mercredi 13 décembre 2017

(6) LA MAISON SPIRITUELLE DE DIEU Chapitre sixième par T. Austin-Sparks

L'école des fils en vue de l'adoption


14  car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu.
17  Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers: héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d’être glorifiés avec lui.
19  Aussi la création attend-elle avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu.
21  qu’elle aussi sera affranchie de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté de la gloire des enfants de Dieu.
23  Et ce n’est pas elle seulement; mais nous aussi, qui avons les prémices de l’Esprit, nous aussi nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l’adoption, la rédemption de notre corps.
29  Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils, afin que son Fils fût le premier-né entre plusieurs frères.
(Romains 8)

5  afin qu’il rachetât ceux qui étaient sous la loi, afin que nous reçussions l’adoption.
6  Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans nos cœurs l’Esprit de son Fils, lequel crie: Abba! Père!
7  Ainsi tu n’es plus esclave, mais fils; et si tu es fils, tu es aussi héritier par la grâce de Dieu.  (Galates 4:5-7)

5  nous ayant prédestinés dans son amour à être ses enfants d’adoption par Jésus-Christ, selon le bon plaisir de sa volonté,
6  à la louange de la gloire de sa grâce qu’il nous a accordée en son bien-aimé. (Éphésiens 1:5-6)

1  Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, 1-2 Dieu,
2  dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils, qu’il a établi héritier de toutes choses, par lequel il a aussi créé le monde,.....

6  mais Christ l’est comme Fils sur sa maison; et sa maison, c’est nous, pourvu que nous retenions jusqu’à la fin la ferme confiance et l’espérance dont nous nous glorifions.........

14  Car nous sommes devenus participants de Christ, pourvu que nous retenions fermement jusqu’à la fin l’assurance que nous avions au commencement,
15  pendant qu’il est dit: Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, N’endurcissez pas vos cœurs, comme lors de la révolte................
8  Il a appris, bien qu’il fût Fils, l’obéissance par les choses qu’il a souffertes,
9  et qui, après avoir été élevé à la perfection, est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l’auteur d’un salut éternel,
10  Dieu l’ayant déclaré souverain sacrificateur selon l’ordre de Melchisédek.
11  Nous avons beaucoup à dire là-dessus, et des choses difficiles à expliquer, parce que vous êtes devenus lents à comprendre.
12  Vous, en effet, qui depuis longtemps devriez être des maîtres, vous avez encore besoin qu’on vous enseigne les premiers rudiments des oracles de Dieu, vous en êtes venus à avoir besoin de lait et non d’une nourriture solide.
13  Or, quiconque en est au lait n’a pas l’expérience de la parole de justice; car il est un enfant.
14  Mais la nourriture solide est pour les hommes faits, pour ceux dont le jugement est exercé par l’usage à discerner ce qui est bien et ce qui est mal........
5  Et vous avez oublié l’exhortation qui vous est adressée comme à des fils: Mon fils, ne méprise pas le châtiment du Seigneur, Et ne perds pas courage lorsqu’il te reprend;
6  Car le Seigneur châtie celui qu’il aime, Et il frappe de la verge tous ceux qu’il reconnaît pour ses fils.
7  Supportez le châtiment: c’est comme des fils que Dieu vous traite; car quel est le fils qu’un père ne châtie pas?.................
9  D’ailleurs, puisque nos pères selon la chair nous ont châtiés, et que nous les avons respectés, ne devons-nous pas à bien plus forte raison nous soumettre au Père des esprits, pour avoir la vie?
10  Nos pères nous châtiaient pour peu de jours, comme ils le trouvaient bon; mais Dieu nous châtie pour notre bien, afin que nous participions à sa sainteté.
11  Il est vrai que tout châtiment semble d’abord un sujet de tristesse, et non de joie; mais il produit plus tard pour ceux qui ont été ainsi exercés un fruit paisible de justice.  (Hébreux 1:1-2, 3:6, 14-15,  5:8-14,  12:5-7,  9-11)
    
                    L'étude que nous faisons de la maison spirituelle de Dieu nous amène aussi à considérer la question de l'école des fils, en vue de leur adoption. J'hésite de m'engager sur le terrain des différences techniques dans l'emploi des termes, parce que on l'a fait si souvent. Mais vous me permettrez à cet égard une brève explication qui pourra être nécessaire pour quelques-uns d'entre nous.

La conception divine de l'adoption

                    Lorsque nous approchons les choses de Dieu, nous comprenons que nous avons à modifier quelques-unes de nos idées humaines. Et parmi celles-ci, il y a cette question de l'adoption. La conception que Dieu a de  l'adoption est entièrement différente de la nôtre. Notre idée c'est que, par l'adoption, quelqu'un est introduit de l'extérieur dans la famille. Telle n'est pas la pensée de Dieu au sujet de l'adoption. Le mot adoption signifie littéralement "l'établissement" des fils. Et nous aurons remarqué, si nous les avons lues avec attention, que l'adoption se trouve à la fin des choses dans les passages des Écritures que nous venons de citer. L'adoption est quelque chose à atteindre. Nous qui avons reçu l'Esprit, nous attendons en soupirant notre adoption. Nous avons été prédestinés à l'adoption des fils (filles). C'est quelque chose que nous attendons selon la Parole de Dieu. Il n'est donc pas simplement question d'être introduits dans la famille, mais c'est le résultat de quelque chose qui se passe en nous, depuis que nous sommes entrés dans la famille. C'est le résultat de l'action de Dieu en nous qui appartenons à Sa famille. Et nous savons que des termes différents sont employés à cet égard dans la Parole de Dieu.

                   La version Darby a une valeur particulière à ce sujet. La distinction y est clairement marquée. En tant qu'enfants de Dieu nous le sommes sur la base de notre naissance, tandis que nous sommes que potentiellement des fils sur la base de cette naissance. Nous serons actuellement des fils, selon la pensée divine exprimée par ce mot "adoption", après avoir été un certain temps dans la famille, et lorsque Dieu aura agi en nous. L'état de fils, dans le sens divin, est un état qui doit être développé en nous. Être un enfant, c'est être un membre de la famille. Le terme enfant est une appellation distincte, mais l'état de fils est quelque chose que l'on reçoit, qui est donné et accordé. C'est quelque chose de plus que la naissance.

La révélation des Écritures sur ce sujet

                   Ce terme, comme nous l'avons remarqué est employé de différentes manières dans les Écritures. Dans les épitres aux Romans et aux Galates, par exemple, nous trouvons quelque lumière sur l'état de fils. Nus voyons qu'il a son commencement dans une relation fondamentale avec Dieu, par la réception du Saint-Esprit. Nous avons reçu le Saint-Esprit et nous sommes appelés fils parce que nous avons reçu le Saint-Esprit. Mais ces deux épitres adressés aux Romains et aux Galates, avaient pour objet de prévenir les croyants du danger qu'ils couraient, eux nés de nouveau, d'être arrêtés en un certain point de leur vie spirituelle, et de ne pas continuer vers la perfection. Le péril consistait pour eux, d'être détournés du vrai chemin par l'œuvre des judaïsants, qui s'étaient introduits parmi eux et cherchaient à entraver leur progrès spirituel, en leur imposant de nouveau la loi et le système juifs.

                    Nous pouvons aussitôt relever le fait, ici, que l'ennemi s'oppose toujours cruellement à cette question de l'accroissement spirituel en vue de l'adoption. Ce qui est le plus dangereux pour l'ennemi est l'adoption des fils. Ce sera la fin pour lui. Il sait très bien ce que signifient pour lui les enfants de Dieu, lorsqu'ils marchent avec leur Seigneur vers leur adoption. Ces judaïsants étaient les instruments du diable pour arrêter la marche de ces croyants vers ce but glorieux.

                     Le Saint-Esprit, par le moyen de l'apôtre, dans ces deux lettres, met donc en lumière l'état de fils. Il donne connaissance de la qualité de l'état de fils dans sa signification la plus complète. Il nous dit que, comme nous avons reçu le Saint-Esprit, nous sommes sur la base de fils, mais que l'état de fils n'est pas encore réalisé pour nous dans toute sa signification et toute sa valeur. C'est un état auquel nous devons tendre, dans lequel nous devons avancer : car  la création toute entière attend ; elle soupire en attendant la consommation littérale de ce qui est potentiellement en nous, puisque nous avons reçu le Saint-Esprit. C'est-à-dire qu'elle attend "la manifestation des fils de Dieu". Lorsque ce jour viendra, la création sera libérée de son esclavage de corruption. Mais les puissances du mal luttent contre cette délivrance. Elles agissaient alors par le moyen des judaïsants, comme par beaucoup d'autres actions et d'autres personnes pour empêcher cette glorieuse délivrance de la création à la manifestation des fils de Dieu.

                    Nous avons donc dans ces deux épitres, une lumière au sujet de l'état de fils. Le fondement de l'état de fils est établi. Mais il ne nous est rien dit qui justifierait la déclaration définitive, que nous ayons atteint tout ce que signifie la qualité de fils. Dans ce passage même : "Tous ceux qui sont conduits par l'Esprit sont fils de Dieu", il n'est pas dit que tout chrétien soit un fils de Dieu ; car tout chrétien est-il conduit par l'Esprit de Dieu ? C'est une position spirituelle qui, dans la pensée de Dieu, est liée à l'état de fils.

                    Il est évident que, par notre naissance comme enfant de Dieu, dans laquelle est implicite l'état de fils avec l'adoption en perspective, nous avons l'héritage en vue, car chacun de ceux qui sont nés dans la famille de Dieu est potentiellement un héritier. Si nous sommes enfants, nous sommes héritiers. Mais nous savons bien que nous pouvons être mineurs tout en étant héritiers. Cette pensée ressort bien dans l'épitre aux Galates. Tandis que nous sommes nés héritiers, si nous sommes encore mineurs, nous ne pouvons pas recevoir l'héritage avant d'avoir atteint notre majorité. C'est cela l'adoption, atteindre notre maturité : c'est arriver à la maturité à l'état d'homme fait.

L'état parfait de fils est une question corporative
qui rencontre une grande opposition

                    Nous sommes ainsi amenés en face de cette question de l'adoption, à laquelle nous arrivons par l'état de fils, développé en nous à l'Ecole de Dieu. Je pense devoir dire ici que, bien qu'elle soit une chose individuelle et personnelle et doive l'être dans son application, cette question de l'adoption est une avec celle de l'élection, et, que c'est l'Eglise qui es vue ici, et non pas le chrétien individuel. C'est l'Eglise qui est le corps élu, et c'est l'Eglise qui est le "fils" élu dans le sens que nous donnons maintenant à l'état de fils. C'est l'Eglise qui est prédestinée à l'adoption de fils, et non pas des individus comme tels, bien qu'il y ait en cela une application personnelle aussi : et ce sera à la manifestation des fils, dans le sens corporatif, l'Eglise, que Dieu aura atteint pleinement Son but. Nous disons cela, car nous sentons que cette question de l'état de fils implique de manière très réelle la vérité du Corps de Christ. Elle dépend en réalité de cette vérité. Peut-être ne saisissons-nous pas ce que je dis et crois. Je veux dire que l'état de fils demande le Corps de Christ. C'est dans nos relations en Christ, comme héritiers, que nous nous développons, que nous arrivons à la plénitude, au but voulu par Dieu. Nous ne pouvons pas, vous et moi, hériter à titre personnel, individuel. Nous ne pouvons hériter que par notre relation corporative.

                    Je pense que cette vérité va plus loin que ce que  nous avons l'intention de montrer maintenant. Mais reconnaissons cependant que l'ennemi a quelque chose de très important en vue, lorsqu'il veut empêcher le peuple de Dieu arriver à la lumière, en ce qui concerne le Corps de Christ. La raison de cette opposition de sa part doit être attribuée, nous le voyons, au fait que nous sommes prédestinés à l'adoption de fils par Jésus-Christ, en Lui-même, et à toute l'importance de ce fait pour l'ennemi. Car pour l'ennemi cela signifie la fin de tout. Il perdra sa place, il perdra son royaume, il perdra son titre, il perdra tout, lorsque ce "Fils corporatif" sera manifesté dans la gloire, lorsque cette,  œuvre sera accomplie dans l'Eglise et qu'elle sera sur le trône. Il s'agit donc pour lui, d'empêcher les croyants d'avoir la lumière quant au Corps de Christ. Et c'est la raison pour laquelle, après que l'apôtre eût été amené à faire la déclaration de cette vérité, "prédestinés à devenir ses fils d'adoption", il tombe, pour ainsi dire, à genoux et prie :

Le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de gloire, vous donne un esprit de sagesse et de révélation, dans sa connaissance, et qu’il illumine les yeux de votre cœur, pour que vous sachiez quelle est l’espérance qui s’attache à son appel, quelle est la richesse de la gloire de son héritage qu’il réserve aux saints .... (Éphésiens 1:17-18)

                    C'est une prière fervente contre cette œuvre de l'adversaire, qui aveugle, voile et arrête la lumière quant à la nature de l'Église, quant à sa vocation, sa destinée. Vous serez d'accord avec moi pour reconnaître qu'il y a comparativement peu de chrétiens, si nous pensons à tous les chrétiens qu'il y a dans le monde entier, - oui, il y en a comparativement peu qui aient la lumière, la révélation du Corps de Christ. Et c'est là un des résultats les plus désastreux de l'œuvre de Satan, cet aveuglement des saints. Oh ! non ce n'est point une vérité qui soit laissée à notre choix. C'est une vérité qui est liée au dessein même de Dieu, en même temps qu'à la ruine de l'œuvre satanique.

                    Oui, ce huitième chapitre de l'épître aux Romains est un chapitre formidable à bien des égards. Mais ce grand résumé est immense. La création assujettie à la vanité, attend en soupirant et comme en travail la manifestation des fils de Dieu, qui doit la délivrer de l'esclavage de la corruption : puis en vue de cela, il nous est montré l'instrument élu, -"ceux qu'il a connus d'avance, il les a aussi prédestinés à être conformes à l'image de son Fils". C'est l'Église qui est introduite ici, et c'est une chose d'une importance immense. Il est nécessaire de voir cela avant de pouvoir apprécier cette éducation en vue de l'adoption.

                     Nous sommes dans une école en vue d'une destinée immense. Nous sommes dans une école dont le but est quelque chose d'une signification et d'une importance si grande, que nous pouvons à peine l'imaginer. C'est pourquoi nous ne devons pas regarder légèrement la discipline à laquelle le Seigneur soumet  Ses enfants. Oui, là encore nos idées humaines ne doivent pas pénétrer dans le royaume divin, lorsque nous employons ce mot de "châtiment". Quelle pauvre traduction ! Elle rend bien mal la pensée originale. C'est simplement "éducation de l'enfant". Je pense que, dans mon enfance, ce chapitre des Hébreux était pour moi une bête noire dans ma Bible, lorsque j'en entendais la lecture ! Tout mon être se révoltait contre cela. Je suppose que c'est tout à fait naturel. Mais, si seulement nous avions eu les vrais termes, au lieu de ce mot déplorable de "châtiment" ! Tout l'aspect effrayant aurait pu disparaître. "Mon fils ne méprise pas l'éducation du Seigneur pour Son enfant". Il y a quelque chose de plus doux en cela. L'Éternel fait l'éducation de celui qu'II aime. Il élève Son enfant.

                    Nous en arrivons donc directement à cette question de l'éducation des enfants. Nous remarquons que, dans ce cinquième chapitre de l'épître aux Hébreux, nous avons ces caractères de l'école mentionnés par des termes différents :

"Tout Fils qu'il est, il appris l'obéissance par les choses qu'il a souffertes." 
                     C'est un texte d'école.
"Vous qui devriez être depuis longtemps des maîtres.........."
                     C'est un autre texte d'école.
"Celui qui ne se nourrit que de lait ne saurait comprendre........."
                     C'est un texte d'école.
".........ceux qui ont le sens exercé par l'usage......."
                      C'est ce qui se fait à l'école. Nous nous trouvons ici en plein dans l'École des fils.

La différence pratique entre "enfants" et "fils"

                   Considérons maintenant de manière pratique la différence qui existe entre les mineurs, spirituellement parlant, qui sont appelés enfants dans le Nouveau Testament, et les fils. La différence consiste simplement dans la fait que les mineurs reçoivent du dehors tout ce dont ils ont besoin, et qu'ils vivent du travail auquel ils n'ont pris aucune part. Voilà la différence. Un enfant est celui qui vit du produit du travail des autres, sans jamais y avoir aucune part lui-même. Tout a été fait et préparé pour lui. Tout lui arrive comme venant de l'extérieur, sans que rien n'ait jamais été fait par l'enfant lui-même. Je pense que c'est la marque essentielle de l'enfant.

                     Mais un fils, dans le sens spirituel des Écritures, est celui en qui se forme la racine des choses, qui sort progressivement du domaine où tout a été fit pour lui et où il n'a aucune responsabilité, pour arriver à la place où il est exercé au sujet des choses, où il devient compétent en lui-même, et ne dépend plus de ce que les autres font et disent. Tout ne lui arrive plus du dehors. Il y a un sens dans lequel les choses se font en lui, et où il les fait dans sa propre expérience, par l'exercice de ses propres sens. Telle est spirituellement parlant la différence essentielle qui existe entre un enfant et un fils.

                    Nous avons ici, dans cet ordre des choses, un terme très utile : "les sens exercés".  En tant qu'enfants de Dieu nous sommes considérés comme ayant des sens spirituels. Et l'objet de l'action de Dieu à notre égard, dans notre éducation d'enfants qu'Il poursuit, c'est d'amener ces sens à un exercice, de sorte que par celui-ci, nous acquérions de l'expérience. Et quelle chose essentielle cette expérience, et quelle valeur elle a ! Ce sont ceux qui ont de l'expérience qui comptent. Et l'expérience vient de l'exercice des sens.

                     Mais il y a beaucoup d'enfants de Dieu qui ne passent jamais de l'enfance spirituelle à l'état de fils. Pourquoi cela ? Nous le voyons dans le fait que Dieu ne fait pas de nous des fils par un acte souverain et selon Sa propre volonté ! Nous avons une place en cela. La responsabilité comme nous le remarquons dans tous ces passages de l'Écriture, est laissée au croyants eux-mêmes. Il est dit très clairement, en termes très nets, que la responsabilité repose sur eux. La répétition si fréquente de ces paroles rappelant la faillite d'Israël dans le désert, montre qu'à cet égard la responsabilité repose sur les enfants de Dieu.

"Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez vos cœurs comme il arriva au jour de la révolte...."  (Hébreux 3:15)

                   Ces paroles ont généralement servies de texte à une prédication évangélique, adressée au non croyants. Mais dans le Nouveau Testament, elles ne sont jamais employées de cette manière. Cet emploi peut être légitime, mais il n'en a jamais été fait usage dans le Nouveau Testament. Ces paroles ont toujours été adressées à des chrétiens, à des croyants, comme un avertissement, et pour leur faire comprendre cette question de responsabilité, de quelque chose qui dépend de nous.
Il faut, pour devenir fils
une intention ferme et résolue

                     Cela signifie qu'il y a quelque chose de fondamental à l'état de fils en vue de l'adoption. C'est une intention ferme et résolue de marcher avec Dieu. Il doit y avoir en nous, le sens d'un but, ce facteur et ce trait d'un but, la volonté ferme de marcher avec Dieu. C'est à cela que le Seigneur nous appelle. Oui, nous pouvons dire que le Nouveau Testament est un appel pressent et continuel à cela, un appel à être caractérisé par un but spirituel, par une intention résolue d'avancer. C'est sur cette base-là que Dieu agit. Mais ce que nous venons de dire nous amène à autre chose. C'est cette intention ferme et décidée de notre cœur qui attire sur nous toutes les difficultés. Peut-être cela sera-t-il, si nous en reconnaissons toute la signification, une des choses les plus utiles qui puissent être dites. Les enfants de Dieu qui ne sont pas caractérisés par cet esprit de décision, et qui se contentent de rester des petits enfants toute leur vie, se montrant satisfaits de tout ce que tous soit fait pour eux, de ce que tout leur soit servi, sans qu'ils aient jamais aucun exercice par eux-mêmes, jouissent habituellement d'une vie assez calme et tranquille. Ils sont parfaitement satisfaits et contents de leur vie et ne désirent pas autre chose. Mais qu'un homme soit marqué par ce sens sérieux d'un but à atteindre, il ne se passera pas longtemps avant qu'il ne soit dans les difficultés ! Si nous voulons avancer, il nous faut sortir de la chambre des enfants pour entrer à l'école. Et la nature de cette école est très dure.
La discipline rend toute expérience intérieure vivante

                    Cela signifie simplement que Dieu va nous faire entrer, voire même nous précipiter, dans les situations les plus difficiles. Une situation n'est difficile que si nous ne pouvons pas y faire face. Si nous trouvons que la situation dépasse notre mesure, notre mesure de force, notre mesure de sagesse, notre mesure de connaissance, nous sommes alors en difficulté. Et c'est précisément  ce que le Seigneur fait à l'égard de ceux qui veulent marcher avec Lui. Il les place dans des situations difficiles afin qu'ils puissent exercer leurs sens spirituels, afin qu'ils acquièrent de l'expérience et qu'ils aient la racine des choses en eux-mêmes. C'est ainsi que toute notre ligne d'habitudes douces et agréables va s'effondrer tout d'un coup, et que nous allons nous trouver dans un domaine où nous nous sentons perdu, où nous ne pouvons plus suffire. Nous avions eu l'habitude de poser des questions et d'en recevoir les réponses : maintenant personne ne peut plus répondre à nos questions. Plus aucune réponse ne vient de l'extérieur. on pourra naturellement nous dire certaines choses qui nous aideront jusqu'à un certain point. Nous pourrons recevoir une certaine mesure d'aide de la part de ceux qui ont de l'expérience. Mais Dieu va nous maintenir devant le fait, que la situation doit devenir nôtre par l'expérience et en vérité. Peu importe ce que diront les autres, nous savons parfaitement que nous devons expérimenter la chose par nous-même, que personne ne peut nous tirer de nos difficultés. Nous revenons constamment à notre coutume enfantine, et allons à droite et à gauche pour d'autres essaient de résoudre nos problèmes. Mais il nous faut sortir de cette habitude, car elle est vouée à l'échec. En réalité, tout au fond de nous-même, nous savons bien que cela échouera. Nous n'arrivons pas à ce que nous cherchons. Nous savons désormais que ce dont nous avons besoin, c'est, non pas que l'on nous dise quelque chose, mais que quelque chose se fasse en nous. Nous avons nous-même, d'être amené à une position, et non pas à une solution mentale. Et si nous continuons à vouloir trouver des solutions intellectuelles  à nos problèmes spirituels, c'est que nous sommes encore dans la chambre des enfants. Si nous voulons réellement arriver au but tout entier et voulu par Dieu, nous avons à connaître le Seigneur par nous-même, d'une manière intérieure. Il est possible que, pour cela, le Seigneur est à suspendre toute aide extérieure, et qu'Il doive empêcher tous les autres de venir à notre secours, pour nous amener à nous rejeter entièrement sur Lui-même, afin de Le trouver de Le connaître, et d'être profondément exercé dans notre propre esprit. Cet exercice élargit nos capacités. Une capacité élargie signifie une mesure plus grande du Seigneur. Voilà l'école des fils en vue de leur adoption.

                    La spiritualité qui est la nature des fils n'est point, nous le voyons, une chose mentale. Cela veut dire qu'elle ne consiste pas en ce que tous nos problèmes mentaux soient résolus pour nous par une réponse qui nous viendrait de l'extérieur. Nous ne pouvons jamais atteindre la spiritualité par la philosophie, la logique ou les sciences académiques. Nous pouvons parcourir tout le monde et trouver la réponse à beaucoup de questions, mais cela ne signifiera pas que  nous soyons arrivés à un élargissement spirituel. Non, cela ne reste, somme toute, qu'un domaine très restreint. Nous sommes passés par là, la plupart d'entre nous. Nous savons fort bien que cela ne nous amena nulle part. Quelles expériences nous avons faites !..et combien nous avons été déçus !

                     Dans la propre expérience que je fis dans ce domaine-là, alors qu'il s'agissait d'obtenir réponse à des problèmes spirituels, ou d'essayer d'rn obtenir, sur le plan intellectuel, et avec un désir très intense de trouver la satisfaction de la raison en même temps que celle du cœur sur ce plan là, j'atteignis le même point que Robert Browning - un homme beaucoup plus grand que moi - et qui semblait être le point culminant de toutes ces recherches sur ce plan, à savoir qu'il était aussi difficile de ne pas croire en Dieu que de croire en Lui. Eh bien ! Jusqu'où cela nous mène-t-il ? C'est la limite de toute recherche  philosophique! Vous pouvez avoir décidé de ne pas croire en Dieu : ce n'est pas l'homme qui a fait cela, d'où est-venu ? Et vous voilà rejeté dans vos vieilles questions.

                     Le Seigneur Jésus a dit  "Si quelqu'un veut faire la volonté de Dieu, il connaîtra ma doctrine". (Jean 7:17). C'est la plus simple manière dont les Evangiles expriment sous forme de germe, cette grande vérité de l'état de fils, à savoir que c'est par l'expérience que nous connaissons, non par la recherche intellectuelle ni par les renseignements venus de l'extérieur. Nous n'arrivons à rien par le raisonnement, car ce que la logique peut construire, la logique peut aussi le renverser. Non, Dieu agit à notre égard comme... avec qui ? Avec des étudiants au sens académique ? Non ! Comme avec des fils. Et où situons-nous notre qualité de fils ? Dieu est le Père de nos esprits. Ce sont nos esprits qui sont le siège de notre qualité de fils. Et toute l'action de Dieu se fait en nous par notre esprit. C'est donc une question de croissance spirituelle, d'élargissement spirituel : c'est la croissance dans l'état de fils, en vue de l'adoption. Oh ! Oui, tout est expérience. 
                   
Un dernier mot d'exhortation

                    Nous nous demandons, à présent si nous avons bien saisi ce qui a été dit, et si cela va nous aider : ce fait que, dès que nous sommes résolus à marcher avec Dieu, nous entrons dans un chemin où nous allons rencontrer des difficultés sans nombre, et où tout ce qui nous avait paru merveilleux devra s'évanouir, où tout ce qui avait été notre satisfaction devra probablement cessé de l'être pour un temps, où nous aurons à entrer dans un royaume dans lequel nous aurons à découvrir Dieu d'une manière toute nouvelle, comme si nous ne l'avions jamais connu, et où nous ne pourrons plus recevoir de l'aide de l'extérieur. Je veux dire d'aide définitive. Nous pourrons recevoir un appui, mais le Seigneur ne permettra plus à ces choses toutes faites de venir nous mettre dans la position où Il nous conduit. Nous devrons y arriver par nous-même. Nous pourrons être aidé quant à la manière d'y parvenir, et quant à comprendre quel est le but de Dieu pour nous, et le chemin par lequel d'autres enfants de Dieu y sont arrivés. Mais personne ne pourra désormais le faire pour nous de l'extérieur, car nous savons que Dieu nous a fermé à tout secours de l'extérieur pour que cette expérience se fasse en nous. C'est une situation qui soit uniquement entre nous et le Seigneur, dans une histoire spirituelle. Nous pourrons nous trouver au milieu des chrétiens les plus avancés, qui ont passé par ce même chemin et qui le connaissent, et nous sentir malgré tout, comme si nous étions tout seul. Nous savons ne pas connaître tout ce qu'ils ont appris, mais ne désespérons pas. Si nous sommes marqué par cet esprit de décision devant Dieu, c'est la preuve que nous sommes à Son école. C'est un bon signe si nous commençons à passer par un exercice spirituel réellement profond. Nous avons tous rencontré de ces enfants de Dieu, qui ont vécu toute leur vie sur cette base d'enfance spirituelle, et qui ne sont jamais capables de nous aider dans nos moments de crise les plus grands. Tout a été façonné de façon si rigide et si arrêtée chez eux, qu'ils n'ont pas même le désir de chercher quelque chose de plus profond. Ils considèrent tout ce qui est plus profond comme superflu, et ils sont pleinement satisfaits, en ayant une réponse toute prête à tout. Et pourtant, ils sont incapable de nous toucher, en ce qui concerne le besoin de notre cœur. Nous avons tous passé par ce chemin et connu ces situations.

                     Il y eut une heure dans ma propre expérience, où je me trouvai à ce point, après avoir cherché durant des années cette réponse à un sentiment profond de mon besoin, et où, ne le trouvant pas, je me mis à chercher quelqu'un autour de moi qui pût m'aider. Je partis à quelques centaines de kilomètres, pour trouver un homme éminent comme maître en religion, docteur dans l'étude de la Bible, et d'une grande renommée dans la chrétienté. J'allai le voir pour recevoir une aide spirituelle. J'étais dans un besoin désespéré. Il s'agissait de ma situation spirituelle. Lorsque je lui eus exposé mes problèmes, et que je lui eus fait part de mon besoin d'arriver à une connaissance nouvelle du Seigneur, il me dit : "Oh, Sparks, tout cela est dû à un peu de surmenage. Vous feriez mieux d'aller jouer au golf !" Il ne pouvait pas comprendre. Il ne pouvait pas entrer dans ma situation. Je sais maintenant pourquoi il ne put m'apporter aucun secours, et pourquoi je reçus aucune aide de personne durant cette terrible période. J'ai compris que Dieu m'enfermait en Lui-même. Il fallait que j'arrive à un point où je serais réellement une aide pour d'autres dans leurs heures de détresse, ou du moins capable de leur indiquer le chemin ayant moi-même passer par ce même chemin en leur expliquant l'œuvre de Dieu dans leur vie, parce que j'avais fait cette même expérience de Son action en moi. Afin que nous soyons de quelque secours à tous ceux qui doivent devenir des fils, afin que nous ayons un ministère pour les fils de Dieu, un ministère qui, bien que de manière si imparfaite et si inadéquate, touche à ce grand but de l'adoption, -  afin que nous ayons la plus petite par dans ce ministère, - il a fallu que Dieu nous enfermât en Lui-même afin que personne ne puisse venir nous aider. 

                    Ne prenons pas cela dans le mauvais sens. Ne pensons pas que cette éducation nous prive de toute communion fraternelle et de toute aide qui puisse nous être apportée. Ce serait une fausse compréhension de ce que je dis, et cela pourrait rendre les choses encore plus difficiles pour nous, en nous mettant dans une position entièrement fausse. Mais je dis que nous devons trouver tout au fond de nous-même, - bien que nous puissions recevoir un certain secours par certains ministères, par la communion, par les avis et les conseils, par les explications qui nous seront données, - que l'expérience réelle doit naître en nous et y être développée en nous-même. Il faut que nous ayons en nous la racine de la chose, et personne ne peut la planter si ce n'est le Seigneur Lui-même, par la manière dont Il agit en nous. C'est ainsi que nous serons plongé dans l'obscurité due à la perte de notre communion avec Dieu, des ténèbres dues à la perte de notre assurance du salut. Mais nous ne serons plongé dans l'obscurité quant à notre expérience, afin que nous fassions de nouvelles découvertes et que le Seigneur puisse nous donner Sa lumière par l'exercice. Dieu agit à notre égard, non pas comme ave des briques, mais comme avec des pierres vivantes, des fils. C'est un honneur et une grande chose et cela devrait nous réconforter. Si nous avions des garçons, ils se sentiraient puissamment encouragés, si nous leur mettions notre main sur leur épaule en leur disant : "Eh bien mon garçon...." et que nous commencions à leur parler comme à des personnes raisonnables, en cessant de les traiter comme des petits enfants. Mon fils, j'aimerai que tu fasses cela pour moi ; j'aimerai que tu prennes cette responsabilité et que tu t'occupes de mes affaires pendant mon absence. C'est alors que l'élève dans l'esprit du garçon d'être ce que le père désire.

                    Oui, dans un certain sens c'est ce que Dieu fait. Il nous dit - Je ne désire pas que vous restiez toujours des petits enfants. J'aimerai vous confier une responsabilité, J'ai pour vous de grandes choses à faire. Acceptez-les donc ! Il peut alors nous placer dans une situation très difficile, mais le sentiment même d'être appelé à prendre une responsabilité nous poussera à chercher le moyen de répondre à cette situation. Un homme lancé à la mer pour apprendre à nager, y arrivera beaucoup mieux que celui qui connaîtrait les règles de la natation. C'est l'action d'amour du Seigneur pour nous. Le Seigneur fait l'éducation de celui qu'Il aime.

                   Je me demande combien il y en a d'entre nous qui seraient satisfaits si nos parents avaient toujours fait toute chose pour nous, s'ils nous avaient toujours préservés de toute peine, de tout ennui, de tout effort, de toute nécessité d'agir, ou de trouver de faire les choses par nous-mêmes. Je suis tout à fait certain qu'aucun d'entre nous nous penserions pas que nos parents, dans ce cas, auraient agi par amour. Je pense que nous arriverions à un point où nous devrions dire, - je ne puis pas dire de bien de mes parents. Ils m'ont lancé dans de très, très grandes difficultés, par l'idée fausse qu'ils avaient de l'amour. Me voici : tout le monde sait que je ne sers à rien, et je le sais moi-même ! Mais le Seigneur fait l'éducation de celui qu'Il aime.

                    Regardons en avant, pour voir tout ce qui est devant nous. Oui, il y a un trône en vue. Il y a un gouvernement en vue. Je ne sais pas comment s'en tire les hommes quant aux gouvernements de ce monde. Il me semble qu'ils peuvent très bien aisément passer d'un département dans un autre, dans les affaires de l'Etat. Je ne sais comment cela se fait, mais je ne crois pas que ce soit à cause de leur propre expérience. C'est plutôt, je pense, une question de routine, de forme. Il se peut qu'ils y entrent comme en quelque chose qui soit déjà supérieurement organisé et arrangé. Je ne veux pas généraliser et dire que tous les hommes d'Etat n'ont pas une vocation acquise par l'expérience, mais je parle de façon générale. Or, le Seigneur n'a pas d'emplois officiels dans la grande organisation de Son Royaume. Il doit y avoir ceux en lesquels ont été forgées les qualités requises. C'est à cela qu'est appelée l'Eglise, le Corps de Christ, et cela doit être forgé en nous. Ce n'est point un jeu d'enfant, non, cela demande que les enfants soient arrivé à la maturité. S'il n'en était pas ainsi, je ne comprendrais pas l'enseignement du Nouveau Testament, au sujet de notre marche vers la pleine croissance, et que je ne comprendrais pas non plus l'action du Seigneur envers Son Eglise. Si tout ce qui importe, c'est que nous soyons né de nouveau, que nous ayons le pardon de nos péchés et que nous allions au ciel, pourquoi aurions-nous tout cet enseignement dans la Bible et dans notre expérience ? Ce n'est certainement pas en vue de quelque chose sur cette terre. Il peut y avoir des valeurs ici-bas, mais elles ne sont pas proportionnées à ce que nous avons à traverser. C'est précisément où nous arrivons à la maturité, et où le Seigneur peut commencer à se servir un peu de nous, qu'Il nous enlève. Nous ne pouvons pas passer à d'autres ce que nous avons appris. Il peut en résulter ici-bas quelque fruit, quelque valeur, mais ce n'est pas proportionné à toute cette éducation. Non, elle est en vue d'un autre dessein. Un Service plus haut, oui, c'est cela.

                    Que le Seigneur nous fasse donc la grâce d'endurer le châtiment comme des fils, afin qu'Il ait cette compagnie des Siens, à laquelle Il pourra confier la grande responsabilité qui est Sa volonté pour eux.

à suivre..........




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