Chapitre
six
LA
CONTINUATION DU CONFLIT EN RELATION AVEC L’ÉGLISE
COMME
COMPAGNIE CORPORATIVE
Nous
nous occuperons à présent plus spécialement de la poursuite
du conflit en relation avec l’Église, en tant que compagnie
corporative, c'est à dire le Corps de Christ.
Il
a été suffisamment dit, pour rendre parfaitement clair le fait
qu'il y a une bataille millénaire autour de la vie spirituelle et
que si cette vie peut être arrêtée dans sa manifestation, dans son
expression, alors elle le sera. Il y a une grande puissance et une
grande énergie travaillant par le moyen de la mort spirituelle pour
éteindre le témoignage du Seigneur ressuscité et glorifié, dans
le croyant individuel et dans l’Église, en tant que Corps de
Christ. Le croyant individuel et l’Église sont ensemble dans la
bataille pour la manifestation de la vie même du Seigneur. Le
problème n'est pas la perte de la vie divine, de la vie éternelle,
comme si Satan pouvait nous la retirer, mais la sauvegarde de sa
pleine expression dans les croyants individuellement et dans
l’Église, comme étant un tout 'est la bataille dans laquelle nous
sommes plus ou moins engagés et concernés, selon la mesure de notre
spiritualité et de notre consécration au Seigneur. Ce qui est vrai
du chrétien individuel, l'est également du Corps entier.
Les
domaines les plus élevés de la bataille et du témoignage
Je
crois que nous pouvons mieux pénétrer au cœur du sujet en
notant le contraste qu'il y a entre la première lettre aux
Corinthiens et la lettre aux Ephésiens. Ainsi nous serons grandement
aidés dans notre compréhension en saisissant la nature et le
domaine de la bataille pour la vie spirituelle. Il y a beaucoup de
suggestions pratiques et d’exposés, dans ces deux lettres qui
peuvent nous diriger à ce sujet. Pour commencer notons les domaines
dans lesquels se tiennent ces deux lettres, car sans l'ombre d'un
doute il y a sous cet aspect une grande différence entre elles.
Nous sommes familiarisés avec les expressions caractéristiques de la lettre aux Éphésiens. L'expression "dans les lieux célestes" est l'une de ces notes dominantes. Nous savons très bien que dès que nous considérons la lettre aux Éphésiens nous sommes dans le domaine des lieux célestes. Une grande émancipation s'est opérée,une grande ascension, un grand exode, une grande séparation. Tout un monde est resté derrière et on est entré dans un autre, oui, d'une manière spirituelle, où les choses participent au caractère absolu du Seigneur, où le Seigneur est pleinement vu comme Tête souveraine sur toutes choses dans l’Église. Ici, il n'y a rien de fragmentaire, rien de partiel, rien d'imparfait, mais toutes choses sont vues comme complètes, remplies et définitives, comme étant unies d'une manière parfaite avec le Seigneur dans les cieux. Ici toutes les expressions employées sont célestes. Il s'agit d'un royaume, et c'est en tant que tel, qu'il est présenté dans la lettre aux Ephésiens. Le témoignage, également, y est vu dans son caractère céleste et son énergie. Nous voulons dire que le témoignage est opérant dans le domaine céleste. Il opère au-delà de ce qui est ordinaire, terrestre, de chair et de sang, des choses de ce monde des sens. C'est dans le domaine de ces relations ultimes, qui sont de nature spirituelle, avec des forces et des intelligences surnaturelles, qui dépasse ce qui est simplement humain, représentant plus que les forces et les intelligences de cette terre, que le témoignage se montre être opérant. Le témoignage atteint des domaines ultimes de l'univers, touche les dominations et les autorités, les princes de ce monde des ténèbres, les armées spirituelles de méchanceté. C'est là que quelque chose est enregistré, produit, rendu effectif. C'est là, à l'arrière-plan, qu'un témoignage est établi, accompli, exprimé. C'est un domaine céleste.
Il n'est pas possible d'aller plus loin derrière cet arrière-plan. Cela se passe derrière toute chose visible, tangible, connue ici-bas, et atteint ce royaume qui est responsable de tout ce qui se passe ici. Ce royaume est parfaitement évident dans la lettre aux Éphésiens.
Allons maintenant à la première lettre aux Corinthiens et constatons dans quel monde différent nos entrons. Vous trouvez très peu de ce qui est céleste ici. Vous trouvez dès le début, en parcourant cette lettre, que vous touchez à ce qui est terrestre, les choses mondaines et naturelles, et combien d'autres choses de cette nature il y a ! Il n'y a rien ici de l'atmosphère céleste. Vous êtes, pour ainsi dire, précipités dans quelques affaires sordides alors qu'il s'agit du peuple de Dieu. Sordide n'est pas un mot trop fort pour ce contexte. Vous êtes mis en rapport avec tout ce qui est déplaisant, tous les aspects lamentables du mélange, de la faiblesse spirituelle et de l'immaturité, avec des choses que vous aimeriez voir mises de côté rapidement, définitivement. Vous le ressentez au fur et à mesure que vous lisez cette lettre : oh ! Que nous puissions sortir d'un tel état de choses, de divisions, de schismes et querelles, de procès, et ce n'est pas tout ! Combien cela est terrestre ! C'est un tout autre domaine, et parce que c'est si terrestre, si mondain, parce que le céleste est tellement absent, vous n'êtes pas étonnés de la pauvreté du témoignage. Vous ne trouvez ici aucun impact sur les forces spirituelle. Si vous lisez la première lettre aux Corinthiens d'un point de vue spirituel, vous serez à conclure que la situation est plutôt celle où les forces du mal ont pris un avantage. Elles n'ont pas été renversées. Vous devez admettre que l'ennemi se meut ici parmi les saints en foulant tout aux pieds. Il semble qu'il ait toute latitude en certaines choses amenant celle-ci à un tel niveau qu'il est même honteux d'en parler dans le monde. Oui, il est vrai que l'ennemi est un adversaire non défaits en ce qui concerne ces croyants ou leur situation dans cette lettre. Il agit trop à son gré simplement parce qu'ils sont tellement sur le niveau terrestre des choses.
Cela se passe de commentaires n'est-ce pas ? Le témoignage demande, pour qu'il ait une réelle valeur et soit efficace, que le peuple de Dieu, que l’Église soit un Corps céleste. Il requiert cela ! Il est clair que ces croyants à Corinthe (bien sûr, nous parlons de ceux dont il est fait mention dans cette lettre, qui étaient dans de meilleures dispositions) sont parvenus à une mesure vraiment petite de la puissance de Sa résurrection, simplement parce qu'ils n’étaient pas entré dans la signification de Sa mort, de Sa Croix. C'est avec un triste et pénible reproche que l'apôtre a dû leur rappeler quelle occasion fut la leur, parce qu'il exprime dans l'introduction de sa lettre : "Pour moi frères, lorsque je suis allé chez vous, ce n'est pas avec une supériorité de langage ou de sagesse... Moi même, j’étais au milieu de vous dans un état de faiblesse, de crainte et de grand tremblement... car je n'ai pas eu la pensée de savoir parmi vos autre chose que Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié." Cela fut l'attitude de Paul, son message et son but lorsqu'il vint à Corinthe bien longtemps avant qu'il ne leur adresse cette lettre. Or, sa présence parmi eux, mettant l'accent et insistant sur Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié, et sur rien d'autre, et ensuite, bien plus tard, la rédaction d'une telle lettre mettent en évidence le fait qu'ils n'avaient pas appris ce pourquoi il avait été présent, qu'ils n'étaient pas entré dans la chose sur laquelle il avait insisté, étant au milieu d'eux, et toute cette situation est une constatation de ce fait.
Si Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié est saisi de manière vivante, vous n'aurez pas de semblables divisions, pas de schismes, pas de fornications, rien de toutes ces choses. Ils n'avaient pas compris la signification de la Croix. Ils n'avaient pas saisi le message sur lequel l'apôtre Paul avait insisté de manière exclusive et sans partage, lors de sa présence parmi eux. Et s'ils ne connaissent pas la signification de la Croix, comment peuvent-ils connaître la signification de la résurrection ? Comment peuvent-ils connaître la puissance de la résurrection ? Et s'ils ne connaissent rien de cela, alors comment peuvent-ils connaître la puissance de cette vie de résurrection manifestant l'impact du Seigneur vivant, ressuscité sur les forces spirituelles ? Vous ne pourrez jamais détruire les divisions parmi les saints en les invitant à discuter ensemble de leurs différents et en leur demandant de se réconcilier. La seule façon de traiter ces situations dans le peuple de Dieu est de vous agenouiller en vous occupant des forces cachées derrière celles-ci. La puissance de l'ennemi derrière ces situations doit être brisée. Vous ne pourrez jamais arranger une situation comme celle-là parce qu'elle est diabolique.
Ce qui est vrai dans le domaine des divisions, l'est également pour les autres sujets de cette lettre. C'est l'ennemi qui est derrière cela, qui est finalement la cause de tout ce désordre, et rien d'autre, si ce n'est l'impact du Seigneur ressuscité, monté aux cieux et souverain contre l'ennemi qui est derrière tout cela, qui favorisera un meilleur état de choses. Tout cela est mis en évidence à Corinthe. Ils étaient dans l'impossibilité d'avoir cet impact sur les forces spirituelles parce que ils ne se trouvaient pas dans la bonne sphère. Il s'agit du domaine céleste d'activités, alors qu'ils se trouvaient sur terre, parmi les choses terrestres. C'est le domaine où nous nous trouvons qui détermine la différence dans le témoignage.
Si vous essayez de travailler dans la puissance du témoignage du Seigneur glorifié et souverain, alors que vous vivez une vie terrestre, vous serez entièrement défait et vous aurez la preuve que vous êtes totalement impuissant pour cette situation. Si nous voulons réellement arriver à du résultat par la puissance de Son trône, alors nous devons être spirituellement séparés de ce monde, de cette terre. Nous devons être, dans un sens spirituel, un peuple céleste, assis avec Lui dans les lieux célestes, bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes, etc.. Le domaine dans lequel nous nous trouvons, es d'une importance capitale pour un témoignage réel et effectif.
C'est
à un tel témoignage que nous sommes appelés.Il ne s'agit pas d'un
certain idéal impossible à réaliser, ni une présentation de la
vérité très élevée. C'est précisément pour cela que l’Église
est constituée. Je ne crois pas, comme certaines personnes semble le
croire, que l’église de Corinthe et l'église d’Éphèse sont
deux églises différentes. Il y a un enseignement qui dit que le
Corps à Corinthe est différent de celui d’Éphèse. Je ne crois
pas cela un seul instant, je ne crois pas que les Corinthiens furent
appelés à quelque chose de moindre que les Éphésiens. Il s'agit
du même appel. Les Corinthiens furent appelés à une vie et un
témoignage célestes comme le furent les Éphésiens ou qui que soit
d'autre. Il s'agit de savoir si nous acceptons ce que signifie la
Croix pour qu'elle nous introduise dans la puissance de la
résurrection. Cela déterminera la mesure de l'expression de cette
puissance suprême du Seigneur intronisé.
Cette
question de "domaine" touche toutes sortes d’éventualités.
Elle soulève toute la question de savoir si nous vivons à un niveau
terrestre, si nous sommes liés de manière officielle à quelque
chose, qui après tout, n'est que terrestre dans sa constitution,
quand bien même cela serait du domaine religieux. Toues les
questions comme celle-ci sont soulevées et posent avec elles celle
de savoir, si nous sommes sortis avec le Seigneur de façon
émancipée, libre et évidente en tant que Son peuple céleste. Nous
sommes contents de laisser ce sujet pour un temps et vos pouvez
demander au Seigneur de vous montrer quelle est sa plus pleine
signification pour votre propre cœur.
La
portée de la bataille et du témoignage
Parallèlement
au domaine, il y a ce que nous pouvons appeler la portée des choses,
pas tant dans les dimensions que les valeurs, les qualités qu'elles
représentent. Retournons à la lettre aux Éphésiens, et notons
quelques-uns des grands mots qui s'y trouvent. Il y a quelques
merveilleuses déclarations, phrases et termes : "l'infini
grandeur" de
sa puissance, "Puissamment
fortifiés par
son Esprit dans l'homme intérieur", "Qui peut faire, par
la puissance qui agit en nous, infiniment au
de-là de tout ce que nous demandons ou pensons." La puissance
qui agit en nous, est à même de nous rendre capables excessivement
au delà de ce que nous demandons ou pensons. "En
le ressuscitant... en le faisant asseoir à sa droite dans les lieux
célestes, au dessus de toute domination, de toute autorité, de
toute puissance, de toute dignité... et
il l'a donné comme chef suprême à l’Église...la plénitude de
celui qui remplit tout en tous."
Relevez tout ce qui est transcendant, superlatif dans cette lettre.
Ne les regardez pas seulement comme des mots, juste comme quelque
chose qui est propre à l'éloquence, mais remarquez la formidable
portée de valeur et d'envergure décrite par ces mots. Vous ne
trouvez rien de semblable dans la lettre aux Corinthiens. Si vous
arrivez au chapitre dans cette lettre qui, peut-être, vous
transporte le plus loin en pensée et en révélation, le quinzième
chapitre, vous trouverez que vous êtes, après tout, seulement
enseignés sur la résurrection, celle du corps. De grandes choses,
il est vrai, et des choses glorieuses sont dites quant à la nature
de la résurrection corporelle. Mais lorsque vous serez ressuscités
corporellement, vous ne serez en fait qu'en train d'entrer dans le
grand domaine de l'éternité. Cela peut être une chose merveilleuse
pour ce qui est corruptible que de revêtir l'incorruptibilité, et
je suis tout à fait assuré que nous penserons que c'est énorme et
merveilleux, quand cela se produira. Ce sera un événement glorieux
quand la dernière touche de la mort, en ce qui concerne nos corps,
sera engloutie dans la victoire. Mais cela ne constitue en fait que
le début de la carrière qui nous est présentée dans la lettre
aux Éphésiens pour les âges à venir. Il y a des choses très
vitales dans la première lettre aux Corinthiens, mais pour ce qui
est de la portée, de la profondeur, de la hauteur, de la longueur,
de la largeur, pour autant que cela concerne des valeurs
spirituelles, il n'y a aucune comparaison possible. Même lorsqu'il
s'agit de l’Église, du Corps, en 1 Corinthiens 12, beaucoup de
choses sont partagées à son sujet sous l'aspect de son expression
ici-bas. Mais s'agissant de la lettre aux Éphésiens, vous êtes
transportés plus haut, loin des conditions où il est
nécessaire de dire une chose comme celle-ci : Un membre ne peut pas
dire à un autre membre : Je n'ai pas besoin de toi ! Combien cela
révèle dans quel état d'esprit, la situation était à Corinthe,
quel niveau terrestre y avait prévalu. L'apôtre, il est vrai, donne
un exposé des relations spirituelles, mais de quelle nature est-il,
celui qui a largement occasionné, si ce n'est totalement, ce
désordre parmi les saints ? Mais lorsque vous arrivez en Éphésiens
4 et touchez la vérité du Corps dans ce lieu, vous respirez
alors une tout autre atmosphère.
Allons au verset 32 d’Éphésiens 5 : "Ce mystère est grand je dis cela par rapport à Christ et à l'Église." Vous êtes transportés dans le grand mystère du Corps. Il s'agit là de quelque chose de plus profond. Quelle est l'explication de cette différence ? Il ne s'agit pas de deux églises différentes avec un appel différent. Elles vivent à deux niveaux différents. Si toutes ces choses merveilleuses présentées dans les Éphésiens, ces choses puissantes, d'un grand poids, sont des éléments d'un témoignage véritable de Jésus, alors ces choses appartiennent à une place, où les choses terrestres sont laissées derrière. Ou pour dire cela différemment, vous devez quitter les choses terrestres, si vous entrez dans le domaine où toutes ces forces puissantes sont opérantes.
Voulez-vous connaître l'infini grandeur de Sa puissance qui est pour nous qui croyons ? Vous ne le pouvez pas si vous vivez au niveau des Corinthiens, si vous vivez, même en tant que chrétien, sur une base naturelle, terrestre. Voulez-vous connaître la plénitude de Christ ? Désirez-vous devenir, de façon similaire, la plénitude de Celui qui remplit tout en tout ? Vous ne le pourrez jamais si vous vivez spirituellement à Corinthe. Le témoignage est une chose puissante.C'est quelque chose qui est rempli de ces éléments et de ces caractéristiques gigantesque du Seigneur ressuscité et glorifié. Il y aura une expression universelle de cette plénitude dans les âges à venir, mais dès maintenant nous devons y participer. Cela doit être connu et présenté maintenant, spirituellement, dans la vie de l’Église, mais celle-ci doit se révéler être sur le terrain qui est présenté dans la lettre aux Éphésiens. Je ne dis pas que les Éphésiens étaient à ce niveau. Il se peut que l'église l'ait été, ou non. Mais il semble parfaitement clair que les saints d’Éphèse étaient dans une position où ils pouvaient recevoir une telle révélation et que les Corinthiens ne l'étaient pas. Les Corinthiens n'étaient pas prêts pour cela. Mais si la visite de Paul à Éphèse et les résultats sont révélateurs de quelque chose, ils nous parlent en effet d'application consciencieuse et de profondeur, en ce lieu. Ils apportèrent leurs livres de magie et les brûlèrent, et leur valeur pouvait représenter quatre mille euros. Ils sacrifièrent tout cela par le feu parce qu'ils avaient trouvé un nouveau mystère, une force céleste plus grande que la force des magiciens, des occultistes, des spirites, quelque chose bien au delà de tout ce qu'ils connaissaient. Ils avaient découvert Christ, et tout ce qui était autre (qui avait représenté un grand prix) fut abandonné, et ainsi, la voie fut ouverte pour une révélation merveilleuse. Paul put dire aux anciens d’Éphèse : "Je n'ai mis aucune réserve à vous annoncer tout le conseil de Dieu" (Actes 20:27 selon la version Darby). Vous ne pouvez déclarer tout le conseil de Dieu à une compagnie de chrétiens qu'à moins qu'ils ne soient prêts à cela. Il y avait un chemin frayé à Éphèse, et pour leur part, cela représente une position spirituelle d'abandon de liens terrestres, de relations, d'intérêts de systèmes religieux.
Nous concentrerons pour un eu de temps sur quelques-unes des raisons et des causes spécifiques. Ces choses ont été incluses dans notre étude générale. Nous les mentionnons maintenant de façon particulière.
La
comparaison des assemblées d’Éphèse et de Corinthe
1
- La place de l'homme
Examinons-les
toutes les deux, et portons notre attention sur un mot, ou un titre,
ou une désignation particulière, à savoir le mot "homme".
Quelle fut la place de l'homme dans ces deux assemblées ? A
Corinthe, l'homme en tant que tel, avait une très large place.
L'apôtre déclare :"Pour
moi, frères, ce n’est pas comme à des hommes spirituels que j’ai
pu vous parler, mais comme à des hommes charnels, comme à des
enfants en Christ... En effet, puisqu’il y a parmi vous de la
jalousie et des disputes, n’êtes-vous pas charnels, et ne
marchez-vous pas selon l’homme ? Quand l’un dit: Moi, je
suis de Paul! et un autre: Moi, d’Apollos ! n’êtes-vous pas des
hommes ? (1 Corinthiens 3:1, 3:4) N'es-ce
pas l'homme en tant que tel qui est beaucoup trop en vue ? L'homme
entrait dans le champs visuel et obscurcissait Christ. Tout au long
de cette lettre, des éléments naturels dans l'homme sont
mentionnés. Et tout aspect, quel que soit le point que vous
considérez, du terrible problème qui engageait l'apôtre, vous
touchez quelque expression de l'homme en lui-même : une dispute, par
exemple bien que ne sachions pas exactement la nature du conflit.
Mais deux croyants membres de la même assemblée, ont peut-être été
dans la même transaction commerciale, et quelque chose ne fut as
régulier. Là dessus, il y eut un sérieux différent, au point que
l'un d'eux a décidé d'apporter ce différent en justice pour être
réglé. Il s'agit de l'homme agissant à la manière des hommes. Il
est toujours question de l'homme occupant la forteresse de la
possession et de la fore.
Allons
à présent à la lettre aux Éphésiens et repérons où l'homme se
trouve dans cette lettre. Vous ne le trouvez pas, mais nous y
trouvons "l'homme nouveau", celui
dont nous sommes exhortés à nous revêtir (Éphésiens 4:24). Le
vieil homme a fait la place à l'homme nouveau. Ce que nous voyons
maintenant ce n'est pas l'individu se mettant en avant, mais bien
plutôt l'individu fonctionnant correctement au sein de l'homme
nouveau corporatif. Il n'est plus question d'un nombre d'individus
séparés, pensant chacun à ses propres intérêts, mais ici tout
cet individualisme s'est perdu dans l'unique collectivité et
relativité de l'homme nouveau. Vous pouvez presque les voir croître
en Lui : "jusqu’à
ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la
connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la
mesure de la stature parfaite de Christ." (Éphésiens 4:13)
Le
mot homme est la clé de la situation de ces deux lettres. Comment ?
Si vous lui permettez d'entrer, l'état sera celui que vous trouvez à
Corinthe. S'il est expulsé, la perspective d'avenir est la position
d’Éphèse. C'est l’œuvre de la Croix. Il n'est pas surprenant
alors, que vous trouvez assez rapidement dans la lettre aux
Éphésiens, des expressions telles que : "...nous
a rendus vivants avec Christ .. il nous a ressuscités ensemble, et
nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en
Jésus-Christ..." Tout
cela : vivifiés ensemble et ressuscités ensemble présuppose une
mort, la mort même du vieil homme, de l'homme par nature.
2 - La place du monde
Le
mot "monde" se présente un certain nombre de fois dans la
lettre aux Corinthiens : "la sagesse de ce monde", "les
chefs de ce monde". Parcourez les deux premiers chapitres et
voyez quelle large place le mot monde tient. Le monde et sa sagesse,
le monde et son esprit, le monde et sa voie, ont une large place
parmi les croyants de Corinthe. Si vous continuez cette lettre, vous
ne pouvez vous débarrasser de ce mot. Il est question de la voie de
ce monde, de la manière dont le monde agit, ou des conditions qui y
prévalent. Nous y sommes constamment confrontés, c'est l'esprit de
ce monde. Le monde trouve une large place dans leur raisonnement. Ils
se saisissent même des choses célestes et divines avec la sagesse
de ce monde.
Allons à la lettre aux Éphésiens et voyons où se trouve le mot monde. Il est loin derrière, et les croyants sont spirituellement comme vus hors de ce monde. Pas au sens littéral, car ils étaient sur terre, tout autant que les Corinthiens pouvaient l'être, ayant le monde comme lieu de vie. Ils y étaient et pourtant ils n'y étaient pas. Rappelez-vous ces phrases étranges et similairement contradictoires dans Jean 17 : "...aux hommes que tu m'as donnés du milieu du monde..." "Ils ne sont pas du monde" "Je ne te prie pas des les ôter du monde..." Nous en connaissons le sens spirituel et il n'y a là aucune contradiction : dans le monde et hors de ce monde en même temps. En Éphésiens 6, ces choses qui appartiennent aux relations de la vie quotidiennes sont mentionnées.
On
trouve des familles, des maris avec leurs épouses, des parents et
leurs enfants, des maîtres et leurs employés. Vous dites : tout
cela est bien terrestre ! Non ! Il s'agit en fait de relations
propres à la vie quotidienne sur terre, et cependant, dans toutes
ces relations, se trouve la possibilité d'une vie céleste. Tout est
hissé à un niveau céleste, là où les intérêts spirituels
gouvernent ces relations en vue de desseins célestes et pas
seulement d'intérêts terrestres. Le monde, tel qu'il est décrit en
1 Corinthiens ne se trouve pas dans les Éphésiens.
Cela
explique le témoignage, cela montre ce qui est nécessaire pour cet
impact sur les forces spirituelles. Ceci ne sera jamais atteint à
moins de parvenir à cette même position, celle où le monde est,
dans ce sens, laissé loin derrière. "Car
nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang - cela est la
manière du monde de faire les choses - mais contre les dominations,
les autorités..." Il
s'agit d'obtenir des résultats à l'arrière-plan de ce qui est
chair et sang. Et quel combat combien plus efficace cela
représente ! Quel résultats puissants il y a dans le domaine
spirituel ! Combien les choses comptent quand nous connaissons le
secret de fonctionner dans cette sphère, dans la puissance du
Seigneur ressuscité ! Mais cela requiert que nous
connaissions ici-bas, dans notre intelligence, en esprit, une
séparation absolue d'avec ce monde.
3
- La différence dans l'ordre à Corinthe et à Éphèse
A
Corinthe deux choses, ou deux côtés de la même chose sont
présentés. Par ce que l'apôtre a à dire, un ordre céleste vous
est présenté. Il indique en quoi consiste cet ordre céleste dans
l’Église. Il cherche à le recouvrer ou à l'établir. Mais à
l'opposé, tout au moins, de la suggestion d'avoir cet ordre céleste
- car l'apôtre ne le développe pas pleinement - il y a un désordre
terrible dans cette assemblée. Parcourez à nouveau cette lettre et
voyez combien tout est en désordre. Leur façon de faire et
d'exercer l'autorité, leurs relations, tout est en désordre. En
traitant les causes, l’apôtre a soulevé des questions et des
problèmes qui sont devenus le terrain de lutte dans l’Église
depuis lors, en ce qui concerne les relations et les règles de
conduite, les points de vue et les gestions dans l’Église. Tout
cela était en désordre à Corinthe.
Nous
n'abordons pas les points particuliers. Cela prendrait trop de temps
et pourrait ne pas être très profitable. De toute façon, cela nous
aurait éloigné de notre intention spécifique en ce moment. Il est
suffisant de dire que la question à Corinthe est largement une
question d'ordre ou de désordre. Nous devons reconnaître cela. Il
n'y a rien d'arbitraire de la part de l'apôtre dans cette lettre.
Une explication et une interprétation fausses ont été présentées
sur la base d'une grande partie de ce que Paul a dit dans cette
lettre comme, par exemple, au sujet de son allusion à la place des
sœurs dans l'assemblée. L'interprétation ou la déduction
faites à propos de ces paroles ont été que Paul était un ennemi
des femmes, qu'il était gagné par l'idée rabbinique sur la femme,
qui tient à ce que la femme soit soumise et maintenue à une place
de sujétion. Par conséquent, ce qu'il écrivit dans cette lettre
était l'expression de cette mentalité, de cette conception. Rien
n'est plus éloigné de la vérité. Il n'y a pas de plus grande
diffamation envers l'apôtre. Celui-ci n'a à aucun moment envisagé
la question de statut, d'honneur, il ne parlait que d'une question
d'ordre. Il ne veut pas exclure les sœurs de l'assemblée dans la
question du fonctionnement, mais il veut montrer que leur rôle est
relatif et que cela est à la fois juste et profitable, que la place
attribuée est respectée. Il s'agit d'une question
d'ordre. Que cela soit établi et parfaitement clair. Nous nous
attardons sur ce point seulement pour montrer ce que nous voulons
dire.
Allons
à la lettre aux Éphésiens, et vous ne pouvez rien découvrir de ce
désordre dans l'assemblée. Le chapitre présente le Corps et ses
relations établies, où cette portion de lettre met principalement
cela en évidence. C'est un ordre céleste qui est beau à voir. Il
n'y a aucune mention de bouleversement de cet ordre, cela est
simplement présenté comme quelque chose d'obtenu. Il n'y a pas de
contestation à ce sujet, ni combat, il s'agit d'un constat de
l'ordre céleste. Vous êtes dans une atmosphère toute différente.
Le point capital est que le témoignage de l’Église au Seigneur
ressuscité, dans la puissance de Sa vie de résurrection, est
intimement lié à l'ordre dans la maison de Dieu. Si l'ordre divin
est troublé, le témoignage est affaibli, il est annulé dans cette
mesure. Il y a énormément de choses liées à cet ordre. Que
personne ne pense que cet appel à l'ordre est simplement en vue
d'exercer une domination, un contrôle, un pouvoir sur les autres, un
désir d'assujettir des personnes. Le mot "soumission" est
devenu anathème pour beaucoup de personnes parce qu'elles n'ont pas
saisi sa signification. C'est la valeur de l'ordre divin, de l'ordre
céleste exprimé parmi le peuple de Dieu, qui est en question, car
celle-ci est un facteur vital dans la rencontre de l'ennemi. Un
désordre comme celui qui était à Corinthe ne peut détruire la
puissance des principautés. Par contre, les chefs de ce monde ne
peuvent tenir devant les forces spirituelles, quand un ordre céleste
est établi, observé et gardé comme une chose sacrée. Alors il y a
pour le Seigneur, une voie merveilleusement libre pour intervenir et
rencontrer les ennemis de l’Église. Très souvent, une église est
divisée et brisée, et elle crie au Seigneur pour la victoire, la
délivrance, pour obtenir puissance et efficacité. Mais si l'on
pouvait entendre le Seigneur s'exprimer, on entendrait : "Mettez
votre maison en ordre ! C'est la voie de la puissance ! Réglez vos
problèmes relationnels et vos prières seront exaucées. Vous criez
à moi, réclamant quelque chose que vous appelez "puissance",
efficacité, mais le chemin pour cela est : bannissez les désordres
qui se trouvent parmi vous." Ainsi l'expression de Sa vie
demande un domaine céleste, une séparation du monde par la mort du
vieil homme dans son énergie et sa vie naturelles, la constitution
des choses conformément au modèle céleste.
Ceci
est entièrement pratique. Ici pas d'envolées de pensées nous
transportant en extase, mais il s'agit de descendre au niveau de la
base pratique des choses de la vie quotidienne. Je suis persuadé que
rien ne touche plus le cœur du problème entier que ceci. Je suis
certain que la défaite de l’Église, sa faiblesse, sa faillite
dans le témoignage aujourd'hui sont dus, en premier lieu, au fait
qu'elle est devenue tellement une chose terrestre, que les éléments
du monde ont obtenu une entrée, que l'homme en tant que tel, y
trouve une si large place, que l'ordre divin n'y a pas cours, mais
qu'un ordre de fabrication humaine se trouve dans ce que nous
appelons Église. Ces choses sont étroitement liées à l'efficacité
du témoignage comme aucun autre ne peut l'être.
Connaissez-vous
une union céleste avec le Seigneur ? Avez-vous, dans votre cœur,
abandonné ce monde ? Avez-vous accepté la signification de Sa Croix
pour la mise de côté de ce qui appartient à l'homme en tant que
tel ? Êtes-vous tout à fait sûr que vous êtes en harmonie avec
votre place dans la maison de Dieu et que vous n'êtes pas ailleurs
qu'à votre place ? Dans toute la mesure où votre consécration au
Seigneur est concernée, tendez-vous réellement à être à votre
place, à y demeurer, à y servir pour le Seigneur ? Êtes-vous une
partie de quelque chose qui n'est pas une expression du modèle
céleste ? Êtes-vous quelqu'un d'officiel d'un système
officiel, donnant votre appui et soutenant un ordre qui n'est pas
celui du Seigneur ? Et bien, vous serez vaincu dans la défaite
générale d'une telle organisation. Cela sera défait dans toute la
mesure où l'essence même du témoignage est concernée. Ce sont des
questions pratiques et directes. Que le Seigneur accorde grâce,
compréhension et réponse à ce que cela signifie. Je n'ai aucun
doute qu'alors que vous persévérez, la compréhension de tout ceci
viendra à vous de manière croissante. Vous ne pouvez pas tout
saisir maintenant, mais c'est imprimé en vous. Souvenez-vos qu'il
est extrêmement important de savoir si vous êtes dans la condition
des Corinthiens ou des Éphésiens, et se sont là les traits et les
différences.
Que
le Seigneur face de nous de bons Éphésiens, si l'on peut s'exprimer
ainsi dans un sens spirituel.
À
suivre
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