lundi 25 février 2019

(10) Quand il sera venu par A. W. TOZER


Chapitre 10

LA COLOMBE DE GENÈSE ILLUSTRE LE SAINT-ESPRIT:

La corruption lui répugne


                    Dans ce chapitre, nous allons porter une attention particulière au passage de Genèse 8 : 9: « Mais la colombe ne trouva aucun lieu pour poser la plante de son pied . . . »

                    Cependant, il convient d'abord de penser au genre de monde que Dieu a vu et a jugé avant le déluge. Dieu a sondé les cœurs des hommes et a vue que le genre humain était corrompu et méchant, étant continuellement rempli de pensées et d'imaginations mauvaises.

                   Que voit-il aujourd'hui ? C'est le moment de nous remettre en mémoire ce que dit la Parole de Dieu concernant le besoin qu'a le monde du Saint-Esprit, et au sujet de l'estimation juste que nous devons avoir de ceux que le monde appelle des «hommes bons » .

                    Pourquoi Jésus a-t-il dit, en parlant du Saint-Esprit: «que le monde ne peut (le) recevoir, parce qu'il ne le voit point et ne le connaît point» (Jean 14 : 17)? Il y a une chose que les chrétiens devraient se mettre dans la tête, c'est que le monde ignore tout du Saint-Esprit. C'est vrai : le monde ne connaît absolument rien de ce qui concerne le Saint-Esprit; mais, par contre, il parle de ses hommes bons. Le monde, en effet, reconnaît la bonté d'un homme quand il fait des dons à des collèges et à des hôpitaux. On s'empresse d'écrire des livres à son sujet; et s'il dirige une léproserie, il devient une célébrité. Les gens savent qu'il existe parmi eux des hommes bons; mais ils n'éprouvent absolument aucun attrait pour le Saint-Esprit, parce que même ces hommes bons se trouvent sous le jugement de Dieu. Les choses les meilleures que ce monde nous offre: nos universités, nos sociétés humanitaires; la chose la meilleure que nous ayons en dehors de la nouvelle naissance et de la présence de Dieu dans notre vie, tout cela n'est que corruption, une corruption sujette à la colère de Dieu. Non, le monde ne peut pas recevoir l'Esprit de Dieu!

                      De ce que Dieu a vu chez les hommes, il en est résulté du chagrin dans son cœur. Or, seul l'amour peut ressentir de la peine. Il n'est pas possible d'éprouver du chagrin à moins d'aimer. Dieu aimait l'homme qu'il avait fait; il aimait la race dégénérée et corrompue que l'homme avait engendrée. C'est l'amour de Dieu pour l'homme qui l'a rendu triste et qui l'a rempli d'attention vigilante à son égard.

                    Il arrive que la meilleure chose que le médecin puisse faire, c'est de recourir à l'amputation, sans quoi le patient mourra. Dieu, qui aimait la race humaine, a considéré l'homme et a vu que la corruption morale s 'était répandue dans son système sanguin et était présente dans tous ses tissus et dans toutes ses cellules. Il savait que le patient mourrait , à moins qu'il n'intervienne par un jugement plein de bonté pour détruire cette corruption. Il allait sauver une petite minorité d'hommes pour repartir à neuf, afin que la race humaine ne périsse pas écrasée sous le poids de son propre péché. Dieu a envoyé un jugement sur la terre, et les eaux l'ont couverte, comme elles couvraient auparavant le fond des mers.

                     Au bout d'un grand nombre de jours, l'arche flottait toujours sur les eaux, avec à son bord huit personnes, les animaux, les oiseaux et toutes les autres créatures. A l'extérieur de l'arche, les eaux avaient dépassé le niveau du déluge. En effet, les gens et les choses étaient morts depuis longtemps et la corruption avait déjà commencé son œuvre. Noé a ouvert l'arche quand elle s'est arrêtée sur le Mont Ararat. Voyez-vous, les fenêtres de l'arche étaient ni plus ni moins que des lucarnes pratiquées dans le toit, et il n'y avait apparemment pas d'ouvertures par lesquelles Noé pouvait regarder vers la terre. Noé a décidé de découvrir si la terre était sèche en se servant d'un oiseau. Il voulait savoir si les eaux du jugement avaient baissé. Il a donc ouvert la fenêtre et poussé le corbeau hors de l'arche.

                    Nous avons ici un tableau qu'il est probablement difficile de visualiser ou de comprendre. Nous voyons un oiseau noir fendre l'air à travers la désolation. Mais à quoi ressemblait cette désolation? Que représentait-elle? Que signifiait-elle? Elle ne signifiait pas autre chose que le jugement de Dieu. Le mécontentement de Dieu frappait la terre avec violence. Les eaux du jugement, la vase bouillonnante, les corps flottant à la dérive, toutes les choses qui avaient été frappées de mort, et les monceaux d'épaves de toutes sortes flottant à la surface des eaux, tout cela était le signe du jugement de Dieu sur la terre. L'oiseau noir a filé à tire-d'aile à travers cette étendue désolée, et son cœur pervers s'y est senti à l'aise. Après tout, n'était-il pas un mangeur de charognes? Il était donc normal qu'il se sente bien parmi les charognes. En s'élançant hors de l'arche chaude et éclairée, et loin de la présence de Noé, le corbeau a poussé un coassement de joie.

                    Les signes évidents de mort et de jugement auraient dû constituer une vue répulsive et horrible aux yeux du corbeau, mais il était bâti pour s'y sentir à l'aise. Dans son cœur mauvais quelque chose aimait cela, parce qu'il en tirait sa subsistance. Il a immédiatement plongé vers la terre, et s'est probablement posé sur un cadavre tout proche.

                    Nous pouvons le voir arracher des lambeaux de chair à moitié pourrie à l'aide de ses serres et de son bec puissants. Il a déchiré et dévoré jusqu'à ce que, repu plus que de raison, il se soit senti envahi par une douce torpeur. Alors, heureux et paisible, il a agrippé de ses serres la dépouille flottante, et s'est endormi en croassant un «bonne nuit». Il avait trouvé le genre de bonheur que désirait son cœur. La corruption, la désolation, la vase, la saleté, la chair pourrie et les choses mortes, voilà tout ce qui répondait à ses dispositions et à son tempérament. En fait, il se nourrissait de cadavres.

                    Mon ami, ce tableau illustre, de façon éclatante, comment sont les choses dans le monde aujourd'hui. Quand l'homme a péché et que Dieu s'est éloigné de lui et lui de Dieu, il est sorti du lieu qui avait été Éden et s'est multiplié, malgré le jugement de Dieu qui le frappait. «Le jour où tu en mangeras, tu mourras ». «Il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement. » Voilà ce que Dieu avait promis.

                    Dieu déclare être mécontent de chaque homme, et à moins que nous nous repentions, nous périrons tous. Toutes les nations du monde seront précipitées en enfer: Dieu est irrité contre toutes les nations du monde, de l'Est à l'Ouest. Il frappera de jugement les pays derrière le Rideau de fer, de même que les pays soi-disant libres. Le grand jugement de Dieu frappe l'humanité tout entière, sans faire acception de personne: jaunes, noirs, blancs, lettrés et illettrés, cultivés et incultes, hommes des cavernes, et hommes érudits du monde entier. Pourtant les gens ne semblent pas s'en inquiéter, et cela, parce que l'homme porte en lui ce qu'on appelle le péché. Cela ne le tracasse pas du tout, parce qu'il est comme ce corbeau: il se sent chez lui au milieu de la désolation.

                    Le cœur méchant de ce corbeau était fasciné par le jugement et la désolation. L'homme aussi se sent à l'aise dans un monde qui se trouve sous le jugement de Dieu.

                     Il n'y a eu qu'un seul Homme bon à être jamais venu sur cette terre. Cet homme a réussi à vivre jusqu'à l'âge de 33 ans; après quoi on s'est emparé de lui et on l'a cloué sur la croix. Plus un homme est bon, plus il est méprisé par ceux qui aiment la désolation, les ténèbres et le péché du monde.

                    De même que le corbeau n'est pas revenu vers l'arche, mais a vécu au sein de la désolation, ainsi les hommes ont bâti leur civilisation sur des cadavres flottant à la surface des eaux. Nous aimerions bien pouvoir penser qu'il en est autrement; nous sommes fiers de notre culture. Nous sommes fiers de nos ponts, de nos routes, de nos progrès dans le domaine spatial, de nos systèmes d'éducation, et de toutes les choses que nous pouvons faire.

                Toutefois, Dieu regarde au cœur et dit: «La terre est remplie de violence. » Oh oui ! elle est remplie de violence et de corruption actuellement! Je crois que la chose la plus terrifiante que le cœur sensible d'un chrétien puisse entendre, c'est le bruissement des ailes de Dieu. Dieu désire descendre jusqu'à nous; il veut entrer dans nos édifices gouvernementaux, au Congrès, au Sénat. Il veut entrer aux Nations Unies. Il veut pénétrer dans nos équipes de base-ball et de hockey. Dieu veut vraiment faire partie de tout cela; mais il ne peut pas parce que son jugement, c'est-à-dire sa colère, est sur les hommes . Sa fureur menace un monde corrompu, violent et vicieux. Le Saint-Esprit est impatient de descendre, mais . il ne le peur. Il le voudrait bien, car il aime la race humaine. Il aime le pécheur le plus souillé de toute la terre, et cela pourrait être vous ou moi.

                    Le péché vient du cœur, aussi bien que du corps et du comportement. Je ne parlerais sans doute pas de tout cela si tout ce que j 'avais à dire était que le monde ne peut recevoir le Saint-Esprit. Ce qui me préoccupe le plus, c'est que le Saint-Esprit ne peut même pas se poser sur les chrétiens. Il va de soi que chaque chrétien possède une mesure du Saint-Esprit; entendons-nous bien sur ce point. Si un homme n'a pas l'Esprit de Dieu, il ne lui appartient pas. Au moment où le Saint-Esprit convainc un homme et le régénère, cet homme reçoit dans sa vie un dépôt du Saint-Esprit.

                     J'essaie de faire pénétrer en vous une vérité. Le Saint-Esprit demeure, dans une certaine mesure, dans la poitrine de chaque personne qui est convertie. Autrement, il n'y aurait pas de conversion.

                   Le Saint-Esprit ne se tient pas à l'extérieur d'un homme pour le régénérer; il entre en lui pour faire cela. Voilà une chose bien établie, et nous somme heureux et reconnaissants de cela; mais c'est tout autre chose quand le Saint-Esprit, ailes déployées, descend, sans inhibition, libre et heureux de remplir des vies, des églises et des assemblées de différentes confessions. Oui, en vérité, c'est tout autre chose! Que chaque homme converti ait en lui une mesure du Saint-Esprit est bon, et vrai, et réel.

                     Il est vrai aussi que le Saint-Esprit désire descendre sur son peuple, tout comme la colombe désirait atterrir sur la terre sèche et ne pouvait trouver aucune place où poser la plante des pieds. De nos jours aussi, le Saint-Esprit est en quête d'un lieu de repos où poser les pieds, et nous avons qualifié ces visites de « réveils» - et nous languissons après la venue du Saint-Esprit sur nous!

                    Je me dois de dire la vérité; malheureusement, elle n'est pas très bien reçue, même par les saints. La vérité coure simple la voici : à moins que le Saint-Esprit ne vienne sur nos églises évangéliques et fondamentalistes; à moins que nous ne permettions à la colombe de Dieu de descendre, toutes ailes déployées; à moins que le Saint-Esprit n'aie l'occasion de se faire connaître et de se manifester parmi nous, ce qui aujourd'hui s'appelle fondamentalisme deviendra libéralisme dans les années à venir. Et libéralisme voudra dire unitarisme.

                    Ce monde ne sympathise pas avec la grâce pour nous conduire à Dieu. Nous marchons dans la direction opposée. Avez-vous déjà pensé à cela? ou vous contentez-vous de courir ça et là à seule fin de vous faire divertir? Vous êtes-vous déjà arrêté pour réfléchir à cela? Vous et moi aurons à faire face au jugement un de ces jours. Vous et moi allons nous trouver devant l'Homme donc les yeux sont comme du feu , et de la bouche duquel sort une épée aiguë à deux tranchants. Nous allons devoir nous entretenir avec lui au sujet des ace ions que nous avons faites étant dans ce corps, et nous allons devoir affronter ce que Wesley a appelé «la Cour suprême» , et subir le jugement pour les actions que nous avons faites lorsque nous étions dans notre corps . Il ne s'agit pas ici du grand trône blanc du jugement dernier, qui est réservé aux pécheurs, mais il s'agit d'un autre jugement qui s'adresse aux chrétiens.

                     Nous allons devoir lui démontrer que nous avons pris toutes ces choses au sérieux. Autrement dit, que nous n'avons pas cherché à nous divertir, mais à être saints ! Le Saint-Esprit cherche un endroit où poser la plante des pieds. Oui vraiment, il cherche cela, et je peux entendre le frémissement d'ailes saintes et le son des pleurs douloureux de Celui qui est attristé et étouffé. Je le vois chercher des signes de repentance, des signes de cœurs brisés; je le vois désirer que Dieu enlève son jugement de dessus l’Église. Quand Dieu jugera le monde, il y aura de la terreur et du feu; mais Dieu veut aussi juger l’Église. Il veut nous juger, vous et moi, ses enfants. Il veut commencer par la maison du Seigneur, et donc par nous; or, l'absence de la pleine puissance du Saint-Esprit est une condamnation perpétuelle.

                   Quels sont maintenant les signes de la désapprobation de Dieu envers son peuple? Eh bien, permettez-moi de vous en nommer quelques-uns.

                    Il y a les péchés d'action et d'habitude, les péchés d'égoïsme, tels que le fait de prendre plaisir aux richesses alors que le monde meurt de faim, de vivre comme des rois alors que des millions d'êtres humains périssent; et il y a les péchés du cœur tels que la convoitise.

                    Vous savez, vous pouvez être chrétien , ou du moins appartenir à une bonne église, et pourtant encore nourrir de la convoitise dans le cœur. Vous pouvez faire partie d'une bonne église, et encore garder de la rancune au cœur. Vous aurez beau passer une entrevue avec le pasteur, ou avec les anciens, ou avec les diacres, ou avec quiconque est chargé d'accepter les nouveaux membres, ils ne peuvent sonder votre cœur pour voir s'il s'y cache de la convoitise. Nous avons cous cultivé le sourire religieux, et nous arrivons cous à paraître pieux quand l'occasion se présence. Lorsque nous faisons une demande pour devenir membre de l'église, nous sourions d'une manière pieuse; et on dit de nous: «quel jeune homme bien» - mais le cœur de ce jeune homme bien abrite de la convoitise.

                    Dieu hait cela, et la colombe ne peux pas descendre! Il ne nous est pas possible de plonger les regards dans le cœur d'une femme et d'y découvrir de la malveillance parce que la femme de l'autre côté de la rue possède une voiture plus longue que la sienne ou un manteau de fourrure plus coûteux que le sien. Il y a des églises où les anciens et les diacres font partie du même comité depuis des années, sans avoir jamais confessé le ressentiment qu'ils avaient au fond du cœur. Le ressentiment que nourrit le cœur d'un homme est tout aussi mauvais que l'est l'adultère. La rancune ou la malveillance qu'une femme garde au fond du cœur est tout aussi mauvaise que l'est la manière de vivre du monde.

                    L'homme de ce monde ne fait en somme que ce qu'il a appris à faire, et je me demande si on peut l'accuser d'être pire que ces gens soi-disant pieux qui nourrissent de la malveillance, du ressentiment ou de la jalousie au fond du cœur.

                  Il m'est arrivé de rencontrer des gens qui vivaient dans le ressentiment année après année. Sachez, mes amis, que je ne veux tout simplement pas nourrir de la rancune contre qui que ce soit. Je refuse absolument de jouer à ce petit jeu. Voyez-vous, je descends d'une lignée de fougueux et irascibles Anglais. Mon père avait un tempérament comparable au détonateur d'une bombe atomique: il pouvait littéralement exploser. Je l'ai vu un jour empoigner une pelle et en assener des coups enragés à une brouette - oui ! à coups de pelle, il battait une simple brouette!

                     Mais je ne veux, quant à moi, garder rancune contre qui que ce soit. Je refuse de me laisser ronger par le ressentiment, la mauvaise volonté et un esprit impitoyable. Pardonnez à celui qui vous a offensé, et vous vous sentirez bien mieux intérieurement! Cependant, nous sommes malveillants, jaloux, envieux, et orgueilleux de plusieurs manières: nous avons l'orgueil de la personne, l'orgueil de la croyance, l'orgueil des possessions, l'orgueil de la race, et l'orgueil de nos réalisations. Au surplus, notre cœur est froid à l'égard de la Personne divine. Nos chants parlent de Dieu, nous prions; mais tout cela manque de chaleur. Nous adorons d'une manière froide et sèche. Dieu a dû chercher l'église languissante, là-bas en Israël, quand l'homme de Dieu a mis en garde les Juifs en disant: « Malheur à ceux qui vivent tranquilles dans Sion . . . Ils reposent sur des lits d'ivoire, ils sont voluptueusement étendus sur leurs tapis . . . Ils égrènent les sons du luth, ils se croient habiles comme David sur les instruments de musique . . . Et ils ne souffrent pas de la ruine de Joseph! » (Amos 6 :1-6). Nous sommes des fondamentalistes, c'est sûr et certain!

                    Nous portons notre Scofield sous le bras, ah ça oui! Nous sommes des évangéliques; mais l'église languit, et nous ne nous en inquiétons pas ou si peu!

                    Et puis, il y a le pauvre monde malade autour de nous. Je refuse, pour ma part, d'être heureux alors que le monde périt. Personne n'aime assez le monde. L'Homme qui a suffisamment aimé le monde, au point de mourir pour lui, est mort pour lui, effectivement; et Paul, l'homme qui a suffisamment aimé sa nation, au point de vouloir mourir pour elle, s'est écrié qu'il voulait lui-même être anathème pour le salut d'Israël. Nous ne semblons pas tellement avoir cet esprit aujourd'hui.

                    La majeure partie de notre christianisme est social plutôt que spirituel. Nous devrions constituer un corps spirituel nuancé d'éléments sociaux, mais la plupart de nos églises sont des corps sociaux à nuances spirituelles. Christ et le Saint-Esprit devraient toujours constituer le cœur de l'église. Le cœur de l'église devrait être le ciel , et Dieu, et la justice. Ceux qui aimaient le Seigneur, conversaient souvent ensemble, et c'est de choses spirituelles qu'ils s'entretenaient.

                    J'ai rencontré des hommes qui n'auraient pas parlé d'autre chose que de Dieu. Parmi eux, il y avait un Canadien nommé Robert Jaffray, dont la famille éditait le Globe and Mail, de Toronto. Devenu chrétien, il a quitté sa famille sans tenir compte de leurs protestations, et est parti au champ de mission. Ce cher homme de Dieu, cet homme bon et pieux, a passé des années à chercher les âmes perdues, et à les gagner! Tout son temps était consacré à étudier des cartes géographiques et à se rendre dans des endroits où aucun homme ne se serait aventuré dans sa condition. Il était obèse, souffrait du diabète, et avait de la difficulté à se nourrir de façon adéquate. Cependant, il poursuivait sa tâche inlassablement, et, pour subsister, se nourrissait de ce qu'il trouvait. Il vivait parmi les nations pauvres et misérables du monde, répétant sans cesse à Dieu: «laisse aller mon peuple! » (Exode 7 :16). Robert Jaffray est arrivé au point où il vous aurait été impossible de parler avec lui de choses ordinaires. Non, vous n'auriez pas pu le faire: il aurait baissé les yeux, vous aurait répondu, et puis aurait commencé à parler de Dieu et des missions .

                    J'ai rencontré des saints comme lui , des gens qui étaient à ce point absorbés par les choses de Dieu, que rien d'autre n'avait d'importance. Mon frère et ma sœur, le Saint-Esprit aime les gens de cette trempe. Il aime ce genre d'esprit, et il s'empresse de venir, de remplir, de prendre la relève, et de tenir les rênes. Dieu cherche des hommes et des femmes qui désirent marcher avec droiture. Il est à la recherche d'un petit coin où les eaux de son mécontentement se sont évaporées; un petit coin où il n'y a plus ni jugement ni mort; un petit coin débarrassé de la vase et de la saleté, où le Saint-Esprit peut se manifester en puissance. C'est cela qu'il veut faire, en commençant par nous, et en étendant cette bénédiction sur nous tous.

                 Laissez-moi partager avec vous une histoire vraie. Un jour, je voyageais en train, et un homme que je connaissais y monta et vint s'asseoir à côté de moi. C'était un missionnaire; il semblait très doux, mais aussi brisé. Il me dit: «J'aimerais vous poser une question, Monsieur Tozer. Une chose me préoccupe, et voici ce que c'est. Il y a quelques années , un événement étrange s'est produit dans l'enceinte de notre mission, en Inde. Nous avions eu beaucoup de bénédictions et tout marchait à merveille. Un jour, les missionnaires se sont réunis pour une conférence, à laquelle assistaient également les gens du pays. Nous étions tous assis en rond, et un missionnaire presbytérien fut invité à nous adresser parole. Il se mit à prêcher, puis s'assit.

                   «Monsieur Tozer, jamais je ne serai capable de décrire ce qui s'est passé, et je ne sais même pas pourquoi cela s'est produit; mais soudain quelque chose qui ressemblait à une vague d'amour et de lumière est descendu sur notre assemblée et nous a complètement brisés.

                    Un missionnaire a couru vers un autre missionnaire en lui disant: « Pardonne-moi, mon frère, pardonne-moi » ; un autre missionnaire a fait la même chose avec un de ses collègues, et ils ont pleuré et se sont étreint. A la suite de cette expérience, mon foyer a été complètement transformé.

                    Notez que ma femme et moi nous nous entendions déjà parfaitement bien: nous formions une famille chrétienne normale, quoi; mais quelle différence depuis ce jour mémorable! Notre maison est devenue le ciel sur la terre.

                   «Toutefois, voici ce qui me tracasse. Depuis ce fameux jour, je suis devenu si tendre, et je pleure si facilement que cela me gêne. Lorsque je me lève pour prêcher, je risque à tout bout de champ de fondre en larmes. Je n'étais pas comme cela avant; mais depuis la venue du Saint-Esprit ce jour-là, depuis cette merveilleuse visite céleste en Inde, je pleure si facilement.

                    «Voici l'expérience que j'ai faite à bord du bateau qui me ramenait au pays. Quand on m'a demandé de diriger le culte un matin sur le bateau, on m'a également averti que des communistes y assisteraient. Je pris mon texte, et voilà que cela me reprit: le souvenir de toute la gloire survint sur moi ; je me mis à pleurer sans pouvoir terminer mon sermon. »

Je lui dit: « Quelle a été la réaction des communistes? Se sont-ils moqués de vous? » «Oh, non, dit-il, leur attitude a été respectueuse. Je n'ai rien de bon à dire des Communistes - honnêtement je ne le peux pas -, mais dans le cas présent, le Saint-Esprit leur avait fermé la bouche. »

                    Je dis alors à mon ami : «Vous m'avez demandé mon avis sur la manière de dominer votre cœur tendre. Mon frère, ne l'essayez même pas! Nous nous retrouvons avec trop de prédicateurs au cœur sec dans notre monde d'aujourd'hui. Oui, nous avons tant de prédicateurs secs qui ne versent jamais une larme. Si vous pouvez garder sur vous les larmes de Dieu et si vous pouvez garder un cœur tendre, gardez ce que vous avez, mon frère! Vous possédez un trésor dont vous ne devriez jamais vous départir. »

                    Savez-vous comment mon ami missionnaire est devenu ce qu'il était lorsque je l'ai rencontré? La venue du Saint-Esprit en est la cause! C'est aussi cela qui a permis à ces missionnaires de se réconcilier. Ils ont été purifiés - leur cœur troublé a été libéré, et le problème de leurs péchés réglé.

                   Oui mes amis, même des missionnaires ont dû faire face au problème de leurs péchés . Et quand toute trace de tristesse avait disparu chez Dieu, alors le Saint-Esprit est descendu !

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W . Tozer était en avance sur son époque, quand il a décelé , pour l’Église, le besoin d'un renouvellement du ministère du Saint-Esprit. Il a reconnu la priorité du travail de l'Esprit Saint pour chaque génération. Lorsque l'église est privée du travail de !'Esprit Saint, elle est alors envahie par le formalisme et l'institutionnalisme. Doué d'une extrême perspicacité, Monsieur Tozer a également indiqué les dangers possibles de cet enseignement et a établi une base pour discerner les contrefaçons. Il a considéré les dons de !'Esprit comme toujours valides et a offert de sages conseils quant à leur bon usage dans l'église.


Achevé Imprimerie d'imprimer Gagné Ltée au Canada LouisevilleA . 

FIN




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