lundi 10 juillet 2017

(10) La Mission, la Signification et le Message de Jésus Christ Chapitre Dix - DANS L’Épître AUX ÉPHÉSIENS par T. Austin-Sparks

Chapitre Un - DANS L'ÉVANGILE SELON MATTHIEU  
Chapitre Deux - DANS L'ÉVANGILE SELON MARC 
Chapitre Trois DANS L’ÉVANGILE SELON LUC 
Chapitre Quatre - DANS L'ÉVANGILE SELON JEAN 
Chapitre Cinq DANS LE LIVRE DES ACTES 
Chapitre Six DANS L’ÉPÎTRE AUX ROMAINS 
Chapitre Sept - DANS LES Épîtres AUX CORINTHIENS 
Chapitre Huit - DANS LES Épîtres AUX CORINTHIENS
Chapitre Neuf - DANS L’Épître AUX  GALATES
Chapitre Dix - DANS L’Épître AUX  EPHESIENS
Chapitre Onze - Dans l’Épître aux  PHILIPPIENS
Chapitre Douze - DANS L’Épître AUX  COLOSSIENS

Chapitre Dix - DANS L’Épître AUX ÉPHÉSIENS

                    Ce n’est pas notre intention d’entamer une exposition de cette lettre. Présentement, notre préoccupation concerne quelques questions qui y sont soulevées à la lumière de l’histoire, et plus exactement l’histoire du contexte dans laquelle cette lettre a été écrite.

                       Premièrement, il y avait la situation à la fin de la vie de l’apôtre Paul. Ici nous avons un homme écrivant sous la conduite du Saint Esprit à propos de la grandeur de l’Église ; son élection et vocation éternelles ; son unité divine, sa mutualité, sa fonction multiple, et son combat spirituel. Tout ceci, et bien plus encore, dans un contexte relationnel avec les assemblées d’Asie, et particulièrement avec Éphèse. Nous nous souvenons de son long temps de ministère passé à Éphèse et la merveilleuse réaction envers ce ministère (Actes 19 :19). Plus tard, il dit aux anciens qu’il n’a : « mis aucune réserve à vous annoncer tout le conseil de Dieu » (Actes 20 :27). Et lorsqu’il rencontra ces anciens en chemin vers Jérusalem, nous lisons le touchant au revoir exprimé envers eux et comment ils versèrent tous beaucoup de larmes et étaient attristés de son départ. Et maintenant, au plus, sept ans plus tard, il écrit à Timothée que « tous ceux qui sont en Asie, du nombre desquels sont Phygelle et Hermogène, se sont détournés de moi. » (1 Timothée 1 :15). Si Paul est mort (par exécution) pendant l’année 67 et que Jean ait écrit l’Apocalypse pendant l’année 95 (comme cela est cru par la plupart), alors en moins de trente ans un très grand changement avait pris place à Éphèse : « Mais j'ai contre toi que tu as abandonné ton premier amour … Souviens-toi donc d'où tu es déchu » (Apocalypse 2 :1-7). Le ministère triomphant de Paul, son départ en tristesse ; et maintenant Paul répudié, discrédité ou abandonné. Et néanmoins, cette lettre a été préservée divinement et a été une bénédiction à une quantité innombrable de croyants à travers les siècles !
   
                    Mais qu’en est-il de la suite de l’histoire ? A travers tous ces siècles, à quel degré a t-il existé, dans ce monde, une représentation et une expression de l’Église comme nous l’avons décrite dans Éphésiens ? Où peut-on, aujourd’hui, trouver une telle expression ? Il semble qu’en ces temps de fin et de petitesse, les chrétiens sont impliqués dans un combat pour l’unité, pour l’efficacité, pour obtenir une ascendance spirituelle ! Tout ce qui est précieux au Seigneur est âprement attaqué, il en résulte que la communion et la plénitude en sont trop souvent troublées. Il est évident que lorsque Paul écrivit ses dernières lettres, celles à Timothée, il naissait un mouvement vers ce qui est maintenant devenu général : l’Église institutionnelle, ayant une forme mais sans la vie organique. Avec tous les livres qui ont été écrit sur « Éphésiens », et en tenant compte de toutes les louanges exprimées envers cette lettre « le plus grand document qui n’ai jamais été écrit » ; avec toutes les éloges qui lui ont été adressées comme étant la plus grande révélation de l’Église, où peut-on trouver quelque chose s’approchant de sa réalité ?
   
                    Les questions qui nous font face dans cette lettre sont : Est-ce simplement idéaliste ? Devons-nous dire, par rapport à cette épître, ce que G. Campbell-Morgan a dit regardant le temple d’Ézéchiel : « C’est juste ce que Dieu aurait eu si Sa volonté prévalait » ? Ou encore : Cette Église que nous voyons dans « Éphésiens » est-elle pour le futur, dans le « siècle des siècles », une expression souvent utilisée par Paul ? Dans ce cas est-il futile d’œuvrer et d’espérer pour une telle chose aujourd’hui ? Devons-nous accepter la théorie de « la ruine totale de l’Église » ? D’une façon globale, en considérant toutes merveilles et les gloires des débuts de l’histoire chrétienne, y a t-il jamais eu quelque chose de totalement semblable à cette lettre ? Êtes-vous choqué par ces questions ? Pensez-vous qu’il ne s’agisse, après tout, que d’une comparaison plus ou moins approximative ? Cette attitude ne peut satisfaire ceux qui on pris position pour la révélation de cette épître aux Éphésiens.
   
                    Aussi, y a t-il une autre réponse ? La réponse tient-elle du fait qu’il y ait une certaine incompréhension, une approche inadéquate envers cette lettre ? C’est ici que nous touchons, non pas uniquement la réponse à nos questions préoccupantes, mais à ce qui nous amène dans le domaine des immenses valeurs et implications spirituelles de la révélation contenue dans cette lettre. Mais qu’il n’y ait aucun malentendu ici : Ce sera le plus grand défi et la plus grande épreuve pour la chrétienté et la foi chrétienne, et en même temps une implication dans un réel conflit avec toutes les forces cosmiques qui ont combattues si âprement contre la véritable compréhension de cette révélation divine !
   
                    Loin d’être seulement idéaliste ou mystique, nous allons voir en progressant qu’il s’agit d’un document intensément réaliste. Il y a une ou deux choses que nous devons reconnaître avant d’en arriver à considérer sa réponse aux objections mentionnées.

L’Exhaustivité de l’Épître aux Éphésiens
 
                    Il ne s’agit pas d’une présentation nouvelle ou différente de la vérité, mais d’une incorporation exhaustive de tout l’enseignement du Nouveau Testament. Nous y avons les quatre évangiles (voyez les précédents chapitres). L’épître aux Romains y est aussi, car la mise à l’écart totale du premier Adam est implicite ici. Les épîtres aux Corinthiens y sont également, car « l’homme spirituel » s’impose, alors que « l’homme naturel » corromprait tout ce qui s’y trouve. L’épître aux Galates y est tout autant, car il ne peut y avoir ici aucun compromis, aucune demi-mesure, aucune perversion, aucune contradiction etc. 
   
                    Ayant démontré ceci, procédons en considérant quatre aspects qui supportent la présente validité de cette épître aux Éphésiens.

La Perspective de l’Épître aux Éphésiens
   
                    Cet aspect peut se démontrer être une épreuve, un test et une révolution dans l’histoire de l’Église. La perspective détermine, sans aucun doute, toutes choses. Cinq fois dans cette lettre nous trouvons le mot « céleste » (1 :3, 20 ; 2 :6 ; 3 :10 ; 6 :12), se référant respectivement aux bénédictions dont nous jouissons, à l’exaltation de Christ, à la notre position, à la vocation de l’Église et au combat de l’Église. Tout est vu d’en haut, mais cette « hauteur » n’est pas limitée à une location. Elle veut dire une autre façon, d’estimer les choses, de les définir, de les juger. C’est une différente prédisposition que celle qui est d’ici-bas. A ce sujet Dieu déclare : 

« Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies, dit l'Éternel: car comme les cieux sont élevés au-dessus de la terre, ainsi mes voies sont élevées au-dessus de vos voies, et mes pensées au-dessus de vos pensées. » 
(Esaïe 55 :8-9). 

                    Ainsi, il nous devient nécessaire d’être amené à la position où nous voyons ce que Dieu recherche et ce à quoi Il regarde ; ce qui est totalement différent de notre propre état d’esprit. Là est la clef de tout, et c’est, comme nous l’avons dit, très révolutionnaire. Notre prédisposition concernant l’Église est presque entièrement, si non totalement terrestre.
   
                     Que cherchons-nous et à quoi regardons-nous à cet égard ? Passons au crible, du plus grand au plus petit, ce qui s’appelle « l’Église ». Est-ce une Église nationale, qu’elle soit Catholique romaine, Anglicane, Orthodoxe, Réformée, etc? Est-ce une Église confessionnelle, Méthodiste, Baptiste, Épiscopale, Luthérienne, Presbytérienne, Indépendante etc. ? Est-ce une Église « Libre » ou « d’État », Non-Confessionnelle, Inter-Confessionnelle ? Est-ce une Église « Large » ou « Étroite » ? Est-ce une Église ayant certaines caractéristiques particulières et ayant des techniques de pratique, de formes, de comportements ? Est-ce une ou des « églises du Nouveau Testament », comprenant certaines choses tirées du Nouveau Testament contribuant à sa constitution ? Est-ce une cathédrale, ou bien un édifice, qu’il soit grand ou petit ? Est-ce un lieu quelconque, qu’il soit simple, ordinaire ou décoré ? Dieu regarde- t-Il des « Cieux », fixant Son attention sur, et recherchant « n’importe laquelle de ces choses ? Est-ce ce qu’Il désire ? Ces choses l’intéressent-Il vraiment ? Est-Il impressionné par ces fastes et ces parures, avec toutes leurs processions d’ostentations et d’exhibitions ? Est-ce que nos vêtements et accessoires, et autres vêtements de cérémonie ecclésiastiques et religieux impressionnent le Tout-Puissant?   Regarde t-Il à ces choses avec admiration et émerveillement ? Les voit-Il du tout, ou bien ignore les t-Il ? S’Il les regarde, ne serait-ce pas avec dédain ou bien même avec amusement ? Pauvres petites gens jouant à l’église et à d’autres choses semblables, comme Jésus le dit :

« Mais à qui comparerai-je cette génération? Elle est semblable à de petits enfants assis dans les marchés, et criant à leurs compagnons, et disant: Nous vous avons joué de la flûte, et vous n'avez pas dansé; nous vous avons chanté des complaintes, et vous ne vous êtes pas lamentés » !

Il y a t-il une seule de ces choses, ou toutes, qui attire l’œil de « Celui qui habite dans les cieux » ? (Psaume 2 :4).
   
                   Tout ce qui précède, ou une partie seulement, peut-être notre façon de voir l’Église, mais cela est une vue tout à fait terrestre ! Si nous avions la perspective des cieux, combien tout cela nous semblerait absurde. Comme toutes les choses les plus grandes de la terre, que ce soit des gens ou bien des montagnes, sont toutes pareilles lorsque nous les observons d’une position aérienne, ainsi les choses qui semblent si importantes à l’homme perdent leurs importances lorsque nous regardons les choses du point de vue des critères de Dieu.

Le Verdict de l’Histoire
   
                    Le verdict de l’histoire démontre clairement que Dieu ne S’attache pas, ni ne préserve les choses sur cette terre en elles-mêmes. Le poète Tennyson a écrit :

« Nos petits systèmes ont leurs temps ; Ils ont leurs temps et ils cessent d’être. »

                     Paul dit : « les choses qui se voient sont pour un temps » (2 Corinthiens 4 :18). Le verdict de l’histoire sur les choses qui ont cessées de remplir le but essentiel de leur existence, quelque soit la grandeur avec laquelle elles servaient le propos divin en leur temps, est que Dieu les a délaissées et soit elles ont été détruites ou abandonnées. Il en a été ainsi avec le Tabernacle à Shilo, du Temple à Jérusalem, des « assemblées » en Asie, et de beaucoup d’autres choses et lieux. Rien n’est sacré pour Dieu si Son intention divine n’est pas accomplie. Le monde et l’histoire sont parsemés de telles reliques : la désolation, l’abandon, la mort, la froideur déclarent le désintéressement de Dieu. Les hommes s’efforcent à préserver les choses, essaient de vivre dans le passé, mais la responsabilité leur incombe, et la limite du support de Dieu les usera doucement mais sûrement ; à moins que l’intention divine ne soit recouvrée. Le Mur des Lamentations à Jérusalem est un symbole du verdict de l’histoire, et des siècles de larmes en prouvent le rejet par Dieu. Tout ceci est bien triste et tragique, et en retenant la leçon, nous aspirons à nous en éloigner, et à en arriver à la réponse. Demandons-nous encore :

Quel A Été le Point de Mire des Cieux à Travers les Âges?
   
                    Nous avons vu que l’épître aux Éphésiens, (appelée ainsi bien qu’elle était une circulaire), rassemble tous les âges d’éternité en éternité. Son étendue va de « avant la fondation du monde (1 :4) au « siècle des siècles » (3 :21). Mais quel le point de mire de cette lettre dans ce contexte éternel ? Nous ne pouvons le manquer. Une phrase le déclare pleinement :

« à lui gloire dans l'assemblée dans le Christ Jésus,  pour toutes les générations du siècle des siècles! »

                    Nous devons lire cette lettre, ce que nous pouvons faire en quelques minutes, avec pour but d’y voir la place qu’y tient Christ et les allusions qui Lui sont faites. (Nous pourrions ajouter ici la lecture de l’épître aux Colossiens.)
 
                        Cette lettre remonte au-delà de la Genèse, et inclut la Genèse. Dans les deux livres une Personne est introduite, et cette Personne n’est plus jamais perdue de vue. Par des personnages, des types, des symboles, des prophéties et une multitude d’autres moyens ; dans des fêtes et des ordonnances, cette unique Personne est toujours présente, soit cachée ou révélée ! De Son Nom Il est le Messie, l’Oint, le Christos. Toutes les onctions pointent vers Lui. Il est le point de mire des siècles et des éternités. Que recherchent les Cieux et à quoi regardent-ils exclusivement? Uniquement ce qui est en essence cette Personne. Dorénavant plus de symboles, de figures, de types, de représentations, mais la réalité, la substance ! Non pas « l’Église » comme quelque chose d’objectif ! Non pas le Royaume des cieux en tant que lieu et objet de perception ! « Le royaume de Dieu ne vient pas de manière à attirer l'attention » (Luc 17 :20). C’est un erreur de penser et de parler de l’Église sans vouloir dire Christ Lui-même, ce ne sont pas des sujets ni des objets ! Ils sont un. L’Église est Son Corps, Sa femme, ils sont « une seule chair » (5 :31). C’est cela Éphésiens. Il est tout aussi erroné de parler et de penser du Royaume des cieux et de pas vouloir dire le Seigneur Lui-même. Ils sont la même chose. Dans les Évangiles ils sont unis. Le Messie est présenté comme étant et le Roi et le Royaume. La nature même du Royaume correspond à celle du « Fils de l’homme ». L’Un et l’autre sont des cieux.
   
                    Tout ceci, et tout ce que ces choses impliquaient, furent une absolue révolution quand à la conception messianique.
 
                    Comment cela répond t-il aux énormes questions que nous nous posions au début, par rapport à cette épître aux Éphésiens ? Cette lettre nous répond ainsi. Ce que Dieu et les Cieux recherchent et regardent n’est pas quelque chose appelée l’Église, ce n’est pas non plus des assemblées locales en tant que telles. Dieu et les Cieux recherchent Christ, ce qui est de Sa nature, Sa nature céleste ; en esprit et en vérité ; ce qui est de la vie éternelle, en conduite et en comportement, en vertu et en caractère, en influence et en impression ; et en victoire sur le péché, sur Satan et sur le monde. Ce n’est absolument pas quelque chose de local en termes géographiques, mais plutôt : « là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis  au milieu d'eux. » Et ceci, peut-être sur un navire ou dans un avion, qui ne peuvent, ni l’un ni l’autre, être fixé dans une localité. Christ peut être à Éphèse ou à Laodicée, ou à n’importe quel autre endroit, mais c’est le Christ qui définit l’assemblée et non pas la localité ! Christ peut être dans la congrégation, la dénomination, alors que, aucunes d’elles – dans leur totalité – n’est peut-être en Christ. Nous Le recherchons. Nous nous rassemblons en Son Nom. Il est le terrain, c’est sur Lui que nous nous assemblons.
 
                    Il y a énormément de choses dans la « Chrétienté » envers lesquelles nous avons délibérément fermé nos yeux, et que « désormais, nous ne connaissons [plus] selon la chair », alors même que nous cherchons ce qui de Christ dans les personnes. « Notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ ». Si nous ne pouvons Le trouver, alors il n’y a pas de communion céleste.
   
                    Combien je suis conscient que beaucoup de questions seront suscitées par ce qui vient d’être dit, et il est probable que la plus épineuse d’entre elles concerne notre rassemblement, et ce qui est devenu le problème des assemblées locales. La procédure employée par les hommes à été de partir de l’extérieur ou d’un point plus ou moins avancé de la chrétienté ; et ceci afin de former une église ou des églises. Les noms varient : églises, assemblées, congrégations, réunions, etc. Une certaine structure, qu’elle soit une doctrine, un credo, une pratique ou bien une habitude, a été conçu ; souvent avec un plus ou moins grand degré d’autorité scripturaire ; parfois en lisant  dans les Écritures une interprétation ou une signification qui ne s’y trouve pas vraiment en vérité. Parfois il y a une partie de la vérité, et ainsi il s’agit d’un certain aspect de la vérité sur lequel tout s’appuie. Les raisons et les causes des nombreux groupes, communautés ou compagnies sont aussi nombreuses que toutes ces entités. Trop souvent il s’agit de quelque chose «formé » par les hommes, et quelque chose qu’ils décident de faire. De parler ainsi c’est toucher à la racine de la plupart des problèmes de la foi chrétienne. Mais abordons ce sujet positivement.
   
                    Nous sommes enseignés par l’épître aux Éphésiens et que nous dit-elle ? Nous avons vu que l’Église est Christ, et que toutes ses parties le sont de Son Corps. Est-ce vrai ? Croyons-nous ceci ? Non pas qu’Il n’est pas d’existence personnelle en dehors de Son Corps, mais Il est le caractère même du Corps, et seule la mort peut séparer les deux. Si cette identification avec Christ est vraie spirituellement, comme l’enseigne le Nouveau Testament, nous devons alors nous demander : Comment Christ est-Il apparu ? Est-Il apparu comme un homme mature? A t-Il été fait de mains ? A t-Il été assemblé comme une entité composée de plusieurs éléments ? Est-ce que quelqu’un ou un groupe de personnes, a t-il eu des idées concernant ce qu’Il devait être en s’attachant ensuite à œuvrer afin de donner une forme à ces idées ? Peut-être souriez-vous, ou bien êtes-vous scandalisé que de telles questions soient posées. Mais n’est-ce pas là l’expression prédominante de la mentalité générale en ce qui concerne l’Église et les églises ? Mais, comment Christ est-Il arrivé dans ce monde ? N’est-ce pas simplement en naissant ? Il y avait une Semence (et ceci est un mot biblique  Le concernant à partir de la Genèse), et cette « Semence » contenait la vie dans laquelle se trouvait toute la nature, le caractère, la capacité, la forme, le propos et la destinée de cette Entité. La Semence est née, et pour se reproduire fut « plantée » : elle tomba en terre et mourut (Jean 12 :24). L’Église est le fruit de cette Semence, contenant la même vie et le même potentiel. La vraie Église – où qu’elle se trouve - doit suivre l’histoire de Christ spirituellement. Elle doit naître, elle est ce « qui n’est pas fait de main ». Dieu « n'habite pas dans des temples faits de main » – une déclaration pour laquelle Etienne perdit la vie. L’Église doit être suscitée par Dieu, née de l’Esprit Saint, circoncis de cœur, baptisée dans la mort, ressuscitée avec Christ, oint pour le service, conduite dans le conflit spirituel, et jointe à Lui sur le fondement céleste. C’est Christ, toujours et partout ! Là est le message d’ « Éphésiens ». Mais il nous reste à dire une chose.

La Base de Tout
 
                    Cette lettre aux Éphésiens est une sorte de culmination, de résumé. La succession  spirituelle est correcte, même si la chronologie de l’est pas. La croix demeure centrale, universelle et suprême. Dans cette lettre, l’Église en tant que le Christ exprimé corporativement, se tient sur la base toute entière de la croix. Il ne s’agit pas d’une croix personnelle, de la croix de l’histoire, mais de la croix cosmique, éternelle. Dans ce domaine céleste, Christ – par Sa croix – a dépouillé les principautés et les autorités (Colossiens 2 :15) et « a emmené captive la captivité » (Éphésiens 4 :8), et par Sa victoire Il a placé Son Église au dessus de toutes choses. Mais ceci est inclus dans Romains, Corinthiens et Galates. Voyez ce que signifie la croix dans ces situations, rassemblez ces choses et vous avez « Éphésiens»
   
                    Notre « terrain de l’église » doit être Christ, uniquement Christ, et ceci doit tout décider et doit être la réponse à tous nos problèmes « d’église ». Mais empressons nous de dire que cette épître nous montre combien sont grandes les valeurs d’une expression corporative de Christ où qu’elle soit. Ces valeurs affectent le croyant individuel et le monde qui nous entoure. Les sujets suivants sont liés à cette présence de Christ dans Son Corps : la protection et la couverture ; l’édification et la maturité ; l’ensemencement et le fondement spirituels ; le service et le ministère mutuels ; un témoignage et un impact dans les domaines d’intelligences sataniques et angéliques. Tout ceci est dans cette lettre et est directement lié à une véritable expression de Christ. Si nous demandons : « Une telle expression peut-elle être ? », notre réponse est : « Oui, si pas en perfection et en plénitude, elle peut l’être au moins dans une vraie mesure. » Les temps utilisés dans Éphésiens peuvent nous aider. Le passé : « alors même que nous étions morts dans nos fautes, il nous a vivifiés   ensemble avec le Christ », ceci était au début. Il y a beaucoup de choses qui sont rétrospectives par rapport à leur histoire spirituelle. Le présent – le présent continu –, le plus gros de la lettre concerne la croissance, l’édification : « jusqu'à ce que nous parvenions … à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature de la plénitude du Christ ». Le futur : « afin que lui se présentât l'assemblée à lui-même, glorieuse », « gloire dans l'assemblée … au siècle des siècles! »
 
                     Notons bien ceci : Le critère éternel et présent, ou la preuve de « l’Église », qu’elle soit universelle ou locale, c’est la présence de Christ. Y est-Il trouvé ? Si nous sommes dans l’Esprit, peut-on Le rencontrer, et vraiment dire : « Le Seigneur était présent aujourd’hui ! » ? La présence de Christ détermine s’il s’agit bien d’une vraie assemblée. La mesure de Christ déterminera, non pas une relation de base, mais la mesure de la communion, la mutualité spirituelle spontanée.

La position : une position, non pas terrestre, mais céleste.
La focalisation : « Christ – tout et en tous ».
Le fondement : la croix, initiale et continue.
La dynamique : « la puissance qui opère en nous ».

à suivre......


samedi 8 juillet 2017

(9) La Mission, la Signification et le Message de Jésus Christ Chapitre Neuf - DANS L’Épître AUX GALATES - par T. Austin-Sparks

Chapitre Un - DANS L'ÉVANGILE SELON MATTHIEU  
Chapitre Deux - DANS L'ÉVANGILE SELON MARC 
Chapitre Trois DANS L’ÉVANGILE SELON LUC 
Chapitre Quatre - DANS L'ÉVANGILE SELON JEAN 
Chapitre Cinq DANS LE LIVRE DES ACTES 
Chapitre Six DANS L’ÉPÎTRE AUX ROMAINS 
Chapitre Sept - DANS LES Épîtres AUX CORINTHIENS 
Chapitre Huit - DANS LES Épîtres AUX CORINTHIENS
Chapitre Neuf - DANS L’Épître AUX  GALATES
Chapitre Dix - DANS L’Épître AUX  EPHESIENS
Chapitre Onze - Dans l’Épître aux  PHILIPPIENS
Chapitre Douze - DANS L’Épître AUX  COLOSSIENS

Chapitre Neuf - DANS L’Épître AUX GALATES

                  La familiarité que nous avons avec cette partie du Nouveau Testament a résulté, comme cela est le cas avec beaucoup de choses, en la perte de l’impact énorme qu’elle eu lorsqu’elle fut écrite, lue et circulée. En sa nature, en son objet et en sa nécessité il n’y a rien dans la Bible de plus contemporain et qui ne soit plus approprié au besoin de la chrétienté. Cette épître à été résumée à une doctrine, bien qu’elle soit une doctrine fondamentale, et elle est maintenant décrite en une phrase ; alors qu’en fait elle est un tremblement de terre, une révolution, un cataclysme. En méditant sur cette lettre, beaucoup d’illustrations vivantes me vinrent à l’esprit.
   
                    J’ai vu un homme appelé Shamma se tenant dans un champ de lentilles, et, seul, combattre les Philistins avec son épée jusqu’à ce qu’il n’en reste plus un seul pour le défier. J’ai vu les hordes de Philistins menaçant Israël et se couvrir derrière le géant Goliath qui, jour après jour, instaurait la peur dans les cœurs des hommes d’Israël. Puis David, le jeune homme, décidant que cela avait duré suffisamment longtemps, et qu’il était temps de solutionner la situation, et en le faisant mis en déroute toute l’armée des Philistins.
 
                     Puis, pour en arriver à une période beaucoup plus récente, j’ai vu cette réunion à Runnymede avec les barons et le roi Jean sans Terre assis, une plume à la main et le visage rebelle, alors que les barons avaient décidé que le long régime d’injustice devait maintenant cessé et qu’une nouvelle charte doit être signée une fois pour toute. Il n’y avait alors plus d’échappatoire pour le monarque.
   
                       Ces épisodes et évènements s’accordent si bien avec la lettre qui est maintenant devant nous. Une campagne de fausse interprétation de la foi chrétienne a suivi Paul dans tous les lieux où il est allé. Lui, le plus patient et le plus accommodant des serviteurs de Jésus Christ, a supporté longtemps et humblement les attaques portées à son encontre ; contre son caractère, ses qualifications, son intégrité ; mais cela avait atteint le point où la nature même et la véracité de la foi chrétienne était en train d’être changées. A ce point là, l’indulgence atteignit ses limites et ce Shamma du Nouveau Testament sortit son épée et dit : « Cela a assez duré, le jour de rendre des comptes est arrivé. » Le feu dans ses os était devenu des plus ardent. Des paroles enflammées sortaient de sa bouche : « Mais quand nous-mêmes, ou quand un ange venu du ciel vous évangéliserait outre ce que nous vous avons évangélisé, qu'il soit anathème. » Ce jour là, son épée se souda à sa main et il combattit à la mort les Judaïseurs incirconcis de cœur de toutes les époques.
   
                    Mais lorsque nous avons dit cela, et nous pourrions en dire beaucoup plus, il nous reste encore à couvrir le véritable sujet en question, et le conflit qui sévissait alors. Nous nous devons de nous interroger sur ce qui était, et ce qui est, vraiment menacé. Beaucoup d’autres questions en relation à cela doivent avoir leurs réponses, mais ce qui couvre tout, ce qui gouverne toutes ces questions n’est rien d’autre que:

La Véritable Nature de la Foi Chrétienne
   
                    Là était, et a toujours été, la réelle et véritable nature de la mission, de la signification et du message de Jésus Christ. Pourquoi est-Il vraiment venu ? Quelle est la signification de Sa Personne ? Et Quel est Son Message ?
   
                    Permettez-moi ici d’ouvrir un parenthèse. Alors que ce ministère est pour tout le peuple de Dieu, je sais que beaucoup de lecteurs sont des serviteurs de Dieu tenant des positions de responsabilité et d’influence. A ceux-ci, j’adresse ce message d’une façon particulièrement solennelle. Mes frères, vous êtes sans doute conscients qu’il y a dans ce monde une invasion sérieuse et vicieuse d’esprits de confusion ; et rien n’y échappe. Alors que cela est vrai des nations et des fédérations de nations, cela l'est encore plus de la chrétienté. De la plus large chrétienté, au cercles évangéliques, et encore au plus sincères croyants, et à n’importe quel serviteur de Dieu qui Lui est précieux, il y a une implication dans ce qui est compliqué et dans la perplexité jusqu’à un degré paralysant. Des mouvements, enseignements et pratiques nouveaux, exotiques, bizarres, extrêmes, particuliers, hors du commun, anormaux et singuliers se succèdent rapidement et beaucoup parmi le peuple de Dieu sont influencés par ces choses ; et finissent dans la désillusion et le cynisme. Une grande perplexité remplit l’atmosphère, et à cause de cela, la chrétienté est discréditée. Ainsi, il devient impératif que les responsables et influents sachent où ils en sont et qu’ils soient consacrés à démontrer au peuple de Dieu ce qu’est vraiment la foi chrétienne. Nous recherchons ici à faire une petite contribution à un tel service.
   
                    Pour en revenir à notre épître aux Galates, nous cherchons à voir ce qu’elle a à nous dire en guise de réponse à notre réponse principale : Qu’est-ce que la foi chrétienne ? Il y a des questions subsidiaires qui conduisent à la réponse. La foi chrétienne supplante-t-elle, continue-t-elle, ou est-elle une adaptation du système et de l’économie des rituels, de l’ordre sacramental et cérémonial, des ordonnances, des protocoles vestimentaires de l'Ancien Testament ? Est-elle une reproduction mystique de l’économie de l'Ancien Testament ? C’est à dire, la préservation des rituels et cérémonials tout en leur attribuant une signification spirituelle ou mystique, de manière à ce qu’on puisse dire : « Bien sur ce n’est pas la chose même, mais c’est ce qu’elle implique » ? Ce ainsi que parlent et enseignent les promoteurs des sacramentaux, ainsi que beaucoup de chrétiens évangéliques. Mais une vertu est en fait rattachée aux moyens employés. En outre, la foi chrétienne est-elle une idéologie, c’est à dire un système d’idées ; le résultat de l’activité mentale et intellectuelle de pensées religieuses ? En d’autres termes, est-elle une philosophie concernant Dieu, l’homme et sa destinée, le bien et le mal, et le comportement humain ? Est-ce un système de règlements, de lois, de préceptes, de décrets, de statuts techniques, de points utiles ? Est-ce un autre système de « tu feras » et « tu ne feras point » ? Est-elle une tradition, une succession  historique, un héritage ou une hérédité ?
 
                    A toutes ces questions, et à toutes les autres, la lettre aux Galates et tout le Nouveau Testament disent – ou plutôt crient – un « NON ! » catégorique et final. N’importe lequel de ces points, ou tous ensembles, formeraient ce que l’apôtre appelle ici « un autre évangile », et il dit à ce propos, même si (supposant que cela soit possible) « un ange des cieux » annonçait cette chose, que cet ange soit anathème ! Il ne peut y avoir aucun compromis ici. L’épée est sortie et ces « Philistins », mentionnés et décrits ci-dessus, doivent être retranchés sans pitié. Après tout, Paul n’est pas plus véhément que ne l’était son divin Maître lorsqu’Il faisait face à ceux qui dévoyaient ceux qui cherchaient après la vérité de Dieu et qui les embrouillaient quand à cette même vérité en la déformant.
   
                    Quelle est donc la réponse ? Cette lettre devant nous a bien justement été appelée « La Magna Carta de la foi chrétienne », en une brève déclaration de doctrine : « la justification par la foi. » Bien sur cela est fondamental à la chrétienté, mais nous devons aller plus loin. Nous croyons cela avec toutes les capacités qui sont les nôtres, mais lorsque nous l’avons dit, avons-nous vraiment défini ce qui compose et constitue la foi ? La justification par la foi peut être une doctrine théologienne, un credo, un concept merveilleux. Regardez dans cette lettre et voyez la chose même qui conduisit l’apôtre à prendre sa position. Il fonde tout de sa foi chrétienne, son salut, sa vie, son ministère, son endurance, et son espérance éternelle, sur une seule chose. Et ceci est déclaré comme étant la base de toute la lettre : « Mais quand il plut à Dieu, qui m'a mis à part dès le ventre de ma mère et qui m'a appelé par sa grâce, de révéler son Fils en moi… » (1 :15-16) , ou encore pour citer une autre traduction : « Mais quand c’a été le bon plaisir de Dieu qui m’avait choisi dès le ventre de ma mère, et qui m’a appelé par sa grâce, de révéler son Fils en moi… » Quelle est donc la réponse ?

La Révélation Intérieure du Fils de Dieu
   
                    Ceci est un sujet constant à travers toute l’épître en relation avec des sujets variés, comme il en est de même à travers toutes les lettres de Paul. Il dit : « Christ vit en moi. » Il met l’accent sur le changement intérieur par rapport à ce qui est extérieur, sur l’aspect subjectif par rapport à l’aspect objectif, en ce qui concerne la Loi, l’alliance, l’esprit d’adoption, etc. Tout, maintenant, émane de Christ résidant en lui par l’Esprit Saint, et en cela est la signification de ce qu’il veut dire sur la liberté spirituelle. Il est parvenu à la signification des paroles du Seigneur : « Si donc le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres. » (Jean 8 : 36), libéré par la vie et la puissance du Christ  intérieur ! L’esprit d’adoption en nous, le fait que nous sommes fils de Dieu, est la foi chrétienne, rien d’autre ne l’est ! Dieu a révélé Son Fils en nous. Aussi, nous devons demander : Qu’a vu Paul initialement, lorsqu’il eu cette révélation, et quels en ont été les effets ?
   
                    Bien entendu, tout ce que nous avons de la plume de cet apôtre était par révélation, mais dans cette lettre nous avons ce qui était fondamental à tout le reste. Je dois, néanmoins, m’arrêter pour mettre l’accent sur une chose. Paul fait des efforts pour insister sur le fait que cette connaissance du Fils de Dieu, qui valide la foi chrétienne pour lui, était personnelle, directe et indépendante. Il dit : « l'évangile qui a été annoncé par moi n'est pas selon l'homme. Car moi, je ne l'ai pas reçu de l'homme non plus, ni appris, mais par la révélation de Jésus Christ. » (1 :11-12) C’est cela la vraie foi chrétienne. Quelque soit l’instrument ou le moyen utilisé par Dieu, ces intermédiaires ne pourront jamais impartir Christ, mettre Christ en nous, accomplir le miracle de redonner la faculté de voir à l’aveugle. Ce ne peut être que, accompli par l’Esprit de Dieu de sorte que nous nous exclamons émerveillés : « Je vois ! » A part cela, notre foi chrétienne est, au mieux, quelque chose de seconde main et d’objectif. L’accent du vrai enseignant doit être mis sur cette connaissance personnelle du Saint Esprit comme Seigneur intérieurement. Tôt ou tard la chrétienté sera mise à l’épreuve sur ce fondement et sur ce sujet qui inclus tout.
   
                    Nous pouvons maintenant nous demander ce que Paul a vu à l’occasion à laquelle il fait référence. Qu’a t-il vu du Fils de Dieu ? La pleine réponse demande à ce que nous retournions à cet incident sur la route de Damas, mais que nous montre cette lettre particulière ? La réponse est résumée en une seule phrase : la croix. Ses trois référence à la croix dans son épître aux Galates se rapportent à trois choses distinctes : 

« Je suis crucifié avec Christ » (2 :20)

« Or ceux qui sont du Christ ont crucifié la chair avec les passions et les convoitises » (5 :24)

« Mais qu'il ne m'arrive pas à moi de me glorifier, sinon en la croix de notre Seigneur Jésus Christ, par laquelle le monde m'est crucifié, et moi au monde. » (6 :14)

Les trois aspects sont :

1 Personnel – « Je suis crucifié avec Christ »
2 La vie de l’empire de la chair - « Or ceux qui sont du Christ ont crucifié la chair avec les passions et les convoitises »
3. Le monde - « Mais qu'il ne m'arrive pas à moi de me glorifier, sinon en la croix de notre Seigneur Jésus Christ, par laquelle le monde m'est crucifié, et moi au monde. »

                    La croix sous ces trois aspects est la foi chrétienne. Nous ne pouvons cesser d’être surpris de voir que l’homme qui aurait traîné volontiers et véhémentement Jésus de Nazareth à la crucifixion est arrivé à voir qu’il allait lui-même être crucifié ; et maintenant il se glorifie dans cette croix pour d’autres raisons. Il n’est donc pas étonnant qu’il dise : «qui m’a appelé par sa grâce ».
   
                     Comment cela nous parle t-il ? Cela nous dit clairement et puissamment que la véritable  foi chrétienne découle d’une expérience dévastatrice de la croix. De voir Christ, le Fils de Dieu crucifié, est nous voir nous-mêmes transpercés et réduits à néant. Tôt ou tard cette expérience doit être vécue, si notre vie chrétienne doit devenir une expression du Christ crucifié, ressuscité et exalté demeurant en nous. Le vrai chrétien et la véritable Église sont une personne et une communauté crucifiées !
   
                    Quel était le résultat de cette révélation de « son Fils en moi » ? Cela pourvu à Paul une nouvelle dimension et un nouvel horizon. Cela marquait la fin d’une histoire et le début d’une autre. Auparavant la croix était une offense intolérable, elle devint plus tard la puissance et la sagesse de Dieu. La croix était le point de rencontre de deux histoires : l’une était amenée à la fin, pour l’autre c’était le commencement. L’histoire précédente s’est prouvée être fausse, la nouvelle est la vraie. Cette lettre dit qu’un Israël est arrivé à la fin, et qu’un nouvel « Israël de Dieu » est né. Qu’une Jérusalem « ici-bas » n’est plus la vraie (si elle ne l’a jamais été) et que « la Jérusalem d’en haut » l’a remplacée. L’ancienne histoire était fondée sur un nouveau siècle visualisé et centré sur les institutions d’Israël, sur Jérusalem, le temple, la loi, le sabbat. La nouvelle histoire est fondée sur l’inimitié de tout ceci, démontré dans la croix et maintenant centrée en une nation spirituelle, une Jérusalem céleste, un temple saint et céleste « pas fait de main », une loi « de l'Esprit de vie dans le Christ Jésus », et un « repos sabbatique » réservé pour le nouveau peuple. Voilà la foi chrétienne selon le Nouveau Testament, et la révélation intérieure du fils de Dieu.
   
                     Résumons. Nous reconnaissons pleinement que la véritable occasion de cette lettre était – et est – le vrai fondement de la juste position de l’homme face à Dieu, et que cette vérité est débattue ici de façon concluante. Rien ne peut être permis d’interféré avec cela !
   
                    Mais lorsque nous avons reconnu ceci, nous n’avons pas résolu chaque élément pertinent de la situation conflictuelle. Pourquoi, alors que les chrétiens évangéliques ont enraciné et établi cette doctrine dans leur confession de foi et credo fondamentaux, demeure-t-il tant de conflits parmi eux ? Ceci est plus ou moins présent dans l’Église primitive même lorsque ce fondement élémentaire est accepté. En regardant de plus près à la controverse que nous trouvons dans cette lettre, nous voyons qu’il ne s’agissait pas uniquement du fondement, mais aussi de ce qui était édifié sur ce fondement.

                   Tous les apôtres, y compris Pierre et Jacques, n’étaient pas totalement clairs à ce sujet, (voyez 2 :11-14). Il existait une controverse entre les premiers apôtres, non pas sur la doctrine, mais quant à leur position intérieure. Extérieurement et de manière doctorale ils étaient d’accord mais dans le for intérieur de leur constitution religieuse, une circoncision radicale – une incision entre et autour – n’était pas encore consumée. Il y avait toujours une trace de la naissance, de l’éducation, des traditions, d’hérédité, d’héritage. En Paul, qui avait été plus profondément enraciné et plus véhémentement absorbé dans le judaïsme qu’aucun d’entre eux (voyez 1 :11-14), cette incision radicale, cette opération chirurgicale spirituelle, avait été effectuée. Les résidus et les reliques du judaïsme historique et de la religion naturelle d’un côté, et l’émancipation complète – par la croix – de l’autre, étaient en conflit, et la véritable cause était la menace de changer la vraie nature de la foi chrétienne – l’Évangile. C’était une subtile et dangereuse infiltration de mélange, illustrée dans l'Ancien Testament par la prohibition divine de labourer avec un bœuf et un âne sous le même joug, ou de porter un vêtement mélangé de laine et de lin. Paul, de par son expérience profonde de la croix, voyait à travers cette menace sur la pureté de la foi chrétienne, et s’éleva pour « la défense de l’Évangile ».
   
                    Ainsi, nous en arrivons au conflit des âges, non pas seulement entre la Loi et la Grâce, mais entre la véritable nature de la foi chrétienne et les chose qui lui ont été ajoutées. Des gens peuvent être appelés chrétiens alors qu’ils n’ont aucune expérience de la nouvelle naissance, de régénération, de connaissance personnelle, ou d’une marche avec le Seigneur ; et il y en a beaucoup dont le comportement, l’apparence, et les associations ne sont pas uniquement un reniement de Christ, mais une contradiction à la décence ordinaire. L’étendue de ceci va d’une « religion » traditionnelle, vers une mondanité patente, avec divers degrés et nuances.
   
                 Aussi nous concluons en disant que la vraie bataille est pour la véritable nature de la foi chrétienne. L’appel est pour « des hommes qui ont vus le Roi » ; des hommes qui peuvent vraiment dire : « quand il plut à Dieu … de révéler son Fils en moi. » Des hommes qui auront un fardeau du cœur pour la pureté de l’Évangile, et qui paieront le grand prix du témoignage de Jésus. Ce sera au sein même de la « chrétienté » qu’ils rencontreront les forces qui pèsent sur ce prix a payer. Il en a toujours été ainsi.

à suivre.....

vendredi 7 juillet 2017

(8) La Mission, la Signification et le Message de Jésus Christ Chapitre Huit - DANS LES Épîtres AUX CORINTHIENS - par T. Austin-Sparks

Chapitre Un - DANS L'ÉVANGILE SELON MATTHIEU  
Chapitre Deux - DANS L'ÉVANGILE SELON MARC 
Chapitre Trois DANS L’ÉVANGILE SELON LUC 
Chapitre Quatre - DANS L'ÉVANGILE SELON JEAN 
Chapitre Cinq DANS LE LIVRE DES ACTES 

Chapitre Six DANS L’ÉPÎTRE AUX ROMAINS 
Chapitre Sept - DANS LES Épîtres AUX CORINTHIENS 
Chapitre Huit - DANS LES Épîtres AUX CORINTHIENS
Chapitre Neuf - DANS L’Épître AUX  GALATES
Chapitre Dix - DANS L’Épître AUX  EPHESIENS
Chapitre Onze - Dans l’Épître aux  PHILIPPIENS
Chapitre Douze - DANS L’Épître AUX  COLOSSIENS


Chapitre Huit - DANS LES Épîtres AUX CORINTHIENS

                   Nous avons vu que, dans les épîtres aux Corinthiens, les chrétiens sont spirituellement dans une position qui correspond à celle d’Israël dans le désert. Cela veut dire que nous devons voir comment Christ est appliqué à cette situation. Toutes les parties du Nouveau Testament, c’est à dire chaque livre, expose Christ d’une façon, ou d’une manière, particulière en relation avec une situation spécifique parce que tout le Nouveau Testament est occupé par la mission, la signification et le message de Jésus Christ. Nous avons vu comment la situation des croyants à Corinthe correspondant à Israël dans le désert veut dire qu’ils étaient positionellement sortis du royaume des ténèbres, baptisés en Christ, dans la bénédiction de l’agneau pascal – chair et sang, sur la base de la justification par la foi. Positionellement ils étaient dans le royaume des cieux et sur une base surnaturelle. Tout ceci était vrai de par la grâce souveraine. Mais maintenant, tout cela était objectif, et ce qui était positionnel devait devenir intérieur et leur condition ; c’est à dire que ces vérités devaient devenir leur condition spirituelle. Bien nombreuses étaient les inconsistances et les contradictions entre la position et la condition, et Dieu ne pouvait l’accepter. Par conséquent, cela explique les avertissements solennels tirés de l’histoire d’Israël – le désastre dans le désert dans l’échec de « avançons vers » le but du salut. Dans notre dernier message nous avons montré une des réelles causes du désastre, et ceci doit être gardé en mémoire alors que nous procédons dans ces lettres. Dans les épîtres aux Corinthiens, nous trouvons des chrétiens au point où en était Israël au mont Sinaï, et deux choses ressortent parmi d’autres, ou une chose sous deux aspects. Ces deux choses sont :


La Vue Spirituelle et l’Ouïe Spirituelle
                    Un moment de réflexion mettra en évidence combien ces deux choses étaient la véritable substance de la mission, de la signification et du message de Jésus Christ, et combien elles étaient encore les principes cardinaux de tout le Nouveau Testament.
   
                    Pour Israël dans le désert, ces deux choses correspondaient respectivement au tabernacle du témoignage et l’agencement du progrès. Ces deux aspects se trouvent vers la fin du livre de l’Exode et à travers tout le livre des Nombres. La tente du témoignage, ou le tabernacle, était central et à la vue de tous. Les tribus étaient disposées de chaque coté et de toute direction de façon à faire face au tabernacle. De la porte du parvis, les trompettes d’argent sonnaient afin d’être entendues par tout le peuple et tout cela était en liaison avec l’ordre du camp et ses mouvements.
 
                    Les principes étaient de voir et d’entendre ; l’œil qui voit et l’oreille qui entend. Mis ensemble, ils représentent la place centrale et souveraine du Seigneur Jésus, et l’Esprit Saint comme étant la voix de Dieu Le concernant. Prenez ces faits, et pensez aux épîtres aux Corinthiens à leurs lumière ; nous en arrivons à:

La Place de Christ : la Place de l’Esprit Saint
 
                    La place de Christ étant la place de l’Esprit Saint en relation avec l’ordre et le progrès spirituels dans une situation comme celle de Corinthe.
   
                    Nous devons faire un pas en arrière et nous joindre à l’apôtre alors qu’il envisageait d’écrire sa lettre à Corinthe, après qu’il en ait reçu des informations touchant la situation. L’apôtre connaissait Corinthe de par sa première visite cinq ans auparavant. Moralement, c’était le pire endroit au monde, et la situation était telle que ce courageux serviteur de Dieu dit qu’il était alors avec eux « dans la crainte, et dans un grand tremblement. » Néanmoins, de ces quatre cent mille habitants, quelques uns s’étaient tournés vers le Seigneur et ceux-ci représentaient « l'assemblée de Dieu qui est à Corinthe. » Mais pendant les cinq années d’absence de l’apôtre il y a eu ce navrant déclin spirituel que nous trouvons décrit dans cette épître. En effet, il s’agissait bien d’un déclin car, vers la fin de sa lettre (chapitre 15), l’apôtre leur rappelle « l'évangile que je vous ai annoncé, que vous avez aussi reçu.» Et quel Évangile ! Sachant ce qu’il allait rencontrer à Corinthe, Paul pris une résolution ferme et définitive : « je n'ai pas jugé bon de savoir quoi que ce soit parmi vous, sinon Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié. » Il dit ici « j'ai posé le fondement … lequel est Jésus Christ. » Pendant cinq ans, ils édifièrent sur ce fondement presque tout sauf sur Christ. En conséquence, il retourne au Fondement et avec une grande tristesse, « avec beaucoup de larmes », recommençant tout à partir du début. Ils lui avaient envoyé une lettre dans laquelle ils lui demandaient conseil sur onze sujets, et le fait qu’ils ne savaient pas comment résoudre de tels choses élémentaires, démontre combien ils avaient perdu de vue le Christ et la pensée de l’Esprit. La lettre est très largement une réponse à ces questions, mais ce que nous voulons remarquer c’est son approche face à toute cette situation tragique.
 
                    Nous avons dit qu’il retourne à sa prémisse originale : « Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié ». Dans aucune autre épître est le nom de Christ mis autant en avant. Il apparaît pas moins de neuf fois dans les neuf premiers versets. A travers toute la lettre, c’est comme si l’apôtre défiait les Corinthiens de lui expliquer comment chaque cas et problème correspondait au fondement, à Christ. Quoi qu’il dise, ceci demeurait sa position. Était-ce les divisions et les partialités ? Le défi est : « Le Christ est-il divisé ? » Ces conditions malheureuses et déplorables sont dues, dit-il, à l’immaturité, à une attitude de petits enfants, et cette immaturité n’est pas un accroissement en Christ. Les yeux spirituels étaient aveuglés envers Christ car occupés avec d’autres choses. Même Paul, Apollos et Simon Pierre, dit-il, étaient entre eux et Christ. Paul refuse catégoriquement de permettre que son nom, ou celui d’un autre homme, serve à justifier un parti ou une division! Les noms qui sont mentionnés représentent sans doute un problème de personnalité, ou l’insistance sur un aspect de vérité, ou encore un complexe particulier de tempérament, de tradition, de position, mais quoi que ce fut, son effet ou sa conséquence était d’obscurcir Christ, et Paul refusait tout compromis à ce sujet. L’ironie de la situation était qu’il y avait un parti qui ne voulait pas se joindre aux autres parce qu’ils étaient supérieurs et déclaraient : « moi je suis … de Christ ». Ceci a l’air spirituel n’est-ce pas ? Mais Paul n’est pas impressionné par cela non plus, parce que cette attitude traduisait cet esprit de parti autant que les autres. Et Paul se positionne contre tout esprit de quoi que ce soit !
 
                    Nous pouvons observer comment beaucoup de choses qui commencèrent bien et convenablement, devinrent, avec le temps, plus marquées par leurs opinions que par Christ. Nous y voyons cette mentalité de supériorité : « nous sommes le peuple » et « ils ne sont pas avec nous ». Cette attitude est autant une abomination qu’un sectarisme déclaré. Ce n’est pas ce que l’on dit être de Christ qui compte, mais plutôt : Combien de Christ et de l’Esprit de Christ est manifesté en nous ! Le fil à plomb ou la canne à mesurer, par lesquels la droiture ou les écarts sont déterminés, c’est Christ.
   
                    Ainsi, Paul implique Christ dans toutes les réponses qu’il donne aux questions qui lui ont été soumises dans la lettre de Corinthe. En fait, il adresse une question, qui inclus toutes les autres et en fait le critère final : « Comment ceci ou cela s’accorde t-il avec Christ ? » Ne serait-il pas souhaitable de toujours traiter les défis qui nous font face dans cette vie ici-bas de cette façon? Non pas ce que le monde fait ou pense, non pas ce qui est courant de faire dans ce monde, ni parmi certains chrétiens, mais plutôt – est-ce que ceci est agréable à et honorable envers Christ ? Pas même : « Il y a t-il quelque chose de mal là-dedans ? » Mais, positivement – est-ce gouverné par l’amour envers Christ ?
 
                    Aussi, comme il en était avec Israël dans le désert, Christ a la place centrale et est toujours en vue. Mais ceci n’est qu’une partie de la question. L’autre partie c’est:

Les Trompettes d’Argent – La Voix de l’Esprit
   
                    Les trompettes ont une place intéressante dans la Bible, de la première mention dans Nombres dix à la « dernière trompette de 1 Corinthiens 15 :52.
 
                    Dans le désert, leurs fonctions étaient de sonner l’alarme, d’appeler à la guerre, de convoquer à une fête (la fête des trompettes), pour annoncer le départ des camps, etc. Quand tout est dit, les trompettes présupposent une ouie pour entendre. Elles n’ont aucune signification ni utilité s’il n’y a pas d’écoute. Ainsi, il n’est pas profitable au Seigneur de parler s’il n’y a pas une écoute attentive. La Parole de Dieu unit ces deux choses constamment. « Que celui qui a des oreilles écoute », mais quoi ? « ce que l'Esprit dit aux assemblées ». Le son de la trompette est donc la voix de l’Esprit Saint. Ceci était fait à la porte de la tente du témoignage, ce qui signifie Christ étant le facteur dominant. C’est l’ordre parmi le peuple du Seigneur, individuellement et collectivement. C’est le progrès vers le but et l’héritage. C’est l’avertissement face aux dangers, et le rassemblement pour la bataille. Tout ceci est une question d’entendre la voix de l’Esprit. Si nous appliquons ce principe aux Corinthiens, nous serons – ou nous devrions être – impressionnés de voir la large place qu’occupe le Saint Esprit dans ces épîtres. Très tôt dans la première lettre nous y voyons ce principe qui est une vérité fondamentale absolue, et qui couvre la totalité du Nouveau Testament. Et ce principe va au cœur de la situation à Corinthe, comme il en est ainsi de toute situation de déclin et d’affaiblissement spirituel. Nous pourrions remplir tout un livre de cette vérité, parce que le Nouveau Testament la démontre partout. Mais nous ne faisons ici que l’indiquer. Alors, ici-même, au début de la première lettre aux Corinthiens (2 :6-16), nous avons

La Pensée Spirituelle Illuminée
   
                    Une vérité plus grande encore est que Christ avait été – ou aurait pu être – présenté dans une très grande plénitude sans néanmoins être compris. Le tabernacle était là complet pour être vu par tout Israël, mais c’était une chose, une chose sacrée, il était connu que Dieu y demeurait ; mais cela n’était pas compris. C’était une représentation exhaustive, mais toute sa signification n’était pas saisie. L’Esprit Saint était présent, mais les pensées du peuple n’étaient pas éclairées. Il ne pouvait pas être dit que « Ce que l'œil n'a pas vu, et que l'oreille n'a pas entendu, et qui n'est pas monté au cœur de l'homme», (remarquez, l’œil et l’oreille), était vraiment devenu une révélation active à ces chrétiens. « L'Esprit sonde toutes choses, même les choses profondes de Dieu », mais les choses étaient pitoyablement superficielles à Corinthe. Quiconque entendait la voix de l’Esprit intérieurement ne pouvait se comporter comme ils le faisaient. Je dois confesser que c’est là une de mes plus grandes perplexités, que de voir comment des chrétiens peuvent se comporter, avoir une apparence, et continuer si longtemps sans que l’Esprit Saint ne parle en eux, de façon à ce qu’Il provoque spontanément un changement de comportement, d’apparence et d’habitudes, sans que personne ne dise quoi que ce soit. Je dois demander : « Où est le Saint Esprit en eux ?» Ici je dois préciser plusieurs choses pertinentes qui, bien qu’elles élargissent ce message quelque peu, sont très appropriées pour notre temps. Nous sommes aujourd’hui dans une dispensation où ce monde est envahi d’esprits trompeurs avec un telle ampleur que, pour reprendre les paroles du Seigneur : « de manière à séduire, si possible, même les élus » (Matthieu 24 :24).
   
                     Il devrait être clairement compris que la forme éminente et spécifique de déception est la simulation de l’Esprit Saint. Le chrétien est tellement dépendant de l’Esprit Saint pour toute chose, surtout en ce qui concerne la connaissance de Christ, que d’imiter le Saint Esprit est le coup de maître des mauvais esprits. L’Esprit de vérité est assailli par de faux esprits, et surtout de par l’imitation. Leurs imitations seront souvent, ou habituellement, crues comme étant très spirituelles. Il existe une fausse spiritualité. Sa forme la plus trompeuse est de mettre en avant les choses spirituelles qui sont secondaires, de les exagérer afin qu’elles soient considérées comme étant primordiales ! C’est ce que nous avons ici dans la première épître aux Corinthiens, et l’apôtre œuvre pour corriger ceci à cause des dangers encourus. 
   
                    Voyez ce qu’il dit à propos des dons auxquels sont donnés des importances différentes. Pour ces pauvres Corinthiens qui se sont laissés duper, certains dons d’exhibition, et de nature spectaculaire étaient le summum de la spiritualité. Ceci ouvrait la porte en grand à la tromperie de façon multiple. La somme de toute déception est la mise en avant, l’assertion et l’intensité de la force naturelle; de la puissance de l’âme. La déception est entrée dans ce monde à travers l’âme d’Ève, et le lien entre Satan et l’humanité se trouve justement là. Ceci est fondamental dans l’enseignement correctif de Paul, et dans la première partie de cette première lettre il pose ceci comme fondement pour tout ce qui suit.
   
                    Une autre forme adoptée par la déception est – et c’est peut être difficile à croire – une certaine supériorité à la Parole de Dieu. Oui ! Il est possible d’être si « spirituel » et de violer de manière flagrante la simple Parole de Dieu en disant : « je me suis senti conduit », « le Seigneur m’a montré », etc. Un homme peut négliger son devoir ordinaire envers sa femme et ses enfants, et finalement perdre toute influence envers eux parce qu’il est si « spirituel ». Nous disons cela particulièrement en référence à la famille chrétienne. Une épouse peut être si « spirituelle » qu’elle en oublie la simple exhortation : « Femmes, soyez soumises à vos propres maris ». Il n’est peut être pas aussi « spirituel » que vous espériez qu’Il soit, mais le Seigneur honorera l’épouse qui, avec la croix dans sa propre âme, honore Sa Parole. La Parole de Dieu dit que : « si quelqu'un ne veut pas travailler, qu'il ne mange pas non plus. » Il est possible d’être si « spirituel » de façon a passer des heures et des mois entiers de la vie à ne rien faire qui soit de valeur. Ceux-ci ne sont que des exemples de supériorité à la Parole de Dieu, il y en a bien d’autres et des bien pires.
   
                    La mise en avant de la vie de l’âme, résultera sans aucun doute en déception, et le fruit de la déception est simplement ceci : Beaucoup d’expériences psychiques telles que des « voix », apparitions, coïncidences, qui déploient ce qui semble être de Dieu, mais qui ensuite échouent et n’aboutissent à rien. Ces sensations laissent une traînée d’expériences inachevées, incomplètes et décevantes. Satan peut, comme on dit, mener en bateau une personne qui vit intensément dans l’âme.
   
                    Maintenant tout ceci est dans les épîtres aux Corinthiens, et explique la tragédie d’Israël dans le désert. Pourquoi un voyage de neuf jours a t-il duré quarante ans et s’est ensuite terminé en catastrophe ? Cette première lettre nous le dit, et Hébreux 4:12, lu dans le contexte, l’explique succinctement et précisément ! La vie de l’âme s’affirma au dessus et contre le véritablement spirituel.
   
                    Je m’attends à être critiqué pour avoir dit certaines de ces choses, mais l’état actuel des choses est mauvais et nous nous devons d’être fidèle. Je confesse que, plus je passe de temps dans ces épîtres aux Corinthiens, et plus je ressens combien la situation était grave, et plus je suis poussé à rechercher l’explication.
   
                    Nous n’avons pas encore fini, mais chers lecteurs, ne voyez-vous pas maintenant pourquoi l’apôtre dit : « car je n'ai pas jugé bon de savoir quoi que ce soit parmi vous, sinon Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié. » « Jésus Christ crucifié ». La croix est la solution!

                    Retournons un moment là où nous avons commencer. Nous avons dit que les trompettes d’argent représentaient la voix du Saint Esprit, et qu’une écoute attentive est essentielle pour entendre « ce que l’Esprit dit ». Et ensuite nous avons soulevé quelques questions quand à l’ouïe. Mais remarquez comment nous avons fait correspondre l’écoute. Nous avons dit tout d’abord que, Christ doit être vu avec l’œil spirituel. L’Esprit ne parle que de Christ ! Ensuite nous avons dit que l’ordre, les mouvements, l’attente, les départs, quand et où, étaient consistants avec le caractère, la nature et la sainteté de Christ. Et le grand autel était devant la porte à travers laquelle la voix des trompettes étaient entendue.

« … la lumière de l'évangile de la gloire du Christ »
« … Dieu qui a dit que du sein des ténèbres la lumière resplendît, qui a relui dans nos cœurs pour faire luire la connaissance de la gloire de Dieu dans la face de Christ »

                  Maintenant, il y encore un message, en relation avec notre thème particulier, avant de quitter les épîtres aux Corinthiens. Nous avons vu comment, à travers maintes allusions, ces deux lettres trouvent les chrétiens à qui elles étaient adressées, dans la même situation spirituelle qu’Israël dans le désert, c’est à dire entre l’Égypte et la terre promise. Ils sont entre l’Exode – la sortie – et l’Eisodos – l’entrée. Nous avons vu encore combien est précaire une telle situation, et ainsi combien sont forts les avertissements tirés de l’échec tragique d’Israël.
   
                    Nous voyons maintenant comment le titre ci-dessus s’applique à cette situation. La seconde lettre aux Corinthiens contient des choses très riches. Bien entendu, les commentateurs, dans la grande majorité, l’interprètent ou la définissent comme étant la lettre du ministère chrétien, et cette idée est évoquée dans 4 :1 : « C’est pourquoi, ayant ce ministère. » Nous avons souvent utilisé cette phrase en parlant du ministère de l’Église. Mais pour ce qui nous concerne maintenant, nous prêtons attention à un autre verset du même chapitre : « … la lumière de l'évangile de la gloire du Christ » ; et ensuite dans le verset six: « Car c'est le Dieu qui a dit que du sein des ténèbres la lumière resplendît, qui a relui dans nos cœurs pour faire luire la connaissance de la gloire de Dieu, dans la face de Christ. » Quelle richesse ! Considérez chaque phrase : « la gloire du Christ », « l'évangile de la gloire du Christ », « la lumière de l'évangile de la gloire du Christ », « la face de Christ », « la gloire de Dieu dans la face de Christ », « pour faire luire la connaissance de la gloire de Dieu », « la connaissance de la gloire de Dieu » ; chacune de ces phrases est un thème !
 
                    Dans le contexte l’apôtre fait une transition en se servant d’une comparaison et d’un contraste : de Moïse à Christ. Il accentue l’effet incroyable et sensationnel sur le peuple de la gloire de Dieu sur la face de Moïse. Il insiste sur ce point et ainsi prépare la voie pour son message spécifique. La comparaison est dans la même gloire, mais le contraste  a, lui, trois aspects :

premièrement, la gloire dans la face de Christ ;
deuxièmement, l’infinie gloire de Christ, qui conduit
troisièmement à la conséquence de chaque cas.

                  La première conséquence était un ministère de mort, la sentence de mort de la Loi ; la seconde est la vie, la vie qui vient de la grâce. C’est la transformation implicite dans le désert, c’est le ministère de la vie là où la mort sévit. C’est la gloire de la grâce dans le domaine de la condamnation. 
   
                     Tout ceci, dit l’apôtre, est mis en évidence « dans la face de Christ. » La face est la manifestation, le témoignage, le médium du caractère, de la personnalité. La gloire était sur la face de Moïse. Ce n’était pas sa propre perfection de caractère personnel, sa propre nature divine. C’était dans la face de Jésus Christ, qui est « l’image de Dieu » (4 :4). C’était donc une gloire sans pareil. Plus haut, l’apôtre dit que de : « … la gloire de Seigneur… nous sommes transformés en la même image ». Ceci n’est pas inhérent en nous, nous sommes comme des « miroirs ».
   
                     Là est la mission, la signification et le message de Jésus Christ à Son Église dans le monde, là où rien d’autre ne peut aider. C’est un message aux « étrangers et forains » ici.
   
                    L’apôtre Paul passe beaucoup de temps dans cette lettre à faire face à la cruauté, à l’opposition, aux critiques, aux injures et au travail de discrétisation de ses ennemis ; quelques uns étant même chrétiens. Sa réponse définitive et toute puissante à leurs attaques est : « Dieu… a relui dans nos cœurs ». C’est la gloire que nous avons contemplée dans la face de Jésus Christ. Nous sommes peut être « des vases de terre » pauvres et méprisés mais il s’y trouve un « trésor », la puissance duquel nous amènera à la gloire. De par cette expérience et possession spirituelles nous pouvons parvenir et nous parviendrons au but de Dieu « nos regards n'étant pas fixés sur les choses qui se voient, mais sur celles qui ne se voient pas », celles qui sont éternelles.
   
                     Cela est vrai pour le voyage à travers le désert, mais, dit l’apôtre, cela est vrai aussi pour notre « ministère », une parole de cœur – et un défi – pour les serviteurs de Christ.

                    Mais il y encore une autre allusion très forte dans ces deux lettres. Nous avons entendu l’apôtre dire que ce qu’il lui était arrivé, ainsi qu’aux autres apôtres, était comme ce qui c’était passé à la création : « Car c'est le Dieu qui a dit que du sein des ténèbres la lumière resplendît, qui a relui dans nos cœurs » .
   
                    Dans la seconde lettre il dit : « si quelqu'un est en Christ, c'est une nouvelle création » (5:17). Dieu a dit : « Que la lumière soit ! ». « C’est une nouvelle création ». Dans la première lettre, au chapitre quinze, il parle des deux Adam, du premier et du dernier, contrastant ce qui est terrestre et ce qui est céleste. Il n’est point difficile de discerner que « dans la face de Jésus Christ » nous avons le nouvel et céleste ordre de l’homme et de la création. Et ceci étant dans les épîtres aux Corinthiens, est présenté spirituellement en contradiction au désordre et au chaos, l’obscurité et la confusion de l’ancienne création, « l’homme naturel » de la première partie de la première lettre. Si cela est vrai, et pas seulement notre imagination, nous pouvons voir clairement que la position d’Israël dans le désert, et des Corinthiens également, est une transition de l’ancienne création envers la nouvelle, de l’Adam déchu au Nouvel Homme, le Dernier Adam.

« Or nous tous, contemplant à face découverte la gloire de Seigneur, nous sommes transformés en la même image. »

à suivre......