dimanche 3 juin 2012

COURTE MÉDITATION SUR LE TEMPLE DU SEIGNEUR

"Détruisez ce temple et en trois jours je le relèverai" a dit le Seigneur à Ses disciples (Jean 2.20)  Il parlait du temple de Son corps. (jean 2.21)

    La notion de nouveau temple que va introduire le Seigneur par cette affirmation anéantit complètement sa définition selon le concept normal de ce que les Juifs ou les païens de cette époque nommaient un temple. Un temple est le lieu qui sert à l'adoration, un bâtiment construit en dur, c'est ce que normalement nous nommons temple. Pour le Seigneur c'est complètement différent. Il n'est plus question de bâtiment !
    C'est une refondation, une révolution incroyable de la définition d'un temple. Le bâtiment construit avec des matériaux inertes est devenu une ombre, une image de la réalité du véritable Temple de Dieu. Ce Temple est bâti par la main du Seigneur avec les pierres vivantes que nous sommes. Le seul lieu pour adorer est le cœur de l'homme racheté. Il est le Lieu très saint dans lequel habite la divinité. 
    Le Seigneur avait affirmé  à la Samaritaine :

21  Femme, lui dit Jésus, crois–moi, l'heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père.
22 Vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs.
23  Mais l’heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car ce sont là les adorateurs que le Père demande.
24  Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent en esprit et en vérité.


  C'est une déclaration révolutionnaire. Il est très difficile de comprendre la portée de ces paroles pour un Juif pieux qui montait plusieurs fois par an au Temple à Jérusalem pour adorer, obéissant ainsi au commandement de l’Éternel. Le Temple à Jérusalem était le lieu où Dieu habitait, le lieu où l'homme se rencontrait avec Lui. Il était présent dans le lieu Très-saint, régnant sur le peuple à partir de Son trône, l'arche de l'alliance. Il siégeait entre les deux chérubins et exerçait son règne en grâce fondé sur le sang du sacrifice immolé, répandu sur le propitiatoire, sang qui expiait les péchés et dont le sacrifice se renouvelait tous les ans. Le sacrifice perpétuel du matin et du soir était aussi nécessaire pour cette expiation, ombre dont le Sang de l'Agneau Jésus en est la réalité. La grâce de Dieu est toujours agissante à travers toute la Bible, même avant la venue du Christ-Jésus, notre merveilleux Seigneur. 
    A présent, il n'y a plus de lieu défini pour l'adoration et la présence de Dieu. Nous sommes le Temple du Dieu vivant individuellement et collectivement. Nous sommes le saint lieu de la présence de Dieu sur la terre. Il est bon de méditer sur ces vérités profondes et élémentaires afin d'avoir une vie conforme à ce que nous sommes par pure grâce. Nous devons avoir une vie sainte, séparée du monde par les actes, mais nous devons vivre au milieu du monde pour témoigner de l'amour de Dieu envers celui-ci. 
   Par la grâce de Dieu, je vais essayer de partager quelques pensées au sujet du temple dans l'ancienne et la nouvelle alliance. Lisons 1Timothée 6 :


"Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour redresser, pour éduquer dans la justice, afin que l'homme de Dieu soit adapté et préparé à toute œuvre bonne." 


    Paul écrivait cette exhortation à Timothée. Les Écritures, connues de tout Juif enfant, étaient le fondement de la vie d'un disciple de Christ. Ces Écritures, révélées par une lecture nouvelle, sous la direction de l'Esprit, méditées et comprises, engendraient des hommes de Dieu préparés à "toute bonne œuvre." La seule Écriture reconnue divine, à cette époque, était l'Ancien Testament. Tout Juif pieux connaissait ces Écritures Saintes.
    Je suis persuadé que le Seigneur l'Esprit expliquait, par celles-ci, les réalités de l’œuvre et de la personne de notre Seigneur Jésus-Christ pour ceux qui s'étaient convertis. Je ne sais pas si on pouvait trouver des rouleaux de la Bible ailleurs que dans les synagogues ! D'autre part les écrits des apôtres devenus le Nouveau Testament devaient être très peu répandus. Ils devaient circuler d'églises en églises. L'apôtre Paul demande à Timothée de ramener les livres et surtout les parchemins. (2Timothée 4.13) Le Seigneur a veillé sur Son Église malgré le peu de livres et parchemins d'enseignement qu'elle avait en sa possession. L'Esprit-Saint devait suppléer au manque de supports écrits. Nous ne nous réalisons pas vraiment combien est grande cette grâce d'avoir tant de moyens (livres, supports audio vidéo etc) pour notre vie spirituelle!
    Nous allons regarder brièvement comment était constitués les Temples successifs. Il y a eu celui de Salomon détruit par Néboukadnetsar. En 587, Jérusalem fut envahie et détruite, ainsi que le Temple, le palais les édifices importants, les maisons, la muraille de la ville, suite au jugement de Dieu sur Juda (Jérémie 52.-14).
    Le Temple comportait deux pièces principales. Le Lieu Très-Saint dans lequel se trouvait l'arche de l'alliance qui est le trône de Dieu. C'était un lieu en forme de cube. Aucune mesure  n'est supérieure, tout est égal. C'est le symbole de la présence de Dieu,dans un lieu où tout est en harmonie. Rien n'est supérieur à rien exactement comme les dimensions du cube. 
   La deuxième pièce, le Lieu Saint, était rectangulaire. C'était le lieu dans lequel les prêtres accomplissaient leur service de louanges et d'adoration, le lieu de la communion fraternelle. Dans cette pièce se trouvaient, face au voile, l'autel des parfums, pour le service de l'encens (symbole des prières et de l’adoration) et à droite (côté nord) la table des pains de proposition, à gauche (côté sud) le chandelier à sept lampes.
    Ces deux salles étaient séparées par le voile. Dans le lieu saint, les prêtres avaient leur libre entrée pour exerce leur sacerdoce. Le lieu Très-Saint n'était visité qu'une fois l'an, au jour du grand pardon, par le souverain sacrificateur pour asperger l'arche de l'alliance du sang des bêtes immolées, sang qui expiait les péchés du peuple. Dieu pouvait régner en grâce sur le peuple à cause de ces sacrifices d'expiation.
    On rentrait dans le Temple par un portique. Les deux Lieux (Saint et Très Saint) étaient entourés de salles annexes qui se superposaient sur trois niveaux. On y accédait par une porte dans le mur sud de l'édifice.
    Le Temple était entouré de murs. L'espace compris entre ces murs d'enceinte et le bâtiment lui-même était le parvis. Lorsque l'on entrait dans le parvis, la première chose que le fidèle apercevait était l'autel d'airain, symbole de la croix. Ensuite entre l'autel d'airain et l'entrée du Temple se trouvait la cuve d'airain, "la mer", remplie d'eau. Cette eau servait à la purification des prêtres, avant d'entrer dans le Lieu Saint. C'est un symbole de la Parole appliquée à nos cœurs par le Saint-Esprit pour que nous puissions nous purifier de tout ce qui est contraire à notre service au sein de l’Église. Le Seigneur nous dit par Pierre : "Comme celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite." (1Pierre 1.15) C'est le but de la cuve d'airain : se purifier et être dignes de la vocation céleste à laquelle le Seigneur nous a appelés pour Le servir. (Ephésiens 4.1)
    Nous ne savons pas comment était le Temple qui a été rebâti du temps de Zorobabel. Il a été commencé en 537 et terminé en 515. La Bible indique seulement qu'il avait soixante coudées de large, soixante coudées de haut. (Esdras 6.3) C'est tout ce que nous rapporte la Parole au sujet des dimensions de ce Temple.
   Le temple d'Hérode était plus grand que celui de Salomon. Il était entouré de deux enceintes. La première de ces enceintes avait plusieurs portes qui permettaient l'accès au parvis pour les Gentils. Ce parvis formait une première partie qui était complètement séparée du Temple. Les Gentils (païens) étaient interdits de séjour dans le Temple pour ne pas le souiller. 
    La deuxième enceinte séparait le parvis des Gentils du parvis réservée au femmes qui se situait face à l'entrée. De chaque côté se trouvait le parvis d'Israël. Ensuite il y avait une autre entrée pour le parvis des prêtres et lévites qui officiaient face au Temple. La construction de ce Temple a débuté en 20-19 avant Jésus-Christ et les travaux continuaient du temps du Seigneur pour s'achever deux ans avant sa destruction en 70.

   Le Seigneur a balayé tout cela par cette parole : "En trois jours je le relèverai!" Nous pouvons comprendre la stupeur de ceux qui ont entendu cela ! Il est bon, parfois de se mettre en situation pour bien comprendre l'impact de certaines actions ou paroles du Seigneur. Il y avait encore des travaux dans ce Temple quand le Seigneur affirme cela.

   Examinons, à présent, le Temple dont la vision a été donnée à Ézéchiel. C'est  intéressant de s'attarder sur celui-ci. Nous trouvons sa description dans les chapitres 40 à 48 de son livre. C'est une description très détaillée et en même temps très surprenante. L’Éternel ne laisse rien qui ne soit dit pour ce Temple.
    La première des choses que nous pouvons constater est la forme de son enceinte. Le corps du Temple, le bâtiment, est  rectangulaire, mais l'enceinte du Temple est carré. Dans le corps du Temple, nous avons  le Lieu Très-Saint, cubique, le Lieu Saint de forme rectangulaire et un portique qui permet l'accès à ces deux salles du Temple. Les deux salles du Temple sont séparées par une porte à deux battants. Le voile du premier Temple, entre le Lieu Très Saint et le Lieu Saint n'est plus. Seule une porte à deux battants sépare le Lieu Saint du Lieu Très Saint. Il n'y a plus le voile (41.23). C'est très surprenant !
    Dans le Lieu Saint, nous ne voyons plus d'autel des parfums, plus de table des pains de proposition, plus de chandelier. Tout cela est remplacé par un autel en bois. L'ange le montre à Ézéchiel en lui déclarant : "C'est ici la table qui est devant l’Éternel." (41.22-23) 
    Or, nous savons que la table du Seigneur est l'autel des holocaustes qui se situait dans le parvis, devant l'entrée du Temple proprement dit. (Malachie 1.7 ; 1.12) Ici, ce n'est pas le cas, la table est dans le Lieu-Saint. C'est une image de la croix en tant qu’œuvre accomplie. La nourriture devient spirituelle.
    Cette description montre clairement un bouleversement total du service des prêtres. Nous sommes devant quelque chose de très nouveau et spirituel au sujet  de ce Temple. Cela nous rapproche de la Nouvelle Alliance. 
    D'autre part, lorsque nous lisons le chapitre 45, nous voyons que l'expiation du sanctuaire se pratique le premier jour du premier mois. Puis, le quatorzième jour de ce même est la fête de Pâques. Dans Lévitique, l'expiation du sanctuaire se pratiquait le septième mois et la Pâques, le premier mois. Les deux fêtes sont rapprochées et sont célébrées le même mois (versets 18-25). De plus, le prince a le rôle d'administrateur du culte, sans offrir lui-même le sacrifice. Alors que les deux fonctions sont normalement séparées, nous les trouvons réunies pour le culte de ce Temple.
    Si nous résumons, nous voyons que  :
--Le voile n'existe plus entre les deux lieux (Saint et Très-Saint.)
--Le seul objet qui reste pour les rites du service dans le Lieu Saint est l'autel de bois appelé la table de l’Éternel par l'ange. La table de l’Éternel n’est plus l'autel d'holocauste, mais l'autel de bois symbole de la croix.
--L'expiation du sanctuaire et la Pâques sont rapprochées et célébrées le même mois. Christ a accompli ces deux fêtes par la croix en même temps.
--Le prince et le sacrificateur sont unis pour le service envers le peuple. Jésus est notre Souverain Sacrificateur et notre Prince de paix.
    Pour ma part, je pense que ce Temple est l'image, l'ombre, le symbole de l’œuvre et de la personne de Notre Seigneur Jésus-Christ. De ce fait, je ne crois pas en la reconstruction d'un Temple pour, à nouveau, offrir des sacrifices sanglants, car ce serait retourner aux ombres dont la réalité est notre merveilleux Seigneur. Il est impensable, en tout cas pour moi, de voir, un jour, des sacrifices sanglants dans un temple reconstruit. Ce serait nier l’œuvre absolument parfaite de notre Seigneur. Je ne veux pas en faire un dogme, ni vouloir imposer absolument ce que je crois ! Je dis et écris ce que je crois et je respecte ceux qui pensent autrement.
    Une autre particularité de ce Temple est le fait qu'il est bâti dans une bande de terre de 25.000 coudées de long sur 10.000 coudées de large. De plus, les terres départies pour les tribus sont toutes des bandes de terre allant de l'est à l'ouest. La largeur de ces bandes de terre n'est  pas mentionnée. C'est le flou complet. Dan est la première mentionnée, ensuite, au sud de Dan c'est Aser, au sud de Aser c'est Nephtali, au sud de Nephtali c'est Manassé, au sud de Manassé, Ephraïm, au sud de Ephraïm, Ruben, et au sud de Ruben, Juda.
    Ensuite, il y a la partie consacrée au Temple, à la ville et ses abords qui se trouve au sud de Juda. Puis c'est la suite du partage du reste des tribus : Benjamin, qui est la frontière sud de l'espace consacrée au Temple et à la ville, au sud de Benjamin Siméon, au sud de Siméon, Issacar, au sud de Issacar, Zabulon et au sud de Issacar, Gad.
    Ce partage est impossible. Il y a plein d’éléments symboliques, la géographie du pays partagée en bandes égales, le torrent qui sort du Sanctuaire bordé d'arbres pour se jeter dans la mer morte qui devient très poissonneuse (chapitre 47). Tous ces éléments montrent que nous devons interpréter cette description du Temple et du pays de façon symbolique et spirituelle. Le fleuve de vie ignore le nord, l'est et l'ouest. Il finit sa course dans la mer morte.
    Au début du chapitre 40, Ézéchiel est transporté sur une très haute montagne en terre d'Israël. Il voit des constructions qui ressemblaient à une ville. Lorsqu'il s'approche de l'homme qui va mesurer, c'est une maison qui est devant lui. A la fin de ce livre, au chapitre 48, le dernier verset indique le nom de la ville : YHWH-SHAMMA, l’Éternel est là !
    Le Temple n'est pas dans la ville, mais la ville est le lieu de la présence de Dieu. Ce n'est plus le Temple qui est mentionné, ici, mais la ville, ville qui a la présence de Dieu en son sein. La ville est l'endroit de la présence de Dieu. Cette ville n'a pas de temple dans ses murs mais c'est une ville dans laquelle Dieu est présent.C'est comme si le Seigneur voulait nous montrer que le Temple, en dehors de la ville, représente les choses anciennes, l'Alliance de la loi exigeant un Temple, et la ville, la nouvelle réalité spirituelle. La ville porte le Nom de l’Éternel ! Il est là, dans cette ville. Elle est le vrai et nouveau Temple de Dieu. Jésus a dit : "là où deux ou trois sont assemblés en mon Nom, Je suis au milieu d'eux." (Mathieu 18.20) Ce n'est plus le lieu géographique qui est le Temple, mais ceux qui se réunissent en Son Nom, là où ils vivent. La ville est le moyen par lequel les hommes peuvent vivre, travailler, se nourrir etc. C'est la vie de la ville qui est ce nouveau Temple.
    Dans cette section des chapitres 40 à 48, pas une seule fois est mentionné le nom de la ville : Jérusalem. Pas une seule fois est mentionné le nom de la colline, Sion. Nous pouvons déduire qu'il s'agit bien de Jérusalem et de la colline de Sion, mais si leur nom n'est pas mentionné c'est sûrement pour nous interpeller. Nous avons quelque chose de nouveau à saisir par cette absence, cet oubli du nom de Jérusalem, la ville du grand Roi et de Sion, le lieu du nouveau culte. Comme si l'Esprit ne voulait pas préciser un endroit terrestre de ce lieu. Dans ces chapitres 40 à 48 tout est vraiment nouveau. La Jérusalem est céleste, ainsi que la colline de Sion. Ce n'est plus un endroit géographique, mais celle décrite par Paul dans l'épitre aux Galates (4.21-31) C'est Jérusalem et Sion de la Nouvelle Alliance.
    De plus, Paul déclare aux païens convertis d’Éphèse dans sa lettre :

 11 C'est pourquoi, vous autrefois païens dans la chair, appelés incirconcis par ceux qu'on appelle circoncis et qui le sont en la chair par la main de l'homme, (2–12) souvenez–vous
12  que vous étiez en ce temps–là sans Christ, privés du droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde.

    
    Les païens d’Éphèse ont droit de cité en Israël. Ils sont dans cet Israël céleste qui n'est plus un lieu géographique. Dans cet Israël céleste tous les membres (Juifs en premier et païens) forment "en Christ", un édifice bien coordonné pour être un temple saint dans le Seigneur, une habitation de Dieu en esprit. (Ephésiens 2.21-22). Je crois que ce Temple révélé au prophète, cette ville est cette nouvelle Jérusalem, celle que Jean a vu dans le livre de l'Apocalypse. Cette ville qui n'a pas de Temple et dont Dieu et l'Agneau sont le Temple. Ézéchiel n'a pu la voir que de façon confuse car il était encore sous la Loi.
    Comparons cette ville montrée par l'ange au prophète et la nouvelle Jérusalem révélée à Jean dans l'Apocalypse. Il y a des similitudes frappantes entre ces deux villes, qui, justement, toutes deux n'ont pas de temple.
    Examinons cette Jérusalem céleste, regardons sa beauté, la description de sa gloire, les merveilles que nous décrit Jean.
    Tout d'abord, comme pour Ézéchiel, Jean est transporté en esprit sur une haute montagne. De ce lieu, il voit descendre Jérusalem du ciel, d’au-près de Dieu. Cette ville n'est plus située en Israël, elle est céleste, elle descend d'au-près de Dieu. Elle est belle et elle est décrite semblable à une pierre très précieuse, une pierre de jaspe. Or, Celui qui est assis sur le trône est décrit ayant l'aspect d'une pierre de jaspe et de sardoine (Apocalypse 4.3). 
    La description de la beauté de la nouvelle Jérusalem est la même que celle qui décrit Celui qui est assis sur le trône ! Dans la description de cette Jérusalem nous la voyons semblable à une pierre de jaspe comme l'aspect de Celui qui est sur le trône. La sardoine, pierre très précieuse, qui qualifie la gloire de Celui qui est assis sur le trône, est remplacée par la gloire de Dieu qui est sur la ville et l'éclaire.
    La première chose que dit Jean, c'est très important de le souligner, est "Je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre" (21.1) C'est à partir de cette affirmation que Jean va décrire ce que l'ange lui a montré. C'est la Jérusalem de la nouvelle création que le Seigneur lui montre par cet ange. Elle n'est pas de cette création. 
    Nous savons que pour être membres de cette ville, il nous faut naître d'en-haut, de nouveau (Jean 3.3-5). Ceux qui sont en Christ sont une nouvelle créature (ou création) Les choses anciennes sont passées, voici : toutes sont devenues nouvelles  (2Corinthiens 5.17). Nous sommes son ouvrage, nous avons été créés en Christ Jésus pour des œuvres bonnes que Dieu a préparées d'avance afin que nous les pratiquions (Ephésiens 2.10). 
   Nous sommes déjà, en esprit, dans cette nouvelle Jérusalem qui sera pleinement manifestée à la venue de notre Seigneur Jésus. Nous sommes citoyens de cette Jérusalem céleste, le Juif premièrement et le Gentil. Étant des nouvelles créations, créées en Christ-Jésus, nous sommes de cette Jérusalem céleste, issue de l’œuvre et de la personne de notre Seigneur. Nous le sommes vraiment, en esprit bien sûr, et la manifestation de cette réalité sera pleinement dévoilée à la venue en gloire du Seigneur.

    Examinons cette nouvelle Jérusalem. Celui qui est assis sur le trône dit :

Voici, je fais toutes choses nouvelles. Et il dit: Écris ; car ces paroles sont certaines et véritables.
6  Et il me dit : C’est fait ! Je suis l’alpha et l’oméga, le commencement et la fin. A celui qui a soif je donnerai de la source de l’eau de la vie, gratuitement.
Celui qui vaincra héritera ces choses ; je serai son Dieu, et il sera mon fils.
8  Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l’étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.


    Nous lisons dans Romains 8 cette sublime vérité :  

"Tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu sont fils de Dieu" 
 et plus loin :
 ".....vous avez reçu un Esprit d'adoption par lequel nous crions "Abba, Père !" (versets 14-15)

   C'est fait !! Comme a dit Celui qui est assis sur le trône. C'est le Saint-Esprit promis par le Seigneur qui fait de nous des fils (filles) !...si nous marchons sur cette terre conduits par l'Esprit de Dieu. Nous sommes déjà dans ce monde qui sera révélé par la venue de notre Seigneur, lors de Son Avènement. Nous y sommes, même si nous ne le voyons pas. Nous y sommes en esprit, mais nous y sommes vraiment. C'est Celui qui est le commencement et la fin, Celui qui était mort et qui est vivant aux siècles des siècles, notre merveilleux Seigneur qui l'affirme.
    Nous avons déjà les arrhes de ce qui est décrit dans ces versets. Notre héritage : Dieu est notre Père et nous sommes ses fils et filles. Nous lisons dans Ephésiens 1.13-14 :

13  En lui vous aussi, après avoir entendu la parole de la vérité, l’Évangile de votre salut, en lui vous avez cru et vous avez été scellés du Saint–Esprit qui avait été promis,
14  lequel est un gage de notre héritage, pour la rédemption de ceux que Dieu s’est acquis, à la louange de sa gloire.


    Notre héritage est scellé par le Saint-Esprit de Dieu, qui est aussi l'Esprit de Christ. Il n'est pas nécessaire de développer ce qui est affirmé dans ces versets. Il suffit de les lire, les méditer et les serrer très fort dans notre cœur, les croire et surtout les vivre !
    Nous avons à remplir certaines conditions pour cela. Nous devons laver notre robe pour avoir part à l'arbre de vie, car cet arbre se trouve dans la nouvelle Jérusalem ( Apocalypse 22.14). Le Seigneur dresse la liste de ceux qui n'ont aucune part à cet arbre de vie. La grâce est présente, mais en aucun cas, cette grâce ne servira pour ceux qui restent dans l'état  de ce qui est décrit au verset 8 du chapitre 21 et au verset 15 du chapitre 22 de l'Apocalypse et dans beaucoup d'autres passages de la Parole.  

   La ville qui nous ait présentée, cette nouvelle, cette céleste Jérusalem fait partie de ces nouveaux cieux et cette nouvelle terre, cette nouvelle création.
    --Elle est prête comme un épouse qui s'est parée pour son époux (21.2)  
   --Elle est le tabernacle de Dieu au milieu des hommes. (21.3) Jean décrit les bénédictions dues à la présence de Dieu dans ce tabernacle :

3.....Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes ! Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui–même sera avec eux.
4  Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu.


    Combien de fois le Seigneur l'Esprit a essuyé nos larmes ! Combien de fois nous avons vu Sa main bénie pour nous relever ! Au sujet du deuil  et de la mort nous pouvons lire ce qui est écrit par Paul dans la première lettre aux Thessaloniciens pour consoler ceux qui ont perdu un être cher. Paul affirme, par une parole du Seigneur, que ceux qui sont morts, dorment et ils attendent la résurrection. (1 Thessaloniciens 4.13-18) Bien sûr, l'absence de ces êtres chers est douloureuse, parfois même incompréhensible, mais l'espérance est là et elle ne trompe pas. Tout est en devenir, mais aussi tout est accompli !


   Continuons de contempler cette nouvelle Jérusalem. Elle est magnifique ! Elle est la somme de l'amour de Dieu et de Son Fils pour l'homme !
    --Elle est l'épouse, la femme de l'Agneau. C'est beau ! C'est glorieux ! Elle a la gloire de Dieu et Jean la décrit de façon merveilleuse ! Elle est transparente comme du cristal ! Il n'y a pas une seule zone d'ombre dans cette nouvelle Jérusalem qui est l'épouse de l'Agneau!
    --Elle a une haute et grande muraille qui la protège. Il y a trois portes sur chacun des côtés surveillées par un ange. Sur chacune des portes est inscrit le nom d'une tribu d'Israël. Pour entrer dans la ville, nous sommes obligés de passer par une de ces portes portant le nom d'une tribu des fils d'Israël. Le Seigneur a affirmé à la Samaritaine : "le salut vient des Juifs". Nous en avons la preuve ici. Pour entrer dans la Jérusalem céleste, nous devons passer par une porte qui a le nom d'une tribu inscrit dessus....si notre robe est lavée pour avoir droit à l'arbre de vie qui se trouve dans la ville ! Le Juif premièrement et le Gentil (païen) habitent ensemble dans cette Jérusalem céleste. Les Gentils sont ajoutés aux Juifs convertis. Ensemble nous sommes le nouveau peuple de Dieu avec toujours le Juif en premier!
    Les fondements de la muraille sont au nombre de douze. Sur chacun de ceux-ci est inscrit les noms des douze apôtres de l'Agneau. Le fondement de la muraille est basé sur l'enseignement des apôtres, c'est celui de la Nouvelle Alliance en Jésus-Christ. L’œuvre et la personne de notre Seigneur sont le fondement de cette muraille. Douze est le chiffre qui symbolise le gouvernement dans sa perfection, l'autorité administrative.
    Paul écrivait aux Corinthiens : "Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui est posé, savoir Jésus-Christ" (1Corinthiens 2.11). C'est l'enseignement des apôtres qui a établi ce fondement. C'est eux, par leur prédication, qui l'ont posé.
    La muraille est le moyen de protection de la ville. C'est la parole du Seigneur annoncée par les douze qui est le sûr fondement de cette muraille. De plus, celle-ci se voit. Elle est un témoignage pour le monde de l’œuvre du Seigneur. Elle est construite en jaspe, symbole de la beauté de Celui qui est assis sur le trône. Tout est gloire dans cette ville !
    Les fondements de la muraille sont bâtis sur les douze apôtres (leur enseignement) et ils sont comparés à des pierres précieuses. Douze apôtres, douze fondements en pierres précieuses !
    Nous avons la signification de ces pierres précieuses dans l'Ancien Testament. Ce sont les douze pierres du pectoral représentant les douze tribus d'Israël. C'est le pectoral du jugement que le souverain sacrificateur portait sur son cœur lorsqu'il entrait dans le Lieu-Saint. Nous pouvons penser que chaque apôtre représente symboliquement une de ces tribus.

29  Lorsque Aaron entrera dans le sanctuaire, il portera sur son cœur les noms des fils d'Israël, gravés sur le pectoral du jugement, pour en conserver à toujours le souvenir devant l’Éternel.
30 Tu joindras au pectoral du jugement l’urim et le thummim, et ils seront sur le cœur d’Aaron, lorsqu’il se présentera devant l’Éternel. Ainsi, Aaron portera constamment sur son cœur le jugement des enfants d’Israël, lorsqu’il se présentera devant l’Éternel. (Exode 28)


    La muraille est  fondée, bâtie sur le pectoral du jugement. Le souverain sacrificateur le portait sur son cœur pendant le service dans le Lieu-Saint afin de rappeler le souvenir du peuple devant l’Éternel. Le souverain sacrificateur assumait son service en se tenant debout .  
    Notre Souverain Sacrificateur, Lui, est assis à la droite de Dieu. Il se repose de Son oeuvre de salut. Il a subi pour nous, ce jugement et il sert, à présent, au fondement de la muraille qui protège la ville. La muraille fondée, assise sur le pectoral du jugement est garantie de la sécurité à toute épreuve pour ses habitants.
    --La ville a la forme d'un carré, comme celle montrée à Ézéchiel. Puis, Jean ajoute que la hauteur est égale à la largeur et la longueur. C'est un cube parfait. Le lieu Très-Saint est un cube. Cette ville est l’habitation de Dieu. Elle est le Lieu Très-Saint, là où vit Dieu. Il vit au milieu de Ses rachetés. Elle est d'or pur (symbole de ce qui est divin) semblable à du verre pur. Elle est transparente, rien n'est caché dans cette ville. Tout peut et doit être vu. Elle n'a pas la moindre parcelle de ténèbres, tout est visible et manifeste la présence de Dieu.
    --Jean ne voit pas de temple dans cette ville car "le Seigneur Dieu Tout-Puissant est son temple ainsi que l'Agneau." C'est la gloire de Dieu qui éclaire la ville et l'Agneau est son flambeau. Plus rien de souillé ne peut entrer dans cette ville. Le trône de Dieu et de l'Agneau sert de source au fleuve d'eau de la vie. L'arbre de vie se trouve sur les deux bords du fleuve. Nous sommes dans le jardin d’Éden, le véritable, avec le fleuve d'eau de la vie et l'arbre de vie qui est multiplié sur les deux bords du fleuve. En Éden, il y avait l'autre arbre, celui de la connaissance du bien et du mal. Ici, ce n'est pas le cas. Il n'y a qu'une sorte d'arbre. Il n'y a plus toutes les variétés d'arbres qui se trouvaient dans le jardin terrestre. Seul l'arbre de vie est suffisant. Pour avoir accès à l'arbre, il faut pénétrer dans la ville et pour pénétrer dans cette ville, la pureté est exigée. En premier, c'est la nouvelle naissance et ensuite les robes lavées qui sont nécessaires pour se nourrir de l'arbre. Cet arbre, c'est la croix!

    Comparons ces deux villes révélées l'une à Ézéchiel et l'autre à Jean.

--Toutes les deux sont de forme carré.
--Toutes les deux ont douze portes avec les noms des douze tribus gravés dessus. Il y a trois portes à chaque côté de celles-ci.
--Toutes les deux n'ont pas de temple. Pour celle d’Ézéchiel, le Temple se trouve en dehors de la ville. Le torrent sort du temple pour aller se perdre dans la mer morte. C'est une différence entre les deux visions. Mais ce fleuve est obligé de traverser Jérusalem pour aller se jeter dans la mer morte puisque la ville se trouve au sud du Temple

    Le Temple est toujours présent mais c'est la ville qui est le lieu de la présence de Dieu. La ville se nomme YHWH-SHAMMA, l’Éternel est ici. C'est la ville qui porte le Nom de Dieu. Le Temple, à l'extérieur de la ville est là pour nous rappeler que le Seigneur ne change pas. Le Temple est remplacée par le Nouveau Temple bâti par le Seigneur et dont les pierres sont les hommes et les femmes qui vivent dans cette ville et qui porte le Nom de l’Éternel.
    Le Seigneur a donné cette vision à Jean pour compléter la vision du prophète Ézéchiel. On pourrai dire que le prophète a vu l'ébauche de cette nouvelle Jérusalem. Jean a vu la plénitude de cette ville et la gloire qui est sur elle. C'est l'épouse de l'Agneau! 

    Voilà, ce ne sont que quelques pensées sur cette ville, l'épouse de Christ dont l'ombre se trouve à la fin du livre d’Ézéchiel. Que chacun puisse aller plus loin dans la révélation de cette nouvelle Jérusalem! Il y a beaucoup d'autres choses à voir! Ce n'est qu'un squelette qu'il faut habiller, car je suis conscient de tout ce qui est contenu dans cette Parole et que je n'ai pas vu ou su dire ! Que le Seigneur vous mène plus loin dans la révélation de ces trésors ! 
    Je sais aussi que certains de mes lecteurs ne seront pas d'accord avec ce que je crois au sujet de ce temple, mais qu'importe, ce qui compte c'est ce que dit Paul dans sa lettre aux Philippiens:

15 Nous tous donc qui sommes parfaits, ayons cette même pensée; et si vous êtes en quelque point d’un autre avis, Dieu vous éclairera aussi là-dessus.
16  Seulement, au point où nous sommes parvenus, marchons d’un même pas.

jcb

dimanche 27 mai 2012

COURTE MEDITATION SUR NOMBRE 32

Les fils de Ruben et les fils de Gad avaient une quantité considérable de troupeaux, et ils virent que le pays de Jaezer et le pays de Galaad étaient un lieu propre pour des troupeaux.
2  Alors les fils de Gad et les fils de Ruben vinrent auprès de Moïse, du sacrificateur Eléazar et des princes de l’assemblée, et ils leur dirent:
3  Atharoth, Dibon, Jaezer, Nimra, Hesbon, Elealé, Sebam, Nebo et Beon,
4  ce pays que l’Éternel a frappé devant l’assemblée d’Israël, est un lieu propre pour des troupeaux, et tes serviteurs ont des troupeaux.
5  Ils ajoutèrent : Si nous avons trouvé grâce à tes yeux, que la possession de ce pays soit accordée à tes serviteurs, et ne nous fais point passer le Jourdain.

    Nous sommes arrivé, avec ce chapitre, à la fin des quarante années d'errance d'Israël dans le désert. Le peuple est à la veille de la conquête de Canaan. Il va prendre possession de son héritage. Moïse donne ses dernières recommandations aux enfants d'Israël, puis il va établir Josué comme successeur (Deutéronome 31). Il proclame ce merveilleux cantique que nous trouvons en Deutéronome 32 et va prophétiser sur les douze tribus. Ensuite, quittant les plaines de Moab, il  gravit le mont Nebo et le Seigneur le prend avec Lui. Il était âgé de 120 ans ans, sa vue n'était pas éteinte et sa vigueur n'avait pas disparue. 
(Deutéronome 34.7)
    Revenons à notre texte. Nous avons des leçons importantes à tirer de tout le chapitre 32. Ces deux tribus avaient un cheptel considérable. Le pays dans lequel le peuple était arrivé regorgeait de bons pâturages ! C'était un endroit idéal pour ces troupeaux ! Oui, mais le problème est que ces vertes prairies se situaient hors du pays promis ! Les fils de Gad et Ruben convoitent cet endroit tellement bon pour leurs bêtes, même si pour cela, il faut laisser le pays. Nous avons une belle leçon à retenir pour nos vies de cet incident rapporté ici.
    Ces deux tribus ont erré quarante années dans le désert jusqu'à ce que la génération de ceux qui avait désobéi soit toute morte étant sous le jugement de Dieu. Ils sont morts, ceux de cette génération, sans voir ni entrer dans le pays promis, "l'héritage" de Dieu pour son peuple.
    Ces deux tribus, Ruben et Gad demandent comme une faveur de ne pas entrer dans leur héritage ! Elles refusent d'entrer en possession de leur héritage, à cause de leur richesse, parce qu'elles possédaient une "quantité considérable de troupeaux !" Elles sont  arrivées dans un pays qui est "un lieu propre pour des troupeaux !" Ce lieu n'est pas le pays promis..... mais il est propice pour leur richesse, leur troupeau !

   Quel est ce pays convoité et qui habite dans celui-ci ? C'est le pays des Moabites et des Ammonites. Ce sont les descendants de Moab et Ammon les deux fils incestueux de Loth.  Ces deux peuplades ont toujours été les ennemis invétérés des enfants d'Israël. Au nord de ces deux peuples, Moabites et Ammonites, vit un autre peuple qui a aussi combattu les fils d'Israël : les Araméens ou Syriens. Nous sommes sur la rive-est du Jourdain hors du pays promis. Ces tribus dédaignent le pays promis et veulent s’établir en terre ennemie parce que leur troupeau est considérable !

   Essayons de comprendre la leçon à tirer pour nous à travers l'attitude de ces deux tribus. Plus tard, à la fin de ce récit une demi-tribu de Manassé se joindra, elle aussi à ces deux tribus pour s'établir du mauvais côté de Jourdain. Manassé aura en partage une part du pays qui se situe à l'est du Jourdain, comme Ruben et Gad et une partie à l'ouest du Jourdain, en terre promise. Nous ne savons pas comment cela s'est produit, mais une demi-tribu de Manassé va s'établir à l'est du Jourdain. Peut-être est-ce l'attitude de ces deux tribus qui a influencé Manassé?  Si c'est pour cette raison, nous pouvons voir combien  le témoignage est important et peut générer des mauvais comportements au sein du peuple de Dieu. C'est très interpellant pour nous, l’Église !
   Que peut-on retenir de cet incident de la vie du peuple de Dieu, comme leçon pour notre vie spirituelle ? Je pense que celle-ci est très importante pour la communion fraternelle et notre marche dans le Seigneur, soit individuelle, soit collective.
    Tout d'abord, comment est-il possible que ces deux tribus aient un troupeau plus important que les autres ? Nous savons que le peuple se déplaçait dans le désert avec la protection de l’Éternel qui habitait au sein de Son peuple dans la Tente d'assignation, le Tabernacle. Pour maintenir la présence en grâce de l’Éternel au milieu de Son peuple, les sacrificateurs devaient matins et soirs offrir le sacrifice perpétuel dans le Tabernacle, sur l'autel d'airain. C'est le premier point. Il est fort possible que ces deux tribus ont préféré garder leur troupeau en ne donnant que le minimum de bêtes à sacrifier et ainsi accroître leur cheptel; Ce n'est qu'une supposition.
   Chaque fois qu'un fils d'Israël voulait s'approcher de Son Dieu, il devait amener vers le sacrificateur, une bête à sacrifier pour pouvoir se tenir devant la face de l’Éternel. C'est le deuxième point. Est-ce que ces deux tribus ont préféré garder leurs bêtes vivantes plutôt que de s'approcher de l’Éternel ? Si ces deux tribus avaient un cheptel aussi important, peut-être qu'une partie  de ces bêtes qui aurait du être sacrifiée ne l'a pas été, d'où l'importance de ces troupeaux. "Ils étaient devenus des obèses spirituels en ne restituant pas une part de la richesse que le Seigneur leur avait, dans sa grâce, octroyé!  
   Souvent nous avons du temps de libre, des mains habiles, une voiture, un vélo, un outil etc de la part de notre Dieu. Ce que nous recevons est notre provision pour en vivre et le partager selon la direction de l'Esprit ! Si je reçois du temps de libre, je peux en préserver une partie pour aider, servir, accompagner etc. Si j'ai la grâce d'avoir des mains habiles, je peux aider un frère, une sœur, une famille qui a besoin de ce que je sais faire pour les aider. 
    Lorsque j'étais plus jeune, j'avais un fourgon, "un tub" qui me servait pour mon travail étant commerçant. Trois après-midi par semaine, je fermai ma boutique et le fourgon était à la disposition du besoin de chacun. Croyez-moi, je n'ai jamais chômé! 

   Il est fort possible que ces deux tribus aient préféré garder de cette part qui était pour Dieu. Ainsi, leur cheptel s'est fortement développé au point que leur préoccupation n'était pas l'entrée en Canaan mais comment soigner leur bien précieux, ces animaux ! "Si nous avons trouvé grâce à Tes yeux, que la possession de ce pays soit accordée à tes serviteurs, et ne nous fais point passer le Jourdain." Quand nous lisons cette demande, nous ne pouvons qu'être affligés de l'attitude de cœur de ces deux tribus ! Ils étaient trop riches ! Ils n'avaient pas sacrifié toute la part qui revenait à leur Dieu.
    Alors, bien sûr, ce pays qui est devant eux est bien plus important que le pays promis par l’Éternel ! L'attrait des richesses de ce monde tout autour d'eux, ces vertes prairies utiles à leur cheptel, à cause de leur vue voilée par leurs richesses "spirituelles" non offertes à l’Éternel, les détournent du pays promis !
    Pour entrer dans le pays, il faut passer par le Jourdain. Le propos n'est pas de développer la symbolique de ce Jourdain. Disons simplement que c'est une image de la mort et de la résurrection de Christ et de nous en Lui. Les flots de la colère de Dieu ont englouti notre Seigneur, mais la mort n'a pas pu le retenir. Il a laissé au fond du Jourdain cette humanité jugée et condamnée, puis, ressuscité, Il s'est revêtu de ce nouveau corps et Il nous a entraîné avec Lui dans Sa résurrection. Notre vieil homme est resté au fond du Jourdain ! Jésus en est ressorti avec ce corps glorieux que ses disciples ont pu contempler. Les douze pierres au fond du Jourdain c'est la vieille nature, le vieil Israël, les douze pierres sur la berge, c'est la nouvelle création en Christ. Les douze pierres ont été déposées à l'endroit où l'arche, symbole de Christ, a stationné dans le Jourdain en attendant la traversée de tout le peuple. Celle-ci est le symbole de la mort de notre Seigneur et de nous en Lui. (Josué 4.1-9)
    Lorsque ces tribus ont fait cette demande, la réaction de Moïse a été fulgurante !

6  Moïse répondit aux fils de Gad et aux fils de Ruben : Vos frères iront–ils à la guerre, et vous, resterez–vous ici ?
7 Pourquoi voulez–vous décourager les enfants d'Israël de passer dans le pays que l’Éternel leur donne ?
8  Ainsi firent vos pères, quand je les envoyai de Kadès–Barnéa pour examiner le pays.
9 Ils montèrent jusqu’à la vallée d’Eschcol, et, après avoir examiné le pays, ils découragèrent les enfants d’Israël d’aller dans le pays que l’Éternel leur donnait.
10  La colère de l’Éternel s'enflamma ce jour–là, et il jura en disant:
11  Ces hommes qui sont montés d’Égypte, depuis l'âge de vingt ans et au–dessus, ne verront point le pays que j'ai juré de donner à Abraham, à Isaac et à Jacob, car ils n'ont pas suivi pleinement ma voie,
12  excepté Caleb, fils de Jephunné, le Kenizien, et Josué, fils de Nun, qui ont pleinement suivi la voie de l’Éternel.
13  La colère de l’Éternel s’enflamma contre Israël, et il les fit errer dans le désert pendant quarante années, jusqu’à l’anéantissement de toute la génération qui avait fait le mal aux yeux de l’Éternel.
14 Et voici, vous prenez la place de vos pères comme des rejetons d’hommes pécheurs, pour rendre la colère de l’Éternel encore plus ardente contre Israël.
15  Car, si vous vous détournez de lui, il continuera de laisser Israël au désert, et vous causerez la perte de tout ce peuple.
 


    Dans ces versets, ce qui est mis en évidence, c'est le témoignage d'une partie du peuple de Dieu qui peut faire basculer tout le peuple dans une situation irréversible. Si ces deux tribus ne veulent pas traverser le Jourdain, c'est-à-dire refuser, mépriser la bénédiction, l'héritage de l’Éternel, tout le peuple peut être, à nouveau, découragé et perdre son héritage.
    Moïse est très remonté par l'attitude de ces hommes. Leur décision de ne pas entrer dans le pays promis risque d'entraîner la chute de tout le peuple. Voilà des hommes, libérés de la servitude par la main de l’Éternel, dans le but de les faire entrer dans ce pays et qui refusent le cadeau de l’Éternel à cause de leur richesse. Cette richesse vient de l’Égypte. Nous lisons dans Exode 12 :

 31  Dans la nuit même, Pharaon appela Moïse et Aaron, et leur dit : Levez–vous, sortez du milieu de mon peuple, vous et les enfants d'Israël. Allez, servez l’Éternel, comme vous l'avez dit.
32  Prenez vos brebis et vos bœufs, comme vous l'avez dit ; allez, et bénissez–moi.


    Je crois qu'il s'agit, ici, dans ces versets, de la richesse acquise par le peuple durant les 430 ans d'esclavage dans l’Égypte. C'est une richesse normale due au travail du peuple. Mais il y a une autre richesse, un autre cheptel qui est parti avec le peuple et je pense que c'est celui-ci qui a causé cette prise de position de ces tribus. Nous lisons dans ce même chapitre ce qui suit :

38  Une multitude de gens de toute espèce montèrent avec eux ; ils avaient aussi des troupeaux considérables de brebis et de bœufs 

    Dans certaine version, une multitude de gens est traduit "un ramassis de gens". Ces gens avaient des troupeaux considérables. Cette expression est reprise pour qualifier le troupeau de ces deux tribus et demi. Il est fort possible que ce sont ces bêtes, dont les bergers étaient ce ramassis de gens, qui sont à l'origine de la richesse des deux tribus et demi. Les richesses du pays d’Égypte qui deviennent la pierre d'achoppement, non seulement pour elles mais pour tout le peuple. Une nouvelle sanction pouvait tomber sur le peuple par l'attitude de ces deux tribus et demi. La première fois le jugement est venu à cause de douze hommes, cette fois-ci, il y a deux tribus et demi qui refusent l'entrée en Canaan. 

    Il ne s'agit pas de perte du salut, dans ce cas, car ils ont été libérés de l’Égypte et n'y sont pas retourné, mais la perte de la bénédiction de ce salut. Le peuple qui a péri dans le désert, suite au jugement de Dieu est mort en étant pardonné, suite à l'intercession de Moïse. Nous lisons dans Nombres 14 :

19  Pardonne l’iniquité de ce peuple, selon la grandeur de ta miséricorde, comme tu as pardonné à ce peuple depuis l'Égypte jusqu’ici.
20  Et l’Éternel dit : Je pardonne, comme tu l’as demandé.
21  Mais, je suis vivant ! et la gloire de l’Éternel remplira toute la terre.
22  Tous ceux qui ont vu ma gloire, et les prodiges que j’ai faits en Égypte et dans le désert, qui m’ont tenté déjà dix fois, et qui n’ont point écouté ma voix,
23  tous ceux–là ne verront point le pays que j'ai juré à leurs pères de leur donner, tous ceux qui m'ont méprisé ne le verront point. (Nombres 14)


    Nous voyons qu'il s'agit de rentrer dans l'héritage promis, pour jouir de la bénédiction et non de perdre ce salut. Ils étaient sorti de la servitude égyptienne par le bras puissant de l’Éternel, mais ils n'ont pas pu vivre dans la liberté du pays promis, à cause de leur incrédulité. Le passage du Jourdain représente la nouvelle vie, celle des rachetés, dans un pays "où coulent le lait et le miel" et dans la présence de Dieu puisque l'arche est dans le pays. 
    Les hommes de ces deux tribus et de la demi-tribu de Manassé ont traversé le Jourdain pour entrer dans le pays promis afin d'aider leurs frères dans la conquête du pays. Puis, ils sont retourné dans leur "héritage", de l'autre côté du Jourdain, pour venir habiter au milieu de ces peuples hostiles. C'est un choix étrange, mais motivé par leur richesse, ce cheptel si nombreux. Nous verrons que plus tard ces tribus ont été les premières à tomber entre les mains de ces peuples.
   Pour le moment les fils d'Israël, sous l'autorité de Moïse ont conquis ce pays avec ces pâturages, mais il n'est pas le pays promis, il est situé de l'autre côté du Jourdain. C'est dans les plaines de Moab que le peuple s'est livré à la débauche avec les filles de Moab. "Elles invitèrent le peuple au sacrifice de leurs dieux; et le peuple mangea et se prosterna devant leurs dieux. Israël s'accoupla avec Baal-Péor."  C'est ce territoire que convoitent ces trois tribus, car elles sont riches, riches de leurs biens "spirituels"! C'est une belle leçon pour nous ! 
   
    Nous avons des exemples dans le Nouveau Testament qui confirment ce que nous avons vu ici. En premier, c'est le jeune homme riche qui veut suivre le Seigneur. Un jeune homme irréprochable selon la loi, mais il lui manquait le principal : passer le Jourdain. Jésus l'invite à  vendre tous ses biens, le donner aux pauvres, afin de Le suivre. Il avait de grands biens qu'il n'a pas voulu laisser. Il a préféré ses biens à l'héritage, suivre le Seigneur. Il est écrit de ce jeune homme : "Jésus l'ayant regardé, l'aima!" (Marc 10.21), mais il est parti tout triste parce qu'il avait cette richesse qui a triomphé sur l'appel du Seigneur. Cette richesse n'est pas en elle-même quelque chose de mauvais. C'est l'attachement à celle-ci, l'amour de cette richesse qui devient le piège et arrête la progression spirituelle.
    Nous avons un autre exemple de cet état de cœur dans la lettre de Paul aux Philippiens. L'apôtre écrit au chapitre 3 :

17  Soyez tous mes imitateurs, frères, et portez les regards sur ceux qui marchent selon le modèle que vous avez en nous.
18  Car il en est plusieurs qui marchent en ennemis de la croix de Christ, je vous en ai souvent parlé, et j’en parle maintenant encore en pleurant.
19  Leur fin sera la perdition ; ils ont pour dieu leur ventre, ils mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte, ils ne pensent qu’aux choses de la terre.


    Ils marchent en ennemis de la croix de Christ ! Ils ne veulent pas franchir ce Jourdain. Les choses de la terre les retiennent. Ils ne peuvent se séparer de ces biens terrestres. Ils ont pour dieu, leur ventre. Combien d'entre nous sommes, parfois,comme cela. Combien de fois avons-nous préféré un petit moment de jouissance terrestre qui nous a conduit loin de notre héritage et qui nous a privé des fruits de ce Canaan ! Je ne pense pas qu'il s'agisse, dans ce cas, de péchés grossiers, mais plutôt de cette attirance des plaisirs de ce monde qui font la guerre à l'âme et nous détournent insidieusement de notre communion avec notre Seigneur.     
    Nous sommes sauvés et nous continuons à vivre comme avant notre rencontre avec le Seigneur. Cette attitude de cœur est contraire à une vie qui veut s'emparer de l'héritage.
   Les biens que le Seigneur nous accorde tout au long de notre vie ne doivent être là que pour servir à Sa gloire. Si nous les faisons nôtres, il est fort probable que nous allons tomber, nous aussi, dans le même piège que ces trois tribus. C'est la convoitise, le début d'une vie misérable loin du cœur du Seigneur et du mauvais côté du Jourdain.
    Lisons encore quelques versets de ce chapitre :

16 Ils s’approchèrent de Moïse, et ils dirent: Nous construirons ici des parcs pour nos troupeaux et des villes pour nos petits enfants ;
17  puis nous nous équiperons en hâte pour marcher devant les enfants d’Israël, jusqu’à ce que nous les ayons introduits dans le lieu qui leur est destiné ; et nos petits enfants demeureront dans les villes fortes, à cause des habitants du pays.
18  Nous ne retournerons point dans nos maisons avant que les enfants d’Israël aient pris possession chacun de son héritage ;
19 et nous ne posséderons rien avec eux de l'autre côté du Jourdain, ni plus loin, puisque nous aurons notre héritage de ce côté–ci du Jourdain, à l'orient.


    La décision de ces tribus est arrêtée. Elles vont s'établir du mauvais côté du Jourdain. Ces hommes vont construire des parcs pour les animaux, des villes fortes pour les enfants, à cause des habitants du pays.  Ces hommes sont conscients du danger mais la richesse a raison de leur choix. Le plus surprenant est l'accord donné par Moïse à ces hommes. Ces choses ont été écrites pour notre instruction. Il est fort possible que, parfois, le Seigneur nous laisse aller du mauvais côté du Jourdain. Je pense que c'est pour un temps, celui de l'épreuve que permet le Seigneur pour changer notre cœur et après quelques tribulations, Il nous établit "dans le Royaume du Fils de Son amour."
    Le Seigneur nous donne des talents naturels. Pour certains, c'est la musique, d'autres une forme d'art quelconque, d'autres encore sont doués pour accomplir des travaux de toutes sortes. Ce sont des richesses qui, si elles sont mises sur l'autel deviennent des richesses spirituelles au service du Seigneur et utiles au-delà du Jourdain.Nous avons tous reçu "un cheptel" de la part de notre Dieu ! Est-ce que nous le gardons du mauvais côté du Jourdain ? Ces talents naturels nous ont été donnés pour l'utilité commune, pour la croissance de l’Église. Nous pouvons les utiliser pour notre "confort", notre vie et une partie minime pour l’Église.
    Dans ce cas, nous agissons exactement comme ces tribus. Nous aidons, pour un temps nos frères et sœurs en Christ, puis nous repassons le Jourdain pour jouir de ces talents pour nous-mêmes ! Nous sommes en terrain ennemi, soumis à une multitude de tentations et nous finirons par chuter !
    Nous lisons dans Apocalypse 3 ces versets terribles :

14  Écris à l’ange de l’Église de Laodicée : Voici ce que dit l’Amen, le témoin fidèle et véritable, le commencement de la création de Dieu:
15  Je connais tes œuvres. Je sais que tu n'es ni froid ni bouillant. Puisses–tu être froid ou bouillant !
16  Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n’es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche.
17  Parce que tu dis : Je suis riche, je me suis enrichi, et je n’ai besoin de rien, et parce que tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu,
 


     Il est fort possible que ces versets puissent s'appliquer à des églises comme celle décrite ici. Des dénominations ou des formes d'églises qui restent bien établies sur les conquêtes passées, sur le témoignage de pionniers qui ont réellement servi avec toute la puissance de Dieu pour faire avancer le royaume. 
    Il m'est arrivé, parfois, de me trouver dans cette position où j'avais tendance à me relâcher en mémorisant ce que le Seigneur avait permis que j'accomplisse et qui avait réussi. Mais le Seigneur a su me rattraper en me faisant passer au creuset de Son amour. J'ai pu continuer ma route car le Seigneur a su me "châtier" car je suis fils et non bâtard (Hébreux 12. 8) J'ai pu quitter mes pâturages et continuer ma marche !
    Que chacun puisse aller plus loin dans cette méditation car il y a énormément à creuser et à comprendre dans ce passage de la Parole!

jcb


dimanche 20 mai 2012

LA CONQUETE DE CANAAN par Jessie-Penn-Lewis (deuxième partie)


La conquête de Canaan, par Jessie Penn-Lewis    (deuxième partie)    

Traduction d’un livre de Jessie Penn-Lewis.

L’original a été publié en anglais à l’adresse suivante : The Overcomer Literature Trust, Carn Glaze, Munster Road, Pakstone, Dorset, Angleterre.
Reproduction de la traduction française autorisée, pourvu qu’elle soit intégrale, et que les sources soient indiquées  :   http://www.paroledevie.org

Pourquoi la guerre en Canaan.

    Quelle fut la cause initiale de la guerre en Canaan et pourquoi fut-elle si exterminatrice ? Dans Deutéronome 7 :2, nous lisons qu’au moment où Israël franchit la frontière de Canaan et où l’Éternel lui donna l’assurance qu’il allait livrer ses habitants entre ses mains, Il lui dit : "Lorsque tu les auras battus, tu les dévoueras par interdit (tu les détruiras entièrement), tu ne traiteras point d’alliance avec eux, tu ne leur feras point grâce". Cette extermination totale, impitoyable, avait une raison, qui nous est révélée dans Deutéronome 9 :4. "Lorsque l’Éternel ton Dieu les chassera devant toi, ne dis pas en ton cœur : C’est à cause de ma justice que l’Éternel me fait entrer en possession de ce pays. Car c’est A CAUSE DE LA MÉCHANCETÉ DE CES NATIONS QUE L’ÉTERNEL LES CHASSE DE DEVANT TOI. Non, ce n’est pas à cause de ta justice et de la droiture de ton cœur que tu entres en possession de leur pays ; mais c’est à cause de la méchanceté de ces nations que l’Éternel ton Dieu les chasse devant toi !" Ces paroles revêtent une signification toute nouvelle quand nous les lisons à la lumière du confit actuel avec les puissances des ténèbres et les esprits malins qui sont dans les lieux célestes. "Le Seigneur ton Dieu les chassera devant toi…" "Le Seigneur va les déposséder devant toi…" "C’est Lui qui les détruira…" "Tu les chasseras, tu les feras périr promptement…" Les Israélites avaient un rôle à jouer dans cette guerre. Malheur à eux s’ils s’étaient imaginé qu’ils n’avaient qu’à s’asseoir sur les rives du Jourdain pendant que l’Éternel faisait la conquête du pays à leur place ! C’est devant eux qu’il avait promis de chasser les Cananéens. Ils étaient les instruments par le moyen desquels Dieu devait déposséder l’ennemi.
"L’Éternel ton Dieu les chassera…" Cette parole vous concerne, dans le conflit présent. Vous avez à marcher en avant dans Sa victoire et Il les dépossédera devant vous ! Oh ! Si l’Église de Dieu pouvait comprendre cela et savait s’élever sur le niveau de la victoire qui nous est assurée par le triomphe de notre Seigneur glorifié ! Si elle pouvait seulement réaliser le fait que le Seigneur notre Dieu peut chasser les puissances des ténèbres devant l’Église de Jésus-Christ comme Il a chassé autrefois les nations du pays de Canaan devant le peuple d’Israël !
    Ce ne fut pas à cause de la "justice" des Israélites que les Cananéens furent dépossédés de leur pays, comprenez-le bien ; ce n’était pas parce qu’ils étaient un peuple sans reproche ou des instruments parfaits. Êtes-vous peut-être tenté de vous appesantir sur vos manquements, de désespérer de vous-mêmes et de penser qu’il est impossible de pouvoir vous attendre à être employé par le Seigneur dans ce combat, tant que vous n’êtes pas vraiment accomplis en toutes choses ? Sachez donc que ce n’est pas à cause de votre justice que le Seigneur va chasser les hordes des ténèbres devant vous. C’est en vertu de la justice de Jésus-Christ. "L’Éternel votre justice", c’est à cause de la victoire de votre Sauveur au Calvaire.

Destruction totale des Cananéens et de leurs dieux.

    Relisons Deutéronome 7 :2. Mettons l’accent voulu sur l’attitude qu’Israël devait adopter envers ces nations de Canaan ! Quelles fortes paroles que celles-là ! "Tu les dévoueras par interdit, tu les détruiras entièrement !" Ils devaient être voués à la mort sans miséricorde. "Tu ne traiteras point d’alliance avec eux. Tu ne leur feras point grâce". Dans le cinquième verset, nous voyons la raison de cette attitude en ce qui concerne aussi les rites religieux de ces nations. "Voici comment vous agirez à leur égard : vous renverserez leurs autels…" Leur religion qui sous-entendait le commerce avec les puissances sataniques devait être traitée sans miséricorde. "Vous briserez leurs statues"… (Les statues qui servaient à l’exercice de leur culte). "VOUS ABATTREZ LEURS IDOLES ET VOUS BRÛLEREZ AU FEU LEURS IMAGES TAILLÉES". Telle devait être l’attitude d’Israël vis-à-vis de l’idolâtrie de Canaan, derrière laquelle se dissimulait l’adoration des démons. Il ne devait pas y avoir l’ombre d’un compromis, nulle alliance secrète, point de pitié ! Les expressions dont Josué fait usage sont si fortes qu’elles paraîtraient exagérées si elles ne concernaient que le côté purement humain des choses, mais quand on comprend que Dieu avait en vue ce qui se cachait derrière les rites religieux des Cananéens, à savoir les puissances sataniques, on ne peut s’en étonner. Paul met ce fait clairement en lumière dans son épître aux Corinthiens, où il dit qu’une idole en elle-même n’est "rien dans le monde", mais que ce sont les démons qui sont cachés derrière l’idole (1 Corinthiens 8 :4-10, 19-21)
    La guerre que Dieu conduisait en Canaan était donc dirigée contre Satan et ses armées, car la religion de ces peuplades n’était autre chose que l’adoration des démons. Tout y parlait de communication avec les puissances diaboliques. Le pays était comme imprégné de ce que nous définirions aujourd’hui sous le nom de "spiritisme". C’est la raison pour laquelle l’attitude du peuple qui représentait sur la terre le Dieu trois fois saint devait être impitoyable.
Soulignons chaque mot de chacune de ces phrases, afin que la vigueur extraordinaire de ces expressions soit imprimée dans nos entendements et dans nos cœurs. Elles nous tracent en effet notre ligne de conduite actuelle vis-à-vis des puissances des ténèbres et du prince des ténèbres, vis-à-vis de tout ce qui touche au domaine satanique. Notre attitude doit être la même que celle de Dieu à l’égard de ces armées infernales, qui étaient comme la colonne vertébrale de la méchanceté des peuples de Canaan.
    LA GUERRE ÉTAIT DÉCLENCHÉE CONTRE LES DIEUX DE CANAAN, leurs autels devaient être démolis, leurs statues réduites en miettes ; et, selon une expression courante, les Israélites ne devaient pas mettre des gants pour le faire ; cette destruction ne comportait rien de superficiel. Les mots "abattre", "brûler", "démolir", "avoir en extrême horreur", "avoir en extrême détestation (ou abomination)", dépeignent une action énergique, des sentiments d’une violence extrême. Examinez ce langage de près et voyez combien il révèle la haine implacable de Dieu contre ces hordes infernales, méchantes, rebelles, qui ont leur demeure dans les lieux célestes, les dominations, les principautés et les puissances de Satan.
    Il faut que nous devenions pleinement conscients du jugement et de la malédiction que Dieu fait peser sur le diable, de Sa haine contre lui, exprimée dans les commandements qu’Il donna à Israël au sujet de l’attitude qu’il devait avoir envers les nations de Canaan, ces nations qui étaient adonnées au culte des armées déchues et invisibles du prince de ce monde. C’est la malédiction d’Éden mise à exécution : "L’Éternel Dieu dit au serpent : Tu seras maudit," (Genèse 3 :14), et quiconque s’identifie au serpent et touche aux choses qui le concernent, tombe sous le coup de la même malédiction. "Donnez-vous bien garde de l’interdit, de peur que vous ne vous mettiez en interdit en prenant de l’interdit". En anglais : "Gardez-vous de la chose maudite, afin que vous ne vous rendiez pas vous-même maudits…" (Josué 6 :18). Quelle ne doit pas être l’attitude de l’Église de Jésus-Christ actuellement vis-à-vis du spiritisme et de toutes les autres manifestations des puissances infernales, à la lumière de ces paroles adressées autrefois à Israël ?

Le danger des guet-apens spirituels.

    Lisons maintenant Deutéronome 12. Nous y trouvons une autre raison encore pour laquelle Israël avait à prendre une attitude aussi énergique envers les nations de Canaan. Dieu voulait les préserver du danger de se laisser détourner de Lui. Il fallut qu’Il inspire Moïse à employer ce langage sans équivoque, pour faire comprendre à Israël combien Il avait en abomination, combien Il haïssait le péché et les esprits méchants. (En anglais : "Les méchancetés qui sont des esprits") (Ephésiens 6 :12). Comment Son peuple aurait-il pu être protégé, sans cela, de tout contact avec les puissances surnaturelles mauvaises qu’il allait rencontrer dans le pays et des conséquences qui en auraient résulté ? Il fallait que Dieu creuse un gouffre de mort entre Son peuple et la méchanceté diabolique de Canaan.

Quatre manières par lesquelles le diable peut circonvenir les Saints.

    Deutéronome 13 nous donne un aperçu des pièges dans lesquels les Israélites auraient pu tomber. "Garde-toi de te laisser prendre au piège en les imitant" (Deutéronome 12, 30). Le même solennel avertissement est encore d’actualité, car même des Chrétiens, des Chrétiens engagés, se jouent de Dieu en touchant au spiritisme et à toutes sortes d’autres "ismes" démoniaques qui se font jour dans les temps périlleux où nous vivons. Il y a une recherche, de nos jours, de communion avec les esprits familiers, qui ne manquera pas d’attirer sur ceux qui s’y livrent le jugement le plus sévère de Dieu, car Il fait la guerre maintenant à ces pratiques, tout autant qu’Il la faisait autrefois dans le pays de Canaan. Que de Chrétiens trempent dans le spiritisme et dans les innombrables doctrines de démons qui sévissent en tous lieux !
    Si Dieu dut exterminer les Cananéens à cause de leur commerce avec les mauvais esprits, de leur sorcellerie, de leur magie et de leur idolâtrie, il ne fait pas l’ombre d’un doute que le jugement va fondre sur le spiritisme sous toutes les formes diaboliques où il se présente aujourd’hui. Dieu était en guerre contre les peuples de Canaan à cause de ces pratiques infernales, Il combattait contre les puissances surnaturelles du mal. Et il est grand temps que l’Église se réveille au fait que Dieu a déclaré une guerre impitoyable à tout ce qui provient de Satan. Il est temps que les enfants de Dieu prennent garde à ce qu’ils font, à ce qu’ils enseignent, à ce qu’ils lisent  ! Il y a un genre de littérature actuellement qui est largement diffusée et qui contient les enseignements les plus subtils des esprits séducteurs, ayant en eux le germe des abominations de Canaan qui firent tomber sur ce pays le juste jugement de Dieu.

Le premier des quatre subterfuges de Satan est de pousser l’enfant de Dieu à s’informer.

    "Garde-toi de te laisser prendre au piège en les imitant. Garde-toi de t’informer de leurs dieux et de dire : comment  ?…" (Deutéronome 12 :30). Les Israélites pouvaient être gardés à la condition de ne pas même s’informer des idoles que les Cananéens adoraient. Il est préférable de s’abstenir de lire des livres sur la Théosophie, la Science Chrétienne, ou les autres sectes du temps présent, qui prouvent qu’elles ne viennent pas de Dieu par le fait qu’elles atténuent la gravité du péché et nient l’Évangile de la Croix et l’Expiation du péché par le Sang de Christ. Le poison subtil caché dans les mots par les malins esprits s’infiltre dans l’esprit du lecteur, souvent à son insu, et celui-ci n’arrive que difficilement ensuite à s’en débarrasser. L’Éternel ne recommanda pas à Josué de lire tous les livres de magie des sorciers et des médiums de Satan, en Canaan, afin de s’instruire sur la manière de s’y prendre à leur égard, mais lui ordonna de méditer jour et nuit la loi de Dieu. Point n’était besoin de lire la littérature empoisonnée des Cananéens !
    L’ennemi rusé est à l’œuvre aujourd’hui, cachant ses amorces sous des amoncellements de mots, pour les rendre plus difficiles à découvrir. Combien notre Dieu agit différemment ! Quand il envoie Son message à un monde mourant, Il l’exprime dans un langage si simple que même un enfant peut le comprendre. Mais c’est la tactique du diable de déverser, par le moyen de gens dont l’esprit est perverti, de tels torrents de paroles, la plupart du temps magnifiques, qu’on ne peut pas découvrir où l’erreur se cache. Méfiez-vous de ceux qui accumulent les mots en leur donnant à dessein un sens confus, ou qui jonglent avec les textes du livre de Dieu, car ils font l’œuvre de l’ennemi et cette méthode n’est que trop fréquente de nos jours.
    Un des moyens par lesquels Israël pouvait être pris au piège était de "s’informer". Oh ! Enfants de Dieu, demeurez fidèles à vos Bibles ! Tenez-vous-en aux simples vérités de la Parole de Dieu ! Une des choses les plus surprenantes dans le peuple de Dieu est de constater combien peu les Chrétiens connaissent les Saintes Écritures ! Ceux qui prennent le livre de Dieu et le lisent d’un bout à l’autre jusqu’à ce que chacune de ses parties se soit incorporée à leur vie intérieure, sauront vite discerner dans ce qu’ils entendent ce qui n’est pas en harmonie avec cette Parole, et ils ne se laisseront pas si facilement entraîner loin de la Vérité telle quelle est en Jésus-Christ.

Le deuxième danger est celui des "signes" et des "prodiges".

    "S’il s’élève au milieu de toi un prophète ou un songeur qui t’annonce un signe ou un prodige, et qu’il y ait accomplissement du signe ou du prodige dont il a t’a parlé en disant : Allons après d’autres dieux, des dieux que tu ne connais pas et servons-les ! tu n’écouteras pas les paroles de ce prophète ou de ce songeur, car c’est l’Éternel votre Dieu qui vous met à l’épreuve pour savoir si vous aimez l’Éternel votre Dieu de tout votre cœur et de toute votre âme… Ce prophète ou ce songeur sera puni de mort, car il a parlé de révolte contre l’Éternel votre Dieu… et il a voulu te détourner de la voie dans laquelle l’Éternel ton Dieu t’a ordonné de marcher". (Deutéronome 13 :1-5)
    Ce passage nous apprend que lorsqu’un signe ou un prodige s’accomplit après avoir été prédit par un "prophète", cela ne prouve nullement que le signe ni que le "prophète" aient été envoyés par Dieu. Ce n’est pas le prodige lui-même, mais le résultat du prodige, qui en est la preuve décisive. Le point à élucider est celui-ci : ce prodige a-t-il pour objet de vous éloigner de Dieu, tout en vous faisant entrer en contact avec d’autres "dieux" ou d’autres objets d’adoration ? Où cela conduit-il  ? Voilà la pierre de touche. Dieu savait d’avance qu’il y aurait des puissances surnaturelles en Canaan, qu’il y avait des songeurs et des faux prophètes qui s’élèveraient pour détourner le peuple de l’Éternel.
    La déclaration ci-dessus prouve de la manière la plus évidente qu’un signe ou un prodige n’est pas nécessairement d’essence divine et c’est sur ce point que tant de personnes font fausse route. On ne met pas en doute généralement qu’il suffit qu’une chose arrive, qu’une prédiction s’accomplisse pour qu’elle vienne de Dieu ; mais le croyant doit chercher à se rendre compte de l’effet que telle ou telle chose produira sur lui-même et sur sa vie spirituelle. A quoi va l’amener ce "signe" ou ce miracle ? Va-t-il le rapprocher de Dieu, le rapprocher de Ses enfants ? Aura-t-il pour résultat d’unir ou de diviser le peuple de Dieu ? Vous attachera-t-il plus loyalement à Dieu ou, au contraire, vous conduira-t-il à adorer "d’autres dieux" (ce qui peut être interprété par le fait d’attribuer une plus grande valeur à votre propre "expérience" qu’aux simples enseignements de la Parole de Dieu.)

Le danger des liens de famille.

    Dans les versets 6-8 de ce chapitre 13, nous lisons encore : "Si ton frère… ou ton fils, ou ta fille, ou ta femme… ou ton ami que tu aimes comme toi-même t’incite secrètement en disant : Allons et servons d’autres dieux ! … tu n’y consentiras pas…" C’est dans les liens de famille que se cachent souvent les pièges qui font tomber les enfants de Dieu. Ceux qui lui étaient les plus proches et les plus chers pouvaient devenir des instruments entre les mains des ennemis de Canaan pour atteindre l’Israélite le plus loyal. Mais tout ce qui tend à nous éloigner de Dieu doit être repoussé, même quand la tentation vient de ceux que nous "aimons comme nous-mêmes".
    Il y a donc quatre choses qui nous sont indiquées comme pouvant être une cause de chute pour l’Israélite : "s’informer", être séduit par les prodiges des faux prophètes et des songeurs, se laisser détourner par les membres de sa famille ou par ses amis et enfin, dans Deutéronome 13 :12-18 est exposé :

Le danger de l’opinion publique.

    "Si tu entends dire au sujet de l’une des villes que t’a donnée pour demeure l’Éternel ton dieu : Des gens pervers ont séduit les habitants de leur ville en disant : Allons et servons d’autres dieux ! des dieux que tu ne connais point, tu feras des recherches, tu examineras, tu interrogeras avec soin. La chose est-elle vraie, le fait est-il établi ? Cette abomination a-t-elle été commise au milieu de toi, alors tu frapperas du tranchant de l’épée les habitants de cette ville".
    Une âme droite doit faire face à ces quatre différentes formes de péril et user de la plus grande vigilance à leur égard. Vous pouvez par votre obéissance aux commandements de Dieu, avoir échappé au danger de toucher aux choses sur lesquelles Satan a imprimé son cachet diabolique et de vous en informer. Vous pouvez avoir discerné la provenance satanique de tel signe surnaturel ou de tel miracle et vous en être détourné. Vous pouvez même avoir fidèlement résisté aux tentatives des membres de votre famille de vous entraîner sur un chemin d’à-côté, ou à l’influence de vos plus chers amis. Et pourtant, il se peut que vous vous laissiez prendre par la question de l’opinion publique, le désir de faire comme les autres. Si facilement on croit qu’une chose est nécessairement bonne, quand tout le monde le dit. "La voix du peuple est la voix de Dieu", c’est un très vieux dicton ! Ah ! La voix du peuple n’était certes pas celle de Dieu à Golgotha ! C’était la voix du diable.
Mais, envers et contre tout, restez totalement loyal à votre Dieu !

Comment échapper aux tentatives de Satan pour nous séduire ?

    Dans les quatre aspects que présentent les dangers qui nous guettent, remarquez que le seul et unique remède proposé par Dieu pour échapper aux manœuvres de l’ennemi est "la mort", "le feu". Quelle est la portée de ces expressions pour nous-mêmes ? Ils nous parlent de la mort de la Croix pour chacun de nous. Prenez l’attitude de Galates 2 : 20 : "Je suis crucifié avec Christ", de façon à ce qu’un abîme de mort vous sépare de toutes ces choses. C’est là ce que vous avez à faire, puis, laissez le "feu" de Dieu dévorer tout ce qui doit être brûlé dans votre vie. (Voir Galates 6 : 14 "Je suis crucifié au monde".)
Avant d’aller plus loin et d’étudier les conditions de la victoire et de l’autorité spirituelle, lisons encore Deutéronome 18 :9-15 : "Lorsque tu seras entré dans le pays que l’Éternel ton Dieu te donne…" Ah ! Certes, ce n’est pas à cause de notre propre justice que nous pénétrons dans "les lieux célestes", mais en vertu de la justice de notre Seigneur Jésus-Christ. Il s’agit du pays que "l’Éternel ton Dieu te donne" et Il le donne avant que nous y soyons entrés, Il nous le donne en Christ. Et ce n’est que lorsque nous y avons été introduits que nous nous rendons compte des dangers qui nous y menacent. Ces dangers n’existaient pas dans le désert. Là, c’était le regard en arrière vers l'Égypte et ses pots de viande ! La "puissance des ténèbres" ne s’inquiétait guère alors des Israélites, car leurs appétits et leurs convoitises charnels rendaient superflus qu’elle se manifeste comme en Canaan. Le diable peut rester hors de vue avec "ceux qui marchent selon la chair", car il n’a qu’à laisser la chair accomplir son œuvre. Mais une fois que le peuple de Dieu a traversé le Jourdain, la mort avec Christ, et pénétré dans la sphère spirituelle qui lui est ouverte par son identification avec Christ Ressuscité, c’est alors que les pièges sont à craindre. Là, dans le domaine spirituel, le Seigneur chassera l’ennemi devant son enfant, mais seulement à la condition qu’une séparation absolue, un abîme de mort, soit opérée entre lui et le monde.
    "Lorsque tu seras entré dans le pays que l’Éternel ton Dieu te donne, tu n’apprendras point à imiter les abominations de ces nations-là. Qu’on ne trouve chez toi personne qui fasse passer son fils ou sa fille par le feu, personne qui exerce le métier de devin…" (Deutéronome 18 :9-10). Qu’est ce que la divination ? Paul, un jour, fut suivi par une femme qui avait un esprit de divination, (Actes 16 :16) qui n’était autre que la contrefaçon satanique de la puissance du Saint-Esprit. Il est écrit dans Jean 14 :26 et 16 :13 : "Le Saint-Esprit vous enseignera toutes choses et il vous annoncera les choses à venir". Il nous est promis que le Saint-Esprit nous enseignera la vérité dans le secret de notre âme et que cet enseignement découlera d’une puissance demeurant en nous et révélant les choses de Dieu (1 Corinthiens 2 :10). La "divination" est une contrefaçon de cette connaissance divine, transmise par un "esprit de divination".
    Prétendez-vous que cela n’a rien à faire avec vous ? N’en soyez pas trop sûr. Satan peut contrefaire le Saint-Esprit et vous faire connaître ou vous suggérer des choses dont il vous sera impossible de discerner la provenance par votre propre sagesse. Ce récit des Actes nous indique clairement que les "abominations" des Cananéens étaient en intime relation avec les mauvais esprits, puisqu’ils exerçaient la divination telle qu’elle nous est décrite dans Actes 16, lorsque Paul chassa le mauvais esprit hors de la servante qui était possédée d’un "esprit de python". Les esprits malins peuvent dire la vérité quand cela leur convient, comme nous le voyons dans le cas que nous venons de citer : "Ces hommes sont les serviteurs du Dieu Très Haut et ils vous annoncent la voie du salut". Cela était vrai et Paul aurait pu s’écrier : "Quel témoignage frappant cette fille rend à notre qualité de serviteurs de Dieu !" Mais Paul n’accepta pas que des esprits mauvais rendent témoignage à son apostolat. L’eut-il accepté, la puissance de Dieu en lui aurait pu être confondue avec celle des esprits malins. Or, le fait que les âmes étaient sauvées par son moyen témoignait assez éloquemment que son travail était de caractère Divin, pour qu’il n’ait pas besoin d’un autre témoignage. Même si ce témoignage était "surnaturel". Quand Dieu sauve et bénit les âmes par notre moyen, c’est la meilleure preuve qui puisse être donnée de Sa Présence avec nous. L’esprit de divination est donc la contrefaçon de l’œuvre du Saint-Esprit. "Qu’on ne trouve chez toi personne qui exerce le métier d’astrologue, d’augure, de magicien, d’enchanteur, personne qui consulte ceux qui évoquent les esprits ou disent la bonne aventure, personne qui interroge les morts. Car quiconque fait ces choses est en abomination à l’Éternel et c’est à cause de ces abominations que l’Éternel ton Dieu va chasser ces nations devant toi" (Deutéronome 18 :10-12).
   Comprenez-vous quelle est l’attitude de Dieu envers les machinations de Satan et ses contrefaçons ? Toute la guerre de Canaan se résume dans ces paroles : "C’EST A CAUSE DE CES ABOMINATIONS QUE L’ÉTERNEL TON DIEU VA CHASSER CES NATIONS DEVANT TOI". Dieu ne luttait pas contre la chair et le sang, mais contre les puissances sataniques. Jéricho, en tant que ville principale du pays, et le pays tout entier, devaient être remplis de ces emblèmes, autels, idoles, obélisques, statues, et nombre d’autres accessoires de culte, qui témoignaient hautement que le pays était en la possession du prince des ténèbres, et que ses habitants étaient comme imprégnés de ces forces surnaturelles du sous-monde auxquelles ils s’étaient livrés. Dans cette phrase se trouve donc condensée la seule vraie signification de la guerre de Canaan. 

Le principe fondamental de la victoire dans la guerre spirituelle.

    Nous comprenons maintenant pourquoi le livre de Josué passe pour être le pendant de l’Épître aux Ephésiens et quelles grandes leçons il nous enseigne au sujet de la lutte spirituelle dans laquelle nous sommes engagés. Certaines conditions furent imposées à Israël quant à l’autorité qui lui serait conférée vis-à-vis des habitants du pays, et cela, indépendamment de la guerre elle-même. Dans Deutéronome 11 :8-9, nous lisons : "Vous observerez tous les commandements que je vous prescris aujourd’hui, afin que vous ayez la force de vous emparer du pays où vous allez passer pour en prendre possession…"
    La première de ces conditions était une obéissance implicite à la Parole de Dieu, faute de quoi cette autorité ne leur serait pas accordée. Ceci, de nouveau, nous montre l’importance vitale qu’il y a à nous nourrir de la Parole de Dieu et à chercher à en être tellement pénétrés que notre esprit en devienne vraiment fort. "Vous observerez tous les commandements… afin que vous ayez la force de vous emparer du pays et d’en prendre possession". Cette obéissance totale aux commandements de Dieu impliquait que les Israélites ne devaient avoir aucun contact quelconque avec les choses que Dieu leur avait interdites. Revenons à l’histoire de Jéricho, afin de rendre ce point encore plus lumineux.
    L’Éternel avait dit à propos de Jéricho : "La ville sera dévouée par interdit" (Josué 6 :17). Le sens littéral de ce verbe est "maudit" ou "voué à la malédiction". En Éden, Dieu avait prononcé une sentence de malédiction contre Satan, et cette malédiction s’étend à tous ceux qui s’identifient avec lui ou qui cèdent à son pouvoir. La ville de Jéricho fut donc vouée à la malédiction, parce qu’en elle étaient rassemblées toutes les abominations de Canaan qui, nous l’avons vu, étaient des "abominations" à cause des hordes ténébreuses de l’enfer qui les inspiraient et les contrôlaient.
    "Gardez-vous de ce qui sera dévoué par interdit (ou maudit)" (v. 18), avait dit Yaweh. L’Éternel avait donné cet ordre d’une manière si péremptoire qu’aucun des hommes faisant le tour de la ville de Jéricho ne pouvait ignorer qu’il ne devait à aucun prix toucher à quoi que ce soit qui appartenait à la ville, sous peine de paralyser tout le peuple en le mettant sous le coup de la malédiction qui frappait Satan, ses adorateurs et tout ce qui rapportait à leur culte démoniaque.
    Ils devaient "se garder" des choses maudites. On dit toujours que c’est le Seigneur qui doit nous garder ! Mais il y a des choses dont nous devons garder nous-mêmes, car le Seigneur n’accomplira aucun miracle pour nous empêcher de toucher à une chose défendue par Lui. Il ne faut pas charger le Seigneur de faire pour nous ce qu’Il veut que nous fassions nous-mêmes. "Celui qui est né de Dieu se garde lui-même et le malin ne le touche pas" (1 Jean 5, 18).
    Quel est le secret de la victoire ? Une séparation absolue qui s’opère premièrement par la crucifixion, ce que nous verrons plus loin, puis par l’obéissance aux commandements de Dieu. Josué 7 :4 nous apprend de quelle manière Israël se rendit compte que le camp était sous la "malédiction". La ville de Jéricho avait été prise et tout paraissait aller au mieux quand les trois mille hommes de guerre partirent pour Aï. Mais ils s’enfuirent devant les gens d’Aï. Ils prirent la fuite, parce qu’ils avaient perdu la puissance qui leur permettait de faire face à l’ennemi, de prendre l’offensive et de combattre. Pas plus Josué que les hommes du peuple ne savaient que la malédiction était venue sur le camp, jusqu’à ce qu’ils partent en guerre et que leurs vaillants guerriers, encore tout remplis d’enthousiasme à cause de la prise de Jéricho, ne se soient enfuis devant les gens d’Aï. Ils tournèrent le dos à l’ennemi, et seulement alors ils comprirent que quelque chose n’était pas en ordre. Était-ce Dieu qui leur avait failli ?
    Josué lui-même ne savait pas que la malédiction était tombée sur eux. Il constata la défaite et s’écria : "Il nous faut prier davantage", puis il alla et se jeta contre terre devant l’Éternel : "Ah ! Seigneur Éternel, pourquoi as-tu fait passer le Jourdain à ce peuple, pour nous livrer entre les mains des Amoréens et nous faire périr ? De grâce, Seigneur que dirai-je, après qu’Israël a tourné le dos devant ses ennemis ?" (Josué 7 :7-8)
    Était-ce de "plus de prière" dont ils avaient besoin ? "L’Éternel dit : Lève-toi ! Pourquoi restes-tu ainsi couché sur ton visage ? Israël a péché… Ils ont pris des choses dévouées par interdit… Aussi les enfants d’Israël ne peuvent-ils résister à leurs ennemis ; ils tourneront le dos devant leurs ennemis, car ils sont sous l’interdit" (sous la malédiction) (versets 10, 12). Pourquoi cela ? Que s’était-il passé ? Comment la malédiction avait-elle pu venir sur eux ? Se pouvait-il que ce soit seulement à cause d’un petit lingot d’or ?
    Ce n’était pas ces objets eux-mêmes, mais la puissance démoniaque qui se cachait derrière eux, laissant son empreinte et sa souillure sur eux, qui était "dévouée par interdit". De même, si vous touchez à une chose qui appartient au "dieu de ce monde", cela amènera une malédiction sur vous et sur tout le camp.
    Josué ne devint conscient du fait que la puissance de Dieu qui, jusqu’alors avait collaboré avec eux contre l’ennemi, s’était retirée d’eux, que lorsqu’ils partirent à la conquête d’Aï et qu’ils se trouvèrent sans force pour vaincre leurs ennemis. Ainsi en est-il dans notre lutte spirituelle. Et de même que chaque étape de la victoire devait être gagnée en prenant l’offensive contre l’adversaire, de même en est-il pour nous aujourd’hui ! Mais comment prendre l’offensive, spirituellement parlant ? En réalité, cela signifie beaucoup ! Le côté visible de votre activité est une chose, et pour cela, le Seigneur vous fera comprendre Sa Volonté. Mais une autre chose est, dans votre chambre, à la maison, de prendre en esprit, une attitude d’opposition aux œuvres du diable et de dire : "Seigneur, me confiant dans l’efficacité de Ta victoire, je prends l’offensive en Ton Nom contre toutes les puissances des ténèbres qui accablent les missionnaires en Chine, aux Indes, en Afrique, et je résiste avec eux au nom de Jésus-Christ, à tout ce qui s’oppose à eux". Ceci est possible parce que, en esprit, toute l’Église de Christ est une et indivisible, et que par conséquent, si je suis uni au Seigneur vivant, ressuscité et glorifié, participant de Sa vie, je sais que ces missionnaires en pays païens sont aussi membres du même Corps. Or "si un membre souffre, dit Paul, tous souffrent". Il est nécessaire que nous réalisions mieux le fait de l’unité du Corps de Christ, impliquant que nous sommes aussi rapprochés, "en Christ", des membres de ce Corps qui sont aux extrémités de la terre, que nous le sommes de ceux qui sont autour de nous.

La nécessité de prendre une attitude déclarée contre le péché, le monde et le diable.

    Pour pouvoir soutenir ce combat agressif en esprit contre les armées ténébreuses de Satan, il est indispensable de maintenir avec persistance la position qui est décrite dans Romains 6 : Considérez-vous comme mort au monde, dans tout ce qui dépend du dieu de ce monde, mort aux convoitises de la chair afin qu’elles ne dominent pas sur vous. Vous réaliserez alors que "si vous marchez selon l’Esprit, vous n’accomplirez pas les désirs de la chair". Considérez-vous également comme mort aux puissances des ténèbres, ne leur octroyant aucun droit, aucun contrôle, aucune domination sur vous, leur refusant toute entrée en vous, car vous êtes en Jésus-Christ, caché en Lui. C’est en cela que consiste votre position de combat, votre point d’appui pour une victoire continuelle.
    Si notre victoire dépendait de la mesure selon laquelle nous avons expérimenté la crucifixion, bien des enfants de Dieu devraient conclure que, puisque leur expérience à ce sujet est encore très limitée, ils ne peuvent espérer pouvoir triompher de l’ennemi avant une période de temps indéterminée, disons par exemple, avant l’année prochaine ! Dans ce cas, c’est sur notre expérience personnelle et non sur l’œuvre accomplie de Christ que reposerait notre foi. Le gage de la victoire, ce n’est pas ce que Christ a fait en nous, mais ce qu’il a fait pour nous à Golgotha. Il a porté l’ancienne création, dans Son corps sur le bois et notre vieil homme a été crucifié avec Lui, voilà ce qu’il a fait pour nous.
    Le "dieu de ce monde" tient en son pouvoir la terre entière, il pénètre tout, il couvre tout d’une obscurité épaisse, impénétrable, qui aveugle les hommes. Si vous voulez être un combattant dans la guerre offensive contre lui, si vous voulez avoir l’assurance que Dieu est avec vous et qu’Il veut chasser devant vous les puissances des ténèbres, il faut que vous demeuriez dans une attitude de "mort au monde". "Loin de moi la pensée de me glorifier d’autre chose que de la Croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme moi je le suis pour le monde !" (Galates 6 :14). Paul déclare ici quelle était sa position vis-à-vis du monde.
    C’est maintenant votre affaire de vous approprier par la foi l’œuvre pleinement accomplie de Christ et de compter sur le Saint-Esprit pour la rendre efficace. Quand vous rencontrez Satan sur votre chemin, quand vous entrez en lutte avec lui, à ce moment-là faîtes vôtre l’œuvre parfaite de votre Sauveur, tenez-vous de pied ferme sur ce terrain, et le Saint-Esprit vous mettra au bénéfice de toute la puissance qui en découle, ce qui aura pour résultat de faire fuir l’ennemi. Aussi longtemps que vous demeurez caché dans le Christ de Golgotha, Satan doit se retirer de vous, il est vaincu.
    Quoique ce ne soit pas notre intention d’entrer dans trop de détails, nous ajouterons cependant encore ceci : il y a certaines expériences desquelles il est difficile de dire au premier abord si elles viennent de Dieu ou du diable. Pour s’en rendre compte, il faut les éprouver en disant : "Seigneur, je me tiens sur le terrain de Romains 6 et de tout ce que cela comporte ; que cette attitude soit rendue effective pour moi maintenant". Certaines âmes de ma connaissance, après avoir passé par des expériences surnaturelles qu’elles avaient cru venir de Dieu, ont expérimenté que ces choses ont disparu définitivement dés l’instant où elles ont pris l’attitude décrite plus haut.
    Prenez donc sans aucune équivoque cette position de mort vis-à-vis du péché, du monde et du diable, qu’il ne vous suffise pas de l’avoir prise pour la journée d’hier, mais prenez-la pour le moment présent et ne vous laissez pas embrouiller par le côté "expérimental" de cette vérité ! Dieu la rendra vivante dans votre expérience pratique pour autant que vous vous maintiendrez sur le terrain de l’œuvre parfaite de Christ, de Romains 6 et de tout ce que cela représente. C’est l’œuvre du Saint-Esprit de faire que cette attitude prise se traduise en expérience pratique dans votre vie.
"Regardez-vous comme mort" (Romains 6 :11), et faites-le continuellement ! Que ce soit votre attitude dés le matin et pendant toute la journée. Demeurez inébranlable sur le terrain de la Croix, où un abîme de mort vous sépare de tout ce qui appartient au monde et qu’il vous est interdit de toucher. Uni avec votre Seigneur Ressuscité, vous pourrez alors aller de l’avant et déclarer la guerre aux puissances des ténèbres ; car, si vous voulez demeurer dans la sphère spirituelle d’une manière ininterrompue, il faut que vous preniez l’offensive contre l’ennemi.
    Que Dieu réveille Son Église et lui fasse comprendre que si seulement elle voulait prendre sa place avec Christ dans sa mort, telles les pierres immergées dans le Jourdain, alors, au nom de l’Éternel des armées et sous la conduite du chef des armées de l’Éternel que Josué représentait à Jéricho, elle aurait le pouvoir de prendre l’offensive en esprit contre les puissances des ténèbres. NOTRE ATTITUDE A PLUS DE PUISSANCE QUE NOUS NE LE PENSONS et si nous déclarons : "Je m’élève CONTRE les puissances des ténèbres, CONTRE les agissements du diable", l’Éternel notre Dieu les chassera de devant nous.
    Voudriez-vous qu’Il les chasse de la mission où vous travaillez ? Quelles en sont les conditions ? En premier lieu, ne touchez pas à ce qui est maudit, à tout ce qui porte l’empreinte de Satan. Je ne puis pas ici développer en détail tout ce que cela comprend et vous n’avez pas besoin de chercher à le savoir avant que les occasions ne se présentent, mais ce que vous avez à faire, c’est de prendre la résolution de n’y toucher à aucun prix. Déclarez que vous êtes morts à tout ce que la puissance de Satan peut faire surgir autour de vous, à tout ce qui le concerne et tenez-vous-en calmement, en esprit, à cette attitude. Vous ferez l’expérience, comme beaucoup d’autres, qu’elle agit avec efficacité dans le domaine pratique et visible.
    Demandez au Saint Esprit d’ouvrir vos yeux, au sujet de cette guerre offensive contre le prince de la puissance de l’air, et priez Dieu qu’Il fortifie puissamment votre esprit afin que vous puissiez prendre une attitude efficace de résistance contre toutes ses armées de démons. Relisez les passages que nous avons cités plus haut et déclarez : "Je les ai en extrême horreur, je les ai en extrême abomination, je veux démolir leurs autels, et réduire en miettes leurs statues". Restez fermes et persévérez dans cette attitude, au Nom de Jésus, jusqu’à ce que les choses maudites aient été ôtées du camp d’Israël. Mais, en même temps, refusez d’avoir quoique ce soit à faire avec de "l’or" qui soit acquis au prix des souffrances qui pourraient en résulter pour les autres (comme dans le cas d’Acan). C’est de l’or maudit. Qu’aucun "or" n’entre injustement en votre possession, car il attirerait sur vous la malédiction. Ce n’est pas qu’il faille vous placer sous une loi de fer à ce sujet, mais simplement déclarer au nom du Seigneur que votre choix est fait et que c’est dans la communion avec Christ, en Sa mort, que vous voulez vivre, à jamais séparé par cette barrière infranchissable, de tout ce qui appartient au domaine de Satan. La malédiction alors ne tombera pas sur le camp et vous serez rendu capable de rester debout en face de vos adversaires. Il ne sera plus question que vous quittiez la mission où vous travaillez sous prétexte que vous n’y êtes pas assez apprécié, ni votre église parce que vous n’y trouvez pas tout ce que vous souhaitez y voir. Au contraire, vous resterez où Dieu vous a placé, vous vous maintiendrez sur votre terrain et ne tournerez pas le dos à l’ennemi qui voudrait vous chasser de ce lieu. Au Nom du Dieu Tout Puissant, ce seront les esprits séducteurs de Satan qui en seront expulsés, pour Sa gloire.
    "Je m’en tiens à Romains 6 et, au Nom de Jésus, je compte sur l’Éternel des armées pour chasser l’ennemi devant moi". Par cette proclamation de victoire, l’ennemi sera chassé de votre vie de famille qui ne sera plus troublée, il sera chassé de ces pauvres victimes du péché, dans les repaires de ténèbres de nos cités, il sera chassé devant vous dans tout le pays où vous entrerez pour le posséder, parce que vous invoquerez la victoire du Seigneur Ressuscité.
"Le Dieu d’éternité est ton refuge ; et au-dessous de toi sont les bras éternels ; il chasse l’ennemi de devant toi et Il dit : Extermine" (Deutéronome 33 :27, version révisée anglaise) 

La malédiction en Éden.

    Nous avons étudié, dans les chapitres précédents, les raisons pour lesquelles Dieu a chassé les Cananéens de leur pays et pourquoi leur destruction dut être opérée d’une manière aussi radicale. Nous avons brièvement exposé le fait que Jéricho, étant une cité maudite, les Israélites ne devaient toucher à rien qui lui appartenait, sous peine d’attirer sur eux-mêmes la malédiction qui reposait sur cette ville. Je désire maintenant m’étendre davantage sur ce sujet et en tirer des conclusions qui nous feront mieux comprendre ce que cela signifie, pour notre Seigneur Jésus-Christ, d’être devenu malédiction pour nous, en Golgotha. En toute réalité, Christ S’est chargé de notre malédiction, mais pour que nous puissions nous rendre compte de ce que représente ce fait, il nous faut sonder la Parole de Dieu et comparer les Écritures entre elles. Ayant cela en vue, examinons pour commencer la malédiction prononcée en Éden. Genèse 3 :14 nous dit : "L’Éternel Dieu dit au serpent : Puisque tu as fait cela, tu seras maudit entre tous les animaux des champs".
L’ordre selon lequel Dieu intervint vis-à-vis d’Adam, d’Ève et du serpent, est digne d’attirer notre attention. En premier lieu, il s’adressa à Adam : "L’Éternel Dieu appela l’homme et lui dit : Où es-tu ?"
Deuxièmement, il parla à la femme : "L’Éternel Dieu dit à la femme : Pourquoi as-tu fait cela ?"
    Enfin, il se tourna vers le Serpent, la cause première du péché, et lui dit : "Tu seras maudit". Cet ordre fut interverti lorsque Dieu énonça les sentences de jugement à leur égard.
    En premier lieu, le jugement fut prononcé sur le serpent qui fut maudit parce qu’il était la cause initiale de tout le mal et aussi le premier dans l’ordre hiérarchique, puis Dieu s’adressa à la femme et lui dit que, bien qu’elle ait été séduite et trompée, elle ne pourrait pas échapper à la souffrance qui allait résulter de son acte. Et, pour finir, l’homme, ayant transgressé volontairement l’ordre de Dieu, reçoit sa sentence : "C’est à la sueur de ton front que tu mangeras du pain".
    Il est frappant de constater que c’est la femme qui, ayant été séduite, fut cependant choisie pour devenir l’instrument de la défaite de Satan par le moyen de la Postérité à laquelle elle devait donner naissance, Genèse 3 :15. C’est une grande leçon que Dieu nous enseigne par là : Il peut tourner les machinations du diable envers les croyants à sa propre confusion, les faire devenir des armes qui serviront à le vaincre lui-même. Toute transgression volontaire attire un châtiment de Dieu, lors même que le transgresseur a obtenu son pardon. Mais il n’en est pas moins vrai que les séductions que Satan exerce sur les Chrétiens peuvent devenir, par la grâce de Dieu, un moyen de le faire tomber dans la fosse qu’il a creusée lui-même. Que les enfants de Dieu qui ont été induits en erreur par l’Ange de lumière, séduits par des manifestations surnaturelles, et qui sont tombés dans le désespoir et l’obscurité spirituelle lorsqu’ils se sont aperçus qu’ils avaient fait fausse route, puissent recevoir consolation et encouragement par le moyen de ce récit de la chute en Éden !
Ève a été séduite par le serpent, mais, dans Sa miséricorde, Dieu fit aussitôt la promesse que, d’elle précisément, viendrait la défaite de son séducteur.
    Peut-être, dans votre vie passée, vous êtes-vous un jour engagé sur un chemin qui n’était pas celui de Dieu. Vous étiez sûr d’accomplir Sa volonté, mais, dans la suite, vous avez compris que vous aviez été fourvoyé par l’ennemi. Ne vous découragez pas ! Dieu a la puissance de vous ramener sur la voie droite, où vous serez en sécurité, et Il pourra Se servir de cette expérience même pour vous donner un plus grand discernement de Ses pensées et un service plus effectif pour les autres.
    Oui, ces expériences amères que vous avez faites dans le passé, lorsque vous êtes tombés dans les pièges que l’ennemi perfide avait tendus sous vos pas, peuvent devenir dans l’avenir le moyen de lui infliger d’écrasantes défaites. (Voir Luc 22 :31-32.)

Comment la malédiction fut perpétuée dans le nouveau monde après le déluge ?

    Nous arrivons ensuite à une triste histoire. Genèse 9 :25 nous raconte ce qui arriva à celui-là même qui avait fait passer sa famille hors de l’ancien monde dans le nouveau par le moyen de l’arche. Noé s’enivra et "quand il se réveilla de son ivresse, il apprit ce que lui avait fait son fils cadet et il dit : maudit soit Canaan". Dans l’arche avec Noé étaient entrés ses trois fils : Sem, Cham, et Japhet. Cham devint le père de Canaan, petit-fils de Noé. Nous lisons dans Habacuc 2 :15 ; "Malheur à celui qui fait boire son prochain, à toi qui verses ton outre et qui l’enivres, afin de voir sa nudité !" Il semble clair que ce verset se rapporte à cet épisode de la vie de Noé et qu’il indique que Noé a été induit par quelqu’un à commettre l’action dont il s’est rendu coupable. Peut-être fut-ce par Canaan sur lequel il prononce ensuite une sentence de malédiction. Ève avait été séduite en Éden par le serpent et maintenant, de nouveau, l’ennemi de Dieu et de la race humaine réussit à reprendre pied sur la terre qui vient d’être purifiée, en séduisant l’homme qui devait être le chef du nouveau gouvernement institué par Dieu pour le monde.
    La malédiction tomba donc sur Canaan et, par lui sur les Cananéens qui, des siècles plus tard, durent être expulsés du pays de Canaan par les Israélites. "Canaan engendra Sidon, son premier-né, et Heth ; et les Jébusiens, les Amoréens, les Guirgasiens, les Héviens, les Arkiens, les Siniens, les Arvadiens, les Tsemariens, les Hamathiens. Ensuite, les familles des Cananéens se dispersèrent" (Genèse 10 :15-18).
    La sentence de malédiction qui a frappé Satan, n’a jamais été révoquée, et celle qui a atteint les Cananéens fut le résultat du fait qu’ils étaient livrés à la puissance du diable et que, depuis les jours de leur ancêtre Canaan, cette puissance avait libre carrière pour agir en eux et par eux. De là vient la condition des races cananéennes du temps de Josué, et la raison pour laquelle il dut les exterminer.

La malédiction qui frappe les transgresseurs de la Loi Divine.

    En contraste avec l’histoire de Cham, de Canaan et de leurs descendants, nous pouvons tracer la lignée de la postérité bénie de Sem, dont nous trouvons les représentants, quelques siècles plus tard, réunis en tant que nation, au pied du Mont Sinaï où Dieu leur promulgue la loi. Dans les chapitres 27, 28 et 29 du Deutéronome, nous avons les discours de Moise dans lesquels il prédit aux Israélites les malédictions qui s’attacheront à eux s’ils viennent à violer cette loi. CETTE MALÉDICTION-LA, NON PLUS, N’A JAMAIS ÉTÉ ANNULÉE . Elle se prolonge à travers les siècles, simultanément avec celle qui l’avait précédée.
    Il y a donc trois grands groupes de "malédictions" qui ont été en vigueur dans le monde dès son origine et le sont encore aujourd’hui :
  1. La malédiction qui fut prononcée en Éden contre le diable, à l’égard de laquelle nous disons : "Amen, ainsi soit-il, puisse-t-elle arriver bientôt à produire tous ses effets !"
  2. La malédiction de Dieu qui frappa autrefois les Cananéens par le moyen de leur ancêtre qui se manifesta par leurs pratiques de sorcellerie et de spiritisme et fit venir sur eux le jugement qui leur fut appliqué par Israël. A ce groupe de malédictions appartiennent toutes les manifestations occultes et les œuvres du diable qui s’accomplissent par le moyen de ceux qui s’identifient à lui en pratiquant des choses défendues. Là aussi nous prononçons notre "Amen".
  3. La malédiction, qui s’attache à tous ceux qui violent la loi donnée par Dieu au Sinaï, malédiction qui fut exposée par Moïse sous tous ses aspects avant que la postérité sainte de Sem pénètre en Canaan. Que dirons-nous à l’égard de cette malédiction-là ? Mes lecteurs feront bien de relire ces trois chapitres du Deutéronome à la lumière de ce message. Moïse, le représentant de Dieu, devait se tenir devant le peuple d’Israël et prononcer ces anathèmes divins contre tous ceux qui transgresseraient la loi donnée par Lui au Sinaï. Pendant la période de 1500 ans qui suivit cette promulgation, à travers toute l’histoire de l’Ancien Testament, et jusqu’à nos jours, rien n’est intervenu pour annuler ces terribles sentences, si ce n’est l’œuvre accomplie à la Croix. L’apôtre Paul écrivait aux Galates (3 :10) : "Car tous ceux qui s’attachent aux œuvres de la Loi, sont sous la malédiction, car il est écrit : Maudit est quiconque n’observe pas tout ce qui est écrit dans le livre de la Loi et ne le met pas en pratique". Jacques déclare que "si nous péchons contre un seul commandement, nous devenons coupables de tous" (Jacques 2 :10). Il suffit donc qu’un seul point de la Loi ait été violé pour qu’il nous amène sous le coup de la malédiction.
    Quel espoir peut-il donc y avoir pour le juif et le païen, pour les lecteurs de l’apôtre Paul, pour nous-même ? 

Le remède Divin.

    Mais ici intervient la Croix, le Remède de Dieu. L’apôtre écrit : "CHRIST NOUS A RACHETÉ DE LA MALÉDICTION DE LA LOI, ÉTANT DEVENU MALÉDICTION POUR NOUS, car il est écrit : Maudit est quiconque est pendu au bois" (Galates 3 :13).
    Oh ! Enfants de Dieu, réalisez-vous que tous ceux qui n’acceptent pas le Seigneur Jésus-Christ comme leur Substitut sont sous la malédiction de la Loi ? Christ a été fait malédiction pour nous sur la Croix du Calvaire, mais la malédiction n’a pas cessé de reposer sur le diable, ni sur ceux qui s’attachent aux œuvres de la loi ; CE N’EST DONC QU’AU CALVAIRE QU’ELLE EST LEVÉE POUR CEUX SEULEMENT QUI VEULENT ACCEPTER LE SUBSTITUT QUE DIEU A PRÉPARÉ. Le Calvaire est le seul et unique endroit où nous pouvons être soustraits à la colère de Dieu. Là, il n’y a point d’anathème. Nous échappons à la malédiction du serpent, à celle du péché ; là, nous trouvons un Refuge en Jésus-Christ.
    Oui, c’est en faisant reposer votre foi sur Lui seul que vous pourrez trouver un abri, en étant enseveli avec Lui, devenu une même plante avec Lui, en demeurant caché en Lui. Hors de Lui, nous sommes sous le poids de la malédiction de la loi violée. En Lui, parce qu’Il s’en est chargé, nous en sommes libérés.
    Plus profond encore nous conduisent ces paroles : "Maudit est quiconque est pendu au bois". Elles nous révèlent de quelle façon le jugement a été exécuté contre l’ancienne création. Sommes-nous prêts à dire "Amen" à l’égard de la malédiction qui a frappé cette première création, le vieil homme, que Christ a porté sur la Croix ? Il a subi à notre place les effets de la colère de Dieu, contre ceux qui enfreignaient la Loi, et ce n’est qu’en prenant notre place en Lui qu’il nous est possible d’y être soustrait. "Christ a été fait malédiction pour nous", mais tous ceux qui ne sont pas en Jésus-Christ, enracinés en Lui, sont encore les objets de la malédiction qui s’attache au péché. La seule manière d’en expérimenter la libération est, cela est clair, de nous identifier à Celui qui S’en est chargé et de déclarer que Sa mort est devenue la nôtre. Nous sommes alors rendus capables de remporter la victoire sur Satan et sur toute sa puissance, comme les Israélites le firent à Jéricho, à la condition qu’ils ne touchent pas aux choses "vouées à l’interdit".
Avez-vous déjà pris la position qui vous appartient en Christ en face de Satan et de ses œuvres maudites ? Avez-vous demandé à Dieu de rendre efficace à leur égard la malédiction qu’Il a prononcée ? Quand le diable vous attaque, rappelez-lui qu’il est sous le coup de la malédiction divine, et il se retirera de vous. N’oubliez pas ce qui est écrit du serpent : "L’Éternel Dieu dit : Tu seras maudit".

La malédiction de Dieu prononcée par Ses représentants.

    Nous trouvons de nombreux exemples dans la Bible de serviteurs de Dieu, Ses représentants ici-bas, qui osèrent exprimer la malédiction de Dieu sur tout acte portant l’empreinte des agissements de l’ennemi.

NOE :

    En premier lieu, Noé. Comme nous l’avons vu, il maudit Canaan, parce que sa conduite avait été inspirée par Satan. Si vous êtes "uni au Seigneur" et si, en Lui et avec Lui, vous avez pris position contre les puissances des ténèbres, si vous réalisez profondément que la colère Divine repose sur le péché et sur le Diable, vous avez le droit de proclamer en Son Nom l’attitude qui est la Sienne à leur égard.

MOÏSE :

Puis il y eut Moïse, l’homme de Dieu qui, en tant que représentant de l’Éternel vis-à-vis du péché, invoqua Sa malédiction sur tous ceux qui transgressaient Sa loi.

DÉBORDA :

    Ensuite vint Débora ! Que voulut-elle dire quand elle prononça cette parole : Maudissez Méroz, dit l’Ange de l’Éternel, maudissez, maudissez ses habitants. Car ils ne vinrent pas au secours de l’Éternel, au secours de l’Éternel, parmi les hommes vaillants" (Juges 5 :23). Nous lisons dans Juges 4 :4 que Débora "jugeait Israël" en ce temps-là et que les hommes d’Israël montaient vers elle pour être jugés, parce qu’ils constataient qu’elle avait un discernement, une sagesse spirituelle qui lui avaient été donnés par Dieu. Pourquoi fit-elle entendre ces imprécations contre Méroz ? Parce qu’elle compris que les habitants de cette ville s’étaient mis du côté de Satan, en tant que dieu de ce monde qui régit et inspire tout mal et tout péché. Sa voix ne fut donc qu’un instrument par lequel l’Ange de l’Éternel déclara que la malédiction divine allait tomber sur eux. A cause de leur apathie, de leur inaction dans ce temps de crise par lequel passait Israël, ils avaient en fait pris le parti du diable au lieu de prendre celui de Dieu.
    Cela ne veut pas dire que Débora ait "maudit" Méroz, mais ces imprécations furent le résultat de son discernement spirituel, car elle se rendit compte, ce qui est encore vrai aujourd’hui, que, lorsque des crises graves menacent le pays ou le peuple de Dieu, la neutralité n’est pas possible. Éviter de "prendre parti" quand l’ennemi attaque, dénote une apathie spirituelle qui ne peut venir que du diable ; c’est la raison pour laquelle cette attitude conduit les âmes qui s’y livrent à partager la malédiction qui pèse sur Satan.
    Parce que les conducteurs dont nous avons parlé se tenaient pleinement du côté de Dieu dans la manifestation de Sa Justice, ils reçurent une compréhension divine de la cause, de l’origine réelle des choses, ils virent les évènements du point de vue de Dieu et parlèrent en conséquence.
    Noé prédit la malédiction qui allait tomber sur Canaan, et qui fut mise à exécution plus tard par Israël.
    Moïse, ayant été instruit sur la montagne par Dieu Lui-même, que tous ceux qui transgresseraient la loi, se mettraient sous le coup de la malédiction qui avait frappé le serpent, fit entendre ses avertissements à Israël.
    Débora à son tour, comprit que la malédiction atteint toujours ceux qui se refusent à souffrir pour la justice lorsque Dieu a besoin de leur concours pour résister aux ennemis de Son peuple.

JÉRÉMIE :

    Nous arrivons ensuite à Jérémie qui s’écria :"Maudit soit l’homme qui se confie dans l’homme, qui prend la chair pour son appui"…et : "Béni soit l’homme qui se confie dans l’Éternel et dont l’Éternel est l’espérance" (Jérémie 17 :7). Pourquoi n’avoir pas dit : "Malheureux est l’homme qui se confie dans l’homme ?" Sans doute parce qu’il était inévitable que la loi porte son fruit, la malédiction qui doit tomber sur tous ceux qui se confient en l’homme plutôt qu’en Dieu. Par contre, la bénédiction divine, avec toutes les richesses de la Vie éternelle, repose sur ceux dont l’Éternel est la confiance. En qui placez-VOUS votre confiance ?
   Jérémie a-t-il prononcé une malédiction ? Non pas, il exprimait seulement ce que sa vision spirituelle lui avait révélé, à savoir que quiconque se confie en l’homme, encourt la malédiction qui a frappé le diable, et cela parce qu’il s’identifie à l’attitude de rébellion de Satan envers Dieu. Jérémie dit aussi : "Maudit soit celui qui fait avec négligence l’œuvre de l’Éternel" (Jérémie 48 :10), c’est-à-dire "lâchement, nonchalamment, avec insouciance". Ceci signifie que le Seigneur ne fera jamais prospérer un travail que vous accomplissez pour lui, si Sa bénédiction doit contribuer à suppléer à votre paresse ! Dans ce cas, votre travail ne mériterait que la malédiction et la flétrissure de Dieu. Dans le ciel, la volonté de Dieu est faite avec empressement, avec diligence ! Dieu n’enverra certainement pas Son Saint-Esprit pour coopérer avec vous et apporter Sa bénédiction sur l’œuvre de vos mains, si celle-ci est accomplie avec mollesse, avec négligence, si votre cœur ne s’y donne pas tout entier. Vous dites que ce que vous faites est de peu d’importance, que cela ne vaut pas la peine d’être remarqué ? Mais ne savez-vous pas qu’il n’y a pas de choses insignifiantes pour Dieu ? Si vous êtes négligent dans les petites choses, vous le serez aussi dans les grandes. Il y a bien des Chrétiens qui demandent à Dieu de bénir leur travail, mais qui sont trop paresseux pour faire à fond ce qu’ils ont à faire, trop peu consciencieux pour accomplir toute leur part, de façon à ce que Dieu puisse y mettre Sa bénédiction. Dieu n’a jamais fait des miracles pour éviter à Ses enfants de prendre de la peine et de travailler de toutes leurs forces. (1 Thessaloniciens 4 :10-12)
    Quelqu’un a dit : "Sainteté et labeur doivent être couronnés de succès". Cela est exact. La sainteté est nécessaire et doit être mise au premier rang, mais elle doit être accompagnée d’un effort consciencieux. Si vous voulez obtenir la bénédiction de Dieu, soyez absolument fidèles dans les moindres choses et accomplissez-les aussi consciencieusement que vous en accompliriez de plus grandes ; car ces petites choses peuvent finalement se trouver être des grandes choses.

MALACHIE :

    Dans le livre de Malachie enfin, nous lisons encore : "Vous êtes frappés par la malédiction… Vous me trompez dans les dîmes et les offrandes" (Malachie 3 :8-9). Dans ce passage, il est de nouveau fait mention de la malédiction, et cette fois en relation avec cette question : "Un homme trompera-t-il Dieu ?" Une fois de plus, cette leçon nous est enseignée, qu’il existe depuis le jour de la chute en Éden, une loi établie par le Créateur, qui fait venir d’une manière presque automatique Sa malédiction sur ceux qui adoptent une fausse attitude à son égard. Malachie, comme tous les autres prophètes et représentants de Dieu, n’a fait que donner expression à ce que Dieu lui avait révélé : les Israélites, tout religieux qu’ils soient, étaient maudits parce qu’ils trompaient Dieu en gardant pour eux-mêmes ce qui était dû à leur Créateur. L’ABOUTISSEMENT DE L’ŒUVRE DE CHRIST : "IL N’Y AURA PLUS ANATHÈME".

Comment la malédiction peut devenir une arme de victoire par la prière, d’après l’enseignement de notre Seigneur Jésus-Christ.

    Cherchons maintenant dans le Nouveau Testament, sous la dispensation de l’Évangile, ce qu’il a à nous enseigner à ce sujet. Nous trouvons dans le onzième chapitre de Marc un passage remarquable, où nous voyons le Seigneur Jésus maudire un figuier et Ses disciples lui dire : "Rabbi, regarde, le figuier que tu as maudit a séché" (Marc 11 :21). Le Seigneur répondit : "Si vous aviez de la foi… non seulement vous feriez ce qui a été fait à ce figuier, mais quand vous diriez à cette montagne : ôte-toi de là et jette-toi dans la mer, cela se ferait" (Matthieu 21 :21). Le figuier a séché par l’effet de la malédiction.

NON SEULEMENT VOUS FERIEZ CE QUI A ÉTÉ FAIT A CE FIGUIER… !

    Cet incident, fait digne d’être noté, est raconté en rapport avec des instructions que Jésus donne à Ses disciples sur la prière : "Je vous le dis en vérité…, si quelqu’un ne doute point en son cœur, mais CROIT QUE CE QU’IL DIT ARRIVE, il le verra s’accomplir… C’est pourquoi je vous dis : Tout ce que vous demanderez en priant croyez que VOUS L’AVEZ REÇU et vous le verrez s’accomplir" (Marc 11 :23-24). Comparez ceci avec : "Non seulement vous FERIEZ ce qui a été FAIT au figuier…" Ici, la prière est identifiée avec l’action, ou, pour le dire plus simplement : "Prier, c’est Faire qu’une chose arrive". Il est écrit dans le même passage : "Si quelqu’un DIT à cette montagne…" "Dire" est donc aussi un moyen de "Faire". Le Seigneur a "maudit" le figuier, qui sécha. A-t-Il à ce moment-là mis en action, pour ainsi dire, la Loi de la malédiction qui est en vigueur dans le monde ?
    Toujours est-il que ce fait est évident : Le croyant est autorisé, par les paroles du Maître, à dire dans la prière, à l’égard de toutes les choses dont Satan est l’instigateur et qu’il met à exécution : "Que la malédiction de Dieu s’étende à tout ce qui reçoit son inspiration et trouve son origine dans les plans du dieu de ce monde". Que ce soit dans le domaine séculier ou dans le domaine religieux.
A mesure que votre vision spirituelle devient plus précise, vous vous rendez compte, n’est-il pas vrai, qu’un grand nombre d’œuvres, actuellement, ne pourront pas subsister car, comme la maison dont parle Matthieu 27 :26-27, elles sont bâties sur le sable. Pourquoi ne pas vous approcher de Dieu et lui dire : "Seigneur, qu’il en soit pour telle ou telle œuvre comme il en a été pour le figuier". N’avez-vous pas souvent rencontré des "figuiers" religieux qui ne portaient que des feuilles et point de fruits ? Qu’avez-vous fait alors ? Vous êtes-vous détourné en disant : "Comme c’est triste !" Pourquoi n’êtes-vous pas allé au Seigneur en disant : "Seigneur dessèche cet "arbre", afin que les âmes ne soient pas trompées par son moyen." C’est là ce qu’il faut faire… Plutôt que de parler et de discuter à ce sujet, mettez-vous à genoux, et demandez à Dieu de "faire sécher" ce qui est stérile et de fortifier ce qui vient de Lui. Le Seigneur a dit : "Non seulement vous ferez ce qui a été fait au figuier", chose d’importance relative, mais plus tard, vous vous trouverez en face de "montagnes" ! Si votre foi est devenue assez forte pour dessécher un figuier stérile, vous serez aussi capable de transporter la "montagne" en lui disant : "ÔTE-TOI DE LA ET JETTE-TOI DANS LA MER, et cela se fera".
    "Si vous aviez de la foi et que vous ne doutiez point…" (Matthieu 21 :21). Si vous savez que Dieu est pour vous, qu’Il appuie vos paroles, il n’y aura pas de doute dans votre cœur.
    Ce n’est pas par rancune, par ressentiment, dans un esprit de vengeance, que Christ a desséché le figuier. Il l’a fait probablement dans le but d’enseigner à Ses disciples le fonctionnement d’une certaine loi. Vous, de même, ne priez pas pour que les "figuiers stériles", spirituellement parlant, soient frappés de la malédiction à cause de l’épreuve qu’ils représentent peut-être pour vous, ou parce que leur disparition pourrait vous apporter quelque sujet de gloire. Que votre prière soit inspirée par cette pureté de motifs qui vient de l’unité avec Christ ressuscité, ne cherchant qu’à accomplir les œuvres de votre Maître.

Le témoignage de Paul.

    Nous avons encore un exemple de cette même profonde perception des choses divines par rapport au fonctionnement de la loi de la malédiction, dans cette déclaration de Saint Paul : "Si quelqu’un vous annonce un autre évangile que celui que vous avez reçu, qu’il soit anathème" (Galates 1 :9). L’apôtre avait une vision très nette de la peine encourue par ceux qui délibérément rejettent l’évangile de la substitution, Christ portant la malédiction à notre place. Si quelqu’un refuse de croire à ce fait, il est irrémédiablement maudit, car la condamnation du péché est sur lui et, de plus, il s’identifie avec l’anathème qui est prononcé sur le diable qui l’a aveuglé et l’a rendu captif.
    Quelles paroles solennelles ! "Si quelqu’un vous annonce un autre Évangile que celui que vous avez reçu, QU’IL SOIT MAUDIT". Là, de nouveau, se manifeste cette loi implacable de la malédiction, à laquelle on ne peut échapper que sur le terrain du Calvaire. Si un homme ne veut accepter que Christ ait été fait malédiction à sa place, il devra porter lui-même sa propre malédiction. En fait, elle repose déjà sur lui et ses résultats flétrissants ne se feront pas attendre. Pensez à tous ceux qui prêchent un autre évangile que celui de Golgotha ! N’est-ce pas une malédiction en soi-même que de flétrir les vies des autres gens en leur inculquant des notions mensongères qui auront leur aboutissement terrible dans une éternité de désespoir et de tourments ? Oui, en vérité, c’est une malédiction que des missionnaires en terre païenne puissent détourner des Chrétiens indigènes de l’œuvre expiatoire de Jésus-Christ en leur prêchant "un autre Évangile" que celui de la Croix ! Une responsabilité écrasante pèse sur le prédicateur et sur le ministre qui ne fait que renforcer la malédiction qui repose sur les hommes en s’abstenant de leur faire connaître l’Unique Remède Divin, l’Évangile de la Croix de Christ. "QU’UN TEL HOMME SOIT MAUDIT" déclare Paul. Que l’anathème dont il n’a pas voulu être délivré en croyant que l’Agneau de Dieu s’en est chargé pour lui, porte ses fruits amers dans sa propre vie ! Combien ces choses sont solennelles ! "C’est la Parole de Dieu qui nous les fait connaître et qui nous révèle qu’elles existent aujourd’hui dans le monde, que nous voulions le reconnaître ou non".
    Nous sommes maintenant à même de comprendre pourquoi le Seigneur a pu dire :"Retirez-vous de Moi, maudits ; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges". (Matthieu 25 :41. Ce vingt-cinquième chapitre de Matthieu nous donne une description du jugement des nations qui aura lieu lors du retour du Fils de l’Homme, et nous pouvons y lire entre les lignes que l’indifférence professée envers "l’un des plus petits de Ses frères", par la deuxième catégorie de personnes décrites dans les versets 41 à 46, n’est pas seulement une attitude dure et égoïste vis-à-vis de ceux qui souffrent et qui manquent du nécessaire, mais qu’elle signifie le rejet du Seigneur lui-même. Ceux qui se détournent ainsi de Lui, se livrent et s’identifient à celui qui est maudit dès le commencement, celui qui séduit tous les habitants de la terre.

Il n’y aura plus de malédiction.

    Mais il viendra un jour où "il n’y aura plus d’anathème" (Apocalypse 22 :3), car Satan aura été jeté dans l’étang de feu et de soufre. Aussi longtemps que le diable sera dans le monde, la malédiction sévira parmi les fils des hommes. L’humanité ne pourra jamais s’y soustraire avant d’avoir été débarrassée de sa présence infernale. Pas une ligne dans le Livre de Dieu ne donne crédit à la théorie qui prétend qu’un jour Satan sera sauvé. Que personne ne se laisse duper par cette invention diabolique. Il n’y a aucun espoir quelconque que la malédiction qu’il a méritée finisse ailleurs que dans le lac de feu et de soufre, en compagnie du faux Prophète et de la Bête, animés par son esprit.
    Si, parmi mes lecteurs, il se trouve quelqu’un qui croit qu’un jour viendra où Satan sera sauvé, sachez que vous ajoutez foi à un mensonge des esprits séducteurs, mensonge qui émane de l’abîme. Il faut que les Chrétiens sachent contrôler par l’étalon de la Parole de Dieu les mille et une doctrines qui foisonnent dans le monde aujourd’hui.
    A mesure que vos yeux s’ouvriront et que vous constaterez l’étendue des ravages commis par le diable, depuis Éden jusqu’à nos jours, et ceux qu’il fait dans le monde actuellement, il montera des profondeurs de votre esprit où Dieu habite, rien de moins, mais rien d’autre qu’un fervent "AMEN", quant à la MALÉDICTION prononcée sur Satan et toutes ses armées ténébreuses dans le jardin d’Éden. Ceux qui connaissent, par expérience, quelque chose de ce que représentent les attaques des puissances des ténèbres, ont en leurs mains une arme puissante dont ils peuvent faire usage contre elles. Tout en demeurant à l’abri du sang de Golgotha, qu’ils déclarent à l’ennemi : "Tu es sous la malédiction de Dieu. Car IL EST ÉCRIT : TU SERAS MAUDIT". Déjà paraît à l’horizon l’accomplissement de cette parole ! L’heure approche où le prince des ténèbres, "le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre" (Apocalypse 12 :9) sera jeté dans l’abîme !
    Ce qu’il nous faut aujourd’hui, c’est une arme infaillible qui nous assure la victoire et la délivrance ! Cette arme, grâces soient rendues à Dieu, est à notre disposition dans l Évangile. Là nous trouvons l’assurance que la Croix du Calvaire nous affranchit de toute malédiction. En saisissant nous-mêmes cette délivrance, nous pouvons ensuite proclamer aux puissances des ténèbres qui déjà sont sous les pieds de notre Seigneur glorifié (Ephésiens 1 :20-22 ; 1 Corinthiens 15 :27) : "Au nom de Jésus, je dis Amen à la malédiction que Dieu a prononcée sur vous, retirez-vous de moi !"
    Serviteurs de Dieu, tenez ferme à votre poste, au fort de la bataille, revêtus de toute l’armure de Dieu, fortifiés par la puissance de Son Esprit et sachez faire usage de la vérité révélée dans la Bible. Emparez-vous des armes de guerre qui ont été forgées pour que vous remportiez la victoire par leur moyen. Elles sont à votre disposition dans l’arsenal de la Parole de Dieu afin que par elles, "vous combattiez le bon combat" (1 Timothée 1 :18). Que, par le moyen des Saintes Écritures inspirées de Dieu, vous deveniez "accomplis et propres à toute bonne œuvre" (2 Timothée 3 :16-17).
Loué soit le Seigneur pour Golgotha ! Christ nous a sauvés ! Oui, "Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, ayant été fait malédiction pour nous" ! (Galates 3 :13).
"Grâces soient rendues à Dieu qui nous a donné la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ" (1 Corinthiens 15 :57).
"Ils l’ont vaincu à cause du Sang de l’Agneau, et à cause de la parole de leur témoignage et ils n’ont pas aimé leur vie jusqu’à craindre la mort" (Apocalypse 12 :11).