samedi 16 décembre 2017

(7) LA MAISON SPIRITUELLE DE DIEU Chapitre septième par T. Austin-Sparks

Le but de l'école des fils



19 Aussi la création attend-elle avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu.



21 qu’elle aussi sera affranchie de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté de la gloire des enfants de Dieu.

22 Or, nous savons que, jusqu’à ce jour, la création tout entière soupire et  souffre  les douleurs de l’enfantement.

23 Et ce n’est pas elle seulement; mais nous aussi, qui avons les prémices de l’Esprit, nous aussi nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l’adoption, la rédemption de notre corps. (Romains 8 :19, 21-23)



2 Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils, qu’il a établi héritier de toutes choses, par lequel il a aussi créé le monde,.....



5  En effet, ce n’est pas à des anges que Dieu a soumis le monde à venir dont nous parlons.
6  Or quelqu’un a rendu quelque part ce témoignage: Qu’est-ce que l’homme, pour que tu te souviennes de lui, Ou le fils de l’homme, pour que tu prennes soin de lui?
7  Tu l’as abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges, Tu l’as couronné de gloire et d’honneur,
8  Tu as mis toutes choses sous ses pieds. En effet, en lui soumettant toutes choses, Dieu n’a rien laissé qui ne lui fût soumis. Cependant, nous ne voyons pas encore maintenant que toutes choses lui soient soumises.

9  Mais celui qui a été abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges, Jésus, nous le voyons couronné de gloire et d’honneur à cause de la mort qu’il a soufferte, afin que, par la grâce de Dieu, il souffrît la mort pour tous.
10  Il convenait, en effet, que celui pour qui et par qui sont toutes choses, et qui voulait conduire à la gloire beaucoup de fils, élevât à la perfection par les souffrances le Prince de leur salut.
11  Car celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous issus d’un seul. C’est pourquoi il n’a pas honte de les appeler frères,.....

1  C’est pourquoi, frères saints, qui avez part à la vocation céleste, considérez l’apôtre et le souverain sacrificateur de la foi que nous professons, Jésus,.......

7 C’est pourquoi, selon ce que dit le Saint-Esprit: Aujourd’hui, si vous entendez sa voix,
8  N’endurcissez pas vos cœurs, comme lors de la révolte, Le jour de la tentation dans le désert,.....

5  Et vous avez oublié l’exhortation qui vous est adressée comme à des fils: Mon fils, ne méprise pas le châtiment du Seigneur, Et ne perds pas courage lorsqu’il te reprend;
6  Car le Seigneur châtie celui qu’il aime, Et il frappe de la verge tous ceux qu’il reconnaît pour ses fils.  (Hébreux 1:2 ; 2:5-11 ; 3:1 , 7-8 ; 12:5-6)

5  Elle enfanta un fils, qui doit paître toutes les nations avec une verge de fer. Et son enfant fut enlevé vers Dieu et vers son trône. (Apocalypse 12:5)

                    Dans notre précédente méditation, nous avons été occupés par l'école des fils, en vue de l'adoption. Nous espérons maintenant poursuivre notre étude, en faisant un pas de plus.

                    Nous avons vu quelque chose de la nature, de la signification et de la nécessité d'une transition, qui nous fait passer de l'enfance spirituelle à l'École des fils. Cette transition est une expérience très réelle et très profonde pour ceux qui acceptent le chemin de la Croix. Tout un nouvel ensemble de conditions est lié, dans la vie de l'enfant de Dieu, à cette nouvelle étape qui marque le passage de l'enfance spirituelle à l'état spirituel de fils ou à l'École des fils. Je suppose que, la plupart d'entre nous, nous nous rappelons le jour où nous sommes entrés dans une nouvelle école, ou celui ou nous sommes allés pour la première fois à l'école. Tout était étrange et nouveau. Il nous fallait tout reprendre depuis le commencement. C'était un monde entièrement nouveau. Et il en est de même pour un enfant de Dieu. C'est un monde entièrement nouveau, un ensemble de nouvelles conditions, quelque chose qui ne nous est plus du tout  familier, lorsque nous en sommes à ce point où Dieu nous a saisis pour veiller à ce que nous ne restions pas des enfants, et pour nous faire entrer dans cette École des fils, dont le but est l'adoption, bien entendu selon le sens divin de ce mot, et non pas selon la signification naturelle.

Le but de notre formation de fils

                    Nous allons considérer pendant quelques instants le but de l'École des fils, le but pour lequel est nécessaire cette école, toute cette éducation des enfants qui, comme le Seigneur le sait et comme Il nous fait comprendre qu'Il le sait, n'est pas pour le moment un sujet de joie, mais de tristesse. Mais viendra le jour où nous sortirons de l'école. Toute la création attend ce jour de notre sortie, en retenant son souffle et en soupirant intérieurement, le jour de la manifestation des fils de Dieu, "l'établissement" des fils dont nous avons parlé dans notre méditation précédente, et qui répond au sens de ce mot : adoption. Ce n'est pas une introduction dans la famille, mais bien de l'établissement des fils qui ont été qualifiés par l'école. Et quel est donc le but de l'École des fils, et en vue de quoi est-elle nécessaire ? C'est en vue du trône.

                     "Ce n'est pas à des anges ( à des anges d'aucun rang, même le plus élevé des archanges) qu'il a soumis le monde à venir dont nous parlons. Mais quelqu'un a rendu quelque part ce témoignage : "Qu'est ce que l'homme pour que tu te souviennes de lui ?...ou le fils de l'homme, pour que tu le mettes à part ? "

                      Nous avons ici la traduction exacte de cette dernière phrase de Hébreux 2:5-6 ; ce n'est pas "en prendre soin", comme nous l'avons habituellement, mais "le mettes à part". Cet homme, en un mot, a été désigné par Dieu de toute éternité pour ce but de posséder le trône, d'avoir le gouvernement, la domination sur le monde à venir, en union avec le Fils de Dieu, - les fils étant amenés à la gloire par ce Fils. 

--Il y a l'Héritier dans Hébreux 1:2
                     ".....celui qu'il a établi héritier de toutes choses..."
--Il y a les héritiers au deuxième chapitre.
                    "...voulant amener beaucoup de fils à la gloire..."

                    C'est le trône qui est en vue à la sortie de l'école, à l'établissement ; c'est de cela que parle le douzième chapitre de l'Apocalypse. Le principe qui gouverne ce chapitre douze de l'Apocalypse a sa finalité, un enfant mâle.

L'enfant mâle du douzième chapitre de l'Apocalypse

                    J'aimerai maintenant m'arrêter, avec le but ingrat de chercher à dissiper quelques fausses conceptions adoptées, à l'égard de ce chapitre. L'opinion acceptée et fortement soutenue, en ce qui concerne ce chapitre, c'est que cette femme est Israël et que l'enfant mâle c'est Christ. Je ne toucherai point aux causes et aux raison de ces défenseurs de ce point de vue, mais il me semble que seul un esprit prévenu puisse le soutenir, un esprit non disposé à accepter ce qui, je pense, est de façon évidente la vérité.

                    Le Livre de l'Apocalypse commence par une déclaration venue du ciel, disant qu'allaient être montrées "les choses qui doivent arriver bientôt" ; or, cette déclaration est faite des années et des années après que Christ eut été élevé au ciel. Et elle est faite pour l'avenir. De plus, lorsque Christ monta au ciel, Satan n'avait pas été rejeté du ciel comme nous le voyons dans le douzième chapitre de l'Apocalypse ; car près de quarante ans après que Christ eût été élevé au ciel, Paul écrivait sa lettre aux Éphésiens. Et il nous y révélé au chapitre sixième, la nature et sphère du conflit de l'Église : "Ce n'est pas contre la chair et le sang que vous avez à combattre, mais contre les dominations, contre les puissances, contre les princes de ce monde des ténèbres, contre les esprits mauvais qui sont dans les lieux célestes." Satan n'avait pas été déposé , au moment où Christ fut élevé sur le trône. Et troisièmement, le dragon n'avait pas vu sa proie lui être ravie, en ce qui concerne le Seigneur Jésus. Le Seigneur Jésus a été immolé par le dragon ; et c'est là une part de cette grande et glorieuse vérité, que c'est par Sa mort, qu'Il a détruit celui qui avait la puissance de la mort, c'est à dire le diable. Satan, le dragon, pensait, peut-être, avoir englouti Christ. Mais il eût à découvrir que c'est lui qui a été englouti. Non, le Seigneur n'échappa pas au grand dragon rouge par un enlèvement ; pas du tout. Le dragon se saisit de Lui et Le mit à mort. Mais c'est en cela que réside la glorieuse souveraineté de Dieu ; et c'est  un tout autre point de vue de la vérité. La souveraineté de Dieu s'exerce en présence même du triomphe de Satan. Mais c'est autre chose. 

                   Ensuite cette femme serait un paradoxe, une contradiction. Elle se trouve à la fois au ciel, revêtue de gloire, et sur la terre, revêtue d'angoisse et de douleurs. Elle est enveloppée de soleil dans le ciel, et l'instant d'après, elle est sur la terre souffrant les douleurs de l'enfantement. N'est-ce pas exactement ce que nous trouvons dans Éphésiens au sujet de l'Église ? Dans les lieux célestes, bénie en Jésus-Christ de toute bénédiction spirituelle, nous trouvons cependant, au cœur même de cette lettre, l'Église étant en même temps ici-bas, et en conflit. Elle a une marche terrestre à accomplir, et elle doit lutter ici-bas, tout en étant en même temps dans les lieux célestes. C'est apparemment une contradiction : être à la fois glorieuse dans les cieux, et sur la terre dans la tribulation. C'est l'Église. Eh bien ! cela ne suffit-il  pas, bien qu'il y ait encore beaucoup plus de choses en  tout cela ?

                   Je sais qu'il y a une autre interprétation. C'est que la femme ne représenterait pas seulement Israël, mais Christ Lui-même, et que nous serions la postérité de Christ. Mais cela ne peut tenir que jusqu'à un certain point, et ne saurait être soutenu de manière satisfaisante.. C'est cependant la position qui est adoptée en ce qui concerne Israël et Christ. Et je le répète, je ne vois pas comment cette interprétation pourrait être maintenue, à la lumière seule des deux ou trois choses que nous venons de relever.

                    Notons-le, nous avons ici des données qui correspondent. Nous trouvons au deuxième chapitre de l'Apocalypse ces mêmes paroles adressées aux vainqueurs de l'église de Thyatire. "A celui qui vaincra...je donnerai tout pouvoir sur les nations ; il les gouvernera avec un sceptre de fer." Puis, dans la lettre adressée à l'église de Laodicée, nous trouvons cette autre parole : "Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi-même, j'ai vaincu et me suis assis avec mon Père, sur son trône." Il y a le trône pour les vainqueurs, avec le gouvernement des nations. Puis ces mêmes paroles sont répétées au chapitre douzième , au sujet de l'enfant mâle, qui est enlevé et mis sur le trône pour gouverner les nations avec un sceptre de fer. Et je ne vois pas que nous puissions séparer ces paroles d'avec celles du deuxième chapitre de la lettre aux Hébreux : -"Tu l'as fait (l'homme) pour qu'il ait (c'est le sens du mot) l'autorité sur les œuvres de tes mains". Il y a naturellement l'union entre Christ est les Siens. C'est ce dont parle l'épître aux Hébreux. "Christ comme un fils à la tête de sa maison, et sa maison c'est nous....."

                    Ainsi donc, après avoir dit cela - et je pense que c'est suffisant car nous ne parlons pas de tous les points, ni de toutes les données de ce chapitre, - après avoir dit cela, nous aimerions en arriver immédiatement au point de notre méditation.

                     Le but de l'École des fils, c'est le trône. Et c'est ce trône, avec tout ce qu'il signifie, quant à la vocation, au service, au dessein, en relation avec l'intention éternelle de Dieu, qui est en vue tandis qu'Il agit en nous, notre Dieu nous fait sortir du temps facile et agréable de l'enfance spirituelle, où tout est fait pour nous. Il nous fait entrer dans cette expérience, par laquelle les choses doivent être forgées en nous, et où, par cet exercice profond de nos facultés et de nos sens spirituels, nous devenons des fils de Dieu responsables spirituellement. C'est en ayant ce but en vue que Dieu nous traite comme des fils. Saisissons bien maintenant tout ce que cela signifie, et quelle en est l'implication. Il y a en cela une ou deux choses d'une importance très grande.

L'accroissement spirituel est lié au Trône
et à la gloire du Seigneur 


                       Cela signifie premièrement que l'approfondissement de la vie spirituelle, comme on dit, ou tout autre terme pour désigner la même chose, n'est pas une question qui doive nous amener simplement à une bénédiction plus grande. On la ramène si souvent à ce niveau de plus grand bénédiction, et c'est là même que nous sommes très souvent tentés, lorsque nous traversons le feu de l'adversité à réagir contre tout cet état de chose, en disant : - Pourvu que j'ai le ciel, pourquoi me laisser troubler au sujet de tout cela, et pourquoi supporter tout cela ? Il y a beaucoup de croyants qui sont très heureux et contents ; ils sont sauvés et le savent, et moi qui ai cherché à marcher avec Dieu, je traverse les moments les plus terribles. Il me semble avoir eu la plus mauvaise part, parce que je voulais suivre le Seigneur !" Si nous considérons la chose ainsi, au point de vue purement personnel de la bénédiction, nous perdons notre voie, et nous nous engageons dans les difficultés. En effet, comme nous avons tout le temps cherché à le souligner, lorsque nous passons de cet enfance spirituelle à l'École des fils, nous sortons de ce qui est personnel, de notre propre intérêt et de notre bénédiction, pour entrer dans ce qui est pour le Seigneur, et non plus pour nous. A partir de ce moment notre seul mobile sera, non pas ce que je peux avoir, mais ce que le Seigneur en aura. C'est le domaine des Éphésiens : "Afin que vous sachiez... quelles sont dans les saints, les richesses de SON glorieux héritage". Non pas ce que je vais recevoir maintenant, cela viendra plus tard, et tout sera bien car le Seigneur est fidèle ; mais c'est autre chose. Nous sommes entrés dans l'école, sur la base du dessein éternel de Dieu. Et le dessein éternel de Dieu ne commence ni ne finit, lorsqu'Il nous a fait naître de nouveau. Le dessein de Dieu ne sera atteint que lorsqu'Il nous aura mis sur Son trône. Notre seule considération sera donc désormais : le Seigneur, pour le Seigneur, et ce que veut le Seigneur. Plus tard, ce sera la gloire pour moi, mais ce n'est pas là mon mobile pour le moment. C'est ce grand dessein auquel nous sommes appelés. C'est cela qui gouverne tout. Et cela est exprimé par le trône.

                    Ainsi la transition de l'enfance spirituelle à l'École de fils, qui est une chose douloureuse et chargée de toutes sortes de difficultés, nous amène néanmoins en relation avec ce qui était la pensée de Dieu, dès avant la fondation du monde en ce qui nous concerne. Choisis en Jésus-Christ, "afin que nous servions à célébrer sa gloire." Toute l'action du Seigneur à notre égard a, dans cette école, le trône en vue.

La domination du monde est la question pressante de l'heure

                    J'aimerai maintenant insister de manière toute spéciale sur le fait que cette question, selon que je la vois et l'éprouve, - et je vous laisse le soin d'en juger, - est en relation étroite avec ce qui se passe aujourd'hui dans le monde. Il me semble que nous sommes en un temps, où cette issue devient plus intense que jamais, à savoir la question de la domination de ce monde, le problème de l'Antichrist, une chose si poignante. C'est le contrôle et la domination de cette terre habitée. Et tout ce qui est lié à cette nouvelle poussée vers ce but, tend à en finir avec Dieu et Son Christ. C'est une chose mauvaise. Et il n'est pas besoin d'être un prédicateur éclairé des vérités spirituelles pour discerner cela. Car plusieurs de nos chefs d'état l'ont compris aujourd'hui, et emploient eux aussi ces mêmes termes. Nous ne savons pas jusqu'à quel point ils peuvent voir. Mais ils comprennent que tout ce que représente le christianisme est mis en jeu. Ils déclarent, - c'est une chose satanique ! Et ils emploient ce terme même - Antichrist. Les hommes discernent quelle est la nature des choses, et lorsque nous sommes illuminés par le Seigneur, d'une manière spirituelle, nous sommes en mesure d'en voir la fin. C'est la prétention au trône de ce monde, le plus vaste et le plus terrible que l'on ait jamais connue. Voilà ce qui est caché derrière les évènements, et c'est ce qui est en vue. C'est pourquoi j'affirme que ce message répond à un temps comme le nôtre. Et je me le demande à moi-même comme je vous le demande, de considérer avec prière, s'il ne doit pas s'adresser au peuple de Dieu comme un appel à reconnaître ce fait en considération de notre vocation  à savoir que nous devons atteindre au-delà de ce qui est derrière la situation présente. Et que les saints doivent s'emparer du royaume spirituellement, afin d'arriver à la place du trône pour les âges à venir.

                      N'ayons pas de nous-mêmes une opinion plus que nous ne devons, mais il se peut que notre petite réunion, avec toute son insignifiance terrestre, ait cependant une signification beaucoup plus étendue puisque nous sommes ici dans la salle d'audience de Dieu, en ce qui concerne la domination de ce monde. Cette question nous touche très sérieusement, bien qu'en une mesure restreinte. Je vous demande de prier à ce sujet très sérieusement et continuellement, pour qu'il y ait une action de l'Esprit de Dieu au sein de  Son propre peuple, de façon toute nouvelle, afin de produire cet enfant mâle, qui est vainqueur et prend possession du trône. Il es tout à fait clair, d'après les deuxième et troisième chapitre de l'Apocalypse, que tous n'arriveront pas à cette position, ce que nous voyons aussi d'après toutes les exhortations et tous les avertissements qui nous sont donnés à propos d'Israël, qui n'atteignit pas le but dans le désert, et tomba en chemin. Tout cela est donné comme avertissement à l'Église, pour la préserver de la même calamité. "Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos cœurs". Je me demande si l'un d'entre nous aurait un cœur endurci, non pour le Seigneur d'une manière générale, mais contre ces exhortations. Nous nous endurcissons par l'emploi de termes spéciaux. Oh comme l'on a cherché à fermer les portes en y collant des étiquettes ! Affranchissons-nous des termes. Appelez ceci l'enlèvement partiel si vous voulez, je ne lui donne pas ce nom. Appelez-le, le témoignage des vainqueurs, si vous voulez, cela ne fait aucune différence, si vous entendez pas là que ce soit une interprétation, un enseignement particulier ! Et cela endurcit le cœur. Mais qu'arriverait-il si c'était vrai ? Il nous faut regarder cette question bien en face. Y-a-t-il quelque possibilité que ce soit vrai ? Si oui, c'est une chose immense, à laquelle est liée la plus grande issue de l'histoire du monde, rien de moins que la domination, le trône. Je vous avoue qu'il y a aujourd'hui bien des choses qui nous poussent à ouvrir la porte aux possibilités, aux suppositions. (à débattre!! jcb)

Une leçon d'objet, et la nécessité d'une recherche sincère

                    Nous connaissons certaines nations toutes voisines de la nôtre qui ont souffert d'une manière indescriptible, parce qu'elles n'avaient pas voulu croire aux avertissements qui leur avaient été donnés, avant que se produise ce bouleversement si terrible, au sujet d'une propagande silencieuse qui se poursuivait à l'intérieur de leurs propres frontières. Elle se frayait secrètement et subtilement un passage jusque dans les instances les plus hautes. On leur avait dit à quoi devait aboutir cette propagande, quel en était l'objet et quel en serait le résultat. Mais leur réponse était invariablement : - Non, c'est impossible. Je vous pose cette question : Si un prophète s'était levé avant les évènements qui suivirent, et que, en quelque endroit proéminent de ce monde, il aurait prophétisé les choses terribles qui se déroulèrent, en moins de neuf mois, que lui serait-il arrivé ? Sept ou huit pays attaqués par surprise et envahis, pour aboutir à cet effondrement total de la France ! Mais il aurait été mis dans un asile d'aliénés, où il aurait été lynché. Il aurait été enfermé par mesure de sécurité. Mais ces choses arrivèrent : ce qui était incroyable s'est réalisé, et continue de se réaliser. Personne ne l'aurait cru, ni ne l'aurait accepté ! Et combien de souffrances pour avoir dit : - Impossible ! Ridicule !

                    Ah ! Je vous le dis, ce doit être une leçon pour nous. C'est une ruse de Satan. C'est une part de sa stratégie , d'agir subtilement tout en faisant croire au monde qu'il n'y a aucun danger, que tout va bien, et de travailler en dessous pour amener la désintégration interne et la chute d'un peuple, tout en tenant de beaux discours pour sauver  les apparences. C'est une méthode satanique, et il a toujours gagné son avantage stratégique par ces mêmes moyens. Et je vous le répète, nous devrons pour le moins toujours nous approcher d'une chose comme celle-là en reconnaissant, - Eh ! bien il est possible que cela soit vrai, et si il y a la moindre possibilité à ce que ce soit vrai, c'est une chose si importante que nous ferions mieux d'y prêter attention ! Je sais qu'il y en a beaucoup qui ont fait cela. Mais je le répète, en me basant sur le niveau le plus bas pour adresser cet appel, il se peut après tout que la parole du Seigneur soit vraie. Il se peut que nous ayons ici la vraie révélation de la pensée  et de l'intention de Dieu : qu'Il ait choisi un peuple élu, une compagnie destinée à être appelée Église, qu'Il ait choisi cette compagnie, ce Corps, cette entité corporative en Christ, avant que le monde fût, dans le dessein de la voir triompher et pour finir occuper le trône, comme le moyen et l'instrument par lequel Il gouvernera Son univers. Je dis que cela peut être vrai. Tout ce que je vous demande c'est d'en considérer la possibilité. Et si seulement vous pouvez admettre que cela puisse être vrai vous serez réellement interpellé par cette vérité, et vous verrez qu'elle correspond parfaitement aux Saintes Écritures et à l'expérience personnelle du peuple de Dieu. Dieu accomplit une certaine chose dans Son peuple, du moins en ceux de Ses enfants qui veulent avancer avec Lui, ceux dont nous avons parlé dans notre précédente méditation, et qui sont marqués par un esprit de décision, dans leur marche avec le Seigneur. Dieu commence par faire en eux quelque chose de profond, d'étrange et de douloureux, dont le but ne sera jamais atteint dans cette vie terrestre, dans la valeur de quoi, jamais personne n'a pu entrer ici-bas, durant leur vie sur cette terre. C'est en vue de quelque chose : c'est la préparation des fils, en vue de leur adoption pour occuper le trône. Je vous demande instamment de prier pour votre propre place en cela, et de prier pour une action de l'Esprit de Dieu au sein de Son peuple, afin que soit formé cet enfant mâle. L'Église, dans son ensemble, avance certainement dans ce travail de douleurs. (à débattre ! jcb)

                    Ensuite ne voulez-vous pas prier pour que le peuple de Dieu soit éclairé à cet égard, éclairé quant à ce qui doit être l'issue ? C'est le conflit entre Christ et l'Antichrist, entre l'Église qui est le Corps de Christ et tout le système de l'Antichrist. Car il est très évident que cet Antichrist, tout en étant un individu opposé à Christ personnellement, est aussi une église, un système terrible. Satan a son église opposée à l'Église de Christ. Béni soit Dieu nous avons cette assurance : "Je bâtirai mon Église, et les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle; " (Matthieu 16:18)

L'explication de la préparation mystérieuse et douloureuse

                    Nous avons donc, maintenant, devant nous, cette question du but de l'École des fils, à savoir le trône. Mes chers amis, j'aimerai saisir cette réalité dans mon propre cœur, et j'aimerai que vous la saisissiez vous aussi. Oui, nous sommes tellement enclins à faire de notre séjour sur terre la seule chose essentielle. Je veux dire quant à ce que nous pouvons accomplir, combien de choses nous pouvons faire, et réaliser, et voir durant notre vie. Et lorsque nous sentons le Seigneur nous enfermer, nous limiter, et comme pour ainsi dire nous jeter en prison, il arrive très souvent sous l'effort et la pression de cette expérience, à mesure que le fer entre dans notre âme  comme celle de Joseph, que nous commencions à penser nous être trompé. Notre vie passe et tout semble être stérile, nous n'accomplissons rien. Ce sont les autres qui agissent, pas nous. C'est ainsi que nous prêtons à cette vie présente l'importance essentielle, dans la sens de ce que nous pouvons faire, comme si c'était tout ce qui compte, tandis que (et ceci n'est pas un argument pour excuser une négligence de nos devoirs) le Seigneur si souvent a trouvé la valeur la plus grande, en ceux qui ont été ainsi enfermés incapables de faire rien qui soit extérieur. N'est-ce pas la vérité en ce qui concerne Paul lui-même ? Oui, certes, et Paul comme nous l'avons si souvent relevé, a été lui-même l'incarnation de la révélation qui lui a été donnée au sujet de la dispensation de l'Église. Et quand nous arrivons à la fin de sa vie, nous trouvons Paul, qui avait une sphère si vaste dans son ministère, qui avait pu accomplir tant de choses, - nous trouvons cet homme avec toutes les valeurs qu'il a en lui, mis en prison. Cependant nous recevons l'essence concentrée de cette valeur, par ses expériences en prison. Nous avons la lettre aux Éphésiens qui donne, à elle seule, à ce temps passé en prison une grande valeur. Et tous les résultats qui sont semblables à celui-là valent bien tout ce que nous avons à traverser dans l'École des fils, où nous avons à être dépouillés de tant de choses de la terre, pour qu'ainsi les choses célestes deviennent beaucoup plus précieuses et réelles pour être exprimées par nous et en nous.

                    Mais je le dis et je désire que cette pensée pénètre dans nos cœurs  - le Seigneur n'est pas soucieux, -  ne comprenons pas ceci dans le mauvais sens, le Seigneur n'est pas tellement intéressé par ce que nous accomplissons maintenant, dans cette vie. Il est plus désireux de la mesure de Christ à laquelle Il peut nous amener dans cette vie... "jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus... à la mesure de la stature parfaite de Christ." (Éphésiens 4:13). Ce sera Christ corporativement qui viendra prendre possession du royaume de ce monde dans les âges à venir. C'est en vue de cela - la plénitude de Christ, - que Dieu agit avant tout dans notre propre expérience. C'est bien ce qui importe le plus. Mais c'est pour nous ce qui est le plus difficile à accepter, difficile à accepter pour tout tempérament actif. Pour quelques-uns, c'est un martyre de ne pouvoir accomplir quelque chose. Et c'est peut-être le chemin par lequel Dieu obtient l'élargissement de son Fils dans Ses membres, la patience de Jésus-Christ, par exemple.   

                    Dieu a ce grand but en vue. Le dénouement devient plus aigu et prend une forme intensifiée, au fur et à mesure que nous approchons de ce grand but. Pour répondre à Satan, pour assurer Sa réponse dans un Homme corporatif, Dieu doit nous préparer, vous et moi, et une compagnie de Son peuple, pour prendre possession du trône, pour être enlevés auprès de Dieu et de Son trône, pour gouverner les nations avec un sceptre de fer. Cela s'applique naturellement à demain, je veux dire au demain des âges. Et il y a encore quelque chose au-delà de ce demain, c'est-à-dire que nous devons régner avec Lui pour toujours. Mais c'est une autre forme de règne. J'aspire plutôt au jour d'après-demain plutôt qu'à celui de demain. Gouverner avec un sceptre de fer, cela peut nous plaire naturellement, mais nous préférons le règne glorieux, où ne sera plus nécessaire le sceptre de fer. "A Lui la gloire dans l'Église et en Jésus-Christ, dans tous les âges, aux siècles des siècles !" (Éphésiens 3:21). C'est pour un grand but que nous sommes à l'école pendant quelques années, et que nous souffrons dans une mesure si grande. Il est facile de dire cela, mais c'est une discipline très douloureuse que cette école. Le Seigneur sait ce qu'Il fait en nous. Il s'agit de ce triomphe, et à la lumière de cette école, de cette éducation, nous pouvons apprécier ce mot de "vainqueur". Il y a beaucoup de victoires à remporter. Nous avons à surmonter beaucoup de choses, et cela nous amène à vaincre le diable et son royaume. Bientôt, à cette grande heure où seront manifestés les fils, lorsque l'enfant mâle sera enlevé sur le trône, la création sera délivré de l'esclavage de la corruption.

                    Nous voyons donc toute la signification du jour où nous vivons. Nous voyons la signification de la souffrance dans laquelle nous pouvons entrer encore plus profondément. Nous voyons comment cela doit être la réponse de Dieu à toute cette activité de Satan. Elle se poursuit depuis qu'il a cherché à usurper la place de l'Héritier de Dieu, de l'Héritier de toutes choses. Depuis qu'il eut cette prétention et qu'il fut rejeté des cieux les plus élevés jusqu'au plus bas, ce conflit se poursuit. Il en est arrivé maintenant à un nouvel aspect. Voilà ce que c'est. Et vous et moi qui sommes une partie du Corps de Christ, nous sommes appelés à être la réponse de Dieu à ce défit. Et ce doit être maintenant d'une manière spirituelle. Ce sera bientôt de façon entière et complète, dans le sens littéral, que les saints prendront possession du royaume, et que viendra  Celui qui a le droit de régner. La domination sera donnée aux saints du Très Haut.

à suivre........




mercredi 13 décembre 2017

(6) LA MAISON SPIRITUELLE DE DIEU Chapitre sixième par T. Austin-Sparks

L'école des fils en vue de l'adoption


14  car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu.
17  Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers: héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d’être glorifiés avec lui.
19  Aussi la création attend-elle avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu.
21  qu’elle aussi sera affranchie de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté de la gloire des enfants de Dieu.
23  Et ce n’est pas elle seulement; mais nous aussi, qui avons les prémices de l’Esprit, nous aussi nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l’adoption, la rédemption de notre corps.
29  Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils, afin que son Fils fût le premier-né entre plusieurs frères.
(Romains 8)

5  afin qu’il rachetât ceux qui étaient sous la loi, afin que nous reçussions l’adoption.
6  Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans nos cœurs l’Esprit de son Fils, lequel crie: Abba! Père!
7  Ainsi tu n’es plus esclave, mais fils; et si tu es fils, tu es aussi héritier par la grâce de Dieu.  (Galates 4:5-7)

5  nous ayant prédestinés dans son amour à être ses enfants d’adoption par Jésus-Christ, selon le bon plaisir de sa volonté,
6  à la louange de la gloire de sa grâce qu’il nous a accordée en son bien-aimé. (Éphésiens 1:5-6)

1  Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, 1-2 Dieu,
2  dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils, qu’il a établi héritier de toutes choses, par lequel il a aussi créé le monde,.....

6  mais Christ l’est comme Fils sur sa maison; et sa maison, c’est nous, pourvu que nous retenions jusqu’à la fin la ferme confiance et l’espérance dont nous nous glorifions.........

14  Car nous sommes devenus participants de Christ, pourvu que nous retenions fermement jusqu’à la fin l’assurance que nous avions au commencement,
15  pendant qu’il est dit: Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, N’endurcissez pas vos cœurs, comme lors de la révolte................
8  Il a appris, bien qu’il fût Fils, l’obéissance par les choses qu’il a souffertes,
9  et qui, après avoir été élevé à la perfection, est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l’auteur d’un salut éternel,
10  Dieu l’ayant déclaré souverain sacrificateur selon l’ordre de Melchisédek.
11  Nous avons beaucoup à dire là-dessus, et des choses difficiles à expliquer, parce que vous êtes devenus lents à comprendre.
12  Vous, en effet, qui depuis longtemps devriez être des maîtres, vous avez encore besoin qu’on vous enseigne les premiers rudiments des oracles de Dieu, vous en êtes venus à avoir besoin de lait et non d’une nourriture solide.
13  Or, quiconque en est au lait n’a pas l’expérience de la parole de justice; car il est un enfant.
14  Mais la nourriture solide est pour les hommes faits, pour ceux dont le jugement est exercé par l’usage à discerner ce qui est bien et ce qui est mal........
5  Et vous avez oublié l’exhortation qui vous est adressée comme à des fils: Mon fils, ne méprise pas le châtiment du Seigneur, Et ne perds pas courage lorsqu’il te reprend;
6  Car le Seigneur châtie celui qu’il aime, Et il frappe de la verge tous ceux qu’il reconnaît pour ses fils.
7  Supportez le châtiment: c’est comme des fils que Dieu vous traite; car quel est le fils qu’un père ne châtie pas?.................
9  D’ailleurs, puisque nos pères selon la chair nous ont châtiés, et que nous les avons respectés, ne devons-nous pas à bien plus forte raison nous soumettre au Père des esprits, pour avoir la vie?
10  Nos pères nous châtiaient pour peu de jours, comme ils le trouvaient bon; mais Dieu nous châtie pour notre bien, afin que nous participions à sa sainteté.
11  Il est vrai que tout châtiment semble d’abord un sujet de tristesse, et non de joie; mais il produit plus tard pour ceux qui ont été ainsi exercés un fruit paisible de justice.  (Hébreux 1:1-2, 3:6, 14-15,  5:8-14,  12:5-7,  9-11)
    
                    L'étude que nous faisons de la maison spirituelle de Dieu nous amène aussi à considérer la question de l'école des fils, en vue de leur adoption. J'hésite de m'engager sur le terrain des différences techniques dans l'emploi des termes, parce que on l'a fait si souvent. Mais vous me permettrez à cet égard une brève explication qui pourra être nécessaire pour quelques-uns d'entre nous.

La conception divine de l'adoption

                    Lorsque nous approchons les choses de Dieu, nous comprenons que nous avons à modifier quelques-unes de nos idées humaines. Et parmi celles-ci, il y a cette question de l'adoption. La conception que Dieu a de  l'adoption est entièrement différente de la nôtre. Notre idée c'est que, par l'adoption, quelqu'un est introduit de l'extérieur dans la famille. Telle n'est pas la pensée de Dieu au sujet de l'adoption. Le mot adoption signifie littéralement "l'établissement" des fils. Et nous aurons remarqué, si nous les avons lues avec attention, que l'adoption se trouve à la fin des choses dans les passages des Écritures que nous venons de citer. L'adoption est quelque chose à atteindre. Nous qui avons reçu l'Esprit, nous attendons en soupirant notre adoption. Nous avons été prédestinés à l'adoption des fils (filles). C'est quelque chose que nous attendons selon la Parole de Dieu. Il n'est donc pas simplement question d'être introduits dans la famille, mais c'est le résultat de quelque chose qui se passe en nous, depuis que nous sommes entrés dans la famille. C'est le résultat de l'action de Dieu en nous qui appartenons à Sa famille. Et nous savons que des termes différents sont employés à cet égard dans la Parole de Dieu.

                   La version Darby a une valeur particulière à ce sujet. La distinction y est clairement marquée. En tant qu'enfants de Dieu nous le sommes sur la base de notre naissance, tandis que nous sommes que potentiellement des fils sur la base de cette naissance. Nous serons actuellement des fils, selon la pensée divine exprimée par ce mot "adoption", après avoir été un certain temps dans la famille, et lorsque Dieu aura agi en nous. L'état de fils, dans le sens divin, est un état qui doit être développé en nous. Être un enfant, c'est être un membre de la famille. Le terme enfant est une appellation distincte, mais l'état de fils est quelque chose que l'on reçoit, qui est donné et accordé. C'est quelque chose de plus que la naissance.

La révélation des Écritures sur ce sujet

                   Ce terme, comme nous l'avons remarqué est employé de différentes manières dans les Écritures. Dans les épitres aux Romans et aux Galates, par exemple, nous trouvons quelque lumière sur l'état de fils. Nus voyons qu'il a son commencement dans une relation fondamentale avec Dieu, par la réception du Saint-Esprit. Nous avons reçu le Saint-Esprit et nous sommes appelés fils parce que nous avons reçu le Saint-Esprit. Mais ces deux épitres adressés aux Romains et aux Galates, avaient pour objet de prévenir les croyants du danger qu'ils couraient, eux nés de nouveau, d'être arrêtés en un certain point de leur vie spirituelle, et de ne pas continuer vers la perfection. Le péril consistait pour eux, d'être détournés du vrai chemin par l'œuvre des judaïsants, qui s'étaient introduits parmi eux et cherchaient à entraver leur progrès spirituel, en leur imposant de nouveau la loi et le système juifs.

                    Nous pouvons aussitôt relever le fait, ici, que l'ennemi s'oppose toujours cruellement à cette question de l'accroissement spirituel en vue de l'adoption. Ce qui est le plus dangereux pour l'ennemi est l'adoption des fils. Ce sera la fin pour lui. Il sait très bien ce que signifient pour lui les enfants de Dieu, lorsqu'ils marchent avec leur Seigneur vers leur adoption. Ces judaïsants étaient les instruments du diable pour arrêter la marche de ces croyants vers ce but glorieux.

                     Le Saint-Esprit, par le moyen de l'apôtre, dans ces deux lettres, met donc en lumière l'état de fils. Il donne connaissance de la qualité de l'état de fils dans sa signification la plus complète. Il nous dit que, comme nous avons reçu le Saint-Esprit, nous sommes sur la base de fils, mais que l'état de fils n'est pas encore réalisé pour nous dans toute sa signification et toute sa valeur. C'est un état auquel nous devons tendre, dans lequel nous devons avancer : car  la création toute entière attend ; elle soupire en attendant la consommation littérale de ce qui est potentiellement en nous, puisque nous avons reçu le Saint-Esprit. C'est-à-dire qu'elle attend "la manifestation des fils de Dieu". Lorsque ce jour viendra, la création sera libérée de son esclavage de corruption. Mais les puissances du mal luttent contre cette délivrance. Elles agissaient alors par le moyen des judaïsants, comme par beaucoup d'autres actions et d'autres personnes pour empêcher cette glorieuse délivrance de la création à la manifestation des fils de Dieu.

                    Nous avons donc dans ces deux épitres, une lumière au sujet de l'état de fils. Le fondement de l'état de fils est établi. Mais il ne nous est rien dit qui justifierait la déclaration définitive, que nous ayons atteint tout ce que signifie la qualité de fils. Dans ce passage même : "Tous ceux qui sont conduits par l'Esprit sont fils de Dieu", il n'est pas dit que tout chrétien soit un fils de Dieu ; car tout chrétien est-il conduit par l'Esprit de Dieu ? C'est une position spirituelle qui, dans la pensée de Dieu, est liée à l'état de fils.

                    Il est évident que, par notre naissance comme enfant de Dieu, dans laquelle est implicite l'état de fils avec l'adoption en perspective, nous avons l'héritage en vue, car chacun de ceux qui sont nés dans la famille de Dieu est potentiellement un héritier. Si nous sommes enfants, nous sommes héritiers. Mais nous savons bien que nous pouvons être mineurs tout en étant héritiers. Cette pensée ressort bien dans l'épitre aux Galates. Tandis que nous sommes nés héritiers, si nous sommes encore mineurs, nous ne pouvons pas recevoir l'héritage avant d'avoir atteint notre majorité. C'est cela l'adoption, atteindre notre maturité : c'est arriver à la maturité à l'état d'homme fait.

L'état parfait de fils est une question corporative
qui rencontre une grande opposition

                    Nous sommes ainsi amenés en face de cette question de l'adoption, à laquelle nous arrivons par l'état de fils, développé en nous à l'Ecole de Dieu. Je pense devoir dire ici que, bien qu'elle soit une chose individuelle et personnelle et doive l'être dans son application, cette question de l'adoption est une avec celle de l'élection, et, que c'est l'Eglise qui es vue ici, et non pas le chrétien individuel. C'est l'Eglise qui est le corps élu, et c'est l'Eglise qui est le "fils" élu dans le sens que nous donnons maintenant à l'état de fils. C'est l'Eglise qui est prédestinée à l'adoption de fils, et non pas des individus comme tels, bien qu'il y ait en cela une application personnelle aussi : et ce sera à la manifestation des fils, dans le sens corporatif, l'Eglise, que Dieu aura atteint pleinement Son but. Nous disons cela, car nous sentons que cette question de l'état de fils implique de manière très réelle la vérité du Corps de Christ. Elle dépend en réalité de cette vérité. Peut-être ne saisissons-nous pas ce que je dis et crois. Je veux dire que l'état de fils demande le Corps de Christ. C'est dans nos relations en Christ, comme héritiers, que nous nous développons, que nous arrivons à la plénitude, au but voulu par Dieu. Nous ne pouvons pas, vous et moi, hériter à titre personnel, individuel. Nous ne pouvons hériter que par notre relation corporative.

                    Je pense que cette vérité va plus loin que ce que  nous avons l'intention de montrer maintenant. Mais reconnaissons cependant que l'ennemi a quelque chose de très important en vue, lorsqu'il veut empêcher le peuple de Dieu arriver à la lumière, en ce qui concerne le Corps de Christ. La raison de cette opposition de sa part doit être attribuée, nous le voyons, au fait que nous sommes prédestinés à l'adoption de fils par Jésus-Christ, en Lui-même, et à toute l'importance de ce fait pour l'ennemi. Car pour l'ennemi cela signifie la fin de tout. Il perdra sa place, il perdra son royaume, il perdra son titre, il perdra tout, lorsque ce "Fils corporatif" sera manifesté dans la gloire, lorsque cette,  œuvre sera accomplie dans l'Eglise et qu'elle sera sur le trône. Il s'agit donc pour lui, d'empêcher les croyants d'avoir la lumière quant au Corps de Christ. Et c'est la raison pour laquelle, après que l'apôtre eût été amené à faire la déclaration de cette vérité, "prédestinés à devenir ses fils d'adoption", il tombe, pour ainsi dire, à genoux et prie :

Le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de gloire, vous donne un esprit de sagesse et de révélation, dans sa connaissance, et qu’il illumine les yeux de votre cœur, pour que vous sachiez quelle est l’espérance qui s’attache à son appel, quelle est la richesse de la gloire de son héritage qu’il réserve aux saints .... (Éphésiens 1:17-18)

                    C'est une prière fervente contre cette œuvre de l'adversaire, qui aveugle, voile et arrête la lumière quant à la nature de l'Église, quant à sa vocation, sa destinée. Vous serez d'accord avec moi pour reconnaître qu'il y a comparativement peu de chrétiens, si nous pensons à tous les chrétiens qu'il y a dans le monde entier, - oui, il y en a comparativement peu qui aient la lumière, la révélation du Corps de Christ. Et c'est là un des résultats les plus désastreux de l'œuvre de Satan, cet aveuglement des saints. Oh ! non ce n'est point une vérité qui soit laissée à notre choix. C'est une vérité qui est liée au dessein même de Dieu, en même temps qu'à la ruine de l'œuvre satanique.

                    Oui, ce huitième chapitre de l'épître aux Romains est un chapitre formidable à bien des égards. Mais ce grand résumé est immense. La création assujettie à la vanité, attend en soupirant et comme en travail la manifestation des fils de Dieu, qui doit la délivrer de l'esclavage de la corruption : puis en vue de cela, il nous est montré l'instrument élu, -"ceux qu'il a connus d'avance, il les a aussi prédestinés à être conformes à l'image de son Fils". C'est l'Église qui est introduite ici, et c'est une chose d'une importance immense. Il est nécessaire de voir cela avant de pouvoir apprécier cette éducation en vue de l'adoption.

                     Nous sommes dans une école en vue d'une destinée immense. Nous sommes dans une école dont le but est quelque chose d'une signification et d'une importance si grande, que nous pouvons à peine l'imaginer. C'est pourquoi nous ne devons pas regarder légèrement la discipline à laquelle le Seigneur soumet  Ses enfants. Oui, là encore nos idées humaines ne doivent pas pénétrer dans le royaume divin, lorsque nous employons ce mot de "châtiment". Quelle pauvre traduction ! Elle rend bien mal la pensée originale. C'est simplement "éducation de l'enfant". Je pense que, dans mon enfance, ce chapitre des Hébreux était pour moi une bête noire dans ma Bible, lorsque j'en entendais la lecture ! Tout mon être se révoltait contre cela. Je suppose que c'est tout à fait naturel. Mais, si seulement nous avions eu les vrais termes, au lieu de ce mot déplorable de "châtiment" ! Tout l'aspect effrayant aurait pu disparaître. "Mon fils ne méprise pas l'éducation du Seigneur pour Son enfant". Il y a quelque chose de plus doux en cela. L'Éternel fait l'éducation de celui qu'II aime. Il élève Son enfant.

                    Nous en arrivons donc directement à cette question de l'éducation des enfants. Nous remarquons que, dans ce cinquième chapitre de l'épître aux Hébreux, nous avons ces caractères de l'école mentionnés par des termes différents :

"Tout Fils qu'il est, il appris l'obéissance par les choses qu'il a souffertes." 
                     C'est un texte d'école.
"Vous qui devriez être depuis longtemps des maîtres.........."
                     C'est un autre texte d'école.
"Celui qui ne se nourrit que de lait ne saurait comprendre........."
                     C'est un texte d'école.
".........ceux qui ont le sens exercé par l'usage......."
                      C'est ce qui se fait à l'école. Nous nous trouvons ici en plein dans l'École des fils.

La différence pratique entre "enfants" et "fils"

                   Considérons maintenant de manière pratique la différence qui existe entre les mineurs, spirituellement parlant, qui sont appelés enfants dans le Nouveau Testament, et les fils. La différence consiste simplement dans la fait que les mineurs reçoivent du dehors tout ce dont ils ont besoin, et qu'ils vivent du travail auquel ils n'ont pris aucune part. Voilà la différence. Un enfant est celui qui vit du produit du travail des autres, sans jamais y avoir aucune part lui-même. Tout a été fait et préparé pour lui. Tout lui arrive comme venant de l'extérieur, sans que rien n'ait jamais été fait par l'enfant lui-même. Je pense que c'est la marque essentielle de l'enfant.

                     Mais un fils, dans le sens spirituel des Écritures, est celui en qui se forme la racine des choses, qui sort progressivement du domaine où tout a été fit pour lui et où il n'a aucune responsabilité, pour arriver à la place où il est exercé au sujet des choses, où il devient compétent en lui-même, et ne dépend plus de ce que les autres font et disent. Tout ne lui arrive plus du dehors. Il y a un sens dans lequel les choses se font en lui, et où il les fait dans sa propre expérience, par l'exercice de ses propres sens. Telle est spirituellement parlant la différence essentielle qui existe entre un enfant et un fils.

                    Nous avons ici, dans cet ordre des choses, un terme très utile : "les sens exercés".  En tant qu'enfants de Dieu nous sommes considérés comme ayant des sens spirituels. Et l'objet de l'action de Dieu à notre égard, dans notre éducation d'enfants qu'Il poursuit, c'est d'amener ces sens à un exercice, de sorte que par celui-ci, nous acquérions de l'expérience. Et quelle chose essentielle cette expérience, et quelle valeur elle a ! Ce sont ceux qui ont de l'expérience qui comptent. Et l'expérience vient de l'exercice des sens.

                     Mais il y a beaucoup d'enfants de Dieu qui ne passent jamais de l'enfance spirituelle à l'état de fils. Pourquoi cela ? Nous le voyons dans le fait que Dieu ne fait pas de nous des fils par un acte souverain et selon Sa propre volonté ! Nous avons une place en cela. La responsabilité comme nous le remarquons dans tous ces passages de l'Écriture, est laissée au croyants eux-mêmes. Il est dit très clairement, en termes très nets, que la responsabilité repose sur eux. La répétition si fréquente de ces paroles rappelant la faillite d'Israël dans le désert, montre qu'à cet égard la responsabilité repose sur les enfants de Dieu.

"Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez vos cœurs comme il arriva au jour de la révolte...."  (Hébreux 3:15)

                   Ces paroles ont généralement servies de texte à une prédication évangélique, adressée au non croyants. Mais dans le Nouveau Testament, elles ne sont jamais employées de cette manière. Cet emploi peut être légitime, mais il n'en a jamais été fait usage dans le Nouveau Testament. Ces paroles ont toujours été adressées à des chrétiens, à des croyants, comme un avertissement, et pour leur faire comprendre cette question de responsabilité, de quelque chose qui dépend de nous.
Il faut, pour devenir fils
une intention ferme et résolue

                     Cela signifie qu'il y a quelque chose de fondamental à l'état de fils en vue de l'adoption. C'est une intention ferme et résolue de marcher avec Dieu. Il doit y avoir en nous, le sens d'un but, ce facteur et ce trait d'un but, la volonté ferme de marcher avec Dieu. C'est à cela que le Seigneur nous appelle. Oui, nous pouvons dire que le Nouveau Testament est un appel pressent et continuel à cela, un appel à être caractérisé par un but spirituel, par une intention résolue d'avancer. C'est sur cette base-là que Dieu agit. Mais ce que nous venons de dire nous amène à autre chose. C'est cette intention ferme et décidée de notre cœur qui attire sur nous toutes les difficultés. Peut-être cela sera-t-il, si nous en reconnaissons toute la signification, une des choses les plus utiles qui puissent être dites. Les enfants de Dieu qui ne sont pas caractérisés par cet esprit de décision, et qui se contentent de rester des petits enfants toute leur vie, se montrant satisfaits de tout ce que tous soit fait pour eux, de ce que tout leur soit servi, sans qu'ils aient jamais aucun exercice par eux-mêmes, jouissent habituellement d'une vie assez calme et tranquille. Ils sont parfaitement satisfaits et contents de leur vie et ne désirent pas autre chose. Mais qu'un homme soit marqué par ce sens sérieux d'un but à atteindre, il ne se passera pas longtemps avant qu'il ne soit dans les difficultés ! Si nous voulons avancer, il nous faut sortir de la chambre des enfants pour entrer à l'école. Et la nature de cette école est très dure.
La discipline rend toute expérience intérieure vivante

                    Cela signifie simplement que Dieu va nous faire entrer, voire même nous précipiter, dans les situations les plus difficiles. Une situation n'est difficile que si nous ne pouvons pas y faire face. Si nous trouvons que la situation dépasse notre mesure, notre mesure de force, notre mesure de sagesse, notre mesure de connaissance, nous sommes alors en difficulté. Et c'est précisément  ce que le Seigneur fait à l'égard de ceux qui veulent marcher avec Lui. Il les place dans des situations difficiles afin qu'ils puissent exercer leurs sens spirituels, afin qu'ils acquièrent de l'expérience et qu'ils aient la racine des choses en eux-mêmes. C'est ainsi que toute notre ligne d'habitudes douces et agréables va s'effondrer tout d'un coup, et que nous allons nous trouver dans un domaine où nous nous sentons perdu, où nous ne pouvons plus suffire. Nous avions eu l'habitude de poser des questions et d'en recevoir les réponses : maintenant personne ne peut plus répondre à nos questions. Plus aucune réponse ne vient de l'extérieur. on pourra naturellement nous dire certaines choses qui nous aideront jusqu'à un certain point. Nous pourrons recevoir une certaine mesure d'aide de la part de ceux qui ont de l'expérience. Mais Dieu va nous maintenir devant le fait, que la situation doit devenir nôtre par l'expérience et en vérité. Peu importe ce que diront les autres, nous savons parfaitement que nous devons expérimenter la chose par nous-même, que personne ne peut nous tirer de nos difficultés. Nous revenons constamment à notre coutume enfantine, et allons à droite et à gauche pour d'autres essaient de résoudre nos problèmes. Mais il nous faut sortir de cette habitude, car elle est vouée à l'échec. En réalité, tout au fond de nous-même, nous savons bien que cela échouera. Nous n'arrivons pas à ce que nous cherchons. Nous savons désormais que ce dont nous avons besoin, c'est, non pas que l'on nous dise quelque chose, mais que quelque chose se fasse en nous. Nous avons nous-même, d'être amené à une position, et non pas à une solution mentale. Et si nous continuons à vouloir trouver des solutions intellectuelles  à nos problèmes spirituels, c'est que nous sommes encore dans la chambre des enfants. Si nous voulons réellement arriver au but tout entier et voulu par Dieu, nous avons à connaître le Seigneur par nous-même, d'une manière intérieure. Il est possible que, pour cela, le Seigneur est à suspendre toute aide extérieure, et qu'Il doive empêcher tous les autres de venir à notre secours, pour nous amener à nous rejeter entièrement sur Lui-même, afin de Le trouver de Le connaître, et d'être profondément exercé dans notre propre esprit. Cet exercice élargit nos capacités. Une capacité élargie signifie une mesure plus grande du Seigneur. Voilà l'école des fils en vue de leur adoption.

                    La spiritualité qui est la nature des fils n'est point, nous le voyons, une chose mentale. Cela veut dire qu'elle ne consiste pas en ce que tous nos problèmes mentaux soient résolus pour nous par une réponse qui nous viendrait de l'extérieur. Nous ne pouvons jamais atteindre la spiritualité par la philosophie, la logique ou les sciences académiques. Nous pouvons parcourir tout le monde et trouver la réponse à beaucoup de questions, mais cela ne signifiera pas que  nous soyons arrivés à un élargissement spirituel. Non, cela ne reste, somme toute, qu'un domaine très restreint. Nous sommes passés par là, la plupart d'entre nous. Nous savons fort bien que cela ne nous amena nulle part. Quelles expériences nous avons faites !..et combien nous avons été déçus !

                     Dans la propre expérience que je fis dans ce domaine-là, alors qu'il s'agissait d'obtenir réponse à des problèmes spirituels, ou d'essayer d'rn obtenir, sur le plan intellectuel, et avec un désir très intense de trouver la satisfaction de la raison en même temps que celle du cœur sur ce plan là, j'atteignis le même point que Robert Browning - un homme beaucoup plus grand que moi - et qui semblait être le point culminant de toutes ces recherches sur ce plan, à savoir qu'il était aussi difficile de ne pas croire en Dieu que de croire en Lui. Eh bien ! Jusqu'où cela nous mène-t-il ? C'est la limite de toute recherche  philosophique! Vous pouvez avoir décidé de ne pas croire en Dieu : ce n'est pas l'homme qui a fait cela, d'où est-venu ? Et vous voilà rejeté dans vos vieilles questions.

                     Le Seigneur Jésus a dit  "Si quelqu'un veut faire la volonté de Dieu, il connaîtra ma doctrine". (Jean 7:17). C'est la plus simple manière dont les Evangiles expriment sous forme de germe, cette grande vérité de l'état de fils, à savoir que c'est par l'expérience que nous connaissons, non par la recherche intellectuelle ni par les renseignements venus de l'extérieur. Nous n'arrivons à rien par le raisonnement, car ce que la logique peut construire, la logique peut aussi le renverser. Non, Dieu agit à notre égard comme... avec qui ? Avec des étudiants au sens académique ? Non ! Comme avec des fils. Et où situons-nous notre qualité de fils ? Dieu est le Père de nos esprits. Ce sont nos esprits qui sont le siège de notre qualité de fils. Et toute l'action de Dieu se fait en nous par notre esprit. C'est donc une question de croissance spirituelle, d'élargissement spirituel : c'est la croissance dans l'état de fils, en vue de l'adoption. Oh ! Oui, tout est expérience. 
                   
Un dernier mot d'exhortation

                    Nous nous demandons, à présent si nous avons bien saisi ce qui a été dit, et si cela va nous aider : ce fait que, dès que nous sommes résolus à marcher avec Dieu, nous entrons dans un chemin où nous allons rencontrer des difficultés sans nombre, et où tout ce qui nous avait paru merveilleux devra s'évanouir, où tout ce qui avait été notre satisfaction devra probablement cessé de l'être pour un temps, où nous aurons à entrer dans un royaume dans lequel nous aurons à découvrir Dieu d'une manière toute nouvelle, comme si nous ne l'avions jamais connu, et où nous ne pourrons plus recevoir de l'aide de l'extérieur. Je veux dire d'aide définitive. Nous pourrons recevoir un appui, mais le Seigneur ne permettra plus à ces choses toutes faites de venir nous mettre dans la position où Il nous conduit. Nous devrons y arriver par nous-même. Nous pourrons être aidé quant à la manière d'y parvenir, et quant à comprendre quel est le but de Dieu pour nous, et le chemin par lequel d'autres enfants de Dieu y sont arrivés. Mais personne ne pourra désormais le faire pour nous de l'extérieur, car nous savons que Dieu nous a fermé à tout secours de l'extérieur pour que cette expérience se fasse en nous. C'est une situation qui soit uniquement entre nous et le Seigneur, dans une histoire spirituelle. Nous pourrons nous trouver au milieu des chrétiens les plus avancés, qui ont passé par ce même chemin et qui le connaissent, et nous sentir malgré tout, comme si nous étions tout seul. Nous savons ne pas connaître tout ce qu'ils ont appris, mais ne désespérons pas. Si nous sommes marqué par cet esprit de décision devant Dieu, c'est la preuve que nous sommes à Son école. C'est un bon signe si nous commençons à passer par un exercice spirituel réellement profond. Nous avons tous rencontré de ces enfants de Dieu, qui ont vécu toute leur vie sur cette base d'enfance spirituelle, et qui ne sont jamais capables de nous aider dans nos moments de crise les plus grands. Tout a été façonné de façon si rigide et si arrêtée chez eux, qu'ils n'ont pas même le désir de chercher quelque chose de plus profond. Ils considèrent tout ce qui est plus profond comme superflu, et ils sont pleinement satisfaits, en ayant une réponse toute prête à tout. Et pourtant, ils sont incapable de nous toucher, en ce qui concerne le besoin de notre cœur. Nous avons tous passé par ce chemin et connu ces situations.

                     Il y eut une heure dans ma propre expérience, où je me trouvai à ce point, après avoir cherché durant des années cette réponse à un sentiment profond de mon besoin, et où, ne le trouvant pas, je me mis à chercher quelqu'un autour de moi qui pût m'aider. Je partis à quelques centaines de kilomètres, pour trouver un homme éminent comme maître en religion, docteur dans l'étude de la Bible, et d'une grande renommée dans la chrétienté. J'allai le voir pour recevoir une aide spirituelle. J'étais dans un besoin désespéré. Il s'agissait de ma situation spirituelle. Lorsque je lui eus exposé mes problèmes, et que je lui eus fait part de mon besoin d'arriver à une connaissance nouvelle du Seigneur, il me dit : "Oh, Sparks, tout cela est dû à un peu de surmenage. Vous feriez mieux d'aller jouer au golf !" Il ne pouvait pas comprendre. Il ne pouvait pas entrer dans ma situation. Je sais maintenant pourquoi il ne put m'apporter aucun secours, et pourquoi je reçus aucune aide de personne durant cette terrible période. J'ai compris que Dieu m'enfermait en Lui-même. Il fallait que j'arrive à un point où je serais réellement une aide pour d'autres dans leurs heures de détresse, ou du moins capable de leur indiquer le chemin ayant moi-même passer par ce même chemin en leur expliquant l'œuvre de Dieu dans leur vie, parce que j'avais fait cette même expérience de Son action en moi. Afin que nous soyons de quelque secours à tous ceux qui doivent devenir des fils, afin que nous ayons un ministère pour les fils de Dieu, un ministère qui, bien que de manière si imparfaite et si inadéquate, touche à ce grand but de l'adoption, -  afin que nous ayons la plus petite par dans ce ministère, - il a fallu que Dieu nous enfermât en Lui-même afin que personne ne puisse venir nous aider. 

                    Ne prenons pas cela dans le mauvais sens. Ne pensons pas que cette éducation nous prive de toute communion fraternelle et de toute aide qui puisse nous être apportée. Ce serait une fausse compréhension de ce que je dis, et cela pourrait rendre les choses encore plus difficiles pour nous, en nous mettant dans une position entièrement fausse. Mais je dis que nous devons trouver tout au fond de nous-même, - bien que nous puissions recevoir un certain secours par certains ministères, par la communion, par les avis et les conseils, par les explications qui nous seront données, - que l'expérience réelle doit naître en nous et y être développée en nous-même. Il faut que nous ayons en nous la racine de la chose, et personne ne peut la planter si ce n'est le Seigneur Lui-même, par la manière dont Il agit en nous. C'est ainsi que nous serons plongé dans l'obscurité due à la perte de notre communion avec Dieu, des ténèbres dues à la perte de notre assurance du salut. Mais nous ne serons plongé dans l'obscurité quant à notre expérience, afin que nous fassions de nouvelles découvertes et que le Seigneur puisse nous donner Sa lumière par l'exercice. Dieu agit à notre égard, non pas comme ave des briques, mais comme avec des pierres vivantes, des fils. C'est un honneur et une grande chose et cela devrait nous réconforter. Si nous avions des garçons, ils se sentiraient puissamment encouragés, si nous leur mettions notre main sur leur épaule en leur disant : "Eh bien mon garçon...." et que nous commencions à leur parler comme à des personnes raisonnables, en cessant de les traiter comme des petits enfants. Mon fils, j'aimerai que tu fasses cela pour moi ; j'aimerai que tu prennes cette responsabilité et que tu t'occupes de mes affaires pendant mon absence. C'est alors que l'élève dans l'esprit du garçon d'être ce que le père désire.

                    Oui, dans un certain sens c'est ce que Dieu fait. Il nous dit - Je ne désire pas que vous restiez toujours des petits enfants. J'aimerai vous confier une responsabilité, J'ai pour vous de grandes choses à faire. Acceptez-les donc ! Il peut alors nous placer dans une situation très difficile, mais le sentiment même d'être appelé à prendre une responsabilité nous poussera à chercher le moyen de répondre à cette situation. Un homme lancé à la mer pour apprendre à nager, y arrivera beaucoup mieux que celui qui connaîtrait les règles de la natation. C'est l'action d'amour du Seigneur pour nous. Le Seigneur fait l'éducation de celui qu'Il aime.

                   Je me demande combien il y en a d'entre nous qui seraient satisfaits si nos parents avaient toujours fait toute chose pour nous, s'ils nous avaient toujours préservés de toute peine, de tout ennui, de tout effort, de toute nécessité d'agir, ou de trouver de faire les choses par nous-mêmes. Je suis tout à fait certain qu'aucun d'entre nous nous penserions pas que nos parents, dans ce cas, auraient agi par amour. Je pense que nous arriverions à un point où nous devrions dire, - je ne puis pas dire de bien de mes parents. Ils m'ont lancé dans de très, très grandes difficultés, par l'idée fausse qu'ils avaient de l'amour. Me voici : tout le monde sait que je ne sers à rien, et je le sais moi-même ! Mais le Seigneur fait l'éducation de celui qu'Il aime.

                    Regardons en avant, pour voir tout ce qui est devant nous. Oui, il y a un trône en vue. Il y a un gouvernement en vue. Je ne sais pas comment s'en tire les hommes quant aux gouvernements de ce monde. Il me semble qu'ils peuvent très bien aisément passer d'un département dans un autre, dans les affaires de l'Etat. Je ne sais comment cela se fait, mais je ne crois pas que ce soit à cause de leur propre expérience. C'est plutôt, je pense, une question de routine, de forme. Il se peut qu'ils y entrent comme en quelque chose qui soit déjà supérieurement organisé et arrangé. Je ne veux pas généraliser et dire que tous les hommes d'Etat n'ont pas une vocation acquise par l'expérience, mais je parle de façon générale. Or, le Seigneur n'a pas d'emplois officiels dans la grande organisation de Son Royaume. Il doit y avoir ceux en lesquels ont été forgées les qualités requises. C'est à cela qu'est appelée l'Eglise, le Corps de Christ, et cela doit être forgé en nous. Ce n'est point un jeu d'enfant, non, cela demande que les enfants soient arrivé à la maturité. S'il n'en était pas ainsi, je ne comprendrais pas l'enseignement du Nouveau Testament, au sujet de notre marche vers la pleine croissance, et que je ne comprendrais pas non plus l'action du Seigneur envers Son Eglise. Si tout ce qui importe, c'est que nous soyons né de nouveau, que nous ayons le pardon de nos péchés et que nous allions au ciel, pourquoi aurions-nous tout cet enseignement dans la Bible et dans notre expérience ? Ce n'est certainement pas en vue de quelque chose sur cette terre. Il peut y avoir des valeurs ici-bas, mais elles ne sont pas proportionnées à ce que nous avons à traverser. C'est précisément où nous arrivons à la maturité, et où le Seigneur peut commencer à se servir un peu de nous, qu'Il nous enlève. Nous ne pouvons pas passer à d'autres ce que nous avons appris. Il peut en résulter ici-bas quelque fruit, quelque valeur, mais ce n'est pas proportionné à toute cette éducation. Non, elle est en vue d'un autre dessein. Un Service plus haut, oui, c'est cela.

                    Que le Seigneur nous fasse donc la grâce d'endurer le châtiment comme des fils, afin qu'Il ait cette compagnie des Siens, à laquelle Il pourra confier la grande responsabilité qui est Sa volonté pour eux.

à suivre..........




dimanche 10 décembre 2017

(5) LA MAISON SPIRITUELLE DE DIEU Chapitre cinquième par T. Austin-Sparks

La loi qui gouverne la Maison de Dieu 

1 Il me ramena vers la porte de la maison. Et voici, de l’eau sortait sous le seuil de la maison, à l’orient, car la face de la maison était à l’orient; l’eau descendait sous le côté droit de la maison, au midi de l’autel.
2  Il me conduisit par le chemin de la porte septentrionale, et il me fit faire le tour par dehors jusqu’à l’extérieur de la porte orientale. Et voici, l’eau coulait du côté droit.
3  Lorsque l’homme s’avança vers l’orient, il avait dans la main un cordeau, et il mesura mille coudées; il me fit traverser l’eau, et j’avais de l’eau jusqu’aux chevilles.
4  Il mesura encore mille coudées, et me fit traverser l’eau, et j’avais de l’eau jusqu’aux genoux. Il mesura encore mille coudées, et me fit traverser, et j’avais de l’eau jusqu’aux reins.
5  Il mesura encore mille coudées; c’était un torrent que je ne pouvais traverser, car l’eau était si profonde qu’il fallait y nager; c’était un torrent qu’on ne pouvait traverser.

6  Il me dit: As-tu vu, fils de l’homme? Et il me ramena au bord du torrent.
7  Quand il m’eut ramené, voici, il y avait sur le bord du torrent beaucoup d’arbres de chaque côté.
8  Il me dit: Cette eau coulera vers le district oriental, descendra dans la plaine, et entrera dans la mer; lorsqu’elle se sera jetée dans la mer, les eaux de la mer deviendront saines.
9  Tout être vivant qui se meut vivra partout où le torrent coulera, et il y aura une grande quantité de poissons; car là où cette eau arrivera, les eaux deviendront saines, et tout vivra partout où parviendra le torrent.
10  Des pêcheurs se tiendront sur ses bords; depuis En-Guédi jusqu’à En-Eglaïm, on étendra les filets; il y aura des poissons de diverses espèces, comme les poissons de la grande mer, et ils seront très nombreux.
11  Ses marais et ses fosses ne seront point assainis, ils seront abandonnés au sel.

12  Sur le torrent, sur ses bords de chaque côté, croîtront toutes sortes d’arbres fruitiers. Leur feuillage ne se flétrira point, et leurs fruits n’auront point de fin, ils mûriront tous les mois, parce que les eaux sortiront du sanctuaire. Leurs fruits serviront de nourriture, et leurs feuilles de remède. (Ezéchiel 47:1-12)


4   Approchez-vous de lui, pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse devant Dieu;
5  et vous-mêmes, comme des pierres vivantes, édifiez-vous pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, afin d’offrir des victimes spirituelles, agréables à Dieu par Jésus-Christ. (1Pierre 2:4-5)




                    Nous ne continuerons pas maintenant à considérer les traits essentiels de la maison spirituelle de Dieu. Nous y reviendrons une autre fois. Mais nous aimerions ramener les traits que nous avons déjà relevés à la mesure de la loi qui les gouverne, et qui est celle de la vie et de la spiritualité. "Vivant", "spirituel, ce sont les deux grands mots qui ressortent dans ce passage de Pierre, - une pierre vivante, des pierres vivantes, "une maison spirituelle, des sacrifices spirituels."



                     De peur que ce second terme, celui de la spiritualité, ne soulève quelque difficulté, arrêtons-nous un instant pour dire que spiritualité signifie tout simplement "gouvernement du Saint-Esprit", mais un gouvernement du Saint-Esprit qui s'exerce de telle manière, que nous soyons désormais un avec le Saint-Esprit, dans toutes Ses pensées, dans toutes Ses façons de considérer les choses et que tout en étant un avec Lui, nous ne soyons plus influencés ni affectés par nos jugements naturels, nos pensées naturelles, nos considérations naturelles, mais que soient nôtres les jugements et les valeurs du Saint-Esprit, comme Ses façons d'envisager les choses. C'est là, de manière brève et générale, ce que nous entendons par ce terme de spiritualité. C'est notre conformité au Saint-Esprit, ce qui signifie ailleurs le refus définitif de tout ce qui est purement et simplement de notre propre vie naturelle, esprit, âme et corps.



                     Nous reprendrons donc maintenant ces quatre traits de la maison spirituelle de Dieu,  - et nous sommes cette maison si nous sommes au Seigneur, - pour les considérer à la lumière de la vie et de la spiritualité.



                                      L'exaltation du Seigneur Jésus


                    Le premier de ces traits qui nous aient occupés, c'est le fait que la maison spirituelle de Dieu existe dans le but de présenter, de proclamer, de manifester l'exaltation du Seigneur Jésus, le Fils de Dieu, Son exaltation au trône du Père. C'est pour cela que l'Église existe, et c'est pour cela que nous existons, si nous faisons partie de la maison de Dieu. Or, ce n'est pas seulement une vérité, une doctrine qui doivent être proclamées. Ce n'est pas seulement un article de la profession de foi de l'Église, - "Jésus-Christ a été ressuscité d'entre les morts, et exalté à droite de la Majesté d'En-Haut". Ce n'est pas seulement une de nos convictions, comme nous le disons. C'est quelque chose qui doit nous constituer spirituellement, et qui doit être exprimé par la vie. L'exaltation du Seigneur Jésus est, avant tout et par-dessus tout, une question de vie. Ce fut lorsqu'Il eut été exalté à la droite de la Majesté d'En-Haut, que Dieu le fit à la fois Seigneur et Christ ; ce fut lorsqu'Il eut été assis à la droite de Dieu, au-dessus de tout gouvernement et de toute autorité, de toute puissance et de toute souveraineté, que le Saint-Esprit sortit de Sa présence pour venir établir dans l'Église, comme une réalité spirituelle, ce qui avait été fait dans les cieux. Et cette réalité fut marquée, démontré, prouvée et mise en évidence, par la force toute puissante de Sa vie d'Ascension. Nous devons être constitués spirituellement sur la base de l'exaltation de Christ. C'est-à-dire, il faut qu'il se fasse quelque chose en nous, pour établir en nous, intérieurement, une unité spirituelle et vivante avec l'exaltation, la seigneurie, la souveraineté de Jésus-Christ. Ce ne doit pas être une chose qui reste en dehors de nous, si vraie soit-elle. C'est ce que nous devons être en réalité, et comme nous l'avons déjà vu, l'influence qu'exerçaient les premiers croyants sur ce monde et sur ceux qui les entouraient partout où ils se trouvaient, était due à la puissance du fait, et non de la doctrine ou de l'enseignement, ni même de la déclaration, mais du fait que Jésus avait été exalté. Ce fait s'imposait sur les situations, parce qu'il a sa signification suprême dans le royaume spirituel. Nous savons très bien que tout ce qui est visible, tout ce qui se passe dans cette création et qui peut être perçu par les sens, a sa source dans le monde invisible et spirituel.

                    Cette affirmation n'a jamais été plus clairement manifestée et démontrée que dans la situation du monde actuel. Il y a un ordre de chose spirituel qui met en mouvement, qui gouverne, qui dirige tout. Comme on l'a souvent dit durant les dernières années, il y a un arrière-plan satanique derrière la scène du monde. Or, c'est dans ce royaume que l'exaltation du Seigneur Jésus imprime sa première signification. Et ce ne sera que lorsqu'elle aura été ressentie dans ce royaume, que les choses immédiates seront réellement touchées. Pour arrêter les hommes, pour changer le cours des chose, pour subjuguer les situations, pour entraver le développement des événements dans le monde visible, il faut aller derrière les choses, et faire intervenir contre les forces qui les ont suscitées, une réalité supérieure.

                    O, c'est cela la spiritualité. L'apôtre Paul parle souvent de cela, et nous possédons les termes par lesquels il exprime cette réalité. Nous avons, par exemple : "Les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles, mais elles sont puissantes par la vertu de Dieu, pour renverser les forteresses" (2Corinthiens 10:4). Il ne se sert pas du terme lui-même, mais il est évident qu'il veut montrer que les armes avec lesquelles nous combattons sont spirituelles, et qu'elles doivent atteindre ce qui se trouve derrière les situations. Nous savons quelle lutte il avait à soutenir, au moment où il employait ces mots. Il y avait des Corinthiens qui recherchaient les avantages de la sagesse naturelle, la sagesse et la puissance du monde, et cela en vue d'obtenir une position, de l'influence, un rang social. Ils étaient charnels dans leur ambition de posséder les armes charnelles, qui leur permettraient d'avoir de l'ascendant dans ce monde.

                     C'est cette situation qui a conduit l'apôtre à faire ce grand exposé sur la sagesse de ce monde, et sur la faiblesse de la puissance de ce monde. Il ajoute pour vaincre ce monde, il faut quelque chose de plus puissant que les armes de ce monde, que les hommes de ce monde. Pour vaincre ce qui est charnel, il faut quelque chose de plus que les armes charnelles. Et les armes avec lesquelles nous combattons sont puissantes par la vertu de Dieu. En d'autres termes, elles sont spirituelles. car ce n'est pas contre la chair et le sang, sous la forme et la sagesse de la puissance du monde, que nous avons à lutter, "mais contre les dominations, contre les puissances, contre les princes de ce monde des ténèbres, contre les esprits mauvais qui sont dans les régions célestes" (Éphésiens 6:12). C'est pourquoi il faut que nos armes soient spirituelles. La spiritualité avant tout c'est d'atteindre derrière les choses visibles et tangibles, ce qui est caché, ces puissances invisibles et intangibles et d'exercer sur elles notre supériorité. Cette supériorité c'est l'exaltation du Seigneur Jésus au-dessus de tout pouvoir, de toute autorité et de toute puissance et toute souveraineté. C'est une chose spirituelle.

                    La maison de Dieu est une maison spirituelle, qui a un but spirituel, à savoir à exercer l'ascendance spirituelle de Christ, de manière spirituelle, contre les forces spirituelles. Les instruments par lesquelles agissent les forces mauvaises seront alors arrêtées à leur tour. Il ne sert à rien de vouloir agir directement contre les choses. Il faut frapper à la cause des choses, et les choses seront alors, selon le dessein ou l'intention de Dieu, ou bien détruites, ou bien arrêtées ou limitées selon la volonté du Seigneur. Il n'est pas dans Sa pensée d'arrêter immédiatement les guerres, par exemple, ou les événements mauvais qui existent. Mais tout peut être limité de manière à servir à l'accomplissement du dessein de Dieu. Et je sens, j'en appelle à vous en tant qu'enfants de Dieu, que nous avons la responsabilité d'exercer le poids spirituel de l'autorité et de la suprématie du Seigneur Jésus dans l'invisible, sur l'arrière-plan des situations du monde actuel, dans le but de limiter les choses à l'accomplissement du dessein de Dieu. Je crois qu'il a été possible au peuple de Dieu de se saisir de chaque raid aérien, par exemple, pour le limiter et l'amener à la limitation voulue par Dieu, et je crois que c'est ce que nous avons expérimenté. Je ne fais que citer ce exemple pour illustrer notre sujet. C'est une chose étonnante de voir combien les choses ont été limitées. Nous avons vu toujours et à nouveau ce qui aurait pu se produire, et combien d'assauts ont été repoussés, là même où les dégâts ont été les plus considérables. Oh ! combien ils auraient pu être encore plus terribles ! Et nous ne pouvions que nous étonner, de jour en jour, en constatant les limitations qui leur étaient imposées. C'est certainement un encouragement. Et je crois que nous pouvons l'attribuer à une action qui est mise en mouvement dans l'invisible, par les prières du peuple de Dieu. C'est encourageant. Livrons-nous à notre ministère. C'est à cela que l'Église est appelée.  (il s'agit des bombardements de l'Angleterre pendant la dernière guerre. -jcb-)

                    La toute première chose, c'est donc que Jésus a été exalté au-dessus de toutes les dominations et de toutes les puissances qui se trouvent derrière ce monde des ténèbres, et que l'Église est appelée à exercer sur ces forces de l'arrière, par la prière, et le témoignage, et la vie spirituelle, cette autorité même du Seigneur Jésus. C'est une autorité, non pas de paroles, ni de doctrines, ni de croyances, mais de vie. C'est la puissance de Sa vie d'ascension.                  

                    C'est par là que nous commençons. Nous e voyons, le principe, le loi par lesquels est exprimée l'exaltation de Christ, c'est la vie et la spiritualité.

Le ministère de la Maison envers Dieu

                   La seconde chose que nous ayons notée à l'égard de ces traits de la maison spirituelle de Dieu, c'est qu'elle existe à la satisfaction et à la gloire de Dieu. C'est pour la gloire de Dieu, pour Son plaisir, que l'Église a été créée, pour Sa satisfaction. Ici, nous la ramenons directement à cette règle : Dieu est glorifié et Dieu reçoit ce qui est pour Son plaisir, sur cette seule base de vie et de spiritualité. Nous pouvons juger de cette vérité par son effet. Partout où nous trouvons un réel ministère de vie, nous aurons toujours la gloire de Dieu. Dieu sera glorifié.

                    Cela est naturellement conforme aux Écritures. Nous nous souvenons que ce fut le seul point montré par le Seigneur Jésus, comme central et suprême dans la résurrection de Lazare. "Cette maladie n'est pas à la mort, mais elle est pour la gloire de Dieu." (Jean 11:4) Et tandis qu'Il franchissait tout l'abîme de doute et d'incrédulité qui le séparait d'avec Lazare, et qu'Il s'approchait de la situation, Il éleva, en silence tout au moins, Son cœur au Père : "Père, glorifie ton Nom !" Puis, Il cria d'une voix forte : "Lazare, sors... !" La résurrection de Lazare, la victoire sur la mort, était à la gloire de Dieu. C'est spirituel, c'est le triomphe de la vie en Christ, et c'est cela la gloire de Dieu. Ensuite, nous savons que plusieurs crurent en Lui. La gloire de Dieu est puissamment manifestée par l'effet de ce principe de la vie triomphant sur la mort.

                    Or, c'est un grand sujet. Si nous revenons à l'Ancien Testament, nous y verrons, que pour chacun des serviteurs de Dieu, après avoir été saisi par Lui, commençait aussitôt ce processus de mort et résurrection. Nous pouvons prendre celui que nous voulons. Abraham en est un exemple frappant. Combien sont significatives les paroles qui marquent la vocation de ce serviteur. "Le Dieu de gloire apparut à notre père Abraham." (Actes 7:2) Cela établit immédiatement le caractère de Dieu et déclare en fait : c'est donc ce que Je suis, Moi le Dieu de gloire, qui va agir à ton égard, et l'issue de tout ce chemin sera pour Ma gloire ! Ainsi, dès qu'Abraham eut été saisi par le Dieu de gloire, cette œuvre de mort et de résurrection commença en lui. Et ce fut une expérience sans cesse renouvelée. Abraham passa par un premier stage, et une première phase, et une première mesure de mort, afin qu'ensuite dans la résurrection, la gloire de Dieu fut manifestée. Tout le long du chemin, cette expérience de mort, se répétera. Nous ne parlons pas, ici de la mort physique, mais d'une action de la mort dans sa vie, de manière spirituelle : mort aux choses, mort aux relations, mort aux espoirs, mort aux promesses de la terre, morts aux possessions. Et à mesure que la mort agit, elle est suivie d'une résurrection, d'une expérience plus grande du Seigneur. - Le Seigneur venant faire de nouvelles alliances, lui donnant de nouvelles révélations. Je suis El-Shaddaï ! Il y avait toutes ces promesses positives, à mesure que les autres passaient par la mort, jusqu'à ce dernier grand triomphe de la "résurrection" d'Isaac. Ici, c'est la mort, oui la mort à toutes les promesses , et apparemment à toutes les espérances. Si Isaac s'en va, c'est que Dieu, dans Sa fidélité, dans Sa Parole, dans Son alliance, Dieu dans Ses promesses, Dieu s'en sera allé. C'est une mort immense à affronter, mais en esprit, elle est acceptée. Et c'est, pour finir, la résurrection, et une résurrection parfaite, glorieuse : et quelle gloire de Dieu !

                    Nous pouvons tirer de l'Ancien Testament beaucoup d'autres illustrations de cette vérité, pour les reporter ensuite spirituellement dans le Nouveau Testament. Nous verrons ainsi que c'est exactement  ce qui se reproduisit en Christ. C'est par la mort et la résurrection de Son Fils, que Dieu reçut la pleine mesure de gloire. Et l'exaltation du Seigneur Jésus est le témoignage au fait que la mort a été engloutie et vaincue. La présence de Christ dans les cieux établit ce fait dans toute sa plénitude. Mais le principe doit être transmis ensuite à l'Église, qui est Son Corps. L'histoire de l'Église à partir de ce moment-là, est simplement une histoire de morts et e résurrections successives. Chaque résurrection a signifié une nouvelle contribution à la gloire de Dieu. Or, ce qui est vrai de l'histoire de l'Église, est vrai dans l'histoire individuelle de bien des membres de l'Église, et probablement de quelques-uns d'entre nous. Nous avons connu la mort fréquemment, non pas dans le sens donné par Paul à ce terme, c'est-à-dire mort physique, et temporelle, et naturelle, mais dans notre vie personnelle avec Dieu, nous avons su ce que signifie souffrir la perte de toutes choses. Nous avons connu cette obscurité qui va jusqu'à la mort. Mais ce n'était pas la fin. La fin a été toujours à nouveau le Dieu de gloire. E c'est de cette manière que la gloire de Dieu est servie, par la vie, la spiritualité, et la vie triomphant de la mort. C'est pour ce but même que nous sommes ici. J'espère que nous ne serons pas découragés, mais que cela nous aidera plutôt à comprendre que notre présence ici même signifie que nous avons à connaître toujours à nouveau la mort pour connaître la vie. Car ce n'est pas la mort qui est la fin. La fin pour nous, c'est la résurrection, et pour Dieu la gloire. Et à la fin, Sa gloire sera manifestée dans Son Fils, dans Son Église en plénitude, lorsque la mort aura été définitivement vaincue, non seulement en Christ, mais dans et par l'Église.

                     Mais c'est quelque chose qu'il nous faut vivre en actuelle expérience. C'est une grande vérité à contempler, une chose bénie à méditer, mais elle doit pénétrer dans notre vie. Ce que je sens maintenant être la chose importante, et le désir du Seigneur pour cette heure, c'est que nous approchions ces choses de très près et en réalité, afin que ce que nous disons ne soit pas seulement une vérité, mais une réalité pour nous. Nous sommes la maison de Dieu, nous sommes cette maison spirituelle. Et nous existons pour ce but même, pour servir au plaisir et à la gloire de Dieu. Cela ne peut se réaliser que sur la base de la vie, cette vie qui triomphe de la mort. Ainsi nous inscrirons donc ces mots, sur chaque manifestation, et sur chaque expérience de mort spirituelle : Ce n'est pas à la mort, mais à la gloire de Dieu. Oh ! qu'Il nous donne la grâce de le faire. C'est chose plus facile à dire qu'à faire, je le sais. Mais c'est ce qu'il faut. L'histoire y appose son sceau. C'est là le chemin par lequel le Seigneur est servi à Sa satisfaction et pour Sa gloire, car nous sommes les instruments même, dans lesquels est manifestée la puissance de Sa résurrection, et cela demande des expériences de mort.

Le ministère de la Maison envers les élus

                    Nous avons ensuite le troisième trait de cette maison spirituelle. Elle existe pour la délivrance et la vie des autres, les autres étant naturellement les élus de Dieu, ceux qui sont liés au dessein éternel de Dieu. Nous sommes ici pour servir le Seigneur, en nous opposant au but persistant et déterminé de Satan, qui est de mettre fin à la vie de Christ dans Son Église. C'est précisément dans cette direction que sera prouvée la réalité, la réalité spirituelle de cette maison spirituelle. Est-ce que notre ministère sert à la vie du peuple de Dieu ? Dans quelle mesure contribue-t-il à le délivrer de ces assauts répétés de mort spirituelle ? C'est là qu'est l'épreuve, là que nous devons en arriver. Il est très bon de parler de ces vérités, mais il faut qu'elles soient vraies et vécues. Il devrait être impossible de parler simplement de ces questions comme d'un enseignement donné et accepté dans un certain lieu. L'enseignement peut être très bon, parfaitement exact, mais quelle en sera l'issue pratique, en ce qui concerne le peuple de Dieu ? L'épreuve ne consistera pas à montrer que nous avons accepté une doctrine vraie. L'épreuve devra montrer si nous fonctionnons conformément à ce que nous sommes, si nous faisons réellement la chose qui constitue notre existence même, si nous vivons selon la vérité acceptée.

                   Nous le voyons, l'Église, le peuple de Dieu n'est pas une chose, tandis que la vérité serait une autre chose que l'Église doive accepter. Ce n'est pas cela. C'est l'Église qui est cette vérité, sinon elle n'est rien du tout. Je dis être membre du Corps de Christ. Eh ! bien, je puis prendre une certaine attitude et reconnaître que certaines vérités sont des vérités qui appartiennent aux membres du Corps de Christ, et par conséquent les accepter et commencer à les prêcher. C'est une chose. Mais il y a un autre chemin : ces vérités sont pour les membres du Corps de Christ, et que nous ne pouvons séparer ces vérités des membres, que l'existence même de ces membres signifie que ces vérités se transforment en vie, et que si celles-ci n'agissent pas ainsi, nous avons de sérieuses raisons de mettre en question la réalité de la vie, chez un membre du Corps de Christ. Il y a quelque chose qui n va pas ; ce n'est pas normal, ce n'est pas la vraie vie. Je ne dis pas que, si ces vérités ne sont pas pleinement vécues en nous, cela ait annulé notre relation avec Christ comme membre de Son Corps. Mais je dis que si ces vérités ne sont pas manifestées par notre vie, il y a quelque chose de sérieux qui nous manque, en tant que membre de Son Corps, et que nous sommes une contradiction à la signification réelle de notre existence. Vous et moi, nous existons pour la vie des autres. Si les autres ne reçoivent pas la vie par nous, il y a une inconsistance dans notre existence même. Cela peut sembler très dur, très sévère, mais cela doit nous être à cœur, à moi aussi bien qu'à vous. Je ne m'adresse jamais à vous sans me parler à moi-même, et j'ai demandé au Seigneur la grâce de vivre toute vérité, ou sinon m'empêcher de l'annoncer.

                    Je vous en supplie, chers amis, mettons nous en présence de cette loi de notre existence. Est-ce que nous servons réellement le peuple du Seigneur, ou est-ce que nous restons simplement à l'écart ?  -ou ce qui serait pire encore, serions-nous de ceux qui sont une cause de mort ? Que signifie notre présence pour le peuple de Dieu ? Est-ce qu'elle apporte la vie ? Si oui, la maison de Dieu est vraiment représentée par nous. Sinon, si notre attitude est neutre, en ce qui nous concerne, la maison de Dieu est ruinée. Toutes ces choses sont une question de vie et de spiritualité. Et il y a une chose horrible dont nous avons besoin d'être délivrés, - et il nous faut prier sérieusement et avec ferveur d'en être préservés - c'est de parler des vérités, d'accepter les vérités, de présenter les vérités, d'être associés à des vérités comme étant vérités, sans que celles-ci soient devenues vie en nous, et manifestées dans notre vie. Je crains souvent que ce soit l'une des choses terribles et angoissantes qui se produise là où il y a une telle révélation, que l'on se mette à prendre les vérités proclamées pour s'en faire le champion. Que Dieu nous délivre de cette sorte d'attitude et de mentalité. Ce n'est pas cela. Ou bien nous sommes cette vérité, ou bien, quoique nous soyons d'accord avec elle et que nous en parlions, nous ne le sommes pas. Ce sont la vie et la spiritualité qui importent ; et nous devons nous tenir en la présence de Dieu, pour que tout soit bien réel en nous, pour que notre présence signifie un ministère de vie, de vie communiquée. Nous sommes les instruments de vie pour le peuple du Seigneur, pour le délivrer des assauts de la mort. C'est pour cette raison que Paul suppliait les croyants de prier pour lui. Oh ! comme l'ennemi cherche à nous étouffer, alors que nous devons apporter la vie au peuple de Dieu.

Une expression de Christ

                    La quatrième chose, c'est que l'Église dans sa vie corporative, est une expression présente du Seigneur Jésus Lui-même, partout là où deux ou trois sont réunis en Son Nom. Je me demande si nous avons bien reconnu la signification réelle des paroles citées dans Matthieu 18. Nous avons là quelque chose qui appartient au Seigneur, mais qui s'est rendu coupable, ou qui est responsable, de quelque chose de mal. "Si ton frère a péché contre toi". Certaines versions autorisées, Second par exemple, omettent les mots contre toi. Nous lisons donc, dans ce cas, "15 Si ton frère a péché, va et reprends-le..... entre toi et lui seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. Mais, s’il ne t’écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes, afin que toute l’affaire se règle sur la déclaration de deux ou de trois témoins. S’il refuse  de les écouter, dis-le à l’Eglise; et s’il refuse  aussi d’écouter l’Eglise, qu’il soit pour toi comme un païen et un publicain. Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel..... Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux." (Matthieu 18:15-20)

                    Ce petit mot "car" a une signification d'un poids énorme. Si ton frère pèche et si, après que trois efforts successifs et variés auront été faits pour l'amener à reconnaître son péché, il refuse de le faire, apporte la situation à l'Église. Mais s'il se refuse à écouter l'Église, rejette-le; qu'il soit comme un païen et un péager, c'est-à-dire en dehors de l'Église. Lorsque vous agissez ainsi c'est le Seigneur qui agit. "Car là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d'eux." Ce n'est pas par elle-même que l'Église aura agi. Le Seigneur considère l'acte de l'Église comme le Sien. Il est là, présent et c'est Lui qui agit. Le verdict de l'Église, c'est le verdict du Seigneur. La décision de l'Église est la décision du Seigneur, lorsque l'Église est réunie en Son Nom.  

                    Nous pouvons laisser à présent, la relation spirituelle de cet exemple pour en reprendre le principe. L'Église existe pour être une expression corporative de Christ, partout où Il est représenté. L'Église ne peut pas être représentée par moins de deux personnes, parce que l'Église est un corps. Une seule pierre n'a jamais représentée un temple. C'est une chose corporative, et il doit y avoir une expression de Christ, dans sa vie corporative. C'est le but de l'Église : être une expression de Christ. Cela ne peut pas être simplement officiel, ni une question de formes. Cela ne veut pas dire que l'Église aurait une session, et que dans cette session, elle a dressé un protocole, et discuté de certaines propositions, et prise certaines décisions. Non, c'est quelque chose de beaucoup plus profond que cela.

                    En premier lieu, l'Église est spirituelle, c'est-à-dire qu'elle est soumise au Saint-Esprit, qu'elle a, pour son gouvernement et pour sa direction, le Saint-Esprit. Elle a mis sa confiance dans l'Esprit de Dieu, afin qu'Il lui inspire, par le moyen de beaucoup de prières, les voies et les décisions justes. Elle s'est entièrement soumise au gouvernement du Saint-Esprit. C'est ainsi qu'elle devient spirituelle, pour fonctionner de manière vivante et spirituelle. Elle ne fonctionne pas de façon formaliste mais de façon spirituelle et vivante. Sa fonction est basée sur le témoignage du Saint-Esprit, et sur la vie. Si des questions se posent, si des difficultés sont soulevées, comment seront-elles résolues ? Eh bien, quelqu'un fera une proposition contre laquelle réagiront ceux qui sont spirituels en disant : Oh ! Ce serait la mort si nous acceptions cette ligne ! Non nous n'avons pas la liberté de prendre ce chemin, ce serait terrible ! La pensée de l'Esprit est enregistrée en nous. Ce n'est pas que nous ayons un meilleur jugement ; mais, en nous, l'Esprit de vie nous dit : Ne prenez pas cette voie, ce serait un désastre ! Ou bien, quelqu'un d'autre exprimera sa pensée, et ceux qui sont spirituels approuveront : Oui, c'est la voie du Seigneur ! La pensée du Seigneur est enregistrée en nous. C'est l'Esprit de vie qui gouverne, et c'est la base toute entière de la vie de l'Église, qui devient, de cette manière, une expression de Christ. Il y a, en elle, une expression de la pensée du Seigneur. Le Seigneur est en évidence, dans la ligne et sur la base de la vie et de la spiritualité. Mais, la vie corporative est nécessaire pour cela, - "sur la parole de deux ou trois témoins". Nous le voyons c'est le principe corporatif qui est à l'œuvre. Je n'avais pas l'intention d'entrer dans une telle technique au sujet de l'Église, mais tout cela démontre cette grande vérité que l'Église existe pour être une expression de Christ, partout où elle représentée par deux ou trois, sur une base corporative.

                   Nous le voyons, la vie corporative est spirituelle elle est la vie. C'est une question de vie. Notre union, notre relation avec Christ, est fondée sur le principe de Sa vie. "En nous approchant de Lui comme une pierre vivante... vous aussi, comme de pierres vivante, vous formez une maison spirituelle." Je le répète encore, Dieu n'agit pas envers nous comme si nous étions des briques. Dieu agit avec nous comme avec des pierres vivantes. Cela signifie qu'Il nous traite comme ceux qui ont vie commune avec le Seigneur Jésus. Le lien qui nous unit à la Pierre Vivante c'est celui d'une seule et même vie. C'est une relation spirituelle, et c'est cette vie qui produit l'expression corporative. Il y a toute une différence entre cette expression corporative basée sur une seule et même vie, et une société, un club, une institution. On peut adhérer à un club, se joindre une société, et être d'accord sur beaucoup de points en ce qui concerne les convictions et les procédés, sans cependant être liés les uns aux autres par une vie corporative. Mais l'Église, c'est précisément cela. C'est la seule et même vie dans tous les membres, qui les unit à la Tête. Et ainsi, elle exprime Christ partout où elle se trouve. Elle ne proclame pas uniquement des vérités au sujet de Christ. Elle introduit Christ là où elle est et déclare, par sa présence, alors même qu'elle n'est représentée que par deux ou trois, ou plus, qu'ici même, Christ est entré. Ce n'est pas une simple revendication qu'elle ferait. Nous le voyons, l'église romaine fait cette revendication, cette revendication que là où est cette église là est Christ. Oui, mais il y a une différence. Ce n'est pas seulement une revendication, c'est un fait confirmé que là où sont ces pierres spirituelles et vivantes, le Seigneur y est en vérité ; on le sait et il se passera là ce dont parle l'apôtre. Si quelqu'un vient du dehors, s'ajouter à ces pierres vivantes, si elles sont bien de cette espèce, la personne qui entre tombe à terre et s'écrit : "En vérité, Dieu est au milieu de vous !" Ah ! c'est ce que nous désirons. Que l'on se mette à tomber littéralement ou non, là n'est pas la question. Le point, c'est que l'on s'incline intérieurement, que les préjugés, les méfiances, les craintes , les réserves tombent. Il faut qu'une chose suprême s'élève en eux, et fasse tomber le reste. "Je ne puis m'éloigner d'eux, le Seigneur est là ! Nous ferons bien de nous confier à cela, et à tout ce que cela signifie. Ce sera bénéfique pour nous...." Mais c'est précisément là, la grande question, introduire le Seigneur. L'Église existe pour manifester le Seigneur dans tous les lieux, si même elle n'est représentée que par deux ou trois. Oh ! Que cela soit vrai en ce qui nous concerne. Je suis certain que nos cœurs répondent.


à suivre........