vendredi 22 janvier 2016

( 7) LA BATAILLE POUR LA VIE T. Austin-Sparks


Chapitre 7

L'INTENTION DIVINE DANS LA POURSUITE DU CONFLIT

                Lecture : Juges 1:1 à 26; Colossiens 2:15; Éphésiens 6:12; Exode 23:29-30                      
                    Nous parvenons à un mot de conclusion concernant ce sujet : sa nature est indiquée par le contenu des passages que nous avons lus.

                   La première chose à saisir pleinement est le fait qui nous est présenté dans le passage de Colossiens, à savoir, que dans le cas du Seigneur Jésus la bataille est achevée. Dans toute la mesure où Sa personne est concernée, la victoire est assurée de manière absolue, totale et définitive. Il a dépouillé les dominations et les autorités, et les a livrées publiquement en spectacle, en triomphant d'elles par la Croix. Ceci nous amène à la base représentée par Israël lorsque le Seigneur déclara : "Je les chasserai..." Cela signifie que le Seigneur est déjà en position de complète possession. Dans toute la mesure où Il est concerné, la victoire est assurée. Maintenant, partant de ce point acquis, il y a cette autre côté de la réalisation progressive de cette victoire par le peuple de Dieu. Nous avons la victoire de manière absolue en Lui, mais nous devons y entrer nous-mêmes, de manière progressive. Il s’agit de l'aspect progressif de ce conflit, et le grand besoin en relation avec cet aspect est ce qu va nous préoccuper maintenant quelque temps.

La nature progressive du confit

1 - Le fait

                    Le caractère progressif est clairement constaté, c'est-à-dire, nous le voyons être un fait. Que ce soit dans l'Ancien Testament, comme type, ou dans le Nouveau Testament , comme déclaration, cela est parfaitement clair. Les paroles en Exode 23 correspondent bien à ce que nous trouvons plus tard dans la seconde partie de la Bible : Je ne les chasserai pas en une année loin de ta face... je les chasserai peu à peu.." (versets 29 et 30) Nous pouvons citer Éphésiens 4 comme un chapitre du Nouveau Testament qui indique cette nature progressive du conflit : "...nos n'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, les autorités..." (verset 12) Bien que le Seigneur Jésus les ait Lui-même dépouillées, qu'Il a triomphé d'elles, les ayant exposées comme étant complètement défaites, nous sommes encore en conflit avec elles. Nous ne sommes pas représentés comme assis et la bataille terminée, nous sommes encore dans la bataille. Bien sûr, c'est à peine nécessaire de dire cela à ceux qui ont quelque expérience spirituelle, mais le fait est là d'une progressivité de cette bataille pour la vie spirituelle, pour un ascendant spirituel, sur les forces, les puissances de la mort spirituelle. Il n'est pas nécessaire de rester plus longtemps sur ce fait.

2 - La raison divine 

                    Étant donné que le Seigneur Lui-même a remporté une victoire absolue, et que dans toute la mesure où Il est concerné, il n'y a plus rien d'autre à faire - tous les ennemis ont été rencontrés et vaincus dans Sa Croix -  alors pourquoi ne pourrait-Il pas nous remettre simplement cette victoire dans son état complet, et ainsi nous continuerions tranquillement dans la vie sans aucun conflit spirituel ? Cela peut sembler être une question plutôt stupide. Mais nous devons apporter cette question au Seigneur et Lui demander de nous expliquer pourquoi, selon Sa volonté, dans Son ordonnancement des choses, il faut que le conflit continue et que la victoire soit progressive, au lieu d'être définitive d'un coup ? Pourquoi le combat doit-il continuer jusqu'à la fin ? Pourquoi donc cela ? Ce passage dans Exode nous en donne la raison : "Je ne les chasserai pas en une seule année loin de ta face, de peur que le pays ne devienne un désert et que les bêtes des champs ne se multiplient contre toi. Je les chasserai peu à peu loin de ta face, jusqu’à ce que tu augmentes en nombre....." La raison divine, en fait, est la nécessité d'un développement en vue de posséder le terrain que l'ennemi usurpe encore. Notre pleine possession de la victoire tarde à cause d'une incapacité à occuper, d'un manque d'aptitude, d'une limitation spirituelle, d'une immaturité spirituelle.

                    Maintenant, passons de l'aspect initial de l’Ancien Testament à l'aspect spirituel du Nouveau Testament, et, si nous le pouvons, pensons en terme de territoire spirituel, envisageons un territoire occupé par des forces spirituelles. Il n'est aucune force matérielle qui puisse les déposséder et occuper ce territoire. Seules, les forces spirituelles peuvent occuper un territoire spirituel. Si de tels territoires se trouvent en leur possession, et comme la seule force qui peut les supplanter est spirituelle, donc il doit y avoir ce qui est au moins égal à ces forces, en capacité, en dimensions,  pour s'emparer de la place qu’elles occupent jusqu'à présent. Par conséquent cela devient une question de mesure spirituelle, de capacité spirituelle. Ce que le Seigneur pose ici comme principe c'est qu'Il produira un ascendant spirituel sous réserve d'une croissance spirituelle. Si souvent dans la bataille nous allons au Seigneur, et nous prions, et nous plaidons, et nous supplions pour avoir la victoire, l'ascendant, la maîtrise sur les forces du mal et de la mort, et notre pensée est que d'une certaine manière, le Seigneur va intervenir par une démonstration puissante de force et nous mettre dans une position d'ascendant spirituel comme par enchantement. Nous devons corriger une telle manière de voir. Ce que le Seigneur fait est pour nous élargir en vue de posséder. Il nous met dans quelque épreuve, dans quelque expérience, nous mène dans quelque voie en vue de notre expansion spirituelle, un accroissement de spiritualité, de capacité spirituelle, et alors nous grandissons spirituellement, dans la même mesure nous occupons spontanément des places plus larges. La déclaration dans Exode 23:29-30 rend cela tellement clair.

                    L'illustration est intéressante. Voici un peuple appelé à la victoire, à la conquête, de manière progressive et par un développement continuel, et le Seigneur opère la dépossession et marche devant : "Voici j'envoie un ange devant toi..." Maintenant supposons que le Seigneur prenne de l'avance sur Son peuple et chasse tous les ennemis, laissant le territoire inoccupé, tandis que Son peuple est trop petit et ne peut occuper qu'une partie du terrain conquis, qu'arrivera-t-il alors ? Ni Dieu, ni le diable ne croient au vide. Laissez-vous aller à état de passivité, à un manque d'occupation définie, et vous vous trouverez bientôt dans quelque problème. Le diable ne croit pas à un état de vide dans quelque domaine que ce soit où le peuple de Dieu est concerné, car il le remplit. Ce principe est démontré par une histoire racontée par le Seigneur Lui-même, au sujet de l'homme qui était possédé d'un démon : le démon fut chassé, la maison fut laissée vide, et le démon vagabondait dans les lieux arides, cherchant du repos. N'en trouvant pas, celui-ci, à la longue, est retourné vers l'homme duquel il avait été chassé et trouva la maison balayée et ornée, mais non gardée, et alors promptement il en repris possession. Mais cette fois, le mauvais esprit entra dans cet homme avec sept autres démons. Il ressort très clairement de l'illustration du Seigneur, que l'ennemi ne croit pas au vide.

                   De la même manière, le Seigneur ne croit pas au vide.  Il croit aux choses remplies. Il croit en une possession entière, à une pleine occupation. Dans le domaine spirituel, cela requiert un élargissement spirituel, avant que le Seigneur ne puisse donner un espace plus grand. Je crains que la chrétienté est renversé les choses en réalisant des grands espaces et en espérant s'y déployer. C'est ainsi que de grands bâtiments sont construits, puis une très grande somme de travail et de labeur est nécessaire pour essayer de les remplir. Le Seigneur n'agit pas de cette manière. En tout premier lieu, Il élargit puis Il donne en conséquence. Cependant ne rabaissons pas ce sujet en l'amenant à un niveau trop bas, mais gardons-le dans la sphère du conflit et de la guerre spirituels. La loi que le Seigneur a mis en évidence, ici, dans ce passage, est qu'un ascendant sur les forces des ténèbres et de la mort, correspond à une croissance spirituelle. La croissance spirituelle est essentielle pour un ascendant spirituel, pour un territoire élargi. Le défi que le Seigneur place devant nous est celui-ci : Pouvez-vous occuper ce terrain ? Pouvez-vous le remplir ? Pouvez-vous le posséder ? Êtes-vous capables, si Je vous le donne ? Le désastre serait d'autant plus grand, si le Seigneur donnait un vaste territoire et que nous ne pourrions pas l'occuper et le remplir. Combien la croissance, la maturité et l'expansion spirituelles sont importantes !  

                    Toute la question de la victoire progressive repose sur un développement spirituel progressif. Il ne repose pas sur la possession d'un don d'ascendant provenant du Seigneur. L'ascendant, en fait, se développe en  nous par une croissance et un élargissement spirituels. C’est une question de capacité. En conséquence, ceux qui connaissent le plus la victoire ne sont pas toujours ceux qui en parlent le plus, mais ceux qui sont passés à travers des expériences et des processus par lesquels ils ont été, sur un plan spirituel, puissamment élargis en Christ. Disons cela différemment. Ce doit être un réconfort de savoir que tout ce que fait le Seigneur avec nous, qui est une sorte d'étirement, un étirement douloureux : ce creusement de voies, de sillons plus profonds, cette conduite dans les profondeurs, cette mise en pièces et cette ouverture par force, tout ce qui tend à favoriser une énergie plus profonde, plus large et plus élevée du Seigneur à travers la souffrance, a pour objectif de nous introduire dans une position de puissance et d'ascendant  spirituels. Ainsi le pouvoir de l'ennemi devient plus faible, parce que le pouvoir des saints devient plus grand par leur croissance dans la grâce et la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. Le pouvoir des saints ne s'accroît que sur cette base. Nous devons être constitués pour le pouvoir, pour l'ascendant, pour la conquête. Il est tout à fait évident que s'il n'y a pas un arrière-plan spirituel adéquat à la vie de ceux qui portent des assauts contre l'ennemi, ils seront mis en pièces, ils seront incapables de tenir devant lui. Cela requiert qu'ils soient compétents spirituellement, qu'ils possèdent des richesses spirituelles, un arrière-plan spirituel, une plénitude spirituelle pour tenir tête à l'ennemi et le forcer à quitter sa position. Il est important que nous reconnaissions cela.

                    Il nous faut connaître un élargissement en vue de pouvoir occuper. Le Seigneur ne nous donnera rien autrement. Il est gouverné par une sagesse infinie dans la manière dont Il agit envers nous. "Je ne les chasserai pas en une seule année loin de ta face.... Je les chasserai peu à peu loin de ta face, jusqu’à ce que tu augmentes en nombre....." La mesure de l'ascendant spirituel est celle de la croissance spirituelle.

3 - Un effet dissuasif, si nous regardons de la
mauvaise manière

                    Nous nous empressons de passer à une autre chose. Ce caractère progressif peut avoir un effet dissuasif, si nous le regardons d'une mauvaise manière. Il semble clair que beaucoup en Israël furent dissuadés, découragés de devoir continuer à combattre et de devoir chasser complètement l'ennemi, parce qu'il s'agissait d'une entreprise progressive ou lente. Pour une raison ou pour une autre, cette nature humaine qui est nôtre, aime obtenir les choses en une seule fois, tout arranger en un seul coup, tandis que le long processus, dont on ne voit pas la fin, de la croissance spirituelle est souvent une chose très décourageante pour la chair. Ainsi, ils ne chassèrent pas entièrement ces nations, simplement parce que cela demandait de la persistance. Cela réclamait, comme nous le disons, de s'y "accrocher". Cela requérait une constante consécration. Cela exigeait une poursuite assidue et toujours quelque chose de plus à réaliser.

                    Il en est ainsi avec nous. Nous sommes si souvent découragés et dissuadés de continuer parce que nous semblons progresser si peu, parce qu'il semble qu'il y ait plus de choses devant nous que derrière nous, parce qu'il nous semble, après tout, que nous avons gagné si peu et que nous constatons qu'il y a encore tant à gagner. Remarquons que cela fait partie de l'ordonnancement souverain du Seigneur. Aussi longtemps que nous serons ici-bas, le Seigneur ne nous donnera pas la moindre occasion de dire : Maintenant nous pouvons nous installer ! Oh, mais combien nous espérons cela presque chaque jour ! Notre pensée est qu'il n'est pas bien loin le temps où nous parviendrons à une position où nous aurons le dessus, où nous aurons l'ascendant, et que le combat sera alors terminé, en tout cas pour l'essentiel, et que nous pourrons nous reposer. Je désire vous dire en toute fidélité que précisément jusqu'au dernier affrontement dans cette bataille vous sentirez que pratiquement rien n'a été fait en comparaison de ce qui reste à faire. Vous aurez l’impression que les forces devant vous sont encore sur le point de vos submerger. Peu importe la mesure de vos progrès spirituels, vous serez souvent dans la situation où vous aurez le sentiment d'être presque submergé, que ce qui est réellement la partie la plus difficile de la chose à faire n'a pas été accomplie. Le sentier vers la gloire est le sentier d'un conflit croissant, et la part la plus aiguë du conflit prendra place juste avant d'entrer dans la gloire. Le Seigneur ne nous donnera jamais raison de nous être installés.

                    Il y a une autre phase de l'échec d'Israël. D'un côté, tandis que beaucoup étaient découragés à cause du caractère progressif et prolongé du conflit, il est parfaitement clair que beaucoup d'autres sont entrés dans un état de satisfaction coupable. Ils disaient : nous avons combattu, nous sommes allés jusque là, c'est suffisant. Le mécontentement peut être selon le cas saint ou coupable. Il y a un saint mécontentement. Tandis qu'il reste des forces spirituelles à chasser à déposséder, que dans tous les domaines et la sphère de ce qui est spirituel il y a encore ce qui est opposé au Seigneur, vous et moi n'avons pas le droit d'être satisfaits. Nous ne devons pas nous installer e dire : Oh, c'est l'idéal à atteindre et c'est impossible ! C'est parfaitement bien de voir ce qui devrait être, mais il ne sert à rien d'établir une sorte de conseil de perfection et d'espérer atteindre ce qui est impossible parmi le peuple de Dieu ou dans notre expérience spirituelle ! Si nous commençons à raisonner de cette manière, nous nous retrouverons dans un bien triste état. Durant les quatre cents ans occupé par les juges, une attitude similaire n'a produit que misère, défaites continuelles et faiblesse, un terrible état d'alternance de haut et de bas tout au long de cette longue période. Lisez le compte-rendu dans ce livre des Juges, et notez les périodes où Israël travaillait dans l'esclavage et la défaite. Pourquoi ? L'explication se trouve dans le premier chapitre. Relisez tout ce chapitre et relevez combien de fois il est répété que certains d'Israël n'ont pas chassé leurs ennemis. Le résultat fut cette longue période de défaite, de faillite et de misère. Que s'était-il passé ? Ils étaient arrivés à un état de satisfaction coupable. Ils s'étaient dit : oui l'idéal, il est vrai, serait de posséder le pays entièrement, mais la mesure actuelle d'occupation semble être tout ce qu'il est possible de faire, nous devons accepter les choses comme elles sont !

                   Cela représente pour nous un très sérieux défi en relation avec le témoignage du Seigneur. Nous jetons un coup d’œil sur le monde aujourd'hui, sur ce que nous appelons le monde chrétien, et nous constatons son état, un état qui est très semblable à celui du temps des Juges. Nous voyons des divisions et des faillites dans ce que nous appelons l'Église. La question est donc celle-ci : Est-il possible d'avoir un témoignage authentique, un plein témoignage, une pleine expression de la pensée du Seigneur ? La réponse qui est si souvent donnée peut être énoncé ainsi : "Oui, cela est l'idéal, mais vous vous imposez une tâche impossible si vous essayez de l'entreprendre. Vous feriez mieux d’accepter la situation, de la considérer comme toute en ruines et de vous en accommoder !" Êtes-vous satisfait d'une telle réponse ? Moi, non, j'ai décidé que même si je meurs en essayant, je me donnerai pour obtenir une plus pleine expression de la pensée du Seigneur. Pour autant qu'il s'agisse de ma propre vie, elle sera répandue jusqu'au bout afin d'amener Son peuple dans la plénitude de Sa volonté, mais je n'accepte pas cette situation qui, jusqu'à présent, est une situation de pénurie. C'est une attitude coupable que de se contenter de la situation. C'est un manque de persévérance, en dépit de l'impossibilité apparente, qui a produit cette terrible paralysie et l'inefficacité spirituelle du peule de Dieu. Cet état de choses est presque mondialement répandu aujourd'hui.

La nécessité de la communion fraternelle

                    Nous arrivons au mot final que nous ressentons comme étant celui qui doit vraiment retenir notre attention par dessus tout. Nous voyons la réalité de la bataille et beaucoup de lois qui régissent cette bataille, mais de quoi avons-nous besoin si notre raison d'être est de vaincre ? Vous pouvez répondre de diverses manières, mais ce que je vois comme besoin dominant, si ce n'est la chose prédominante, est celui qui est au moins suggéré dans la première partie du premier chapitre des Juges. Là, la question est posée :  "Qui de nous montera le premier contre les Cananéens, pour les attaquer? L’Eternel répondit: Juda montera... Et Juda dit à Siméon, son frère: Monte avec moi dans le pays qui m’est échu par le sort, et nous combattrons les Cananéens; j’irai aussi avec toi dans celui qui t’est tombé en partage. Et Siméon alla avec lui. Juda monta, et l’Eternel livra entre leurs mains les Cananéens et les Phéréziens; ils battirent dix mille hommes à Bézek." Il y a ici un travail effectif, une réelle efficacité. Qu'y a-t-il derrière cela ? Il y a eu la communion fraternelle, la coopération. Ici, vous trouvez l'esprit de fraternité se manifestant par une serviabilité mutuelle, un soutien mutuel dans le combat. L'ennemi a maintenant sa possession et a résisté au peuple de Dieu à cause d'un manque dans ce domaine. L'une des stratégies par lesquelles il est parvenu à ses fins, a été de maintenir le peuple de Dieu loin d'un franche coopération spirituelle dans la bataille, de les disperser, de les diviser, de les désintégrer, de les amener à agir individuellement au lieu d'intervenir en tant qu'instrument corporatif et collectif pour Dieu et de traiter les problèmes ensemble de façon puissante. Nous ne dirons jamais assez l'importance de cela.

                    C'est le fardeau de mon cœur, que le grand besoin du Seigneur est d'avoir un instrument de prières qui s'assemble dans un seul but, celui de chasser l'ennemi du terrain qu'il occupe; non pas seulement dans le but de présenter des requêtes, ni simplement de répandre des paroles qui passent pour des prières, car, aussi bonnes et justes qu'elles puissent être, de telles prières ne parviennent pas à saisir d'une main puissante la propre victoire du Seigneur et amener cette victoire à opérer là où se trouve l'ennemi. La victoire est dans les mains du Seigneur. Il a dépouillé les dominations et les autorités. Il a dit "Je les chasserai". Que doit-il s'ensuivre ? Il faut que l'on s'assemble, et dans la foi, que l'on empoigne, en quelque sorte, cette victoire. Il doit y avoir une appropriation de cette victoire, et on doit l'amener à exercer une pression sur la situation spirituelle. A moins que nous obtenions cela, nous ne verrons pas la contre-partie spirituelle de cette puissante expérience de triomphe qu'ont connu Juda et Siméon. Là, le progrès est réel. Là nous voyons l'ennemi contraint de quitter le terrain

                    Que ne donnerais-je pour que le peuple de Dieu s'assemble pour travailler dans la prière, pour un travail effectif, venant dans un esprit en travail, avec une intelligence avisé, dans une pleine résolution de cœur et comme un seul homme dans un esprit de communion fraternelle, parce que c'est le témoignage du Seigneur qui est en jeu, qui se trouve impliqué, qui est lié à cela; pour cette venue ensemble et un règlement définitif des situations où foisonne l'influence satanique, afin de déblayer le terrain de l'ennemi. C'est le besoin du Seigneur aujourd'hui. Je ressens que le besoin prééminent du Seigneur. Nous ne prenons pas assez la chose à cœur. Nous n'avons pas suffisamment à cœur le témoignage du Seigneur. Si nous étions réellement en souci pour le témoignage du Seigneur sur cette terre, nous n'aurions besoin que d'être informés de l'impact de la mort et du fait qu'elle prévaut contre le peuple de Dieu dans une situation quelconque, pour que nous nous y engagions avec comme but de ne laisser aucun répit à l'ennemi jusqu'à ce qu'il se retire de la situation. Mais nous pouvons être informés de telles situations, d'un besoin, de nos frères dans le combat qui sont pressés au-delà de toute mesure, et être satisfaits avec une simple requête momentanée : "Oh,! Seigneur aide-les ; oh ! Seigneur , bénis-les ; oh ! Seigneur, viens à leur secours !" alors que le Seigneur est en train de nous dire très catégoriquement, si du moins nous avions des oreilles pour entendre : "Pourquoi ces cris ? Lève ta verge..." (Exode 14:15-16) Nous avons la verge de la victoire du Seigneur  en nos mains, ou nous devrions l'avoir. Nous avons la verge du non puissant de Jésus, et nous venons au Seigneur avec des cris, alors que le Seigneur dit en réalité : "Amenez cette victoire qui est pour vous, en Moi, à exercer sa pression sur cette situation !" C'est à cette venue ensemble dans la communion, dans la coopération , qu'appartient le rôle d'amener la grande victoire que le Seigneur possède en notre faveur, à exercer sa pression sur la situation.

                    Oh ! Puisse le Seigneur nous remuer par cette question  de la prière puissante au nom de Jésus, et obtenir un instrument, un vase dans lequel et à travers lequel la puissance de Son trône sera manifestée sur ces situations qui sont sous la domination de l'ennemi. C'est le grand besoin du Seigneur. Dans beaucoup de personnes, parmi le peuple de Dieu, comme dans beaucoup d'endroits dans ce monde, le témoignage du Seigneur est défait, arrêté, bloqué, étouffé, incapable de percer. Tout est paralysé, l'ennemi tient le terrain. Le peuple de Dieu a le plus grand mal à se défendre, à se maintenir. Il y a nécessité que quelque puissance parvienne à déblayer le terrain de l'ennemi. Cette puissance n'y parviendra que lorsque le peuple de Dieu se chargera de cette question dans une communion de prière tellement puissante que, par elle, le trône agira. 

                    Beaucoup savent qu'ils ne réussissent pas tout seuls dans leur vie de prière qu'ils ne peuvent traiter la situation par eux-mêmes. Beaucoup sont profondément et terriblement conscients que ce dont ils ont besoin pour réussir, est un puissant renforcement par une coopération dans la prière, mais leur problème est celui-ci : d'où un tel renforcement doit-il venir ? On ne trouve pas ceux qui sont suffisamment en souci pour cela, ceux qui savent comment prier de la sorte, dans la puissance du nom. Pardonnez-moi d'insister autant, mais les conditions qui prédominent, réclament des mots énergiques. Le besoin est de recouvrer un instrument de prière par le moyen duquel la puissance qui est dans la main du Seigneur Jésus, sera libérée à l'égard des situations bloquées du fait de la puissance de l'ennemi. Que le Seigneur nous réveille, nous remue profondément dans ce domaine, et fasse au moins de nous une partie d'un tel instrument de prière.

                   Prenons la résolution de venir ensemble pour prier. N'attendons pas d'être appelés. S'il est possible de se réunir, s'il y a autour de nous de ceux que nous pouvons appeler pour prier, faisons-le. N'attendez pas la réunion de prière établie. Si vous pouvez avoir de la communion dans la prière avec quelqu'un, prenez position ensemble en faveur des intérêts du Seigneur, et dépensez-vous dans cette question de délivrance des situations de la domination du pouvoir de l'ennemi.

FIN

T.AUSTIN-SPARKS


Daniel 6:23b Chip Brogden

Daniel fut tiré de la fosse, et aucun mal ne fut trouvé sur lui, parce qu’il s’était confié en son Dieu. » (Daniel 6:23b).

Daniel a été vainqueur sur la Terre parce qu’il appartenait au Ciel. Daniel a vaincu les Ténèbres parce qu’il appartenait à la Lumière. Daniel a surmonté la Mort parce qu’il avait la Vie. Daniel a été délivré de la fosse aux lions, et a vécu pour mener à bien son ministère de prière. Après une telle épreuve, on aurait pu s’attendre à ce qu’il arrête et prenne sa retraite, qu’il s’installe paisiblement, et se relaxe un peu. Il avait assurément gagné le droit de prendre des vacances. Mais peu après, nous le voyons en train de batailler en esprit pendant 21 jours parce qu’il attendait encore qu’une réponse lui soit donnée du Ciel. Peut-il y avoir un seul doute quant au résultat? Daniel ne s’arrête pas. C’est cela ce que signifie vaincre. Vous ne pouvez jamais partir en roue libre, vous ne pouvez jamais baisser votre garde, vous ne pouvez jamais laisser aller les choses un jour ou deux. Vaincre n’est pas l’affaire d’un moment, c’est une chose qui nous occupe à plein temps. Inscrivez cela profondément en vous le plus rapidement possible.

Cela mérite d’être répété: le Seigneur scrute la Terre entière, et quand Il a trouvé une personne qui voit Son Dessein, et qui ajuste quotidiennement sa vie à ce Dessein, et qui constamment se tient en prière pour l’accomplissement de ce Dessein, alors Dieu mettra en mouvement les Cieux et la Terre en faveur de cette personne. Si vous lisez cela, je prie que le Seigneur s’adresse à vous, vous appelle par votre nom, et dise « Tu es celui que je veux! ». Je vous mets au défi de mettre de coté votre agenda personnel, et de vous consacrer à l’agenda Céleste aujourd’hui, dans les jours qui viennent, et le reste de votre vie. Le Principe du Reste énonce que si vous cherchez en priorité le Royaume de Dieu - ce qui signifie, si vous placez Son Besoin, Sa Volonté, Son Dessein, au dessus de vos propres besoins, volontés, désirs, et plans - alors non seulement Il accomplira Sa Volonté et établira Son Royaume, mais Il vous protégera, vous défendra et combattra pour vous. C’est le seul chemin pour vaincre.

Chip Brogden : Le principe du reste


 

jeudi 21 janvier 2016

Ephésiens 2:6 Chip Brogden

Ephésiens 2:6 il nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en Jésus-Christ.

Nous devons prier en tant que citoyens célestes d’un Royaume céleste, et non en tant que citoyens terrestres d’une nation terrestre. La plupart du temps, les intérêts du Ciel sont contraires à ce que veulent les nations. Si tel est le cas, nous devons prendre le parti du Ciel, et non celui de notre propre pays. Si nous prions selon ce que disent les nouvelles du soir, ou selon notre inclination de citoyens d’Afrique du Sud, de France, ou des Etats-Unis, alors nous avons échoué dans notre mandat céleste, et le Royaume de Dieu en souffre des pertes. Nous risquons de prier pour la bénédiction et la protection quand le Seigneur appelle la diminution et le jugement (et vice versa). Si nous ne pouvons pas prendre nos distances à l’égard du patriotisme et du nationalisme, alors nous ne pouvons pas bénéficier de la puissance de Dieu dans la prière pour Son Royaume. Daniel était zélé pour la gloire de Dieu, pas pour la gloire d’Israël.

Notre histoire, notre héritage, notre lignée, les choses terrestres auxquelles nous nous identifions, les choses qui font de nous ce que nous pensons être - toutes ces choses s’arrêtent à la Croix de Christ. Il est l’Alpha: toutes choses commencent en Lui. Il est l’Omega: toutes choses se terminent en Lui. Je ne dis pas que vous devez vous soustraire à vos responsabilités. Rappelez-vous, Daniel était fidèle dans toutes ses fonctions, et aucune faute n’avait pu être trouvée en lui. Cependant il était capable de séparer ce qu’il FAISAIT de ce qu’il ETAIT. Son identité n’était pas basée sur sa position ou son appel, mais sur sa position dans les Cieux. C’est tout ce qui compte. 

Si vous ne voulez pas quitter votre terrain pour venir sur celui de Christ, là ou tous sont égaux, alors vous ne verrez jamais les choses depuis la perspective du Ciel. Tout passera au filtre de cette identité terrestre. Mais si vous perdez votre vie, alors vous trouverez votre Vie véritable, et cette Vie vient d’en Haut, pas d’en Bas. C’est le secret pour avoir la puissance de Dieu. Les défis terrestres (comme la fosse aux lions, par exemple) ne peuvent être surmontés avec une façon de penser Terrestre, des attitudes Terrestres, des préjugés Terrestres. Il faut quelqu’un venu d’en Haut pour soumettre quelque chose émanant d’en Bas. Il faut quelque chose de Céleste pour affronter quelque chose de Terrestre, et remporter la victoire.

Chip Brogden : Le principe du reste



mercredi 20 janvier 2016

Ephesiens 6 :18 Chip Brogden

Faites en tout temps par l’Esprit toutes sortes de prières et de supplications. Veillez à cela avec une entière persévérance, et priez pour tous les saints. (Ephesiens 6 :18)

Daniel était non seulement un homme chargé d’une lourde responsabilité administrative et d’une autorité gouvernementale, mais il était avant tout un homme de prière: un homme qui s’extrayait de ses responsabilités terrestres afin de chercher la face du Seigneur - pas une fois par jour, pas deux fois par jour - mais trois fois par jour, présentant des prières, des requêtes, et des actions de grâce devant le Seigneur. De plus, Daniel servait fréquemment le Seigneur dans le jeûne.

Aujourd’hui, tout le monde veut la puissance de Dieu, mais bien peu acceptent de se renier eux-mêmes. Ils préfèrent plutôt que quelqu’un prie pour eux ou leur impose les mains, tout en continuant de vivre comme bon leur semble. Vous savez, il n’y a pas de loi qui dise qu’un chrétien doit prier trois fois par jour et servir le Seigneur dans le jeûne, comme le faisait Daniel. Nous ne sommes pas conduits par des lois et des règles, mais par l’Esprit.

Il y a quelque chose qui devrait nous inciter à prier. Il devrait y avoir une sorte d’onction, une sorte de force intérieure, qui nous pousse à chercher Dieu, à Le chercher de bon matin, et à Le chercher souvent. Si ce n’est pas notre expérience quotidienne, alors c’est que quelque chose ne va pas. Nous sommes peut être devenus complaisants ou nous sommes tombés dans la facilité ou la tiédeur. Quelle qu’en soit la raison, le remède à cela est la vision. Si nous avons réellement vu le Dessein de Dieu, nous ne pouvons plus continuer comme avant. Cela nous consumera. Une personne avec une petite vision priera de petites prières. Daniel était un homme doté d’une vision immense, et il pouvait donc faire de grandes prières.

Chip Brogden : Le principe du reste



mardi 19 janvier 2016

( 6) LA BATAILLE POUR LA VIE T. Austin-Sparks


 Chapitre six 

LA CONTINUATION DU CONFLIT EN RELATION AVEC L’ÉGLISE
COMME COMPAGNIE CORPORATIVE

                    Nous nous occuperons à présent  plus spécialement de la poursuite du conflit en relation avec l’Église, en tant que compagnie corporative, c'est à dire le Corps de Christ.

                    Il a été suffisamment dit, pour rendre parfaitement clair le fait qu'il y a une bataille millénaire autour de la vie spirituelle et que si cette vie peut être arrêtée dans sa manifestation, dans son expression, alors elle le sera. Il y a une grande puissance et une grande énergie travaillant par le moyen de la mort spirituelle pour éteindre le témoignage du Seigneur ressuscité et glorifié, dans le croyant individuel et dans l’Église, en tant que Corps de Christ. Le croyant individuel et l’Église sont ensemble dans la bataille pour la manifestation de la vie même du Seigneur. Le problème n'est pas la perte de la vie divine, de la vie éternelle, comme si Satan pouvait nous la retirer, mais la sauvegarde de sa pleine expression dans les croyants individuellement et dans l’Église, comme étant un tout 'est la bataille dans laquelle nous sommes plus ou moins engagés et concernés, selon la mesure de notre spiritualité et de notre consécration au Seigneur. Ce qui est vrai du chrétien individuel, l'est également du Corps entier.

Les domaines les plus élevés de la bataille et du témoignage

                    Je crois que nous pouvons mieux pénétrer au cœur du sujet en notant le contraste qu'il y a entre la première lettre aux Corinthiens et la lettre aux Ephésiens. Ainsi nous serons grandement aidés dans notre compréhension en saisissant la nature et le domaine de la bataille pour la vie spirituelle. Il y a beaucoup de suggestions pratiques et d’exposés, dans ces deux lettres qui peuvent nous diriger à ce sujet. Pour commencer notons les domaines dans lesquels se tiennent ces deux lettres, car sans l'ombre d'un doute il y a sous cet aspect une grande différence entre elles.

                    Nous sommes familiarisés avec les expressions caractéristiques de la lettre aux Éphésiens. L'expression "dans les lieux célestes" est l'une de ces notes dominantes. Nous savons très bien que dès que nous considérons la lettre aux Éphésiens nous sommes dans le domaine des lieux célestes. Une grande émancipation s'est opérée,une grande ascension, un grand exode, une grande séparation. Tout un monde est resté derrière et on est entré dans un autre, oui, d'une manière spirituelle, où les choses participent au caractère absolu du Seigneur, où le Seigneur est pleinement vu comme Tête souveraine sur toutes choses dans l’Église. Ici, il n'y a rien de fragmentaire, rien de partiel, rien d'imparfait, mais toutes choses sont vues comme complètes, remplies et définitives, comme étant unies d'une manière parfaite avec le Seigneur dans les cieux. Ici toutes les expressions employées sont célestes. Il s'agit d'un royaume, et c'est en tant que tel, qu'il est présenté dans la lettre aux Ephésiens. Le témoignage, également, y est vu dans son caractère céleste et son énergie. Nous voulons dire que le témoignage est opérant dans le domaine céleste. Il opère au-delà de ce qui est ordinaire, terrestre, de chair et de sang, des choses de ce monde des sens. C'est dans le domaine de ces relations ultimes, qui sont de nature spirituelle, avec des forces et des intelligences surnaturelles, qui dépasse ce qui est simplement humain, représentant plus que les forces et les intelligences de cette terre, que le témoignage se montre être opérant. Le témoignage atteint des domaines ultimes de l'univers, touche les dominations et les autorités, les princes de ce monde des ténèbres, les armées spirituelles de méchanceté. C'est là que quelque chose est enregistré, produit, rendu effectif. C'est là, à l'arrière-plan, qu'un témoignage est établi, accompli, exprimé. C'est un domaine céleste.

                    Il n'est pas possible d'aller plus loin derrière cet arrière-plan. Cela se passe derrière toute chose visible, tangible, connue ici-bas, et atteint ce royaume qui est responsable de tout ce qui se passe ici. Ce royaume est parfaitement évident dans la lettre aux Éphésiens.

                   Allons maintenant à la première lettre aux Corinthiens et constatons dans quel monde différent nos entrons. Vous trouvez très peu de ce qui est céleste ici. Vous trouvez dès le début, en parcourant cette lettre, que vous touchez à ce qui est terrestre, les choses mondaines et naturelles, et combien d'autres choses de cette nature il y a ! Il n'y a rien ici de l'atmosphère céleste. Vous êtes, pour ainsi dire, précipités dans quelques affaires sordides alors qu'il s'agit du peuple de Dieu. Sordide n'est pas un mot trop fort pour ce contexte. Vous êtes mis en rapport avec tout ce qui est déplaisant, tous les aspects lamentables du mélange, de la faiblesse spirituelle et de l'immaturité, avec des choses que vous aimeriez voir mises de côté rapidement, définitivement. Vous le ressentez au fur et à mesure que  vous lisez cette lettre : oh ! Que nous puissions sortir d'un tel état de choses, de divisions, de schismes et querelles, de procès, et ce n'est pas tout ! Combien cela est terrestre ! C'est un tout autre domaine, et parce que c'est si terrestre, si mondain, parce que le céleste est tellement absent, vous n'êtes pas étonnés de la pauvreté du témoignage. Vous ne trouvez ici aucun impact sur les forces spirituelle. Si vous lisez la première lettre aux Corinthiens d'un point de vue spirituel, vous serez à conclure que la situation est plutôt celle où les forces du mal ont pris un avantage. Elles n'ont pas été renversées. Vous devez admettre que l'ennemi se meut ici parmi les saints en foulant tout aux pieds. Il semble qu'il ait toute latitude en certaines choses amenant celle-ci à un tel niveau qu'il est même honteux d'en parler dans le monde. Oui, il est vrai que l'ennemi est un adversaire non défaits en ce qui concerne ces croyants ou leur situation dans cette lettre. Il agit trop à son gré simplement parce qu'ils sont tellement sur le niveau terrestre des choses.

                   Cela se passe de commentaires n'est-ce pas ? Le témoignage demande, pour qu'il ait une réelle valeur et soit efficace, que le peuple de Dieu, que l’Église soit un Corps céleste. Il requiert cela ! Il est clair que ces croyants à Corinthe (bien sûr, nous parlons de ceux dont il est fait mention dans cette lettre, qui étaient dans de meilleures dispositions) sont parvenus à une mesure vraiment petite de  la puissance de Sa résurrection, simplement parce qu'ils n’étaient pas entré dans la signification de Sa mort, de Sa Croix. C'est avec un triste et pénible reproche que l'apôtre a dû leur rappeler quelle occasion fut la leur, parce qu'il exprime dans l'introduction de sa lettre : "Pour moi frères, lorsque je suis allé chez vous, ce n'est pas avec une supériorité de langage ou de sagesse... Moi même, j’étais au milieu de vous dans un état de faiblesse, de crainte et de grand tremblement... car je n'ai pas eu la pensée de savoir parmi vos autre chose que Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié." Cela fut l'attitude de Paul, son message et son but lorsqu'il vint à Corinthe bien longtemps avant qu'il ne leur adresse cette lettre. Or, sa présence parmi eux, mettant l'accent et insistant sur Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié, et sur rien d'autre, et ensuite, bien plus tard, la rédaction d'une telle lettre mettent en évidence le fait qu'ils n'avaient pas appris ce pourquoi il avait été présent, qu'ils n'étaient pas entré dans la chose sur laquelle il avait insisté, étant au milieu d'eux, et toute cette situation est une constatation de ce fait.

                    Si Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié est saisi de manière vivante, vous n'aurez pas de semblables divisions, pas de schismes, pas de fornications, rien de toutes ces choses. Ils n'avaient pas compris la signification de la Croix. Ils n'avaient pas saisi le message sur lequel l'apôtre Paul avait insisté de manière exclusive et sans partage, lors de sa présence parmi eux. Et s'ils ne connaissent pas la signification de la Croix, comment peuvent-ils connaître la signification de la résurrection ? Comment peuvent-ils connaître la puissance de la résurrection ? Et s'ils ne connaissent rien de cela, alors comment peuvent-ils connaître la puissance de cette vie de résurrection manifestant l'impact du Seigneur vivant, ressuscité sur les forces spirituelles ? Vous ne pourrez jamais détruire les divisions parmi les saints en les invitant à discuter ensemble de leurs différents et en leur demandant de se réconcilier. La seule façon de traiter ces situations dans le peuple de Dieu est de vous agenouiller en vous occupant des forces cachées derrière celles-ci. La puissance de l'ennemi derrière ces situations doit être brisée. Vous ne pourrez jamais arranger une situation comme celle-là parce qu'elle est diabolique.

                    Ce qui est vrai dans le domaine des divisions, l'est également pour les autres sujets de cette lettre. C'est l'ennemi qui est derrière cela, qui est finalement la cause de tout ce désordre, et rien d'autre, si ce n'est l'impact du Seigneur ressuscité, monté aux cieux et souverain contre l'ennemi qui est derrière tout cela, qui favorisera un meilleur état de choses. Tout cela est mis en évidence à Corinthe. Ils étaient dans l'impossibilité d'avoir cet impact sur les forces spirituelles parce que ils ne se trouvaient pas dans la bonne sphère. Il s'agit du domaine céleste d'activités, alors qu'ils se trouvaient sur terre, parmi les choses terrestres. C'est le domaine où nous nous trouvons qui détermine la différence dans le témoignage.

                     Si vous essayez de travailler dans la puissance du témoignage du Seigneur glorifié et souverain, alors que vous vivez une vie terrestre, vous serez entièrement défait et vous aurez la preuve que vous êtes totalement impuissant pour cette situation. Si nous voulons réellement arriver à du résultat par la puissance de Son trône, alors nous devons être spirituellement séparés de ce monde, de cette terre. Nous devons être, dans un sens spirituel, un peuple céleste, assis avec Lui dans les lieux célestes, bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes, etc.. Le domaine dans lequel nous nous trouvons, es d'une importance capitale pour un témoignage réel et effectif.

                    C'est à un tel témoignage que nous sommes appelés.Il ne s'agit pas d'un certain idéal impossible à réaliser, ni une présentation de la vérité très élevée. C'est précisément pour cela que l’Église est constituée. Je ne crois pas, comme certaines personnes semble le croire, que l’église de Corinthe et l'église d’Éphèse sont deux églises différentes. Il y a un enseignement qui dit que le Corps à Corinthe est différent de celui d’Éphèse. Je ne crois pas cela un seul instant, je ne crois pas que les Corinthiens furent appelés à quelque chose de moindre que les Éphésiens. Il s'agit du même appel. Les Corinthiens furent appelés à une vie et un témoignage célestes comme le furent les Éphésiens ou qui que soit d'autre. Il s'agit de savoir si nous acceptons ce que signifie la Croix pour qu'elle nous introduise dans la puissance de la résurrection. Cela déterminera la mesure de l'expression de cette puissance suprême du Seigneur intronisé.

                 Cette question de "domaine" touche toutes sortes d’éventualités. Elle soulève toute la question de savoir si nous vivons à un niveau terrestre, si nous sommes liés de manière officielle à quelque chose, qui après tout, n'est que terrestre dans sa constitution, quand bien même cela serait du domaine religieux. Toues les questions comme celle-ci sont soulevées et posent avec elles celle de savoir, si nous sommes sortis avec le Seigneur de façon émancipée, libre et évidente en tant que Son peuple céleste. Nous sommes contents de laisser ce sujet pour un temps et vos pouvez demander au Seigneur de vous montrer quelle est sa plus pleine signification pour votre propre cœur.

La portée de la bataille et du témoignage

                    Parallèlement au domaine, il y a ce que nous pouvons appeler la portée des choses, pas tant dans les dimensions que les valeurs, les qualités qu'elles représentent. Retournons à la lettre aux Éphésiens, et notons quelques-uns des grands mots qui s'y trouvent. Il y a quelques merveilleuses déclarations, phrases et termes : "l'infini grandeur" de sa puissance,  "Puissamment fortifiés par son Esprit dans l'homme intérieur", "Qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment au de-là de tout ce que nous demandons ou pensons." La puissance qui agit en nous, est à même de nous rendre capables excessivement au delà de ce que nous demandons ou pensons. "En le ressuscitant... en le faisant asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au dessus de toute domination, de toute autorité, de toute puissance, de toute dignité... et il l'a donné comme chef suprême à l’Église...la plénitude de celui qui remplit tout en tous." Relevez tout ce qui est transcendant, superlatif dans cette lettre. Ne les regardez pas seulement comme des mots, juste comme quelque chose qui est propre à l'éloquence, mais remarquez la formidable portée de valeur et d'envergure décrite par ces mots. Vous ne trouvez rien de semblable dans la lettre aux Corinthiens. Si vous arrivez au chapitre dans cette lettre qui, peut-être, vous transporte le plus loin en pensée et en révélation, le quinzième chapitre, vous trouverez que vous êtes, après tout, seulement enseignés sur la résurrection, celle du corps. De grandes choses, il est vrai, et des choses glorieuses sont dites quant à la nature de la résurrection corporelle. Mais lorsque vous serez ressuscités corporellement, vous ne serez en fait qu'en train d'entrer dans le grand domaine de l'éternité. Cela peut être une chose merveilleuse pour ce qui est corruptible que de revêtir l'incorruptibilité, et je suis tout à fait assuré que nous penserons que c'est énorme et merveilleux, quand cela se produira. Ce sera un événement glorieux quand la dernière touche de la mort, en ce qui concerne nos corps, sera engloutie dans la victoire. Mais cela ne constitue en fait que le début de la carrière qui nous est présentée dans la lettre aux Éphésiens pour les âges à venir. Il y a des choses très vitales dans la première lettre aux Corinthiens, mais pour ce qui  est de la portée, de la profondeur, de la hauteur, de la longueur, de la largeur, pour autant que cela concerne des valeurs spirituelles, il n'y a aucune comparaison possible. Même lorsqu'il s'agit de l’Église, du Corps, en 1 Corinthiens 12, beaucoup de choses sont partagées à son sujet sous l'aspect de son expression ici-bas. Mais s'agissant de la lettre aux Éphésiens, vous êtes transportés plus haut, loin des conditions où il est nécessaire de dire une chose comme celle-ci : Un membre ne peut pas dire à un autre membre : Je n'ai pas besoin de toi ! Combien cela révèle dans quel état d'esprit, la situation était à Corinthe, quel niveau terrestre y avait prévalu. L'apôtre, il est vrai, donne un exposé des relations spirituelles, mais de quelle nature est-il, celui qui a largement occasionné, si ce n'est totalement, ce désordre parmi les saints ? Mais lorsque vous arrivez en Éphésiens 4 et touchez la vérité du Corps dans ce lieu, vous respirez alors une tout autre atmosphère.

                    Allons au verset 32 d’Éphésiens 5 : "Ce mystère est grand je dis cela par rapport à Christ et à l'Église."  Vous êtes transportés dans le grand mystère du Corps. Il s'agit là de quelque chose de plus profond. Quelle est l'explication de cette différence ? Il ne s'agit pas de deux églises différentes avec un appel différent. Elles vivent à deux niveaux différents. Si toutes ces choses merveilleuses présentées dans les Éphésiens, ces choses puissantes, d'un grand poids, sont des éléments d'un témoignage véritable de Jésus, alors ces choses appartiennent à une place, où les choses terrestres sont laissées derrière. Ou pour dire cela différemment, vous devez quitter les choses terrestres, si vous entrez dans le domaine où toutes ces forces puissantes sont opérantes.

                    Voulez-vous connaître l'infini grandeur de Sa puissance qui est pour nous qui croyons ? Vous ne le pouvez pas si vous vivez au niveau des Corinthiens, si vous vivez, même en tant que chrétien, sur une base naturelle, terrestre. Voulez-vous connaître la plénitude de Christ ? Désirez-vous devenir, de façon similaire, la plénitude de Celui qui remplit tout en tout ? Vous ne le pourrez jamais si vous vivez spirituellement à Corinthe. Le témoignage est une chose puissante.C'est quelque chose qui est rempli de ces éléments et de ces caractéristiques gigantesque du Seigneur ressuscité et glorifié. Il y aura une expression universelle de cette plénitude dans les âges à venir, mais dès maintenant nous devons y participer. Cela doit être connu et présenté maintenant, spirituellement, dans la vie de l’Église, mais celle-ci doit se révéler être sur le terrain qui est présenté dans la lettre aux Éphésiens. Je ne dis pas que les Éphésiens étaient à ce niveau. Il se peut que l'église l'ait été, ou non. Mais il semble parfaitement clair que les saints d’Éphèse étaient dans une position où ils pouvaient recevoir une telle révélation et que les Corinthiens ne l'étaient pas. Les Corinthiens n'étaient pas prêts pour cela. Mais si la visite de Paul à Éphèse et les résultats sont révélateurs de quelque chose, ils nous parlent en effet d'application consciencieuse et de profondeur, en ce lieu. Ils apportèrent leurs livres de magie et les brûlèrent, et leur valeur pouvait représenter quatre mille euros. Ils sacrifièrent tout cela par le feu parce qu'ils avaient trouvé un nouveau mystère, une force céleste plus grande que la force des magiciens, des occultistes, des spirites, quelque chose bien au delà de tout ce qu'ils connaissaient. Ils avaient découvert Christ, et tout ce qui était autre (qui avait représenté un grand prix) fut abandonné, et ainsi, la voie fut ouverte pour une révélation merveilleuse. Paul put dire aux anciens d’Éphèse : "Je n'ai mis aucune réserve à vous annoncer tout le conseil de Dieu" (Actes 20:27 selon la version Darby). Vous ne pouvez déclarer tout le conseil de Dieu à une compagnie de chrétiens qu'à moins qu'ils ne soient prêts à cela. Il y avait un chemin frayé à Éphèse, et pour leur part, cela représente une position spirituelle d'abandon de liens terrestres, de relations, d'intérêts de systèmes religieux.

                   Nous concentrerons pour un eu de temps sur quelques-unes des raisons et des causes spécifiques. Ces choses ont été incluses dans notre étude générale. Nous les mentionnons maintenant de façon particulière.

La comparaison des assemblées d’Éphèse et de Corinthe 

1 - La place de l'homme

                    Examinons-les toutes les deux, et portons notre attention sur un mot, ou un titre, ou une désignation particulière, à savoir le mot "homme". Quelle fut la place de l'homme dans ces deux assemblées ? A Corinthe, l'homme en tant que tel, avait une très large place. L'apôtre déclare :"Pour moi, frères, ce n’est pas comme à des hommes spirituels que j’ai pu vous parler, mais comme à des hommes charnels, comme à des enfants en Christ... En effet, puisqu’il y a parmi vous de la jalousie et des disputes, n’êtes-vous pas charnels, et ne marchez-vous pas selon l’homme ? Quand l’un dit: Moi, je suis de Paul! et un autre: Moi, d’Apollos ! n’êtes-vous pas des hommes ? (1 Corinthiens 3:1, 3:4) N'es-ce pas l'homme en tant que tel qui est beaucoup trop en vue ? L'homme entrait dans le champs visuel et obscurcissait Christ. Tout au long de cette lettre, des éléments naturels dans l'homme sont mentionnés. Et tout aspect, quel que soit le point que vous considérez, du terrible problème qui engageait l'apôtre, vous touchez quelque expression de l'homme en lui-même : une dispute, par exemple bien que ne sachions pas exactement la nature du conflit. Mais deux croyants membres de la même assemblée, ont peut-être été dans la même transaction commerciale, et quelque chose ne fut as régulier. Là dessus, il y eut un sérieux différent, au point que l'un d'eux a décidé d'apporter ce différent en justice pour être réglé. Il s'agit de l'homme agissant à la manière des hommes. Il est toujours question de l'homme occupant la forteresse de la possession et de la fore.

                    Allons à présent à la lettre aux Éphésiens et repérons où l'homme se trouve dans cette lettre. Vous ne le trouvez pas, mais nous y trouvons "l'homme nouveau"celui dont nous sommes exhortés à nous revêtir (Éphésiens 4:24). Le vieil homme a fait la place à l'homme nouveau. Ce que nous voyons maintenant ce n'est pas l'individu se mettant en avant, mais bien plutôt l'individu fonctionnant correctement au sein de l'homme  nouveau corporatif. Il n'est plus question d'un nombre d'individus séparés, pensant chacun à ses propres intérêts, mais ici tout cet individualisme s'est perdu dans l'unique collectivité et relativité de l'homme nouveau. Vous pouvez presque les voir croître en Lui : "jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ." (Éphésiens 4:13)

                    Le mot homme est la clé de la situation de ces deux lettres. Comment ? Si vous lui permettez d'entrer, l'état sera celui que vous trouvez à Corinthe. S'il est expulsé, la perspective d'avenir est la position d’Éphèse. C'est l’œuvre de la Croix. Il n'est pas surprenant alors, que vous trouvez assez rapidement dans la lettre aux Éphésiens, des expressions telles que : "...nous a rendus vivants avec Christ .. il nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en Jésus-Christ..."  Tout cela : vivifiés ensemble et ressuscités ensemble présuppose une mort, la mort même du vieil homme, de l'homme par nature.

2 - La place du monde

                    Le mot "monde" se présente un certain nombre de fois dans la lettre aux Corinthiens : "la sagesse de ce monde", "les chefs de ce monde". Parcourez les deux premiers chapitres et voyez quelle large place le mot monde tient. Le monde et sa sagesse, le monde et son esprit, le monde et sa voie, ont une large place parmi les croyants de Corinthe. Si vous continuez cette lettre, vous ne pouvez vous débarrasser de ce mot. Il est question de la voie de ce monde, de la manière dont le monde agit, ou des conditions qui y prévalent. Nous y sommes constamment confrontés, c'est l'esprit de ce monde. Le monde trouve une large place dans leur raisonnement. Ils se saisissent même des choses célestes et divines avec la sagesse de ce monde.   

                     Allons à la lettre aux Éphésiens et voyons où se trouve le mot monde. Il est loin derrière, et les croyants sont spirituellement comme vus hors de ce monde. Pas au sens littéral, car ils étaient sur terre, tout autant que les Corinthiens pouvaient l'être, ayant le monde comme lieu de vie. Ils y étaient et pourtant ils n'y étaient pas. Rappelez-vous ces phrases étranges et similairement contradictoires dans Jean 17 : "...aux hommes que tu m'as donnés du milieu du monde..." "Ils ne sont pas du monde"    "Je ne te prie pas des les ôter du monde..." Nous en connaissons le sens spirituel et il n'y a là aucune contradiction : dans le monde et hors de ce monde en même temps. En Éphésiens 6, ces choses qui appartiennent aux relations de la vie quotidiennes sont mentionnées. 
                                                                                                                                                                       On trouve des familles, des maris avec leurs épouses, des parents et leurs enfants, des maîtres et leurs employés. Vous dites : tout cela est bien terrestre ! Non ! Il s'agit en fait de relations propres à la vie quotidienne sur terre, et cependant, dans toutes ces relations, se trouve la possibilité d'une vie céleste. Tout est hissé à un niveau céleste, là où les intérêts spirituels gouvernent ces relations en vue de desseins célestes et pas seulement d'intérêts terrestres. Le monde, tel qu'il est décrit en 1 Corinthiens ne se trouve pas dans les Éphésiens.                                                                                                                                                
                   Cela explique le témoignage, cela montre ce qui est nécessaire pour cet impact sur les forces spirituelles. Ceci ne sera jamais atteint à moins de parvenir à cette même position, celle où le monde est, dans ce sens, laissé loin derrière. "Car nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang - cela est la manière du monde de faire les choses - mais contre les dominations, les autorités..." Il s'agit d'obtenir des résultats à l'arrière-plan de ce qui est chair et sang. Et quel combat combien plus efficace cela représente ! Quel résultats puissants il y a dans le domaine spirituel ! Combien les choses comptent quand nous connaissons le secret de fonctionner dans cette sphère, dans la puissance du Seigneur ressuscité !  Mais cela requiert que nous connaissions ici-bas, dans notre intelligence, en esprit, une séparation absolue d'avec ce monde.

3 - La différence dans l'ordre à Corinthe et à Éphèse

                    A Corinthe deux choses, ou deux côtés de la même chose sont présentés. Par ce que l'apôtre a à dire, un ordre céleste vous est présenté. Il indique en quoi consiste cet ordre céleste dans  l’Église. Il cherche à le recouvrer ou à l'établir. Mais à l'opposé, tout au moins, de la suggestion d'avoir cet ordre céleste - car l'apôtre ne le développe pas pleinement - il y a un désordre terrible dans cette assemblée. Parcourez à nouveau cette lettre et voyez combien tout est en désordre. Leur façon de faire et d'exercer l'autorité, leurs relations, tout est en désordre. En traitant les causes, l’apôtre a soulevé des questions et des problèmes qui sont devenus le terrain de lutte dans l’Église depuis lors, en ce qui concerne les relations et les règles de conduite, les points de vue et les gestions dans l’Église. Tout cela était en désordre à Corinthe.

                    Nous n'abordons pas les points particuliers. Cela prendrait trop de temps et pourrait ne pas être très profitable. De toute façon, cela nous aurait éloigné de notre intention spécifique en ce moment. Il est suffisant de dire que la question à Corinthe est largement une question d'ordre ou de désordre. Nous devons reconnaître cela. Il n'y a rien d'arbitraire de la part de l'apôtre dans cette lettre. Une explication et une interprétation fausses ont été présentées sur la base d'une grande partie de ce que Paul a dit dans cette lettre comme, par exemple, au sujet de son allusion à la place des sœurs dans  l'assemblée. L'interprétation ou la déduction faites à propos de ces paroles ont été que Paul était un ennemi des femmes, qu'il était gagné par l'idée rabbinique sur la femme, qui tient à ce que la femme soit soumise et maintenue à une place de sujétion. Par conséquent, ce qu'il écrivit dans cette lettre était l'expression de cette mentalité, de cette conception. Rien n'est plus éloigné de la vérité. Il n'y a pas de plus grande diffamation envers l'apôtre. Celui-ci n'a à aucun moment envisagé la question de statut, d'honneur, il ne parlait que d'une question d'ordre. Il ne veut pas exclure les sœurs de l'assemblée dans la question du fonctionnement, mais il veut montrer que leur rôle est relatif et que cela est à la fois juste et profitable, que la place attribuée est   respectée. Il s'agit d'une question d'ordre. Que cela soit établi et parfaitement clair. Nous nous attardons sur ce point seulement pour montrer ce que nous voulons dire.

                    Allons à la lettre aux Éphésiens, et vous ne pouvez rien découvrir de ce désordre dans l'assemblée. Le chapitre présente le Corps et ses relations établies, où cette portion de lettre met principalement cela en évidence. C'est un ordre céleste qui est beau à voir. Il n'y a aucune mention de bouleversement de cet ordre, cela est simplement présenté comme quelque chose d'obtenu. Il n'y a pas de contestation à ce sujet, ni combat, il s'agit d'un constat de l'ordre céleste. Vous êtes dans une atmosphère toute différente. Le point capital est que le témoignage de l’Église au Seigneur ressuscité, dans la puissance de Sa vie de résurrection, est intimement lié à l'ordre dans la maison de Dieu. Si l'ordre divin est troublé, le témoignage est affaibli, il est annulé dans cette mesure. Il y a énormément de choses liées à cet ordre. Que personne ne pense que cet appel à l'ordre est simplement en vue d'exercer une domination, un contrôle, un pouvoir sur les autres, un désir d'assujettir des personnes. Le mot "soumission" est devenu anathème pour beaucoup de personnes parce qu'elles n'ont pas saisi sa signification. C'est la valeur de l'ordre divin, de l'ordre céleste exprimé parmi le peuple de Dieu, qui est en question, car celle-ci est un facteur vital dans la rencontre de l'ennemi. Un désordre comme celui qui était à Corinthe ne peut détruire la puissance des principautés. Par contre, les chefs de ce monde ne peuvent tenir devant les forces spirituelles, quand un ordre céleste est établi, observé et gardé comme une chose sacrée. Alors il y a pour le Seigneur, une voie merveilleusement libre pour intervenir et rencontrer les ennemis de l’Église. Très souvent, une église est divisée et brisée, et elle crie au Seigneur pour la victoire, la délivrance, pour obtenir puissance et efficacité. Mais si l'on pouvait entendre le Seigneur s'exprimer, on entendrait : "Mettez votre maison en ordre ! C'est la voie de la puissance ! Réglez vos problèmes relationnels et vos prières seront exaucées. Vous criez à moi, réclamant quelque chose que vous appelez "puissance", efficacité, mais le chemin pour cela est : bannissez les désordres qui se trouvent parmi vous." Ainsi l'expression de Sa vie demande un domaine céleste, une séparation du monde par la mort du vieil homme dans son énergie et sa vie naturelles, la constitution des choses conformément au modèle céleste.
                 
                   Ceci est entièrement pratique. Ici pas d'envolées de pensées nous transportant en extase, mais il s'agit de descendre au niveau de la base pratique des choses de la vie quotidienne. Je suis persuadé que rien ne touche plus le cœur du problème entier que ceci. Je suis certain que la défaite de l’Église, sa faiblesse, sa faillite dans le témoignage aujourd'hui sont dus, en premier lieu, au fait qu'elle est devenue tellement une chose terrestre, que les éléments du monde ont obtenu une entrée, que l'homme en tant que tel, y trouve une si large place, que l'ordre divin n'y a pas cours, mais qu'un ordre de fabrication humaine se trouve dans ce que nous appelons Église. Ces choses sont étroitement liées à l'efficacité du témoignage comme aucun autre ne peut l'être.

                     Connaissez-vous une union céleste avec le Seigneur ? Avez-vous, dans votre cœur, abandonné ce monde ? Avez-vous accepté la signification de Sa Croix pour la mise de côté de ce qui appartient à l'homme en tant que tel ? Êtes-vous tout à fait sûr que vous êtes en harmonie avec votre place dans la maison de Dieu et que vous n'êtes pas ailleurs qu'à votre place ? Dans toute la mesure où votre consécration au Seigneur est concernée, tendez-vous réellement à être à votre place, à y demeurer, à y servir pour le Seigneur ? Êtes-vous une partie de quelque chose qui n'est pas une expression du modèle céleste ?  Êtes-vous quelqu'un d'officiel d'un système officiel, donnant votre appui et soutenant un ordre qui n'est pas celui du Seigneur ? Et bien, vous serez vaincu dans la défaite générale d'une telle organisation. Cela sera défait dans toute la mesure où l'essence même du témoignage est concernée. Ce sont des questions pratiques et directes. Que le Seigneur accorde grâce, compréhension et réponse à ce que cela signifie. Je n'ai aucun doute qu'alors que vous persévérez, la compréhension de tout ceci viendra à vous de manière croissante. Vous ne pouvez pas tout saisir maintenant, mais c'est imprimé en vous. Souvenez-vos qu'il est extrêmement important de savoir si vous êtes dans la condition des Corinthiens ou des Éphésiens, et se sont là les traits et les différences.

                    Que le Seigneur face de nous de bons Éphésiens, si l'on peut s'exprimer ainsi dans un sens spirituel.                            

À suivre

lundi 18 janvier 2016

Hébreux 12: 18,22 T. Austin-Sparks

Car vous n’êtes PAS venus à la montagne qui peut être touchée,… MAIS vous êtes venus à la montagne de Sion, et à la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, (Hébreux 12: 18,22)

"MAIS vous êtes venus" . Pensez vous que ce MAIS est moins réel que le PAS  du verset ci-dessus ? Pensez vous que cette montagne de Sion est abstraite alors que le Mont Sinai est bien concret ? Oh non, je suis sûr qu’elle est bien plus réelle, dans son domaine, que ce qui est terrestre.

Pour l'homme naturel, l'homme de l'âme, ce qui est essentiellement et intrinsèquement spirituel est irréel. Sa réaction est "Oh, soyons pratiques, redescendons sur terre, quittons les  nuages et posons nos pieds sur la terre ferme, revenons aux choses qui sont plus réelles. " C’est la réaction de l'homme naturel à l’égard de ce qui est spirituel. Mais pour l'homme spirituel, les choses spirituelles sont beaucoup plus réelles que ce qui est tangible. Et ce vers quoi nous sommes venus, le mont Sion, est au moins  aussi réel que ce mont Sinaï vers lequel ils sont venus.

Maintenant, je veux que vous notiez le temps du verbe,". Nous sommes venus à la montagne de Sion"  C’est déjà fait, nous sommes censés être à Sion maintenant. Avez-vous vu cela? Il y a là, bien sûr, un contraste entre le Sinaï et Sion, mais c’est plus qu’un contraste, c’est un accomplissement, c’est la consommation des choses. 
 
Par T. Austin-Sparks de: Mais vous vous êtes approchés de la montagne de Sion - Chapitre  3