vendredi 17 avril 2015

(4) PHILLIPPIENS Introduction au chapitre 2 Par Ed Miller

Le texte qui suit est la transcription d'un message donné en anglais. La forme orale a été conservée, mais des titres de sections ont été ajoutés pour faciliter la lecture. (NdT)
Bonjour et bienvenue dans notre quatrième leçon sur cette merveilleuse épître aux Philippiens.

       Prions: Père, nous Te remercions pour Ta merveilleuse Bible. Et tout spécialement pour le livre de Philippiens que nous étudions dans cette leçon. Nous Te demandons d'ouvrir à nouveau nos cœurs au grand message de Christ en tant que notre vie. Instruis-nous et enseigne-nous par Ton Esprit. Protège-nous des idées des hommes et des pensées terrestres. Accorde-nous de voir Christ et de jouir de Lui. Fais-nous la grâce d'être complètement détachés de tous les soucis de cette vie pour pouvoir, pendant cette leçon, nous concentrer uniquement sur Christ et prendre plaisir en Lui. Merci parce que Tu manifestes cela en nous maintenant, et Tu vas continuer, non parce que nous le méritons, mais parce que notre Seigneur Jésus le mérite. Nous Te le demandons dans Son nom merveilleux. Amen.

RÉSUMÉ

      Laissez-moi vous donner un petit résumé. Le message de Philippiens est le message de la vie chrétienne normale. Vous vous rappelez que la vie chrétienne normale est la vie qui est remplie de Jésus-Christ, et qui par conséquent déborde de la joie de Christ. Le Saint-Esprit nous donne cette lettre par Son serviteur l'apôtre Paul à un moment où humainement, il avait toutes les raisons de ne pas être dans la joie. Il était prisonnier à Rome, et il avait toutes les chances d'être exécuté. Il était en prison depuis déjà deux ans, enchaîné nuit et jour à un soldat romain. Il était face à l'éventualité de la mort à tout instant. C'est de cet homme et dans ces circonstances que nous avons reçu cette lettre de joie et de victoire en Christ. Vous voyez, Paul n'était ni découragé, ni abattu. Il n'était ni morose, ni déprimé. La réalité est qu'il était heureux dans le Seigneur Jésus. 
       Dans ce livre, il nous montre pourquoi il était heureux et comment nous aussi nous pouvons être heureux en Christ. Philippiens 1:21 dit: « Pour moi vivre c'est Christ, et mourir est un gain. » L'apôtre Paul nous révèle que Christ est la norme pour la vie chrétienne. Tous ceux qui ont Christ sont normaux. Si vous n'avez pas Christ, vous êtes anormaux. Et si vous n'êtes pas soumis à Christ, vous vivez une vie chrétienne anormale. C'est pour cela que nous avons appelé le thème de ce livre, la vie chrétienne normale. La façon normale de vivre, c'est quand Christ remplit votre coeur et votre vie. Et tous ceux qui ne se sont pas appropriés Christ sont anormaux. La prière que nous faisons monter, en parcourant ce livre, se trouve au verset 3:10: « Afin de connaître Christ. » C'est dans la mesure où nous Le connaissons, et qu'Il remplit nos vies, que nous sommes normaux et que nous expérimentons la vraie joie en Lui.
       Tous les chapitres de Philippiens présentent Christ comme la source de la joie, et chaque chapitre en souligne une manifestation différente. Voici le plan du livre que nous suivons:




• Chapitre 1: Christ la source d'une joyeuse confiance
• Chapitre 2: Christ la source d'une joyeuse humilité
• Chapitre 3: Christ la source d'un joyeux objectif
• Chapitre 4: Christ la source d'une joyeuse force

      Dans notre dernière leçon, nous avons fini notre discussion sur le chapitre 1, Christ la source de notre joyeuse confiance. Paul avait confiance dans la prière, confiance au sujet des progrès de l’Évangile, confiance au sujet de la mort et confiance dans la souffrance.
     Cela nous amène dans le second chapitre: Christ, la source d'une joyeuse humilité. Avant d'aller à ce chapitre, laissez-moi vous en donner un aperçu général. Prenons les versets 2:1-14 qui disent: 

« Si donc il y a quelque consolation en Christ, s'il y a quelque soulagement dans l'amour, s'il y a quelque union d'esprit, s'il y a quelque compassion et quelque miséricorde, rendez ma joie parfaite, ayant un même sentiment, un même amour, une même âme, une même pensée. Ne faites rien par esprit de parti ou par vaine gloire, mais que l'humilité vous fasse regarder les autres comme étant au-dessus de vous-mêmes. Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres. Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ, lequel, existant en forme de Dieu, n'a point regardé comme une proie à arracher d'être égal avec Dieu, mais s'est vidé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes; et ayant paru comme un simple homme, il s'est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la croix. C'est pourquoi aussi Dieu l'a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. Ainsi, mes bien-aimés, comme vous avez toujours obéi, travaillez à votre salut avec crainte et tremblement, non seulement comme en ma présence, mais bien plus encore maintenant que je suis absent; car c'est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir. »

CHRIST S'EST VIDE LUI-MÊME

       Il y a quelque chose de tout à fait unique au sujet de Philippiens 2. Avant de pouvoir l'apprécier, nous devons le reconnaître. Je fais référence aux versets 2:5-11. Ce passage a été appelé le plus grand passage doctrinal de toute la Bible, de l'Ancien et du Nouveau Testament réunis. C'est en particulier le plus grand passage « Christologique » de la Bible. Ne soyez pas effrayés par des mots comme Christologique, cela veut simplement dire passage au sujet de Christ. Je n'essaie pas d'utiliser ces mots pour vous impressionner, mais j'aimerais que vous soyez familiers avec certains d'entre eux car vous risquez de les rencontrer si vous lisez des livres de théologie. Il y certains mots que les commentateurs utilisent fréquemment et qu'il est bon de connaître. Il n'y a pas d'autres passages qui présentent de façon aussi complète, en une seule fois, le chemin qu'a suivi le Seigneur Jésus du plus haut, le ciel jusqu'au plus bas, l'enfer. Tout est présent dans ces merveilleux versets. Un commentateur a appelé cette section, la vue intérieure de calvaire. En d'autres termes cela vous donne un aperçu de ce qu'il y a derrière les faits. Les Évangiles, Matthieu, Marc, Luc et Jean nous présentent la vue extérieure du calvaire. Ils ne vous donnent que les faits. Mais ici vous avez les motifs qui sont derrière les faits, c'est la vue intérieure du calvaire.
        Je ne sais pas si vous avez déjà entendu parler de la « kénose? » C'est un autre mot avec lequel je pense, vous devriez être familiers. Veuillez noter le verset 2:7 qui dit: « Il s'est vidé lui-même. » La version King James dit: « Il s'est dessaisi lui-même de [sa] réputation. » Une autre version dit: « Il s'est fait lui-même rien. » Kenneth Wuest dans sa traduction du Nouveau Testament dit: « Il s'est fait lui-même vide ou vanité. » La version amplifiée dit: « Il s'est dépouillé lui-même. » Une autre version dit: « Il a donné tout ce qu'Il avait. » Ce mot grec au début est le mot « kenoo. » C'est de là que nous vient le mot kénose. Cela vient simplement du mot « kenoo », se vider soi-même. Cela signifie vide. 
        C'est un bon mot, mais le problème est que c'est sur ce point que la théologie est allée trop loin. La question sous-jacente est la suivante: Jésus s'est vidé Lui-même, mais de quoi? Certains disent qu'Il s'est vidé de tout. Absolument tout, Sa divinité incluse. C'est-à-dire que lorsqu'Il est venu sur terre, Il a laissé Sa divinité dans les cieux, Il n'était pas Dieu. Lorsqu'Il est venu sur terre, Il n'était qu'un homme. D'autres disent: « Non, ce n'est pas ce qu'enseigne la Bible. Kénose signifie qu'Il s'est vidé Lui-même, pas de Sa divinité, mais de la gloire de Sa divinité. » Vous remarquerez que dans certaines versions de Bible, il est écrit dans la marge: « Il a mis de côté Ses privilèges. » Un des commentateurs que j'ai lus dit: « Il a mis de côté Ses prérogatives divines. » Vous voyez, c'est un merveilleux passage mais malheureusement c'est devenu un champ de bataille pour les théologiens. Ils aiment bien se battre sur n'importe quel sujet. Je n'essaie pas de vous enseigner de la théologie, je veux vous enseigner la vie. Je n'essaie même pas de vous enseigner Philippiens, nous utilisons Philippiens pour connaître Dieu. J'espère que lorsque nous en aurons fini, vous en connaîtrez un peu plus sur Philippiens, mais j'espère que vous en connaîtrez beaucoup plus sur Jésus que sur Philippiens. Et que vous en connaîtrez bien plus sur Philippiens que sur un quelconque système de théologie.
          Laissez-moi vous faire deux suggestions avant de laisser cette question. Ma première suggestion est la suivante: ayez une vision claire dans votre coeur sur ce que Jésus a réellement mis de côté. Vous voyez, Jésus n'a pas cessé d'être Dieu, lorsqu'Il est venu sur la terre. Lorsque Jésus était un petit bébé couché dans une mangeoire à Bethlehem, Il maintenait encore l'univers ensemble (cf. Colossiens 1:17). Nous volerions en éclats si nous n'étions pas maintenus par l'infini Seigneur Jésus. Il était cent pour cent Dieu dans cette mangeoire. J'aime ce verset dansApocalypse 21:23 qui dit: « La ville n'a besoin ni du soleil ni de la lune pour l'éclairer; car la gloire de Dieu l'éclaire, et l'agneau est son flambeau. » Lorsque vous irez au ciel, vous n'aurez plus besoin de la lumière, parce que Jésus est si glorieux qu'Il remplace toutes les étoiles et tous les luminaires comme le soleil et la lune. Laissez-moi maintenant vous poser cette question: lorsque Jésus était sur terre dans Son humiliation, est-ce que le soleil brillait? Oui, le soleil brillait parce que Jésus avait laissé Sa gloire dans le ciel. S'Il était venu sur terre avec Sa gloire, vous n'auriez pas eu besoin du soleil et de la lune. S'Il était venu en pleine gloire, cela aurait été comme un jour au ciel. Mais le soleil a brillé pendant que Jésus était sur terre, parce qu'Il a mis Sa gloire de côté. Une autre illustration qui montre que la seule chose qu'Il ait mise de coté, c'est Sa gloire, se trouve dans Sa prière sacerdotale en Jean 17. Lorsque Son oeuvre fut terminée, Il dit en Jean 17:5: « Et maintenant toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j'avais auprès de toi avant que le monde fût. » Vous voyez, Jésus demanda que le Père restaure... Sa gloire! C'est tout ce qu'Il avait mis de côté. Il n'a pas dit, restaure ma divinité. Il n'a pas dit: « Fais de moi à nouveau Dieu », parce qu'Il n'a jamais cessé d'être Dieu. Il dit simplement, restaure la gloire que j'ai eue avant et que j'aurai pour toujours par la suite. Il a toujours été Dieu et à aucun moment, Il n'a cessé d'être Dieu.
          Vous devez être absolument assurés à ce sujet, car votre salut en dépend. S'Il n'avait été qu'un homme, vous n'auriez pas pu être sauvés. Il a fallu que Dieu meure pour vos péchés. La Bible parle du sang de Dieu qui a coulé. Il a fallu que Dieu meure pour mes péchés. Au verset 2:6 nous lisons l'expression: « en forme de Dieu. » Il était dans la forme de Dieu. Ensuite au verset 2:7, nous lisons: « En prenant une forme d'esclave, en devenant semblable aux hommes. » Comment était Jésus dans le ciel avant de venir sur la terre? Il était Dieu sous la forme de Dieu. Comment était-Il lorsqu'il est venu sur la terre? Il était Dieu sous la forme d'un homme. Il est Dieu, Il a toujours été Dieu. Si vous Lui retirez Sa divinité, vous perdez également votre salut. Voici ma première suggestion. Soyez au clair sur ce point très important.
       Ma deuxième suggestion est qu'à cause des problèmes que les théologiens ont générés autour de ce mot, n'utilisez pas le mot kénose. C'est un bon mot, c'est un bon mot grec, il est en réalité si bon que c'est ce mot que le Saint-Esprit a décidé d'utiliser. C'est Lui qui a choisi le mot grec « kenoo. » Ne l'utilisez pas parce que les hommes l'ont déformé. Des hommes qui ne croient pas que Jésus est Dieu utilisent le mot kénose. Ainsi, si vous utilisez ce mot, vous risquez de créer de la confusion chez certains. Certaines personnes disent: « Je crois dans la Kénose, Jésus n'était pas Dieu. Il a mis Sa divinité de côté. » C'est pourquoi je dis de faire attention à ce mot. C'est une honte que des mots parfaits aient pu être ainsi déformés. Ce principe est vrai pour tous les mots, certaines personnes utilisent les mots de la bonne façon et d'autres de la mauvaise façon. Cela sera vrai dans toutes vos communications. Soyez sûrs d'utiliser des mots que tout le monde comprend. Si vous ne voulez pas laisser de côté des mots bien qu'ils soient dans la Bible, prenez garde de bien les expliquer. Faites attention et assurez-vous que les gens comprennent bien de quoi vos parlez.
            Un jour, j'ai eu l'occasion de parler avec quelqu'un au sujet du besoin de connaître le Sauveur, et j'ai utilisé l'expression: « recevoir Jésus. » Je lui ai demandé: « Avez-vous déjà reçu Jésus? » Faites bien attention lorsque vous parlez ainsi, car savez-vous à quoi cette personne a pensé? Elle a interprété ma question ainsi: « Avez-vous déjà pris l'eucharistie? Avez-vous déjà pris la communion? » Parce certains appellent cela « recevoir Jésus. » Mais ce n'est pas la même chose. J'ai parlé à quelqu'un d'autre au sujet d'être né de nouveau. Et savez-vous ce que cette personne a compris? Elle pensait à la réincarnation. Parce que dans la réincarnation, vous revenez sur terre sous une autre forme, comme un chien ou autre chose. Si vous parlez à certaines personnes de baptême, ils penseront que vous parlez de pardon, d'effacer les péchés. Si vous parlez à certaines personnes de l'Eglise, ils imagineront un bâtiment, un endroit où vous allez, au lieu d'individus et de personnes. Par conséquent, lorsque vous communiquez, ne considérez pas comme acquis que les gens comprennent de quoi vous parlez. Nous devons donc être très clairs lorsque nous communiquons avec les autres. C'est pour cette raison que je vous demande d'éviter le mot kénose. Certaines personnes pensent que cela signifie que Jésus n'est pas Dieu. Mais Il est Dieu. Il n'était pas 50/50, 50% Dieu et 50% homme. Il était 100% Dieu et 100% homme. Vous me demanderez comment est-ce possible? Je ne sais pas, je sais juste qu'il en était ainsi. C'est un puissant miracle de Dieu et c'est l'enseignement de la Bible. Voilà en ce qui concerne les problèmes liés à ce chapitre.
          Considérons maintenant ce chapitre en rapport avec le thème, Christ la source d'une joyeuse humilité. Pour commencer, laissez-moi vous donner un simple plan. Dans les versets 2:1-4, Dieu appelle tous les chrétiens à une joyeuse humilité, et c'est pourquoi nous avons ce merveilleux passage christologique. Nous avons appelé ces quatre versets, le challenge de vivre dans une joyeuse humilité. Voilà Son invitation: « Viens vivre dans une joyeuse humilité. » Ensuite aux versets 2:5-13, vous avez le suprême exemple d'une joyeuse humilité, le Seigneur Jésus Lui-même. Enfin les versets 2:14-30 nous donnent trois autres exemples de joyeuse humilité. Chacun de ces trois exemples nous donne un autre principe de vie. Nous avons l'exemple de l'apôtre Paul dans les versets 2:14-19, de Timothée dans les versets 2:19-24 et d'Epaphrodite dans les versets 2:25-30.
         Dans cette leçon, j'aimerais juste introduire le chapitre deux, et nous l'étudierons de façon plus complète la prochaine fois. Le verset 2:5 est la clé de tout ce chapitre. Le verset 2:5 dit: « Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ. » D'autres versions disent: « Qu'il y ait donc en vous cette pensée qui a été aussi dans le Christ Jésus. » Mais ici la pensée n'est pas liée à l'intellect, il s'agit d'une disposition, d'une attitude, d'une direction de votre coeur, d’un tempérament, d’une qualité de vie. Lorsque nous parlons de la disposition des gens, nous parlons de leur nature. Nous disons par exemple: « Celui-ci est bien disposé ou celui-ci a une mauvaise disposition. » Ce sont nos inclinations, les motivations intérieures qui nous dirigent. Parfois nous entendons les gens dirent: « Oh! J'aimerais avoir cette personne ou cette autre autour de moi. Lorsque ces gens sont autour de moi, je suis dans de bonnes dispositions. » Ne serait-il pas merveilleux d'être constamment avec ceux qui ont sans cesse la disposition de notre Seigneur Jésus-Christ? Oui, cela serait formidable d'être dans la présence de ceux qui ont Ses dispositions, Ses attitudes, Sa pensée. Ne serait-ce pas encore plus merveilleux si nous avions nous-mêmes Ses dispositions, les dispositions de notre Seigneur Jésus? Eh bien, c'est exactement le plan de Dieu, c'est le sujet du verset 2:5. Voilà le plan de Dieu pour tous les chrétiens. Nous devenons normaux lorsque nous avons les dispositions de Christ.
          Dans ce passage, le Saint-Esprit, à travers Paul, va nous montrer les dispositions de Christ lorsqu'Il était dans les cieux avant qu'Il ne vienne sur la terre. Ensuite Il va nous montrer les dispositions de Christ, lorsqu'Il était sur la terre et cela jusqu'à la Croix. Enfin, Il va nous montrer les dispositions de Christ dans Son retour dans la gloire où Il est maintenant assis à la droite de Dieu le Père. N'est-ce pas incroyable de réaliser, qu'en vivant en Christ, nous sommes appelés à avoir les mêmes dispositions que notre Seigneur Jésus, celles qu'Il avait avant de venir sur terre, mais aussi lorsqu'Il était sur la terre, sur tout ce chemin qui L'a conduit à la Croix, et enfin lorsqu'Il est retourné vers Dieu son Père. Tout ce chapitre tourne autour du verset 2:5: « Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ. »
           Laissez-moi vous montrer quelques versets qui l'entourent pour souligner combien ce thème tient une place importante dans le coeur de Dieu. Veuillez noter le verset 2:2 qui dit: « Rendez ma joie parfaite, ayant un même sentiment. » Vous voyez, c'est le même mot que vous trouvez au verset 2:5: « Ayez un même sentiment, une même disposition, une même attitude. » Ensuite au verset 2:20 il parle de Timothée qui « partage mes sentiments. » La version King James dit: « Ayant la même façon de penser. » C'est avoir la même attitude, la même disposition. Enfin au verset 3:15 on lit: « Nous tous donc qui sommes parfaits, ayons cette même pensée; et si vous êtes en quelque point d'un autre avis, Dieu vous éclairera aussi là-dessus. »
           Vous voyez, Paul met en avant les dispositions de Christ et ensuite il dit: « Ayez la même attitude, rendez ma joie parfaite. Ayez la même attitude que Christ, ayez la même pensée. » Timothée avait la même façon de penser, Timothée partageait Ses sentiments. Enfin au verset 3:15 il dit: « Si en quelque chose vous pensez autrement, si vous n'avez pas cette attitude, Dieu vous la révèlera. » Je ne peux pas vous dire combien de fois j'ai utilisé Philippiens 3:15 dans ma vie. J'aime tellement ce verset. Vous voyez, Satan aime perturber les enfants de Dieu. Satan aime vous voir penser que vous êtes loin des dispositions de Christ, que vous avez d'autres sentiments, que vous n'avez pas Ses dispositions et Son attitude. Il aimerait que vous vous sentiez coupables tout le temps. Parce qu'il sait qu'une goutte de culpabilité suffit à nous faire perdre la paix. C'est pourquoi s'il peut vous faire ressentir une seule goutte de culpabilité, il le fera. Le verset 3:15 dit: « Si vous êtes en quelque point d'un autre avis, Dieu vous éclairera aussi là-dessus. » Vous n'avez pas besoin de vous demander si vous avez fait quelque chose de faux, s'il y a quelque chose dans votre vie qui a estompé le sourire de Dieu. Si vous êtes sur un point quelconque d'un autre avis, Dieu vous éclairera aussi là-dessus. Vous voyez, à tout moment dans votre vie, vous pouvez venir devant Dieu et dire: « Seigneur je ne sais pas si Satan est en train de me tourmenter ou pas, mais si, d'une façon ou d'une autre, je n'ai pas Tes dispositions, révèle-le moi maintenant. » Et si Dieu ne vous le révèle pas, alors ne vous en préoccupez pas, car c'est simplement Satan qui essaie de se jouer de vous. Parce que Dieu promet que si en une seule chose, vous n'avez pas les dispositions de Christ, Il vous le montrera.
            Voilà donc pour l'introduction. Cela nous amène maintenant à deux questions. Vous pouvez voir combien ces deux questions sont importantes dans ce passage. Premièrement, si je dois avoir les dispositions de Christ, quelles sont ces dispositions? J'ai besoin de savoir ce qu'elles sont. Quelles sont les dispositions, les sentiments de Christ? Si je dois avoir l'attitude de Christ, la pensée de Christ, je dois savoir clairement ce que c'est. La deuxième question est: comment puis-je les avoir? J'ai besoin de savoir ce que c'est, et de savoir exactement comment les avoir. Si nous voulons analyser le chapitre 2 et en connaître le contenu, nous avons donc besoin de comprendre très clairement quelles sont ces dispositions et comment les avoir.

LES DISPOSITIONS DE CHRIST

        Très Bien. Notre première question est donc: quelles sont les dispositions de Christ? En tenant compte du plan du livre, vous pouvez bien sûr donner une réponse superficielle. L'attitude de Christ est une joyeuse humilité. C'est tout le sujet de ce chapitre. Mais ensuite nous devons répondre à la question: qu'est-ce qu'une joyeuse humilité? Quelles sont ces dispositions, quelle est cette attitude? Les versets 2:5-11 sont parfois appelés les quatorze étapes. On y trouve sept étapes de Son humiliation et ensuite sept étapes de Sa glorification. Laissez-moi vous faire cette suggestion: « N'affaiblissez pas une précieuse vérité par quelque chose qui n'est pas 100% clair. » Je suis encore une fois étonné de voir à quel point les théologiens aiment se disputer. J'ai lu dans un de mes livres de bibliothèque qu'il n'y a que cinq étapes et pas sept. Pouvez-vous imaginer une telle chose? Ils se querellent sur le nombre d'étapes par lesquelles le Seigneur est passé. Un autre commentateur dit qu'il n'y en a que trois et que si vous en voyez sept, alors vous tordez les Écritures. Mais est-ce si important? 
         Ne vous préoccupez pas de compter les étapes, au point de rater la gloire contenue dans ce merveilleux chapitre. Je ne m'intéresse pas au nombre d'étapes qui nous sont montrées. Je peux n'en voir qu'une, Il est venu du ciel sur la terre à la Croix puis est retourné dans la gloire. Vous pouvez aussi en faire une centaine d'étapes si vous le désirez. Ne vous disputez pas là-dessus. Je me rappelle avoir lu une fois une discussion sur le point de savoir si Christ est mort le mercredi ou le vendredi. Et c'était violent. L'homme qui affirmait qu'Il est mort le mercredi disait que ceux qui pensent qu'Il est mort le vendredi sont des hérétiques et ne peuvent pas être chrétiens. Pouvez-vous imaginer une telle chose? Par conséquent, ne vous battez pas à cause de cela. Savoir combien il y a d'étapes ne m'intéresse pas. Ce qui nous intéresse, ce sont Ses dispositions lorsqu'Il est passé par ces étapes. La question est donc: quelles étaient les attitudes et les dispositions du Seigneur?
         Il y a un principe qui soutient toutes les dispositions de Christ. Qu'est-ce qui faisait avancer Jésus, quelle était la motivation de notre Seigneur Jésus-Christ? La Bible emploie un mot que je n'aime pas, mais malheureusement c'est la racine de ce mot qui est utilisé dans la Bible. C'est le mot philosophie. Quelle était Sa « philosophie » de vie? Je n'aime pas ce mot mais Dieu l'utilise. C'est pourquoi je vais devoir l'utiliser. Quelle était Sa motivation intérieure? Je vais maintenant prendre le temps de vous donner un petit cours de psychologie comportementale. C'est important si nous voulons voir les dispositions de Christ. Nous avons besoin de voir cela d'abord. Comme vous le savez, la psychologie comportementale est l'étude du comportement humain. Ces psychologues là observent les gens. Ils regardent ce que font les gens et pourquoi et ils en déduisent des principes. Ils se posent la question, pourquoi les gens agissent-ils ainsi? Voilà ce que je vous propose de faire. J'aimerais dans un premier temps vous montrer la psychologie comportementale du monde, la psychologie qui était la nôtre avant de connaître Jésus. Ensuite j'aimerais vous montrer la « psychologie comportementale » du Seigneur Jésus. Parce qu'elle est unique. Enfin j'aimerais vous montrer la « psychologie du chrétien normal » parce qu'elle est également unique. J'espère que tout cela nous aidera à saisir les dispositions de Christ.
         Laissez-moi commencer avec les choses de base. Nous allons commencer avec l'homme tel qu'il est dans le péché. Qu'est-ce qui le fait avancer, qu'est-ce qui explique la façon dont il se comporte? Ensuite nous regarderons plus haut à notre Seigneur Jésus. Les psychologues comportementaux nous disent que s'il n'y avait pas de motivations, personne ne ferait rien. Tout le monde fait ce qu'il fait à cause d'une motivation. Il y a une motivation pour laquelle vous étudiez Philippiens à travers ces leçons, une motivation pour laquelle vous êtes habillés ou pour laquelle vous mangez. Il y a toujours une motivation pour laquelle vous faites ce que vous faites. Nous allons simplement appeler cette motivation une stimulation, un besoin ou une pulsion. Toutes les motivations viennent de l'intérieur. Un besoin est ce désir qui vient de l'intérieur. Votre corps a des besoins, votre âme a des besoins, votre esprit a des besoins. Tout ce qui arrive sur la terre, tout ce que l'homme fait, existe parce qu'il y est poussé. Mon corps dit: « J'ai faim. » Mes poumons disent: « J'ai besoin d'air. » Ma gorge dit: « J'ai soif. » Il y a des pulsions, des besoins que Dieu a mis en nous. Je dis: « Je suis fatigué », c'est un besoin. Je dis: « J'ai besoin d'exercice, de relations sexuelles et de repos. » Ce sont des besoins, des pulsions. De la même manière que le corps a des besoins, l'âme a également des besoins: « Je veux être désiré, je veux être aimé, je veux être apprécié, je veux appartenir aux gens. Je veux trouver ma place. Je veux me sentir en sécurité. » Ce sont des besoins. Les hommes et les femmes ont des pulsions, des stimulations et cela continuellement.
          Les psychologues comportementaux disent que pour avoir un comportement, il faut une réponse au besoin, à la stimulation. Si j'ai un besoin, il faut quelque chose qui réponde à ce besoin. Par exemple, si j'ai faim alors la réponse peut être un fruit. C'est facile, c'est de la nourriture qui me satisfait. Nous avons un besoin. Il y a un besoin et ensuite il y a une réponse, quelque chose pour répondre à ce besoin. Si mon besoin est le repos alors la réponse sera les vacances ou un lit. Si vous avez une pulsion, un besoin, il faut qu'il y ait une réponse ou sinon vous mourez. Ce sont les lois que Dieu a mis dans les hommes. Peu importe le besoin, s'il y a un besoin, il y aussi une réponse. C'est ainsi que nous fonctionnons. La vie serait simple, s'il n'y avait que cela. La vie se résumerait à « Je veux cela, et je le prends. » Mais vous savez qu'il n'y a pas que cela.
         Les psychologues comportementaux ont remarqué qu'il y a une autre chose qui affecte le comportement, nous l'appellerons un blocage. C'est quelque chose qui se met entre mon besoin et la réponse. Lorsqu'il y a un blocage, mon comportement sera différent selon que le blocage est fort, haut ou grand. Tout cela aura un impact sur mon comportement. C'est facile si le blocage est la faim. Je vais à mon réfrigérateur, je prends une tranche de jambon, du pain et je me fais un sandwich. Mais si j'ai faim, que je vais à mon réfrigérateur et que mon fils David y est passé avant moi, et qu'il n'y a plus de jambon alors je suis bloqué. J'ai donc besoin de faire autre chose. Voilà ce qui crée le comportement. C'est la façon dont nous travaillons, dont nous faisons quelque chose. Lorsqu'il y a un blocage il y une sorte de réaction émotionnelle. Cela peut être de la joie, de la tristesse, de la colère, cela dépend du blocage que vous rencontrez. Je ne veux pas aller trop loin, parce notre sujet n'est pas la psychologie comportementale mais les dispositions de Christ. Les psychologues ont regroupé tous les blocages en quatre catégories. Vous pouvez être bloqués de quatre façons. Lorsque vous avez un besoin et qu'il y existe une réponse, des gens peuvent malheureusement se mettre en travers. C'est un des blocages. Les circonstances peuvent se mettre en travers, c'est un autre blocage. La loi peut aussi se mettre en travers. Et le quatrième blocage est une faiblesse personnelle. Nous avons tous expérimenté ces quatre blocages. Des personnes se sont mises en travers de notre route, les circonstances n'ont pas été favorables ou ce que nous désirons n'est pas moralement correct, et nous ne pouvons pas l'avoir. Ou nous avons visé trop haut et nous sommes trop faibles, pas assez forts pour atteindre ce que nous désirons. Donc nos faiblesses personnelles peuvent nous empêcher de répondre à nos besoins.
       Qu'est-ce qui arrive ensuite? La partie suivante est ce que les psychologues comportementalistes appellent l'ajustement. Lorsqu'il y a un blocage, je dois m'ajuster. D'une façon ou d'une autre, je dois passer à travers ce blocage, à côté de ce blocage ou au-dessus. Si j'ai un besoin, il existe une réponse, mais je suis bloqué, et d'une façon ou d'une autre, je dois m'ajuster. C'est toute la philosophie de la vie. Les psychologues parlent de bon ajustement, de mauvais ajustement et de toutes sortes d'autres ajustements. Parfois lorsque nous sommes bloqués, notre ajustement consiste à compenser. Nous nous disons: « Ok, je souhaitais prendre du jambon, il a été pris, je vais prendre du fromage à la place. » Vous compensez, vous prenez quelque chose d'autre à la place. Quelqu'un aimerait aller dans une université particulière mais tout d'un coup il est bloqué, peut-être à cause d'une faiblesse personnelle, il n'est peut-être pas assez intelligent pour y entrer. Peut-être que c'est à cause d'une circonstance, peut-être n'a-t-il pas assez d'argent pour y aller. Il peut compenser et aller dans une autre université. La compensation est un assez bon ajustement.
          Certaines personnes rationalisent lorsqu'elles sont bloquées. Elles disent: « Vous savez, de toute façon, je ne le voulais pas. En fait, je désire autre chose, j'ai simplement dit que je le voulais sans vraiment y penser. » Il y a toutes sortes de rationalisation, et on voit cela tout particulièrement lorsque les personnes sont bloquées à cause de faiblesses personnelles. C'est incroyable comment le coeur rationalise les choses. Certains diront: « On aurait pu me donner une chance. Si j'avais eu une chance, je suis sûr que j'aurai pu réussir. Mais on ne m'a pas donné de chance. » Bien sûr s'ils sont chrétiens, ils diront probablement quelque chose comme cela: « Dieu a fermé la porte... » ou alors « C'est la volonté de Dieu... » C'est peut être le cas mais peut être pas. Il se peut que cela vienne simplement de l'homme. Certains blocages sont faciles. Parfois il suffit de s'asseoir et de discuter avec la personne qui vous bloque et vous pouvez passer le blocage en trouvant un compromis. Parfois vous pouvez contrôler les circonstances et les modifier pour qu'elles agissent à votre avantage. Parfois vous ne faites qu'aller contre la loi, parce que vous voulez arriver à un certain endroit et à une certaine heure et vous dépassez la vitesse autorisée. Vous faites simplement ce que vous voulez et vous oubliez la loi. Parfois vous pouvez aussi dépasser vos propres faiblesses humaines. Si vous travaillez dur, si vous êtes tenaces, si vous étudiez, vous pouvez réussir.
          Pourtant parfois il y a des blocages qui ne bougeront tout simplement pas. Ils sont grands et forts, ce sont des murs. Tout autour de la terre, les gens sont bloqués à cause de ces murs. Parce qu'ils ne peuvent pas passer au-dessus, ils ne peuvent pas passer à côté, et ils ne peuvent pas passer à travers. Ce sont vraiment des terribles ajustements. Dans le passé, un de mes ministères consistait à visiter des hôpitaux psychiatriques et j'ai souvent vu de terribles ajustements. Parfois à cause d'un blocage qu'ils ne peuvent pas contourner ni traverser, les gens régressent, ils retournent en enfance.
          J'ai parlé à un homme qui ne pouvait ni m'entendre ni me parler. Il était complètement coupé de la réalité, il vivait dans son propre monde. Pour certaines personnes, ce n'est pas aussi grave. Parfois les gens vivent dans un rêve, ils rêvent beaucoup, ils rêvent d'être un héros, un champion de football, un grand enseignant ou un acteur. Tout se passe dans leur pensée. C'est un mode invisible, il n'y a pas de réalité. Certaines personnes, parce qu'elles ne peuvent pas contourner ces choses, essaient de s'y soustraire d'une autre manière. Elles prennent de l'alcool, de la drogue ou essaient de se perdre dans un environnement bruyant. Le bruit est un des meilleurs endroits pour se cacher. Ainsi certaines personnes essaient de se cacher de Dieu, elles s'engagent dans des choses bizarres. Voilà comment est le comportement humain. J'ai un besoin, il y a une réponse et je suis bloqué, mais d'une façon ou d'une autre il faut que je passe à travers, au-dessus ou que je le contourne. Je dois le gérer d'une façon ou d'une autre.
       Il y a des ajustements qui sont vraiment mauvais. Les gens tombent dans une psychose. Ils quittent tellement la réalité, qu'ils tombent en dépression profonde. Vous devez être familiers avec le mot schizophrénie, c'est lorsqu'une personne a deux personnalité parce qu'elle ne peut pas faire face à la réalité. Parfois les personnes tombent dans la paranoïa où tout est exagéré, elles se sentent constamment victimes, tout est contre elles. Certaines personnes deviennent névrosées, parce qu'elles ne peuvent pas passer à travers leurs murs et deviennent paralysées ou tombent dans la kleptomanie où elles volent tout ou dans la pyromanie où elles mettent le feu ici et là. C'est incroyable. Tout ce qu'elles essaient de faire est d'aller quelque part, mais il y a quelque chose en travers de leur chemin. Elles ont besoin de passer à côté ou au travers. D'autres personnes sont pleines de phobies, elles ne souffrent pas seulement de claustrophobie mais de peurs de toutes sortes. Parfois les gens finissent simplement dans la violence, parfois ils se suicident. Tout cela parce que les gens n'arrivent pas à passer à travers un blocage.
        Voilà comment les gens se comportent, c'est le comportement humain. Il y a un besoin, une réponse, un blocage et un ajustement. C'est à travers cela que vous et moi passons chaque jour, c'est ainsi que nous vivons. Le monde entier vit de cette façon. C'est également le raisonnement qui se cache derrière beaucoup des conseils psychiatriques. Les psychologues parlent de blocages qui ont pu avoir eu lieu dans l'enfance, et ils pensent que s'ils peuvent retourner en arrière et découvrir ces blocages, ils pourront peut être faire quelque chose. Ils pensent que lorsque quelqu'un était jeune, s'il n'a pas pu passer une chose, ni la contourner, quelque chose a pu casser et s'ils peuvent retourner en arrière, creuser assez profondément et trouver cette chose alors ils pourront peut-être l'aider à passer ce cap. Ils essaient de montrer à la personne que ce n'était pas si important pour l'aider à compenser ou à rationaliser pour sauver sa vie. C'est ce qu'il y a derrière le suivi psychologique. Ils essaient de trouver ce blocage, d'identifier ce blocage, d'aider les gens à le contourner et de s'y ajuster d'une façon normale. Notre Seigneur Jésus est venu sur terre, pour devenir un homme, pour vivre comme nous vivons, pour bouger comme nous bougeons. Mais en lisant les récits des évangiles, on voit qu'il y avait quelque chose de différent au sujet de cet homme, Jésus. Nous avons vu comment tous les fils d'Adam et Ève se sont comportés depuis le jardin d'Eden. Mais, comment s'est-Il comporté, Lui? Nous avons vu les dispositions des hommes, leur comportement. Ils ressentent un besoin, une réponse, un blocage et un ajustement. Qu'en est-il de notre Seigneur? Laissez-moi d'abord vous donner plusieurs versets, pour planter le décor et ensuite je vous présenterai la « psychologie comportementale » de Christ. Considérez les versets suivants:




• Jean 17:4: « Je t'ai glorifié sur la terre. »
• Jean 8:29: « Je fais toujours ce qui lui est agréable. »
• Jean 4:34: « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé, et d'accomplir son oeuvre. »
• Romains 15:3: « Christ ne s'est point complu en lui-même. »
• Jean 8:49-50: « J'honore mon Père, et vous m'outragez. Je ne cherche point ma gloire; il en est un qui la cherche et qui juge. »
• Jean 10:37: « Si je ne fais pas les oeuvres de mon Père, ne me croyez pas. »

POUR CHRIST, VIVRE C'EST SON PÈRE, ET MOURIR EST UN GAIN

         Laissez-moi vous montrer les dispositions de Christ. Lorsque le Seigneur Jésus était sur terre, Il avait certainement des motivations. Avait-Il des besoins? Jésus n'a-t-Il jamais eu faim? Oui, certainement. Mais voici ce qui est unique au sujet de Sa vie. Quel était Son besoin, qu'est-ce qui le faisait avancer? Vous voyez, Son besoin n'était pas d'avoir du pain, même dans le désert où Il a été tenté. Satan a essayé de Le tromper sur ce sujet, en essayant de Lui faire transformer une pierre en pain. Mais Jésus avait une disposition différente. Il a dit: « Je suis venu faire la volonté de mon Père. C'est mon unique et seule motivation. Je n'ai pas les mêmes motivations que les autres hommes. » En Jean 4, les disciples Lui ont demandé: « Ne veux-tu pas du pain? » Et Il a répondu: « J'ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas. J'ai assez à manger, j'ai une autre motivation. J'ai d'autres besoins, il y a quelque chose d'autre qui me stimule. Mon besoin, ma nourriture, ma boisson est d'accomplir Sa volonté, de faire ce qui Lui fait plaisir. Je fais toujours ce qui Lui fait plaisir. » En Jean 6:57, nous lisons: « Comme le Père qui est vivant m'a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi. » Laissez-moi vous le dire avec les mots de Philippiens. Jésus a dit, alors qu'Il était sur la terre: « Pour moi vivre c'est Mon Père, et mourir est un gain. » Pour Lui vivre c'était Son Père, et Il a dit: « Comme je vis par le Père, celui qui me mange vivra par moi. Je suis votre vie comme le Père était Ma vie.» Voilà quelles étaient les dispositions de Christ.
       Son coeur recherchait toujours la volonté de Dieu et le plaisir de Dieu. Il voulait satisfaire Son Père, Lui donner de la joie. Il avait aussi besoin d'autres choses différentes tout comme nous. Il avait besoin d'un toit, de nourriture, de repos, d'exercice et de communion. Mais Il n'a jamais couru après ces choses. Ce n'était pas Sa motivation. Est-ce que le Seigneur a dû faire face à des blocages? Est-ce que des personnes se sont élevées contre lui? Bien entendu! Il y a eu les saducéens, les pharisiens, les hérodiens, les prêtres et les scribes, même Pierre, un jour. EnMatthieu 16, Jésus lui dit: « Tu es pour moi un rocher de scandale. Tu te tiens en travers de mon chemin, tu essaies de m'empêcher d'avancer. Arrière de moi, Satan! » Le Seigneur a connu des blocages de bien des façons et en de nombreuses circonstances. Puis-je suggérer que le blocage le plus grand de tous les temps qu'un homme ait connu fut la Croix sur laquelle notre Seigneur est mort. Et pourtant, c'est merveilleux de lire les récits. Si vos yeux sont sur Christ et que vous lisez les récits, cela fait frissonner.
           En une occasion en Luc 4, ce sont les habitants de Nazareth qui ont été le blocage. Ils l'ont chassé de la ville, et l'ont conduit jusqu'au sommet de la montagne pour Le précipiter en-bas. Comment s'est-Il ajusté? Comment est-Il passé à travers ce blocage? Luc 4:27 dit: « Mais Jésus, passant au milieu d'eux, s'en alla. » Quel ajustement! Vous savez ce que moi j'aurais fait? J'aurais dit: « Ok, c'est le moment de prier, le moment d'avoir un peu d'aide. Pierre, viens par ici. » Pierre était pour Jésus comme un garde du corps. Mais je vais vous dire comment le Seigneur s'est ajusté. Il ne se souciait même pas du blocage. Il voulait simplement plaire à Dieu aussi, Il traversa la foule et partit en marchant. Et s'il y avait des gens devant Lui, Il est passé à côté. Il transformait chaque blocage en une pierre sur laquelle Il prenait appui, parce qu'Il ne recherchait rien d'autre que Son Père et Sa volonté. Pour Christ, vivre c'était Son Père, et parce qu'Il ne recherchait rien d'autre Il ne se préoccupait pas de disposer des autres choses ou non. S'Il les avait, c'était bien et s'Il ne les avait pas, cela importait peu. La chose après laquelle Il courait c'était que Son Père puisse être satisfait, c'était le plaisir de Dieu. C'est ainsi qu'Il traversait les blocages.
          En Jean 11, lorsqu'Il voulut retourner à Jérusalem, Ses disciples Lui dirent: « Rabbi, les Juifs tout récemment cherchaient à te lapider, et tu retournes en Judée! » Il répondit simplement: « N'y a-t-il pas douze heures au jour? Si quelqu'un marche pendant le jour, il ne bronche point, parce qu'il voit la lumière de ce monde. » En sorte, Il disait: « C'est au Père que je veux plaire et c'est Lui qui tient la montre. » Mon temps n'est pas encore venu. » En Jean 7, nous voyons les huissiers venir pour se saisir de Jésus. Vous savez ce qu'Il a dit: « Ce n'est pas encore le moment, vous ne pouvez pas m'arrêter. Allez dire à ceux qui vous envoient, qu'il est trop tôt. » Pouvez-vous imaginer le chef des huissiers retournant vers les principaux sacrificateurs et le dialogue qui a suivi.




- Les sacrificateurs: Alors l'avez-vous arrêté?
- Les huissiers: Eh bien non.
- Les sacrificateurs: Pourquoi ne l'avez-vous pas amené?
- Les huissiers: Jamais homme n'a parlé comme cet homme!

       Voyez-vous quelles étaient les dispositions de Christ par rapport aux dispositions des hommes? C'est parce que le Seigneur Jésus vivait de cette manière qu'Il n'était pas possible de Le bloquer. Il n'y avait rien qui pouvait se mettre en travers du chemin de notre Seigneur Jésus. Voilà selon moi ce qu'étaient ses dispositions.
        Quelles sont maintenant les dispositions du chrétien normal? Puis-je vous poser cette question? Je sais comment vous viviez avant d'être sauvés. Vous aviez un besoin, qui engendrait une réponse et vous courriez après, et vous vous arrêtiez lorsque vous l'aviez. Si un obstacle se mettait en travers de votre route, vous le poussiez de côté. Maintenant que vous êtes sauvés, maintenant que Christ est dans votre coeur par le Saint-Esprit, est-ce de cette manière que vous vivez? Jésus dit aux chrétiens en Matthieu 6: « Ne recherchez pas ce que vous allez manger, boire, de quoi vous serez revêtus, car ce sont les païens qui recherchent ces choses. » C'est cela la motivation des païens. Mais ce n'est pas ainsi que font les chrétiens. Vous me direz alors que « les dispositions des chrétiens sont celles du Seigneur Jésus. » J'aimerais dire et croire qu'il en est ainsi, mais hélas, il n'en est pas ainsi. Ce ne sont pas les dispositions d'un chrétien normal. Les dispositions d'un chrétien normal sont décrites en Galates 5:17: « Car la chair a des désirs contraires à ceux de l'Esprit, et l'Esprit en a de contraires à ceux de la chair; ils sont opposés entre eux, afin que vous ne fassiez point ce que vous voudriez. » La vie du chrétien normal n'est pas: je veux cela et je vais tout faire pour l'avoir, et la vie du chrétien normal n'est pas non plus, je veux juste la satisfaction du Père. Vous voyez, alors que vous avancez dans votre vie chrétienne, qu'il y a comme une bataille, une guerre dans votre coeur. Les deux choses sont dans votre coeur, vous souhaitez que votre volonté soit faite et que Sa volonté soit faite. Vous voulez vous plaire à vous-mêmes et parfois vous vous retrouvez à combattre des blocages, à faire de mauvais ajustements, à devenir nerveux, et à tomber... ainsi en est-il dans la vie chrétienne normale!!
         Voilà ce que Dieu dit en Philippiens. Lorsque je vis pour le plaisir de Dieu, pour la volonté de Dieu, alors j'ai les dispositions de Christ. Pour Christ, vivre c'était Son Père, pour moi vivre c'est Christ. C'est vivre de la même façon qu'Il a vécu. Lorsque nous vivons de cette manière alors nous avons selon Philippiens 2:5, l'attitude ou les dispositions de Christ. Vous verrez, en avançant, en vivant de cette façon, que peu importe ce qui vient sur votre chemin, Dieu change toutes choses de façon incroyable pour votre bien. Vous me direz, mais qu'en est-il de tous ces besoins et de ces réponses? Eh bien, lorsque je cherche premièrement le royaume de Dieu et Sa justice, toutes choses me seront données par-dessus (cf. Matthieu 6:33). Quelle merveilleuse philosophie! A quelle merveilleuse vie, Il nous a appelés. C'est lorsque nous vivons de cette manière que nous sommes normaux. Mais lorsque nous quittons cette voie, nous retournons à la façon de vivre des païens, «recherchant ce que nous allons boire et manger et de quoi nous allons être vêtus. » Nous sommes anxieux et inquiets! Mes amis, ne vous inquiétez pas à cause des blocages, ils disparaîtront et vous les traverserez. Psaume 33:19 dit: « Le malheur atteint souvent le juste, Mais l'Éternel l'en délivre toujours. » Il y a de nombreux blocages qui se dressent devant les enfants de Dieu, mais Dieu les en délivre toujours. Voilà la « psychologie du ciel », c'est le plan de Dieu que nous ayons les dispositions de Christ. Comment puis-je mettre de côté ma gloire de la même façon qu'Il a mis Sa gloire de côté? La réponse est, lorsque mon coeur est attaché à Christ, ma gloire ne signifie plus rien. Je n'ai alors plus aucune autre motivation que de Lui plaire.

L’HUMILITÉ C'EST OBÉIR AVEC JOIE

        Avant de conclure, j'aimerais encore vous rendre attentifs à trois choses. Veuillez noter le verset 2:8: « Il s'est humilié lui-même, se rendant obéissant. » L'humilité est un de ces mots qui est difficile à définir. Mais en voici une définition. L'humilité est l'obéissance, « Il s'est humilié lui-même, se rendant obéissant. » Avant je pensais que l'humilité, c'était vivre une vie de sacrifice. Certains ont l'idée qu'un chrétien humble est quelqu'un qui a de vieux meubles dans sa maison, qui conduit une vieille voiture, et qui porte des vêtements démodés. 1 Samuel 15:22 dit: « Voici, l'obéissance vaut mieux que les sacrifices, et l'observation de sa parole vaut mieux que la graisse des béliers. » L'humilité n'est pas une succession de sacrifices, l'humilité est l'obéissance. L'obéissance peut inclure le sacrifice. Par exemple, pour le Seigneur Jésus, l'obéissance a-t-elle inclus le sacrifice? Oui, c'était le sacrifice ultime. Mais l'obéissance peut ne pas inclure le sacrifice. Laissez-moi vous donner une illustration. Admettons que Dieu aille chez un chrétien et lui dise: « J'ai un commandement pour toi. J'aimerais que tu sois un millionnaire. Tu dois m'obéir. » Le chrétien répondrait sûrement, « J'aime ce commandement, j'aimerais bien être un millionnaire. » Si ce chrétien obéit, il est humble. Vous voyez, cela n'a rien à voir avec le sacrifice. L'humilité c'est l'obéissance. Si Dieu vous appelle à être un homme d'affaires qui a du succès, et que vous obéissez à Dieu, vous êtes humbles. Vous voyez, cela n'a rien à voir avec le sacrifice. Cela peut être en rapport avec le sacrifice, si Dieu vous demande de tout quitter et de partir dans la jungle de Nouvelle Guinée pour prêcher aux tribus qui s'y trouvent. Si votre coeur est centré sur Christ seul, peu importe ce qu'Il dira, vous le ferez, c'est cela l'humilité. Paul parle de cela lorsqu'il dit que Christ s'est humilié lui-même, se rendant obéissant. L'humilité est l'obéissance. Cela peut ou pas inclure le sacrifice.
          L'humilité n'est pas non plus le « complexe du martyr. » Certaines personnes ont cette idée de l'humilité. Elles pensent que si elles ne sont pas toujours tristes, portant un fardeau, alors elles ne sont pas spirituelles. Elles pensent qu'il faut être morose pour être un bon chrétien. Si vous suggérez à certains chrétiens que le chrétien normal peut s'amuser, ils vous accuseront presque de sacrilège. Vous pouvez avoir du plaisir, le christianisme est un plaisir et tout spécialement lorsque Dieu révèle à votre coeur la simplicité de Christ, alors toute votre vie devient une joie et un plaisir. Le christianisme est un grand plaisir. La vraie humilité est pleine de joie, de la même manière que la vraie obéissance est pleine de joie. Avant je pensais comme cela: « C'est facile d'obéir, Dieu dit quelque chose et je le fais. » Mais voyez-vous, l'obéissance ce n'est pas cela. L'obéissance, c'est parvenir à l'attitude de Jésus en Psaume 40:8 et qui est cité dans Hébreux 10:7: « Je prends plaisir à faire ta volonté, oh! mon Dieu. » Si ce n'est pas un plaisir alors ce n'est pas de l'obéissance. Vous devez obéir à Dieu avec joie. Je vais vous dire une chose, vous pouvez simuler l'obéissance mais vous ne pouvez pas simuler la joie. Vous ne pouvez pas faire que votre devoir soit une joie à moins que Dieu ne fasse un grand miracle dans votre coeur. De façon pratique, cela signifie que l'humilité est une question de volonté. Ne priez pas pour être humble. Si vous voulez prier pour quelque chose, priez pour avoir la grâce d'obéir parce que l'humilité est l'obéissance. Si vous vivez au niveau de la lumière que vous possédez, alors vous êtes humbles, sinon vous ne l'êtes pas. Voilà ce qu'est l'humilité.

C'EST EN ETANT REMPLI DE CHRIST SEUL, QUE L'ON EST VIDE

        La deuxième chose que je veux souligner est l'expression que l'on trouve au verset 2:7: « Il s'est vidé lui-même. » Rappelez-vous ce que cela signifie. Ne pensez pas que pour avoir Christ comme votre vie, vous devez vous vider vous-mêmes. Ce n'est pas ce que Paul dit. Ce qu'il veut dire par « Christ s'est vidé lui-même » c'est qu'Il n'a recherché rien d'autre que Son Père, et le plaisir de Son Père. Il s'est vidé Lui-même de toute autre motivation. Il n'a recherché que Dieu. Nous risquons ne nous retrouver sous un grand esclavage lorsque l'on manipule des expressions comme « se vider soi-même. » Et je sais de quoi je parle parce j'en ai été victime pendant des années. On m'avait enseigné qu'avant que Dieu puisse me remplir, je devais me vider moi-même. Je ne sais pas si vous avez déjà été sous cet esclavage qui consiste à essayer de vous vider vous-mêmes, mais c'est une chose horrible. J'ai essayé de me vider moi-même. Lorsque j'y repense, c'est presque comique. D'abord j'ai essayé de me vider de ma fierté. Mais l'acte d'essayer de vous vider de la fierté vous entraîne dans beaucoup de problèmes. J'étais vraiment sincère, je pensais que si Dieu voulait me remplir alors je devais me vider de ma fierté, mais également de mon amertume, de ma colère, de mon mauvais tempérament et de mon impatience. Savez-vous combien de temps cela m'aurait pris si j'avais d'abord dû me vider moi-même? Cela aurait été impossible. A tout moment de ma vie, alors que je médite, il y a des mauvaises pensées qui peuvent me venir à l'esprit, des pensées non crucifiées. Et cela peut arriver à n'importe qui. Mais voici la vérité de la Bible. Recherchez Christ seul, et vous serez vidés. Voilà ce que ça signifie et c'est ce que Jésus a fait. Il a recherché uniquement Son Père, et Il s'est vidé.
        Vous voyez, vous n'avez pas besoin de vous vider pour être pleins, vous devez être pleins pour vous vider. C'est cela que la Bible enseigne. C'est le principe du déplacement. Si je remplis ma baignoire d'eau jusqu'à ras-bord et que j'y mette des balles de ping-pong et qu'ensuite je m'assoie dans ma baignoire, devinez ce qui va arriver aux balles de ping-pong? La baignoire sera pleine d'Ed Miller et vide des balles de ping-pong. En raison du principe de déplacement, je déplace beaucoup d'eau. Et bien, c'est exactement ce qui arrive lorsque Christ vient dans votre vie. Lorsque Christ rentre dans votre vie, Il déplace les choses. Lorsqu'Il vient pour vous remplir, les autres choses sortent. C'est ce qu'Il veut dire lorsqu'Il parle de se vider soi-même. Ne vous mettez pas sous un esclavage en disant: « Oh! Je dois me vider avant que Dieu puisse me remplir. » Non, vous vous videz en vous remplissant. Ce que vous avez toujours besoin de faire c'est d'être pleins de Dieu, pleins de Christ, pleins de l'Esprit de Dieu. Si vous êtes remplis de Lui, vous serez automatiquement vidés de beaucoup de choses, et vous n'aurez pas besoin d'y travailler.
          Laissez-moi maintenant répondre à la deuxième question, comment puis-je avoir les dispositions de Christ? Les dispositions de Christ sont, « pour moi vivre c'est Mon Père. » Comment puis-je avoir cela, afin de pouvoir réellement dire « pour moi vivre c'est Christ. » Laissez-moi commencer en disant ce que ce n'est pas. Pendant longtemps je pensais que ce que Paul disait était: « Christ a certaines dispositions, imitez les, copiez les, Il est votre exemple, Il est votre modèle. Par conséquent, copiez Ses dispositions. » Vous risquez à nouveau de tomber dans un profond esclavage en raisonnant ainsi. La vie chrétienne n'est pas copier Jésus. Ce n'est pas imiter Christ. Il ne s'agit pas de votre habileté à le copier Lui, mais il s'agit de Son habileté à se reproduire Lui-même en vous. C'est cela le Christianisme réel. Laissez-moi l'illustrer. Cette section nous demande d'avoir les mêmes dispositions que Christ, de poursuivre Christ comme Lui poursuivait Son Père et elle se termine avec les versets 2:12-13. Ce sont deux de mes versets favoris dans tout le Nouveau Testament. Voilà ce que disent ces deux versets: « Ainsi, mes bien-aimés, comme vous avez toujours obéi, travaillez à votre salut avec crainte et tremblement, non seulement comme en ma présence, mais bien plus encore maintenant que je suis absent; car c'est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir. »
          Au premier abord, il semble qu'il y ait une contradiction, le verset 2:12 dit: « Travaillez à votre salut. » et le verset 2:13 dit: « C'est Dieu qui produit en vous. » Vous voyez, il ne s'agit de travailler à votre salut de la même manière que vous travaillez pour résoudre un problème. Ce n'est pas ce qu'il dit. Le salut n'est pas une oeuvre, personne ne peut s'en glorifier. Ce qu'il dit ici, c'est que nous devons y travailler pour faire sortir ce que Dieu a déjà produit à l'intérieur. Vous ne pouvez pas faire sortir quelque chose à moins que cela n'ait déjà été réalisé à l'intérieur. Par exemple Dieu a déjà produit l'or dans la terre, de telle sorte que l'homme puisse travailler pour le faire sortir, il doit travailler pour faire sortir l'or de la mine. Le jardinier travaille la terre, et en fait sortir des légumes selon les possibilités du sol. Dieu a déjà tout mis dans le sol. Je travaille à mon salut de la même façon qu'un jardinier travaille à son jardin. Je n'essaie pas de travailler pour gagner quelque chose de Dieu. La différence, c'est que mon jardin n'a que certaines possibilités limitées, mais mon salut a des possibilités infinies. Paul nous demande donc de travailler à partir des possibilités infinies de notre salut, et ensuite il dit: « avec crainte et tremblement. » La crainte est cette attitude de révérence envers Dieu, et le tremblement correspond à l'absence de confiance en soi. C'est l'opposé du légalisme. Cela signifie donc de travailler à son salut en ayant peur d'y ajouter quelque chose qui viendrait de nous-mêmes. Vous ne devez pas y mettre votre grain de sel, laissez faire Dieu. Mais alors, quelle est ma seule espérance pour avoir les dispositions de Christ, pour travailler à mon salut, à ces possibilités infinies? Le verset 2:13 y répond: « C'est Dieu qui produit en vous. » C'est cela votre seule espérance. Et c'est ce qui nous apporte une joyeuse humilité.
         Ce verset nous dit que Dieu agit de deux façons. Premièrement Dieu travaille sur vos désirs. « Car c'est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire. » Dieu travaille sur vos désirs. Avant de changer votre régime, Il change votre appétit. Il agit de l'intérieur et change vos désirs. Vous vous dîtes peut-être: « Mais comment savoir si je vais encore suivre Jésus dans cinq ans? Je ne veux pas tomber, je ne veux pas devenir rétrograde. Comment puis-je être sûr d'être encore affamé pour Jésus lorsque j'aurai 80 ans? » La réponse est la suivante: Il produira Lui-même cela en vous. Si vous êtes réellement sauvés, Il va manifester cette faim en vous, Il agit pour que vous le désiriez. Il fera que vous Le désiriez. Vous dîtes peut être: « Je ne sais pas si je le veux. » La question est alors: Désirez-vous le vouloir? Parce qu'Il vous donne le désir de vouloir; Il met en vous la volonté. Je trouve que c'est une merveilleuse chose de ne pas avoir besoin de créer les sentiments que Jésus avaient. Je trouve que c'est quelque chose d'extraordinaire de ne pas avoir à fabriquer par ma propre énergie les dispositions que Christ. Je n'ai pas besoin de voir Christ comme le modèle suprême puis essayer de Le copier. Je ne peux même pas copier des standards inférieurs, comment pourrais-je copier un standard qui dit: « Soyez parfaits comme votre Père est parfait. » C'est tout simplement impossible. Vous voyez, ce grand standard a pour objectif de vous pousser vers Christ, de vous montrer votre besoin pour Lui. Il veut que je vive de cette façon et par conséquent Il produira en moi la volonté d'avoir cette disposition.
        Mais il y a encore quelque chose de mieux. Après avoir produit en moi la volonté, Il produit aussi le faire. Il est intéressant de voir que le mot grec qui est utilisé ici est le mot « dynamos », duquel nous avons tiré notre mot dynamite. C'est Dieu qui vous « dynamite » pour vouloir et ensuite qui vous donne la puissance pour faire. Une traduction utilise le mot: « énergisé. » C'est une chose de le vouloir, mais comment puis-je le faire. La réponse est: par l'énergie de Dieu. Il n'y a pas d'autres moyens. Comment quelqu'un pourra-t-il vivre la vie normale, poursuivre Christ seul, en le désirant Lui seul, en ignorant tous les blocages, et ne pas suivre les millions d'autres motivations qu'il y a sur la terre, en vivant de la façon unique par laquelle Christ a vécu, « pour moi vivre c'est Christ », et peu importe ce qui arrive, que ce soit le feu, l'enfer, le déluge, cela ne fait rien! Comment vais-je être capable de vivre de cette façon? C'est Dieu qui met cela dans mon coeur. Et ensuite comment vais-je pouvoir le vivre? C'est Dieu Lui-même qui m'en rendra capable. Tout ce qui est moins que cela n'est pas la vie chrétienne. C'est exactement de cela qu'il est en train de parler, et toute la dynamique de la vie c'est que Christ fait cela pour son peuple, pour tous ceux qui le désirent. J'ai horreur de penser combien peu je chercherais le Seigneur s'Il n'avait pas mis cela en moi. Je ne serais pas capable de commencer à rechercher le Seigneur, de suivre le Seigneur, d'aimer Sa parole, s'Il n'avait pas mis ce désir en moi. Tout vient donc de Dieu, Il met le désir en moi, et Il me rend capable de le faire.

S'ABAISSER POUR ETRE ÉLEVÉ

        Une dernière pensée concernant les versets 2:7 et 2:9 mis ensemble, « Il s'est vidé lui-même », « Dieu l'a souverainement élevé. » Le chrétien moyen pense que c'est sa responsabilité d'être quelqu'un dans le monde. Votre unique responsabilité, frères et soeurs en Christ, est simplement de vouloir Lui faire plaisir. Ce n'est pas votre affaire de réussir ou de rater. Ce n'est pas votre problème d'avancer, la seule façon de s'élever est de descendre. Vous voyez, le monde dit que la seule façon de s'élever est de monter, mais il a tort. Christ s'est humilié et Dieu l'a élevé. Laissez Dieu vous élever, ne vous inquiétez pas de cela. Vous, ayez simplement cette joyeuse humilité, prenant plaisir à faire Sa volonté, vous nourrissant de cela, c'est votre pain, c'est votre vie, c'est votre souffle, de faire la volonté de Dieu, de plaire à Christ. Christ est votre vie. Ne vous inquiétez pas des autres choses et Christ vous élèvera au moment favorable. Humiliez-vous vous-mêmes sous la main puissante de Dieu et Il vous élèvera au moment favorable. N'ayez jamais peur de ces choses, ne dîtes jamais: « Comment pourrais-je passer à travers cela? » Dieu vous ajustera avec un ajustement surnaturel. Et vous ferez les mêmes choses que Jésus a faites en Luc 4, vous vous retrouverez à passer au milieu de la foule. Même si toutes les choses sont contre vous, si tout est contraire, si tout semble s'écrouler, vous pourrez passer à travers.
         Et lorsque vous serez de l'autre côté, vous vous demanderez comment cela a pu arriver. Et si vous regardez suffisamment à Lui, les choses de cette terre finiront par s'estomper. Après un certain temps vous ne remarquerez même plus que vous marchez à travers les blocages. Ceux qui regardent votre vie vont le remarquer, et ils verront votre témoignage et diront: « Mais comment peut-il vivre de cette façon? Regardez à quoi il doit faire face. » Mais vous, vous répondrez: « Oh, mais je ne l'ai même pas remarqué, j'ai pris un bon temps en Jésus, j'étais si bien avec Lui, je n'ai même pas remarqué que les choses allaient contre moi, que les circonstances étaient contre moi, que les personnes étaient contre moi, et que je souffrais de faiblesses personnelles. Je ne l'ai même pas remarqué. Je ne faisais que jouir de Christ. » C'est cela la vie chrétienne, voilà la « psychologie » qu'Il nous appelle à vivre.
        Terminons avec le verset 2:5: « Ayez en vous les sentiments, l'attitude, les dispositions qui étaient en Jésus-Christ. » Jésus a dit: « Pour moi vivre c'est Mon Père. » Paul a dit: « Pour moi vivre c'est Christ. »

        Prions: Père, comme nous Te remercions de nous avoir élevés au-dessus du modèle que suit ce monde et que nous ne recherchons pas ce que recherchent les païens, parce que Toi, Père céleste, Tu sais que nous avons besoin de toutes ces choses. Rends nous capables par Ta grâce, de connaître Christ comme notre vie. Nous Te le demandons au nom de Jésus. Amen.

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mardi 14 avril 2015

(3) ÉPÎTRE AUX PHILIPPIENS - LA VIE REMPLIE DE CHRIST EST REMPLIE DE JOIE Ed Miller

Lorsque notre vie est remplie de Christ, elle est également remplie d'une joyeuse confiance (chapitre 1), d'une joyeuse humilité (chapitre 2), d'un joyeux objectif (chapitre 3), et d'une joyeuse force (chapitre 4). Philippiens présente la vie remplie de Christ, comme étant l'expérience normale du chrétien. Ces messages ont été donnés en 1985.

(3) PHILLIPPIENS (Philippiens 1:19-30)
     Le texte qui suit est la transcription d'un message donné en anglais. La forme orale a été conservée, mais des titres de sections ont été ajoutés pour faciliter la lecture. (NdT)

    Bonjour et bienvenue dans notre troisième leçon sur cette merveilleuse épître aux Philippiens.

Prions:
    Père nous Te remercions pour ce merveilleux livre de Philippiens. Nous Te demandons de nous guider alors que nous sondons Ta Parole et que nous considérons certaines des précieuses vérités qui sont dans ce chapitre. Nous Te demandons Seigneur de nous accorder une grâce spéciale, pour tourner nos yeux vers Christ seul, et nous détacher de toute autre chose. Combien nous Te louons Seigneur de ce que nous ne sommes pas livrés à nous-mêmes pour comprendre ces choses. Nous Te prions de nous instruire. Nous nous attendons à Toi, au nom de Jésus, Amen.

RÉSUMÉ

    Permettez-moi de vous donner un petit résumé de ce que nous avons déjà vu ensemble avant de continuer. Pourquoi le Saint-Esprit nous a-t-Il donné le livre de Philippiens? La réponse est: pour nous montrer ce qu'est la vie chrétienne normale. Qu'est-ce que la vie chrétienne normale? Le verset 1:21 dit: « Pour moi vivre c'est Christ, et mourir est un gain. » Nous avons décrit le thème par ces mots: « La vie chrétienne normale est une vie qui est remplie de Christ, et parce qu'elle est remplie de Christ, elle déborde de la joie du Seigneur. » Lorsque Paul a écrit cette lettre, il avait toutes les raisons, sur un plan naturel, de ne pas être dans la joie. Il avait toutes les raisons d'être triste et découragé parce qu'il était en prison à Rome et s'attendait à être exécuté. Mais lorsque vous lisez cette lettre, vous voyez qu'il n'était pas triste, qu'il n'était pas découragé et qu'il n'était pas amer. C'est l'opposé qui est vrai. Il se réjouissait, il était rempli de la joie du Seigneur. Comment est-ce possible? Quel était son secret? Comment pouvait-il faire face à ces circonstances adverses? Comment pouvait-il avoir cette joie profonde? La réponse qu'il nous donne est Christ. Christ était sa vie, Christ était la vie de sa vie.

LA NORME POUR TOUS LES CHRÉTIENS EST CHRIST

    Paul présente Christ comme la norme pour tous les chrétiens. Selon ce livre, tout chrétien qui n'a pas vu Christ comme « TOUTES CHOSES » est anormal. Il n'y a aucun livre de la Bible qui vous apprendra comment être heureux. Parce que c'est excentré par rapport à Christ. Mais il y a des livres qui vous apprendront comment connaître Dieu. Philippiens est un de ces livres. Il ne vous enseigne pas comment être heureux, il vous enseigne comment connaître Dieu, parce que c'est connaître Dieu qui apporte la joie et le bonheur dans votre coeur. Le thème de Philippiens étant Christ, la prière se trouve au verset 3:10: « Afin de connaître Christ. » Pour bien mesurer l'impact de cette prière, j'aimerais vous rappeler comment la Bible emploie ce mot « connaître. » Habituellement lorsque nous pensons à connaître, nous pensons à la pensée et à la connaissance intellectuelle. Mais Genèse 4:1 dit: « Adam connut Ève, sa femme; elle conçut, et enfanta Caïn. » 1 Samuel 1:19 parle des parents de Samuel: « Elkana connut Anne, sa femme, et l'Éternel se souvint d'elle. » C'est pour cela que Marie, la mère de Christ, parlant à l'ange lui dit en Luc 1:44: « Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d'homme? » Vous voyez donc comment le mot connaître est utilisé. Certaines version pour rendre cela plus clair utilise « avoir des relations avec » au lieu de connaître. Cela devient: « Adam eut des relations avec Ève », « Abraham eut des relations avec Sara » et « Elkana eut des relation avec Anne. » 
     Dans le livre d'Osée, la femme du prophète fut infidèle, elle connut plusieurs hommes. Dans ce livre, Dieu se présente comme le mari, au coeur brisé, de son peuple. En Osée 6:3 nous lisons ces mots: « Connaissons, cherchons à connaître l'Éternel. » Le contexte souligne clairement qu'il s'agit de chercher à connaître le Seigneur dans l'intimité du mariage. C'est comme cela que le mot connaître est utilisé, « cherchons à connaître le Seigneur de façon intime et personnelle dans les liens bénis du mariage. » C'est cette même idée que l'on retrouve dans Philippiens,lorsque Paul dit au verset 3:10: « Afin de le connaître. » Il fait référence au mariage, il parle de Le connaître en ayant des relations avec Lui. C'est la vie chrétienne normale, et c'est cette vie qu'il nous exhorte tous à avoir.
     Laissez-moi à nouveau vous présenter le plan de ce livre avant de reprendre où nous nous sommes arrêtés. Chaque chapitre présente Christ comme la source de la joie. Mais chaque chapitre présente également une manifestation différente de cette joie.



• Chapitre 1: Christ la source d'une joyeuse confiance
• Chapitre 2: Christ la source d'une joyeuse humilité
• Chapitre 3: Christ la source d'un joyeux objectif
• Chapitre 4: Christ la source d'une joyeuse force

    La dernière fois nous avons commencé à voir le chapitre 1, Christ la source d'une joyeuse confiance. Voilà comment nous avons divisé le chapitre 1:



• Versets 1:1-11: Paul avait une joyeuse confiance dans la prière
• Versets 1:12-18: Il avait une joyeuse confiance au sujet des progrès de l’Évangile
• Versets 1:19-26: Il avait une joyeuse confiance au sujet de la mort
• Versets 1:27-30: Il avait une joyeuse confiance dans la souffrance

    Dans notre dernière leçon, nous avons vu les dix-huit premiers versets, la joyeuse confiance de Paul dans la prière et dans les progrès de l’Évangile. Dans cette leçon, nous verrons donc sa joyeuse confiance au sujet de la mort et de la souffrance.
     Considérons les versets 1:19-30: « Car je sais que cela tournera à mon salut, grâce à vos prières et à l'assistance de l'Esprit de Jésus-Christ, selon ma ferme attente et mon espérance que je n'aurai honte de rien, mais que, maintenant comme toujours, Christ sera glorifié dans mon corps avec une pleine assurance, soit par ma vie, soit par ma mort; car pour moi vivre c'est Christ, et mourir est un gain. Mais s'il est utile pour mon oeuvre que je vive dans la chair, je ne saurais dire ce que je dois préférer. Je suis pressé des deux côtés: j'ai le désir de m'en aller et d'être avec Christ, ce qui de beaucoup est le meilleur; mais à cause de vous il est plus nécessaire que je demeure dans la chair. Et je suis persuadé, je sais que je demeurerai et que je resterai avec vous tous, pour votre avancement et pour votre joie dans la foi, afin que, par mon retour auprès de vous, vous ayez en moi un abondant sujet de vous glorifier en Jésus-Christ. Seulement, conduisez-vous d'une manière digne de l'Évangile de Christ, afin que, soit que je vienne vous voir, soit que je reste absent, j'entende dire de vous que vous demeurez fermes dans un même esprit, combattant d'une même âme pour la foi de l'Évangile, sans vous laisser aucunement effrayer par les adversaires, ce qui est pour eux une preuve de perdition, mais pour vous de salut; et cela de la part de Dieu, car il vous a été fait la grâce, par rapport à Christ, non seulement de croire en lui, mais encore de souffrir pour lui, en soutenant le même combat que vous m'avez vu soutenir, et que vous apprenez maintenant que je soutiens. »
     Nous voyons dans les versets 1:19-26 que Paul avait une joyeuse confiance au sujet de la mort. Je pense que la meilleure façon d'examiner cela est de voir les grands principes concernant la vie, qui sont contenus dans ces merveilleux versets. Il est clair que Christ est la réponse à toutes choses. Vous pouvez me poser n'importe quelle question au sujet de la vie chrétienne, je répondrai chaque fois: Christ! Cela rend les conseils très simples. Je n'ai qu'à dire: « Regardez à Jésus, regardez à Jésus, regardez à Jésus. » C'est réellement la seule réponse honnête et valable. Mais dans ce passage, quelles caractéristiques de Christ permettent à Paul d'avoir une joyeuse confiance au sujet de la mort? C'est certainement Christ, mais quoi au sujet de Christ? J'aimerais vous montrer trois choses à partir de ces versets qui révèlent la principale source de confiance de Paul en rapport avec la mort. Laissez-moi vous les donner en tant que principe.

PAUL S'ATTENDAIT A CE QUE CHRIST SOIT PLEINEMENT SUFFISANT FACE A LA MORT

     La première chose qui donnait confiance à Paul face à la mort était la toute-suffisance de Christ. Il est facile de lire un verset comme le verset 1:21 à la légère: « Pour moi vivre c'est Christ, et mourir est un gain. » Mais qu'est-ce que Paul veut dire par là? Que dit-il réellement? Christ était la vie de la vie de Paul. Veuillez noter cette petite expression au verset 1:20: « ferme attente. » Paul avait une ferme attente. Qu'est-ce qu'une attente? D'après le dictionnaire c'est: « L'acte de se réjouir d'un événement futur. » Lorsqu'une femme porte un enfant dans son ventre, on dit qu'elle attend. Elle attend quoi? Elle attend un enfant, elle s'attend à devenir mère. Elle attend quelque chose qui est futur. D'après le verset 1:20, à quoi Paul s'attendait-il? Il s'attendait à l'assurance de vivre ou mourir de telle manière que Christ soit manifesté dans son corps. Quel que puisse être le verdict de César, il s'attendait à ne pas avoir honte, à avoir de l'assurance, à se comporter honorablement, soit en tant que martyr, soit en ayant la grâce de vivre. Je vous rends attentifs à ce mot attente car il renferme un principe important. Essayez de suivre cela. Paul appelle cette assurance une attente parce qu'il ne l'avait pas encore, il ne l'avait pas dans son coeur. Mon fils Daniel s'attend à être diplômé en juin, je m'y attends aussi. Il s'y attend parce que ce n'est pas encore là, c'est le futur. C'est quelque chose qu'il n'a pas encore.
     En lisant Paul, qui était un chrétien normal, on peut avoir la tentation d'en faire un super saint. Paul n'était pas un super saint. Il était tout simplement un chrétien normal comme vous et moi. Job 18:14 utilise le titre « le roi des épouvantements » pour parler de la mort. Voilà ce qu'est la mort, c'est « le roi des épouvantements. » Naturellement Paul était effrayé par « le roi des épouvantements. » Pensez-vous que Paul était le genre de chrétien qui pouvait regarder l'empereur dans les yeux, et lui dire: « Je n'ai pas peur de votre verdict. Si vous décidez que je dois être brûlé ou ébouillanté comme l'apôtre Jean, je l'accepterai. Ou alors si vous décidez que je dois être crucifié comme Simon Pierre ou son frère André, il n'y a pas de problème. Ou même si j'étais condamné à être attaché à deux chariots tirés par des chevaux allant dans des directions opposées, comme Jean-Marc, eh! bien je l'accepterai parce que je n'ai pas peur. » Non! Paul n'aurait pas dit cela. L'apôtre Paul avait peur, il avait la chair de poule, il était effrayé. L'apôtre Paul était un chrétien ordinaire fait de la même matière que nous. Il était tout aussi effrayé, tout aussi timide, et nerveux que n'importe quel chrétien. Et alors que sa fin s'approchait, il savait qu'il ne possédait pas ce qui était nécessaire pour faire face à la mort d'un martyr.

CHRIST PRODUIT EN NOUS CE DONT NOUS AVONS BESOIN LORSQUE NOUS EN AVONS BESOIN

     Vous voyez, c'est cela le génie de la vie normale. Alors que Paul faisait face à la mort, il manquait d'assurance. Mais Christ était sa vie, et parce que Christ était sa vie, il savait que Christ serait tout-suffisant pour pourvoir à ses besoins au moment voulu. C'est pourquoi il s'attendait à avoir de l'assurance. Il ne l'avait pas encore réellement, mais Il avait de l'assurance en espérance. Il savait qu'il allait avoir de l'assurance le jour de son martyr, quand l'heure viendrait. Vous me direz: « Mais comment le savait-il? » La réponse est la toute-suffisance de Christ. Christ était sa vie, Christ avait toujours été fidèle à l'apôtre Paul, répondant à ses besoins là où il était. C'est pourquoi il dit au verset 1:20: « Maintenant comme toujours. » N'est-ce pas incroyable? « Maintenant comme toujours. » Christ était suffisant pour Paul. Paul avait appris à vivre par la vie de Christ. Voici ce que dit le verset 1:20: « Selon ma ferme attente et mon espérance que je n'aurai honte de rien, mais que, maintenant comme toujours, Christ sera glorifié dans mon corps avec une pleine assurance, soit par ma vie, soit par ma mort. » Qu'est-ce que Paul voulait dire par: « Christ sera glorifié dans mon corps? » Quand Christ est-Il glorifié dans votre corps? Ne pensez pas à quelque chose de profond. C'est quelque chose de simple. Christ est glorifié dans mon corps lorsqu'Il produit en moi ce que je n'ai pas de façon naturelle. Voilà ce que veut dire: « Christ sera glorifié dans mon corps. » C'est lorsque Christ produit en moi ce qui est absent de façon naturelle. Paul avait peur, mais Christ était sa vie et il dit: « Je m'attends à avoir de l'assurance lorsque j'en aurai besoin. » Parce que Christ est tout-suffisant. Voilà ce qu'est la vie chrétienne normale. C'est Christ produisant en nous ce dont nous avons besoin lorsque nous en avons besoin. Pas avant que cela ne soit nécessaire et pas plus qu'il n'est nécessaire. Mais toujours ce dont nous avons besoin, lorsque nous en avons besoin et dans la mesure où nous en avons besoin.
     Christ ne peut être que suffisant là où il y a insuffisance, et c'était là toute l'approche de Paul par rapport à la vie chrétienne. Si vous avez une patience naturelle, Christ ne peut pas être glorifié dans votre corps. Christ ne peut être glorifié dans votre corps que lorsqu'il produit une patience que vous n'avez pas naturellement. C'est alors qu'il est magnifié et exalté dans votre corps. Christ est exalté dans mon corps lorsqu'Il produit une force que je n'ai pas naturellement. Christ est glorifié dans mon corps lorsqu'Il produit une foi que je n'ai pas naturellement. Tant de personnes se méprennent sur le christianisme. Tant de personnes pensent qu'être chrétien, c'est moi qui dans ma faiblesse essaie d'être fort. Ce n'est pas cela le christianisme. Ce n'est pas moi dans ma peur essayant d'être courageux. Le christianisme, ce n'est pas moi dans mon anxiété essayant d'être confiant. Le christianisme ce n'est pas moi avec mon vide essayant d'être plein. Le christianisme ce n'est pas moi, qui ne suis rien, essayant d'être quelqu'un. Le christianisme c'est reconnaître ce que je suis et ensuite m'attendre avec assurance à ce que Christ soit ce que je ne suis pas. Vous voyez, voilà la vie normale. C'est pour cela que Paul dit: « Pour moi vivre, c'est Christ. » Il dit: « Je suis sur le point de faire face à la mort et j'ai peur, mais je m'attends à quelque chose. J'attends avec assurance cette heure qui va venir parce que Christ est tout-suffisant. Christ est ma vie, Il se glorifie dans mon corps lorsqu'Il se manifeste Lui-même, lorsqu'Il pourvoit à mes défaillances et répond à mes faiblesses. » Voilà le secret de la vie de Paul.

SEUL CHRIST PEUT VIVRE LA VIE CHRÉTIENNE

    Vous voyez, pendant trente ans, Paul a expérimenté cette toute-suffisance de Christ. Il a cessé d'essayer de vivre la vie chrétienne avec ses propres forces. Une seule personne a vécu la vie chrétienne, c'est Christ, et une seule personne peut à nouveau la vivre, c'est Christ. Et Paul a appris cela, et pendant trente ans, il a juste laissé Christ être Christ. Il a laissé Dieu être Dieu. Il nous faut Dieu pour être le genre de chrétiens que Dieu nous a appelés à être. Il vous faut Dieu pour être le genre d'époux, le genre d'épouse, le genre d'employé, le genre d'étudiant que Dieu vous a appelés à être. Seul Dieu peut devenir l'homme et la femme qu'Il veut que nous soyons. Laissez-moi vous donner des exemples de la vie de Paul où il a expérimenté cela. Je pense à Actes 14 à Lystre. Vous rappelez-vous lorsque l'Apôtre Paul est allé à Lystre? De nos jours, la pire critique que nous puissions subir est une critique faite dans notre dos. A l'époque de Paul, ils ne le critiquaient pas derrière son dos, ils le lapidaient en face! Ainsi Paul savait si on l'aimait ou pas, car il a été lapidé en face. C'est en Actes 14 que nous lisons comment ils ont lapidé Paul. Certains commentateurs pensent qu'il est réellement mort. Ce que nous savons, c'est qu'ils l'ont traîné hors de la cité et l'ont laissé pour mort. Mais ensuite la Bible dit qu'il s'est relevé et qu'il est allé, devinez où? Directement dans la ville où il a été lapidé. Il est retourné au même endroit et vous savez pourquoi? Son sermon n'était pas fini! Ils ont interrompu son sermon! Mais d'où l'apôtre pouvait-il bien avoir ce genre de courage? Certains diront: « Oh, c'était naturel, il était simplement un apôtre très brave! » Non il n'était pas brave, mais Christ était sa toute-suffisance et lorsqu'il en avait besoin, Il était là.
       En Actes 26, il avait besoin de confiance alors qu'il était debout devant le roi Agrippa. Il n'avait pas les ressources en lui-même. Et lorsque vous lisez ce passage, le roi qui au début était ouvert à ce que disait Paul, a fini par manifester beaucoup de doutes. Et Paul a terminé son discours avec beaucoup de confiance en disant à Agrippa qu'il avait besoin d'être sauvé. D'où venait tout cela? Christ était sa toute-suffisance. Si vous voulez lire un chapitre excitant, lisez Actes 27. C'est l'histoire de ce grand naufrage. Il y avait deux cent soixante-seize personnes à bord du bateau. Ils ont été confrontés à une tempête qui a duré deux semaines, quatorze jours. La Bible dit qu'ils n'eurent plus rien à manger et à boire et que le vent devint si violent qu'ils jetèrent toutes leurs affaires par-dessus bord. Bientôt un groupe d'hommes commença à se mutiner, ils essayèrent de quitter le navire, mais les soldats les en empêchèrent, c'était le chaos. Pourtant l'apôtre Paul resta sur le pont et devinez quels furent ses premiers mots: « Rassurez-vous. » Mais qui est prêt à entendre un tel message? Voici ce que dit Actes 27:23-25: « Un ange du Dieu à qui j'appartiens et que je sers m'est apparu cette nuit, et m'a dit: Paul, ne crains point; il faut que tu comparaisses devant César, et voici, Dieu t'a donné tous ceux qui naviguent avec toi. C'est pourquoi, ô hommes, rassurez-vous, car j'ai cette confiance en Dieu qu'il en sera comme il m'a été dit. » N'est-ce pas incroyable? Juste lorsqu'il en a eu besoin, Christ était là.
     Durant toute sa vie, Christ a été suffisant, et maintenant qu'il est sur le point de faire face à la mort, il a confiance. Il dit: « J'ai peur mais je sais que j'aurai l'assurance nécessaire le moment venu. Il se peut que maintenant j'ai la chair de poule, mais je sais que le jour « J », je n'aurai pas honte parce que je crois en la toute-suffisance de Jésus-Christ. » En Actes 16, dix années auparavant, Paul et Silas furent jetés en prison à Philippes parce qu'ils avaient libéré une servante de son esprit de divination et ainsi fait perdre une rentrée d'argent à ses maîtres. La Bible dit: « Ayant fait arracher leurs vêtements, ils ordonnèrent qu'on les battît de verges » puis « on les jeta dans la prison intérieure, et on leur mit les ceps aux pieds. » Vous savez ce qui est arrivé ensuite; vers le milieu de la nuit, Paul et Silas priaient et chantaient les louanges de Dieu. Voilà ce qui arriva dans la prison de Philippes, ils commencèrent à chanter au milieu de la nuit. Ce sont de vrais coups qu'ils ont reçu, ce sont de vraies chaînes qu'ils ont dû porter, c'était de vrais ceps qu'ils avaient aux pieds. Mais où l'apôtre a-t-il trouvé le courage de chanter un chant? Je vais vous dire d'où il l'a reçu, c'est du même endroit que David l'a reçu aux Psaumes 40:3 dit: « Il a mis dans ma bouche un cantique nouveau, Une louange à notre Dieu; Beaucoup l'ont vu, et ont eu de la crainte, Et ils se sont confiés en l'Éternel. » Voilà ce que Paul voulait dire lorsqu'il disait: « Pour moi vivre c'est Christ. » Il voulait dire que Christ produirait en lui exactement ce qui est nécessaire pour le faire avancer.
     Si vous vous demandiez maintenant si j'ai ce dont j'ai besoin au cas où je serais maltraité, au cas où l'on mentirait à mon sujet, au cas où je perdrais tous mes biens matériels, au cas où je perdrais un être cher, au cas où il me faudrait mourir en tant que martyr, je devrais répondre: « Non, je ne n'ai pas ce dont j'aurais besoin, mais j'ai Celui qui peut créer ce dont j'ai besoin. J'ai le Seigneur, je n'ai pas ces choses maintenant, parce que je n'en ai pas besoin en ce moment. En ce moment, j'ai une ferme attente. » Voilà ce que Paul avait, c'est tout ce que vous aurez, une ferme attente. Dieu donne la grâce pour mourir aux hommes qui meurent. Dieu donne la grâce pour souffrir aux hommes qui souffrent. Dieu donne la grâce pour résister à ceux qui sont tentés. Il donne la grâce pour tenir à ceux qui défaillent.

LA SIMPLE PHILOSOPHIE DE VIE DE PAUL

    L'apôtre Paul connaissait la toute-suffisance de Christ, c'était un « philosophe » et sa « philosophie » était Philippiens 1:21 qui dit: « Pour moi vivre c'est Christ, et mourir est un gain. » Voilà la « philosophie chrétienne normale! » En tant que chrétien normal, il ne pouvait pas perdre. A travers toute sa vie, sa vie chrétienne, depuis qu'il était devenu normal, il n'y avait que deux possibilités pour Paul. Il pouvait vivre ou mourir. Il avait tout réduit à cette simplicité. Il disait: « Je peux mourir ou je peux vivre. Si je vis, Christ est ma vie, si je meurs, la mort est un gain. » Que pouvez-vous faire avec une personne comme cela?! Quelle « philosophie de vie! » « Vivre c'est Christ, et mourir est un gain. » C'était sa simple façon de vivre partout où il allait. Je peux l'entendre raisonner alors qu'il retournait à Lystre: « Ils peuvent me lapider ou ne pas me lapider. S'ils me lapident, je meurs, s'ils ne me lapident pas, je vivrai. Si je meurs, c'est un gain, si je vis, Christ est ma vie. Allez-y les gars, faites ce que vous voulez. » Et partout où il allait, sa vie était tout aussi simple. « Pour moi vivre c'est Christ, et mourir est un gain. » Et chaque moment où il restait en vie, il en connaissait davantage sur la toute-suffisance de la vie de Christ. Par conséquent il ne s'inquiétait pas, peu importait qu'il vive ou qu'il meure. C'est une merveilleuse philosophie. Et c'est ce que l'apôtre Paul appelle la vie chrétienne normale.
    Vous voyez, c'est cela qui a rendu le monde fou depuis plus de 2000 ans. Les gens ne savent pas quoi faire avec les chrétiens, avec ceux qui sont normaux! Le monde ne sait pas quoi faire avec un chrétien normal, parce qu'il aime la vie car Christ est sa toute-suffisance, et il n'est pas effrayé de mourir. Paul n'était pas un fataliste, il n'était pas non plus un idéaliste, il n'était même pas un réaliste. Il était tout simplement un chrétien normal et il nous appelle également à être des chrétiens normaux. Vous voyez, dans le contexte de Philippiens, l'apôtre Paul faisait face à une mort violente, mais il était rempli d'une joyeuse confiance. Et pourquoi était-il rempli d'une joyeuse confiance, parce qu'il était brave? Parce qu'il connaissait un peu de théologie? Parce qu'il était allé au séminaire? Parce qu'il connaissait le grec? Non, il avait une joyeuse confiance, parce Christ était sa toute-suffisance. Il savait que lorsqu'il aurait besoin de quelque chose, cela serait disponible et pas avant. Voilà la première chose qui procurait à Paul une joyeuse confiance.

PAUL SE REPOSAIT SUR LA SOUVERAINETÉ DE DIEU

    Une deuxième chose donnait une joyeuse confiance à Paul. Il se reposait sur la souveraineté de Dieu. J'ai lu un commentateur qui dit que les versets 1:22-26 parlent de Paul envisageant le suicide. Je pense qu'il a vraiment mal compris ces versets! Paul ne pensait pas au suicide, il n'avait pas de désirs impurs au sujet de la mort. Il ne désirait pas être délivré d'un mauvais péché, il n'en avait pas assez de vivre ici pour aller au ciel. Paul aimait et profitait de la vie avec toutes ses souffrances, parce qu'il avait goûté à Christ. Au verset 1:23 Paul dit: « Je suis pressé des deux côtés: j'ai le désir de m'en aller et d'être avec Christ, ce qui de beaucoup est le meilleur. » Il voulait mourir et il voulait vivre! C'est une « philosophie intéressante. » que de vouloir mourir et de vouloir vivre en même temps. L'expression grecque est très visuelle car elle présente deux forces opposées, poussant chacune d'un côté mais laissant la personne au milieu absolument rigide, sans possibilité de bouger. Il dit: « Je suis pressé, mais je ne sais pas par quel chemin aller! » Lorsque vous lisez ces versets pour la première fois, il semblerait que Paul avait un choix. Il semblerait qu'il pouvait décider. « Est-que je dois vivre ou est-ce que je dois mourir? » En réalité, il ne fait que méditer sur ce sujet, il n'est pas en train de faire un choix.
    Je me rappelle aussi avoir déjà fait cette gymnastique mentale, comme je pense de nombreux chrétiens, à essayer d'imaginer ce qui se passera lorsque je mourrai. Vous êtes-vous déjà posé cette question: « Préféreriez-vous mourir ou être enlevé au retour de Jésus? Préféreriez-vous mourir ou être vivant au retour de Jésus pour aller Le rejoindre dans le ciel? » Après réflexion, j'ai pensé que je préférerais mourir que d'être enlevé. Vous êtes peut-être surpris de ma réponse. Je base ma réponse sur 1 Thessaloniciens 4:16-17: « Car le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d'un archange, et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront premièrement. Ensuite, nous les vivants, qui seront restés, nous serons tous ensemble enlevés avec eux sur des nuées, à la rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. » Vous voyez, quoi qu'il arrive, je serai enlevé. Si je meurs, je ressusciterai d'abord et ensuite je serai enlevé, il n'y a donc aucune raison que je puisse ne pas être enlevé. Mais il y a des chances que je puisse rater ma mort et je ne veux rien rater! Vous voyez, ma mère est décédée en août dernier, elle est allée rejoindre Jésus. Elle ne va pas rater l'enlèvement. Si Jésus venait dès maintenant, nous tous qui sommes vivants dans cette pièce devrions attendre ma mère. En réalité tout le monde chrétien vivant doit attendre ma mère, parce que les morts en Christ ressusciteront d'abord. Ma mère ne risque donc pas de rater l'enlèvement.
     Depuis le mois d'août, j'ai beaucoup pensé au ciel et à ce que ma mère doit être en train d'expérimenter dans la gloire du Seigneur et dans sa présence. En ce moment, elle est dans un état intermédiaire, nous ne savons pas grand-chose à ce sujet, mais ce que nous en savons est merveilleux. Et quoi que cela soit, je n'ai pas envie de le rater. Il y a quelque chose entre la mort et l'enlèvement et je veux simplement tout ce que le Seigneur aimerait que j'ai. Mais si vous me demandiez: « Ed, donne-moi une réponse sérieuse, est-ce que tu choisis la mort? » Alors je réponds: « Non!» Vous me direz alors: « Donc tu choisis l'enlèvement? » Je répondrais: « Non! » Vous me direz alors: « Tu choisis La vie? » Je répondrais: « Non! » Alors vous me demanderiez: « Mais qu'est-ce que tu choisis? » Et je répondrais ce que Paul dit dans ce chapitre: « Je choisis la volonté de Dieu. » Si c'est Son bon plaisir que je meurs alors je veux mourir, si c'est Son bon plaisir que je vive alors je veux vivre, si c'est Son bon plaisir que je sois enlevé alors je veux être enlevé. Voilà ce qu'il y avait sur le coeur de Paul. Il n'était pas en train de choisir, il essayait de discerner la volonté de Dieu. Il n'était pas en train de choisir, il se demandait dans quel sens sa vie allait aller. Et lorsqu'il eut tout mis ensemble, il se dit: « Le mieux c'est que je reste ici. Je ne sais pas, et de toute façon cela ne fait rien, parce que je sais que je désire la volonté de Dieu. »
    Il arrive à une conclusion au verset 1:24-25: « Mais à cause de vous il est plus nécessaire que je demeure dans la chair. Et je suis persuadé, je sais que je demeurerai et que je resterai avec vous tous, pour votre avancement et pour votre joie dans la foi. » La question qui se pose est: Paul a-t-il été acquitté? Est-ce que son raisonnement était juste? Eh! bien personne ne le sait avec certitude. Nous savons qu'il a été acquitté, nous savons qu'il est sorti de prison. Mais il n'y a pas de trace de ce qu'il a fait lorsqu'il est sorti de prison. Certaines personnes disent qu'il est sorti de prison mais qu'il y a été remis six mois plus tard. D'autres disent qu'il a été libre pendant trois ans. Nous savons qu'il est retourné en prison. Mais pendant ce temps hors de la prison, nous ne savons pas s'il a visité ou non les Philippiens. La Bible ne nous en parle pas, et nous n'en avons aucune trace dans l'histoire. Plus tard il fut à nouveau enfermé en prison à Rome, et cela fut bien sûr pour la dernière fois. Cette fois-ci, cela ne fut pas dans une chambre qu'il louait mais dans un donjon de Rome. C'est de là qu'il a écrit 2 Timothée. Ecoutez ses paroles lors de son second emprisonnement à Rome. 2 Timothée 4:6-8 dit: « Car pour moi, je sers déjà de libation, et le moment de mon départ approche. J'ai combattu le bon combat, j'ai achevé la course, j'ai gardé la foi. Désormais la couronne de justice m'est réservée; le Seigneur, le juste juge, me le donnera dans ce jour-là, et non seulement à moi, mais encore à tous ceux qui auront aimé son avènement. »

LES CHRÉTIENS N'ONT LE CHOIX QU'ENTRE LE BIEN ET LE BIEN

    Vous voyez, l'apôtre Paul se reposait sur la souveraineté de Dieu. Laissez-moi vous poser cette question. Est-il plus spirituel de vouloir vivre, ou de vouloir mourir et d'être avec le Seigneur? La réponse est: « Ni l'un ni l'autre. » Ce qui est plus spirituel, c'est de vouloir la volonté de Dieu. Voilà ce que disait l'apôtre Paul. Vous voyez, Paul n'était pas indifférent, j'ai longtemps pensé qu'il était simplement indifférent au fait de vivre ou de mourir. Non, il était attiré par la vie, et il était attiré par la mort. Il n'était pas indifférent, il était soumis à la volonté de Dieu. Paul était tiraillé car il ne savait pas quoi faire, mais il n'était pas tiraillé entre le bien et le mal. Il était tiraillé entre les deux bénédictions. Devait-il prendre cette bénédiction ou cette autre bénédiction. Pour lui la vie était une bénédiction et la mort était une bénédiction, tout était une bénédiction. Les chrétiens n'ont le choix qu'entre le bien et le bien! Et c'était cela la raison de la lutte de l'apôtre Paul.
    L'apôtre ne se torturait pas lui-même avec des espoirs et des craintes parce que cela vous rend esclave. L'apôtre faisait simplement confiance à Dieu, c'est pourquoi il avait une joyeuse confiance au sujet de la mort. Il était dans les mains de Dieu, Dieu était souverain, et sa joie était d'accepter tout ce que Dieu avait prévu pour lui. Veuillez remarquer le verset 1:22: « Mais s'il est utile pour mon oeuvre que je vive dans la chair. » Quelle est cette oeuvre dont il parle? Avez-vous déjà entendu cette phrase: « Je suis immortel jusqu'à ce que mon travail soit terminé. » Est-ce une vérité biblique? C'est-à-dire que je ne peux pas mourir tant que mon travail sur terre n'est pas terminé. Cela contient un élément de vérité mais ce n'est pas une vérité de la Bible. Laissez-moi vous présenter la vérité de la Bible. Je suis immortel jusqu'à ce que le travail de Dieu soit fait. Cela n'est pas la même chose. Ce n'est pas: je suis immortel jusqu'à ce que mon travail soit fait, c'est: je suis immortel jusqu'à ce que le travail de Dieu soit fait. C'est une toute autre direction et c'est ce qui donnait à Paul une joyeuse confiance face à la mort. Il se disait: « Rome ne peut pas lever le plus petit doigt contre moi jusqu'à ce que l'oeuvre de Dieu soit faite, si je vis c'est parce qu'il y a encore un travail fructueux à faire, Dieu va encore m'utiliser, Dieu va encore faire une oeuvre. »

IL N'Y A PAS DE MORT PRÉMATURÉE EN CHRIST

    Il y a une incroyable vérité liée à ce principe. Réalisez-vous qu'il n'existe pas de mort prématurée en Christ? Il n'y a pas de vie incomplète en Christ. Nous, nous mesurons si une chose est complète selon la durée, selon le temps. Mais Dieu n'est pas assujetti à la loi de l'espace et du temps. Nous pensons qu'une personne qui n'a pas vécu jusqu'à quatre-vingt-treize ans n'a pas eu une vie complète. Mais c'est un non-sens. La complétude est mesurée selon le dessein de Dieu. La souveraineté de Dieu fait qu'un enfant peut mourir. La souveraineté de Dieu fait qu'un jeune homme ou une jeune fille peut mourir, quelqu'un qui est en pleine forme et dans sa jeunesse. Nous nous disons: « Oh, ils sont morts jeunes, ils sont morts trop tôt, ils sont morts de façon prématurée, ils sont morts avant leur temps. » Non ce n'est pas vrai. Nous sommes tous immortels jusqu'à ce que les desseins de Dieu soient accomplis. Paul était plein d'une joyeuse confiance parce qu'il était en sécurité, il était invincible jusqu'à ce que le dessein de Dieu soit accompli. Peu importe l'armée romaine, peu importe César, peu importe Néron, peu importe toutes les tortures. Personnes ne pouvait toucher Paul, ils pouvaient le lapider, le frapper, l'enchaîner, ils ne pouvaient pas le blesser jusqu'à ce que le dessein de Dieu soit accompli. Paul était soumis à la volonté du Seigneur. Il n'avait pas à choisir entre la vie et la mort. Il vivait simplement en attendant l'une ou l'autre. Il voulait ce que Dieu choisissait. Ainsi il faisait face à la mort.

POUR PAUL, MOURIR C'EST ETRE ENTIÈREMENT AVEC CHRIST

    Paul avait une joyeuse confiance au sujet de la mort pour une troisième raison. Ce n'était pas seulement à cause de la toute-suffisance de Christ et pas seulement à cause de la souveraineté de Dieu. J'appelle ce dernier point l'espérance de Paul dans la consommation du salut, ou pour le rendre simple comme dans le verset 1:21 qui dit: « Mourir est un gain. » Il n'est pas étonnant qu'il vivait avec une espérance. Il n'est pas étonnant qu'il était heureux. Paul croyait de tout son coeur que la mort était un gain, pas une perte. Ce n'était que profit. La mort ne pouvait pas l'appauvrir mais seulement l'enrichir. Voilà l'approche de Paul par rapport à la mort. Sa vie en Christ était une vie de grâce, mais sa mort en Christ allait être une vie dans la gloire. Il était excité à ce sujet, ce ne pouvait être qu'un avantage.
     Au verset 1:23 nous lisons: « J'ai le désir de m'en aller et d'être avec Christ, ce qui de beaucoup est le meilleur. » L'expression grecque « ce qui de beaucoup est le meilleur » est difficile à retranscrire. J'ai un merveilleux livre sur Philippiens de Robert Johnstones, un théologien Presbytérien. Il a retranscris cette expression par « le meilleur et de très loin. » Il dit que c'est le plus proche que vous pouvez être. Charles J. Ellicott appelle cela un triple comparatif emphatique. Il y a trois comparatifs. Lorsque nous, nous comparons, nous en utilisons deux, par exemple cela est mieux que cela. Mais en grec ils peuvent en utiliser trois, cela donne « meilleur, meilleur, meilleur. » Dans sa traduction B.C. Caphin dit: « C'est beaucoup de très loin le meilleur. » Il essaie de le traduire ainsi. Matthew Henry dit: « Bien plus excessivement préférable. » Voici encore la traduction de R.P. Martin: « Bien mieux, de loin le meilleur. » Cela vous donne un peu une idée de la façon dont les commentateurs essaient de trouver les bons mots. C'est pour cela que Dieu l'a écrit en grec, car le grec est si complet et riche. J'ai entendu l'histoire d'un homme qui donna un témoignage, et lorsqu'il eut fini, il dit: « Et maintenant j'espère que vous aurez le plus meilleur été que vous ayez jamais eu. » C'est proche de ce que Paul veut dire ici. « Le plus meilleur » c'est du très mauvais français mais du merveilleux grec! Paul dit: « Vivre c'est Christ, et mourir c'est le plus meilleur. » Vous ne pouvez pas avoir mieux que cela. Simplement lui, il l'a dit dans un   grec correct.
     L'apôtre Paul avait une joyeuse confiance parce qu'il savait que la mort allait être la consommation de son salut. Il savait que cela allait être la chose la plus glorieuse. C'est pour cela qu'il vivait. C'est pour cela qu'il avait été sauvé! Vous remarquez et je dis cela en passant, l'apôtre Paul ne croyait pas dans « le sommeil des morts. » Il y a une doctrine qui enseigne que l'âme est inconsciente entre le moment de la mort et celui de la résurrection. En d'autres termes, elle dit que si vous mourez maintenant, vous serez simplement inconscient jusqu'à ce que Christ revienne. Ma maman n'est pas inconsciente actuellement. Lorsque vous mourez, il n'y a pas d'interruption dans votre être. Lorsque vous mourez, vous passez immédiatement comme le brigand sur la croix, dans la présence du Seigneur. L'apôtre Paul ne se réjouissait pas d'aller hiberner pendant plus de deux-mille ans. Ce n'est pas cela qui aurait été « le plus meilleur » pour lui. Il s'attendait à être avec Christ, qui est « de beaucoup le meilleur », c'est cela qu'il dit. Et c'est ce qui le remplissait d'une joyeuse confiance, parce que la mort allait l'emmener immédiatement dans la présence de Celui qu'il connaissait en tant que sa vie. Vivre c'est Christ et mourir c'est gagner encore plus de Christ. C'est exactement son point. Par conséquent il était très excité par cette perspective.
     Le monde voit la mort comme une perte. Pour lui, tout au sujet de la mort est une perte. Le monde dit que lorsque vous mourez, vous perdez vos amis, vous perdez votre emploi, vous perdez vos possessions, vous perdez vos centres d'intérêt, vous perdez tout lorsque vous mourez. Il dit: « Mais la mort peut-elle être un gain, alors qu'elle est associée à l'infirmité, la faiblesse, l'âge avancé, la souffrance. Tout au sujet de la mort n'est qu'humiliation. Comment cela peut il être un gain? Comment une chose que la Bible appelle « le roi de l'épouvante » peut-elle être un gain? Quelque chose qui arrête le coeur et le pouls, qui empêche votre cerveau de penser et ferme vos yeux et vos oreilles, qui vous empêche de bouger, qui refroidit tout votre corps, qui fait pleurer ceux que vous aimez, comment cela peut-il être un gain? » Paul répond: « Je vais vous dire pourquoi c'est un gain: parce que le Roi de la grâce a vaincu le roi de l'épouvante. » Le Seigneur Jésus a vaincu la mort, c'est un gain parce que c'est la fin de toutes les souffrances. Dans la deuxième épitre aux Corinthiens, vous pouvez lire au sujet des souffrances de Paul, au sujet des veilles, des naufrages, de la faim, de la soif, de la faiblesse, de la nudité, des afflictions, des détresses, des emprisonnements, des tourments, il a été frappé cinq fois de quarante coups moins un par les juifs et trois fois battu de verge. Il a été lapidé, il a passé un jour et une nuit dans l'abîme, et il était assiégé chaque jour par les soucis que lui donnaient les Églises. Pour Paul, même cette vie était merveilleuse. Cette vie de souffrance était incroyable parce qu'il la vivait avec Christ, et lorsqu'il regardait à la mort, il voyait Christ sans la souffrance. Et il pouvait dire: « Ca, c'est un gain. Si Christ est si grand ici et maintenant, avec les souffrances, qu'est-ce que cela va être que de traverser la rivière et de Le voir face à face. Plus d'anxiété, plus d'erreur, plus de déception, plus de mauvaise compréhension ou de jalousie, plus de tristesse à l'intérieur, plus de tristesse à l'extérieur, plus de tourments, plus de fatigues, plus de larmes, le péché qui s'enfuit. Le chrétien normal devrait avoir une joyeuse confiance au sujet de la mort.
    Écoutons maintenant l'évêque Butler qui dit: « Si un état de parfaite sainteté et pureté est meilleur qu'un état de corruption et de tentation, si un état de repos et de paix est meilleur qu'un état de chagrin, s'il est mieux d'être triomphant en-haut que de gémir ici-bas alors les saints qui sont morts sont mieux là où ils sont que là où ils étaient, et la mort est un gain et un avantage infini. » C'est tout à fait vrai. Mais Paul avait davantage à l'esprit qu'uniquement la délivrance de quelque chose. C'est vrai qu'il se disait: « La mort est un gain car je serai délivré de plein de choses. » Mais il se disait aussi: « La mort est un gain car c'est une délivrance pour aller vers quelque chose. » Au verset 1:23, il dit c'est une délivrance pour aller vers Christ, pour être avec Christ! C'était cela le ciel de Paul, c'est ce qui lui donnait une joyeuse confiance. Finalement à la consommation de sa rédemption, il sera comme Jésus, il sera conformé à l'image de Jésus-Christ. Il est certain que les gloires du Ciel étaient pour lui très attractives. Les joies qu'il aurait avec ses nouvelles capacités et compréhensions allaient être merveilleuses. Voilà ce qu'était sa joyeuse confiance, de mourir, d'être avec Christ, c'est cela qui est de loin le meilleur. Paul a anticipé ce moment où il allait être dans la présence du Seigneur, où il n'y aurait plus de distance entre lui et Dieu. Quel jour glorieux ce serait. Il y aurait une communion parfaite, toute la froideur de son coeur naturel disparaîtrait, toutes les ombres se dissiperaient, et il serait finalement avec Christ. Il serait finalement avec Lui, voilà ce qu'était la vie de Paul. C'est ce qui a fait dire à Luther: « Je préfèrerais être avec Christ en enfer, que sans lui au ciel. » Christ est Tout, Christ est ma vie, Christ est ma mort, Christ est mon gain. De ce côté-ci nous ne pouvons que voir l'ombre de Sa gloire, nous n'avons fait que de commencer à entrevoir le Seigneur Jésus. Comment apparaîtra-t-Il lorsque tous les voiles seront ôtés? Lorsque nous Le verrons tel qu'Il est.
     Paul vivait pour être avec Lui, il allait mourir pour être avec Lui. « Pour moi vivre c'est Christ » et c'est cela la vie chrétienne normale. Il avait une joyeuse confiance au sujet la mort parce qu'il croyait dans la toute-suffisance de Jésus, croyant que Christ allait lui donner ce dont il avait besoin lorsqu'il en aurait besoin. Il avait une joyeuse confiance au sujet de la mort parce qu'il croyait dans la souveraineté de Dieu. Il était absolument invincible et immortel jusqu'à ce que le dessein de Dieu pour lui soit accompli. Il avait une joyeuse confiance au sujet de la mort parce qu'il croyait que la mort était la consommation, la mort était un gain, un gain infini. C'est pour ces raisons qu'il pouvait vivre dans une joyeuse confiance. Si nous n'avons pas une joyeuse confiance au sujet de la mort à la lumière de ces principes alors nous sommes « anormaux. »
     Considérons maintenant les versets 1:27-30. Paul avait aussi une joyeuse confiance au sujet de la souffrance. L'apôtre Paul savait que Christ était la source de toute sa vie, cela lui apportait de la joie dans tous les domaines. Mais dans ces versets, il nous rend tout particulièrement attentifs à la joie dans la souffrance. Paul pouvait parler de la joie et de la souffrance parce qu'il était un expert, un vétéran dans ce domaine. Si je vous disais que Christ est tout-suffisant dans la souffrance, vous seriez en droit de me regarder et de vous dire: « Mais comment le sait-il, en est-il sûr? » Si je vous disais: « Christ est suffisant si votre maison est détruite par le feu. Christ est suffisant si vous avez le cancer. Christ est suffisant si vous perdez votre conjoint ou un enfant. Christ est suffisant si vous faites faillite. » Vous seriez en droit de me demander: « Est-ce que ta maison a déjà brûlé? As-tu déjà eu le cancer? As-tu déjà perdu un conjoint ou un enfant? As-tu déjà fait faillite? » Vous voyez, je devrais répondre non à tout cela, et donc toutes mes paroles perdraient du poids. Mais si vous demandiez à l'apôtre Paul: « De quel droit peux-tu dire qu'il y a une joyeuse confiance dans la souffrance? » Parce que chaque jointure dans son corps lui faisait mal à cause de Christ. Il ne pouvait certainement pas se tenir droit, car il avait des marques sur tout le corps. Il avait des bleus, des cicatrices, des blessures. Ce qui est sûr, c'est qu'il se lèverait en souriant et vous dirait: « Vous pouvez faire confiance à Christ dans la souffrance et vous pouvez vous réjouir dans la souffrance. Je le sais, je suis un vétéran et j'ai vu que la toute-suffisance de Christ est aussi suffisante dans la souffrance. »

LE CHRÉTIEN NORMAL EST UN SIGNE POUR LES INCROYANTS

     Laissez-moi mentionner deux choses au sujet de la souffrance qui apportaient une joie spéciale dans le coeur de Paul. La première se trouve dans les versets 1:27-28. Je vais vous le montrer en tant que principe puis en dire quelques mots. Paul avait confiance dans la souffrance parce que la vie de Christ était une illustration pour le monde entier et elle est manifestée dans la souffrance. Les versets 1:27-28 disent: « Seulement, conduisez-vous d'une manière digne de l'Évangile de Christ, afin que, soit que je vienne vous voir, soit que je reste absent, j'entende dire de vous que vous demeurez fermes dans un même esprit, combattant d'une même âme pour la foi de l'Évangile, sans vous laisser aucunement effrayer par les adversaires, ce qui est pour eux un signe de perdition, mais pour vous de salut. » Avant je pensais que le signe dont il est question dans ce passage était faire preuve de courage et de bravoure parce qu'il est écrit « sans vous laisser aucunement effrayer par les adversaires. » Mais dans le verset 1:27 il parle également de toute la conduite et du caractère du chrétien. Ce qu'il est en train de dire c'est: « Soyez vrais, ne changez pas juste parce que je viens. Que je vienne ou que je ne vienne pas, n'essayez de vous faire beaux juste parce que vous pensez qu'un chrétien va venir vous visiter. » Il dit: « Soyez réels, vrais, saints, fidèles, consistants, unis en tant que Corps de Christ, braves, sans peur. » En d'autres termes il dit: « Soyez normaux et alors... vous deviendrez un signe. » Le chrétien normal est un signe pour les incroyants. Il y a deux façons de comprendre l'expression « le signe de perdition pour eux » que l'on trouve au verset 1:28. Une façon c'est qu'ils vous regardent, vous, le chrétien souffrant, et ils vont penser que vous êtes maudits. Ils diront: « Regardez comment il souffre, si Dieu l'aime, pourquoi permet-il cette souffrance dans sa vie? » Mais je pense que cela signifie plutôt que notre témoignage dans la tempête, notre témoignage dans l'affliction convainc les perdus. Ils nous voient nous réjouir en Christ dans la souffrance et ensuite ils savent qu'ils ne sont pas sauvés. C'est la façon que Dieu utilise pour leur montrer qu'ils ne connaissent pas Christ. Nos vies deviennent alors un signe. Lorsqu'ils nous voient nous réjouir dans la tribulation, ils reçoivent une conviction.
    Paul n'était pas anormal, il était normal, et il est normal d'avoir cette attitude au sujet de la souffrance parce que le Seigneur peut vous utiliser de cette façon. Avez-vous déjà expérimenté cela? Vous passez par des difficultés dans la vie, et les gens inconvertis vous regardent. Ils savent que dans leur vie, il n'y a rien pour compenser cela. Habituellement, ils pensent que vous êtes un peu vieux jeu, et que vous avez des loisirs un peu particuliers, comme lire la Bible, chanter et prier. Ils pensent que vous n'êtes qu'une personne anormale avec des passe-temps religieux. Mais dans la tempête, Dieu est le seul moyen d'expliquer votre vie. Ils considéreront votre vie et ils n'auront aucune autre explication si ce n'est Dieu! Ils diront: « Mais comment peut-il louer Dieu au milieu de tout cela? Comment peut-il se réjouir dans cette situation? Comment peut-il remercier Dieu? » C'est pour cela que Paul dit que Dieu utilise cela comme une illustration. Je peux donc me réjouir car Dieu va m'utiliser comme une illustration, comme un signe, pour ceux qui sont sauvés et pour ceux qui ne le sont pas, pour convaincre et pour bénir. Ainsi il se réjouissait dans la souffrance.
     A propos du mot grec utilisé dans le verset 1:28, pour « signe de perdition », la version King James utilise l'expression « un indice évident de perdition. » Cela vient des anciens jeux romains. A l'époque il y avait des gladiateurs qui combattaient jusqu'à la mort au milieu de l'arène. Lorsque finalement, un des gladiateurs chutait sur son dos et que l'autre se tenait au-dessus de lui prêt à lui enfoncer son épée dans le corps, tous les yeux se tournaient vers César. César décidait alors s'il avait combattu vaillamment ou pas, et il tournait le pouce soit vers le haut soit vers le bas. S'il levait le pouce, le gladiateur à terre pouvait continuer de vivre mais s'il tournait le pouce vers le bas, le gladiateur devait mourir. Dieu dit à travers l'apôtre Paul que lorsque nous vivons par la vie de Christ, nous devenons l' « indice évident », le pouce vers le haut et vers le bas, voilà le signe.
     Alors que nous vivons devant les hommes, ils regardent à nos vies. S'ils ne sont pas sauvés alors c'est pour eux comme « un pouce vers le bas » ils savent qu'ils sont perdus, ils le savent par le contraste entre leur vie et notre vie. Mais s'ils sont sauvés, c'est pour eux comme « un pouce vers le haut », ils se réjouissent et disent: « Loué soit Dieu pour une telle personne sur la terre. Mais les incroyants disent: « Enlevez une telle personne de la terre! » Partout où vous allez, chaque fois que vous allez en ville, chaque fois que vous allez dans un magasin, chaque fois vous allez au travail, chaque fois vous allez à l'école, partout où vous êtes, vous êtes un « pouce vers le haut », et un « pouce vers le bas », si vous vivez par la vie de Christ. Voilà ce que l'apôtre Paul veut dire ici(1).

SOUFFRIR POUR CHRIST EST UN DON TOUT AUSSI GRAND QUE DE CROIRE EN CHRIST

    Il avait une joyeuse confiance dans la souffrance pour une deuxième raison. Pas seulement parce qu'il savait que cela faisait de lui une illustration du salut pour le monde entier, mais au verset 1:29 on voit qu'il savait que toute souffrance était de Dieu et pour Dieu. C'est un don dans l'intérêt de Dieu, c'est de Dieu et pour Dieu! Et cela lui procurait de la joie. Il disait: « Je ne comprends pas pourquoi il y a ces souffrances dans ma vie, mais c'est de Dieu et c'est pour Dieu. » Vous voyez, l'apôtre Paul ne croyait pas dans « la seconde cause. » Il ne croyait pas que les choses arrivaient dans sa vie à cause de la tempête, à cause d'accident, à cause de la maladie. Il ne blâmait pas le temps, il ne blâmait pas Satan. Il ne se disait pas: « Oh, c'est Satan qui a fait tomber cette maladie sur moi! » Il écrit au verset 1:29: « Car il vous a été fait la grâce, par rapport à Christ, non seulement de croire en lui, mais encore de souffrir pour lui.
    Laissez-moi vous poser cette question. Considérez-vous la grâce de croire en Dieu comme un don? Est-ce un grand don? Aimez-vous ce don? Oui c'est un don merveilleux que de croire en Christ, mais selon le verset 1:29, il y a deux dons: « Il vous a été fait la grâce, par rapport à Christ, non seulement de croire en lui, mais encore de souffrir pour lui. » La souffrance est un don tout aussi grand que de croire en Jésus-Christ! Si vous considérez comme un grand privilège le fait de croire en Christ, de faire partie des sauvés, de savoir que vous connaissez Dieu et que vous irez au ciel, et bien il vous a aussi été donné le don de souffrir. Souffrir pour Christ est un don aussi grand que de croire en Christ. C'est ce qui donnait à Paul une joyeuse confiance. Parce qu'il n'était pas comme de si nombreux chrétiens qui se plaignent en disant: « Mais pourquoi est-ce que cela m'arrive? Pourquoi y-a-t-il cela dans ma vie? Pauvre de moi! » Paul savait pourquoi tout cela était arrivé dans sa vie. Dieu a une raison et c'est suffisant. C'est de Dieu, c'est de la part du Seigneur et au moment où la souffrance vient dans le cercle de votre expérience alors cela devient la volonté de Dieu pour vous. C'est pour cela qu'en regard de l'ensemble des Écritures, nous pouvons lire dans 1 Thessaloniciens 5:18: « Rendez grâces en toutes choses, car c'est à votre égard la volonté de Dieu en Jésus-Christ. » Vous me direz peut être: « C'est écrit en toutes choses mais pas pour toutes choses. » Mais ça c'est dans Ephésiens 5:20: « Rendez continuellement grâces pour toutes choses à Dieu le Père, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ. » Nous remercions Dieu en toutes choses et pour toutes choses.

LA TERRE, LE SEUL ENDROIT OU L'ON PEUT CONNAITRE CHRIST DANS LA SOUFFRANCE

     Vous voyez l'apôtre Paul savait qu'il pouvait connaître Christ à travers la souffrance. Il savait que la terre était le seul endroit où il pouvait connaître Christ dans la souffrance, parce que s'il mourait et allait au ciel, il n'y aurait plus de souffrance. S'il ne pouvait pas connaître Christ à travers les souffrances ici-bas, il le raterait pour toujours. Vous voyez, Christ vous porte dans la souffrance, Christ vous donne de la force dans la souffrance, Christ vous montre Sa toute-suffisance lorsque vous souffrez. Si vous ratez cela ici, vous ne l'aurez jamais plus, même aux siècles des siècles dans l'éternité. La terre nous révèle Christ selon des façons que le ciel ne peut pas révéler. Et la souffrance est l'une d'elles. C'est pour cela que Paul dit que c'est un grand privilège pour moi, de souffrir pour Lui, tout aussi grand que de croire en Christ.

SI JE CONNAIS DIEU, JE N'AI PAS BESOIN DE SAVOIR POURQUOI

     Si Paul pouvait se réjouir et souffrir, c'est aussi parce qu'il savait que tout venait de Dieu et que si Dieu allait le toucher, Il ne lui ferait jamais de tort. Vous me direz peut-être: « Mais qu'est-ce que tu veux dire par cela? » Je veux dire que vous aurez mal mais vous ne serez jamais blessés. Vous ne serez jamais blessés en Christ. Paul savait que tout ce qui lui arrivait avait un objectif, avait un but, que cela venait de Dieu. Il ne pouvait être blessé par aucune des souffrances. Quelle vie glorieuse Paul a vécue, elle était si pleine d'une joyeuse confiance. Il pouvait faire face à la mort et dire: « Dieu est suffisant, Dieu est souverain, la mort est un gain. » Il pouvait faire face à la souffrance et dire: « Dieu veut m'utiliser en tant qu'illustration, cela vient de la main de Dieu et c'est un don précieux. Il est suffisant pour moi de juste voir Sa main. Si je connais Dieu, je n'ai pas besoin de savoir pourquoi, j'ai simplement besoin de connaître Dieu. C'est de Dieu et je Le remercie pour cela. C'est pour son intérêt et notre bénédiction. » Ainsi ce chapitre se termine avec une glorieuse confiance. Partout dans ce chapitre, on voit la confiance. On voit la confiance dans la prière, la confiance au sujet des progrès de l'Evangile, la confiance au sujet de la mort et la confiance dans la souffrance. Il avait confiance parce que sa source était Christ Lui-même. « Pour moi vivre c'est Christ », c'est cela la vie normale. Tout ce qui est moins que cela est anormal. Vous pouvez étudier les doctrines et les crédos jusqu'à épuisement, si vous n'avez pas Christ en tant que votre vie, vous êtes anormaux. Voilà le message de Philippiens.

Prions:
    Père nous Te louons tellement pour Ta parole, pas pour ce que nous en comprenons mais pour tout ce que Tu sais qu'elle signifie. Tu as inspiré ces paroles il y a tant d'années, Tu les as mis dans nos Bibles, de telle sorte que nos Bibles ne seraient pas complètes sans ces paroles. Nous Te demandons maintenant de souffler à nouveau sur ces mots, et de les mettre dans nos vies car nos vies ne sont pas complètes sans ces paroles, pour que nous puissions être des chrétiens normaux. Nous Te le demandons au nom de Jésus.

(1)voir aussi en 2 Cor 2:15-16: « Pour les uns une odeur de vie, pour les autres une odeur de mort. » (NdT)

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