samedi 18 novembre 2017

Les marques de Jésus Par T. Austin-Sparks

« Je porte en mon corps les marques du Seigneur Jésus.» Galates 6 :17
                    Les marques de Jésus! L'apôtre parlait-il de marques réelles laissées sur son corps, cicatrices de ses souffrances, ou bien employait-il une figure de rhétorique bien connue, nous ne pouvons pas en être tout à fait sûrs. Il est possible que l'apôtre Paul ait eu dans sa pensée les deux choses; il y avait sans aucun doute des marques sur son corps, les marques des coups qu’il avait reçus, les marques des pierres par lesquelles il avait été lapidé, les marques des difficultés qu'il avait traversées; et en les considérant, il les voyait à la lumière du stigmate. Vous savez ce qu'est le stigmate. Les animaux sont marqués, marqués au fer rouge. Et l'apôtre regardait ces marques comme des stigmates. Mais peu importe ce qu'elles étaient en réalité. Il est tout à fait certain que Paul portait dans son être même les stigmates de Jésus. C'est cela qui est important, qu'il y ait là, dans son être, les marques de Jésus. J'aimerais vous suggérer la pensée que ces marques dont parle l'apôtre, comme de stigmates en son corps, sont des marques qui représentent trois choses. Elles sont, en premier lieu :
Les marques de la propriété
                    Elles étaient des preuves qu’il appartenait au Seigneur Jésus, et tout le monde pouvait le voir. Je pense que beaucoup de choses se pressent dans l'esprit de l'apôtre, quand il emploie cette figure de rhétorique ou qu'il rappelle cette coutume bien connue. Le stigmate ! « Je porte en mon corps les stigmates de Jésus. » Tout propriétaire avait sa propre marque, son propre fer à marquer, et tous ceux qui voyaient cette marque pouvaient savoir à qui appartenait la bête ainsi marquée. Je pense de plus que l'apôtre avait dans sa pensée, non pas la marque des animaux, mais ce qui, dans le monde grec de son temps, était une coutume très répandue, la marque des esclaves. Or, nous savons que, en ce temps et dans ce monde, les esclaves étaient achetés à un certain prix, qu'ils devenaient la propriété de leur maître, et qu'ils ne pouvaient obtenir leur liberté qu'en rendant, dans une certaine mesure, le prix qui avait été payé pour eux; et c'était chose très problématique. Alors même qu'ils auraient reçu un salaire, il aurait fallu toute une vie pour mettre de côté la somme nécessaire pour se racheter et être libre.
                    Mais il y avait une autre issue qui était une coutume. Ils pouvaient se rendre au temple de leur dieu et voir le prêtre, et ils pouvaient se vendre au dieu, et devenir la propriété du dieu ou des dieux, – dieux païens naturellement, qui n'étaient pas des dieux. Lorsqu'ils faisaient cela, le prêtre prenait un fer à marquer qui portait le sceau du dieu ou de la divinité respectifs; il relevait la manche de l'esclave et imprimait sur son bras, à l' aide de ce fer rouge la marque du dieu; à partir de ce moment, l'homme était considéré comme l'esclave des dieux, et cela signifiait qu'il était affranchi de tout autre esclavage. Il pouvait partir. Mais si son ancien maître, ou le successeur de son ancien maître, ou encore l'un de ses parents, cherchaient à le ramener en esclavage, – ce qui pouvait arriver, ils pouvaient le poursuivre, le saisir, chercher à le reprendre en esclavage, – s'ils cherchaient à faire cela, l'homme n'avait qu'à relever sa manche et à montrer la marque du dieu, pour que personne n'osât le toucher. Le faire, ç'aurait été devenir l'ennemi du dieu, attirer contre soi le courroux du dieu, et personne n'osait le risquer. Parce qu'il était un esclave du dieu, il était un homme libre dans le monde.
                    Paul savait tout cela, et je pense que c'est à quoi il fait allusion, lorsqu'il dit: «Désormais que personne ne vienne me troubler ». Que personne ne cherche à me ramener en esclavage! Que personne ne pose sa main sur moi pour faire de moi sa propriété! J'appartiens au Seigneur Jésus, « Car moi je porte en mon corps les marques du Seigneur Jésus ». Un peu avant, il avait dit: « Mais qu’il ne m’arrive pas à moi de me glorifier, sinon en la croix de notre Seigneur Jésus Christ, par laquelle le monde m’est crucifié, et moi au monde. » (Galates 6 :14). Il disait en fait: « Ô monde, dont autrefois j'ai été l'esclave, dans l'esclavage duquel j'étais, qui me réclamait, me tenait et m'employait, Ô monde, je suis affranchi de toi, parce que j'ai été fait l'esclave et le prisonnier de Jésus Christ, par Sa Croix. Il m'a affranchi de ton esclavage et de ta captivité. Le fait que je suis Son esclave signifie que je suis libre désormais du monde. Ô monde, ne cherche pas à me reprendre, ne pose pas tes mains sur moi. Vieille vie, qui autrefois était mienne, ne cherche pas à me saisir de nouveau. J'appartiens au Seigneur Jésus, je porte en mon corps Ses stigmates ». Je pense que le message de ce passage est tout à fait clair. Les marques de Jésus, que tous doivent voir, qui doivent être montrées à tous, disent que nous Lui appartenons, qu'Il est notre Maître, et cela signifie de notre part fidélité et loyauté dans notre obéissance envers Lui, notre Maître. Fidélité et loyauté envers LUI.
                    Tous nous connaissons l'épreuve quant à notre loyauté à l'égard du Seigneur dans ce monde. Le monde tend la main, pour ainsi dire, pour s'ingérer dans notre loyauté envers le Seigneur Jésus, simplement pour que l'on ne sache pas que nous Lui appartenons. Les ambitions sont telles aujourd'hui, les idées de la vie mentale, que l'on pense généralement que ce n'est pas être un homme ou une femme que d'être chrétien. Ce n'est pas être robuste, ce n'est pas être fort; vous serez certainement d'une espèce inférieure si vous êtes un chrétien. Il en est ainsi, nous le savons bien. Ce monde méprise les chrétiens; et la tentation pour tous les chrétiens, c'est d'être chrétien sans « se trahir », sans le laisser voir trop clairement; et c'est ainsi que nous nous cachons derrière beaucoup de choses. « Nous ne voulons pas faire étalage de la religion » ; nous ne voulons pas jeter la religion à la face des gens; nous ne voulons pas offenser les autres et mettre en danger notre chance de les influencer en nous trahissant trop tôt . Toute sorte de choses de ce genre, de recoins et de détours où nous nous cachons, en nous imaginant que nous aurons de plus grands avantages, que nous servirons, réellement mieux les intérêts du Seigneur en prenant des précautions, en avançant avec prudence, en nous mettant toujours à couvert et en nous camouflant.
                    Eh! bien, « Désormais que personne ne vienne me troubler, car moi je porte en mon corps les marques du Seigneur Jésus.», et tout le monde peut les voir. Je suis tout à fait certain que c'est ce que nous avons ici, que c'est là ce que l'apôtre entend: les marques et les signes manifestes de Sa propriété, qui prouvent que nous Lui appartenons. Et je crois réellement que le monde, après tout, respecte et estime beaucoup plus le chrétien qui montre ce qu'il est, que celui qui se cache. Je me souviens qu'un jour, il y a bien des années, alors que je n'étais qu'un tout jeune homme, une chose produisit en moi une profonde impression. Je me trouvais dans un magasin; c'était le jour où les représentants de commerce faisaient leur visite; et deux d'entre eux entrèrent dans le magasin pendant que j'y étais. Le premier entra en hésitant, regarda de tous les côtés pour savoir ce qu'il devait faire, vit quelques personnes dans le magasin, se dirigea dans un coin et attendit. Il fit ensuite ses offres d'une manière qui suggéra à mon esprit la pensée que cet homme avait honte de ses affaires, qu'il ne voulait pas que l'on sache qu'il était. II faisait tout en cachette. Peut-être ne l'aurais-je pas tellement remarqué sans l'épisode suivant: la porte s'ouvrit, et un beau jeune homme, grand et bien bâti, entra. Il s'avança vers le propriétaire: « Bonjour, Monsieur X..., j'ai pour vous aujourd'hui une collection splendide », et il se mit aussitôt à ses affaires. Tous ceux qui se trouvaient dans le magasin l'entendirent. Il allait droit au but et saisissait l'occasion; il faisait séance tenante. Il était déterminé à réussir. Cela produisit sur moi une impression profonde. Comme nous sortions du magasin, l'un de ceux qui m'accompagnaient exprima sa pensée : « Voilà comment on fait les affaires » ! Pardonnez-moi si cet exemple vous paraît être d'un niveau trop bas. Mais je sens qu'il y a beaucoup d'importance à être ouvert, à faire connaître ce que nous sommes, à ne pas cacher le stigmate.
                    Nous appartenons au Seigneur; nous sommes heureux d'appartenir au Seigneur; nous sommes très heureux de L'appeler « Maître »; il n'y a en nous aucun compromis à cet égard. Nous appartenons au Seigneur et nous le Lui disons, et nous le disons aussi à tous les autres chrétiens; mais cela resterait-il dans le domaine où nous sommes accepté, où nous savons être accepté, où nous savons qu'il est tout à fait sûr et tout à fait commode de Le faire connaître ? Qu'en est-il du monde ? Les marques de Sa propriété! Rappelons-nous Paul et son naufrage! Combien il est remarquable ! Il avertit les hommes, puis lorsque le moment arrive où ils sont à bout, il s'adresse au maître du navire en lui disant: «Et maintenant je vous exhorte à avoir bon courage; car on ne fera la perte de la vie d’aucun de vous, mais seulement du navire. Car un ange du Dieu à qui je suis et que je sers, est venu à moi cette nuit ... » (Actes 27 :22-23). Voilà! Il n'y a rien de caché ici, il fait connaître à qui il appartient. Je ne pense pas qu'il soit nécessaire de prouver que c'est l'attitude que nous devons avoir. C'est là, dès le commencement, les marques de notre fidélité et de notre loyauté dans l'obéissance à. Celui que nous sommes heureux d'appeler Maître et Seigneur, à qui nous devons réellement tout. N'est-ce pas simplement un peu déloyal, pour ne pas dire davantage, d'être prêt à reconnaître que nous Lui devons tout, lorsque nous sommes dans le secret avec Lui, et d'avoir honte de Le faire connaître dans le monde où nous sommes ?
"Avoir honte de Jésus, cet Ami précieux." En qui repose tout mon espoir pour les cieux! "
Ces stigmates sont aussi :
Les Marques de la Consécration dans le Service
                    Les marques, non seulement de la propriété, mais aussi de la consécration dans le service. Paul avait gagné bien des cicatrices dans son service dévoué au Seigneur. Le service du Seigneur signifiait pour lui souffrance, et les marques étaient celles de la fidélité jusqu'au sacrifice. Il se peut que nous ne soyons pas tous appelés à cette forme de service connu sous le nom de « service missionnaire », auquel Paul et beaucoup d'autres furent appelés. Mais peu importe. Nous n'irons pas très loin dans notre consécration quand aux intérêts du Seigneur Jésus dans ce monde, sans découvrir que cela signifie sacrifice – souffrance jusqu'au sacrifice. Cela nous coûtera. Cela pourra nous coûter quelque chose dans la question de notre position, de l'opinion des autres; peut-être ne rencontrerons-nous toujours ce qu'il y a de meilleur. Nous ne trouverons peut-être pas de porte ouverte dans certains milieux; ces milieux pourront nous être fermés. Il y aura peut-être beaucoup de personnes dont nous aimerions avoir l'amitié, mais qui nous la refuseront. Nous pourrons avoir à supporter des pertes à bien des égards, à souffrir jusqu'au sacrifice, si nous voulons être de ceux qui cherchent les intérêts du Seigneur et qui veulent contribuer à leur avancement. Je doute qu'il soit possible de servir les intérêts du Seigneur Jésus sans qu'il y ait sacrifice de notre part. Je ne pense pas que cela soit possible. Et il se peut que, vous et moi, au terme de notre course ici-bas, lorsque nous regarderons en arrière, nous voyions beaucoup de choses qui auraient pu être à nous, position, approbation, récompenses, mais dans lesquelles nous ne sommes jamais entrés, que nous n'avons jamais possédées. Nous avons à les abandonner pour jésus, et nous pouvons alors porter le stigmate du Seigneur Jésus à cet égard. Pourquoi ? Pourquoi ceci ? Pourquoi cela ? Pourquoi a-t-il fallu ceci ? Pourquoi cela a t-il tant coûté ? Pourquoi ne suis-je jamais arrivé où d'autres sont arrivés ? C'est le stigmate du Seigneur Jésus, la marque de Jésus.
                    Il y a des gains qui sont cachés à notre vue, et qui feront plus que compenser les pertes apparentes. Cet homme, qui écrivit ces mots, avait écrit à une autre occasion: «Car notre légère tribulation d’un moment, opère pour nous, en mesure surabondante, un poids éternel de gloire, nos regards n’étant pas fixés sur les choses qui se voient, mais sur celles qui ne se voient pas, car les choses qui se voient sont pour un temps, mais celles qui ne se voient pas sont éternelles. » (2 Corinthiens 4 : 17-18). Cependant nous tenons tellement aux choses visibles, n'est-ce pas ? Il nous est si difficile de détourner nos regards des choses visibles, c'est-à-dire des choses manifestes, des choses dont on peut tenir compte; elles sont si proches de la vue. Les pertes, les souffrances, les épreuves, les difficultés, les adversités, ce sont des choses visibles. Les choses invisibles, que sont-elles après tout ?
                    En ce qui nous concerne, les choses invisibles sont des promesses. C'est à quoi cela revient. Elles sont réelles en Dieu, mais pour nous elles ne sont que des promesses, et cependant, elles sont sans mesure et sans limites, infiniment plus excellentes, un poids de gloire sans mesure et éternelle, un poids de gloire. Elles sont là, invisibles, tandis que nous portons ici les marques des pertes, de la perte des choses que nous aurions pu avoir. Ces choses étaient là pour nous, mais, à cause des intérêts du Seigneur Jésus, elles ont dû être abandonnées. Les marques du Seigneur Jésus, la fidélité jusqu'au sacrifice, le chemin de l'impopularité, avec tout ce qu'il coûte.
Enfin, ces marques de l'apôtre sont :
Les Marques de l'Image de Jésus
                    Le stigmate, s'il a un objet quelconque, c'est qu'il doit être vu par les autres, qu'il doit être remarqué, qu'il doit montrer clairement à tous les intéressés que celui qui le porte est marqué et désigné comme étant la propriété de quelqu'un. C'est quelque chose qu'il faut montrer. Et les stigmates du Seigneur Jésus ne sont pas seulement des marques de propriété et des marques de dévotion dans le service, elles sont aussi des marques de ressemblance. J'ai toujours pensé que les exhortations à être semblables à Christ ne sont pas des choses agréables à notre propre nature. Je dois confesser que, lorsque j'ai entendu faire des appels à devenir semblable à Christ, je n'ai jamais vu une réponse enthousiaste. Il ne sert à rien que je vous dise d'être semblable à Christ, aussi ne vais-je pas le faire ; mais cependant, je vous dirai que, vous et moi, nous devons porter l'image de Christ comme la marque qu'Il possède nos vies. Comment cette image de Christ se produit-elle ? Les marques de la dévotion dans le service nous viennent dans la mesure où nous sommes prêt à souffrir pour Lui, à faire des sacrifices pour Lui. Les marques de l'image de Christ nous viennent dans la mesure où nous sommes en communion avec Lui, de sorte que les marques de l'image de Christ sont le résultat de notre fidélité dans la communion. Ainsi, les marques de la possession sont le résultat de la fidélité dans la loyauté; les marques de la dévotion dans le service sont les marques de la fidélité dans la souffrance et le sacrifice; les marques de l’image de Christ sont le fruit de la fidélité dans la communion avec le Seigneur.
                    Comment deviendrai-je semblable à Christ ? Comment deviendrez-vous semblable à Christ ? Comment les autres verront-ils en nous les marques de Jésus ? Simplement dans la mesure où nous sommes fidèles dans notre communion avec Lui. Vous le savez dans votre vie de tous les jours. Commencez la journée sans votre heure de recueillement matinal, sans votre moment de prière, et vous aurez bientôt dans votre vie d'autres marques que celles de Jésus. D'un autre côté, soignez la question de la communion, préservez votre heure de recueillement, vos moments de prière, respectez vos moments de tranquille méditation, veillez à ce qu'il ait une place dans votre cœur, une grande place dans votre cœur, chaque jour, et vous n'aurez pas besoin de vous efforcer à devenir semblable au Seigneur Jésus. Toute l'inquiétude que vous pourrez avoir pour devenir semblable au Seigneur Jésus ne fera aucune différence. Ceux qui marchent intimement avec Lui, qui veillent à leur vie de prière, portent ces marques de Son repos, de Sa paix, de Sa patience, de Sa douceur, de Sa grâce, de Son amour, – les marques de Jésus. C'est ainsi que se forme Son image en nous.
                    Je ne vous dis pas de vous efforcer et de lutter pour être semblable à Jésus. Je dis: restez en contact avec Jésus. Croyez-moi, car j'ai suivi ce même chemin. Je connais, oh! je connais, d'un côté le bonheur, et de l'autre côté l'amertume de la souffrance qui sont liés à cette chose même. Le bonheur qu'il y a à veiller à nos moments de recueillement, à nos heures de prière, à notre vie de communion avec le Seigneur ! Oh oui; dans le travail, dans le monde, quelle différence cela fait! D'un autre côté, les choses qui surviennent, les choses adverses qui empêchent notre vie de communion avec le Seigneur, et le résultat ! Puis-je vous presser à veiller à votre fidélité dans la communion avec votre Seigneur et, peut-être sans le savoir, – et ce sera mieux ainsi, vous porterez les marques du Seigneur Jésus, Son image. Je ne désire pas que vous puissiez aller prouver aux autres que vous ressemblez à Christ. Nous désirons que cela soit sans que vous le sachiez: Et cela sera si vous veillez à votre vie de communion. Soyez donc fidèle en cela. Et ensuite ? Qu'importe ! «Désormais que personne ne vienne me troubler ….» Tout serait en vain. L'on peut essayer de me détourner, de me séduire; le monde cherchera à m'attirer. L'on tentera de me troubler et de m'ennuyer, mais j'appartiens à Jésus. J'ai en Lui tout ce que je puis désirer. «Désormais que personne ne vienne me troubler, car moi je porte en mon corps les marques du Seigneur Jésus.» Qu'il en soit ainsi pour nous tous !
« A Lui seul, à Lui à jamais, –
Qui, du Seigneur, pourra me séparer ? »
                    A LUI – pour Ses intérêts au-dessus des miens, et de tous les autres, Son serviteur, « à Celui à qui je suis et que je sers ». A Lui dans une communion bénie et ininterrompue, afin que Son image en moi soit vue. Les marques du Seigneur Jésus !


jeudi 16 novembre 2017

Le prix dde l'appel céleste par T. Austin-Sparks

Lecture : Philippiens 3 :1-16
                    L’épître aux Philippiens commence avec cette déclaration de Paul : « Car pour moi, vivre c’est Christ. » Paul exprime ensuite son ambition de connaître le Seigneur de mieux en mieux, sa détermination à rechercher cette connaissance tel un trésor de grande valeur. Afin de savoir ce qu’implique le fait de « gagner Christ », lisons Romains 8 :29. Nous y voyons que l’intention de Dieu est de nous rendre conformes à l’image de Son Fils. Etre rendu conforme c’est « gagner Christ », là est le prix. Ceci demande de parvenir à la plénitude de Christ sur le plan de la perfection morale. Cette perfection sera la gloire dans laquelle les fils de Dieu seront manifestés. Le but et le prix de la vie chrétienne se résument à devenir moralement et spirituellement Un avec Christ dans Sa place d’exaltation. Nous ferions bien de garder en vue cette fin glorieuse : « la révélation des Fils de Dieu. »
                    Lorsque Paul parlait de gagner Christ et de chercher à atteindre le prix, il exprimait son attente intense d’être rendu conforme à l’image du Fils de Dieu. Cet accomplissement – qui est l’issue du salut – constitue le but de Dieu dans le salut : c’est, à n’en point douter, un objectif que nous avons besoin de poursuivre. Nous n’avons pas besoin de gagner le salut, cela est clair ; nous n’avons nul besoin de tout perdre afin d’obtenir le salut. Nous sommes sauvés par la foi et non pas par les œuvres. Le salut n’est pas un prix à remporter : nous n’avons pas à l’atteindre par des efforts. Le salut est un don, un don entièrement gratuit. Au-delà de tout, Paul aspirait à des hauteurs encore jamais atteintes. Il écrivit qu’il considérait toutes choses comme une perte à cause de l’excellence de la connaissance du Christ Jésus son Seigneur. Si la puissance du même Esprit œuvre en nous, elle produira sans aucun doute le même effet : nous réaliserons alors combien toutes les choses ont peu de prix, comparées à la grande valeur de Christ.

L’Issue Suprême
                    La comparaison de Marc chapitre 10 avec Philippiens 3 est instructive : chacun des deux passages évoque un homme faisant face à une importante décision. Ces deux hommes présentent de nombreuses similitudes. Ils étaient tous deux riches, des hommes bénéficiant d’une renommée sociale, intellectuelle, morale et religieuse au sein de leur société. Probablement pharisiens, ils étaient tous deux aimés du Seigneur. Il a fallu dire à l’un : « Une chose te manque », tandis que l’autre pouvait affirmer « Je fais une chose ». Le jeune homme riche se détourna du Seigneur. Il le fit dans la tristesse, néanmoins il se détourna car il n’était pas prêt à se séparer de ses grandes possessions. Paul avait lui aussi de grandes possessions, en revanche, celles-ci perdirent tous leurs attraits à la lumière de la vision qu’il avait de Christ. Pour Paul, seul le grand prix céleste représentait l’alternative à tout gain terrestre, il choisit avec joie ce grand prix céleste.
                    On peut affirmer que la vision différente que Paul avait de Christ lui conférait un grand avantage : il distinguait le Seigneur dans la pleine puissance de la résurrection. Tout comme le jeune homme riche, il avait vu Jésus de Nazareth. Cependant, Paul était capable d’apprécier quelque chose de la grandeur incommensurable de la puissance de Dieu dans la résurrection d’entre les morts de Celui qui, méprisé et rejeté des hommes, avait été réduit à l’impuissance et au désespoir à la croix et aux yeux de tous. Celui-ci ressuscita d’entre les morts et sorti du tombeau pour être exalté à la droite de la Majesté Céleste. C’était la puissance de la résurrection qui décida Paul de poursuivre le prix de l’appel céleste.
La Puissance de Sa Résurrection
                    Tout devient possible dans la vie spirituelle. La puissance de résurrection – ressuscitant Christ à Sa place d’honneur – est la même puissance qui œuvre en nous (Éphésiens 3 :20). S’il est vrai que notre justification repose sur la résurrection du Seigneur Jésus, l’étendue de cette résurrection va bien au-delà des limites du salut parce que Sa puissance est le moyen de l’accomplissement de toute la pensée de Dieu. L’un des plus grands besoins de notre temps – que je pense être le dernier – est certainement d’acquérir une connaissance vécue plus vaste de la vie de résurrection. Le triomphe final de l’Église et son ultime percée vers le Trône, ayant pour conséquence la dépossession du royaume du mal, ne pourront être accomplis que par ce moyen- là. Cette vie, qui a rencontré toutes les puissances maléfiques de l’univers, a été révélée intouchable et incorruptible : cette vie a été moralement et physiquement victorieuse de la mort.
                     La résurrection n’est point une idée abstraite ni même une sensation mystique. Elle est une expression pratique de victoire sur le péché et sur Satan. Si cette vie pouvait être entachée ou corrompue, alors Satan aurait remporté la victoire ultime. Nous n’avons pas à craindre une telle tragédie, car la vie de Christ a pleinement et définitivement conquis la mort. Ayant placé Christ dans une position imprenable « au dessus de toute principauté, et autorité, et puissance, et domination », cette vie de résurrection destine Son Église au partage de Sa victoire et de Son trône. C’est pourquoi, dans sa recherche d’atteindre le prix, Paul mentionne premièrement son besoin de connaître « la puissance de Sa résurrection ».
                     Je crois que cette attitude de Paul met à l’épreuve notre propre connaissance de Christ. Je ne puis comprendre qu’un chrétien - possédant une vraie connaissance de cette vie de résurrection de Christ qui nous habite – préserve encore certaines choses qui fournissent des occasions de controverses avec le Seigneur. Ces choses devraient être totalement abandonnées au Seigneur. Notre détermination à ne rien laisser s’interposer entre nous et la manifestation de Sa vie de résurrection devrait résoudre toute dispute et toute controverse avec le Seigneur et conduire à l’épanouissement de la nature royale de notre appel céleste en Christ.
La Communion de Ses Souffrances
                    La poursuite du Prix Céleste menée par Paul ne le conduisait pas à seulement désirer connaître Christ dans la puissance de Sa résurrection. Cette poursuite le préparait aussi aux souffrances de Christ et avec Christ. Ceci positionne les souffrances à leur juste place en relation avec l’objectif d’atteindre le but de la Gloire. Bien souvent, nous ne mettons pas les souffrances à leur place exacte. Il en résulte un trouble, les souffrances deviennent alors une préoccupation qui écarte tout le reste. Le Seigneur désire que nous accordions leur véritable place aux souffrances. En conséquence, elles auraient une importance bien moindre : « Car j’estime que les souffrances du temps présent ne sont pas dignes d’être comparées avec la gloire à venir qui doit nous être révélée. », (Romains 8 :18). Cette gloire est celle des enfants de Dieu. Cette gloire était celle-là même que Paul décrivait comme étant le Grand Prix de Christ à remporter.
                    Considérons Romains 8 afin de découvrir la signification de l’expression « gagner Christ ». Nous y voyons l’intention de Dieu de nous rendre conformes à l’image de Son Fils. « Gagner Christ » signifie obtenir cette conformité à Christ : c’est le Prix de l’appel céleste. Cela inclut d’atteindre la plénitude de Christ dans la perfection morale et spirituelle car cette perfection constitue Sa Gloire. Ainsi, il en résulte pour nous d’arriver moralement et spirituellement là où Christ se trouve, c’est-à-dire dans Sa place d’Exaltation ; cela est le But, c’est le Prix. Nous ferions bien de conserver à l’esprit cette issue glorieuse lorsque nous serons révélés avec Christ et rendus comme Lui : « la manifestation des fils de Dieu. » Pour le moment nous soupirons. Si nous pouvions analyser nos soupirs, nous découvririons peut-être qu’ils représentent une attente. Notre attente de délivrance de la vie de l’ancienne création - avec son esclavage de corruption, de péché et de mort – et de connaissance de la perfection morale en Christ. Ces soupirs cesseront un jour, marquant ainsi notre atteinte à la conformité parfaite à l’image de Christ.
                    Voici ce que Dieu a ordonné par avance : l’œuvre de Dieu, au sein de la création qui soupire, est en relation avec Sa pré-connaissance et Sa pré-ordination. Une telle prédestination ne se limite pas simplement au salut : elle touche à l’issue même du salut et ceci fait toute la différence. L’issue du salut est d’être rendu conforme à l’image de Christ. « Car ceux qu’il a connus par avance, il les a aussi prédestinés », non pas à être sauvés ou perdus mais « à être conformes à l’image de son Fils. » Le commencement de l’œuvre de Dieu - dans la création qui soupire - est l’œuvre de l’Esprit du Fils en nous. Cette oeuvre nous établit en tant que fils et nous permet de crier : « Abba, Père. » Cette œuvre est la préparation secrète de ces fils qui constitue la clef de la délivrance de l’état de vanité et de désappointement prédominant aujourd’hui. La création entière doit être délivrée et amenée dans le plaisir de la liberté de la gloire des fils de Dieu. Ce résultat est l’issue de la puissance de la résurrection œuvrant en nous. Notre adoption au titre de fils nous lie à l’émancipation de cette vanité imposée à la création entière. Remarquons que la création ne doit pas être délivrée au moment de cette manifestation. La création doit, elle aussi, prendre le caractère qui définit Christ et qui sera révélé dans les fils de Dieu. Ce dénouement sera pleinement glorieux lorsque la puissance de la résurrection de Christ aura eu sa pleine expression dans la glorification des fils de Dieu. Cela se produira au moment où les fils de Dieu recevront leurs corps glorifiés, conformes au Sien.
                    Vous pensez peut-être que ces choses ne vous aident pas beaucoup pour faire face à vos difficultés personnelles. Voilà pourquoi Romains 8 : 28 relie ces expériences pratiques avec l’ensemble du propos de Dieu en Christ. Cet appel céleste et ce dessein divin gouvernent chaque détail de notre vie spirituelle. Bien entendu, si nous considérons les événements survenant dans nos vies comme étant des incidents totalement aléatoires, nous n’y trouverons alors rien de positif. En revanche, si nous les apprécions comme étant en relation directe avec le but de Dieu de nous rendre conformes à Christ, nous disposerons de la clef de leur signification. Ceci dépasse le simple plan de notre individu : l’épreuve, la difficulté, la perplexité recèlent le secret pour développer la vie du Seigneur Jésus en nous, cette vie de résurrection porteuse de l’ultime issue de Dieu qui est la glorification de tout l’univers. Le Nouveau Testament est très pratique, les choses profondes de l’éternité sont amenées dans chaque détail de notre vie spirituelle, ainsi toutes choses travaillent ensemble. Toutes ces choses - considérées à la lumière du propos de Dieu - contribueront à réaliser le bien ultime. Le but de Dieu ne doit pas être ni ignoré ni manqué. Parfois, nous semblons souffrir de contradictions. Nous demandons une chose et nous recevons son contraire. Il en est ainsi car le Seigneur ne désire pas nous déresponsabiliser : en s’appuyant sur l’expérience contraire, Il tire de nous et développe cette force morale que seul l’Esprit Saint peut procurer.
Conformité à Sa Mort
                   Le Saint Esprit poussa Paul à écrire dans l’ordre suivant : d’abord sur la puissance de la résurrection de Christ, puis sur la communion de Ses souffrances, et enfin sur la conformité à Sa mort. En pratique, il n’est possible de connaître la puissance de Sa résurrection qu’après avoir, au préalable, partagé avec Lui l’expérience de la mort. Cette mort requiert la mise à l’écart de tout ce qui est personnel afin que les affaires de Christ deviennent notre unique objet. N’est-il pas vrai que le premier péché est l’orgueil ? Qu’est-ce que l’orgueil, ce péché à la base de tous les autres ? Il consiste en fait à rechercher l’intérêt personnel, la volonté du Moi, la satisfaction propre avant tout. Au commencement, le péché entra dans ce monde de la façon suivante : Satan chuta lorsqu’il déclara : « J’élèverai mon trône … je serai semblable au Très-haut. » Il persuada ensuite Adam de saisir l’opportunité de devenir comme Dieu (Genèse 3 :5). Ainsi, il fit en sorte que l’intérêt personnel pénétra à l’intérieur de la race humaine. Depuis, cet orgueil se trouve ancré au dedans de nous tous et seule l’expérience pratique de la conformité à Christ dans Sa mort peut nous en délivrer.
                     Les continuelles et subtiles tentatives de Satan d’exacerber en nous ces intérêts personnels pourraient l’amener à imiter Christ de façon à provoquer la chute des serviteurs de Dieu. A Philippe, ville à laquelle était destinée cette épître, l’un des démons proclamait publiquement que Paul était un serviteur du Dieu Très-haut montrant aux hommes la voie du salut. Paul pouvait-il en espérer davantage ? Voici qu’il disposait d’une publicité gratuite ! Nous pouvons être sûrs que lorsque le diable se met à promouvoir l’Evangile et à procurer une certaine popularité aux proclamateurs de cet Evangile, il s’agit là d’un plan subtil. L’apôtre Paul réalisa cela et – tandis qu’il s’attendait au Seigneur – il reprit le démon. Il s’ensuivit une situation calamiteuse pour lui et pour Silas : ils furent jetés en prison, avec d’innombrables ennemis les attendant dehors. Cependant, bien qu’emprisonné, Paul était délivré du piège diabolique. Il était momentanément rendu conforme à Christ dans une nouvelle expérience de Sa mort. Sans aucun doute possible, ceci conduisit Paul dans une expérience approfondie de la puissance de Résurrection de Dieu. Il survécu et pu écrire aux Philippiens depuis une autre prison située dans une autre ville. Paul était alors en mesure de les assurer, une fois encore, que ces événements survenus dans sa vie servirent à l’avancement de l’Evangile. La mise de coté des idées, des préférences et des désirs humains, se révèle parfois momentanément coûteuse par les privations qu’ elle implique. Toutefois, la mise à mort de l’intérêt personnel offre à Christ une place nouvelle dans nos vies, de la sorte, nous nous rapprochons de plus en plus du Prix de l’appel céleste.
Christ Magnifié
Il semble clair qu’à l’approche du terme de sa vie, l’apôtre tendait vers le Prix de la conformité à Christ avec toujours d’avantage d’enthousiasme. Je pense qu’il y a un réel progrès dès lors que nous arrivons à vivre sans avoir besoin d’aucun succès ni d’aucun miracle tout en demeurant parfaitement satisfaits avec le Seigneur Jésus Lui-même. Ce qui est dans mon cœur, c’est que vous et moi, nous parvenions à cette position où le Seigneur Jésus représente tout pour nous. Nous ne recherchons pas la conformité au Fils de Dieu pour elle-même, ni pour notre propre satisfaction. Nous la recherchons afin de trouver la joie tout en nous rapprochant de Lui. La marque de la croissance spirituelle et de la maturité est l’unique désir de voir Christ magnifié en nous, et de tendre résolument vers ce but : Christ est la Voie et Christ est le Prix !

source : http://www.austin-sparks.net/francais/index.html

lundi 13 novembre 2017

Un Besoin Actuel : Un Ministère Spécifique par T. Austin-Sparks


                    Lorsque nous considérons l’état et la condition de l’Église aujourd’hui, nous sommes de plus en plus convaincus que le besoin actuel est d’avoir des hommes de vision et de courage.
                     Nous utilisons le mot « vision » dans le sens particulier avec lequel il est utilisé dans la Bible et non pas dans le sens général d’une entreprise quelconque. C’est à dire que ce qui est requis au dessus de tout est qu’il y ait des hommes qui soient divinement éclairés par le Saint Esprit dans leur propre cœur quand au propos de Dieu dans la dispensation présente, et quand à ce qui est vraiment important aux yeux de Dieu aujourd’hui.
                   Il peut y avoir beaucoup d’enthousiasme et de zèle envers ce qui est perçu comme étant nécessaire d’être accompli, ce qui résulte souvent en une activité, un « mouvement ». L’opposé de ceci est ce que nous percevons comme étant d’une grande nécessité : des cœurs de serviteurs saisis d’un fardeau quand à ce que Dieu désire accomplir aujourd’hui, provocant une passion très grande qui accepte le prix, quel qu’il soit, de la réalisation du dessein divin.
                    Il y a beaucoup de serviteurs de Dieu, sincères et consacrés, qui cherchent à être fidèle dans l’œuvre dans la quelle ils pensent avoir été appelés. Ce sont des prédicateurs passionnés, des hommes dédiés à l’extension du « royaume de Dieu ». Ce que nous disons ne met pas à l’écart ce travail, et plus encore, il ne s’agit pas de sous-évaluer tout ce service consacré et désintéressé rendu au Seigneur. Néanmoins nous insistons sur notre remarque. Il y a très peu de personnes aujourd’hui desquelles il peut être dit : « Cet homme a un message de Dieu pour ce jour dans lequel nous sommes. » Il y a une grande différence entre le fait d’être né de nouveau, d’être sauvé, d’entrer ensuite dans le « service chrétien » comprenant l’étude de la Bible, la préparation de sermons, d’adresses, de leçons ; amassant des notes, maîtrisant des thèmes et des sujets, etc.… et distribuant ces choses quand le besoin se fait sentir – il y a une vaste différence entre  toutes ces choses et le fait d’avoir un ciel ouvert, une onction, une révélation de l’Esprit Saint. C’est la différence entre travailler sans relâche afin de subvenir à un besoin constant et insatiable et l’Esprit révélant sans cesse Christ en nous. C’est une différence générale bien qu’elle soit véritable, et ceci peut représenter la différence entre l’asservissement et la liberté, entre la limitation et l’abondance et la différence entre la mort et la vie dans le service, le ministère.
                    Mais là n’est pas notre priorité. Le besoin du moment présent n’est pas seulement pour un niveau de service plus élevé en général – il est pour que des hommes dotés d’une onction spécifique puisse faire face à la situation telle qu’elle est aujourd’hui.
                    Personne, reconnaissant la condition présente de l’Église, ne peut ne pas être d’accord avec le fait que celle-ci se trouve dans une situation où elle a besoin d’homme avec un message. Et nous insistons sur le fait que ce qui est requis aujourd’hui, c’est la connaissance de ce qu’est le message pour l’heure actuelle. Ce message doit venir de Dieu à des hommes divinement choisis pour ce but précis. Ce n’est pas un ministère qui peut être saisi par n’importe qui, n’importe comment. Pour un tel service, il y a souvent une longue et profonde histoire avec Dieu, une histoire pleine de mystère et de souffrance. Beaucoup de conditions doivent être vécues, et ceci de par la volonté permissive de Dieu, car ces expériences vécues ont pour but d’éduquer et de conférer l’expérience nécessaire. Le cours des choses spirituelles n’est jamais stable ni établi, et une adaptation au changement est requise ; et chacun de ces changements peut apporter son lot de crise spirituelle.
                    Personne ne peut faire quoi que ce soit pour ceux qui sont choisis pour ce service, bien que nous pouvons être soucieux pour eux. Mais il s’agit là de l’œuvre préparatrice de Dieu seul, et ces sujets doivent être laissés entre Ses mains. Il se peut que nous désespérions dans l’attente de tels hommes, mais peut être y en a t-il plus que nous le pensons sous la main bienveillante de Dieu ; de toute façon Il les suscitera en Son temps. Nous désirons apporter ce grand besoin à l’attention et à la considération du peuple de Dieu, afin que celui-ci se donne à la prière pour cette chose (cf. Luc 10 :2).
                   Mais qu’en est-il du courage ? Des hommes de vision et de courage ! Oui, et plus de courage sera requis ici qu’en tout autre chose que nous connaissons. Un message spécifique peut créer, au commencement, une certaine distance entre ceux qui l’ont et ceux qui ne l’ont pas. Ceci donnera lieu à beaucoup de possibilités. Même les meilleurs serviteurs de Dieu qui n’ont point vu se tiendront à l’écart. Cela peut apporter beaucoup de solitude, et causer de devoir marcher seul pendant un temps, peut être aussi de l’ostracisme, de la mésentente, de la suspicion et la fermeture de certaines portes (autant que les homme puissent les fermer).
                    Ensuite, aucune charge de Dieu ne se limite à la vérité objective, elles impliquent toujours des conséquences pratiques. Ces implications pratiques deviennent, et doivent devenir, en quelque sorte, la matérialisation de la vérité objective ; et ceci afin que ceux qui leur obéissent deviennent des personnes démarquées – ceci peut encore soulever d’avantage d’opposition. Si Dieu a donné une révélation concernant son propos éternel en Christ, une révélation tellement vitale qu’elle implique toute cette préparation, cette histoire particulière, nous devons prendre conscience qu’une telle vision ne laisse pas Satan indifférent, ce dernier utilisera tous les moyens dont il dispose afin de rendre son accomplissement impossible.
                    Comprenons qu’en ce qui concerne le service tel que nous le voyons en Paul, le seul moyen d’accomplir un tel service est la voie de l’abandon de soi-même et celle du courage. Écoutons-le encore :
Moi circoncis le huitième jour,
de la race d’Israël,
de la tribu de Benjamin,
Hébreu des Hébreux,
quant à la loi, pharisien;
quant au zèle, persécutant l’assemblée,
quant à la justice qui est par la loi, étant sans reproche.
Mais les choses qui pour moi étaient un gain, je les ai regardées, à cause du Christ, comme une perte.
                     Ici nous avons une naissance, une éducation religieuse, une tradition, un statut, un certain prestige, une famille, des affiliations, une réputation – mais toutes ces choses sont touchées par la révélation de Christ. Paul abandonne tout cela au fur et à mesure de la nécessité et en proportion de l’accomplissement de la révélation céleste qu’il avait reçue. Et ce n’est pas tout, car dans le cercle apostolique, Paul se retrouvait souvent seul.
                   Si le plus grand besoin actuel est pour qu’il y ait des hommes de vision, ceci sera toujours accompagné par la nécessité de vouloir en payer le prix. Mais bien entendu il y a l’autre coté des choses, celui de la bienveillance de Dieu. C’est en effet une bien grande chose que d’être en possession de cieux ouverts et d’avoir un devoir divin à accomplir.


samedi 11 novembre 2017

Un instrument de choix – un vase particulier par T. Austin-Sparks

« Pour un temps comme celui-ci », Esther 4 :14
Lecture : 1 Samuel, chapitre premier.
                    Les conditions spirituelles dans lesquelles vit le peuple de Dieu aujourd'hui sont très proches de celles qui existaient au début du premier livre de Samuel. Trois points semblent caractériser particulièrement cette époque. L'un d'eux, c'est que les choses de Dieu, réduites à leur dimension formelle étaient accomplies avec l'énergie de la chair et avaient pour résultat le mélange et l'adultère spirituels, ainsi que la faiblesse et l'inefficacité spirituelles. Un deuxième point, c'est l'absence de révélation et de perception spirituelles. « Les visions n'étaient pas fréquentes. », (1 Samuel 3:1). « L'Esprit de sagesse et de révélation » était aussi inopérant parmi les sacrificateurs qu'au sein du peuple. L'intelligence et l'entendement spirituels étaient quasi inexistants. La troisième caractéristique, c'est la menace constante des Philistins, qui finit par provoquer le départ de la gloire du milieu d'Israël et faire disparaître le témoignage de la Souveraineté de Dieu au sein de Son peuple. Lorsqu'on se souvient que les Philistins représentent toujours l'ingérence de l'homme naturel (ou incirconcis, d'après Colossiens 2: 11-12) dans les choses de l'Esprit, cette dernière caractéristique apparaît comme très importante.
                   Nous laissons à ceux qui ont quelque discernement le soin d'évaluer l'analogie entre cette époque-là avec la nôtre. Ce qui nous tient à cœur, c'est de mettre en lumière la méthode que Dieu utilise pour réagir à cette situation.
                   Deux choses ressortent clairement: tout d'abord, le Seigneur n'accepte pas que cette situation se perpétue. Il n'abandonne pas la partie; au contraire, Il se met à assurer, en secret, l'instrument du rétablissement. Ensuite, il faut remarquer que la naissance d'un tel instrument nécessite un travail très profond et très particulier. Cet instrument, c'est Samuel, et Anne représente le travail par lequel il est engendré.
                     Il ressort distinctement du chapitre que cette chose ne sera pas opérée de façon naturelle, ni par des méthodes habituelles. En effet, le texte mentionne que Dieu a délibérément contré la voie normale (verset 6) ; c'était le Seigneur qui agissait ainsi envers Anne. Dans d'autres domaines et pour des causes moins importantes – disons plutôt: pour des objectifs plus courants –, la méthode habituelle aurait pu être utilisée. Samuel n'était pas une pensée après coup. Il avait été connu et consacré d'avance ; pourtant, humainement, il représentait une impossibilité. Pourquoi le Seigneur avait-il agi de la sorte dans ce cas? Comment résoudre ce paradoxe: prévu, et cependant rendu humainement impossible par l'intervention même de Dieu? Un premier élément de réponse, c'est que la naissance de cet instrument devait résulter de la communion avec le travail de Dieu en relation avec le témoignage.
                    A cette occasion, Anne connut une agonie de l'âme inhabituelle et peu commune. Elle nous est présentée « l'amertume dans l'âme » et pleurant abondamment, (verset 10). Ce qui était en jeu, ce n'était pas simplement un intérêt personnel ou une fin égoïste. Lorsqu'enfin Samuel lui fut accordé, elle le mit à la disposition du Seigneur dès l'instant où elle put le faire. A propos d'Isaac, il est dit que « l'enfant fut sevré » (Genèse 21: 8) ; dans le cas de Samuel, il est dit d'Anne qu'elle le garda « jusqu’à ce qu’elle l’eût sevré», (verset 23) ; comme si elle ne laissait pas les choses suivre leur cours et que, dès que possible, elle voulait parfaire la séparation de son enfant d'avec elle-même pour le consacrer totalement au Seigneur. Elle était dévouée à la cause divine et y déployait une ardeur toute particulière. Cela est d'autant plus impressionnant lorsqu'on considère le prix de cet enfant et par conséquent l'attachement qu'elle éprouvait pour lui.
                    Essayons de saisir cette vérité dans toute sa force: ce qui est destiné à servir le Seigneur d'une manière particulièrement vitale n'est pas engendré avec facilité et n'est pas appelé à l'existence sans une certaine souffrance et un labeur inhabituel. Il faut endurer beaucoup d'amertume dans notre âme et verser d'abondantes larmes.
                    Alors, pendant une période qui n'en finit pas, on a l'impression que rien ne se passera jamais. La stérilité, le chagrin et la tristesse qui l'accompagnent, semblent se perpétuer. Et pourtant, il demeure impossible de se résigner en philosophe ou de capituler avec fatalisme. Le Seigneur est Lui-même impliqué dans cette situation ; il existe une « espérance contre toute espérance », un regard confiant sur « Dieu – qui fait vivre les morts et appelle les choses qui ne sont point comme si elles étaient. » (Romains 4: 17).
                    Un aspect qui n'est pas des moins douloureux dans cette souffrance, ce sont les railleries de Peninna. Peninna appartenait au même foyer qu'Anne et y avait le même statut d'épouse. Elle n'était donc pas une étrangère. Et c'est dans cette position qu'elle « la chagrinait aigrement afin de la pousser à l'irritation », (verset 6). Peninna avait beaucoup d'enfants, elle ne connaissait aucune de ces impossibilités humaines (ordonnées par Dieu). Pour elle tout se passait plus ou moins bien et sans problèmes.
                   Il en est ainsi lorsque le Seigneur décide de s'assurer pour Lui-même cet instrument d'un usage particulier, et qu'Il supprime les nombreuses activités, oeuvres et occupations qui, bien qu'elles prennent place dans la maison de la foi et ont un certain rapport avec Lui, s'y trouvent en grande partie par les énergies naturelles et les habilités humaines. Lorsque les signes extérieurs, les résultats visibles, les évidences et les preuves font défaut, alors on vous critique, on vous raille, on vous montre du doigt et on lance contre vous de graves accusations. On tord le sens même des actes de la souveraineté de Dieu, au point de leur donner une signification contraire à la pensée de Dieu. Ainsi un système en raille un autre. Eh bien, soit. Cela a toujours eu lieu, et il en sera toujours ainsi. Mais, patience, un Samuel viendra, et, pour Dieu, un Samuel représentait plus que tous les enfants de Peninna réunis. Et cependant, il ne s'agit pas pour nous de faire des comparaisons pour établir des jugements de valeur. Samuel est venu au moment d'un besoin particulier; la souffrance associée à sa naissance était si intense que sa solennité la plaçait au-dessus de tout soupçon d'orgueil ou de comparaison. Toute tendance à l'auto-élévation, à l'auto-justification ou à l'auto-satisfaction avait été éprouvée par le feu, et le résultat affiné était la gloire de Dieu.
                    Samuel est venu; la cause qu'il a servie valait bien toute la souffrance et la tristesse qui avaient précédé, et la compréhension des mystères de Dieu devint évidente. Dieu fut justifié, et l'instrument qu'Il a utilisé fut comblé. Nous pouvons en rester là. Lorsque Dieu désire quelque chose pour un temps de besoin particulier, il faut que les méthodes utilisées sortent de l’ordinaire. A ceux qui sont concernés par ces agissements, Dieu dit : « D’autres peuvent, toi non. »
                    Nous sommes de plus en plus impliqués dans de telles circonstances aujourd’hui. Dans de telles occasions, les moyens habituels et les méthodes naturelles ne seront jamais à la hauteur. Le Seigneur doit susciter quelque chose, un instrument qui fera face à la situation « pour un temps comme celui-ci. », Esther 4 :14. Qui est prêt à en payer le prix ? h


vendredi 10 novembre 2017

L’Autel – la Croix – Gouverne Tout par T. Austin-Sparks

.Lire :Ézéchiel 43:13-27
                    Nous avons, dans ce passage du prophète Ézéchiel le grand autel et son service. Nous n’allons pas citer tout le passage, mais seulement le premier verset de cette section : « Et ce sont ici les mesures de l’autel, en coudées; la coudée est une coudée et une paume, l’embasement avait une coudée en hauteur, et une coudée en largeur; et le rebord de son avance, tout autour, un empan; et c’était la base de l’autel. » Il nous est donné, ensuite, plus de détails quand aux mesures de l’autel et quand à son service. Nous comprenons que dans l'Ancien Testament, l’autel est toujours une figure de la croix. Cet autel est le lieu de l’holocauste tout entier, et ceci correspond à Hébreux 10 où le Seigneur est comparé à l’holocauste tout entier. Ainsi nous allons méditer sur la place centrale et l’universalité de la croix.
                    Nous voyons que dans ces chapitres d’Ézéchiel, que le lieu tout entier du temple est carré. Si nous dessinions des diagonales de chaque coin, nous verrions que ces lignes se rencontrent là où se trouve l’autel. Le lieu central de tout ce lieu est l’autel. Et nous reconnaissons que ceci est différent du tabernacle dans le désert. La surface tout entière du tabernacle n’était pas carrée, et l’autel des holocaustes était à l’entrée, à la porte. Mais dans le temple, l’autel est exactement au milieu d’un carré ; il est important de le remarquer. Toutes lignes se rencontrent à l’autel, et toutes lignes partent de l’autel. La place centrale de tout ce lieu saint est l’autel.
                    L’autel gouverne tout. Il gouverne tout ce qui est en rapport avec la maison, c'est à dire que tout ce qui trouvait dans l’enceinte du temple était gouverné par l’autel. Il gouvernait tout ce qui touchait à la maison. Si nous avions un plan de toute cette maison, de tout ce qui est autour et qui s’y rattache, nous verrions que les chambres des sacrificateurs se trouvaient tout autour ; il en était de même des lieux où étaient préparés les offrandes. Tout était rassemblé autour de cette maison, mais tout dans cette maison et dans tout ce qui y était en relation, était gouverné par l’autel.
                     De plus, tout le service, tout le ministère de la maison était aussi gouverné par l’autel. Nous pouvons dire qu’il n’existait pas de service qui ne soit en relation avec l’autel, et au delà de la maison, au delà de toute l’enceinte, jusque dans tout le pays, tout était gouverné par l’autel. Et nous voyons ceci d’autant plus clairement que, lorsque nous nous en arrivons aux eaux qui coulèrent à travers tout le pays, nous voyons que ces eaux émanèrent de l’autel ; mais restons-en, pour l’instant, à la maison.
La Croix à sa Place
                    Nous avons ici une vérité très importante et vitale. Lorsque la croix est à sa place avec toute sa mesure, tout le reste sera en ordre, et toutes les autres choses auront alors leurs significations et leur valeurs. Nous ne pouvons que trop insister sur ce point. Nous sommes si souvent concernés par le côté extérieur des choses, au sujet de l’ordre dans la Maison du Seigneur, au sujet du ministère de la Maison du Seigneur, au sujet de ceux qui sont en relation avec cette Maison. Nous commençons toujours par ce qui est extérieur, nous essayons sans cesse d’établir un certain ordre pour la Maison de Dieu. Nous essayons de mettre en ordre les membres de la Maison. Nous sommes concernés par ceux qui y servent, et par les ministères. Mais si la croix avait vraiment sa place dans sa pleine dimension, toutes ces choses se régleraient d’elles mêmes. Ceux qui composent la Maison seraient en ordre si la croix avait sa place. Les ministères seraient vivants si la croix tenait sa place. L’ordre de la Maison serait établit si la croix était centrale ; il en est toujours ainsi. Si la croix est parfaitement au centre de tout, dans sa pleine mesure, et remarquons qu’il s’agit d’un grand autel, alors toutes choses seraient à leur place, dans une relation vivante.
                    Bien que ceci ne soit pas précisé ici, je pense que nous avons raison de conclure que l’autel était d’airain. L’autel du tabernacle était en airain, celui du temple de Salomon était en airain également, je pense que nous pouvons assumer que celui-ci aussi était d’airain. Nous avons déjà rencontré ce matériau dans ce livre, l’Homme au cordeau avait l’aspect d’airain, et nous le voyons mesurant absolument tout selon ce qu’Il est Lui-même. L’airain est une figure des justes jugements de Dieu. Ce grand autel représente la plénitude des justes jugements de Dieu. Cet autel d’airain est mesuré par cet Homme d’airain, et ainsi cet autel représente la pensée de Dieu quand au jugement.
                    Sur cet autel de l’holocauste, l’homme impie est mis à l’écart. Cet autel d’airain assure que l’homme est réduit à des cendres. Ensuite, les cendres étaient enlevée de l’autel et misent à terre ; à coté de l’autel. Ceci représente la pensée de Dieu quand à l’homme impie, l’homme naturel. Cet homme est consumé dans le feu du jugement de Dieu, il est réduit en cendres, et il est répandu à terre. C’est ici la pensée de Dieu quand à l’homme naturel. De l’autre coté il y a l’Homme juste, il peut faire face à cet autel. Bien entendu, ces deux choses, sont les deux aspects du Seigneur Jésus ; sa Personne et son œuvre. D’un coté Il a été fait péché pour tous, et dans cette capacité Il a été entièrement consumé et réduit à des cendres. Lorsqu’Il s’écria : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? » - c’était le cri des cendres ! Il fut réduits en cendres, et versé à terre.
                    Mais ensuite, il y a l’autre coté de la croix – « Celui qui n’a pas connu le péché ». En Lui-même il n’y avait aucune injustice, aussi Il peut passer par l’autel, Il peut vivre au delà du feu ! « Tu ne permettras pas que ton saint voie la corruption ». Parce qu’en Lui-même il n’y avait pas le péché, Il ne pouvait pas être retenu par la mort. Sa nature sainte pouvait vaincre tous les justes jugements de Dieu ! C’est ici la signification de ce grand autel : un homme est amené à sa fin, et un Autre se tient à sa place. Tout a été jugé sur l’autel – tout est jugé à la croix.
                    Nous avons tous été jugés dans la croix du Seigneur Jésus, et en nous-mêmes nous avons été amené à une fin. Tout ce qui touche au naturel a été jugé et amené à une fin dans la croix du Seigneur Jésus – il est extrêmement important de reconnaître ceci. Voyez-vous, ceci rend tout possible. C’est pour cette raison que j’ai dit que si la croix est à sa place, toutes les autres choses seront en ordre. La Maison sera en ordre, c'est à dire l’assemblée sera en ordre. Le ministère, ou le service, sera en ordre. Tout ce qui se passe dans la maison sera en ordre. Il n’y aura aucunement besoin d’essayer d’apporter un certain ordre – ceci découle spontanément de l’œuvre de la croix.
                     J’espère que vous gravez ces choses dans vos pensées. Nous rencontrerons des désordres dans la maison de Dieu. Nous rencontrerons l’homme naturel dans la Maison de Dieu. Nous rencontrerons des situations qui sont complètement déplacées dans la Maison de Dieu. Allons-nous essayer de solutionner ces problèmes ? Nous ne pouvons le faire uniquement par le principe de la croix. Nous ne pouvons pas agir envers les personnes elles-mêmes, nous ne pouvons agir envers les problèmes eux-mêmes, mais si nous amenons la croix dans ces situations, alors tout rentrera dans l’ordre ; il en est ainsi. nous ne commençons pas par ce qui est extérieur. Nous ne commençons pas par les gens, ni par l’ordre de la Maison du Seigneur, nous ne commençons pas par le ministère – nous commençons par la croix. Et si ceux qui sont concernés voient la croix, toutes choses rentreront alors dans l’ordre. Tout est jugé par la croix.
                     L’épître aux Romains est le message de la croix dans sa pleine mesure. Dans cette lettre, nous voyons la très grande mesure de la croix ; la croix y est en relation avec tout. Elle amène toute la race d’Adam à une fin, et elle inaugure une race entièrement nouvelle dans le Christ ressuscité ! Il est très impressionnant de voir que la première lettre du Nouveau Testament établit la croix dans sa pleine mesure. Nous savons que l’épître aux Romains n’était pas la première écrite par Paul, mais l’Esprit Saint l'a placée en premier dans Son arrangement. Je pense que le Saint Esprit a joué un rôle quand à l’ordre dans lequel nous trouvons les livres du Nouveau Testament. Et dans son arrangement souverain, Il a placé l’autel dans sa plénitude tout au début. Bien entendu, nous devons nous rappeler tout ce que nous connaissons de cette épître aux Romains pour voir ceci.
                     Dans la première épître aux Corinthiens, la croix est appliquée à l’homme naturel et charnel au sein de l’assemblée. L’homme naturel et charnel est parvenu là où il n’a aucun droit d’être. Cet homme impie s’est glissé par la porte, aussi l’apôtre présente Christ crucifié contre cet homme naturel et charnel. La croix, dans 1 Corinthiens est en relation avec cet homme, non pas en dehors de l’assemblée comme dans Romains, mais au sein même de l’assemblée.
                    La seconde épître aux Corinthiens place la croix par rapport au ministère, au service. Cette lettre nous montre que le ministère découle d’un vase brisé et humble. C’est tout ce que je peux dire, je peux m’étendre sur la pleine signification de ce fait.
                    Dans la lettre aux Galates, la croix est présentée face à la tentation de faire de la foi chrétienne un système de légalisme et d’amener les chrétiens à une servitude, quelle qu’elle soit. Combien est intense l’apôtre dans cette lettre, et voyez comment il utilise la croix. Il utilise la croix puissamment contre tout effort de faire de la foi chrétienne un système de lois, et d’amener les croyants à toutes sortes de servitudes.
                    Dans l’épître aux Éphésiens, l’œuvre de la croix est d’amener l’Église sur un terrain céleste. Dans cette lettre, la croix élève l’Église au-dessus de tout terrain terrestre. Elle place l’Église en dehors du temps. Elle place l’Église en dehors du monde.
                      Dans l’épître aux Philippiens, la croix est appliquée à tout ce qui froisse l’harmonie du peuple de Dieu. Il peut y avoir une dislocation douloureuse dans l’assemblée. Il peut y avoir un domaine dans lequel les choses ne sont pas correctes, et ceci peut être dû à des intérêts personnels et à l’orgueil. Certains croyants n’abandonne pas leur intérêts personnels, d’autres n’abandonne pas leur orgueil, leur fierté. Ils ont été offensés et ils ne pardonneront pas. Et ainsi, l’apôtre présente la croix dans ces situations, contre ces désaccords, ces dislocations ; il démontre que si la croix agissait dans ces vies, alors tout renterait dans l’ordre.
                    La lettre aux Colossiens nous montre que la croix délivre de toute fausse spiritualité. La croix met à l’écart tout ce qui n’est que mysticisme, tout ce qui voudrait faire de Christ moins que ce qu’Il est.
                     Ensuite nous avons les épîtres aux Thessaloniciens. Ici la croix est la puissance dans la souffrance – elle est une inspiration quand au retour du Seigneur. Peut être y a t-il peu de chose en relation avec la croix dans ces lettres, mais le principe de la croix s’y trouve néanmoins. Les Thessaloniciens souffraient pour la cause de Christ. Ils souffraient la perte de toutes choses, et ils pensaient que le Seigneur serait venu pour les délivrer ; et le Seigneur tardait à revenir. Et ainsi, l’apôtre leur dit que leurs souffrances résultera en la venue du Seigneur et dans la gloire. Ce sont les souffrances de souffrir avec Christ. Ils souffrent pour la cause de Christ : c’est une communion dans la croix, mais ces souffrances seront consumées dans la gloire. Le Seigneur revient, et alors tout rentrera dans l’ordre. La croix est un message puissant pour ceux qui souffrent.
                    Nous concluons avec la lettre aux Hébreux. Dans cette épître, nous voyons comment toutes les choses sont amenées à la plénitude et à la finalité par la croix.
                    Toutes ces choses sont en rapport avec ce qui se passe dans la Maison. La croix touche à la conduite, au caractère, à l’ordre, au ministère – si la croix est à sa place tout sera vivant.
                    Maintenant, je ne viens pas de vous donner quelque enseignement biblique. La croix est la clef pour toutes choses. Aussi, tout ce qui est vrai à l’intérieur, est également vrai pour tout ce qui est extérieur. C’est la croix qui affecte toute l’influence de l’Église. Les eaux viennent de par la croix, c'est à dire qu’elles influencent tout ce qui sort du sanctuaire envers tout le pays. C’est la croix qui donne au ministère envers le monde toute son efficacité. Et ainsi, les apôtres annonçaient Christ crucifié partout.
La Croix est la Défense contre le Monde
                    Nous notons ensuite une autre chose, l’autel était la grande défense contre l’ennemi. Nous voyons dans le troisième chapitre du livre d’Esdras, au verset trois : « Et ils établirent l’autel sur son emplacement; car la terreur des peuples de ces contrées était sur eux .» Parce que la terreur des peuples du pays était sur eux, ils établirent l’autel à sa place. La croix est la grande défense – la croix nous défend contre le monde. Le monde est le grand ennemi de l’Église, l’esprit du monde a toujours été le grand ennemi de l’Église. Satan a toujours essayé d’introduire le monde dans l’Église pour ainsi ruiner l’Église et son ministère ; afin de détruire l’influence de l’Église dans le monde. C’est bien là une manœuvre intelligente et subtile de l’ennemi de vouloir détruire l’impact de l’Église dans le monde en introduisant le monde dans l’Église. Notons ce que dit Paul : « Mais qu’il ne m’arrive pas à moi de me glorifier, sinon en la croix de notre Seigneur Jésus Christ, par laquelle le monde m’est crucifié, et moi au monde. » Galates 6 :14.
                     Un peuple véritablement crucifié n’est jamais en danger du monde. Ce n’est que lorsque la croix n’a pas fait son travail que le monde a une place. Le monde n’a aucune place dans l’homme ou la femme crucifié, ou dans une compagnie de croyants. La croix est la grande défensive contre le monde, si nous désirons laisser le monde à l’extérieur, alors mettons la croix à sa place. Si la croix est vraiment a sa place en plénitude, alors toutes choses seront dans l’ordre. La croix est notre grande défense contre le monde, la croix est notre grande défense envers les forces du mal. La croix apporte la sécurité, elle rend tout en sécurité pour le Seigneur.
                   Voyez-vous, le Seigneur veut s’investir, Il veut se donner à son peuple, mais si la croix n’est pas là opérante, alors le Seigneur ne peut pas s’investir dans ce peuple. C’est comme si le Seigneur disait : « Il n’est pas sain que Je m’investisse ici, sinon Je serai impliqué dans leur condition non-crucifiée. » la croix sécurise toutes choses pour le Seigneur, et la croix sécurise pareillement toutes choses pour l’Église. Si la croix est vraiment à l’œuvre dans chacun d’entre nous, alors nous pouvons nous faire confiance les uns envers les autres. Il est parfaitement rassurant de se confier à un homme, ou à une femme, crucifié.
                    Je termine maintenant en mettant l’accent sur le fait que la croix n’est pas une doctrine que l’on enseigne. Ce n’est pas un sujet que l’on prêche. Bien sur, elle sera enseignée et elle sera prêchée ; mais il ne s’agit pas premièrement d’un enseignement, il ne s’agit pas seulement de doctrine. La croix est une puissance. La croix est une expérience. La croix est un événement dans nos vies. La croix est une dilemme. La croix est une révolution. La croix est un tremblement de terre. Il y a eu un tremblement de terre lorsque Jésus fut crucifié. Si la croix vient dans notre vie, il y aura un tremblement de terre. Tout sera ébranlé, tout sera retourné. La croix est un tremblement de terre. C’est quelque chose d’énorme. La croix n’est pas une simple théorie, pas une simple doctrine : La croix gouverne tout. C’est ici notre message à propos de la place centrale et de l’universalité de la croix.
Que le Seigneur permette que nous soyons tous des hommes et des femmes crucifiés. Que les assemblées auxquelles nous appartenons – qu’elles soient des assemblées crucifiées. Que le Seigneur permette que son Église tout entière voit et saisisse la signification de la croix.


mercredi 8 novembre 2017

Union avec Christ dans la Consécration par T. Austin-Sparks

« Et il fit approcher le second bélier, le bélier de consécration; et Aaron et ses fils posèrent leurs mains sur la tête du bélier; et on l’égorgea, et Moïse prit de son sang, et le mit sur le lobe de l’oreille droite d’Aaron, et sur le pouce de sa main droite, et sur le gros orteil de son pied droit; et il fit approcher les fils d’Aaron, et Moïse mit du sang sur le lobe de leur oreille droite, et sur le pouce de leur main droite, et sur le gros orteil de leur pied droit; et Moïse fit aspersion du sang sur l’autel, tout autour. » Lévitique 8:22-24

« Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à présenter vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui est votre service intelligent. Et ne vous conformez pas à ce siècle; mais soyez transformés par le renouvellement de votre entendement, pour que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, bonne et agréable et parfaite. » Romains 12 :1-2
« Et moi, je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la vérité. » Jean 17 :19
                    Il est important, dans ce passage du huitième chapitre du livre du Lévitique, de remarquer ce qui se passa à ce moment particulier de la consécration au sacerdoce d'Aaron et de ses fils. Le bélier de consécration fut amené; Aaron et ses fils posèrent leurs mains sur sa tête; puis il fut tué, et son sang fut versé. Ensuite Moïse prit de ce sang pour le mettre sur chacun d'eux, en divers points de leurs corps.
                    Nous avons là deux aspects de la consécration. L’effusion du sang est le côté de la mort; l'aspersion du sang, le côté de la vie. Le sang versé représente la vie sacrifiée, livrée, abandonnée ou enlevée. L'aspersion est l’acte par lequel le ministère devient actif et énergique en puissance de vie. Lorsque vous avez reconnu cela, vous comprenez ce qu'est la consécration, et aussi quelle est la signification de l'imposition des mains, l'acte d'identification avec une vie donnée, une vie sacrifiée, une vie abandonnée, une vie livrée à la mort. Dans l’acte de l'aspersion est représentée une nouvelle position, où désormais la vie personnelle n'a plus de place, mais où tout est de Dieu, vivant et mû par Dieu, et pour Dieu seul. Voilà ce qu'est la consécration.
                   Le dix-septième chapitre de l'Évangile selon Jean nous est connu familièrement comme contenant la prière sacerdotale du Seigneur Jésus. Nous Le voyons là, en effet, s’avançant vers l'autel dans un acte par lequel Il se consacre Lui-même pour Ses fils, ceux qu’Il cherche à amener à la gloire, afin qu'ils contemplent Sa gloire, et que la gloire qui était la sienne soit à eux. Nous avons ici, sans aucun doute, ce qui est représenté par Aaron et ses fils. Le Souverain Sacrificateur se consacre Lui-même, dit-Il, afin qu'eux aussi soient consacrés. Le reste que sa prière est un commentaire merveilleux de la signification intime de ce passage de Lévitique huit. Dans le peu d'espace dont nous disposons, nous chercherons à la comprendre plus clairement.
                     L'homme tout entier est entré dans le domaine de la consécration, sous ses deux aspects, le côté de la mort, et le côté de la vie; la vie livrée et la vie retrouvée, la vie abandonnée et la vie rendue, mais sur une autre base; l'homme tout entier est engagé; c'est ce que représentent son oreille, sa main, son pied. C'est là un message simple et direct, adressé à nos cœurs.
Le Gouvernement de l’Oreille
                    Nous commençons par l'oreille: « ... sur le lobe de l'oreille droite d'Aaron. » Cela signifie que le Seigneur doit avoir le contrôle suprême de l'oreille, que nous devons arriver à la place où l'oreille est morte pour toute autre voix de contrôle, pour toute autre suggestion d'autorité, et qu'elle n'est vivante que pour Dieu, et pour Dieu seul. Il est tout à fait évident que, en un certain sens, la faculté gouvernante dans toute vie est l'oreille, non pas nécessairement l'organe extérieur, mais ce par quoi nous écoutons les suggestions, ce à quoi nous « prêtons l'oreille ». Les suggestions peuvent jaillir de notre propre tempérament et de notre éducation; les éléments qui nous inspirent dans notre vie peuvent être nos penchants naturels, les tendances et les répugnances de notre constitution, des ambitions, des inclinations, des intérêts profondément enracinés, qui ne sont ni cultivés ni acquis, mais qui sont simplement en nous parce que nous sommes ainsi faits. Écouter ces mouvements-là, c'est avoir nos vies gouvernées par nos propres intérêts. Ou bien ce peuvent être d'autres choses, les suggestions, les désirs, les ambitions des autres pour nous, l'appel du monde, l'appel des affections humaines, de la considération pour ce que les autres aiment. Oh! combien de choses peuvent venir à nous, avec l'activité d'une voix, dont nous, deviendrons les esclaves et les serviteurs si nous les écoutons, et qui gouverneront ainsi notre oreille et, avec elle, notre vie.
                    Cette vérité frappante de Lévitique huit nous dit, de manière définitive et emphatique, à vous et à moi, que cette mort, cette immolation, est l'immolation de notre oreille et de notre ouïe à l' égard de toutes ces voix, et que cette aspersion signifie que nous n'avons désormais d'oreille que pour le Seigneur, que c'est Lui qui doit être la voix qui contrôle notre vie. L'oreille droite, tout comme la main droite, est la place d'honneur et de puissance, en ce qui concerne l'ouïe et la voix. Ainsi vous et moi, lorsque nous disons être des hommes et des femmes consacrés, nous entendons par là que, pour nous, la mort de Christ a englobé le gouvernement et la domination de toutes les voix qui s'élèvent de toutes parts, et autres que celle du Seigneur Lui-même. Nous ne consulterons plus les voix de nos propres intérêts, de nos propres ambitions, de nos propres inclinations, ni la voix des désirs des autres pour nous. Voilà ce qu'est la consécration.
                    C'est ici une parole directe et solennelle pour chacun de nous, et spécialement, peut-être, pour les plus jeunes, dont les vies sont maintenant plus exposées à être gouvernées par d'autres considérations, parce que toute la vie est devant eux. Il peut arriver que le sens de la responsabilité pour la vie soit suprême, le sentiment qu'il serait désastreux de commettre une erreur, et avec cela une forte ambition de réussir et de ne pas avoir une vie perdue. Mais que ceci soit votre loi pour toute votre vie; et si même le cours des choses peut vous sembler étrange et que les voies du Seigneur vous rendent souvent perplexes, si même vous êtes appelés d'une manière très intense à prêter l'oreille à l'exhortation qui nous est adressée dans le livre des Proverbes: « Confie-toi de tout ton cœur à l’Éternel et ne t'appuie pas sur ton intelligence » – vous comprendrez cependant plus tard que tout aura contribué au succès Dieu et, après tout, y a-t-il quelque chose de plus important que cela, ou qui compte autant que cela ? Le chemin sera peut-être très différent de ce que vous aviez espéré ou pensé, ou jugé raisonnable pour votre vie, mais peu importe, pourvu que Dieu ait Son succès dans votre vie, pourvu que votre vie soit un succès au point de vue de Dieu. Voilà le secret, une oreille vivante pour Lui, et morte pour tout ce qui vient d'une autre source que le Seigneur Lui-même.
                    Le dix-septième chapitre de l'Évangile selon Jean est un commentaire de cela. « Ils ne sont pas du monde, comme je ne suis pas du monde ». Si nous étions du monde, nous prendrions, pour régler nos vies, les jugements du monde, ce que le monde nous suggère comme étant le chemin du plus grand succès, de la prospérité et de l’avantage de nos vies. L'esprit du monde entre quelquefois dans nos propres cœurs et nous suggère la pensée qu'il pourrait être fatal de suivre un chemin ou l'autre. Prêter attention à cette voix, c'est se conformer à cet âge. « Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à présenter vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui est votre service intelligent.» (votre service spirituel); et dès le début, le point du gouvernement suprême, c'est l'oreille. L'oreille doit être placée sous le sang pour être le véhicule du gouvernement de Dieu. Cela signifie que nous devons avoir une oreille spirituelle. Comme enfants de Dieu, nous avons, en raison de notre nouvelle naissance, une faculté spirituelle d'entendement, et il nous faut veiller à la développer, comme le veut le Seigneur .
                     Cela signifie que l'oreille doit être une oreille qui écoute. Bien des personnes entendent, et cependant elles n'entendent pas; elles ont des oreilles pour entendre, mais elles n'entendent pas, parce qu'elles n'écoutent pas. Le Seigneur nous dit beaucoup de choses, et nous n'entendons pas ce qu'Il dit, bien que nous sachions qu'Il parle. Il doit y avoir dans nos vies une place tranquille pour le Seigneur. L'ennemi remplira nos vies d'autres voix, de demandes, de devoirs, d'impulsions, pour qu'il nous soit impossible d’avoir le fruit d'une oreille tranquille pour le Seigneur. Cette oreille doit être une oreille qui grandit en capacité. L'enfant a une oreille, et il entend, mais il ne comprend pas toujours ce qu'il entend. Un bébé entend des sons, et nous remarquons à certains signes que le bébé a entendu un son, mais ce bébé ne comprend pas le son qu'il entend. A mesure qu'il se développe, il commence à connaître la signification de ces sons. Il doit y avoir, de la même manière, une oreille spirituelle, une oreille consacrée, marquée par les mêmes traits de croissance et de progrès. De plus, cette oreille doit être une oreille obéissante, de sorte que, en entendant, nous obéissions. C'est ainsi que Dieu gouverne la vie, dès son début.
L 'Œuvre de nos Mains
                   Puis nous arrivons au pouce: « ... sur le pouce de la main droite ». L'ordre que nous avons ici est tout à fait bon, l'oreille premièrement, la main ensuite. Il faut que le Seigneur ait la place d'honneur et de puissance dans les activités de notre vie, dans l'œuvre de notre vie. Tout ceci peut paraître très élémentaire, mais il nous faut écouter en ceci la voix du seigneur .
                    Le point est que, dans tout ce que nous faisons ou ce que nous avons l'intention de faire, dans tout notre service, il doit y avoir la mort au moi; pas de service pour soi, pas de service pour le monde, pas de service pour notre propre gratification, notre plaisir, notre avantage, notre honneur, notre gloire, notre position, notre exaltation, notre réputation.
                    Dans la mort de Celui qui s'est donné pour nous, nous sommes morts à tout cela, et désormais notre main, dans tout ce qu'elle fait – et elle peut avoir à travailler dans les affaires de ce monde, à faire une multitude de choses peu intéressantes et d'un caractère très ordinaire, dans quelle activité ou quelle vie qu'elle ait à s'engager, notre main doit, d'un côté, être morte à elle-même et, de l'autre côté, travailler en vue des intérêts du Seigneur. « Tout ce que ta main trouve à faire, fais-le selon ton pouvoir » (Ecclésiaste 9 :10). Rappelons-nous combien l'apôtre nous met en garde contre les services qui sont rendus aux hommes, comme pour plaire aux hommes, et non comme pour plaire au Seigneur. Il parlait surtout aux esclaves de son temps. Lorsque le système de l'esclavage prévalait – et que les esclaves avaient à faire beaucoup, beaucoup de choses qui n'étaient pas selon leur goût – il leur dit: Accomplissez votre service, non pas comme , pour les hommes qui sont vos maîtres, mais comme pour le Seigneur. Nous avons à nous demander pourquoi nous occupons notre place, ou bien ce qui nous pousse à désirer une certaine place ou un travail particulier. Quel est le motif qui nous gouverne dans notre ambition pour le service ? Il faut que nous puissions dire devant Dieu que toute considération personnelle ou mondaine est morte, et que désormais notre service sera accompli non seulement sans répugnance ou pure résignation, mais que nous nous donnerons joyeusement à la tâche que nous avons à remplir en nous appliquant à faire les choses difficiles, pénibles, désagréables et peu intéressantes même, pour le plaisir du Seigneur.
                    Écrivez ces paroles dans votre cœur; le Seigneur ne veut pas, en vérité Il ne peut pas vous élever et vous donner quelque chose d'autre, de plus utile, de plus profitable, de plus glorieux pour Lui-même, avant que, dans cette place et dans ce travail moindre, inférieur, méprisé, ennuyeux, peut-être même révoltant, vous n'ayez rempli votre service entièrement comme pour Lui, même s'il signifie une crucifixion de soi-même continuelle. C'est le chemin de la promotion. C'est le chemin par lequel nous arrivons dans une position où le Seigneur reçoit davantage de nos vies que nous ne le supposons. Il y a un ministère sacerdotal à faire une chose difficile et désagréable comme pour le Seigneur, mais nous ne voyons pas au moment où nous la faisons que nous sommes des sacrificateurs. L'idée d'être ceint d'un éphod de lin au moment où nous frottons des parquets et où nous lavons la vaisselle, et faisons d'autres choses de ce genre, est bien loin de notre imagination. Et cependant, il y a un témoignage rendu, qui est réel et dont vous n'avez peut-être pas conscience. Il peut venir un jour à la lumière. Quelqu'un dira peut-être : j'ai eu la preuve que Jésus Christ est une réalité, simplement en voyant la manière dont vous faisiez ce que vous n'aimiez pas naturellement; je savais que ce n'était absolument pas dans votre goût, que votre cœur n'y était pas, mais vous l'avez fait d'une telle manière que vous m'avez convaincu que Christ est une réalité vivante. Ce n'est ni imagination, ni sentiment, c'est la réalité vivante. Le Seigneur a ses yeux sur nous.
La Marche Dirigée
                    Nous considérons ensuite l'orteil: « ... et sur le gros orteil de son pied droit ». Cela signifie que le Seigneur doit avoir la direction de notre vie, que toutes nos marches et nos arrêts doivent être contrôlés uniquement par les intérêts du Seigneur. Il ne nous est pas toujours ordonné de marcher. La marche est quelque fois un soulagement; c'est l'arrêt qui est si difficile. Nous sommes si désireux d'aller, et cependant le Seigneur a souvent de la peine à nous faire suivre Son chemin. Quoi qu'il en soit, nous avons ici un point simple, une parole directe. Notre marche, aussi bien que notre arrêt, doivent être désormais morts pour tout ce qui n'est pas du Seigneur. Notre vie propre a été livrée, elle a été abandonnée, elle a été ôtée, c'est à dire ce qui était la vie vécue pour nous-mêmes, de nous-mêmes. La vie a été reprise sur un autre niveau.
Le Suprême Exemple
                    Appliquez cela à notre Grand Souverain Sacrificateur. Eut-Il jamais une oreille pour Lui-même ou pour le monde? N'avait-il pas une oreille pour le Père seul ? Retraçons toute sa vie, d'un bout à l'autre. Satan vient à Lui dans le désert et se met à Lui parler . Nous ne savons pas comment cela se passa. Nous savons que le Seigneur doit en avoir parlé secrètement et confidentiellement à quelques-uns de ses amis, car personne n'était avec Lui à ce moment-là. Il était seul. Nous ne savons pas si Satan lui apparut sous une forme physique et s'il Lui parla d'une voix perceptible, mais il est probable que ce ne fut pas le cas, et qu'il agit plutôt par des suggestions intérieures, pressant avec insistance d'autres considérations dans le cœur du Seigneur Jésus, lui montrant Son propre intérêt. Il n'y a aucun doute, Satan Lui parla d'une manière ou d’une l'autre, et Il entendit ce que Satan lui disait. Mais Son oreille était crucifiée, et le pouvoir de cette voix fut paralysé par Sa consécration au Père. C'est en effet sur cette base qu'Il triompha : Il n'avait point d'oreille pour lui. Son oreille était pour Son Père seul !
                    Satan se présenta sous d'autres formes, pas toujours ouvertement, mais parfois sous un déguisement. C'est ainsi qu'un disciple bien-aimé lui sert quelquefois d'instrument: « Seigneur, Dieu t’en préserve, cela ne t’arrivera point! » (Matthieu 16 : 22). Le Seigneur se retourne et lui dit: « Va arrière de moi, Satan. » Il avait reconnu cette voix comme étant celle de la considération personnelle, de la préservation personnelle. Il était mort à cela; ce chemin de la Croix était le chemin du Père pour Lui; Il n'avait d'oreille que pour Lui seul. Et il en fut ainsi tout le long du chemin, et jusqu'au bout.
                    Cela fut-il vrai de Son service ? Chercha t-il un seul instant Ses propres intérêts dans Ses œuvres, Sa propre gloire dans ce qu'il accomplit ? Non ! Dans la fatigue, la lassitude et l'épuisement même, s'Il avait à servir les intérêts de Son père, Il était vivant à ces intérêts, ne consultant jamais ni Sa propre gloire ni Ses propres sentiments; et je ne doute pas que Ses sentiments aient été parfois ceux d'une souffrance intense. Nous lisons à propos de Lui qu'Il fut « fatigué ». Nous savons ce que c'est, et comment dans la fatigue, nous aimerions non seulement nous asseoir auprès du puits, mais y rester assis, même si une demande nous était adressée. Si nous sommes au Seigneur, il nous faut être gouvernés par les intérêts du Seigneur, et balayer au loin toutes les suggestions qui nous sont faites de veiller sur nous. Il en fut ainsi pour Lui dans tous Ses mouvements. Il soumettait Ses marches et Ses arrêts au Père. Ses frères cherchent à Le persuader à se rendre à la fête, mais Il ne cède pas à leurs instances et à leurs arguments. Le seul critère pour Lui c'est: Qu'est-ce que le Père en pense ? Sa mère insiste auprès de Lui, aux noces de Cana, en Lui disant: « Ils n'ont plus de vin ». Sa réponse inattendue est: « Qu'y a-t-il entre toi et moi » – en d'autres termes: « Que dit le Père à cet égard » Ainsi durant toute Sa vie, Il est, d'un côté, mort à soi et au monde, et de l'autre coté, vivant pour Dieu seul. Et quelle vie pleine de fruits, quelle vie pour la satisfaction de Dieu !
                    Il y a une union avec Christ dans la consécration. « Et moi, je me sanctifie (me consacre) moi-même pour eux, afin qu'eux aussi soient sanctifiés (consacrés) par la vérité. » « Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à présenter vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui est votre service intelligent. » Voilà ce qu'est notre sacerdoce.
                    Voulons-nous écouter ce message ? Voulons-nous le présenter au Seigneur dans la prière ? Voulons-nous nous courber devant Lui avec ce message ? Peut-être est-ce un message qui mettra fin à un combat, à une lutte, à un conflit, qui calmera une inquiétude, une irritation, un manque de paix, un manque de joie. Il se peut que nous ayons été tourmenté, que nous ayons pensé que notre vie .avait été perdue, et que nous en ayons été irrité. Cherchons-nous à devenir quelque chose ? Sommes-nous gouverné par notre propre conception des choses, par ce que les autres pensent de nous, par ce que le monde ferait ou par ce que les autres feraient s'ils étaient à notre place ? Ce ne sont pas là les voix que nous devons écouter. Qu'est que le Seigneur dit ? Attendons-nous à cela; reposons-nous en cela. Nous pouvons ne pas comprendre, mais soyons assuré qu'une vie vécue sur cette base sera le succès de Dieu. Désirons-nous le succès de Dieu ? Dieu peut faire par nous quelque chose dont nous étions absolument incapable de par notre tempérament et notre constitution; et pour notre part, nous avions pensé que ce qui devait gouverner notre chemin dans la vie, c'était la manière dont nous étions faits. Pas du tout, venons donc, courbons-nous devant Lui quand à cette chose, et s'il est nécessaire, considérons notre consécration d’une manière toute nouvelle.