mardi 19 février 2019

(7) Quand il sera venu par A. W. TOZER


LE RÔLE DU SAINT-ESPRIT EN CE QUI CONCERNE 
LES DONS BIBLIQUES:

«Il donne la capacité de faire » !

                     Rien au monde n'est si merveilleusement fait que le corps humain; il n'est, dès lors, guère étonnant que le Saint-Esprit, par la bouche de David, ait dit: «Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse. Tes œuvres sont admirables, et mon âme le reconnaît bien. » Les yeux, les oreilles, l'odorat, le goût, le toucher, les pieds et les mains, tous travaillent de concert – seules la sagesse et la puissance créatrices de Dieu peuvent expliquer l'extraordinaire corps humain.

                     J'attire votre attention sur le fait que dans trois de ses épîtres, l'apôtre Paul s'est servi des membres du corps physique pour illustrer les relations spirituelles dans le Corps de Christ, c'est-à-dire l’Église.

                    Il a mentionné la relation qui existe entre les membres du corps dans son épître aux Romains, dans sa première épître aux Corinthiens, et dans sa lettre aux Éphésiens.

                    Dans le douzième chapitre de Romains, Paul, le grand illustrateur, a décortiqué les choses pour que nous puissions facilement comprendre ses propos quand il dit que l’Église est un corps dont Christ est la Tête et le vrai chrétien un membre, chacun pour sa part.

                    Le Saint-Esprit est à l’Église ce que votre esprit est au corps que Dieu vous a donné. Il est la vie, l'union, la conscience; et de même que chaque membre est une image réduite de l'église locale, ainsi chaque église locale est une image réduite de l’Église entière de Christ, affirme Paul.

                 Paul souligne ici le fait que l’Église, Corps de Christ, n'est ni déchirée ni divisée, mais que chaque église locale renferme toutes les fonctions du Corps entier. Tout comme chaque état individuel est partie vitale et vibrante de l'union entière des états, ainsi chaque église locale est une partie vivante et organique de l’Église de Christ dans son ensemble. Je crois que nous sommes membres du Corps complet de Christ dans les cieux et partout dans le monde; mais nous descendons tous du grand Dieu qui, par le Saint-Esprit et par sa Parole, nous a fait naître dans sa famille.

                   Voilà pourquoi l’Église de Christ n'est pas divisée. Quand nous chantons ce vieux cantique: «Nous sommes un dans un lien d'amour. . . », les gens nous disent, un sourire en coin: «Que faites-vous donc de vos 600 dénominations?» Eh bien, je ne suis pas frustré quand ils me posent cette question. Ce chant, qui proclame une vérité: «Nous sommes UN . . . » , est aussi vrai que le fait que moi-même je ne suis pas divisé. Le Corps de Christ n'est qu'un seul corps. Nous pouvons entonner ce chant sans la moindre hésitation, en laissant les moqueurs se moquer autant qu'ils le veulent - et nous, continuons de chanter, car c'est vrai !

                    Nous sommes UN. Nous ne sommes pas divisés. L’Église est une et entière. Quiconque est né dans la famille de Dieu a vu le jour dans une union vivante et organique, et c'est en effet là que nous nous trouvons. Satan ne peut absolument rien y faire.

                    Je répète que chaque groupe local possède toutes les fonctions du groupe entier, de la même façon que le corps de chaque individu possède tout des facultés, des organes et des membres propres à l'être humain. Les membres sont conçus pour avoir une fonction individuelle. Ainsi, les yeux sont faits pour voir, les oreilles pour entendre, les mains pour travailler, les pieds pour se déplacer, l'estomac pour digérer la nourriture, etc. Il est donc évident que nous avons été conçus pour collaborer, et ceci ne peut se faire qu'à l'unisson.

                    Je me rappelle avoir lu un jour, dans le magazine Harper's, un excellent article qui expliquait la cause du vieillissement. Celui-ci n'est pas dû à la perte des forces dans certains organes du corps, mais au fait que les organes cessent de collaborer, pour faire cavalier seul. Les gens meurent de vieillesse parce que les organes du corps sont incapables de collaborer. Ils deviennent indépendants et se séparent pour former leur propre groupe, s'il nous est permis d'employer cette illustration.

                    Il en va de même dans l'église. Quand nous travaillons ensemble, que nous avons un sens de l'unité et de la fraternité, que tous nous œuvrons d'un seul cœur, que nous collaborons les uns avec les autres, que nous agissons de concert; quand nous sommes « tous pour un et un pour tous» et que tous nous recevons nos directives de la Tête, alors nous avons une église parfaite. Cette façon de fonctionner peut se retrouver dans chaque église locale, tout comme elle se retrouve en chacun de nous.

                    Quelle que soit la chose que Dieu peut faire par l'intermédiaire de l'ensemble de son Église, il peut aussi le faire par le moyen d'une église locale ou d'un groupe local. Ces diverses fonctions ne sont pas autre chose que la capacité de travailler, et sont appelées dons. « Puisque nous avons des dons différents, selon la grâce qui nous a été accordée . . . » « Pour ce qui concerne les dons spirituels, je ne veux pas , frères, que vous soyez dans l'ignorance ». «Aspirez aux dons les meilleurs» .

                    «Étant monté en haut, il. . . a fait des dons aux hommes. Dès lors, les dons que l'on trouve dans le Corps de Christ, dans l'église locale, constituent la capacité de faire. A titre d'illustration, votre ventre est un don de Dieu. Il ne sert pas à soutenir votre pantalon; il n'est pas seulement quelque chose à être entouré d'une ceinture. Le ventre a un but et une fonction. A quoi sert votre foie? A quoi servent vos yeux? Ils ont des utilités , des fonctions bien précises. Ils ont quelque chose à faire et à accomplir. S'ils remplissent leur fonction comme il se doit et que tous les autres organes collaborent, vous serez une personne en bonne santé et utile.

                    De la même manière, ces dons sont présents dans l’Église. Les instructions précises de Paul dans L’Écriture - qui est inspirée de Dieu - mentionnent que ces dons sont placés dans l’Église pour accomplir un travail. Ils existent dans un but.

                    Paul s'est aussi servi de termes sportifs dans ses illustrations; et si je fais comme lui, ne dites pas que je ne suis pas spirituel. Je n'ai pas l'ambition d'être plus spirituel que l'apôtre Paul ! Vous devez savoir qu'une équipe de base-ball en action se compose de neuf hommes. Il y a un gars qui doit attraper la balle, un gars pour la lancer, un autre qui occupe le centre du terrain, et d'autres joueurs placés au premier but, au deuxième, et ainsi de suite. Chaque joueur, sur la position qu'il occupe, a une fonction à remplir, et chacun sait exactement ce qu'il doit faire. Aussi longtemps qu'il accomplit son travail avec adresse, l'équipe, comme un tout, est difficile à battre. Chaque fois qu'une équipe est affligée d'un joueur étoile qui ne se soucie pas de ce que l'équipe gagne ou non, du moment qu'il peut briller, le succès de l'équipe comme groupe gagnant est sacrifié.

                     Paul dit que ces dons sont dans le corps. Certains prétendent qu'il n'y en a que neuf parce que les versets concernant les dons, au chapitre 12 de la première épître aux Corinthiens, en mentionnent neuf. Mais, savez-vous que j'en ai compté au moins dix-huit dans les Écritures? Il est possible que certains d'entre eux se chevauchent et que l'on puisse réduire ce nombre à quinze. Permettez-moi de suivre de près les Écritures, et collé à la Parole de Dieu, laissez-moi simplement nommer les fonctions se rapportant aux dons que possède le divin Corps, tels que les désigne Paul.

                    Premièrement, il y a le don d'être apôtre, ambassadeur ou messager. Ensuite, il y a le don qui fait d'un homme un prophète. Il y a le don qui fait d'un homme un enseignant , et puis il y a le don d'exhortation. Il y a également le don qui fait d'un homme un dirigeant. Ce serait en quelque sorte ce que les vieux presbytériens avaient coutume d'appeler un ancien qui dirige. Ensuite viennent les dons de sagesse, de connaissance, de foi, de guérison. Il y a le don d'opérer des miracles, le don des langues, d'interprétation, de discernement, d'aide, de miséricorde, de générosité; le don de gouverner et celui d'évangéliser.

                      Vous les avez tous dans cette liste! Oui, ce sont là les dons qui résident dans le Corps, les fonctions qui permettent au Saint-Esprit de travailler, Aussi longtemps que vous avez les membres de votre corps, la vie qui vous habite peut trouver son mode d'expression.

                    Aussi longtemps que vos mains obéissent à votre cerveau, elles ne courent aucun danger. Aussi longtemps que vos pieds acceptent les instructions de votre cerveau, vous ne vous blesserez pas en traversant la rue. Aussi longtemps que les membres de votre corps font leur travail et acceptent les ordres de votre cerveau, vous n'avez rien à craindre.

                    De la même manière, aussi longtemps que l’Église de Christ reconnaît le Seigneur comme étant la Tête de l’Église et les chrétiens comme étant ses membres, chacun en particulier, et ces mêmes membres comme étant doués de «capacités pour faire», nous aurons une église vigoureuse et bénie!

                    Souvenez-vous que le Saint-Esprit accomplit le travail de l’Église par l'intermédiaire de ces dons et de ces membres doués. Quand ces dons ne sont pas présents, ni reconnus, ou qu'ils sont négligés, l’Église est amenée à se rabattre sur d'autres moyens pour accomplir le travail.

                    Il y a plusieurs points auxquels on accorde, à tort, de l'importance dans nos milieux chrétiens, et le premier relève de l'humanisme pur. Si vous n'aviez pas de mains, vous seriez obligé de vous débrouiller le mieux possible sans mains. Si vous n'aviez pas d'yeux, vous feriez de votre mieux sans yeux. Si vous n'aviez pas de pieds, il vous faudrait ramper sans pieds du mieux que vous le pourriez.

                    Ainsi, si nous négligeons ou refusons de reconnaître qu'il y a des membres et qu'ils possèdent des dons, alors nous revenons à du simple humanisme. Nous voyons cela sur une grande échelle aujourd'hui. Nous nous jetons sur les talents naturels et rien que sur eux. Qu'il me soit permis de vous dire très sérieusement que le Saint-Esprit ne travaille jamais en ne se fiant qu'au talent seul.

                    Ne soyez pas induits en erreur par la parabole dans laquelle Jésus emploie le mot « talent» pour désigner un montant d'argent. Il ne s'appliquait pas à la capacité de chanter, ni d'imiter, ni de jouer, ni à toute autre chose que les gens du spectacle accomplissent grâce à leur talent.

                    Notre deuxième erreur consiste à nous rabattre sur la psychologie comme succédané. Je suis plutôt amusé, et en même temps quelque peu dégoûté, par l'attitude de certains de mes collègues dans le ministère. Ils sont littéralement absorbés par l'étude de la psychologie, afin de savoir comment s'y prendre avec les membres de leur congrégation.

                    Quand vous avez une Bible, une intelligence, une bouche et !'Esprit Saint, pourquoi avez-vous encore besoin d'étudier la psychologie? Je me souviens de ma propre expérience, quand, jeune homme, j'avais jugé nécessaire de devenir un étudiant versé en psychologie. J'ai étudié Watson et James, et particulièrement Freud, le père de la psychiatrie et de la psychanalyse. J'ai appris tous les termes et tout ce qu'il y avait à apprendre dans ce domaine. Je ne suis donc pas un ignorant en matière de psychologie; mais, je peux dire qu'il n'y a aucune utilité à apporter la psychologie dans la chaire quand vous avez le Saint-Esprit. Si vous avez le don du Saint-Esprit, il ne vous est pas nécessaire d'étudier Freud. Si vous l'étudiez, eh bien, soit, mais ne l'amenez pas dans la chaire avec vous!

                     Une autre erreur que nous commettons, c'est de nous appuyer sur des «méthodes commerciales». Je suis tout à la fois amusé et quelque peu choqué de voir des frères avoir recours à des méthodes commerciales et s'efforcer de mener les affaires de Dieu à la manière de l'homme d'affaires américain. Laissez-moi vous dire que si nous fonctionnons de la même manière que fonctionne l'homme d'affaires de Madison Avenue ou de Wall Street, le Corps ne sera qu'un ensemble de prothèses ou de membres artificiels. Non, cela ne marchera pas. Puis il y a la technique utilisée en politique, qui se traduit par des méthodes de vente persuasives.

                    Je crois que nous allons devoir réétudier tout l'enseignement concernant la place de !'Esprit Saint dans l’Église, afin que le Corps puisse fonctionner de nouveau. Lorsque la vie fuit le corps d'un homme, on dit de lui qu'il est un cadavre. Il est ce qu'on appelle communément «des restes». Il est triste, mais tristement humoristique, de parler d'un homme fort, aux yeux brillants et à la voix vibrante, un homme vivant que la mort a enlevé, en disant que « Ses restes» peuvent être vus au salon mortuaire. Tout ce qui reste de l'homme, soit la partie la moins importante, c'est ce que vous pouvez voir au salon mortuaire. L'homme vivant est parti. Vous n'avez que le corps devant vous. Le corps, voilà ce qu'on appelle « les restes».

                     Ainsi en est-il dans l’Église de Christ. Il est bel et bien vrai que certaines églises sont mortes. Le Saint-Esprit les a quittées , et tout ce qu'il reste, ce sont effectivement « les restes» ! Il est vrai que vous avez le potentiel de l'église, mais vous n'avez pas l'église, tout comme vous trouvez dans un homme mort le potentiel d'un homme vivant , mais d'homme vivant, il n'y en a pas. Il ne peut parler, il ne peut goûter, il ne peut toucher, il ne peut ressentir ni sentir, il ne peut voir ni entendre , parce qu'il est mort ! L'âme a quitté cet homme, et quand !'Esprit Saint n'est pas présent dans l'église, vous en êtes réduit à devoir vous rabattre sur des méthodes relevant du domaine commercial, politique, psychologique et sur des efforts humains.

                    On n'insistera jamais assez sur la nécessité d'avoir le Saint-Esprit dans l'église, si, pour ce faire, on se base sur les Écritures, car sans l'Esprit rien ne peut être accompli pour l'éternité. Quelqu'un pourrait dire: «Si cela est vrai, pourquoi ne partageons-nous pas tout simplement le sort des adeptes du mouvement des langues, car ils croient qu'on peut être sûr d'être rempli du Saint-Esprit, pourvu qu'on manifeste le don des langues» ? 

                    Eh bien, pour répondre à cela, laissez-moi vous dire que je connais et que j 'ai étudié ces chers frères, que je leur ai prêché pendant de nombreuses années, et que je suis bien disposé à leur égard. On rencontre chez ces frères des églises très raisonnables, très belles et très pieuses. Sans vouloir froisser personne, il est cependant vrai que, comme chrétiens, nous ne pouvons que sourire et remercier Dieu pour la vérité, qu'elle blesse ou non. Ce mouvement a exalté un seul don au-dessus de tous les autres, et ce don est justement celui dont Paul a dit qu'il était le moindre de tous. Il en résulte une démonstration non scripturaire de ce don et une tendance à accorder aux sentiments personnels une plus grande importance qu'aux Écritures; et nous ne devons jamais faire cela! Dieu nous a donné le Livre, mon frère et ma sœur, et le Livre vient en première place. Si ce que vous avez à me proposer ne se trouve pas dans le Livre, alors je refuse d'écouter qui que ce soit, aussi frémissant et enthousiaste soit-il. Le Livre! Vous devez me donner la Parole!

                    Un autre courant d'enseignement qui prévaut de nos jours est celui-ci: certains frères disent que les dons de !'Esprit ont cessé à la mort des apôtres. Avec la mort des apôtres, disent-ils, ont pris fin les dons de !'Esprit.

                    Nous nous retrouvons donc avec deux tendances: la première, qui enseigne qu'avant d'être sûr d'être rempli de !'Esprit, vous devez faire preuve du don des langues; l'autre, qui affirme que de nos jours tous les dons sont annulés, morts, et qu'ils ne sont plus mis à la. disposition de l'église.

                    Comment voir clair dans cet imbroglio? Laissez-moi vous remettre en mémoire certaines personnes qui ont vécu dans le passé et qui ont servi Dieu, et certaines choses que ces personnes ont faites. Regardons ensemble comment chacun de ces extrêmes peut expliquer les exploits que ces hommes ont faits pour Dieu.

                    Prenons par exemple Augustin, évêque d'Hippone, ce saint homme qui marchait avec Dieu et qui a écrit une grande confession de foi. Dieu est plus présent dans «Les Confessions d'Augustin» que dans tous les livres qui ont été écrits ces dernières cinquante années dans les milieux fondamentalistes. Si, me trouvant sur une île, je pouvais avoir à ma disposition les innombrables ouvrages fondamentalistes et toute la littérature évangélique écrits au cours des cinquante dernières années, ou bien les Confessions d'Augustin, je renoncerais volontiers à tous ces ouvrages et à toute cette littérature pour ne garder que le livre d'Augustin, car Dieu est présent dans ce livre! Augustin était un grand orateur et un grand étudiant de l'art oratoire grec. Quand il a été rempli du Saint-Esprit, il a dit: «J'ai perdu le goût de la rhétorique grecque, et cela m'a troublé. Plus tard, j'ai découvert pourquoi. C'est parce que je n'ai pas trouvé Christ dans l'art oratoire grec. » Il a été l'un des six grands cerveaux de tous les temps, et il a renoncé à tout cela afin de pouvoir suivre Christ !

                     Considérons aussi Bernard de Cluny, qui était un saint. C'est lui qui a écrit «Jérusalem, the Golden» (La Jérusalem d'Or). Vous vous souvenez, n'est-ce pas, de cette grande chose: «La Jérusalem d'Or baignée de lait et de miel. » Cet homme aussi marchait avec Dieu. Il avait un frère jumeau, Bernard de Clervaux, qui a écrie: «Jésus, rien qu'en pensant à toi, ma poitrine se gonfle de tendresse», et d'autres hymnes comparables en beauté.

                     Puis, il y a eu Richard Rolle, qui a vécu au quatorzième siècle. Il étaie moine, mais il a reçu tant de bénédictions, qu'il n'a pas pu rester dans le monastère. Il s'est donc procuré une guitare et a parcouru toute l'Angleterre, prêchant l'évangile, qu'il appelait «feu, parfum et chant». C'était bien cela: brûlant, suave et mélodieux.

                    Il y a eu frère Laurence, l'homme qui pratiquait la présence de Dieu. Il n'aurait pas ramassé un brin de paille par terre sans que ce ne soit fait par amour pour Dieu. Pendant qu'il était à l'agonie, on lui demanda: «Que faites-vous, frère Laurence?» Il répondit : «Je fais ce que j'ai résolu de faire pendant toute l'éternité: j'adore Dieu. Quand je serai mort, je ne changerai pas d'occupation. Pendant quarante ans, je n'ai fait qu'adorer Dieu sur terre, et quand j'irai au ciel, je continuerai tout simplement à faire ce que je fais déjà. »

                     Souvenez-vous aussi de Thomas a Kempis, l'auteur de l'imitation de jésus-Christ, et de cet autre homme nommé Martin Luther, qui a dit: «Je vais me marier pour taquiner le pape et pour faire enrager le diable. » C'est le même homme qui s’est levé et a dit: «Si chaque tuile du toit de la maison était un démon, qu'y pourrais-je? Je ne pourrais rien faire d'autre que de crier: Viens à mon secours, 0 Dieu! » C'est lui qui a redonné la Parole de Dieu à l’Église et a remis le pape à sa place.

                    Zinzerdorf est ce riche aristocrate allemand qui, en voyant un tableau représentant le Christ crucifié, s'est écrié, en larmes: «S'il est mort pour moi, alors je dois me donner à lui ! » De sa piété et de sa vision ont jailli les grands mouvements missionnaires d'aujourd'hui.

                     Parlons aussi de Tersteegen, spécialiste du tissage de la soie en Allemagne. Il a fait une telle expérience avec Dieu, qu'il a signé dans son propre sang une alliance avec lui. Sa maison est alors devenue un centre de puissance spirituelle pour toute l'Allemagne.

                     John Newton, lui, a écrit «Oh! Que le nom de Jésus est doux ! » Cet homme merveilleux était l'esclave des esclaves en Afrique, et pourtant il s'est converti et est devenu un des saints les plus enflammés de sa génération.

                    Que ferions-nous sans les ouvrages de Charles Wesley? Son «Jésus, Amant de mon âme» , son «Amour divin qui surpasse tout amour» , et son «Se peut-il que je bénéficie du sang de mon Sauveur? » ne sont qu'un petit échantillon de son œuvre. Et son frère, John Wesley, l'homme qui savait recevoir les œufs, car on lui en a lancé à la tête des barriques entières, vous savez ! Et bien, cela ne l'a pas empêché de continuer à prêcher, jusqu'à ce qu'il change toutes les valeurs morales de l'Angleterre. Les historiens affirment qu'il a sauvé l'Angleterre de la révolution. 

                    Considérons aussi William Booth, le fondateur de l'Armée du Salut, ou Jonathan Edwards, le grand prédicateur américain, responsable du grand réveil. Pensons à Frederick Faber, qui a écrit: «Ô, Jésus, Jésus, Seigneur très cher, pardonne-moi si, par amour, mes lèvres, prononcent ton Nom mille fois par jour. » Et Reginald Heber, l'anglican, qui a écrit: «Saint, saint, saint, Seigneur Dieu tout puissant. 


                       Dans notre propre pays, il y a eu l'avocat Charles Finney qui s'est converti et a été rempli du Saint-Esprit. Il a dit ceci : «Le Saine-Esprit est descendu sur moi d'une manière telle qu'il semblait me traverser tout entier, corps et âme. J'avais l'impression qu'un courant électrique me traversait de part en part. Et, en effet, il semblait se manifester par vagues d'amour liquide . . . comme le souffle même de Dieu . . . il semblait m'éventer comme des ailes immenses.

                       Souvenons-nous de David Livingstone, qui a introduit l’Évangile en Afrique et de Charles Spurgeon qui, tout au long de sa vie, a prêché chaque dimanche, à Londres, devant un auditoire de 6000 personnes. On a dit de Spurgeon que ses prières ont guéri plus de malades dans la ville de Londres que tous les médecins réunis.

                    Georges Muller s'est rendu en Angleterre et a ouvert un orphelinat à Bristol. Les prières de cet homme lui on valu de recueillir des millions de dollars; il a été en bénédiction à des milliers de gens et a élevé des milliers d'orphelins, et jamais Dieu ne lui a refusé quoi que ce soit.

                    Pensez à France Havergal, donc on a dit que quand elle entrait dans une pièce, on avait le sentiment que deux personnes y encraient: Frances Havergal et le Saine-Esprit.

                    Evan Roberts est l'homme qui priait ainsi: «Courbe-moi , ô Dieu, courbe-moi !» et Dieu l'a courbé et a donné au pays de Galles son réveil. Monsieur Seng, le chrétien chinois qu'on a battu, cousu dans un sac et roué de coups, est parti prêcher l’Évangile aux quatre coins de la Chine, et Dieu s'est manifesté à lui par de grands miracles et de grandes merveilles.

                  Albert Benjamin Simpson a commencé son œuvre avec huit personnes qui ont prié pour les missions, et aujourd'hui nous nous souvenons de lui comme du fondateur de la sixième plus grande société missionnaire au monde.

                    Billy Nicholson - cher vieux Billy -, qui a rejoint son Seigneur depuis des années, est l'évangéliste qui est allé en Irlande à une époque d'agitation politique et de décadence morale. Un si grand nombre de personnes se sont converties du temps de Billy Nicholson, qu'une révolution a pu être évitée.

                      Avez-vous jamais entendu parler de la femme irlando-canadienne appelée Holy Ann (Sainte Anne). On disait que Holy Ann parlait de son Père céleste d'une façon si intime qu'on aurait pu croire que Dieu n'avait qu'elle comme enfant.

                    Avez-vous lu la vie de Sammy Morris? Je n'ai jamais vu Sammy Morris en chair et en os, mais un jour il m'est arrivé de me tenir, la tête découverte, devant sa tombe. Sammy Morris est ce garçon africain, de la tribu des Krus, qui ayant entendu parler du Saint-Esprit, s'est rendu aux États-Unis. En fait, il a travaillé dur pour y aller, et ce, afin de pouvoir parler à quelqu'un qui pourrait le renseigner sur le Saint-Esprit. Une personne l'avait emmené faire un tour de la ville de New York et lui dit: « Regarde ce gratte-ciel, et celui-là! et encore celui-ci ! » Mais Sammy Morris, coupant la parole à son cicérone, lui dit: «Je ne suis pas venu à New York pour voir des gratte-ciel. Dites-moi plutôt ce que vous savez du Saint-Esprit.» Il se rendit à Taylor University et s'exprima ainsi: «D'après ce que je comprends, vous autres méthodistes croyez au Saint-Esprit, et je veux en savoir plus à son sujet. S'il vous reste une chambre sous les combles dont aucun étudiant ne veut, c'est cette chambre-là que je désire. » Sammy Morris, un reflet de Jésus-Christ, n'a vécu qu'un temps très court. Il est enterré dans la ville de Fort Wayne, en Indiana, là même où je me suis tenu près de sa tombe.

                      Je ne peux qu'en nommer un petit nombre. En effet, il faudrait des rames de papier rien que pour mentionner les noms des grands saints qui ont ébranlé et secoué des nations, et qui ont purifié des grandes et petites villes. Les réveils modernes viennent et vont, en laissant les communautés inchangées. Mais en ces jours-là, les réveils laissaient l'empreinte de Dieu.

                     A ceux, maintenant, qui disent que les dons ont disparu avec les apôtres, je demanderai : si ces dons de l'Esprit sont morts en même temps que les apôtres, comment Augustin, Bernard de Cluny, Richard Rolle, Frère Laurence, Thomas a Kempis , Luther, Zinzerdorf, Tersteegen, William Booth, Jonathan Edwards , Charles Finney, Charles Spurgeon, George Muller, A. B. Simpson, Billy Nicholson, Holy Ann, et Sammy Morris, comment ont-ils accompli les œuvres de Dieu ? Oui, comment ont-ils fait ? Si le Saint-Esprit n'a pas de dons pour les hommes, ont-ils accompli leurs œuvres grâce à leur intelligence, grâce à leur cerveau ? Non, mes frères, ces croyants étaient des hommes et des femmes qui avaient reçu des dons, et ces dons étaient en eux, et le Saint-Esprit de Dieu les a utilisés puissamment, œuvrant en eux et par eux, tout comme mon âme œuvre par l'intermédiaire de mes mains.

                    D'un autre côté, si nous ne sommes pas remplis de l'Esprit à moins de manifester le parler en langues, alors Augustin, Bernard, Thomas a Kempis, Frederick Faber, Charles Finney, David Livingstone, Charles Spurgeon et George Muller n'étaient pas remplis du Saint-Esprit . Aucun de ces hommes n'a jamais dit quoi que ce soit au sujet de l'évidence des langues. Pouvons-nous dire qu'ils ont accompli leurs actions puissantes, qui ont changé le monde, dans la puissance de la chair ? Oh non, frères ! Je ne suis d'accord avec aucun de ces deux extrêmes. Je sais que les dons du Saint-Esprit n'ont pas disparu en même temps que les apôtres. Je sais qu'il existe des dons dans l'église chrétienne d'aujourd'hui, même dans certaines églises qui ne savent pas qu'elles les possèdent.

                    Nous ne nous serons d'aucune utilité en allant voir ailleurs, ou en nous joignant à quelque chose de nouveau. En effet, frère, ce n'est pas en allant quelque part et en «adhérant» à quelque chose que nous obtiendrons de l'aide. Dieu n'est pas à la recherche d'étiquettes, de titres ou de noms ! Il est à la recherche de personnes. Il est à la recherche des gens aimants, humbles, propres, et s'il peut trouver de telles personnes, il est prêt à venir sur-le-champ avec une grande puissance.

                 «Vous recevrez une puissance. » « Recherchez les dons les meilleurs.» Tout ce que Dieu a jamais fait pour une âme, il le fera pour n'importe qui d'autre, si les conditions sont respectées. Le Seigneur, qui a béni les hommes dont je viens de parler ainsi que les milliers qui leur ont succédé, mais dont on ne connaît pas les noms, veut faire pour nous la même chose qu'il a faite pour eux.

                   L'incrédulité dit: « Ce sera pour une autre fois, mais pas maintenant; dans un autre endroit, mais pas ici ; pour d'autres gens , mais pas pour nous. La foi, cependant, dit: Tout ce qu'il a fait ailleurs, il le fera ici ; tout ce qu'il a fait en d'autres temps, il le fera maintenant; tout ce qu'il a jamais fait pour d'autres gens, il veut le faire pour nous ! Les pieds sur terre et la tête froide, mais le cœur embrasé de l'amour de Dieu, nous pouvons sortir remplis de la plénitude de l'Esprit, si nous nous soumettons et si nous obéissons. Dieu veut travailler par votre intermédiaire!

                    Le consolateur est venu, et il ne se soucie pas des limites que nous imposent les lieux, la géographie, le temps ou la nationalité. Le Corps de Christ est plus grand que tout cela. La question est la suivante: Voulez-vous ouvrir votre cœur? Si je pouvais recourir à la petite illustration prise du livre de la Genèse (Genèse 8 . 8-9), étendriez-vous la main, par la foi , pour attirer le Saint-Esprit en vous? Cela ferait une différence énorme et merveilleuse dans votre vie. J'ai déjà été témoin de telles expériences, et il n'y a aucune raison que vous ne puissiez pas la faire vous-même, si vous obéissez pleinement.



vendredi 15 février 2019

(6) Quand il sera venu par A. W. TOZER


LA VIE DE L’ÉGLISE DANS L'ESPRIT SAINT:

Fructueuse, heureuse, bénie !

                    Je soutiens que les croyants individuels, qui composent l'ensemble des membres de nos églises évangéliques, devraient mener une vie fructueuse, heureuse et remplie de l'Esprit.

                    Si vous voulez prendre le temps nécessaire pour examiner les Écritures , avec un esprit honnête et ouvert, vous serez convaincu que fruits, joie, paix, bénédictions et contentement font tous partie de ce que le Saint-Esprit s'attend à produire chez le chrétien, et à travers le chrétien qui lui a livré sa vie.

                    Je ne suis pas sans savoir que certains m'accusent d'avoir semé le doute chez des personnes, concernant la bénédiction du Saint-Esprit; en réponse à cela, je tiens à signaler que si le peuple de Dieu était à moitié aussi pressé d'être rempli de !'Esprit qu'il l'est d'essayer de prouver qu'il ne peut l'être, l’Église serait surpeuplée.

                   Je n'ai jamais essayé, par pure éloquence, de contraindre les gens à se plier à !'œuvre de Dieu, car si je n'enseigne pas en conformité avec la vérité biblique, je suis dans l'erreur, quelque éloquent que je sois.

             Cependant, pour ce qui est des sujets traités ici, j'ai passé personnellement beaucoup de temps dans la Parole de Dieu pour les approfondir; je peux donc me permettre de parler avec une certaine autorité. En effet, étant donné que j'ai étudié le sujet à fond, je sais de quoi je parle. Toutefois, jamais je ne voudrais essayer de pousser un enfant de Dieu dans quelque connaissance ou expérience que ce soit, car j'ai découvert que nous nous efforçons de pousser trop et trop tôt. Le seul résultat que nous obtenons, c'est de faire sortir les enfants de Dieu de leur cocon prématurément , ce qui a pour effet de produire une foule de monstruosités bizarres au lieu d'un peuple saint. Loin de moi la pensée de faire cela!

                 Je ne peux que m'étonner du fait que les chrétiens puissent marcher, jour après jour, sans se préoccuper de ne pas avoir les bénédictions et les dons promis par un Père aimant dans les cieux. En tant que chrétien, ma vie, mon attitude, et la vie même de mon église ne devraient-elles pas être influencées par la promesse de Dieu le Père, à savoir: qu'il donnerait !'Esprit comme un don à ses enfants?

                    Dans Luc 11:13, je suis sûr que Dieu faisait allusion à l'amour que nous portons à nos enfants lorsqu'il a dit: «Si donc, méchants comme vous l'êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent. » En faisant de l'Esprit la promesse du Père, je crois que Dieu voulait nous montrer que nous ne devons pas avoir peur du Saint-Esprit. Si je dis cela, c'est parce que j'ai découvert qu'il est très difficile d'amener les chrétiens à surmonter leur peur du Saint-Esprit. Rappelez-vous simplement qu'il nous est donné comme le cadeau que le Père nous a promis. Si un homme promet à son fils une belle bicyclette pour la Noël, ce fils n'aura sûrement jamais peur de la promesse que lui a faite un père qui l'aime et qui veut ce qu'il y a de mieux pour lui .

                    Les membres de l’Église rachetée devraient être liés dans un lien d'amour avec le Saint-Esprit. En vérité, Dieu n'a jamais pris soin de son Église sans le concours du Saint-Esprit. Nous devrions être oints du Saint-Esprit. Nous sommes conduits par l'Esprit. Nous sommes enseignés par Lui. Par conséquent, l'Esprit est l'agent, la solution divine dans laquelle Dieu préserve son Église.

                   La Bible précise clairement que Dieu n'a jamais songé à son peuple autrement qu'associé au Saint-Esprit. En réalité, il a fait à ses enfants maintes promesses basées sur la venue du Saint-Esprit. Mentionnons-en quelques-unes:

                    Dans Ésaïe 32:15-17, il dit: « . . . jusqu'à ce que l'Esprit soit répandu d'en haut sur nous, et que le désert se change en verger, et que le verger soit considéré comme une forêt. Alors la droiture habitera dans le désert, et la justice aura sa demeure dans le verger. L’œuvre de la justice sera la paix, et le fruit de la justice le repos et la sécurité pour toujours. »

                     Plus loin, dans Ésaïe 44:3 , il a dit: «Car je répandrai des eaux sur le sol altéré, et des ruisseaux sur la terre desséchée; je répandrai mon esprit sur ta race, et ma bénédiction sur tes rejetons. »

                     Il y a aussi ce passage dans Joël 2 : 28-29 : «Après cela, je répandrai mon esprit sur toute chair; vos fils et vos filles prophétiseront, vos vieillards auront des songes, et vos jeunes gens des visions . Même sur les serviteurs et sur les servantes, dans ces jours-là, je répandrai mon esprit. »

                    Ces paroles venaient du Père, et Jésus les a expliquées et appelées «plénitude du Père» . Laissez- moi vous suggérer ceci: chaque fois que vous lisez quelque chose concernant Jésus interprétant l'Ancien Testament, ne vous éloignez pas de son interprétation. Ne vous appuyez pas trop sur les interprétations des hommes, car elles peuvent être erronées. Notre Seigneur, l'homme Jésus-Christ, n'a jamais commis d'erreur - et il a appelé le Saint-Esprit la promesse de Dieu.

                    Rappelez-vous que dans Luc 24 :49, Jésus a dit: «Et voici, j'enverrai sur vous ce que mon Père a promis; mais vous , restez dans la ville jusqu'à ce que vous soyez revêtus de la puissance d'en haut. » ]'affirme que Jésus a encore expliqué cela dans les chapitres 14 : 15 et 16 de l'évangile de Jean, quand il a parlé du Saint-Esprit et de sa venue dans l’Église.

                     Ici je devrais signaler qu'en lisant les évangiles, le livre des Actes et les épîtres, nous pouvons aisément retrouver trois périodes qu'on peut identifier comme ayant un rapport avec le Saint-Esprit et son travail dans l’Église.

En premier lieu, nous avons ce que nous pouvons appeler 

LA PÉRIODE DE LA PROMESSE, 

                 depuis Jean-Baptiste jusqu'à la résurrection de Christ. Sur cette période de trois ans, les disciples ont reçu leur vocation, un mandat et un enseignement dans la meilleure école biblique au monde. Il n'existe, en effet, aucun séminaire au monde qui puisse se mesurer au séminaire dans lequel Jésus constituait à lui seul tout le corps enseignant! Ils n'ont pas obtenu un diplôme qu'ils pouvaient encadrer et accrocher au mur, mais ils avaient leur diplôme dans le cœur, et ils aimaient Christ, notre Seigneur. Ils l'ont aimé vivant, ils l'ont aimé mort, et ils l'ont aimé à nouveau vivant.

                    A ce moment-là, on leur avait seulement promis quelque chose. Jésus leur avait dit et enseigné qu'un nouveau genre de vie allait leur être donné - une vie qui ne serait ni poétique, ni psychique, ni physique. Cette vie allait être une puissance d'en haut. C'était quelque chose qui devait leur venir hors des limites du monde dans lequel ils vivaient, par-delà le seuil de leur être, dans le saint des saints, dans les profondeurs de leur esprit. C'est là que vivrait le Consolateur qui les enseignerait, les conduirait, les rendrait saints et leur donnerait de la puissance.

                    Jésus n'a pas cessé de leur enseigner cela! En approchant de la fin de sa vie terrestre, il a intensifié son enseignement , comme on peut le voir dans les chapitres 14 :15 et 16 de l'évangile de Jean. Il leur a annoncé la venue d'un genre de vie nouveau et supérieur, et il leur a dit qu'il s'agirait d'une infusion, d'une effusion d'énergie spirituelle. Après cela, il les a quittés .

                   Savez-vous que si nous pouvions réunir aujourd'hui une congrégation dont les membres s'affectionneraient aux choses spirituelles autant que le faisaient les disciples avant la Pentecôte, nous nous considérerions comme une église super-spirituelle?

                     Nous pourrions produire des grands hommes de Dieu parmi les dirigeants d'un tel groupe. Nous pourrions les élire à des comités, écrire leur biographie, ou encore, faire porter leur nom à des églises.

                    Cependant, au cours de cette période de la promesse, les disciples n'étaient qu'en voie de préparation. Ils n'avaient pas encore reçu la promesse. Jésus était en train de créer une attente en eux.

La deuxième période soulignée est

LA PÉRIODE DE LA PRÉPARATION.

                    Dans une certaine mesure, ils étaient en phase préparatoire pendant que Jésus était avec eux, mais ils n'ont véritablement commencé à se préparer qu'après son départ. Ils ont alors interrompu leurs activités; et ce fait constitue pour nous une grande leçon, à l'époque trépidante dans laquelle nous vivons.

                    Je pense que nous sommes les gens les plus affairés que le monde religieux ait jamais vus. Nous nous sommes mis dans la tête, semble-t-il, que si nous ne courons pas à perdre haleine, Dieu ne sera pas content!

                    Quand Jésus a dit: «Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création», il y a gros à parier que Pierre a sauté sur ses pieds, en saisissant probablement son chapeau au passage. Il se disposait à partir sur-le-champ. Mais qu'a dit le Seigneur? « Pierre, reviens et reste à Jérusalem jusqu'à ce que tu sois revêtu de la puissance d'en haut. »

                     Dernièrement, j'ai entendu un dirigeant chrétien faire une mise en garde contre l'épidémie d'amateurisme qui sévit dans les milieux chrétiens. Le niveau de la chrétienté a baissé, baisse, et baisse encore. Nous sommes aussi légers que des papillons, malgré le fait que nous volons dans la lumière radieuse du soleil et que nous nous imaginons être des aigles aux ailes largement déployées.

                    Il m'arrive de penser que l’Église se porterait bien mieux si nous proclamions une trêve visant à cesser toute activité pendant une durée d'environ six semaines et que nous nous mettions à l'écoute de Dieu pour voir ce que lui attend de faire pour nous. C'est ce que les disciples ont fait avant la Pentecôte. Nous passons du temps à prier pour que le Saint-Esprit nous unisse, mais à la Pentecôte, !'Esprit de Dieu est descendu sur les disciples parce qu'ils étaient déjà unis: « ils étaient tous ensemble dans le même lieu».

                     Beaucoup de gens s'efforcent de travailler pour Dieu, alors qu'ils ne sont pas vraiment préparés à travailler. Cependant, une certaine préparation est nécessaire. Je crois que nous commettons souvent des erreurs avec nos plus nouveaux convertis. Nous n'hésitons pas à prendre un de nos bébés en Christ et à lui pousser un paquet de tracts dans les mains en lui disent: « Maintenant, mon vieux, vas-y, fonce ! » Nous ne devrions peut-être pas oublier que dans l'Ancien Testament les prêtres au service de Dieu étaient prêtres de naissance; et même malgré cela, ils devaient être oints avant d'être autorisés à servir. Non seulement leur mettait-on du sang sur le lobe de l'oreille droite, sur le pouce de la main droite et sur le gros orteil du pied droit, mais par-dessus le sang on répandait une huile parfumée, image du Saint-Esprit.

La troisième période qui est soulignée est la

PÉRIODE DE LA RÉALISATION

                    Et je lis que le Saint-Esprit est descendu sur eux de façon soudaine (tout à coup). J'ai remarqué que l'expression «tout à coup» , telle qu'on la .rencontre dans le livre des Actes, revient souvent dans les Écritures . «Tout à coup il vint du ciel un bruit comme celui d'un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis . » Je ne peux m'empêcher de rire sous cape en pensant à cette expression « tout à coup ».

                     La plupart d'entre nous voulons voir glisser les événements sur nous graduellement, un petit peu à la fois, lentement, et non de façon subite. Chacun de nous veut être rempli du Saint-Esprit, mais à condition que Dieu le fasse en mettant des gants, avec lenteur, sans nous mettre dans l'embarras et sans nous faire peur!

                    La Bible dit que « tout à coup ils furent remplis du Saint-Esprit. » Elle dit aussi: «Et soudain il se joignit à l'ange une multitude de l 'armée céleste . . . » Il est frappant de constater que nous rencontrons ce mot «Soudain» chaque fois que Dieu a fait quelque chose d'extraordinaire. Il l'a fait «Soudainement»-mais cela nous fait peur. Nous voulons «grandir» dans la grâce parce que nous savons que cela nous est possible sans en éprouver de la gêne.
                   Il semble que les chrétiens soient embarrassés de tomber à genoux pour chercher le Dieu tout-puissant, de sortir un mouchoir pour sécher leurs larmes, et de se surprendre à dire: « Merci , ô Dieu, le Consolateur est venu! » Leur réputation risque de s'en trouver amoindrie, surtout quand on est président du conseil , moniteur de l'école du dimanche, ou membre actif au sein du groupe de femmes.

                    Ce genre d'embarras a pour résultat de nous maintenir année après année, sur le chemin de la médiocrité et de la mort. Nous en venons à pouvoir vivre dans un cadavre spirituel. Notre souffle est glacé, nos joues présentent la pâleur de la mort, nos orteils sont gelés, et nous sommes dépourvus de toute spiritualité. Nous prenons le tour de vivre de cette manière en nous imaginant que c'est « normal». Nous écrivons même des livres pour prouver que c'est normal; mais nous ne sommes pas revêtus du Saint-Esprit, et c'est là que réside notre problème.

                    La période de la réalisation est venue soudainement, et le Père a accompli sa promesse. Les attentes ont été comblées au-delà de toute expression! Je m'inquiète de tout ce qui paralyse le peuple de Dieu et l'empêche de jouir de tous ses privilèges dans la vie chrétienne. Quelquefois , je me dois d'attaquer violemment des choses que je crois incorrectes et que j'estime être une entrave pour les enfants de Dieu. Certains ont dit que je me mêlais de choses qui ne me regardaient pas . Eh bien, justement, elles me regardent. Dieu m'a oint pour que toute cette affaire soit mon affaire!

                    Une de ces choses est une erreur, qui est souvent présentée à l’Église sous la forme suivante: que le chrétien n'est pas touché individuellement par la promesse que Dieu le Père a faite d'envoyer son Saint-Esprit. L'accomplissement de cette promesse, nous est-il dit, a déjà eu lieu et n'a donc pas besoin d'être répété. Voilà pourquoi cette position sourient que l’Église ne doit plus se préoccuper du Saint-Esprit. Par conséquent, les tenants de cette position essaient de nous ignorer purement et simplement.

                    Ici, j 'aimerais vous poser quelques questions, tout en vous laissant le soin d'en tirer votre propre instruction grâce aux réponses que vous y donnerez vous-même.

                     Est-il vrai que la promesse du Père n'était valable que pour les chrétiens du premier siècle? Je pense que nous vivons à l'époque des «derniers jours », époque qui a débuté à la Pentecôte et qui va se poursuivre jusqu'au retour de Christ. Cette vérité actualise le texte de Joël et le rend opérant et applicable à vous et à moi. Nous vivons maintenant dans les derniers jours où Dieu répand son Esprit sur toute chair.

                     Rappelez-vous ce qu'a dit Pierre dans Actes 2 :38-39 : « Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés; et vous recevrez le don du Saint-Esprit. Car la promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera. »

                    Cette promesse ne s'adressait pas exclusivement à la foule des premiers chrétiens . Elle est «pour vous, pour vos enfants , et pour tous ceux qui sont au loin . . . en grand nombre.» Beaucoup d'entre nous croyons et connaissons le témoignage du Saint-Esprit, et rien que cela remplace un tas de raisonnements. Si on peut persuader quelqu'un qu'il est rempli , il est alors tout aussi possible de le persuader du contraire. Pour ma part, j'attire l'attention sur l'Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde et sur la promesse du Père pour une vie sainte et fructueuse dans l'Esprit. Si quelque chose devait m'arriver, la promesse du Père garderait celui à qui j'ai rendu témoignage. Il ne s'appuierait pas sur la fragilité humaine.

                    Voici la deuxième question: La nouvelle naissance du premier siècle me dispense-telle, aujourd'hui, de naître de nouveau?

                     Le Seigneur a dit que nous allions devoir naître de nouveau et que nous aurions à être remplis de l'Esprit. Pourtant, Monsieur Un Tel vient nous dire que ce que cela signifie réellement, c'est qu'ils devaient être remplis de l'Esprit, à leur époque, et non nous. Ce genre de propos fait de nous ni plus ni moins que des orphelins laissés à eux-mêmes, sans le moindre espoir, et nés beaucoup trop tard. Mais, attendez! Pierre est né de nouveau. Est-ce que l'expérience que Pierre a faite de la nouvelle naissance suffit pour moi ? Pierre a été rempli du Saint-Esprit.

                     Est-ce que le fait que Pierre a été rempli du Saint-Esprit me remplit automatiquement, moi aussi? Est-ce que le déjeuner que Pierre a prit en l'an 33 suffit à me nourrir au vingtième siècle? Bien sûr que non ! Je dois me nourrir aujourd'hui, si je veux être nourri aujourd'hui. Que Pierre soit né de nouveau ne m'aide pas aujourd'hui. Je dois, moi aussi, naître de nouveau, comme lui est né de nouveau à son époque. De la même façon, que Pierre ait été rempli du Saint-Esprit le jour de la Pentecôte ne m'aide pas aujourd'hui. Je dois être rempli aujourd'hui, tout comme il a été rempli alors. Soyons logiques, quelle différence y a-t-il entre cela et l'effusion du Saint-Esprit?

                   Une troisième question: Avez-vous jamais vu quelqu'un, dans l’Église chrétienne d'aujourd'hui, recevoir à sa conversion ce que Pierre a reçu dans la chambre haute?

                      Je pose cette question, parce que certains voudraient enseigner que nous recevons maintenant à notre conversion ce que les disciples ont reçu à la Pentecôte. Quand vous vous êtes converti, aviez-vous la même puissance que Pierre avait quand il a été rempli ? Ramenons toute cette question à l'homme du commun que côtoyait Pierre. L’Écriture ne précise-t-elle pas clairement que cet homme du peuple avait reçu quelque chose et possédait quelque chose qu'apparemment nous n'avons pas de nos jours? Je crois qu'eux l'avaient!

                    Une dernière question maintenant : La croyance fondamentale moderne est-elle un accomplissement satisfaisant des attentes qu'a suscitées le Père en Jésus-Christ, et votre cœur rend-il personnellement témoignage que ce que vous goûtez maintenant, c'est ce que le Seigneur avait promis à son peuple?

                    Frères, notre Père céleste a promis que le Saint -Jésus lui-même- a promis que nous recevrions l'Esprit et que celui-ci prendrait les choses qui sont à Christ et nous les ferait connaître, et que nous aurions la puissance d'en haut. Tout ce que je vois en regardant autour de moi aujourd'hui, c'est un textualisme fondamentaliste froid, mort, sec, sans âme. Et alors on voudrait me faire croire que ce qu'ils ont aujourd'hui, c'est ce qu'avaient les premiers chrétiens. Je n'arrive tout simplement pas à avaler cela!

                    Dans ce premier âge de la foi, ils étaient vraiment des croyants de race pure. Quelque chose de Dieu était survenu sur eux, et ils resplendissaient de vie, de lumière et de puissance. La plupart d'entre nous sommes des «minables», comparés à ces premiers chrétiens.

                   Quand j'étais jeune garçon à la ferme, en Pennsylvanie, nous avions des poulets bâtards. De temps à autre, ma mère s'efforçait d'améliorer ces poulets par l'apport d'une espèce appelée Plymouth Rocks, ou d'une autre bonne espèce. Mais laissez-les ensuite aller pendant un moment, et vous verrez qu'au bout de cinq à six ans ils retournent à leur type primitif. En effet, ils redeviennent des poulets bâtards, et vous ne sauriez vous imaginer à quoi ils ressemblent: tout juste de vieilles poules gloussantes et desséchées qui vous pondent des œufs de petit calibre et en quantité très limitée!

                     Nous, chrétiens, nous sommes tout simplement retournés à notre type adamique primitif. Regardez-nous, et puis essayez de dire que nous menons automatiquement la même vie spirituelle que menaient ces chrétiens de race pure. Pensez-y!

                      Avez-vous en vous-même ce témoignage que ce que vous possédez en vie spirituelle et en victoire est selon la pensée de Dieu quand il a tracé ce merveilleux tableau de la plénitude du Saint-Esprit?

                      Permettez-moi de vous rappeler l'histoire de mère Cook, une très gentille vieille dame qui vivait dans sa modeste demeure, au sud de Chicago, et qui connaissait la plénitude du Saint-Esprit. Un jeune homme se convertit dans cette ville; il possédait toutes les qualités pour devenir un bon vendeur. Très actif, son plaisir consistait à s'occuper d'une foule de choses, et il ne s'en privait pas! A vrai dire, il était sans cesse en mouvement, sans toutefois accomplir grand-chose; le nom de ce garçon était Dwight Lyman Moody. Un jour, maman Cook aperçu Dwight et lui dit: «Mon garçon, j'aimerais que tu viennes me voir à la maison une bonne fois, je veux te parler. » Moody se rendit donc chez maman Cook, elle le pria de s'asseoir et lui dit ceci en substance:

                    - C'est fantastique, Dwight, de te voir si merveilleusement sauvé et de constater ton zèle pour le Seigneur, mais sais-tu ce· dont tu as besoin ? Tu as besoin de l'onction du Saint-Esprit .
                     - Eh bien, maman Cook, répondit-il, je veux avoir tout ce que Dieu a pour moi - D'accord, répondit-elle, viens t'agenouiller ICl !

                    Il se mit donc à genoux sur le linoléum, et ils prièrent tous les deux. Maman Cook pria ainsi: «Ô Dieu! remplis ce jeune homme de ton Esprit!» Moody mourut à lui-même, là sur-le-champ; il ouvrit son cœur et offrit tout son être comme un vase vide, en comptant, par la foi, sur la promesse; mais rien ne se produisit. Cependant, à quelques jours de là, il fit une expérience qu'il nous relate lui-même: « Pendant que je déambulais dans la rue, Dieu accomplit « Soudainement » la promesse qu'il m'avait faite dans la cuisine de maman Cook. »

                     Du ciel, une huile précieuse fut déversée sur lui en abondance, et le Saint-Esprit descendit sur lui. Il raconte qu'il se précipita dans une ruelle, leva la main en s'écriant: «Ô Dieu! arrête ta puissance, ou je meurs! »Plus tard, il dit: «Je partis de là prêcher les mêmes sermons, basés sur les mêmes textes; mais quelle différence maintenant ! Le Saint-Esprit était venu ! »

                     Oui, le Saint-Esprit était venu. Bien sûr, le Saint-Esprit était déjà là quand il est né de nouveau, car «si quelqu'un n'a pas l'Esprit de Christ, il ne lui appartient pas. » Mais, c'est une chose bien différence d'avoir l'Esprit comme agent de ma régénération que d'avoir une huile abondance répandue sur la tête; oui, en vérité, c'est une chose tout à fait différence. Tel est le témoignage et l'appel de Moody en ce qui concerne la plénitude du Saint-Esprit.

                    Où avons-nous donc pris l'idée que puisque les disciples ont été remplis du Saine-Esprit au premier siècle, il n'est pas nécessaire que nous le soyons aujourd'hui? L’Église a connu une époque où le Saine-Esprit est descendu sur elle, et, dans un souffle de feu, elle s'est levée pour proclamer, au cours des cent premières années, la bonne nouvelle au monde d'alors. Puis est venue la longue mort .

                    Nous voici maintenant, dans notre siècle, affligés d'enseignants si infiniment bêtes qu'ils vont jusqu'à nous dire que tout ce que nous avons à faire, c'est de poursuivre notre petit bonhomme de chemin, jusqu'à ce que le Seigneur vienne et nous appelle à régner sur une quantité de villes.

                  La seule chose que je vous demande, c'est de vérifier dans l'Écriture l'exactitude de ces affirmations. Priez, cédez, croyez, et obéissez - et puis, attendez voir ce que Dieu va faire pour vous !