelle, dont nous sommes partie vivante si nous sommes en Christ, existe pour manifester de manière vivante l'exaltation du Seigneur Jésus. Nous avons vu que ce fut la première grande note, qui fut frappée dans l'histoire de l'Église au jour de la Pentecôte.

Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié (Actes 2:36)

Élevé à la droite de Dieu... le Saint-Esprit qui avait été promis, il l'a répandu, comme vous le voyez e l'entendez. (Actes 2:33)

                     C'est une expression glorieuse de l'exaltation du Seigneur Jésus, et un témoignage rendu à son exaltation. Et c'est pour ce but qu'est constituée l'Église, pour proclamer ce témoignage, non pas avant tout comme une part de sa doctrine, mais en étant elle-même la manifestation vivante, dans toute cette dispensation, et pour maintenir de manière vivante ce témoignage jusqu'à la fin.

                    Mais nous verrons dans ce domaine, comme dans tous les autres, que tout devient bientôt une question de foi vivante. Ce n'était pas tellement une question de foi vivante au jour de la Pentecôte. Le Saint-Esprit était venu. Il avait rempli tous ceux qui croyaient et les avait baptisés, intérieurement et extérieurement. Et dans cette puissante marée montante de l'Esprit, il ne leur était pas été difficile de proclamer l'exaltation du Seigneur Jésus et de lui donner expression. Or, cela reste vrai en principe, bien que peut-être de manière différente extérieurement, pour tout enfant de Dieu qui entre pour la première fois en union vivante avec le Seigneur Jésus. Il ne nous est pas difficile alors de proclamer et d'annoncer par le rayonnement même de nos visages, que Jésus est exalté, que Jésus est Seigneur, que Jésus vit. C'est la première note de notre témoignage, lorsque nous recevons l'Esprit. C'est la première chose qui soit exprimée dans un croyant. Mais tous, nous avons expérimenté que ce n'est pas toujours aussi facile. Le témoignage ne vient pas toujours aussi spontanément. Nous arrivons à un moment où, tandis que le fait demeure, nous avons à nous saisir du fait, dans une foi nette et énergique. Il nous faut répondre aux contradictions apparentes du fait, par une attestation de foi, car des oppositions s'élèvent, nous rencontrons une réaction puissante de l'ennemi contre notre témoignage et notre position. Et nous avons à garder notre position dans une foi aveugle, non pas avec une foi de sentiment, ni avec une foi qui voit, mais avec un foi délibérée et aveugle. Nous avons à maintenir notre position dans le fait que Jésus est Seigneur, que Jésus est exalté et qu'Il est sur le trône. Et ce n'est que par une foi basée sur le fait que nous triomphons, et que notre témoignage devient un facteur puissant dans notre délivrance, dans notre vie même.

                    Ainsi, c'est la foi qui gouverne cette question. Et nous verrons, à mesure que nous approchons de la fin, que le défi jeté à la Seigneurie, à l'exaltation, à la Royauté du Seigneur Jésus, deviendra plus âpre et plus intense. Ce sera une provocation amère. La situation deviendra telle que seule la foi, une foi toute nue chez les élus de Dieu, les gardera fermes dans la valeur de cette vérité que Jésus-Christ, malgré tout, tient les rênes du gouvernement entre Ses mains. Si une chose est vraie au sujet des vainqueurs qui remportent la victoire, c'est qu'ils triomphent en raison de la foi. Et la foi, c'est la foi ! Ne nous attendons donc pas, après tout ce que nous avons entendu et tout ce dont nous nous sommes glorifiés, à ce que notre témoignage ne soit pas autre chose  qu'un témoignage de la foi. Notre vie ne sera pas une vie où nous saurons de toute évidence, avec les preuves et tous les signes, par tous les sentiments, que Jésus règne, qu'Il règne sans aucune question. Il n'en sera pas ainsi. La Parole de Dieu nous dit très clairement qu'il en est tout autrement. Notons, par exemple, le contexte des versets que nous avons lus au dixième chapitre de l'épître aux  Hébreux.

Encore un peu, bien peu de temps, et celui qui doit venir, viendra. Il ne tardera point. Et mon juste vivra par  la foi.

b) Le ministère envers le Seigneur

                    Nous avons ensuite parlé d'un autre trait de cette maison spirituelle. Et nous avons vu qu'elle existe pour servir à la satisfaction et au plaisir de Dieu. C'est une très belle pensée ! C'est un sentiment très doux, une chose magnifique, de penser que nous vivons pour servir au plaisir de Dieu, à la satisfaction de Dieu, à la gloire de Dieu. Et peut-être que nous ne réalisons pas, que ce soit, dès l'abord, une proposition aussi grande. Lorsque nous vivons ces premiers jours de l'éclosion de notre expérience spirituelle, nous pensons que le Seigneur est très content, satisfait de nous. Nous sommes très heureux dans le Seigneur, tout va très bien et le Seigneur reçoit quelque chose. Il n'est pas si difficile, alors, de penser à cette question de servir à la satisfaction du Seigneur. Mais bientôt nous découvrons que, étant au Seigneur, nous sommes conduit dans le désert. Il y a un côté de notre être qui doit être abattu, ce côté qui avait l'habitude de dominer, d'avoir la première place, de dicter et de gouverner. Tout cela doit être abaissé, et de l'autre côté, ce qui est du Seigneur, doit être élevé. C'est ainsi que nous rentrons dans le domaine dont parle l'apôtre : "La chair a des désirs contraires à ceux de l'Esprit, et l'Esprit en a de contraires à ceux de la chair : il y a entre eux ... opposition" (Galates 5:17). Il se passe quelque chose en nous. Et lorsque que nous rentrons là, dans ce désert, plongé dans les réalités profondes de l'épreuve, l'appel à la foi n'est pas chose facile.

                     Je pense aux quarante années des enfants d'Israël au désert, alors que le Seigneur les éprouvait dans cette ligne de la discipline, pour les amener à cet aspect de la Croix que représente le Jourdain, et qui n'est plus simplement une question de justification par la foi, mais de mort à soi-même par la foi : cela demandait un puissant exercice de foi, lorsque le Jourdain débordait de ses rives. Mais c'était le désert. Oui, c'est dans le désert que, sous la main du Seigneur, nous sommes amenés à comprendre qu'aucune chair ne peut se glorifier en Sa présence, -  qu'en nous, c'est-à-dire dans notre chair, ne réside rien de bon. Et nous avons à l'accepter, pas simplement comme une théorie, mais comme une réalité désespérée et terrible. Nous pouvons crier : "Misérable que je suis !"

                     En de pareils moments, nous avons lieu de mettre en doute notre ministère, quant à savoir s'il est à la gloire et plaisir de Dieu. Il nous semble être tout le contraire ! Et cependant, bien-aimés, lorsque nous traversons tout cela sous la main de Dieu, là, dans le désert,  le fait même que notre foi repose sur le Seigneur , qui doit rendre parfait ce qui nous concerne, qui accomplira en nous ce qu'Il a commencé pour le jour de Jésus-Christ, - il y a là quelque chose qui sert grandement au plaisir et à la satisfaction de Dieu.

                    La situation d'Israël dans le désert est une figure qui illustre bien ce fait. Il y avait le Tabernacle au milieu du camp. Dieu était dans ce Tabernacle, dans le Lieu Très Saint, dans l'éclat de Sa gloire. Il était toujours présent. Mais à l'extérieur, eh bien ! c'était un désert littéral. Il y avait ces horribles peaux qui couvraient le Tabernacle et qui cachait la gloire. Toute la beauté était dissimulée. Les couvertures extérieures étaient tout autre chose que belles et glorieuses. Et le peuple de Dieu traversait un temps de grande épreuve. Mais à chaque instant, au jour le plus sombre, à l'heure la plus difficile, alors que les circonstances semblaient être les plus désespérées, à quel moment qu'ils aient à regarder à l'intérieur, la gloire de l'Éternel s'y trouvait. C'était pour eux, uns simple question de foi. S'ils se basaient sur les apparences extérieures pour juger, ils pouvaient dire : - Oh ! Nous ne pouvons pas voir le Seigneur. Tout semble être si peu intéressant et tout autre que glorieux, la situation est déplorable, et tout ce que nous traversons, - et nous ne voyons rien de la présence du Seigneur, - non ! il n'y a rien en cela ! Nous abandonnons tout ! Et dans le Nouveau Testament, le Seigneur revient sans cesse sur cette situation, pour mettre en garde l'Église contre une telle attitude. "Ils ne purent y entrer à cause de leur incrédulité" (Hébreux 3:19). Or, leur incrédulité s'exprimait ainsi : - "l'Éternel est-il au milieu de nous, ou non ?" Cette attitude irrita à tel point l'Éternel qu'Il ne permit pas à cette génération d'entrer dans le pays. Ils posaient cette question extrême : - l'Éternel est-il au milieu de nous, ou non ?

                    Pourquoi demandaient-ils cela ? A cause des apparences et des difficultés. La gloire de l'Éternel était voilée et elle ne se manifestait qu'à de rares intervalles. La plupart du temps la gloire restait invisible. Ah ! Qu'en est-il de cette parole ? - "Christ en vous, l'espérance de la gloire !" C'est la parole que l'apôtre adresse maintenant par l'Esprit à l'Église, dans les temps de difficultés, d'adversités, de discipline, d'épreuves qu'elle traverse. On peut affirmer : - "Oui, il en est ainsi à l'extérieur, il en est ainsi en ce qui concerne les circonstances, mais Christ en nous est l'espérance de la gloire." Or, l'espérance que l'on voit, ce n'est pas de l'espérance. Cela même est une question de foi. Nous ne sentons pas toujours que Christ soit en nous. Nous ne vivons pas à chaque instant dans la conscience que le Seigneur est en nous. Mais Il est là tout aussi sûrement que la gloire de l'Éternel était à l'intérieur du Lieu Très-Saint, alors que rien ne le prouvait à l'extérieur. Mais on en aurait eu la preuve à chaque instant, si l'on avait eu le droit de regarder à l'intérieur. Il en est ainsi de la maison spirituelle du Seigneur, et nous sommes cette maison. Il est là, et nous avons à prendre une attitude à l'égard de cette situation extérieure, par laquelle le Seigneur nous fait entrer dans un nouveau royaume, dans une nouvelle position, et qui, après tout, n'est pas la chose prééminente car le Seigneur Lui-même a dit : "Je ne te délaisserai point". La foi se saisit de cette promesse, alors qu'il ne semble y avoir rien qui puisse contribuer à la gloire et à la satisfaction du Seigneur. La foi qui se saisit de la fidélité de Dieu, et qui se confie en Lui pour qu'Il accomplisse en nous Son œuvre, jusqu'à ce qu'elle soit parfaite, est en elle même, un service pour le plaisir de Dieu.

                    Nous voyons cela par l'opposé. Combien de fois Dieu fut mécontent de ceux de cette génération. Il leur a dit : "Ils n'entreront pas dans mon repos !" Pourquoi était-Il mécontent ? Parce qu'ils ne s'étaient pas confiés à Lui, pour qu'Il les amène au but. Ils s'étaient laissés surmonter par l'apparence des choses dans leurs propres vies.

c) Le ministère de vie envers les autres

                   La troisième chose dont nous avons parlée, c'est que l'Église est ici comme une maison spirituelle, dont le but est d'apporter la vie aux autres, au peuple du Seigneur ; et ce même principe reste vrai ici. C'est un si belle pensée. C'est un sentiment si noble : servir à la vie des autres, c'est splendide ! Si cela pouvait toujours se faire ! Oui, c'est une grande chose que d'apporter la vie aux autres. Cette idée seule nous élève e tend à nous rendre meilleur. Mais, nous nous rappelons la parole de l'apôtre : "La mort agit en nous et la vie en vous" (2 Corinthiens 4:12). Vous voyez, c'est encore la toison de Gédéon, qui reste raide, sèche, tandis que tout est humide autour d'elle. Il en est très souvent ainsi quant à notre ministère, qui doit apporter la vie aux autres. Nous nous sentons aussi secs que des os secs, desséchés. Nous n'avons pas conscience d'être pleins de vie et de vivifier les autres. Et cependant c'est dans cet état dans lequel nous sommes que les autres reçoivent quelque chose. Et c'est à la gloire de Dieu. Oh ! nous avons pensé que nous étions stériles et qu'aucune bénédiction ne pouvait venir de nous. C'est que le Seigneur ne permet pas à notre chair de se glorifier, quand nous apportons la vie aux autres. Mais eux la reçoivent.

                     C'est encore une question de foi, nous le constatons. Ne pensons pas que ce ministère pour la vie des autres soit toujours quelque chose dont nous sommes conscients, que nous serons tout simplement remplis et débordants de vie, et qu'elle se déversera sur ceux qui nous entourent. Je crois que c'est plus souvent le contraire qui arrive. Il s'agit, pour nous, de nous saisir résolument de Dieu par la foi. Les autres en reçoivent la bénédiction, à notre grand étonnement. Ayons donc la foi accomplissons notre ministère avec foi.             
 Celui qui marche en pleurant, quand il porte la semence, Revient avec allégresse, quand il porte ses gerbes. (Psaume 126:6)

                    En pleurant, mais dans la foi. La récompense de la foi est une grande "certitude", - "mais"....

d) Une représentation corporative locale de Christ.

                     Ensuite, notre quatrième trait de la maisons spirituelle, c'est qu'elle doit être ici une représentation corporative locale du Seigneur Jésus. Nous avons médité Ses propres paroles : "Là où deux ou trois sont réunis en mon Nom, je suis au milieu d'eux" (Matthieu 18:20). Nous les avons reconnues comme une déclaration faite pour indiquer la grande vérité du Corps de Christ, à savoir, que là où deux ou trois membres de Son Corps sont réunis dans un même lieu, il y a une représentation et une expression de Christ.

                    Mais ici encore nous voyons que très souvent cela ne peut être réalisé que par la foi. "Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d'eux" - mais la foi doit se lever très fermement et très délibérément pour se saisir de cela. Car nous pouvons être réunis quelque part, deux ou trois, sans qu'il y ait aucune expression, aucune manifestation de la présence de Christ. Il faut que nous nous réunissions dans la foi. Il faut que nous fixions fermement nos pieds sur l'assurance de Ses promesses, et que nous affirmons notre position dans cette assurance. C'est à mesure que nous nous saisissons de la vérité que là où est le Corps, là est le Seigneur qu'elle devient une réalité pour nous. Nous n'en faisons pas une réalité par la foi, mais nous nous en approprions la réalité par la foi. Le Seigneur demande une attitude définitive à l'égard de ces vérités, et une affirmation de foi. Nous sommes ici, oui, mais nous ne sommes pas simplement ici comme deux ou trois qui soient réunis au non de Jésus, d'une manière passive. Il n'y aura aucune expression de la présence du Seigneur si nous en sommes là. Nous nous réunissons dans la foi, et nous nous appuyons dans la foi, sur le fait qu'il doit y avoir une expression de Seigneur, parce que nous sommes ensemble. A moins que nous ne nous réunissions sur ce fondement là, notre rassemblement ne sera qu'une congrégation, une entrée et une sortie. Lorsque nous nous réunissons de manière vivante, nous ne venons pas pour écouter une prédication, nous venons certainement pour rencontrer le Seigneur. Le Seigneur nous a promis que lorsque nous nous réunissons en Son Nom, nous Le rencontrons. Si c'est là notre esprit et notre attitude, il y aura au milieu de nous quelque chose d'une expression vivante du Seigneur. La foi est un facteur puissant, en ce qui concerne la vie corporative, pour en rendre les réelles valeurs. Je ne puis en dire davantage.

e) Le témoignage de la défaite de Satan

                    Le cinquième trait que nous ayons relevé, c'est que cette maison spirituelle existe comme un témoignage vivant de la défaite de Satan. Oui, c'est un fait, il a été défait et vaincu par Christ. En ce qui concerne le Seigneur Jésus, la défaite de Satan est un fait accompli et établi. Au jour de la Pentecôte, il n'y avait aucune difficulté à croire à cette victoire et à la proclamer. Mais les croyants vécurent et connurent d'autre jours, où il semblait que Satan était loin d'être vaincu, loin d'être détrôné. Ils le virent faire -apparemment- juste ce qu'il voulait, suivre son propre dessein. Ils le virent mettre à mort leurs frères et sœurs dans la foi, leurs compagnons dans le ministère. Ils virent les ravages causés par le diable, tout autour d'eux. Cela signifiait-il que la vérité, qu'ils avaient proclamée avec tant d'assurance et de conviction n'était plus vraie, qu'ils s'étaient trompés ? Pas du tout ! Cette réalité doit devenir une question de foi pour le peuple du Seigneur. La défaite de Satan en ce qui concerne le monde, est une question de la foi militante de l'Église.

                    Nous tirons simplement cette vérité de l'épître aux Éphésiens. Après avoir décrit toute l'armure dont nous devons être revêtus dans cette guerre spirituelle,  nous préservant des ruses du diable, l'apôtre continue, - et par- dessus  tout, prenez le bouclier de la foi. Notre langue française est pauvre pour exprimer ce que Paul entendait. Paul ne dit pas "par-dessus tout" dans le sens que nous donnons à ce terme. Il dit "Maintenant sur tout cela, pour couvrir tout cela, prenez le grand bouclier de la foi." Comme nous le savons, les soldats des légions romaines avaient plus qu'une espèce de bouclier. Ils avaient le petit bouclier rond qui ne servait qu'à protéger le visage et la tête contre les flèches et les traits. Ils avaient en outre le grand bouclier qui les protégeait complètement. Et très souvent, lorsqu'une armée marchait au combat, chaque soldat portait ce bouclier au-dessus de lui. Les grands boucliers étaient ainsi tenus côte à côte, ils formaient un toit solide de mailles de fer. Les soldats avançaient sous ce toit, le grand bouclier était au-dessus de tout, couvrant tout. Tout le reste ne demandait que cette seule protection. Sans elle, tout le reste pouvait céder, et s'avérer insuffisant. Avec tout le reste, sur tout et par-dessus tout, la foi ! Il faut la foi militante de l'Église, pour que soit accompli, ici-bas, ce que Christ a accompli dans les cieux, à savoir la défaite du Malin. C'est maintenant par la foi que notre ennemi est défait, en ce qui concerne l'Église et les choses d'ici-bas. Mais notre foi, cela va sans dire, repose non pas sur quelque chose qui doit arriver, mais sur ce qui est accompli, à savoir la victoire de Christ.

f) Le témoignage présent au jour de gloire à venir

                    Nous en arrivons à la dernière chose qui n'a pas encore été mentionnée. Le trait final de cette maison spirituelle, l'Église, est ici à la lumière du jour à venir de la plénitude de gloire, pour être dans cette lumière, pour recevoir sur elle la lumière, et pour refléter la lumière de ce jour qui vient.

                    Dans le temple d'Ezéchiel, nous avons remarqué dans les passages cités que après toutes ces allées et venues dans tous les sens, au dedans, au dehors, autour, à travers, en haut, en bas, le prophète est conduit pour finir vers le portique qui regarde vers l'Orient et vers la gloire. L'Orient, c'est le soleil levant, un nouveau jour, et c'est par ce portique que la plénitude de la gloire pénètre à l'intérieur. La maison, nous le voyons, se trouve sur le chemin de la gloire à venir. Elle est là, la face tournée vers le soleil levant, vers la gloire. C'est l'image que nous en avons dans Ezéchiel, mais nous possédons encore beaucoup d'autres passages.

                    "Que nous servions à la louange de Sa gloire." C'est l'Église dans l'épître aux Éphésiens. Mais il y a cet autre passage dans Hébreux : "Encore un peu de temps et celui qui doit venir viendra ; il ne tardera point....Et mon juste vivra par la foi.... Or, la foi est une ferme assurance des choses qu'on espère, une démonstration de celles qu'on ne voit pas, ."

                    Nous avons ici, une position prise par la foi, à la lumière de cette glorieuse espérance, de cette espérance bénie, et dans le cœur, une conviction de l'assurance de cette gloire invisible. Nous sommes, en tant que maison du Seigneur, appelés à être ici un témoignage vivant au jour de gloire à venir. Mais ce n'est pas un témoignage en paroles, ni en doctrine : ce doit être un témoignage en vie, en réalité. Ce ne peut être que d'une manière spirituelle, et par conséquent dans la ligne de la foi. Nous avons à concevoir le jour du Seigneur, le jour de gloire, le retour du Seigneur dans la gloire. Nous avons à concevoir tout cela de manière spirituelle. Il y a beaucoup d'enfants de Dieu qui abordent cette grande vérité de manière prophétique. Mais je ne trouve pas toujours que l'étude des prophéties aboutit à la gloire. Il me semble que, bien souvent, elle résulte beaucoup de mort et de confusion ; et ce ne sont pas tous les étudiants des prophéties qui vivent dans la gloire du jour à venir. Ils vivent dans la créance, dans le raisonnement du jour à venir, mais pas dans sa gloire. Ce n'est pas une simple argumentation doctrinale ou mentale de cette grande vérité, qui en révélera la gloire dans nos vies, mais une conception spirituelle.

                    J'aime beaucoup l'étude des prophéties, et le livre de l'Apocalypse y occupait une place prééminente. Mais plus je l'étudiais, plus aussi j'y trouvais de confusion, plus j'y rencontrais de difficultés. Cela ne me faisait pas arriver plus près de la gloire. Alors le Seigneur me mit sur la voie. Il me montra les principes spirituels sur lesquels s'appuie le livre de l'Apocalypse et je pus ainsi comprendre ce livre d'une manière spirituelle. Je ne veux pas dire que je me mis à tout spiritualiser, mais il me fut possible de le comprendre de manière spirituelle. Le nuage s'était dissipé et la vie était venue.

                    Prenons cette question de l'avènement du Seigneur : il s'agit naturellement de la venue du Seigneur dans la gloire, lorsqu'Il paraîtra sur les nuées de gloire, qu'Il viendra pour être glorifié dans Ses saints - la gloire venait du côté de l'Orient. N'avons-nous pas remarqué, en tout le temps de cette dispensation, lorsque des croyants spirituels se réunissent et que dans leurs réunions, ils parlent et chantent de la venue du Seigneur, combien la gloire de Dieu se lève et paraît spontanément ? N'avons-nous pas remarqué cela ? Maintenant, je ne crois pas que ce soit un fait purement psychologique. Et je ne crois pas non plus, que ce soit parce que nous pensons tous à nous-mêmes et à la grandeur de ce jour où tous, nous serons délivrés de toutes nos chaînes. Je crois plutôt que la gloire se lève, malgré ce que nous sommes en nous mêmes. Nous avons assez vécu, la plupart d'entre nous, pour avoir connu beaucoup de chers enfants de Dieu, qui avaient cru avec ferveur et affirmé avec conviction que le Seigneur reviendrait durant leur vie, et qu'ils seraient enlevés. Et il y a pourtant des années que leurs corps sont couchés dans la tombe. Cela serait suffisant pour vous détourner de tout ce sujet, et vous pousser à dire : "Nous avons déjà entendu cela !" Cela serait suffisant pour prendre part au rang des railleurs dont parle Pierre lorsqu'il écrit : "Où est la promesse de son avènement ? Car depuis que nos pères sont morts, toutes choses demeurent dans le même état que depuis le commencement du monde." (2Pierre 3:4). Vous pouvez prendre cette attitude, si vous voulez, mais c'est en dépit de tout cela que, dès que nous contemplons la venue du Seigneur, quelque chose élève notre mentalité, triomphe de nos arguments et de toute cette triste histoire, et que nous voyons se lever la gloire. Il en est ainsi en dépit de tout. Pourquoi ? Il en était ainsi au commencement de la dispensation de l'Église, et il en a été ainsi au cours de tous les âges. Cependant le Saint-Esprit savait dès le commencement, que le retour du Seigneur n'aurait pas lieu au cours de deux fois mille ans, en tout cas. Et néanmoins, cette expérience de réelle joie et de gloire est toujours renouvelée, chaque fois où le peuple de Dieu s'occupait de l'avènement du Seigneur. Pourquoi ? Parce que le Saint-Esprit ne vit pas dans le temps. Il n'appartient pas au temps. le Saint-Esprit est en dehors du temps, et la fin lui appartient déjà. Il est l'Esprit de la fin, et lorsque nous sommes réellement dans l'Esprit, nous nous trouvons avec Lui dans la fin. Si nous demeurons dans notre propre pensée, - oh cette ligne de la raison ! - en dehors de l'Esprit, nous n'avons aucune joie. Mais lorsque nous nous abandonnons et que nous sommes dans l'Esprit, nous nous retrouvons avec Lui tout à la fin. Nous sommes en dehors du temps, nous sommes déjà dans la gloire, mais la gloire est vue comme dans un miroir.

                    Le Saint-Esprit n'est pas lié au temps. et si nous sortons du temps, nous possédons tout. Nous avons notre finalité, notre plénitude. Ainsi, lorsque Jean fut ravi en Esprit dans l'ile de Patmos, il arriva très rapidement à la fin des choses, au but que nous, qui sommes dans le temps, nous n'avons pas encore atteint. C'est ce que j'entends par concevoir les choses spirituellement. Prenons garde à ne pas nous approcher de la prophétie comme d'une chose mentale. Le Saint-Esprit, qui en nous de manière vivante, nous fera pénétrer dans la valeur des choses. C'est ainsi que par l'Esprit nous devons demeurer aujourd'hui dans la lumière de la plénitude glorieuse du jour du Seigneur. Nous devons être ici comme un témoignage, non pas aux choses prophétiques, ni à un enseignement ou à une doctrine de la Seconde Venue et de tous les problèmes qu'elle entraîne avec elle, mais bien à sa signification spirituelle. Qu'est-ce donc ? Eh bien, c'est le but, en vue duquel Dieu a travaillé au cours de tous les siècles, la seule chose sur laquelle soit fixé Son cœur, et dans laquelle Il ait Sa satisfaction, Sa gloire, Sa louange,  Sa plénitude. Et le Saint-Esprit est toujours là pour nous faire goûter quelque chose de sa valeur, dès que nous le contemplons. Il est là, en nous, comme "le gage de notre héritage", et pour nous faire comprendre que tout est question de foi.

                    Nous ne sentons pas toujours la gloire de l'avènement du Seigneur. Nous ne vivons pas toujours dans la lumière éclatante de ce jour. Mais "la foi est la ferme assurance des choses qu'on espère, la démonstration de celles qu'on ne voit pas"; et lorsque nous abandonnons nos arguments pour entrer dans l'Esprit, c'est-à-dire pour entrer en communion réelle avec le Saint-Esprit, le poids de nos raisonnements disparaît, et toutes les contradictions apparentes que nous trouvions dans l'histoire disparaissent. La gloire de l'Etrnel entre par le portique qui regarde vers l'Orient.

                   "Encore un peu, bien peu de temps, et celui qui doit venir, viendra ; il ne tardera point. Et mon juste vivra par la foi."

                     Que le Seigneur fortifie notre foi, et qu'il garde nos cœurs dans la foi!


FIN

T.A.S.

Conformément aux souhaits de T. Austin-Sparks que ce qui a été reçu gratuitement soit donné gratuitement et non vendu à des fins lucratives, et que ses messages soient reproduits mot pour mot, nous vous demandons si vous choisissez de partager ces messages avec d'autres, veuillez respecter ses souhaits et les offrir librement - libres de toute modification, sans frais (à l'exception des frais de distribution nécessaires) et avec cette déclaration incluse

samedi 16 décembre 2017

(7) LA MAISON SPIRITUELLE DE DIEU Chapitre septième par T. Austin-Sparks

Le but de l'école des fils



19 Aussi la création attend-elle avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu.



21 qu’elle aussi sera affranchie de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté de la gloire des enfants de Dieu.

22 Or, nous savons que, jusqu’à ce jour, la création tout entière soupire et  souffre  les douleurs de l’enfantement.

23 Et ce n’est pas elle seulement; mais nous aussi, qui avons les prémices de l’Esprit, nous aussi nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l’adoption, la rédemption de notre corps. (Romains 8 :19, 21-23)



2 Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils, qu’il a établi héritier de toutes choses, par lequel il a aussi créé le monde,.....



5  En effet, ce n’est pas à des anges que Dieu a soumis le monde à venir dont nous parlons.
6  Or quelqu’un a rendu quelque part ce témoignage: Qu’est-ce que l’homme, pour que tu te souviennes de lui, Ou le fils de l’homme, pour que tu prennes soin de lui?
7  Tu l’as abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges, Tu l’as couronné de gloire et d’honneur,
8  Tu as mis toutes choses sous ses pieds. En effet, en lui soumettant toutes choses, Dieu n’a rien laissé qui ne lui fût soumis. Cependant, nous ne voyons pas encore maintenant que toutes choses lui soient soumises.

9  Mais celui qui a été abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges, Jésus, nous le voyons couronné de gloire et d’honneur à cause de la mort qu’il a soufferte, afin que, par la grâce de Dieu, il souffrît la mort pour tous.
10  Il convenait, en effet, que celui pour qui et par qui sont toutes choses, et qui voulait conduire à la gloire beaucoup de fils, élevât à la perfection par les souffrances le Prince de leur salut.
11  Car celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous issus d’un seul. C’est pourquoi il n’a pas honte de les appeler frères,.....

1  C’est pourquoi, frères saints, qui avez part à la vocation céleste, considérez l’apôtre et le souverain sacrificateur de la foi que nous professons, Jésus,.......

7 C’est pourquoi, selon ce que dit le Saint-Esprit: Aujourd’hui, si vous entendez sa voix,
8  N’endurcissez pas vos cœurs, comme lors de la révolte, Le jour de la tentation dans le désert,.....

5  Et vous avez oublié l’exhortation qui vous est adressée comme à des fils: Mon fils, ne méprise pas le châtiment du Seigneur, Et ne perds pas courage lorsqu’il te reprend;
6  Car le Seigneur châtie celui qu’il aime, Et il frappe de la verge tous ceux qu’il reconnaît pour ses fils.  (Hébreux 1:2 ; 2:5-11 ; 3:1 , 7-8 ; 12:5-6)

5  Elle enfanta un fils, qui doit paître toutes les nations avec une verge de fer. Et son enfant fut enlevé vers Dieu et vers son trône. (Apocalypse 12:5)

                    Dans notre précédente méditation, nous avons été occupés par l'école des fils, en vue de l'adoption. Nous espérons maintenant poursuivre notre étude, en faisant un pas de plus.

                    Nous avons vu quelque chose de la nature, de la signification et de la nécessité d'une transition, qui nous fait passer de l'enfance spirituelle à l'École des fils. Cette transition est une expérience très réelle et très profonde pour ceux qui acceptent le chemin de la Croix. Tout un nouvel ensemble de conditions est lié, dans la vie de l'enfant de Dieu, à cette nouvelle étape qui marque le passage de l'enfance spirituelle à l'état spirituel de fils ou à l'École des fils. Je suppose que, la plupart d'entre nous, nous nous rappelons le jour où nous sommes entrés dans une nouvelle école, ou celui ou nous sommes allés pour la première fois à l'école. Tout était étrange et nouveau. Il nous fallait tout reprendre depuis le commencement. C'était un monde entièrement nouveau. Et il en est de même pour un enfant de Dieu. C'est un monde entièrement nouveau, un ensemble de nouvelles conditions, quelque chose qui ne nous est plus du tout  familier, lorsque nous en sommes à ce point où Dieu nous a saisis pour veiller à ce que nous ne restions pas des enfants, et pour nous faire entrer dans cette École des fils, dont le but est l'adoption, bien entendu selon le sens divin de ce mot, et non pas selon la signification naturelle.

Le but de notre formation de fils

                    Nous allons considérer pendant quelques instants le but de l'École des fils, le but pour lequel est nécessaire cette école, toute cette éducation des enfants qui, comme le Seigneur le sait et comme Il nous fait comprendre qu'Il le sait, n'est pas pour le moment un sujet de joie, mais de tristesse. Mais viendra le jour où nous sortirons de l'école. Toute la création attend ce jour de notre sortie, en retenant son souffle et en soupirant intérieurement, le jour de la manifestation des fils de Dieu, "l'établissement" des fils dont nous avons parlé dans notre méditation précédente, et qui répond au sens de ce mot : adoption. Ce n'est pas une introduction dans la famille, mais bien de l'établissement des fils qui ont été qualifiés par l'école. Et quel est donc le but de l'École des fils, et en vue de quoi est-elle nécessaire ? C'est en vue du trône.

                     "Ce n'est pas à des anges ( à des anges d'aucun rang, même le plus élevé des archanges) qu'il a soumis le monde à venir dont nous parlons. Mais quelqu'un a rendu quelque part ce témoignage : "Qu'est ce que l'homme pour que tu te souviennes de lui ?...ou le fils de l'homme, pour que tu le mettes à part ? "

                      Nous avons ici la traduction exacte de cette dernière phrase de Hébreux 2:5-6 ; ce n'est pas "en prendre soin", comme nous l'avons habituellement, mais "le mettes à part". Cet homme, en un mot, a été désigné par Dieu de toute éternité pour ce but de posséder le trône, d'avoir le gouvernement, la domination sur le monde à venir, en union avec le Fils de Dieu, - les fils étant amenés à la gloire par ce Fils. 

--Il y a l'Héritier dans Hébreux 1:2
                     ".....celui qu'il a établi héritier de toutes choses..."
--Il y a les héritiers au deuxième chapitre.
                    "...voulant amener beaucoup de fils à la gloire..."

                    C'est le trône qui est en vue à la sortie de l'école, à l'établissement ; c'est de cela que parle le douzième chapitre de l'Apocalypse. Le principe qui gouverne ce chapitre douze de l'Apocalypse a sa finalité, un enfant mâle.

L'enfant mâle du douzième chapitre de l'Apocalypse

                    J'aimerai maintenant m'arrêter, avec le but ingrat de chercher à dissiper quelques fausses conceptions adoptées, à l'égard de ce chapitre. L'opinion acceptée et fortement soutenue, en ce qui concerne ce chapitre, c'est que cette femme est Israël et que l'enfant mâle c'est Christ. Je ne toucherai point aux causes et aux raison de ces défenseurs de ce point de vue, mais il me semble que seul un esprit prévenu puisse le soutenir, un esprit non disposé à accepter ce qui, je pense, est de façon évidente la vérité.

                    Le Livre de l'Apocalypse commence par une déclaration venue du ciel, disant qu'allaient être montrées "les choses qui doivent arriver bientôt" ; or, cette déclaration est faite des années et des années après que Christ eut été élevé au ciel. Et elle est faite pour l'avenir. De plus, lorsque Christ monta au ciel, Satan n'avait pas été rejeté du ciel comme nous le voyons dans le douzième chapitre de l'Apocalypse ; car près de quarante ans après que Christ eût été élevé au ciel, Paul écrivait sa lettre aux Éphésiens. Et il nous y révélé au chapitre sixième, la nature et sphère du conflit de l'Église : "Ce n'est pas contre la chair et le sang que vous avez à combattre, mais contre les dominations, contre les puissances, contre les princes de ce monde des ténèbres, contre les esprits mauvais qui sont dans les lieux célestes." Satan n'avait pas été déposé , au moment où Christ fut élevé sur le trône. Et troisièmement, le dragon n'avait pas vu sa proie lui être ravie, en ce qui concerne le Seigneur Jésus. Le Seigneur Jésus a été immolé par le dragon ; et c'est là une part de cette grande et glorieuse vérité, que c'est par Sa mort, qu'Il a détruit celui qui avait la puissance de la mort, c'est à dire le diable. Satan, le dragon, pensait, peut-être, avoir englouti Christ. Mais il eût à découvrir que c'est lui qui a été englouti. Non, le Seigneur n'échappa pas au grand dragon rouge par un enlèvement ; pas du tout. Le dragon se saisit de Lui et Le mit à mort. Mais c'est en cela que réside la glorieuse souveraineté de Dieu ; et c'est  un tout autre point de vue de la vérité. La souveraineté de Dieu s'exerce en présence même du triomphe de Satan. Mais c'est autre chose. 

                   Ensuite cette femme serait un paradoxe, une contradiction. Elle se trouve à la fois au ciel, revêtue de gloire, et sur la terre, revêtue d'angoisse et de douleurs. Elle est enveloppée de soleil dans le ciel, et l'instant d'après, elle est sur la terre souffrant les douleurs de l'enfantement. N'est-ce pas exactement ce que nous trouvons dans Éphésiens au sujet de l'Église ? Dans les lieux célestes, bénie en Jésus-Christ de toute bénédiction spirituelle, nous trouvons cependant, au cœur même de cette lettre, l'Église étant en même temps ici-bas, et en conflit. Elle a une marche terrestre à accomplir, et elle doit lutter ici-bas, tout en étant en même temps dans les lieux célestes. C'est apparemment une contradiction : être à la fois glorieuse dans les cieux, et sur la terre dans la tribulation. C'est l'Église. Eh bien ! cela ne suffit-il  pas, bien qu'il y ait encore beaucoup plus de choses en  tout cela ?

                   Je sais qu'il y a une autre interprétation. C'est que la femme ne représenterait pas seulement Israël, mais Christ Lui-même, et que nous serions la postérité de Christ. Mais cela ne peut tenir que jusqu'à un certain point, et ne saurait être soutenu de manière satisfaisante.. C'est cependant la position qui est adoptée en ce qui concerne Israël et Christ. Et je le répète, je ne vois pas comment cette interprétation pourrait être maintenue, à la lumière seule des deux ou trois choses que nous venons de relever.

                    Notons-le, nous avons ici des données qui correspondent. Nous trouvons au deuxième chapitre de l'Apocalypse ces mêmes paroles adressées aux vainqueurs de l'église de Thyatire. "A celui qui vaincra...je donnerai tout pouvoir sur les nations ; il les gouvernera avec un sceptre de fer." Puis, dans la lettre adressée à l'église de Laodicée, nous trouvons cette autre parole : "Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi-même, j'ai vaincu et me suis assis avec mon Père, sur son trône." Il y a le trône pour les vainqueurs, avec le gouvernement des nations. Puis ces mêmes paroles sont répétées au chapitre douzième , au sujet de l'enfant mâle, qui est enlevé et mis sur le trône pour gouverner les nations avec un sceptre de fer. Et je ne vois pas que nous puissions séparer ces paroles d'avec celles du deuxième chapitre de la lettre aux Hébreux : -"Tu l'as fait (l'homme) pour qu'il ait (c'est le sens du mot) l'autorité sur les œuvres de tes mains". Il y a naturellement l'union entre Christ est les Siens. C'est ce dont parle l'épître aux Hébreux. "Christ comme un fils à la tête de sa maison, et sa maison c'est nous....."

                    Ainsi donc, après avoir dit cela - et je pense que c'est suffisant car nous ne parlons pas de tous les points, ni de toutes les données de ce chapitre, - après avoir dit cela, nous aimerions en arriver immédiatement au point de notre méditation.

                     Le but de l'École des fils, c'est le trône. Et c'est ce trône, avec tout ce qu'il signifie, quant à la vocation, au service, au dessein, en relation avec l'intention éternelle de Dieu, qui est en vue tandis qu'Il agit en nous, notre Dieu nous fait sortir du temps facile et agréable de l'enfance spirituelle, où tout est fait pour nous. Il nous fait entrer dans cette expérience, par laquelle les choses doivent être forgées en nous, et où, par cet exercice profond de nos facultés et de nos sens spirituels, nous devenons des fils de Dieu responsables spirituellement. C'est en ayant ce but en vue que Dieu nous traite comme des fils. Saisissons bien maintenant tout ce que cela signifie, et quelle en est l'implication. Il y a en cela une ou deux choses d'une importance très grande.

L'accroissement spirituel est lié au Trône
et à la gloire du Seigneur 


                       Cela signifie premièrement que l'approfondissement de la vie spirituelle, comme on dit, ou tout autre terme pour désigner la même chose, n'est pas une question qui doive nous amener simplement à une bénédiction plus grande. On la ramène si souvent à ce niveau de plus grand bénédiction, et c'est là même que nous sommes très souvent tentés, lorsque nous traversons le feu de l'adversité à réagir contre tout cet état de chose, en disant : - Pourvu que j'ai le ciel, pourquoi me laisser troubler au sujet de tout cela, et pourquoi supporter tout cela ? Il y a beaucoup de croyants qui sont très heureux et contents ; ils sont sauvés et le savent, et moi qui ai cherché à marcher avec Dieu, je traverse les moments les plus terribles. Il me semble avoir eu la plus mauvaise part, parce que je voulais suivre le Seigneur !" Si nous considérons la chose ainsi, au point de vue purement personnel de la bénédiction, nous perdons notre voie, et nous nous engageons dans les difficultés. En effet, comme nous avons tout le temps cherché à le souligner, lorsque nous passons de cet enfance spirituelle à l'École des fils, nous sortons de ce qui est personnel, de notre propre intérêt et de notre bénédiction, pour entrer dans ce qui est pour le Seigneur, et non plus pour nous. A partir de ce moment notre seul mobile sera, non pas ce que je peux avoir, mais ce que le Seigneur en aura. C'est le domaine des Éphésiens : "Afin que vous sachiez... quelles sont dans les saints, les richesses de SON glorieux héritage". Non pas ce que je vais recevoir maintenant, cela viendra plus tard, et tout sera bien car le Seigneur est fidèle ; mais c'est autre chose. Nous sommes entrés dans l'école, sur la base du dessein éternel de Dieu. Et le dessein éternel de Dieu ne commence ni ne finit, lorsqu'Il nous a fait naître de nouveau. Le dessein de Dieu ne sera atteint que lorsqu'Il nous aura mis sur Son trône. Notre seule considération sera donc désormais : le Seigneur, pour le Seigneur, et ce que veut le Seigneur. Plus tard, ce sera la gloire pour moi, mais ce n'est pas là mon mobile pour le moment. C'est ce grand dessein auquel nous sommes appelés. C'est cela qui gouverne tout. Et cela est exprimé par le trône.

                    Ainsi la transition de l'enfance spirituelle à l'École de fils, qui est une chose douloureuse et chargée de toutes sortes de difficultés, nous amène néanmoins en relation avec ce qui était la pensée de Dieu, dès avant la fondation du monde en ce qui nous concerne. Choisis en Jésus-Christ, "afin que nous servions à célébrer sa gloire." Toute l'action du Seigneur à notre égard a, dans cette école, le trône en vue.

La domination du monde est la question pressante de l'heure

                    J'aimerai maintenant insister de manière toute spéciale sur le fait que cette question, selon que je la vois et l'éprouve, - et je vous laisse le soin d'en juger, - est en relation étroite avec ce qui se passe aujourd'hui dans le monde. Il me semble que nous sommes en un temps, où cette issue devient plus intense que jamais, à savoir la question de la domination de ce monde, le problème de l'Antichrist, une chose si poignante. C'est le contrôle et la domination de cette terre habitée. Et tout ce qui est lié à cette nouvelle poussée vers ce but, tend à en finir avec Dieu et Son Christ. C'est une chose mauvaise. Et il n'est pas besoin d'être un prédicateur éclairé des vérités spirituelles pour discerner cela. Car plusieurs de nos chefs d'état l'ont compris aujourd'hui, et emploient eux aussi ces mêmes termes. Nous ne savons pas jusqu'à quel point ils peuvent voir. Mais ils comprennent que tout ce que représente le christianisme est mis en jeu. Ils déclarent, - c'est une chose satanique ! Et ils emploient ce terme même - Antichrist. Les hommes discernent quelle est la nature des choses, et lorsque nous sommes illuminés par le Seigneur, d'une manière spirituelle, nous sommes en mesure d'en voir la fin. C'est la prétention au trône de ce monde, le plus vaste et le plus terrible que l'on ait jamais connue. Voilà ce qui est caché derrière les évènements, et c'est ce qui est en vue. C'est pourquoi j'affirme que ce message répond à un temps comme le nôtre. Et je me le demande à moi-même comme je vous le demande, de considérer avec prière, s'il ne doit pas s'adresser au peuple de Dieu comme un appel à reconnaître ce fait en considération de notre vocation  à savoir que nous devons atteindre au-delà de ce qui est derrière la situation présente. Et que les saints doivent s'emparer du royaume spirituellement, afin d'arriver à la place du trône pour les âges à venir.

                      N'ayons pas de nous-mêmes une opinion plus que nous ne devons, mais il se peut que notre petite réunion, avec toute son insignifiance terrestre, ait cependant une signification beaucoup plus étendue puisque nous sommes ici dans la salle d'audience de Dieu, en ce qui concerne la domination de ce monde. Cette question nous touche très sérieusement, bien qu'en une mesure restreinte. Je vous demande de prier à ce sujet très sérieusement et continuellement, pour qu'il y ait une action de l'Esprit de Dieu au sein de  Son propre peuple, de façon toute nouvelle, afin de produire cet enfant mâle, qui est vainqueur et prend possession du trône. Il es tout à fait clair, d'après les deuxième et troisième chapitre de l'Apocalypse, que tous n'arriveront pas à cette position, ce que nous voyons aussi d'après toutes les exhortations et tous les avertissements qui nous sont donnés à propos d'Israël, qui n'atteignit pas le but dans le désert, et tomba en chemin. Tout cela est donné comme avertissement à l'Église, pour la préserver de la même calamité. "Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos cœurs". Je me demande si l'un d'entre nous aurait un cœur endurci, non pour le Seigneur d'une manière générale, mais contre ces exhortations. Nous nous endurcissons par l'emploi de termes spéciaux. Oh comme l'on a cherché à fermer les portes en y collant des étiquettes ! Affranchissons-nous des termes. Appelez ceci l'enlèvement partiel si vous voulez, je ne lui donne pas ce nom. Appelez-le, le témoignage des vainqueurs, si vous voulez, cela ne fait aucune différence, si vous entendez pas là que ce soit une interprétation, un enseignement particulier ! Et cela endurcit le cœur. Mais qu'arriverait-il si c'était vrai ? Il nous faut regarder cette question bien en face. Y-a-t-il quelque possibilité que ce soit vrai ? Si oui, c'est une chose immense, à laquelle est liée la plus grande issue de l'histoire du monde, rien de moins que la domination, le trône. Je vous avoue qu'il y a aujourd'hui bien des choses qui nous poussent à ouvrir la porte aux possibilités, aux suppositions. (à débattre!! jcb)

Une leçon d'objet, et la nécessité d'une recherche sincère

                    Nous connaissons certaines nations toutes voisines de la nôtre qui ont souffert d'une manière indescriptible, parce qu'elles n'avaient pas voulu croire aux avertissements qui leur avaient été donnés, avant que se produise ce bouleversement si terrible, au sujet d'une propagande silencieuse qui se poursuivait à l'intérieur de leurs propres frontières. Elle se frayait secrètement et subtilement un passage jusque dans les instances les plus hautes. On leur avait dit à quoi devait aboutir cette propagande, quel en était l'objet et quel en serait le résultat. Mais leur réponse était invariablement : - Non, c'est impossible. Je vous pose cette question : Si un prophète s'était levé avant les évènements qui suivirent, et que, en quelque endroit proéminent de ce monde, il aurait prophétisé les choses terribles qui se déroulèrent, en moins de neuf mois, que lui serait-il arrivé ? Sept ou huit pays attaqués par surprise et envahis, pour aboutir à cet effondrement total de la France ! Mais il aurait été mis dans un asile d'aliénés, où il aurait été lynché. Il aurait été enfermé par mesure de sécurité. Mais ces choses arrivèrent : ce qui était incroyable s'est réalisé, et continue de se réaliser. Personne ne l'aurait cru, ni ne l'aurait accepté ! Et combien de souffrances pour avoir dit : - Impossible ! Ridicule !

                    Ah ! Je vous le dis, ce doit être une leçon pour nous. C'est une ruse de Satan. C'est une part de sa stratégie , d'agir subtilement tout en faisant croire au monde qu'il n'y a aucun danger, que tout va bien, et de travailler en dessous pour amener la désintégration interne et la chute d'un peuple, tout en tenant de beaux discours pour sauver  les apparences. C'est une méthode satanique, et il a toujours gagné son avantage stratégique par ces mêmes moyens. Et je vous le répète, nous devrons pour le moins toujours nous approcher d'une chose comme celle-là en reconnaissant, - Eh ! bien il est possible que cela soit vrai, et si il y a la moindre possibilité à ce que ce soit vrai, c'est une chose si importante que nous ferions mieux d'y prêter attention ! Je sais qu'il y en a beaucoup qui ont fait cela. Mais je le répète, en me basant sur le niveau le plus bas pour adresser cet appel, il se peut après tout que la parole du Seigneur soit vraie. Il se peut que nous ayons ici la vraie révélation de la pensée  et de l'intention de Dieu : qu'Il ait choisi un peuple élu, une compagnie destinée à être appelée Église, qu'Il ait choisi cette compagnie, ce Corps, cette entité corporative en Christ, avant que le monde fût, dans le dessein de la voir triompher et pour finir occuper le trône, comme le moyen et l'instrument par lequel Il gouvernera Son univers. Je dis que cela peut être vrai. Tout ce que je vous demande c'est d'en considérer la possibilité. Et si seulement vous pouvez admettre que cela puisse être vrai vous serez réellement interpellé par cette vérité, et vous verrez qu'elle correspond parfaitement aux Saintes Écritures et à l'expérience personnelle du peuple de Dieu. Dieu accomplit une certaine chose dans Son peuple, du moins en ceux de Ses enfants qui veulent avancer avec Lui, ceux dont nous avons parlé dans notre précédente méditation, et qui sont marqués par un esprit de décision, dans leur marche avec le Seigneur. Dieu commence par faire en eux quelque chose de profond, d'étrange et de douloureux, dont le but ne sera jamais atteint dans cette vie terrestre, dans la valeur de quoi, jamais personne n'a pu entrer ici-bas, durant leur vie sur cette terre. C'est en vue de quelque chose : c'est la préparation des fils, en vue de leur adoption pour occuper le trône. Je vous demande instamment de prier pour votre propre place en cela, et de prier pour une action de l'Esprit de Dieu au sein de Son peuple, afin que soit formé cet enfant mâle. L'Église, dans son ensemble, avance certainement dans ce travail de douleurs. (à débattre ! jcb)

                    Ensuite ne voulez-vous pas prier pour que le peuple de Dieu soit éclairé à cet égard, éclairé quant à ce qui doit être l'issue ? C'est le conflit entre Christ et l'Antichrist, entre l'Église qui est le Corps de Christ et tout le système de l'Antichrist. Car il est très évident que cet Antichrist, tout en étant un individu opposé à Christ personnellement, est aussi une église, un système terrible. Satan a son église opposée à l'Église de Christ. Béni soit Dieu nous avons cette assurance : "Je bâtirai mon Église, et les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle; " (Matthieu 16:18)

L'explication de la préparation mystérieuse et douloureuse

                    Nous avons donc, maintenant, devant nous, cette question du but de l'École des fils, à savoir le trône. Mes chers amis, j'aimerai saisir cette réalité dans mon propre cœur, et j'aimerai que vous la saisissiez vous aussi. Oui, nous sommes tellement enclins à faire de notre séjour sur terre la seule chose essentielle. Je veux dire quant à ce que nous pouvons accomplir, combien de choses nous pouvons faire, et réaliser, et voir durant notre vie. Et lorsque nous sentons le Seigneur nous enfermer, nous limiter, et comme pour ainsi dire nous jeter en prison, il arrive très souvent sous l'effort et la pression de cette expérience, à mesure que le fer entre dans notre âme  comme celle de Joseph, que nous commencions à penser nous être trompé. Notre vie passe et tout semble être stérile, nous n'accomplissons rien. Ce sont les autres qui agissent, pas nous. C'est ainsi que nous prêtons à cette vie présente l'importance essentielle, dans la sens de ce que nous pouvons faire, comme si c'était tout ce qui compte, tandis que (et ceci n'est pas un argument pour excuser une négligence de nos devoirs) le Seigneur si souvent a trouvé la valeur la plus grande, en ceux qui ont été ainsi enfermés incapables de faire rien qui soit extérieur. N'est-ce pas la vérité en ce qui concerne Paul lui-même ? Oui, certes, et Paul comme nous l'avons si souvent relevé, a été lui-même l'incarnation de la révélation qui lui a été donnée au sujet de la dispensation de l'Église. Et quand nous arrivons à la fin de sa vie, nous trouvons Paul, qui avait une sphère si vaste dans son ministère, qui avait pu accomplir tant de choses, - nous trouvons cet homme avec toutes les valeurs qu'il a en lui, mis en prison. Cependant nous recevons l'essence concentrée de cette valeur, par ses expériences en prison. Nous avons la lettre aux Éphésiens qui donne, à elle seule, à ce temps passé en prison une grande valeur. Et tous les résultats qui sont semblables à celui-là valent bien tout ce que nous avons à traverser dans l'École des fils, où nous avons à être dépouillés de tant de choses de la terre, pour qu'ainsi les choses célestes deviennent beaucoup plus précieuses et réelles pour être exprimées par nous et en nous.

                    Mais je le dis et je désire que cette pensée pénètre dans nos cœurs  - le Seigneur n'est pas soucieux, -  ne comprenons pas ceci dans le mauvais sens, le Seigneur n'est pas tellement intéressé par ce que nous accomplissons maintenant, dans cette vie. Il est plus désireux de la mesure de Christ à laquelle Il peut nous amener dans cette vie... "jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus... à la mesure de la stature parfaite de Christ." (Éphésiens 4:13). Ce sera Christ corporativement qui viendra prendre possession du royaume de ce monde dans les âges à venir. C'est en vue de cela - la plénitude de Christ, - que Dieu agit avant tout dans notre propre expérience. C'est bien ce qui importe le plus. Mais c'est pour nous ce qui est le plus difficile à accepter, difficile à accepter pour tout tempérament actif. Pour quelques-uns, c'est un martyre de ne pouvoir accomplir quelque chose. Et c'est peut-être le chemin par lequel Dieu obtient l'élargissement de son Fils dans Ses membres, la patience de Jésus-Christ, par exemple.   

                    Dieu a ce grand but en vue. Le dénouement devient plus aigu et prend une forme intensifiée, au fur et à mesure que nous approchons de ce grand but. Pour répondre à Satan, pour assurer Sa réponse dans un Homme corporatif, Dieu doit nous préparer, vous et moi, et une compagnie de Son peuple, pour prendre possession du trône, pour être enlevés auprès de Dieu et de Son trône, pour gouverner les nations avec un sceptre de fer. Cela s'applique naturellement à demain, je veux dire au demain des âges. Et il y a encore quelque chose au-delà de ce demain, c'est-à-dire que nous devons régner avec Lui pour toujours. Mais c'est une autre forme de règne. J'aspire plutôt au jour d'après-demain plutôt qu'à celui de demain. Gouverner avec un sceptre de fer, cela peut nous plaire naturellement, mais nous préférons le règne glorieux, où ne sera plus nécessaire le sceptre de fer. "A Lui la gloire dans l'Église et en Jésus-Christ, dans tous les âges, aux siècles des siècles !" (Éphésiens 3:21). C'est pour un grand but que nous sommes à l'école pendant quelques années, et que nous souffrons dans une mesure si grande. Il est facile de dire cela, mais c'est une discipline très douloureuse que cette école. Le Seigneur sait ce qu'Il fait en nous. Il s'agit de ce triomphe, et à la lumière de cette école, de cette éducation, nous pouvons apprécier ce mot de "vainqueur". Il y a beaucoup de victoires à remporter. Nous avons à surmonter beaucoup de choses, et cela nous amène à vaincre le diable et son royaume. Bientôt, à cette grande heure où seront manifestés les fils, lorsque l'enfant mâle sera enlevé sur le trône, la création sera délivré de l'esclavage de la corruption.

                    Nous voyons donc toute la signification du jour où nous vivons. Nous voyons la signification de la souffrance dans laquelle nous pouvons entrer encore plus profondément. Nous voyons comment cela doit être la réponse de Dieu à toute cette activité de Satan. Elle se poursuit depuis qu'il a cherché à usurper la place de l'Héritier de Dieu, de l'Héritier de toutes choses. Depuis qu'il eut cette prétention et qu'il fut rejeté des cieux les plus élevés jusqu'au plus bas, ce conflit se poursuit. Il en est arrivé maintenant à un nouvel aspect. Voilà ce que c'est. Et vous et moi qui sommes une partie du Corps de Christ, nous sommes appelés à être la réponse de Dieu à ce défit. Et ce doit être maintenant d'une manière spirituelle. Ce sera bientôt de façon entière et complète, dans le sens littéral, que les saints prendront possession du royaume, et que viendra  Celui qui a le droit de régner. La domination sera donnée aux saints du Très Haut.

à suivre........




mercredi 13 décembre 2017

(6) LA MAISON SPIRITUELLE DE DIEU Chapitre sixième par T. Austin-Sparks

L'école des fils en vue de l'adoption


14  car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu.
17  Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers: héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d’être glorifiés avec lui.
19  Aussi la création attend-elle avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu.
21  qu’elle aussi sera affranchie de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté de la gloire des enfants de Dieu.
23  Et ce n’est pas elle seulement; mais nous aussi, qui avons les prémices de l’Esprit, nous aussi nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l’adoption, la rédemption de notre corps.
29  Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils, afin que son Fils fût le premier-né entre plusieurs frères.
(Romains 8)

5  afin qu’il rachetât ceux qui étaient sous la loi, afin que nous reçussions l’adoption.
6  Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans nos cœurs l’Esprit de son Fils, lequel crie: Abba! Père!
7  Ainsi tu n’es plus esclave, mais fils; et si tu es fils, tu es aussi héritier par la grâce de Dieu.  (Galates 4:5-7)

5  nous ayant prédestinés dans son amour à être ses enfants d’adoption par Jésus-Christ, selon le bon plaisir de sa volonté,
6  à la louange de la gloire de sa grâce qu’il nous a accordée en son bien-aimé. (Éphésiens 1:5-6)

1  Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, 1-2 Dieu,
2  dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils, qu’il a établi héritier de toutes choses, par lequel il a aussi créé le monde,.....

6  mais Christ l’est comme Fils sur sa maison; et sa maison, c’est nous, pourvu que nous retenions jusqu’à la fin la ferme confiance et l’espérance dont nous nous glorifions.........

14  Car nous sommes devenus participants de Christ, pourvu que nous retenions fermement jusqu’à la fin l’assurance que nous avions au commencement,
15  pendant qu’il est dit: Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, N’endurcissez pas vos cœurs, comme lors de la révolte................
8  Il a appris, bien qu’il fût Fils, l’obéissance par les choses qu’il a souffertes,
9  et qui, après avoir été élevé à la perfection, est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l’auteur d’un salut éternel,
10  Dieu l’ayant déclaré souverain sacrificateur selon l’ordre de Melchisédek.
11  Nous avons beaucoup à dire là-dessus, et des choses difficiles à expliquer, parce que vous êtes devenus lents à comprendre.
12  Vous, en effet, qui depuis longtemps devriez être des maîtres, vous avez encore besoin qu’on vous enseigne les premiers rudiments des oracles de Dieu, vous en êtes venus à avoir besoin de lait et non d’une nourriture solide.
13  Or, quiconque en est au lait n’a pas l’expérience de la parole de justice; car il est un enfant.
14  Mais la nourriture solide est pour les hommes faits, pour ceux dont le jugement est exercé par l’usage à discerner ce qui est bien et ce qui est mal........
5  Et vous avez oublié l’exhortation qui vous est adressée comme à des fils: Mon fils, ne méprise pas le châtiment du Seigneur, Et ne perds pas courage lorsqu’il te reprend;
6  Car le Seigneur châtie celui qu’il aime, Et il frappe de la verge tous ceux qu’il reconnaît pour ses fils.
7  Supportez le châtiment: c’est comme des fils que Dieu vous traite; car quel est le fils qu’un père ne châtie pas?.................
9  D’ailleurs, puisque nos pères selon la chair nous ont châtiés, et que nous les avons respectés, ne devons-nous pas à bien plus forte raison nous soumettre au Père des esprits, pour avoir la vie?
10  Nos pères nous châtiaient pour peu de jours, comme ils le trouvaient bon; mais Dieu nous châtie pour notre bien, afin que nous participions à sa sainteté.
11  Il est vrai que tout châtiment semble d’abord un sujet de tristesse, et non de joie; mais il produit plus tard pour ceux qui ont été ainsi exercés un fruit paisible de justice.  (Hébreux 1:1-2, 3:6, 14-15,  5:8-14,  12:5-7,  9-11)
    
                    L'étude que nous faisons de la maison spirituelle de Dieu nous amène aussi à considérer la question de l'école des fils, en vue de leur adoption. J'hésite de m'engager sur le terrain des différences techniques dans l'emploi des termes, parce que on l'a fait si souvent. Mais vous me permettrez à cet égard une brève explication qui pourra être nécessaire pour quelques-uns d'entre nous.

La conception divine de l'adoption

                    Lorsque nous approchons les choses de Dieu, nous comprenons que nous avons à modifier quelques-unes de nos idées humaines. Et parmi celles-ci, il y a cette question de l'adoption. La conception que Dieu a de  l'adoption est entièrement différente de la nôtre. Notre idée c'est que, par l'adoption, quelqu'un est introduit de l'extérieur dans la famille. Telle n'est pas la pensée de Dieu au sujet de l'adoption. Le mot adoption signifie littéralement "l'établissement" des fils. Et nous aurons remarqué, si nous les avons lues avec attention, que l'adoption se trouve à la fin des choses dans les passages des Écritures que nous venons de citer. L'adoption est quelque chose à atteindre. Nous qui avons reçu l'Esprit, nous attendons en soupirant notre adoption. Nous avons été prédestinés à l'adoption des fils (filles). C'est quelque chose que nous attendons selon la Parole de Dieu. Il n'est donc pas simplement question d'être introduits dans la famille, mais c'est le résultat de quelque chose qui se passe en nous, depuis que nous sommes entrés dans la famille. C'est le résultat de l'action de Dieu en nous qui appartenons à Sa famille. Et nous savons que des termes différents sont employés à cet égard dans la Parole de Dieu.

                   La version Darby a une valeur particulière à ce sujet. La distinction y est clairement marquée. En tant qu'enfants de Dieu nous le sommes sur la base de notre naissance, tandis que nous sommes que potentiellement des fils sur la base de cette naissance. Nous serons actuellement des fils, selon la pensée divine exprimée par ce mot "adoption", après avoir été un certain temps dans la famille, et lorsque Dieu aura agi en nous. L'état de fils, dans le sens divin, est un état qui doit être développé en nous. Être un enfant, c'est être un membre de la famille. Le terme enfant est une appellation distincte, mais l'état de fils est quelque chose que l'on reçoit, qui est donné et accordé. C'est quelque chose de plus que la naissance.

La révélation des Écritures sur ce sujet

                   Ce terme, comme nous l'avons remarqué est employé de différentes manières dans les Écritures. Dans les épitres aux Romans et aux Galates, par exemple, nous trouvons quelque lumière sur l'état de fils. Nus voyons qu'il a son commencement dans une relation fondamentale avec Dieu, par la réception du Saint-Esprit. Nous avons reçu le Saint-Esprit et nous sommes appelés fils parce que nous avons reçu le Saint-Esprit. Mais ces deux épitres adressés aux Romains et aux Galates, avaient pour objet de prévenir les croyants du danger qu'ils couraient, eux nés de nouveau, d'être arrêtés en un certain point de leur vie spirituelle, et de ne pas continuer vers la perfection. Le péril consistait pour eux, d'être détournés du vrai chemin par l'œuvre des judaïsants, qui s'étaient introduits parmi eux et cherchaient à entraver leur progrès spirituel, en leur imposant de nouveau la loi et le système juifs.

                    Nous pouvons aussitôt relever le fait, ici, que l'ennemi s'oppose toujours cruellement à cette question de l'accroissement spirituel en vue de l'adoption. Ce qui est le plus dangereux pour l'ennemi est l'adoption des fils. Ce sera la fin pour lui. Il sait très bien ce que signifient pour lui les enfants de Dieu, lorsqu'ils marchent avec leur Seigneur vers leur adoption. Ces judaïsants étaient les instruments du diable pour arrêter la marche de ces croyants vers ce but glorieux.

                     Le Saint-Esprit, par le moyen de l'apôtre, dans ces deux lettres, met donc en lumière l'état de fils. Il donne connaissance de la qualité de l'état de fils dans sa signification la plus complète. Il nous dit que, comme nous avons reçu le Saint-Esprit, nous sommes sur la base de fils, mais que l'état de fils n'est pas encore réalisé pour nous dans toute sa signification et toute sa valeur. C'est un état auquel nous devons tendre, dans lequel nous devons avancer : car  la création toute entière attend ; elle soupire en attendant la consommation littérale de ce qui est potentiellement en nous, puisque nous avons reçu le Saint-Esprit. C'est-à-dire qu'elle attend "la manifestation des fils de Dieu". Lorsque ce jour viendra, la création sera libérée de son esclavage de corruption. Mais les puissances du mal luttent contre cette délivrance. Elles agissaient alors par le moyen des judaïsants, comme par beaucoup d'autres actions et d'autres personnes pour empêcher cette glorieuse délivrance de la création à la manifestation des fils de Dieu.

                    Nous avons donc dans ces deux épitres, une lumière au sujet de l'état de fils. Le fondement de l'état de fils est établi. Mais il ne nous est rien dit qui justifierait la déclaration définitive, que nous ayons atteint tout ce que signifie la qualité de fils. Dans ce passage même : "Tous ceux qui sont conduits par l'Esprit sont fils de Dieu", il n'est pas dit que tout chrétien soit un fils de Dieu ; car tout chrétien est-il conduit par l'Esprit de Dieu ? C'est une position spirituelle qui, dans la pensée de Dieu, est liée à l'état de fils.

                    Il est évident que, par notre naissance comme enfant de Dieu, dans laquelle est implicite l'état de fils avec l'adoption en perspective, nous avons l'héritage en vue, car chacun de ceux qui sont nés dans la famille de Dieu est potentiellement un héritier. Si nous sommes enfants, nous sommes héritiers. Mais nous savons bien que nous pouvons être mineurs tout en étant héritiers. Cette pensée ressort bien dans l'épitre aux Galates. Tandis que nous sommes nés héritiers, si nous sommes encore mineurs, nous ne pouvons pas recevoir l'héritage avant d'avoir atteint notre majorité. C'est cela l'adoption, atteindre notre maturité : c'est arriver à la maturité à l'état d'homme fait.

L'état parfait de fils est une question corporative
qui rencontre une grande opposition

                    Nous sommes ainsi amenés en face de cette question de l'adoption, à laquelle nous arrivons par l'état de fils, développé en nous à l'Ecole de Dieu. Je pense devoir dire ici que, bien qu'elle soit une chose individuelle et personnelle et doive l'être dans son application, cette question de l'adoption est une avec celle de l'élection, et, que c'est l'Eglise qui es vue ici, et non pas le chrétien individuel. C'est l'Eglise qui est le corps élu, et c'est l'Eglise qui est le "fils" élu dans le sens que nous donnons maintenant à l'état de fils. C'est l'Eglise qui est prédestinée à l'adoption de fils, et non pas des individus comme tels, bien qu'il y ait en cela une application personnelle aussi : et ce sera à la manifestation des fils, dans le sens corporatif, l'Eglise, que Dieu aura atteint pleinement Son but. Nous disons cela, car nous sentons que cette question de l'état de fils implique de manière très réelle la vérité du Corps de Christ. Elle dépend en réalité de cette vérité. Peut-être ne saisissons-nous pas ce que je dis et crois. Je veux dire que l'état de fils demande le Corps de Christ. C'est dans nos relations en Christ, comme héritiers, que nous nous développons, que nous arrivons à la plénitude, au but voulu par Dieu. Nous ne pouvons pas, vous et moi, hériter à titre personnel, individuel. Nous ne pouvons hériter que par notre relation corporative.

                    Je pense que cette vérité va plus loin que ce que  nous avons l'intention de montrer maintenant. Mais reconnaissons cependant que l'ennemi a quelque chose de très important en vue, lorsqu'il veut empêcher le peuple de Dieu arriver à la lumière, en ce qui concerne le Corps de Christ. La raison de cette opposition de sa part doit être attribuée, nous le voyons, au fait que nous sommes prédestinés à l'adoption de fils par Jésus-Christ, en Lui-même, et à toute l'importance de ce fait pour l'ennemi. Car pour l'ennemi cela signifie la fin de tout. Il perdra sa place, il perdra son royaume, il perdra son titre, il perdra tout, lorsque ce "Fils corporatif" sera manifesté dans la gloire, lorsque cette,  œuvre sera accomplie dans l'Eglise et qu'elle sera sur le trône. Il s'agit donc pour lui, d'empêcher les croyants d'avoir la lumière quant au Corps de Christ. Et c'est la raison pour laquelle, après que l'apôtre eût été amené à faire la déclaration de cette vérité, "prédestinés à devenir ses fils d'adoption", il tombe, pour ainsi dire, à genoux et prie :

Le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de gloire, vous donne un esprit de sagesse et de révélation, dans sa connaissance, et qu’il illumine les yeux de votre cœur, pour que vous sachiez quelle est l’espérance qui s’attache à son appel, quelle est la richesse de la gloire de son héritage qu’il réserve aux saints .... (Éphésiens 1:17-18)

                    C'est une prière fervente contre cette œuvre de l'adversaire, qui aveugle, voile et arrête la lumière quant à la nature de l'Église, quant à sa vocation, sa destinée. Vous serez d'accord avec moi pour reconnaître qu'il y a comparativement peu de chrétiens, si nous pensons à tous les chrétiens qu'il y a dans le monde entier, - oui, il y en a comparativement peu qui aient la lumière, la révélation du Corps de Christ. Et c'est là un des résultats les plus désastreux de l'œuvre de Satan, cet aveuglement des saints. Oh ! non ce n'est point une vérité qui soit laissée à notre choix. C'est une vérité qui est liée au dessein même de Dieu, en même temps qu'à la ruine de l'œuvre satanique.

                    Oui, ce huitième chapitre de l'épître aux Romains est un chapitre formidable à bien des égards. Mais ce grand résumé est immense. La création assujettie à la vanité, attend en soupirant et comme en travail la manifestation des fils de Dieu, qui doit la délivrer de l'esclavage de la corruption : puis en vue de cela, il nous est montré l'instrument élu, -"ceux qu'il a connus d'avance, il les a aussi prédestinés à être conformes à l'image de son Fils". C'est l'Église qui est introduite ici, et c'est une chose d'une importance immense. Il est nécessaire de voir cela avant de pouvoir apprécier cette éducation en vue de l'adoption.

                     Nous sommes dans une école en vue d'une destinée immense. Nous sommes dans une école dont le but est quelque chose d'une signification et d'une importance si grande, que nous pouvons à peine l'imaginer. C'est pourquoi nous ne devons pas regarder légèrement la discipline à laquelle le Seigneur soumet  Ses enfants. Oui, là encore nos idées humaines ne doivent pas pénétrer dans le royaume divin, lorsque nous employons ce mot de "châtiment". Quelle pauvre traduction ! Elle rend bien mal la pensée originale. C'est simplement "éducation de l'enfant". Je pense que, dans mon enfance, ce chapitre des Hébreux était pour moi une bête noire dans ma Bible, lorsque j'en entendais la lecture ! Tout mon être se révoltait contre cela. Je suppose que c'est tout à fait naturel. Mais, si seulement nous avions eu les vrais termes, au lieu de ce mot déplorable de "châtiment" ! Tout l'aspect effrayant aurait pu disparaître. "Mon fils ne méprise pas l'éducation du Seigneur pour Son enfant". Il y a quelque chose de plus doux en cela. L'Éternel fait l'éducation de celui qu'II aime. Il élève Son enfant.

                    Nous en arrivons donc directement à cette question de l'éducation des enfants. Nous remarquons que, dans ce cinquième chapitre de l'épître aux Hébreux, nous avons ces caractères de l'école mentionnés par des termes différents :

"Tout Fils qu'il est, il appris l'obéissance par les choses qu'il a souffertes." 
                     C'est un texte d'école.
"Vous qui devriez être depuis longtemps des maîtres.........."
                     C'est un autre texte d'école.
"Celui qui ne se nourrit que de lait ne saurait comprendre........."
                     C'est un texte d'école.
".........ceux qui ont le sens exercé par l'usage......."
                      C'est ce qui se fait à l'école. Nous nous trouvons ici en plein dans l'École des fils.

La différence pratique entre "enfants" et "fils"

                   Considérons maintenant de manière pratique la différence qui existe entre les mineurs, spirituellement parlant, qui sont appelés enfants dans le Nouveau Testament, et les fils. La différence consiste simplement dans la fait que les mineurs reçoivent du dehors tout ce dont ils ont besoin, et qu'ils vivent du travail auquel ils n'ont pris aucune part. Voilà la différence. Un enfant est celui qui vit du produit du travail des autres, sans jamais y avoir aucune part lui-même. Tout a été fait et préparé pour lui. Tout lui arrive comme venant de l'extérieur, sans que rien n'ait jamais été fait par l'enfant lui-même. Je pense que c'est la marque essentielle de l'enfant.

                     Mais un fils, dans le sens spirituel des Écritures, est celui en qui se forme la racine des choses, qui sort progressivement du domaine où tout a été fit pour lui et où il n'a aucune responsabilité, pour arriver à la place où il est exercé au sujet des choses, où il devient compétent en lui-même, et ne dépend plus de ce que les autres font et disent. Tout ne lui arrive plus du dehors. Il y a un sens dans lequel les choses se font en lui, et où il les fait dans sa propre expérience, par l'exercice de ses propres sens. Telle est spirituellement parlant la différence essentielle qui existe entre un enfant et un fils.

                    Nous avons ici, dans cet ordre des choses, un terme très utile : "les sens exercés".  En tant qu'enfants de Dieu nous sommes considérés comme ayant des sens spirituels. Et l'objet de l'action de Dieu à notre égard, dans notre éducation d'enfants qu'Il poursuit, c'est d'amener ces sens à un exercice, de sorte que par celui-ci, nous acquérions de l'expérience. Et quelle chose essentielle cette expérience, et quelle valeur elle a ! Ce sont ceux qui ont de l'expérience qui comptent. Et l'expérience vient de l'exercice des sens.

                     Mais il y a beaucoup d'enfants de Dieu qui ne passent jamais de l'enfance spirituelle à l'état de fils. Pourquoi cela ? Nous le voyons dans le fait que Dieu ne fait pas de nous des fils par un acte souverain et selon Sa propre volonté ! Nous avons une place en cela. La responsabilité comme nous le remarquons dans tous ces passages de l'Écriture, est laissée au croyants eux-mêmes. Il est dit très clairement, en termes très nets, que la responsabilité repose sur eux. La répétition si fréquente de ces paroles rappelant la faillite d'Israël dans le désert, montre qu'à cet égard la responsabilité repose sur les enfants de Dieu.

"Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez vos cœurs comme il arriva au jour de la révolte...."  (Hébreux 3:15)

                   Ces paroles ont généralement servies de texte à une prédication évangélique, adressée au non croyants. Mais dans le Nouveau Testament, elles ne sont jamais employées de cette manière. Cet emploi peut être légitime, mais il n'en a jamais été fait usage dans le Nouveau Testament. Ces paroles ont toujours été adressées à des chrétiens, à des croyants, comme un avertissement, et pour leur faire comprendre cette question de responsabilité, de quelque chose qui dépend de nous.
Il faut, pour devenir fils
une intention ferme et résolue

                     Cela signifie qu'il y a quelque chose de fondamental à l'état de fils en vue de l'adoption. C'est une intention ferme et résolue de marcher avec Dieu. Il doit y avoir en nous, le sens d'un but, ce facteur et ce trait d'un but, la volonté ferme de marcher avec Dieu. C'est à cela que le Seigneur nous appelle. Oui, nous pouvons dire que le Nouveau Testament est un appel pressent et continuel à cela, un appel à être caractérisé par un but spirituel, par une intention résolue d'avancer. C'est sur cette base-là que Dieu agit. Mais ce que nous venons de dire nous amène à autre chose. C'est cette intention ferme et décidée de notre cœur qui attire sur nous toutes les difficultés. Peut-être cela sera-t-il, si nous en reconnaissons toute la signification, une des choses les plus utiles qui puissent être dites. Les enfants de Dieu qui ne sont pas caractérisés par cet esprit de décision, et qui se contentent de rester des petits enfants toute leur vie, se montrant satisfaits de tout ce que tous soit fait pour eux, de ce que tout leur soit servi, sans qu'ils aient jamais aucun exercice par eux-mêmes, jouissent habituellement d'une vie assez calme et tranquille. Ils sont parfaitement satisfaits et contents de leur vie et ne désirent pas autre chose. Mais qu'un homme soit marqué par ce sens sérieux d'un but à atteindre, il ne se passera pas longtemps avant qu'il ne soit dans les difficultés ! Si nous voulons avancer, il nous faut sortir de la chambre des enfants pour entrer à l'école. Et la nature de cette école est très dure.
La discipline rend toute expérience intérieure vivante

                    Cela signifie simplement que Dieu va nous faire entrer, voire même nous précipiter, dans les situations les plus difficiles. Une situation n'est difficile que si nous ne pouvons pas y faire face. Si nous trouvons que la situation dépasse notre mesure, notre mesure de force, notre mesure de sagesse, notre mesure de connaissance, nous sommes alors en difficulté. Et c'est précisément  ce que le Seigneur fait à l'égard de ceux qui veulent marcher avec Lui. Il les place dans des situations difficiles afin qu'ils puissent exercer leurs sens spirituels, afin qu'ils acquièrent de l'expérience et qu'ils aient la racine des choses en eux-mêmes. C'est ainsi que toute notre ligne d'habitudes douces et agréables va s'effondrer tout d'un coup, et que nous allons nous trouver dans un domaine où nous nous sentons perdu, où nous ne pouvons plus suffire. Nous avions eu l'habitude de poser des questions et d'en recevoir les réponses : maintenant personne ne peut plus répondre à nos questions. Plus aucune réponse ne vient de l'extérieur. on pourra naturellement nous dire certaines choses qui nous aideront jusqu'à un certain point. Nous pourrons recevoir une certaine mesure d'aide de la part de ceux qui ont de l'expérience. Mais Dieu va nous maintenir devant le fait, que la situation doit devenir nôtre par l'expérience et en vérité. Peu importe ce que diront les autres, nous savons parfaitement que nous devons expérimenter la chose par nous-même, que personne ne peut nous tirer de nos difficultés. Nous revenons constamment à notre coutume enfantine, et allons à droite et à gauche pour d'autres essaient de résoudre nos problèmes. Mais il nous faut sortir de cette habitude, car elle est vouée à l'échec. En réalité, tout au fond de nous-même, nous savons bien que cela échouera. Nous n'arrivons pas à ce que nous cherchons. Nous savons désormais que ce dont nous avons besoin, c'est, non pas que l'on nous dise quelque chose, mais que quelque chose se fasse en nous. Nous avons nous-même, d'être amené à une position, et non pas à une solution mentale. Et si nous continuons à vouloir trouver des solutions intellectuelles  à nos problèmes spirituels, c'est que nous sommes encore dans la chambre des enfants. Si nous voulons réellement arriver au but tout entier et voulu par Dieu, nous avons à connaître le Seigneur par nous-même, d'une manière intérieure. Il est possible que, pour cela, le Seigneur est à suspendre toute aide extérieure, et qu'Il doive empêcher tous les autres de venir à notre secours, pour nous amener à nous rejeter entièrement sur Lui-même, afin de Le trouver de Le connaître, et d'être profondément exercé dans notre propre esprit. Cet exercice élargit nos capacités. Une capacité élargie signifie une mesure plus grande du Seigneur. Voilà l'école des fils en vue de leur adoption.

                    La spiritualité qui est la nature des fils n'est point, nous le voyons, une chose mentale. Cela veut dire qu'elle ne consiste pas en ce que tous nos problèmes mentaux soient résolus pour nous par une réponse qui nous viendrait de l'extérieur. Nous ne pouvons jamais atteindre la spiritualité par la philosophie, la logique ou les sciences académiques. Nous pouvons parcourir tout le monde et trouver la réponse à beaucoup de questions, mais cela ne signifiera pas que  nous soyons arrivés à un élargissement spirituel. Non, cela ne reste, somme toute, qu'un domaine très restreint. Nous sommes passés par là, la plupart d'entre nous. Nous savons fort bien que cela ne nous amena nulle part. Quelles expériences nous avons faites !..et combien nous avons été déçus !

                     Dans la propre expérience que je fis dans ce domaine-là, alors qu'il s'agissait d'obtenir réponse à des problèmes spirituels, ou d'essayer d'rn obtenir, sur le plan intellectuel, et avec un désir très intense de trouver la satisfaction de la raison en même temps que celle du cœur sur ce plan là, j'atteignis le même point que Robert Browning - un homme beaucoup plus grand que moi - et qui semblait être le point culminant de toutes ces recherches sur ce plan, à savoir qu'il était aussi difficile de ne pas croire en Dieu que de croire en Lui. Eh bien ! Jusqu'où cela nous mène-t-il ? C'est la limite de toute recherche  philosophique! Vous pouvez avoir décidé de ne pas croire en Dieu : ce n'est pas l'homme qui a fait cela, d'où est-venu ? Et vous voilà rejeté dans vos vieilles questions.

                     Le Seigneur Jésus a dit  "Si quelqu'un veut faire la volonté de Dieu, il connaîtra ma doctrine". (Jean 7:17). C'est la plus simple manière dont les Evangiles expriment sous forme de germe, cette grande vérité de l'état de fils, à savoir que c'est par l'expérience que nous connaissons, non par la recherche intellectuelle ni par les renseignements venus de l'extérieur. Nous n'arrivons à rien par le raisonnement, car ce que la logique peut construire, la logique peut aussi le renverser. Non, Dieu agit à notre égard comme... avec qui ? Avec des étudiants au sens académique ? Non ! Comme avec des fils. Et où situons-nous notre qualité de fils ? Dieu est le Père de nos esprits. Ce sont nos esprits qui sont le siège de notre qualité de fils. Et toute l'action de Dieu se fait en nous par notre esprit. C'est donc une question de croissance spirituelle, d'élargissement spirituel : c'est la croissance dans l'état de fils, en vue de l'adoption. Oh ! Oui, tout est expérience. 
                   
Un dernier mot d'exhortation

                    Nous nous demandons, à présent si nous avons bien saisi ce qui a été dit, et si cela va nous aider : ce fait que, dès que nous sommes résolus à marcher avec Dieu, nous entrons dans un chemin où nous allons rencontrer des difficultés sans nombre, et où tout ce qui nous avait paru merveilleux devra s'évanouir, où tout ce qui avait été notre satisfaction devra probablement cessé de l'être pour un temps, où nous aurons à entrer dans un royaume dans lequel nous aurons à découvrir Dieu d'une manière toute nouvelle, comme si nous ne l'avions jamais connu, et où nous ne pourrons plus recevoir de l'aide de l'extérieur. Je veux dire d'aide définitive. Nous pourrons recevoir un appui, mais le Seigneur ne permettra plus à ces choses toutes faites de venir nous mettre dans la position où Il nous conduit. Nous devrons y arriver par nous-même. Nous pourrons être aidé quant à la manière d'y parvenir, et quant à comprendre quel est le but de Dieu pour nous, et le chemin par lequel d'autres enfants de Dieu y sont arrivés. Mais personne ne pourra désormais le faire pour nous de l'extérieur, car nous savons que Dieu nous a fermé à tout secours de l'extérieur pour que cette expérience se fasse en nous. C'est une situation qui soit uniquement entre nous et le Seigneur, dans une histoire spirituelle. Nous pourrons nous trouver au milieu des chrétiens les plus avancés, qui ont passé par ce même chemin et qui le connaissent, et nous sentir malgré tout, comme si nous étions tout seul. Nous savons ne pas connaître tout ce qu'ils ont appris, mais ne désespérons pas. Si nous sommes marqué par cet esprit de décision devant Dieu, c'est la preuve que nous sommes à Son école. C'est un bon signe si nous commençons à passer par un exercice spirituel réellement profond. Nous avons tous rencontré de ces enfants de Dieu, qui ont vécu toute leur vie sur cette base d'enfance spirituelle, et qui ne sont jamais capables de nous aider dans nos moments de crise les plus grands. Tout a été façonné de façon si rigide et si arrêtée chez eux, qu'ils n'ont pas même le désir de chercher quelque chose de plus profond. Ils considèrent tout ce qui est plus profond comme superflu, et ils sont pleinement satisfaits, en ayant une réponse toute prête à tout. Et pourtant, ils sont incapable de nous toucher, en ce qui concerne le besoin de notre cœur. Nous avons tous passé par ce chemin et connu ces situations.

                     Il y eut une heure dans ma propre expérience, où je me trouvai à ce point, après avoir cherché durant des années cette réponse à un sentiment profond de mon besoin, et où, ne le trouvant pas, je me mis à chercher quelqu'un autour de moi qui pût m'aider. Je partis à quelques centaines de kilomètres, pour trouver un homme éminent comme maître en religion, docteur dans l'étude de la Bible, et d'une grande renommée dans la chrétienté. J'allai le voir pour recevoir une aide spirituelle. J'étais dans un besoin désespéré. Il s'agissait de ma situation spirituelle. Lorsque je lui eus exposé mes problèmes, et que je lui eus fait part de mon besoin d'arriver à une connaissance nouvelle du Seigneur, il me dit : "Oh, Sparks, tout cela est dû à un peu de surmenage. Vous feriez mieux d'aller jouer au golf !" Il ne pouvait pas comprendre. Il ne pouvait pas entrer dans ma situation. Je sais maintenant pourquoi il ne put m'apporter aucun secours, et pourquoi je reçus aucune aide de personne durant cette terrible période. J'ai compris que Dieu m'enfermait en Lui-même. Il fallait que j'arrive à un point où je serais réellement une aide pour d'autres dans leurs heures de détresse, ou du moins capable de leur indiquer le chemin ayant moi-même passer par ce même chemin en leur expliquant l'œuvre de Dieu dans leur vie, parce que j'avais fait cette même expérience de Son action en moi. Afin que nous soyons de quelque secours à tous ceux qui doivent devenir des fils, afin que nous ayons un ministère pour les fils de Dieu, un ministère qui, bien que de manière si imparfaite et si inadéquate, touche à ce grand but de l'adoption, -  afin que nous ayons la plus petite par dans ce ministère, - il a fallu que Dieu nous enfermât en Lui-même afin que personne ne puisse venir nous aider. 

                    Ne prenons pas cela dans le mauvais sens. Ne pensons pas que cette éducation nous prive de toute communion fraternelle et de toute aide qui puisse nous être apportée. Ce serait une fausse compréhension de ce que je dis, et cela pourrait rendre les choses encore plus difficiles pour nous, en nous mettant dans une position entièrement fausse. Mais je dis que nous devons trouver tout au fond de nous-même, - bien que nous puissions recevoir un certain secours par certains ministères, par la communion, par les avis et les conseils, par les explications qui nous seront données, - que l'expérience réelle doit naître en nous et y être développée en nous-même. Il faut que nous ayons en nous la racine de la chose, et personne ne peut la planter si ce n'est le Seigneur Lui-même, par la manière dont Il agit en nous. C'est ainsi que nous serons plongé dans l'obscurité due à la perte de notre communion avec Dieu, des ténèbres dues à la perte de notre assurance du salut. Mais nous ne serons plongé dans l'obscurité quant à notre expérience, afin que nous fassions de nouvelles découvertes et que le Seigneur puisse nous donner Sa lumière par l'exercice. Dieu agit à notre égard, non pas comme ave des briques, mais comme avec des pierres vivantes, des fils. C'est un honneur et une grande chose et cela devrait nous réconforter. Si nous avions des garçons, ils se sentiraient puissamment encouragés, si nous leur mettions notre main sur leur épaule en leur disant : "Eh bien mon garçon...." et que nous commencions à leur parler comme à des personnes raisonnables, en cessant de les traiter comme des petits enfants. Mon fils, j'aimerai que tu fasses cela pour moi ; j'aimerai que tu prennes cette responsabilité et que tu t'occupes de mes affaires pendant mon absence. C'est alors que l'élève dans l'esprit du garçon d'être ce que le père désire.

                    Oui, dans un certain sens c'est ce que Dieu fait. Il nous dit - Je ne désire pas que vous restiez toujours des petits enfants. J'aimerai vous confier une responsabilité, J'ai pour vous de grandes choses à faire. Acceptez-les donc ! Il peut alors nous placer dans une situation très difficile, mais le sentiment même d'être appelé à prendre une responsabilité nous poussera à chercher le moyen de répondre à cette situation. Un homme lancé à la mer pour apprendre à nager, y arrivera beaucoup mieux que celui qui connaîtrait les règles de la natation. C'est l'action d'amour du Seigneur pour nous. Le Seigneur fait l'éducation de celui qu'Il aime.

                   Je me demande combien il y en a d'entre nous qui seraient satisfaits si nos parents avaient toujours fait toute chose pour nous, s'ils nous avaient toujours préservés de toute peine, de tout ennui, de tout effort, de toute nécessité d'agir, ou de trouver de faire les choses par nous-mêmes. Je suis tout à fait certain qu'aucun d'entre nous nous penserions pas que nos parents, dans ce cas, auraient agi par amour. Je pense que nous arriverions à un point où nous devrions dire, - je ne puis pas dire de bien de mes parents. Ils m'ont lancé dans de très, très grandes difficultés, par l'idée fausse qu'ils avaient de l'amour. Me voici : tout le monde sait que je ne sers à rien, et je le sais moi-même ! Mais le Seigneur fait l'éducation de celui qu'Il aime.

                    Regardons en avant, pour voir tout ce qui est devant nous. Oui, il y a un trône en vue. Il y a un gouvernement en vue. Je ne sais pas comment s'en tire les hommes quant aux gouvernements de ce monde. Il me semble qu'ils peuvent très bien aisément passer d'un département dans un autre, dans les affaires de l'Etat. Je ne sais comment cela se fait, mais je ne crois pas que ce soit à cause de leur propre expérience. C'est plutôt, je pense, une question de routine, de forme. Il se peut qu'ils y entrent comme en quelque chose qui soit déjà supérieurement organisé et arrangé. Je ne veux pas généraliser et dire que tous les hommes d'Etat n'ont pas une vocation acquise par l'expérience, mais je parle de façon générale. Or, le Seigneur n'a pas d'emplois officiels dans la grande organisation de Son Royaume. Il doit y avoir ceux en lesquels ont été forgées les qualités requises. C'est à cela qu'est appelée l'Eglise, le Corps de Christ, et cela doit être forgé en nous. Ce n'est point un jeu d'enfant, non, cela demande que les enfants soient arrivé à la maturité. S'il n'en était pas ainsi, je ne comprendrais pas l'enseignement du Nouveau Testament, au sujet de notre marche vers la pleine croissance, et que je ne comprendrais pas non plus l'action du Seigneur envers Son Eglise. Si tout ce qui importe, c'est que nous soyons né de nouveau, que nous ayons le pardon de nos péchés et que nous allions au ciel, pourquoi aurions-nous tout cet enseignement dans la Bible et dans notre expérience ? Ce n'est certainement pas en vue de quelque chose sur cette terre. Il peut y avoir des valeurs ici-bas, mais elles ne sont pas proportionnées à ce que nous avons à traverser. C'est précisément où nous arrivons à la maturité, et où le Seigneur peut commencer à se servir un peu de nous, qu'Il nous enlève. Nous ne pouvons pas passer à d'autres ce que nous avons appris. Il peut en résulter ici-bas quelque fruit, quelque valeur, mais ce n'est pas proportionné à toute cette éducation. Non, elle est en vue d'un autre dessein. Un Service plus haut, oui, c'est cela.

                    Que le Seigneur nous fasse donc la grâce d'endurer le châtiment comme des fils, afin qu'Il ait cette compagnie des Siens, à laquelle Il pourra confier la grande responsabilité qui est Sa volonté pour eux.

à suivre..........