jeudi 21 septembre 2023

(6) Connaître Dieu en Christ par T. Austin-Sparks

 Édité et fourni par The Golden Candlestick Trust. Source : « Knowing God in Christ ».(Traduit par Paul Armand Menye)

Chapitre 6 - Le Christ connu dans la vie de résurrection

Lecture : Jean 20 ; Actes 1:1-3.

Dans cette méditation, nous voulons rassembler tout ce que nous avons déjà dit. La dispensation repose sur les quarante jours. Toute la signification de Dieu pour l’Église est exprimée dans la nature des quarante jours ; non pas l’Église telle que nous la connaissons, mais telle que Dieu la voulait et la veut. Son caractère est tiré de ce qui s'est passé alors.

Le Seigneur désire toujours cette pensée pleine et entière, quels que soient les échecs qu'il y a pu avoir, quelles que soient les choses en général parmi Son peuple qui peuvent être différentes de ce qu'elles sont aujourd'hui, quel que soit le peu qu'il semble y avoir de la pensée divine exprimée dans ce qu'on appelle l'église. Le Seigneur n'abandonne pas son plein désir, mais il travaille là où il peut parmi les siens pour avoir une mesure aussi grande que possible de cette pensée originale et complète, et ainsi, individuellement et collectivement, nous sommes appelés à prendre notre caractère des quarante grands jours après sa résurrection, pendant lesquels il posait le fondement et fournissait les éléments constitutifs pour les siens jusqu'à la fin du siècle et au-delà. C'est pourquoi les détails de cette période ont une si grande importance et une si grande valeur.

Pour autant que nous puissions le voir, le premier mouvement, la première caractéristique de ces quarante jours - la résurrection du Seigneur Jésus - a été la rencontre de Marie dans le jardin. Il semble qu'elle ait été la première à se déplacer avant le lever du jour. D'autres sont arrivés alors que le jour se levait, mais elle était là avant tout le monde, et elle occupe donc la toute première place, la première étape des manifestations des quarante jours, et représente pour nous la première signification de cette grande période probatoire, préparatoire, constitutive.

En regardant de nouveau Marie-Madeleine, que voyons-nous ? Nous devons nous rappeler que la grande et nouvelle dispensation est à son commencement. C'est juste avant le début du grand jour de la dispensation. Ce jour commence tout juste à poindre, et lorsque nous pensons à tout ce que cela incarne et implique, à tout ce qui a toujours été dans le cœur et l'esprit de Dieu en ce qui concerne cette dispensation, il est très impressionnant et frappant de voir le premier mouvement. À quoi devrions-nous nous attendre si, disons, la plus grande chose de l'histoire du monde était sur le point d'être réalisée, d'être accomplie ? Je pense que nous devrions nous attendre à tout sauf à ce que nous trouvons ici. Voici le petit, le faible commencement du côté humain. Dieu commence par un point si petit et si faible que l'on est stupéfait ! Il est presque difficile de croire ce que nous avons déjà dit sur l'immensité des quarante jours et sur ce qu'ils devaient signifier pour tout le temps et pour toute l'éternité. Il est presque impossible de croire que tout cela est vrai, et ensuite de dire que tout cela a commencé par ce premier pas, et qu'en réalité, dans un sens, tout le reste devait dépendre de ce premier pas. Comme ce début est faible, comme il est petit. Tout l'immense développement de l'ancienne création est entièrement mis de côté. La création s'était développée, l'ancienne création avait atteint des proportions immenses de capacité, de connaissance, de puissance, de gloire mondiale. Quels empires ! Quelles étendues de connaissances ! Aujourd'hui encore, une grande partie de notre éducation est occupée par les connaissances qui existaient jusqu'au jour du Christ. Oui, le monde s'était développé, l'ancienne création s'était étendue, c'était une chose immense ; les hommes avaient de grandes idées de leur puissance, de leur sagesse, de leur connaissance ; et tout cela est entièrement mis de côté et ignoré. Dieu n'en prend pas un fragment pour commencer sa nouvelle création, pour faire naître le nouvel ordre des choses. Il commence au point le plus bas avec cette femme, qui nous parle de la faiblesse et de la petitesse de la vie humaine. C'est là que Dieu commence, et c'est le lien de Dieu avec son nouvel ordre.

Écoutez cela dans votre cœur. Le lien de Dieu dans cet univers avec Son grand ordre nouveau, avec Sa nouvelle création, avec cet univers qui doit être rempli de part en part de Sa propre gloire, ce nouveau ciel et cette nouvelle terre, inconcevables dans leur merveille, leur gloire et leurs bénédictions, trouve son lien pour Dieu en Marie-Madeleine. Dieu commence par là. Il a choisi les choses faibles, les choses insensées, les choses qui ne sont pas. Profondément marquée par la chute, ayant su ce que c'était que d'être possédée par sept démons, ayant goûté à l'amertume et à l'agonie du péché et du remords du péché et de la tyrannie de Satan, devant maintenant tout au Christ comme Sauveur et Seigneur ; c'est là que commence la nouvelle création. C'est le constituant de base de l'église et de chaque membre du Christ.

Où commence-t-on ? Non pas à un point élevé du développement humain, mais après avoir connu l'horreur du péché, la cruauté de Satan et le remords de l'état de perte, et après avoir trouvé Christ comme Seigneur de Satan et du péché, et de toutes les circonstances défavorables, pour les amener sous sa domination et les sauver. C'est là que commence l'église. Toute église qui prend le nom d'église qui n'est pas l'incarnation de cette chose fondamentale, n'est pas Son église ; elle est étrangère à Sa pensée. Nous devons nous rappeler que le commencement même de nos êtres en relation avec Dieu en Christ est de cet esprit, où nous devons tout à la seigneurie et au salut de Christ, où par la reconnaissance de Celui à qui nous devons tout, nous crions, Rabbouni ! Maître ! C'est le début de l'église dans ses éléments de base. Cela doit perdurer à travers les âges, et doit ressortir dans les âges à venir ; que dans les âges à venir, la sagesse multiple, la grâce de Dieu soit démontrée par cette église. Quelle sera la note constante, la note récurrente du chant à travers les âges à venir ? « Tu es digne ! » L'église est fondée sur cela.

L'église a eu tendance à s'écarter de cette position, et est devenue quelque chose en elle-même, avec gloire et prestige, renommée et honneur, et prodigalité, et bien plus encore, qui n'est pas seulement l'adoration, la reconnaissance, l'humble reconnaissance de Christ comme son tout. Voici Marie : une débitrice attachée, dépendante, dévouée. Accrochée - elle se serait emparée de Lui ; dévouée - nous savons par sa vie passée sa dévotion envers Lui ; dépendante - ah oui, le soleil avait disparu de sa vie, tout était éclipsé. Il n'y avait plus rien quand Il est parti ; elle avait le cœur brisé. Elle dit à celui qu'elle croyait être le jardinier : « Monsieur, si vous L'avez emporté... » « Il est tout ce que j'avais, c'est à Lui que je devais tout. Je n'ai plus rien. Tant qu'il me sera possible d'être à proximité de sa forme sans vie, qu'il en soit ainsi. C'est tout ce qui me reste. Débiteur - Il m'a sauvé, Il m'a délivré, je Lui dois tout ». Il faut une bonne dose d'imagination pour reproduire les sentiments qui ont dû traverser son âme en découvrant qu'Il était vivant d'entre les morts.

Le Seigneur cherchait certainement à faire des choses pendant ces quarante jours. Il établissait pour eux le fait qu'Il était ressuscité, le fait de la résurrection, mais les détails ont aussi leur signification et leur valeur, et celui-ci est le premier.

Il dit à nos cœurs que l'église qu'Il mettait en place devait être constituée sur cette base : elle est composée de débiteurs attachés, dépendants, dévoués à Celui qui est leur Tout, et ils n'ont rien d'autre que Lui. Si vous et moi sommes là, nous avons un fondement assez sûr pour l'union avec le Christ et le dessein de Dieu.

Vous remarquez donc que la puissance de la résurrection était liée à une profonde faiblesse humaine, et qu'il en sera toujours ainsi. Il n'y a aucun doute sur la puissance exprimée dans la résurrection. Nous sommes familiers avec les mots qui en parlent : « L'immensité de sa puissance... qu'il a déployée en Christ, en le ressuscitant des morts » (Éphésiens 1:19,20). Voici l'immensité de la puissance divine dans la résurrection, mais elle est toute voilée, toute cachée, toute une chose secrète, et devient liée à la plus profonde faiblesse humaine, au plus profond besoin et à la dépendance de l'homme.

Il en sera toujours ainsi. Priez-vous pour la puissance ? Priez-vous pour connaître la puissance de sa résurrection ? À quoi êtes-vous préparé ? Comment vous attendez-vous à ce que votre prière soit exaucée ? Le Seigneur vous répondra par des mots comme ceux-ci : « Ma force s'accomplit dans la faiblesse » ; « Nous portons toujours dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre corps » ; « La mort agit en nous. » Pour la manifestation de cette puissance, il faudra toujours une faiblesse du côté humain, et c'est là le mystère de cette puissance, c'est là la contradiction apparente - la puissance liée à la faiblesse et à la mort, et les deux présentes en même temps. Cela demande beaucoup d'explications. Vous dites : « Si l'immensité de la puissance de Dieu est présente, il n'y aura pas de faiblesse. » Ce n'est pas le cas. La puissance de résurrection n'est pas évidente pour la perception naturelle. C'est quelque chose qui agit en secret. Elle est secrète et spirituelle. C'est Dieu qui fait quelque chose d'invisible pour le moment, mais qui prouvera qu'il avait et qu'il a en lui l'immensité de sa puissance, parce qu'il résistera à toutes les épreuves qu'on peut lui appliquer, traversera toutes les tempêtes qui peuvent s'abattre sur lui, et durera à travers tous les âges. C'est la puissance de résurrection.

C'est pourquoi le Seigneur Jésus ne s'est pas révélé au monde après sa résurrection. Il n'est apparu qu'au milieu des siens. Ce genre de chose ne peut être appréhendé par les normes naturelles de jugement. Cela ne peut être connu que par un peuple spirituel, qui sortira et sera, devant le monde, le même peuple que celui qu'il était auparavant. Ils seront considérés comme des ignorants et des incultes. Ils seront considérés comme des choses faibles, des déchets de toutes choses, des rien du tout parmi les hommes ; ils seront méprisés et dédaignés, ils sembleront être en eux-mêmes tout à fait au rabais parmi les hommes. Et pourtant, il y a quelque chose chez ces hommes et ces femmes que vous ne pouvez pas du tout expliquer ou justifier sur des bases humaines, mais vous vous heurtez à Dieu. Touchez-les et vous ne touchez pas à eux, mais à Dieu. Contrez ce qu'ils font, et vous devez compter avec Dieu. C'est la puissance qui est présente. Ce n'est pas notre présence, ce n'est pas du tout ce que nous sommes. Nous serons présents dans la faiblesse, dans la crainte, peut-être dans un grand tremblement parmi les hommes, et pourtant il y a une puissance qui n'est pas moindre que l'immensité de Sa puissance. Il y a un paradoxe, une contradiction apparente dans cette faiblesse et cette force, toutes deux présentes en même temps. Trop souvent, des personnes insensées et ignorantes ont pensé qu'elles pouvaient toucher l'oint du Seigneur en toute impunité, qu'elles pouvaient mettre la main sur l'œuvre de Dieu, qu'elles pouvaient interférer avec quelque chose que le Seigneur faisait, parler contre, lui faire du mal et passer leur chemin sans être inquiétées. Oh non ! Tôt ou tard, ils se rendront compte qu'ils ont touché Dieu, qu'ils ont touché l'onction, qu'ils se sont mis sur le chemin de Dieu. Il est très tolérant, mais

« Les moulins de Dieu moulinent lentement,

mais ils moulent infiniment petit.

Bien qu'il attende avec patience,

Avec précision Il broie tout. »

On n'échappe pas à Dieu. C'est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant.

Dieu était en Christ, et Dieu en Christ est dans Son Corps dans la puissance de la résurrection. Mais elle est cachée, elle est voilée, elle est mystique, et nous ne devons jamais prier pour la puissance en vue d'un étalage, avec une quelconque ambition de gloire ou de démonstration. Notre prière pour la puissance peut être exaucée par une nouvelle expérience de la faiblesse : l'affaiblissement, le vide, la rupture pour faire place au Seigneur, de sorte que la seule chose que l'on reconnaîtra sera qu'il y a plus de Seigneur qu'il n'y en avait, et qu'il y a moins d'homme et de femme en eux-mêmes. La puissance de résurrection est de ce genre. C'est, après tout ce que nous avons dit, la production du Christ qui doit être l'essence et la substance même du nouvel univers de Dieu. Lorsque Dieu aura achevé et perfectionné son nouveau ciel et sa nouvelle terre, son nouvel univers, sa caractéristique de part en part sera le Christ. Partout, le Christ sera ressenti, le Christ sera vu, le Christ sera au centre ; l'atmosphère de cet univers sera le Christ. La moindre expérience et le moindre contact de cela maintenant est une chose merveilleuse, pour être n'importe où où vous pouvez dire que l'atmosphère de l'endroit est le Christ, pour être en contact avec n'importe qui au sujet de qui vous pouvez dire : « Être en contact avec celui-là est être en contact avec le Christ », est merveilleux. Lorsqu'une communauté de personnes du Seigneur, oubliant tout ce qui est de cette terre, même d'un point de vue religieux - tout ce qui divise, toutes les limitations humaines - sont simplement réunies autour du Seigneur, et que tout est en Christ, c'est un endroit merveilleux où se trouver, c'est un moment merveilleux à passer. Mais pensez à l'univers comme cela, sans rien d'autre ; Christ, seulement Christ, vu, connu, entendu et ressenti de part en part.

Cela vient avec la résurrection, et la résurrection est l'apport de Christ en nous, la production de Christ avec cette fin en vue. Tout ce qui n'est pas Christ tombera comme un vieux vêtement, et passera pour toujours, et ce qui est Christ restera et continuera pour toujours. C'est ce que Dieu fait en nous enseignant ce que signifie vivre sur le terrain de Sa vie ressuscitée produisant Christ, mais quelle immense chose que d'apporter Christ ! Nous n'oublions pas la Personne lorsque nous disons que l'essence et la substance du nouvel univers de Dieu est le Christ. Il demeure la Personne divine, mais il exerce son ministère sur son Corps dans sa vie ressuscitée. Vous voyez donc que la dispensation et l’Église reposent sur le Christ connu dans la vie de résurrection, non pas sur une doctrine, non pas sur un credo, mais sur le Christ connu dans la vie de résurrection. N'était-ce pas là la grande caractéristique des quarante jours ?

À suivre

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mercredi 20 septembre 2023

(5) Connaître Dieu en Christ par T. Austin-Sparks

 Edité et fourni par The Golden Candlestick Trust. Source : « Knowing God in Christ ».(Traduit par Paul Armand Menye)

Chapitre 5 - La signification des quarante jours dans la vie et l'expérience

  Lecture : Jean 20 ; Actes 1:1-3.

Le Seigneur est désireux de nous montrer ce qui est lié à l'étendue des quarante jours après sa résurrection. La Parole dit qu'il leur apparut pendant quarante jours, et qu'il leur dit ce qui concerne le Royaume de Dieu. Nous avons appelé cette période particulière des quarante jours, « la grande probation ». Dans les Écritures, quarante représente toujours une période de probation, une période au cours de laquelle certaines choses sont obtenues et régies, avec une grande question pratique en vue, avec un avenir suspendu à elles. Cela est tout à fait évident d'après la connaissance que vous pouvez avoir des diverses périodes de quarante jours, mois ou années, enregistrées dans la Parole de Dieu.

C'est la plus grande de toutes les périodes de probation de la Bible et de l'histoire. C'est vraiment une grande et formidable parenthèse de sens, qu'il faudra non seulement au reste de la dispensation, mais à tous les âges pour arriver à comprendre et à connaître. C'est dire une grande chose, et ce n'est pas seulement un langage. Tous les âges à venir étaient liés à ces quarante jours après Sa résurrection, mais pour notre objectif et notre bénéfice actuels, ce que nous voulons voir, c'est que toute la dispensation était liée à ces quarante jours. Dans cette période de probation, dans cette parenthèse, deux grandes phases du dessein céleste se sont rencontrées.

D'un côté, l'incarnation, avec tout ce que cela signifiait de la vie, de l'enseignement et de l'action du Fils de Dieu. Cela s'est rencontré dans les quarante jours ; cela s'est fondu dans les quarante jours. De l'autre côté, l'église, son corps, la continuation du Christ.

Ces deux phases du dessein céleste : le Christ dans sa vie, son enseignement et son œuvre, et l'Église, son expression collective et continue dans sa vie, son enseignement et son œuvre, se sont rencontrées pendant les quarante jours. Ainsi, les quarante jours, d'un côté, avaient une valeur rétrospective. Tout ce que le Seigneur Jésus était, tout ce qui se rapportait à sa personne, tout ce qu'il avait dit, toute sa manière de vivre et toutes les œuvres qu'il avait accomplies, ont été rassemblés pendant ces quarante jours et sont revenus à la vie lors de la résurrection du Seigneur Jésus. Il est tout à fait clair qu'ils n'étaient pas vivants jusque là, et qu'il n'était pas vivant pour eux. Il y avait eu des éclairs de reconnaissance de sa personne, comme lorsque Pierre s'était écrié par illumination divine : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » ; mais, oh, combien imparfaite et inadéquate était son appréhension de cette Personne, qu'il ait pu faire cette déclaration et peu de temps après avoir renié le Fils du Dieu vivant avec des serments et des malédictions, ce qui était certainement indicatif de cette appréhension très imparfaite.

Le Seigneur n'était pas vivant pour eux dans le plein sens du terme pendant ces mois et ces années. Il parlait en paraboles, de manière voilée, et ils ne comprenaient pas. Il a clairement montré qu'ils ne comprenaient pas ses actes lorsqu'il a nourri les cinq mille, puis les quatre mille. Il a dû dire : « Ne comprenez-vous pas encore ? Ne voyez-vous pas ? ». Même dans les miracles les plus puissants, ils ne voyaient pas la signification. Dans les quarante jours qui ont suivi la résurrection, tout a pris vie : « Ils se souvinrent de ses paroles » , « Il leur ouvrit l'intelligence pour qu'ils comprennent les Écritures ». Tout a pris vie d'une manière nouvelle.

Il n'y a pas eu de moment plus dramatique que celui où Marie l'a reconnu. « Seigneur, si tu L'as emporté (Il était mort pour elle), dis-moi où tu L'as déposé... » « Marie ! » « Rabbouni ! » (Jean 20:15,16). Il est vivant ! Il y a reconnaissance. Tout, pendant ces quarante jours, a vécu à nouveau, avec un nouveau sens, une nouvelle puissance, une nouvelle vertu, une nouvelle valeur, tout est nouveau. Toute la plénitude de l'incarnation attendait la résurrection pour être appréhendée spirituellement et comprise de manière vivante.

C'est là tout le côté rétrospectif des quarante jours. Il y a le côté prospectif. Il y a l'Église à venir. Il y a la dispensation qui s'étend devant nous, et les quarante jours sont pour cela. Le côté rétrospectif leur a donné vie à tout. Pendant ces quarante jours, le Seigneur Jésus les a préparés à être l'église. Après tout, qu'est-ce que l'église si ce n'est ce corps vivant dans la connaissance vivifiée, divinement illuminée du Seigneur ressuscité ? Il les préparait. Il produisait réellement (dirons-nous) les éléments par lesquels l'église devait être constituée. La constitution même de l'église dépendait de ce que ces quarante jours contenaient de reconnaissance spirituelle, de perception spirituelle, de vivification spirituelle, d'adoration spirituelle, et tout ce que nous avons là.

Ainsi donc, quelle importance ont eu les quarante jours, quelle signification, non pas pour eux seuls, mais pour nous. Ce n'est pas seulement l'histoire d'un temps révolu, cela reste intemporel pour l'église et tous ses membres. Il n'y a pas d'église, et il ne peut y avoir d'appartenance à l'église que sur la base de ce qui s'est passé pendant les quarante jours en tant qu'expérience vivante. Vous et moi devons entrer dans la valeur des quarante jours. Dieu soit loué, c'est possible. Le Seigneur ressuscité apparaît encore dans les cœurs, dans les vies. Il est encore merveilleusement possible, et réellement vrai, que des cœurs en viennent à Le reconnaître, à se prosterner et à dire comme jamais auparavant : « Mon Seigneur et mon Dieu », et à en venir à l'endroit où, avec une telle profondeur de cœur, ils s'écriaient : « Maître, Rabonni ». C'est aussi possible aujourd'hui que cela l'était alors. C'est une chose intemporelle. C'est cela qui fait le croyant, c'est cela qui fait l'église, et sans cela l'église est une coquille vide. Oh, qu'aujourd'hui comme jamais auparavant, avec tout ce que nous avons connu du Seigneur, toute notre marche avec Lui, toute notre écoute de Ses paroles, nous puissions dire : « Mon Seigneur ! Mon Dieu ! » avec un cœur nouveau, un élan d'adoration. Il faudrait un artiste pour mettre dans ces moments le bon type d'expression. Il faut s'asseoir et contempler ce petit drame en cette heure matinale avant le lever du jour. Marie s'adresse à Lui comme au jardinier, puis avec un accent, un ton, quelque chose d'ancien, et pourtant avec nouveauté, Il mentionne son nom.

Mettez-vous dans cette situation si vous le pouvez. Vous avez perdu un être cher par la mort. Il a quitté votre monde et vous a laissé dans la désolation. Quelques jours plus tard, quelqu'un est présent avec vous et parle peut-être de cette personne, et vous commencez à parler à cette personne comme si elle n'avait qu'un lien très lointain avec la personne que vous avez perdue, comme avec un étranger. Puis, soudain, cette personne mentionne votre nom. C'est un étranger pour vous ; vous ne savez pas s'il vous a déjà vu auparavant, et il mentionne votre nom sur un ton qui est exactement et uniquement le ton utilisé par celui que vous avez perdu. Vous entendez sa voix réelle, vous êtes surpris et vous vous exclamez simplement son nom, « Maître », est-ce Toi ? C'est terriblement impressionnant. Quel va être le résultat de cela ? Imaginez cette femme, partant aussi vite qu'elle le pouvait pour le faire savoir. Oh oui, il y a quelque chose de nouveau dans la relation au Seigneur comme cela, l'émerveillement de Lui-même.

C'est ce genre de chose qui fait l'église ; c'est cet émerveillement, cette merveille, cette ascendance, ce « quelque chose » qui n'est pas simplement une relation ordinaire avec un membre de la divinité. L'Église devrait être un peuple comme celui-là. Vous et moi devrions être davantage comme cela, et c'est ce que dit le Seigneur.

Ou regardez Thomas. « Si je ne vois pas dans Ses mains l'empreinte des clous, si je ne mets pas mon doigt à l'endroit des clous, et si je ne mets pas ma main dans Son côté, je ne croirai pas ! ». « Dites ce que vous voulez, je ne croirai pas ! ». Il s'est donc renfermé sur lui-même et est un homme seul. Puis, pour une raison ou une autre, peut-être malade de sa solitude ou sous la persuasion de quelques amis, il entre une fois là où ils sont. Il n'est plus avec eux dans son cœur, mais il est là en corps, et le Seigneur apparaît, et le premier acte du Seigneur est de rendre droit à cet homme. Maintenant, Thomas, viens voir les marques que tu as demandé à voir, tends ton doigt ! Je ne pense pas que Thomas ait touché ces marques ou ce côté. Thomas s'est brisé, et il est descendu : « Mon Seigneur, et mon Dieu ». C'est ce genre de chose qui fait la vraie vie chrétienne et qui fait l'église.

C'est ce que le Seigneur recherche, nous éloigner de notre simple « ecclésiasticisme », de tout ce qui est extérieur et formel, et nous amener à l'endroit où Dieu en Christ a pris nos cœurs dans la rupture et l'adoration, et où nous disons simplement « Mon Seigneur et mon Dieu».

C'est ainsi qu'Il a constitué Son église, comme une compagnie émerveillée, adorant, s'émerveillant, prise dans l'extase pure d'une nouvelle découverte de Lui-même, Oh, que cela puisse être l'atmosphère dans laquelle nous vivons, que cela puisse être la nature de nos vies !

Vous voyez ce que nous voulons dire en disant que les quarante jours ont donné un caractère à la dispensation en ce qui concerne l'église. C'est la signification de la résurrection. La connaissance de Christ après ce genre d'événement était destinée par Lui à caractériser le reste de l'âge dans la personne morale de l'église. Cela signifie que l’Église est quelque chose qui est mort avec et pour le Christ selon la chair. Il semblait nécessaire qu'ils meurent avec et à Christ après la chair pour que quelque chose puisse se produire.

Il avait été avec eux dans toute la plénitude de ce qu'Il était, et tout en demeurant avec eux pendant trois ans et plus, ils ne pouvaient pas Le voir. Il allait se manifester de bien des manières. Jean, écrivant sur l'ensemble de cette vie, parle des choses que Jésus a faites pendant tout ce laps de temps, et il les a rapportées afin que nous puissions croire que Jésus était le Christ, le Fils de Dieu. Ces hommes étaient là ; ils n'avaient pas de rapport écrit, ils avaient la présence personnelle, et les choses se passaient ; pourtant ils ne pouvaient pas Le voir. Quand il parlait, ils ne pouvaient pas comprendre ce qu'il disait, non pas qu'ils ne voulaient pas, qu'ils avaient des préjugés ou des soupçons, mais ils ne pouvaient tout simplement pas, ce n'était pas en eux. Il ne fait aucun doute que de temps en temps, ils faisaient des efforts honnêtes. Nous croyons que certains de ces hommes, au moins, voulaient vraiment savoir et comprendre.

Dans ce qu'Il a fait, ils n'ont pas vu au-delà de l'acte, ils n'ont pas vu la signification de l'acte. Qu'allez-vous faire avec ce genre de choses ? Allez-vous dire que c'est sans espoir ? Que faites-vous d'une chose sans espoir ? Eh bien, vous feriez mieux de l'enterrer. Si une chose ne peut aller plus loin, il est préférable qu'elle meure et qu'il y ait quelque chose de nouveau. Il était donc nécessaire, et c'est ainsi que cela s'est produit d'une manière spirituelle, qu'ils soient morts avec et au Christ selon la chair. Il ne servait à rien qu'ils vivent à ce pauvre niveau d'incapacité, d'inaptitude, d'impossibilité. Ainsi, l'accident est arrivé, et Il est parti, et dans un sens, Christ est parti pour eux et tout ce qui était lié à Lui est parti avec Lui, et nous les trouvons dans une désolation sans rien. Pas un seul fragment de Ses paroles ne retenait leur cœur. « Car ils ne comprenaient pas encore l’Écriture, qu'il fallait qu'il ressuscite d'entre les morts ». Quelle déclaration étonnante ! « Car jusqu'à présent... ». Après tout, ils ne connaissaient pas les Écritures selon lesquelles Il devait ressusciter d'entre les morts.

Tout avait donc disparu, et leur monde était vide. Ils étaient morts avec et pour le Christ selon la chair. Mais ils ressuscitent avec et pour le Christ selon l'Esprit dans sa résurrection. Voyez toutes les marques de cette résurrection. Les yeux deviennent de plus en plus grands, les bouches s'ouvrent, le cœur s'émerveille et adore ; ils sont ressuscités avec Lui et pour Lui. C'est cela l'Église. C'est ainsi qu'Il a constitué l'Église. C'est ce qu'il cherchait à faire. Ce jour-là, l'Eglise est morte avec Lui et pour Lui selon la chair, et elle est ressuscitée avec Lui et pour Lui selon l'Esprit. On voit clairement que la chair ne signifie que limitation et impuissance. Après l'Esprit, c'est manifestement pour libérer la vie et la puissance. Telle est la valeur des quarante jours dans l'expérience spirituelle. C'est la signification de la probation. C'est la pensée de l'époque. C'est ce que le Seigneur cherche à obtenir en vous et en moi.

C'est le Christ dans sa plénitude, libéré des limites humaines, libéré des liens terrestres, libéré dans sa plénitude, devenant la réponse au désir le plus profond du cœur humain, si profond que le cœur humain ne peut rien faire d'autre qu'adorer.

Ces quarante jours sont étrangement marqués par l'absence de paroles de la part des disciples. C'est simplement une période d'éjaculation, d'expressions spontanées en phrases courtes. C'est la nature de la découverte du Seigneur. Vous ressentez bien plus que vous ne pouvez dire, les choses sont trop merveilleuses pour les mots. Vous avez reçu quelque chose dans le Seigneur qu'il est presque impossible de transmettre aux autres.

Dans tout cela, le désir, l'aspiration, l'extension est que nous devrions demander au Seigneur la restauration, ou, si cela n'a jamais été vrai, une production, une constitution de cela en nous. À quoi aspirons-nous ? Ce ne sont pas des mots, des discours, des messages, des choses à dire et à prêcher, mais cette vie intérieure d'émerveillement avec le Seigneur, où le Seigneur remplit tout. C'est sa pensée pour l'église.

Nous devons demander au Seigneur de faire en sorte que cela soit plus vrai dans notre cas, afin que le désir et le but divins pour cet âge puissent se réaliser, au moins en ce qui nous concerne.

À suivre

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mardi 19 septembre 2023

(4) Connaître Dieu en Christ par T. Austin-Sparks

 Édité et fourni par The Golden Candlestick Trust. Source : « Knowing God in Christ ».(Traduit par Paul Armand Menye)

Chapitre 4 - Le Christ Corporatif : Tête et Corps

Lecture :

(Jean 14:8-11,20) Philippe lui dit : Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit.

Jésus lui dit : Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m’as pas connu, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père ; comment dis-tu : Montre-nous le Père ? Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi ? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; et le Père qui demeure en moi, c’est lui qui fait les œuvres. Croyez-moi, je suis dans le Père, et le Père est en moi ; croyez du moins à cause de ces œuvres. 20 En ce jour-là, vous connaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et que je suis en vous.

Jésus s’en alla, avec ses disciples, dans les villages de Césarée de Philippe, et il leur posa en chemin cette question : Qui dit-on que je suis ? 29 Et vous, leur demanda-t-il, qui dites-vous que je suis ? Pierre lui répondit : Tu es le Christ. (Marc 8:27,29)

Car, comme le corps est un et a plusieurs membres, et comme tous les membres du corps, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps, ainsi en est-il de Christ. (1 Corinthiens 12:12)

À travers les passages ci-dessus, nous sommes amenés à la préfiguration de la connaissance collective de Dieu en Christ, car principalement, ces paroles de Jean 14:20 s'adressent à la communauté. Elles s'appliquent à ce qui est collectif, à ce qui doit être, dans sa résurrection, corporatif : "En ce jour-là, vous saurez que je suis en mon Père, et vous en moi, et moi en vous". Cela a une réalisation personnelle et individuelle, mais c'est avant tout une question collective ou corporative. Elle préfigure ce mot de 1 Cor. 12,12, un seul Corps avec plusieurs membres, formant une expression collective du Christ. L'unicité y est tellement reconnue que cette chose collective est appelée "le Christ". C'est l'accomplissement de ce mot, "Je en vous", de manière collective ou corporative. "Mais celui qui s'unit au Seigneur est un seul esprit avec lui" (1 Corinthiens 6, 17). Il est impossible de disséquer l'esprit, de diviser l'esprit. L'unité est spirituelle, donc indivisible, et elle devient Christ en expression, en manifestation. Combien merveilleusement ils sont entrés dans l'accomplissement de cette parole d'assurance et de promesse : "En ce jour-là, vous saurez". "C'est l'unité entre Moi-même et le Père, et Moi-même et toi ; toi et Moi-même, et le Père". Ces premiers jours de l'avènement de l'Esprit Saint furent des jours merveilleux d'une seule expression, d'une expression unie du Christ. Il s'est répandu, pour ainsi dire, sur eux comme une compagnie, comme un Corps, et ils ont trouvé que toutes ces choses qui les divisaient (qu'elles soient nationales, sociales ou de toute autre nature) devenaient entièrement sujettes, sinon entièrement exclues. Elles ne signifiaient rien, ils étaient tous un, et c'était le Christ.

Nous sommes donc conduits ici à la préfiguration de ce Christ collectif qui est l'expression de Dieu en Christ dans l'Église, dans les croyants qui forment un seul corps. La meilleure façon de comprendre et d'appréhender la signification de la connaissance de Dieu en Christ dans l’Église est peut-être d'en traiter d'abord les effets.

Nous avons déjà fait référence au septuple "Je suis" de l'Évangile de Jean. Dans le chapitre de Marc, le Seigneur Jésus a posé deux fois la question concernant son identité : "Qui dit-on que je suis ?", "Mais vous, qui dites-vous que je suis ?". Dans une réponse globale, Pierre a dit : "Tu es le Christ". C'est très complet. C'était un titre, une désignation ; cela impliquait au moins que c'était l'Oint de Dieu. La question de savoir si Pierre a compris ce que cela signifiait reste ouverte. Il en a certainement appris beaucoup plus à ce sujet par la suite. C'est une chose de dire "Tu es le Christ" d'une manière globale et inclusive, l'attestant comme l'Oint de Dieu, ou même le Fils de Dieu. Cela peut se résoudre en un credo, et alors un grand nombre de personnes peuvent accepter cela comme le facteur principal d'un credo et s'appeler l'église chrétienne. Notre question est la suivante : qu'est-ce que l'église ? Nous avons besoin de la propre signification de Christ, de sa propre définition de lui-même avant de savoir ce qu'est l'église. Il répond lui-même à cette question de manière très détaillée et bénie lorsqu'il dit sept fois "Je suis". En écoutant sa propre réponse, et sa propre question, nous saurons par sa propre personne ce qu'est l’Église.

Bien sûr, dans la mesure où il s'agit d'un septuple "Je suis", il y a une certaine signification liée aux nombres dans les Écritures. Cela indique la complétude spirituelle, la complétude de l'ordre spirituel. C'est la signification du mot "sept" dans la Bible. Alors, s'Il a dit sept fois "Je suis", en donnant à chacune d'elles une signification distincte et spécifique, en mettant les sept ensemble, nous avons une complétude de l'ordre spirituel, et cet ordre spirituel est la constitution de l'église. Disons-le autrement : elle couvre toute la gamme de la vie en union avec le Christ. Quelle que soit la signification de l'union avec le Christ, nous la trouverons ici dans ses sept parties, et dans sa complétude dans ce septuple "Je suis".

Bien sûr, cela sera individuel et collectif, mais nous pensons surtout au collectif en ce moment. Il faut le prendre comme un défi personnel. Qu'est-ce que l'union avec le Christ, personnellement et collectivement, et en tant que constituant de l'église qui est son corps ? La réponse à cette question se trouve dans chacune de ces sept phrases. En laissant cette Parole du Seigneur nous guider, nous verrons que ce n'est pas si difficile, si complexe après tout.

Donc, une fois de plus, nous parcourons la signification de "Je suis".

La subsistance divine "Je suis le Pain de Vie"

Qu'est-ce que l'union avec le Christ ? En d'autres termes, qu'est-ce que l'Église, qui est l'expression collective de l'union avec le Christ ? Tout d'abord, elle est l'expression vivante de la satisfaction totale qu'elle trouve en Lui.

Permettez une parenthèse ici. L’Église n'est pas un assemblage de personnes, une congrégation, une société de ceux qui ont donné leur assentiment à certaines déclarations de foi ou expressions doctrinales. L'église est l'incarnation vivante et expérimentale d'une vie. L'église est l'expression d'un état spirituel, d'une condition spirituelle. Nous avons dit cela avec beaucoup de considération. Il ne s'agit pas de quelque chose de jeté à la légère. Ce n'est pas de l'improvisation. Allez voir la Parole de Dieu avec cela. Prenez la déclaration de l'apôtre dans la Lettre aux Hébreux. "Mais Christ, comme un Fils sur sa Maison, dont nous sommes la maison, si nous retenons fermement notre confiance et la fierté de notre espérance jusqu'à la fin". Oh, je pensais que la Maison de Dieu, l'église, était quelque chose d'établi maintenant, quelque chose de mis en place, et nous sommes cela ! Vous faites quelque chose, peut-être, d'un assemblage, d'une congrégation, d'une société, d'un certain nombre de personnes qui ont accepté certaines vérités, et vous dites que c'est l'église. Non ! Nous ne sommes la Maison de Dieu qu'à condition qu'un certain état spirituel existe, et la Maison de Dieu, l'église, n'existe pas si cet état spirituel n'existe pas. Il ne s'agit pas de savoir combien de personnes sont d'accord avec le credo et la doctrine.

Ainsi, la première phase de cet état spirituel, de cette condition spirituelle, qui fait l'église, est que ceux qui vivent dans la jouissance de la pleine satisfaction par le Christ existent. "Je suis le pain de la vie". De notre côté, c'est, tout simplement : j'ai trouvé ma satisfaction en Christ, Il a répondu à la faim de mon cœur, Il a satisfait le désir de mon âme, Il s'est interposé entre moi et la mort par inanition, et est devenu pour moi le bâton même de la Vie. C'est cela l'Église. C'est l'union avec le Christ à son commencement.

Nous ne devons pas nous hâter dans ce domaine. Nous devons interroger nos propres cœurs sur la vérité de tout cela. Est-ce vrai ? Peut-on le dire en toute honnêteté ? Puis-je demander, avec beaucoup de sympathie, à certains de mes jeunes amis si c'est vrai ? Je me souviens que pendant certaines années de ma vie, j'étais chrétien d'une certaine manière, parce que la peur de l'enfer et de la perte du paradis me tenait en haleine, et que ma conscience était ainsi travaillée. J'assistais à des réunions et je m'abstenais de faire toutes sortes de choses, parce que ce n'était pas la bonne chose à faire, à aller voir, et que ces autres choses étaient la bonne chose à faire, à avoir. Une conscience très sensible me maintenait dans une camisole de force, et quand je suis arrivé à un certain moment, à la fin de mon adolescence, j'ai d'abord commencé secrètement à faire d'autres choses, et à aller dans d'autres endroits, puis j'ai secoué le joug et j'ai eu une aventure. Maintenant, je demande à certaines personnes plus jeunes : y a-t-il un élément de cela dans votre relation avec le Seigneur et les choses du Seigneur ? Êtes-vous avec le Seigneur, le peuple du Seigneur et les choses du Seigneur, parce que vous avez personnellement, intérieurement, trouvé votre pleine satisfaction en Lui, ou avez-vous faim d'autre chose ? Est-ce que vous regardez tout le temps par-dessus la barrière, avec des yeux presque nostalgiques, certaines des choses que le monde possède ? Testez cette question et soyez sûr de votre terrain. N'ayez aucun christianisme légal, aucun christianisme forcé, aucun christianisme qui soit simplement une question de conscience comme celui-là. Un jour ou l'autre, vous vous débarrasserez de cette camisole de force, vous vous détacherez. La véritable union avec le Christ (et l'église est l'expression collective de cette union) commence ici : qu'il a été découvert comme le Pain de Vie. En d'autres termes, c'est la pleine satisfaction du cœur. Lorsque vous êtes pleinement satisfait, il n'est pas difficile de continuer. Il n'y a rien de tel qu'une réelle satisfaction pour rendre la vie spontanée et le témoignage spontané, pour chasser le "il faut" et le "devraient", et pour faire entrer le plaisir, la joie.

Avec cela, nous posons les fondations. Vous pouvez clairement voir le principe qui est à l'œuvre, lorsque nous voulons dire et lorsque nous disons que l'église est un état spirituel. C'est la satisfaction avec le Christ. Parler d'appartenance à l'église et d'être mondain, c'est tout simplement une contradiction et un déni. Ces deux choses ne peuvent aller ensemble.

Illumination divine " Je suis la lumière du monde "

L'église est l'expression collective d'une illumination divine. Les yeux ont été ouverts, des choses qui ne pouvaient être vues par les hommes dans la nature sont parvenues à la connaissance de ceux dont les yeux spirituels ont été ouverts et éclairés par la grâce et l'Esprit de Dieu. L'Église est la compagnie de ceux qui peuvent vraiment dire : "Je sais une chose, c'est que, quand j'étais aveugle, maintenant je vois" (Jean 9:25). Les yeux ont été ouverts, et il y a une connaissance, une compréhension par une faculté spirituelle de perception qui est la propriété unique de l'enfant de Dieu. Personne d'autre ne possède cela. L'église est donc le lieu de l'illumination divine, et l'objet central et inclusif de cette illumination est le Christ. Nous verrons plus, et plus, et plus au fur et à mesure que nous avancerons, mais il y a une ouverture initiale des yeux. L'avez-vous reçue ? Vivez-vous sur le terrain de l'expérience vraiment personnelle et définitive d'avoir eu les yeux ouverts ? Je ne vous demande pas si on vous présente une grande quantité d'enseignements et de vérités, que vous êtes plus ou moins capables de saisir et de comprendre. Je vous demande si vous avez dans votre propre esprit une faculté d'appréhension spirituelle qui vous permet de dire de temps en temps, avec une merveilleuse satisfaction : "Le Seigneur m'a fait comprendre cela ; le Seigneur m'a montré cela ; le Seigneur a porté cela à ma connaissance, non pas comme une information mais comme une illumination transformatrice. Ce n'est pas quelque chose que j'ai appris comme une vérité, mais c'est quelque chose qui a fait une énorme différence en moi depuis qu'il m'a été révélé". Telle est la valeur de l'illumination. Elle transforme, elle change. L'Église est la compagnie illuminée de ceux qui sont en union avec le Christ et par laquelle elle est transformée à l'image du Christ.

La communion divine "Je suis la Porte"

Ici, la signification est que l'union avec le Christ signifie l'accès à ce domaine, cette sphère de communion avec Dieu. La porte représente l'exclusion ou l'inclusion. Vous êtes d'un côté ou de l'autre d'une porte ; c'est à cela que sert une porte, à vous avoir d'un côté ou de l'autre. Elle représente une ligne de démarcation, un point de division, et elle dit que vous êtes dehors, ou que vous êtes dedans. Le Christ, en tant que porte, exclut ou inclut. Ce dont il exclut et ce vers quoi il conduit, c'est la communion vivante avec Dieu. Au sens de sa personne rédemptrice, en lui, le péché qui sépare et exclut de la présence de Dieu est pris dans sa propre personne divine et traité, il y a communion avec Dieu. Le péché, le rejet, l'exclusion, le jugement, la mort ont été pris par Lui et mis de côté, et maintenant, l'accepter comme porteur du péché, comme porteur du jugement, ou le rejeter, détermine de quel côté de la porte vous êtes en ce qui concerne la présence et la communion avec Dieu. L'église est la compagnie de ceux qui sont à l'intérieur, dans le lieu de communion et de communion avec Dieu d'une manière vivante.

Direction et protection divines "Je suis le bon berger"

De quoi avons-nous encore besoin pour compléter la vie chrétienne ? Nous avons besoin de savoir, maintenant que nous sommes en compagnie des siens, qu'il y a un chemin à parcourir, qu'il y a un témoignage à rendre, qu'il y a un travail à faire, qu'il y a une vie à vivre, qu'il y a un monde dans lequel se mouvoir. Et dans tout ce domaine, si marqué par les difficultés, les perplexités, les périls et les dangers, nous devrons découvrir de plus en plus notre besoin. Nous aurons besoin d'être guidés, nous aurons besoin d'un Chef. Chaque jour, notre prière naîtra d'un sentiment de besoin : "Enseigne-moi ton chemin, Seigneur, conduis-moi dans un sentier droit" (Ps. 27:11). En raison des dangers qui nous guettent de toutes parts, nous aurons également besoin de protection. L'union avec le Christ nous en assure, car il dit : "Je suis le bon berger".

En tant que berger, il est, de manière imagée, le chef et le protecteur des siens, qu'il a maintenant protégés comme son propre troupeau. L'Église est la compagnie de ceux qui sont dirigés par le Christ et de ceux qui sont protégés par le Christ.

La résurrection et la vie "Je suis la Résurrection et la Vie"

N'est-ce pas suffisant ? Non, car il y a un ennemi à l'étranger, et un ennemi qui a un seul but. Son but est de tuer les brebis. Le grand ennemi est appelé dans une Écriture, "celui qui avait le pouvoir de la mort" (Hébreux 2:14). La mort est une chose très complète. La mort peut saturer une atmosphère, de sorte que votre esprit peut être vaincu et paralysé et votre esprit ou votre corps soumis à son pouvoir. Nous pouvons connaître la mort spirituelle lorsque nous marchons dans ce monde. Ceux qui doivent vivre la vie dans le monde, dans la mondanité et l'impiété, ne connaissent que trop bien la signification de la mort spirituelle. Oh, pour un souffle de vie ! Ils viennent dans les rassemblements du peuple du Seigneur, et ils savent que l'atmosphère est différente. Ils disent : "C'est la vie, nous pouvons respirer ici, nous pouvons vivre ici". La mort spirituelle est partout, cherchant par tous les moyens à détruire ce qui est de Dieu, à accabler le croyant et l'église, et ce séducteur ne se reposera jamais avant d'avoir fait tout son possible pour faire mourir ce qui est de Dieu. Qu'est-ce que l'Église, alors ? Qu'est-ce que l'union avec le Christ dans son expression individuelle et collective ? C'est : "Je suis la résurrection et la vie".

L'union avec le Christ signifie l'union avec la Résurrection et la Vie. C'est un état spirituel qui s'accomplit dans un dépassement progressif et continu de la mort parce qu'Il a vaincu la mort. Saisissez cela. Nous allons survivre parce que nous sommes liés à l'inévitable "Survivant". Il a survécu. Il ne peut pas être vaincu par la mort. L'union avec Lui signifie que Sa propre victoire est pour nous sur la mort, pour être exprimée dans l'église. "Je suis la résurrection et la vie". Qu'est-ce que la vie chrétienne ? C'est tout cela. Qu'est-ce que l'église ? C'est tout cela. Non, c'est Lui-même exprimé de toutes ces manières. N'est-ce pas suffisant ? Non, il nous reste encore deux éléments, car nous ne sommes pas encore arrivés au bout.

L'accomplissement complet "Je suis le chemin, la vérité et la vie"

Le voyage s'étend encore devant nous. Nous n'avons pas terminé notre parcours, et c'est un parcours significatif, un parcours vital, important, chargé d'une énorme signification. Il y a la possibilité d'échouer dans notre réalisation, il est possible d'envisager de ne pas terminer le parcours, d'échouer, de manquer la cible, de faire naufrage. C'est alors qu'apparaît le besoin d'assurer la finalité, de veiller à ce que soit pleinement atteint tout le sens de l'appel de Dieu, de son union avec nous en Christ. De quoi avons-nous besoin ? La réponse est dans ceci : "Je suis le chemin, la vérité et la vie".

Le chemin. Il y a tout ce qu'il faut pour y parvenir. L'union avec le Christ signifie que tout le chemin nous est donné. On ne peut pas s'égarer, on ne peut pas se tromper de chemin, il n'y a pas d'alternatives. L'union avec le Christ nous place définitivement, positivement sur le chemin. La fin est assurée dès le début lorsqu'il y a union avec le Christ. C'est comme si, en nous unissant à Lui, nous avions atteint la fin, car Il n'est pas seulement le début du chemin, mais la fin du chemin en Lui-même.

La vérité. Sur ce chemin, il y a beaucoup de choses que nous devrons apprendre, il y a beaucoup de choses à connaître. La connaissance des choses se développe de cette manière. Nous ne pouvons pas marcher aveuglément et insensiblement sur ce chemin. C'est ainsi que nous sommes appelés à recevoir une éducation, à croître en compréhension. Comment saurons-nous tout ce que nous avons à savoir ? Comment pouvons-nous obtenir toute l'illumination que nous devons avoir ? Comment pouvons-nous apprendre tout ce qu'il y a à apprendre dans cette vaste voie sur laquelle nous nous sommes engagés ? Il existe une réponse simple. "Je suis... la vérité." "L'union et la communion, la fraternité avec Moi signifie que vous arrivez simplement à comprendre, vous arrivez à savoir." La connaissance est assurée. Ce ne sera pas un effort cérébral, ce sera une illumination du cœur, une instruction du cœur. Ce n'est pas connaître une foule de choses, c'est marcher avec Lui. Si nous connaissons le Seigneur, nous avons la réponse à nos problèmes de cœur.

La vie. Nous nous sommes mis en route sur ce chemin, c'est un grand chemin, un chemin responsable, et il y a beaucoup de choses dans ce chemin que nous devons apprendre, et nous craignons que nous ne soyons pas à la hauteur de la connaissance et de la compréhension que nous devrions avoir dans ce chemin. Nous sommes si faibles, si faibles pour emprunter cette voie, si dépourvus de force. Comment pourrons-nous, après avoir commencé, continuer, aller jusqu'au bout et terminer notre parcours, sans faire naufrage, sans tomber en panne, sans nous effondrer ? Comment arriverons-nous ? "Je suis... la vie". Qu'est-ce que c'est ? Une énergie puissante pour vous faire avancer, une puissance puissante pour triompher de votre faiblesse. L'apôtre Paul était l'incarnation de la grande révélation de la vérité qui lui avait été confiée concernant l'église ; et regardez-le à cet égard : " Nous avions en nous la sentence de mort... nous désespérions même de la vie.... Dieu qui ressuscite les morts" (2 Corinthiens 1:8, 9). Cet homme, qui est parvenu au point où, sans Dieu dans la résurrection, il se serait brisé en chemin et n'aurait pas pu aller jusqu'au bout, a pu enfin dire : "J'ai achevé ma course". Pourquoi ? Parce qu'il avait trouvé le Christ comme la Vie pour le chemin. L'Église, c'est cela. L'union avec le Christ, c'est cela. C'est un état spirituel ; le Christ s'exprime comme notre chemin, notre direction, notre parcours, notre compréhension, notre connaissance, notre sagesse, notre énergie, notre puissance, notre force, notre vitalité pour aller jusqu'au bout. C'est cela l'Église.

Tout cela a à voir avec notre vie, notre existence ; mais alors pour quoi vivons-nous ? N'y a-t-il pas de vocation ? Ne s'agit-il que d'aller jusqu'au bout ? S'agit-il seulement de mener à bien la vie chrétienne ? Dieu nous a fait naître pour la satisfaction de son propre cœur, pour qu'il obtienne quelque chose. L'enjeu principal de nos vies et de l'Eglise devrait être que Dieu y gagne. Est-ce possible ? Est-ce possible ? Pouvons-nous présenter à Dieu quelque chose qui le satisfasse ? L'église peut-elle fournir à Dieu ce qui répondra à Son plaisir ? Oui, cela doit être le cas ; c'est pourquoi nous avons été appelés. Comment cela peut-il être possible ? Toute la question de la fécondité se pose. "Mon Père est glorifié en ceci, que vous portez beaucoup de fruit" (Jean 15:8). "Je suis la Vigne, vous êtes les sarments" (Jean 15:5). Le Christ est le grand Médium de la Vie de Dieu pour sa propre satisfaction. C'est une chose collective : "... ainsi est le Christ". C'est un Corps avec de nombreux membres. C'est le Christ qui porte son propre fruit à travers ses propres membres. Comment pouvons-nous être fructueux à la satisfaction de Dieu ? Non pas par nos propres efforts, en nous efforçant et en faisant des efforts, en arrangeant et en organisant, en projetant et en poursuivant des plans et des programmes, mais en demeurant en Lui. Avec repos, avec confiance, nous portons des fruits qui sont de sa production. "Je suis la vigne...". Au fond, fondamentalement, Il dit ceci : "C'est à Moi de produire le fruit, à vous de demeurer dans cette union et cette communion avec Moi qui rend possible la production de ce fruit." Oh, si l'église était restée sur ce terrain. Oh, si vous et moi étions restés sur ce terrain. Nous déplorons certainement plus que tout, que nous n'ayons pas su cela plus tôt. Nous nous sommes dépensés à faire des efforts pour être fructueux, et nous avons fait beaucoup de choses pour le Seigneur, et nous ne pouvons pas y voir une grande satisfaction réelle, définitive, nous ne pouvons pas voir que Dieu est très satisfait et glorifié dans tout cela ; c'est un travail et un labeur, mais avec de sévères limitations. Si seulement nous avions connu plus réellement la signification du fait que le Seigneur produit son propre fruit à travers nous par notre foi plus profonde, plus tranquille, plus reposante en Lui et par notre union durable, les choses auraient été différentes.

Voici la septuple perfection de la vie de l'église, et vous verrez que c'est un état spirituel. Il semble étrange de dire que l'église est un état spirituel, mais c'est en fait ce qu'elle est. Elle est la compagnie de ceux qui sont dans cet état, de la satisfaction du cœur à la satisfaction de Dieu. C'est là toute la boussole.

Que le Seigneur nous trouve ainsi.

À suivre

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lundi 18 septembre 2023

(3) Connaître Dieu en Christ par T. Austin-Sparks

 Édité et fourni par The Golden Candlestick Trust. Source : « Knowing God in Christ ».(Traduit par Paul Armand Menye)

Chapitre 3 - La connaissance progressive par l'amour, l'obéissance et la confiance

Lecture :

Encore un peu de temps, et le monde ne me verra plus ; mais vous, vous me verrez, car je vis, et vous vivrez aussi. En ce jour-là, vous connaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et que je suis en vous. Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père, je l’aimerai, et je me ferai connaître à lui. Jude, non pas l’Iscariot, lui dit : Seigneur, d’où vient que tu te feras connaître à nous, et non au monde ? Jésus lui répondit : Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera ; nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui. Celui qui ne m’aime pas ne garde point mes paroles. Et la parole que vous entendez n’est pas de moi, mais du Père qui m’a envoyé. Je vous ai dit ces choses pendant que je demeure avec vous. Mais le consolateur, l’Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre cœur ne se trouble point, et ne s’alarme point. Vous avez entendu que je vous ai dit : Je m’en vais, et je reviens vers vous. Si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais au Père ; car le Père est plus grand que moi. Et maintenant je vous ai dit ces choses avant qu’elles arrivent, afin que, lorsqu’elles arriveront, vous croyiez. Je ne parlerai plus guère avec vous ; car le prince du monde vient. Il n’a rien en moi ; mais afin que le monde sache que j’aime le Père, et que j’agis selon l’ordre que le Père m’a donné, levez-vous, partons d’ici. (Jean 14:19-31)

Vous verrez que cette partie de la Parole est en rapport direct avec ce que le Seigneur nous a déjà dit sur la connaissance de Dieu en Christ. « Dans un peu de temps, le monde ne me verra plus, mais vous me verrez ; parce que je vis, vous vivrez aussi... ». (« Parce que je vis » renvoie à la résurrection). « En ce jour-là (quand je vivrai, et que vous vivrez, de cette manière nouvelle, sur le terrain de la résurrection, avec tout ce que cela signifie), vous saurez que je suis en mon Père, et vous en moi, et moi en vous ». La relation du Fils avec le Père, et la sienne avec lui-même, sera d'un ordre et d'une nature tout à fait nouveaux en ce jour, le jour de la résurrection ; et quant à cette relation, il y aura un nouveau genre de connaissance. Ce sera une connaissance de résurrection, ou une connaissance vivante.

Nous revenons donc à la question de la connaissance de Dieu en Christ.

Il y a deux choses de caractère général, mais qui sont très importantes, à dire dès le départ.

Premièrement (et nous ne faisons que le mentionner, bien qu'il faille en dire beaucoup plus), l'élément prospectif ou la nature de tout l'enseignement de Christ. Il est difficile d'ignorer que, dans tout son enseignement, dans toutes ses paroles, le Seigneur Jésus regardait en avant, pointant vers un temps futur. A ce moment-là, rien n'était complet, et la compréhension de ce qu'Il disait n'était que partielle. Il attendait un jour où ce qu'Il disait alors serait compris, vu et appréhendé dans sa signification la plus complète. Ainsi, dans toute Sa vie à cette époque, il y avait cet élément prospectif. La phrase qui s'est si souvent échappée de Ses lèvres : « En ce jour-là... ». Lorsque nous arrivons au moment de Sa résurrection, qui était "ce jour-là", nous trouvons au moins le début de l'accomplissement de cette attente et de cette promesse : « Alors ils se souvinrent de Ses paroles » ; alors ils comprirent et entrèrent dans la chose.

Nous sommes dans « ce jour-là », le jour où la connaissance plus complète et plus parfaite de la signification du Christ est disponible pour nous, est pour nous. Nous sommes dans le jour de l'illumination de la résurrection, et nous ne cherchons pas particulièrement un jour à venir où nous pourrions avoir cette connaissance ; elle est pour nous maintenant. Nous disons cela parce que, bien que Paul ait toujours raison lorsqu'il dit : « Maintenant nous voyons à travers un verre sombre, mais alors nous verrons face à face ; maintenant je connais en partie, mais alors je connaîtrai comme j'ai été connu », un grand nombre de personnes du Seigneur se contentent d'une connaissance du Seigneur inférieure à celle qu'elles devraient avoir.

Deuxièmement, et cela est étroitement lié, cette connaissance de Dieu en Christ est un facteur primordial de cette maturité qui constitue le corps gouvernant de l'âge à venir. Décomposons cela.

Il doit y avoir un corps gouvernant dans l'âge à venir, une communauté qui doit être avec Christ sur son trône dans le gouvernement. Tous les croyants ne feront pas partie de ce corps gouvernant. Ils portent des noms différents. On les appelle parfois « les vainqueurs ». Quel que soit le titre qu'on leur donne, le fait est qu'il y a un corps gouvernant qui sera en communion avec le Christ dans l'âge à venir à des fins gouvernementales.

La première chose qui constitue un tel corps gouvernant est une connaissance particulière du Seigneur ; non pas une connaissance qui leur est réservée, mais une connaissance qui est disponible pour tous les enfants du Seigneur, mais à laquelle seuls certains parviennent. D'où l'importance de cette question de la connaissance du Seigneur, de la connaissance de Dieu en Christ, car cette connaissance conduit à la maturité. Qu'est-ce que la maturité spirituelle ? La réponse tient en une phrase simple. C'est connaître le Seigneur, peut-être d'une manière dont la majorité ne connaît pas le Seigneur. Vous reconnaissez un chrétien mature à cette caractéristique même. Vous devez dire : « Celui-là connaît le Seigneur » ; et quand vous le dites ainsi, vous le distinguez de la masse. Vous parlez de maturité, et ce sont ces personnes, dans ce sens précis, qui formeront le corps gouvernant ; une communauté mûre à qui sera confiée une responsabilité particulière en relation avec Lui dans l'âge à venir. Il ne s'agit pas d'une question d'élection ou de sélection. C'est une question de croissance spirituelle, de croissance dans la connaissance du Seigneur.

Ces deux choses doivent être reconnues, et nous pouvons en venir simplement à la Parole qui se trouve ici dans cette partie, qui nous présente la loi de cette connaissance croissante du Seigneur.

La révélation progressive du Seigneur au cœur

Quelle est cette loi ? Judas (et non Iscariote) a posé cette question au Seigneur : « Que s'est-il passé pour que Tu te révèles [manifestes] à nous et non au monde ? ». « Tu t'es manifesté au monde. Tu as été ici pour que tous les hommes puissent Te voir, mais maintenant Tu dis qu'il n'en sera pas ainsi, que Tu vas Te manifester seulement à nous et pas au monde ». Que s'est-il passé ? Qu'est-ce que cela signifie ? Que s'est-il passé pour qu'il y ait ce changement ? En réalité, Judas demandait : « Quelle est la loi, quel est le secret, quelle est la loi, qu'est-ce qui régit ce changement de situation ? Sur quelle base vas-tu te révéler à nous, afin que le monde soit séparé de cette manifestation et qu'il soit nôtre et lié à nous ? Comment recevrons-nous cette plus grande manifestation dont Tu parles, qui sera spécifiquement la nôtre, comme quelque chose d'à part ?»

On dirait presque que le Seigneur Jésus élude la question, ou du moins qu'il n'y répond pas directement et immédiatement. Mais si le Seigneur Jésus n'a pas répondu à la question dans sa forme, il y a répondu dans son fond, et cette réponse va droit au cœur de la question de Judas. Quelle est la loi qui régit la révélation élargie, progressive, de Dieu en Christ au croyant ? « Celui qui m'aime et qui garde mes paroles ». Vous ne pouvez rien avoir de plus simple que cela. Vous dites : « Oh, mais je pensais que des avantages éducatifs devaient se cacher quelque part derrière cette question. Je pensais que je devais être quelqu'un avec certaines capacités au-dessus de la moyenne pour être capable de comprendre, de connaître, de saisir les grandes choses du Seigneur. Je pensais que je devrais être quelqu'un de particulièrement apte à cette révélation progressive dont vous parlez, et j'ai abandonné tout espoir d'atteindre un jour ces choses, elles sont trop vastes pour moi, je ne suis qu'un simple croyant, et je ne serai jamais rien d'autre ». Écoutez ! « Qu'est-ce qui s'est passé pour que Tu te dévoiles [manifestes] à nous et non au monde ? ». « Quelle est la base, la nature de cette grande révélation dont Tu dis qu'elle viendra en ce jour ? Comment pouvons-nous l'avoir ? Comment pouvons-nous avoir la chose que le monde ne pourra jamais avoir ? ». « Celui qui m'aime et qui garde mes paroles ». Comment se fait-il que le monde ne puisse pas l'avoir ? Eh bien, « Celui qui ne m'aime pas et ne garde pas mes paroles est exclu de la révélation de la manifestation ». L'amour débouchant sur l'obéissance est la loi de la pleine manifestation du Seigneur au cœur, de manière progressive. C'est tout.

Il ne s'agit pas d'une capacité ou d'une aptitude au sens humain, héritée ou cultivée, mais d'une question de cœur. La révélation de la part de Dieu présuppose une disposition de la part de l'homme ; c'est-à-dire qu'elle exige une disposition. De quelle disposition s'agit-il ? C'est la disposition qui ne questionne pas, qui ne doute pas, qui n'hésite pas, qui ne se retient pas de débattre et de s'interroger, mais la disposition à faire confiance à l'Amour et à agir. Après tout, c'est la base de toute la vie avec le Seigneur ; c'est si simple que nous sommes presque offensés par sa simplicité quand nous avons pensé que toutes ces autres choses étaient importantes. Si nous avançons dans la connaissance du Seigneur, nous sommes destinés à faire cette découverte, à notre joie ou à notre peine. Il est si possible de construire une structure puissante de vérité merveilleuse, et d'arriver au point où nous pensons savoir, et puis de découvrir après des années de ce genre de choses que dans notre cœur nous ne savons pas. Une calamité nous surprend, une épreuve quelconque, et nous passons dans les profondeurs de l'adversité, et nous découvrons qu'en réalité, dans nos cœurs, nous n'avons pas le repos tranquille, simple, confiant et la confiance dans le Seigneur que nous pensions avoir, et nous nous effondrons. Il n'y a rien de plus tragique que quelqu'un qui s'est tenu dans un grand domaine de vérité, de doctrine, à la place d'une grande connaissance comme celle-là, s'effondre au jour de l'adversité. D'autre part, nous pouvons faire cette découverte à notre grande joie ; ce n'est pas notre connaissance de la Bible, qu'elle soit petite ou grande ; ce n'est pas notre enseignement ou tout ce qui accompagne les choses de la vie chrétienne. Il s'agit de notre relation de cœur avec le Seigneur qui s'exprime par une disposition à Lui faire confiance, à Le croire, à Lui obéir.

Ne pensez pas qu'un vainqueur est une créature merveilleuse. Je ne crois pas que le Nouveau Testament, dans tout ce qu'il adresse à ceux que nous pouvons appeler les « vainqueurs », avait pour but d'amener les gens à être quelque chose d'extraordinaire en eux-mêmes, mais il avait pour but de les empêcher d'être moins que ce que le Seigneur voulait qu'ils soient. La tendance générale à l'époque du Nouveau Testament et depuis lors est à la régression, au déclin, à l'insuffisance de ce que le Seigneur avait présenté. Cette parole ne devait pas être quelque chose de plus que la révélation du Seigneur, mais elle devait être quelque chose de plus que la pauvre expression du Seigneur que l'on trouvait partout, quelque chose de plus que la normale. Elle devait être tout ce que le Seigneur voulait. Comment pouvons-nous être cela ? Comment pouvons-nous savoir tout ce que le Seigneur veut que nous sachions afin de croître en grâce et dans la connaissance du Seigneur ? Voici la loi : « Celui qui m'aime et qui garde mes paroles, je ferai ma demeure en lui et je me manifesterai à lui ». Bien que ce ne soit pas la déclaration réelle du Seigneur, c'est la réponse directe à la question de Judas. Judas, tu Me demandes comment Je Me manifesterai à toi et non au monde. Ma réponse est la suivante : « Celui qui m'aime et qui garde mes paroles ». C'est la base de la manifestation. C'est une disposition à faire confiance au Seigneur dans l'amour et l'obéissance.

Quand on y regarde de plus près, il n'est peut-être pas aussi simple qu'il y paraît de faire confiance au Seigneur. C'est ce qui en fait une affaire de cœur et non d'esprit. Lorsque nous parlons de faire confiance au Seigneur, cela semble si simple, et lorsque le Seigneur nous plonge dans l'obscurité et nous isole de tout ce qui pourrait exiger de la confiance, et qu'il nous demande de lui faire confiance et nous fait descendre jusqu'à la roche, nous découvrons que les choses ne sont pas si simples. Le Seigneur a souvent besoin de nous amener au point où nous lui faisons confiance pour lui-même, où nous disons : « Seigneur, tu es parfait en sagesse, en amour, en miséricorde, en vérité, en droiture. S'il y a un échec, je prends la responsabilité de tous les échecs. Tu ne peux pas échouer. À cause de ce que Tu es, Tu dois finir par te montrer fidèle ». Nous traversons la période sombre en nous accrochant simplement, non pas à ce que le Seigneur fait ou ne fait pas, mais au fait qu'Il est Lui-même. N'est-ce pas là l'essence de l'Amour ? Voyez-le en relation avec les vôtres dans ce monde que vous aimez. Quelle est l'essence de votre amour ? Très souvent, parmi les croyants, il y a la nécessité de prendre un cours avec un autre qui est ouvert à l'incompréhension, s'impliquant dans une situation où ils doivent faire des choses qu'ils ne peuvent pas du tout expliquer, et ils semblent des choses étranges, toutes contraires à ce qui pourrait être attendu, toutes contraires à la bonne foi. Les autres regardent et disent qu'ils échouent, qu'ils sacrifient la confiance, mais celui qui aime adopte cette attitude et dit : « Je les aime, et j'ai trop confiance en eux pour croire qu'ils font quelque chose de mal, de méchant ou de faux, et même si je ne comprends pas pour le moment pourquoi ils font cela, je crois qu'à la fin je trouverai qu'il n'y a pas eu de violation, qu'il n'y a pas eu de faute, et je continue à faire confiance ». Il doit en être ainsi entre frères. C'est un mauvais type de relation lorsque nous devons nous mettre à genoux et expliquer chaque action, et les supplier de comprendre que nous faisons ce qu'il faut, même s'ils ne le voient pas. C'est une bien meilleure chose de savoir que l'on peut continuer et que, même si l'on ne peut pas être compris pour le moment, on a confiance en nous.



Si cela est noble parmi les hommes, Dieu n'a-t-il pas le droit d'attendre quelque chose de semblable ? Le Christ n'a-t-il pas le droit de rechercher cette attitude ? Au mieux, nous pouvons échouer et nous tromper après tout, mais Lui, jamais. « Celui qui m'aime et garde mes paroles ». C'est l'expression d'une foi implicite en Moi pour ce que Je suis. Cela me donne l'occasion de me révéler, de me manifester. La connaissance progressive de Dieu dans le Christ est pour le cœur qui fait confiance et le cœur qui a une disposition à obéir au Seigneur.

Faites attention au mot « obéir ». Si souvent, nous avons mentalement une sorte de catalogue de choses au sujet desquelles nous pensons que l'obéissance est requise, et nous réduisons toute la question de l'obéissance à certaines de ces choses, et lorsque nous entendons parler d'être obéissant au Seigneur, nous pensons soit à une ordonnance à laquelle nous devons obéir, soit à une chose exceptionnelle qui a fait l'objet d'une réserve ; une question ou une crainte. Souvenons-nous que ce type d'obéissance dont parle le Seigneur est une obéissance complète. Ce n'est pas seulement l'obéissance publique au Seigneur dans des choses exceptionnelles. C'est l'obéissance en secret. Très souvent, nous sommes découverts en matière d'obéissance dans un endroit secret où personne d'autre dans le monde entier ne sait rien de cette chose particulière, et le Seigneur vient juste de nous le mentionner. Parfois, c'est dans notre vie domestique. Le Seigneur a dit quelque chose à propos d'une chose à laquelle il faut s'intéresser, quelque chose qui n'est pas à sa gloire, et l'obéissance touche là. Cela peut être dans notre vie professionnelle. Cela peut être n'importe où, juste quelque chose qui n'est pas conforme à la pensée du Seigneur, et si seulement nous nous permettions d'y réfléchir, nous saurions que cela ne glorifie pas le Seigneur. L'obéissance touche à cela, et rappelez-vous que quelle que soit la quantité d'enseignement que vous recevez dans les conférences ou les réunions, cette manifestation de résurrection du Seigneur dans votre cœur ne peut jamais venir s'il n'y a pas l'obéissance de l'amour dans tous les domaines de votre être. Le manque d'obéissance ferme la porte à la révélation dans le cœur s'il n'y a pas cette disposition à voir les choses dont le Seigneur parle, quelle que soit leur signification.

C'est un mot simple, mais il est fondamental, et il va loin. Nous pouvons y associer sans hésiter les déclarations du Nouveau Testament. Prenez le grand cri de Paul dans Philippiens 3:10 : « Afin que je le connaisse, lui et la puissance de sa résurrection ». C'est la même connaissance que celle-là. C'est la connaissance de Lui. Quelle est la base de cette connaissance ? Pour Paul, c'était ceci : Le Seigneur doit m'avoir tout entier dans son cœur. C'est Philippiens 3, le Seigneur ayant l'homme absolument. Abandonnant les choses qui sont derrière, comptant toutes les autres choses comme perte, scories, déchets, « je vais de l'avant ». Ce n'est pas une sorte de connaissance supplémentaire, c'est simplement la connaissance du Seigneur. Il se peut que ce soit un point plus complet, plus avancé de cette connaissance, mais c'est une connaissance qui continuera pour nous tous, et la seule loi qui gouverne du début à la fin, la première expression et l'expression finale du Christ, notre Seigneur. « Celui qui m'aime et qui garde mes paroles ».

« Judas, parce que le monde ne M'a jamais aimé, ni gardé Ma parole, Je ne Me manifesterai pas à lui. Si toi et tes compagnons ici présents M'aiment et gardent Ma parole, Je Me manifesterai, Je viendrai à vous, Je ferai Ma demeure. » C'est le même mot qu'Il utilise au début de Jean 14 : « Dans la maison de mon Père, il y a beaucoup de lieux de repos ». Nous avons notre lieu de repos dans la maison du Père. Il a son lieu de repos dans le cœur aimant. Sa parole est : « Nous viendrons et nous trouverons notre lieu de repos, tout comme vous espérez trouver votre lieu de repos dans la maison du Père ».

Souvenons-nous qu'il ne s'agit pas de quelque chose de merveilleux ou de technique, mais d'une question de disposition du cœur à aimer, à faire confiance et à obéir au Seigneur. Lui, trouvant cette disposition, cette expression et cette réponse à Lui-même, se manifestera à nous, et ceux-ci seront le peuple mature et le peuple gouvernant.

bien meilleure chose de savoir que l'on peut continuer et que, même si l'on ne peut pas être compris pour le moment, on a confiance en nous.



Si cela est noble parmi les hommes, Dieu n'a-t-il pas le droit d'attendre quelque chose de semblable ? Le Christ n'a-t-il pas le droit de rechercher cette attitude ? Au mieux, nous pouvons échouer et nous tromper après tout, mais Lui, jamais. « Celui qui m'aime et garde mes paroles ». C'est l'expression d'une foi implicite en Moi pour ce que Je suis. Cela me donne l'occasion de me révéler, de me manifester. La connaissance progressive de Dieu dans le Christ est pour le cœur qui fait confiance et le cœur qui a une disposition à obéir au Seigneur.

Faites attention au mot « obéir ». Si souvent, nous avons mentalement une sorte de catalogue de choses au sujet desquelles nous pensons que l'obéissance est requise, et nous réduisons toute la question de l'obéissance à certaines de ces choses, et lorsque nous entendons parler d'être obéissant au Seigneur, nous pensons soit à une ordonnance à laquelle nous devons obéir, soit à une chose exceptionnelle qui a fait l'objet d'une réserve ; une question ou une crainte. Souvenons-nous que ce type d'obéissance dont parle le Seigneur est une obéissance complète. Ce n'est pas seulement l'obéissance publique au Seigneur dans des choses exceptionnelles. C'est l'obéissance en secret. Très souvent, nous sommes découverts en matière d'obéissance dans un endroit secret où personne d'autre dans le monde entier ne sait rien de cette chose particulière, et le Seigneur vient juste de nous le mentionner. Parfois, c'est dans notre vie domestique. Le Seigneur a dit quelque chose à propos d'une chose à laquelle il faut s'intéresser, quelque chose qui n'est pas à sa gloire, et l'obéissance touche là. Cela peut être dans notre vie professionnelle. Cela peut être n'importe où, juste quelque chose qui n'est pas conforme à la pensée du Seigneur, et si seulement nous nous permettions d'y réfléchir, nous saurions que cela ne glorifie pas le Seigneur. L'obéissance touche à cela, et rappelez-vous que quelle que soit la quantité d'enseignement que vous recevez dans les conférences ou les réunions, cette manifestation de résurrection du Seigneur dans votre cœur ne peut jamais venir s'il n'y a pas l'obéissance de l'amour dans tous les domaines de votre être. Le manque d'obéissance ferme la porte à la révélation dans le cœur s'il n'y a pas cette disposition à voir les choses dont le Seigneur parle, quelle que soit leur signification.

C'est un mot simple, mais il est fondamental, et il va loin. Nous pouvons y associer sans hésiter les déclarations du Nouveau Testament. Prenez le grand cri de Paul dans Philippiens 3:10 : « Afin que je le connaisse, lui et la puissance de sa résurrection ». C'est la même connaissance que celle-là. C'est la connaissance de Lui. Quelle est la base de cette connaissance ? Pour Paul, c'était ceci : Le Seigneur doit m'avoir tout entier dans son cœur. C'est Philippiens 3, le Seigneur ayant l'homme absolument. Abandonnant les choses qui sont derrière, comptant toutes les autres choses comme perte, scories, déchets, « je vais de l'avant ». Ce n'est pas une sorte de connaissance supplémentaire, c'est simplement la connaissance du Seigneur. Il se peut que ce soit un point plus complet, plus avancé de cette connaissance, mais c'est une connaissance qui continuera pour nous tous, et la seule loi qui gouverne du début à la fin, la première expression et l'expression finale du Christ, notre Seigneur. « Celui qui m'aime et qui garde mes paroles ».

« Judas, parce que le monde ne M'a jamais aimé, ni gardé Ma parole, Je ne Me manifesterai pas à lui. Si toi et tes compagnons ici présents M'aiment et gardent Ma parole, Je Me manifesterai, Je viendrai à vous, Je ferai Ma demeure. » C'est le même mot qu'Il utilise au début de Jean 14 : « Dans la maison de mon Père, il y a beaucoup de lieux de repos (demeures)». Nous avons notre lieu de repos dans la maison du Père. Il a son lieu de repos dans le cœur aimant. Sa parole est : « Nous viendrons et nous trouverons notre lieu de repos, tout comme vous espérez trouver votre lieu de repos dans la maison du Père ».

Souvenons-nous qu'il ne s'agit pas de quelque chose de merveilleux ou de technique, mais d'une question de disposition du cœur à aimer, à faire confiance et à obéir au Seigneur. Lui, trouvant cette disposition, cette expression et cette réponse à Lui-même, se manifestera à nous, et ceux-ci seront le peuple mature et le peuple gouvernant.

Nous voudrions dire à toutes ces « âmes simples » qui se désignent elles-mêmes comme telles et qui pensent qu'elles ne pourront jamais atteindre quoi que ce soit : c'est justement cela qui est le fondement de votre demande. Si seulement vous aimez le Seigneur, si vous lui obéissez et si vous lui faites confiance à tout moment, vous parviendrez à un endroit élevé et glorieux. C'est la voie à suivre.

Le Seigneur nous enseigne dans nos cœurs le chemin.

à suivre

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