Publié pour la première fois dans le magazine « A Witness and A Testimony », mars-avril 1951, vol. 29-2.
« Mais vous... » par T. Austin-Sparks
« Et il leur dit : Ce n'est pas à vous de connaître les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre autorité. Mais vous recevrez une force, le Saint-Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre » (Actes 1:7-8).
« Voyant l'assurance de Pierre et de Jean, ils reconnurent que c'étaient des hommes du peuple et ignorants, et ils furent étonnés, et reconnurent qu'ils avaient été avec Jésus » (Actes 4:13).
« Non pas... les temps ou les moments... Mais vous... » Le Seigneur transforme ainsi toute la question de la nouvelle dispensation en une question de personnes. L'ancienne dispensation commença avec un homme. Il était la clé de Dieu pour tout ce qui concernait la création. Et ici, dans le livre des Actes, nous avons le début de la nouvelle dispensation et de la nouvelle création ; et elle est centrée sur un Homme – le Fils de l’homme – et sur les hommes. La clé de tout est : « Mais vous… » Les disciples s’intéressaient à quelque chose d’objectif pour eux-mêmes, et pourtant dans lequel ils auraient une place – le royaume d’Israël. Cela signifiait qu’ils s’intéressaient à l’interprétation et à l’accomplissement de la prophétie – l’un des nombreux thèmes et sujets ; ils s’intéressaient aux enseignements. Mais le Seigneur dit : « Non, ce ne sont pas des enseignements, ni des vérités ; ce n’est pas un mouvement, une entreprise, un royaume. » Tout cela devait être postérieur à la mise en place des hommes, et à la mise en place intérieure des hommes dans la position qui était nécessaire.
Eh bien, c’est un mot très simple, mais il va vraiment au cœur des choses. Qu’attendons-nous ? Qu’attendons-nous ? Est-ce un changement dans notre position, nos circonstances, nos conditions, notre lieu, notre association ? Attendons-nous d’être précipités dans un mouvement, que l’Église intervienne à notre égard, que d’autres prennent nos responsabilités ? Qu’est-ce que c’est ? Eh bien, notons ceci : le Seigneur dit : « Non… mais… » Pas n’importe quoi de ce genre, en premier lieu, mais vous : l’homme, la femme, en juste relation avec le Seigneur, sous le plein gouvernement du Saint-Esprit, rempli d’amour pour le Christ et pour les autres : l’homme, la femme, dont les yeux ont vu le Roi. C’est la clé de tout. Cela peut changer les circonstances, cela peut tout changer ; mais tout changer sans cela ne nous mènerait nulle part. Le Seigneur dit : « C’est toi, tout t’attend ». Ce n’est pas ceci ou cela que tu peux dresser un tableau, quelque chose que tu peux attendre de manière certaine ou vague en rapport avec un jour où tu seras dans une autre position et où ton travail changera et où tu seras dehors dans « le travail ». Tu continueras ainsi jusqu’à la fin de ta vie ; tu peux avoir un certain nombre de changements sans arriver au véritable but. Ce n'est pas ceci ou cela, mais vous... Le Seigneur nous amène là où Il veut et comme Il veut que nous soyons.
Il est tout à fait clair que c'est exactement ainsi que cela fonctionne. Nous pouvons le constater. Ici et là, il y a des gens, des hommes et des femmes chez qui, en raison de leur abandon total au Seigneur et parce qu'ils sont si remplis de l'Esprit, la chose se produit. Tout ce que nous désirons voir se produire se produit chez eux, le travail est fait, il y a du mouvement.
N’attendons donc pas que les choses arrivent. Reconnaissons immédiatement le fait où nous sommes. Nous ne pouvons pas être déplacés ailleurs. Il s’agit de rester là où nous sommes maintenant, sans attendre un changement de temps, de lieu, de situation ou de circonstances. Ce n’est pas du tout quelque chose qui est extérieur à nous : nous sommes la clé de tout. Ce qui est requis, c’est que le Seigneur et les autres puissent nous regarder et dire : « Ils comptent, ils expriment le Seigneur ». Et, après tout, peu importe ce que nous pourrions obtenir de la position et de la place officielles dans tout ce qui se passe. Quelle est la valeur de cela, aussi grande soit-elle, si ce n’est l’expression du Christ ? Demandons au Seigneur de nous montrer clairement ce qui doit être exclu dans notre cas – ce dont Il dit : « Non, pas cela, mais vous… »
Nous avons tendance à penser que si et quand les circonstances et les conditions de notre vie changent et que nous nous trouvons dans une position différente de celle que nous occupons actuellement, alors quelque chose se produira, le dessein de Dieu commencera à s’accomplir. Le Seigneur répond : « Non, ce ne sont pas les circonstances, ni les conditions, mais vous. »
Certains pensent que c’est une question de diplôme, d’ordination et de fonction, et que lorsqu’ils accèdent à un poste officiel et qu’ils sont reconnus, ils commenceront à réaliser le but de leur vie. Ils attendent donc d’être ordonnés ou nommés à leur travail. Le Seigneur dit : « Non, ce n’est pas une fonction, ce n’est pas une ordination, ce n’est pas une nomination ; c’est vous ; vous êtes la clé. »
Et parallèlement à cela, beaucoup regardent vers l’organisation, la société, la mission, le lien avec l’église auquel ils sont liés, et s’attendent à ce qu’un nouveau jour pour eux-mêmes s’y lève, et que lorsque l’institution, quelle qu’elle soit, entrera en action, alors l’œuvre de leur vie commencera. Et le Seigneur dit : « Ce n’est pas l’église, la mission, l’organisation, la société, l’institution ; c’est vous. »
Ces hommes d’Actes 1 attendaient que quelque chose se produise en dehors d’eux-mêmes. Ils appelèrent cela la restauration du royaume, l'instauration d'un ordre qui serait un mouvement national, peut-être international : un nouvel ordre extérieur à eux-mêmes dans lequel ils trouveraient leur place et seraient probablement affectés, désignés ou ordonnés. Et le Seigneur balaya tout simplement toutes ces idées et dit : « Non, ce n'est pas cela, c'est vous. » C'est ainsi que cela s'est avéré, c'est ainsi que cela a fonctionné. Nous pouvons être individuellement la clé de tout dans le dessein de Dieu.
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