mercredi 10 octobre 2018

(11) Ce monde, aire de jeux ou champ de bataille Aiden Wilson Tozer

Transcrit, traduit et mis en ligne par : http:www.eglisedemaison.com


Veillons à nos paroles

                   Je trouve que la plupart des chrétiens ne s'entraident pas énormément dans le domaine de la conversation, et souvent ils se font beaucoup de mal. Il y en a peu qui peuvent parler longtemps sans tomber dans des discours qui manquent non seulement d'édifier l'autre, mais qui s'avèrent en plus être véritablement nocifs. 
                     C'est là un défaut dans notre vie que nous devons analyser sérieusement. Il arrive souvent que tout le bénéfice d'un sermon soit perdu par les discours légers et frivoles qui suivent la réunion dominicale. C'est une triste erreur, car le ministère de toute église doit être ni plus ni moins l'expression publique de la pure spiritualité qui constitue le quotidien de ses membres. 
                     Le pasteur lui-même devrait simplement porter le dimanche matin le même esprit qui l'a caractérisé durant la semaine entière. Il ne devrait pas être obligé de prendre une autre voix ou un ton différent. Ses paroles doivent forcément être différentes, mais son attitude et sa disposition doivent être identiques à sa vie quotidienne. 
                    Les paroles vaines ou nocives bloquent le réveil spirituel et peinent le Saint Esprit. Cela détruit l'effet cumulé des impressions spirituelles, et cela nécessite de retrouver tous les dimanches la disposition de dévotion qui a été perdue pendant la semaine. Ainsi, nous sommes constamment obligés de refaire le travail de la semaine passée et de regagner le terrain perdu à cause des conversations inutile. 
                    Ce n'est pas la peine de s'efforcer d'entretenir une causerie religieuse à chaque fois que nous rencontrons nos amis. Il n'y a pas de meilleure preuve de notre légèreté d'esprit, que d'observer la façon négligée et désinvolte que nous avons de parler de religion. Je ne demande pas davantage de jacasserie religieuse -- la jacasserie religieuse peut s'avérer tout aussi fade et ennuyeuse que toute autre jacasserie, et, ce qui est bien pire, elle peut devenir hypocrite et creuse. L'idéal est une conversation chaste, naturelle, et remplie d'amour, que nous discutions de choses terrestres ou célestes.


Nous devons rétablir des dirigeants spirituels

                   Quelqu'un a écrit au pieux Macarius d'Optino que ses conseils spirituels lui avaient rendu service. « C'est impossible, » répondit Macarius. « Seules les erreurs sont à moi. Tout bon conseil, c'est le conseil de l'Esprit de Dieu. Il se trouve que j'ai correctement entendu ce conseil, et que je l'ai transmis sans le corrompre. »

                    Il y a là une excellente leçon que nous ne devons pas négliger. C'est la douce humilité de l'homme de Dieu. « Seules les erreurs sont à moi. » Il était fermement convaincu que ses propres efforts ne pouvaient donner lieu qu'à des erreurs, et que tout bon fruit de ses conseils ne pouvait être que l’œuvre de l'Esprit Saint qui opérait en lui. Apparemment, c'était là plus qu'une impulsion ponctuelle de dépréciation de soi -- laquelle le plus orgueilleux des hommes est à même de ressentir à l'occasion -- mais plutôt une conviction profondément ancrée en lui, une conviction qui donne une direction à sa vie toute entière. Son long et humble ministère, qui apporta de l'aide spirituelle à des multitudes, le montre assez clairement.

                    En ce jour où des « personnalités » éclatantes conduisent l’œuvre du Seigneur selon les méthodes de l'industrie du spectacle, il est rafraîchissant de s'associer ne serait-ce que pour un instant, dans les pages d'un livre, avec un homme sincère et humble qui écarte de vue sa propre personnalité et place l'emphase sur l’œuvre intérieure de Dieu. Il est notre conviction que le mouvement évangélique continuera à partir de plus en plus à la dérive, jusqu'au jour où sa direction, au lieu d'être entre les mains de la célébrité religieuse moderne, sera transmise à l'humble saint, qui ne demande pas qu'on l'acclame et ne recherche pas de position, qui n'est satisfait que quand la gloire et attribuée à Dieu, et lui-même est oublié.

                     Tant que nos églises ne seront pas dirigées par de tels hommes, nous pouvons nous attendre à une détérioration progressive de la qualité du Christianisme populaire, jusqu'à ce que nous arrivions au point où l'Esprit Saint, blessé, nous quitte comme le Shechinah avait quitté le temple, et nous soyons délaissés comme Jérusalem après la crucifixion -- désertés de Dieu, et seuls. Malgré tous les efforts pour torturer la doctrine dans le but de prouver que l'Esprit ne quitte pas les hommes religieux, l'histoire montre clairement que parfois, cela arrive. Il a déjà dans le passé délaissé bon nombre de groupes qui s'étaient égarés trop loin pour que le rétablissement soit possible.

                     La question est ouverte, si le mouvement évangélique a péché trop longtemps et s'est trop éloignée de Dieu pour pouvoir revenir à la santé spirituelle. Personnellement, je ne crois pas qu'il soit trop tard pour se repentir, si les soi-disant chrétiens de notre temps répudiaient les conducteurs iniques et cherchaient Dieu à nouveau dans la vrai pénitence et dans les larmes. Le grand problème, c'est le si -- le feront-ils? Ou sont-ils trop satisfaits des gamineries et de l'écume religieuses pour pouvoir reconnaître leur triste éloignement de la foi du Nouveau Testament ? Si tel est le cas, il ne reste que le jugement.

                     Une stratégie que le diable maîtrise c'est de mener les chrétiens sur de fausses pistes. Il sait très bien divertir l'attention du chrétien qui prie pour qu'il néglige ses attaques subtiles mais mortelles, en se concentrant à la place sur des choses plus évidentes et moins dangereuses. Ensuite, pendant que les soldats du Seigneur s'assemblent avec empressement à l'une des portes, il entre discrètement par une autre porte. Et quand les « saints » ne s’intéressent plus au sujet de divertissement, ils reviennent et trouvent le pieux ennemi nouvellement baptisé et à la direction des opérations. Ils sont tellement loin de le reconnaître qu'ils adoptent vite ses façons de faire, et ils appellent cela le progrès.

                     Dans le dernier quart de siècle, nous avons vu dans les croyances et les pratiques du segment évangélique de l'église un bouleversement majeur au point de constituer un abandon total de ses principes -- le tout sous le manteau de l'orthodoxie la plus fervente. Avec une Bible sous le bras et une pile de tracts dans la poche, les gens religieux se rassemblent maintenant pour conduire des « cultes» tellement charnels, tellement païens, qu'ils sont difficilement distinguables des anciens spectacles vaudeville des jours passés. Et si un prédicateur ou un éditeur remet en cause cette hérésie, il invite sur lui-même le ridicule et l'abus de tous coins.

                    Notre seul espoir, c'est qu'un renouveau de pression spirituelle sera engendré de plus en plus par des hommes humbles et courageux qui ne désirent rien d'autre que la gloire de Dieu et la pureté de l'église. Que Dieu nous en envoie un grand nombre. Ils se font longuement attendre.

à suivre...

mardi 9 octobre 2018

(10) Ce monde, aire de jeux ou champ de bataille Aiden Wilson Tozer

Transcrit, traduit et mis en ligne par : http:www.eglisedemaison.com

L'importance de la direction

                    Dans la vie chrétienne, la chose la plus vitale n'est pas tant la vitesse ni la distance parcourue, mais plutôt la direction. C'est pour cette raison que les Écritures exhortent à courir avec patience, mais ne parlent pas de la vitesse. Le Seigneur semble être plus concerné par où nous allons que par la vitesse à laquelle nous y allons. Un pas régulier dans la bonne direction finira par conduire au but, mais si notre vie se dirige vers le mauvais but, la vitesse ne fera que nous égarer plus loin dans un temps plus court.

                  Le manque de direction est la cause d'un grand nombre de manquements tragiques dans les activités religieuses. Les églises sont envahies de gens (aussi bien hommes que femmes, quoique ce soient surtout des hommes) qui n'ont jamais connu d'appel divin à faire quelque chose de particulier. De telles gens sont souvent les victimes du sort et des circonstances, une proie facile pour des dirigeants ambitieux qui cherchent de se mettre en avant aux dépends des autres. Le chrétien sans direction c'est celui qui est à l'affût du nouveau et du spectaculaire, que ce soit ou non en accord avec les Écritures et la volonté révélée de Dieu.

                    Nous pourrions nous épargner beaucoup de temps et d'effort si nous apprenions ce que nous devons faire, puis que nous nous y tenions simplement, refusant d'être détourné de notre tâche. Paul a dit, « Mais je fais une seule chose, » et en réduisant ses activités aux minimum qui soit réellement important, il grandement multiplié son efficacité. Nous devons éviter l'erreur de penser que parce que nous sommes très occupés nous accomplissons du coup beaucoup de choses. Une grande partie de notre activité est équivalente à celle du vieil homme qui avait coincé sa jambe en bois dans un trou du trottoir et qui avait tourné en rond toute la nuit en essayant de rentrer chez lui.

                   Plus nous nous éloignons de nos débuts, plus la tentation devient forte de nous rendre face aux voies confuses du Fondamentalisme moderne et de faire la cour aux célébrités religieuses du moment. Cette tentation, nous devons y résister avec tout ce qui est en nous. Si nous adoptons les voies de l'église aveugle de 20ième siècle, nous ne pourrons manquer de gaspiller notre temps et l'argent des autres à faire ce que nous pensons à tort être la volonté de Dieu. D'une telle calamité, O Seigneur, délivre nous.

                    Si nous paraissons parfois être un peu lents, souvenons-nous que nous connaissons la direction que nous sommes appelés à tenir, et que tant que nous avons suivi cette direction initiale nous avons été bénis de succès dépassant de loin nos attentes. Il est essentiel que nous maintenions la direction que Dieu nous a donnée. Ne nous trompons pas sur ce point.


La « Bonne confession » de Faber

                   Il y a quelques années, j'ai découvert un témoignage chrétien dont la simple beauté est difficilement égalée dans toute notre littérature religieuse. Cette confession lyrique est celle de Frédéric W. Faber, l'auteur de « La foi de nos pères, » « Il y a une largesse dans la miséricorde de Dieu, » « Jésus! Jésus! Cher Seigneur » et d'un grand nombre d'autres hymnes bien aimées. C'est à peu près la combinaison la plus parfaite de dignité restreinte et de joyeux abandon qui puisse se trouver dans la littérature évangélique. Sa place serait aussi appropriée dans l'étude silencieuse du mystique que dans le tabernacle rudimentaire de la réunion de camp.

                  En lisant cette confession, on doit se garder du sentiment que l'expérience de Faber était unique. Parce que nous ne l'avons jamais entendu exprimer ainsi, on peut être tenté de supposer qu'il n'y a pas eu beaucoup de gens aussi radicalement et profondément convertis que Faber. Ce serait une erreur de jugement. Des millions ont été aussi merveilleusement convertis que convertis que Faber, mais un seul sur un million a le don d'exprimer avec une perfection aussi exquise sa propre expérience.

                    Un auteur récent a remarqué qu'après la capacité de créer de grandes œuvres d'art se trouve la capacité de les apprécier. L'esprit le plus à même d'apprécier Bach ou De Vinci ou Milton, c'est celui qui est le plus proche de la capacité du génie lui-même. Ainsi, le chrétien qui peut comprendre et apprécier un témoignage tel que celui-ci n'est peut-être pas très loin de l'attitude spirituelle de l'homme qui l'a écrit. L'âme terrestre ne se sentira pas à l'aise avec Faber.

                   Il est notre attente joyeuse que des milliers de gens qui lirons ces paroles auront rencontré Dieu de manière révolutionnaire et transformatrice tout comme l'expérience de Faber. Ce qui nous a manqué, c'est le don de l'analyse de soi et la maîtrise littéraire qui nous donnerait le moyen d'écrire avec un tel langage extatique.

Le voici : Faber l'a nommé « Une bonne confession. »

Les chaînes qui me liaient sont jetées au vent,
Par la miséricorde de Dieu le pauvre esclave est affranchi;
Et la puissante grâce du ciel souffle sur l'esprit,
Comme les grands vents de l'été qui réjouissent la mer.
Il n'y avait rien dans la création de Dieu d'aussi vil et ténébreux,
Que le péché et l'esclavage qui emprisonnaient mon âme;
Il n'y avait rien qui approchait la bassesse de la malice et la culpabilité
De mes propre passions sordides, ou du contrôle de Satan.
Pendant des années j'ai porté l'enfer en mon sein;
Quand je pensais à mon Dieu, l'horizon était sombre;
Le jour ne m'apportait pas de plaisir, ne la nuit de sommeil,
Il demeurait l'ombre morose de l'horrible perdition.
Rien ne semblait moins probable
Que de voir jaillir la lumière dans un donjon si profond;
Créer un monde nouveau eût été moins dur que de libérer
L'esclave de sa servitude, l'âme de son sommeil.
Mais la Parole avait été envoyée, et avait dit, que la lumière soit,
Et elle a traversé mon âme comme un choc perçant;
Un regard vers mon Sauveur, et toute la sombre nuit,
Comme un rêve dont à peine on se souvient, avait quitté mon cœur.
J'ai crié miséricorde, je suis tombé à genoux,
J'ai confessé, alors que mon cœur était tourmenté d'agonie;
En quelques minutes de tourment des années de maladie
Sont tombées de mon âme comme les paroles de ma langue.
Et maintenant, béni soit Dieu et le cher Seigneur qui est mort!
Aucune biche sur la montagne, aucun oiseau dans le ciel,
Aucune vague qui bondit sur la mer obscure,
N'est une créature aussi libre ou aussi joyeuse que moi.
Acclamons tous, acclamons le cher Sang Précieux,
Qui a œuvré en moi ces douces merveilles de miséricorde;
Que chaque jour des foules sans nombre se jettent dans son torrent,
Que Dieu ait Sa gloire et que les pécheurs soient libérés.

à suivre...



lundi 8 octobre 2018

(9) Ce monde, aire de jeux ou champ de bataille Aiden Wilson Tozer

Transcrit, traduit et mis en ligne par : http:www.eglisedemaison.com


Méditations pascales

                    Il est singulièrement approprié que nous célébrions la résurrection de Christ au printemps. Au moment même où la nature tout entière se réveille de son sommeil hivernal, les pensées des chrétiens de par le monde entier sont tournées vers la sortie miraculeuse du Sauveur de la tombe après sa victoire sur le péché et la mort. La résurrection de Christ est un fait historique accompli une fois pour toutes. Ce fait ne dépend aucunement des saisons ni des célébrations, et le miracle du printemps n'ajoute rien à  la gloire de cet acte accompli. Néanmoins, les œuvres de Dieu dans la nature jettent tout-de-même une lumière chaleureuse sur Son œuvre dans rédemption, et le miracle du printemps de la vie sur terre illustre le miracle de la vie dans la nouvelle création.

                     Nicolas Herman, à  l'âge de 18 ans, fut mené à  Christ en voyant en plein hiver un arbre sec et sans feuille, et en pensant à  la transformation qui se ferait en cet arbre au printemps. Il raisonna que si Dieu était capable de produire une telle transformation dans un arbre, Il devait être capable de transformer également le cœur d'un pécheur, et Dieu ne lui fit pas défaut. Son cœur fut changé, et à  partir de ce jour-là , sa vie fut consacrée au service de Christ. Des milliers de Chrétiens au cours des 300 dernières années ont remercié Dieu que le jeune Nicolas avait vu cet arbre sec.

                    Il faut une certaine foi pour contempler un paysage hivernal, environné du silence glacial de la neige et de la glace, et croire que dans quelques courtes semaines toute trace de gel aura disparu, que les collines enneigées seront vêtues de verdure et que les ruisseaux gelés couleront rapidement de nouveau sous le soleil de l'été. Pourtant, nos attentes se matérialisent toujours. " La terre est au Seigneur" et Il " renouvelle [toujours] la face de la terre."

                    Il est difficile d'imaginer quelque chose de plus désolant qu'un enterrement. Quand le corps de Christ fut descendu de la croix, drapé d'un lin propre et posé dans un tombeau neuf taillé dans la roche, combien de ceux qui regardaient avaient la foi de croire qu'en l'espace de trois jours cet Homme mort marcherait à  nouveau parmi les hommes, vivant à  tout jamais? Et pourtant, c'est ce qui arriva. La verge d'Aaron a fleuri. L'arbre sec sur lequel le Sauveur est mort a refleuri. Ce qui avait été mort a été vivifié au toucher de Dieu, et la potence est devenue la porte vers la vie éternelle.

                   La résurrection de Christ, je le répète, est un acte accompli de manière finale. " Car nous savons que Christ, étant ressuscité des morts, ne peut plus mourir; la mort n'a plus de pouvoir sur lui."Mais les chrétiens meurent tout-de-même. Tous les jours, les corps de croyants ou croyantes sont emmenés au cimetière pour reposer dans la tombe, avec des chants doux et des récitations des Écritures. On ne peut pas échapper au fait que les chrétiens meurent, comme leur Sauveur avant eux. Leur froide impuissance, leur subit et étrange silence que les pleurs les plus amers ne peuvent pas rompre, leur défaite apparente par les forces de la nature â toutes ces choses frappent le cœur et (à  dire vrai) soulèvent en nous des craintes inconfortables, que c'est terminé, et que nous avons vu nos amis pour la dernière fois. C'est l'hiver, lorsque nous nous séparons de nos proches. C'est ainsi qu'il en semble au cœur naturel. C'est ainsi qu'ont dû se sentir les chrétiens de Thessalonique. Autrement, pourquoi aurait-il été nécessaire à Paul de leur écrire et de les exhorter à  ne pas être peinés comme les autres qui n'ont pas d'espérance.

                    L'une des choses que la résurrection nous apprend est qu'il ne faut pas se fier aux apparences. L'arbre sec déclare par son apparence qu'il n'y aura plus de printemps. Le corps dans le nouveau tombeau de Joseph semble signifier la fin totale pour Christ et Ses disciples. La forme molle d'un croyant nouvellement mort suggère la défaite éternelle. Pourtant, toutes ces apparences sont fausses. L'arbre refleurira. Christ est ressuscité des morts le troisième jour en accord avec les Écritures, et le chrétien ressuscitera au cri du Seigneur et à  la voix de l'archange.

à suivre...

samedi 6 octobre 2018

(8) Ce monde, aire de jeux ou champ de bataille Aiden Wilson Tozer

Transcrit, traduit et mis en ligne par : http:www.eglisedemaison.com


Méditation parmi des feuilles d'automne

                   Ici dans le nord les champs virent au marron et les érables avec leur rouge éclatant parsèment le paysage. L'air parfumé de l'encens de feuilles brûlées a une douceur subtile tandis que l'homme et la nature s'unissent pour célébrer le passage de l'été et l'arrivée des « jours mélancoliques. » Le ciel est d'un bleu décidé et le soleil brille courageusement, même si son éclat est terni par la fumée de mille feux alimentés par les guirlandes fanées qui hier couronnaient les fiers sommets des arbres. 

                    Oui, il faut se rendre à l'évidence -- l'été indien est parmi nous à nouveau et un de ces jours il y aura la gelée, voire même quelques flocons expérimentaux, prémices trompeurs des profondes congères qui nous attendent. 

                   Il fait encore chaud et les signes de l'été ne sont pas tous disparus, et pourtant il manque quelque chose -- le chant des oiseaux qu'on entendait encore il n'y a pas si longtemps dans les villages et à la campagne et parfois même jusque dans le cœur des villes. Les forêts sont étrangement silencieuses maintenant, alors qu'il y a seulement quelques semaines le chant mélodieux de mille oiseaux annonçait le lever et le coucher du soleil.

                   Où sont-ils ces chantres rustiques de l'arbre et de la haie, ces Asaph du champ et du buisson ? C'est dommage, mais ils sont partis quand nous en avions le plus besoin. Ils ont pris la fuite vers le midi pour s'échapper à l'haleine glaciale de l'hiver. Ils ont fait leur nid dans nos arbres, et se sont nourris dans nos champs de blé pendant que l'été était avec nous, mais tout cela ils l'ont oublié et ils ont pris la route sans même nous saluer du bout de l'aile. Et nous sommes un peu déçus car nous les aimions bien et malgré les expériences passées nous leur faisions confiance. Un être avec tant de mélodie dans la gorge ne pourrait être infidèle, pensions-nous, mais une fois de plus nous avions tort -- ils ont trahi notre confiance. Ils sont déjà loin et pendant que nous frissonnons sous nos cols retournés ils planeront au dessus de prairies vivantes de chaleur et de fleurs et d'insectes multicolores.Eh bien, nous pouvons leur pardonner car apparemment la nature leur a fait habiter le soleil ; la gelée tue leur enthousiasme et détruit leur chant. Ce sont des amis estivaux et il nous faut les accepter pour ce qu'ils sont. Mais si nous sommes assez sages pour le voir, la migration des oiseaux peut contenir une morale pour nous, et la considération des oiseaux pourrait bien rendre mal à l'aise quelques uns parmi nous. Car il y a des chrétiens qui semblent faits uniquement pour le soleil. Il leur faut une température favorable avant qu'ils ne puissent agir comme des chrétiens -- ils n'ont jamais appris à porter en eux leur propre climat. Ceux qui réussissent à générer un enthousiasme incroyable pendant que les choses vont bien disparaissent dès le premier signe d'ennuis. Ils ne peuvent pas servir Dieu dans la neige -- ce sont des oiseaux strictement estivaux. Ils nous désertent dès que l'hiver approche.

                     Il n'y a aucun doute que la croix de Christ était plus lourde à porter à cause du comportement des disciples -- « Puis tous l'ont abandonné et se sont enfui. » Paul connaissait ce sentiment terrible lorsqu'il a écrit « Dans ma première défense, personne ne m'a assisté, mais tous m'ont abandonné. Que cela ne leur soit point imputé ! » Tout véritable chrétien, aura assez vite dans sa vie spirituelle l'occasion de comprendre au travers de l'amère expérience ces paroles de l'apôtre. Trop de personnes religieuses sont des amis estivaux.

                      Alors, que faut-il faire de ces amis inconstants ? Prier pour eux et les laisser entre les mains du Sauveur qui est mort pour eux. Il les connaît mieux que nous et c'est à Lui qu'ils devront rendre compte finalement. Nous ne permettront pas que cela nous décourage. Seulement nous remarquons que cela existe et nous enfilons nos bottes pour nous préparer à servir Dieu dans le mauvais temps. Lorsque le printemps reviendra nous serons contents, mais nous refusons de fuir les tempêtes de l'hiver. Nous devons nous occuper des affaires de notre Père. Il s'occupera du temps.

Nous ne devons pas nous défendre, mais attaquer
  
                      Nous avons trop de conviction religieuses qui sont négatives. Nous n'agissons pas à cause d'une conviction positive que quelque chose est bien, mais parce que nous avons le sentiment que le contraire serait mal. Nous développons une allergie envers certaines croyances et certaines pratiques, et nous réagissons violemment contre elles. Ainsi, nos réactions deviennent des actions -- nous sommes poussés à tenir les positions que nous tenons par l'ennemi, plutôt que d'y être amenés par la vérité.

                    Cette attitude découle de la fausse supposition que si quelqu'un a tort sur un certain point, il a tort sur tous les points -- si un libéral ou un adhérent d'une secte a une certaine croyance, nous nous en détournons, non pas parce que nous savons pourquoi cette position est fausse, mais parce que nous savons qui la tient. Ainsi, nous sommes toujours sur la défensive. Nous prenons nos positions à reculons comme des chevaux obstinés, plutôt que de les prendre face-à-face comme des moutons obéissants. Pour être dans la bonne voie, raisonnons-nous, il faut observer l'ennemi, découvrir ce qu'il choisit, et choisir le contraire.

                  Il ne serait pas difficile de prouver que bon nombre des croyances que nous défendons avec tant de vigueur ne sont autre chose que des réactions. Par exemple, la doctrine de la justification par les œuvres (qui constitue une grave erreur), a conduit certains enseignants à embrasser l'erreur tout aussi nocive du salut sans œuvres. Pour beaucoup de personnes, l'idée d'avoir des "œuvres" est répugnante de par son association avec le judaïsme de l'époque du Nouveau Testament. La conclusion de cette affaire, c'est que nous avons le salut sans justice, et que nous avons la bonne doctrine sans les bonnes œuvres. On distort la grâce et on la sort de son contexte moral de sorte à en faire la cause d'une baisse des standards moraux dans l'église.

                    De même, la peur du "légalisme", a conduit une partie du peuple de Dieu à tenir des positions tellement grotesques qu'elles en sont ridicules. Il y a quelques années, dans un journal de l'église, nous avons trouvé un exemple de cette doctrine négative. Afin de distinguer clairement entre la grâce et loi, l'auteur affirmait que si un meurtrier venait à lui, et lui demandait comment être sauvé, il ne dirait pas, "Détourne-toi de ta vie passée, arrête de commettre des meurtres, et crois en Jésus Christ." Selon l'auteur, ce serait là mélanger la loi et la grâce. Tout ce qu'il pourrait dire, pour être conforme aux Écritures, ce serait, "Crois au Seigneur Jésus Christ et tu seras sauvé."Un tel enseignement contraire à la sainteté ne pourrait pas venir directement des Écritures -- ce ne peut être que le résultat de la retraite craintive de l'auteur face à l'erreur du salut par les œuvres. 

                  Nous avons remarqué la même chose dans nous attitudes standards envers la science, l'évolution et diverses philosophies contemporaines que nous croyons être contraires ou hostiles à la foi chrétienne. Notre réaction envers ces ennemis, c'est le combat aveugle. Nous utilisons beaucoup de munitions, mais nous le gaspillons sur une action défensive, qui pourra tout au plus ralentir ce qui est manifestement une retraite.

                     Il est notre ferme assurance que le christianisme peut voler de ses propres ailes. Christ n'a pas besoin de notre défense nerveuse. L'église ne doit pas se laisser manipuler pour combattre la guerre de son ennemi, et pour laisser la monde incrédule décider ce qu'elle doit croire et où et quand elle doit agir. Tant que l'église agit ainsi, elle manque aux privilèges qu'elle a en Christ Jésus.

                    "Vous recevrez une puissance," a dit le Seigneur à Ses disciples, et le mot "puissance" signifie "la capacité de faire." L'intention de Dieu, c'est de nous donner largement la puissance qu'il faut pour déclarer la guerre à l'ennemi, plutôt que d'attendre passivement que l'ennemi nous déclare la guerre. Si quelqu'un doit prendre la défensive, ce ne devrait jamais être l'église. La vérité se suffit à elle-même -- sa psychologie tout entière est orientée vers l'attaque. Sa propre attaque vigoureuse lui suffit pour défense. 

                    La cause profonde de toute cette défense craintive de la part des évangéliques d'aujourd'hui, pourrait-ce être le manque de véritable expérience personnelle chez tant de dirigeants? Il est difficile de voir comment quelqu'un qui a vu le ciel ouvert et qui a entendu la voix de Dieu parler à son propre cœur pourrait être incertain du message qu'il doit proclamer. 

à suivre...

vendredi 5 octobre 2018

(7) Ce monde, aire de jeux ou champ de bataille Aiden Wilson Tozer

Transcrit, traduit et mis en ligne par : http:www.eglisedemaison.com

Les hommes, notre besoin le plus critique

                    Le besoin le plus critique de l'église actuelle ce sont des hommes -- des hommes courageux. On dit que nous avons besoin de réveil, que nous avons besoin d'un nouveau baptême du Saint Esprit -- et Dieu sait que nous en avons besoin! -- mais Dieu n'enverra pas un réveil à des souris. Le Seigneur ne remplira pas des lapins avec le Saint Esprit. Nous languissons après des hommes qui soient prêts à se livrer à la bataille spirituelle, étant déjà morts aux attirances de ce monde. De tels hommes seront libérés des obligations qui dirigent des hommes plus faibles. Ils ne seront pas contraints de faire des choses par les circonstances de la vie. Leur seule obligation leur viendra de l'intérieur -- ou d'en haut. Cette sorte de liberté est nécessaire si nous voulons retrouver dans nos pupitres des prophètes au lieu de mascottes. Ces hommes libres serviront Dieu et l'humanité avec des motifs bien trop élevés pour être compris par la plupart des gérants religieux qui transitent tous les jours par le sanctuaire. Ils ne seront pas motivés par la peur pour prendre une quelconque décision, ils ne prendront aucun chemin dans l'intérêt de plaire aux hommes, ils n'accepteront aucun service pour des considérations pécuniaires, ils ne rempliront aucun acte religieux par simple coutume, et ne se permettront pas d'être influencés par l'amour de la renommée ou le désir de la réputation. Une grande partie de ce que fait l'église évangélique aujourd'hui, elle le fait parce qu'elle a peur de ne pas le faire. Les associations de ministères prennent en main des projets simplement parce qu'ils ont peur de ne pas le faire. Tout ce que leur ouï-dire et leur investigations craintives les amènent à penser -- ou à craindre -- que le monde attend de leur part, c'est cela qu'ils s'efforceront, dès lundi matin, d'accomplir avec toute apparence de zèle et de consécration. Ce qui dirige ces prophètes, c'est la pression de l'opinion publique, et non pas la voix de l’Éternel.

                   La véritable église n'a jamais consulté l'opinion publique avant de lancer ses croisades. Ses dirigeants étaient à l'écoute de Dieu et avançaient avec lui, totalement indépendants de l’approbation ou de la critique du monde. Ils connaissaient la volonté du Seigneur, et ils s'efforçaient de l'accomplir, et le peuple les suivaient -- parfois dans le triomphe, mais plus souvent dans les insultes et la persécution publique -- et leur récompense suffisante était la satisfaction d'avoir raison dans un monde qui avait tort. 

                 Une autre caractéristique d'un véritable prophète, c'est l'amour. L'homme libre qui a appris à écouter la voix de Dieu et qui a osé Lui obéir ressent tout le fardeau moral qui brisait les cœurs des prophètes de l'Ancien Testament, écrasait l'âme de notre Seigneur Jésus Christ et faisait pleurer amèrement les apôtres.

                  L'homme libre n'a jamais été un tyran religieux, et il n'a jamais cherché à présider sur l'héritage de Dieu. C'est la crainte et le manque d'assurance qui a poussé certains hommes à en mettre d'autres sous leurs pieds. Ils avaient un intérêt à protéger, une position à atteindre ou à maintenir, et ils ont donc demandé la soumission de leurs adeptes pour garantir leur propre sécurité. Mais l'homme libre -- jamais. Il n'a rien à protéger, aucune ambition à poursuivre ni aucun ennemi à redouter. C'est pour cette raison qu'il est complètement indifférent quant à sa réputation parmi les hommes. S'ils le suivent, tant mieux. Mais sinon, il ne perd rien qu'il comptait cher. Mais qu'il soit accepté ou rejeté, il continuera à aimer son peuple avec un sincère dévouement, et seule la mort pourra faire taire sa tendre intercession pour eux.

                    Oui, si le christianisme évangélique doit subsister, il doit y avoir à nouveau des hommes de ce genre. Nous devons répudier les poules mouillées qui n'ont pas le courage de s'exprimer, et rechercher dans la prière et l'humilité que Dieu suscite parmi nous des hommes qui sont faits de l'étoffe des prophètes et des martyrs. Dieu entendra les cris de Son peuple de la même façon qu'Il a entendu les cris des enfants d'Israël en Égypte, et il enverra ses délivreurs. C'est comme cela que Dieu opère.

               Et quand les délivreurs viendront -- réformateurs, réveillistes, prophètes -- ce seront des hommes de Dieu et des hommes courageux. Ils auront Dieu de leur côté, et cela parce qu'ils seront attentifs de rester du côté de Dieu. Ils seront compagnons d’œuvre du Seigneur et seront des instruments dans la main du Saint Esprit. De tels hommes seront baptisés de l'Esprit et par leurs œuvres le Saint Esprit pourra en baptiser d'autres et envoyer le réveil tant attendu.

à suivre...


mardi 2 octobre 2018

(6) Ce monde, aire de jeux ou champ de bataille Aiden Wilson Tozer

Transcrit, traduit et mis en ligne par : http:www.eglisedemaison.com

"Lorsque toutes tes miséricordes, O mon Dieu"

                   Parmi les grands de la littérature, peu ont acquis une place de proéminence dans l’Église du Premier Né. Il y a cependant quelques exceptions. Parmi ceux-là nous pouvons retenir John Milton, George Herbert et Joseph Addison.

                    Parmi les perles qui nous ont été laissées par Addison est un hymne de remerciement, "Lorsque Toutes Tes Miséricordes, O Mon Dieu". Cet hymne apparaît dans tous les meilleurs recueils et il est chanté partout où les hommes et les femmes aiment amener la poésie exquise au service de la louange. 

Lorsque toutes tes miséricordes, O mon Dieu
Se dressent devant mon âme,
Transporté par cette scène, je suis,
En amour et louange perdu.

                   L'image qui représente toutes les miséricordes de Dieu étendues sur un vaste paysage est en elle-même suffisamment belle, mais quand nous ajoutons à cela la merveilleuse image de l'âme qui se lève de son sommeil comme coupable pour regarder avec émerveillement vers les spacieuses étendues, et qu'on la voit enlevée et transportée dans les délices de ce qu'elle voit pour enfin redescendre dans la béatitude, "en amour et louange perdu" -- nous avons alors une image mentale qu'il nous faut la musique pour exprimer. 
Il continue à chanter ainsi :
Dix mille milliers de dons précieux,
Occupent mes prières quotidiennes,
L'un des plus grands : un cœur heureux
Pour goûter ces dons avec joie

                 Nous avons là le véritable esprit de remerciement. Nous comprenons par cela ce qui plait à Dieu dans l'acceptation et l'utilisation de ses dons. "Un cœur heureux pour goûter ces dons avec joie" est le seul cœur qui peut goûter ces dons en sécurité. On relève aussi l'idée que notre dette envers Dieu est si grande que rien d'autre que nos "prières quotidiennes" ne peuvent combler nos cœurs ni plaire à Dieu.

                     Addison pensait principalement aux dons que Dieu nous confère ici-bas, mais il était suffisamment bon chrétien pour savoir que les dons de Dieu ne s'arrêtent pas au moment de la mort. C'est pour cela qu'il pouvait chanter,

Dans toutes les périodes de ma vie,
Je poursuivrai Ta bonté,
Et après la mort, dans un monde lointain,
Reprendrai ce thème glorieux.

                    C'est en accord avec un tel esprit que ce poète a pu dire à son gendre sur son lit de mort, "Regarde quelle paix un chrétien possède lorsqu'il est en train de mourir".


Lutter dans la prière

                    Il existe une idée très répandue que lutter dans la prière est invariablement une bonne chose, mais cela n'est pas du tout vrai. D'importants exercices spirituels peuvent être entrepris sans avoir de motif plus noble que l'obtention de notre propre volonté.

                     La valeur spirituelle de la prière n'est pas déterminée par son intensité, mais par son origine. En évaluant la prière, nous devrions nous poser la question suivante : qui est-ce qui prie? Est-ce notre cœur déterminé, ou est-ce le Saint Esprit? Si la prière trouve son origine dans le Saint Esprit, alors notre lutte sera belle et merveilleuse; mais si nous sommes victimes de nos désirs passionnés, notre prière sera aussi charnelle que n'importe quel acte. Deux exemples nous sont donnés dans l'Ancien Testament, Jacob et les prophètes de Baal. La lutte de Jacob était un véritable exercice, et elle n'était pas due à Jacob en lui-même. "Alors Jacob fut laissé seul, et un homme lutta avec lui jusqu'au matin". Manifestement "l'homme" était l'agresseur, et non pas Jacob, mais lorsque Jacob avait reçu des coups, il devint lui-même l'agresseur et cria, "Je ne te laisserai pas partir sans me bénir". La lutte était d'origine divine et les résultats merveilleux sont connus de tout étudiant de la Bible. 

                    Le second exemple ne se termine pas si bien. Les prophètes de Baal ont également beaucoup lutté, beaucoup plus violemment d'ailleurs que Jacob, mais ils ont lutté dans la chair. Tous leurs efforts provenaient de l'ignorance et de la superstition et ne leur ont rien apporté. Ils étaient complètement dans l'erreur -- leur zèle, leur prière, leur détermination. Ils avaient tort, malgré leurs prières zélées. Et ce genre d'erreur est encore présent aujourd'hui.

                    Seul l'Esprit peut prier avec efficacité. "De même aussi l'Esprit nous est en aide dans notre infirmité; car nous ne savons pas ce qu'il faut demander comme il convient; mais l'Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables" (Romains 8:26). 

à suivre...


lundi 1 octobre 2018

(5) Ce monde, aire de jeux ou champ de bataille Aiden Wilson Tozer

Transcrit, traduit et mis en ligne par : http:www.eglisedemaison.com

Nous devons posséder une vraie foi

                       Pour beaucoup de chrétiens, Christ n'est guère plus qu'une idée, ou au mieux un idéal – Il n'est pas une réalité. Des millions de croyants parlent comme s'Il existait, mais agissent comme s'Il n'existait pas. Notre vraie position se voit toujours par ce que nous faisons, et non pas par ce que nous disons.

                  La preuve de notre foi c'est notre dévouement à celle-ci, et rien d'autre. Une croyance qui n'a pas autorité sur celui qui la professe n'est pas une réelle croyance – c'est une pseudo-croyance. Certains d'entre nous seraient sans doute très choqués s'il leur fallait faire face à leur croyances et les mettre à l'épreuve dans le feu de la vie quotidienne.

                 Beaucoup d'entre nous sommes devenus très habiles à arranger notre vie de façon à confesser verbalement les vérités du christianisme sans être embarrassés par leurs implications pratiques. Nous faisons en sorte de pouvoir nous débrouiller sans l'aide divine, tout en déclarant que nous la recherchons. Nous nous glorifions dans le Seigneur mais faisons attention de ne jamais nous trouver dans une situation ou nous sommes totalement dépendants de Dieu. "Le cœur est tortueux par dessus tout et il est méchant. Qui peut le comprendre ?"

                 La pseudo-foi s'arrange toujours pour avoir une voie de secours au cas où Dieu faillirait. La réelle foi ne connaît qu'une seule voie, et renonce volontiers à toute voie secondaire ou issue de secours. Pour la vraie foi, c'est Dieu ou c'est l'effondrement total. Et depuis qu'Adam s'est tenu sur la terre, Dieu n'a fait défaut à aucun homme qui s'en est remis à Lui.

                Ceux qui ont la pseudo-foi se battront pour leur doctrines mais refuseront catégoriquement de se mettre dans une position où leur avenir dépend de la fiabilité de cette même doctrine. Ils prévoient toujours une voie de secours pour qu'ils puissent sauver la face si les choses tournent mal.

                  Ce qu'il nous faut aujourd'hui c'est un groupe de chrétiens qui sont prêts à faire confiance à Dieu autant maintenant qu'ils devront le faire au jugement dernier. Car pour chacun de nous, il vient un jour où nous n'aurons rien d'autre que Dieu. La santé, les richesses, les amis et les refuges seront tous évacués et il ne nous restera plus que Dieu. Pour ceux qui ont une pseudo-foi cela est une pensée terrifiante, mais pour ceux qui ont une vraie foi, c'est là une des pensées les plus réconfortantes que le cœur puisse entretenir.

                   Ce serait en effet tragique d'en venir au point où nous n'avons rien d'autre que Dieu et de nous apercevoir que durant tout notre séjour terrestre nous n'avions jamais réellement confié notre vie à Lui. Ce serait mieux de demander à Dieu aujourd'hui de retirer de notre vie toute fausse assurance, de dégager notre cœur de tous les refuges, et de nous amener à voir ouvertement pour nous-mêmes si nous nous croyons réellement en Lui ou non. C'est un remède radical pour nos maux, mais c'en est un sûr. Un remède plus doux risque de ne pas être efficace, et nous n'avons plus beaucoup de temps.

à suivre...