samedi 23 mars 2013

La Mission, la Signification et le Message de Jésus Christ par T. Austin-Sparks (première partie)

Chapitre Un - DANS L'ÉVANGILE SELON MATHIEU  
Chapitre Deux - DANS L'ÉVANGILE SELON MARC 
Chapitre Trois - DANS L’ÉVANGILE SELON LUC 
Chapitre Quatre - DANS L'ÉVANGILE SELON JEAN 
Chapitre Cinq - DANS LE LIVRE DES ACTES 
Chapitre Six - DANS L’ÉPÎTRE AUX ROMAINS 

Chapitre Un - DANS L'ÉVANGILE SELON MATHIEU

    Je tiens à la main un petit livre et tout ce qu'il y a dans ce petit livre ne concerne qu'une seule chose, ou plutôt trois aspects d'une seule chose : la mission, la signification et le message de Jésus Christ, le fils de Dieu. Et c'est ceci qui va nous occuper, avec l'aide du Seigneur.
   Je veux souligner ceci : le Nouveau Testament est composé de ces trois choses. Comme vous le savez, il contient beaucoup de parties. Il y a vingt-sept livres, mais ces vingt-sept livres n’en font qu’un. Chaque livre nous parle, soit de la mission, soit la signification, soit du message de Jésus Christ. Il y a vingt-et-une lettres personnelles, et il est merveilleux que Dieu ai choisi de nous donner tout ceci dans des lettres personnelles. Il est quand même admirable ce qu'une lettre personnelle peut apporter lorsqu'elle est inspirée de Dieu! Un tiers du Nouveau Testament entier se compose de lettres personnelles. Il y a cinq livres historiques, les quatre évangiles et le livre des Actes; et puis, il y a un livre, l'Apocalypse, qui contient de l'histoire, de la prophétie et de la doctrine. La majorité des lettres sont adressées à des personnes. La seule exception, est la lettre aux Hébreux. Apparemment il y avait d'autres écrits des apôtres qui on été perdus, mais il nous reste deux choses d'une importance absolue.
   Premièrement, Dieu s'est assurer que tout ce qui est nécessaire à la vie chrétienne soit préservé. Pour vivre la vie chrétienne nous n'avons besoin que de ce qu'il y a dans le Nouveau Testament, et je pense que vous serez d'accord avec moi que ceci est bien suffisant. Quand j’étais jeune je pensais que je comprenais la Bible. On dit que le Psalmiste était jeune lorsqu'il écrit le psaume 119:99 « J’ai plus d’intelligence que tous ceux qui m’enseignent »! Pour ma part je peux dire qu’après soixante années passées à étudier le Nouveau Testament, il demeure au-dessus de moi aujourd’hui. Dieu a fait en sorte que nous ayons toujours ce dont nous avons besoin pour la vie et le comportement.
   La deuxième chose est ceci : le Nouveau Testament tout entier est une révélation multi- dimensionnelle d'une seule Personne. Chacun des vingt-sept livres traite d’un élément distinct d'une seule Personne, et chacun de ces vingt-sept parties a un but particulier, mais la plupart des chrétiens aujourd'hui ne sauraient dire quel est, cet élément particulier. Il y a un besoin pressant pour que nous lisions un de ces livres, et je vous conseille de le lire d'un seul trait. N'oubliez pas que l'arrangement des chapitres est accessoire et quelque chose d’inconnu avant le quinzième siècle. C'est la main de l'homme sur le Livre et cela a été ajouté simplement pour notre convenance, mais la chose importante c'est de lire le Livre en entier, du début à la fin, ne serait-ce qu'une fois. Alors, ayant lu ce Livre, tenez-vous un peu à l’écart et posez-vous quelques questions : « Quelle est la signification de ce Livre pour moi ? ». Non pas « Que contient ce Livre? », mais « Que me dit ce livre ? ». « Maintenant que je l'ai lu, à quoi ce résume t-il? ». « Quel est le message qui en ressort et quel est le résultat pour moi d'avoir lu ce livre? »
    Tout ceci, est pour préparer le terrain des choses que nous allons considérer ensemble. D'abord, notre but est d’expliquer ce que je viens de dire, et deuxièmement de considérer quelques une de ces parties de l'ensemble. Je veux surtout que vous vous rappeliez de ceci : nous essayons de comprendre l'essence de la foi chrétienne. Commençons maintenant par la première partie qui est l’évangile selon Mathieu. Regardons deux passages, l'un au début et l'autre à la fin. On les reverra plus en détail un peu plus tard.

« Livre de la généalogie de Jésus Christ, Fils de David, Fils d'Abraham. » (1 :1)
« Et les onze disciples s’en allèrent en Galilée, sur la montagne où Jésus leur avait ordonné. Et l’ayant vu, ils lui rendirent hommage ; mais quelques uns doutèrent. Et Jésus, s’approchant, leur parla, disant : Toute autorité m'a été donnée dans le ciel et sur la terre. Allez donc, et faites disciples toutes les nations, les baptisant au nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit, leur enseignant à garder toutes les choses que je vous commandées. Et voici, moi je suis avec vous tous les jours jusqu'à la consommation du siècle. » (28 :16-20)

Matthieu, l'Homme
    Afin de bien comprendre le message de Matthieu, il faut d'abord le comprendre en tant qu’homme. Qui était-il et comment était-il comme personne? Nous savons que son ancien nom était Lévi; et il en reçu un deuxième – Matthieu Lévi. Nous savons qu'il était receveur d'impôts et qu'il habitait Capernaüm. Ceci n'est pas un détail superflu; les deux points que je viens de dire sont importants et sont étroitement liés à notre histoire. Matthieu était donc, receveur d'impôts et il habitait Capernaüm. C'était un homme investi de l’autorité romaine; il travaillait pour « l'armée d'occupation »; il s'est vendu à l’ennemi du pays. Il a accepté l'autorité romaine et il était un homme soumis à cette autorité. S’il disait : « Je veux tant comme impôt », il avait toute l'autorité de l'Empire Romain derrière lui, ce qui lui donnait beaucoup de liberté, car il pouvait fixé son propre prix sur les choses et il pouvait être très exigeant. Vous souvenez-vous lorsque Jean le baptiseur baptisait dans le Jourdain et tous les publicains venaient à lui? (Je me demande, parfois, si Lévi en faisait parti! Si c'était le cas, il n'a jamais été baptisé.) Que disait Jean le baptiseur à ces publicains? « Ne percevez rien au delà de ce qui vous est ordonné. » Donc, les publicains étaient des gens qui aimaient obtenir plus que ils n'en avaient le droit. Vous me suivez, n'est-ce pas? Est-ce que vos pensées vont au-delà de ce que je suis en train de dire? Apparemment, Lévi était un homme qui aimait le pouvoir, car il s’était imbibé de l'esprit de la Rome impériale.
    Que peut-on dire sur le monde dans lequel vivait Lévi? C'était un moment de grande faiblesse dans l’histoire d’Israël, car il a perdu son autorité dans le monde et il était en train d'être écrasé sous la puissance de la Rome impériale. Entouré ce mot « autorité », car il est la clef afin de comprendre Matthieu. Il y a encore une chose à dire au sujet de Matthieu. La seule chose qui reste comme fruit de sa vie, c'est son évangile. Voilà quelque chose de merveilleux! Nous ne savons aucun autre détail quant à la suite de son histoire. Était-il un apôtre? Oui, mais la seule chose qui reste, c'est un livre, mais quel livre! C'est la seule personne dans le Nouveau Testament qui se dit publicain. Lui seul dit : « Matthieu, le publicain » (Matthieu 10:3). Vingt siècles plus tard nous étudions cet évangile, et il a été étudié pendant tout ces vingt siècles – le fruit d'un publicain converti. Il y a de l’espoir pour nous tous!
    Alors, il nous est dit que Jésus vint à Capernaüm et, alors qu’Il passait, Il vit Lévi assis au bureau de recette. Il lui dit : « Lévi, tu es un homme méchant ! Tu es un traite envers ta nation ! Tu es un ennemi de ton propre pays ! que fais-tu ici Lévi ? » Non, bien sur, ce n’est pas ainsi que Jésus lui parla. Il regarda Matthieu, tous ses livres de compte, tout son argent, et Il vit tous les gens qui considéraient Lévi avec mépris. Il connaissait le coté le plus sombre de lui, et Il dit : « Suis-moi. », c’est tout et Lévi se leva et Le suivit.
    Il est possible que Lévi ai entendu indirectement l’enseignement de Jésus à Capernaüm, et peut-être avait-il vu quelques miracles, aussi lorsque Jésus lui dit : « Suis-moi », il entendit d’avantage que ces simples mots. Il entendit quelque chose qui attirait son sens de l’autorité. Jésus ne lui a pas dit : « Lévi, voudrais-tu devenir l’un de Mes disciples ? » Il ne dit pas non plus : «Lévi, je t’invite à venir avec Moi. » J’aurai voulu entendre le ton de Jésus, mais Il a certainement parlé avec autorité : « Suis-Moi !» Il y avait sans doute de l’autorité dans Sa voix. Je m’adresse aux plus jeunes, Jésus ne vous invite pas à devenir chrétien, Il ne nous dit pas : «Voudrais-tu devenir un de Mes disciples ? » Non, la voix de Jésus est une voix d’autorité. Ce n’est pas un messager du Roi qui nous invite, c’est le Roi qui nous commande. Si nous refusons cet appel, c’est est à notre péril. Quand Jésus dit : « Suis-Moi », il y a tout le contenu de la destiné éternelle dans ces paroles. C’est là où nous touchons au message de Matthieu.
    Notons une ou deux autres choses à propos de Matthieu. Matthieu savait déjà ce qu’il y avait dans la Bible. Il connaissait les Écritures, mais les Écritures n’avaient aucune autorité sur lui, dans sa vie, avant qu’il ne rencontre Jésus. En lisant Matthieu, nous voyons qu’il utilise neuf fois cette expression : « Afin que fût accompli ce qui avait été dit. » Il avait toutes les Écritures mais celles-ci ne lui étaient pas vivantes avant que Jésus n’intervienne dans sa vie et quand cela arriva, il dit : « C’est exactement ce dont le prophète avait écrit, je vois Jésus partout maintenant. » Il pouvait identifier Christ dans toutes les Écritures une fois qu’il s’était totalement placé sous l’autorité de Jésus. Et ceci est extrêmement instructif. Vous voyez, nous ne sommes pas sauvés parce que nous savons quelque chose de la Bible, ni parce que nous avons été élevé dans une famille religieuse. La réalité de la foi chrétienne se résume à une complète soumission à l’autorité de Jésus Christ.

Les deux Points Centraux de Matthieu
    Remarquons maintenant les deux points centraux de Matthieu. Dans sa généalogie, il dit : «Jésus… Abraham… David » – « Fils de David, fils d’Abraham ». Ainsi Matthieu voit Jésus en relation avec une nation élue, et Abraham est le premier de cette nouvelle race élue. Matthieu voit Jésus en relation avec un peuple élu et ensuite il dit : « fils de David ». Quelle est la signification de David ? David représente la pensée divine pour son peuple, et celle-ci est la domination ici-bas. Tout d’abord un peuple élu représenté par Abraham, ensuite un peuple ayant l’absolue autorité parmi les nations ; c’est là la pensée divine.
    Gardez en mémoire ce qui précède. Matthieu va dire à cette nation élue : « Le royaume de Dieu vous sera ôté, et sera donné à une nation qui en rapportera les fruits » (21:43). Ceci est assez extraordinaire, ainsi Abraham doit être le père d’une autre nation ! Un peuple céleste, et ce peuple doit hériter de l’autorité sur toutes les nations, et ceci afin d’être la véritable descendance de David. Et c’est précisément ici que nous devons regarder au livre de l’Apocalypse : une très grande multitude de toutes les nations au milieu du trône (Apocalypse 5: 6-14).

Le Fondement de la Foi Chrétienne
    Il y a autre chose que nous devons remarquer, car toute la sagesse souveraine de Dieu y est manifestée. Lorsque le Nouveau Testament fût assemblé, contrairement aux voies naturelles des hommes, les différents livres n’ont pas été mis en ordre chronologique. Le Nouveau Testament n’est pas en ordre chronologique. Si cela était le cas, Matthieu serait assez loin. Quand les hommes décidèrent de former le Nouveau Testament, pour une raison qu’ils ne pouvaient expliquer, ils placèrent Matthieu en premier. En fait ils étaient sous la direction de l’Esprit Saint sans vraiment s’en rendre compte. L’Esprit Saint savait, Lui, exactement ce qu’Il faisait, et Il décida que Matthieu serait le premier livre. Et pourquoi cela ? Pour une excellente raison : l’évangile selon Matthieu est le premier message de la foi chrétienne, et il est le fondement même de cette même foi chrétienne. Quel est le fondement de la foi chrétienne ? Quelle serait votre réponse si l’on vous demandait : « Quel est la base essentielle de la foi chrétienne ? » Et bien la réponse nous est clairement donnée à la fin du livre de Matthieu : «Toute autorité m’a été donnée dans le ciel et sur la terre. » L’absolue Seigneurie de Jésus Christ est le fondement de la foi chrétienne.
    Notez combien cette idée s’est emparée de Matthieu. C’est lui qui nous parle de ce centurion qui dit à Jésus : « Car moi aussi, je suis un homme placé sous l’autorité [d’autrui], ayant sous moi des soldats ; et je dis à l’un : Va, et il va ; et à un autre : Viens, et il vient. » (8:9). Nous entendons là l’écho de la voix de Jésus : « Suis moi ! » Matthieu nous dit encore que Jésus enseignait « Il enseignait comme ayant autorité, et non pas comme leurs scribes » (7 : 29) – et ces scribes étaient supposés être leur autorité ! Le point d’importance dans l’évangile selon Matthieu est le droit absolu de Jésus de commander et d’être obéi. Notez aussi que le message du livres des Actes est : « Ils ne cessaient tous les jours d’enseigner et d’annoncer Jésus comme le Christ. » Actes 5 : 42. Nous ne pouvons échapper à l’autorité de Jésus Christ dans Matthieu : « Vous avez ouï qu’il à été dit … mais moi je vous dit … » 5 : 21, 27, 31, 38, 43. Six fois il prend l’autorité « sur les anciens » et « les anciens » voulait dire surtout Moïse. Ainsi, jusqu’à la fin, où tout est résumé « Toute autorité m’a été donnée dans le ciel et sur la terre. Allez donc, et faites disciples toutes les nations … toutes les choses que je vous ai commandées. » L’évangile selon Matthieu est souvent appelé l’évangile du Royaume par les érudits ; et que l’aspect prédominant de Jésus y est celui de Roi. Ce que nous disons c’est que la véritable caractéristique d’un roi c’est son autorité, et ceci s’applique tout particulièrement à Matthieu. Lui le receveur d’impôts qui avait une grande estime pour une certaine autorité, tout d’abord pour vendre l’honneur, la réputation et la popularité à une force d’occupation de ce monde, mais ensuite pour servir l’autorité céleste et spirituelle de Jésus Christ.

L’Esprit dans le Monde Aujourd’hui
   Tirons quelques leçons de ce que nous venons de dire. Le plus grand péril qui existe aujourd’hui dans ce monde, c’est l’accroissement d’un esprit de rébellion quand à toute autorité. Il y a un esprit qui refuse tout gouvernement et toute autorité dans ce monde. C’est l’esprit d’iniquité, l’esprit qui prétend à une liberté de vie et d’action. Les enfants rejettent l’autorité de leurs parents. Ils demandent une vie de totale indépendance, et il est triste de constater que cet esprit est parmi beaucoup de jeunes chrétiens. Si vous voulez leur donner un conseil, ils le refusent ; et si vous dites : « Ce comportement n’est pas digne du Seigneur Jésus », ils ne vous écoutent pas. Mais bien sur cela n’est pas uniquement vrai pour les jeunes. C’est un esprit qui est dans ce monde, c’est le messages des épîtres aux Thessaloniciens, où il nous est dit qu’à la fin, l’antéchrist deviendra « l’inique », celui qui est sans loi, sans frein.

La Puissance Spirituelle et la Victoire Spirituelle
   Encore une chose. Tout ceci semble dur et terrible, mais je vous demande de relire le livre des Actes, qui est le livre de la puissance spirituelle, de l’autorité spirituelle et de la victoire spirituelle. Le monde entier s’éleva contre les chrétiens ; et ceci au propre dépens de ce premier ! Hérode a t-il tué Jacques par l’épée ? Et bien ce fût au dépens d’Hérode ! Nous avons affaire ici à une autorité qui est bien au-dessus de tous les dirigeants de ce monde. Ces chrétiens étaient peut-être pauvres et faibles au regard du monde. Ils étaient méprisés, mais ils étaient unis à cette « autorité … dans le ciel et sur la terre ». Ils étaient un avec le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs.
    Nous sommes peut-être de pauvres gens au regard du monde. Nous sommes peut-être méprisés, et même peut-être rien, mais Jésus Christ en nous est plus grand qu’aucun de nous, et bien plus grand que l’esprit de ce monde.
  Mais revenons en au point principal. Ainsi le message de Matthieu est l’absolue Souveraineté et Autorité de Jésus Christ. Que le Seigneur fasse que nous soyons tous trouvé sous cette autorité ! Le résultat sera bien plus grand que ce que je pourrai en dire. Et quand tout est dit, c’est la victoire à la fin car : « Il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous les ennemis sous ses pieds. » 1 Corinthiens 15 : 25 . Je désire insister sur cette chose: le commencement et la plénitude de la foi chrétienne est dans la Seigneurie de Jésus Christ.

Chapitre Deux - DANS L'ÉVANGILE SELON MARC

   Nous avons dit précédemment que tout le Nouveau Testament couvre une seule chose en trois parties - la mission, la signification et le message de Jésus Christ, le Fils de Dieu, et que chacun des vingt sept livres du Nouveau Testament contiennent un aspect particulier de ces trois choses. Nous avons vu comme cela est vrai dans l'Évangile selon Matthieu, voyons maintenant ces choses dans l'Évangile selon Marc.
Lisons quelques versets :

« Commencement de l'évangile de Jésus Christ, Fils de Dieu » Marc 1 : 1

   Ce sont les premières paroles de cet Évangile. Lisons le dernier verset et d'autres passages: 

« Et eux, étant partis, prêchèrent partout, le Seigneur coopérant avec eux, et confirmant la parole par les signes qui l'accompagnaient. » Marc 16 : 20
« Et s'étant reconnu, il se rendit à la maison de Marie, mère de Jean surnommé Marc, où plusieurs étaient assemblés et priaient. » Actes 12 : 12
« Et Barnabas et Saul, ayant accompli leur service, s'en retournèrent de Jérusalem, emmenant aussi avec eux Jean qui était surnommé Marc. » Actes 12 : 25
« Et quand ils furent à Salamine, ils annonçaient la parole de Dieu dans les synagogues des Juifs; et ils avaient aussi Jean pour serviteur. » Actes 13 : 5
« Et faisant voile de Paphos, Paul et ses compagnons se rendirent à Perge de Pamphylie. Mais Jean, s'étant retiré d'avec eux, s'en retourna à Jérusalem. » Actes 13 : 13
« Et quelques jours après, Paul dit à Barnabas, Retournons maintenant visiter les frères par toutes les villes où nous avons annoncé la parole du Seigneur, pour voir comment ils vont. Et Barnabas se proposait de prendre avec eux Jean aussi, appelé Marc. » Actes 15 : 36-37
« Luc seul est avec moi. Prends Marc et amène-le avec toi, car il m'est utile pour le service.» 2 Timothée 4 : 11
« Celle qui est élue avec vous à Babylone, vous salue, et Marc, mon fils. » 1 Pierre 5 : 13

Qui Était Marc ?
    Ces passages nous décrivent la vie de Marc et nous n'avons pratiquement pas besoin de nous demander : Qui était Marc ? Son vrai nom était Jean Marc et il était le neveu ou le cousin de Barnabas (Colossiens 4 :10). Souvenez-vous de ces détails, car il y a une signification dans chacun d'entre eux. Il était un neveu ou un cousin de Barnabas, et nous devons en dire d'avantage à ce sujet. Nous ne savons rien de son père, mais nous savons que sa mère détenait la chambre haute à Jérusalem, et il y avait beaucoup de choses liées à cette chambre haute ! C'était probablement la pièce dans laquelle le Seigneur a pris le Dernier Souper avant de mourir. Jean Marc savait tout ceci ! Il savait certainement tout ce qui c'était passé à Jérusalem, au moins durant la dernière semaine de la vie du Seigneur ici-bas. Il y avait un croyant qui vécu pendant la première moitié du deuxième siècle qui s'appelait Papias, et voici ce qu'il a écrit : « Marc, étant devenu l'interprète de Pierre, a écrit avec précision, mais pas dans l'ordre, autant de choses qu'il pouvait se souvenir concernant ce que le Seigneur a dit et fait. » Nous pourrions dire beaucoup de choses à ce sujet, comme nous allons le voir.
   Reconnaissons maintenant un principe très important. Si vous oubliez tout le reste, souvenez-vous de ceci. Nous sommes concernés par la mission, la signification et le message de Jésus Christ, et nous devons reconnaître que ces trois choses étaient écrites dans les serviteurs du Seigneur. Marc n'a pas seulement écrit l'histoire : il était cette histoire. L'histoire de Jésus Christ était écrite très largement dans l'expérience de Marc, et c'est ce que nous allons voir.
   Reconnaissons que, lorsque le Seigneur saisi nos vies, Il ne nous fait pas seulement des gens qui parlent de Lui, ni des gens qui écrivent des livres à Son propos. Il s'écrit Lui-même dans notre expérience, et ceux-ci sont les seuls vrais enseignants et prédicateurs. Je sais que ce que je dis est important, il est essentiel, lorsque nous parlons ou écrivons à propos du Seigneur, que nous Le voyons derrière nos paroles. C'est pour cela que le Seigneur Jésus forge une histoire spirituelle dans notre expérience. Lorsque nous en arrivons à cet homme Jean Marc, nous devons voir l'homme derrière son Évangile, et c'est pour cela que nous avons lu tous ces passages qui parlent de lui.

La Nature de L'Évangile selon Marc
   Commençons par étudier la nature de son Évangile. Nous y voyons un jeune homme pressé ! Il est très désireux d'accomplir les choses rapidement. Il ne se soucie pas de la chronologie, les dates et les lieux n'ont pas beaucoup d'importance à ses yeux. Son attitude est : faisons le travail ! Ce jeune homme n'a que deux mots dans son vocabulaire. Lisez l'Évangile et vous les trouverez : « Aussitôt ! » Avez-vous remarqué combien de fois Il utilise ce mot ? « Aussitôt......... et aussitôt » et il l'utilise sans cesse. Le second mot est « immédiatement  ». Treize chapitres commencent par « Et ». Vous voyez, cet homme veut en finir.
    Jean Marc ne nous donne aucune généalogie, ni d'introduction, mais il commence aussitôt: « Commencement de l'évangile de Jésus Christ. » C'est le plus court des quatre évangiles, mais il inclut dans ce court document énormément d'informations. Il nous donne tellement ce qu'il faut comme action, que les érudits croient que Matthieu et Luc ont bâti leurs récits sur Marc. Remarquez les dernières paroles de son évangile : « Et eux, étant partis, prêchèrent partout. » Ce jeune homme s'implique dans le travail! Son idée est d'en finir aussi rapidement que possible.
    Voilà notre fondation. Occupons nous maintenant du message, qui ressort de plusieurs choses.
    Premièrement, sa qualification « et ils avaient aussi Jean pour serviteur. », ou autrement dit leur intendant. Ils avaient Jean Marc pour les aider dans l'œuvre, il était un serviteur dans le ministère. Rappelez-vous de ceci alors que nous progressons.

Jean Marc Éprouvé
    Maintenant son histoire. La première chose que nous avons à propos de l'histoire de Jean Marc c'est qu'il fut mis à l'épreuve. On lui donna une opportunité - « Et Barnabas et Saul, ayant accompli leur service, s'en retournèrent de Jérusalem, emmenant aussi avec eux Jean qui était surnommé Marc. » Ceci apporta à ce jeune homme une grande opportunité. Il était en sursis. Il avait l'opportunité de se distinguer, et cela dans la difficulté.

Jean Marc un Échec
    Ensuite jean Marc était un échec. Il ne pouvait faire face à la situation, alors il retourna chez lui. Le confort de la chambre haute était plus attrayante que cette vie avec les apôtres ! Ainsi Luc nous dit «Mais Jean, s'étant retiré d'avec eux, s'en retourna à Jérusalem. » Jean Marc avait-il échoué ? Eh bien l'histoire ne se termine pas ici. Nous en venons au troisième mouvement, qui est:

Jean Marc Rétabli
   Pourquoi l'échec ? Nous avons dit que les choses étaient trop difficiles. Mais pourquoi l'étaient-elles ? Il semble que le commencement du service de Jean Marc était sans une fondation adéquate. Comment Jean Marc a t-il accompagné Barnabas et Paul ? Remarquez l'ordre dans lequel j'ai placé les noms ; Barnabas et Paul ! Cet ordre changera bientôt, mais Jean Marc est-il parti parce qu'il affilié à Barnabas ? Barnabas voulait donné une opportunité à Jean Marc, et c'est de part une affection familiale qu'il désirait que Marc aille avec eux.
  Pensez-vous que je perçois quelque chose dans cet incident ? C'était cette relation personnelle qui provoqua la séparation de Barnabas et Paul. Jean Marc alla dans l'œuvre en s'appuyant sur l'expérience de quelqu'un d'autre et non sur la sienne. Je veux que vous compreniez cette leçon ! Nous savons que Barnabas était une personne très affective, il avait un grand cœur. Vous souvenez-vous de l'histoire de Barnabas. Paul dit à un moment : « Barnabas même fut entraîné » Galates 2 : 13. Vous ne pensiez pas que Barnabas pouvait être entraîné. Et Jean Marc était impressionné par le grand cœur et l'affection de son parent. Il était captivé par une forte personnalité et il n'était pas captivé par Jésus Christ. Sa fondation était un homme et non pas le Seigneur, et tout ce qui est de cette nature est condamné à l'échec tôt ou tard. Vous rappelez-vous ce que nous avions dit à propos de Matthieu ? Son message est l'absolue fondation de la foi chrétienne, car il nous enseigne l'absolue Souveraineté de Jésus Christ. Et c'est là qu'était la faiblesse de Jean Marc, son parent Barnabas était Seigneur ! Et les meilleurs des hommes ne sont pas suffisamment bons pour traverser cette bataille.
  Le point saillant est ceci : l'absolue nécessité d'une expérience personnelle de la Souveraineté de Jésus Christ. Il est très dangereux de mettre en avant, de lui donner des responsabilités, s'il n'a pas cette expérience ! Voilà le terrain sur lequel nous sommes éprouvés. Un moyen quelconque ne peut jamais remplacer un principe spirituel. La diplomatie dit : « Donnez à ce jeune homme une chance », mais le principe spirituel dit : «Laissez uniquement ceux qui ont été approuvés prendre une place de responsabilité. »
    Nous voyons que Marc échoua sur le terrain naturel, mais il atteignit la victoire lorsqu' il se plaça sous la seigneurie du Seigneur Jésus. Il n'aurait jamais pu écrire son évangile si cela n'était pas vrai. Tout son enthousiasme dans son évangile se concentre sur la gloire du Seigneur Jésus, et nulle part nous il parle  de son merveilleux parent. Il est toujours question du merveilleux Seigneur qu'il avait ; et ceci démontre un changement radical. Nous avons commencé avec lui alors qu'il n'était qu'un serviteur, et nous terminons avec lui en tant que coopérateur. Il n'est plus simplement un serviteur fort occupé, il est maintenant un partenaire dans l'œuvre. Il est passé de la condition d'un homme inutile à quelqu'un « d'utile » - c'est le mot utilisé par l'apôtre Paul à propos de Jean Marc à la fin : « Prends Marc et amène-le avec toi, car il m'est utile pour le service. » 2 Timothée 4 : 11. Quel changement ! Voulez-vous être un simple serviteur, ou bien voulez-vous être un « compagnon d'œuvre dans l'évangile » ? Quelqu'un qui fait beaucoup de choses ou bien quelqu'un qui a de grandes responsabilités ? Eh bien, nous nous approchons du message.

La Place Occupée par L'Évangile selon Marc
    Ensuite c'est la place qu'occupe l'évangile selon Marc, et ceci aussi est très significatif. Vous savez que son évangile était le premier à être écrit. Il était écrit avant Matthieu, Luc et Jean. Pourquoi donc la première place ne lui a t-il pas été donnée ? Ceci n'est naturel du tout. Puisque c'était le premier à être écrit, il aurait dû être placé en premier. Mais le Saint esprit savait ce qu'Il faisait, Il n'œuvre jamais sur des bases naturelles, mais toujours sur des bases spirituelles ; et ceci est très différent de la façon de faire des hommes.
    Ainsi Marc a la seconde place, et c'est là le message ! Tout service et toute activité doit provenir de l'autorité et de la soumission. Premièrement Matthieu : l'Autorité de Jésus Christ et Son absolue Souveraineté. Deuxièmement Marc : tout service provient de la soumission au Seigneur Jésus. Toute œuvre doit suivre la Seigneurie de Jésus Christ. Quelle est la véritable caractéristique d'un authentique serviteur du Seigneur ? C'est l'humilité. Cela était vrai du Seigneur Lui-même. Rappelez-vous Jean 13, lorsque Il mit de coté ses vêtements, se ceignit d'un linge, le signe d'un esclave, versa de l'eau dans le bassin, et ensuite Lui - le Seigneur de gloire, dont toutes choses ont été crées par Lui et pour Lui - maintenant dépouillé de tout, s'humilia en lavant les pieds de pécheurs ! Il avait raison lorsque Il dit : « Je suis débonnaire et humble de cœur. » Matthieu 11 : 29 ! Il y en a t-il jamais eu un qui servi le Seigneur comme cela ?
    Nous avons que Marc était étroitement associé à Pierre dans la rédaction de son évangile, et je me demande si vous vous souvenez de leur relation spirituelle ? Le Seigneur Jésus a dit quelque chose à Pierre qu'il n'a jamais oublié, et lorsque il était sur le point d'être exécuté Il dit : « Comme aussi notre Seigneur Jésus Christ me l'a montré » 2 Pierre 1 : 14. Quand et où le Seigneur lui a t-il montré ? Quelle est cette chose qu'Il lui a montré ? « Quand tu étais jeune, tu te ceignais, et tu allais où tu voulais ; mais quand tu seras devenu vieux, tu étendras les mains, et un autre te ceindra, et te conduira où tu ne veux pas. » Jean21 : 18 Ici vous avez le changement entre Simon et Pierre à la fin. Nous savons que toute l'histoire de Pierre, quand le Seigneur était là, était qu'il voulait être sans cesse au devant de tout. Parfois il disait même au Seigneur qu'Il avait tort ! Il disait « Seigneur tu as tort dans cette chose ! Seigneur tu ne sais pas ce que tu dis ! » Cet homme doit faire une expérience profonde, car le gouvernement doit lui être retiré et être donné à d'autres. D'une personne autoritaire il doit devenir un esclave, et nous savons comment cela est arrivé : « Simon, Simon, voici, Satan a demandé à vous avoir pour vous cribler comme le blé ; mais moi, j'ai prié pour toi, quand une fois tu seras revenu, fortifie tes frères. » Luc 22 : 31-32. Le véritable service vient de la soumission.
    Ainsi Pierre et Marc représente le principe de la soumission à la Souveraineté du Seigneur. J'apprécie ce petit passage dans la première lettre de Pierre, c'est une référence très affective envers Marc : « Celle qui est élue avec vous à Babylone, vous salue, et Marc, mon fils. » Il y a une grande histoire dans cette déclaration !
    Je vais maintenant dire une chose très difficile à dire. Peut-être ne le comprendrez-vous pas, mais je vais essayer de simplifier les choses. Il est toujours très périlleux de sublimer l'âme. Il est possible de ressentir des émotions de façon naturelle, de part l'âme, au lieu de ressentir des sentiments spirituels, et ces émotions émanant de l'âme ne sont que de la sentimentalité. C'est cela que les gens appelle l'amour : « Oh, mon cher Marc, je désire que tu viennes avec moi dans l'œuvre du Seigneur ! Tu sais combien j'ai d'affection pour toi, et je suis sûr que ta mère à Jérusalem aimerait que tu sois un serviteur. Viens Marc, je te présenterai à Paul et je m'arrangerai pour qu'il acquiesce à ce que tu viennes avec nous. » Bien sûr tout cela paraît bien, mais ce n'ai pas spirituel. C'est une fausse spiritualité, c'est ce que j'appelle sublimer l'âme. C'est confondre l'âme et l'esprit et alors il n'y a pas de brisement profond de l'âme.
    Qu'ont toutes ces choses en rapport avec la mission, la signification et le message de Jésus Christ ? Jean Marc nous montre dans son évangile combien le Seigneur était actif, comment Il ne se fatiguait jamais de faire la volonté de Son Père. Il y avait même des moments où ils n'avaient pas le temps de prendre leurs repas. Marc dit « Aussitôt… immédiatement… ils allèrent », et ceci c'est l'histoire du Seigneur Jésus. Il n'y a aucun relâchement de la part du Seigneur ! Ceci est parfaitement démontré dans l'expérience de Paul : « Abondant toujours dans l'œuvre du Seigneur. » 1 Corinthiens 15 : 58. Jésus s'est donné totalement à l'œuvre du Père, mais - et ceci est un grand « mais » - il n'y a jamais eu personne qui soit d'avantage soumis à la volonté de Son Père. Deux mots résument l'œuvre du Seigneur Jésus : soumission et dépendance. Il a dit : « Il me faut faire les œuvres de celui qui m'a envoyé, tandis qu'il est jour. » Jean 9 : 4. Cela est bien vrai, mais Il n'a jamais fait quoi que ce soit sans en référer au Père. Pour tout ce qu'Il faisait, pour tous les endroits où Il devait se rendre, Il demandait la conduite du Père. Nous, nous nous fions à ce qui est nécessaire, nous voyons le besoin et l'âme dit : « Tu devrais le faire. », mais il en était pas ainsi avec Jésus. Remémorez-vous les trois tentations dans le désert. Elles nous semblent raisonnables et nécessaires, mais jamais la raison ni la nécessité n'ont gouverné le Seigneur Jésus. Il était lié avec les cieux par l'Esprit. Pourquoi le Seigneur avait-Il besoin de prier ? Parce qu'Il dépendait du Père. Pour la conduite, pour ce qu'Il devait faire, Il regardait sans cesse au Père ; et pour avoir la force de faire tout cela Il devait vivre de part le Père.
    Ce principe est écrit dans l'histoire de Jean Marc. Cela ne veut pas dire que ni le Seigneur Jésus, ni Jean Marc firent moins de choses parce qu'ils étaient dépendant du Père. Je pense au contraire qu'ils firent beaucoup plus de choses, et ils les firent de façon beaucoup plus efficace ; et leurs œuvres demeurent aujourd'hui car : « Tout ce que Dieu fait, subsiste à toujours. » Ecclésiaste 3 : 14.
    Avez-vous le message de Jean Marc ? Je m'adresse aux plus jeunes : soyez des Jean Marc dans le dernier aspect de sa vie. Soyez totalement consacrés à Jésus Christ, et Il fera de vous de très utiles compagnons d'œuvre dans le Royaume.

Chapitre Trois - DANS L’ÉVANGILE SELON LUC

   Afin de récapituler ce que nous avons dit précédemment, rappelons-nous que tout le Nouveau Testament est occupé avec trois choses – la mission, la signification et le message de Jésus Christ, le Fils de Dieu. Nous avons dit également que chacun des vingt sept livres du Nouveau Testament contiennent des aspects de cette mission, de cette signification et de ce message de Jésus Christ. Ainsi, tout le Nouveau Testament nous présente Jésus Christ de trois façon distingues. Nous avons ensuite commencé à voir quelques uns de ces aspects. Dans l’Évangile selon Matthieu, nous avons vu la fondation de la foi chrétienne qui est l’absolue Souveraineté et Autorité du Seigneur Jésus. Dans Marc, nous avons vu l’activité du Seigneur sous le gouvernement de Son Père. Nous avons vu que tout œuvre pour Dieu doit venir de la soumission à Dieu. Nous en arrivons maintenant à Luc.

Qui Était Luc ?
   Nous devons savoir qui était Luc, car nous ne pouvons arrivé à comprendre son message que si nous ne connaissons l’homme. Nous ne pouvons que trop insister sur le fait que, le principe divin est toujours de révéler le message à travers l’histoire spirituelle du messager. Non pas d’envoyer un homme étudier des livres, mais de faire du messager le livre même. Nous devons être capables de lire le messager et de voir le message de Christ en lui.
    Ceci est particulièrement vrai en ce qui concerne Luc. Nous savons qu’il était un compagnon de l’apôtre Paul. Il rejoignit Paul à un certain moment et il devint un compagnon de voyage pendant une grande partie de la vie de l’apôtre; jusqu’à l’emprisonnement à Rome. De là, Paul écrit : « Luc seul est avec moi. » (2 Timothée 4 : 11). Nous savons aussi, de part la lettre aux Colossiens, que Luc était médecin, car Paul nous parle de lui ainsi « Luc, le médecin bien-aimé. » (Colossiens 4 : 14). Je pense que ces détails sont très significatifs, car ils nous éclairent sur beaucoup plus. Nous savons que l’apôtre Paul est le seul à nous parler de l’Église comme étant « le Corps de Christ », et souvent il compare l’Église à un corps physique. Il parle des membres du Corps, des mains, des pieds, des oreilles et des yeux ; tous les membres étant inter-dépendants, ayant besoin des uns des autres, et constituant un seul Corps. Paul utilise un mot grec que nos amis physiciens apprécieront : « sundesmos ». La syndesmologie est la science des tissus ligamentaires, et c’est par les ligaments que tous les membres fonctionnent conjointement.
    Où donc Paul est-il aller chercher cela? J’imagine Paul et Luc voyageant ensemble et discutant de l’Église pendant leurs longs voyages. Frère Luc dit : « Paul, l’Église ne ressemble t-elle pas beaucoup à un corps humain, avec tous les membres et tous les ligaments et toutes les fonctions faisant un seul corps ? » Et Paul répond : « Merci frère Luc. Je suis sur que l’Esprit Saint m’a appris quelque chose. Un jour, quand j’aurai le temps, j’écrirai à ce sujet. » Et Paul a eu beaucoup de temps alors qu’il était emprisonné, c’est là qu’il a écrit ses lettres aux Éphésiens et aux Colossiens, qui nous parlent du Corps.
Tout cela est fort intéressant, mais je crois qu’il y a un message ici-même. Nous avons plusieurs docteurs ici avec nous, et vous les docteurs devez être particulièrement éclairés sur ce sujet du Corps de Christ et vous devriez utiliser vos connaissances singulières à des fins spirituelles.
    Revenons à Luc. Nous savons qu’il a écrit deux livres. Le premier est son évangile, le second étant le livre des Actes. Mais encore, qui était Luc ? Nous avons dit qu’il était physicien, et il était grec, le seul grec des quatre évangélistes. Ensuite il nous dit qu’il a effectué des recherches. Il a dû faire beaucoup de recherche afin de devenir docteur, mais ensuite il s’est détourné des recherches médicales afin d’effectuer des recherches à propos de l’histoire de Jésus. Dans le premier chapitre de son évangile, il nous dit qu’il s’est attaché a bien rechercher tout ce qui concernait Jésus.
    Luc n’étant pas juif il ne connaissait pas l’Ancien Testament, et ainsi la première chose qu’il ai faite était d’obtenir l’Ancien Testament, il le lu entièrement en commençant par le tout début. C’est ce qu’il nous dit dans le chapitre trois. Il saisit Jésus et ensuite il remonte le cours de l’histoire, à travers tout l’Ancien Testament jusqu’à ce qu’il parvienne à Adam. Quelle grande recherche originale ! Luc nous dit qu’il désirait offrir à son ami Théophile le récit le plus fouillé et le plus exact concernant Jésus. Il n’a pas seulement étudié l’Ancien Testament avec attention, mais il alla jusqu’à Nazareth pour y faire une chose délicate ; c’est, je pense, le genre de chose que seul un médecin peut faire. Il est allé questionner Marie à propos de la naissance de Jésus, et c’est ce qu’il écrit. Marie lui a dit les secrets de la naissance de Jésus.
Il paraît évident que Luc fit beaucoup de voyages pour ses recherches. Il semble qu’il soit allé à Bethléem afin de consulté les actes de naissances et de décès pour y trouver les traces des aïeux de Jésus. Est-il besoin de continuer? Tout est là dans le premier chapitre de son évangile.
    Ainsi Luc était un érudit méticuleux et particulier, mais souvenez-vous qu’il désire écrire toutes ces choses pour son ami Théophile. C’est tout ce qu’il avait en tête, mais la perspective du Saint Esprit était bien plus grande. Luc ne savait pas qu’il écrivait une partie de la Bible. Il ne lui vint jamais à l’esprit que vingt siècles plus tard un groupe de croyants se trouveraient dans un village de montagne appelé Aeschi, étudiant ce qu’il a écrit à son ami Théophile, et à travers les siècles, depuis qu’il a écrit cet évangile jusqu’à aujourd’hui des gens ont étudié ses écrits. L’Esprit Saint avait de bien plus grandes pensées que Luc.
    Nous ne savons jamais ce que l’Esprit Saint va faire avec ce que nous écrivons. Bien que nous n’écrivons pas la Bible, nous pouvons écrire une lettre, ou une plaquette, et bien des années plus tard nous apprenons que quelqu’un a été béni par cette lettre ou par ce petit livre. Priez à chaque fois que vous écrivez ! Demandez à l’Esprit Saint de faire mieux que vous ne pouvez faire vous-même.
   Bien sur tout cela ne sont que des fragments du message, et pas le message lui-même. Mais nous allons y arriver bientôt.

Le Contexte de l’Évangile selon Luc
    Luc ramène Jésus à Adam, ensuite il l’amène à son enfance et enfin il le décrit allant dans la gloire. Remarquez ce qu’il dit à la fin de son évangile: « Et il les mena dehors jusqu'à Béthanie, et, levant ses mains en haut, il les bénit. Et il arriva qu'en les bénissant, il fut séparé d'eux, et fut élevé dans le ciel. » (Luc 24 :50-51).
    Nous en arrivons maintenant au cœur du message : le fils d’Adam, l’enfant de Bethléem, l’Homme glorifié dans les cieux. Luc prend le fils d’Adam et le fait l’Homme glorifié dans les cieux. Voyez-vous l’immense contexte de l’évangile selon Luc? Le contexte est la race humaine toute entière, du début à la fin. Adam était le premier de la race humaine, créé par Dieu avec une grande perspective divine. Il est dit le concernant : « Tu l'as fait dominer sur les oeuvres de tes mains; tu as mis toutes choses sous ses pieds. » (Psaume 8 :6). La pensée de Dieu en Adam pour la race humaine était qu’elle ait la domination. Là est l’intention de Dieu révélée pour la race des hommes, mais nous connaissons la tragédie humaine : la race humaine dans le premier Adam a perdu l’intention divine. Notez bien ce mot « perdu » et nous avons la clef du message de Luc.
    La race humaine a perdu l’héritage divin car elle a perdu sa relation avec Dieu. Cet évangile en son entier est résumé par ce seul verset : « car le fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. » (Luc 19 :10). Remarquez l’expression « le fils de l’homme est venu chercher et sauver ». Voilà la mission, la signification et le message ! En Adam, la race humaine a perdu la domination universelle. En Abraham, un peuple élu a perdu son héritage ; la semence d’Abraham selon la chair a perdu son héritage. Le Nouveau Testament traite largement de ce sujet. La race élue était appelée par Dieu afin d’accomplir une vocation particulière – une vocation céleste parmi les nations de ce monde. Dieu avait dit à Israël : «l'Éternel te mettra à la tête, et non à la queue » (Deutéronome 28 :13). Il était appelé à être l’instrument gouvernemental parmi les nations, mais cette race élue a perdu sa vocation.
    « Le fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. » : perdu par Adam, perdu par Abraham, perdu par Israël, mais sauvé par le Fils de l’Homme.
    Tout l’évangile selon Luc se concentre sur un seul chapitre, le chapitre le mieux connu du Nouveau Testament – le chapitre quinze. Chacun connaît le chapitre quinze de Luc ! C’est le chapitre des choses perdues et trouvées. Son contexte est très significatif, car il commence par ces paroles : « Et tous les publicains et les pécheurs s'approchaient de lui pour l'entendre. ». Et l’Israël officiel, représenté par les Pharisiens et les Scribes murmuraient : «Cet homme reçoit les pécheurs ». Et cela représentait une marche funéraire pour les Pharisiens et les Scribes, mais c’était une mélodie aux oreilles des pécheurs ! Ensuite Jésus commence a parler aux Pharisiens et aux Scribes, et Il leur donna trois histoires : la brebis perdue, la drachme perdue, et le fils prodigue.

La Brebis Perdue
    Israël avait toujours été appelé « le troupeau de Dieu », et Dieu avait toujours été appelé le «Berger d’Israël ». Jésus se sert de cette pensée et dit en substance : « Israël n’est plus le troupeau de Dieu ». En fait, Il laisse entendre qu’Israël, tout comme les quatre vingt dix neuf, s’est perdu dans sa propre justice et dans sa sécurité traditionnelle ainsi que dans son exclusivisme. Ainsi Il élargit cette image et dit : « J’ai d’autres brebis qui ne sont pas de ce troupeau, et ces autres brebis sont ces publicains et pécheurs. » Dans le reste du Nouveau Testament les serviteurs du Seigneur sont appelés bergers. Pierre a dit aux anciens de l’église de « paissez le troupeau de Dieu » (1 Pierre 5 :2), et aussi «quand le souverain pasteur sera manifesté » (1 Pierre 5 :4). Nous savons que Jésus a dit « Je suis le bon berger » (Jean 10 :11), et lorsque Israël est perdu un autre Berger arrive et Il a un autre troupeau. Il refait un troupeau avec Israël et avec les nations. Voilà Luc ! Le nouveau troupeau et le nouveau Berger. De ce qui avait été perdu Il a trouvé un plus grand troupeau que celui qui s’est perdu. Comment ces brebis se sont-elles perdues ? Le prophète Esaïe crie : « Nous avons tous été errants comme des brebis », (Esaïe 53 :6), et comment se sont-elles égarées ? Comment sommes-nous devenues des brebis perdues ? « Nous nous sommes tournés chacun vers son propre chemin ». Et ceci nous ramène au début de la race humaine quand Adam choisi son propre chemin, et alors la race humaine fut perdue.

La Drachme Perdue
    Il y a beaucoup d’interprétations de cette paraboles, mais la plus communément acceptée, et je pense la bonne, est la suivante.
    Lorsqu’une jeune femme était fiancée et mariée en Israël, le mari lui donnait des pièces d’argent attachées ensemble. Je suppose que vous avez vu de telles jeunes femmes. Vous portez vos colliers autour du cou, elles les portaient autour de la tête. Vous portez un alliance lorsque vous êtes mariées. Votre mari vous l’a donné à votre mariage en disant ou en voulant dire : « Je te donne cette alliance comme gage de mariage. Je t’ai prise pour être à moi, cette alliance, ou ce collier de pièces d’argent autour de ta tête, est le gage que tu m’as accepté comme maître, comme seigneur et comme mari. » 
    Il y avait aussi une superstition rattachée a ce collier de pièces d’argent. Si une femme le perdait, ou bien même une seule pièce, tout le monde disait : « Cela veut dire qu’elle a été
infidèle à son mari ! Elle n’est pas fidèle envers ses engagements matrimoniaux. »
    Voyez-vous la signification de cette histoire ? Israël était l’épouse perdue – le prophète Jérémie dit que l’Éternel a épousé Israël, mais qu’il a rejeté son honneur en tant qu’épouse de l’Éternel. Israël a perdu la merveilleuse relation d’épouse à son mari, et le cri de tous les prophètes était qu’Israël était une épouse infidèle. Voyez-vous ce que dit Jésus aux Pharisiens et aux Scribes ? « Vous avez été infidèle dans vos engagements matrimoniaux envers l'Eternel! Vous avez perdu la plus précieuse des relations que quelqu’un puisse avoir. » Il n’est pas étonnant de voir cette femme allumer une lampe en cherchant dans chaque recoin de sa maison jusqu’à ce qu’elle trouve sa pièce d’argent perdue ! Jésus amplifie l’idée de l’épouse perdue. Il y en aura d’Israël qui seront trouvés parmi l’Épouse de l’Agneau à la fin, mais cette épouse est bien plus grande qu’Israël. Il forme Son épouse avec des Publicains et des pécheurs.
    Je ne vous parlerai pas de la fin du Nouveau Testament pour vous montrer la nouvelle Jérusalem descendant du ciel d’auprès de Dieu « préparée comme une épouse ornée pour son mari. » (Apocalypse 21 :2). Ni du banquet des noces de l’Agneau, mais par ces allusions, nous voyons que quelque chose avait été perdu, et ce qui a été sauvé est bien plus grand que ce qui avait été perdu. La race humaine a perdue son honneur car elle a perdu son Seigneur, mais la révélation du le Nouveau Testament est celle d’une épouse «n'ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable » présentée à l’Époux.

Le Fils Prodigue
    Israël était autrefois appelé « le fils de Dieu » : « Et tu diras au Pharaon: Ainsi a dit l'Éternel: Israël est mon fils, mon premier-né. Et je te dis: Laisse aller mon fils pour qu'il me serve; et si tu refuses de le laisser aller, voici, je tuerai ton fils, ton premier-né. » (Exode 4 :22-23). Israël occupait la plus merveilleuse position qu’il soit possible d’occuper. Il n’y a rien de plus merveilleux que d’être des fils de Dieu, d’être ceux que Dieu Lui-même a engendré, d’être ceux nés d’en haut, d’être ceux qui portent le Nom de Dieu, d’être ceux que Dieu amène avec Lui-même et qu’Il honore en les faisant Ses représentant. Tout ceci, et bien plus encore, est la signification d’être fils.
    Aussi lorsque le Seigneur Jésus vit ce qu’Israël avait perdu, Il vint afin de chercher et de sauver cette pensée de Dieu ; afin de recouvrer ce concept d’être fils de Dieu. Être fils de Dieu est une conception particulièrement divine, et c’est la chose la plus chère à Dieu. Aussi c’est la chose la plus merveilleuse qui puisse arrivée à l’homme, et c’est ce principe qui est au cœur de cette parabole que nous appelons « Le Fils Prodigue ». Tous les merveilleux privilèges et honneurs d’être fils ont été rejetés par ce fils prodigue. Toute cette conception divine a été écartée, et il va dans le monde, rejetant son droit de filiation. Bien sur, à la fin, il reconnaît ce qu’il a fait. Jésus s’en tient au principe, et Il fait dire à ce fils prodigue : « j'ai péché contre le ciel et devant toi; je ne suis plus digne d'être appelé ton fils. » (Luc 15 :21). Il a des principes dans chacune de ces phrases. Israël rejeta cette haute position d’honneur. C’est le principe de filiation qui est le facteur suprême gouvernant ici !
    Pourquoi donc le fils a t-il quitté son père et sa maison ? Le prince de ce monde l’a trompé et lui a dit qu’il pouvait obtenir quelque chose de meilleur dans le monde. Oh, c’est ce que le grand imposteur fait toujours ! Il trompa Adam de cette façon. Il a trompé la race humaine toute entière de cette façon. Il a trompé Israël de cette façon : « Vous pouvez avoir quelque chose de meilleur dans ce monde. » Jésus dit qu’il a été un menteur dès le commencement, et les hommes découvrent aujourd’hui combien ce monde est un mensonge.

Le Message d’une Nouvelle Humanité
    Ayant dit tout cela, je n’en vient au message que maintenant. Quel est donc le message de Luc ? Le Fils de l’Homme est venu pour s’approprier une nouvelle humanité rachetée. Paul appelle Jésus : « le dernier Adam, le second homme » (1 Corinthiens 15 :45, 47). Des juifs et des nations, Jésus rachète une nouvelle humanité. Écoutez attentivement ! Le message de cet évangile, et du Nouveau Testament est celui-ci : Dieu n’est pas particulièrement intéressé par les juifs, ni par les nations, ni par les Protestants, ni par les Catholiques, ni par les Baptistes, ni par les Méthodistes, ni par les Réformés etc.… Dieu n’est pas intéressé du tout par aucune de ces choses ! Il est intéressé par les hommes. L’intérêt de Dieu est dans l’homme, que l’homme soit anglais, suisse, allemand ou français, ou n’importe quelle autre nationalité, qu’il soit blanc, noir, jaune ou métis. Cela n’a pas d’importance pour Dieu, car Son seul intérêt c’est l’homme. Êtes vous un homme – et il appelle et l’homme et la femme « un seul homme » - appartenez-vous à la race humaine ? Dieu a un intérêt en vous en tant qu’humain, Il désire tirer des nations et des dénominations un peuple pour Son Nom. Êtes-vous un « serviteur » ? Dieu n’est pas particulièrement intéressé en vous en tant que « serviteur », mais Il s’intéresse à vous en tant qu’homme; et cela est vrai de toute autre catégorie. Vous ne pensez pas que parce qu’un homme est un « pasteur », un serviteur de Dieu, que Dieu ne le tient pas pour responsable lorsque les choses vont mal ? Dieu ne dit pas : « Il est Mon serviteur, aussi je ne porterai pas attention à ses fautes. » Et Il ne dit pas non plus : « Il ou elle est Mon enfant, aussi Je ne ferai pas attention à ce qui ne va pas. » Non, la préoccupation de Dieu avec nous est en tant que Son peuple. Le Fils de l’Homme est venu pour chercher et sauver une humanité perdue, afin de devenir le Berger de cette humanité, de former une épouse de cette humanité, et d’avoir Ses fils de cette humanité rachetée.
    Où nous arrêtons-nous ? Là où s’arrête Luc, avec le Fils de l’Homme, le représentant d’une nouvelle humanité, glorifiée dans les cieux.
    J’espère ne pas vous avoir fatigué. Cela est bien trop grand et merveilleux ! Je ne peux que vous donner un petit aperçu afin que vous puissiez voir un nouveau monde, mais souvenez-vous qu’à travers toutes les activités divines envers nous, Dieu recherche à S’approprier une nouvelle humanité. 

Chapitre Quatre - DANS L'ÉVANGILE SELON JEAN

   Afin de bien saisir le message de Jean, il y a deux choses que nous devons noter. Premièrement, son évangile est le dernier écrit du Nouveau Testament; deuxièmement, les temps et les conditions dans lesquels il a écrit.

La Place de cet Évangile dans le Nouveau Testament
    Il est très important de remarquer que l'Évangile selon Jean est le dernier écrit du Nouveau Testament. Si le Nouveau Testament se lisait chronologiquement, l'évangile selon Jean serait placé après l'Apocalypse; mais le Saint Esprit en décida autrement. Il décida qu'il devait être placé là où il se trouve, et je pense que nous en verrons la sagesse en progressant. Lorsque l'apôtre Jean écrit son évangile, il est très âgé; et il a obtenu une longue et profonde expérience.
    Peut-être y a t-il, en cela, une petite parole d'avertissement pour les plus jeunes. Les jeunes gens ont tendance aujourd'hui a négliger les plus anciens, et a dire: 'Oh, ils ont eu leur temps. Maintenant c'est notre tour, ils appartiennent au passé; nous appartenons à aujourd'hui.' Jeunes gens, si cela est votre attitude, vous devez couper l'évangile selon Jean de vos Bibles, et je suis sur que vous n'êtes pas prêts à faire cela! Lorsque nous en aurons fini avec ce message, j'espère que vous serez encore moins disposés à le faire.

Les Temps et les Conditions dans lesquels l'Évangile selon Jean fut Écrit
   Quand Jean écrit son évangile, tous les autres apôtres sont partis pour être avec le Seigneur. Toutes les épîtres du Nouveau Testament avaient été écrites, l'Empire Romain avait été totalement évangélisé, et toutes les assemblées du Nouveau Testament avaient été fondées. Les grandes vagues de persécution par Néron et les autres empereurs s'estompaient. Jean lui-même était maintenant revenu de son exile à Patmos. Il n'écrivait pas l'Apocalypse à l'assemblée qui était à Éphèse, mais il écrivait son évangile de l'assemblée à Éphèse. Jérusalem avait été détruite et les juifs étaient dispersés dans le monde entier. Voilà les temps dans lesquels Jean écrivait.
    Si nous désirons connaître les conditions qui prévalait alors, il nous suffit de lire les trois premiers chapitres de l'Apocalypse. Nous sommes familiers avec les lettres aux sept assemblées d'Asie Mineure, et dans la majorité des cas, il prévalait une condition de déclin spirituel sérieux. Le Seigneur dût envoyer, par l’apôtre Jean, des messages d'avertissements sévères. Des conditions tragiques de déclin spirituel étaient survenues, et la foi chrétienne était très largement dans un état de confusion. Nous n'avons qu'à lire la première épître de Jean pour nous en rendre compte! Jean ressentait qu'il devait écrire pour des temps de la fin, et les conditions qui existaient alors étaient des conditions de temps de fin.
Je ne pense pas qu'aujourd'hui, si nous croyons que nous vivons dans les temps de la fin, nous ne faillissions reconnaître des conditions très similaires.
    Il est évident que Jean était troublé par les conditions spirituelles, et de ce cour troublé, il écrivit son évangile. La question était et demeure: Quelle la solution à cette situation? Quelle réponse pour résoudre le problème du déclin spirituel? Comment solutionner le problème de la confusion spirituelle? L'évangile selon Jean est la réponse. Dans cet évangile, il nous donne ce dont il est persuadé est nécessaire. Lorsque nous lisons l'évangile selon Jean, souvenons-nous toujours de ces choses.
    Un des Pères de l'Église, Clément de Rome, a dit: 'L'évangile selon Jean est l'évangile spirituel', et cette définition est rattachée à cet évangile durant tous les siècles. Jean ne s'est pas mis à écrire un nouveau manuel sur l'ordre dans l'Église, ni sur les traditions de l'Église, ni sur de nouvelles idées et façons de faire les choses. C'est ce qui est aujourd'hui pour essayer de solutionner les problèmes. Beaucoup de livres sont publiés sur la nature de l'Église du Nouveau Testament, et beaucoup de nouvelles idées sont introduites dans la chrétienté. Quelques unes de ces choses sont très farfelues! Nous ne pouvons même pas les trouver dans le Nouveau Testament! Mais que nous a donné Jean comme réponse? Il a écrit sur deux sujets fondamentaux, deux choses qui ne sont pas extérieures, mais qui vont droit aux racines. Pour se servir d'une image médicale, il ne s'occupe pas des symptômes mais des causes. Les deux choses dont il traite sont:

1. La Personne et la Place de Jésus Christ
2. La Signification de Jésus Christ dans l'Univers Divin, Sa Signification dans l'Économie de Dieu; dans l'Ordre Divin

    Si nous comprenons ces deux choses, nous avons notre réponse à tous les problèmes spirituels.

La Personne et la Place de Jésus Christ
    Jean débute, à ce propos, en dehors de l'histoire: « Au commencement était la Parole ; et la Parole était auprès de Dieu ; et la Parole était Dieu » (Jean 1:1). Nous ne pouvons donner de date à cela! Luc est retourné jusqu'à Adam, mais Jean remonte bien au-delà d'Adam et parle de Jésus Christ, le Fils de Dieu, dans Son existence éternelle, avant le temps et avant la création. Avant de terminer son évangile, Jean nous dira que Jésus prie le Père, et dans Sa prière Il dit: « Maintenant glorifie-moi, toi, Père, auprès de toi-même, de la gloire que j'avais auprès de toi avant que le monde fût » (Jean 17:5). C'était avant la création - une chose très importante à se rappeler!
    Si nous devions lire tout ce que les hommes ont écrit et dit sur Jean, nous nous trouverions certainement dans une grande confusion. Quelques uns ne croient même pas que Jean a écrit cet évangile! L'homme de la création a amené sa merveilleuse intelligence en supériorité au Christ éternel. Il y a quelques années, il y avait un grand prédicateur qui avait prêché un merveilleux sermon sur la grandeur de Dieu. Il dépeint la magnificence et la gloire de Dieu, et tous ceux qui écoutaient retenaient leur souffle. Ils pouvaient à peine saisir l'émerveillement de à la personne de Dieu qui leur était décrite, puis le prédicateur s'exclama: « Voilà qu'arrive un petit homme de la taille d'un parapluie et qui dit: 'Mr. Parker, je ne crois pas qu'il puisse y avoir un tel Dieu!' Si, petit homme, et le grand Dieu. »
    Voyez-vous, Jean s'attache à nous montrer la grandeur du Fils de Dieu: plus grand que l'homme, plus grand que l'histoire, plus grand que le temps; plus grand que toutes choses.
    Nous ayant présenté la Personne, Jean continue en nous disant que Celui-ci a créé toutes choses: « Toutes choses furent faites par [Lui], et sans [Lui] pas une chose ne fut faite de ce qui a été fait » (Jean 1:3). Il est le Créateur de toutes choses, et ensuite Jean Le présente dans le temps: le grand Dieu de toute éternité, le grand Dieu de toute la création, est maintenant présent en tant qu'homme: « Et la Parole devint chair, et tabernacla au milieu de nous » (Jean 1:14).
   Ensuite, Jean dit que Celui-ci est le Créateur de la lumière. Il est la source même et l'incarnation de la lumière. Il est la lumière et c'est Lui qui génère la lumière: « La vie était la lumière des hommes » (Jean 1:5). Plus loin, Jean nous rapporte les paroles de Jésus: «Je suis la lumière du monde » (Jean 8:12).
     Et encore, Jean nous dit qu'Il est la source de la vie: « [Il] était la vie, et la vie était la lumière des hommes » (Jean 1:4).

La Signification de Jésus Christ dans l'Univers de Dieu
    Maintenant, à quoi cela nous amène t-il? Jean va toujours au-delà des choses pour nous amener à le Personne, et il a un seul but en vue en écrivant cet évangile. Ce but est de transférer toutes choses à Christ, et ainsi l'évangile selon Jean est l'évangile de la grande transition.
    Ici nous voyons la sagesse de l'Esprit Saint en plaçant cet évangile là où il se trouve. Matthieu est l'évangile de l'absolue souveraineté de Jésus Christ, montrant que toute autorité est investit en Lui. Marc est le message du ministère sous l'autorité de Christ. Luc est le message concernant la nouvelle humanité de Dieu. Allons de l'évangile selon Luc au livre des Actes, ce livre qui va au-delà de ces trois évangiles et nous amène sur la base de la résurrection. Jean, lui, vient entre ces trois et le livre des Actes; il est le lien entre ces deux étapes. Il est ce pont par lequel les trois évangiles passent pour arriver à la nouvelle dispensation. Et ainsi, Jean est l'évangile de la grande transition. Quelle est cette transition? Elle a trois aspects.
   Premièrement, elle est la transition entre toutes les différentes parties à une seule chose complète. Je pourrai dédier toute une conférence à ce sujet! Si nous lisons l'évangile selon Jean avec attention, nous le verrons, à l'arrière plan, l'histoire du peuple d'Israël. Je ne peux pas insister sur tous les détails de cela; mais Israël était-il dans le désert ayant besoin de pain? Il dit aux juifs: « Vos pères ont mangé la manne au désert, et sont morts ; c'est ici le pain qui descend du ciel, afin que quelqu'un en mange et ne meure pas » (Jean 6:49-50). A travers tout son récit, Jean a en pensée quelque chose de l'histoire d'Israël. Je vous demanderai de le relire à cette lumière! Ce sont toutes les différentes parties de l'Ancien Testament, et maintenant Jean les réunis toutes et les rend complète en une Personne. Jésus est la totalité de toutes les périodes de l'histoire.
    Deuxièmement, c'est la transition de ce qui est historique à ce qui est éternel. Jean démontre l'éternelle signification de ce qui est historique. Il nous montre la signification de toutes ces choses dans l'histoire.
    Ensuite il s'agit de la transition de ce qui est temporel, de ce qui est matériel, à ce qui est spirituel.
    Et quatrièmement, c'est la transition de ce qui est terrestre à ce qui est céleste. Vous souvenez-vous de la phrase souvent répétée par le Seigneur Jésus dans l'évangile selon Jean: « En vérité, en vérité, je vous dit ... » Comme Il utilise cette phrase souvent! «Véritablement, avec insistance, je vous dit ... » Et quelle était le lien avec cette double exclamation? « En vérité, en vérité, ... je suis ». « Moi, je suis le vrai cep » (Jean 15:1). Israël était appelé le 'cep de Dieu', mais failli de Lui donner le fruit qu'Il recherchait. Israël était un faux cep, mais Jésus s'approprie cela et dit avec insistance: « Moi, je suis le vrai cep ». Israël était le troupeau de Dieu, et Il était leur berger. Jésus dit: « En vérité, en vérité ... Moi, je suis le bon berger. » La manne dans le désert ne pouvait préserver Israël pour toujours.

La Nouvelle Dispensation
    Maintenant nous approchons vraiment du message. Tout ce que Jean a écrit avait pour but une seule chose : il affirmait le plus clairement possible que cette dispensation qui venait de commencer, était une dispensation spirituelle. Jérusalem avait été le centre de gouvernement de l'ancien Israël. Maintenant Jérusalem avait passée, mais les hommes étaient-ils laissés sans centre de gouvernement ? N'avons-nous pas de siège de gouvernement ? Pourquoi Jean rapporte t-il avec insistance que Jésus disait : « Je retourne au Père. » Pour cette chose même ! Le siège, le centre de gouvernement du peuple de Dieu est maintenant dans les cieux. Ce n'est ni à Jérusalem, ni à Rome. Le peuple du Seigneur n'a pas de quartier général sur cette terre. Vous pouvez essayer tout ce que vous voulez afin d'avoir un gouvernement pour l'Église sur cette terre, mais vous contredisez cette vérité fondamentale. Paul dit que Jérusalem est en haut, et nous devons obtenir toute notre direction d'en haut. Il en était ainsi dans le livre des Actes - le quartier général n'était plus à Jérusalem. Où était le centre de commandement de l'Église du Nouveau Testament ? Quelques-uns ont dit Antioche, mais je ne peux être d'accord. Même à Antioche, ils en référaient au siège dans les cieux. C'était là que l'Esprit Saint dit : «Mettez-moi à part Barnabas et Saül » (Actes 13 :2). Jean transfert la cité de la terre aux cieux, et il démontre que tout ce que Jérusalem était sous l'ancienne dispensation, cela est vrai du Seigneur Jésus sous la nouvelle.
   Je vous demande : s'il en était ainsi aujourd'hui, ceci ne résoudrait-il pas beaucoup de problèmes ? Ceci n'éliminerait-il pas beaucoup de confusion dans la chrétienté ? La réunion de prière, et non « l'assemblée générale », est la voie du gouvernement de l'Église. Les églises sont-elles en déclin, comme c'était le cas au temps de Jean ? Que dit Jean à ce propos ? Il nous enseigne que l'Église et les églises ne sont pas plus que la mesure de Christ dans Son peuple. Assez tôt dans son évangile, le Seigneur Jésus dira à la femme samaritaine : « L'heure vient que vous n'adorerez le Père, ni sur cette montagne, ni à Jérusalem. Ni dans le grand temple à Jérusalem, ni dans celui de Samarie, mais Dieu est Esprit et ceux qui l'adorent, doivent l'adorer en Esprit.» (Jean 4 :21-24).
    Qu'est-ce donc que l'Église ? Elle n'est pas un lieu, ni un édifice, ni une congrégation, ni autant d'hommes et de femmes réunis ensembles. Elle est simplement la mesure de Christ présente dans ces personnes. Si ce n'est que deux ou trois « en Christ », là est la représentation de l'Église. Christ est l'Église, et ce n'est que la mesure de Christ dans les personnes qui constitue l'Église. L'Église est plus ou moins représentée selon la mesure de Christ. Confusion, oui, déclin spirituel, oui ; mais impliquez Christ dans ces choses et elles seront résolues. Si nous demeurions sur la base de Christ, la plupart de nos problèmes ne seront plus. Jésus est-Il allé au Père ? Oui, en effet, mais l'Esprit Saint est venu à Sa place. Voyez-vous nous restons très proche de l'évangile selon Jean.
    Voilà donc la nature de cette dispensation. C'est une dispensation entièrement spirituelle. Mais Jean ne se limite pas à nous dire cela quand à sa nature, mais il nous dit aussi que cette dispensation est supérieure à toutes les autres dispensations. Combien plus supérieure est cette dispensation à celle qui prévalait lorsque Jésus était ici sur cette terre ! Je me demande si vous croyez cela. Nous avons un chant pour enfants et, bien entendu, nous aimons le chanter avec eux :
    « Je repense lorsque je relis cette douce histoire du passé. Quand Jésus était ici parmi les hommes, Comment Il appelait les petits enfants comme des agneaux dans Son troupeau: J'aurai aimé être avec eux alors. »
     Comme cela est sentimental ! Et c'est très beau. Et beaucoup de gens vont encore en Israël pour voir les lieux où était Jésus. En étant là-bas, ils vivent comme il y a vingt siècles ! Préfériez-vous être là-bas avec Jésus sur terre plutôt que d'être ici aujourd'hui ? Pensez bien à ceci ! Si c'est ainsi que vous pensez, vous avez laissé passer le message de Jean. Jean nous dit que nous sommes aujourd'hui à une époque bien plus supérieure à celle qui était au temps de Jésus alors qu'Il était sur terre.
    Il y avait une expression que Jésus aimait beaucoup utilisée : « plus grand ». Vous souvenez-vous de Jacob et de son échelle - de son rêve lorsqu'il vit une échelle de la terre aux cieux, avec les anges de Dieu qui montaient et descendaient, et l'Éternel au-dessus. Ceci était vraiment merveilleux, et de ce rêve vint les douze tribus d'Israël. Mais Il dit à Nathanaël : « Tu verras de plus grandes choses que celles-ci. » « Désormais vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu montant et descendant sur le fils de l'homme» ; et ceci amènera un bien plus grand Israël que l'Israël terrestre.

Les Œuvres de la Nouvelle Dispensation
    Mais la parole vers laquelle je tends pour finir, est dans le chapitre 14 et au verset 12. Jésus vient de parler des œuvres qu'Il a accomplies, et ensuite Il dit : « En vérité, en vérité, je vous dis : Celui qui croit en moi fera, lui aussi, les œuvres que moi je fais, et il en fera de plus grandes que celles-ci ; parce que moi, je m'en vais au père. » Dans la dispensation qui suit la vie du Seigneur Jésus ici-bas, de plus grandes œuvres vont être accomplies que celles faites par Lui quand Il était ici-bas. Quelles sont les œuvres qu'Il a accomplies ?
    Au réservoir de Béthesda, Il a relevé un pauvre homme impotent et l'a fait marcher. Cet homme avait trente-huit ans. Ils ne vivaient pas vieux à cette époque là, et je me demande si vous réalisez que même l'apôtre Paul n'avait qu'un peu plus de soixante ans lorsqu'il mourut. Ce pauvre homme, au réservoir de Béthesda, n'avait tout au plus que quelques années à vivre, puis il mourut et fut enseveli. « De plus grandes œuvres que celles-ci. » Quelles sont ces plus grandes œuvres ? Dans ce contexte, il est une bien plus grande chose de mettre un homme ou une femme sur leurs pieds spirituels que sur leurs pieds physiques ! Il est merveilleux de voir comment nous sommes préservés par la puissance de Dieu, car tout au long de la vie chrétienne, il y a bien des moments où nous pouvons chuter. Combien de fois avons-nous ressenti : « Je ne peux plus continuer ! », mais néanmoins après maintes fois, nous continuons toujours. Le spirituel est l'œuvre bien plus grande que le physique. Oh le miracle de la puissance qui fait marcher de l'Esprit Saint ! La même chose est vraie de toutes les autres œuvre s de Jésus. A t-Il ouvert les yeux des aveugles ? Il est bien plus grand d'avoir nos yeux spirituels ouverts ! La connaissance et l'intelligence spirituelles sont bien plus supérieures aux naturelles. A t-Il accompli le miracle de nourrir les multitudes dans le désert ? Eh bien, ne préfériez-vous pas avoir de la nourriture spirituelle ce matin plutôt que votre petit déjeuner ? Nous allons dans ce désert qui est le monde, et le monde ne peut pas nous procurer de nourriture. Il est bien plus grand de pourvoir de la nourriture spirituelle que du pain naturel. Quelle est la plus grande œuvre que Jésus ai accomplie ? Après toutes ces œuvres, Il les couronne avec la résurrection de Lazare. Je suppose que cela serait estimé comme merveilleux si nous ressuscitions des morts physiquement. Mais n'est-il pas plus merveilleux de ressusciter ceux qui sont morts spirituellement ? « De plus grandes œuvres que celles-ci, vous ferez ». Cette dispensation est bien plus grande que celle du temps où Jésus était ici-bas.
    Là est le message de Jean : la transition de ce qui est terrestre à ce qui est céleste, de ce qui est naturel à ce qui est spirituel, et ceci résoudra les problèmes et répondra aux questions.

Le Besoin d'intelligence Spirituelle
   Mais lorsque nous avons dit tout cela, Jean savait une chose en écrivant son évangile. Il appelle toutes les œuvres de Jésus des « signes », et il suggère que le grand besoin de cette dispensation c'est d'avoir l'intelligence spirituelle. N'importe quelle personne ordinaire peut voir ce qui est fait. Les juifs ont vu les choses que Jésus faisait, mais ils ne furent pas sauvé pour autant, car ils n'avaient pas l'intelligence spirituelle d'en saisir la signification profonde. Le grand besoin est l'intelligence spirituelle. L'Esprit Saint est venu pour être cette intelligence spirituelle. Qu'Il nous donne cette capacité spirituelle afin que nous comprenions la véritable nature de la dispensation dans laquelle nous nous trouvons ! 

Chapitre Cinq - DANS LE LIVRE DES ACTES

    L’importance de ce livre est d’autant plus reconnue si nous considérons la place importante qu’il occupe dans le Nouveau Testament. Je me demande si vous avez déjà considéré ce que serai le Nouveau Testament sans ce livre ! Peut être qu’à un moment vous voudrez lire le Nouveau Testament sans lire ce livre. Il y aurait alors beaucoup de questions auxquelles vous n’auriez pas de réponses, et vous seriez dans un confusion totale. Ainsi, ce livre a une importance très grande dans le Nouveau Testament.
   Historiquement, c’est le second livre de Luc, et il nous donne les débuts et l’expansion de la foi chrétienne. Il nous dit comment tout le reste du Nouveau Testament en est venu a être écrit. Ceci est l’aspect historique, mais spirituellement il y a un autre aspect, et cet aspect est un regard en arrière et un progrès.
   Dans les premiers passages de ce livre, Luc nous dit ce qui c’est passé dans le passé – le fait qu’il ait informé son ami de ce que Jésus a commencé à faire et à enseigner. Ceci est le regard en arrière. Ensuite Luc poursuit en regardant en avant. Il dit en substance : « Maintenant, je vais te dire ce que Jésus a continué de faire. » Mais il y a cette chose particulière que nous devons remarquer : tout ce que nous avons dans ce livre est l’obtention d’un fondement pour le reste du Nouveau Testament. Tout ce qui suit dans le Nouveau Testament est édifié sur le fondement de ce livre. Après les Actes, le Nouveau Testament est occupé par la doctrine ou l’enseignement, et ce livre des Actes est l’histoire qui nous dit comment ce fondement a été obtenu pour l’enseignement.
   En ce qui concerne le regard en arrière, ce livre des Actes nous ramène à Matthieu, Marc, Luc et Jean, et rend ces quatre Évangiles actuels. J’aimerai maintenant vous rappelez une des première chose que nous avons dit au début de ces méditations. Vous vous souvenez que nous avons dit que la meilleure façon de comprendre le Nouveau Testament est de lire un livre, puis, une fois lu, prenant du recul, de se demander : « Quelle la principale impression qui me vient après avoir lu ce livre ? » Cela s’applique particulièrement au livre des Actes, car en prenant du recul, après l’avoir lu, nous voyons l’Esprit Saint faire des Évangiles quelque chose de réel et d’actuel par rapport à l’histoire. La Pentecôte gouverne véritablement ce livre. Mais il nous serait utile de prendre du recul par rapport à cette expression « la Pentecôte », et de nous demander à nouveau :

Qu’est-ce la Pentecôte ?
    Vos méninges peuvent-ils travailler suffisamment rapidement afin de donner une réponse ? Si je vous demandais maintenant de mettre sur papier ce qu’était la Pentecôte, je me demande ce que vous écririez ! Je sais ce que beaucoup dirait : « C’était l’avènement de l’Esprit Saint. » Vous auriez raison. Quelques uns diraient : « C’était le baptême dans l’Esprit Saint », car cela est la signification de la Pentecôte pour beaucoup de gens ; mais lorsque vous tentez d’approfondir la question : « Qu’était-ce ou qu’est-ce le baptême de l’Esprit Saint ? Vous savez ce que beaucoup de gens diront. Il ne m’est pas nécessaire de discuter de cela. Néanmoins ce à quoi j’aspire est ceci : il existe une conception complètement inadéquate de ce qu’est le baptême de l’Esprit Saint. La signification de la Pentecôte est devenue bien plus petite que ce qu’elle est vraiment, et c’est ce que je veux tout d’abord démontrer. Personne ne peut douter de la nécessité de l’Esprit Saint. Que vous l’appeliez « la Pentecôte », « le don de l’Esprit Saint », « le baptême de l’Esprit Saint », ou quoi que ce soit d’autre, mais en vérité, qu’est-ce que c’est ?

L’Implication de l’Évangile selon Matthieu
    Premièrement, l’avènement de l’Esprit Saint implique l’Évangile selon Matthieu. Qu’avons-nous découvert comme étant le message de l’Évangile selon Matthieu ? Nous avons vu que c’était l’Absolue Seigneurie et Autorité de Jésus Christ – et cela même est le commencement de la Pentecôte. Là est la première signification du baptême de l’Esprit Saint, et nous ne connaissons pas la signification de l’Esprit Saint avant que nous n’ayons reconnu cela. Maintenant lisez le livre des Actes à la lumière de Matthieu ! « Ceux donc qui avaient été dispersés allaient çà et là, annonçant la parole. » (Actes 8 :4), et quel était le point crucial de leur annonce ? Jésus Christ est Seigneur ! (Actes 10 :36). L’absolue Seigneurie et Autorité de  Jésus Christ parcourt tout le livre des Actes, du début à la fin.
    C’est le tout premier test pour savoir si nous avons l’Esprit Saint, et qui ne devrait pas être ultérieur à notre conversion. Ceci n’est pas le don supplémentaire, ni la seconde bénédiction. Regardez dans ce livre et vous verrez ! Depuis le tout début ces gens qui vinrent au Seigneur vinrent à Sa Seigneurie. Ils acceptèrent Jésus Christ comme Seigneur, et ils se placèrent sous Son Autorité, et là était le secret de la puissance de l’Église primitive. Je sais que c’est cela qui leur coûta la vie. Si vous vous tenez sur le fondement de l’Absolue Seigneurie de Jésus Christ quelque chose doit se passer, voulez-vous que rien n’arrive ? Oui, les choses se passent dans ce livre, tous les enfers étaient entièrement ébranlés, tous les hommes devaient réagir d’une façon ou d’une autre, et les cieux portaient un grand intérêts à ces choses. La chose suprême dans les cieux, sur la terre et dans les lieux infernaux est la Seigneurie de Jésus Christ, et de faire de Jésus Christ le Seigneur est la toute première œuvre de l’Esprit Saint dans une vie. Et je ne désire pas seulement dire ces choses, je désire qu’elles deviennent réalité. J’espère que personne ne lira ce message sans faire de Jésus Christ Seigneur d’une façon nouvelle, Le faire Seigneur dans toutes les choses pratiques de la vie, dans notre comportement dans le monde, et en tout ce que les gens peuvent observer de nous, de façon à ce que nous soyons vraiment des hommes et des femmes, jeunes ou âgés, captivés par le Seigneur. Voilà l’implication de Matthieu dans le livre des Actes.

L’Implication de l’Évangile selon Marc
    Nous y trouvons également des éléments de Marc. Quel est le message de Marc ? C’est qu’une vie sous l’Autorité de Jésus Christ est marquée par un intérêt prédominant que d’autres en viennent à la connaissance du Seigneur, une grande passion que d’autres reçoivent le Seigneur et qu’Il prenne toute Sa place en eux. Vous souvenez-vous de Jean Marc ? J’espère que vous ne n’oublierez jamais ! Ce jeune homme pressé ! Il avait perdu du temps. Il se détourna de l’œuvre, et il a eu une période dans sa vie qui était perdue pour le Seigneur Jésus. Puis il fut l’objet d’un secours et toute son attitude à partir de ce point là était : « Je dois rattraper le temps perdu », et ainsi Jean Marc c’est : «Aussitôt…. aussitôt…. aussitôt…. »
    Ainsi, Jean Marc est représentatif d’une vie sous l’Autorité de Jésus Christ et il s’approprie la pensée de Jésus Christ et dit : « Il me faut faire les oeuvres de celui qui m'a envoyé, tandis qu'il est jour; la nuit vient, en laquelle personne ne peut travailler. » Maintenant, nous voyons comment nous retrouvons cette attitude dans le livre des Actes : « Ceux donc qui avaient été dispersés allaient çà et là, annonçant la parole. » (Actes 8 :4), et si vous me dites : « Bien sur cela s’applique aux apôtres », permettez-moi de vous rappeler que cela s’appliquait à tous ceux qui étaient à Jérusalem « ceux donc qui avaient été dispersés » ; lorsque la massue de la persécution s’abattue sur l’assemblée à Jérusalem et que les croyants furent éparpillés partout. Le mot grec utilisé pour décrire ce qu’ils faisaient est très intéressant. Je remarque que nos traducteurs ont eu des difficultés avec ce mot ! Si vous ne comprenez pas le mot, vous savez néanmoins de quoi il s’agit. Vous pouvez le voir dans la rue n’importe quel jour, et après chaque réunion d’une conférence. Deux personnes, ou plus, se rassemblent et que font-elles ? Eh bien ils font des … commérages ! C’est le mot grec utilisé. Ces croyants allèrent partout faire des commérages – des commérages à propos de l’Évangile. Ils parlaient, parlaient, partout à propos de Jésus Christ. C’est ce qui est dit à leur propos. C’est ce que nous trouvons dans le livre des Actes – mais c’est aussi, ensuite, l’attitude de Jean Marc dans les Actes. Il va partout et parle de Jésus Christ. Voyez-vous comment le livre des Actes implique Matthieu et Marc ?
    J’aimerai, maintenant, dire quelque chose à mes plus jeunes frères. Il est évident qu’après sa réinsertion Jean Marc était un jeune homme libéré. Avant cela, bien qu’il était un disciple, il était plutôt réservé, et sa relation avec le Seigneur Jésus était sévèrement limitée.
    Ce que je veux dire c’est ceci : vous ne serez jamais libéré spirituellement avant que vous ne deveniez une personne qui témoigne. C’est là une loi de la vie spirituelle. Je ne me présente pas à vous comme exemple. Peut-être ne me croiriez-vous pas, mais j’étais un jeune homme jadis ! Je vins au Seigneur quand j’étais encore un adolescent, mais pendant un temps ma vie spirituelle était infructueuse. Bien sur j’aimais le Seigneur, je Lui avais donné mon cœur, mais ma vie était stérile jusqu’au jour ou je m’avançai au milieu d’un rassemblement en plein air et que je donnai mon simple témoignage à une grande foule. Ce n’avait pas été plaisant ! Et je dis en rentrant chez moi : « je ne referai jamais cela ! », mais cette action devint libératrice, et à partir de ce jour-là, ma vie spirituelle fut totalement libérée. C’est alors que commençai ma vie de prédicateur, et cela se poursuit encore aujourd’hui. Le fait est que vous ne serez jamais complètement libéré dans votre vie spirituelle, jusqu’à ce que vous en parliez à quelqu’un.
   J’avais un très bon ami, et il était un grand gagneur d’âmes. Je n’étais pas vraiment impressionné par sa prédication, mais il était un merveilleux évangéliste, et je suis sûr que dans les cieux beaucoup devront leur salut à cet homme. Il apprit ce principe. Un jour il sortit, et il se demandais où il devait aller pour rencontrer des âmes et leur annoncer le Seigneur Jésus. Alors qu’il passait une caserne de l’armée, il vit deux soldats derrière la grille d’entrée. L’un d’eux était de garde et marchait de long en large avec son fusil sur l’épaule. De l’autre coté il y avait l’autre soldat, debout et qui regardait. Il avait les galons sur sa manche, et il veillait à ce que les choses soient faites correctement. Mon ami entra, et lorsque le soldat s’arrêta, ce qui était contraire aux ordres, mon ami lui demanda s’il connaissait le Seigneur Jésus. Eh bien le résultat fut que ce soldat accepta le Seigneur Jésus. Mon ami lui dit encore : « Maintenant que tu as accepté le Seigneur Jésus comme ton Sauveur, cri à l’autre homme et dit lui ce que tu as fait ! » Mon ami avait beaucoup d’expérience, et il savait que tant que nous le gardons pour nous-mêmes, nous ne sommes libérés. Si vous êtes un apôtre, allez partout annoncer le Seigneur Jésus. Si vous n’êtes qu’un simple croyant, parlez du Seigneur Jésus partout et vous deviendrez alors un vrai Jean Marc. Le livre des Actes implique ce principe de l’Évangile selon Marc.

L’Implication de l’Évangile selon Luc
    Qu’en est-il de l’Évangile selon Luc ? Qu’avons-nous dit à ce propos ? Nous avons vu que le message de Luc est le message de la nouvelle humanité, une nouvelle race d’homme, et ce nouvel homme est de Christ. Ce n’est pas une humanité selon Adam, mais une humanité selon Christ. Nous est-il nécessaire de démontrer cela dans le livre des Actes ? L’œuvre du Saint Esprit n’est pas seulement de faire de Jésus Christ le Seigneur, et de faire de nous des témoins actifs du Seigneur Jésus ; mais de nous rendre comme le Seigneur Jésus. C’est de reproduire le Seigneur Jésus en nous, et cela est la preuve que nous avons reçu l’Esprit Saint. C’est là, la signification de la Pentecôte : changer notre nature d’Adam à Christ.

L’Implication de l’Évangile selon Jean
    Nous passons ensuite à Jean. Vous souvenez-vous de ce que nous avons dit à propos du message de Jean ? Tout, dans cette présente dispensation, a une caractéristique céleste et est spirituel de nature. Je résume tout cela en un seul mot. Vers la fin de son évangile, Jean nous donne cette merveilleuse prière du Seigneur Jésus. Jésus prie, Il répand Son cœur devant Son Père, et le fardeau de Sa prière est ces hommes que le Père Lui a donné. Il prie pour eux, et que dit-Il au Père à leur sujet ? « Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. » (Jean 17 :14). C’est cela la foi chrétienne du Nouveau Testament, et l’œuvre du Saint Esprit est de réaliser cela dans chacun d’entre nous – « pas du monde ». Il est dit dans Romains 12 :2 « ne vous conformez pas à ce siècle », et savez-vous ce qui est dit littéralement ? « Ne ressemblez pas à ce monde. » Ceci est très solennel !
    Je dois maintenant laisser cette parole avec vous, surtout à vous jeunes gens. Essayez- vous d’être comme les gens de ce monde dans votre comportement ? Je n’en dirai pas d’avantage, mais je vous demanderai d’examiner votre cœur à ce sujet. Vous ne vaincrez jamais le monde sur sa propre base. L’Église a essayé de faire ça, et le monde l’a vaincue. Notre victoire dans le livre des Actes est sur la base que nous ne sommes pas de ce monde. Ainsi le livre des Actes implique Jean, et comme je l’ai dit, ce livre rend actuel Matthieu, marc, Luc et Jean.

L’Enseignement pour la Vie Spirituelle
    Lorsque le fondement est posé et que les hommes et femmes ont accepté ce quadruple message, alors suit l’enseignement. Nous avons un progrès dans les Actes. Tous ces gens dans tous ces différents lieux nommés dans ce livre recevront l’enseignement pour leur vie spirituelle.
    Notez bien ceci maintenant. L’enseignement demande le fondement. A moins que vous ne soyez sur le bon fondement, l’enseignement vous sera inutile. Peut-être l’avez-vous entièrement dans vos carnets de notes, ou, si vous avez bonne mémoire, l’avez-vous dans votre tête, mais tout cela vous sera d’aucune utilité à moins que vous ne soyez sur le fondement. Nous ne pouvons comprendre l’enseignement, et progresser en Christ, uniquement si Jésus Christ est le Seigneur Absolu. Il a des multitudes de chrétiens qui sont dans un état de stagnation dans leur vie chrétienne. Essayez de leur parler des choses profondes de Christ et ils vous regardent comme si vous leur parliez dans une langue qu’ils n’ont jamais entendue auparavant. Ils ne comprennent pas ce dont vous parlez. Bien sur, ils sont venus au Seigneur, mais pour eux le Seigneur n’est pas le Seigneur Absolu, aussi ils ne peuvent pas comprendre l’enseignement. Ce sont encore « de petits enfants en Christ ». Pour avoir la connaissance spirituelle et la croissance spirituelle, une consécration entière au Seigneur Jésus est nécessaire.
    Aussi, nous ne pouvons comprendre l’enseignement et croître en Christ à moins que nous ne soyons très pratiques dans notre vie chrétienne. Ça c’est Jean Marc – d’être très pratique dans la vie chrétienne. Non pas seulement la théorie ni la doctrine, mais la vie pratique. Cela est essentiel pour la connaissance spirituelle et l’accroissement spirituel.
    Ensuite, nous ne pouvons pas comprendre l’enseignement, ni croître en Christ, à moins que nous ne nous soyons consacrés à devenir comme Christ. Ça c’est Luc – une humanité selon Christ. Si notre cœur s’est entièrement donné à être comme le Seigneur Jésus, Il nous donnera des cieux ouverts ; c’est à dire que l’Esprit Saint viendra et nous enseignera et oeuvrera en nous selon Christ.
    Pour conclure, nous ne pouvons comprendre l’enseignement, ni croître en Christ à moins que nous ne soyons pas conforme à ce monde. Il n’existe pas de ce qui est appelé « chrétien mondain », c’est à dire du point de vue du Nouveau Testament ; mais en fait il y a encore beaucoup de chrétiens qui sont de ce monde. Savez-vous, chers amis, que ce monde est sous une malédiction ? Croyez-vous que cela soit vrai pour le diable ? Il a été maudit dans le jardin d’Eden. Le symbole de Satan est le serpent, et ce dernier n’a pas d’ailes – il ne peut pas s’élever de la terre. Le symbolisme est que cette terre est une chose maudite, et les Écritures disent que « le monde entier gît dans le méchant » (1 Jean 5 :19). Si vous touchez ce monde, vous touchez la mort, c’est à dire la mort spirituelle. La Parole de Dieu sait de quoi elle parle, aussi avec insistance elle dit : « ne vous conformez pas à ce siècle. » Si vous le faites, Satan gâchera votre vie. Frère Watchman Nee parlait toujours de cet aspect comme étant : « le contact de la terre ». S’il voyait un chrétien ne progressant pas avec le Seigneur, qui n’avait aucune puissance spirituelle dans sa vie, il disait : « Il doit y avoir, quelque part, un contact avec la terre. »
    Cela vous semble t-il trop sérieux ? Eh bien, c’est sérieux. Je ne désire pas être dur, mais j’essaie de vous montrer la voie d’une véritable vie gouvernée par l’Esprit Saint, aussi j’en reviens à ce que je disais à propos de la pentecôte. Voyez-vous combien est bien plus grande la signification de la Pentecôte que ce que les gens en pensent ? Voilà la signification de la Pentecôte dans le livre des Actes, et la signification qu’elle aura toujours. Aussi, vous dis-je comme l’apôtre Paul disait : « que ces choses occupent vos pensées. » 

Chapitre Six - DANS L’ÉPÎTRE AUX ROMAINS

    Dans cette série de messages, notre but a été de ré-insister sur la véritable nature de la foi chrétienne, et nous avons rassemblé ceci en trois aspects : la mission, la signification et le message de Jésus Christ. Dans les quatre Évangiles, nous avons trouvé la position fondamentale de la foi chrétienne, et dans le livres des Actes nous avons vu cette disposition annoncée par les Apôtres et les croyants dispersés. Là cette attitude était démontrée par l’Esprit Saint avec des signes et des miracles – ce que le Nouveau Testament appelle des «puissances », elles sont la puissance diverse du Saint Esprit. Et nous devrions bien noter que là était l’objet de l’œuvre de l’Esprit Saint en ce temps là : démontrer que le message était vrai, d’apporter la preuve de la véracité du fondement de la foi chrétienne. Ma propre conviction est que les signes et les miracles se rapportent au commencement, à l’établissement du fondement.
    Ensuite la position annoncée dans le livre des Actes était acceptée à divers degrés. Ce qui était proclamé, était compris avec des nuances diverses. Quelques uns reçurent le message sérieusement, avec un engagement total du cœur quand à l’attitude à prendre, parmi ceux-là il y avait les Thessaloniciens, les Éphésiens et les Philippiens. Ceux-ci, et certains autres, se consacrèrent totalement au Seigneur ; mais la réponse d’autres encore était un compromis entre le judaïsme et la foi chrétienne. Leur attitude était que la foi chrétienne était un rajout au judaïsme, et ils demeurèrent très largement des « juifs chrétiens ». Aussi ils ne parvinrent pas à reconnaître la véritable nature de la foi chrétienne. Il y en avait d’autres qui acceptèrent le message mais tout en préservant une certaine forme de paganisme, c’est à dire qu’ils mélangeaient leur paganisme à la foi chrétienne. Parmi ceux-là nous trouvons les Corinthiens.
   Aussi, les lettres du Nouveau Testament avaient pour but d’expliquer et de ré-affirmer la véritable nature de la foi chrétienne, d’un coté de corriger les malentendus, d’un autre de récupérer du déclin. Comme nous le voyons dans les lettres de Jean.
    C’est la façon dont nous devrions lire le Nouveau Testament : une position fondamentale très claire – c’est à dire les Évangiles. Ensuite une position fondamentale démontrée – c’est à dire le livre des Actes. Puis vient la partie qui s’occupe de l’expérience fondamentale. La position n’est pas suffisante, il nous faut l’expérience aussi. Ainsi, la suite du Nouveau Testament se préoccupe de l’expérience fondamentale de la position, c’est à dire de la vraie nature de la foi chrétienne comme elle doit être vécue spirituellement. Je ne retournerai pas aux Évangiles, mais laissez-moi illustrer avec l’Évangile selon Matthieu.
    Nous avons vu que le message de l’Évangile selon Matthieu est l’Absolue Seigneurie et l’Autorité de Jésus Christ. Maintenant, il y a beaucoup de gens qui croient cela en tant que doctrine, et qui ont acceptés cette position au début de leur vie chrétienne – selon ce qu’ils avaient compris – mais il peut y avoir une très grande différence entre croire que Jésus Christ est Seigneur et faire l’expérience de cette vérité. Plusieurs de ces lettres dans le Nouveau Testament démontrent que les destinataires acceptaient la doctrine mais qu’ils ne vivaient pas selon celle-ci.
    Nous allons examiner l’épître aux Romains, car elle est un très bon exemple de ce que je viens de dire. Elle est, à la fois, la fondation de l’expérience chrétienne, une correction de malentendus et une explication du véritable fondement de l’expérience.

Une Juste Position par Rapport à Dieu
    Beaucoup de définitions ont été données à cette épître. Les disciples de Luther et son école lui ont donné leur propre appellation. Les réformés ont toujours appelé cette lettre aux Romains par un seul nom, et la plupart d’entre vous savez ce qu’il est, mais je vais utiliser un titre pour cette épître. C’est une phrase trouvée dans une traduction récente : « une juste position par rapport à Dieu » - une position parfaitement acceptable par Lui. Tous sont d’accord pour reconnaître que cela est essentiel pour pouvoir jouir d’une véritable expérience spirituelle ! Et cela n’est pas uniquement la position du Nouveau Testament – c’est le sujet de toute la Bible. Avant que Dieu ne puisse agir de quelque manière que ce soit dans une vie, il doit y avoir une juste position avec Lui. Vous vous souvenez combien de fois, dans l’Ancien Testament, Dieu dut s’écarter des hommes jusqu’à ce qu’ils adoptent la juste position avec Lui, et cela est clairement mis en évidence dans le Nouveau Testament. Cette position décide de tout concernant Dieu marchant avec nous et nous continuant de marcher avec Dieu. Il attend quelque chose et cette chose est notre ajustement par rapport à Lui.
   Prenons un exemple très simple de l'Ancien Testament. Rappelez-vous le prophète Élie. Après le grand moment du mont Carmel, Jézabel la reine menaçait sa vie. Maintenant nous ne devons pas nous en prendre à Élie, sinon nous devrions nous en prendre à nous-mêmes ! Jézabel était une menace pour sa vie, aussi, Élie s’enfuit pour la sauver. Il s’enfuit afin d’essayer de sauver sa vie. Dans la scène suivante nous voyons Élie sous un genêt disant : «Éternel, prends mon âme ». Et que fait l’Éternel ? Vient-Il sous le genêt avec Élie en lui disant : « Pauvre Élie, je suis tellement désolé pour toi ! » ? Non, Il se tient à l’écart et lui dit : « Que fais-tu ici, Élie? » En fait ce que dit l’Éternel c’est : « Élie, Je ne vais pas me mettre sous des genêts. Ceci n’est pas la juste position avec Moi. Si toi, Élie, désire continuer avec Moi, tu dois sortir de ton abri. Je ne vais pas M’abaisser à ton niveau – tu dois t’élever au Mien ! » Le genêt est une voie sans issue, et le Seigneur ne crois pas à ces limitations. Nous devons être dans une juste position avec Lui si nous désirons qu’Il marche avec nous. Là est le message de l’épître aux Romains.

La Personne Représentative de la Race Humaine
    Comme vous le savez, les cinq premiers chapitres de cette lettre sont divisés en deux parties. La première traite du monde païen, et la deuxième traite du monde juif ; et à cette époque, ces deux parties composaient le monde entier. Le Saint Esprit, à travers Paul, montre que ces deux sections – c’est à dire l’humanité entière – ne sont pas dans une juste position par rapport à Dieu. La race humaine toute entière est déchue devant Dieu, et c’est dans ce contexte que la mission, la signification et le message de Jésus Christ sont présentés dans le Nouveau Testament. C’est dans ce contexte que le Seigneur Jésus est présenté, et Il est présenté comme étant l’Homme représentatif. Nous voyons comment, dans le chapitre cinq, Il se rapporte à Adam, et, dans le chapitre quatre, à Abraham. Il est de la semence d’Abraham. Adam représente la race humaine globalement, et Abraham représente la race d’Israël ; mais tous sont réunis sur un même terrain : personne n’est dans une juste position par rapport à Dieu. La déclaration est : «Il n'y a point de juste, non pas même un seul ».
    Du chapitre cinq nous allons au chapitre six, et je vous recommande de ne pas prendre en compte les divisions par chapitres. Le chapitre six n’en est pas un nouveau, il est la continuation du chapitre cinq. Dans le chapitre cinq tous les hommes sont morts, c’est ainsi que Dieu voit la race humaine. « En Adam tous sont morts », et l’argument ici est qu’il en est de même avec Israël. Israël fait partie de la race humaine et est inclus dans cet état : « tous sont donc morts » (2 Corinthiens 5 :14). Et à quoi arrivons-nous immédiatement en commençant à lire le chapitre six ? Au baptême. Et quel est ce baptême ? Eh bien il s’agit bien sur du baptême du Seigneur Jésus, mais quelle en est la signification ? Jésus est Celui qui représente l’humanité, Il est le Fils de l’Homme. Pourquoi doit-Il être baptisé ? Autrement dit, pourquoi doit-Il mourir et être enseveli ? Parce qu’Il prend la place de l’humanité toute entière. La croix du Seigneur Jésus est une démonstration du fait que tous les hommes sont morts, et l’apôtre Paul dit ici que, lorsque Christ est mort, tous les hommes étaient représentés. La croix était un baptême universel. Peut-être pensez-vous que j’enseigne une hérésie quand je vous dis que chaque personne impie a été baptisée, mais comprenez moi. Tous les hommes sont morts dans la mort du Seigneur Jésus, ainsi, c’est le monde entier qui a été baptisé dans la croix de Jésus Christ. Dans la mort de Christ le monde entier est mort aux yeux de Dieu, mais, bien que tous les hommes aient été baptisés dans la mort de Christ, tous les hommes ne sont pas ressuscités dans la résurrection de Jésus Christ. La mort est universelle, le baptême est universel et pour l’humanité toute entière, mais la résurrection est sélective. Sur la base seule de la résurrection, un seul Homme, dans tout l’univers de Dieu, est dans la juste position par rapport à Dieu. Vous souvenez-vous comment, après Son baptême, les cieux furent ouverts et une voix se fit entendre de ces cieux : « Celui-ci est mon fils bien-aimé, en qui j'ai trouvé mon plaisir » (Matthieu 3 :17). Dieu n’a pas dit : « Ceci est mon monde bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir ». Sur la base de la résurrection, il n’y en a qu’Un seul qui soit dans une juste position par rapport à Dieu.
   Là est donc le message du chapitre six. Afin d’être dans une juste position avec Dieu, les hommes doivent dire : « Sa mort était ma mort. Lorsqu’Il est mort, je suis mort. Là est ma position normale par rapport à Dieu. » Mais, deuxièmement, les hommes doivent dire : « Sa résurrection était ma résurrection. » Vous connaissez les simples paroles de Romains 6 :5-6a « Car si nous avons été identifiés avec lui dans la ressemblance de sa mort, nous le serons donc aussi dans la ressemblance de sa résurrection; sachant ceci, que notre vieil homme a été crucifié avec lui. » D’être dans une juste position avec Dieu demande que nous soyons, par la foi en Jésus Christ, morts et ressuscités. Nous devons accepter Sa mort comme étant notre mort. Le monde ne le fera pas, et Israël ne l’a pas fait. Aussi, et le monde et Israël demeurent comme morts devant Dieu, et uniquement ceux qui ont acceptés cette vérité par la foi et qui ont ensuite pris position dans le Christ ressuscité sont dans une juste position par rapport à Dieu. Ce n’est qu’avec de telles personnes que Dieu peut œuvrer.
    Et rappelons-nous qu’il ne s’agit pas uniquement d’une position initiale, mais d’un principe qui doit perdurer. Paul dit : « Portant toujours partout dans le corps la mort de Jésus, afin que la vie aussi de Jésus soit manifestée dans nos corps. » (2 Corinthiens 4 :10). En fait il dit : «Je meurs quotidiennement. Chaque jour la croix du Seigneur Jésus à une signification dans ma vie. »

La Position Établie
    Continuons avec cette lettre. Le chapitre six démontre la position de l’expérience spirituelle. Nous continuons, sans diviser l’épître en chapitres, et nous arrivons au chapitre huit, et là nous trouvons ce qui est arrivé au chapitre six. Une grande séparation a pris place.
    Premièrement, la position est établie : « Il n'y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus » (Romains 8 :1). Toute la condamnation a été engloutie dans la mort et l’ensevelissement de Christ. Envers ceux qui, par la foi, sont ressuscités en Jésus Christ, il n’y a plus de condamnation. Je désire que l’on connaisse la vérité de la foi chrétienne ! S’il n’y a plus de condamnation, alors nous devons être dans une juste position envers Dieu ! Il n’y a aucune controverse entre Dieu et nous. Voyez-vous comme il est important que nous recouvrions la vraie nature de la foi chrétienne ? Il y a beaucoup de chrétiens qui vivent sous la condamnation. Même lorsqu’ils prient, ils apportent leurs misérables personnes au Seigneur et disent : « Seigneur, je ne suis pas bon. Je suis une misérable créature ! » Et que dit le Seigneur ? Parfois Il ne répond pas du tout. S’Il disait quelque chose, ce serait quelque chose comme : « Je t’ai dit cela il y deux mille ans dans la croix de Jésus Christ. J’en savait plus sur toi alors, que tu ne sais toi-même, mais si un homme est en Christ Jésus, il n’y a alors pas de condamnation. »
    Mais l’apôtre continue en suppléant une condition. Il utilise un petit mot : « qui ne marchons pas selon la chair, mais selon l' Esprit. » (verset 4), c’est à dire ceux qui marchent sur la base de leur mort avec Christ et de leur résurrection avec Lui. La grande séparation a été effectuée par la croix entre la chair et l’esprit. Que voulons-nous dire par le mot « chair » ? La chair est la vie du moi : « ma volonté, mes désirs, mes idées, tout ce qui est moi. » Si vous vous connaissez suffisamment, vous savez que vous n’êtes pas bon, et vous serez d’accord avec l’apôtre Paul qui dit : « Car je sais qu'en moi, c'est-à-dire en ma chair, il n'habite point de bien. », (Romains 7 :18). La chair est la vie du moi sous n’importe et toutes les formes. Ainsi ce verset quatre du chapitre huit pourrait dire : « Qui ne marchons pas selon la vie du moi. » « Je vais obtenir ce que je veux. Je vais prendre le chemin que je veux prendre. » La vie du moi à beaucoup de penchants.
    Maintenant, ceux-là ne marchent pas selon la chair. Il est dit : « Ils marchent selon l’esprit. » Qu’est-ce donc que cela ? C’est la vie divine – non pas la vie du moi, mais la vie divine. Maintenant c’est : « Ce que Dieu veut, ce que Dieu désire, ce sont les pensées de Dieu que je veux. » Il n’y a pas de condamnation si nous marchons selon la vie divine.
    Quel est donc la signification de ce mot « marcher » ? Eh bien nous sommes dans un pèlerinage spirituel, cela est apparent un peu plus loin. Nous effectuons un pèlerinage d’une nouvelle nature, et pendant ce pèlerinage il y a une nouvelle discipline. Ce voyage n’est pas géographique, mais il est de ce que nous sommes en nous-mêmes vers ce que nous sommes en Christ. Vous savez, vous pouvez abréger ce pèlerinage, car vous parvenez au but tôt ou tard selon cette discipline. Quelle est la fin de ce voyage, de cette marche spirituelle ? Cela est déclaré à la fin du chapitre huit : « Car ceux qu'il a pré connus, il les a aussi prédestinés à être conformes à l'image de son Fils » (verset 29). Là, est la fin du voyage.
   Il y a, dans cette lettre, deux aspects de conformité. Dans le chapitre 8 c’est : « …conformes à l’image de son Fils », et dans le chapitre douze verset deux c’est : « … ne vous conformez pas à ce siècle ». Ceci déterminera le temps passé à accomplir ce voyage, et la rapidité avec laquelle nous parviendrons au but ! Ceux qui se conforment à ce monde, progressent très lentement, mais ceux qui ont leurs cœurs entièrement consacrés à devenir conformes à Christ, accomplissent un progrès spirituel très rapide.
    Nous pouvons voir ces deux sortes de chrétiens. Nous pouvons voir aujourd’hui beaucoup de jeunes chrétiens qui ont commencé leur pèlerinage, mais soit ils sont arrivés à une stagnation, soit ils progressent très lentement ; et lorsque nous observons pour voir pourquoi il en est ainsi, c’est parce qu’ils adoptent les voies de ce monde.
    Ainsi la véritable nature de la foi chrétienne, est de se conformer à l’image du Fils de Dieu. Et cela demande l’acceptation de Sa mort comme étant notre mort, et demande aussi que nous vivions sur la base de Sa résurrection. Cela demande également que nous ne vivions pas selon la vie du Moi, mais que nous vivions selon la vie de Christ. la vie du Seigneur Jésus doit être reproduite en nous par l’Esprit, c’est cela la signification de « marcher selon l’Esprit. » Il n’est pas dit « attendez », et cela ne veut pas dire « faites le premier pas ». Mais cela veut dire: « Continuez à marcher et ne permettez pas à ce monde de vous arrêter dans votre marche avec le Seigneur. »
   Eh bien, là est brièvement le message de l’épître aux Romains. C’est là la fondation de l’expérience chrétienne. Vous avez accepté la position fondamentale, maintenant acceptez l’expérience fondamentale, et ce fondement est la juste position par rapport à Dieu. Recherchons Sa grâce afin que, chaque jour, et qu’en toutes choses, nous demeurions dans une juste position avec Dieu. Sur cette base nous atteindrons le but : conformité à l’image de Son Fils.
    Je ne pense pas que nous puissions désirer quelque chose de supérieur à cela. Quel est le plus grand désire de votre vie ? N’est-ce pas d’être comme le Seigneur, et que tout ce qui est vrai de Lui soit vrai de vous ? Que le Seigneur nous aide à comprendre !
    Retournez à l’épître aux Romains et lisez-la à nouveau à cette lumière : « Être dans une juste position avec Dieu. » C’est une lettre d’entière consécration à Dieu en Christ par la croix.
T.A.S.

(fin de la première partie)


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