mardi 14 octobre 2014

(10) 2 CORINTHIENS - SERVIR A PARTIR DE SA GRANDE PAUVRETÉ (2 Corinthiens 8:1-9:15) Par Ed Miller

Bonjour et bienvenue dans notre dixième leçon sur cette merveilleuse épître de 2 Corinthiens.
    Père, nous nous attendons à Toi et Te remercions par avance. Délivre-nous de la chair et du sang et de la sagesse humaine et montre-nous Christ. Nous Te le demandons en Son nom.

RÉSUMÉ
    Très bien, merci de prendre 2 Corinthiens 8. Nous sommes arrivés dans notre deuxième partie de l'étude de 2 Corinthiens. Laissez-moi juste vous rappeler brièvement le message de ce livre et où nous nous sommes arrêtés. Nous avons divisé le livre de 2 Corinthiens en trois parties.
• Chapitres 1 à 7, Christ est tout suffisant en nous.
• Chapitres 8 à 9, Christ est tout suffisant à travers nous.
• Chapitres 10 à 13, Christ est tout suffisant pour nous.
    Le Saint-Esprit a sélectionné l'apôtre Paul en tant qu'instrument humain à travers lequel Il peut démontrer une fois pour toutes la toute suffisance de Christ. Il n'y a jamais eu un autre homme sur la terre qui ait fait cela avant. Il représente tous les autres hommes. Dieu a choisi l'apôtre Paul pour devenir l'exemple de la vie chrétienne. Il n'y a pas d'autres modèles complets de la vie chrétienne si ce n'est l'apôtre Paul, il a vu que Jésus était tout suffisant dans toutes les situations par lesquelles il est passé. Il a vu que Jésus était adéquat et tout suffisant. Dieu a donc donné ce livre en tant que témoignage, 2 Corinthiens souligne la vérité de la toute suffisance de Christ. Il est tout ce dont j'ai besoin et Il est tout ce dont j'aurai jamais besoin.

    Nous avons passé en revue les sept premiers chapitres qui traitent du principe que Christ est tout suffisant en nous. Cela nous amène à la seconde section du livre, qui est formée des chapitres 8 et 9, et qui traite du principe que Christ est tout suffisant à travers nous. C'est ce que nous allons commencer à voir dans cette leçon. Ceci dit les sept premiers chapitres sont les fondations des chapitres 8 et 9. Vous ne connaîtrez jamais Christ à travers vous jusqu'à ce que vous soyez arrivés à connaître la toute suffisance de Christ en vous. Dieu ne commence pas ce livre avec le chapitre 8. Il le commence avec le chapitre 1 et Il présuppose que vous avez digéré les principes des sept premiers chapitres. Le Saint-Esprit va fortement s'appuyer sur les sept premiers chapitres alors qu'Il dévoile cette grande vérité qui est la toute suffisance de Christ à travers moi. Alors que nous discutons de ce sujet, je vais constamment à nouveau vous renvoyer à la fondation pour que nous puissions tourner nos yeux vers Christ, et nous rappeler ce qui est un résultat et ce qui est une fondation.

    Dans notre dernière leçon, à la fin du chapitre 7, nous avons anticipé la prochaine étape de la révélation de la toute suffisance de Christ. Le chapitre 7 se termine avec tout le monde réconfortant tout le monde. Nous voyons Tite réconfortant les Corinthiens, les Corinthiens réconfortant Tite, Paul réconforté par la venue de Tite et Tite encouragé à travers Paul. Tous ces frères sont heureux les uns à travers les autres et leur vie coule des uns vers les autres.

    Veuillez noter le verset 7:13 qui dit: « C'est pourquoi nous avons été consolés. Mais, outre notre consolation, nous avons été réjouis beaucoup plus encore par la joie de Tite, dont l'esprit a été rafraichi par vous tous. » Alors que l'Esprit Saint termine cette grande section sur le sujet de la toute suffisance de Christ en nous, Il nous introduit dans cette grande vérité qui est qu'un chrétien peut rafraîchir un autre chrétien et qu'un groupe de chrétiens peut rafraîchir un autre groupe de chrétiens. Nous voyons là une transition vers la section suivante. Maintenant Christ aimerait par Sa toute suffisance couler à travers moi. C'est davantage que juste un refrain que nous chantons parfois.

Il y a un fleuve qui rafraîchit et qui sort du trône de Dieu.
Il y a une fontaine remplie de bénédictions qui se trouve en Christ seul.
Saint-Esprit, coule aujourd'hui à travers les canaux de ma vie,
Coule vers les autres, je Te prie.

   Voilà le grand message. Dieu aimerait que nous soyons des canaux de rafraîchissements. Nous avons développé cela dans notre dernière leçon et nous l'avons illustré à travers Jean 13. Jusqu'à ce que Dieu lave nos pieds, nous ne pouvons pas laver les pieds de quelqu'un d'autre. Nous devons d'abord être rafraîchis par Dieu. Nous devons être rafraîchis pour pouvoir rafraîchir. Nous devons être servis pour pouvoir servir. Dieu doit d'abord être notre serviteur avant que nous puissions être le serviteur du Seigneur. Très bien, avec cela en arrière-plan, commençons notre nouvelle leçon.

    Pour bien saisir le point, le principe des chapitres 8 et 9, laissez-moi vous donner une petite illustration de l'arrière-plan historique de ces deux chapitres. Rappelez-vous que Dieu prend tout le temps plaisir à illustrer des réalités spirituelles à travers des images physiques. Lorsque l'apôtre a illustré la toute suffisance de Christ en nous, il s'est pris lui-même en tant qu'illustration. A travers tous ces sept premiers chapitres il nous décrit sa propre expérience. Il nous dit: « Christ est tout suffisant en moi. J'ai expérimenté ceci et cela. J'ai eu ce temps difficile mais j'ai mis ma confiance en Lui. Dieu m'a poussé au-delà de moi-même. J'ai embrassé Christ. » Paul est l'illustration des sept premiers chapitres.

    Il est maintenant sur le point d'illustrer une nouvelle vérité, mais cette fois-ci il ne se prendra pas pour illustration. Christ n'est pas uniquement suffisant en moi, mais également à travers moi et il choisit d'illustrer cette vérité à travers le Corps. A la place de lui-même en tant qu'individu, il choisit l'illustration du groupe. Il choisit un groupe d'églises à travers lequel Christ se manifeste.

    Lorsque vous parcourrez la Bible, vous verrez que tout ce qui est vrai pour l'individu s'applique également au Corps, et tout ce qui s'applique au Corps s'applique également à l'individu. Par conséquent, chaque fois que vous trouvez une vérité liée à une personne, vous trouvez également une vérité pour l'église. Et chaque fois que vous trouvez une vérité pour l'église, vous trouvez également une vérité personnelle. Je crois que le Saint-Esprit, pour illustrer le grand message de la rédemption, choisit un groupe parce qu'habituellement, Dieu s'écoule comme un fleuve de rafraîchissement à travers la toute suffisance de Christ en utilisant un groupe.

NE PAS CONFONDRE LE POINT ET L'ILLUSTRATION DU POINT

    Je vais vous donner l'illustration historique, mais il faut encore que je vous dise quelque chose avant. Chaque fois que vous étudiez la Bible vous devez faire attention à cela et tout spécialement dans 2 Corinthiens 8 et 9. C'est que l'illustration n'est pas le point. Vous devez faire la distinction entre l'illustration et le principe qui est illustré. L'illustration est parfois si puissante et si sujette à polémique que vous pouvez vous y perdre et cela peut vous sembler que c'est le sujet. L'illustration n'est pas le sujet, et même si l'illustration de ce chapitre est particulièrement forte, ce n'est pas ce que Paul essaie d'enseigner.

    Les chapitres 8 et 9 ont été appelés les plus grands chapitres sur la gestion des biens dans toute la Bible. Je crois que c'est une phrase qui est juste. Je crois que vous trouvez dans les chapitres 8 et 9 le développement complet de la gestion des biens. En d'autres termes, si vous faisiez une étude par thème sur le fait de donner, sur l'argent, sur la gestion des biens vous auriez à étudier ces chapitres, parce que Dieu y donne les grands principes de la gestion des biens. Ceci dit je vous rappelle que nous n'étudions pas un thème. Nous étudions 2 Corinthiens et le message de la toute suffisance du Seigneur Jésus-Christ.

    La gestion des biens n'est pas le point souligné dans les chapitres 8 et 9. C'est l'illustration que Dieu utilise pour le point qu'Il souligne. Par conséquent, lorsque nous étudions ces chapitres nous ne pouvons pas dire que nous étudions la gestion des biens. Nous n'étudions pas la gestion des biens. C'est l'illustration. Nous devrons regarder à l'illustration pour saisir le point, mais le point n'est pas la gestion des biens. Par conséquent, lorsque nous en arrivons à cette grande section sur les dons, ne pensez pas que c'est de ce sujet dont nous parlons.

    Ce n'est pas comme si l'apôtre Paul se détournait du sujet qui est la toute suffisance de Jésus et qu'ensuite il décide de parler au sujet d'un mal nécessaire - le don. Ce n'est pas ce qu'il fait; l'apôtre Paul ne se détourne jamais du sujet et son sujet est toujours une personne. Il s'agit toujours de notre Seigneur Jésus-Christ. Peu importe ce dont il parle, il parle d'un sujet de manière centrée sur Christ. Vous verrez cela alors que vous étudiez Christ à travers le principe de la gestion du bien.

    Laissez-moi maintenant vous décrire les événements et l'illustration que Paul emploie pour illustrer cette grande vérité. L'arrière-plan de ces deux chapitres est ce qui a été appelé « le fond d'entraide pour la Palestine ». Rappelez-vous que cela se passe dans l'église du premier siècle, au début de l'église. Il s'agit du peuple de Dieu qui commence à fonctionner. Du point de vue de la terre tout a commencé à Jérusalem. En fait, lorsque vous lisez au sujet des autres églises, comme Corinthe, la Galatie, Thessalonique ou Bérée, vous apprenez quelque chose au sujet de l'église de Jérusalem. L'église de Jérusalem s'est éparpillée soit à cause de la persécution, ce qui a été le cas le plus courant, soit à cause des serviteurs qui ont été envoyés, des missionnaires qui ont commencé toutes ces autres églises. Dans ce sens vous devez vous rappeler que Jérusalem est comme une église mère où tout a commencé.

    Les saints de Jérusalem vivaient très bien, jusqu'à ce qu'une terrible pression vienne sur eux tous. Bien entendu c'est venu de façon graduelle, mais tout s'est précipité à l'époque de la rédaction des lettres aux Corinthiens. Vous vous rappelez que Jérusalem était principalement juive. Bien entendu elle était romaine à cette époque mais religieusement elle était juive.

    Lorsqu'une personne devenait chrétienne dans la société juive, elle était repoussée. Elle perdait absolument tout. Elle perdait le temple. Elle perdait les sacrifices. Elle perdait la prêtrise. Elle n'était plus autorisée à participer aux décisions pour le bien de la société. Elle était snobée, dans certains cas elle était déshéritée. Ce n'est pas très différent d'aujourd'hui lorsqu'un juif apprend à connaître Jésus-Christ. Je peux vous dire que si un juif devient chrétien de nos jours, il va payer un grand prix. La personne va souffrir pour cela et dans de nombreux cas sa famille et les autres personnes vont l'ostraciser. Voilà ce qui arrivait à ces chrétiens de Jérusalem.

    En plus de tout cela Rome commençait à avoir des problèmes internes, elle avait besoin d'argent. Claude a donc émis un édit qui stipulait que Rome allait confisquer toutes les propriétés des chrétiens de Jérusalem et imposer une incroyable taxe, pas seulement sur les chrétiens, mais également sur la population de Jérusalem. Ils ont donc dû subir une forte taxe et en plus ils ont perdu leurs propriétés.

    Comme si cela ne suffisait pas, Rome a estimé que le christianisme ne devait pas exister, le fait d'être chrétien est devenu une offense capitale. Cela a été la première de neuf terribles persécutions impériales. La première a eu lieu à cette époque. Les chrétiens ont été éparpillés partout. A cette époque dans cette société, s'identifier avec Jésus-Christ signifiait sûrement mourir martyr. Cela se terminait souvent par une mort violente.

    Il y a donc eu trois faits marquants à cette époque, les chrétiens étaient ostracisés, ils devaient payer de fortes taxes, leurs terres étaient réquisitionnées, et être chrétien était devenu illégal. En plus de cela vous pouvez ajouter Actes 11:28 qui dit: « L'un deux, nommé Agabus, se leva, et annonça par l'Esprit qu'il y aurait une grande famine sur toute la terre. Elle arriva, en effet, sous Claude. » Agabus parle là du monde connu de l'époque, mais la famine était centrée sur Jérusalem. Cela fut une famine terrible. Josèphe a écrit à ce sujet, il explique de quelle façon cela a affecté la population de Jérusalem, et si les autres personnes n'avaient pas envoyé de nourriture toute la population aurait été décimée à cause de la famine.

    Très bien, vous avez donc ici un groupe de chrétiens de l'église de Jérusalem qui est ostracisé, oppressé, persécuté, mis à mort et en plus de cela il y a une famine, ils n'ont pas de nourriture ni d'argent. La nouvelle de cette pauvreté, de ces besoins est arrivée jusqu'en Macédoine. La Macédoine est une région où se trouvent trois églises. Il y a l'église de Philippe, de Thessalonique et de Bérée. Lorsque ces trois églises ont entendu parler de la terrible condition dans laquelle vivait le peuple de Dieu à Jérusalem elles se sont regroupées.

    Je ne désire pas passer trop de temps sur cette illustration, mais pour ceux qui aimeraient étudier l'arrière-plan de tout cela voici les références: 1 Thessaloniciens 21 Corinthiens 16:1-3Romains 15:26-27 et Actes 24. Lorsque ces frères et sœurs de Macédoine ont entendu parler des problèmes des frères et sœurs de Jérusalem, ils se sont rassemblés en se sacrifiant pour eux avec joie. Ils ont commencé à donner. Ils ont donné, donné et donné. Ils n'ont pas fait que donner leur argent, mais également leur temps, leur nourriture, leurs vêtements. La Bible dit qu'ils se sont même donnés eux-mêmes et pas seulement au Seigneur mais également aux apôtres pour qu'ils les utilisent comme il le leur semblait bon.

    Il se peut que vous considériez le contexte et que vous disiez: « C'est comme cela que les choses devraient être. Ceux qui sont bénis devraient répondre dans l'amour à ceux qui n'ont pas. Ceux envers qui Dieu a été favorable devraient donner en abondance, lorsqu'ils entendent parler des besoins ils devraient se regrouper et aider. Ils devraient ouvrir leurs coeurs et leurs porte-monnaie, et cela devrait couler librement. »

    On pense que ceux qui sont bénis devraient pourvoir pour ceux qui sont dans le besoin. Le problème est que ce n'est pas comme cela que les choses se sont passées. Et cela devient la clé pour comprendre le principe spirituel de ces chapitres. La chose qui a impressionné l'apôtre Paul au sujet de ce don de la part des croyants Macédoniens était que les Macédoniens étaient dans une condition pire que celle de l'église de Jérusalem. Ils étaient dans une condition pire que les chrétiens de Jérusalem.

    Vous voyez, le fond d'entraide pour la Palestine a été créé par ceux qui avaient eux-mêmes des besoins. Ils étaient dans une condition pire que ceux qu'ils désiraient secourir. Les chrétiens de Jérusalem, malgré tous leurs problèmes, étaient dans une meilleure position pour secourir les Macédoniens que les Macédoniens ne l'étaient pour aider l'église de Jérusalem. La Macédoine était également touchée par la famine, et comme ce n'était pas une grande ville, mais que c'était plus rural, la persécution était même terrible, parce que je suppose qu'il n'y avait personne pour témoigner de la cruauté et de la brutalité des Romains. Certains de ces chrétiens venaient tout juste d'être sauvés de leurs taudis. C'étaient des païens idolâtres, des gens ignorants. Ils ne possédaient rien. Puis ils sont devenus chrétiens et ont tout perdu.

    Lorsque l'apôtre Paul a vu cela, il s'est dit que cela allait être une merveilleuse illustration pour sa lettre de 2 Corinthiens et la vérité que Christ est tout suffisant à travers moi. Il a décidé d'utiliser cela pour toucher le coeur, pas seulement des Corinthiens, mais également de tous les chrétiens. Il s'est dit: « Dans tous les siècles, toutes les générations entendront ce qui s'est passé ici, ils comprendront ce que cela signifie que Christ n'est pas uniquement suffisant en moi, mais également à travers moi. »

    Lorsque nous en viendrons au principe, vous verrez à quel point il est important que l'apôtre ait choisi cette illustration de groupe, et ce que cela signifie que de donner de sa pauvreté, parce que cela devient alors le grand principe pour comprendre la toute suffisance de Christ à travers moi.

    Très bien voilà pour ce qui est de l'arrière-plan. Voici maintenant ce que disent les versets 8:1-5: « Nous vous faisons connaître, frères, la grâce de Dieu qui s'est manifestée dans les Églises de la Macédoine. Au milieu de beaucoup de tribulations qui les ont éprouvées, leur joie débordante et leur pauvreté profonde ont produit avec abondance de riches libéralités de leur part. Ils ont, je l'atteste, donné volontairement selon leurs moyens, et même au delà de leurs moyens, nous demandant avec de grandes instances la grâce de prendre part à l'assistance destinée aux saints. Et non seulement ils ont contribué comme nous l'espérions, mais ils se sont d'abord donnés eux-mêmes au Seigneur, puis à nous, par la volonté de Dieu. »

    Je réalise que lorsque nous en arrivons aux chapitres 8 et 9 et à l'illustration de l'argent et du fond d'entraide pour la Palestine, nous sommes sur un thème « très chaud », et je pense que c'est un des sujets dont on abuse le plus dans le christianisme de nos jours. Presque n'importe où que vous alliez il y a des chrétiens ou des groupes de chrétiens qui essaient de mettre la main dans votre porte-monnaie ou dans votre poche. Tout le monde recherche de l'argent. La philosophie de la plupart des ministères est la suivante. L'eau est gratuite mais les tuyaux sont payants. C'est l'idée de base. Ils nous disent: « Vous devez juste nous aider à payer les tuyaux et nous continuerons de faire couler l'eau. » Voilà l'idée de base.

    Presque tous les abus de ceux qui ne comprennent pas les principes sur le fait de donner sont extraits de ces deux textes. Ils trouvent les textes pour valider leurs raisonnements dans ces deux chapitres. Ceci dit, nous désirons voir le principe et nous éloigner de l'illustration, mais il y a deux grands principes que j'aimerais que nous puissions voir dans cette illustration. Puis lorsque nous aurons fait cet exercice au niveau terrestre, nous les verrons au niveau céleste.

    Certaines personnes ne font que plonger dans ces chapitres sans y voir le principe spirituel. C'est le principe qui est comme le fil rouge et qui traverse les deux chapitres. Si vous ratez ce principe vous ne comprendrez aucun des autres principes. C'est comme apprendre comment s'occuper d'un arbre fruitier sans avoir appris qu'il faut le planter dans la terre. Vous pouvez apprendre à l'émonder et tout le reste, mais s'il n'est pas d'abord planté dans le sol cela ne sert à rien. C'est le principe de base et vous devez le saisir.

    Le verset 8:11 dit: « Achevez donc maintenant d'agir, afin que l'accomplissement selon vos moyens réponde à l'empressement que vous avez mis à vouloir. » Certains chrétiens en retirent de l'empressement à donner. Le verset 8:12 dit: « La bonne volonté, quand elle existe, est agréable en raison de ce qu'elle peut avoir à sa disposition, et non de ce qu'elle n'a pas. » Ils en retirent qu'il faut donner selon une mesure de proportionnalité, selon ce que vous avez. Les versets 8:13-15 disent: « Car il s'agit, non de vous exposer à la détresse pour soulager les autres, mais de suivre une règle d'égalité: dans la circonstance présente votre superflu pourvoira à leurs besoins, afin que leur superflu pourvoie pareillement aux vôtres, en sorte qu'il y ait égalité, selon qu'il est écrit: Celui qui avait ramassé beaucoup n'avait rien de trop, et celui qui avait ramassé peu n'en manquait pas. » Ils disent que ces versets parlent d'égalité. Il arrive un jour que vous donniez et un autre jour que vous receviez.

    Les versets 9:6-9 disent: « Sachez-le, celui qui sème peu moissonnera peu, et celui qui sème abondamment moissonnera abondamment. Que chacun donne comme il l'a résolu en son coeur, sans tristesse ni contrainte; car Dieu aime celui qui donne avec joie. Et Dieu peut vous combler de toutes sortes de grâces, afin que, possédant toujours en toutes choses de quoi satisfaire à tous vos besoins, vous ayez encore en abondance pour toute bonne oeuvre, selon qu'il est écrit: Il a fait des largesses, il a donné aux indigents; sa justice subsiste à jamais. » Ils en sortent l'enseignement selon lequel il faut donner pour recevoir. Ils disent que si vous désirez être bénis par Dieu, alors commencez par donner. Voilà tous les enseignements que les gens sortent de ces textes mais qui ne peuvent en réalité pas être compris en dehors du GRAND PRINCIPE. Nous devons donc considérer ce grand principe.

    Laissez-moi vous donner deux avertissements au sujet de l'argent. Si vous étudiez ces chapitres en dehors de leur contexte, sans voir le lien avec le grand principe, il se peut que vous en arriviez à des conclusions comme: « Dieu n'a rien contre mettre la pression sur les gens. Dieu n'est pas contre le fait de demander de l'argent. Dieu est pour le fait que l'on prêche sur l'argent. Ce n'est pas faux de faire connaître ses besoins. Dieu promet de récompenser ceux qui donnent. » Vous pourrez justifier toutes ces choses si vous ne comprenez pas cette section par rapport au grand principe. Mais une fois que vous saisissez le principe principal, toutes ces choses disparaissent d'elles-mêmes et n'ont plus lieu d'être.

    Très bien, laissez-moi vous donner le grand principe. L'apôtre Paul est centré sur Christ alors qu'il s'occupe du sujet de la gestion des biens et de l'argent. En fait, tout ce que Dieu dit au sujet des anges a pour objectif de tourner nos yeux vers Christ. Tout ce que Dieu dit au sujet des dons a pour objectif de tourner nos yeux vers Christ. Tout ce que Dieu dit au sujet de Satan a pour objectif de tourner nos yeux vers Christ. Tout ce que Dieu dit au sujet de l'Anti-Christ a pour objectif de tourner nos yeux vers Christ. Tout ce que Dieu dit au sujet de la prophétie a pour objectif de tourner nos yeux vers Christ. Il n'est pas surprenant que tout ce que la Bible nous dit au sujet de la gestion des biens a pour objectif de détourner notre esprit de la gestion et de les tourner vers Christ.

    En fait, si vous lisez les chapitres 8 et 9 ce n'est que le contexte qui peut vous montrer qu'il parle d'argent. Il n'utilise pas le mot argent, il parle de grâce. Il appelle cela la communion. Il appelle cela les autres choses. L'apôtre Paul ne se racle pas la gorge en disant: « Très bien, j'ai horreur de parler de cela, mais il faut bien parfois le faire, je dois en parler. Nous devons parler de ce mal nécessaire qu'est la notion de donner de l'argent. » Non, il ne fait pas du tout cela.

    Dans ces deux chapitres, le Saint-Esprit appelle dix fois les dons des Corinthiens des grâces. C'est le même mot que nous utilisons lorsque nous disons que nous sommes sauvés par grâce et pas par les oeuvres. C'est le même mot grâce. Paul fait le lien entre la foi et la parole, la connaissance, le zèle et l'amour. Le verset 8:7 dit: « De même que vous excellez en toutes choses, en foi, en parole, en connaissance, en zèle à tous égards, et dans votre amour pour nous, faites en sorte d'exceller aussi dans cette œuvre de bienfaisance. »

    Vous voyez, pour Paul donner était un acte vivant. C'était une adoration, tout autant que la foi, entendre la parole de Dieu, chanter ou prier. Nous voyons dans ces versets que donner était une évidence de leur amour. C'était un résultat, une preuve. Paul avait ses yeux sur Christ. C'était toujours le motif qu'il y avait sur son cœur. Il regardait constamment à Christ. Mais cela ne faisait pas de lui quelqu'un qui vivait dans les nuages. Il avait les pieds sur terre. Et parfois c'est cette suprême motivation qui est nécessaire pour les circonstances les plus extraordinaires.

    Laissez-moi vous donner deux illustrations. L'une est en lien avec le fond d'entraide pour Jérusalem qui est mentionné dans les chapitres 8 et 9. Je veux parler de 1 Corinthiens 16:1 qui parle de collecte. Je ne sais pas quel est votre sentiment par rapport au mot collecte. Personnellement, ce n'est pas un mot que j'aime. Je préfère le mot offrande. Cela sonne plus spirituel ou quelque chose comme cela. Mais le mot offrande semble trop froid et dire: « Nous allons passer à la collecte. »

    La raison pour laquelle je vous rends attentifs à cela est que l'apôtre Paul était très spirituel. Il avait tout le temps ses yeux sur Christ, mais il ne se donnait pas un air d'élite spirituel. Je pense que nous pouvons parfois être « plus spirituels » que la Bible ne l'est. Paul n'avait pas peur de ce mot collecte. Je pense que nous ne devons ni juger les motifs ni les autres personnes. Si quelqu'un vous parle de collecte cela ne veut pas forcément dire que son coeur est mauvais et vous n'avez pas le droit de juger le cœur de quelqu'un.

    Paul fait la même chose dans le chapitre 8. Il utilise un autre mot que je n'aime pas. C'est le mot engagement ou promesse. Il l'utilise dans les versets 8:108:119:2 et 9:5. Vous voyez une année auparavant ces mêmes Corinthiens ont fait une promesse. Ils ont fait un voeu. Ils se sont engagés envers le Seigneur à soutenir le fond d'entraide pour Jérusalem. Je reconnais à nouveau que je n'aime pas personnellement ce mot promesse. Je vous rends simplement attentifs à cela pour vous montrer que nous pouvons être plus spirituels que la Bible. Il n'y a rien qui ne soit non scripturaire au sujet d'une promesse. Ceci dit je vous accorde que cela est souvent appliqué de façon non scripturaire. En fait je pense que la plupart du temps lorsque les gens parlent de promesse ils l'appliquent de façon non scripturaire, parce que cela viole le principe du don librement consenti, et cela joue sur la pression que l'on met sur les gens. Il n'y a rien de mal avec le fait de faire des promesses, mais soyez certains d'être centrés sur Christ alors que vous approchez ces sujets liés à l'argent.

    J'aimerais vous donner une deuxième illustration avant que nous voyions le principe fondamental. Certains d'entre vous ont peut-être des responsabilités ou des ministères à remplir auprès du peuple de Dieu. En tant que serviteur de Dieu, que Dieu vous donne la grâce d'être sans le moindre soupçon concernant les choses en lien avec l'argent. Il faut que vous soyez absolument au-dessus de tout soupçon concernant vos liens avec l'argent.
Les versets 8:16-22 disent: « Grâces soient rendues à Dieu de ce qu'il a mis dans le coeur de Tite le même empressement pour vous; car il a accueilli notre demande, et c'est avec un nouveau zèle et de son plein gré qu'il part pour aller chez vous. Nous envoyons avec lui le frère dont la louange en ce qui concerne l'Évangile est répandue dans toutes les Églises, et qui, de plus, a été choisi par les Églises pour être notre compagnon de voyage dans cette oeuvre de bienfaisance, que nous accomplissons à la gloire du Seigneur même et en témoignage de notre bonne volonté. Nous agissons ainsi, afin que personne ne nous blâme au sujet de cette abondante collecte, à laquelle nous donnons nos soins; car nous recherchons ce qui est bien, non seulement devant le Seigneur, mais aussi devant les hommes. Nous envoyons avec eux notre frère, dont nous avons souvent éprouvé le zèle dans beaucoup d'occasions, et qui en montre plus encore cette fois à cause de sa grande confiance en vous. »

    L'apôtre Paul était toujours au-dessus de tout soupçon chaque fois qu'il s'occupait d'argent. Il savait s'entourer d'hommes qui avaient une bonne réputation. La Bible mentionne Tite, mais il y avait deux autres hommes avec lui qui ne sont pas mentionnés par la Bible. Nous ne savons pas qui sont ces personnes mais tout le monde les connaissait et toutes les églises étaient d'accord pour dire qu'ils étaient des hommes saints, intègres et honnêtes.

    Des milliers et des milliers de chrétiens ont ruiné leur témoignage à cause de leur imprudence dans la gestion de l'argent donné par les chrétiens. Il n'est pas suffisant d'être en règle avec Dieu à ce sujet. L'apôtre désirait être juste devant Dieu mais dans les versets 8:20-21, il dit qu'il désire également être juste devant les hommes. Il a pris ses précautions pour que personne ne le discrédite. Vous ne saisirez pas l'impact de tout cela jusqu'à ce vous arriviez au chapitre 12. Dans les versets 12:17-18 Paul est accusé d'avoir mis sa main dans la caisse. Certaines personnes pensaient que l'apôtre volait de l'argent du fond d'entraide pour la Palestine. L'apôtre a pu faire taire toute rumeur d'accusation parce que cela a impliqué d'autres personnes, de nombreuses personnes de bonne réputation et de bon caractère. Il était toujours au-dessus de tout soupçon dans son rapport avec l'argent.

    Laissez-moi vous encourager, et tout spécialement ceux qui sont dans un ministère, à n'utiliser que des hommes et des femmes de confiance et d'être transparents lorsque vous vous occupez de l'argent devant les hommes et devant Dieu. Notez tout avec grand soin. Tenez bien les comptes de tout ce qui rentre et ce qui sort, et laissez les comptes être consultables. Que tout le monde sache que vous gérez bien l'argent et que Dieu en est honoré. Ne vous sentez pas insultés si quelqu'un désire vous auditer. C'est bien, laissez-les vous auditer. C'est une opportunité pour vous d'avoir un témoignage clair.

    En lien avec cela, laissez-moi vous donner cet avertissement. Impliquez des personnes dans lesquelles vous avez entièrement confiance, pas uniquement afin que tout le monde sache que vous êtes honnêtes et que vous êtes au-dessus de tout soupçon, mais en impliquant d'autres personnes et en laissant les autres mettre leur nez dans vos affaires, cela vous permettra de mettre des garde-fous à votre propre tentation. J'espère que vous ne mettez pas beaucoup de confiance dans votre honnêteté et dans votre propre intégrité. Si vous êtes dans une position où il y a beaucoup d'argent qui rentre et que personne ne sait ce que l'on en fait, ne pensez pas que vous ne courrez pas le risque de mettre la main dans la caisse pour en retirer pour vous. Peu importe l'enfant de Dieu, c'est comme cela qu'est notre coeur. Vous pouvez dire tout ce que vous désirez, mais il y a une tendance dans notre coeur naturel telle que si vous ne mettez pas de protection, il se peut que tout enfant de Dieu que nous sommes, nous finissions par agir comme un voleur. Nous le ferons. Paul n'a pas laissé cela arriver parce qu'il a toujours laissé les autres voir dans ses comptes, et a vécu au-dessus de tout soupçon. Des hommes s'occupaient de cela, tout ce qui était consigné était visible par les autres. Oh, si seulement le peuple de Dieu pouvait faire cela! L'église souffre d'un mauvais témoignage de nos jours à cause de la façon dont le peuple de Dieu gère l'argent et les offrandes. Très bien, ceci étant dit, oublions l'illustration. Concentrons-nous maintenant sur le point.

    Le point de ce chapitre n'est pas l'argent, ni le fond d'entraide à la Palestine. Cela n'est que l'illustration. Il y a un point spirituel. J'ai mis beaucoup d'argent dans un livre que je hais. J'ai acheté un livre qui parle juste de 2 Corinthiens 8 et 9. Tout le livre parle juste de ces deux chapitres, je me suis dit que cela allait m'aider à entrer plus à fond dans ces chapitres. Mais tout ce livre est écrit d'un point de vue humain, ils disent que l'apôtre Paul essayait de mettre la pression sur les Corinthiens pour qu'ils donnent, il a essayé de les embarrasser en leur montrant à quel point les Macédoniens étaient de grands donateurs. Tout le livre se base sur des raisonnements humains pour montrer à quel point Paul utilisait la sagesse de Socrate et tous les arguments des philosophes afin qu'il puisse soutirer un peu d'argent aux chrétiens.

DONNER DE SA PAUVRETÉ

    Ceci dit, il y a un grand principe dans ces deux chapitres qui est en lien avec le message de ce livre, la toute suffisance de Christ. J'aimerais vous lire plusieurs passages et faire ressortir un point. Le point est que les Macédoniens ont donné de leur pauvreté.

    Nous avons déjà lu les versets 8:1-5. Considérez maintenant le verset 8:9, Paul change d'illustration, il dit: « Car vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, qui pour vous s'est fait pauvre, de riche qu'il était, afin que par sa pauvreté vous fussiez enrichis. » Il choisit ici une autre illustration. Il nous dit que tout ce qu'il a reçu de Dieu est parce que Christ a aussi donné de sa pauvreté. Je pense que vous allez comprendre ce que je veux dire par donner de sa pauvreté. Ne regardez pas aux Macédoniens. Regardez au Seigneur Jésus. Qu'est-ce que cela signifie que de donner de sa pauvreté?

    Considérez encore le verset 9:8: « Et Dieu peut vous combler de toutes sortes de grâces, afin que, possédant toujours en toutes choses de quoi satisfaire à tous vos besoins, vous ayez encore en abondance pour toute bonne œuvre. » N'est-ce pas un verset incroyable? Que de superlatifs dans ce verset!

    Mes deux versets favoris dans les chapitres 8 et 9 sont faciles à retenir parce que j'aime le verset 8:9 et le verset 9:8. J'aime la traduction de Kenneth Wuest: « Dieu est assez puissant pour qu'en vous donnant chaque grâce de façon surabondante vous puissiez avoir toujours tout en toute suffisance afin que vous puissiez surabonder en bonnes oeuvres. » N'est-ce pas une incroyable vérité? Si seulement Dieu nous laissait comprendre ce merveilleux verset du « tout ».

    Le verset 9:10: « Celui qui fournit de la semence au semeur, et du pain pour sa nourriture, vous fournira et vous multipliera la semence, et il augmentera les fruits de votre justice. » Le verset 9:15 dit: « Grâces soient rendues à Dieu pour son don ineffable! » Quel est l'enseignement que l'on peut tirer de ces deux passages? Quel est le principe de ces deux chapitres? Qu'est-ce qu'il illustre avec le fait de donner de sa pauvreté? Pourquoi est-ce qu'il désire nous rendre attentifs à la toute suffisance de Dieu? Dieu multipliera la semence et Christ est le don ineffable de Dieu!

    Laissez-moi vous l'expliciter puis vous le détailler quelque peu, parce que vous avez besoin de comprendre cela.

    Cette section s'occupe de la toute suffisance de Christ à travers nous. La seule façon par laquelle Christ sera suffisant à travers nous est si nous apprenons ce que cela signifie de servir à partir de notre pauvreté. C'est cela qui devient le grand principe. Cela a été le point crucial des sept premiers chapitres. On peut résumer tout à cela: « Je n'ai rien si ce n'est Christ. » Je ne suis rien, absolument rien. Le message du livre est Christ tout suffisant. Il n ‘y a pas d'adéquation en l'homme, il n'y a pas de suffisance dans l'homme, nous n'avons rien à donner.

IL N'Y A RIEN EN NOUS POUR AIDER LES AUTRES

    Ne pensez pas un seul instant qu'il puisse y avoir un « fonds d'entraide » en vous. Il n'y a rien qui puisse aider les autres en vous ou en moi. Il n'y a pas de fleuve de rafraîchissement en moi pour qui que ce soit. Il n'y a pas de ministère en moi ou en vous. Il n'y a rien en nous qui puisse aider quelqu'un, assister quelqu'un, servir quelqu'un. Le Saint-Esprit a travaillé durant ces sept chapitres pour nous montrer cela. Il nous pousse au-delà de nous-mêmes afin que nous ne mettions pas notre confiance en nous-mêmes, et Il nous dit finalement que Christ est suffisant. Il est tout. Je n'ai rien et Il est tout. La pauvreté à laquelle il fait référence ici est la mort. Il s'agit de la pauvreté de la croix.

    Laissez-moi retourner dans 2 Corinthiens 4. Est-ce que vous vous rappelez lorsque nous avons parlé du vase de terre et du grand trésor qui est dans le vase? Il est dit que nous avons ce trésor dans des vases de terre. Nous ne sommes rien que des vases de terre. Christ est le trésor. Christ est la lumière. Christ est la nourriture de la satisfaction. Christ est le fleuve de rafraîchissement. Ils n'ont pas besoin de moi, mais de Christ qui est dans mon cœur. Ils n'ont pas besoin de vous, mais de Christ qui est dans votre cœur. Ils n'ont pas besoin de mes dons. Je ne suis qu'un vase de terre. Ils n'ont pas besoin de mes talents. 2 Corinthiens 4 dévoile le secret de la libération de la vie de Christ, et ce secret est de briser le vase afin que Christ puisse se manifester. Je suggère que dans les chapitres 8 et 9, Paul souligne la même vérité, le vase brisé.

    Le verset 9:15 dit: « Grâces soient rendues à Dieu pour son don ineffable! » Paul termine avec cela parce qu'il n'y a qu'un seul don et c'est Christ. Il est le don ineffable et il n'y a pas d'autre don! Il n'y a que Christ et Il est suffisant. Christ est adéquat en toutes choses.

    Le monde et les chrétiens qui ont des besoins s'attendent à toucher Christ. C'est de cela dont ils ont besoin. Ils n'ont pas besoin de votre argent, ils ont besoin de toucher Christ. Ils n'ont pas besoin de votre enseignement, ils ont besoin de toucher Christ. Je n'ai pas fait mon ministère avant que je ne leur aie donné Christ. Et je ne peux pas donner Christ avant que je fasse mon ministère à partir de ma pauvreté. Vous ne pouvez pas donner Christ à moins que vous ne serviez, à moins que vous ne donniez à partir de votre pauvreté.

    Je prie que Dieu puisse ouvrir nos yeux parce qu'il n'y aura jamais un principe aussi fondamental pour le ministère chrétien et le service chrétien que celui-ci. Vous voyez, c'est la raison pour laquelle Dieu nous dit dans les chapitres 1 et 2 qu'Il va nous pousser au-delà de nous-mêmes. Nous ne devons pas mettre notre confiance en nous-mêmes, mais en Christ qui ressuscite les morts. Jusqu'à ce que je donne de ma pauvreté, je ne donne pas. Il ne peut pas y avoir de ministère de n'importe quel type, à moins que nous comprenions que nous ne sommes rien et que Christ est suffisant en nous.

    Je ne sais pas combien de temps cela prendra et à travers combien d'expériences vous devrez passer avant que vous ne réalisiez finalement que vous ne pouvez pas mettre votre confiance dans votre propre chair. Vous ne pouvez pas faire confiance à votre sagesse. Vous ne pouvez pas mettre votre confiance dans votre propre force. Vous ne pouvez pas mettre votre confiance dans votre propre loyauté. Vous ne pouvez pas mettre votre confiance dans votre propre honnêteté. Vous ne pouvez plus vous faire confiance. Parfois cela prend beaucoup de temps avant que Dieu puisse finalement imprimer dans notre coeur que nous ne pouvons pas mettre notre confiance en nous, nous ne pouvons pas mettre notre confiance dans un cadavre. L'apôtre nous dit que Dieu l'a finalement emmené à la place où il a pu crier: « Je n'ai plus confiance en moi. Je suis un pauvre homme. Je n'ai rien. Je suis pauvre en esprit. »

    Pour bien saisir l'impact de tout cela, nous ne devons pas le limiter aux dons d'argent. Voilà quelle est notre illustration. Cela s'applique à l'argent. Cela s'applique aux choses matérielles. Cela s'applique à tous les ministères. Cela s'applique à tous les dons, pas uniquement aux dons d'argent. C'est juste une image. Vous voyez, une des tragédies du service chrétien et de l'église de nos jours est que les chrétiens donnent de leurs richesses, ils ne donnent pas de leur pauvreté. Ils n'ont pas compris l'enseignement spirituel qui est de donner de sa pauvreté.

    Voici deux questions que nous devons nous poser devant tout ministère. Que vous donniez cinq euros, que vous donniez une étude biblique, que vous enseigniez la Bible à une classe, que vous visitiez quelqu'un dans les maisons de retraite, que vous conseilliez quelqu'un ou que vous écriviez une lettre à votre grand-mère, il y a deux questions auxquelles vous devez répondre pour avoir un ministère. Est-ce que j'ai apporté Christ? Est-ce qu'ils ont touché Christ? Si vous répondez négativement à ces deux questions, vous n'avez pas de ministère. Peu importe si vous avez un million de dollars, il n'y a pas de ministère. Peu importe si vous avez enseigné toute la Bible et enregistré un millier de cassettes. Si Christ n'a pas été apporté, si les gens ne l'ont pas touché Lui, alors ils n'ont pas pu passer à travers le vase de terre. Tout ce qu'ils ont pu toucher était de la terre, ils ont touché le vase de terre.

    Lorsqu'un enseignant de la Parole de Dieu donne de sa richesse et qu'il enseigne, les gens touchent à son intelligence, à son érudition, à son éloquence, à sa personnalité et lorsque tout se termine ils disent: « Avez-vous déjà entendu quelque chose comme cela? Quel enseignant! » En fait il n'y a pas de ministère si tout ce que les gens ont pu toucher est l'érudition, si tout ce qu'ils ont pu toucher est un homme. Peu importe à quel point le vase de terre peut être raffiné. Vous pouvez le peindre, vous pouvez l'embellir. Si les gens tendent la main pour saisir le vase de terre, il n'y a pas de ministère. Cet homme a donné de sa richesse. Il a donné de ce qu'il a. Il a donné des richesses de son expérience, des richesses de ses études, des richesses de sa connaissance, des richesses de sa formation, des richesses de son arrière-plan, des richesses de son éducation. Il n'a pas donné de sa pauvreté, il a donné de ses richesses. Et lorsque les personnes essaient de se saisir de cela, tout ce qu'elles touchent est ce qu'il a donné de ses richesses. Mais il n'y a pas de ministère parce que Christ n'a pas été libéré.

    Imaginons qu'un conseiller étudie beaucoup pour conseiller le peuple de Dieu. Il étudie, il parle, il observe. Puis à partir des richesses de son expérience, des richesses de ses observations, des richesses de sa sagesse, il parle, il enseigne et il conseille. Qu'est-ce que les gens ont à la fin? S'il n'a pas libéré Christ, s'ils n'ont pas touché Christ, ils finiront avec une liste de priorités, avec une nouvelle méthode, avec une nouvelle formule ou avec une autre liste de règles et d'observances, mais pas avec un ministère. Ils n'ont fait que toucher son talent. Ils n'ont fait que toucher ses capacités. Ils n'ont pas touché Christ.

    Voici un homme béni avec d'abondantes choses matérielles. Il est très généreux. Il donne, il donne, il donne, de l'argent, de la nourriture, de l'aide, il paie l'université. Mais il est possible à cause de la façon dont il donne que les gens qui ont profité de cela n'aient touché que le vase. Lorsque tout est terminé, qu'est-ce qu'ils ont touché? Est-ce qu'ils ont touché Christ ou est-ce qu'ils ont touché un homme généreux? Si tout ce qu'ils ont touché est un homme généreux alors il n'y a pas eu de ministère. Si tout ce qu'ils ont touché est un homme compatissant alors il n'y a pas eu de ministère. Il n'y a pas de ministère avant que Jésus ne soit apporté et cela est vrai de toutes les sortes de dons. Est-ce que les gens touchent ou ne touchent pas Christ? Est-ce qu'ils touchent votre sagesse, vos talents, vos capacités ou Christ?

    Vous voyez, lorsque tout est terminé, si tout ce qu'ils ont vu c'est votre personnalité, votre présentation, votre illustration et vos idées et vos dons, mais qu'ils n'ont pas touché Christ, alors à quoi tout cela sert-il? Quel est ici le point important? Nous parlons du fait d'être un canal de Christ. Il s'agit de la toute suffisance. Je ne peux pas connaître la toute suffisance de Christ à travers moi jusqu'à ce que je Le connaisse en moi. Et pour Le connaître en moi, je dois arriver à la fin de moi-même. Je dois reconnaître que je suis pauvre, que je n'ai rien à donner, que je n'ai rien à dire, que je n'ai rien à offrir. Tout ce que je connais est Christ. Ceci dit ce que je peux vous donner de ma pauvreté, c'est-à-dire mes études, mon travail, mon labeur, ne sont que de l'eau. Si Christ ne transforme pas cela en vin, vous n'aurez que de l'eau. Vous n'aurez rien car je n'ai rien à offrir.

    Ce n'est qu'à ce moment que je suis prêt à apporter Christ. Vous partagez Christ lorsque vous donnez de votre pauvreté, parce que vous n'avez rien à donner. C'est la condition par laquelle vous libérez Christ. Il ne s'agit pas d'être un vase sophistiqué ou un vase éduqué. Il s'agit d'un vase brisé. C'est ce vase-là qui libère Christ et aucun autre.

    Ceci dit n'allez pas juger tous les ministères dans lesquels vous avez déjà été impliqués ou dont vous avez déjà entendu parler. Au fond de votre cœur vous savez si vous recevez la vie ou la mort de la part d'un ministère. Vous le savez. Vous pouvez le sentir. Vous savez si tout ce que vous êtes en train de toucher est un homme, une femme, une personnalité, un don ou un talent. Et vous savez également lorsque vous avez touché le Seigneur. Vous savez également lorsque Dieu donne la vie. C'est cela le ministère. Et jusque-là il n'y aura pas de ministère.

    La base pour que nous puissions libérer Christ de nos vases de terre, est la ferme conviction de notre pauvreté personnelle, du fait que nous ne sommes rien et que nous n'avons rien. Si tout ce que je donne est mon argent, il n'y a alors pas de réalité spirituelle derrière. Dans ce cas tout ce que je vous donne c'est un sandwich pour apaiser votre faim pendant un jour. Si tout ce que je vous donne est le fruit de mes études, alors vous n'aurez que des montagnes de faits sur la Bible. Cela est inutile. Si tout ce que je vous donne c'est mon temps ou même moi-même, alors vous finirez par dire: « Quel personnage! Il est bien! Il est généreux! Il se sacrifie! » Mais si tout ce que vous recevez est le serviteur de Dieu vous finirez secs. Vous en repartirez affamés. Vos repartirez assoiffés. La toute suffisance de Christ coule à travers le chrétien lorsqu'il est rempli de la toute suffisance de Christ et lorsqu'il réalise qu'il n'a rien, qu'il n'est rien et que c'est à partir de ce brisement, à partir de cette mort qu'il apporte Christ.

    Une des illustrations les plus communes de la vie chrétienne dans le Nouveau Testament est la résurrection. Partout où vous lisez, vous voyez que l'on parle de résurrection, de la vie de résurrection. Nous sommes ressuscités avec Christ. Nous vivons dans la puissance de la résurrection. Cela n'est pas très profond. Qu'est-ce que la résurrection? La résurrection est ce qui est passé par la mort et qui a survécu. Voilà tout ce qu'est la résurrection. C'est ce qui est passé par la mort et qui a survécu. Vous voyez, si on ne passe pas par la mort, il ne peut pas y avoir de résurrection, il ne peut pas y avoir de vie. Lorsque notre cher Seigneur Jésus est mort, après qu'Il soit passé à travers la mort, Il est revenu avec les marques de la mort. Il avait les marques de la mort. Il avait la plaie à son côté, Il avait des plaies à Ses mains et à Ses pieds. Il est allé vers Thomas et s'est assis près de lui avec la marque de la mort et lui a dit: « Touche les marques de la mort. Je suis passé par la mort et j'ai survécu, j'ai les marques de la mort. »

    Frères et sœurs en Christ, tout ce qui dans votre vie (nous parlons ici de ministère) n’est pas passé par la mort, qui ne porte pas les marques de la mort, ne peut pas donner la vie. Si ce n'est pas passé par la mort cela ne porte pas la vie. Cela ne peut pas apporter Christ. Laissez-moi illustrer cela.

    Imaginez un chanteur chrétien qui a une merveilleuse voix et qui est musicien avec un grand talent pour jouer du piano, de l'orgue ou d'un autre instrument. Est-ce que cette personne peut apporter Christ avec sa voix, son piano, sa guitare ou un autre instrument? Peut-elle apporter Christ? Uniquement si c'est passé par la mort. Uniquement si cette voix porte les marques de la mort. S'il n'y a pas les traces des clous, cela ne peut pas apporter Christ. Cette personne peut vous faire passer du bon temps. Vous allez vous en réjouir. Mais vous finirez par toucher le vase de terre. Vous direz peut-être: « Quelle belle voix! Quel don! Quel travail! » Mais en réalité elle n'a pas libéré Christ du vase de terre jusqu'à ce qu'elle se soit soumise. Jusqu'à ce que cela entre dans son cœur. Il s'agit d'une attitude de cœur.

    Toute l'idée derrière le fait de donner de sa pauvreté est en lien avec l'attitude de son cœur. Et le cœur dit: « Je n'ai rien à donner. » A moins que le Saint-Esprit n'agisse dans le cœur du chanteur, il ne sera pas capable de servir Christ aux gens. Mais lorsque le chanteur arrive à une attitude de cœur qui se reconnaît pauvre, et que dans cette pauvreté il dise: « Seigneur, voici ma belle voix. Je ne suis rien, cela n'est rien. » Puis lorsqu'il chante, il apporte Christ. Christ est libéré. Il s'agit des mêmes chants, des mêmes musiques, des mêmes instruments. Mais maintenant lorsque les gens entendent sa voix, soudain leurs cœurs sont touchés. Soudain ils touchent Christ. Pourquoi? Parce que le chanteur a donné de sa pauvreté et si quelqu'un n'a pas appris à donner de sa pauvreté, il ne peut remplir son ministère. Voilà le grand principe de cette section.

    C'est la même chose pour n'importe quel ministère. Prenons maintenant un enseignant. Il se peut qu'il dise ou croit qu'il a des pensées de la part de Dieu, ou qu'il parle avec éloquence et avec puissance. Il est confiant en lui. Il dit que parce qu'il a étudié, il a quelque chose à donner. Il dit que parce qu'il est allé au séminaire, parce qu'il est allé à l'école biblique, parce qu'il a été ordonné, parce que les hommes ont fait quelque chose de lui alors il a le droit de se lever pour parler et qu'il a quelque chose qui peut vous aider. En réalité il n'est pas qualifié pour le ministère. Il n'a rien à offrir parce qu'il ne peut pas libérer Christ de son vase de terre. Seuls ceux qui peuvent libérer Christ, qui peuvent donner de leur pauvreté peuvent apporter quelque chose. Si nous ne faisons que servir à partir de notre richesse, alors la marque de la mort n'est pas sur nos sermons, n'est pas sur nos livres, n'est pas sur nos écrits, n'est pas sur nos chants.

LA PAUVRETÉ EST UNE ATTITUDE DU CŒUR

    Cela est vrai de tous les services. Une personne peut être très zélée. Le zèle est bien, mais soyez sûrs que cela porte la marque de la mort. Si c'est le cas alors soyez zélés. Les bonnes oeuvres sont bien, mais soyez certains que cela porte la marque de la mort. Si c'est le cas alors faites de bonnes œuvres, mais soyez certains que la marque de la mort est dessus. La générosité est bien, mais soyez certains que cela porte la marque de la mort.

    Est-ce que vous comprenez le principe qui consiste à donner à partir de ses richesses? Mais ne pensez pas que parce que vous êtes riches de différentes façons vous êtes coincés. Peut-être que vous êtes riches en argent, riches en dons, riches en talents ou riches à cause de votre arrière-plan, mais vous n'êtes pas coincés parce que vous devez donner de vos richesses. Non, ce n'est pas le cas. Ceux qui ont des richesses doivent apprendre à donner de leur pauvreté. Parce que la pauvreté est une attitude du cœur. Rien ne pourra être communiqué à moins que nous n'ayons libéré Christ à travers nos dons, notre enseignement ou notre ministère.

    A l'opposé, il se peut que vous pensiez: « Je suis en sécurité parce que je suis pauvre. Je suis obligé de donner de ma pauvreté parce que je n'ai rien à offrir. Je suis tout simplement pauvre. Je n'ai aucun don, je n'ai aucun talent. Je suis bien insignifiant et je ne sais pas où je dois me situer, je n'ai tout simplement rien à donner. Tout cela est donc très facile pour moi. Je peux donner de ma pauvreté. » Soyez prudents parce que de nombreuses personnes qui n'ont rien donnent de leurs richesses parce qu'elles croient qu'elles peuvent donner quelque chose. Elles pensent qu'elles ont quelque chose à donner, même si ce n'est qu'une petite parole de temps en temps. Donner de sa pauvreté est une attitude de cœur. C'est confesser devant Dieu que vous n'êtes rien et que vous n'avez rien.

    Dieu ne mesure pas notre pauvreté en fonction de ce que nous avons ou de ce que nous n'avons pas. Ce n'est pas le point important ici. Donner de sa pauvreté n'a rien à voir avec ce que vous avez ou ce que vous n'avez pas. Cela n'a rien à voir avec cela. Il s'agit plutôt de la direction de votre cœur envers Dieu. Il s'agit de la direction de votre cœur envers le Seigneur. Il s'agit d'un manque total de confiance en soi, d'assurance en soi, de fierté et d'arrogance. C'est dire que je ne suis rien, que je n'ai rien et que je sais que quoi que Dieu donne, s'Il ne bénit pas, les gens repartiront secs. Ils repartiront affamés. Malgré toutes mes formations et tout mon arrière-plan si je parle à quelqu'un, à moins que Dieu ne le fasse, à moins que le Saint-Esprit n'agisse, il ne se passera rien.

    Jean le Baptiste a donné le bon exemple. Il a dit en Luc 3:16: « Moi, je vous baptise d'eau; mais il vient, celui qui est plus puissant que moi... vous baptisera du Saint-Esprit et de feu. » Tout ce que Jean pouvait faire c'était vous mouiller. C'est tout. Il ne pouvait que vous baptiser avec de l'eau. Mais il croyait dans son cœur que quelqu'un allait venir après lui et qu'il baptiserait du Saint-Esprit. C'est tout le ministère de l'avant-coureur, du précurseur. Nous sommes tous des précurseurs. Nous sortons pour partager nos connaissances mais avant que le Saint-Esprit vienne, sanctifie et donne vie à cette œuvre, rien ne se produira. Par conséquent, les milliardaires peuvent donner de leur pauvreté et les pauvres peuvent donner de leurs richesses. Nous devons comprendre que c'est un principe spirituel.

    Ceci étant dit, retournons aux chapitres 8 et 9. Maintenant que nous avons la grande vérité, laissez-moi vous rendre attentifs à plusieurs principes que nous avons vus ici. Je ne vais pas développer cela dans cette leçon, mais j'aimerais que nous les considérions davantage dans notre prochaine leçon. Je vais juste citer cinq vérités.

    La première vérité est donc que Dieu est un donateur. Nous ne sommes que des canaux, mais nous ne pouvons pas être des donateurs. La même chose est vraie pour les missionnaires. Il n'y a que Dieu seul qui soit un missionnaire. Les chrétiens sont des canaux missionnaires, mais Dieu est le seul missionnaire. C'est tout le point souligné dans les versets 9:6-10. Dieu nous dit là qu'Il va fournir de la semence au semeur. Voilà le point mis en avant. Cette façon de donner est un miracle. Par nature nous ne possédons pas en nous cette façon de donner dont nous parlons. Dieu doit pourvoir à la semence pour que nous puissions semer. Dieu ne nous dit pas uniquement: « Vous n'avez rien à donner. Mais m'avez-vous déjà fait confiance pour recevoir la semence pour semer? Je vais pourvoir à l'argent pour que vous puissiez donner. » Tout cela est vrai mais ce n'est qu'une vision au niveau terrestre. Il ne s'agit que du côté terrestre, c'est plus profond que cela. Tout don réel est un don surnaturel parce que cela vient de Dieu. Même en méditant juste un court instant vous verrez que tout ce que vous avez et que tout ce que vous êtes est dérivé de Dieu. Nous pouvons posséder quelque chose, mais nous ne pouvons pas en être propriétaire. Seul Dieu est propriétaire.

    Le second principe se trouve au verset 8:5. Il ne peut y avoir de don ou de ministère sans une soumission totale au Seigneur. Il est clair que s'Il est tout suffisant en moi, et qu'Il doit être tout suffisant à travers moi, alors nous devons être soumis au Seigneur. Il ne s'agit pas juste de s'avancer, de signer une carte, de re-consacrer sa vie ou quelque chose comme cela. Nous parlons de la soumission à la révélation de Christ que nous avons vue jusque-là. Tout cela est à des années lumières de la faible vue que nous avons sur la notion de donner que nous avons habituellement. La plupart des personnes qui pensent à la notion de donner pensent habituellement à la dîme. Elles disent: « Je suis un donateur parce que j'ai donné 10 %. » Non, si vous donnez la dîme à partir de vos richesses, vous ne donnez pas la dîme. Vous ne pouvez donner la dîme à Dieu que si vous le faites de votre pauvreté. Parfois je trouve que tout cela est comme laisser un pourboire à Dieu comme on le fait au restaurant lorsqu'on laisse de l'argent pour le serveur.

    Troisième principe, selon le verset 8:12 tout vrai don est proportionnel à ce que Dieu vous a donné. Mais rappelez-vous que nous parlons spirituellement. Il y a une relation entre la suffisance de Christ en nous et à travers nous. Dieu nous dit au verset 8:12 que vous ne pouvez pas donner ce que vous n'avez pas. C'est pour cette raison qu'il est si important que nous allions après la toute suffisance de Christ. Nous devrions bien connaître Christ. Vous ne pouvez pas voir, vous ne pouvez pas conduire quelqu'un dans le repos en Christ si vous ne connaissez pas vous-mêmes le repos. Vous ne pouvez pas le faire. Vous ne pouvez pas réconforter quelqu'un en Christ si vous n'êtes par réconfortés vous-mêmes. S'il faut qu'ils touchent Christ en vous, il faut que vous expérimentiez Christ. Vous ne pouvez donner que ce que vous avez reçu de Lui. Donner est quelque chose de très spirituel et seule la mesure de la toute suffisance de Christ en moi est ce qui va couler à travers moi. Vous ne pouvez jamais donner la consolation que vous n'avez pas.

    Vous retrouvez le quatrième principe au verset 9:7: « Que chacun donne comme il l'a résolu en son cœur, sans tristesse ni contrainte; car Dieu aime celui qui donne avec joie. » Dieu aime ceux qui donnent avec joie. Le mot grec pour « avec joie » est hilare. Dieu aime les donateurs hilares. Ce que Dieu nous dit ici est que le vrai don n'est pas un lien, c'est une joie. Dieu aime les donateurs hilares. Vous voyez lorsque Christ est libéré, si vous êtes réellement un croyant, lorsque vous allez pour servir quelqu'un, vous n'avez en réalité rien à offrir, rien à donner. D'une façon ou d'une autre cette personne touche Jésus en vous et alors que vous parlez, vous serez hilares. Vous direz: « Waouh! Je n'ai rien à offrir et regardez ce que j'ai donné. La vie! Ils vont toucher la vie. »

    Il y a tant de choses que nous appelons service chrétien, mais qui en fait ne font que donner la mort. Nous ne sommes souvent qu'en train de passer la mort aux autres personnes. Tout ce que les gens touchent est le vase de terre. Tout ce qu'ils touchent ce sont des hommes. Tout ce qu'ils touchent ce sont des méthodes, des idées et des programmes. Ils ne touchent pas Christ parce que nous ne libérons pas Christ. Nous ne libérons pas Christ parce que nous donnons de nos richesses comme si nous avions quelque chose à donner. Le vrai don est une joie, ce n'est pas un lien.

    Je peux vous dire qu'alors que j'avance dans le Seigneur je n'ai pas envie d'être généreux. Je ne désire pas que quelqu'un puisse croire que je suis une personne généreuse. Par contre j'ai la passion d'être le canal d'un Dieu généreux. Ce n'est pas la même chose. C'est une toute autre direction. Nous n'avons rien. Nous nous soumettons à Dieu, et nous Le laissons prendre les choses en main et donner et ensuite les gens verront Dieu dans tout cela.

    Finalement les versets 8:13-15 disent: « Car il s'agit, non de vous exposer à la détresse pour soulager les autres, mais de suivre une règle d'égalité: dans la circonstance présente votre superflu pourvoira à leurs besoins, afin que leur superflu pourvoie pareillement aux vôtres, en sorte qu'il y ait égalité, selon qu'il est écrit: Celui qui avait ramassé beaucoup n'avait rien de trop, et celui qui avait ramassé peu n'en manquait pas. » Paul nous parle ici du principe d'égalité, de quoi s'agit-il? Vous savez pendant des années j'avais des problèmes avec ma belle famille parce que je disais que Dieu était contre les comptes épargnes et autres produits bancaires, et je basais cette affirmation sur ce passage. Je disais que Dieu donnera ce dont vous avez besoin. Si vous avez en abondance cette semaine alors donnez-le aux autres, et lorsque les autres auront en trop ils vous le redonneront. Voilà quelle était l'égalité pour moi, - il ne fallait pas avoir de compte épargne. Mais cela est vraiment trop charnel. Ce n'est qu'une vue mondaine des choses.

    Est-ce que vous savez ce que Dieu est réellement en train de dire dans ce passage? Il y a un principe spirituel dans ce passage. Il est vrai que vous n'avez rien à offrir. Il est également vrai que Dieu coulera à travers vous et vous serez joyeux lorsque vous verrez Dieu agir et les gens venir à la vie. Mais voici ce que Dieu est en train de dire. Ne pensez pas qu'Il va toujours vous utiliser. Il va parfois vous utiliser vous pour les servir et parfois Il va les utiliser eux pour vous servir. Ne pensez pas qu'en tant que ministre chrétien, en tant que canal de la rédemption, en tant qu'instrument par lequel coule le rafraîchissement de Dieu qui vient de la toute suffisance de Christ qu'Il se servira tout le temps de vous.

    Je ne dois pas uniquement être volontaire pour être utilisé pour les autres, mais je dois également désirer être servi par les autres. Vous avez besoin de moi, j'ai besoin de vous et tout le peuple de Dieu a besoin les uns des autres. Il y a des moments où l'un sera à terre et l'autre le relèvera. Il y a des moments où seule votre révélation de Christ pourra me faire du bien, vous aurez besoin d'être là, d'être sensibles et de marcher dans l'Esprit afin que vous sachiez quand vous devez libérer Christ pour moi et moi pour vous. Christ est trop grand pour juste habiter dans un seul vase. C'est pour cette raison qu'il utilise cette illustration de groupe, il s'agit de tout le peuple de Dieu et de toute l'église de Dieu.

    C'est parce que Christ est si merveilleux que lorsque tout le monde vit dans la toute suffisance de Christ et que vous touchez ma vie et que je touche la vôtre que nous serons édifiés. C'est cela la croissance. Nous avons besoin les uns des autres. Lorsque tout est terminé, nous voyons que le résultat obtenu est l'opposé de celui de recevoir. Lisons les versets 9:11-14: « Vous serez de la sorte enrichis à tous égards pour toute espèce de libéralités qui, par notre moyen, feront offrir à Dieu des actions de grâces. Car le secours de cette assistance non seulement pourvoit aux besoins des saints, mais il est encore une source abondante de nombreuses actions de grâces envers Dieu. En considération de ce secours dont ils font l'expérience, ils glorifient Dieu de votre obéissance dans la profession de l'Évangile de Christ, et de la libéralité de vos dons envers eux et envers tous; ils prient pour vous, parce qu'ils vous aiment à cause de la grâce éminente que Dieu vous a faite. » En donnant de votre pauvreté, vous serez enrichis, les autres seront rafraîchis et Dieu en sera glorifié et les chrétiens seront unis les uns aux autres.

    Vous voyez cela ne parle pas de: « Ok, tout le monde doit donner la dîme ensemble. Nous devons être des donateurs systématiques et donner chaque week-end. » Non, il n'en est pas du tout ainsi. Marc 12:41 dit: « Jésus, s'étant assis vis-à-vis du tronc, regardait comment la foule y mettait de l'argent. Plusieurs riches mettaient beaucoup. » Il nous est dit ici que Jésus regardait comment la foule donnait et non pas combien elle donnait. Il regardait comment ils donnaient.

    Des hommes riches sont entrés avec de grandes quantités d'argent, et Jésus ne faisait que regarder. Il ne disait rien. Il ne faisait qu'observer. Ensuite alors qu'Il les regardait, Il a vu une pauvre veuve venir avec deux petites pièces qui faisaient un quart de sou. Elle ne savait même pas que Jésus était en train de regarder, et s'il n'y avait pas la Bible elle ne le saurait pas parce que c'est maintenant écrit dans la Bible. Jésus ne lui a rien dit, Il a juste regardé. Lorsque tout était terminé, Il a appelé ses disciples à Lui. Il leur a dit: « J'ai regardé comment ils donnaient et non pas ce qu'ils donnaient. Et Il les a rendus attentifs à cela. Il a dit que les hommes riches ont donné de leurs richesses, mais la veuve a donné de sa pauvreté. Ensuite Il dit qu'elle a donné la vie, elle a donné la vie parce qu'elle a donné de sa pauvreté.

    Les choses n'ont pas changé, frères et sœurs en Christ. Le Seigneur Jésus est encore assis en train d'observer. Mais Il ne regarde pas ce que vous donnez, ce que vous faites, mais comment vous le faites. Désirez-vous réellement être un canal de la toute suffisance de Christ? Si vous le désirez alors vous devez comprendre qu'Il est tout suffisant en moi et que je ne suis rien. Et si vous reconnaissez que vous n'avez rien à donner vous serez capables de libérer Christ et les gens pour pouvoir toucher Christ, et Dieu écrira tout cela. Dieu parle ici de prendre des notes. Que Dieu puisse nous apprendre à donner, à servir et comment être des canaux de rédemption.

Prions:

    Père merci tellement pour Ta parole. Pas pour ce que nous pensons qu'elle dit mais pour tout ce que Tu sais qu'elle signifie. Nous prions que tu manifestes cela dans notre coeur. Rends-nous tous capables en tant que Corps et en tant que canal individuel de Ta rédemption de laisser Christ être libéré en nous, et que les autres autour de nous puissent Le toucher. Nous prions que Tu puisses manifester cela en nous. Nous Te le demandons au nom de Jésus. Amen.


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vendredi 3 octobre 2014

(9) 2 CORINTHIENS - LA REALITE (2 Corinthiens 7:1-16) Par Ed Miller

Bonjour et bienvenue dans notre neuvième leçon sur cette merveilleuse épître de 2 Corinthiens.
RÉSUMÉ

    A travers notre étude de 2 Corinthiens, nous avons vu que Paul est passé par toutes les expériences de la vie chrétienne afin que nous puissions avoir un modèle complet de la vie chrétienne. L'apôtre Paul est le seul modèle complet du chrétien de la nouvelle alliance et du chrétien victorieux, que Dieu ne nous ait jamais donné sur la terre. Paul a goûté à la toute suffisance de Jésus. Paul a vécu la toute suffisance de Jésus. L'apôtre Paul nous démontre pour tous les âges et pour toutes les générations que Christ est suffisant, peu importe à quoi vous devez faire face. Il est donc devenu le parfait modèle de Dieu. Si vous désirez un exemple de la vie chrétienne, il faut regarder à l'apôtre Paul.
    2 Corinthiens nous révèle cette vérité et nous avons divisé ce livre en trois parties.
• Chapitre 1 à 7, Christ est tout suffisant en nous. Paul montre ici toutes les différentes manières par lesquelles Christ était tout suffisant en lui.
• Chapitre 8 à 9, Christ est tout suffisant à travers nous. C'est la plus grande section sur le fait de donner.
• Chapitre 10 à 13, Christ est tout suffisant pour nous.
    Nous avons jusque-là considéré les chapitres 1 à 7 et j'ai suggéré qu'il y a au moins, et sûrement plus, huit grandes caractéristiques de ce que signifie avoir Christ comme tout suffisant en moi. Si vous connaissez la toute suffisance de Christ, ces caractéristiques seront vraies dans votre vie et elles y seront en abondance. Nous en avons déjà vues huit sur les neuf. Cela nous amène à la neuvième caractéristique. A quoi ressemblera ma vie? Quelles en seront les caractéristiques si Christ est ma toute suffisance?
Si je connais la toute suffisance de Christ, voilà les huit choses qui seront vraies dans ma vie.
• La caractéristique qui inclut toutes les autres est que si Christ est tout suffisant pour moi, le ministère découlera comme un sous-produit de cette union, de cette relation. C'est quelque chose d'automatique. Je servirai les autres de la même façon que Christ me sert.
• Versets 1:1-12: Si Christ est tout suffisant pour moi, je me réjouirai constamment dans le Seigneur dans toutes mes circonstances, dans toutes mes difficultés.
• Versets 1:13-2:13: Si Christ est tout suffisant pour moi, mon coeur se focalisera sur une seule chose, pas sur de nombreuses choses. Le vrai chrétien n'a pas une vie encombrée de plein de choses. Son coeur est centré sur une seule chose, la gloire de Dieu.
• Versets 2:14-17: Si Christ est tout suffisant pour moi, je me réjouirai dans Sa victoire.
• Versets 3:1-18: Si Christ est tout suffisant pour moi, je vivrai selon le principe de la nouvelle alliance, selon le principe de la grâce.
• Versets 4:1-15: Si Christ est tout suffisant pour moi, Sa vie se manifestera à travers mon brisement.
• Versets 4:16-5:21: Si Christ est tout suffisant pour moi, je vivrai par la foi et non par la vue.
• Versets 6:1-18: Si Christ est tout suffisant pour moi, je vivrai dans le saint des saints, je profiterai de Sa vie et je serai sous le joug de Sa vie dans le saint des saints.
    Très bien, cela nous amène au septième chapitre, qui est la caractéristique finale de quelqu'un qui connaît la toute suffisance de Christ. Alors que nous en arrivons au chapitre 7 et à cette caractéristique finale, on pourrait s'attendre à ce qu'elle soit comme une apogée. Dieu nous a donné toutes ces grandes caractéristiques. Ne vous attendez-vous pas à ce que Dieu fasse un résumé de tout cela? Ne vous attendez-vous pas à ce que Dieu pousse le message de la toute suffisance de Dieu à son apogée? Je pense que vous verrez qu'il en est ainsi. Nous n'allons donc pas uniquement considérer la dernière caractéristique comme la dernière, mais également comme l'apogée. Je ne dirais pas que c'est la plus importante, mais c'est celle qui maintient toutes les autres ensemble. Si vous n'avez pas celle-ci, vous n'aurez pas les autres. Cette dernière est devenue très importante. Elle est la démonstration ultime ou l'évidence ultime, la preuve finale que vous connaissez Christ en tant que votre toute suffisance.
    Laissez-moi vous donner un simple plan que j'aimerais suivre avec vous. 2 Corinthiens 7 fait deux choses. Premièrement, il vous donne une caractéristique finale de la vie de quelqu'un qui vit selon la toute suffisance de Jésus et la seconde est qu'il présente une magnifique transition entre la première et la deuxième section. Nous passons de ce que cela signifie que d'avoir Christ comme étant tout suffisant en moi, à la vérité de ce que Christ sera tout suffisant à travers moi. Je pense que si vous êtes conscients de ces deux choses - la dernière caractéristique et la transition vers la section suivante - vous saurez comment comprendre le chapitre 7.
    Chacun de ces points est illustré dans ce chapitre. Bien entendu il utilise toujours des réalités physiques pour illustrer des réalités spirituelles, nous en retrouvons ici qui résument les six premiers principes et qui vous préparent pour les chapitres 8 et 9. Ces illustrations sont celles de Tite et du retour de Tite. Nous allons voir de quelle manière Paul utilise ces illustrations pour souligner son point.
    Lisons les versets 7:1-16: « Ayant donc de telles promesses, bien-aimés, purifions-nous de toute souillure de la chair et de l'esprit, en achevant notre sanctification dans la crainte de Dieu. Donnez-nous une place dans vos cœurs! Nous n'avons fait tort à personne, nous n'avons ruiné personne, nous n'avons tiré du profit de personne. Ce n'est pas pour vous condamner que je parle de la sorte; car j'ai déjà dit que vous êtes dans nos cœurs à la vie et à la mort. J'ai une grande confiance en vous, j'ai tout sujet de me glorifier de vous; je suis rempli de consolation, je suis comblé de joie au milieu de toutes nos tribulations. Car, depuis notre arrivée en Macédoine, notre chair n'eut aucun repos; nous étions affligés de toute manière: luttes au dehors, craintes au dedans. Mais Dieu, qui console ceux qui sont abattus, nous a consolés par l'arrivée de Tite, et non seulement par son arrivée, mais encore par la consolation que Tite lui-même ressentait à votre sujet: il nous a raconté votre ardent désir, vos larmes, votre zèle pour moi, en sorte que ma joie a été d'autant plus grande. Quoique je vous aie attristés par ma lettre, je ne m'en repens pas. Et, si je m'en suis repenti, -car je vois que cette lettre vous a attristés, bien que momentanément, - je me réjouis à cette heure, non pas de ce que vous avez été attristés, mais de ce que votre tristesse vous a portés à la repentance; car vous avez été attristés selon Dieu, afin de ne recevoir de notre part aucun dommage. En effet, la tristesse selon Dieu produit une repentance à salut dont on ne se repent jamais, tandis que la tristesse du monde produit la mort. Et voici, cette même tristesse selon Dieu, quel empressement n'a-t-elle pas produit en vous! Quelle justification, quelle indignation, quelle crainte, quel désir ardent, quel zèle, quelle punition! Vous avez montré à tous égards que vous étiez purs dans cette affaire. Si donc je vous ai écrit, ce n'était ni à cause de celui qui a fait l'injure, ni à cause de celui qui l'a reçue; c'était afin que votre empressement pour nous fût manifesté parmi vous devant Dieu. C'est pourquoi nous avons été consolés. Mais, outre notre consolation, nous avons été réjouis beaucoup plus encore par la joie de Tite, dont l'esprit a été tranquillisé par vous tous. Et si devant lui je me suis un peu glorifié à votre sujet, je n'en ai point eu de confusion; mais, comme nous vous avons toujours parlé selon la vérité, ce dont nous nous sommes glorifiés auprès de Tite s'est trouvé être aussi la vérité. Il éprouve pour vous un redoublement d'affection, au souvenir de votre obéissance à tous, et de l'accueil que vous lui avez fait avec crainte et tremblement. Je me réjouis de pouvoir en toutes choses me confier en vous. »

CHRIST EST TOUT SUFFISANT DANS LES SITUATIONS QUE NOUS VIVONS

    J'aimerais commencer en vous donnant le principe puis nous parcourrons le chapitre pour essayer de l'illustrer. Le dernier principe de la toute suffisance de Christ, et je pense l'apogée, est que Christ était tout suffisant en Paul pour pourvoir à ses besoins là où il en était. Une autre façon de dire cela est que l'apôtre Paul était très humain. Il était comme vous et moi. Lorsque Jacques a désiré utiliser Élie en tant qu'illustration de la foi en Jacques 5:17, il commence de cette façon: « Élie était un homme de la même nature que nous: il pria avec instance pour qu'il ne plût point, et il ne tomba point de pluie sur la terre pendant trois ans et six mois. » La raison pour laquelle nous trouvons cela dans la Bible est que parfois nous avons l'idée lorsque nous étudions la vie de Paul ou de Daniel ou d'autres saints, spécialement Paul qui est le modèle complet de la vie chrétienne, qu'ils vivent dans les cieux, quelque part dans l'espace et qu'ils ne sont pas réellement humains.
    Howard Hendricks du séminaire théologique de Dallas a une façon très imagée de dire cela. Il nous rappelle que Paul et les autres saints n'étaient pas des fugitifs d'un musée de cire. Ils étaient réels. Ils étaient comme vous et moi. Ce n'est pas parce que Paul vivait par la victoire de Christ, parce qu'il vivait selon la nouvelle alliance de la grâce, parce qu'il vivait selon la simplicité de la foi, parce qu'il profitait de la communion dans le saint des saints, qu'il n'était pas profondément humain. Il est arrivé à l'apôtre d'être confus. Il lui est arrivé d'avoir des ratés. Il a lutté avec ses émotions. Laissez-moi illustrer cela. Nous avons utilisé cette illustration dans la leçon 3. Je veux parler de l'illustration du chapitre 7 concernant Tite. Laissez-moi vous rappeler les faits.
    Lorsque cette lettre a été écrite, l'apôtre Paul résidait à Éphèse et il a entendu de terribles choses au sujet de ce qui se passait à Corinthe. C'est Timothée qui avait rapporté ces choses. Timothée avait visité Corinthe et il avait été choqué par ce qu'il avait vu, c'est-à-dire une vie spirituelle très faible - il est donc retourné vers Paul pour lui en faire un rapport. Paul était si préoccupé par les Corinthiens à cause de la situation dans laquelle ils étaient! Il y avait toutes sortes de divisions. Ils se traînaient les uns les autres devant les tribunaux. Il y avait de l'immoralité dans l'église. Les gens venaient soûls à la table du Seigneur. Paul n'arrivait pas à croire ce qui arrivait à Corinthe. Lorsque Paul a entendu parler de cela, il a reçu un terrible fardeau. Bien sûr nous savons qu'il s'est assis et qu'il a écrit sous l'inspiration du Saint-Esprit ce que nous connaissons sous le nom de 1 Corinthiens.
    A cette époque il n'y avait pas de facteur comme nous en avons de nos jours. Vous ne pouviez pas juste demander à une société de livrer un colis. Il n'y avait pas de livreur spécialisé. Il était difficile de faire passer son message. L'apôtre était coincé à Éphèse et il ne pouvait pas partir. Il avait un fidèle collaborateur et ami avec lui, c'était Tite. Chaque fois que la Bible le mentionne en lien avec Paul, ce dernier fait part de son affection envers lui. Paul et Tite étaient très proches. Paul a demandé à Tite de lui faire une faveur. Il lui a dit: «Je viens juste d'écrire une lettre pour Corinthe et j'aimerais que tu l'apportes. » Il y avait beaucoup de kilomètres entre Éphèse et Corinthe, mais Tite s'est engagé à les faire.
  Lorsque Tite l'a quitté, Paul lui a demandé de dire aux Corinthiens qu'il irait personnellement les visiter. Rappelez-vous que cette promesse lui a créé quelques soucis. Mais l'apôtre savait que cela allait prendre un peu de temps avant qu'il ne puisse retourner à Corinthe, et il ne pouvait pas attendre de savoir comment les Corinthiens avaient reçu sa lettre, il s'est mis d'accord avec Tite qu'ils allaient se retrouver à Troas. Ils se sont donnés rendez-vous à un certain endroit à une certaine heure. On peut comprendre cela lorsque l'on sait à quel point il était préoccupé. Il avait vraiment envie de savoir comment les chrétiens de Corinthe allaient recevoir cette lettre. Étaient-ils ouverts? Étaient-ils antagonistes? Se sont-ils mis en colère? Est-ce qu'ils ont repoussé Tite? Ont-ils été sensibles au Seigneur? Il avait besoin de savoir cela.
    L'apôtre savait que Dieu était fidèle. Paul savait également à travers ses contacts précédents avec les Corinthiens qu'ils étaient réellement sauvés et c'est à cause de cela qu'il savait que tout allait bien se terminer. Il le savait mais il se posait tout de même beaucoup de questions. Il désirait connaître leur réaction. Il a encouragé Tite avec ces paroles: « Attends jusqu'à ce que tu vois les Corinthiens. Ils aiment le Seigneur. Ils ont fait des choses de travers. Ils sont sortis de la bonne trajectoire. Mais ils reviendront à la raison parce qu'ils sont réellement sauvés. » Même si c'est avec ces paroles qu'il encourage Tite, il n'en est pas si sûr. Il n'est pas absolument sûr, mais je pense qu'il parle ici avec foi. Lorsqu'il envoie Tite, Paul est donc plein de confiance et anxieux de rencontrer Tite à Troas.
Je pense que cela fait partie de la vie. Je ne sais pas si vous avez déjà reçu un fardeau pour quelqu'un. Peut-être que cette personne s'est également perdue dans son cheminement avec Christ. Peut-être lui avez-vous également envoyé une lettre. Si c'est le cas vous savez probablement ce que Paul ressentait dans son coeur.
    Je me rappelle une fois avoir écrit une lettre de 14 pages à ma grande tante, qui de toute évidence ne connaissait pas le Seigneur. J'ai écrit et j'ai écrit, j'ai pleuré et j'ai lu la lettre à mon épouse Lilian, et nous l'avons relue et refaite. J'étais très anxieux de savoir si elle l'avait reçue et ce qu'elle avait répondu et si elle était ouverte. Dans ce cas là vous êtes très anxieux. Vous désirez savoir ce qui s'est passé. De mon côté je ne savais pas que ma tante était sur son lit de mort et lorsqu'elle a reçu cette lettre cela a été la dernière qu'elle ait reçue. La lettre a ensuite fait le tour de toute la famille donc tout le monde a pu la consulter. C'est comme cela que le Seigneur a honoré cela. Vous pouvez donc imaginer ce qui a traversé le cœur de l'apôtre.
    Pour faire court, voici ce qui est arrivé. Le jour où Paul devait rencontrer Tite est arrivé. Il est parti pour Troas. 2 Corinthiens 2:12-13 dit: « Au reste, lorsque je fus arrivé à Troas pour l'Évangile de Christ, quoique le Seigneur m'y eût ouvert une porte, je n'eus point de repos d'esprit, parce que je ne trouvai pas Tite, mon frère; c'est pourquoi, ayant pris congé d'eux, je partis pour la Macédoine. » Tite n'était pas au rendez-vous. Paul a tellement attendu, il était tellement anxieux. Il se demandait: « Comment va-t-il? Comment les Corinthiens ont-ils reçu la lettre? Je me demande s'ils m'aiment? » Paul a fait tout ce chemin jusqu'à Troas mais n'a pas vu Tite. C'est alors que Paul se décide à retourner en Macédoine. Reprenons le chapitre 7.
    Il faut que vous lisiez ce petit incident de la vie de Paul dans son contexte. Je pense que vous vous rappelez qui était Paul, n'est-ce pas? Il a expérimenté pas mal de choses, n'est-ce pas? Je veux dire qu'il a été battu, lapidé, a passé deux jours dans l'eau. Il a été laissé pour mort. Il a vécu de grandes expériences, mais ce jour-là il a eu une crise. Quelqu'un n'était pas au rendez-vous fixé. Est-ce que vous pouvez voir la crise? Est-ce que vous pouvez voir pourquoi cela est quelque chose de si important? Est-ce que vous entendez ce que je veux dire? Cela ne semble pas quelque chose de si important. Mes amis il est passé par la lapidation. Cela ne semble pas si important pour lui car Jésus est tout suffisant. Quelqu'un a annulé un rendez-vous sans le lui dire. Et cela semble être quelque chose de très important pour Paul.
    Vous voyez cela ne semble pas aussi important qu'une banqueroute. Ce n'est pas comme si vous apprenez que vous souffrez d'un cancer incurable ou d'une autre maladie. Ce n'est pas comme perdre un membre de sa famille, quelqu'un que l'on aime ou un conjoint. Certains chrétiens font face à de terribles épreuves. Alors que vous apprenez à connaître le peuple de Dieu, vous verrez que le peuple de Dieu souffre terriblement. Il y a de nombreux membres du peuple de Dieu qui dépendent profondément de la toute suffisance de Christ. C'est cette vérité qui les maintient et les fait avancer.
    Est-ce qu'Il est suffisant lorsque votre enfant se rebelle? Est-Il suffisant lorsque votre conjoint vous quitte? Est-Il suffisant lorsque votre santé baisse, lorsqu'une tragédie vous touche, lorsque vous savez que vous allez vivre seul? Est-Il suffisant lorsque vous devez récolter le fruit de votre insouciance, de votre péché, de vos erreurs? Est-Il suffisant pendant les jours d'adversité, d'épreuves, de ténèbres et de temps difficiles? Est-Il suffisant au jour de la tentation? Est-Il suffisant lorsque viennent les vieux jours et la persécution?
    Vous voyez vous vous attendriez presque à ce que Dieu termine les sept chapitres de cette façon. Dieu est tout suffisant dans votre vie et ensuite suit une liste de grandes choses qu'Il fait pour vous. C'est à cela que vous vous attendriez. Il est tout suffisant peu importe à quoi vous devez faire face. Même lorsque vous êtes sur le point de vous faire tuer et que vous allez finir martyr pour Jésus-Christ. Même dans ces conditions. C'est de cette manière que j'aurais écrit cela.
    Mais Dieu est bien plus sage, bien plus pratique et ce qu'Il nous dit ici est que Christ est tout suffisant dans notre vie même lorsque quelqu'un ne respecte pas son engagement envers nous. Vous voyez c'est vraiment quelque chose de bien plus grand que ces autres choses. Est-ce que vous pensez qu'un homme comme l'apôtre Paul - le modèle du chrétien victorieux de Dieu - après tout ce à quoi il a fait face, après tout ce qu'il a appris sur Dieu et après tout ce qu'il a expérimenté, vous pensez qu'il aurait dit que cela n'est pas très important? Vous pensez qu'il aurait dit: « Tite n'est pas au rendez-vous. Il n'a pas respecté son engagement. Mais Dieu contrôle tout, Il est sur le trône. Je fais confiance à Jésus. La vie continue. Dieu a sûrement une bonne raison. Tite est sûrement retenu. Il est sûrement impliqué dans le ministère. »? Un millier de choses auraient pu se passer. Jésus est tout suffisant.
    Dieu a été fidèle pour mettre par écrit ce que Paul a ressenti.
• Verset 2:12: « Au reste, lorsque je fus arrivé à Troas pour l'Évangile de Christ, quoique le Seigneur m'y eût ouvert une porte, je n'eus point de repos d'esprit, parce que je ne trouvai pas Tite, mon frère. »
• Verset 7:5: « Notre chair n'eut aucun repos... luttes au dehors, craintes au-dedans. »
• Verset 7:6: « Ceux qui sont abattus. »
    Frères et sœurs en Christ, ne soyez pas effrayés de lire cela. N'ayez pas peur de dire cela. Paul, le seul modèle de la vie chrétienne a perdu pied, à cause d'une petite chose triviale et stupide comme un rendez-vous qui n'a pas été respecté. Il est devenu si nerveux, il s'est agité même si la Bible nous dit: « Le Seigneur m'y eût ouvert une porte. » Il aurait dû exercer son ministère, mais il a dû s'éloigner de cette porte. Il a dit qu'il n'était pas en condition de prêcher. Il a donc quitté Troas et est parti pour la Macédoine.
    Mon désir n'est pas de dire du mal de Paul, mais j'aime dire que Paul était inquiet, j'aime dire que Paul était tracassé et anxieux. L'apôtre Paul avait peur. L'apôtre était déprimé à cause de quelque chose qui n'était pas si important. J'aime dire cela, pas pour rabaisser Paul, mais parce que chers frères et sœurs en Christ cela me laisse un peu d'espoir. Est-ce que vous comprenez ce que je veux dire?
    Il se peut que vous lisiez les sept premiers chapitres et que vous vous disiez: « Oh, là, là. Laisse tomber. Je ne serai jamais capable d'être un chrétien si c'est cela le modèle. » Pour nous empêcher de penser cela, Dieu nous dit: « Laissez-moi vous dire quelque chose au sujet de l'apôtre Paul. C'est mon unique modèle de la vie chrétienne. » Mais l'apôtre Paul n'a jamais cessé d'être un humain. Il n'a jamais cessé d'être un être humain. Il n'a jamais cessé d'être chair et sang. Il a lourdement chuté. Il n'a jamais été blessé lorsqu'il était mal compris. Il était déprimé lorsque son programme était interrompu et que les personnes ne respectaient pas leur engagement. Ne pensez pas que si vous vivez la vie chrétienne comme Dieu a prévu qu'elle soit vécue, les épreuves vont passer sur vous comme l'eau s'écoule sur les plumes du canard. Cela n'est pas vrai.
    J'ai un jour lu cette illustration basée sur Galates 2:20 et j'en ai été tout excité. Galates 2:20 dit: « J'ai été crucifié avec Christ; et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi du Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi. »
    L'illustration est basée sur cette expérience: « Vous êtes crucifiés avec Christ », elle disait si vous allez vers un cadavre et que vous commencez à lui parler en le louant, en disant à quel point il est bien, beau, grand et fort est-ce que le mort pourra s'enorgueillir? La réponse est non, comme il est mort, il ne pourra pas s'enorgueillir. Vous pouvez également voir cela à l'envers. Imaginons que vous lui dites de mauvaises choses. Dites au cadavre qu'il est horrible. Dites de mauvaises choses à son sujet. Insultez sa mère. Dites de mauvaises choses au sujet de sa femme. Frappez-le en pleine figure. Est-ce que le cadavre va réagir? Sera-t-il offensé? Rendra-t-il les coups? Sera-t-il vindicatif et rancunier? La réponse est non, parce qu'il est mort; c'est un cadavre. Et à la fin de l'illustration il est écrit c'est comme cela que vous êtes. Vous êtes crucifiés avec Christ; vous êtes morts. Lorsque les gens disent de bonnes choses vous ne pouvez donc pas être fiers parce que vous êtes morts. Lorsque les gens vous disent de mauvaises choses, vous ne pouvez pas être offensés ou riposter parce que vous êtes morts.
    J'aimais bien cette illustration jusqu'à ce que j'aie essayé de la suivre! Je suis finalement arrivé à la conclusion que je ne suis pas un cadavre. C'est incroyable de voir cela. Lorsque quelqu'un me fait quelque chose je deviens fier, je deviens jaloux, je me défends, je me fâche, je deviens impatient. Qu'en est-il de cette histoire de cadavre? Je peux vous dire que c'est bien pour un cadavre, mais Dieu n'a jamais prévu cela pour un chrétien. L'apôtre Paul n'a pas vécu de cette façon. Je suis crucifié avec Christ, mais je ne suis pas un cadavre. Je pense que c'est une très mauvaise illustration de ce qu'est la vie de victoire. Dieu n'a jamais prévu quelque chose comme cela. Ce n'est pas un péché que de ressentir quelque chose. Ce n'est pas un péché que de ressentir la douleur physique ou émotionnelle. En fait, je crois que plus vous connaîtrez la toute suffisance de Jésus plus votre esprit deviendra sensible, et plus vous ressentirez des choses que vous n'aviez jamais ressenties avant.

DIEU PART DE LÀ OÙ NOUS SOMMES POUR NOUS EMMENER LÀ OÙ IL NOUS VEUT

    Vous voyez Dieu utilise cet événement qui semble sans importance dans la vie de Paul pour illustrer cette vérité. Dieu s'occupe de nous à partir de là où nous en sommes pour nous emmener à la place où Il désire que nous soyons. Quelle précieuse vérité! Dieu s'occupe toujours de nous selon ce que nous sommes et pas selon ce que nous devrions être. Il ne s'agit pas d'atteindre une certaine altitude spirituelle et ensuite de dire: «Maintenant Dieu va me bénir. » A tout moment dans votre vie, indépendamment de votre présent ou de votre passé, peu importe à quel point cela peut être horrible ou répugnant, vous pouvez être exactement le chrétien que Dieu aimerait que vous soyez parce que Dieu s'occupe de vous là où vous en êtes. Il illustre cela par le fait que Paul est préoccupé au sujet de Tite. Il était déprimé, il avait peur.
    Peut-être que vous me direz: « Mais de quelle façon est-ce que c'est la révélation à son apogée? » Peut-être que vous direz: « L'apôtre Paul aurait été plus spirituel, s'il avait juste dit: je suis déprimé, mais je prêcherai tout de même. Je vais profiter de l'occasion et je vais prêcher par la foi. » Non la raison pour laquelle c'est l'apogée, c'est que Dieu s'occupe de moi là où j'en suis. L'apôtre Paul était spirituel lorsqu'il était déprimé, il était spirituel lorsqu'il avait peur ou lorsqu'il était préoccupé. Pourquoi? Parce qu'il ne faisait pas semblant. Il ne faisait pas croire quelque chose qu'il n'était pas. Il ne se disait pas: « Cela n'est pas grave, je suis un homme de Dieu, je suis un homme de foi! Je vais aller et prêcher. » L'apôtre était honnête. Il n'a pas lancé une liste de platitudes et de mots. Il disait: « Je me sens mal. Tite n'était pas au rendez-vous, je me sens nul. Je suis déprimé. » Dieu ne dit pas que les chrétiens ne devraient pas être déprimés et sourire en toutes occasions, même lorsqu'ils se retrouvent dans leur voiture sous la neige avec les quatre pneus crevés en disant: «Tout va bien, la vie est belle.»

NOUS N'AVONS PAS BESOIN DE FAIRE SEMBLANT

    Je peux vous dire que cela est une chose incroyable. Paul n'a jamais essayé d'être ce qu'il n'était pas. Il est le modèle du vrai chrétien. Paul n'a jamais essayé de faire semblant parce que Dieu s'occupait toujours de lui à partir de là où il en était. C'est là où il en est et il était honnête devant Dieu. Il partageait ses doutes avec Dieu, il partageait ses blessures avec Lui. Il lui partageait ses découragements. Il est bien plus saint et sûr de dire à Jésus que vous n'êtes pas d'humeur de l'adorer que de faire semblant et de l'adorer. Il est bien mieux de dire au Seigneur que vous n'avez pas d'amour pour votre frère que d'essayer d'y travailler en l'invitant à dîner.
    Paul n'était pas un « géant spirituel. » L'apôtre Paul était fait de poussière et parfois la pression tombait sur lui. Il venait simplement comme il était, nu et transparent devant Dieu. Il connaissait la toute suffisance de Christ, même lorsqu'il était déprimé c'est là où est la gloire de tout cela, que ce soit lorsqu'il était tracassé, lorsqu'il était anxieux. Ne pensez pas que vous allez connaître Dieu en tant que vainqueur, et qu'ensuite vous ne serez plus jamais déprimé et que vous ne ressentirez jamais le blues.
    Il y a des moments où vous serez surpris par les petites choses qui sont capables de vous déstabiliser. Nous sommes conscients que Dieu est capable de gérer nos « Jéricho » mais parfois nous essayons de combattre pour nous-mêmes nos petits « Aï. » Personnellement je pense vraiment que je pourrais lever les bras vers Dieu et Le louer si je perdais tous mes livres et mes notes. Mais lorsque je perds un seul des boutons de ma chemise j'en suis tout retourné. Pourquoi est-ce que ces petites choses m'embarrassent davantage? Si jamais je perdais ma jambe, je me dirais: « C'est Dieu qui est derrière cela, Dieu sait pourquoi cela s'est passé comme cela. » Mais lorsqu'un caillou s'est glissé dans ma chaussure cela me dérange. Pourquoi en est-il ainsi? Je pense que Dieu nous dit ici simplement d'être nous-mêmes. Dieu sait qui nous sommes. N'essayez pas de simuler, n'essayez pas d'être quelqu'un d'autre.
    Certaines personnes croient réellement que pour recevoir une bénédiction de Dieu, elles doivent atteindre un certain niveau spirituel. Elles disent: « Dieu me bénira lorsque j'aurai appris à me soumettre, lorsque j'aurai appris à me reposer, lorsque j'aurai atteint un certain niveau spirituel. » La réalité est que votre bénédiction commencera lorsque vous commencerez à apprendre à être vous. Dieu désire simplement être Dieu. C'est tout ce qu'Il désire. Et Il désire simplement que vous soyez vous. Et c'est Lui qui peut merveilleusement mettre ces deux choses ensemble. Lorsque vous osez être vous-mêmes sans faire semblant en étant juste vous et en laissant Dieu être Dieu, Il pourra merveilleusement bien travailler dans votre vie. C'est à ce moment-là que nous connaîtrons la toute suffisance de Christ. Même lorsque vous êtes au plus bas. Venez à Lui comme vous êtes. Je pense que c'est cela l'apogée de la vie chrétienne. Il s'agit de ne pas faire semblant. Soyez réels.
    Il est intéressant de voir la façon dont Dieu vient pourvoir aux besoins de Paul, parce que très souvent c'est de cette manière que Dieu vient à notre rencontre de la même façon. Nous voyons au verset 7:6 et 13 que Tite est finalement arrivé, mais pas à Troas, en Macédoine. Paul ne lui a pas fait un long sermon sur: « Mais où es-tu passé? » Non, il n'a pas fait tout cela. La Bible nous dit que Tite a réconforté l'apôtre Paul à travers son retour.
    Alors que vous avancez dans le Seigneur, vous verrez qu'une des façons par lesquelles Dieu agit avec vous, là où vous en êtes, est en faisant intervenir dans votre vie d'autres chrétiens pour vous réconforter. C'est ce qu'il a fait avec Paul. Il a envoyé le bon chrétien au bon moment. Vous verrez cela toujours à nouveau. Lorsque vous êtes au plus bas et que vous êtes au fond, Dieu fera intervenir un frère dans votre vie. Cela peut être à travers la radio, cela peut être à travers un livre, peut être à travers un tract ou quelque chose de ce genre. Dieu sait de quoi vous avez besoin quand vous en avez besoin. Dieu amènera dans votre vie ce dont vous avez besoin de la même façon qu'Il l'a fait pour l'apôtre Paul. Il sait si vous avez besoin d'un frère ou d'une sœur dans votre vie. Par conséquent ne perdez pas espoir après avoir lu cette grande description du chrétien. Revenons à la réalité. Dieu agit avec nous à partir de là où nous en sommes.
    Très bien, voyons la deuxième chose que ce chapitre nous apporte. Il ne nous donne pas uniquement la caractéristique finale, c'est-à-dire que Paul était réel, il était humain, il était chair, mais nous voyons également de quelle façon nous sommes préparés pour la réalité de Christ à travers moi.
    Vous aurez remarqué de quelle façon ce chapitre se termine. Tout le monde bénit tout le monde. Tout le monde rafraîchit les autres. Les Corinthiens ont été bénis par la venue de Tite. Les Corinthiens ont été blessés parce que Tite leur a apporté la lettre de Paul. Tite a été béni parce que Paul lui a fait confiance pour qu'il apporte sa lettre aux Corinthiens. Tite a été béni parce que les Corinthiens l'ont bien accueilli. Paul a été béni parce que Tite est revenu. Paul a été béni parce que Tite avait une bonne nouvelle au sujet des Corinthiens. Les Corinthiens allaient être bénis parce que Paul a reçu de Tite la bonne nouvelle que Paul était béni, et lorsque les Corinthiens ont entendu cela alors c'est eux qui ont été bénis et à la fin tout le monde était béni. C'est de cette manière que ce chapitre se termine.
    Le mot grec utilisé dans le verset 7:13 est merveilleux, il s'agit de « rafraîchir », Paul écrit « l'esprit a été rafraîchi par vous tous. » Vous voyez dans la prochaine section qui concerne les chapitres 8 et 9, nous verrons la toute suffisance de Christ à travers nous, l'idée est qu'alors que Christ est suffisant en nous et qu'Il vit à travers nous, nous apportons le rafraîchissement au monde. Nous commençons à bénir.
    Il faut que vous vous rappeliez que les chapitres 8 et 9 ne sont pas des chapitres au sujet de l'argent, c'est une illustration du propos de Paul. Comme le peuple de Dieu aime à penser que ce sont des chapitres sur l'argent! L'argent n'est ici que l'illustration, pas le point. Le point important ici est que Dieu désire rafraîchir les gens à travers vous.
    J'aimerais vous apporter deux vérités en lien avec le rafraîchissement. Elles se trouvent toutes les deux dans ce chapitre, mais nous allons les illustrer à partir d'un autre passage de la Bible. Je pense que c'est une parfaite illustration et j'espère que cela nous aidera à préparer la prochaine leçon où nous commencerons à considérer cela. Voici ces deux vérités.
    La vérité première est dans les versets 7:8-12. Ce passage dit que parfois pour pouvoir rafraîchir le peuple de Dieu nous devons être des instruments de tristesse. Vous voyez l'apôtre Paul a été utilisé par Dieu pour la tristesse aux Corinthiens, parce qu'il ne pouvait pas les rafraîchir avant qu'il ne leur apporte la tristesse.

ÊTRE DES INSTRUMENTS DE TRISTESSE POUR MIEUX BÉNIR

    Je pense que nous aimons tous être une bénédiction. Soyons une bénédiction pour tous! Je me rappelle l'époque où j'étais à l'école biblique et où je pensais que je savais tout. Les professeurs me donnaient quelque chose, je l'écrivais dans mes notes et je disais: « Je suis prêt pour passer mon diplôme. Je suis prêt à dire au monde tout ce que je sais. » Je désirais toujours rentrer à la maison pour Noël et être une bénédiction pour ma famille. Avez-vous déjà essayé d'être une bénédiction pour quelqu'un? Je pensais pouvoir rentrer à la maison à Noël et être une bénédiction pour tous mes oncles, tantes et cousins. La réalité est qu'ils ne pouvaient pas attendre pour que je reparte à l'école biblique! Il n'y avait pas de bénédiction. J'essayais de forcer tout le monde avec l'évangile et de placer quelque chose de Jésus dans chacune des conversations. C'était un vrai cauchemar! Jusqu'à ce que le coeur soit mis en règle avec Dieu, il ne peut pas y avoir de rafraîchissement. Ce n'est pas possible. Il faut d'abord qu'il y ait brisement. Il faut d'abord qu'il y ait repentance et révélation.
    Veuillez noter le verset 2:4 qui dit: « C'est dans une grande affliction, le coeur angoissé, et avec beaucoup de larmes, que je vous ai écrit, non pas afin que vous fussiez attristés, mais afin que vous connussiez l'amour extrême que j'ai pour vous. » Il arrive parfois que nous aimions tellement les gens que nous sommes effrayés de leur dire des choses dures. Nous ne désirons pas offenser qui que ce soit. Mais Dieu nous enseigne ici, et vous le verrez également dans les chapitres 8 et 9, que si nous désirons être sérieux au sujet d'être un canal de rafraîchissement, nous devrons souvent d'abord être un canal de tristesse avant que nous puissions devenir un canal de rafraîchissement. Cela va parfois briser notre cœur comme cela a été le cas avec Paul que de s'occuper avec sérieux de ceux que nous aimons et de leur dire honnêtement les choses. Cela n'a pas été facile pour Paul de dire ce qu'il avait à dire dans 1 Corinthiens. Il devait dire la vérité. Il a dû démolir certaines de leurs idées. Il a dû abattre certaines de leurs vues théologiques. Il a dû leur faire face avec leur légalisme et leur immoralité. Si jamais il devait être leur canal de rafraîchissement, il devait d'abord être l'instrument qui leur apportait la tristesse.
    Dans les versets 7:9 et 10, nous voyons que Dieu mentionne deux sortes de tristesses. Il y a une tristesse dont on nous dit qu'elle est selon la volonté de Dieu, appelée tristesse selon Dieu. Puis il y a une tristesse dont parle le verset 10 qui est appelée tristesse selon le monde. Il y a une grande différence entre la tristesse selon Dieu et la tristesse selon le monde. D'après le verset 7:9 la tristesse selon Dieu conduit à la repentance, conduit au changement. Il y a quelque chose qui change. Il y a un tournant. D'après le verset 7:10 la tristesse selon le monde conduit à la mort. La seule façon dont vous pouvez faire la différence entre les deux est d'attendre pour voir si cela produit ou non du fruit.
Hébreux 12:17 nous parle d'Esaü: « Vous savez que, plus tard, voulant obtenir la bénédiction, il fut rejeté, quoiqu'il la sollicitât avec larmes; car son repentir ne put avoir aucun effet. »Matthieu 26:75 dit: « Et Pierre se souvint de la parole que Jésus avait dite: Avant que le coq chante, tu me renieras trois fois. Et étant sorti, il pleura amèrement. »     Nous avons donc les pleurs d'Esaü et ceux de Pierre.
    Imaginons que j'ai à ma disposition deux tubes à essai. Dans un des tubes je mets un peu des larmes d'Esaü et dans l'autre un peu des larmes de Pierre. Si je les envoie au laboratoire pour analyse, sera-t-on capable de me dire lesquelles sont des larmes selon Dieu et lesquelles sont des larmes selon le monde?
    Avant je donnais beaucoup d'importance aux larmes. Il arrive parfois que vous partagez une vérité de Dieu et quelqu'un commence alors à pleurer, son coeur semble fondre et il y a beaucoup d'émotion. Lorsque je rentrais de conférence on me demandait: « Comment est-ce que cela s'est passé? » Je répondais: « C'était incroyable. Vous auriez dû voir les larmes. Vous auriez dû voir les personnes se tourner vers le Seigneur. » Mais toutes ces larmes ne sont pas un fruit réel.
    Lorsque Jésus a partagé la parabole des quatre sols, Il a parlé au sujet du sol qui était comme un roc. Il dit que ce sol a reçu la semence avec une grande joie. Mais plus tard elle sécha. Vous ne pouvez rien en déduire par rapport à la réception. Vous voyez ce ne sont pas les larmes qui font l'histoire, ce sont les années qui font l'histoire. Lorsque quelqu'un est touché ou pleure à cause d'une vérité de Dieu, alors considérons cette personne dans vingt ans. Ensuite nous saurons ce qu'il en est. Vous ne pouvez rien dire au début. Paul n'était pas excité lorsque les Corinthiens ont reçu sa lettre. Ils ont pleuré. Mais ce qui l'excitait était ce qui se trouve au verset 7:11: « Quel empressement n'a-t-elle pas produit en vous! Quelle justification, quelle indignation, quelle crainte, quel désir ardent, quel zèle, quelle punition! Vous avez montré à tous égards que vous étiez purs dans cette affaire. » Ils ont changé. Ils se sont détournés de leur péché. Voilà ce qui excitait l'apôtre Paul. Puis ils lui ont écrit et lui ont dit: « Paul nous t'aimons. Tu nous as dit ces choses, comme nous Te louons. Merci. » Paul est ensuite devenu le canal de rafraîchissement parce qu'il a accepté d'abord d'être un instrument de tristesse.
    Le verset 7:12 dit: « Si donc je vous ai écrit, ce n'était ni à cause de celui qui a fait l'injure, ni à cause de celui qui l'a reçue; c'était afin que votre empressement pour nous fût manifesté parmi vous devant Dieu. » Ce n'est ni à cause de l'offensé ni à cause de l'offenseur que Paul a écrit, mais en leur disant la vérité après qu'ils aient péché, il leur a donné l'opportunité de savoir s'ils étaient justes devant Dieu. Comment répondez-vous à cela: « Nous allons voir si vos larmes sont des larmes réelles qui conduisent à la repentance ou juste des larmes de crocodile qui mènent à la mort? » Une tristesse selon Dieu est la preuve du salut.
    Les personnes qui vous partagent quelque chose dans le Seigneur, dans l'amour mais dont le coeur souffre ont horreur de faire cela, ce n'est pas amusant d'être un instrument de tristesse. Mais lorsque quelqu'un est un instrument de tristesse dans votre vie, que vous voyez le péché et que vous ne vous repentez pas, alors Dieu dit que vous avez eu une opportunité de montrer que vous êtes un réel enfant de Dieu mais vous n'en avez pas tenu compte. Ceci dit nous ne pouvons pas juger les coeurs. Nous ne savons pas ce qu'il y a dans les coeurs. Nous ne pouvons pas aller chez quelqu'un et dire: « Oh, il ne s'est pas repenti, par conséquent ce n'est pas un enfant de Dieu. » Nous ne pouvons pas faire cela. Paul dit que cela leur a donné une opportunité et il se réjouit qu'ils se soient emparés de cette opportunité. Paul leur a fait face avec leur légalisme, leur léthargie, leur rébellion, leur immoralité et ensuite cela a tourné à leur rafraîchissement.
   Il y a un autre principe que j'aimerais encore vous partager en lien avec le rafraîchissement. Rappelez-vous que Dieu ne présente pas cette vérité avant qu'Il n'ait mis en avant neuf vérités à travers les sept premiers chapitres. Ce n'est qu'ensuite qu'Il met cela en avant. Il est absolument impossible d'avoir Christ en tant que tout suffisant à travers moi s'Il n'est pas d'abord tout suffisant en moi. C'est pour cette raison que Dieu attend jusqu'à ce moment. Dans les chapitres 8 et 9 nous verrons ce que cela signifie d'avoir le fleuve rafraîchissant qui coule à travers nous. Mais nous devons premièrement comprendre que nous ne sommes pas prêts pour les chapitres 8 et 9 avant que nous ayons digéré les sept premiers chapitres. C'est cela qui doit d'abord être réel dans notre vie ou alors nous ne pourrons jamais expérimenter les chapitres 8 et 9.
    J'aimerais que nous prenions un chapitre de l'évangile selon Jean parce qu'il résume parfaitement les chapitres 1 à 7 et la vérité du rafraîchissement. C'en est une parfaite illustration. J'enseigne le livre de 2 Corinthiens mais je ne connais pas de passage qui illustre mieux cette vérité que Jean 13:1-17: « Avant la fête de Pâque, Jésus, sachant que son heure était venue de passer de ce monde au Père, et ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, mit le comble à son amour pour eux. Pendant le souper, lorsque le diable avait déjà inspiré au coeur de Judas Iscariot, fils de Simon, le dessein de le livrer, Jésus, qui savait que le Père avait remis toutes choses entre ses mains, qu'il était venu de Dieu, et qu'il s'en allait à Dieu, se leva de table, ôta ses vêtements, et prit un linge, dont il se ceignit. Ensuite il versa de l'eau dans un bassin, et il se mit à laver les pieds des disciples, et à les essuyer avec le linge dont il était ceint. Il vint donc à Simon Pierre; et Pierre lui dit: Toi, Seigneur, tu me laves les pieds! Jésus lui répondit: Ce que je fais, tu ne le comprends pas maintenant, mais tu le comprendras bientôt. Pierre lui dit: Non, jamais tu ne me laveras les pieds. Jésus lui répondit: Si je ne te lave, tu n'auras point de part avec moi. Simon Pierre lui dit: Seigneur, non seulement les pieds, mais encore les mains et la tête. Jésus lui dit: Celui qui est lavé n'a besoin que de se laver les pieds pour être entièrement pur; et vous êtes purs, mais non pas tous. Car il connaissait celui qui le livrait; c'est pourquoi il dit: Vous n'êtes pas tous purs. Après qu'il leur eut lavé les pieds, et qu'il eut pris ses vêtements, il se remit à table, et leur dit: Comprenez-vous ce que je vous ai fait? Vous m'appelez Maître et Seigneur; et vous dites bien, car je le suis. Si donc je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres; car je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait. En vérité, en vérité, je vous le dis, le serviteur n'est pas plus grand que son seigneur, ni l'apôtre plus grand que celui qui l'a envoyé. Si vous savez ces choses, vous êtes heureux, pourvu que vous les pratiquiez. »
    Avant que je ne vous donne le principe de cette section, laissez-moi vous donner un petit arrière-plan à cette illustration. Je veux parler du lavement des pieds. Je pense que cela correspond au geste que nous faisons lorsque nous enlevons nos chaussures et que nous nous installons confortablement dans la maison.
    Le lavement des pieds à l'époque de la Bible était quelque chose de très commun. Ils ne portaient pas de chaussettes à cette époque. Ils portaient simplement des sandales ouvertes. Les routes n'étaient pas goudronnées comme le sont les nôtres. C'était juste des routes poussiéreuses et par conséquent la poussière collait aux pieds qui transpiraient. C'était un acte d'hospitalité à l'époque de la Bible. Lorsque vous arriviez à la maison de quelqu'un, il y avait à l'entrée de l'eau pour se laver les pieds.
    Est-ce que vous vous rappelez en Genèse 18 lorsque les trois hommes sont venus visiter Abraham? La Bible dit qu'Abraham a lavé leurs pieds et leur a préparé un repas. Jésus dit à Simon le pharisien en Luc 7: « Je suis entré dans ta maison, et tu ne m'as point donné d'eau pour laver mes pieds; mais elle, elle les a mouillés de ses larmes, et les a essuyés avec ses cheveux. » Il y a même de bonnes raisons de penser que l'eau que Jésus a transformée en vin devait servir à laver les pieds. Cela magnifie encore davantage le miracle n'est-ce pas?
    Le lavement des pieds était tout simplement le plus haut degré d'attention et d'hospitalité que l'on pouvait manifester envers quelqu'un. C'était le signe d'une grande gentillesse. Jésus dit en Jean 13:14: « Vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres. » Jésus ne voulait pas dire que cette habitude devait perdurer, qu'à partir de ce moment les gens devaient se laver les pieds les uns aux autres. Je ne sais pas si vous êtes déjà allés dans une église où l'on pratique le lavement des pieds. Je sais que certains disent avoir des réunions « de lavement des pieds. » Personnellement je pense plutôt que cela doit être des réunions de « relavement des pieds », parce que je suis sûr que les gens lavent leurs pieds avant d'y aller et cela à cause de notre culture. Je ne crois pas que c'est de cela que Jésus voulait parler. L'idée qu'Il avait à l'esprit avec le lavement des pieds était celle du rafraîchissement. Lorsque vous arriviez à la maison de quelqu'un, la personne vous accueillait en tant qu'invité, vous étiez rafraichis et elle lavait la poussière de vos pieds. C'était stimulant. C'était renouvelant. C'était revivifiant. Elle vous disait: « Entrez, relaxez-vous, asseyez-vous, mettez-vous à l'aise. » Voilà quelle était l'idée.
    Pour être en mesure de bien comprendre cette section et de quelle manière c'est en lien avec 2 Corinthiens, nous devons comprendre que bien que Paul soit l'illustration du chrétien complet, d'autres chrétiens illustrent des choses différentes. Pierre est la grande illustration de Dieu de la sanctification progressive du chrétien. Si vous désirez savoir comment grandir vous devez lire Pierre et pas Paul. C'est pour cette raison que tout le monde s'identifie avec Pierre. Vous avez déjà entendu cela: « Oh, je peux m'identifier avec lui. » Les gens savent que Pierre a souvent eu des ratés. Pierre grandissait progressivement, il est la grande illustration des étapes à travers lesquelles nous grandissons. Je n'ai pas le temps de vous montrer les dix-huit événements de la vie de Pierre pour vous montrer comment il a grandi, mais dans ce chapitre de Jean il y a une étape qu'il a franchie et nous la franchissons également lorsque nous passons de 2 Corinthiens 7 à 2 Corinthiens 8. C'est ce que j'aimerais vous montrer.
    Pierre représentait les disciples et voici jusqu'où ils étaient arrivés dans la vie chrétienne. Voilà comment était la vie chrétienne dans leur pensée, dans leur crédo, dans leur théologie. Ils disaient: « Seigneur Tu es le maître, je suis ton serviteur, je me soumets. Je ferai tout ce que Tu me demanderas. J'irai partout où Tu me diras d'aller. Je serai tout ce que Tu voudras que je sois. Je ferai n'importe quel travail que Tu me demanderas de faire. Je me marierai avec n'importe quelle personne que tu voudras. Je ferai tout, n'importe quand et à n'importe quel prix. »
    Je me rappelle qu'au début de notre mariage, mon épouse et moi avions aussi une valise qui était toujours remplie et prête pour partir. C'était un signe pour nous qui disait « n'importe où et n'importe quand. » L'idée était que nous avions tout soumis au Seigneur, nous n'avions pas de racines. Nous étions prêts à aller partout là où Dieu nous dirait d'aller. Plus tard nous avons abandonné ce principe.
    Pierre représente cette position dans Jean 13, il a appelé Jésus Maître et Seigneur. En Jean 13:37 il dit: « Je donnerai ma vie pour toi. » Ne soyez pas trop critiques avec la phrase de Pierre. C'était la grande affection de notre cher Seigneur Jésus qui lui a fait faire cela. Avec la lumière que Pierre avait, il a pu dire: « Je donnerai ma vie pour toi. » C'est vraiment ce qu'il pensait. Bien entendu à ce moment là, il n'avait pas réalisé les possibilités diaboliques de son propre coeur. Il n'avait pas encore compris à quel point il était faible. Son attitude était la suivante: « Il est le Seigneur, je suis l'esclave. Il est le maître, je suis le serviteur. Je sers Dieu. Il est mon créateur, je suis sa créature. » Vous pouviez constamment l'entendre dire: « Que ta volonté se fasse. » Voilà où il en était.
    Dans ce chapitre le Seigneur Jésus est sur le point de l'emmener plus loin et de donner un coup dans sa théologie au point où il ne s'en remettra jamais. Chaque fois que Dieu donne un coup à notre théologie, la même crise se produit.
    Dans Jean 13, Jésus est présenté en tant que Celui qui porte le tablier. Jésus est présenté en tant que Celui qui lave mes pieds. Pierre a eu beaucoup de difficultés avec cela. C'est une scène incroyable. Essayez d'en saisir les impacts. Jésus est celui qui lave les pieds, Jésus est celui qui rafraîchit. Vous voyez ce concept n'est jamais venu à l'esprit de l'apôtre Pierre ou des autres disciples à ce moment-là.
    J'aimerais que vous puissiez saisir ce que le grec explicite dans Jean 13:6-8. La langue grecque a une façon spéciale de souligner certains mots et certaines choses en positionnant des mots grecs dans le texte. Voilà ce qui est dit dans le grec: « Toi? A moi? Tu vas laver mes pieds? Mes pieds? Toi? A moi? » Ensuite en Jean 13:8 vous avez une des plus fortes expressions de tout le Nouveau Testament. Je vais vous la donner de façon littérale. Voilà ce que dit le grec: « Jamais, même pendant toute l'Éternité, je ne te laisserai laver mes pieds. » Il faut que vous puissiez ressentir ce que Pierre ressent. Pierre dit: « Je suis prêt à laver tes pieds. Je te servirai. Je ferai tout cela pour toi. Mais jamais, jamais de la vie, et je ne veux pas en entendre parler, Tu ne mettras de tablier. Je suis le serviteur. C'est moi qui porte le tablier. C'est moi l'esclave. Tu ne me laveras pas les pieds. C'est moi qui Te servirai. » Avez-vous déjà entendu cela, cette expression: « Je suis sauvé pour servir? » L'homme est incurable dans son désir de penser que d'une façon ou d'une autre il est là pour donner à Dieu.
    A ce point de la discussion, Jésus a prononcé ce que je considère comme étant le pire verset de la Bible qui ait été adressé aux chrétiens. Jean 13:8 dit: « Si je ne te lave, tu n'auras point de part avec moi. » Pensez un peu à cela. Il n'est pas en train de dire: « Pierre tu vas mourir et aller en enfer. » Il a déjà dit à Pierre qu'il était pur. Pierre était sauvé; il allait au ciel. Ce que Jésus était en train de dire était: « Pierre, tu ne comprends pas. Je désire que vous vous laviez les pieds les uns des autres, mais jusqu'à ce que j'ai lavé tes pieds, tu ne pourras laver les pieds des autres. Jusqu'à ce que je t'aie rafraîchi, tu ne peux pas rafraîchir quelqu'un d'autre. » Lorsque Jésus dit: « Tu n'as aucune part avec moi », Il voulait parler d'intimité. Il voulait parler d'union. Il voulait parler de relation et de communion avec Dieu.

SAUVES POUR ÊTRE SERVIS PAR DIEU POUR SERVIR LES AUTRES

     D'une certaine façon nous avons si longtemps respiré l'atmosphère dans nos poumons spirituels que nous nous sommes habitués au langage comme: « Sauvés pour servir Dieu», « Travaillez, travaillez, travaillez », « Occupez-vous, occupez-vous, occupez-vous. » Il y a tellement de chrétiens qui tournent en rond dans leur petite cage, tels un hamster et n'arrivent nulle part. Non, vous n'êtes pas sauvés pour servir. Frères et soeurs en Christ, croyez cela de tout votre coeur. Vous êtes sauvés pour être SERVIS pour SERVIR. Est-ce que vous me suivez? Vous êtes sauvés pour être servis. Vous ne pouvez pas lever le plus petit doigt pour laver les pieds de qui que ce soit jusqu'à ce que Dieu ait lavé vos pieds. Dieu doit avant tout faire tout ce qu'il y a à faire pour vous, avant que vous puissiez faire quoi que ce soit pour qui que ce soit d'autre. L'apôtre Pierre avait besoin de comprendre cela, sinon il n'aurait aucune part avec lui.
    Très bien, laissez-moi vous raconter le reste de l'histoire avant de retourner à 2 Corinthiens. Après ce chapitre l'apôtre Pierre a argumenté avec le Seigneur. Il lui a dit: « Jamais de la vie! » Puis Christ lui a dit: « Si je ne te lave pas les pieds tu n'as aucune part avec moi. » Pierre s'énerve alors et dit: « Ne me lave pas uniquement les mains et les pieds, mais donne-moi un bain. » Pierre n'avait toujours pas compris.
    Il y a trois événements qui suivent celui-ci, c'est un peu comme si le Seigneur Jésus disait: « Très bien Pierre, tu crois vraiment que tu es capable de Me servir? » Tous ces trois événements sont consignés dans Matthieu 26.
    Pierre a dit: « Seigneur fais-moi confiance. Je Te servirai. Je suis prêt à mourir pour Toi. » Et Jésus a répondu: « Très bien. Test numéro un, attends ici une heure. » Est-ce que vous vous rappelez de cela? Les disciples devaient juste veiller une heure pendant que Jésus allait prier. Lorsque Jésus est revenu, Pierre n'était absolument pas conscient de toutes les choses spirituelles qui se passaient lors du moment le plus spirituel qui ait jamais eu lieu sur terre. Il n'avait même pas pu garder ses yeux ouverts.
    Jésus leur donne alors le principe suivant: « Êtes-vous sûrs que vous serez capables de Me servir? L'esprit est bien disposé, mais la chair est faible. Vous ne pouvez pas Me servir. » C'est à ce moment que l'armée romaine arrive. Pierre le pécheur professionnel se dresse contre l'empire! Il sort son épée, il veut montrer à Jésus ce qu'il vaut. Il lui redit: « Je veux Te servir. Je veux Te défendre. » Il finit par couper l'oreille de Malchus le serviteur du grand prêtre. Personne ne sait comment il a fait cela.
    C'est comme cela que Pierre compte servir Jésus? Combien notre Seigneur Jésus est tendre, Il n'a pas repris Pierre. Il toucha l'oreille de cet homme et le guérit, et répara les torts causés par « le service » de Pierre. Êtes-vous reconnaissants pour les fois où Christ a réparé les dégâts causés par votre service chrétien? Jésus a donc guéri cet homme et a dit à Pierre: « Tu as oublié le principe. » Puis Il a montré le ciel et a dit: « Si je désirais des serviteurs, j'aurais tous les anges du ciel à ma disposition et à tout moment ils peuvent venir et détruire toute l'armée romaine. Merci pour ton service Pierre, mais tu ne peux pas Me servir. »
    Puis Jésus est arrêté et emmené. La Bible nous dit que Pierre le suivait de loin. Vous connaissez la terrible histoire qui a suivi. Peu de temps après, il était assis avec les ennemis de notre Seigneur Jésus Christ au coin du feu pour se réchauffer. Il se réchauffait la nuit même où Jésus suait des gouttes de sang. Une jeune fille est venue et l'a reconnu. Elle a dit: « Tu es l'un d'entre eux. » Mais il a nié cela. Il disait: « Je ne Le connais pas. » Une autre personne est venue pour l'accuser en disant: « Ton langage te trahit. » Mais Pierre a commencé à jurer et à dire qu'Il ne Le connaissait pas. Puis le coq a chanté.
    La Bible nous dit qu'à ce moment précis le Seigneur Jésus est sorti et se tenait sur le balcon et Luc 22:61 rapporte: « Jésus le Seigneur, s'étant retourné, regarda Pierre. » Il n'a rien dit, Il a juste regardé. Puis Pierre s'est rappelé des paroles de Jésus. Je ne sais pas tout ce qu'il y avait dans ce regard, mais il y avait au moins cela. C'est une des vérités les plus dures que vous n'entendrez jamais. Je pense que ce que Jésus a dit est: « Pierre, est-ce que tu penses réellement que tu peux me servir? » Si vous êtes comme Pierre, laissez-moi vous dire où votre service va vous mener. Cela va vous conduire à un reniement de Jésus-Christ. Si vous désirez aller dans cette direction vous finirez par le renier. Pierre est sorti et a pleuré amèrement. C'est à ce moment qu'il a fait un pas en avant et qu'il a commencé à comprendre la vérité. Il a enfin reconnu: « Je ne peux pas servir Dieu; c'est Dieu qui doit me servir. Je ne suis pas sauvé pour servir, je suis sauvé pour être servi par Dieu. »
    Je peux vous dire que je suis passé par cette même expérience dans ma vie chrétienne. J'étais comme Pierre, j'ai refusé de laisser Dieu me servir. Je désirais devenir le plus grand serviteur de Dieu qu'Il ait jamais eu, j'ai travaillé à l'extrême pour essayer de Le servir, j'ai fini par Le trahir et pleurer amèrement. Je bénis le Seigneur pour ce jour lorsqu'Il m'a souri et qu'Il a commencé à me montrer qu'Il désire me laver les pieds et me servir.
    Voici le point important de toute cette histoire. Il s'agit d'être rafraîchi pour rafraîchir. Il est vrai que vous allez vous laver les pieds les uns des autres. Nous arriverons à cette partie qui est Christ tout suffisant à travers moi. Mais cela n'arrivera pas avant qu'Il soit tout suffisant en moi. C'est pour cette raison qu'Il attend jusqu'à la fin. Il doit d'abord laver vos pieds. Il doit d'abord vous servir vous. Il doit d'abord vous donner. C'est seulement ensuite que vous aurez quelque chose à donner et que vous pourrez rafraîchir les autres.
    Dans notre prochaine leçon nous commencerons les chapitres 8 et 9, Christ est tout suffisant à travers nous.

    Prions: Père, nous Te remercions pour ton merveilleux évangile. Nous ne Te remercions pas uniquement pour la bonne nouvelle concernant les pécheurs non sauvés, mais également pour la bonne nouvelle concernant les pécheurs sauvés. Merci parce que nous avons également la bonne nouvelle que Christ est tout suffisant en nous et tout suffisant à travers nous. Nous sommes émerveillés de ce que Tu as porté le tablier, mais Tu as dit que c'est comme cela que les choses devaient être faites. Tu n'es pas venu pour être servi mais pour nous servir, afin que Tu puisses rafraîchir les autres. Nous Te le demandons au nom de Jésus. Amen.

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