mercredi 31 août 2022

(4) Pionniers de la voie céleste par T. Austin-Sparks

 Publié à l'origine par Testimony Book Ministries en 1953.

Chapitre 4 - Moïse

Lecture :

C’est par la foi que Moïse, devenu grand, refusa d’être appelé fils de la fille de Pharaon, aimant mieux être maltraité avec le peuple de Dieu que d’avoir pour un temps la jouissance du péché, regardant l’opprobre de Christ comme une richesse plus grande que les trésors de l’Égypte, car il avait les yeux fixés sur la rémunération. C’est par la foi qu’il quitta l’Égypte, sans être effrayé de la colère du roi ; car il se montra ferme, comme voyant celui qui est invisible... 13 C’est dans la foi qu’ils sont tous morts, sans avoir obtenu les choses promises ; mais ils les ont vues et saluées de loin, reconnaissant qu’ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre….16 Mais maintenant ils en désirent une meilleure, c’est-à-dire une céleste. C’est pourquoi Dieu n’a pas honte d’être appelé leur Dieu, car il leur a préparé une cité.(Hébreux 11 :24-27, 13, 16.)

Dieu a un grand désir, c’est d’avoir ce qui pourrait être désigné comme un peuple qui soit Son ‘’meilleur’’. Et jusqu’à ce qu’Il ait un tel peuple, Il ne sera jamais intégralement satisfait. Il se peut que certains acceptent d’être moins que ce qu’Il désirait pour eux. Il permet, en effet, qu’il y ait des ‘’second-meilleurs’’, mais c’est seulement un peuple selon Sa parfaite volonté qui pourra véritablement satisfaire Son cœur. La réalisation de Sa pleine pensée est une chose qui implique le conflit, un coût et la discipline, et tout cela est absolument contraire au cours des choses. Ce n’est pas tout le monde, certes, qui ira de l’avant avec Lui pour la réalisation de Son ‘’meilleur’’, mais comparativement peu de personnes parmi Son peuple. C’est ce que nous pouvons voir dans l’Écriture, car nous y trouvons dans chaque dispensation, quelques exemples qui illustrent tout cela. Par exemple, nous ne pouvons pas dire que la génération qui avait péri dans le désert, qui avait été amenée hors d’ Égypte, en vertu da sang précieux et par la foi, car ‘’C’est par la foi qu’ils traversèrent la mer rouge’’ (Hébreux 11.29 NEG) représente la perte définitive du salut. Mais c’est quand même très clair, qu’ils perdaient la pleine pensée de Dieu pour eux. C’était une grande et douloureuse perte, toujours citée dans l’ Écriture comme l’exemple d’une tragédie, d’un échec, d’une déception. Nous ne pouvons pas dire que le grand nombre de ceux qui sont allés en exil à Babylone en Chaldée, et qui ne sont jamais revenus, soient perdus éternellement pour le salut de Dieu. Pour les autres, dans le désert et à Babylone, nous pouvons penser, d’une certaine manière, que Dieu a eu honte d’eux, mais il n’en a pas été de même pour tous. Il en est ainsi dans chaque dispensation. L’appel retentit encore, et il est entendu par ceux qui ne peuvent pas être satisfaits que Dieu ait seulement Ses ‘’second-meilleurs’’

Mais comme nous avons dit, l’appel n’est pas une finalité que nous devons atteindre. C’est un appel à initier cette voie pour d’autres, car beaucoup parmi le peuple du Seigneur ne connaissent pas cette voie céleste. C’est assez étrange mais, quoique  nés d’en haut, ils ne connaissent pas la voie céleste. Nous n’aborderons pas tout ce qui peut attester cela, mais c’est vrai, et peut-être que beaucoup parmi nous ont été comme cela au cours d’une période de leur vie chrétienne. C’est très largement quelque chose de terrestre. Nos activités étaient très terre à terre, quoique réalisées d’une manière chrétienne. Alors est venu un temps de crise, et nous sommes rentrés dans la signification du ciel ouvert, élevés à un nouveau stade de vie spirituelle. Nous avons commencé à apprendre les choses célestes d’une manière nouvelle. C’est un fait que tous ceux qui sont appelés par Dieu dans cette voie céleste, ne progressent pas seulement dans cette voie pour élever leur propre mesure spirituelle. Ils sont appelés à initier la voie pour ceux qui ne la connaissent pas, même s’ils sont parmi le peuple du Seigneur. Cela ne veut pas dire que nous devons leur prêcher la voie céleste, avoir une interprétation particulière des Écritures, une certaine doctrine ou une phraséologie. Cela signifie que nous sommes appelés à être utiles pour le bien de cette voie, et, parce que l’ayant connue et expérimentée, nous serons capables d’en aider d’autres pour les élever à des niveaux plus haut de la vie spirituelle.

Considérons maintenant cette question des pionniers de la voie céleste, en centrant nos pensées sur un autre grand pionnier : Moïse. Il y a, bien sûr beaucoup d’aspects qui caractérisent sa vie, mais je pense que ce qui est saillant dans la vie de Moïse c’est le fait qu’il était un pionnier de la voie céleste.

Si nous regardons Moïse, d’un point de vue terrestre, nous voyons très bien que cela parle de déceptions, d’échecs  et de tragédies. Bien que pendant quatre-vingt longues années d’épreuves, des années de discipline et de souffrance, au cours desquelles, il a appris et marché dans la voie céleste, ni lui, ni les gens qu’il avait conduits hors d’ Égypte, n’entrèrent dans le pays promis. Cela s’interprète comme une déception et comme une tragédie. Je ne peux lire ce passage où Moïse plaide avec Dieu pour qu’Il permette d’entrer, avec ce refus catégorique, définitif et sans appel de Dieu, sans être profondément remué. C’est une chose qui nous interpelle.

Voyez ces gens qui ont été constitués en nation par la main de Moïse, qui lui devaient leur existence en tant que peuple, non seulement cette première génération n’est pas entré dans le pays pour en hériter, mais leur histoire tout entière depuis lors a toujours été une tragédie. Il y a eu des périodes et des moments lumineux dans cette histoire, des temps de gloire, mais souvenons-nous combien ils discutaient avec Moïse, tout ce qu’ils attribuaient à Moïse, comment ils contestaient avec lui. Tout cela a été une histoire décevante. Je le répète, d’un certain point de vue, la vie de Moïse comporte beaucoup d’aspects qui parlent d’échecs, de déceptions et de tragédies. Mais le fait même de sa vie et la manière dont il a terminé sa course, le fait même que cette génération mourait dans le désert, le fait même que des nations de tout âge échouent, sont des arguments puissants qui soulignent un autre aspect. Ils affirment d’une manière énergique que, si c’est tout ce qu’il y a ici-bas, alors c’est une chose bien pauvre et qu’il doit y avoir une autre voie que celle-là, il doit y avoir une autre réalité que celle-là. Oui, il y a un autre point de vue, il y a le point de vue céleste, là où le ciel interprète et gouverne tout.

A présent, considérons premièrement Moïse et sa formation, deuxièmement Israël sous sa direction.

1-MOÏSE EN FORMATION

a) UNE SOUVERAINE PERCEPTION

Nous commencerons par l’homme et sa formation. Nous ne considérerons  pas sa naissance. Nous lisons ce qui est dit de lui dans la lettre aux Hébreux : Moïse en Égypte. Ici, nous sommes une fois de plus confrontés à quelque chose que nous avons souvent répété dans ces méditations, ce sens inné d’une destinée. Vous ne pouvez pas mettre de côté cet aspect. Quand vous êtes confrontés avec le plein dessein de Dieu, quand vous parlez d’œuvre, de service, de ministère, et le lien de tout cela avec le pionnier, c’est toujours le point par lequel vous devez commencer, car il est toujours là ce profond sentiment intérieur d’une divine et souveraine perception de quelque chose d’inné.

Nous voyons cet homme en Égypte. Il est entouré par tout ce que l’ Égypte possède, et les étudiants savent que la fascination et la gloire de l’ Égypte n’étaient pas une petite chose à l’époque de Moïse. Il était entouré de tout cela. L’écrivain parle ici ‘’des plaisirs de l’ Égypte’’. Ses plaisirs, ses richesses, son instruction : tous ces privilèges, le droit d’accéder à la maison même du roi, tout était aux ordres et à la disposition de Moïse. Il était ‘’instruit dans toute la sagesse des Égyptiens’’ (Actes 7.22) Il avait tous les plaisirs de l ‘Égypte à sa portée. Ce qui n’était pas une petite chose. Est-ce que vous pouvez dire que ces choses pouvaient être repoussées aisément ? C’était un puissant ‘’tout’’ de ce monde, mais ce sens de la destinée lui faisait considérer tout cela comme rien. Bien que jouissant de tout et aussi loin qu’il pouvait le désirer, il y avait sans cesse une ombre à son plaisir, il y avait quelque chose d’intérieur qui l’empêchait de se contenter de tout cela. Il y avait en lui un sens de mécontentement et d’insatisfaction, qui était en réalité produit par le travail de Dieu en lui, afin qu’il ne soit pas satisfait en quoi que se soit en dessous de Son plein dessein. Moïse était peut-être incapable de définir ce désir étrange, mais cela lui permettait de percevoir que le ‘’tout’’ de l'Égypte n’était d’aucune manière le ‘’tout’’ de Dieu. L'Égypte ne pourrait jamais répondre à cet appel et à cette force procédant d’au-dessus et d’au-delà de lui-même.

Maintenant, ce n’est pas une exagération et ce ne sont pas que des mots, c’est scripturaire et c’est ce qui nous éprouve. Pour ceux qui sont appelés dans la pleine pensée de la voie de Dieu, ‘’Son plus haut’’ et ‘’Son meilleur’’, cela sera ainsi. Peu importera la popularité, la position dans le monde, la réussite, les moyens, les ressources, tout ce qui peut être à portée de main. Si nous sommes véritablement appelés selon Son dessein, nous n’aurons pas de repos dans tout cela et nous serons insatisfaits et vides en disant : ‘’tout cela n’a aucune valeur. Il y a plus que tout cela.’’ Éprouvons nos cœurs avec cela. Ce n’est pas de la fiction, c’est un fait.

Il se peut que par ces paroles, aujourd’hui, cela vous parle de façon particulière. Vous pourriez avoir beaucoup en ce monde si vous en aviez le désir. Vous pourriez vous frayer un chemin dans ce monde et jouir de ses plaisirs, et de bien d’autres choses, si vous l’aviez réellement décidé. Oui, et peut-être auriez-vous été estimé et même avoir eu une situation dans ce monde religieux, mais pour vous, c’est devenu médiocre. Il y a quelque chose en vous, que vous ne pouvez peut-être pas définir et  peut-être même vous ne pourriez rien écrire à son sujet. Vous savez qu’il y a quelque chose et à moins que vous ne découvriez ce quelque chose et arriviez à ce quelque chose, la vie sera décevante et tout le reste ne sera pour vous que simulacre. Si c’est vraiment votre cas, c’est une situation pleine d’espoir et c’es merveilleux car le ciel s’est abaissé et a déposé quelque chose en vous en relation avec tout ce que cela signifie. Bien sûr, si vous n’avez pas perçu cela, vous serez satisfait par toutes sortes de choses moindres que celle-là. Mais prenez garde, car si vous pouvez demeurer ainsi, les conséquences seront terribles, car cela voudrait dire que tout ce qu’implique cette puissante et divine signification céleste aurait échoué dans vos vies.

(b UNE CRISE

Ainsi, cette œuvre commençait intérieurement dans Moïse, le conduisant vers une crise bien définie, la crise du terrestre et du céleste. Le Seigneur a des moyens merveilleux de produire cette crise. Vous savez, ce n’est pas toujours produit et introduit en nous lors d’une extase, si c’est que vous cherchez, ni par la gloire d’une grande et lumineuse vision, l’enchantement de votre âme, une certaine expérience divine, formidable, merveilleuse. Cela n’arrive pas toujours ainsi. Il n’en a pas été ainsi pour Moïse ni pour bien d’autres. Comment cela est-il arrivé ?

Moïse est sorti un jour et a vu un Égyptien persécutant un Hébreu, et ce sens de sa destiné a pris possession de lui et l’a subjugué. Étant fort physiquement, il s’est jeté sur l’Égyptien et l’a tué. Ce fut la crise qui a tout précipité. Parfois, nous nous éveillons seulement au céleste ou nous y sommes confrontés, que par quelque affreuse incartade ou triste échec. Aussitôt après cela, la situation de Moïse en Égypte est devenue intenable. Ila du quitter ce pays.

Mais qu’y avait-il dans la crise, quelle en était la signification et pourquoi Dieu le permettait ? Moïse aurait pu dire : ‘’Pourquoi le Seigneur a permis que je fasse cela ? pourquoi est-ce que le Seigneur, qui m’a pré-connu, et qui, dans Sa prescience m’a appelé à Son grand service, m’a permis de faire une chose semblable à celle-là ? Pourquoi est-ce qu’Il a permis que je sois entraîné à commettre un tel acte, un meurtre par mes mains ? Moi, qui suis appelé à être le libérateur du peuple de Dieu ! Pourquoi est-ce que le Seigneur l’a permis ?’’ La réponse aurait été : ‘’ce n’est pas la manière dont le ciel fait les choses, Moïse. Cela, c’est la manière dont le monde fait les choses ; c’est la façon dont la chair fait les choses. Ce n’est pas la manière céleste d’agir. Toi, Moïse, tu ne pourras jamais faire sortir un peuple céleste, pour le conduire dans un domaine céleste, par des moyens et des méthodes terrestres. Apprends cela une fois pour toutes. Cela peut sembler une manière terrible de régler la situation, mais la voilà, claire et sans détours. Ce peuple, choisi par Ma prescience et par un acte souverain, c’est avec le sens de cette destinée en toi-même qu’il sera libéré. Ce peuple choisi pour être un peuple céleste, comment est-ce que tu pourras le conduire sur le niveau de la vie céleste, si ce n’est pas là ton propre niveau de vie ?’’ Nous reviendrons à cela encore un peu plus loin. Le Ciel fait irruption et dit avec emphase : ‘’Non, Moïse, des armes charnelles pour des fins charnelles, mais pas des armes charnelles pour des fins spirituelles !  Des manières terrestres pour des fins terrestres, mais pas des manières terrestres pour des fins célestes ! Le ciel gouverne ici et doit le traduire lui-même de cette manière.’’ Quelle leçon pour une vie !

Maintenant, nul besoin d’avoir été meurtrier, mais sans doute que certains parmi ceux qui lisent ces lignes ont appris des leçons très profondes à ce sujet. Vous ne pouvez pas marcher avec Dieu sur le plan céleste avec la force de la chair. Vous ne pouvez progresser avec Dieu le long de cette ligne, vous ne pouvez pas servir Dieu dans Son dessein céleste de cette manière. C’est tellement vrai en tant que principe ! Le ciel n’aura besoin de rien de tout cela, il réclame sa propre vie, sa propre nature. Ce fut la crise du céleste et du terrestre dans la formation de Moïse.

c) QUARANTE ANNÉES DANS LE DÉSERT

Maintenant voyons Moïse au désert, ‘’derrière le désert’’, pendant ces quarante années. Oh ! nous pensons certainement que cela n’avait aucune raison d’être dans l’économie de Dieu ! Cependant, les déserts signifient toujours quelque chose que vous devez découvrir. Ils signifient être vidé de nous-mêmes. Réfléchissons à cela. Vous ne pouvez pas être une personne qui a de l’importance dans le désert. Vous ne pouvez pas être une personne auto suffisante dans le désert. Vous ne pouvez pas être une personne sûre de vous dans le désert. Le désert vide et tarit tout cela. Vous n’êtes pas seulement dans le désert, le désert est en vous, stérile, désolé, sans ressources et inutile. Et ne pensez-vous pas que c’est ce qui a dû se passer en Moïse durant ces quarante années ?

C’est le côté négatif de la formation. C’est l’annulation de l’ Égypte et du monde. L'Égypte c’était l’autosuffisance, l’Égypte est toujours synonyme d’indépendance, l'Égypte devait être tarie en Moïse. Il devait être vidé de l’esprit et du principe de ce monde. Il avait tout cela intérieurement, et à présent tout cela devait être mis dehors, et c’est tout le contraire de l’Égypte qui était entré en lui. Ce côté négatif, comme nous l’avons nommé, fait partie intégrante de l’école de la voie céleste. Cela nous amène intérieurement et spirituellement à percevoir clairement qu’il n’y a aucune ressource en nous, que de nous-mêmes, nous ne pouvons produire et accomplir aucune bonne chose. C’est cela le désert. Ne refusons pas de connaître cela. C’est vrai dans la vie, vrai dans l’expérience et vrai en tant que principe divin. La place doit être faite en nous pour le céleste, car en nous, il n’y a aucune prédisposition naturelle pour le céleste. 

d) L’ ÉPREUVE DE L'ÉMANCIPATION

La suite de tout cela c’est que Moïse a du revenir en Égypte pour l’épreuve de l’émancipation. Maintenant, c’est le Seigneur qui le décide, ce n’est plus lui. A présent, tout doit procéder du Seigneur ou rien du tout. ‘’L’ Éternel dit à Moïse : Tu verras maintenant ce que je ferai’’ (Exode 6.1 NEG) Moïse avait dit un jour : ‘’Maintenant, vous verrez ce que je ferai’’, et nous connaissons la suite et le poids de ces paroles à l’égard de cet Égyptien et des Hébreux. Mais tout cela était bien révolu, le Seigneur disait : ‘’Maintenant tu verras ce que Je ferai. ‘’Je ferai car maintenant tu as cessé de faire.’’ La position est modifiée, maintenant tout devient possible. Il y a eu une transition du négatif au positif. La grande émancipation de ce peuple peut commencer.

La première scène concerne la verge et la main, selon Exode 4 : ‘’Qu’est-ce que tu as dans ta main ?’’ : Une verge.’’ ‘’Très bien, par cette verge, des choses vont être faites.’’ ‘’Mets maintenant ta main dans ton sein et retire-la, maintenant que vois-tu ?: Elle est blanche de lèpre. Mets encore ta main dans ton sein et sors-la. Comment elle est désormais ? Elle est propre et saine.’’

LA VERGE

Quelle est la nature de cette verge ? Vous savez que la verge de Moïse est devenue ultérieurement la verge d’Aaron, la verge qui a bourgeonné quand son sacerdoce a été confirmé. (Nombres 17) Douze verges représentant les tribus, ont été placée dans la nuit. Le matin venu, il y avait onze verges mortes et une vivante, en signe d’un sacerdoce vivant. N’oubliez pas que le sacerdoce s’exerce dans ce qui est spirituel. Ce peuple va avoir à faire à tous les dieux des Égyptiens. Ils sont souillés, ils sont corrompus, ils sont néfastes, c’est du domaine du diabolique. Cela implique la puissance d’un saint sacerdoce pour traiter avec cette situation maléfique. C’est la verge de la parole de la Croix. La parole de la Croix est une puissante verge.

Quel est l’objet de la contestation, ici ? Quel est l’arrière-plan de toute cette épreuve ? C’est celui-ci. Le Seigneur avait dit : ‘’Les Égyptiens connaîtront que je suis l’Éternel’’ (Exode 7.5 NEG) C’est cela, l’enjeu. La parole de la Croix, la parole d’un sacerdoce vivant, a une application pratique.

Cela concerne premièrement le domaine tout entier de la nature et de la création. ‘’Moi, l’Éternel, j’ai fait toutes ces choses. Seul, j’ai déployé les cieux, seul j’ai étendu la terre. (Ésaïe 44.24 NEG) Le Seigneur du Calvaire est le Seigneur de la création, et la première mise en application de la parole de la Croix est dans ce domaine de l’Égypte. Au contact du Seigneur de la création le monde des choses vivantes est soumis au jugement, car la contestation porte sur cette déclaration : ‘’Je suis le Seigneur.’’

Deuxièmement, cela concerne les cieux, car le Seigneur a fait les cieux ainsi que la terre, et à Sa parole tous les éléments sont concernés. Si vous regardez au calvaire, vous verrez toutes ces caractéristiques. Quand Lui, le grand Pionnier de la voie céleste est allé à la Croix, la création toute entière était concernée. Le ciel et la terre ont été concernés. Il y a eu un grand séisme, et ‘’l’obscurité sur la terre jusqu’à la neuvième heure.’’ La création et les éléments étaient touchés par Celui qui est la Parole de la Croix. En type c’est ce qui était arrivé en Égypte.

Ensuite, tertio, cela concerne aussi l’enfer. Quelle est la plus grande arme de l’enfer ?  C’est la mort, ‘’le dernier ennemi.’’ (1Corinthiens 15.26) La mort n’est pas amie, la mort est le dernier ennemi, et le dernier jugement contre l’Égypte. La forteresse de l’enfer était brisée. Le pouvoir de la mort était pris en otage pour permettre l’émancipation du peuple. C’est ce que Christ faisait sur la Croix. La parole de la Croix, c’est cela : la puissance de l'enfer a été brisée dans son essence même, la mort a été saisie pour accomplir l’intention de Dieu au lieu de la limiter. En Égypte, la parole, par la verge, touchait le premier-né avec la mort. L’enfer était piqué par sa propre piqûre, au cœur même de sa constitution. Mais ce n’est pas tout, cette même verge faisait aussi sortir le peuple. Elle œuvrait pour le racheter de l’Égypte, lui permettant de traverser la Mer Rouge. ‘’Toi, lève ta verge, étends ta main sur la mer.’’ (Exode 14.16 NEG) La parole de la Croix est la parole de la vie triomphant sur la mort. La mort est vaincue, la vie et l’incorruptibilité ont été mis en évidence. Au moyen de la verge de la parole de la Croix, par cette épreuve merveilleuse d’émancipation, Moïse apprenait que le ciel gouverne dans cette création. Il gouverne dans le ciel, en enfer, et au sein du royaume des hommes, le ciel gouverne pour l’émancipation des élus. Tout cela, c’est  l’histoire de l’intervention du céleste.

Tout cela n’est pas survenu tout de suite, et vous vous demandez certainement pourquoi cela avait été gradué de cette manière. Ce que représentait cette verge était seulement partiel au commencement. Elle gagnait en force et en puissance au fur et à mesure de sa progression.

Il y a deux aspects à cela. D’une part, il y a la nature progressive de cette éducation : elle est graduelle. Nous ne parvenons pas tout de suite à voir et à connaître la pleine puissance céleste. Nous l’apprenons peu à peu. C’est graduel. Est-ce que nous n’apprenons pas cela ? Nous apprenons de manière simple combien le ciel est plus grand que la terre, que l’homme, que la nature et que l’ennemi. Nous apprenons pas à pas, et de plus en plus, ce que signifie cet immense et infini ascendant du céleste.

Mais il  a aussi l’autre aspect. Dieu, par ce moyen, attire graduellement à découvert les forces opposées en les réduisant peu à peu ‘’J’endurcirais le cœur de pharaon.’’ ‘’J’endurcirais le cœur de pharaon.’’ ‘’Pharaon endurcira son cœur.’’ Dieu aurait pu le renverser en une seule fois, mais Il va le maintenir jusqu’à son extrême limite. Le pouvoir de ce monde va être extirpé et mis en évidence jusqu’à ce qu’il atteigne sa pleine expansion et rencontre le pouvoir infini du ciel,. Ainsi, la supériorité du ciel se manifestera après tout, d’une manière simple.

Nous avons si souvent dit cela et c’est vrai. Quoique nous ne puissions pas le saisir, le voir ou le définir, la vérité, c’est que cela se fait ‘’par la puissance qui agit en nous’’, ‘’l’infinie grandeur de sa puissance.’’ (Éphésiens 3.20 NEG) Nous ne savons pas, nous ne sommes pas capables de mesurer l’immensité des forces qui agissent contre une âme sauvée, l’immensité des forces qui se liguent ensemble contre le plein dessein que Dieu a conçu pour son peuple. Nous le connaissons un peu, mais nous le connaîtrons de plus en plus lorsque nous allons progresser. Quand il dit ‘’l’infini grandeur de sa puissance’’, ce n’est pas seulement une question de langage, c’est une tentative (seulement une tentative) par le moyen du langage, par des superlatifs, par tout ce que le langage humain peut dire, d’exprimer la réalité car : ‘’… l’infinie grandeur de sa puissance, se manifestant avec efficacité par la vertu de sa force, Il l’a déployé en Christ en le ressuscitant des morts…’’ Éphésiens 1.19-20 NEG) C’est aussi pour nous une forme d’avertissement.

Il y a quelque chose d’infiniment grand, ici. C’est la supériorité du ciel afin que dans cette situation tout un peuple soit affranchi et conduit dehors. Nous sommes dans cette école. Moïse était dans cette école. Il a été mis par cette épreuve, d’être en capacité de reconnaître progressivement, mais durablement et définitivement, que tout ce qui était en Égypte, tout ce que Pharaon représentait, perdait jusqu’à la dernière particule de sa vitalité et que tout cela conduisait à la mort en définitive. Moïse était parfois craintif. Parfois, il revenait de ce défi très déçu. Il pouvait penser : ‘’Nous n’avons encore rien obtenu, il faudrait quelque chose de plus.’’ ‘Très bien, disait le Seigneur, nous ferons quelque chose de plus.’’ Le Seigneur le conduisait dans son éducation, il le préparait à voir progressivement et de plus en plus. Ne pensez-vous pas qu’il nous manquerait quelque chose si Dieu faisait tout et tout de suite par un seul acte ? Nous pourrions considérer, alors, que tout nous est acquis. Mais cela ne signifierait, bien vite, plus grand chose pour nous, se serait bien vite devenu seulement un miracle du passé. Cependant, à travers notre vie, Dieu permet que des forces s’élèvent contre nous afin de prouver que Sa force est bien supérieure. C’est une longue instruction, mais c’est la voie du divin et du céleste dessein.

LA MAIN

Considérons maintenant cet aspect de la main. ‘’Mets, maintenant ta main dans ton sein.’’ Quelle main ? Cette main qui avait mis à mort l’Égyptien, cette main tachée par le sang, cette main de la force naturelle, cette main de autosuffisance, cette main qui représentait l’ancien Moïse et son échec. L’échec de l’énergie et de la conduite de sa propre volonté. ‘’Mets cette main à l’intérieur de ce qui est en toi-même, Moïse.’’ Vous pensez que c’est ce qui est naturel qui saisir la verge donnée par Dieu ? Pensez-vous que c’est ce qui peut permettre d’introduire l’autorité céleste ? Certainement pas ! Cette main doit être nettoyée avant que vous puissiez prendre cette verge. L’intérieur doit être nettoyé, les taches doivent être enlevées, toute cette propre énergie et cette propre puissance doivent être retranchées. ‘’Moïse, dans ton sein et en toi même, tu ressembles à cette main lépreuse.’’

Est-ce que nous ne découvrons pas tout cela ? N’est-ce pas semblable à ce qui est dans mon cœur ? Comment sommes-nous ? Exactement comme cela! Plus nous nous connaissons et voyons en nous-mêmes, plus cela ressemble à de la lèpre. Mais béni soit Dieu, il y a une purification. Pour Moïse, il y a eu un acte divin de purification. En cet instant, toute la purification de la Croix, la parole de la Croix, prenait corps dans la vie de Moïse, en type et en symbole, bien sûr ! Désormais, cette main a été nettoyée, ce cœur circoncis, la vie intérieure séparée de la force de la chair et de sa suffisance. Il peut, à présent, saisir la parole de la Croix, la parole d’autorité. Il doit en être ainsi. Nous n’avons aucun pouvoir dans le domaine des dieux des Égyptiens, de ces forces spirituelles qui sont agissantes dans ce monde. Nous n’avons aucune autorité dans ce royaume, aucun espoir d’être tout-puissants contre cette force, à moins que quelque chose vienne nous libérer de nous-mêmes, de notre force, de notre suffisance, de nos propres cœurs.

2) ISRAËL SOUS LA DIRECTION DE MOÏSE

Après cela, il y a eu cette période, si importante, que je n’ose la traiter en ce moment ; Israël sous la domination de Moïse. Ce fut un grand et constant antagoniste entre le céleste et le terrestre. Les quarante années d’une nation dans le désert typifient l’antagonisme du céleste et du terrestre ouvertement en conflit. Ils avaient été amenés hors d’Égypte pour être un peuple céleste, pour avoir toutes leurs ressources, tout leur soutien et leur secours du ciel. Pour être dans ce monde, sans être de ce monde. Cette expérience peut être faite dans le désert.

La pensée divine est de donner une grande place pour le céleste. Il y aurait un lieu pour le céleste dans ce désert. Tout du point de vue divin devait être céleste. Le peuple devait être constitué sur des principes célestes. Moïse, sur la montagne, a reçu ces principes célestes pour constituer cette nation. Tout procède du ciel. Toute leur relation avec Dieu dans le désert, centrée sur le tabernacle, était issue du ciel. C’était le modèle montré sur la montagne. Il était céleste, rien n’était laissé à l’appréciation de l’homme. Leur progression de jour en jour était céleste, au moyen de la colonne de fumée et de feu. Tout était céleste. La guerre avait un arrière-plan céleste. Moïse, sur le sommet de la montagne, levait ses mains vers le ciel pendant que la bataille se déroulait dans la vallée. Le ciel dirigeait cette guerre : c’était une guerre céleste. Tout était un moyen pour apprendre ce que signifiait le céleste.

Mais ils ont échoué dans l’apprentissage de ces leçons. Ils voulaient revenir en bas sur cette terre, ils rejetaient le céleste. C’était trop dur, c’était trop difficile pour la chair, c’était trop incertain. Il fallait une telle dépendance, il y avait une telle impuissance en ce qui concerne le moi ! Ils ne pouvaient pas apporter leur aide ; et nous voulons tellement nous aider nous-mêmes dans ce domaine ! Tout était tellement céleste. Mais c’était très réel. Ceux qui connaissent quelque chose dans ce domaine savent que les choses célestes sont les plus réelles, que les choses spirituelles sont bien plus réelles que les autres choses. Mais ils n’ont pas voulu la voie céleste, ils voulaient le terrestre. Ils ont tout répudié et ont péri sur la terre et dans ce désert.

Josué et Caleb ont tous deux tiré pour eux-mêmes les leçons de l’école de Moïse et d’Israël. Ils apprenaient les leçons de la vérité céleste, et ils les appliqueraient à la prochaine génération, à une génération céleste.

Bien, tout cela peut être considéré comme de l’histoire, comme par ailleurs, tout ce qui est dans la Bible, mais je suis sûr que parmi vous, beaucoup y lisent leur propre histoire. N’est-ce pas vrai en tant que principe, dans ce que nous traversons, dans ce que Dieu fait avec nous,  pour nous faire capituler et nous conduire à une fin, à un vide et à l’impuissance ? Mais par un certain pouvoir, que nous ne ressentons pas, duquel nous ne sommes pas conscients, nous allons de l’avant. Nous sommes attirés ‘’hors de…’’ et ‘’établis sur…’’ C’est l’histoire de beaucoup de ceux qui ont survécu, quand il semblait que tout s’en était allé, que tout était perdu, car nous avions failli, déçu le Seigneur, sans penser qu’il pouvait y avoir encore un espoir.

Mais il y a un avenir. Nous avons continué. Il y a quelque chose qui est en nous, qui nous fait progresser, et qui fait qu’à ce jours, nos cœurs sont plus établis sur ce qui est de Dieu que jamais auparavant. Pourquoi est-ce ainsi ? Ce n’est pas parce que nous avons eu plus de succès, ni parce que nous avons connu moins d’échecs et de faiblesse. Non, mais plutôt parce que nous avons appris la leçon de notre propre faiblesse. Nous savons aujourd’hui mieux que jamais que : ‘’ce qui est bon n’habite pas en moi, c’est-à-dire dans ma chair’’ (Romains 7.18 NEG) Aujourd’hui, le Seigneur a Son droit de rachat plus établi sur nous qu’autrefois. Qu’est-ce que tout cela ? C’est un mystère ! Oh ! Grâces soient rendues à Dieu, c’est vrai ! Remercions Dieu pour Sa grâce souveraine ! C’est la preuve évidente qu’Il nous a adressé un grand appel et qu’Il ne sera satisfait que quand Il nous aura fait parvenir à la plénitude de son terme. Puissions-nous continuer quel qu’en soit le prix !  

À suivre

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