samedi 23 mars 2013

La Mission, la Signification et le Message de Jésus Christ par T. Austin-Sparks (première partie)

Chapitre Un - DANS L'ÉVANGILE SELON MATHIEU  
Chapitre Deux - DANS L'ÉVANGILE SELON MARC 
Chapitre Trois - DANS L’ÉVANGILE SELON LUC 
Chapitre Quatre - DANS L'ÉVANGILE SELON JEAN 
Chapitre Cinq - DANS LE LIVRE DES ACTES 
Chapitre Six - DANS L’ÉPÎTRE AUX ROMAINS 

Chapitre Un - DANS L'ÉVANGILE SELON MATHIEU

    Je tiens à la main un petit livre et tout ce qu'il y a dans ce petit livre ne concerne qu'une seule chose, ou plutôt trois aspects d'une seule chose : la mission, la signification et le message de Jésus Christ, le fils de Dieu. Et c'est ceci qui va nous occuper, avec l'aide du Seigneur.
   Je veux souligner ceci : le Nouveau Testament est composé de ces trois choses. Comme vous le savez, il contient beaucoup de parties. Il y a vingt-sept livres, mais ces vingt-sept livres n’en font qu’un. Chaque livre nous parle, soit de la mission, soit la signification, soit du message de Jésus Christ. Il y a vingt-et-une lettres personnelles, et il est merveilleux que Dieu ai choisi de nous donner tout ceci dans des lettres personnelles. Il est quand même admirable ce qu'une lettre personnelle peut apporter lorsqu'elle est inspirée de Dieu! Un tiers du Nouveau Testament entier se compose de lettres personnelles. Il y a cinq livres historiques, les quatre évangiles et le livre des Actes; et puis, il y a un livre, l'Apocalypse, qui contient de l'histoire, de la prophétie et de la doctrine. La majorité des lettres sont adressées à des personnes. La seule exception, est la lettre aux Hébreux. Apparemment il y avait d'autres écrits des apôtres qui on été perdus, mais il nous reste deux choses d'une importance absolue.
   Premièrement, Dieu s'est assurer que tout ce qui est nécessaire à la vie chrétienne soit préservé. Pour vivre la vie chrétienne nous n'avons besoin que de ce qu'il y a dans le Nouveau Testament, et je pense que vous serez d'accord avec moi que ceci est bien suffisant. Quand j’étais jeune je pensais que je comprenais la Bible. On dit que le Psalmiste était jeune lorsqu'il écrit le psaume 119:99 « J’ai plus d’intelligence que tous ceux qui m’enseignent »! Pour ma part je peux dire qu’après soixante années passées à étudier le Nouveau Testament, il demeure au-dessus de moi aujourd’hui. Dieu a fait en sorte que nous ayons toujours ce dont nous avons besoin pour la vie et le comportement.
   La deuxième chose est ceci : le Nouveau Testament tout entier est une révélation multi- dimensionnelle d'une seule Personne. Chacun des vingt-sept livres traite d’un élément distinct d'une seule Personne, et chacun de ces vingt-sept parties a un but particulier, mais la plupart des chrétiens aujourd'hui ne sauraient dire quel est, cet élément particulier. Il y a un besoin pressant pour que nous lisions un de ces livres, et je vous conseille de le lire d'un seul trait. N'oubliez pas que l'arrangement des chapitres est accessoire et quelque chose d’inconnu avant le quinzième siècle. C'est la main de l'homme sur le Livre et cela a été ajouté simplement pour notre convenance, mais la chose importante c'est de lire le Livre en entier, du début à la fin, ne serait-ce qu'une fois. Alors, ayant lu ce Livre, tenez-vous un peu à l’écart et posez-vous quelques questions : « Quelle est la signification de ce Livre pour moi ? ». Non pas « Que contient ce Livre? », mais « Que me dit ce livre ? ». « Maintenant que je l'ai lu, à quoi ce résume t-il? ». « Quel est le message qui en ressort et quel est le résultat pour moi d'avoir lu ce livre? »
    Tout ceci, est pour préparer le terrain des choses que nous allons considérer ensemble. D'abord, notre but est d’expliquer ce que je viens de dire, et deuxièmement de considérer quelques une de ces parties de l'ensemble. Je veux surtout que vous vous rappeliez de ceci : nous essayons de comprendre l'essence de la foi chrétienne. Commençons maintenant par la première partie qui est l’évangile selon Mathieu. Regardons deux passages, l'un au début et l'autre à la fin. On les reverra plus en détail un peu plus tard.

« Livre de la généalogie de Jésus Christ, Fils de David, Fils d'Abraham. » (1 :1)
« Et les onze disciples s’en allèrent en Galilée, sur la montagne où Jésus leur avait ordonné. Et l’ayant vu, ils lui rendirent hommage ; mais quelques uns doutèrent. Et Jésus, s’approchant, leur parla, disant : Toute autorité m'a été donnée dans le ciel et sur la terre. Allez donc, et faites disciples toutes les nations, les baptisant au nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit, leur enseignant à garder toutes les choses que je vous commandées. Et voici, moi je suis avec vous tous les jours jusqu'à la consommation du siècle. » (28 :16-20)

Matthieu, l'Homme
    Afin de bien comprendre le message de Matthieu, il faut d'abord le comprendre en tant qu’homme. Qui était-il et comment était-il comme personne? Nous savons que son ancien nom était Lévi; et il en reçu un deuxième – Matthieu Lévi. Nous savons qu'il était receveur d'impôts et qu'il habitait Capernaüm. Ceci n'est pas un détail superflu; les deux points que je viens de dire sont importants et sont étroitement liés à notre histoire. Matthieu était donc, receveur d'impôts et il habitait Capernaüm. C'était un homme investi de l’autorité romaine; il travaillait pour « l'armée d'occupation »; il s'est vendu à l’ennemi du pays. Il a accepté l'autorité romaine et il était un homme soumis à cette autorité. S’il disait : « Je veux tant comme impôt », il avait toute l'autorité de l'Empire Romain derrière lui, ce qui lui donnait beaucoup de liberté, car il pouvait fixé son propre prix sur les choses et il pouvait être très exigeant. Vous souvenez-vous lorsque Jean le baptiseur baptisait dans le Jourdain et tous les publicains venaient à lui? (Je me demande, parfois, si Lévi en faisait parti! Si c'était le cas, il n'a jamais été baptisé.) Que disait Jean le baptiseur à ces publicains? « Ne percevez rien au delà de ce qui vous est ordonné. » Donc, les publicains étaient des gens qui aimaient obtenir plus que ils n'en avaient le droit. Vous me suivez, n'est-ce pas? Est-ce que vos pensées vont au-delà de ce que je suis en train de dire? Apparemment, Lévi était un homme qui aimait le pouvoir, car il s’était imbibé de l'esprit de la Rome impériale.
    Que peut-on dire sur le monde dans lequel vivait Lévi? C'était un moment de grande faiblesse dans l’histoire d’Israël, car il a perdu son autorité dans le monde et il était en train d'être écrasé sous la puissance de la Rome impériale. Entouré ce mot « autorité », car il est la clef afin de comprendre Matthieu. Il y a encore une chose à dire au sujet de Matthieu. La seule chose qui reste comme fruit de sa vie, c'est son évangile. Voilà quelque chose de merveilleux! Nous ne savons aucun autre détail quant à la suite de son histoire. Était-il un apôtre? Oui, mais la seule chose qui reste, c'est un livre, mais quel livre! C'est la seule personne dans le Nouveau Testament qui se dit publicain. Lui seul dit : « Matthieu, le publicain » (Matthieu 10:3). Vingt siècles plus tard nous étudions cet évangile, et il a été étudié pendant tout ces vingt siècles – le fruit d'un publicain converti. Il y a de l’espoir pour nous tous!
    Alors, il nous est dit que Jésus vint à Capernaüm et, alors qu’Il passait, Il vit Lévi assis au bureau de recette. Il lui dit : « Lévi, tu es un homme méchant ! Tu es un traite envers ta nation ! Tu es un ennemi de ton propre pays ! que fais-tu ici Lévi ? » Non, bien sur, ce n’est pas ainsi que Jésus lui parla. Il regarda Matthieu, tous ses livres de compte, tout son argent, et Il vit tous les gens qui considéraient Lévi avec mépris. Il connaissait le coté le plus sombre de lui, et Il dit : « Suis-moi. », c’est tout et Lévi se leva et Le suivit.
    Il est possible que Lévi ai entendu indirectement l’enseignement de Jésus à Capernaüm, et peut-être avait-il vu quelques miracles, aussi lorsque Jésus lui dit : « Suis-moi », il entendit d’avantage que ces simples mots. Il entendit quelque chose qui attirait son sens de l’autorité. Jésus ne lui a pas dit : « Lévi, voudrais-tu devenir l’un de Mes disciples ? » Il ne dit pas non plus : «Lévi, je t’invite à venir avec Moi. » J’aurai voulu entendre le ton de Jésus, mais Il a certainement parlé avec autorité : « Suis-Moi !» Il y avait sans doute de l’autorité dans Sa voix. Je m’adresse aux plus jeunes, Jésus ne vous invite pas à devenir chrétien, Il ne nous dit pas : «Voudrais-tu devenir un de Mes disciples ? » Non, la voix de Jésus est une voix d’autorité. Ce n’est pas un messager du Roi qui nous invite, c’est le Roi qui nous commande. Si nous refusons cet appel, c’est est à notre péril. Quand Jésus dit : « Suis-Moi », il y a tout le contenu de la destiné éternelle dans ces paroles. C’est là où nous touchons au message de Matthieu.
    Notons une ou deux autres choses à propos de Matthieu. Matthieu savait déjà ce qu’il y avait dans la Bible. Il connaissait les Écritures, mais les Écritures n’avaient aucune autorité sur lui, dans sa vie, avant qu’il ne rencontre Jésus. En lisant Matthieu, nous voyons qu’il utilise neuf fois cette expression : « Afin que fût accompli ce qui avait été dit. » Il avait toutes les Écritures mais celles-ci ne lui étaient pas vivantes avant que Jésus n’intervienne dans sa vie et quand cela arriva, il dit : « C’est exactement ce dont le prophète avait écrit, je vois Jésus partout maintenant. » Il pouvait identifier Christ dans toutes les Écritures une fois qu’il s’était totalement placé sous l’autorité de Jésus. Et ceci est extrêmement instructif. Vous voyez, nous ne sommes pas sauvés parce que nous savons quelque chose de la Bible, ni parce que nous avons été élevé dans une famille religieuse. La réalité de la foi chrétienne se résume à une complète soumission à l’autorité de Jésus Christ.

Les deux Points Centraux de Matthieu
    Remarquons maintenant les deux points centraux de Matthieu. Dans sa généalogie, il dit : «Jésus… Abraham… David » – « Fils de David, fils d’Abraham ». Ainsi Matthieu voit Jésus en relation avec une nation élue, et Abraham est le premier de cette nouvelle race élue. Matthieu voit Jésus en relation avec un peuple élu et ensuite il dit : « fils de David ». Quelle est la signification de David ? David représente la pensée divine pour son peuple, et celle-ci est la domination ici-bas. Tout d’abord un peuple élu représenté par Abraham, ensuite un peuple ayant l’absolue autorité parmi les nations ; c’est là la pensée divine.
    Gardez en mémoire ce qui précède. Matthieu va dire à cette nation élue : « Le royaume de Dieu vous sera ôté, et sera donné à une nation qui en rapportera les fruits » (21:43). Ceci est assez extraordinaire, ainsi Abraham doit être le père d’une autre nation ! Un peuple céleste, et ce peuple doit hériter de l’autorité sur toutes les nations, et ceci afin d’être la véritable descendance de David. Et c’est précisément ici que nous devons regarder au livre de l’Apocalypse : une très grande multitude de toutes les nations au milieu du trône (Apocalypse 5: 6-14).

Le Fondement de la Foi Chrétienne
    Il y a autre chose que nous devons remarquer, car toute la sagesse souveraine de Dieu y est manifestée. Lorsque le Nouveau Testament fût assemblé, contrairement aux voies naturelles des hommes, les différents livres n’ont pas été mis en ordre chronologique. Le Nouveau Testament n’est pas en ordre chronologique. Si cela était le cas, Matthieu serait assez loin. Quand les hommes décidèrent de former le Nouveau Testament, pour une raison qu’ils ne pouvaient expliquer, ils placèrent Matthieu en premier. En fait ils étaient sous la direction de l’Esprit Saint sans vraiment s’en rendre compte. L’Esprit Saint savait, Lui, exactement ce qu’Il faisait, et Il décida que Matthieu serait le premier livre. Et pourquoi cela ? Pour une excellente raison : l’évangile selon Matthieu est le premier message de la foi chrétienne, et il est le fondement même de cette même foi chrétienne. Quel est le fondement de la foi chrétienne ? Quelle serait votre réponse si l’on vous demandait : « Quel est la base essentielle de la foi chrétienne ? » Et bien la réponse nous est clairement donnée à la fin du livre de Matthieu : «Toute autorité m’a été donnée dans le ciel et sur la terre. » L’absolue Seigneurie de Jésus Christ est le fondement de la foi chrétienne.
    Notez combien cette idée s’est emparée de Matthieu. C’est lui qui nous parle de ce centurion qui dit à Jésus : « Car moi aussi, je suis un homme placé sous l’autorité [d’autrui], ayant sous moi des soldats ; et je dis à l’un : Va, et il va ; et à un autre : Viens, et il vient. » (8:9). Nous entendons là l’écho de la voix de Jésus : « Suis moi ! » Matthieu nous dit encore que Jésus enseignait « Il enseignait comme ayant autorité, et non pas comme leurs scribes » (7 : 29) – et ces scribes étaient supposés être leur autorité ! Le point d’importance dans l’évangile selon Matthieu est le droit absolu de Jésus de commander et d’être obéi. Notez aussi que le message du livres des Actes est : « Ils ne cessaient tous les jours d’enseigner et d’annoncer Jésus comme le Christ. » Actes 5 : 42. Nous ne pouvons échapper à l’autorité de Jésus Christ dans Matthieu : « Vous avez ouï qu’il à été dit … mais moi je vous dit … » 5 : 21, 27, 31, 38, 43. Six fois il prend l’autorité « sur les anciens » et « les anciens » voulait dire surtout Moïse. Ainsi, jusqu’à la fin, où tout est résumé « Toute autorité m’a été donnée dans le ciel et sur la terre. Allez donc, et faites disciples toutes les nations … toutes les choses que je vous ai commandées. » L’évangile selon Matthieu est souvent appelé l’évangile du Royaume par les érudits ; et que l’aspect prédominant de Jésus y est celui de Roi. Ce que nous disons c’est que la véritable caractéristique d’un roi c’est son autorité, et ceci s’applique tout particulièrement à Matthieu. Lui le receveur d’impôts qui avait une grande estime pour une certaine autorité, tout d’abord pour vendre l’honneur, la réputation et la popularité à une force d’occupation de ce monde, mais ensuite pour servir l’autorité céleste et spirituelle de Jésus Christ.

L’Esprit dans le Monde Aujourd’hui
   Tirons quelques leçons de ce que nous venons de dire. Le plus grand péril qui existe aujourd’hui dans ce monde, c’est l’accroissement d’un esprit de rébellion quand à toute autorité. Il y a un esprit qui refuse tout gouvernement et toute autorité dans ce monde. C’est l’esprit d’iniquité, l’esprit qui prétend à une liberté de vie et d’action. Les enfants rejettent l’autorité de leurs parents. Ils demandent une vie de totale indépendance, et il est triste de constater que cet esprit est parmi beaucoup de jeunes chrétiens. Si vous voulez leur donner un conseil, ils le refusent ; et si vous dites : « Ce comportement n’est pas digne du Seigneur Jésus », ils ne vous écoutent pas. Mais bien sur cela n’est pas uniquement vrai pour les jeunes. C’est un esprit qui est dans ce monde, c’est le messages des épîtres aux Thessaloniciens, où il nous est dit qu’à la fin, l’antéchrist deviendra « l’inique », celui qui est sans loi, sans frein.

La Puissance Spirituelle et la Victoire Spirituelle
   Encore une chose. Tout ceci semble dur et terrible, mais je vous demande de relire le livre des Actes, qui est le livre de la puissance spirituelle, de l’autorité spirituelle et de la victoire spirituelle. Le monde entier s’éleva contre les chrétiens ; et ceci au propre dépens de ce premier ! Hérode a t-il tué Jacques par l’épée ? Et bien ce fût au dépens d’Hérode ! Nous avons affaire ici à une autorité qui est bien au-dessus de tous les dirigeants de ce monde. Ces chrétiens étaient peut-être pauvres et faibles au regard du monde. Ils étaient méprisés, mais ils étaient unis à cette « autorité … dans le ciel et sur la terre ». Ils étaient un avec le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs.
    Nous sommes peut-être de pauvres gens au regard du monde. Nous sommes peut-être méprisés, et même peut-être rien, mais Jésus Christ en nous est plus grand qu’aucun de nous, et bien plus grand que l’esprit de ce monde.
  Mais revenons en au point principal. Ainsi le message de Matthieu est l’absolue Souveraineté et Autorité de Jésus Christ. Que le Seigneur fasse que nous soyons tous trouvé sous cette autorité ! Le résultat sera bien plus grand que ce que je pourrai en dire. Et quand tout est dit, c’est la victoire à la fin car : « Il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous les ennemis sous ses pieds. » 1 Corinthiens 15 : 25 . Je désire insister sur cette chose: le commencement et la plénitude de la foi chrétienne est dans la Seigneurie de Jésus Christ.

Chapitre Deux - DANS L'ÉVANGILE SELON MARC

   Nous avons dit précédemment que tout le Nouveau Testament couvre une seule chose en trois parties - la mission, la signification et le message de Jésus Christ, le Fils de Dieu, et que chacun des vingt sept livres du Nouveau Testament contiennent un aspect particulier de ces trois choses. Nous avons vu comme cela est vrai dans l'Évangile selon Matthieu, voyons maintenant ces choses dans l'Évangile selon Marc.
Lisons quelques versets :

« Commencement de l'évangile de Jésus Christ, Fils de Dieu » Marc 1 : 1

   Ce sont les premières paroles de cet Évangile. Lisons le dernier verset et d'autres passages: 

« Et eux, étant partis, prêchèrent partout, le Seigneur coopérant avec eux, et confirmant la parole par les signes qui l'accompagnaient. » Marc 16 : 20
« Et s'étant reconnu, il se rendit à la maison de Marie, mère de Jean surnommé Marc, où plusieurs étaient assemblés et priaient. » Actes 12 : 12
« Et Barnabas et Saul, ayant accompli leur service, s'en retournèrent de Jérusalem, emmenant aussi avec eux Jean qui était surnommé Marc. » Actes 12 : 25
« Et quand ils furent à Salamine, ils annonçaient la parole de Dieu dans les synagogues des Juifs; et ils avaient aussi Jean pour serviteur. » Actes 13 : 5
« Et faisant voile de Paphos, Paul et ses compagnons se rendirent à Perge de Pamphylie. Mais Jean, s'étant retiré d'avec eux, s'en retourna à Jérusalem. » Actes 13 : 13
« Et quelques jours après, Paul dit à Barnabas, Retournons maintenant visiter les frères par toutes les villes où nous avons annoncé la parole du Seigneur, pour voir comment ils vont. Et Barnabas se proposait de prendre avec eux Jean aussi, appelé Marc. » Actes 15 : 36-37
« Luc seul est avec moi. Prends Marc et amène-le avec toi, car il m'est utile pour le service.» 2 Timothée 4 : 11
« Celle qui est élue avec vous à Babylone, vous salue, et Marc, mon fils. » 1 Pierre 5 : 13

Qui Était Marc ?
    Ces passages nous décrivent la vie de Marc et nous n'avons pratiquement pas besoin de nous demander : Qui était Marc ? Son vrai nom était Jean Marc et il était le neveu ou le cousin de Barnabas (Colossiens 4 :10). Souvenez-vous de ces détails, car il y a une signification dans chacun d'entre eux. Il était un neveu ou un cousin de Barnabas, et nous devons en dire d'avantage à ce sujet. Nous ne savons rien de son père, mais nous savons que sa mère détenait la chambre haute à Jérusalem, et il y avait beaucoup de choses liées à cette chambre haute ! C'était probablement la pièce dans laquelle le Seigneur a pris le Dernier Souper avant de mourir. Jean Marc savait tout ceci ! Il savait certainement tout ce qui c'était passé à Jérusalem, au moins durant la dernière semaine de la vie du Seigneur ici-bas. Il y avait un croyant qui vécu pendant la première moitié du deuxième siècle qui s'appelait Papias, et voici ce qu'il a écrit : « Marc, étant devenu l'interprète de Pierre, a écrit avec précision, mais pas dans l'ordre, autant de choses qu'il pouvait se souvenir concernant ce que le Seigneur a dit et fait. » Nous pourrions dire beaucoup de choses à ce sujet, comme nous allons le voir.
   Reconnaissons maintenant un principe très important. Si vous oubliez tout le reste, souvenez-vous de ceci. Nous sommes concernés par la mission, la signification et le message de Jésus Christ, et nous devons reconnaître que ces trois choses étaient écrites dans les serviteurs du Seigneur. Marc n'a pas seulement écrit l'histoire : il était cette histoire. L'histoire de Jésus Christ était écrite très largement dans l'expérience de Marc, et c'est ce que nous allons voir.
   Reconnaissons que, lorsque le Seigneur saisi nos vies, Il ne nous fait pas seulement des gens qui parlent de Lui, ni des gens qui écrivent des livres à Son propos. Il s'écrit Lui-même dans notre expérience, et ceux-ci sont les seuls vrais enseignants et prédicateurs. Je sais que ce que je dis est important, il est essentiel, lorsque nous parlons ou écrivons à propos du Seigneur, que nous Le voyons derrière nos paroles. C'est pour cela que le Seigneur Jésus forge une histoire spirituelle dans notre expérience. Lorsque nous en arrivons à cet homme Jean Marc, nous devons voir l'homme derrière son Évangile, et c'est pour cela que nous avons lu tous ces passages qui parlent de lui.

La Nature de L'Évangile selon Marc
   Commençons par étudier la nature de son Évangile. Nous y voyons un jeune homme pressé ! Il est très désireux d'accomplir les choses rapidement. Il ne se soucie pas de la chronologie, les dates et les lieux n'ont pas beaucoup d'importance à ses yeux. Son attitude est : faisons le travail ! Ce jeune homme n'a que deux mots dans son vocabulaire. Lisez l'Évangile et vous les trouverez : « Aussitôt ! » Avez-vous remarqué combien de fois Il utilise ce mot ? « Aussitôt......... et aussitôt » et il l'utilise sans cesse. Le second mot est « immédiatement  ». Treize chapitres commencent par « Et ». Vous voyez, cet homme veut en finir.
    Jean Marc ne nous donne aucune généalogie, ni d'introduction, mais il commence aussitôt: « Commencement de l'évangile de Jésus Christ. » C'est le plus court des quatre évangiles, mais il inclut dans ce court document énormément d'informations. Il nous donne tellement ce qu'il faut comme action, que les érudits croient que Matthieu et Luc ont bâti leurs récits sur Marc. Remarquez les dernières paroles de son évangile : « Et eux, étant partis, prêchèrent partout. » Ce jeune homme s'implique dans le travail! Son idée est d'en finir aussi rapidement que possible.
    Voilà notre fondation. Occupons nous maintenant du message, qui ressort de plusieurs choses.
    Premièrement, sa qualification « et ils avaient aussi Jean pour serviteur. », ou autrement dit leur intendant. Ils avaient Jean Marc pour les aider dans l'œuvre, il était un serviteur dans le ministère. Rappelez-vous de ceci alors que nous progressons.

Jean Marc Éprouvé
    Maintenant son histoire. La première chose que nous avons à propos de l'histoire de Jean Marc c'est qu'il fut mis à l'épreuve. On lui donna une opportunité - « Et Barnabas et Saul, ayant accompli leur service, s'en retournèrent de Jérusalem, emmenant aussi avec eux Jean qui était surnommé Marc. » Ceci apporta à ce jeune homme une grande opportunité. Il était en sursis. Il avait l'opportunité de se distinguer, et cela dans la difficulté.

Jean Marc un Échec
    Ensuite jean Marc était un échec. Il ne pouvait faire face à la situation, alors il retourna chez lui. Le confort de la chambre haute était plus attrayante que cette vie avec les apôtres ! Ainsi Luc nous dit «Mais Jean, s'étant retiré d'avec eux, s'en retourna à Jérusalem. » Jean Marc avait-il échoué ? Eh bien l'histoire ne se termine pas ici. Nous en venons au troisième mouvement, qui est:

Jean Marc Rétabli
   Pourquoi l'échec ? Nous avons dit que les choses étaient trop difficiles. Mais pourquoi l'étaient-elles ? Il semble que le commencement du service de Jean Marc était sans une fondation adéquate. Comment Jean Marc a t-il accompagné Barnabas et Paul ? Remarquez l'ordre dans lequel j'ai placé les noms ; Barnabas et Paul ! Cet ordre changera bientôt, mais Jean Marc est-il parti parce qu'il affilié à Barnabas ? Barnabas voulait donné une opportunité à Jean Marc, et c'est de part une affection familiale qu'il désirait que Marc aille avec eux.
  Pensez-vous que je perçois quelque chose dans cet incident ? C'était cette relation personnelle qui provoqua la séparation de Barnabas et Paul. Jean Marc alla dans l'œuvre en s'appuyant sur l'expérience de quelqu'un d'autre et non sur la sienne. Je veux que vous compreniez cette leçon ! Nous savons que Barnabas était une personne très affective, il avait un grand cœur. Vous souvenez-vous de l'histoire de Barnabas. Paul dit à un moment : « Barnabas même fut entraîné » Galates 2 : 13. Vous ne pensiez pas que Barnabas pouvait être entraîné. Et Jean Marc était impressionné par le grand cœur et l'affection de son parent. Il était captivé par une forte personnalité et il n'était pas captivé par Jésus Christ. Sa fondation était un homme et non pas le Seigneur, et tout ce qui est de cette nature est condamné à l'échec tôt ou tard. Vous rappelez-vous ce que nous avions dit à propos de Matthieu ? Son message est l'absolue fondation de la foi chrétienne, car il nous enseigne l'absolue Souveraineté de Jésus Christ. Et c'est là qu'était la faiblesse de Jean Marc, son parent Barnabas était Seigneur ! Et les meilleurs des hommes ne sont pas suffisamment bons pour traverser cette bataille.
  Le point saillant est ceci : l'absolue nécessité d'une expérience personnelle de la Souveraineté de Jésus Christ. Il est très dangereux de mettre en avant, de lui donner des responsabilités, s'il n'a pas cette expérience ! Voilà le terrain sur lequel nous sommes éprouvés. Un moyen quelconque ne peut jamais remplacer un principe spirituel. La diplomatie dit : « Donnez à ce jeune homme une chance », mais le principe spirituel dit : «Laissez uniquement ceux qui ont été approuvés prendre une place de responsabilité. »
    Nous voyons que Marc échoua sur le terrain naturel, mais il atteignit la victoire lorsqu' il se plaça sous la seigneurie du Seigneur Jésus. Il n'aurait jamais pu écrire son évangile si cela n'était pas vrai. Tout son enthousiasme dans son évangile se concentre sur la gloire du Seigneur Jésus, et nulle part nous il parle  de son merveilleux parent. Il est toujours question du merveilleux Seigneur qu'il avait ; et ceci démontre un changement radical. Nous avons commencé avec lui alors qu'il n'était qu'un serviteur, et nous terminons avec lui en tant que coopérateur. Il n'est plus simplement un serviteur fort occupé, il est maintenant un partenaire dans l'œuvre. Il est passé de la condition d'un homme inutile à quelqu'un « d'utile » - c'est le mot utilisé par l'apôtre Paul à propos de Jean Marc à la fin : « Prends Marc et amène-le avec toi, car il m'est utile pour le service. » 2 Timothée 4 : 11. Quel changement ! Voulez-vous être un simple serviteur, ou bien voulez-vous être un « compagnon d'œuvre dans l'évangile » ? Quelqu'un qui fait beaucoup de choses ou bien quelqu'un qui a de grandes responsabilités ? Eh bien, nous nous approchons du message.

La Place Occupée par L'Évangile selon Marc
    Ensuite c'est la place qu'occupe l'évangile selon Marc, et ceci aussi est très significatif. Vous savez que son évangile était le premier à être écrit. Il était écrit avant Matthieu, Luc et Jean. Pourquoi donc la première place ne lui a t-il pas été donnée ? Ceci n'est naturel du tout. Puisque c'était le premier à être écrit, il aurait dû être placé en premier. Mais le Saint esprit savait ce qu'Il faisait, Il n'œuvre jamais sur des bases naturelles, mais toujours sur des bases spirituelles ; et ceci est très différent de la façon de faire des hommes.
    Ainsi Marc a la seconde place, et c'est là le message ! Tout service et toute activité doit provenir de l'autorité et de la soumission. Premièrement Matthieu : l'Autorité de Jésus Christ et Son absolue Souveraineté. Deuxièmement Marc : tout service provient de la soumission au Seigneur Jésus. Toute œuvre doit suivre la Seigneurie de Jésus Christ. Quelle est la véritable caractéristique d'un authentique serviteur du Seigneur ? C'est l'humilité. Cela était vrai du Seigneur Lui-même. Rappelez-vous Jean 13, lorsque Il mit de coté ses vêtements, se ceignit d'un linge, le signe d'un esclave, versa de l'eau dans le bassin, et ensuite Lui - le Seigneur de gloire, dont toutes choses ont été crées par Lui et pour Lui - maintenant dépouillé de tout, s'humilia en lavant les pieds de pécheurs ! Il avait raison lorsque Il dit : « Je suis débonnaire et humble de cœur. » Matthieu 11 : 29 ! Il y en a t-il jamais eu un qui servi le Seigneur comme cela ?
    Nous avons que Marc était étroitement associé à Pierre dans la rédaction de son évangile, et je me demande si vous vous souvenez de leur relation spirituelle ? Le Seigneur Jésus a dit quelque chose à Pierre qu'il n'a jamais oublié, et lorsque il était sur le point d'être exécuté Il dit : « Comme aussi notre Seigneur Jésus Christ me l'a montré » 2 Pierre 1 : 14. Quand et où le Seigneur lui a t-il montré ? Quelle est cette chose qu'Il lui a montré ? « Quand tu étais jeune, tu te ceignais, et tu allais où tu voulais ; mais quand tu seras devenu vieux, tu étendras les mains, et un autre te ceindra, et te conduira où tu ne veux pas. » Jean21 : 18 Ici vous avez le changement entre Simon et Pierre à la fin. Nous savons que toute l'histoire de Pierre, quand le Seigneur était là, était qu'il voulait être sans cesse au devant de tout. Parfois il disait même au Seigneur qu'Il avait tort ! Il disait « Seigneur tu as tort dans cette chose ! Seigneur tu ne sais pas ce que tu dis ! » Cet homme doit faire une expérience profonde, car le gouvernement doit lui être retiré et être donné à d'autres. D'une personne autoritaire il doit devenir un esclave, et nous savons comment cela est arrivé : « Simon, Simon, voici, Satan a demandé à vous avoir pour vous cribler comme le blé ; mais moi, j'ai prié pour toi, quand une fois tu seras revenu, fortifie tes frères. » Luc 22 : 31-32. Le véritable service vient de la soumission.
    Ainsi Pierre et Marc représente le principe de la soumission à la Souveraineté du Seigneur. J'apprécie ce petit passage dans la première lettre de Pierre, c'est une référence très affective envers Marc : « Celle qui est élue avec vous à Babylone, vous salue, et Marc, mon fils. » Il y a une grande histoire dans cette déclaration !
    Je vais maintenant dire une chose très difficile à dire. Peut-être ne le comprendrez-vous pas, mais je vais essayer de simplifier les choses. Il est toujours très périlleux de sublimer l'âme. Il est possible de ressentir des émotions de façon naturelle, de part l'âme, au lieu de ressentir des sentiments spirituels, et ces émotions émanant de l'âme ne sont que de la sentimentalité. C'est cela que les gens appelle l'amour : « Oh, mon cher Marc, je désire que tu viennes avec moi dans l'œuvre du Seigneur ! Tu sais combien j'ai d'affection pour toi, et je suis sûr que ta mère à Jérusalem aimerait que tu sois un serviteur. Viens Marc, je te présenterai à Paul et je m'arrangerai pour qu'il acquiesce à ce que tu viennes avec nous. » Bien sûr tout cela paraît bien, mais ce n'ai pas spirituel. C'est une fausse spiritualité, c'est ce que j'appelle sublimer l'âme. C'est confondre l'âme et l'esprit et alors il n'y a pas de brisement profond de l'âme.
    Qu'ont toutes ces choses en rapport avec la mission, la signification et le message de Jésus Christ ? Jean Marc nous montre dans son évangile combien le Seigneur était actif, comment Il ne se fatiguait jamais de faire la volonté de Son Père. Il y avait même des moments où ils n'avaient pas le temps de prendre leurs repas. Marc dit « Aussitôt… immédiatement… ils allèrent », et ceci c'est l'histoire du Seigneur Jésus. Il n'y a aucun relâchement de la part du Seigneur ! Ceci est parfaitement démontré dans l'expérience de Paul : « Abondant toujours dans l'œuvre du Seigneur. » 1 Corinthiens 15 : 58. Jésus s'est donné totalement à l'œuvre du Père, mais - et ceci est un grand « mais » - il n'y a jamais eu personne qui soit d'avantage soumis à la volonté de Son Père. Deux mots résument l'œuvre du Seigneur Jésus : soumission et dépendance. Il a dit : « Il me faut faire les œuvres de celui qui m'a envoyé, tandis qu'il est jour. » Jean 9 : 4. Cela est bien vrai, mais Il n'a jamais fait quoi que ce soit sans en référer au Père. Pour tout ce qu'Il faisait, pour tous les endroits où Il devait se rendre, Il demandait la conduite du Père. Nous, nous nous fions à ce qui est nécessaire, nous voyons le besoin et l'âme dit : « Tu devrais le faire. », mais il en était pas ainsi avec Jésus. Remémorez-vous les trois tentations dans le désert. Elles nous semblent raisonnables et nécessaires, mais jamais la raison ni la nécessité n'ont gouverné le Seigneur Jésus. Il était lié avec les cieux par l'Esprit. Pourquoi le Seigneur avait-Il besoin de prier ? Parce qu'Il dépendait du Père. Pour la conduite, pour ce qu'Il devait faire, Il regardait sans cesse au Père ; et pour avoir la force de faire tout cela Il devait vivre de part le Père.
    Ce principe est écrit dans l'histoire de Jean Marc. Cela ne veut pas dire que ni le Seigneur Jésus, ni Jean Marc firent moins de choses parce qu'ils étaient dépendant du Père. Je pense au contraire qu'ils firent beaucoup plus de choses, et ils les firent de façon beaucoup plus efficace ; et leurs œuvres demeurent aujourd'hui car : « Tout ce que Dieu fait, subsiste à toujours. » Ecclésiaste 3 : 14.
    Avez-vous le message de Jean Marc ? Je m'adresse aux plus jeunes : soyez des Jean Marc dans le dernier aspect de sa vie. Soyez totalement consacrés à Jésus Christ, et Il fera de vous de très utiles compagnons d'œuvre dans le Royaume.

Chapitre Trois - DANS L’ÉVANGILE SELON LUC

   Afin de récapituler ce que nous avons dit précédemment, rappelons-nous que tout le Nouveau Testament est occupé avec trois choses – la mission, la signification et le message de Jésus Christ, le Fils de Dieu. Nous avons dit également que chacun des vingt sept livres du Nouveau Testament contiennent des aspects de cette mission, de cette signification et de ce message de Jésus Christ. Ainsi, tout le Nouveau Testament nous présente Jésus Christ de trois façon distingues. Nous avons ensuite commencé à voir quelques uns de ces aspects. Dans l’Évangile selon Matthieu, nous avons vu la fondation de la foi chrétienne qui est l’absolue Souveraineté et Autorité du Seigneur Jésus. Dans Marc, nous avons vu l’activité du Seigneur sous le gouvernement de Son Père. Nous avons vu que tout œuvre pour Dieu doit venir de la soumission à Dieu. Nous en arrivons maintenant à Luc.

Qui Était Luc ?
   Nous devons savoir qui était Luc, car nous ne pouvons arrivé à comprendre son message que si nous ne connaissons l’homme. Nous ne pouvons que trop insister sur le fait que, le principe divin est toujours de révéler le message à travers l’histoire spirituelle du messager. Non pas d’envoyer un homme étudier des livres, mais de faire du messager le livre même. Nous devons être capables de lire le messager et de voir le message de Christ en lui.
    Ceci est particulièrement vrai en ce qui concerne Luc. Nous savons qu’il était un compagnon de l’apôtre Paul. Il rejoignit Paul à un certain moment et il devint un compagnon de voyage pendant une grande partie de la vie de l’apôtre; jusqu’à l’emprisonnement à Rome. De là, Paul écrit : « Luc seul est avec moi. » (2 Timothée 4 : 11). Nous savons aussi, de part la lettre aux Colossiens, que Luc était médecin, car Paul nous parle de lui ainsi « Luc, le médecin bien-aimé. » (Colossiens 4 : 14). Je pense que ces détails sont très significatifs, car ils nous éclairent sur beaucoup plus. Nous savons que l’apôtre Paul est le seul à nous parler de l’Église comme étant « le Corps de Christ », et souvent il compare l’Église à un corps physique. Il parle des membres du Corps, des mains, des pieds, des oreilles et des yeux ; tous les membres étant inter-dépendants, ayant besoin des uns des autres, et constituant un seul Corps. Paul utilise un mot grec que nos amis physiciens apprécieront : « sundesmos ». La syndesmologie est la science des tissus ligamentaires, et c’est par les ligaments que tous les membres fonctionnent conjointement.
    Où donc Paul est-il aller chercher cela? J’imagine Paul et Luc voyageant ensemble et discutant de l’Église pendant leurs longs voyages. Frère Luc dit : « Paul, l’Église ne ressemble t-elle pas beaucoup à un corps humain, avec tous les membres et tous les ligaments et toutes les fonctions faisant un seul corps ? » Et Paul répond : « Merci frère Luc. Je suis sur que l’Esprit Saint m’a appris quelque chose. Un jour, quand j’aurai le temps, j’écrirai à ce sujet. » Et Paul a eu beaucoup de temps alors qu’il était emprisonné, c’est là qu’il a écrit ses lettres aux Éphésiens et aux Colossiens, qui nous parlent du Corps.
Tout cela est fort intéressant, mais je crois qu’il y a un message ici-même. Nous avons plusieurs docteurs ici avec nous, et vous les docteurs devez être particulièrement éclairés sur ce sujet du Corps de Christ et vous devriez utiliser vos connaissances singulières à des fins spirituelles.
    Revenons à Luc. Nous savons qu’il a écrit deux livres. Le premier est son évangile, le second étant le livre des Actes. Mais encore, qui était Luc ? Nous avons dit qu’il était physicien, et il était grec, le seul grec des quatre évangélistes. Ensuite il nous dit qu’il a effectué des recherches. Il a dû faire beaucoup de recherche afin de devenir docteur, mais ensuite il s’est détourné des recherches médicales afin d’effectuer des recherches à propos de l’histoire de Jésus. Dans le premier chapitre de son évangile, il nous dit qu’il s’est attaché a bien rechercher tout ce qui concernait Jésus.
    Luc n’étant pas juif il ne connaissait pas l’Ancien Testament, et ainsi la première chose qu’il ai faite était d’obtenir l’Ancien Testament, il le lu entièrement en commençant par le tout début. C’est ce qu’il nous dit dans le chapitre trois. Il saisit Jésus et ensuite il remonte le cours de l’histoire, à travers tout l’Ancien Testament jusqu’à ce qu’il parvienne à Adam. Quelle grande recherche originale ! Luc nous dit qu’il désirait offrir à son ami Théophile le récit le plus fouillé et le plus exact concernant Jésus. Il n’a pas seulement étudié l’Ancien Testament avec attention, mais il alla jusqu’à Nazareth pour y faire une chose délicate ; c’est, je pense, le genre de chose que seul un médecin peut faire. Il est allé questionner Marie à propos de la naissance de Jésus, et c’est ce qu’il écrit. Marie lui a dit les secrets de la naissance de Jésus.
Il paraît évident que Luc fit beaucoup de voyages pour ses recherches. Il semble qu’il soit allé à Bethléem afin de consulté les actes de naissances et de décès pour y trouver les traces des aïeux de Jésus. Est-il besoin de continuer? Tout est là dans le premier chapitre de son évangile.
    Ainsi Luc était un érudit méticuleux et particulier, mais souvenez-vous qu’il désire écrire toutes ces choses pour son ami Théophile. C’est tout ce qu’il avait en tête, mais la perspective du Saint Esprit était bien plus grande. Luc ne savait pas qu’il écrivait une partie de la Bible. Il ne lui vint jamais à l’esprit que vingt siècles plus tard un groupe de croyants se trouveraient dans un village de montagne appelé Aeschi, étudiant ce qu’il a écrit à son ami Théophile, et à travers les siècles, depuis qu’il a écrit cet évangile jusqu’à aujourd’hui des gens ont étudié ses écrits. L’Esprit Saint avait de bien plus grandes pensées que Luc.
    Nous ne savons jamais ce que l’Esprit Saint va faire avec ce que nous écrivons. Bien que nous n’écrivons pas la Bible, nous pouvons écrire une lettre, ou une plaquette, et bien des années plus tard nous apprenons que quelqu’un a été béni par cette lettre ou par ce petit livre. Priez à chaque fois que vous écrivez ! Demandez à l’Esprit Saint de faire mieux que vous ne pouvez faire vous-même.
   Bien sur tout cela ne sont que des fragments du message, et pas le message lui-même. Mais nous allons y arriver bientôt.

Le Contexte de l’Évangile selon Luc
    Luc ramène Jésus à Adam, ensuite il l’amène à son enfance et enfin il le décrit allant dans la gloire. Remarquez ce qu’il dit à la fin de son évangile: « Et il les mena dehors jusqu'à Béthanie, et, levant ses mains en haut, il les bénit. Et il arriva qu'en les bénissant, il fut séparé d'eux, et fut élevé dans le ciel. » (Luc 24 :50-51).
    Nous en arrivons maintenant au cœur du message : le fils d’Adam, l’enfant de Bethléem, l’Homme glorifié dans les cieux. Luc prend le fils d’Adam et le fait l’Homme glorifié dans les cieux. Voyez-vous l’immense contexte de l’évangile selon Luc? Le contexte est la race humaine toute entière, du début à la fin. Adam était le premier de la race humaine, créé par Dieu avec une grande perspective divine. Il est dit le concernant : « Tu l'as fait dominer sur les oeuvres de tes mains; tu as mis toutes choses sous ses pieds. » (Psaume 8 :6). La pensée de Dieu en Adam pour la race humaine était qu’elle ait la domination. Là est l’intention de Dieu révélée pour la race des hommes, mais nous connaissons la tragédie humaine : la race humaine dans le premier Adam a perdu l’intention divine. Notez bien ce mot « perdu » et nous avons la clef du message de Luc.
    La race humaine a perdu l’héritage divin car elle a perdu sa relation avec Dieu. Cet évangile en son entier est résumé par ce seul verset : « car le fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. » (Luc 19 :10). Remarquez l’expression « le fils de l’homme est venu chercher et sauver ». Voilà la mission, la signification et le message ! En Adam, la race humaine a perdu la domination universelle. En Abraham, un peuple élu a perdu son héritage ; la semence d’Abraham selon la chair a perdu son héritage. Le Nouveau Testament traite largement de ce sujet. La race élue était appelée par Dieu afin d’accomplir une vocation particulière – une vocation céleste parmi les nations de ce monde. Dieu avait dit à Israël : «l'Éternel te mettra à la tête, et non à la queue » (Deutéronome 28 :13). Il était appelé à être l’instrument gouvernemental parmi les nations, mais cette race élue a perdu sa vocation.
    « Le fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. » : perdu par Adam, perdu par Abraham, perdu par Israël, mais sauvé par le Fils de l’Homme.
    Tout l’évangile selon Luc se concentre sur un seul chapitre, le chapitre le mieux connu du Nouveau Testament – le chapitre quinze. Chacun connaît le chapitre quinze de Luc ! C’est le chapitre des choses perdues et trouvées. Son contexte est très significatif, car il commence par ces paroles : « Et tous les publicains et les pécheurs s'approchaient de lui pour l'entendre. ». Et l’Israël officiel, représenté par les Pharisiens et les Scribes murmuraient : «Cet homme reçoit les pécheurs ». Et cela représentait une marche funéraire pour les Pharisiens et les Scribes, mais c’était une mélodie aux oreilles des pécheurs ! Ensuite Jésus commence a parler aux Pharisiens et aux Scribes, et Il leur donna trois histoires : la brebis perdue, la drachme perdue, et le fils prodigue.

La Brebis Perdue
    Israël avait toujours été appelé « le troupeau de Dieu », et Dieu avait toujours été appelé le «Berger d’Israël ». Jésus se sert de cette pensée et dit en substance : « Israël n’est plus le troupeau de Dieu ». En fait, Il laisse entendre qu’Israël, tout comme les quatre vingt dix neuf, s’est perdu dans sa propre justice et dans sa sécurité traditionnelle ainsi que dans son exclusivisme. Ainsi Il élargit cette image et dit : « J’ai d’autres brebis qui ne sont pas de ce troupeau, et ces autres brebis sont ces publicains et pécheurs. » Dans le reste du Nouveau Testament les serviteurs du Seigneur sont appelés bergers. Pierre a dit aux anciens de l’église de « paissez le troupeau de Dieu » (1 Pierre 5 :2), et aussi «quand le souverain pasteur sera manifesté » (1 Pierre 5 :4). Nous savons que Jésus a dit « Je suis le bon berger » (Jean 10 :11), et lorsque Israël est perdu un autre Berger arrive et Il a un autre troupeau. Il refait un troupeau avec Israël et avec les nations. Voilà Luc ! Le nouveau troupeau et le nouveau Berger. De ce qui avait été perdu Il a trouvé un plus grand troupeau que celui qui s’est perdu. Comment ces brebis se sont-elles perdues ? Le prophète Esaïe crie : « Nous avons tous été errants comme des brebis », (Esaïe 53 :6), et comment se sont-elles égarées ? Comment sommes-nous devenues des brebis perdues ? « Nous nous sommes tournés chacun vers son propre chemin ». Et ceci nous ramène au début de la race humaine quand Adam choisi son propre chemin, et alors la race humaine fut perdue.

La Drachme Perdue
    Il y a beaucoup d’interprétations de cette paraboles, mais la plus communément acceptée, et je pense la bonne, est la suivante.
    Lorsqu’une jeune femme était fiancée et mariée en Israël, le mari lui donnait des pièces d’argent attachées ensemble. Je suppose que vous avez vu de telles jeunes femmes. Vous portez vos colliers autour du cou, elles les portaient autour de la tête. Vous portez un alliance lorsque vous êtes mariées. Votre mari vous l’a donné à votre mariage en disant ou en voulant dire : « Je te donne cette alliance comme gage de mariage. Je t’ai prise pour être à moi, cette alliance, ou ce collier de pièces d’argent autour de ta tête, est le gage que tu m’as accepté comme maître, comme seigneur et comme mari. » 
    Il y avait aussi une superstition rattachée a ce collier de pièces d’argent. Si une femme le perdait, ou bien même une seule pièce, tout le monde disait : « Cela veut dire qu’elle a été
infidèle à son mari ! Elle n’est pas fidèle envers ses engagements matrimoniaux. »
    Voyez-vous la signification de cette histoire ? Israël était l’épouse perdue – le prophète Jérémie dit que l’Éternel a épousé Israël, mais qu’il a rejeté son honneur en tant qu’épouse de l’Éternel. Israël a perdu la merveilleuse relation d’épouse à son mari, et le cri de tous les prophètes était qu’Israël était une épouse infidèle. Voyez-vous ce que dit Jésus aux Pharisiens et aux Scribes ? « Vous avez été infidèle dans vos engagements matrimoniaux envers l'Eternel! Vous avez perdu la plus précieuse des relations que quelqu’un puisse avoir. » Il n’est pas étonnant de voir cette femme allumer une lampe en cherchant dans chaque recoin de sa maison jusqu’à ce qu’elle trouve sa pièce d’argent perdue ! Jésus amplifie l’idée de l’épouse perdue. Il y en aura d’Israël qui seront trouvés parmi l’Épouse de l’Agneau à la fin, mais cette épouse est bien plus grande qu’Israël. Il forme Son épouse avec des Publicains et des pécheurs.
    Je ne vous parlerai pas de la fin du Nouveau Testament pour vous montrer la nouvelle Jérusalem descendant du ciel d’auprès de Dieu « préparée comme une épouse ornée pour son mari. » (Apocalypse 21 :2). Ni du banquet des noces de l’Agneau, mais par ces allusions, nous voyons que quelque chose avait été perdu, et ce qui a été sauvé est bien plus grand que ce qui avait été perdu. La race humaine a perdue son honneur car elle a perdu son Seigneur, mais la révélation du le Nouveau Testament est celle d’une épouse «n'ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable » présentée à l’Époux.

Le Fils Prodigue
    Israël était autrefois appelé « le fils de Dieu » : « Et tu diras au Pharaon: Ainsi a dit l'Éternel: Israël est mon fils, mon premier-né. Et je te dis: Laisse aller mon fils pour qu'il me serve; et si tu refuses de le laisser aller, voici, je tuerai ton fils, ton premier-né. » (Exode 4 :22-23). Israël occupait la plus merveilleuse position qu’il soit possible d’occuper. Il n’y a rien de plus merveilleux que d’être des fils de Dieu, d’être ceux que Dieu Lui-même a engendré, d’être ceux nés d’en haut, d’être ceux qui portent le Nom de Dieu, d’être ceux que Dieu amène avec Lui-même et qu’Il honore en les faisant Ses représentant. Tout ceci, et bien plus encore, est la signification d’être fils.
    Aussi lorsque le Seigneur Jésus vit ce qu’Israël avait perdu, Il vint afin de chercher et de sauver cette pensée de Dieu ; afin de recouvrer ce concept d’être fils de Dieu. Être fils de Dieu est une conception particulièrement divine, et c’est la chose la plus chère à Dieu. Aussi c’est la chose la plus merveilleuse qui puisse arrivée à l’homme, et c’est ce principe qui est au cœur de cette parabole que nous appelons « Le Fils Prodigue ». Tous les merveilleux privilèges et honneurs d’être fils ont été rejetés par ce fils prodigue. Toute cette conception divine a été écartée, et il va dans le monde, rejetant son droit de filiation. Bien sur, à la fin, il reconnaît ce qu’il a fait. Jésus s’en tient au principe, et Il fait dire à ce fils prodigue : « j'ai péché contre le ciel et devant toi; je ne suis plus digne d'être appelé ton fils. » (Luc 15 :21). Il a des principes dans chacune de ces phrases. Israël rejeta cette haute position d’honneur. C’est le principe de filiation qui est le facteur suprême gouvernant ici !
    Pourquoi donc le fils a t-il quitté son père et sa maison ? Le prince de ce monde l’a trompé et lui a dit qu’il pouvait obtenir quelque chose de meilleur dans le monde. Oh, c’est ce que le grand imposteur fait toujours ! Il trompa Adam de cette façon. Il a trompé la race humaine toute entière de cette façon. Il a trompé Israël de cette façon : « Vous pouvez avoir quelque chose de meilleur dans ce monde. » Jésus dit qu’il a été un menteur dès le commencement, et les hommes découvrent aujourd’hui combien ce monde est un mensonge.

Le Message d’une Nouvelle Humanité
    Ayant dit tout cela, je n’en vient au message que maintenant. Quel est donc le message de Luc ? Le Fils de l’Homme est venu pour s’approprier une nouvelle humanité rachetée. Paul appelle Jésus : « le dernier Adam, le second homme » (1 Corinthiens 15 :45, 47). Des juifs et des nations, Jésus rachète une nouvelle humanité. Écoutez attentivement ! Le message de cet évangile, et du Nouveau Testament est celui-ci : Dieu n’est pas particulièrement intéressé par les juifs, ni par les nations, ni par les Protestants, ni par les Catholiques, ni par les Baptistes, ni par les Méthodistes, ni par les Réformés etc.… Dieu n’est pas intéressé du tout par aucune de ces choses ! Il est intéressé par les hommes. L’intérêt de Dieu est dans l’homme, que l’homme soit anglais, suisse, allemand ou français, ou n’importe quelle autre nationalité, qu’il soit blanc, noir, jaune ou métis. Cela n’a pas d’importance pour Dieu, car Son seul intérêt c’est l’homme. Êtes vous un homme – et il appelle et l’homme et la femme « un seul homme » - appartenez-vous à la race humaine ? Dieu a un intérêt en vous en tant qu’humain, Il désire tirer des nations et des dénominations un peuple pour Son Nom. Êtes-vous un « serviteur » ? Dieu n’est pas particulièrement intéressé en vous en tant que « serviteur », mais Il s’intéresse à vous en tant qu’homme; et cela est vrai de toute autre catégorie. Vous ne pensez pas que parce qu’un homme est un « pasteur », un serviteur de Dieu, que Dieu ne le tient pas pour responsable lorsque les choses vont mal ? Dieu ne dit pas : « Il est Mon serviteur, aussi je ne porterai pas attention à ses fautes. » Et Il ne dit pas non plus : « Il ou elle est Mon enfant, aussi Je ne ferai pas attention à ce qui ne va pas. » Non, la préoccupation de Dieu avec nous est en tant que Son peuple. Le Fils de l’Homme est venu pour chercher et sauver une humanité perdue, afin de devenir le Berger de cette humanité, de former une épouse de cette humanité, et d’avoir Ses fils de cette humanité rachetée.
    Où nous arrêtons-nous ? Là où s’arrête Luc, avec le Fils de l’Homme, le représentant d’une nouvelle humanité, glorifiée dans les cieux.
    J’espère ne pas vous avoir fatigué. Cela est bien trop grand et merveilleux ! Je ne peux que vous donner un petit aperçu afin que vous puissiez voir un nouveau monde, mais souvenez-vous qu’à travers toutes les activités divines envers nous, Dieu recherche à S’approprier une nouvelle humanité. 

Chapitre Quatre - DANS L'ÉVANGILE SELON JEAN

   Afin de bien saisir le message de Jean, il y a deux choses que nous devons noter. Premièrement, son évangile est le dernier écrit du Nouveau Testament; deuxièmement, les temps et les conditions dans lesquels il a écrit.

La Place de cet Évangile dans le Nouveau Testament
    Il est très important de remarquer que l'Évangile selon Jean est le dernier écrit du Nouveau Testament. Si le Nouveau Testament se lisait chronologiquement, l'évangile selon Jean serait placé après l'Apocalypse; mais le Saint Esprit en décida autrement. Il décida qu'il devait être placé là où il se trouve, et je pense que nous en verrons la sagesse en progressant. Lorsque l'apôtre Jean écrit son évangile, il est très âgé; et il a obtenu une longue et profonde expérience.
    Peut-être y a t-il, en cela, une petite parole d'avertissement pour les plus jeunes. Les jeunes gens ont tendance aujourd'hui a négliger les plus anciens, et a dire: 'Oh, ils ont eu leur temps. Maintenant c'est notre tour, ils appartiennent au passé; nous appartenons à aujourd'hui.' Jeunes gens, si cela est votre attitude, vous devez couper l'évangile selon Jean de vos Bibles, et je suis sur que vous n'êtes pas prêts à faire cela! Lorsque nous en aurons fini avec ce message, j'espère que vous serez encore moins disposés à le faire.

Les Temps et les Conditions dans lesquels l'Évangile selon Jean fut Écrit
   Quand Jean écrit son évangile, tous les autres apôtres sont partis pour être avec le Seigneur. Toutes les épîtres du Nouveau Testament avaient été écrites, l'Empire Romain avait été totalement évangélisé, et toutes les assemblées du Nouveau Testament avaient été fondées. Les grandes vagues de persécution par Néron et les autres empereurs s'estompaient. Jean lui-même était maintenant revenu de son exile à Patmos. Il n'écrivait pas l'Apocalypse à l'assemblée qui était à Éphèse, mais il écrivait son évangile de l'assemblée à Éphèse. Jérusalem avait été détruite et les juifs étaient dispersés dans le monde entier. Voilà les temps dans lesquels Jean écrivait.
    Si nous désirons connaître les conditions qui prévalait alors, il nous suffit de lire les trois premiers chapitres de l'Apocalypse. Nous sommes familiers avec les lettres aux sept assemblées d'Asie Mineure, et dans la majorité des cas, il prévalait une condition de déclin spirituel sérieux. Le Seigneur dût envoyer, par l’apôtre Jean, des messages d'avertissements sévères. Des conditions tragiques de déclin spirituel étaient survenues, et la foi chrétienne était très largement dans un état de confusion. Nous n'avons qu'à lire la première épître de Jean pour nous en rendre compte! Jean ressentait qu'il devait écrire pour des temps de la fin, et les conditions qui existaient alors étaient des conditions de temps de fin.
Je ne pense pas qu'aujourd'hui, si nous croyons que nous vivons dans les temps de la fin, nous ne faillissions reconnaître des conditions très similaires.
    Il est évident que Jean était troublé par les conditions spirituelles, et de ce cour troublé, il écrivit son évangile. La question était et demeure: Quelle la solution à cette situation? Quelle réponse pour résoudre le problème du déclin spirituel? Comment solutionner le problème de la confusion spirituelle? L'évangile selon Jean est la réponse. Dans cet évangile, il nous donne ce dont il est persuadé est nécessaire. Lorsque nous lisons l'évangile selon Jean, souvenons-nous toujours de ces choses.
    Un des Pères de l'Église, Clément de Rome, a dit: 'L'évangile selon Jean est l'évangile spirituel', et cette définition est rattachée à cet évangile durant tous les siècles. Jean ne s'est pas mis à écrire un nouveau manuel sur l'ordre dans l'Église, ni sur les traditions de l'Église, ni sur de nouvelles idées et façons de faire les choses. C'est ce qui est aujourd'hui pour essayer de solutionner les problèmes. Beaucoup de livres sont publiés sur la nature de l'Église du Nouveau Testament, et beaucoup de nouvelles idées sont introduites dans la chrétienté. Quelques unes de ces choses sont très farfelues! Nous ne pouvons même pas les trouver dans le Nouveau Testament! Mais que nous a donné Jean comme réponse? Il a écrit sur deux sujets fondamentaux, deux choses qui ne sont pas extérieures, mais qui vont droit aux racines. Pour se servir d'une image médicale, il ne s'occupe pas des symptômes mais des causes. Les deux choses dont il traite sont:

1. La Personne et la Place de Jésus Christ
2. La Signification de Jésus Christ dans l'Univers Divin, Sa Signification dans l'Économie de Dieu; dans l'Ordre Divin

    Si nous comprenons ces deux choses, nous avons notre réponse à tous les problèmes spirituels.

La Personne et la Place de Jésus Christ
    Jean débute, à ce propos, en dehors de l'histoire: « Au commencement était la Parole ; et la Parole était auprès de Dieu ; et la Parole était Dieu » (Jean 1:1). Nous ne pouvons donner de date à cela! Luc est retourné jusqu'à Adam, mais Jean remonte bien au-delà d'Adam et parle de Jésus Christ, le Fils de Dieu, dans Son existence éternelle, avant le temps et avant la création. Avant de terminer son évangile, Jean nous dira que Jésus prie le Père, et dans Sa prière Il dit: « Maintenant glorifie-moi, toi, Père, auprès de toi-même, de la gloire que j'avais auprès de toi avant que le monde fût » (Jean 17:5). C'était avant la création - une chose très importante à se rappeler!
    Si nous devions lire tout ce que les hommes ont écrit et dit sur Jean, nous nous trouverions certainement dans une grande confusion. Quelques uns ne croient même pas que Jean a écrit cet évangile! L'homme de la création a amené sa merveilleuse intelligence en supériorité au Christ éternel. Il y a quelques années, il y avait un grand prédicateur qui avait prêché un merveilleux sermon sur la grandeur de Dieu. Il dépeint la magnificence et la gloire de Dieu, et tous ceux qui écoutaient retenaient leur souffle. Ils pouvaient à peine saisir l'émerveillement de à la personne de Dieu qui leur était décrite, puis le prédicateur s'exclama: « Voilà qu'arrive un petit homme de la taille d'un parapluie et qui dit: 'Mr. Parker, je ne crois pas qu'il puisse y avoir un tel Dieu!' Si, petit homme, et le grand Dieu. »
    Voyez-vous, Jean s'attache à nous montrer la grandeur du Fils de Dieu: plus grand que l'homme, plus grand que l'histoire, plus grand que le temps; plus grand que toutes choses.
    Nous ayant présenté la Personne, Jean continue en nous disant que Celui-ci a créé toutes choses: « Toutes choses furent faites par [Lui], et sans [Lui] pas une chose ne fut faite de ce qui a été fait » (Jean 1:3). Il est le Créateur de toutes choses, et ensuite Jean Le présente dans le temps: le grand Dieu de toute éternité, le grand Dieu de toute la création, est maintenant présent en tant qu'homme: « Et la Parole devint chair, et tabernacla au milieu de nous » (Jean 1:14).
   Ensuite, Jean dit que Celui-ci est le Créateur de la lumière. Il est la source même et l'incarnation de la lumière. Il est la lumière et c'est Lui qui génère la lumière: « La vie était la lumière des hommes » (Jean 1:5). Plus loin, Jean nous rapporte les paroles de Jésus: «Je suis la lumière du monde » (Jean 8:12).
     Et encore, Jean nous dit qu'Il est la source de la vie: « [Il] était la vie, et la vie était la lumière des hommes » (Jean 1:4).

La Signification de Jésus Christ dans l'Univers de Dieu
    Maintenant, à quoi cela nous amène t-il? Jean va toujours au-delà des choses pour nous amener à le Personne, et il a un seul but en vue en écrivant cet évangile. Ce but est de transférer toutes choses à Christ, et ainsi l'évangile selon Jean est l'évangile de la grande transition.
    Ici nous voyons la sagesse de l'Esprit Saint en plaçant cet évangile là où il se trouve. Matthieu est l'évangile de l'absolue souveraineté de Jésus Christ, montrant que toute autorité est investit en Lui. Marc est le message du ministère sous l'autorité de Christ. Luc est le message concernant la nouvelle humanité de Dieu. Allons de l'évangile selon Luc au livre des Actes, ce livre qui va au-delà de ces trois évangiles et nous amène sur la base de la résurrection. Jean, lui, vient entre ces trois et le livre des Actes; il est le lien entre ces deux étapes. Il est ce pont par lequel les trois évangiles passent pour arriver à la nouvelle dispensation. Et ainsi, Jean est l'évangile de la grande transition. Quelle est cette transition? Elle a trois aspects.
   Premièrement, elle est la transition entre toutes les différentes parties à une seule chose complète. Je pourrai dédier toute une conférence à ce sujet! Si nous lisons l'évangile selon Jean avec attention, nous le verrons, à l'arrière plan, l'histoire du peuple d'Israël. Je ne peux pas insister sur tous les détails de cela; mais Israël était-il dans le désert ayant besoin de pain? Il dit aux juifs: « Vos pères ont mangé la manne au désert, et sont morts ; c'est ici le pain qui descend du ciel, afin que quelqu'un en mange et ne meure pas » (Jean 6:49-50). A travers tout son récit, Jean a en pensée quelque chose de l'histoire d'Israël. Je vous demanderai de le relire à cette lumière! Ce sont toutes les différentes parties de l'Ancien Testament, et maintenant Jean les réunis toutes et les rend complète en une Personne. Jésus est la totalité de toutes les périodes de l'histoire.
    Deuxièmement, c'est la transition de ce qui est historique à ce qui est éternel. Jean démontre l'éternelle signification de ce qui est historique. Il nous montre la signification de toutes ces choses dans l'histoire.
    Ensuite il s'agit de la transition de ce qui est temporel, de ce qui est matériel, à ce qui est spirituel.
    Et quatrièmement, c'est la transition de ce qui est terrestre à ce qui est céleste. Vous souvenez-vous de la phrase souvent répétée par le Seigneur Jésus dans l'évangile selon Jean: « En vérité, en vérité, je vous dit ... » Comme Il utilise cette phrase souvent! «Véritablement, avec insistance, je vous dit ... » Et quelle était le lien avec cette double exclamation? « En vérité, en vérité, ... je suis ». « Moi, je suis le vrai cep » (Jean 15:1). Israël était appelé le 'cep de Dieu', mais failli de Lui donner le fruit qu'Il recherchait. Israël était un faux cep, mais Jésus s'approprie cela et dit avec insistance: « Moi, je suis le vrai cep ». Israël était le troupeau de Dieu, et Il était leur berger. Jésus dit: « En vérité, en vérité ... Moi, je suis le bon berger. » La manne dans le désert ne pouvait préserver Israël pour toujours.

La Nouvelle Dispensation
    Maintenant nous approchons vraiment du message. Tout ce que Jean a écrit avait pour but une seule chose : il affirmait le plus clairement possible que cette dispensation qui venait de commencer, était une dispensation spirituelle. Jérusalem avait été le centre de gouvernement de l'ancien Israël. Maintenant Jérusalem avait passée, mais les hommes étaient-ils laissés sans centre de gouvernement ? N'avons-nous pas de siège de gouvernement ? Pourquoi Jean rapporte t-il avec insistance que Jésus disait : « Je retourne au Père. » Pour cette chose même ! Le siège, le centre de gouvernement du peuple de Dieu est maintenant dans les cieux. Ce n'est ni à Jérusalem, ni à Rome. Le peuple du Seigneur n'a pas de quartier général sur cette terre. Vous pouvez essayer tout ce que vous voulez afin d'avoir un gouvernement pour l'Église sur cette terre, mais vous contredisez cette vérité fondamentale. Paul dit que Jérusalem est en haut, et nous devons obtenir toute notre direction d'en haut. Il en était ainsi dans le livre des Actes - le quartier général n'était plus à Jérusalem. Où était le centre de commandement de l'Église du Nouveau Testament ? Quelques-uns ont dit Antioche, mais je ne peux être d'accord. Même à Antioche, ils en référaient au siège dans les cieux. C'était là que l'Esprit Saint dit : «Mettez-moi à part Barnabas et Saül » (Actes 13 :2). Jean transfert la cité de la terre aux cieux, et il démontre que tout ce que Jérusalem était sous l'ancienne dispensation, cela est vrai du Seigneur Jésus sous la nouvelle.
   Je vous demande : s'il en était ainsi aujourd'hui, ceci ne résoudrait-il pas beaucoup de problèmes ? Ceci n'éliminerait-il pas beaucoup de confusion dans la chrétienté ? La réunion de prière, et non « l'assemblée générale », est la voie du gouvernement de l'Église. Les églises sont-elles en déclin, comme c'était le cas au temps de Jean ? Que dit Jean à ce propos ? Il nous enseigne que l'Église et les églises ne sont pas plus que la mesure de Christ dans Son peuple. Assez tôt dans son évangile, le Seigneur Jésus dira à la femme samaritaine : « L'heure vient que vous n'adorerez le Père, ni sur cette montagne, ni à Jérusalem. Ni dans le grand temple à Jérusalem, ni dans celui de Samarie, mais Dieu est Esprit et ceux qui l'adorent, doivent l'adorer en Esprit.» (Jean 4 :21-24).
    Qu'est-ce donc que l'Église ? Elle n'est pas un lieu, ni un édifice, ni une congrégation, ni autant d'hommes et de femmes réunis ensembles. Elle est simplement la mesure de Christ présente dans ces personnes. Si ce n'est que deux ou trois « en Christ », là est la représentation de l'Église. Christ est l'Église, et ce n'est que la mesure de Christ dans les personnes qui constitue l'Église. L'Église est plus ou moins représentée selon la mesure de Christ. Confusion, oui, déclin spirituel, oui ; mais impliquez Christ dans ces choses et elles seront résolues. Si nous demeurions sur la base de Christ, la plupart de nos problèmes ne seront plus. Jésus est-Il allé au Père ? Oui, en effet, mais l'Esprit Saint est venu à Sa place. Voyez-vous nous restons très proche de l'évangile selon Jean.
    Voilà donc la nature de cette dispensation. C'est une dispensation entièrement spirituelle. Mais Jean ne se limite pas à nous dire cela quand à sa nature, mais il nous dit aussi que cette dispensation est supérieure à toutes les autres dispensations. Combien plus supérieure est cette dispensation à celle qui prévalait lorsque Jésus était ici sur cette terre ! Je me demande si vous croyez cela. Nous avons un chant pour enfants et, bien entendu, nous aimons le chanter avec eux :
    « Je repense lorsque je relis cette douce histoire du passé. Quand Jésus était ici parmi les hommes, Comment Il appelait les petits enfants comme des agneaux dans Son troupeau: J'aurai aimé être avec eux alors. »
     Comme cela est sentimental ! Et c'est très beau. Et beaucoup de gens vont encore en Israël pour voir les lieux où était Jésus. En étant là-bas, ils vivent comme il y a vingt siècles ! Préfériez-vous être là-bas avec Jésus sur terre plutôt que d'être ici aujourd'hui ? Pensez bien à ceci ! Si c'est ainsi que vous pensez, vous avez laissé passer le message de Jean. Jean nous dit que nous sommes aujourd'hui à une époque bien plus supérieure à celle qui était au temps de Jésus alors qu'Il était sur terre.
    Il y avait une expression que Jésus aimait beaucoup utilisée : « plus grand ». Vous souvenez-vous de Jacob et de son échelle - de son rêve lorsqu'il vit une échelle de la terre aux cieux, avec les anges de Dieu qui montaient et descendaient, et l'Éternel au-dessus. Ceci était vraiment merveilleux, et de ce rêve vint les douze tribus d'Israël. Mais Il dit à Nathanaël : « Tu verras de plus grandes choses que celles-ci. » « Désormais vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu montant et descendant sur le fils de l'homme» ; et ceci amènera un bien plus grand Israël que l'Israël terrestre.

Les Œuvres de la Nouvelle Dispensation
    Mais la parole vers laquelle je tends pour finir, est dans le chapitre 14 et au verset 12. Jésus vient de parler des œuvres qu'Il a accomplies, et ensuite Il dit : « En vérité, en vérité, je vous dis : Celui qui croit en moi fera, lui aussi, les œuvres que moi je fais, et il en fera de plus grandes que celles-ci ; parce que moi, je m'en vais au père. » Dans la dispensation qui suit la vie du Seigneur Jésus ici-bas, de plus grandes œuvres vont être accomplies que celles faites par Lui quand Il était ici-bas. Quelles sont les œuvres qu'Il a accomplies ?
    Au réservoir de Béthesda, Il a relevé un pauvre homme impotent et l'a fait marcher. Cet homme avait trente-huit ans. Ils ne vivaient pas vieux à cette époque là, et je me demande si vous réalisez que même l'apôtre Paul n'avait qu'un peu plus de soixante ans lorsqu'il mourut. Ce pauvre homme, au réservoir de Béthesda, n'avait tout au plus que quelques années à vivre, puis il mourut et fut enseveli. « De plus grandes œuvres que celles-ci. » Quelles sont ces plus grandes œuvres ? Dans ce contexte, il est une bien plus grande chose de mettre un homme ou une femme sur leurs pieds spirituels que sur leurs pieds physiques ! Il est merveilleux de voir comment nous sommes préservés par la puissance de Dieu, car tout au long de la vie chrétienne, il y a bien des moments où nous pouvons chuter. Combien de fois avons-nous ressenti : « Je ne peux plus continuer ! », mais néanmoins après maintes fois, nous continuons toujours. Le spirituel est l'œuvre bien plus grande que le physique. Oh le miracle de la puissance qui fait marcher de l'Esprit Saint ! La même chose est vraie de toutes les autres œuvre s de Jésus. A t-Il ouvert les yeux des aveugles ? Il est bien plus grand d'avoir nos yeux spirituels ouverts ! La connaissance et l'intelligence spirituelles sont bien plus supérieures aux naturelles. A t-Il accompli le miracle de nourrir les multitudes dans le désert ? Eh bien, ne préfériez-vous pas avoir de la nourriture spirituelle ce matin plutôt que votre petit déjeuner ? Nous allons dans ce désert qui est le monde, et le monde ne peut pas nous procurer de nourriture. Il est bien plus grand de pourvoir de la nourriture spirituelle que du pain naturel. Quelle est la plus grande œuvre que Jésus ai accomplie ? Après toutes ces œuvres, Il les couronne avec la résurrection de Lazare. Je suppose que cela serait estimé comme merveilleux si nous ressuscitions des morts physiquement. Mais n'est-il pas plus merveilleux de ressusciter ceux qui sont morts spirituellement ? « De plus grandes œuvres que celles-ci, vous ferez ». Cette dispensation est bien plus grande que celle du temps où Jésus était ici-bas.
    Là est le message de Jean : la transition de ce qui est terrestre à ce qui est céleste, de ce qui est naturel à ce qui est spirituel, et ceci résoudra les problèmes et répondra aux questions.

Le Besoin d'intelligence Spirituelle
   Mais lorsque nous avons dit tout cela, Jean savait une chose en écrivant son évangile. Il appelle toutes les œuvres de Jésus des « signes », et il suggère que le grand besoin de cette dispensation c'est d'avoir l'intelligence spirituelle. N'importe quelle personne ordinaire peut voir ce qui est fait. Les juifs ont vu les choses que Jésus faisait, mais ils ne furent pas sauvé pour autant, car ils n'avaient pas l'intelligence spirituelle d'en saisir la signification profonde. Le grand besoin est l'intelligence spirituelle. L'Esprit Saint est venu pour être cette intelligence spirituelle. Qu'Il nous donne cette capacité spirituelle afin que nous comprenions la véritable nature de la dispensation dans laquelle nous nous trouvons ! 

Chapitre Cinq - DANS LE LIVRE DES ACTES

    L’importance de ce livre est d’autant plus reconnue si nous considérons la place importante qu’il occupe dans le Nouveau Testament. Je me demande si vous avez déjà considéré ce que serai le Nouveau Testament sans ce livre ! Peut être qu’à un moment vous voudrez lire le Nouveau Testament sans lire ce livre. Il y aurait alors beaucoup de questions auxquelles vous n’auriez pas de réponses, et vous seriez dans un confusion totale. Ainsi, ce livre a une importance très grande dans le Nouveau Testament.
   Historiquement, c’est le second livre de Luc, et il nous donne les débuts et l’expansion de la foi chrétienne. Il nous dit comment tout le reste du Nouveau Testament en est venu a être écrit. Ceci est l’aspect historique, mais spirituellement il y a un autre aspect, et cet aspect est un regard en arrière et un progrès.
   Dans les premiers passages de ce livre, Luc nous dit ce qui c’est passé dans le passé – le fait qu’il ait informé son ami de ce que Jésus a commencé à faire et à enseigner. Ceci est le regard en arrière. Ensuite Luc poursuit en regardant en avant. Il dit en substance : « Maintenant, je vais te dire ce que Jésus a continué de faire. » Mais il y a cette chose particulière que nous devons remarquer : tout ce que nous avons dans ce livre est l’obtention d’un fondement pour le reste du Nouveau Testament. Tout ce qui suit dans le Nouveau Testament est édifié sur le fondement de ce livre. Après les Actes, le Nouveau Testament est occupé par la doctrine ou l’enseignement, et ce livre des Actes est l’histoire qui nous dit comment ce fondement a été obtenu pour l’enseignement.
   En ce qui concerne le regard en arrière, ce livre des Actes nous ramène à Matthieu, Marc, Luc et Jean, et rend ces quatre Évangiles actuels. J’aimerai maintenant vous rappelez une des première chose que nous avons dit au début de ces méditations. Vous vous souvenez que nous avons dit que la meilleure façon de comprendre le Nouveau Testament est de lire un livre, puis, une fois lu, prenant du recul, de se demander : « Quelle la principale impression qui me vient après avoir lu ce livre ? » Cela s’applique particulièrement au livre des Actes, car en prenant du recul, après l’avoir lu, nous voyons l’Esprit Saint faire des Évangiles quelque chose de réel et d’actuel par rapport à l’histoire. La Pentecôte gouverne véritablement ce livre. Mais il nous serait utile de prendre du recul par rapport à cette expression « la Pentecôte », et de nous demander à nouveau :

Qu’est-ce la Pentecôte ?
    Vos méninges peuvent-ils travailler suffisamment rapidement afin de donner une réponse ? Si je vous demandais maintenant de mettre sur papier ce qu’était la Pentecôte, je me demande ce que vous écririez ! Je sais ce que beaucoup dirait : « C’était l’avènement de l’Esprit Saint. » Vous auriez raison. Quelques uns diraient : « C’était le baptême dans l’Esprit Saint », car cela est la signification de la Pentecôte pour beaucoup de gens ; mais lorsque vous tentez d’approfondir la question : « Qu’était-ce ou qu’est-ce le baptême de l’Esprit Saint ? Vous savez ce que beaucoup de gens diront. Il ne m’est pas nécessaire de discuter de cela. Néanmoins ce à quoi j’aspire est ceci : il existe une conception complètement inadéquate de ce qu’est le baptême de l’Esprit Saint. La signification de la Pentecôte est devenue bien plus petite que ce qu’elle est vraiment, et c’est ce que je veux tout d’abord démontrer. Personne ne peut douter de la nécessité de l’Esprit Saint. Que vous l’appeliez « la Pentecôte », « le don de l’Esprit Saint », « le baptême de l’Esprit Saint », ou quoi que ce soit d’autre, mais en vérité, qu’est-ce que c’est ?

L’Implication de l’Évangile selon Matthieu
    Premièrement, l’avènement de l’Esprit Saint implique l’Évangile selon Matthieu. Qu’avons-nous découvert comme étant le message de l’Évangile selon Matthieu ? Nous avons vu que c’était l’Absolue Seigneurie et Autorité de Jésus Christ – et cela même est le commencement de la Pentecôte. Là est la première signification du baptême de l’Esprit Saint, et nous ne connaissons pas la signification de l’Esprit Saint avant que nous n’ayons reconnu cela. Maintenant lisez le livre des Actes à la lumière de Matthieu ! « Ceux donc qui avaient été dispersés allaient çà et là, annonçant la parole. » (Actes 8 :4), et quel était le point crucial de leur annonce ? Jésus Christ est Seigneur ! (Actes 10 :36). L’absolue Seigneurie et Autorité de  Jésus Christ parcourt tout le livre des Actes, du début à la fin.
    C’est le tout premier test pour savoir si nous avons l’Esprit Saint, et qui ne devrait pas être ultérieur à notre conversion. Ceci n’est pas le don supplémentaire, ni la seconde bénédiction. Regardez dans ce livre et vous verrez ! Depuis le tout début ces gens qui vinrent au Seigneur vinrent à Sa Seigneurie. Ils acceptèrent Jésus Christ comme Seigneur, et ils se placèrent sous Son Autorité, et là était le secret de la puissance de l’Église primitive. Je sais que c’est cela qui leur coûta la vie. Si vous vous tenez sur le fondement de l’Absolue Seigneurie de Jésus Christ quelque chose doit se passer, voulez-vous que rien n’arrive ? Oui, les choses se passent dans ce livre, tous les enfers étaient entièrement ébranlés, tous les hommes devaient réagir d’une façon ou d’une autre, et les cieux portaient un grand intérêts à ces choses. La chose suprême dans les cieux, sur la terre et dans les lieux infernaux est la Seigneurie de Jésus Christ, et de faire de Jésus Christ le Seigneur est la toute première œuvre de l’Esprit Saint dans une vie. Et je ne désire pas seulement dire ces choses, je désire qu’elles deviennent réalité. J’espère que personne ne lira ce message sans faire de Jésus Christ Seigneur d’une façon nouvelle, Le faire Seigneur dans toutes les choses pratiques de la vie, dans notre comportement dans le monde, et en tout ce que les gens peuvent observer de nous, de façon à ce que nous soyons vraiment des hommes et des femmes, jeunes ou âgés, captivés par le Seigneur. Voilà l’implication de Matthieu dans le livre des Actes.

L’Implication de l’Évangile selon Marc
    Nous y trouvons également des éléments de Marc. Quel est le message de Marc ? C’est qu’une vie sous l’Autorité de Jésus Christ est marquée par un intérêt prédominant que d’autres en viennent à la connaissance du Seigneur, une grande passion que d’autres reçoivent le Seigneur et qu’Il prenne toute Sa place en eux. Vous souvenez-vous de Jean Marc ? J’espère que vous ne n’oublierez jamais ! Ce jeune homme pressé ! Il avait perdu du temps. Il se détourna de l’œuvre, et il a eu une période dans sa vie qui était perdue pour le Seigneur Jésus. Puis il fut l’objet d’un secours et toute son attitude à partir de ce point là était : « Je dois rattraper le temps perdu », et ainsi Jean Marc c’est : «Aussitôt…. aussitôt…. aussitôt…. »
    Ainsi, Jean Marc est représentatif d’une vie sous l’Autorité de Jésus Christ et il s’approprie la pensée de Jésus Christ et dit : « Il me faut faire les oeuvres de celui qui m'a envoyé, tandis qu'il est jour; la nuit vient, en laquelle personne ne peut travailler. » Maintenant, nous voyons comment nous retrouvons cette attitude dans le livre des Actes : « Ceux donc qui avaient été dispersés allaient çà et là, annonçant la parole. » (Actes 8 :4), et si vous me dites : « Bien sur cela s’applique aux apôtres », permettez-moi de vous rappeler que cela s’appliquait à tous ceux qui étaient à Jérusalem « ceux donc qui avaient été dispersés » ; lorsque la massue de la persécution s’abattue sur l’assemblée à Jérusalem et que les croyants furent éparpillés partout. Le mot grec utilisé pour décrire ce qu’ils faisaient est très intéressant. Je remarque que nos traducteurs ont eu des difficultés avec ce mot ! Si vous ne comprenez pas le mot, vous savez néanmoins de quoi il s’agit. Vous pouvez le voir dans la rue n’importe quel jour, et après chaque réunion d’une conférence. Deux personnes, ou plus, se rassemblent et que font-elles ? Eh bien ils font des … commérages ! C’est le mot grec utilisé. Ces croyants allèrent partout faire des commérages – des commérages à propos de l’Évangile. Ils parlaient, parlaient, partout à propos de Jésus Christ. C’est ce qui est dit à leur propos. C’est ce que nous trouvons dans le livre des Actes – mais c’est aussi, ensuite, l’attitude de Jean Marc dans les Actes. Il va partout et parle de Jésus Christ. Voyez-vous comment le livre des Actes implique Matthieu et Marc ?
    J’aimerai, maintenant, dire quelque chose à mes plus jeunes frères. Il est évident qu’après sa réinsertion Jean Marc était un jeune homme libéré. Avant cela, bien qu’il était un disciple, il était plutôt réservé, et sa relation avec le Seigneur Jésus était sévèrement limitée.
    Ce que je veux dire c’est ceci : vous ne serez jamais libéré spirituellement avant que vous ne deveniez une personne qui témoigne. C’est là une loi de la vie spirituelle. Je ne me présente pas à vous comme exemple. Peut-être ne me croiriez-vous pas, mais j’étais un jeune homme jadis ! Je vins au Seigneur quand j’étais encore un adolescent, mais pendant un temps ma vie spirituelle était infructueuse. Bien sur j’aimais le Seigneur, je Lui avais donné mon cœur, mais ma vie était stérile jusqu’au jour ou je m’avançai au milieu d’un rassemblement en plein air et que je donnai mon simple témoignage à une grande foule. Ce n’avait pas été plaisant ! Et je dis en rentrant chez moi : « je ne referai jamais cela ! », mais cette action devint libératrice, et à partir de ce jour-là, ma vie spirituelle fut totalement libérée. C’est alors que commençai ma vie de prédicateur, et cela se poursuit encore aujourd’hui. Le fait est que vous ne serez jamais complètement libéré dans votre vie spirituelle, jusqu’à ce que vous en parliez à quelqu’un.
   J’avais un très bon ami, et il était un grand gagneur d’âmes. Je n’étais pas vraiment impressionné par sa prédication, mais il était un merveilleux évangéliste, et je suis sûr que dans les cieux beaucoup devront leur salut à cet homme. Il apprit ce principe. Un jour il sortit, et il se demandais où il devait aller pour rencontrer des âmes et leur annoncer le Seigneur Jésus. Alors qu’il passait une caserne de l’armée, il vit deux soldats derrière la grille d’entrée. L’un d’eux était de garde et marchait de long en large avec son fusil sur l’épaule. De l’autre coté il y avait l’autre soldat, debout et qui regardait. Il avait les galons sur sa manche, et il veillait à ce que les choses soient faites correctement. Mon ami entra, et lorsque le soldat s’arrêta, ce qui était contraire aux ordres, mon ami lui demanda s’il connaissait le Seigneur Jésus. Eh bien le résultat fut que ce soldat accepta le Seigneur Jésus. Mon ami lui dit encore : « Maintenant que tu as accepté le Seigneur Jésus comme ton Sauveur, cri à l’autre homme et dit lui ce que tu as fait ! » Mon ami avait beaucoup d’expérience, et il savait que tant que nous le gardons pour nous-mêmes, nous ne sommes libérés. Si vous êtes un apôtre, allez partout annoncer le Seigneur Jésus. Si vous n’êtes qu’un simple croyant, parlez du Seigneur Jésus partout et vous deviendrez alors un vrai Jean Marc. Le livre des Actes implique ce principe de l’Évangile selon Marc.

L’Implication de l’Évangile selon Luc
    Qu’en est-il de l’Évangile selon Luc ? Qu’avons-nous dit à ce propos ? Nous avons vu que le message de Luc est le message de la nouvelle humanité, une nouvelle race d’homme, et ce nouvel homme est de Christ. Ce n’est pas une humanité selon Adam, mais une humanité selon Christ. Nous est-il nécessaire de démontrer cela dans le livre des Actes ? L’œuvre du Saint Esprit n’est pas seulement de faire de Jésus Christ le Seigneur, et de faire de nous des témoins actifs du Seigneur Jésus ; mais de nous rendre comme le Seigneur Jésus. C’est de reproduire le Seigneur Jésus en nous, et cela est la preuve que nous avons reçu l’Esprit Saint. C’est là, la signification de la Pentecôte : changer notre nature d’Adam à Christ.

L’Implication de l’Évangile selon Jean
    Nous passons ensuite à Jean. Vous souvenez-vous de ce que nous avons dit à propos du message de Jean ? Tout, dans cette présente dispensation, a une caractéristique céleste et est spirituel de nature. Je résume tout cela en un seul mot. Vers la fin de son évangile, Jean nous donne cette merveilleuse prière du Seigneur Jésus. Jésus prie, Il répand Son cœur devant Son Père, et le fardeau de Sa prière est ces hommes que le Père Lui a donné. Il prie pour eux, et que dit-Il au Père à leur sujet ? « Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. » (Jean 17 :14). C’est cela la foi chrétienne du Nouveau Testament, et l’œuvre du Saint Esprit est de réaliser cela dans chacun d’entre nous – « pas du monde ». Il est dit dans Romains 12 :2 « ne vous conformez pas à ce siècle », et savez-vous ce qui est dit littéralement ? « Ne ressemblez pas à ce monde. » Ceci est très solennel !
    Je dois maintenant laisser cette parole avec vous, surtout à vous jeunes gens. Essayez- vous d’être comme les gens de ce monde dans votre comportement ? Je n’en dirai pas d’avantage, mais je vous demanderai d’examiner votre cœur à ce sujet. Vous ne vaincrez jamais le monde sur sa propre base. L’Église a essayé de faire ça, et le monde l’a vaincue. Notre victoire dans le livre des Actes est sur la base que nous ne sommes pas de ce monde. Ainsi le livre des Actes implique Jean, et comme je l’ai dit, ce livre rend actuel Matthieu, marc, Luc et Jean.

L’Enseignement pour la Vie Spirituelle
    Lorsque le fondement est posé et que les hommes et femmes ont accepté ce quadruple message, alors suit l’enseignement. Nous avons un progrès dans les Actes. Tous ces gens dans tous ces différents lieux nommés dans ce livre recevront l’enseignement pour leur vie spirituelle.
    Notez bien ceci maintenant. L’enseignement demande le fondement. A moins que vous ne soyez sur le bon fondement, l’enseignement vous sera inutile. Peut-être l’avez-vous entièrement dans vos carnets de notes, ou, si vous avez bonne mémoire, l’avez-vous dans votre tête, mais tout cela vous sera d’aucune utilité à moins que vous ne soyez sur le fondement. Nous ne pouvons comprendre l’enseignement, et progresser en Christ, uniquement si Jésus Christ est le Seigneur Absolu. Il a des multitudes de chrétiens qui sont dans un état de stagnation dans leur vie chrétienne. Essayez de leur parler des choses profondes de Christ et ils vous regardent comme si vous leur parliez dans une langue qu’ils n’ont jamais entendue auparavant. Ils ne comprennent pas ce dont vous parlez. Bien sur, ils sont venus au Seigneur, mais pour eux le Seigneur n’est pas le Seigneur Absolu, aussi ils ne peuvent pas comprendre l’enseignement. Ce sont encore « de petits enfants en Christ ». Pour avoir la connaissance spirituelle et la croissance spirituelle, une consécration entière au Seigneur Jésus est nécessaire.
    Aussi, nous ne pouvons comprendre l’enseignement et croître en Christ à moins que nous ne soyons très pratiques dans notre vie chrétienne. Ça c’est Jean Marc – d’être très pratique dans la vie chrétienne. Non pas seulement la théorie ni la doctrine, mais la vie pratique. Cela est essentiel pour la connaissance spirituelle et l’accroissement spirituel.
    Ensuite, nous ne pouvons pas comprendre l’enseignement, ni croître en Christ, à moins que nous ne nous soyons consacrés à devenir comme Christ. Ça c’est Luc – une humanité selon Christ. Si notre cœur s’est entièrement donné à être comme le Seigneur Jésus, Il nous donnera des cieux ouverts ; c’est à dire que l’Esprit Saint viendra et nous enseignera et oeuvrera en nous selon Christ.
    Pour conclure, nous ne pouvons comprendre l’enseignement, ni croître en Christ à moins que nous ne soyons pas conforme à ce monde. Il n’existe pas de ce qui est appelé « chrétien mondain », c’est à dire du point de vue du Nouveau Testament ; mais en fait il y a encore beaucoup de chrétiens qui sont de ce monde. Savez-vous, chers amis, que ce monde est sous une malédiction ? Croyez-vous que cela soit vrai pour le diable ? Il a été maudit dans le jardin d’Eden. Le symbole de Satan est le serpent, et ce dernier n’a pas d’ailes – il ne peut pas s’élever de la terre. Le symbolisme est que cette terre est une chose maudite, et les Écritures disent que « le monde entier gît dans le méchant » (1 Jean 5 :19). Si vous touchez ce monde, vous touchez la mort, c’est à dire la mort spirituelle. La Parole de Dieu sait de quoi elle parle, aussi avec insistance elle dit : « ne vous conformez pas à ce siècle. » Si vous le faites, Satan gâchera votre vie. Frère Watchman Nee parlait toujours de cet aspect comme étant : « le contact de la terre ». S’il voyait un chrétien ne progressant pas avec le Seigneur, qui n’avait aucune puissance spirituelle dans sa vie, il disait : « Il doit y avoir, quelque part, un contact avec la terre. »
    Cela vous semble t-il trop sérieux ? Eh bien, c’est sérieux. Je ne désire pas être dur, mais j’essaie de vous montrer la voie d’une véritable vie gouvernée par l’Esprit Saint, aussi j’en reviens à ce que je disais à propos de la pentecôte. Voyez-vous combien est bien plus grande la signification de la Pentecôte que ce que les gens en pensent ? Voilà la signification de la Pentecôte dans le livre des Actes, et la signification qu’elle aura toujours. Aussi, vous dis-je comme l’apôtre Paul disait : « que ces choses occupent vos pensées. » 

Chapitre Six - DANS L’ÉPÎTRE AUX ROMAINS

    Dans cette série de messages, notre but a été de ré-insister sur la véritable nature de la foi chrétienne, et nous avons rassemblé ceci en trois aspects : la mission, la signification et le message de Jésus Christ. Dans les quatre Évangiles, nous avons trouvé la position fondamentale de la foi chrétienne, et dans le livres des Actes nous avons vu cette disposition annoncée par les Apôtres et les croyants dispersés. Là cette attitude était démontrée par l’Esprit Saint avec des signes et des miracles – ce que le Nouveau Testament appelle des «puissances », elles sont la puissance diverse du Saint Esprit. Et nous devrions bien noter que là était l’objet de l’œuvre de l’Esprit Saint en ce temps là : démontrer que le message était vrai, d’apporter la preuve de la véracité du fondement de la foi chrétienne. Ma propre conviction est que les signes et les miracles se rapportent au commencement, à l’établissement du fondement.
    Ensuite la position annoncée dans le livre des Actes était acceptée à divers degrés. Ce qui était proclamé, était compris avec des nuances diverses. Quelques uns reçurent le message sérieusement, avec un engagement total du cœur quand à l’attitude à prendre, parmi ceux-là il y avait les Thessaloniciens, les Éphésiens et les Philippiens. Ceux-ci, et certains autres, se consacrèrent totalement au Seigneur ; mais la réponse d’autres encore était un compromis entre le judaïsme et la foi chrétienne. Leur attitude était que la foi chrétienne était un rajout au judaïsme, et ils demeurèrent très largement des « juifs chrétiens ». Aussi ils ne parvinrent pas à reconnaître la véritable nature de la foi chrétienne. Il y en avait d’autres qui acceptèrent le message mais tout en préservant une certaine forme de paganisme, c’est à dire qu’ils mélangeaient leur paganisme à la foi chrétienne. Parmi ceux-là nous trouvons les Corinthiens.
   Aussi, les lettres du Nouveau Testament avaient pour but d’expliquer et de ré-affirmer la véritable nature de la foi chrétienne, d’un coté de corriger les malentendus, d’un autre de récupérer du déclin. Comme nous le voyons dans les lettres de Jean.
    C’est la façon dont nous devrions lire le Nouveau Testament : une position fondamentale très claire – c’est à dire les Évangiles. Ensuite une position fondamentale démontrée – c’est à dire le livre des Actes. Puis vient la partie qui s’occupe de l’expérience fondamentale. La position n’est pas suffisante, il nous faut l’expérience aussi. Ainsi, la suite du Nouveau Testament se préoccupe de l’expérience fondamentale de la position, c’est à dire de la vraie nature de la foi chrétienne comme elle doit être vécue spirituellement. Je ne retournerai pas aux Évangiles, mais laissez-moi illustrer avec l’Évangile selon Matthieu.
    Nous avons vu que le message de l’Évangile selon Matthieu est l’Absolue Seigneurie et l’Autorité de Jésus Christ. Maintenant, il y a beaucoup de gens qui croient cela en tant que doctrine, et qui ont acceptés cette position au début de leur vie chrétienne – selon ce qu’ils avaient compris – mais il peut y avoir une très grande différence entre croire que Jésus Christ est Seigneur et faire l’expérience de cette vérité. Plusieurs de ces lettres dans le Nouveau Testament démontrent que les destinataires acceptaient la doctrine mais qu’ils ne vivaient pas selon celle-ci.
    Nous allons examiner l’épître aux Romains, car elle est un très bon exemple de ce que je viens de dire. Elle est, à la fois, la fondation de l’expérience chrétienne, une correction de malentendus et une explication du véritable fondement de l’expérience.

Une Juste Position par Rapport à Dieu
    Beaucoup de définitions ont été données à cette épître. Les disciples de Luther et son école lui ont donné leur propre appellation. Les réformés ont toujours appelé cette lettre aux Romains par un seul nom, et la plupart d’entre vous savez ce qu’il est, mais je vais utiliser un titre pour cette épître. C’est une phrase trouvée dans une traduction récente : « une juste position par rapport à Dieu » - une position parfaitement acceptable par Lui. Tous sont d’accord pour reconnaître que cela est essentiel pour pouvoir jouir d’une véritable expérience spirituelle ! Et cela n’est pas uniquement la position du Nouveau Testament – c’est le sujet de toute la Bible. Avant que Dieu ne puisse agir de quelque manière que ce soit dans une vie, il doit y avoir une juste position avec Lui. Vous vous souvenez combien de fois, dans l’Ancien Testament, Dieu dut s’écarter des hommes jusqu’à ce qu’ils adoptent la juste position avec Lui, et cela est clairement mis en évidence dans le Nouveau Testament. Cette position décide de tout concernant Dieu marchant avec nous et nous continuant de marcher avec Dieu. Il attend quelque chose et cette chose est notre ajustement par rapport à Lui.
   Prenons un exemple très simple de l'Ancien Testament. Rappelez-vous le prophète Élie. Après le grand moment du mont Carmel, Jézabel la reine menaçait sa vie. Maintenant nous ne devons pas nous en prendre à Élie, sinon nous devrions nous en prendre à nous-mêmes ! Jézabel était une menace pour sa vie, aussi, Élie s’enfuit pour la sauver. Il s’enfuit afin d’essayer de sauver sa vie. Dans la scène suivante nous voyons Élie sous un genêt disant : «Éternel, prends mon âme ». Et que fait l’Éternel ? Vient-Il sous le genêt avec Élie en lui disant : « Pauvre Élie, je suis tellement désolé pour toi ! » ? Non, Il se tient à l’écart et lui dit : « Que fais-tu ici, Élie? » En fait ce que dit l’Éternel c’est : « Élie, Je ne vais pas me mettre sous des genêts. Ceci n’est pas la juste position avec Moi. Si toi, Élie, désire continuer avec Moi, tu dois sortir de ton abri. Je ne vais pas M’abaisser à ton niveau – tu dois t’élever au Mien ! » Le genêt est une voie sans issue, et le Seigneur ne crois pas à ces limitations. Nous devons être dans une juste position avec Lui si nous désirons qu’Il marche avec nous. Là est le message de l’épître aux Romains.

La Personne Représentative de la Race Humaine
    Comme vous le savez, les cinq premiers chapitres de cette lettre sont divisés en deux parties. La première traite du monde païen, et la deuxième traite du monde juif ; et à cette époque, ces deux parties composaient le monde entier. Le Saint Esprit, à travers Paul, montre que ces deux sections – c’est à dire l’humanité entière – ne sont pas dans une juste position par rapport à Dieu. La race humaine toute entière est déchue devant Dieu, et c’est dans ce contexte que la mission, la signification et le message de Jésus Christ sont présentés dans le Nouveau Testament. C’est dans ce contexte que le Seigneur Jésus est présenté, et Il est présenté comme étant l’Homme représentatif. Nous voyons comment, dans le chapitre cinq, Il se rapporte à Adam, et, dans le chapitre quatre, à Abraham. Il est de la semence d’Abraham. Adam représente la race humaine globalement, et Abraham représente la race d’Israël ; mais tous sont réunis sur un même terrain : personne n’est dans une juste position par rapport à Dieu. La déclaration est : «Il n'y a point de juste, non pas même un seul ».
    Du chapitre cinq nous allons au chapitre six, et je vous recommande de ne pas prendre en compte les divisions par chapitres. Le chapitre six n’en est pas un nouveau, il est la continuation du chapitre cinq. Dans le chapitre cinq tous les hommes sont morts, c’est ainsi que Dieu voit la race humaine. « En Adam tous sont morts », et l’argument ici est qu’il en est de même avec Israël. Israël fait partie de la race humaine et est inclus dans cet état : « tous sont donc morts » (2 Corinthiens 5 :14). Et à quoi arrivons-nous immédiatement en commençant à lire le chapitre six ? Au baptême. Et quel est ce baptême ? Eh bien il s’agit bien sur du baptême du Seigneur Jésus, mais quelle en est la signification ? Jésus est Celui qui représente l’humanité, Il est le Fils de l’Homme. Pourquoi doit-Il être baptisé ? Autrement dit, pourquoi doit-Il mourir et être enseveli ? Parce qu’Il prend la place de l’humanité toute entière. La croix du Seigneur Jésus est une démonstration du fait que tous les hommes sont morts, et l’apôtre Paul dit ici que, lorsque Christ est mort, tous les hommes étaient représentés. La croix était un baptême universel. Peut-être pensez-vous que j’enseigne une hérésie quand je vous dis que chaque personne impie a été baptisée, mais comprenez moi. Tous les hommes sont morts dans la mort du Seigneur Jésus, ainsi, c’est le monde entier qui a été baptisé dans la croix de Jésus Christ. Dans la mort de Christ le monde entier est mort aux yeux de Dieu, mais, bien que tous les hommes aient été baptisés dans la mort de Christ, tous les hommes ne sont pas ressuscités dans la résurrection de Jésus Christ. La mort est universelle, le baptême est universel et pour l’humanité toute entière, mais la résurrection est sélective. Sur la base seule de la résurrection, un seul Homme, dans tout l’univers de Dieu, est dans la juste position par rapport à Dieu. Vous souvenez-vous comment, après Son baptême, les cieux furent ouverts et une voix se fit entendre de ces cieux : « Celui-ci est mon fils bien-aimé, en qui j'ai trouvé mon plaisir » (Matthieu 3 :17). Dieu n’a pas dit : « Ceci est mon monde bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir ». Sur la base de la résurrection, il n’y en a qu’Un seul qui soit dans une juste position par rapport à Dieu.
   Là est donc le message du chapitre six. Afin d’être dans une juste position avec Dieu, les hommes doivent dire : « Sa mort était ma mort. Lorsqu’Il est mort, je suis mort. Là est ma position normale par rapport à Dieu. » Mais, deuxièmement, les hommes doivent dire : « Sa résurrection était ma résurrection. » Vous connaissez les simples paroles de Romains 6 :5-6a « Car si nous avons été identifiés avec lui dans la ressemblance de sa mort, nous le serons donc aussi dans la ressemblance de sa résurrection; sachant ceci, que notre vieil homme a été crucifié avec lui. » D’être dans une juste position avec Dieu demande que nous soyons, par la foi en Jésus Christ, morts et ressuscités. Nous devons accepter Sa mort comme étant notre mort. Le monde ne le fera pas, et Israël ne l’a pas fait. Aussi, et le monde et Israël demeurent comme morts devant Dieu, et uniquement ceux qui ont acceptés cette vérité par la foi et qui ont ensuite pris position dans le Christ ressuscité sont dans une juste position par rapport à Dieu. Ce n’est qu’avec de telles personnes que Dieu peut œuvrer.
    Et rappelons-nous qu’il ne s’agit pas uniquement d’une position initiale, mais d’un principe qui doit perdurer. Paul dit : « Portant toujours partout dans le corps la mort de Jésus, afin que la vie aussi de Jésus soit manifestée dans nos corps. » (2 Corinthiens 4 :10). En fait il dit : «Je meurs quotidiennement. Chaque jour la croix du Seigneur Jésus à une signification dans ma vie. »

La Position Établie
    Continuons avec cette lettre. Le chapitre six démontre la position de l’expérience spirituelle. Nous continuons, sans diviser l’épître en chapitres, et nous arrivons au chapitre huit, et là nous trouvons ce qui est arrivé au chapitre six. Une grande séparation a pris place.
    Premièrement, la position est établie : « Il n'y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus » (Romains 8 :1). Toute la condamnation a été engloutie dans la mort et l’ensevelissement de Christ. Envers ceux qui, par la foi, sont ressuscités en Jésus Christ, il n’y a plus de condamnation. Je désire que l’on connaisse la vérité de la foi chrétienne ! S’il n’y a plus de condamnation, alors nous devons être dans une juste position envers Dieu ! Il n’y a aucune controverse entre Dieu et nous. Voyez-vous comme il est important que nous recouvrions la vraie nature de la foi chrétienne ? Il y a beaucoup de chrétiens qui vivent sous la condamnation. Même lorsqu’ils prient, ils apportent leurs misérables personnes au Seigneur et disent : « Seigneur, je ne suis pas bon. Je suis une misérable créature ! » Et que dit le Seigneur ? Parfois Il ne répond pas du tout. S’Il disait quelque chose, ce serait quelque chose comme : « Je t’ai dit cela il y deux mille ans dans la croix de Jésus Christ. J’en savait plus sur toi alors, que tu ne sais toi-même, mais si un homme est en Christ Jésus, il n’y a alors pas de condamnation. »
    Mais l’apôtre continue en suppléant une condition. Il utilise un petit mot : « qui ne marchons pas selon la chair, mais selon l' Esprit. » (verset 4), c’est à dire ceux qui marchent sur la base de leur mort avec Christ et de leur résurrection avec Lui. La grande séparation a été effectuée par la croix entre la chair et l’esprit. Que voulons-nous dire par le mot « chair » ? La chair est la vie du moi : « ma volonté, mes désirs, mes idées, tout ce qui est moi. » Si vous vous connaissez suffisamment, vous savez que vous n’êtes pas bon, et vous serez d’accord avec l’apôtre Paul qui dit : « Car je sais qu'en moi, c'est-à-dire en ma chair, il n'habite point de bien. », (Romains 7 :18). La chair est la vie du moi sous n’importe et toutes les formes. Ainsi ce verset quatre du chapitre huit pourrait dire : « Qui ne marchons pas selon la vie du moi. » « Je vais obtenir ce que je veux. Je vais prendre le chemin que je veux prendre. » La vie du moi à beaucoup de penchants.
    Maintenant, ceux-là ne marchent pas selon la chair. Il est dit : « Ils marchent selon l’esprit. » Qu’est-ce donc que cela ? C’est la vie divine – non pas la vie du moi, mais la vie divine. Maintenant c’est : « Ce que Dieu veut, ce que Dieu désire, ce sont les pensées de Dieu que je veux. » Il n’y a pas de condamnation si nous marchons selon la vie divine.
    Quel est donc la signification de ce mot « marcher » ? Eh bien nous sommes dans un pèlerinage spirituel, cela est apparent un peu plus loin. Nous effectuons un pèlerinage d’une nouvelle nature, et pendant ce pèlerinage il y a une nouvelle discipline. Ce voyage n’est pas géographique, mais il est de ce que nous sommes en nous-mêmes vers ce que nous sommes en Christ. Vous savez, vous pouvez abréger ce pèlerinage, car vous parvenez au but tôt ou tard selon cette discipline. Quelle est la fin de ce voyage, de cette marche spirituelle ? Cela est déclaré à la fin du chapitre huit : « Car ceux qu'il a pré connus, il les a aussi prédestinés à être conformes à l'image de son Fils » (verset 29). Là, est la fin du voyage.
   Il y a, dans cette lettre, deux aspects de conformité. Dans le chapitre 8 c’est : « …conformes à l’image de son Fils », et dans le chapitre douze verset deux c’est : « … ne vous conformez pas à ce siècle ». Ceci déterminera le temps passé à accomplir ce voyage, et la rapidité avec laquelle nous parviendrons au but ! Ceux qui se conforment à ce monde, progressent très lentement, mais ceux qui ont leurs cœurs entièrement consacrés à devenir conformes à Christ, accomplissent un progrès spirituel très rapide.
    Nous pouvons voir ces deux sortes de chrétiens. Nous pouvons voir aujourd’hui beaucoup de jeunes chrétiens qui ont commencé leur pèlerinage, mais soit ils sont arrivés à une stagnation, soit ils progressent très lentement ; et lorsque nous observons pour voir pourquoi il en est ainsi, c’est parce qu’ils adoptent les voies de ce monde.
    Ainsi la véritable nature de la foi chrétienne, est de se conformer à l’image du Fils de Dieu. Et cela demande l’acceptation de Sa mort comme étant notre mort, et demande aussi que nous vivions sur la base de Sa résurrection. Cela demande également que nous ne vivions pas selon la vie du Moi, mais que nous vivions selon la vie de Christ. la vie du Seigneur Jésus doit être reproduite en nous par l’Esprit, c’est cela la signification de « marcher selon l’Esprit. » Il n’est pas dit « attendez », et cela ne veut pas dire « faites le premier pas ». Mais cela veut dire: « Continuez à marcher et ne permettez pas à ce monde de vous arrêter dans votre marche avec le Seigneur. »
   Eh bien, là est brièvement le message de l’épître aux Romains. C’est là la fondation de l’expérience chrétienne. Vous avez accepté la position fondamentale, maintenant acceptez l’expérience fondamentale, et ce fondement est la juste position par rapport à Dieu. Recherchons Sa grâce afin que, chaque jour, et qu’en toutes choses, nous demeurions dans une juste position avec Dieu. Sur cette base nous atteindrons le but : conformité à l’image de Son Fils.
    Je ne pense pas que nous puissions désirer quelque chose de supérieur à cela. Quel est le plus grand désire de votre vie ? N’est-ce pas d’être comme le Seigneur, et que tout ce qui est vrai de Lui soit vrai de vous ? Que le Seigneur nous aide à comprendre !
    Retournez à l’épître aux Romains et lisez-la à nouveau à cette lumière : « Être dans une juste position avec Dieu. » C’est une lettre d’entière consécration à Dieu en Christ par la croix.
T.A.S.

(fin de la première partie)


mercredi 20 mars 2013

«Que la Maison Soit Bâtie» par T. Austin-Sparks

Chapitre Premier - La Conception Éternelle et la Décision
Esdras 6

   La foi chrétienne a beaucoup d’aspects, et les chrétiens sont occupés avec ces divers aspects ; comme l’évangélisation, l’enseignement et l’édification des croyants, ou à combattre pour la foi. Il y a des mouvements entièrement dédiés à l’étude des choses prophétiques concernant le retour de Christ etc. Ces choses sont bonnes. Mais elles peuvent être, et souvent elles deviennent, des choses en elles-mêmes et, alors qu’elles sont bonnes et justes, elles ont pour effet de diviser les chrétiens en sections, ceux-ci se regroupant autour d’une interprétation, d’un enseignement ou d’un but particulier. Ainsi l’objet tout-inclusif et suprême de Dieu, est très souvent perdu de vue dans toutes ces choses.
  C’est le propos de ces quelques pages que de chercher à ramener cet objet plus proprement en vue. Notre préoccupation est le but tout-inclusif et le dessein de Dieu. Je suis sur que vous serez d’accord avec le fait que la valeur de tout aspect ou de toute inclinaison d’un enseignement ou d’une œuvre, sera très largement gouvernée par sa relation au dessein tout entier de Dieu. La valeur sera plus immédiate si ce dessein tout entier est saisi, et s’il est gardé tout le temps en vue. Dieu ne se consacre pas totalement ou exclusivement à une seule partie de Son dessein ; Il ne se consacre entièrement qu’à sa pleine intention. Si nous désirons voir Dieu s’impliquer, il devient absolument nécessaire de connaître quelles sont les conditions et le fondement de Son implication.
   L’objet tout-inclusif auquel nous faisons allusion est inhérent dans les simples mots que nous avons pris comme titre général et tiré du sixième chapitre du livre d’Esdras : « Que la maison soit bâtie » (Esdras 6 : 3). Là est l’objet tout-inclusif de Dieu. Notez qu’Esdras retrace ce décret bien au-delà de l’instrument, du souverain, qui le promulgua. Il le retrace jusqu’à Dieu Lui-même. Il reconnaît que ce décret, bien qu’il ait été établi par un souverain d’ici bas, venait en fait de Dieu (verset 22). Il dit : « Béni soit l’Éternel  le Dieu de nos pères, qui a mis de telles [pensées] dans le cœur du roi. » (7 : 27) Cette chose venait de Dieu. Et ayant montré que cela procédait de Dieu, il démontre, dans le reste du récit, comment Dieu, dans Ses voies souveraines, se consacra Lui-même à cela. Dieu était l’instigateur de cette chose, Dieu la soutenait et, malgré les grandes et nombreuses difficultés, Dieu l’accomplit.
   Si cela était vrai alors, nous voulons découvrir comment cela peut-il être possible aujourd’hui. Je suis convaincu que tout le peuple de Dieu, tous les vrais chrétiens, sont profondément désireux de connaître aujourd’hui, ce que Dieu a instigué, quelle est cette chose à laquelle Dieu se donne en la soutenant et en la voyant aller jusqu’au bout, quel est ce dessein que Dieu, malgré tout – un grand et vaste tout – consumera. Nous voulons découvrir comment Dieu se consacrera Lui-même à ce dessein.

L’Éternité de Dieu
    Tout ceci nous amène à un principe crucial et fondamental d’interprétation biblique. C’est une chose que tous ceux qui utilisent la Parole de Dieu devraient reconnaître, et lorsque nous prenons nos Bible, ceci devrait toujours être présent. C’est tout simplement l’éternité de Dieu. Peut-être que cette déclaration telle quelle ne vous apporte pas grand chose pour commencer. Mais la grande vérité c’est qu’il n’y a pas de temps avec Dieu. Tout « temps » tel qui soit pour nous, est « présent » avec Dieu ; avec Lui il n’y a ni passé, ni présent, ni futur. Il est le Dieu éternel – « D’éternité en éternité tu es Dieu » (Psaumes 90 : 2). Dieu s’accommode peut-être des époques des hommes et de la terre, mais Il réside Lui-même dans l’éternité : Ses pensées sont des pensées éternelles, Son dessein est un dessein éternel. L’architecte a tout le plan devant lui, le bâtisseur, lui, n’a que les indications au jour le jour. Ceux qui ne voient que les indications peuvent être confus ; peut-être ne comprennent-ils pas, peut-être prennent-ils les indications pour être le plan entier. Un scripteur d’un des documents du Nouveau Testament, commence son traité par ces mots : « Dieu ayant autrefois, à plusieurs reprises et en plusieurs manières, parlé aux pères par les prophètes...» (Hébreux 1 : 1). Dieu a parlé dans le temps, à différentes époques, de différentes manières et à différentes reprises ; mais avec Dieu, le tout, d’éternité, était présent, et chaque indication qui venait de Lui avait le tout en elle.
   Nous devons toujours nous souvenir de cela lorsque nous nous servons de la Bible, sinon nous ne découperons pas droit la parole de la vérité. Le dessein complet de Dieu gouverne toutes les parties, en ce qui le concerne. La pensée de Dieu ne change pas. Il n’y a pas de progrès avec Dieu, Il est absolu, exhaustif et ultime en tout temps. Dieu a apporté Ses pensées dans le temps par le moyen de modèles et de figures, mais elles ne sont que des modèles et figures de réalités spirituelles et éternelles. Et le principe est le suivant, tout ce qui vient de Dieu, à n’importe quel moment pour nous, du point de vue du monde, – tout ce qui vient de Dieu, aussi partiel que cela puisse paraître, contient l’éternelle et la complète pensée de Dieu. Chaque indication, chaque partie venant de Dieu contient en elle-même toute Sa pensée spirituelle. Nous devons regarder à travers l’immédiate forme de présentation afin de découvrir la pensée spirituelle et éternelle qui s’y trouve.
   Cette maison – « Que la maison soit bâtie » – n’est qu’une représentation terrestre, temporaire et limitée de la vaste, éternelle et spirituelle pensée de Dieu. Ce n’est qu’une pauvre représentation et elle disparaîtra, mais la pensée de Dieu ne passera jamais. Ce qui se trouve derrière cette pensée n’aura aucune fin : cela vient de l’éternité et continuera dans l’éternité. Et toute la Bible n’est qu’une expression multiple de ce principe. Du début à la fin, dans ses diverses formes de présentation et de représentation, dans ses types, symboles et figures, la Bible toute entière est qu’une seule expression toute-compréhensive et très diverse de cette unique pensée qui est inhérente ici dans ce mot « maison ».

Dieu Sortant de l’Éternité
   Allons au-delà des figures, derrière la représentation, à la grande vérité et réalité spirituelle. Sortant de l’éternité, de ce qui est inconnaissable, de ce qui est incompréhensible, de ce qui est inaccessible, Dieu détermina de manifester Sa présence dans une création spéciale et unique, dans un organisme spirituel, de Sa propre initiative, dans quelque chose qui, parmi beaucoup d’autres noms et désignations, est appelée dans les Écritures une maison. Dieu s’est déterminé à sortir, de tout ce vaste inconnu, de cet inaccessible domaine éternel et de se présenter, de se révéler, de se rendre accessible dans une « maison » ou une demeure. C’est là la vérité qui se trame à travers toute la Bible du début à la fin ; c’est cela qui gouverne tout et que nous verrons en progressant.
    Mais alors que nous saisissons cette grande vérité et que nous la suivons à travers la Bible, nous commençons a faire une découverte à son sujet. Nous commençons par voir que, bien qu’il s’agisse d’une pensée merveilleuse, d’une disposition extraordinaire, cela va bien au-delà d’une simple pensée ou disposition. Nous découvrons, en fait, que cela implique le cœur même de Dieu – non pas seulement Sa pensée, mais Son cœur : c’est une chose à laquelle Dieu tient énormément ; quelque chose avec laquelle les plus grand intérêts de Dieu sont liés. Bien au-delà d’être quelque chose d’objectif pour Dieu, cela devient (si je puis me permettre de le dire ainsi) une véritable partie de Lui-même – c’est de Sa pensée, de Sa volonté, de Son cœur.
  Une des plus extraordinaire déclaration de la Bible est certainement celle-ci : « …l’assemblée de Dieu, laquelle il a acquise par son propre sang » (Actes 20 : 28). Dieu a acquis ce qui est appelé « l’Eglise » avec son propre sang. Cette déclaration annule et défait toutes les tentatives d’imagination et de compréhension. Le sang est la vitalité même de tout organisme. Cette « chose » (excusez le terme pour le moment), est liée à la vie même de Dieu. Dieu a donné Sa vie pour elle. Ceci est bien plus qu’un sujet d’intérêt objectif. Le cœur même de Dieu est en elle – Sa vie même – Lui-même.

Dieu Présent avec l’Homme
   Ainsi, qu’elle est cette chose, si près du cœur de Dieu, avec laquelle sont liés tous Ses intérêts ? C’est Dieu présent parmi les hommes : Dieu en relation avec un organisme en y étant l’Habitant, l’Occupant, l’Hôte. La simple signification d’une « maison » est sûrement quelque chose qui doit être occupé, quelque chose dans laquelle on habite, elle n’a aucune signification à moins qu’elle ne soit habitée. La pensée de Dieu est d’être , présent, habitant, avec pour but de Se faire connaître et comprendre, et avec l’objet d’avoir une communion bénie avec ce qui comprend la « maison ».
   J’ai dit que la Bible contient l’histoire de cette pensée, ce concept éternel et divin qui traverse tous les temps. Cela commence par une expression très simple et primaire de cette pensée : l’homme et la femme dans le jardin, et Dieu présent, marchant dans le jardin, parlant, communiant, faisant connaître Ses pensées et Ses intentions. C’est l’image d’une communion heureuse entre Dieu et l’homme ; entre l’homme et Dieu. L’homme y est montré en relation avec Dieu en termes d’amitiés (si je puis utiliser ce mot), et sur la base d’un mandat d’être le régent de Dieu ici-bas pour le développement et l’accomplissement de Ses desseins. Tout parle de paix, d’ordre et de beauté, et de tout ce à quoi le cœur de l’homme aspire. Dieu s’est créé une « maison », et Il y est, Il y marche, et Il y parle. C’est là dans cette simple représentation première.
  A partir de ce point, l’intention divine est une longue histoire et plein de vicissitudes. Souvenez-vous que toutes les actions de Dieu sont en relation avec cette « chose » unique, et toutes les réactions de l’histoire, celles qui sont relatées dans la Bible, sont contre cette chose – pour chasser Dieu, pour L’exclure, afin de créer des conditions dans lesquelles Dieu ne peut pas être présent, dans lesquelles Il ne peut pas se consacrer à quoi que ce soit. Toutes ces choses se concentrent sur cet unique désire éternel du cœur de Dieu.

L’Intention de Dieu Réalisée En Christ  
    Personnellement et dans le Christ Corporatif. Mais où cela finit-il ? Oui, c’est une longue histoire, une histoire pleine de vicissitudes, mais à la fin, l’intention est réalisée. Et elle est réalisée de deux façons : premièrement elle est réalisée en Dieu Lui-même, dans l’incarnation de Son Fils. Nous n’avons pas reconnu la signification suprême de Jésus Christ, en tant que Fils de Dieu, jusqu’à ce que nous ayons reconnu qu’en Lui cette conception éternelle trouve sa réalisation. Il est « Emmanuel » - « Dieu avec nous » ! Dieu a atteint son but. Il s’est fait Lui-même une habitation. « Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même » (2 Corinthiens 5 : 19). De cette façon première et fondamentale, Dieu a atteint Son but : et ainsi nous découvrons que la Maison de Dieu n’est pas une « chose » – c’est une Personne. Et ensuite Il continue de l’Un aux plusieurs, de l’individuel au corporel ; et un corps élu est mis en évidence en tant qu’habitation pour Dieu. La fin de la Bible est encore plein de symbolismes comme l’était le début – une Ville et un Jardin – et nous entendons la musique des mots : « Le tabernacle de Dieu est avec les hommes, et il tabernaclera avec eux ; et il seront sont peuple, et Dieu lui-même sera … leur Dieu » (Apocalypse 21 : 3). C’est ainsi que ce termine la Bible. L’Histoire est consumée.
   J’ai dit que cette intention divine explique toute la Bible sous tous les angles ; que toutes les actions et réactions sont centrées sur cette seule chose : que Dieu ait un endroit où Il puisse habiter en termes de communion et de paix. En fait, il n’y a rien dans la Bible qui ne soit en relation avec cette pensée et ce dessein prédominants de Dieu. Là est l’objet de la préoccupation et de la jalousie de Dieu. Si Dieu était jaloux à propos d’un temple à Jérusalem, ou à propos de Jérusalem ou bien de Sion, comme les prophètes l’ont dit si fermement, pensez-vous que Sa jalousie se soit épuisée avec une représentation si temporaire et si terrestre ? Non, c’était à cause de ce qui était représenté que Dieu était jaloux.

Qu’est-ce que la Maison de Dieu ?
   Qu’est-ce donc la Maison de Dieu ? La question est posée par Dieu Lui-même à travers Son serviteur Esaïe : « Ainsi dit l’Éternel : Les cieux sont mon trône, et la terre le marchepied de mes pieds : quelle est la maison que vous me bâtirez, et quel est le lieu de mon repos ? Toutes ces choses, ma main les a faites… » (Esaïe 66 : 1-2). Vous rappelez-vous comment Etienne, dans ce magnifique message qui lui coûtât la vie – tellement significatif par rapport à ces choses – cita ces paroles d’Esaïe. C’était pratiquement la culmination de ce grand discours ; tout se concentrait sur cette chose, tout y conduisait. Il dit : « Mais Salomon lui bâtit une maison. Mais … mais… quelle maison me bâtirez-vous, dit le Seigneur ? » (Actes 7 : 47-49). « Les cieux des cieux ne peuvent le contenir » (2 Chroniques 2 : 6).

1. L’Infinie Grandeur de la Maison
   Quelle maison ? Il y a plusieurs choses ici que nous devons retenir. Tout d’abord, c’est une indication de l’infini, de l’infinie grandeur de Dieu demandant quelque chose d’infiniment grand. Aucun temple aussi magnifique soit-il, qu’il soit de Salomon ou de tout autre bâtisseur, ne peut répondre à cette exigence. Cela demande quelque chose d’infiniment grand afin de démontrer la grandeur de Dieu. L’apôtre Paul, plus que tout autre personne dans la Bible, vit la signification de cette Maison, et, malgré la richesse merveilleuse, le caractère complet et la flexibilité du grec, il épuise toutes les possibilités de cette langue qui sont à sa disposition en essayant de décrire cette chose. Avec toute sa connaissance de mots et de langage, Paul se trouve limité par les mots avec lesquels il désire exprimer la réalité de cette Maison – la largeur et la longueur et la hauteur et la profondeur et ainsi de suite. Il lutte avec le langage humain, mais tout langage est insuffisant pour exprimer combien cela est grand.
   Mais remarquez – et cela est magnifique, là où nous nous en approchons de très près, ou bien là où cette chose s’approche de nous – il y a plusieurs choses que l’apôtre Paul éclaircit quant à la définition et le propos de cette Maison.

2. La place de « l’amour … qui surpasse toute connaissance »
   Tout d’abord c’est dans cette chose que l’amour de Dieu qui surpasse toute connaissance est manifesté (Ephésiens 3 : 19). Dieu a conçu cet ordre objectif, afin d’y démontrer quelque chose de Son cœur, Son amour qui dépasse toute connaissance. Ensuite Paul parle de la grâce – « les richesses de sa grâce » (1 : 7, 2 : 7) ; « la gloire de sa grâce » (1 : 6) ; et il présente tout cela comme étant en relation avec cette Maison. Et ceci afin que « dans les siècles à venir » (2 : 7), dans cette Maison, dans ce Corps (appelez cela comme vous voulez), soit manifestée, à un univers émerveillé, la grâce infinie de Dieu. Mais Paul ne s’arrête pas là, il passe à la sagesse (3 : 10). L’infinie et la diverse sagesse de Dieu doit être donnée à connaître « aux principautés et aux autorités » – dans cette Maison ! Cela demande une grande Maison pour contenir la grandeur de Son amour, et la grandeur de Sa grâce, et la grandeur de Sa sagesse – Dieu Lui-même présent dans de tels aspects de manifestations!

Le Malentendu de l’Homme
    Mais il y a autre chose de sous-entendu ici. C’est le malentendu de l’homme. Lorsqu’il s’agit de « grandes idées », de conceptions merveilleuses, l’homme a une façon, comme nous le savons, de saisir et de s’approprier ces choses. L’homme s’est saisi de cette idée d’une « maison pour Dieu », d’une « habitation pour Dieu », et l’a déformée et y a apporté une fausse interprétation. L’homme a essayé de saisir Dieu et de Le placer dans une maison conçue selon sa propre pensée. En faisant cela, il a essayé de limiter Dieu, de l’enfermer, de le posséder, de rendre Dieu exclusif à une « maison » particulière, une maison faite par l’homme – un édifice ou une institution ici-bas. Cette propension invétérée de l’homme de faire de Dieu sa propriété, et la propriété de sa maison particulière, conduit à l’élévation d’un terrible exclusivisme : voulant dire en fait, si vous n’appartenez pas à ceci, si vous ne prenez pas ce chemin, vous êtes alors en dehors de ce qui est acceptable. C’est le résultat d’une idée qui a été appropriée mais qui est méprisée – une fausse interprétation.
    C’était là l’erreur tragique d’Israël, contre laquelle les prophètes s’enrageaient et fulminaient. C’est dans ces circonstances que Jésus vint. Comme du vin nouveau dans de vielles outres, Sa venue éventra toutes ces choses, mais cela Lui coûta Sa vie. Ils firent de la maison de Dieu quelque chose d’exclusif, quelque chose qui leur appartenait – ils « possédaient » Dieu. Et là était leur erreur. Et alors que Jésus s’éloignait vers ce qui est éternel, dans la réalité spirituelle, Il dit : « Voici, votre maison vous est laissée déserte » (Matthieu 23 : 38) – votre maison, votre maison ! Quel terrible mise en accusation –votre maison !


Christ le Correctif

1. Personnellement
   Nous devons considérer ces choses avec beaucoup de sérieux, car, d’un certain point de vue, c’était ce malentendu, cette fausse interprétation, cette caricature que Jésus est venu corriger. Et Il l’a fait de deux façons. Comme nous l’avons déjà montré, Il l’a corrigé premièrement dans Sa propre Personne. Voulez-vous voir la Maison de Dieu, ce qu’elle est ? – Regardez-Le ! Deuxièmement Il le corrigea par Son enseignement. L’Évangile selon Jean, si seulement nous le reconnaissions, se tient dans tout le contexte biblique afin de montrer comment Jésus supplante et transcende toutes les représentations terrestres et matérielles. Il est parfaitement clair qu’Il supplante et prend la place du temple à Jérusalem. Il supplante et remplace la sacrificature, Lui-même devenant le Souverain Sacrificateur, et S’offrit comme sacrifice acceptable à Dieu ; et ainsi n’accomplissant pas seulement tous les types, mais démontrant que jusqu’à ce que Christ ne S’offre Lui-même, Dieu n’avait jamais été satisfait. Il supplante et transcende toutes les fêtes juives : vous remarquez comment dans l’Évangile selon Jean, il est sans cesse fait allusion aux fêtes juives, et comment Jésus Se place en divergence et en contraste par rapport à celles-ci.
    Jésus prend la place de la manne dans le désert : Il est le « pain de Dieu qui vient du ciel » (Jean 6 :33). Jésus prend la place de l’eau du rocher frappé et dit : « Celui qui boira de l’eau que je lui donnerai ; moi, n’aura plus soif à jamais » (Jean 4 :14). « Celui qui croit en moi … des fleuves d’eau vive couleront de son ventre » (Jean 7 :38). Il prend la place des luminaires dans le temple et dit : « Je suis la lumière du monde » (Jean 8 :12). Il prend la place de tous les anciens bergers d’Israël et dit : « Je suis le bon berger » (Jean 10 : 11, 14). Il prend la place d’Israël, et bâtit un nouveau troupeau de Son propre sang : « Je donne ma vie pour les brebis » (Jean 10 :15). Jésus est la réponse à la recherche éternelle de Dieu.

2. Collectivement
   Mais Jésus, comme nous le montre le Nouveau Testament, ne Se tient pas seul. Jésus dans Son expression collective et organique est la Maison de Dieu. Où est et qu’est-ce que la Maison de Dieu ? C’est là où il y a une union spirituelle, organique et vitale avec Christ ; ni plus ni moins. Paul dit : « Nous avons tous été baptisés d’un seul Esprit pour être un seul corps » (1 Corinthiens 12 :13). Jésus remplit toutes les fonctions, et exprime tous les aspects de la présence de Dieu – la présence de Dieu au milieu des hommes.
  Ceci est une déclaration, mais c’est aussi un défi. Combien est grande Sa Maison – et combien définitivement spirituelle est Sa Maison ! Elle est bâtie sur l’amour de Dieu. Et ceci est un test suffisant. L’objet et le but précis de cette Maison est d’exprimer l’amour de Dieu. Et si cet amour de Dieu n’est pas présent, ou s’il est contredit, la maison cesse d’être ce que Dieu S’était donné qu’elle soit. C’est ce qui explique pourquoi Israël, qui était appelé à une époque, « la maison de Dieu » en tant que nation, fut écarté. Là est l’amour infini de Dieu, l’infinie grâce de Dieu, amenés dans le monde dans la Personne de son Fils : et que rencontre t-Il ? Une haine infinie ! L’amour rejeté ! Alors très bien, – « Votre maison vous est laissée déserte ».
   Toute cette doctrine et théologie – même à propos de la justification, non pas par les œuvres mais par la foi, etc. – peut-être si détachée, cela peut-être lourd, légaliste, « juste ». Mais rappelez-vous que tout est là dans la Parole de Dieu afin de magnifier la grâce de Dieu ! « Non pas sur le principe des œuvres … » mais la grâce de Dieu. La Maison de Dieu existe sur le principe d’hommes et de femmes qui ont découverts que leur plus profond et plus grand besoin est la grâce de Dieu, et qu’ils sont parvenus à la connaissance de cette grâce. Le mot le plus noble de leur vocabulaire est le mot « grâce » – c’est le mot le plus magnifique dans le langage des cieux et de la terre. La grâce, la grâce, la grâce ! C’est de cela qu’est faite la Maison de Dieu. Si vous et moi vivons dans la signification de ce merveilleux mot « grâce », nous connaîtrons Dieu de très près. Dieu « connaît de loin les hautains », car les hautains n’ont aucune sensation de leur besoin de grâce. L’orgueil est une abomination pour Dieu, simplement parce qu’il est une contradiction de la grâce. « Mais c’est à celui-ci que je regarderai :à l’affligé, et à celui qui a l’esprit contrit et qui tremble à ma parole. » (Esaïe 66 :2). C’est là l’atmosphère de la Maison de Dieu.
   Et ainsi, vous voyez que la Maison de Dieu n’est pas une « chose », elle n’est pas un «endroit » – elle n’est rien de ce que peut faire l’homme ; elle est spirituelle. Sur quel fondement est-elle établie ? Sur celui de la croix. La Maison de Dieu dans le désert – le tabernacle – vint après l’autel, et se tenait en arrière-plan de l’autel. Dans la nouvelle dispensation, l’Eglise est l’arrière-plan de la croix de Christ, car elle ne vient que par la croix. Que fait la croix ? Elle met l’homme de coté, elle fait de la place pour Dieu ; elle élimine l’homme, afin que Dieu soit tout et en tout. L’intention de Dieu quant à la croix est de rendre possible la réalisation de Sa pensée éternelle d’être présente, d’être . Là où la croix est le plus profondément forgée dans la vie de Son peuple, , rencontrez-vous le Seigneur pleinement. Vous ne Le rencontrerez pas parmi les hommes et les femmes dans lesquels la croix n’a pas fait son œuvre ; en présence de la chair ; Dieu Se tient à l’écart de cela.

Le Besoin d’une Conscience de Christ
   En terminant nous poserons encore une question. Quelle est la nécessité dominante ? La réponse comporte deux parties. La nécessité pour la réalisation du désire de Dieu – l’avènement de cette Maison, dans sa beauté, dans son amour, dans sa grâce, dans sa communion, dans sa paix, dans son ordre, dans sa manifestation divine – est une conscience de Christ. Peut-être cela ne pèse pas grand chose dit comme cela. Mais ce que vous et moi avons besoin, plus que tout, c’est d’avantage de cette conscience de Christ. Ne sommes-nous pas sans cesse et toujours repris lorsque nous entendons Paul dire : « Car l’amour du Christ nous étreint, en ce que nous avons jugé ceci, que si un est mort pour tous, tous donc sont morts … afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux mêmes, mais pour celui qui pour eux est mort …désormais, nous ne connaissons personne selon la chair …? » 
(2 Corinthiens 5 :14-16
    Sommes-nous pas toujours repris par cela ? Ne nous connaissons pas les uns les autres trop selon la chair ? Au lieu de saisir ce qu’il y a de Christ, si peu soit-il, en chacun d’entre nous, et de le mettre en valeur, nous faisons le contraire : nous amplifions les fautes et les faiblesses et tout ce qui est autre que la nature de Christ ; et ces choses abondent, Dieu le sait!
  Mais quant à cette conscience de Christ – que nous nous donnions davantage à l’appréhension de ce qui est de Christ, si peu soit-il, et que nous nous attachions à cela. Si nous le faisions, la Maison serait bâtie, Dieu trouverait Sa Maison et s’y consacrerait. Que Dieu nous aide ! Et une conscience de Christ implique une conscience de la Maison, une conscience de communion, une conscience d’identification réciproque, cela implique que nous sommes membres les uns des autres, ainsi la main ne peut dire au pied « je n’ai pas besoin de toi », je peux faire sans toi ! C’est cette conscience collective qui est si nécessaire aujourd’hui ; afin de d’anéantir tout ce qui détruit et divise.
   Que Dieu fasse que ce qui précède saisisse nos cœurs, et que cela nous élève au-dessus de toutes nos conceptions inadéquates de la Maison de Dieu. Que cela gouverne notre attitude vis-à-vis de tous – tous ceux qui reposent sur l’amour de Dieu, tous ceux qui reposent sur la grâce de Dieu, tous ceux qui sont parvenus à voir et à reconnaître que ce n’est que par la sagesse de Dieu que tous les problèmes humains seront résolus, les leurs et ceux des autres ; que Dieu trouvera enfin ce qu’Il recherche – un lieu dans lequel Il puisse habiter.


Chapitre deuxième - La Controverse et le Conflit Continuels

    Il est simple et évident d’observer que les trois premiers chapitres de la Bible ne se sont pas accomplis avant que tous les éléments de conflit et de controverse ne soient adressés. Et à partir de là, et à travers toute la Bible, ces éléments de conflit et de controverse sont rarement absents. Le Livre en est plein jusqu’à ce que nous arrivions aux deux derniers chapitres. Et alors le conflit cesse, la controverse est résolue, et ceci, pour toujours. Mais, comme nous l’avons démontré dans le premier chapitre, le centre de la consommation, l’issue finale, la fin qui a occasionnée cet énorme conflit depuis le début est ceci : « Voici, le tabernacle de Dieu est avec les hommes, et il tabernaclera avec eux ; et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera … leur Dieu » (Apocalypse 21 : 3)
   Lorsque nous y regardons de plus près, il est des plus impressionnant de voir que tout ceci est en relation et est centré sur une seule chose : la place de Dieu dans ce monde, et particulièrement Sa place parmi un peuple pour Son habitation. C’est ceci qui, comme on dit, est le sujet de dispute, qui est le point de mire de toutes les difficultés. C’est de cela dont il est question au début dans le jardin, avec le premier couple. C’est une scène bien trop belle et réjouissante – pour un être exalté – de voir et d’observer Dieu marchant et parlant avec les hommes, ayant une communion bénie avec eux, dans une atmosphère de paix, de repos et d’ordre – ceci est une scène bien trop belle pour qu’elle ne soit assaillie. Une situation doit être créée, d’une façon ou d’une autre, qui déferlera sur cette communion, et s’il est possible d’y mettre fin ou du moins de l’interrompre, d’en écarter Dieu. C’était la situation alors – Dieu présent dans des conditions de communion avec les hommes. Beaucoup de choses peuvent s’ajouter à cela, mais là est le centre de la difficulté avec la première famille. Une famille jouissant d’une communion sainte et sacrée avec Dieu, est quelque chose qui ne perdura pas sans être assaillie. Et alors nous voyons cette famille comme jetée au milieu d’un conflit, et un frère en assassine un autre.
  C’est là le point essentiel de la vie et de l’histoire de la nation élue, dans toutes ses différentes périodes et étapes. C’était le cas quand la nation choisie était l’Egypte. Quelle était l’intention de Dieu ? Elle est décelée dans Son défi au Pharaon, roi d’Egypte : « Laisse aller mon peuple, pour qu’ils me servent » (Exode 7 : 16, etc.) Nous savons, par ce qui allait suivre, ce que cela signifiait – Dieu parmi un peuple. Et la grande controverse et le grand conflit en Egypte émergea de la réalisation, de la part des puissances hostiles, que si cela se concrétisait, Dieu aurait ce qu’Il a toujours désiré avoir, et ceci doit être frustré à tout prix. Dieu amène les enfants d’Israël dans le désert afin qu’ils soient Son peuple, pour Son habitation ; mais alors qu’ils sont dans le désert, assemblés au pied de la montagne et pendant que Moïse est sur la montagne, que se passe t-il ? Notez que Moïse est sur le point de recevoir le modèle du tabernacle, dans lequel l’Éternel va élire résidence au milieu de Son peuple, et pour ce tabernacle il y a un besoin d’or en tant que grand symbole de la nature divine ; et cet or a été ramené d’Egypte. Alors que Moïse s’attarde sur la montagne, que se passe t-il ? De nouveau il y a ce défi par rapport au dessein de Dieu, l’or Lui est volé et transformé en veau afin d’être adoré à la place de Dieu !
    Tout ceci fait partie d’une longue histoire. Et cela continue à travers toute leur histoire, quand ils sont sortis du désert et entrés dans le pays. Salomon construit le Temple, et Dieu y élut Sa demeure. Mais juste avant que ce Temple ne soit mit en évidence et construit, une autre terrible chose arriva. Il est dit : « Et Satan se leva contre Israël, et incita David à dénombrer Israël » (1 Chroniques 21 : 1). Nous connaissons l’histoire. Le dénombrement était, bien entendu, un peu de vanité – la vanité du cœur humain ; « compter des têtes », pour pouvoir dire « quel grand peuple ai-je, et quel grand roi suis-je ! ». Même un homme du monde, qui avait si peu, peut-être même aucun, discernement spirituel – Joab – reconnu ceci et pressa le roi de n’en rien faire. Mais David insista et dut rendre compte à Dieu. Le résultat – la dévastation de la nation ; alors que la peste sévissait parmi le peuple et le détruisait, jusqu’à ce que l’Ange de l'Eternel rencontre David à l’aire d’Ornan le Jébusien – et ceci devint le site du Temple.
   Quelle lutte, quelle controverse sans relâche au sujet de cette « habitation de Dieu » ! Le Temple est construit, et puis, alors que la nation est au sommet quant à la réalisation d’une habitation pour Dieu, celui-là même qui construisit le Temple tombe et fait une alliance avec celui qui est un autre dieu, en dehors d’Israël. Et en peu de temps la nation est divisée en deux. La déchéance spirituelle s’accélère et l'Eternel abandonne le Temple. La fin de ce mouvement est l’exile à Babylone : le Temple, Jérusalem, rejetés par Dieu ; un peuple en captivité. Après soixante dix ans, un reste revient à Jérusalem et commence à reconstruire un temple. L’histoire est racontée dans ces deux livres que sont Esdras et Néhémie – et quels livres de conflit sont-ils ! Nous retrouvons cet élément, comme ci quelque chose ou quelqu’un avait dit : « Non, jamais, si nous pouvons l’arrêter ! » Et nous voyons, qu’en partie, ils parvinrent à leur fin, car nous lisons : « Alors le travail de la maison de Dieu qui est à Jérusalem cessa… » (Esdras 4 : 24)
    C’est dans cette atmosphère de conflit et de controverse que l’Ancien Testament se ferme. Lorsque nous arrivons au Nouveau Testament, comme nous l’avons vu dans le premier chapitre, Dieu parvient à l’accomplissement de ce qu’Il désire sous deux aspects. Premièrement, Il est incarné en Son Fils, étant « Emmanuel » – « Dieu avec nous ». Mais Sa présence provoque la controverse la plus amère, et ceci à propos du Temple. Tout est centré et tourne autour de ce Temple. Vous souvenez-vous de l’accusation principale qui le conduit à Sa mort, c’était à propos de la destruction du Temple ! Il dit : « Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai » (Jean 2 : 19). Dans leur aveuglement quant à Sa véritable signification spirituelle, ils l’interprétèrent comme étant l’annonce de la destruction de ce grand Temple à Jérusalem. Bien sur qu’il devait l’être ! Mais Ses paroles l’amenèrent à Sa mort. Quelques années plus tard, Etienne souleva à nouveau cette chose, et, dans des paroles qui sont pratiquement un écho de celles de Salomon, il déclare : « Mais le Très-Haut n’habite point dans des demeures faites de main » (Actes 7 : 48) ; et ces paroles déchaînent sur lui un orage de rage et de fureur. C’était là le point de mire de tout ce qu’il avait dit, et cela est très significatif. Et finalement, quand le Christ personnel, après avoir été semé comme un grain de blé dans la terre, et étant mort, à été élevé en un aspect collectif, Son Eglise, afin d’être « l’habitation de Dieu » en réalité ; quelle tempête est déclenchée ! C’est le signal de nouvelles attaques de ce terrible antagonisme.


L’HISTOIRE TRAGIQUE DES DIVISIONS


    Et cela est à la racine de cette triste et tragique histoire à travers les siècles, de ces divisions et schismes, ces conflits, ces disputes et ces controverses parmi les chrétiens. La seule détermination est – Dieu n’aura pas cette habitation, si cela peut-être empêché par n’importe quel moyen ; cela doit être stoppé ! Car il n’y a pas plus grande menace pour le royaume des ténèbres qu’un peuple de cet ordre : un peuple parmi lequel Dieu s’engage, parce qu’ils Lui fournissent un fondement pour qu’Il soit là – simplement être là en communion bénie. Nous croyons que nous vivons dans les « temps de la fin » ; et alors que la fin s’approche, malgré tous les efforts d’unions et d’affiliations etc., l’esprit de suspicion, de peur et de malentendu ne fait que s’intensifier. L’atmosphère de la Chrétienté en est imprégnée, et ceci apparemment, s’il est possible, jusqu’à ce que la moindre des choses souffre de division. Les différences se multiplient sans cesse.
    Pourquoi y a t-il tant de différences et de controverses dans le domaine d’interprétations et dans les relations entre chrétiens ? C’est cette chose, peut-être pouvez-vous dire que c’est à cause de ceci ou de cela ou bien encore autre chose ; peut-être pouvez-vous mettre en cause une des innombrables raisons qui créer des divisions, mais allons au cœur et à la racine des choses. Chacune de ces choses, qui peut être un prétexte, est en rapport avec cette seule vraie raison, qui englobe et gouverne tout : un peuple qui se tient en relation avec Dieu, qui Lui fournit ce qui est dans Son cœur depuis toute éternité – une habitation, une manifestation de Sa Personne parmi les hommes. Voilà le cœur de tout cela. Toute cette triste et terrible histoire est en relation avec cette idée corporative – au commencement, un homme et une femme, puis deux frères, ensuite l’espèce humaine, douze frères qui devinrent les douze tribus ; le modèle du Tabernacle, etc. Il y a toujours eu une détermination inexorable, à chaque fois que cette manifestation devenait réelle, soit de l’empêcher d’être ou de la détruire. Le terrain d’attaque à toujours et sans cesse été le peuple de Dieu en communion spirituelle ; avec Dieu parmi eux.
    Ainsi, il est parfaitement évident qu’il existe une force et un système dans cet univers qui est amèrement antagoniste envers la réalisation de ce propos éternel. Ce phénomène n’est pas une chose « naturelle ». Il est vrai que souvent il semble y avoir de bonnes raisons humaines ou naturelles pour cela. Mais regardons derrière tout ceci, et nous verrons que tout vient de ce domaine ou de cette hiérarchie qui est antagoniste à cette chose.
    Et c’est cette unique chose. Nous parlons souvent de « l’Eglise militante », que voulons-nous dire par cette expression ? Et bien, nos idées sont souvent objectives quant nous parlons ainsi. Nous pensons à l’Eglise lançant l’assaut sur l’athéisme, sur le paganisme, sur la mondanité, sur le mal, sur les mauvaises conditions sociales, sur les souffrances et leurs causes. C’est peut-être ce que nous voulons dire par « l’Eglise militante », mais aussi vrai et juste que cela puisse être, le fait est que cette « Eglise militante » trouve ses campagnes minées de l’intérieur – elle est battue avant qu’elle ne commence le combat. Elle ne peut combattre comme un tout corporatif, parce qu’elle est déjà handicapée de l’intérieur par le manque d’expression de cette unique vie relative et corporative. Oui, l’ennemi s’est infiltré subtilement et il a affaibli et paralysé « l’Eglise militante ».
   Vous êtes peut-être familier avec cette histoire de la vie de Spurgeon. Les élèves de son collège prêchaient leurs sermons d’essai devant lui, et un jeune homme choisit Ephésiens 6 comme sujet. En s’essayant à une grande éloquence et impression, il dépeignit le soldat, l’armure et lui-même s’en vêtissant ; et finalement, fin prêt, en toute hardiesse il s’avança et s’écria : « Maintenant, où est l’ennemi ? » Monsieur Spurgeon, assit dans l’assistance, mettant ses mains en porte-voix s’écria : « dans l’armure ! »
   Cette histoire est vraiment appropriée. L’Eglise ne progresse pas « comme une armée puissante » – il n’est pas vrai que –«Comme une grande armée avance l’église de Dieu! »
Ce n’est pas vrai qu’elle est « comme des troupes sous leurs bannières » (Cant. 6 : 4, 10). Satan s’est occupé de cela ; il a fait de cette affirmation un mensonge. A quoi cela nous amène-t-il ? Nous devons prendre en considération autre chose que les facteurs humains et que les éléments naturels. Je ne désire pas ouvrir la porte à une préoccupation morbide concernant ce qui est diabolique, mais peut-être que dans nos craintes nous nous sommes trop tournés de l’autre coté. Nous devons soit accepter la Bible ou la rejeter, si nous l’acceptons comme elle est, nous devons accepter le fait qu’il existe un grand système spirituel satanique qui est sans cesse en mouvement, sans cesse sur ses gardes et continuellement en activité ; surveillant toute opportunité et chaque terrain qui puisse être utilisé contre cette unique chose – l’absolue unité du peuple de Dieu, afin qu’Il obtienne une habitation qui soit à Sa mesure. Nous devons reconnaître ce grand royaume hostile, et nous devons définitivement le prendre en considération.


L’INSENSIBILITÉ QUANT A LA VÉRITABLE CAUSE

   Il semble y avoir quelque engourdissement et insensibilité dans l’Eglise à ce sujet – un fait qui en lui-même peut être significatif. Quel chrétien, par exemple, ne connaît pas Ephésiens 6 ? La plupart d’entre nous pourraient probablement citer : « Car notre lutte n’est pas contre le sang et la chair, mais contre les principautés, contre les autorités, contre les dominateurs de ces ténèbres, contre la puissance spirituelle de méchanceté qui est dans les lieux célestes » (Ephésiens 6 : 12). Qui ne connaît pas cela, en tant que mots, en tant que langage ? Mais qui a vraiment été piqué au vif quant à la réalisation de ce que cela veut dire pour l’Eglise – quant à la perception qu’en fait, cette parole, est le résumé de la plus grande révélation concernant l’Eglise qui ait été donnée aux hommes ? C’est vers cela que l’apôtre progresse alors qu’il dévoile cette Eglise, quant à son élection dans l’éternité passée, quant à sa vocation céleste, dans sa marche ici-bas avec Dieu, et quant à son futur rôle éternel. A travers tout cela, il progresse jusqu’à ce point et il dit : Oui – mais, bien que tout cela soit vrai, alors qu’elle est bien le chef-d’œuvre de Dieu, la plus grande chose jamais conçue, elle est aussi en même temps l’objet d’un intérêt et d’une attention hostile et antagoniste d’innombrables armées de mauvais esprits. Les « principautés, les autorités », les « dominateurs de ces ténèbres », la «puissance spirituelle de méchanceté », n’ont qu’un seul but : la destruction de cette Eglise, la division de cette Eglise. Nous sommes, dis-je, étrangement insensibles face à une telle révélation : nous ne sommes pas piqués au vif jusqu’à la réalisation quant à sa signification.
    Si tout cela est vrai – et si vous essayez d’ignorer cela, vous en éprouverez les plus grandes difficultés, car, comme je le dis, la Bible, des premiers chapitres aux derniers, est pleine de controverses et de conflits quant à Dieu recherchant une habitation parmi un peuple – si cela est donc vrai, nous devons nous adapter, nous devons adopter une nouvelle attitude, et faire face au fait que ces puissances hostiles ne sont pas uniquement préoccupées par l’Eglise tout entière, à la divisée en tant de sections, mais qu’elles s’acharneront jusqu’aux deux derniers chrétiens ! Elles commencèrent avec les deux premiers, et elles persévéreront dans leur but diabolique jusqu’à ce qu’elles parviennent à créer une brèche et à séparer les deux derniers croyants.
   Ceci étant dit, nous devons nous adapter aussi au fait que toute division, tout anéantissement de communion, ne doit pas être finalement mise à la charge de quelques facteurs humains ou naturels. Ceux-ci peuvent être le prétexte ou la cause immédiat, mais, derrière cela, il y a beaucoup plus. Nous sommes engagés dans un terrible conflit quant à cette vérité de relation spirituelle – bien plus puissant que notre habilité de le vaincre ou de pouvoir y faire face. Et c’est précisément ici que les paroles de cette grande lettre viennent à notre aide, alors que l’apôtre prie le Père : « Afin qu' ... il vous donne d’être fortifiés en puissance par son Esprit quant à l’homme intérieur … Or à celui qui peut faire infiniment plus que tout ce que nous demandons ou pensons, selon la puissance qui opère en nous, à lui la gloire dans l’assemblée dans le Christ Jésus, pour toutes les générations du siècle des siècles ! Amen » (Ephésiens 3 : 16-21). Oui, nous devons prendre en compte ces forces hostiles, et nous adapter par rapport à celles-ci d’une façon nouvelle. Nous devons réaliser ce qui se passe, ne pas tout juger à la lumière de causes secondaires, mais en allant derrière tout cela jusqu’à la cause primaire, dans cet autre domaine du mal.
    Dieu est saint : le lieu de Son habitation doit être saint. Si cette division est l’œuvre de Satan, alors c’est impie. La touche d’impiété veut dire que Dieu ne peut pas Se consacrer à ce qui Le divise. L’apôtre crie aux Corinthiens : « Christ est-il divisé ? » (1 Corinthiens 1 : 13). Et je pense qu’il y avait un ton scandalisé dans sa question – c’est impensable ! Christ n’est pas divisé ! Aussi Il ne peut pas, étant un seul Dieu, s’engager là où il y a division. Le Saint Esprit est un seul Esprit : l’apôtre nous dit : « Il y a un seul Esprit »(Ephésiens 4 : 4). Il n’y a pas autant de christs, autant d’esprits saints qu’il y a de croyants. Nous n’avons pas un Jésus et un Esprit Saint privé et personnel. Nous ne L’avons et Les avons qu’en commun, et il n’y a pas d’autres façons d’avoir le Seigneur.


LA CLEF DE L’UNITÉ

   Maintenant nous devons trouver la clef de cette unité, de cette identité. Et dans ce même passage, l’apôtre en parle comme étant « l’unité de l’Esprit » (Ephésiens 4 : 3). L’unité de l’Esprit – là est la clef. Notre affinité, notre unité, n’est pas une chose intellectuelle. Ce n’est pas comme si après avoir passer des vérités et des méthodes au crible, et après avoir eu beaucoup de discussions et argumentations, nous étions maintenant parvenus à une quelque mesure d’entente et nous sommes alors unis ! Ce n’est pas là que cette chose commence, ce n’est pas du tout la base de notre unité. Même dans les vérités évangéliques, nous ne parvenons pas à l’unité en argumentant intellectuellement. Nous n’y parvenons pas en participant à quelque entreprise, en s’occupant d’une même œuvre ou d’un même intérêt – voyant que quelque chose peut être fait et en s’unissant afin de l’accomplir. L’histoire d’œuvres chrétiennes raconte comment ces entreprises échouent, n’arrivent pas à terme, lorsqu’elles doivent faire face aux forces de l’ennemi. Non, nous ne sommes pas un de cette façon. Nous ne sommes pas unis par les sentiments – par (puis-je utiliser ce mot) « la flatterie », par de belles paroles, fermant les yeux sur ce qui ne va pas ; ceci non plus, n’est pas la base de l’unité. Ce n’est pas une unité d’idéaux, et certainement pas une unité de prétention. Qu’est-ce donc ? C’est, comme la Parole nous le déclare ici, l’unité de l’Esprit ; du Saint Esprit. Comme je l’ai déjà dit, il n’y a pas autant d’esprits saints qu’il y a de croyants. L’apôtre dit : « Nous avons tous été baptisés d’un seul Esprit pour être un seul corps » (1 Corinthiens 12 : 13).
  Cette unité est tout d’abord rudimentaire, et ensuite elle est progressive. Elle est rudimentaire alors que nous partageons notre vie commune. Oh! que nous prenions plus à cœur cette réalité fondamentale ! Nous savons que cela est vrai. Si nous étions éparpillés à travers le monde, rencontrant peut-être un chrétien sur cent mille, cette vérité deviendrait très réelle. C’est vraiment une grande chose – généralement – de rencontrer un chrétien ! Vous ne soulevez pas immédiatement de questions d’ordre ecclésiastiques, d’ordre doctrinal, etc. ; vous trouvez simplement quelque chose en commun. Et si nous restons sur ce terrain, nous pouvons aller loin. Nous reconnaissons un chrétien, un vrai chrétien, n’importe où dans le monde, sans présentation. La présentation est à l’intérieur ! C’est quelque chose de fondamental : nous partageons la même vie, nous avons un seul Saint Esprit au sein de nous tous. Voilà la réalité fondamentale de l’unité, si seulement nous y portions plus d’intérêt.
   Ensuite cette unité est progressive : elle augmente, elle se développe ; elle procède et progresse en vivant par l’Esprit. Cette unité est nourrie par la vie dans l’Esprit, par une vie gouvernée par l’Esprit Saint en nous. Bien que cela ait été dit maintes fois, c’est une question sur laquelle nous devons insister : si seulement vous et moi, personnellement, vivions vraiment des vies gouvernées par l’Esprit Saint en nous ; quelle grande différence cela ferait ! Car Il est l’Esprit de vérité ; et si nous en tant qu’enfants de Dieu nés d’en haut, habités de l’Esprit Saint, nous le connaissions gouvernant notre esprit et notre conscience intérieure, et supposons que nous ayons une fausse idée à propos d’un autre enfant de Dieu, ce ne serait pas long avant que nous ne sachions dans nos propres cœurs, que l’Esprit Saint n’est pas en accord avec cette notion. Nous entendons quelque chose à propos de quelqu’un – un faux rapport, une fausse rumeur – et l’acceptons. Mais des rapports qui sont apparemment vrais, et qui viennent de sources des plus « authentiques » et des plus « fiables », peuvent être néanmoins faux ; et nous pouvons savoir cela dans nos cœurs par l’Esprit Saint. Et le gouvernement du Saint Esprit sera une protection contre une quelconque division, tension, contre une cassure dans la communion, qui ne devrait jamais être car cela est fondé sur un mensonge – cela peut même être un beau mensonge ! Nous pourrions passer beaucoup de temps là-dessus.
    L’unité – la communion – est ainsi progressive sur la base d’une vie dans l’Esprit. Et vous et moi, en tant que peuple de Dieu, sommes appelés à vivre dans l’Esprit, à marcher par l’Esprit, à connaître la voix de l’Esprit, l’instruction et l’enseignement intérieurs de l’Esprit. Cela nous prend beaucoup de temps d’apprendre ceci de façon adéquate, mais c’est une grande réalité qui devrait commencer à notre régénération – la conscience d’une nouvelle norme de valeurs, des choses qui diffèrent, de ce qui est bien ou mal, de ce que nous devrions faire et ne pas faire, de savoir comment nous devrions parler et ne pas parler – tous ceci devrait être inné en nous dès notre nouvelle naissance. Et cela devrait s’accroître sans cesse. Ainsi uniquement sera détruit cet autre royaume maléfique, ses œuvres contrées et ainsi sera l’Eglise « redoutable comme des troupes sous leurs bannières ». Uniquement ainsi Dieu trouvera t-il le lieu qu’Il recherche, là où Il pourra Se donner, demeurer et Se révéler.
   Une grande bataille fait rage, et cette bataille n’est pas seulement une question de conceptions et d’interprétations et de présentations différentes de la foi chrétienne. Derrière tout cela, il y a cette bataille entre cette grande intention de Dieu et l’opposition qui lui est faite de par un grand adversaire. Que Dieu nous aide à ce que nous ayons nos yeux ouverts à tout ceci, et à ce que nous soyons absolument certains quant à notre position par rapport à ce combat.


Chapitre troisième - L’Ultime Critère

    Quand, comme nous le lisons au début de la Bible, les conditions étaient telles que Dieu put prononcer le verdict « cela est très bon », alors Dieu était présent en communion avec l’homme. Il nous n’ait pas dit beaucoup plus sur la façon dont Il était présent : il nous ait dit qu’Il marchait dans le jardin au frais du jour, qu’Il conversait avec l’homme, et qu’Il lui révélait Ses pensées. D’après le récit, nous n’en savons guerre plus. Peut-être était-ce fort semblable aux quarante jours qui suivirent la résurrection, alors que le Seigneur Jésus venait, Se montrait, parlait et s’en allait ; puis revenait, et s’en allait à nouveau. Peut-être y avait-il des allées et venues, des démonstrations et des explications, Il s’assurait que le désire et les pensées de Son cœur avaient été saisis ; et de par Sa présence personnelle, un dialogue et une communion étaient possible.
   Mais, bientôt Il dut se retirer. Les conditions avaient changées, elles ne correspondaient plus à Ses pensées ; il n’était plus possible pour Lui de dire « cela est très bon ». Le changement Le força à se retirer. En un sens, moralement, Il était rejeté – expulsé. Mais, sans cesse, à travers l’histoire, il nous ait parlé de l’effort de Dieu à recouvrer, une condition appropriée et plaisante qui Lui convienne ; afin qu’Il puisse revenir.
   Il donna à Moïse le modèle d’une habitation céleste (Exode 25 : 9), et, quant toutes les choses furent faites selon le modèle, c’était comme si Dieu disait à nouveau « cela est très bon » – Il revint et remplit le Tabernacle. Mais cela ne pouvait pas durer. Ce n’est qu’une habitation en figure et en type, elle est limitée ; et les choses, dans le peuple lui-même, ne sont pas totalement et finalement selon Sa pensée. Plus tard, Il donna à David un autre modèle – celui du Temple, encore une représentation de l’habitation céleste (1 Chroniques 28 : 11-19) ; et quant toutes les choses furent faites selon la révélation du modèle, Dieu vint et remplit le temple ; démontrant une fois de plus que c’est ce qu’Il recherche. Mais les choses changèrent à nouveau, et nous avons la triste histoire de la gloire cessant, s’en allant, départant (Ezéchiel 9 :3, 10 : 18-19, 11 : 23) ; et cette habitation ne demeure qu’une « chose » – une coquille vide, une formalité fausse et sans vie.
   L’Ancien Testament se ferme sur une impression d’échec quant à ce grand dessein de Dieu ; l’échec, mais aussi sur d’autres perspectives. « Qui est de reste parmi vous qui ait vu cette maison dans sa première gloire, et comment la voyez-vous maintenant ? N’est-elle pas comme rien à vos yeux ? Mais … la dernière gloire de cette maison sera plus grande que la première … » (Aggée 2 : 3, 4, 9). Et ensuite cette grande déclaration : « Encore une fois … j’ébranlerai … la terre … Et l’objet du désir de toutes les nations viendra … » (Aggée 2 : 6-7). Il est le désire de toutes les nations. Vous vous souvenez sans doute que ces paroles sont reprises par l’auteur de l’épître aux Hébreux (12 : 26), et se réfèrent à un ébranlement de toutes choses sur cette terre, mais c’est une représentation – un type, une figure, un symbole – afin que la réalité spirituelle puisse prendre place.


TROIS EXPRESSIONS DE LA PENSÉE DE DIEU

    Il y a dans la Bible, trois expressions principales de cette pensée divine quant à une habitation parmi les hommes. Il en a d’autres moins importantes, mais ces trois expressions majeures sont au-dessus des autres.
    Premièrement, Israël. Nous n’avons pas compris Israël avant que nous n’ayons reconnu que ce peuple fut choisi parmi les nations de cette terre pour ce seul et unique but – que Dieu trouve parmi un peuple, une habitation qui Lui convienne. Il prouvait Son effort, Son labeur, Son désire, Sa souffrance ; Il démontrait Sa patience, Sa miséricorde et Sa longanimité infinies envers ce peuple, parce que Son cœur était lié à la réalisation de cette pensée et intention éternelles – ce but qui était d’avoir une habitation ici-bas parmi un peuple. Je le répète, nous ne comprenons pas la mise à l’écart d’Israël du conseil divin, avant que nous ne reconnaissions leur échec total et final quant à l’accomplissement de leur vocation.
   Mais Dieu n’a pas abandonné Son propos pour autant. Nous passons de l’Ancien au Nouveau Testament, et nous y trouvons le mouvement suivant de Dieu en relation avec ce dessein. La deuxième grande expression – peut-être devrions-nous l’appeler l’expression toute-inclusive – de Sa pensée, est l’incarnation même : « Emmanuel, Dieu avec nous ». Aussi, nous n’avons pas compris l’incarnation, avant que nous ne l’interprétions comme étant en relation avec cette pensée éternelle – Dieu trouvant en l’homme une habitation, faisant de l’homme Sa résidence. Dans la personne de Son Fils, Il a trouvé Son Sanctuaire, Son Temple, Son Tabernacle. « Et la Parole devint chair, et tabernacla au milieu de nous (et nous vîmes sa gloire … » (Jean 1 : 14).
    La troisième expression majeure est l’avènement du Saint Esprit et la naissance de l’Eglise. Nous n’avons pas saisi la profonde signification de ces grands évènements – le Saint Esprit venant élire résidence dans l’Eglise nouvellement née – jusqu’à ce que nous ayons associé cela avec cette chose unique, Dieu est là. L’Eglise est le lieu de Son habitation, et Il est arrivé à Son Temple. Nous voyons comment cela a été glorieusement accompli le jour de la Pentecôte. Véritablement « Voici, j’envoie mon messager, et il passera le chemin devant moi ; et le Seigneur que vous cherchez viendra soudain à son temple » (Malachie 3 : 1) ; vraiment Dieu était présent ce jour-là, et Il n’est pas parti. Il est venu pour rester. C’est le Dieu incarné qui dit : « Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la consommation du siècle. » (Matthieu 28 : 20). Il est venu pour demeurer ici-bas dans la Personne de l’Esprit Saint.
Maintenant, il est assez clair que cela était la pensée divine pour l’Eglise en général. Mais nous voyons ensuite que ce qui était vrai de l’Eglise universelle, était également l’intention de Dieu pour les églises locales. La chose qui devait caractériser des compagnies du peuple de Dieu – je répète, des compagnies du peuple de Dieu – était que Dieu devait y être trouvé. Ceci était l’ultime critère, et cela est, comme vous le voyez, notre troisième message. Rappelons-nous que « le critère » veut simplement dire le principe qui détermine la ligne de jugement ; c’est à dire, le terrain sur lequel tout est décidé, le critère de mesure par lequel les choses sont arrêtées.


LE CRITÈRE

   Le seul critère de la Maison de Dieu, qu’elle soit universelle ou locale, est finalement juste ceci : Dieu est là ; et Il peut être trouvé là. Cela est la chose prédominante en ce qui concerne ce sujet. Ce n’est point les méthodes ni les manières, les performances ni les rites, les formalités ni les cérémonies, ni aucune des choses externes. L’important est, que ce soit dans ces choses ou à travers elles, ou sans elles, ou en dehors d’elles ; que Dieu est là – vous rencontrez Dieu, vous ne pouvez pas aller là sans Le rencontrer. C’est là l’ultime critère afin de savoir si la Maison de Dieu est présente en réalité ou non. Ce n’est pas un endroit mais un peuple, au milieu duquel, Dieu, en la Personne de Son Fils Jésus Christ, par Son Esprit, est présent et est reconnu comme étant présent. Car est-il possible, pour quelqu’Un tel que Lui soit présent sans que Sa présence ne soit connue ? (Oui, cela peut être possible, si quelque chose ne va pas avec nous, mais cela ne devrait pas être le cas. La norme devrait être que, là où est Dieu, nous le savons, car nous Le rencontrons). Le critère n’est pas quelqu’un ou un certain nombre de toutes ces choses que les hommes considèrent comme étant nécessaires afin d’être une « maison de Dieu » ; par rapport à un endroit ou à un édifice. Le critère est simplement celui-ci : rencontrez-vous Dieu ? Si la réponse est négative, vous ne pouvez porter ce nom, parce que cette « maison » ne remplie pas vocation ; nous n’avons plus qu’à rejeter cette chose, cessons d’essayer de la maintenir, si elle ne remplie pas sa vocation.


LE FONDEMENT POUR LA PRÉSENCE DE DIEU

    Cela nous amène à la question du fondement sur lequel Dieu est présent. Laissez-moi dire ici, entre parenthèses, que Dieu peut être présent à un plus ou moins grand degré. Ce que nous lisons des assemblées dans le Nouveau Testament, confirme cela. Il n’est pas du tout difficile de discerner que, Dieu était plus pleinement présent dans un endroit que dans un autre – qu’il y avait une plus grande mesure du Seigneur et de Sa gloire ici qu’ailleurs ; par exemple à Philippes par rapport à Corinthe. Mais vraiment la chose qui devrait nous occuper – ce n’est pas si le Seigneur est là, pour ainsi dire « n’importe comment », mais qu’en fait Il puisse être là sans réserve, ni limites ; Se donnant Lui-même pleinement. C’est quelque chose qui devrait nous concerner en tant qu’individus : que le Seigneur puisse être avec nous individuellement, sans réserve – libre de Se consacrer. Et sans aucun doute la préoccupation de chaque compagnies du peuple du Seigneur, dans chaque lieu, devrait être – non pas ceci ni cela, ou une chose quelconque en relation avec l’existence matérielle, mais – d’avoir la mesure la plus grande de la présence du Seigneur.
    Je m’avance à dire que si ce critère était le soucis principal et dominant, ce serait la clef et la solution pour régler beaucoup de problèmes. Toutes les difficultés seraient résolues si nous nous disions – « Maintenant, ce qui importe plus que tout, c’est que le Seigneur ait toute la place qui Lui est requise afin qu’Il remplisse ce lieu avec Sa gloire. Quel que soit la chose qui se trouve en travers de ceci, elle doit être écartée. » Cela doit être une motivation suprême dans nos vies. Nos yeux doivent tout d’abord être ouverts au propos éternel de Dieu ; ensuite nous devons y être soudés, cela doit devenir une telle passion pour nous, que quelles que soient les menaces, les obstructions, les limitations, celles-ci ne peuvent être tolérées. Voilà le défi de ce message.
    Mais afin qu’il en soit ainsi, Dieu doit avoir des conditions qui ne L’impliqueront pas dans les désordres des hommes – car Dieu ne peut se permettre de S’engager dans ceux-ci, Il ne Se consacrera pas à cela – et qui, d’un autre coté, seront complètement satisfaisantes pour Lui. Cela n’expliquerait-il pas la grande réserve du Seigneur que nous, les chrétiens, trouvons si difficile à comprendre et à endurer ? Tous les cris et les appels, les supplications et les prières, jour et nuit, pour une visitation de Dieu : et Dieu semble si réservé et si lent. Ne serait-ce pas parce que Dieu ne peut S’engager dans les choses telles qu’elles sont arrangées par l’homme, et qui L’impliquerait dans quelque chose qui Le déshonorerait ? Je mets ceci en forme de question ; mais il est clairement démontré dans la Bible que ce principe est vrai. Le cri du prophète envers le peuple était remettre les choses dans un tel ordre et dans de telles conditions, pour que Dieu puisse venir. Nous devons prendre en considération que, dans toutes nos prières, il y a peut être, après tout, quelque chose que nous puissions faire ; afin de préparer le chemin pour le Seigneur. Bâtissant une autoroute pour notre Dieu, en ramassant les pierres qui pourraient Lui heurter les pieds s’Il venait. Il y a peut être quelque chose à faire!


 L'INTERFERANCE DE SATAN

    Maintenant, Satan, comme nous l’avons vu précédemment, dans la controverse continuelle à propos de cette habitation, et dans ses efforts afin d’empêcher Dieu d’obtenir cette demeure, a recherché dès le début, à mettre l’homme sur le chemin de Dieu. L’homme a été créé pour le seul but de pourvoir à Dieu une demeure, car cela a toujours été Son intention de demeurer en l’homme. Ainsi, le grand coup et le grand effort de Satan a été de tourner l’homme créé de Dieu contre les desseins de Dieu, de faire de l’homme une pierre d’achoppement ; un moyen de frustration pour Dieu. Voilà la longue et terrible histoire de Dieu étant entravé par l’homme, et par les conditions créées par l’homme. Jésus voyait cela : Il vit très clairement que la nature et l’effet de l’interférence de Satan avec l’homme, était de changer l’homme afin que Dieu ne puisse pas venir et demeurer en lui. A la fin du deuxième chapitre de l’Évangile selon Jean, qui ne devrait pas être divisé du troisième chapitre, nous trouvons cette remarque à propos du Seigneur Jésus : « Mais Jésus lui-même ne se fiait pas à eux, parce qu’il connaissait tous les hommes … » (Jean 2 : 24-25). Quelle désolation, que l’homme, qui était supposé être le vrai temple de Dieu, soit maintenant dans une telle condition, que Dieu ne puisse ni ne veuille S’engager envers lui !
    J’ai dit que le second chapitre de Jean ne devait pas être divisé du troisième, car quelques versets plus loin nous lisons : « Il vous faut être nés de nouveau ». A quoi cela nous amène t-il ? Cela nous éclaire quant à la nouvelle naissance : cela veut dire que Dieu doit avoir une nouvelle espèce d’homme pour l’habiter. Et vous noterez que cela fut dit à un représentant exceptionnel de la nation d’Israël : car Nicodème était un portrait parfait d’Israël – le peuple qui s’était réclamé être, (ce qu’il était supposé être), la véritable habitation de Dieu. Ce peuple qui s’était approprié Dieu, qui avait séquestré Dieu pour eux-mêmes ; afin d’en faire leur Dieu exclusif. Et c’est là, à Jérusalem, que Jésus, connaissant ce qui était dans l’homme, ne pouvait Se confier à eux ; et qu’ensuite, parlant à un représentant de ce peuple même, il dit : « Il vous faut être nés de nouveau».
    Pourquoi cela ? Afin que Dieu, le Saint Esprit, puisse venir et prendre résidence ; et ceci est le quatrième chapitre. Vous voyez, il s’agit d’une merveilleuse suite. Tout se concentre sur cette unique pensée éternelle – cette pensée qui ouvre toute la Bible – cette pensée de Dieu de demeurer dans l’homme, au sein de l’homme. C’est pour cela que nous trouvons cette question de la nouvelle naissance là où Jésus ne pouvait se confier en l’homme, car Il connaissait tous les hommes ; Il savait ce qui était dans l’homme.


LES VISIONS D’EZECHIEL

    Méditons quelques instants sur les prophéties d’Ezéchiel. Vous rappelez-vous des dernières paroles de ces prophéties ? « Le nom de la ville dès ce jour et à toujours est : l’Eternel est là. » C’est avec cette déclaration que le livre se termine. La fin est atteinte, la pensée et le dessein de Dieu sont accomplis : « l’Eternel est là » !
   Laissant de coté la controverse concernant le Temple et la Maison d’Ezéchiel, de savoir s’il va y avoir une reconstruction littérale du temple ici-bas à Jérusalem, lorsque tout ce monde islamique aura été mis de coté, et que la mosquée d’Omar aura été effacée de la Ville Sainte – beaucoup reste à faire, mais cela ne serait pas impossible à Dieu ! – qu’il en soit ainsi ou bien que toutes choses soient réalisées spirituellement dans l’Eglise, nous laissons ces choses discutables de coté ; car elles sont sans rapport avec ce à quoi nous nous occupons maintenant. Le livre d’Ezéchiel nous est très utile pour aujourd’hui avec ses enseignements et ses applications. Les principes divins et éternels, que nous y trouvons sont très clairs et n’appartiennent à aucune époque spécifique ni à aucun endroit particulier. En ce qui concerne la fin de toutes ces choses –ce qui doit se passer et où cela doit se passer – et bien cette fin se résume en cette phrase : L’Éternel est là !
   Toutes les prophéties de ce livre forment un mouvement progressif culminant en cette fin. Elles commencent avec le prophète disant qu’il vois « des visions de Dieu », ensuite ces visions se succèdent graduellement vers cette fin grandiose : ces visions sont les phases et les étapes de cette progression, révélant les principes ou le fondement sur lesquels cette fin sera atteinte – L’Éternel est là !

L’Homme sur le Trône
    La première vision, qui en un sens est inclusive de toutes les autres, est la vision du Trône : le Trône au-dessus du firmament, et au dessus l’aspect d’un homme. Que cela signifie t-il ? La réalité toute-inclusive, le tout premier critère fondamental, par lequel Dieu parviendra à cette fin, est l’absolue intronisation, l’absolue exaltation et autorité de cet Homme (avec un M majuscule), le Fils de l’Homme, sur le trône, au dessus de tout. C’est là qu’Etienne Le vit ; c’est de là qu’Il se baissa pour rencontrer Saul de Tarse. L’Homme sur le Trône : Christ glorifié, Christ exalté, Christ en possession de toute autorité dans les cieux et sur la terre. Si Dieu doit atteindre la fin – « L’Éternel est là » – ce fait doit devenir une réalité pratique dans tous les domaines et dans tous les détails. C’est un principe fondamental et prédominant : le Seigneur sera « là » dans la mesure de l’exaltation de Jésus Christ, dans la proportion qu’aura été donnée à Jésus Christ en tant que Celui qui est hautement élevé. Dans la mesure où Il est sur le trône et que l’autorité est reconnue comme étant dans Ses mains.
    Il y a plusieurs façons d’illustrer cela. Dans l’Eglise au début, dans les églises primitives, ceci se traduisait ainsi : il n’y avait jamais de réunions, de comités, de conciles afin de délibérer de ce qu’ils allaient faire – ils se réunissaient pour prier et remettaient toutes choses au Saint Esprit ; et ils obtenaient toutes leurs instructions des cieux. Ceci eu beaucoup d’efficacité n’est-ce pas ? Dieu était là ! Ceci était le résultat, ceci était la réalité : le Seigneur était avec eux – le Seigneur était là ! L’endroit où ils étaient réunis fut secoué par sa présence. Et ceci fut possible de part la nature de leur témoignage : ce Jésus était assis à la droite du trône de la majesté dans les cieux. Mais cela n’était pas qu’un fait objectif, même pas un enseignement ni même une vérité orthodoxe : c’était avant tout une réalité dans tous les détails de la vie quotidienne. Jésus était consulté, et Jésus était considéré en toutes choses – Son autorité n’était pas théorique mais elle était une autorité appliquée et pratique.

L’Autel
    Nous continuons et nous voyons maintenant « un homme dont l’aspect était comme l’aspect de l’airain ; et il avait dans sa main un cordeau de lin et une canne à mesurer » Ezéchiel 40 : 3. Ensuite nous arrivons dans la grande aire du Temple, le grand parvis du Temple ; et nous voyons que si nous dessinions des lignes diagonales des coins les plus éloignés de ce grand parvis, au point où ces lignes se rencontrent et se croisent, en plein milieu de cette aire, se trouve le grand autel d’airain : central et universel, gouvernant toutes choses à l’intérieur et à l’extérieur. Un Homme d’airain – un autel d’airain. L’airain symbolise le jugement de justice : la justice pour le jugement, le jugement pour la justice. Au centre et au cœur et au milieu de toutes choses est la croix : la croix où tout est amené pour le jugement et pour y être jugé selon la justice et la sainteté de Dieu.
    Ceci est le fondement sur lequel Il sera présent. Nous sommes familier avec la vérité de la croix ; mais nous ne pouvons apprécié justement et comprendre la signification de la croix du Seigneur Jésus, que lorsque nous voyons qu’elle est relative à cette grande chose : la présence de Dieu. Tout doit être soumis au jugement selon le critère de Dieu : ce qui ne peut pas passer doit être consumé sur l’autel ; afin que ce qui est de Dieu puisse être établi dans les cieux. C’est là la grande œuvre discriminatoire de la croix : sur cela Dieu sera présent. Oui, « Jéhovah-Shammah » est directement lié à ceci : jusqu’à quel point toutes choses ont-elles été amenées au grand jugement de la croix. Que dit la croix de ceci et de cela ? Comment ceci est-il vu à la lumière de la croix ? La réponse va déterminer la mesure de l’implication de Dieu là où nous sommes. Ceci est fondamental, ne nous pouvons y échapper. Cet Homme d’airain s’occupe de cela : Il mesurera l’autel, et Il mesurera toutes choses selon l’autel – la pensée de Dieu quand à la justice.

La Maison
    Puis nous allons avec cet Homme à la Maison. Si vous connaissez la vision de la Maison, et tout ce qui est dit ici à son propos, vous serez familier avec son aspect dominant. L’élément qui prédomine dans cette vision de la Maison est « la mesure » : cet Homme d’airain avec sa canne, sa canne à mesurer, va partout à l’intérieur et à l ‘extérieur, autour et dedans très méticuleusement. Que fait-Il avec cette Maison ? Il la définit selon Christ, Il mesure selon Christ ; car Christ est l’unité de mesure de toutes choses. « Dieu a établi un jour auquel il doit juger en justice la terre habitée, par l’homme qu’il a destiné à cela ». Actes 17 :31. C’est l’Homme d’airain, tout Lui sera amené dans le monde pour le jugement, un jugement selon Sa personne même. Si cela est vrai du monde, et le jugement arrive pour le monde, cela doit commencer à la Maison de Dieu.
    Aussi, pour résumer tout ceci en une phrase, voici ce qu’il en est : si cela doit être « Jéhovah-Shammah » – si cela doit être « Le Seigneur est là » ce sera selon la mesure de Christ ; quelle place a Christ dans cette chose. Dieu ne s’impliquera que si ce critère existe. Ce n’est pas ceci ou cela, ou beaucoup de choses, comme les hommes le pense qui constitue la garantie de la présence de Dieu. C’est seulement une chose : combien de Christ il y a t-il ici ? Que cette question aille directement dans nos cœurs : quelle est la mesure de Christ en vous et en moi ? Ne serait-ce pas là l’explication des appels incessants de Dieu et de Sa volonté à sacrifier autant afin d’accroître notre mesure de Christ ? Ceci répond à la plupart des questions. Pourquoi sortirait-Il de Son œuvre un de Ses serviteur utile et fort occupé afin de l’isoler ? Pourquoi ? Nous disons « quelle perte », « quelle tragédie », nous disons que l’église souffre de cette perte ; mais Dieu sait pourquoi Il agit ainsi. Cela est beaucoup plus important pour Lui qu’il y ai un accroissement de Christ pour servir à Son dessein éternel, plutôt qu’il y ai beaucoup de choses accomplies pour Lui.
    Il doit y avoir une explication aux providences de Dieu. Ne serait-ce pas là la raison ? L’Éternel est prêt à tout faire afin d’augmenter la mesure de Son Fils, Il est prêt à tous les sacrifices – et pas uniquement de façon objective – mais toujours en relation avec ce à quoi Il s’est donné entièrement : trouver une résidence adéquate pour Sa propre présence. Et vous et moi sommes prêt à dire immédiatement que là où Christ est prédominant, c’est là que nous rencontrons vraiment le Seigneur – « le Seigneur est là ». Ces deux choses vont ensemble, même si cela implique souvent l’éradication de nous-même ; afin que Lui ai la première place.
Ainsi la Maison est mesurée, pas grossièrement, mais dans tous ses détails. Et comme nous le voyons dans l’épître aux Ephésiens, c’est véritablement la mesure de Christ.

La Rivière
    Finalement, dans les visions, nous arrivons à la rivière. Lorsque Il est sur le Trône et a Sa place d’autorité, quand l’Autel est à sa place – le jugement et l’administration de toutes choses selon la justice de Dieu, et lorsque la Maison est mesurée selon la mesure de Christ – qu’obtenons-nous ? De cette Maison émergera et coulera une rivière, une plénitude, «tout vivra, là où parviendra la rivière » Ézéchiel 47 : 9. C’est ce qui est arriver le jour de la Pentecôte. Le Seigneur a Sa Maison, Il est sur le Trône, la croix à fait son œuvre et la rivière coule spontanément.
   Je pose une question en conclusion. Ce n’est pas une critique, ce n’est pas un jugement personnel ; c’est plutôt un exercice. Les chrétiens prient et implorent depuis des années pour un réveil, un réveil, un réveil – c’est le mot. Cela arrive quand Dieu a Ses conditions. Le fait que rien ne se passe, ne serait-il pas expliqué par le fait que Dieu n’a pas Ses conditions ? Ce n’est pas une question objective, un sujet d’intérêt ; mais cela a une application immédiate. Ce que vous et moi désirons, c’est que des fleuves d’eau vive coulent de nous. O qu’il sorte et qu’il coule de nous cette rivière, ce fleuve qui donne vie à toutes choses, afin que lorsque nous prions avec d’autres, lorsque nous parlons à d’autres, la vie entre en eux ; ils se sentent rafraîchis et renouvelés. Lorsque nous sommes dans le monde, le résultat est que les gens sont aidés à vivre une vie renouvelée. La vie est impartie.
   Ceci est également vrai de nos églises, de nos assemblées, de nos compagnies. Il peut y avoir la vie qui découle, s’étendant très loin. Si Dieu a Ses conditions, il n’y a aucune limite quand aux possibilités auxquelles peut prétendre une petite assemblée édifiée selon la pensée de Dieu ; aucune limite quand à son influence. L’influence de cette petite assemblée, cachée dans un coin, peut aller jusqu’aux bouts de la terre, peut impartir Christ bien plus loin que son propre cercle. Si Dieu a Ses conditions, cela arrive naturellement, il n’est pas nécessaire d’organiser quoi que ce soit – cela arrive ! Remarquez que la rivière provient d’un sanctuaire mesuré ; elle vient de par l’Autel ; elle découle de la Maison qui est selon Christ ; cette Maison même qui a été jugée par la croix quand à sa place devant Dieu, c’est alors que l’Esprit vient ; l’Esprit de vie.
  Résumons. Les éléments fondamentaux qui garantissent la présence de Dieu – une présence plus ou moins manifeste mais que Dieu permette que ce soit une grande manifestation – les éléments primordiaux sont : l’absolue autorité de Christ en toutes choses, la place centrale et l’universalité de la croix, la mesure de Christ dans les croyants individuellement et collectivement. Voici les conditions de Dieu qui peuvent répondre à ce qu’Il désire et qui peuvent Le satisfaire, afin qu’Il manifeste Sa présence sans retenue ni crainte – « Jéhovah-Shammah » l'Eternel est là !

T.A.S.