lundi 25 février 2019

(10) Quand il sera venu par A. W. TOZER


Chapitre 10

LA COLOMBE DE GENÈSE ILLUSTRE LE SAINT-ESPRIT:

La corruption lui répugne


                    Dans ce chapitre, nous allons porter une attention particulière au passage de Genèse 8 : 9: « Mais la colombe ne trouva aucun lieu pour poser la plante de son pied . . . »

                    Cependant, il convient d'abord de penser au genre de monde que Dieu a vu et a jugé avant le déluge. Dieu a sondé les cœurs des hommes et a vue que le genre humain était corrompu et méchant, étant continuellement rempli de pensées et d'imaginations mauvaises.

                   Que voit-il aujourd'hui ? C'est le moment de nous remettre en mémoire ce que dit la Parole de Dieu concernant le besoin qu'a le monde du Saint-Esprit, et au sujet de l'estimation juste que nous devons avoir de ceux que le monde appelle des «hommes bons » .

                    Pourquoi Jésus a-t-il dit, en parlant du Saint-Esprit: «que le monde ne peut (le) recevoir, parce qu'il ne le voit point et ne le connaît point» (Jean 14 : 17)? Il y a une chose que les chrétiens devraient se mettre dans la tête, c'est que le monde ignore tout du Saint-Esprit. C'est vrai : le monde ne connaît absolument rien de ce qui concerne le Saint-Esprit; mais, par contre, il parle de ses hommes bons. Le monde, en effet, reconnaît la bonté d'un homme quand il fait des dons à des collèges et à des hôpitaux. On s'empresse d'écrire des livres à son sujet; et s'il dirige une léproserie, il devient une célébrité. Les gens savent qu'il existe parmi eux des hommes bons; mais ils n'éprouvent absolument aucun attrait pour le Saint-Esprit, parce que même ces hommes bons se trouvent sous le jugement de Dieu. Les choses les meilleures que ce monde nous offre: nos universités, nos sociétés humanitaires; la chose la meilleure que nous ayons en dehors de la nouvelle naissance et de la présence de Dieu dans notre vie, tout cela n'est que corruption, une corruption sujette à la colère de Dieu. Non, le monde ne peut pas recevoir l'Esprit de Dieu!

                      De ce que Dieu a vu chez les hommes, il en est résulté du chagrin dans son cœur. Or, seul l'amour peut ressentir de la peine. Il n'est pas possible d'éprouver du chagrin à moins d'aimer. Dieu aimait l'homme qu'il avait fait; il aimait la race dégénérée et corrompue que l'homme avait engendrée. C'est l'amour de Dieu pour l'homme qui l'a rendu triste et qui l'a rempli d'attention vigilante à son égard.

                    Il arrive que la meilleure chose que le médecin puisse faire, c'est de recourir à l'amputation, sans quoi le patient mourra. Dieu, qui aimait la race humaine, a considéré l'homme et a vu que la corruption morale s 'était répandue dans son système sanguin et était présente dans tous ses tissus et dans toutes ses cellules. Il savait que le patient mourrait , à moins qu'il n'intervienne par un jugement plein de bonté pour détruire cette corruption. Il allait sauver une petite minorité d'hommes pour repartir à neuf, afin que la race humaine ne périsse pas écrasée sous le poids de son propre péché. Dieu a envoyé un jugement sur la terre, et les eaux l'ont couverte, comme elles couvraient auparavant le fond des mers.

                     Au bout d'un grand nombre de jours, l'arche flottait toujours sur les eaux, avec à son bord huit personnes, les animaux, les oiseaux et toutes les autres créatures. A l'extérieur de l'arche, les eaux avaient dépassé le niveau du déluge. En effet, les gens et les choses étaient morts depuis longtemps et la corruption avait déjà commencé son œuvre. Noé a ouvert l'arche quand elle s'est arrêtée sur le Mont Ararat. Voyez-vous, les fenêtres de l'arche étaient ni plus ni moins que des lucarnes pratiquées dans le toit, et il n'y avait apparemment pas d'ouvertures par lesquelles Noé pouvait regarder vers la terre. Noé a décidé de découvrir si la terre était sèche en se servant d'un oiseau. Il voulait savoir si les eaux du jugement avaient baissé. Il a donc ouvert la fenêtre et poussé le corbeau hors de l'arche.

                    Nous avons ici un tableau qu'il est probablement difficile de visualiser ou de comprendre. Nous voyons un oiseau noir fendre l'air à travers la désolation. Mais à quoi ressemblait cette désolation? Que représentait-elle? Que signifiait-elle? Elle ne signifiait pas autre chose que le jugement de Dieu. Le mécontentement de Dieu frappait la terre avec violence. Les eaux du jugement, la vase bouillonnante, les corps flottant à la dérive, toutes les choses qui avaient été frappées de mort, et les monceaux d'épaves de toutes sortes flottant à la surface des eaux, tout cela était le signe du jugement de Dieu sur la terre. L'oiseau noir a filé à tire-d'aile à travers cette étendue désolée, et son cœur pervers s'y est senti à l'aise. Après tout, n'était-il pas un mangeur de charognes? Il était donc normal qu'il se sente bien parmi les charognes. En s'élançant hors de l'arche chaude et éclairée, et loin de la présence de Noé, le corbeau a poussé un coassement de joie.

                    Les signes évidents de mort et de jugement auraient dû constituer une vue répulsive et horrible aux yeux du corbeau, mais il était bâti pour s'y sentir à l'aise. Dans son cœur mauvais quelque chose aimait cela, parce qu'il en tirait sa subsistance. Il a immédiatement plongé vers la terre, et s'est probablement posé sur un cadavre tout proche.

                    Nous pouvons le voir arracher des lambeaux de chair à moitié pourrie à l'aide de ses serres et de son bec puissants. Il a déchiré et dévoré jusqu'à ce que, repu plus que de raison, il se soit senti envahi par une douce torpeur. Alors, heureux et paisible, il a agrippé de ses serres la dépouille flottante, et s'est endormi en croassant un «bonne nuit». Il avait trouvé le genre de bonheur que désirait son cœur. La corruption, la désolation, la vase, la saleté, la chair pourrie et les choses mortes, voilà tout ce qui répondait à ses dispositions et à son tempérament. En fait, il se nourrissait de cadavres.

                    Mon ami, ce tableau illustre, de façon éclatante, comment sont les choses dans le monde aujourd'hui. Quand l'homme a péché et que Dieu s'est éloigné de lui et lui de Dieu, il est sorti du lieu qui avait été Éden et s'est multiplié, malgré le jugement de Dieu qui le frappait. «Le jour où tu en mangeras, tu mourras ». «Il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement. » Voilà ce que Dieu avait promis.

                    Dieu déclare être mécontent de chaque homme, et à moins que nous nous repentions, nous périrons tous. Toutes les nations du monde seront précipitées en enfer: Dieu est irrité contre toutes les nations du monde, de l'Est à l'Ouest. Il frappera de jugement les pays derrière le Rideau de fer, de même que les pays soi-disant libres. Le grand jugement de Dieu frappe l'humanité tout entière, sans faire acception de personne: jaunes, noirs, blancs, lettrés et illettrés, cultivés et incultes, hommes des cavernes, et hommes érudits du monde entier. Pourtant les gens ne semblent pas s'en inquiéter, et cela, parce que l'homme porte en lui ce qu'on appelle le péché. Cela ne le tracasse pas du tout, parce qu'il est comme ce corbeau: il se sent chez lui au milieu de la désolation.

                    Le cœur méchant de ce corbeau était fasciné par le jugement et la désolation. L'homme aussi se sent à l'aise dans un monde qui se trouve sous le jugement de Dieu.

                     Il n'y a eu qu'un seul Homme bon à être jamais venu sur cette terre. Cet homme a réussi à vivre jusqu'à l'âge de 33 ans; après quoi on s'est emparé de lui et on l'a cloué sur la croix. Plus un homme est bon, plus il est méprisé par ceux qui aiment la désolation, les ténèbres et le péché du monde.

                    De même que le corbeau n'est pas revenu vers l'arche, mais a vécu au sein de la désolation, ainsi les hommes ont bâti leur civilisation sur des cadavres flottant à la surface des eaux. Nous aimerions bien pouvoir penser qu'il en est autrement; nous sommes fiers de notre culture. Nous sommes fiers de nos ponts, de nos routes, de nos progrès dans le domaine spatial, de nos systèmes d'éducation, et de toutes les choses que nous pouvons faire.

                Toutefois, Dieu regarde au cœur et dit: «La terre est remplie de violence. » Oh oui ! elle est remplie de violence et de corruption actuellement! Je crois que la chose la plus terrifiante que le cœur sensible d'un chrétien puisse entendre, c'est le bruissement des ailes de Dieu. Dieu désire descendre jusqu'à nous; il veut entrer dans nos édifices gouvernementaux, au Congrès, au Sénat. Il veut entrer aux Nations Unies. Il veut pénétrer dans nos équipes de base-ball et de hockey. Dieu veut vraiment faire partie de tout cela; mais il ne peut pas parce que son jugement, c'est-à-dire sa colère, est sur les hommes . Sa fureur menace un monde corrompu, violent et vicieux. Le Saint-Esprit est impatient de descendre, mais . il ne le peur. Il le voudrait bien, car il aime la race humaine. Il aime le pécheur le plus souillé de toute la terre, et cela pourrait être vous ou moi.

                    Le péché vient du cœur, aussi bien que du corps et du comportement. Je ne parlerais sans doute pas de tout cela si tout ce que j 'avais à dire était que le monde ne peut recevoir le Saint-Esprit. Ce qui me préoccupe le plus, c'est que le Saint-Esprit ne peut même pas se poser sur les chrétiens. Il va de soi que chaque chrétien possède une mesure du Saint-Esprit; entendons-nous bien sur ce point. Si un homme n'a pas l'Esprit de Dieu, il ne lui appartient pas. Au moment où le Saint-Esprit convainc un homme et le régénère, cet homme reçoit dans sa vie un dépôt du Saint-Esprit.

                     J'essaie de faire pénétrer en vous une vérité. Le Saint-Esprit demeure, dans une certaine mesure, dans la poitrine de chaque personne qui est convertie. Autrement, il n'y aurait pas de conversion.

                   Le Saint-Esprit ne se tient pas à l'extérieur d'un homme pour le régénérer; il entre en lui pour faire cela. Voilà une chose bien établie, et nous somme heureux et reconnaissants de cela; mais c'est tout autre chose quand le Saint-Esprit, ailes déployées, descend, sans inhibition, libre et heureux de remplir des vies, des églises et des assemblées de différentes confessions. Oui, en vérité, c'est tout autre chose! Que chaque homme converti ait en lui une mesure du Saint-Esprit est bon, et vrai, et réel.

                     Il est vrai aussi que le Saint-Esprit désire descendre sur son peuple, tout comme la colombe désirait atterrir sur la terre sèche et ne pouvait trouver aucune place où poser la plante des pieds. De nos jours aussi, le Saint-Esprit est en quête d'un lieu de repos où poser les pieds, et nous avons qualifié ces visites de « réveils» - et nous languissons après la venue du Saint-Esprit sur nous!

                    Je me dois de dire la vérité; malheureusement, elle n'est pas très bien reçue, même par les saints. La vérité coure simple la voici : à moins que le Saint-Esprit ne vienne sur nos églises évangéliques et fondamentalistes; à moins que nous ne permettions à la colombe de Dieu de descendre, toutes ailes déployées; à moins que le Saint-Esprit n'aie l'occasion de se faire connaître et de se manifester parmi nous, ce qui aujourd'hui s'appelle fondamentalisme deviendra libéralisme dans les années à venir. Et libéralisme voudra dire unitarisme.

                    Ce monde ne sympathise pas avec la grâce pour nous conduire à Dieu. Nous marchons dans la direction opposée. Avez-vous déjà pensé à cela? ou vous contentez-vous de courir ça et là à seule fin de vous faire divertir? Vous êtes-vous déjà arrêté pour réfléchir à cela? Vous et moi aurons à faire face au jugement un de ces jours. Vous et moi allons nous trouver devant l'Homme donc les yeux sont comme du feu , et de la bouche duquel sort une épée aiguë à deux tranchants. Nous allons devoir nous entretenir avec lui au sujet des ace ions que nous avons faites étant dans ce corps, et nous allons devoir affronter ce que Wesley a appelé «la Cour suprême» , et subir le jugement pour les actions que nous avons faites lorsque nous étions dans notre corps . Il ne s'agit pas ici du grand trône blanc du jugement dernier, qui est réservé aux pécheurs, mais il s'agit d'un autre jugement qui s'adresse aux chrétiens.

                     Nous allons devoir lui démontrer que nous avons pris toutes ces choses au sérieux. Autrement dit, que nous n'avons pas cherché à nous divertir, mais à être saints ! Le Saint-Esprit cherche un endroit où poser la plante des pieds. Oui vraiment, il cherche cela, et je peux entendre le frémissement d'ailes saintes et le son des pleurs douloureux de Celui qui est attristé et étouffé. Je le vois chercher des signes de repentance, des signes de cœurs brisés; je le vois désirer que Dieu enlève son jugement de dessus l’Église. Quand Dieu jugera le monde, il y aura de la terreur et du feu; mais Dieu veut aussi juger l’Église. Il veut nous juger, vous et moi, ses enfants. Il veut commencer par la maison du Seigneur, et donc par nous; or, l'absence de la pleine puissance du Saint-Esprit est une condamnation perpétuelle.

                   Quels sont maintenant les signes de la désapprobation de Dieu envers son peuple? Eh bien, permettez-moi de vous en nommer quelques-uns.

                    Il y a les péchés d'action et d'habitude, les péchés d'égoïsme, tels que le fait de prendre plaisir aux richesses alors que le monde meurt de faim, de vivre comme des rois alors que des millions d'êtres humains périssent; et il y a les péchés du cœur tels que la convoitise.

                    Vous savez, vous pouvez être chrétien , ou du moins appartenir à une bonne église, et pourtant encore nourrir de la convoitise dans le cœur. Vous pouvez faire partie d'une bonne église, et encore garder de la rancune au cœur. Vous aurez beau passer une entrevue avec le pasteur, ou avec les anciens, ou avec les diacres, ou avec quiconque est chargé d'accepter les nouveaux membres, ils ne peuvent sonder votre cœur pour voir s'il s'y cache de la convoitise. Nous avons cous cultivé le sourire religieux, et nous arrivons cous à paraître pieux quand l'occasion se présence. Lorsque nous faisons une demande pour devenir membre de l'église, nous sourions d'une manière pieuse; et on dit de nous: «quel jeune homme bien» - mais le cœur de ce jeune homme bien abrite de la convoitise.

                    Dieu hait cela, et la colombe ne peux pas descendre! Il ne nous est pas possible de plonger les regards dans le cœur d'une femme et d'y découvrir de la malveillance parce que la femme de l'autre côté de la rue possède une voiture plus longue que la sienne ou un manteau de fourrure plus coûteux que le sien. Il y a des églises où les anciens et les diacres font partie du même comité depuis des années, sans avoir jamais confessé le ressentiment qu'ils avaient au fond du cœur. Le ressentiment que nourrit le cœur d'un homme est tout aussi mauvais que l'est l'adultère. La rancune ou la malveillance qu'une femme garde au fond du cœur est tout aussi mauvaise que l'est la manière de vivre du monde.

                    L'homme de ce monde ne fait en somme que ce qu'il a appris à faire, et je me demande si on peut l'accuser d'être pire que ces gens soi-disant pieux qui nourrissent de la malveillance, du ressentiment ou de la jalousie au fond du cœur.

                  Il m'est arrivé de rencontrer des gens qui vivaient dans le ressentiment année après année. Sachez, mes amis, que je ne veux tout simplement pas nourrir de la rancune contre qui que ce soit. Je refuse absolument de jouer à ce petit jeu. Voyez-vous, je descends d'une lignée de fougueux et irascibles Anglais. Mon père avait un tempérament comparable au détonateur d'une bombe atomique: il pouvait littéralement exploser. Je l'ai vu un jour empoigner une pelle et en assener des coups enragés à une brouette - oui ! à coups de pelle, il battait une simple brouette!

                     Mais je ne veux, quant à moi, garder rancune contre qui que ce soit. Je refuse de me laisser ronger par le ressentiment, la mauvaise volonté et un esprit impitoyable. Pardonnez à celui qui vous a offensé, et vous vous sentirez bien mieux intérieurement! Cependant, nous sommes malveillants, jaloux, envieux, et orgueilleux de plusieurs manières: nous avons l'orgueil de la personne, l'orgueil de la croyance, l'orgueil des possessions, l'orgueil de la race, et l'orgueil de nos réalisations. Au surplus, notre cœur est froid à l'égard de la Personne divine. Nos chants parlent de Dieu, nous prions; mais tout cela manque de chaleur. Nous adorons d'une manière froide et sèche. Dieu a dû chercher l'église languissante, là-bas en Israël, quand l'homme de Dieu a mis en garde les Juifs en disant: « Malheur à ceux qui vivent tranquilles dans Sion . . . Ils reposent sur des lits d'ivoire, ils sont voluptueusement étendus sur leurs tapis . . . Ils égrènent les sons du luth, ils se croient habiles comme David sur les instruments de musique . . . Et ils ne souffrent pas de la ruine de Joseph! » (Amos 6 :1-6). Nous sommes des fondamentalistes, c'est sûr et certain!

                    Nous portons notre Scofield sous le bras, ah ça oui! Nous sommes des évangéliques; mais l'église languit, et nous ne nous en inquiétons pas ou si peu!

                    Et puis, il y a le pauvre monde malade autour de nous. Je refuse, pour ma part, d'être heureux alors que le monde périt. Personne n'aime assez le monde. L'Homme qui a suffisamment aimé le monde, au point de mourir pour lui, est mort pour lui, effectivement; et Paul, l'homme qui a suffisamment aimé sa nation, au point de vouloir mourir pour elle, s'est écrié qu'il voulait lui-même être anathème pour le salut d'Israël. Nous ne semblons pas tellement avoir cet esprit aujourd'hui.

                    La majeure partie de notre christianisme est social plutôt que spirituel. Nous devrions constituer un corps spirituel nuancé d'éléments sociaux, mais la plupart de nos églises sont des corps sociaux à nuances spirituelles. Christ et le Saint-Esprit devraient toujours constituer le cœur de l'église. Le cœur de l'église devrait être le ciel , et Dieu, et la justice. Ceux qui aimaient le Seigneur, conversaient souvent ensemble, et c'est de choses spirituelles qu'ils s'entretenaient.

                    J'ai rencontré des hommes qui n'auraient pas parlé d'autre chose que de Dieu. Parmi eux, il y avait un Canadien nommé Robert Jaffray, dont la famille éditait le Globe and Mail, de Toronto. Devenu chrétien, il a quitté sa famille sans tenir compte de leurs protestations, et est parti au champ de mission. Ce cher homme de Dieu, cet homme bon et pieux, a passé des années à chercher les âmes perdues, et à les gagner! Tout son temps était consacré à étudier des cartes géographiques et à se rendre dans des endroits où aucun homme ne se serait aventuré dans sa condition. Il était obèse, souffrait du diabète, et avait de la difficulté à se nourrir de façon adéquate. Cependant, il poursuivait sa tâche inlassablement, et, pour subsister, se nourrissait de ce qu'il trouvait. Il vivait parmi les nations pauvres et misérables du monde, répétant sans cesse à Dieu: «laisse aller mon peuple! » (Exode 7 :16). Robert Jaffray est arrivé au point où il vous aurait été impossible de parler avec lui de choses ordinaires. Non, vous n'auriez pas pu le faire: il aurait baissé les yeux, vous aurait répondu, et puis aurait commencé à parler de Dieu et des missions .

                    J'ai rencontré des saints comme lui , des gens qui étaient à ce point absorbés par les choses de Dieu, que rien d'autre n'avait d'importance. Mon frère et ma sœur, le Saint-Esprit aime les gens de cette trempe. Il aime ce genre d'esprit, et il s'empresse de venir, de remplir, de prendre la relève, et de tenir les rênes. Dieu cherche des hommes et des femmes qui désirent marcher avec droiture. Il est à la recherche d'un petit coin où les eaux de son mécontentement se sont évaporées; un petit coin où il n'y a plus ni jugement ni mort; un petit coin débarrassé de la vase et de la saleté, où le Saint-Esprit peut se manifester en puissance. C'est cela qu'il veut faire, en commençant par nous, et en étendant cette bénédiction sur nous tous.

                 Laissez-moi partager avec vous une histoire vraie. Un jour, je voyageais en train, et un homme que je connaissais y monta et vint s'asseoir à côté de moi. C'était un missionnaire; il semblait très doux, mais aussi brisé. Il me dit: «J'aimerais vous poser une question, Monsieur Tozer. Une chose me préoccupe, et voici ce que c'est. Il y a quelques années , un événement étrange s'est produit dans l'enceinte de notre mission, en Inde. Nous avions eu beaucoup de bénédictions et tout marchait à merveille. Un jour, les missionnaires se sont réunis pour une conférence, à laquelle assistaient également les gens du pays. Nous étions tous assis en rond, et un missionnaire presbytérien fut invité à nous adresser parole. Il se mit à prêcher, puis s'assit.

                   «Monsieur Tozer, jamais je ne serai capable de décrire ce qui s'est passé, et je ne sais même pas pourquoi cela s'est produit; mais soudain quelque chose qui ressemblait à une vague d'amour et de lumière est descendu sur notre assemblée et nous a complètement brisés.

                    Un missionnaire a couru vers un autre missionnaire en lui disant: « Pardonne-moi, mon frère, pardonne-moi » ; un autre missionnaire a fait la même chose avec un de ses collègues, et ils ont pleuré et se sont étreint. A la suite de cette expérience, mon foyer a été complètement transformé.

                    Notez que ma femme et moi nous nous entendions déjà parfaitement bien: nous formions une famille chrétienne normale, quoi; mais quelle différence depuis ce jour mémorable! Notre maison est devenue le ciel sur la terre.

                   «Toutefois, voici ce qui me tracasse. Depuis ce fameux jour, je suis devenu si tendre, et je pleure si facilement que cela me gêne. Lorsque je me lève pour prêcher, je risque à tout bout de champ de fondre en larmes. Je n'étais pas comme cela avant; mais depuis la venue du Saint-Esprit ce jour-là, depuis cette merveilleuse visite céleste en Inde, je pleure si facilement.

                    «Voici l'expérience que j'ai faite à bord du bateau qui me ramenait au pays. Quand on m'a demandé de diriger le culte un matin sur le bateau, on m'a également averti que des communistes y assisteraient. Je pris mon texte, et voilà que cela me reprit: le souvenir de toute la gloire survint sur moi ; je me mis à pleurer sans pouvoir terminer mon sermon. »

Je lui dit: « Quelle a été la réaction des communistes? Se sont-ils moqués de vous? » «Oh, non, dit-il, leur attitude a été respectueuse. Je n'ai rien de bon à dire des Communistes - honnêtement je ne le peux pas -, mais dans le cas présent, le Saint-Esprit leur avait fermé la bouche. »

                    Je dis alors à mon ami : «Vous m'avez demandé mon avis sur la manière de dominer votre cœur tendre. Mon frère, ne l'essayez même pas! Nous nous retrouvons avec trop de prédicateurs au cœur sec dans notre monde d'aujourd'hui. Oui, nous avons tant de prédicateurs secs qui ne versent jamais une larme. Si vous pouvez garder sur vous les larmes de Dieu et si vous pouvez garder un cœur tendre, gardez ce que vous avez, mon frère! Vous possédez un trésor dont vous ne devriez jamais vous départir. »

                    Savez-vous comment mon ami missionnaire est devenu ce qu'il était lorsque je l'ai rencontré? La venue du Saint-Esprit en est la cause! C'est aussi cela qui a permis à ces missionnaires de se réconcilier. Ils ont été purifiés - leur cœur troublé a été libéré, et le problème de leurs péchés réglé.

                   Oui mes amis, même des missionnaires ont dû faire face au problème de leurs péchés . Et quand toute trace de tristesse avait disparu chez Dieu, alors le Saint-Esprit est descendu !

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W . Tozer était en avance sur son époque, quand il a décelé , pour l’Église, le besoin d'un renouvellement du ministère du Saint-Esprit. Il a reconnu la priorité du travail de l'Esprit Saint pour chaque génération. Lorsque l'église est privée du travail de !'Esprit Saint, elle est alors envahie par le formalisme et l'institutionnalisme. Doué d'une extrême perspicacité, Monsieur Tozer a également indiqué les dangers possibles de cet enseignement et a établi une base pour discerner les contrefaçons. Il a considéré les dons de !'Esprit comme toujours valides et a offert de sages conseils quant à leur bon usage dans l'église.


Achevé Imprimerie d'imprimer Gagné Ltée au Canada LouisevilleA . 

FIN




vendredi 22 février 2019

(8) Quand il sera venu par A. W. TOZER


LA SAINTE COMMUNION AVEC LE SAINT-ESPRIT:

Elle doit se cultiver!

                    Contrairement à ce que des gens, qui professent être chrétiens , se plaisent à croire, beaucoup d'enfants de Dieu ne veulent pas marcher en parfait accord avec leur Père céleste; ceci peut expliquer pourquoi tant de croyants n'ont pas la puissance de l'Esprit , ni la paix de l'Esprit, ni beaucoup d'autres qualités, dons et avantages que donne l'Esprit de Dieu.

                    La question est que nous ne pouvons pas marcher avec lui , à moins de nous être mis d'accord avec lui; sans cela, nous ne marcherons pas d'un même pas avec lui, nous ne porterons pas de fruits, et nous ne serons pas bénis.

                    Dans les églises beaucoup de gens qui affirment porter de l'intérêt au sujet comment cultiver la communion du Saint-Esprit ne veulent pas vraiment renoncer à tout pour recevoir tout. Ils ne veulent pas se tourner entièrement vers Dieu et marcher avec lui.

                    Peut-être vous rappelez-vous que John Bunyan, dans ses écrits allégoriques célèbres, a souvent fait mention de Monsieur Double Voie; et nous devrions savoir, comme lui, que beaucoup de chrétiens essaient d'accomplir le difficile travail de regarder dans deux directions en même temps.

                   Ils veulent Christ dans leur vie, mais ils veulent aussi quelque chose du monde. Ils permettent au Seigneur d'encombrer leur chemin, mais en même temps ils encombrent celui du Seigneur. Or, il ne sert à rien de parler d'être rempli de l'Esprit et de marcher dans l'Esprit, à moins d'être prêt à renoncer à tout pour recevoir tout!

                    Cette question classique: « Deux hommes marchent-ils ensemble, sans en avoir convenus?» (Amos 3 : 3) est une question pour la forme, qui équivaut à une déclaration positive que deux personnes ne peuvent marcher ensemble avant d'en être convenues, et à l'affirmation que si deux personnes marchent ensemble, elles doivent en quelque sorte être un.

                    Afin de pouvoir marcher ensemble, ces deux personnes doivent se mettre d'accord pour marcher ensemble, et elles doivent s'entendre sur le fait que cette communion est à leur avantage. Je pense que vous ne manquerez pas de voir que tout se résume à ceci: «Pour que deux personnes puissent marcher ensemble de plein gré, elles doivent, en quelque sorte, être un. Elles doivent être unifiées dans les domaines importants de leur marche, de leur communion et de leur direction, si elles veulent s'engager dans la marche commune qu'elles vont entreprendre.

                    J'ai découvert que certaines personnes ne sont tout simplement pas prêtes à recevoir cet enseignement sur l'engagement, la consécration et l'attachement à la volonté suprême de Dieu pour leur vie. Elles se trouvent toujours à faire face à deux chemins. Permettez-moi de nommer quelques types de chrétiens de profession qui ne sont pas prêts à renoncer à tout pour recevoir tout.

                     Il y a ceux que le christianisme intéresse fortement à cause de l'élément «assurance» qu'il offre. Croyez-le ou non, ils veulent les soins et la protection que Dieu leur donne maintenant, et ils veulent échapper à l'enfer au moment de leur mort. Ce qu'ils veulent en somme, c'est qu'on leur garantisse le ciel à la fin de leurs jours. Pour obtenir ces choses, ils semblent être d'accord de soutenir l'église, de donner aux missions et de manifester un intérêt financier pour d'autres projets de l'église.

                    Ahurissant, mais vrai ! Certaines personnes persévèrent dans le soutien de l'église et vont même jusqu'à s'abstenir de plaisirs vulgaires, parce qu'ils veulent être protégés; pour eux, le christianisme ne les intéresse que pour l'assurance qu'il offre. Et ils veulent ce qu'il a à offrir. Ils ne sont pas intéressés par le modernisme ni par le christianisme libéral, étant donné qu'on n'y trouve pas l'élément assurance.

                   Êtes-vous heureux que Jésus-Christ soit mort pour vous sur la croix, parce que cela signifie que vous ne passerez pas en jugement, mais que vous êtes passés de la mort à la vie? Vous contentez-vous de mener ce qu'on appelle une bonne vie, vous imposant la privation de plaisirs vulgaires, et ce en guise de prime d'assurance qui vous garantit que Dieu vous bénira pendant votre vie et vous prendra au ciel à l'heure de votre mort?

                    Certains chrétiens n'aiment pas voir l'idée formulée de cette façon, car elle laisse, comme qui dirait, transpirer une vérité qui soulève une autre question: Si c'est là la base de notre vie chrétienne, sommes-nous meilleurs que certains des pécheurs qui ne professent aucune religion?

                    Les pécheurs ne sont pas tous sales, vous savez. Les pécheurs ne sont pas tous des vauriens. Il se trouve parmi eux des hommes honorables, bons et honnêtes, des hommes qui diront la vérité, même si elle doit faire mal. Ils ne possèdent pas l'espérance de la vie éternelle ni de la vie céleste à venir, et ils ne suivent pas le Seigneur. Oui, j'ai connu des hommes formidables, irréprochables quant à la morale, des hommes honnêtes, et qui n'étaient cependant pas des chrétiens.

                     En fait, je connais un homme si formidable et si bon que tout le monde veut en faire un chrétien. Ce à quoi il s'oppose fermement, et il est catégorique quand il déclare: «Je ne suis pas chrétien.» Il ne proclame pas qu'il est en train de gagner son ciel - il sait qu'il est perdu, mais il est si bon quant à sa vie, sa conduite et ses habitudes qu'il fait honte à beaucoup de chrétiens.

                    Puis, il y a ceux qui ne veulent pas parce qu'ils ont de la religion un concept social et non spirituel. Dans cette catégorie, on trouve ceux qui ont édulcoré la religion du Nouveau Testament jusqu'à lui retirer force, vie et vitalité. Ils l'édulcorent de leurs opinions accommodantes. Ils ont l'esprit très large, si large en fait, qu'il leur est impossible de marcher sur le chemin étroit. Ils ne peuvent concevoir leur vie religieuse qu'en fonction des activités sociales. C'est là toute la conception qu'ils ont de la religion. Je n'irai pas jusqu'à dire de façon dogmatique qu'ils ne sont pas sauvés, mais je vais jusqu'à dire qu'ils ne sont pas prêts à recevoir ce dont je parle. Il est indéniable que l’Évangile de Christ est essentiellement spirituel. En effet, les vérités chrétiennes qui sont à !'œuvre dans l'âme humaine, par le canal du Saint-Esprit, rendent spirituels hommes et femmes chrétiens.

                     Pareillement, il y a des gens qui sont plus influencés par le monde que par le Nouveau Testament, et ils ne sont pas prêts pour l'œuvre du Saint-Esprit.

                 De ces gens, nous devons dire qu'ils se laissent influencer beaucoup plus par Hollywood que par Jérusalem. Leur modèle de pensée et leur manière de vivre tiennent en effet plus de Hollywood que de Jérusalem. Si on devait les placer subitement dans la Nouvelle Jérusalem, ils ne se sentiraient pas à l'aise, parce que leur mode de vie et leur façon de penser ont été façonnés par le monde du spectacle du XXe siècle plutôt que par les choses de Dieu!

                     J'affirme que beaucoup de choses qui font figure d’évangile de nos jours, ne constituent en fait qu'une petite dose d'orthodoxie religieuse injectée dans un cœur vendu aux plaisirs, aux goûts et aux ambitions du monde.

                    Il y a encore un autre groupe de gens qui parlent du Saint-Esprit, mais qui ne sont cependant pas prêts à vivre en communion étroite avec lui . Ce sont les gens qui voudraient être remplis de l'Esprit à seule fin d'éprouver des sensations fortes.

                     A mon avis, il est clair que certaines personnes désirent à ce point éprouver des sensations fortes qu'elles feraient n'importe quoi pour cela, excepté mourir à elles-mêmes, au monde, et à la chair.

                    Ce que je suis sur le point de dire ne sera pas regardé avec sympathie par ces personnes. Voici: Vous n'avez jamais atteint le rivage où Dieu peut vous rejoindre. Le genre d'enseignement que je viens de donner a sans doute contrarié plusieurs de mes lecteurs. Quand on a fait une partie de la route, persuadé d'être sur la bonne voie, et qu'un homme de Dieu se met à soutenir qu'il y a encore plus de terres à s'approprier, on sera probablement troublé. Ce n'est là que le tiraillement préliminaire qui s'empare d'une âme assoiffée de connaître Dieu. Chaque fois que la Parole de Dieu nous touche et nous convainc, cela nous dérange. Mais c'est normal, car Dieu doit nous libérer, à notre corps défendant, même si cela nous dérange.

                    Quand on parle de conviction par l'Esprit, on doit faire la différence entre connaître la doctrine chrétienne de façon intellectuelle _et la connaître· de façon affective. N'importe qui peut apprendre des Credo, des catéchismes et réciter de mémoire des doctrines chrétiennes; mais c'est une toute autre affaire que de laisser la Parole nous toucher .sur le plan affectif. Je fais allusion ici au cœur de l'homme qui se tourne vers la Parole de Dieu.

                     J'espère qu'il y a beaucoup plus de personnes qui ont faim de Dieu que je n'en connais. Dieu ne me révèle pas tous ses mystères et ses secrets; je n'ai donc aucune idée du nombre de personnes que mon ministère et ma prédication ont aidées. Je remercie néanmoins le Seigneur pour toutes celles que je connais et dont certaines m'ont raconté comment elles avaient reçu la Parole de façon «affective». Du tréfonds de l'âme est monté un désir ardent et profond , une sainte aspiration vers Dieu, une aspiration à la fois si réelle, si merveilleuse et si douloureuse que ces gens savent de quoi je parle quand je parle d'«affection».

                 Si vous êtes une personne spirituellement assoiffée, Christ représente plus pour vous qu'une assurance contre l'enfer, et le christianisme plus qu'une occasion de faire des rencontres sociales avec de bonnes personnes. Si Dieu est réel dans votre vie, si Christ l'est, et si votre cœur soupire après ce que Dieu a de meilleur, je tiens à vous donner quelques conseils pour vous aider à cultiver l'amitié du Saint-Esprit.

                    Tout d'abord, le Saint-Esprit est une personne vivante qu'on peut connaître de plus en plus intimement. Étant donné qu'il est une personne, il va de soi qu'on ne pourra jamais le connaître à fond en une seule rencontre.

                   Une des erreurs monumentales que nous faisons est de nous imaginer qu'en venant à Dieu par la nouvelle naissance et qu'en recevant son Esprit d'adoption, nous connaissons du même coup tout ce qu'il y a à connaître de Dieu! De façon similaire, ceux d'entre nous qui croyons être remplis du Saint-Esprit après la conversion, commettons aussi l'erreur de croire que nous connaissons tout ce qu'il y a à connaître du Saint-Esprit.

                     Oh! mon ami, nous ne sommes que sur la ligne de départ! La personnalité de Dieu est si infiniment riche et varié qu'il faudrait mille ans de recherches minutieuses et de communion intime avec lui pour connaître seulement la partie extérieure de sa nature glorieuse. Lorsque nous parlons de communion avec Dieu et avec le Saint-Esprit, nous voulons parler d'une relation qui commence à peine maintenant, mais qui grandira, se développera et mûrira au cours de toute une vie.

                    Pour tout dire, ces jours-ci, je rencontre des chrétiens qui semblent avoir grandement gâché leur vie. Il est vrai qu'ils se sont convertis à Christ; mais ils n'ont jamais cherché à accroître leur connaissance de Dieu. On peut, sans exagérer, parler en termes de pertes et de faillites incalculables dans leur vie, et tout cela, parce qu'ils ont accepté le niveau de vie qui les entoure comme étant normal et souhaitable.

                    Le Saint-Esprit est une personne vivante qu'on peut connaître et avec laquelle on peut avoir une communion! Nous pouvons chuchoter à son oreille et, en retour, au moyen d'un de nos versets préférés ou d'un cantique favori, il nous fait entendre sa voix dans un doux murmure. Marcher avec l'Esprit peut devenir une habitude. Il est doux de chercher à connaître les choses de Dieu par l'Esprit de Dieu, et ce, dans un lien d'amitié qui ne consiste pas en pur bavardage.

                    Comment pouvons-nous cultiver cette sainte amitié? En suivant le deuxième conseil ci-après: Faites de Jésus-Christ vos délices. Vous rappelez-vous que, le dernier jour de la grande fête, Jésus a élevé la voix et s'est écrié: «Celui qui croit en moi, des fleuves d'eau vive couleront de son sein, comme dit l’Écriture. (Il dit cela de !'Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui; car le Saint-Esprit n'était pas encore donné, parce que Jésus n'avait pas encore été glorifié. )»

                    Pour que l'effusion du Saint-Esprit soit possible, il fallait que le Seigneur Jésus-Christ soit d'abord glorifié. Puis, quand la Pentecôte est pleinement venue et que Pierre s'est levé pour faire son grand sermon, il a mentionné ce même passage en disant, dans Actes 2:32-33 : «C'est ce Jésus que Dieu a ressuscité; nous en sommes cous témoins. Élevé par la droite de Dieu, il a reçu du Père le Saint-Esprit qui avait été promis, et il l'a répandu, comme vous le voyez et l'entendez. »

                    Nous devons toujours garder en mémoire que nous ne connaîtrons le Saint-Esprit de façon plus intime que dans la mesure où nous accorderons une plus grande importance au Seigneur Jésus-Christ. Comme Jésus-Christ l'a dit lui-même, un des ministères du Saint-Esprit est de prendre les choses de Christ et de nous les montrer.

                     Ceci amène la pensée connexe que si on honore Christ, le Saint-Esprit nous honorera. Nous marchons avec le Saint-Esprit quand nous marchons avec Christ, car Christ sera toujours présent là où on l'honore. Le Saint-Esprit honorera celui qui honore le Sauveur et Seigneur Jésus-Christ. Honorons-le en lui donnant le titre qui lui revient de droit. Appelons-le Seigneur, et croyons qu'il est Seigneur. Appelons-le Christ, et croyons qu'il l'est. Souvenez-vous que «Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié, qu'il l'a fait asseoir à sa droite, qu'il a tout mis sous ses pieds, et qu'il lui a donné la domination sur toute choses.

                    Le Saint-Esprit en nous se réjouit lorsque nous honorons Jésus. Il ne se retient plus pour agir, mais il communique avec nous, et se fait connaître à nous. Oui, mes amis, le soleil se lève, et le ciel descend jusqu'à nous quand Jésus-Christ devient notre Tout en tout .

                   Glorifier Jésus, telle est la responsabilité de l’Église; et glorifier Jésus, telle est l'œuvre du Saint-Esprit. Je peux marcher avec lui quand je fais les même choses que lui, quand je vais dans la même direction que lui, et quand j'avance à la même vitesse que lui. Je dois l'honorer par mon obéissance, par mon témoignage et par ma communion avec les autres chrétiens.  

                    Voici un autre conseil: Si nous voulons vivre dans une intimité de jour en jour plus grande avec le Saint-Esprit, nous devons marcher avec droiture. Pourquoi essayer d'argumenter sur le fait établi que Dieu ne peut absolument pas avoir une douce communion avec les gens dont la vie et la conduite ne sont pas droites?

                    A notre époque où tout est axé sur la grâce, nous l'avons exaltée. Nous lui avons, en effet , accordé une importance hors proportion, que Dieu ne lui donne pas dans la Bible. Comme l'a prédit Jude, nous avons maintenant « . . . des impies, qui changent la grâce de Notre Dieu en dissolution, et qui renient notre seul maître et Seigneur Jésus-Christ ». Nous craignons à ce point de porter atteinte à la toute-suffisance de la grâce que nous n'osons pas dire aux chrétiens qu'ils doivent vivre une vie droite.

                    Écrivant ses épîtres sous l'inspiration du Saint-Esprit, Paul a énoncé une éthique sainte, intérieure; un code moral pour l'homme intérieur. Vous pouvez en prendre connaissance dans ses épîtres aux Romains, aux Corinthiens, aux Éphésiens, aux Colossiens et aux Galates.

                     Lisez le Sermon sur la montagne et les autres enseignements de Jésus, et vous verrez qu'il attend de son peuple une conduite sainte, pure et droite. Il m'est parvenu aux oreilles qu'un frère aurait dit: «Tozer ne sait pas faire la différence entre le fait d'être disciple et le fait d'être sauvé. Vous pouvez très bien être chrétien sans être disciple. »

                     Qu'il me soit permis de vous demander: Qui a dit que vous pouvez être chrétien sans être disciple? Je ne crois pas, quant à moi , que l'on puisse être chrétien sans être aussi disciple. L'idée que je peux venir au Seigneur et que, par grâce, je peux recevoir le pardon de tous mes péchés, et avoir mon nom écrit dans le ciel , avec la certitude que le charpentier est en train de me préparer une place dans la maison de mon Père, et que je peux en même temps me comporter comme un diable tout en cheminant vers le ciel, cette idée est tout simplement inconcevable et contraire aux Écritures. On ne peut la trouver nulle part dans la Bible. 

                    S'il est vrai qu'aucune de nos bonnes œuvres ne peut jamais nous sauver, il est cependant vrai que nous ne pouvons être sauvés sans joindre de bonnes œuvres à notre foi. Notre foi à salut en Jésus-Christ produit  de la bonté et de la droiture, immédiatement. Ce ne sont pas les fleurs qui amènent le printemps; mais il ne peut y avoir de printemps sans fleurs. Dans le même ordre d'idées, ce n'est pas ma droiture qui me sauve; mais le salut que j 'ai reçu produit en moi de la droiture.

                    Je crois que nous devons accepter le fait qu'il nous faut marcher avec droiture, si nous voulons connaître le Seigneur. L'homme qui n'est pas prêt à vivre une vie intègre n'est pas sauvé, et il ne pourra l'être. Quand viendra le Grand Jour, il s'apercevra, mais trop tard, de son erreur.

                   La grâce de Dieu, source de salut, nous enseigne que nous devrions rejeter l'impiété et les convoitises du monde, et vivre d'une manière sobre, droite et pieuse dans le monde qui nous entoure· (Tite 2: 11 - 12 ). Nous avons ici les trois dimensions de la vie: la sobriété, qui s'applique à moi ; la droiture, qui s'applique aux autres, et la piété, qui s'applique à Dieu. Ne commettons pas l'erreur de penser que nous pouvons être spirituels sans être bons.

                    Je ne peux pas croire qu'un homme puisse cheminer vers le ciel alors que sa façon habituelle d'agir dénoterait, en toute logique, qu'il devrait être en route pour l'enfer. Comment deux hommes peuvent-ils marcher ensemble, sans en être convenus? Comme son nom l'indique, !'Esprit du Seigneur est Saint, et si je marche de façon impie, comment puis-je être en communion avec lui ?

               Le cinquième conseil est celui-ci : Faites de vos pensées un sanctuaire immaculé (propre, sans tache).

                    Dieu nous déclare que nos pensées font partie de nous-mêmes. Quelqu'un a dit très justement que «les pensées sont des choses». Or, le Saint-Esprit qui sonde tout, qui entend tout, qui est amour et pureté, voit aussi les choses que sont nos pensées. Dès lors, pouvez-vous imaginer un homme qui nourrit des pensées méchantes et perverses avoir une communion avec le Saint-Esprit si aimant? Pouvez-vous imaginer un homme bouffi d'égoïsme avoir une relation le moindrement intime avec le Saint-Esprit? Pouvez-vous représenter un imposteur avoir une communion bénie avec le Saint-Esprit? Jamais !

                 Mon ami, si vous avez pour habitude de vous adonner à des pensées impures, de les entretenir et de vous en repaître, c'est que vous vivez, de façon habituelle, hors de la communion du Saint-Esprit! Veillez à garder votre esprit dans la pureté. Purifiez votre sanctuaire, à la manière d'Ezéchias qui, lors de sa venue au pouvoir, ressembla tous les prêtres parce que le temple avait été souillé.

                    Pendant des jours et des jours, ils sortirent toutes les impuretés du temple et les jetèrent au torrent du Cédron, puis ils retournèrent au temple et le sanctifièrent. Enfin, le Dieu de bénédiction se manifesta et ils purent à nouveau adorer.

                     Nos pensées sont les décorations qui ornent le sanctuaire intérieur dans lequel nous vivons. Peu importe que nous soyons revêtus de salopettes graisseuses; si nos pensées sont purifiées par le sang de Christ, nous vivrons dans une maison propre. Nos pensées décident, en grande partie, de l'humeur, du temps et du climat qui prévalent dans notre être intérieur; et Dieu considère nos pensées comme faisant partie de nous-mêmes. Elles devraient être des pensées de paix, de pitié, de miséricorde, de bienveillance, de charité; des pensées divines du Père et du Fils - choses qui sont bonnes, pures et élevées.

                    Par conséquent, si nous voulons cultiver la connaissance de l'Esprit, nous devons pouvoir maîtriser nos pensées. Le siège de nos pensées ne devrait pas ressembler à une jungle dans laquelle chaque pensée impure domine.

                    Encore une fois, au sujet du genre de relation donc il est question, cherchez à connaître le Saint-Esprit dans sa Parole. Rappelez-vous que l'Esprit de Dieu a inspiré la Parole et qu'il se révèle donc dans la Parole. A vrai dire, je ne me sens pas bien disposé à l'égard des chrétiens qui négligent la Parole, ou qui l'ignorent, ou qui reçoivent des révélations en dehors de la Parole. Après tout, la Parole est le Livre de Dieu, et si nous connaissons suffisamment bien le Livre, nous aurons la réponse à chaque problème qui survient dans le monde.

                    En effet, chaque problème qui nous touche trouve sa réponse dans le Livre. Accrochez-vous à la Parole! Je veux prêcher la Parole, aimer la Parole, et faire de la Parole l'élément le plus important de ma vie chrétienne. Je vous exhorte à la lire beaucoup et souvent, à la ruminer, à en faire le sujet de vos réflexions, à la méditer, oui, à méditer la Parole de Dieu jour et nuit. Quand, la nuit venue, vous ne dormez pas, pensez à un verset qui pourra vous aider. Quand vous vous levez le matin, peut importe votre humeur, pensez à un verset, et faites de la Parole de Dieu l'élément important de votre journée. C'est le Saint-Esprit qui a écrit la Parole, et si vous en faites grand cas, il fera grand cas de vous. C'est à travers sa Parole qu'il se révèle lui-même. Entre ces couvertures palpite le Livre que Dieu a écrit. C'est pourquoi il ne cesse d'être vital , efficace et vivant. C'est Dieu lui-même qui est dans ce Livre, et c'est aussi le Saint-Esprit qui s'y trouve. Si vous voulez découvrir ce dernier, plongez-vous dans le Livre.

                    Pourquoi ne pas prendre exemple sur les saints d'autrefois, qui s'approchaient de la Parole de Dieu et la méditaient? La Bible posée sur l'antique chaise faite main, ils s'agenouillaient sur le vieux plancher de bois bien astiqué, et méditaient sur la Parole. A mesure que leur attente se prolongeait, leur foi augmentait. C'était l'Esprit et la foi qui les éclairaient. Ils ne possédaient qu'une Bible en papier de mauvaise qualité, imprimée en petits caractères, et dotée de marges étroites, mais ils connaissaient mieux leur Bible que certains d'entre nous ne la connaissent, malgré toutes les ressources didactiques dont nous disposons.

                    Pratiquons l'art de la méditation biblique. Mais, grâce, qu'on ne saute pas sur ces paroles pour se lancer dans la formation d'un club de méditation - nous sommes saturés de ce genre d'organisations. Contentons-nous seulement de méditer. Ne cherchons pas autre chose qu'à être des chrétiens simples et réfléchis. Ouvrons toute grande notre Bible, quitte à l'étaler sur une chaise; et méditons sur la Parole de Dieu. Elle s'ouvrira d'elle-même à nous, et l'Esprit de Dieu se manifestera pour la sonder en profondeur.

                    Je vous mets au défi de méditer, pendant un mois, dans le silence, le respect et le recueillement. Laissez tomber questions et réponses, ainsi que les espaces de l'Écriture laissés en blanc, qu'il ne vous a pas été possible de comprendre. Oubliez la camelote au profit de la Bible, et, à genoux, dites, dans un acte de foi: «Père, me voici. Commence à m'enseigner! » Il vous enseignera sûrement au sujet de lui-même, de Jésus et du Saint-Esprit, et en ce qui concerne la vie et la mort, le ciel et l'enfer, et la réalité de sa présence.

                  Pour terminer, nous vous conseillons de cultiver l'art de reconnaître la présence de l'Esprit partout, toujours.

                    L'Esprit du Seigneur remplit la terre. Il est on ne peut plus présent, et vous découvrirez bien vite qu'il est impossible de lui fausser compagnie et de se dérober à sa présence. David a essayé de faire cela, et dans le Psaume 139, il nous raconte comment il a vu qu'il était impossible de fuir loin de la face de Dieu. «Si je monte aux cieux, tu es là; si je me couche au séjour des morts, te voilà. Si je prends les ailes de l'aurore, et que j'aille habiter à l'extrémité de la mer, là aussi ta main me conduira. Si je dis: au moins les ténèbres me couvriront, la nuit devient lumière autour de moi. » Par ces paroles, David a rendu témoignage qu'il n'était pas capable de fuir hors de la présence de Dieu.

                    Si vous avez à cœur de connaître Dieu, vous le trouverez là même où vous êtes. Vous êtes littéralement enveloppé de La Présence. Au lieu de vous plonger la tête dans La Presse dès le réveil, pourquoi ne pas vous régaler de quelque pensée de Dieu, tout en savourant votre pamplemousse matinal? Rappelez-vous que c'est tout un travail que de cultiver l'amitié du Saint-Esprit. C'est quelque chose à quoi il faut vous appliquer; mais c'est si facile et si merveilleux!

                     Je vous conseille fortement d'essayer de savoir ce qui nuit à votre vie chrétienne, ce qui vous empêche de faire des progrès ou de connaître Dieu aussi bien que vous l'avez déjà connu. Tout dépend de la façon dont vous allez devoir répondre à certaines questions qui concernent votre vie quotidienne et vos habitudes - peut-être s'agit-il de choses que vous faites et d'autres que vous ne faites pas! Ces choses contribuent-elles à vous cacher la face de Jésus? Ces choses ont-elles le don de refroidir et d'étouffer vos progrès spirituels? Ces choses sapent-elles la joie de votre esprit? Vous rendent-elles la Parole de Dieu un peu moins savoureuse? Vous rendent-elles le monde plus séduisant et le ciel plus distancé?

                    Il est possible que vous ayez à vous repentir. Il est possible que vous ayez à faire du nettoyage avant que le Saint-Esprit ne vienne restaurer et rafraîchir votre cœur et vous remplir de la douceur de sa présence. Voilà comment nous pouvons cultiver la communion et l'amitié du Saint-Esprit.



mardi 19 février 2019

(7) Quand il sera venu par A. W. TOZER


LE RÔLE DU SAINT-ESPRIT EN CE QUI CONCERNE 
LES DONS BIBLIQUES:

«Il donne la capacité de faire » !

                     Rien au monde n'est si merveilleusement fait que le corps humain; il n'est, dès lors, guère étonnant que le Saint-Esprit, par la bouche de David, ait dit: «Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse. Tes œuvres sont admirables, et mon âme le reconnaît bien. » Les yeux, les oreilles, l'odorat, le goût, le toucher, les pieds et les mains, tous travaillent de concert – seules la sagesse et la puissance créatrices de Dieu peuvent expliquer l'extraordinaire corps humain.

                     J'attire votre attention sur le fait que dans trois de ses épîtres, l'apôtre Paul s'est servi des membres du corps physique pour illustrer les relations spirituelles dans le Corps de Christ, c'est-à-dire l’Église.

                    Il a mentionné la relation qui existe entre les membres du corps dans son épître aux Romains, dans sa première épître aux Corinthiens, et dans sa lettre aux Éphésiens.

                    Dans le douzième chapitre de Romains, Paul, le grand illustrateur, a décortiqué les choses pour que nous puissions facilement comprendre ses propos quand il dit que l’Église est un corps dont Christ est la Tête et le vrai chrétien un membre, chacun pour sa part.

                    Le Saint-Esprit est à l’Église ce que votre esprit est au corps que Dieu vous a donné. Il est la vie, l'union, la conscience; et de même que chaque membre est une image réduite de l'église locale, ainsi chaque église locale est une image réduite de l’Église entière de Christ, affirme Paul.

                 Paul souligne ici le fait que l’Église, Corps de Christ, n'est ni déchirée ni divisée, mais que chaque église locale renferme toutes les fonctions du Corps entier. Tout comme chaque état individuel est partie vitale et vibrante de l'union entière des états, ainsi chaque église locale est une partie vivante et organique de l’Église de Christ dans son ensemble. Je crois que nous sommes membres du Corps complet de Christ dans les cieux et partout dans le monde; mais nous descendons tous du grand Dieu qui, par le Saint-Esprit et par sa Parole, nous a fait naître dans sa famille.

                   Voilà pourquoi l’Église de Christ n'est pas divisée. Quand nous chantons ce vieux cantique: «Nous sommes un dans un lien d'amour. . . », les gens nous disent, un sourire en coin: «Que faites-vous donc de vos 600 dénominations?» Eh bien, je ne suis pas frustré quand ils me posent cette question. Ce chant, qui proclame une vérité: «Nous sommes UN . . . » , est aussi vrai que le fait que moi-même je ne suis pas divisé. Le Corps de Christ n'est qu'un seul corps. Nous pouvons entonner ce chant sans la moindre hésitation, en laissant les moqueurs se moquer autant qu'ils le veulent - et nous, continuons de chanter, car c'est vrai !

                    Nous sommes UN. Nous ne sommes pas divisés. L’Église est une et entière. Quiconque est né dans la famille de Dieu a vu le jour dans une union vivante et organique, et c'est en effet là que nous nous trouvons. Satan ne peut absolument rien y faire.

                    Je répète que chaque groupe local possède toutes les fonctions du groupe entier, de la même façon que le corps de chaque individu possède tout des facultés, des organes et des membres propres à l'être humain. Les membres sont conçus pour avoir une fonction individuelle. Ainsi, les yeux sont faits pour voir, les oreilles pour entendre, les mains pour travailler, les pieds pour se déplacer, l'estomac pour digérer la nourriture, etc. Il est donc évident que nous avons été conçus pour collaborer, et ceci ne peut se faire qu'à l'unisson.

                    Je me rappelle avoir lu un jour, dans le magazine Harper's, un excellent article qui expliquait la cause du vieillissement. Celui-ci n'est pas dû à la perte des forces dans certains organes du corps, mais au fait que les organes cessent de collaborer, pour faire cavalier seul. Les gens meurent de vieillesse parce que les organes du corps sont incapables de collaborer. Ils deviennent indépendants et se séparent pour former leur propre groupe, s'il nous est permis d'employer cette illustration.

                    Il en va de même dans l'église. Quand nous travaillons ensemble, que nous avons un sens de l'unité et de la fraternité, que tous nous œuvrons d'un seul cœur, que nous collaborons les uns avec les autres, que nous agissons de concert; quand nous sommes « tous pour un et un pour tous» et que tous nous recevons nos directives de la Tête, alors nous avons une église parfaite. Cette façon de fonctionner peut se retrouver dans chaque église locale, tout comme elle se retrouve en chacun de nous.

                    Quelle que soit la chose que Dieu peut faire par l'intermédiaire de l'ensemble de son Église, il peut aussi le faire par le moyen d'une église locale ou d'un groupe local. Ces diverses fonctions ne sont pas autre chose que la capacité de travailler, et sont appelées dons. « Puisque nous avons des dons différents, selon la grâce qui nous a été accordée . . . » « Pour ce qui concerne les dons spirituels, je ne veux pas , frères, que vous soyez dans l'ignorance ». «Aspirez aux dons les meilleurs» .

                    «Étant monté en haut, il. . . a fait des dons aux hommes. Dès lors, les dons que l'on trouve dans le Corps de Christ, dans l'église locale, constituent la capacité de faire. A titre d'illustration, votre ventre est un don de Dieu. Il ne sert pas à soutenir votre pantalon; il n'est pas seulement quelque chose à être entouré d'une ceinture. Le ventre a un but et une fonction. A quoi sert votre foie? A quoi servent vos yeux? Ils ont des utilités , des fonctions bien précises. Ils ont quelque chose à faire et à accomplir. S'ils remplissent leur fonction comme il se doit et que tous les autres organes collaborent, vous serez une personne en bonne santé et utile.

                    De la même manière, ces dons sont présents dans l’Église. Les instructions précises de Paul dans L’Écriture - qui est inspirée de Dieu - mentionnent que ces dons sont placés dans l’Église pour accomplir un travail. Ils existent dans un but.

                    Paul s'est aussi servi de termes sportifs dans ses illustrations; et si je fais comme lui, ne dites pas que je ne suis pas spirituel. Je n'ai pas l'ambition d'être plus spirituel que l'apôtre Paul ! Vous devez savoir qu'une équipe de base-ball en action se compose de neuf hommes. Il y a un gars qui doit attraper la balle, un gars pour la lancer, un autre qui occupe le centre du terrain, et d'autres joueurs placés au premier but, au deuxième, et ainsi de suite. Chaque joueur, sur la position qu'il occupe, a une fonction à remplir, et chacun sait exactement ce qu'il doit faire. Aussi longtemps qu'il accomplit son travail avec adresse, l'équipe, comme un tout, est difficile à battre. Chaque fois qu'une équipe est affligée d'un joueur étoile qui ne se soucie pas de ce que l'équipe gagne ou non, du moment qu'il peut briller, le succès de l'équipe comme groupe gagnant est sacrifié.

                     Paul dit que ces dons sont dans le corps. Certains prétendent qu'il n'y en a que neuf parce que les versets concernant les dons, au chapitre 12 de la première épître aux Corinthiens, en mentionnent neuf. Mais, savez-vous que j'en ai compté au moins dix-huit dans les Écritures? Il est possible que certains d'entre eux se chevauchent et que l'on puisse réduire ce nombre à quinze. Permettez-moi de suivre de près les Écritures, et collé à la Parole de Dieu, laissez-moi simplement nommer les fonctions se rapportant aux dons que possède le divin Corps, tels que les désigne Paul.

                    Premièrement, il y a le don d'être apôtre, ambassadeur ou messager. Ensuite, il y a le don qui fait d'un homme un prophète. Il y a le don qui fait d'un homme un enseignant , et puis il y a le don d'exhortation. Il y a également le don qui fait d'un homme un dirigeant. Ce serait en quelque sorte ce que les vieux presbytériens avaient coutume d'appeler un ancien qui dirige. Ensuite viennent les dons de sagesse, de connaissance, de foi, de guérison. Il y a le don d'opérer des miracles, le don des langues, d'interprétation, de discernement, d'aide, de miséricorde, de générosité; le don de gouverner et celui d'évangéliser.

                      Vous les avez tous dans cette liste! Oui, ce sont là les dons qui résident dans le Corps, les fonctions qui permettent au Saint-Esprit de travailler, Aussi longtemps que vous avez les membres de votre corps, la vie qui vous habite peut trouver son mode d'expression.

                    Aussi longtemps que vos mains obéissent à votre cerveau, elles ne courent aucun danger. Aussi longtemps que vos pieds acceptent les instructions de votre cerveau, vous ne vous blesserez pas en traversant la rue. Aussi longtemps que les membres de votre corps font leur travail et acceptent les ordres de votre cerveau, vous n'avez rien à craindre.

                    De la même manière, aussi longtemps que l’Église de Christ reconnaît le Seigneur comme étant la Tête de l’Église et les chrétiens comme étant ses membres, chacun en particulier, et ces mêmes membres comme étant doués de «capacités pour faire», nous aurons une église vigoureuse et bénie!

                    Souvenez-vous que le Saint-Esprit accomplit le travail de l’Église par l'intermédiaire de ces dons et de ces membres doués. Quand ces dons ne sont pas présents, ni reconnus, ou qu'ils sont négligés, l’Église est amenée à se rabattre sur d'autres moyens pour accomplir le travail.

                    Il y a plusieurs points auxquels on accorde, à tort, de l'importance dans nos milieux chrétiens, et le premier relève de l'humanisme pur. Si vous n'aviez pas de mains, vous seriez obligé de vous débrouiller le mieux possible sans mains. Si vous n'aviez pas d'yeux, vous feriez de votre mieux sans yeux. Si vous n'aviez pas de pieds, il vous faudrait ramper sans pieds du mieux que vous le pourriez.

                    Ainsi, si nous négligeons ou refusons de reconnaître qu'il y a des membres et qu'ils possèdent des dons, alors nous revenons à du simple humanisme. Nous voyons cela sur une grande échelle aujourd'hui. Nous nous jetons sur les talents naturels et rien que sur eux. Qu'il me soit permis de vous dire très sérieusement que le Saint-Esprit ne travaille jamais en ne se fiant qu'au talent seul.

                    Ne soyez pas induits en erreur par la parabole dans laquelle Jésus emploie le mot « talent» pour désigner un montant d'argent. Il ne s'appliquait pas à la capacité de chanter, ni d'imiter, ni de jouer, ni à toute autre chose que les gens du spectacle accomplissent grâce à leur talent.

                    Notre deuxième erreur consiste à nous rabattre sur la psychologie comme succédané. Je suis plutôt amusé, et en même temps quelque peu dégoûté, par l'attitude de certains de mes collègues dans le ministère. Ils sont littéralement absorbés par l'étude de la psychologie, afin de savoir comment s'y prendre avec les membres de leur congrégation.

                    Quand vous avez une Bible, une intelligence, une bouche et !'Esprit Saint, pourquoi avez-vous encore besoin d'étudier la psychologie? Je me souviens de ma propre expérience, quand, jeune homme, j'avais jugé nécessaire de devenir un étudiant versé en psychologie. J'ai étudié Watson et James, et particulièrement Freud, le père de la psychiatrie et de la psychanalyse. J'ai appris tous les termes et tout ce qu'il y avait à apprendre dans ce domaine. Je ne suis donc pas un ignorant en matière de psychologie; mais, je peux dire qu'il n'y a aucune utilité à apporter la psychologie dans la chaire quand vous avez le Saint-Esprit. Si vous avez le don du Saint-Esprit, il ne vous est pas nécessaire d'étudier Freud. Si vous l'étudiez, eh bien, soit, mais ne l'amenez pas dans la chaire avec vous!

                     Une autre erreur que nous commettons, c'est de nous appuyer sur des «méthodes commerciales». Je suis tout à la fois amusé et quelque peu choqué de voir des frères avoir recours à des méthodes commerciales et s'efforcer de mener les affaires de Dieu à la manière de l'homme d'affaires américain. Laissez-moi vous dire que si nous fonctionnons de la même manière que fonctionne l'homme d'affaires de Madison Avenue ou de Wall Street, le Corps ne sera qu'un ensemble de prothèses ou de membres artificiels. Non, cela ne marchera pas. Puis il y a la technique utilisée en politique, qui se traduit par des méthodes de vente persuasives.

                    Je crois que nous allons devoir réétudier tout l'enseignement concernant la place de !'Esprit Saint dans l’Église, afin que le Corps puisse fonctionner de nouveau. Lorsque la vie fuit le corps d'un homme, on dit de lui qu'il est un cadavre. Il est ce qu'on appelle communément «des restes». Il est triste, mais tristement humoristique, de parler d'un homme fort, aux yeux brillants et à la voix vibrante, un homme vivant que la mort a enlevé, en disant que « Ses restes» peuvent être vus au salon mortuaire. Tout ce qui reste de l'homme, soit la partie la moins importante, c'est ce que vous pouvez voir au salon mortuaire. L'homme vivant est parti. Vous n'avez que le corps devant vous. Le corps, voilà ce qu'on appelle « les restes».

                     Ainsi en est-il dans l’Église de Christ. Il est bel et bien vrai que certaines églises sont mortes. Le Saint-Esprit les a quittées , et tout ce qu'il reste, ce sont effectivement « les restes» ! Il est vrai que vous avez le potentiel de l'église, mais vous n'avez pas l'église, tout comme vous trouvez dans un homme mort le potentiel d'un homme vivant , mais d'homme vivant, il n'y en a pas. Il ne peut parler, il ne peut goûter, il ne peut toucher, il ne peut ressentir ni sentir, il ne peut voir ni entendre , parce qu'il est mort ! L'âme a quitté cet homme, et quand !'Esprit Saint n'est pas présent dans l'église, vous en êtes réduit à devoir vous rabattre sur des méthodes relevant du domaine commercial, politique, psychologique et sur des efforts humains.

                    On n'insistera jamais assez sur la nécessité d'avoir le Saint-Esprit dans l'église, si, pour ce faire, on se base sur les Écritures, car sans l'Esprit rien ne peut être accompli pour l'éternité. Quelqu'un pourrait dire: «Si cela est vrai, pourquoi ne partageons-nous pas tout simplement le sort des adeptes du mouvement des langues, car ils croient qu'on peut être sûr d'être rempli du Saint-Esprit, pourvu qu'on manifeste le don des langues» ? 

                    Eh bien, pour répondre à cela, laissez-moi vous dire que je connais et que j 'ai étudié ces chers frères, que je leur ai prêché pendant de nombreuses années, et que je suis bien disposé à leur égard. On rencontre chez ces frères des églises très raisonnables, très belles et très pieuses. Sans vouloir froisser personne, il est cependant vrai que, comme chrétiens, nous ne pouvons que sourire et remercier Dieu pour la vérité, qu'elle blesse ou non. Ce mouvement a exalté un seul don au-dessus de tous les autres, et ce don est justement celui dont Paul a dit qu'il était le moindre de tous. Il en résulte une démonstration non scripturaire de ce don et une tendance à accorder aux sentiments personnels une plus grande importance qu'aux Écritures; et nous ne devons jamais faire cela! Dieu nous a donné le Livre, mon frère et ma sœur, et le Livre vient en première place. Si ce que vous avez à me proposer ne se trouve pas dans le Livre, alors je refuse d'écouter qui que ce soit, aussi frémissant et enthousiaste soit-il. Le Livre! Vous devez me donner la Parole!

                    Un autre courant d'enseignement qui prévaut de nos jours est celui-ci: certains frères disent que les dons de !'Esprit ont cessé à la mort des apôtres. Avec la mort des apôtres, disent-ils, ont pris fin les dons de !'Esprit.

                    Nous nous retrouvons donc avec deux tendances: la première, qui enseigne qu'avant d'être sûr d'être rempli de !'Esprit, vous devez faire preuve du don des langues; l'autre, qui affirme que de nos jours tous les dons sont annulés, morts, et qu'ils ne sont plus mis à la. disposition de l'église.

                    Comment voir clair dans cet imbroglio? Laissez-moi vous remettre en mémoire certaines personnes qui ont vécu dans le passé et qui ont servi Dieu, et certaines choses que ces personnes ont faites. Regardons ensemble comment chacun de ces extrêmes peut expliquer les exploits que ces hommes ont faits pour Dieu.

                    Prenons par exemple Augustin, évêque d'Hippone, ce saint homme qui marchait avec Dieu et qui a écrit une grande confession de foi. Dieu est plus présent dans «Les Confessions d'Augustin» que dans tous les livres qui ont été écrits ces dernières cinquante années dans les milieux fondamentalistes. Si, me trouvant sur une île, je pouvais avoir à ma disposition les innombrables ouvrages fondamentalistes et toute la littérature évangélique écrits au cours des cinquante dernières années, ou bien les Confessions d'Augustin, je renoncerais volontiers à tous ces ouvrages et à toute cette littérature pour ne garder que le livre d'Augustin, car Dieu est présent dans ce livre! Augustin était un grand orateur et un grand étudiant de l'art oratoire grec. Quand il a été rempli du Saint-Esprit, il a dit: «J'ai perdu le goût de la rhétorique grecque, et cela m'a troublé. Plus tard, j'ai découvert pourquoi. C'est parce que je n'ai pas trouvé Christ dans l'art oratoire grec. » Il a été l'un des six grands cerveaux de tous les temps, et il a renoncé à tout cela afin de pouvoir suivre Christ !

                     Considérons aussi Bernard de Cluny, qui était un saint. C'est lui qui a écrit «Jérusalem, the Golden» (La Jérusalem d'Or). Vous vous souvenez, n'est-ce pas, de cette grande chose: «La Jérusalem d'Or baignée de lait et de miel. » Cet homme aussi marchait avec Dieu. Il avait un frère jumeau, Bernard de Clervaux, qui a écrie: «Jésus, rien qu'en pensant à toi, ma poitrine se gonfle de tendresse», et d'autres hymnes comparables en beauté.

                     Puis, il y a eu Richard Rolle, qui a vécu au quatorzième siècle. Il étaie moine, mais il a reçu tant de bénédictions, qu'il n'a pas pu rester dans le monastère. Il s'est donc procuré une guitare et a parcouru toute l'Angleterre, prêchant l'évangile, qu'il appelait «feu, parfum et chant». C'était bien cela: brûlant, suave et mélodieux.

                    Il y a eu frère Laurence, l'homme qui pratiquait la présence de Dieu. Il n'aurait pas ramassé un brin de paille par terre sans que ce ne soit fait par amour pour Dieu. Pendant qu'il était à l'agonie, on lui demanda: «Que faites-vous, frère Laurence?» Il répondit : «Je fais ce que j'ai résolu de faire pendant toute l'éternité: j'adore Dieu. Quand je serai mort, je ne changerai pas d'occupation. Pendant quarante ans, je n'ai fait qu'adorer Dieu sur terre, et quand j'irai au ciel, je continuerai tout simplement à faire ce que je fais déjà. »

                     Souvenez-vous aussi de Thomas a Kempis, l'auteur de l'imitation de jésus-Christ, et de cet autre homme nommé Martin Luther, qui a dit: «Je vais me marier pour taquiner le pape et pour faire enrager le diable. » C'est le même homme qui s’est levé et a dit: «Si chaque tuile du toit de la maison était un démon, qu'y pourrais-je? Je ne pourrais rien faire d'autre que de crier: Viens à mon secours, 0 Dieu! » C'est lui qui a redonné la Parole de Dieu à l’Église et a remis le pape à sa place.

                    Zinzerdorf est ce riche aristocrate allemand qui, en voyant un tableau représentant le Christ crucifié, s'est écrié, en larmes: «S'il est mort pour moi, alors je dois me donner à lui ! » De sa piété et de sa vision ont jailli les grands mouvements missionnaires d'aujourd'hui.

                     Parlons aussi de Tersteegen, spécialiste du tissage de la soie en Allemagne. Il a fait une telle expérience avec Dieu, qu'il a signé dans son propre sang une alliance avec lui. Sa maison est alors devenue un centre de puissance spirituelle pour toute l'Allemagne.

                     John Newton, lui, a écrit «Oh! Que le nom de Jésus est doux ! » Cet homme merveilleux était l'esclave des esclaves en Afrique, et pourtant il s'est converti et est devenu un des saints les plus enflammés de sa génération.

                    Que ferions-nous sans les ouvrages de Charles Wesley? Son «Jésus, Amant de mon âme» , son «Amour divin qui surpasse tout amour» , et son «Se peut-il que je bénéficie du sang de mon Sauveur? » ne sont qu'un petit échantillon de son œuvre. Et son frère, John Wesley, l'homme qui savait recevoir les œufs, car on lui en a lancé à la tête des barriques entières, vous savez ! Et bien, cela ne l'a pas empêché de continuer à prêcher, jusqu'à ce qu'il change toutes les valeurs morales de l'Angleterre. Les historiens affirment qu'il a sauvé l'Angleterre de la révolution. 

                    Considérons aussi William Booth, le fondateur de l'Armée du Salut, ou Jonathan Edwards, le grand prédicateur américain, responsable du grand réveil. Pensons à Frederick Faber, qui a écrit: «Ô, Jésus, Jésus, Seigneur très cher, pardonne-moi si, par amour, mes lèvres, prononcent ton Nom mille fois par jour. » Et Reginald Heber, l'anglican, qui a écrit: «Saint, saint, saint, Seigneur Dieu tout puissant. 


                       Dans notre propre pays, il y a eu l'avocat Charles Finney qui s'est converti et a été rempli du Saint-Esprit. Il a dit ceci : «Le Saine-Esprit est descendu sur moi d'une manière telle qu'il semblait me traverser tout entier, corps et âme. J'avais l'impression qu'un courant électrique me traversait de part en part. Et, en effet, il semblait se manifester par vagues d'amour liquide . . . comme le souffle même de Dieu . . . il semblait m'éventer comme des ailes immenses.

                       Souvenons-nous de David Livingstone, qui a introduit l’Évangile en Afrique et de Charles Spurgeon qui, tout au long de sa vie, a prêché chaque dimanche, à Londres, devant un auditoire de 6000 personnes. On a dit de Spurgeon que ses prières ont guéri plus de malades dans la ville de Londres que tous les médecins réunis.

                    Georges Muller s'est rendu en Angleterre et a ouvert un orphelinat à Bristol. Les prières de cet homme lui on valu de recueillir des millions de dollars; il a été en bénédiction à des milliers de gens et a élevé des milliers d'orphelins, et jamais Dieu ne lui a refusé quoi que ce soit.

                    Pensez à France Havergal, donc on a dit que quand elle entrait dans une pièce, on avait le sentiment que deux personnes y encraient: Frances Havergal et le Saine-Esprit.

                    Evan Roberts est l'homme qui priait ainsi: «Courbe-moi , ô Dieu, courbe-moi !» et Dieu l'a courbé et a donné au pays de Galles son réveil. Monsieur Seng, le chrétien chinois qu'on a battu, cousu dans un sac et roué de coups, est parti prêcher l’Évangile aux quatre coins de la Chine, et Dieu s'est manifesté à lui par de grands miracles et de grandes merveilles.

                  Albert Benjamin Simpson a commencé son œuvre avec huit personnes qui ont prié pour les missions, et aujourd'hui nous nous souvenons de lui comme du fondateur de la sixième plus grande société missionnaire au monde.

                    Billy Nicholson - cher vieux Billy -, qui a rejoint son Seigneur depuis des années, est l'évangéliste qui est allé en Irlande à une époque d'agitation politique et de décadence morale. Un si grand nombre de personnes se sont converties du temps de Billy Nicholson, qu'une révolution a pu être évitée.

                      Avez-vous jamais entendu parler de la femme irlando-canadienne appelée Holy Ann (Sainte Anne). On disait que Holy Ann parlait de son Père céleste d'une façon si intime qu'on aurait pu croire que Dieu n'avait qu'elle comme enfant.

                    Avez-vous lu la vie de Sammy Morris? Je n'ai jamais vu Sammy Morris en chair et en os, mais un jour il m'est arrivé de me tenir, la tête découverte, devant sa tombe. Sammy Morris est ce garçon africain, de la tribu des Krus, qui ayant entendu parler du Saint-Esprit, s'est rendu aux États-Unis. En fait, il a travaillé dur pour y aller, et ce, afin de pouvoir parler à quelqu'un qui pourrait le renseigner sur le Saint-Esprit. Une personne l'avait emmené faire un tour de la ville de New York et lui dit: « Regarde ce gratte-ciel, et celui-là! et encore celui-ci ! » Mais Sammy Morris, coupant la parole à son cicérone, lui dit: «Je ne suis pas venu à New York pour voir des gratte-ciel. Dites-moi plutôt ce que vous savez du Saint-Esprit.» Il se rendit à Taylor University et s'exprima ainsi: «D'après ce que je comprends, vous autres méthodistes croyez au Saint-Esprit, et je veux en savoir plus à son sujet. S'il vous reste une chambre sous les combles dont aucun étudiant ne veut, c'est cette chambre-là que je désire. » Sammy Morris, un reflet de Jésus-Christ, n'a vécu qu'un temps très court. Il est enterré dans la ville de Fort Wayne, en Indiana, là même où je me suis tenu près de sa tombe.

                      Je ne peux qu'en nommer un petit nombre. En effet, il faudrait des rames de papier rien que pour mentionner les noms des grands saints qui ont ébranlé et secoué des nations, et qui ont purifié des grandes et petites villes. Les réveils modernes viennent et vont, en laissant les communautés inchangées. Mais en ces jours-là, les réveils laissaient l'empreinte de Dieu.

                     A ceux, maintenant, qui disent que les dons ont disparu avec les apôtres, je demanderai : si ces dons de l'Esprit sont morts en même temps que les apôtres, comment Augustin, Bernard de Cluny, Richard Rolle, Frère Laurence, Thomas a Kempis , Luther, Zinzerdorf, Tersteegen, William Booth, Jonathan Edwards , Charles Finney, Charles Spurgeon, George Muller, A. B. Simpson, Billy Nicholson, Holy Ann, et Sammy Morris, comment ont-ils accompli les œuvres de Dieu ? Oui, comment ont-ils fait ? Si le Saint-Esprit n'a pas de dons pour les hommes, ont-ils accompli leurs œuvres grâce à leur intelligence, grâce à leur cerveau ? Non, mes frères, ces croyants étaient des hommes et des femmes qui avaient reçu des dons, et ces dons étaient en eux, et le Saint-Esprit de Dieu les a utilisés puissamment, œuvrant en eux et par eux, tout comme mon âme œuvre par l'intermédiaire de mes mains.

                    D'un autre côté, si nous ne sommes pas remplis de l'Esprit à moins de manifester le parler en langues, alors Augustin, Bernard, Thomas a Kempis, Frederick Faber, Charles Finney, David Livingstone, Charles Spurgeon et George Muller n'étaient pas remplis du Saint-Esprit . Aucun de ces hommes n'a jamais dit quoi que ce soit au sujet de l'évidence des langues. Pouvons-nous dire qu'ils ont accompli leurs actions puissantes, qui ont changé le monde, dans la puissance de la chair ? Oh non, frères ! Je ne suis d'accord avec aucun de ces deux extrêmes. Je sais que les dons du Saint-Esprit n'ont pas disparu en même temps que les apôtres. Je sais qu'il existe des dons dans l'église chrétienne d'aujourd'hui, même dans certaines églises qui ne savent pas qu'elles les possèdent.

                    Nous ne nous serons d'aucune utilité en allant voir ailleurs, ou en nous joignant à quelque chose de nouveau. En effet, frère, ce n'est pas en allant quelque part et en «adhérant» à quelque chose que nous obtiendrons de l'aide. Dieu n'est pas à la recherche d'étiquettes, de titres ou de noms ! Il est à la recherche de personnes. Il est à la recherche des gens aimants, humbles, propres, et s'il peut trouver de telles personnes, il est prêt à venir sur-le-champ avec une grande puissance.

                 «Vous recevrez une puissance. » « Recherchez les dons les meilleurs.» Tout ce que Dieu a jamais fait pour une âme, il le fera pour n'importe qui d'autre, si les conditions sont respectées. Le Seigneur, qui a béni les hommes dont je viens de parler ainsi que les milliers qui leur ont succédé, mais dont on ne connaît pas les noms, veut faire pour nous la même chose qu'il a faite pour eux.

                   L'incrédulité dit: « Ce sera pour une autre fois, mais pas maintenant; dans un autre endroit, mais pas ici ; pour d'autres gens , mais pas pour nous. La foi, cependant, dit: Tout ce qu'il a fait ailleurs, il le fera ici ; tout ce qu'il a fait en d'autres temps, il le fera maintenant; tout ce qu'il a jamais fait pour d'autres gens, il veut le faire pour nous ! Les pieds sur terre et la tête froide, mais le cœur embrasé de l'amour de Dieu, nous pouvons sortir remplis de la plénitude de l'Esprit, si nous nous soumettons et si nous obéissons. Dieu veut travailler par votre intermédiaire!

                    Le consolateur est venu, et il ne se soucie pas des limites que nous imposent les lieux, la géographie, le temps ou la nationalité. Le Corps de Christ est plus grand que tout cela. La question est la suivante: Voulez-vous ouvrir votre cœur? Si je pouvais recourir à la petite illustration prise du livre de la Genèse (Genèse 8 . 8-9), étendriez-vous la main, par la foi , pour attirer le Saint-Esprit en vous? Cela ferait une différence énorme et merveilleuse dans votre vie. J'ai déjà été témoin de telles expériences, et il n'y a aucune raison que vous ne puissiez pas la faire vous-même, si vous obéissez pleinement.