vendredi 17 avril 2015

(4) PHILLIPPIENS Introduction au chapitre 2 Par Ed Miller

Le texte qui suit est la transcription d'un message donné en anglais. La forme orale a été conservée, mais des titres de sections ont été ajoutés pour faciliter la lecture. (NdT)
Bonjour et bienvenue dans notre quatrième leçon sur cette merveilleuse épître aux Philippiens.

       Prions: Père, nous Te remercions pour Ta merveilleuse Bible. Et tout spécialement pour le livre de Philippiens que nous étudions dans cette leçon. Nous Te demandons d'ouvrir à nouveau nos cœurs au grand message de Christ en tant que notre vie. Instruis-nous et enseigne-nous par Ton Esprit. Protège-nous des idées des hommes et des pensées terrestres. Accorde-nous de voir Christ et de jouir de Lui. Fais-nous la grâce d'être complètement détachés de tous les soucis de cette vie pour pouvoir, pendant cette leçon, nous concentrer uniquement sur Christ et prendre plaisir en Lui. Merci parce que Tu manifestes cela en nous maintenant, et Tu vas continuer, non parce que nous le méritons, mais parce que notre Seigneur Jésus le mérite. Nous Te le demandons dans Son nom merveilleux. Amen.

RÉSUMÉ

      Laissez-moi vous donner un petit résumé. Le message de Philippiens est le message de la vie chrétienne normale. Vous vous rappelez que la vie chrétienne normale est la vie qui est remplie de Jésus-Christ, et qui par conséquent déborde de la joie de Christ. Le Saint-Esprit nous donne cette lettre par Son serviteur l'apôtre Paul à un moment où humainement, il avait toutes les raisons de ne pas être dans la joie. Il était prisonnier à Rome, et il avait toutes les chances d'être exécuté. Il était en prison depuis déjà deux ans, enchaîné nuit et jour à un soldat romain. Il était face à l'éventualité de la mort à tout instant. C'est de cet homme et dans ces circonstances que nous avons reçu cette lettre de joie et de victoire en Christ. Vous voyez, Paul n'était ni découragé, ni abattu. Il n'était ni morose, ni déprimé. La réalité est qu'il était heureux dans le Seigneur Jésus. 
       Dans ce livre, il nous montre pourquoi il était heureux et comment nous aussi nous pouvons être heureux en Christ. Philippiens 1:21 dit: « Pour moi vivre c'est Christ, et mourir est un gain. » L'apôtre Paul nous révèle que Christ est la norme pour la vie chrétienne. Tous ceux qui ont Christ sont normaux. Si vous n'avez pas Christ, vous êtes anormaux. Et si vous n'êtes pas soumis à Christ, vous vivez une vie chrétienne anormale. C'est pour cela que nous avons appelé le thème de ce livre, la vie chrétienne normale. La façon normale de vivre, c'est quand Christ remplit votre coeur et votre vie. Et tous ceux qui ne se sont pas appropriés Christ sont anormaux. La prière que nous faisons monter, en parcourant ce livre, se trouve au verset 3:10: « Afin de connaître Christ. » C'est dans la mesure où nous Le connaissons, et qu'Il remplit nos vies, que nous sommes normaux et que nous expérimentons la vraie joie en Lui.
       Tous les chapitres de Philippiens présentent Christ comme la source de la joie, et chaque chapitre en souligne une manifestation différente. Voici le plan du livre que nous suivons:




• Chapitre 1: Christ la source d'une joyeuse confiance
• Chapitre 2: Christ la source d'une joyeuse humilité
• Chapitre 3: Christ la source d'un joyeux objectif
• Chapitre 4: Christ la source d'une joyeuse force

      Dans notre dernière leçon, nous avons fini notre discussion sur le chapitre 1, Christ la source de notre joyeuse confiance. Paul avait confiance dans la prière, confiance au sujet des progrès de l’Évangile, confiance au sujet de la mort et confiance dans la souffrance.
     Cela nous amène dans le second chapitre: Christ, la source d'une joyeuse humilité. Avant d'aller à ce chapitre, laissez-moi vous en donner un aperçu général. Prenons les versets 2:1-14 qui disent: 

« Si donc il y a quelque consolation en Christ, s'il y a quelque soulagement dans l'amour, s'il y a quelque union d'esprit, s'il y a quelque compassion et quelque miséricorde, rendez ma joie parfaite, ayant un même sentiment, un même amour, une même âme, une même pensée. Ne faites rien par esprit de parti ou par vaine gloire, mais que l'humilité vous fasse regarder les autres comme étant au-dessus de vous-mêmes. Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres. Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ, lequel, existant en forme de Dieu, n'a point regardé comme une proie à arracher d'être égal avec Dieu, mais s'est vidé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes; et ayant paru comme un simple homme, il s'est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la croix. C'est pourquoi aussi Dieu l'a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. Ainsi, mes bien-aimés, comme vous avez toujours obéi, travaillez à votre salut avec crainte et tremblement, non seulement comme en ma présence, mais bien plus encore maintenant que je suis absent; car c'est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir. »

CHRIST S'EST VIDE LUI-MÊME

       Il y a quelque chose de tout à fait unique au sujet de Philippiens 2. Avant de pouvoir l'apprécier, nous devons le reconnaître. Je fais référence aux versets 2:5-11. Ce passage a été appelé le plus grand passage doctrinal de toute la Bible, de l'Ancien et du Nouveau Testament réunis. C'est en particulier le plus grand passage « Christologique » de la Bible. Ne soyez pas effrayés par des mots comme Christologique, cela veut simplement dire passage au sujet de Christ. Je n'essaie pas d'utiliser ces mots pour vous impressionner, mais j'aimerais que vous soyez familiers avec certains d'entre eux car vous risquez de les rencontrer si vous lisez des livres de théologie. Il y certains mots que les commentateurs utilisent fréquemment et qu'il est bon de connaître. Il n'y a pas d'autres passages qui présentent de façon aussi complète, en une seule fois, le chemin qu'a suivi le Seigneur Jésus du plus haut, le ciel jusqu'au plus bas, l'enfer. Tout est présent dans ces merveilleux versets. Un commentateur a appelé cette section, la vue intérieure de calvaire. En d'autres termes cela vous donne un aperçu de ce qu'il y a derrière les faits. Les Évangiles, Matthieu, Marc, Luc et Jean nous présentent la vue extérieure du calvaire. Ils ne vous donnent que les faits. Mais ici vous avez les motifs qui sont derrière les faits, c'est la vue intérieure du calvaire.
        Je ne sais pas si vous avez déjà entendu parler de la « kénose? » C'est un autre mot avec lequel je pense, vous devriez être familiers. Veuillez noter le verset 2:7 qui dit: « Il s'est vidé lui-même. » La version King James dit: « Il s'est dessaisi lui-même de [sa] réputation. » Une autre version dit: « Il s'est fait lui-même rien. » Kenneth Wuest dans sa traduction du Nouveau Testament dit: « Il s'est fait lui-même vide ou vanité. » La version amplifiée dit: « Il s'est dépouillé lui-même. » Une autre version dit: « Il a donné tout ce qu'Il avait. » Ce mot grec au début est le mot « kenoo. » C'est de là que nous vient le mot kénose. Cela vient simplement du mot « kenoo », se vider soi-même. Cela signifie vide. 
        C'est un bon mot, mais le problème est que c'est sur ce point que la théologie est allée trop loin. La question sous-jacente est la suivante: Jésus s'est vidé Lui-même, mais de quoi? Certains disent qu'Il s'est vidé de tout. Absolument tout, Sa divinité incluse. C'est-à-dire que lorsqu'Il est venu sur terre, Il a laissé Sa divinité dans les cieux, Il n'était pas Dieu. Lorsqu'Il est venu sur terre, Il n'était qu'un homme. D'autres disent: « Non, ce n'est pas ce qu'enseigne la Bible. Kénose signifie qu'Il s'est vidé Lui-même, pas de Sa divinité, mais de la gloire de Sa divinité. » Vous remarquerez que dans certaines versions de Bible, il est écrit dans la marge: « Il a mis de côté Ses privilèges. » Un des commentateurs que j'ai lus dit: « Il a mis de côté Ses prérogatives divines. » Vous voyez, c'est un merveilleux passage mais malheureusement c'est devenu un champ de bataille pour les théologiens. Ils aiment bien se battre sur n'importe quel sujet. Je n'essaie pas de vous enseigner de la théologie, je veux vous enseigner la vie. Je n'essaie même pas de vous enseigner Philippiens, nous utilisons Philippiens pour connaître Dieu. J'espère que lorsque nous en aurons fini, vous en connaîtrez un peu plus sur Philippiens, mais j'espère que vous en connaîtrez beaucoup plus sur Jésus que sur Philippiens. Et que vous en connaîtrez bien plus sur Philippiens que sur un quelconque système de théologie.
          Laissez-moi vous faire deux suggestions avant de laisser cette question. Ma première suggestion est la suivante: ayez une vision claire dans votre coeur sur ce que Jésus a réellement mis de côté. Vous voyez, Jésus n'a pas cessé d'être Dieu, lorsqu'Il est venu sur la terre. Lorsque Jésus était un petit bébé couché dans une mangeoire à Bethlehem, Il maintenait encore l'univers ensemble (cf. Colossiens 1:17). Nous volerions en éclats si nous n'étions pas maintenus par l'infini Seigneur Jésus. Il était cent pour cent Dieu dans cette mangeoire. J'aime ce verset dansApocalypse 21:23 qui dit: « La ville n'a besoin ni du soleil ni de la lune pour l'éclairer; car la gloire de Dieu l'éclaire, et l'agneau est son flambeau. » Lorsque vous irez au ciel, vous n'aurez plus besoin de la lumière, parce que Jésus est si glorieux qu'Il remplace toutes les étoiles et tous les luminaires comme le soleil et la lune. Laissez-moi maintenant vous poser cette question: lorsque Jésus était sur terre dans Son humiliation, est-ce que le soleil brillait? Oui, le soleil brillait parce que Jésus avait laissé Sa gloire dans le ciel. S'Il était venu sur terre avec Sa gloire, vous n'auriez pas eu besoin du soleil et de la lune. S'Il était venu en pleine gloire, cela aurait été comme un jour au ciel. Mais le soleil a brillé pendant que Jésus était sur terre, parce qu'Il a mis Sa gloire de côté. Une autre illustration qui montre que la seule chose qu'Il ait mise de coté, c'est Sa gloire, se trouve dans Sa prière sacerdotale en Jean 17. Lorsque Son oeuvre fut terminée, Il dit en Jean 17:5: « Et maintenant toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j'avais auprès de toi avant que le monde fût. » Vous voyez, Jésus demanda que le Père restaure... Sa gloire! C'est tout ce qu'Il avait mis de côté. Il n'a pas dit, restaure ma divinité. Il n'a pas dit: « Fais de moi à nouveau Dieu », parce qu'Il n'a jamais cessé d'être Dieu. Il dit simplement, restaure la gloire que j'ai eue avant et que j'aurai pour toujours par la suite. Il a toujours été Dieu et à aucun moment, Il n'a cessé d'être Dieu.
          Vous devez être absolument assurés à ce sujet, car votre salut en dépend. S'Il n'avait été qu'un homme, vous n'auriez pas pu être sauvés. Il a fallu que Dieu meure pour vos péchés. La Bible parle du sang de Dieu qui a coulé. Il a fallu que Dieu meure pour mes péchés. Au verset 2:6 nous lisons l'expression: « en forme de Dieu. » Il était dans la forme de Dieu. Ensuite au verset 2:7, nous lisons: « En prenant une forme d'esclave, en devenant semblable aux hommes. » Comment était Jésus dans le ciel avant de venir sur la terre? Il était Dieu sous la forme de Dieu. Comment était-Il lorsqu'il est venu sur la terre? Il était Dieu sous la forme d'un homme. Il est Dieu, Il a toujours été Dieu. Si vous Lui retirez Sa divinité, vous perdez également votre salut. Voici ma première suggestion. Soyez au clair sur ce point très important.
       Ma deuxième suggestion est qu'à cause des problèmes que les théologiens ont générés autour de ce mot, n'utilisez pas le mot kénose. C'est un bon mot, c'est un bon mot grec, il est en réalité si bon que c'est ce mot que le Saint-Esprit a décidé d'utiliser. C'est Lui qui a choisi le mot grec « kenoo. » Ne l'utilisez pas parce que les hommes l'ont déformé. Des hommes qui ne croient pas que Jésus est Dieu utilisent le mot kénose. Ainsi, si vous utilisez ce mot, vous risquez de créer de la confusion chez certains. Certaines personnes disent: « Je crois dans la Kénose, Jésus n'était pas Dieu. Il a mis Sa divinité de côté. » C'est pourquoi je dis de faire attention à ce mot. C'est une honte que des mots parfaits aient pu être ainsi déformés. Ce principe est vrai pour tous les mots, certaines personnes utilisent les mots de la bonne façon et d'autres de la mauvaise façon. Cela sera vrai dans toutes vos communications. Soyez sûrs d'utiliser des mots que tout le monde comprend. Si vous ne voulez pas laisser de côté des mots bien qu'ils soient dans la Bible, prenez garde de bien les expliquer. Faites attention et assurez-vous que les gens comprennent bien de quoi vos parlez.
            Un jour, j'ai eu l'occasion de parler avec quelqu'un au sujet du besoin de connaître le Sauveur, et j'ai utilisé l'expression: « recevoir Jésus. » Je lui ai demandé: « Avez-vous déjà reçu Jésus? » Faites bien attention lorsque vous parlez ainsi, car savez-vous à quoi cette personne a pensé? Elle a interprété ma question ainsi: « Avez-vous déjà pris l'eucharistie? Avez-vous déjà pris la communion? » Parce certains appellent cela « recevoir Jésus. » Mais ce n'est pas la même chose. J'ai parlé à quelqu'un d'autre au sujet d'être né de nouveau. Et savez-vous ce que cette personne a compris? Elle pensait à la réincarnation. Parce que dans la réincarnation, vous revenez sur terre sous une autre forme, comme un chien ou autre chose. Si vous parlez à certaines personnes de baptême, ils penseront que vous parlez de pardon, d'effacer les péchés. Si vous parlez à certaines personnes de l'Eglise, ils imagineront un bâtiment, un endroit où vous allez, au lieu d'individus et de personnes. Par conséquent, lorsque vous communiquez, ne considérez pas comme acquis que les gens comprennent de quoi vous parlez. Nous devons donc être très clairs lorsque nous communiquons avec les autres. C'est pour cette raison que je vous demande d'éviter le mot kénose. Certaines personnes pensent que cela signifie que Jésus n'est pas Dieu. Mais Il est Dieu. Il n'était pas 50/50, 50% Dieu et 50% homme. Il était 100% Dieu et 100% homme. Vous me demanderez comment est-ce possible? Je ne sais pas, je sais juste qu'il en était ainsi. C'est un puissant miracle de Dieu et c'est l'enseignement de la Bible. Voilà en ce qui concerne les problèmes liés à ce chapitre.
          Considérons maintenant ce chapitre en rapport avec le thème, Christ la source d'une joyeuse humilité. Pour commencer, laissez-moi vous donner un simple plan. Dans les versets 2:1-4, Dieu appelle tous les chrétiens à une joyeuse humilité, et c'est pourquoi nous avons ce merveilleux passage christologique. Nous avons appelé ces quatre versets, le challenge de vivre dans une joyeuse humilité. Voilà Son invitation: « Viens vivre dans une joyeuse humilité. » Ensuite aux versets 2:5-13, vous avez le suprême exemple d'une joyeuse humilité, le Seigneur Jésus Lui-même. Enfin les versets 2:14-30 nous donnent trois autres exemples de joyeuse humilité. Chacun de ces trois exemples nous donne un autre principe de vie. Nous avons l'exemple de l'apôtre Paul dans les versets 2:14-19, de Timothée dans les versets 2:19-24 et d'Epaphrodite dans les versets 2:25-30.
         Dans cette leçon, j'aimerais juste introduire le chapitre deux, et nous l'étudierons de façon plus complète la prochaine fois. Le verset 2:5 est la clé de tout ce chapitre. Le verset 2:5 dit: « Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ. » D'autres versions disent: « Qu'il y ait donc en vous cette pensée qui a été aussi dans le Christ Jésus. » Mais ici la pensée n'est pas liée à l'intellect, il s'agit d'une disposition, d'une attitude, d'une direction de votre coeur, d’un tempérament, d’une qualité de vie. Lorsque nous parlons de la disposition des gens, nous parlons de leur nature. Nous disons par exemple: « Celui-ci est bien disposé ou celui-ci a une mauvaise disposition. » Ce sont nos inclinations, les motivations intérieures qui nous dirigent. Parfois nous entendons les gens dirent: « Oh! J'aimerais avoir cette personne ou cette autre autour de moi. Lorsque ces gens sont autour de moi, je suis dans de bonnes dispositions. » Ne serait-il pas merveilleux d'être constamment avec ceux qui ont sans cesse la disposition de notre Seigneur Jésus-Christ? Oui, cela serait formidable d'être dans la présence de ceux qui ont Ses dispositions, Ses attitudes, Sa pensée. Ne serait-ce pas encore plus merveilleux si nous avions nous-mêmes Ses dispositions, les dispositions de notre Seigneur Jésus? Eh bien, c'est exactement le plan de Dieu, c'est le sujet du verset 2:5. Voilà le plan de Dieu pour tous les chrétiens. Nous devenons normaux lorsque nous avons les dispositions de Christ.
          Dans ce passage, le Saint-Esprit, à travers Paul, va nous montrer les dispositions de Christ lorsqu'Il était dans les cieux avant qu'Il ne vienne sur la terre. Ensuite Il va nous montrer les dispositions de Christ, lorsqu'Il était sur la terre et cela jusqu'à la Croix. Enfin, Il va nous montrer les dispositions de Christ dans Son retour dans la gloire où Il est maintenant assis à la droite de Dieu le Père. N'est-ce pas incroyable de réaliser, qu'en vivant en Christ, nous sommes appelés à avoir les mêmes dispositions que notre Seigneur Jésus, celles qu'Il avait avant de venir sur terre, mais aussi lorsqu'Il était sur la terre, sur tout ce chemin qui L'a conduit à la Croix, et enfin lorsqu'Il est retourné vers Dieu son Père. Tout ce chapitre tourne autour du verset 2:5: « Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ. »
           Laissez-moi vous montrer quelques versets qui l'entourent pour souligner combien ce thème tient une place importante dans le coeur de Dieu. Veuillez noter le verset 2:2 qui dit: « Rendez ma joie parfaite, ayant un même sentiment. » Vous voyez, c'est le même mot que vous trouvez au verset 2:5: « Ayez un même sentiment, une même disposition, une même attitude. » Ensuite au verset 2:20 il parle de Timothée qui « partage mes sentiments. » La version King James dit: « Ayant la même façon de penser. » C'est avoir la même attitude, la même disposition. Enfin au verset 3:15 on lit: « Nous tous donc qui sommes parfaits, ayons cette même pensée; et si vous êtes en quelque point d'un autre avis, Dieu vous éclairera aussi là-dessus. »
           Vous voyez, Paul met en avant les dispositions de Christ et ensuite il dit: « Ayez la même attitude, rendez ma joie parfaite. Ayez la même attitude que Christ, ayez la même pensée. » Timothée avait la même façon de penser, Timothée partageait Ses sentiments. Enfin au verset 3:15 il dit: « Si en quelque chose vous pensez autrement, si vous n'avez pas cette attitude, Dieu vous la révèlera. » Je ne peux pas vous dire combien de fois j'ai utilisé Philippiens 3:15 dans ma vie. J'aime tellement ce verset. Vous voyez, Satan aime perturber les enfants de Dieu. Satan aime vous voir penser que vous êtes loin des dispositions de Christ, que vous avez d'autres sentiments, que vous n'avez pas Ses dispositions et Son attitude. Il aimerait que vous vous sentiez coupables tout le temps. Parce qu'il sait qu'une goutte de culpabilité suffit à nous faire perdre la paix. C'est pourquoi s'il peut vous faire ressentir une seule goutte de culpabilité, il le fera. Le verset 3:15 dit: « Si vous êtes en quelque point d'un autre avis, Dieu vous éclairera aussi là-dessus. » Vous n'avez pas besoin de vous demander si vous avez fait quelque chose de faux, s'il y a quelque chose dans votre vie qui a estompé le sourire de Dieu. Si vous êtes sur un point quelconque d'un autre avis, Dieu vous éclairera aussi là-dessus. Vous voyez, à tout moment dans votre vie, vous pouvez venir devant Dieu et dire: « Seigneur je ne sais pas si Satan est en train de me tourmenter ou pas, mais si, d'une façon ou d'une autre, je n'ai pas Tes dispositions, révèle-le moi maintenant. » Et si Dieu ne vous le révèle pas, alors ne vous en préoccupez pas, car c'est simplement Satan qui essaie de se jouer de vous. Parce que Dieu promet que si en une seule chose, vous n'avez pas les dispositions de Christ, Il vous le montrera.
            Voilà donc pour l'introduction. Cela nous amène maintenant à deux questions. Vous pouvez voir combien ces deux questions sont importantes dans ce passage. Premièrement, si je dois avoir les dispositions de Christ, quelles sont ces dispositions? J'ai besoin de savoir ce qu'elles sont. Quelles sont les dispositions, les sentiments de Christ? Si je dois avoir l'attitude de Christ, la pensée de Christ, je dois savoir clairement ce que c'est. La deuxième question est: comment puis-je les avoir? J'ai besoin de savoir ce que c'est, et de savoir exactement comment les avoir. Si nous voulons analyser le chapitre 2 et en connaître le contenu, nous avons donc besoin de comprendre très clairement quelles sont ces dispositions et comment les avoir.

LES DISPOSITIONS DE CHRIST

        Très Bien. Notre première question est donc: quelles sont les dispositions de Christ? En tenant compte du plan du livre, vous pouvez bien sûr donner une réponse superficielle. L'attitude de Christ est une joyeuse humilité. C'est tout le sujet de ce chapitre. Mais ensuite nous devons répondre à la question: qu'est-ce qu'une joyeuse humilité? Quelles sont ces dispositions, quelle est cette attitude? Les versets 2:5-11 sont parfois appelés les quatorze étapes. On y trouve sept étapes de Son humiliation et ensuite sept étapes de Sa glorification. Laissez-moi vous faire cette suggestion: « N'affaiblissez pas une précieuse vérité par quelque chose qui n'est pas 100% clair. » Je suis encore une fois étonné de voir à quel point les théologiens aiment se disputer. J'ai lu dans un de mes livres de bibliothèque qu'il n'y a que cinq étapes et pas sept. Pouvez-vous imaginer une telle chose? Ils se querellent sur le nombre d'étapes par lesquelles le Seigneur est passé. Un autre commentateur dit qu'il n'y en a que trois et que si vous en voyez sept, alors vous tordez les Écritures. Mais est-ce si important? 
         Ne vous préoccupez pas de compter les étapes, au point de rater la gloire contenue dans ce merveilleux chapitre. Je ne m'intéresse pas au nombre d'étapes qui nous sont montrées. Je peux n'en voir qu'une, Il est venu du ciel sur la terre à la Croix puis est retourné dans la gloire. Vous pouvez aussi en faire une centaine d'étapes si vous le désirez. Ne vous disputez pas là-dessus. Je me rappelle avoir lu une fois une discussion sur le point de savoir si Christ est mort le mercredi ou le vendredi. Et c'était violent. L'homme qui affirmait qu'Il est mort le mercredi disait que ceux qui pensent qu'Il est mort le vendredi sont des hérétiques et ne peuvent pas être chrétiens. Pouvez-vous imaginer une telle chose? Par conséquent, ne vous battez pas à cause de cela. Savoir combien il y a d'étapes ne m'intéresse pas. Ce qui nous intéresse, ce sont Ses dispositions lorsqu'Il est passé par ces étapes. La question est donc: quelles étaient les attitudes et les dispositions du Seigneur?
         Il y a un principe qui soutient toutes les dispositions de Christ. Qu'est-ce qui faisait avancer Jésus, quelle était la motivation de notre Seigneur Jésus-Christ? La Bible emploie un mot que je n'aime pas, mais malheureusement c'est la racine de ce mot qui est utilisé dans la Bible. C'est le mot philosophie. Quelle était Sa « philosophie » de vie? Je n'aime pas ce mot mais Dieu l'utilise. C'est pourquoi je vais devoir l'utiliser. Quelle était Sa motivation intérieure? Je vais maintenant prendre le temps de vous donner un petit cours de psychologie comportementale. C'est important si nous voulons voir les dispositions de Christ. Nous avons besoin de voir cela d'abord. Comme vous le savez, la psychologie comportementale est l'étude du comportement humain. Ces psychologues là observent les gens. Ils regardent ce que font les gens et pourquoi et ils en déduisent des principes. Ils se posent la question, pourquoi les gens agissent-ils ainsi? Voilà ce que je vous propose de faire. J'aimerais dans un premier temps vous montrer la psychologie comportementale du monde, la psychologie qui était la nôtre avant de connaître Jésus. Ensuite j'aimerais vous montrer la « psychologie comportementale » du Seigneur Jésus. Parce qu'elle est unique. Enfin j'aimerais vous montrer la « psychologie du chrétien normal » parce qu'elle est également unique. J'espère que tout cela nous aidera à saisir les dispositions de Christ.
         Laissez-moi commencer avec les choses de base. Nous allons commencer avec l'homme tel qu'il est dans le péché. Qu'est-ce qui le fait avancer, qu'est-ce qui explique la façon dont il se comporte? Ensuite nous regarderons plus haut à notre Seigneur Jésus. Les psychologues comportementaux nous disent que s'il n'y avait pas de motivations, personne ne ferait rien. Tout le monde fait ce qu'il fait à cause d'une motivation. Il y a une motivation pour laquelle vous étudiez Philippiens à travers ces leçons, une motivation pour laquelle vous êtes habillés ou pour laquelle vous mangez. Il y a toujours une motivation pour laquelle vous faites ce que vous faites. Nous allons simplement appeler cette motivation une stimulation, un besoin ou une pulsion. Toutes les motivations viennent de l'intérieur. Un besoin est ce désir qui vient de l'intérieur. Votre corps a des besoins, votre âme a des besoins, votre esprit a des besoins. Tout ce qui arrive sur la terre, tout ce que l'homme fait, existe parce qu'il y est poussé. Mon corps dit: « J'ai faim. » Mes poumons disent: « J'ai besoin d'air. » Ma gorge dit: « J'ai soif. » Il y a des pulsions, des besoins que Dieu a mis en nous. Je dis: « Je suis fatigué », c'est un besoin. Je dis: « J'ai besoin d'exercice, de relations sexuelles et de repos. » Ce sont des besoins, des pulsions. De la même manière que le corps a des besoins, l'âme a également des besoins: « Je veux être désiré, je veux être aimé, je veux être apprécié, je veux appartenir aux gens. Je veux trouver ma place. Je veux me sentir en sécurité. » Ce sont des besoins. Les hommes et les femmes ont des pulsions, des stimulations et cela continuellement.
          Les psychologues comportementaux disent que pour avoir un comportement, il faut une réponse au besoin, à la stimulation. Si j'ai un besoin, il faut quelque chose qui réponde à ce besoin. Par exemple, si j'ai faim alors la réponse peut être un fruit. C'est facile, c'est de la nourriture qui me satisfait. Nous avons un besoin. Il y a un besoin et ensuite il y a une réponse, quelque chose pour répondre à ce besoin. Si mon besoin est le repos alors la réponse sera les vacances ou un lit. Si vous avez une pulsion, un besoin, il faut qu'il y ait une réponse ou sinon vous mourez. Ce sont les lois que Dieu a mis dans les hommes. Peu importe le besoin, s'il y a un besoin, il y aussi une réponse. C'est ainsi que nous fonctionnons. La vie serait simple, s'il n'y avait que cela. La vie se résumerait à « Je veux cela, et je le prends. » Mais vous savez qu'il n'y a pas que cela.
         Les psychologues comportementaux ont remarqué qu'il y a une autre chose qui affecte le comportement, nous l'appellerons un blocage. C'est quelque chose qui se met entre mon besoin et la réponse. Lorsqu'il y a un blocage, mon comportement sera différent selon que le blocage est fort, haut ou grand. Tout cela aura un impact sur mon comportement. C'est facile si le blocage est la faim. Je vais à mon réfrigérateur, je prends une tranche de jambon, du pain et je me fais un sandwich. Mais si j'ai faim, que je vais à mon réfrigérateur et que mon fils David y est passé avant moi, et qu'il n'y a plus de jambon alors je suis bloqué. J'ai donc besoin de faire autre chose. Voilà ce qui crée le comportement. C'est la façon dont nous travaillons, dont nous faisons quelque chose. Lorsqu'il y a un blocage il y une sorte de réaction émotionnelle. Cela peut être de la joie, de la tristesse, de la colère, cela dépend du blocage que vous rencontrez. Je ne veux pas aller trop loin, parce notre sujet n'est pas la psychologie comportementale mais les dispositions de Christ. Les psychologues ont regroupé tous les blocages en quatre catégories. Vous pouvez être bloqués de quatre façons. Lorsque vous avez un besoin et qu'il y existe une réponse, des gens peuvent malheureusement se mettre en travers. C'est un des blocages. Les circonstances peuvent se mettre en travers, c'est un autre blocage. La loi peut aussi se mettre en travers. Et le quatrième blocage est une faiblesse personnelle. Nous avons tous expérimenté ces quatre blocages. Des personnes se sont mises en travers de notre route, les circonstances n'ont pas été favorables ou ce que nous désirons n'est pas moralement correct, et nous ne pouvons pas l'avoir. Ou nous avons visé trop haut et nous sommes trop faibles, pas assez forts pour atteindre ce que nous désirons. Donc nos faiblesses personnelles peuvent nous empêcher de répondre à nos besoins.
       Qu'est-ce qui arrive ensuite? La partie suivante est ce que les psychologues comportementalistes appellent l'ajustement. Lorsqu'il y a un blocage, je dois m'ajuster. D'une façon ou d'une autre, je dois passer à travers ce blocage, à côté de ce blocage ou au-dessus. Si j'ai un besoin, il existe une réponse, mais je suis bloqué, et d'une façon ou d'une autre, je dois m'ajuster. C'est toute la philosophie de la vie. Les psychologues parlent de bon ajustement, de mauvais ajustement et de toutes sortes d'autres ajustements. Parfois lorsque nous sommes bloqués, notre ajustement consiste à compenser. Nous nous disons: « Ok, je souhaitais prendre du jambon, il a été pris, je vais prendre du fromage à la place. » Vous compensez, vous prenez quelque chose d'autre à la place. Quelqu'un aimerait aller dans une université particulière mais tout d'un coup il est bloqué, peut-être à cause d'une faiblesse personnelle, il n'est peut-être pas assez intelligent pour y entrer. Peut-être que c'est à cause d'une circonstance, peut-être n'a-t-il pas assez d'argent pour y aller. Il peut compenser et aller dans une autre université. La compensation est un assez bon ajustement.
          Certaines personnes rationalisent lorsqu'elles sont bloquées. Elles disent: « Vous savez, de toute façon, je ne le voulais pas. En fait, je désire autre chose, j'ai simplement dit que je le voulais sans vraiment y penser. » Il y a toutes sortes de rationalisation, et on voit cela tout particulièrement lorsque les personnes sont bloquées à cause de faiblesses personnelles. C'est incroyable comment le coeur rationalise les choses. Certains diront: « On aurait pu me donner une chance. Si j'avais eu une chance, je suis sûr que j'aurai pu réussir. Mais on ne m'a pas donné de chance. » Bien sûr s'ils sont chrétiens, ils diront probablement quelque chose comme cela: « Dieu a fermé la porte... » ou alors « C'est la volonté de Dieu... » C'est peut être le cas mais peut être pas. Il se peut que cela vienne simplement de l'homme. Certains blocages sont faciles. Parfois il suffit de s'asseoir et de discuter avec la personne qui vous bloque et vous pouvez passer le blocage en trouvant un compromis. Parfois vous pouvez contrôler les circonstances et les modifier pour qu'elles agissent à votre avantage. Parfois vous ne faites qu'aller contre la loi, parce que vous voulez arriver à un certain endroit et à une certaine heure et vous dépassez la vitesse autorisée. Vous faites simplement ce que vous voulez et vous oubliez la loi. Parfois vous pouvez aussi dépasser vos propres faiblesses humaines. Si vous travaillez dur, si vous êtes tenaces, si vous étudiez, vous pouvez réussir.
          Pourtant parfois il y a des blocages qui ne bougeront tout simplement pas. Ils sont grands et forts, ce sont des murs. Tout autour de la terre, les gens sont bloqués à cause de ces murs. Parce qu'ils ne peuvent pas passer au-dessus, ils ne peuvent pas passer à côté, et ils ne peuvent pas passer à travers. Ce sont vraiment des terribles ajustements. Dans le passé, un de mes ministères consistait à visiter des hôpitaux psychiatriques et j'ai souvent vu de terribles ajustements. Parfois à cause d'un blocage qu'ils ne peuvent pas contourner ni traverser, les gens régressent, ils retournent en enfance.
          J'ai parlé à un homme qui ne pouvait ni m'entendre ni me parler. Il était complètement coupé de la réalité, il vivait dans son propre monde. Pour certaines personnes, ce n'est pas aussi grave. Parfois les gens vivent dans un rêve, ils rêvent beaucoup, ils rêvent d'être un héros, un champion de football, un grand enseignant ou un acteur. Tout se passe dans leur pensée. C'est un mode invisible, il n'y a pas de réalité. Certaines personnes, parce qu'elles ne peuvent pas contourner ces choses, essaient de s'y soustraire d'une autre manière. Elles prennent de l'alcool, de la drogue ou essaient de se perdre dans un environnement bruyant. Le bruit est un des meilleurs endroits pour se cacher. Ainsi certaines personnes essaient de se cacher de Dieu, elles s'engagent dans des choses bizarres. Voilà comment est le comportement humain. J'ai un besoin, il y a une réponse et je suis bloqué, mais d'une façon ou d'une autre il faut que je passe à travers, au-dessus ou que je le contourne. Je dois le gérer d'une façon ou d'une autre.
       Il y a des ajustements qui sont vraiment mauvais. Les gens tombent dans une psychose. Ils quittent tellement la réalité, qu'ils tombent en dépression profonde. Vous devez être familiers avec le mot schizophrénie, c'est lorsqu'une personne a deux personnalité parce qu'elle ne peut pas faire face à la réalité. Parfois les personnes tombent dans la paranoïa où tout est exagéré, elles se sentent constamment victimes, tout est contre elles. Certaines personnes deviennent névrosées, parce qu'elles ne peuvent pas passer à travers leurs murs et deviennent paralysées ou tombent dans la kleptomanie où elles volent tout ou dans la pyromanie où elles mettent le feu ici et là. C'est incroyable. Tout ce qu'elles essaient de faire est d'aller quelque part, mais il y a quelque chose en travers de leur chemin. Elles ont besoin de passer à côté ou au travers. D'autres personnes sont pleines de phobies, elles ne souffrent pas seulement de claustrophobie mais de peurs de toutes sortes. Parfois les gens finissent simplement dans la violence, parfois ils se suicident. Tout cela parce que les gens n'arrivent pas à passer à travers un blocage.
        Voilà comment les gens se comportent, c'est le comportement humain. Il y a un besoin, une réponse, un blocage et un ajustement. C'est à travers cela que vous et moi passons chaque jour, c'est ainsi que nous vivons. Le monde entier vit de cette façon. C'est également le raisonnement qui se cache derrière beaucoup des conseils psychiatriques. Les psychologues parlent de blocages qui ont pu avoir eu lieu dans l'enfance, et ils pensent que s'ils peuvent retourner en arrière et découvrir ces blocages, ils pourront peut être faire quelque chose. Ils pensent que lorsque quelqu'un était jeune, s'il n'a pas pu passer une chose, ni la contourner, quelque chose a pu casser et s'ils peuvent retourner en arrière, creuser assez profondément et trouver cette chose alors ils pourront peut-être l'aider à passer ce cap. Ils essaient de montrer à la personne que ce n'était pas si important pour l'aider à compenser ou à rationaliser pour sauver sa vie. C'est ce qu'il y a derrière le suivi psychologique. Ils essaient de trouver ce blocage, d'identifier ce blocage, d'aider les gens à le contourner et de s'y ajuster d'une façon normale. Notre Seigneur Jésus est venu sur terre, pour devenir un homme, pour vivre comme nous vivons, pour bouger comme nous bougeons. Mais en lisant les récits des évangiles, on voit qu'il y avait quelque chose de différent au sujet de cet homme, Jésus. Nous avons vu comment tous les fils d'Adam et Ève se sont comportés depuis le jardin d'Eden. Mais, comment s'est-Il comporté, Lui? Nous avons vu les dispositions des hommes, leur comportement. Ils ressentent un besoin, une réponse, un blocage et un ajustement. Qu'en est-il de notre Seigneur? Laissez-moi d'abord vous donner plusieurs versets, pour planter le décor et ensuite je vous présenterai la « psychologie comportementale » de Christ. Considérez les versets suivants:




• Jean 17:4: « Je t'ai glorifié sur la terre. »
• Jean 8:29: « Je fais toujours ce qui lui est agréable. »
• Jean 4:34: « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé, et d'accomplir son oeuvre. »
• Romains 15:3: « Christ ne s'est point complu en lui-même. »
• Jean 8:49-50: « J'honore mon Père, et vous m'outragez. Je ne cherche point ma gloire; il en est un qui la cherche et qui juge. »
• Jean 10:37: « Si je ne fais pas les oeuvres de mon Père, ne me croyez pas. »

POUR CHRIST, VIVRE C'EST SON PÈRE, ET MOURIR EST UN GAIN

         Laissez-moi vous montrer les dispositions de Christ. Lorsque le Seigneur Jésus était sur terre, Il avait certainement des motivations. Avait-Il des besoins? Jésus n'a-t-Il jamais eu faim? Oui, certainement. Mais voici ce qui est unique au sujet de Sa vie. Quel était Son besoin, qu'est-ce qui le faisait avancer? Vous voyez, Son besoin n'était pas d'avoir du pain, même dans le désert où Il a été tenté. Satan a essayé de Le tromper sur ce sujet, en essayant de Lui faire transformer une pierre en pain. Mais Jésus avait une disposition différente. Il a dit: « Je suis venu faire la volonté de mon Père. C'est mon unique et seule motivation. Je n'ai pas les mêmes motivations que les autres hommes. » En Jean 4, les disciples Lui ont demandé: « Ne veux-tu pas du pain? » Et Il a répondu: « J'ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas. J'ai assez à manger, j'ai une autre motivation. J'ai d'autres besoins, il y a quelque chose d'autre qui me stimule. Mon besoin, ma nourriture, ma boisson est d'accomplir Sa volonté, de faire ce qui Lui fait plaisir. Je fais toujours ce qui Lui fait plaisir. » En Jean 6:57, nous lisons: « Comme le Père qui est vivant m'a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi. » Laissez-moi vous le dire avec les mots de Philippiens. Jésus a dit, alors qu'Il était sur la terre: « Pour moi vivre c'est Mon Père, et mourir est un gain. » Pour Lui vivre c'était Son Père, et Il a dit: « Comme je vis par le Père, celui qui me mange vivra par moi. Je suis votre vie comme le Père était Ma vie.» Voilà quelles étaient les dispositions de Christ.
       Son coeur recherchait toujours la volonté de Dieu et le plaisir de Dieu. Il voulait satisfaire Son Père, Lui donner de la joie. Il avait aussi besoin d'autres choses différentes tout comme nous. Il avait besoin d'un toit, de nourriture, de repos, d'exercice et de communion. Mais Il n'a jamais couru après ces choses. Ce n'était pas Sa motivation. Est-ce que le Seigneur a dû faire face à des blocages? Est-ce que des personnes se sont élevées contre lui? Bien entendu! Il y a eu les saducéens, les pharisiens, les hérodiens, les prêtres et les scribes, même Pierre, un jour. EnMatthieu 16, Jésus lui dit: « Tu es pour moi un rocher de scandale. Tu te tiens en travers de mon chemin, tu essaies de m'empêcher d'avancer. Arrière de moi, Satan! » Le Seigneur a connu des blocages de bien des façons et en de nombreuses circonstances. Puis-je suggérer que le blocage le plus grand de tous les temps qu'un homme ait connu fut la Croix sur laquelle notre Seigneur est mort. Et pourtant, c'est merveilleux de lire les récits. Si vos yeux sont sur Christ et que vous lisez les récits, cela fait frissonner.
           En une occasion en Luc 4, ce sont les habitants de Nazareth qui ont été le blocage. Ils l'ont chassé de la ville, et l'ont conduit jusqu'au sommet de la montagne pour Le précipiter en-bas. Comment s'est-Il ajusté? Comment est-Il passé à travers ce blocage? Luc 4:27 dit: « Mais Jésus, passant au milieu d'eux, s'en alla. » Quel ajustement! Vous savez ce que moi j'aurais fait? J'aurais dit: « Ok, c'est le moment de prier, le moment d'avoir un peu d'aide. Pierre, viens par ici. » Pierre était pour Jésus comme un garde du corps. Mais je vais vous dire comment le Seigneur s'est ajusté. Il ne se souciait même pas du blocage. Il voulait simplement plaire à Dieu aussi, Il traversa la foule et partit en marchant. Et s'il y avait des gens devant Lui, Il est passé à côté. Il transformait chaque blocage en une pierre sur laquelle Il prenait appui, parce qu'Il ne recherchait rien d'autre que Son Père et Sa volonté. Pour Christ, vivre c'était Son Père, et parce qu'Il ne recherchait rien d'autre Il ne se préoccupait pas de disposer des autres choses ou non. S'Il les avait, c'était bien et s'Il ne les avait pas, cela importait peu. La chose après laquelle Il courait c'était que Son Père puisse être satisfait, c'était le plaisir de Dieu. C'est ainsi qu'Il traversait les blocages.
          En Jean 11, lorsqu'Il voulut retourner à Jérusalem, Ses disciples Lui dirent: « Rabbi, les Juifs tout récemment cherchaient à te lapider, et tu retournes en Judée! » Il répondit simplement: « N'y a-t-il pas douze heures au jour? Si quelqu'un marche pendant le jour, il ne bronche point, parce qu'il voit la lumière de ce monde. » En sorte, Il disait: « C'est au Père que je veux plaire et c'est Lui qui tient la montre. » Mon temps n'est pas encore venu. » En Jean 7, nous voyons les huissiers venir pour se saisir de Jésus. Vous savez ce qu'Il a dit: « Ce n'est pas encore le moment, vous ne pouvez pas m'arrêter. Allez dire à ceux qui vous envoient, qu'il est trop tôt. » Pouvez-vous imaginer le chef des huissiers retournant vers les principaux sacrificateurs et le dialogue qui a suivi.




- Les sacrificateurs: Alors l'avez-vous arrêté?
- Les huissiers: Eh bien non.
- Les sacrificateurs: Pourquoi ne l'avez-vous pas amené?
- Les huissiers: Jamais homme n'a parlé comme cet homme!

       Voyez-vous quelles étaient les dispositions de Christ par rapport aux dispositions des hommes? C'est parce que le Seigneur Jésus vivait de cette manière qu'Il n'était pas possible de Le bloquer. Il n'y avait rien qui pouvait se mettre en travers du chemin de notre Seigneur Jésus. Voilà selon moi ce qu'étaient ses dispositions.
        Quelles sont maintenant les dispositions du chrétien normal? Puis-je vous poser cette question? Je sais comment vous viviez avant d'être sauvés. Vous aviez un besoin, qui engendrait une réponse et vous courriez après, et vous vous arrêtiez lorsque vous l'aviez. Si un obstacle se mettait en travers de votre route, vous le poussiez de côté. Maintenant que vous êtes sauvés, maintenant que Christ est dans votre coeur par le Saint-Esprit, est-ce de cette manière que vous vivez? Jésus dit aux chrétiens en Matthieu 6: « Ne recherchez pas ce que vous allez manger, boire, de quoi vous serez revêtus, car ce sont les païens qui recherchent ces choses. » C'est cela la motivation des païens. Mais ce n'est pas ainsi que font les chrétiens. Vous me direz alors que « les dispositions des chrétiens sont celles du Seigneur Jésus. » J'aimerais dire et croire qu'il en est ainsi, mais hélas, il n'en est pas ainsi. Ce ne sont pas les dispositions d'un chrétien normal. Les dispositions d'un chrétien normal sont décrites en Galates 5:17: « Car la chair a des désirs contraires à ceux de l'Esprit, et l'Esprit en a de contraires à ceux de la chair; ils sont opposés entre eux, afin que vous ne fassiez point ce que vous voudriez. » La vie du chrétien normal n'est pas: je veux cela et je vais tout faire pour l'avoir, et la vie du chrétien normal n'est pas non plus, je veux juste la satisfaction du Père. Vous voyez, alors que vous avancez dans votre vie chrétienne, qu'il y a comme une bataille, une guerre dans votre coeur. Les deux choses sont dans votre coeur, vous souhaitez que votre volonté soit faite et que Sa volonté soit faite. Vous voulez vous plaire à vous-mêmes et parfois vous vous retrouvez à combattre des blocages, à faire de mauvais ajustements, à devenir nerveux, et à tomber... ainsi en est-il dans la vie chrétienne normale!!
         Voilà ce que Dieu dit en Philippiens. Lorsque je vis pour le plaisir de Dieu, pour la volonté de Dieu, alors j'ai les dispositions de Christ. Pour Christ, vivre c'était Son Père, pour moi vivre c'est Christ. C'est vivre de la même façon qu'Il a vécu. Lorsque nous vivons de cette manière alors nous avons selon Philippiens 2:5, l'attitude ou les dispositions de Christ. Vous verrez, en avançant, en vivant de cette façon, que peu importe ce qui vient sur votre chemin, Dieu change toutes choses de façon incroyable pour votre bien. Vous me direz, mais qu'en est-il de tous ces besoins et de ces réponses? Eh bien, lorsque je cherche premièrement le royaume de Dieu et Sa justice, toutes choses me seront données par-dessus (cf. Matthieu 6:33). Quelle merveilleuse philosophie! A quelle merveilleuse vie, Il nous a appelés. C'est lorsque nous vivons de cette manière que nous sommes normaux. Mais lorsque nous quittons cette voie, nous retournons à la façon de vivre des païens, «recherchant ce que nous allons boire et manger et de quoi nous allons être vêtus. » Nous sommes anxieux et inquiets! Mes amis, ne vous inquiétez pas à cause des blocages, ils disparaîtront et vous les traverserez. Psaume 33:19 dit: « Le malheur atteint souvent le juste, Mais l'Éternel l'en délivre toujours. » Il y a de nombreux blocages qui se dressent devant les enfants de Dieu, mais Dieu les en délivre toujours. Voilà la « psychologie du ciel », c'est le plan de Dieu que nous ayons les dispositions de Christ. Comment puis-je mettre de côté ma gloire de la même façon qu'Il a mis Sa gloire de côté? La réponse est, lorsque mon coeur est attaché à Christ, ma gloire ne signifie plus rien. Je n'ai alors plus aucune autre motivation que de Lui plaire.

L’HUMILITÉ C'EST OBÉIR AVEC JOIE

        Avant de conclure, j'aimerais encore vous rendre attentifs à trois choses. Veuillez noter le verset 2:8: « Il s'est humilié lui-même, se rendant obéissant. » L'humilité est un de ces mots qui est difficile à définir. Mais en voici une définition. L'humilité est l'obéissance, « Il s'est humilié lui-même, se rendant obéissant. » Avant je pensais que l'humilité, c'était vivre une vie de sacrifice. Certains ont l'idée qu'un chrétien humble est quelqu'un qui a de vieux meubles dans sa maison, qui conduit une vieille voiture, et qui porte des vêtements démodés. 1 Samuel 15:22 dit: « Voici, l'obéissance vaut mieux que les sacrifices, et l'observation de sa parole vaut mieux que la graisse des béliers. » L'humilité n'est pas une succession de sacrifices, l'humilité est l'obéissance. L'obéissance peut inclure le sacrifice. Par exemple, pour le Seigneur Jésus, l'obéissance a-t-elle inclus le sacrifice? Oui, c'était le sacrifice ultime. Mais l'obéissance peut ne pas inclure le sacrifice. Laissez-moi vous donner une illustration. Admettons que Dieu aille chez un chrétien et lui dise: « J'ai un commandement pour toi. J'aimerais que tu sois un millionnaire. Tu dois m'obéir. » Le chrétien répondrait sûrement, « J'aime ce commandement, j'aimerais bien être un millionnaire. » Si ce chrétien obéit, il est humble. Vous voyez, cela n'a rien à voir avec le sacrifice. L'humilité c'est l'obéissance. Si Dieu vous appelle à être un homme d'affaires qui a du succès, et que vous obéissez à Dieu, vous êtes humbles. Vous voyez, cela n'a rien à voir avec le sacrifice. Cela peut être en rapport avec le sacrifice, si Dieu vous demande de tout quitter et de partir dans la jungle de Nouvelle Guinée pour prêcher aux tribus qui s'y trouvent. Si votre coeur est centré sur Christ seul, peu importe ce qu'Il dira, vous le ferez, c'est cela l'humilité. Paul parle de cela lorsqu'il dit que Christ s'est humilié lui-même, se rendant obéissant. L'humilité est l'obéissance. Cela peut ou pas inclure le sacrifice.
          L'humilité n'est pas non plus le « complexe du martyr. » Certaines personnes ont cette idée de l'humilité. Elles pensent que si elles ne sont pas toujours tristes, portant un fardeau, alors elles ne sont pas spirituelles. Elles pensent qu'il faut être morose pour être un bon chrétien. Si vous suggérez à certains chrétiens que le chrétien normal peut s'amuser, ils vous accuseront presque de sacrilège. Vous pouvez avoir du plaisir, le christianisme est un plaisir et tout spécialement lorsque Dieu révèle à votre coeur la simplicité de Christ, alors toute votre vie devient une joie et un plaisir. Le christianisme est un grand plaisir. La vraie humilité est pleine de joie, de la même manière que la vraie obéissance est pleine de joie. Avant je pensais comme cela: « C'est facile d'obéir, Dieu dit quelque chose et je le fais. » Mais voyez-vous, l'obéissance ce n'est pas cela. L'obéissance, c'est parvenir à l'attitude de Jésus en Psaume 40:8 et qui est cité dans Hébreux 10:7: « Je prends plaisir à faire ta volonté, oh! mon Dieu. » Si ce n'est pas un plaisir alors ce n'est pas de l'obéissance. Vous devez obéir à Dieu avec joie. Je vais vous dire une chose, vous pouvez simuler l'obéissance mais vous ne pouvez pas simuler la joie. Vous ne pouvez pas faire que votre devoir soit une joie à moins que Dieu ne fasse un grand miracle dans votre coeur. De façon pratique, cela signifie que l'humilité est une question de volonté. Ne priez pas pour être humble. Si vous voulez prier pour quelque chose, priez pour avoir la grâce d'obéir parce que l'humilité est l'obéissance. Si vous vivez au niveau de la lumière que vous possédez, alors vous êtes humbles, sinon vous ne l'êtes pas. Voilà ce qu'est l'humilité.

C'EST EN ETANT REMPLI DE CHRIST SEUL, QUE L'ON EST VIDE

        La deuxième chose que je veux souligner est l'expression que l'on trouve au verset 2:7: « Il s'est vidé lui-même. » Rappelez-vous ce que cela signifie. Ne pensez pas que pour avoir Christ comme votre vie, vous devez vous vider vous-mêmes. Ce n'est pas ce que Paul dit. Ce qu'il veut dire par « Christ s'est vidé lui-même » c'est qu'Il n'a recherché rien d'autre que Son Père, et le plaisir de Son Père. Il s'est vidé Lui-même de toute autre motivation. Il n'a recherché que Dieu. Nous risquons ne nous retrouver sous un grand esclavage lorsque l'on manipule des expressions comme « se vider soi-même. » Et je sais de quoi je parle parce j'en ai été victime pendant des années. On m'avait enseigné qu'avant que Dieu puisse me remplir, je devais me vider moi-même. Je ne sais pas si vous avez déjà été sous cet esclavage qui consiste à essayer de vous vider vous-mêmes, mais c'est une chose horrible. J'ai essayé de me vider moi-même. Lorsque j'y repense, c'est presque comique. D'abord j'ai essayé de me vider de ma fierté. Mais l'acte d'essayer de vous vider de la fierté vous entraîne dans beaucoup de problèmes. J'étais vraiment sincère, je pensais que si Dieu voulait me remplir alors je devais me vider de ma fierté, mais également de mon amertume, de ma colère, de mon mauvais tempérament et de mon impatience. Savez-vous combien de temps cela m'aurait pris si j'avais d'abord dû me vider moi-même? Cela aurait été impossible. A tout moment de ma vie, alors que je médite, il y a des mauvaises pensées qui peuvent me venir à l'esprit, des pensées non crucifiées. Et cela peut arriver à n'importe qui. Mais voici la vérité de la Bible. Recherchez Christ seul, et vous serez vidés. Voilà ce que ça signifie et c'est ce que Jésus a fait. Il a recherché uniquement Son Père, et Il s'est vidé.
        Vous voyez, vous n'avez pas besoin de vous vider pour être pleins, vous devez être pleins pour vous vider. C'est cela que la Bible enseigne. C'est le principe du déplacement. Si je remplis ma baignoire d'eau jusqu'à ras-bord et que j'y mette des balles de ping-pong et qu'ensuite je m'assoie dans ma baignoire, devinez ce qui va arriver aux balles de ping-pong? La baignoire sera pleine d'Ed Miller et vide des balles de ping-pong. En raison du principe de déplacement, je déplace beaucoup d'eau. Et bien, c'est exactement ce qui arrive lorsque Christ vient dans votre vie. Lorsque Christ rentre dans votre vie, Il déplace les choses. Lorsqu'Il vient pour vous remplir, les autres choses sortent. C'est ce qu'Il veut dire lorsqu'Il parle de se vider soi-même. Ne vous mettez pas sous un esclavage en disant: « Oh! Je dois me vider avant que Dieu puisse me remplir. » Non, vous vous videz en vous remplissant. Ce que vous avez toujours besoin de faire c'est d'être pleins de Dieu, pleins de Christ, pleins de l'Esprit de Dieu. Si vous êtes remplis de Lui, vous serez automatiquement vidés de beaucoup de choses, et vous n'aurez pas besoin d'y travailler.
          Laissez-moi maintenant répondre à la deuxième question, comment puis-je avoir les dispositions de Christ? Les dispositions de Christ sont, « pour moi vivre c'est Mon Père. » Comment puis-je avoir cela, afin de pouvoir réellement dire « pour moi vivre c'est Christ. » Laissez-moi commencer en disant ce que ce n'est pas. Pendant longtemps je pensais que ce que Paul disait était: « Christ a certaines dispositions, imitez les, copiez les, Il est votre exemple, Il est votre modèle. Par conséquent, copiez Ses dispositions. » Vous risquez à nouveau de tomber dans un profond esclavage en raisonnant ainsi. La vie chrétienne n'est pas copier Jésus. Ce n'est pas imiter Christ. Il ne s'agit pas de votre habileté à le copier Lui, mais il s'agit de Son habileté à se reproduire Lui-même en vous. C'est cela le Christianisme réel. Laissez-moi l'illustrer. Cette section nous demande d'avoir les mêmes dispositions que Christ, de poursuivre Christ comme Lui poursuivait Son Père et elle se termine avec les versets 2:12-13. Ce sont deux de mes versets favoris dans tout le Nouveau Testament. Voilà ce que disent ces deux versets: « Ainsi, mes bien-aimés, comme vous avez toujours obéi, travaillez à votre salut avec crainte et tremblement, non seulement comme en ma présence, mais bien plus encore maintenant que je suis absent; car c'est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir. »
          Au premier abord, il semble qu'il y ait une contradiction, le verset 2:12 dit: « Travaillez à votre salut. » et le verset 2:13 dit: « C'est Dieu qui produit en vous. » Vous voyez, il ne s'agit de travailler à votre salut de la même manière que vous travaillez pour résoudre un problème. Ce n'est pas ce qu'il dit. Le salut n'est pas une oeuvre, personne ne peut s'en glorifier. Ce qu'il dit ici, c'est que nous devons y travailler pour faire sortir ce que Dieu a déjà produit à l'intérieur. Vous ne pouvez pas faire sortir quelque chose à moins que cela n'ait déjà été réalisé à l'intérieur. Par exemple Dieu a déjà produit l'or dans la terre, de telle sorte que l'homme puisse travailler pour le faire sortir, il doit travailler pour faire sortir l'or de la mine. Le jardinier travaille la terre, et en fait sortir des légumes selon les possibilités du sol. Dieu a déjà tout mis dans le sol. Je travaille à mon salut de la même façon qu'un jardinier travaille à son jardin. Je n'essaie pas de travailler pour gagner quelque chose de Dieu. La différence, c'est que mon jardin n'a que certaines possibilités limitées, mais mon salut a des possibilités infinies. Paul nous demande donc de travailler à partir des possibilités infinies de notre salut, et ensuite il dit: « avec crainte et tremblement. » La crainte est cette attitude de révérence envers Dieu, et le tremblement correspond à l'absence de confiance en soi. C'est l'opposé du légalisme. Cela signifie donc de travailler à son salut en ayant peur d'y ajouter quelque chose qui viendrait de nous-mêmes. Vous ne devez pas y mettre votre grain de sel, laissez faire Dieu. Mais alors, quelle est ma seule espérance pour avoir les dispositions de Christ, pour travailler à mon salut, à ces possibilités infinies? Le verset 2:13 y répond: « C'est Dieu qui produit en vous. » C'est cela votre seule espérance. Et c'est ce qui nous apporte une joyeuse humilité.
         Ce verset nous dit que Dieu agit de deux façons. Premièrement Dieu travaille sur vos désirs. « Car c'est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire. » Dieu travaille sur vos désirs. Avant de changer votre régime, Il change votre appétit. Il agit de l'intérieur et change vos désirs. Vous vous dîtes peut-être: « Mais comment savoir si je vais encore suivre Jésus dans cinq ans? Je ne veux pas tomber, je ne veux pas devenir rétrograde. Comment puis-je être sûr d'être encore affamé pour Jésus lorsque j'aurai 80 ans? » La réponse est la suivante: Il produira Lui-même cela en vous. Si vous êtes réellement sauvés, Il va manifester cette faim en vous, Il agit pour que vous le désiriez. Il fera que vous Le désiriez. Vous dîtes peut être: « Je ne sais pas si je le veux. » La question est alors: Désirez-vous le vouloir? Parce qu'Il vous donne le désir de vouloir; Il met en vous la volonté. Je trouve que c'est une merveilleuse chose de ne pas avoir besoin de créer les sentiments que Jésus avaient. Je trouve que c'est quelque chose d'extraordinaire de ne pas avoir à fabriquer par ma propre énergie les dispositions que Christ. Je n'ai pas besoin de voir Christ comme le modèle suprême puis essayer de Le copier. Je ne peux même pas copier des standards inférieurs, comment pourrais-je copier un standard qui dit: « Soyez parfaits comme votre Père est parfait. » C'est tout simplement impossible. Vous voyez, ce grand standard a pour objectif de vous pousser vers Christ, de vous montrer votre besoin pour Lui. Il veut que je vive de cette façon et par conséquent Il produira en moi la volonté d'avoir cette disposition.
        Mais il y a encore quelque chose de mieux. Après avoir produit en moi la volonté, Il produit aussi le faire. Il est intéressant de voir que le mot grec qui est utilisé ici est le mot « dynamos », duquel nous avons tiré notre mot dynamite. C'est Dieu qui vous « dynamite » pour vouloir et ensuite qui vous donne la puissance pour faire. Une traduction utilise le mot: « énergisé. » C'est une chose de le vouloir, mais comment puis-je le faire. La réponse est: par l'énergie de Dieu. Il n'y a pas d'autres moyens. Comment quelqu'un pourra-t-il vivre la vie normale, poursuivre Christ seul, en le désirant Lui seul, en ignorant tous les blocages, et ne pas suivre les millions d'autres motivations qu'il y a sur la terre, en vivant de la façon unique par laquelle Christ a vécu, « pour moi vivre c'est Christ », et peu importe ce qui arrive, que ce soit le feu, l'enfer, le déluge, cela ne fait rien! Comment vais-je être capable de vivre de cette façon? C'est Dieu qui met cela dans mon coeur. Et ensuite comment vais-je pouvoir le vivre? C'est Dieu Lui-même qui m'en rendra capable. Tout ce qui est moins que cela n'est pas la vie chrétienne. C'est exactement de cela qu'il est en train de parler, et toute la dynamique de la vie c'est que Christ fait cela pour son peuple, pour tous ceux qui le désirent. J'ai horreur de penser combien peu je chercherais le Seigneur s'Il n'avait pas mis cela en moi. Je ne serais pas capable de commencer à rechercher le Seigneur, de suivre le Seigneur, d'aimer Sa parole, s'Il n'avait pas mis ce désir en moi. Tout vient donc de Dieu, Il met le désir en moi, et Il me rend capable de le faire.

S'ABAISSER POUR ETRE ÉLEVÉ

        Une dernière pensée concernant les versets 2:7 et 2:9 mis ensemble, « Il s'est vidé lui-même », « Dieu l'a souverainement élevé. » Le chrétien moyen pense que c'est sa responsabilité d'être quelqu'un dans le monde. Votre unique responsabilité, frères et soeurs en Christ, est simplement de vouloir Lui faire plaisir. Ce n'est pas votre affaire de réussir ou de rater. Ce n'est pas votre problème d'avancer, la seule façon de s'élever est de descendre. Vous voyez, le monde dit que la seule façon de s'élever est de monter, mais il a tort. Christ s'est humilié et Dieu l'a élevé. Laissez Dieu vous élever, ne vous inquiétez pas de cela. Vous, ayez simplement cette joyeuse humilité, prenant plaisir à faire Sa volonté, vous nourrissant de cela, c'est votre pain, c'est votre vie, c'est votre souffle, de faire la volonté de Dieu, de plaire à Christ. Christ est votre vie. Ne vous inquiétez pas des autres choses et Christ vous élèvera au moment favorable. Humiliez-vous vous-mêmes sous la main puissante de Dieu et Il vous élèvera au moment favorable. N'ayez jamais peur de ces choses, ne dîtes jamais: « Comment pourrais-je passer à travers cela? » Dieu vous ajustera avec un ajustement surnaturel. Et vous ferez les mêmes choses que Jésus a faites en Luc 4, vous vous retrouverez à passer au milieu de la foule. Même si toutes les choses sont contre vous, si tout est contraire, si tout semble s'écrouler, vous pourrez passer à travers.
         Et lorsque vous serez de l'autre côté, vous vous demanderez comment cela a pu arriver. Et si vous regardez suffisamment à Lui, les choses de cette terre finiront par s'estomper. Après un certain temps vous ne remarquerez même plus que vous marchez à travers les blocages. Ceux qui regardent votre vie vont le remarquer, et ils verront votre témoignage et diront: « Mais comment peut-il vivre de cette façon? Regardez à quoi il doit faire face. » Mais vous, vous répondrez: « Oh, mais je ne l'ai même pas remarqué, j'ai pris un bon temps en Jésus, j'étais si bien avec Lui, je n'ai même pas remarqué que les choses allaient contre moi, que les circonstances étaient contre moi, que les personnes étaient contre moi, et que je souffrais de faiblesses personnelles. Je ne l'ai même pas remarqué. Je ne faisais que jouir de Christ. » C'est cela la vie chrétienne, voilà la « psychologie » qu'Il nous appelle à vivre.
        Terminons avec le verset 2:5: « Ayez en vous les sentiments, l'attitude, les dispositions qui étaient en Jésus-Christ. » Jésus a dit: « Pour moi vivre c'est Mon Père. » Paul a dit: « Pour moi vivre c'est Christ. »

        Prions: Père, comme nous Te remercions de nous avoir élevés au-dessus du modèle que suit ce monde et que nous ne recherchons pas ce que recherchent les païens, parce que Toi, Père céleste, Tu sais que nous avons besoin de toutes ces choses. Rends nous capables par Ta grâce, de connaître Christ comme notre vie. Nous Te le demandons au nom de Jésus. Amen.

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