dimanche 3 mai 2020

(11) disciple - LES BÉATITUDES: UN MANIFESTE DU ROYAUME par Chip Brogden


« Voyant la foule, Jésus monta sur la montagne; et, après qu'Il se fut assis, Ses disciples s'approchèrent de Lui. Puis, ayant ouvert la bouche, Il les enseigna, et dit: » (Matthieu 5:1,2)

                 Le Sermon sur la Montagne, ainsi nommé habituellement, commence par ce que les gens appellent Les Béatitudes: « Heureux ceux... ». Ce qui suit est une sorte de Manifeste du Royaume, ce sont des vérités fondamentales qui nous aiderons à mieux comprendre à quoi ressemble la vie dans ce Royaume de Dieu.

                     Les Écritures enseignent clairement que les saints régneront avec Christ, mais nous ne trouvons nulle part dans la Bible des instructions nous expliquant comment gouverner les nations ou conquérir le monde. Au lieu de cela, on peut y lire comment un disciple devrait gouverner son propre coeur et vaincre son instinct naturel en reniant le Moi et en prenant sa Croix chaque jour pour Le suivre, Lui. C'est seulement ensuite qu'il sera possible de s'asseoir avec Christ sur Son trône et de gouverner les nations (cf. Apocalypse 3:21).

                    Même s'il couvrira toute la terre, ce Royaume ne commence pas par une domination globale. Il commence à l'intérieur, de façon invisible et secrète dans le coeur et les pensées d'individus, disciples de Jésus. Jésus ne s'emparera pas du monde d'un seul coup. Au lieu de cela, Il fait subir un entraînement à des hommes et des femmes afin qu'ils occupent dans Son Royaume la fonction de roi et de prêtre. Il les conduit dans un processus, en les préparant, en les sortant du monde un par un, et en les transformant à Son image sur la durée.

                 Où tout cela commence-t-il? Cela commence avec l'attitude de coeur d'un roi en formation, avec la façon de penser d'un apprenti disciple. C'est un programme d'entraînement prévu pour produire une espèce différente de roi et de prêtre, contrastant complètement avec « les rois de ce monde », et comme tous les paradoxes du Royaume, cela révèle à quel point les Cieux fonctionnent bien différemment de la Terre.

                  Regardons tour à tour chacune des caractéristiques et demandons-nous ensuite à quelle étape de cet entraînement pour le Royaume nous en sommes personnellement.

           1. LA PAUVRETÉ SPIRITUELLE: LA DIMINUTION DU MOI

« Heureux les pauvres en esprit, car le Royaume des Cieux est à eux! » (Matthieu 5:3)

                    La pauvreté spirituelle découle du fait que nous reconnaissons qu'en dehors de Lui, nous ne pouvons rien faire. C'est accepter d'être brisé et réduit à la banqueroute de l'esprit, ce qui n'implique pas seulement de perdre tout ce dont nous avons joui un jour mais de prendre aussi un nouveau départ avec notre ardoise effacée et nos dettes remises. C'est le Second Principe Spirituel Universel qui dit que « Je dois diminuer » (Jean 3:30b)

                     Cette diminution, ou comme j'aime à le dire, cette réduction à Christ, est la première condition. Si nous ne sommes pas prêts à être vidés alors nous ne pourrons avoir les Richesses du Royaume des Cieux. Nous serons comme l'église de Laodicée qui disait «Je suis riche, je me suis enrichie, et je n'ai besoin de rien » mais qui aux yeux de Dieu «était pauvre, aveugle, nue et misérable (Apocalypse 3:17). Ainsi le Royaume appartient à ceux qui admettent entièrement et dès le début qu' « Un homme ne peut recevoir que ce qui lui a été donné du ciel. » (Jean 3:27).

                          2. REPENTANCE: SAINTE TRISTESSE

« Heureux les affligés, car ils seront consolés! » (Matthieu 5:4)

                    Quelle est la cause de leur affliction? Une définition dit que cette sorte d'affliction signifie être attristé à cause de ses propres péchés et des péchés des autres. Cette sainte tristesse conduit à la repentance et à un désir de voir les autres rentrer dans une juste relation avec Dieu.

                  Ceux qui se lamentent, angoissés de voir le mal s'étendre autour d'eux sont ceux que Dieu recherche comme prêtres et rois potentiels dans Son Royaume. Une personne qui s'afflige est une personne qui voit et une personne qui se sent concernée. Elles seront réconfortées, et elles seront capables de réconforter les autres avec le même réconfort qu'elles ont reçu.

3. LA DOUCEUR: L'ABSENCE DU MOI


« Heureux les débonnaires, car ils hériteront la terre! » (Matthieu 5:5)


                    On retrouve l'idée des doux héritant la terre à travers tout le livre des Psaumes. Quand quelqu'un est pauvre en esprit et affligé à cause de ses propres péchés et des péchés des autres, la fierté et l'arrogance sont éliminées. Une personne qui sait n'être pas meilleure que les autres ne s'élèvera pas facilement au-dessus de ses frères et soeurs. Mais cette douceur n'implique pas un manque de puissance, une passivité totale. C'est la puissance mais la puissance sous le contrôle de l'amour et sans le poison de son propre intérêt et de sa satisfaction. Avoir la puissance, et n'utiliser cette puissance que pour le bien et le bien-être des autres, c'est cela la douceur. Jésus est la démonstration parfaite que la puissance qui opère à travers la douceur ne peut être arrêtée, alors que les puissances temporelles et les politiciens finissent toujours mal.

                Il n'y a pas de place dans Son royaume pour la politique des hommes, toutes les manipulations charnelles, et les abus de pouvoir et de position qui les accompagnent inévitablement. A la place, ceux qui hériteront la terre seront des personnes brisées, des personnes douces, des personnes à qui l'on peut confier la terre en toute confiance sans qu'elles ne la ruinent. C'est un tout autre type de gouvernement, un genre que nous n'avons jamais vu.

                   4. L'INSATIABLE DÉSIR POUR LE GOUVERNEMENT 
                                         UNIVERSEL DE CHRIST

« Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés! » (Matthieu 5:6)

                    Avoir faim et soif de la justice c'est avoir un désir et un besoin insatiables de voir le Royaume établi, et de voir Jésus manifester Sa Prééminence au-dessus de toutes choses. Il n'y a qu'un seul moyen pour voir cette soif et cette faim rassasiées, c'est de voir Christ gouverner et régner sur toute la terre, car « Le sceptre de ton règne est un sceptre de justice » (Hébreux 1: 8). L'idée selon laquelle le Royaume est intimement et clairement lié à la justice est introduite plus loin par Jésus, qui dit que nous devons rechercher d'abord « le Royaume de Dieu et Sa Justice » (Matthieu 6:33). Seuls ceux qui ont faim et soif de Lui Le rechercheront.

                  Avoir faim et soif de justice c'est regarder en avant vers la promesse de nouveaux cieux et d'une nouvelle terre (cf. 2 Pierre 3:13): l'attendre, la désirer, la rechercher, se préparer et prier jusqu'à ce qu'elle arrive. Cela implique que nous ne soyons pas satisfaits de la façon dont les choses se passent, et que nous ne soyons pas satisfaits de laisser les choses comme elles ont toujours été. Nous haïssons le péché, nous haïssons les effets du péché sur la terre, et nous gémissons à cause des conséquences de l'inhumanité de l'homme vis à vis de l'homme et de sa rébellion contre Dieu; mais nous avons l'espoir de jours meilleurs, d'une vie meilleure, d'un monde meilleur où le Juste Lui-même vivra parmi nous. Jusqu'à ce jour, nous avons faim et soif de plus que ce que nous avons juste commencé de goûter.

          5. DÉMONTRANT LA MISÉRICORDE DE DIEU: LE PARDON

« Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde! » (Matthieu 5:7)

                   Dieu est « riche en miséricorde » (Éphésiens 2:4). L'entrée dans Son Royaume est basée sur les principes de la grâce, de la miséricorde, et du pardon. Vivre dans Son Royaume c'est expérimenter la grâce, la miséricorde, et le pardon de Dieu journellement.

                   La nature du Royaume reflète le caractère de Son Roi. Si cela est vrai, comment pouvons-nous proclamer être des représentants de Son Royaume d'Amour et refuser de pardonner aussi librement que nous l'avons nous-mêmes été? Si nous avons été pardonnés par Dieu alors nous avons l'obligation de pardonner aux autres - pas à cause des autres, pas à cause de nous, mais à cause du Royaume. Il serait inconcevable de proclamer être un roi et un prêtre du Royaume basé sur le pardon des péchés et, dans le même temps, permettre à l'absence de pardon et à l'aigreur de subsister dans notre vie personnelle. Il sera difficile pour les gens de croire que Dieu peut les pardonner si Son propre peuple est incapable de pardonner ou même de simplement le vouloir.

                Un frère qui luttait pour pardonner est finalement arrivé à comprendre que son action ne reflétait pas correctement le Royaume et le Roi qu'il disait représenter. Quand il comprit cela, il fut capable de faire grâce à ceux qui lui avaient fait du tort dans le passé et de leur manifester de la miséricorde. Expérimentant une nouvelle liberté et un soulagement, il écrivit:

Maintenant je sais d'où vient la joie de notre salut. Elle vient de la connaissance de ce que Dieu ne retient pas mes péchés contre moi, et je ne retiens pas les péchés des autres contre moi. C'est un petit goût de ce que signifie vivre dans un Royaume où tout est frais, où Sa miséricorde nous est renouvelée chaque jour.

                    Selon Vines, « La miséricorde est la manifestation extérieure de la compassion, elle suppose d'un côté quelqu'un qui en a besoin et de l'autre quelqu'un qui dispose des ressources appropriées pour répondre à ce besoin ». Idéalement, la miséricorde est basée sur la repentance; mais que la personne se repente et demande pardon ou non, elle a quand même besoin de miséricorde, (même si elle ne la mérite pas). Si elle n'en veut pas, nous pouvons prier le Dieu de miséricorde pour qu'Il lui ouvre les yeux et lui montre sa condition réelle. La question n'est pas de savoir si une personne mérite ou non la miséricorde, mais si elle en a besoin ou pas, et si ma vie spirituelle est suffisamment riche ou non pour lui communiquer.

                    6. UN DÉVOUEMENT COMPLET A LA SEULE 
                              CHOSE QUI SOIT NÉCESSAIRE

« Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu! » (Matthieu 5:8)

                   Un cœur pur est un cœur indivisible, intègre, entier, qui ne peut être distrait et qui n'est dédié qu'à une seule chose. C'est le coeur de Marie, qui était assise aux pieds de Jésus et qui écoutait Sa Parole, même si Marthe lui demandait de venir dans la cuisine. Jésus a dit que Marie avait découvert la Seule Chose qui était nécessaire (cf. Luc 10:42).

                    Avoir un seul désir et avoir un cœur pur c'est ce qui est demandé aux rois et aux prêtres. C'est pour cela que Satan désire nous conduire loin de la simplicité de Christ (2 Corinthiens 11:3). L'opposé de la simplicité est la complexité, et quand un disciple abandonne la Seule Chose pour suivre « un autre évangile » alors il n'est pas prêt pour être roi et prêtre dans un Royaume où Christ reçoit toute l'attention. Ceux qui ont un cœur pur verront Dieu, et les autres peuvent voir Dieu se refléter à travers cette pureté et cette simplicité.

                      7. DES AGENTS DE LA GRACE ET DE LA PAIX

« Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu! » (Matthieu 5:9)

                Remarquez la différence entre quelqu'un qui procure la paix et quelqu'un qui garde la paix. Un gardien de la paix est chargé de faire respecter la loi et de punir ceux qui l'enfreignent. Cela a été le devoir habituel de la religion depuis des siècles, mais cela n'appartient pas à la charge de roi et de prêtre dans le Royaume de Dieu. Heureusement, nous ne sommes pas appelés à garder la paix ou à faire respecter la loi - c'est le Roi des Rois qui a cette responsabilité.

                      Les gens qui procurent la paix sont simplement des agents de la grâce, qui montrent au peuple le chemin vers le Prince de la Paix. Les gens qui procurent la paix sont des ambassadeurs envoyés pour représenter le Roi et Son Royaume. Quel est notre message? C'est le message de la réconciliation, le message que tout est pardonné, le message de l'espérance, de l'amour, et de la grâce, et d'un millier d'autres bonnes choses (voir 2 Corinthiens 5:17-21). C'est la mission la plus merveilleuse qu'un homme puisse jamais avoir: représenter les Cieux au milieu de l'Enfer; La Lumière au milieu des Ténèbres, la Liberté au milieu de l'Esclavage; proclamer la Prééminence et la Seigneurie de Jésus même si nous ne voyons pas que toutes choses Lui soient soumises (cf. Hébreux 2:8). Et faire tout cela sans être un frein pour les autres, sans que cela ne les repousse, mais qu'ils tombent amoureux de Lui et qu'ils fassent la paix avec Lui - non à travers une soumission forcée, une manipulation, ou la peur - mais de façon volontaire et de bon coeur.

                          8. BLESSÉ, MEURTRI, ET PERSÉCUTÉ

« Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le Royaume des Cieux est à eux! » (Matthieu 5:10)

                      Il est difficile à comprendre que des rois et des prêtres dans ce merveilleux Royaume de Dieu doivent souffrir alors qu'ils font simplement la Volonté de leur Roi et représentent fidèlement Son Royaume. Pourtant nous devons rappeler que le Roi des Rois Lui-même fut détesté, rejeté, et crucifié; il en découle donc que « Tous ceux qui veulent vivre une vie sainte en Jésus-Christ seront persécutés » (2 Timothée 3:12). La persécution ne doit pas être une surprise pour ceux qui recherchent avant tout le Royaume de Dieu, parce cette sorte de quête qui a pour objet unique les choses d'En-Haut ne pourra que conduire à l'opposition des gens qui ont des pensées toute terrestres et qui ne peuvent comprendre ce niveau de Justice où Jésus est vraiment Tout et Toute Choses.

                    La persécution à cause de cette Justice qui englobe tout, cette domination universelle de Christ sur Son Trône, est la meilleure preuve que nous puissions avoir de ce que nous sommes vraiment des rois et des prêtres. La profondeur de nos souffrances révèle la profondeur de notre relation avec Dieu, et si nos souffrances sont faibles alors notre relation est sûrement superficielle. Quand nous pouvons porter notre Croix chaque jour et suivre Christ alors les centurions de ce siècle seront en mesure de nous regarder et de dire, « Sûrement, cette personne est un fils ou une fille de Dieu. Ils ne Le représentent pas seulement à travers leur vie, mais ils Le représentent aussi à travers leur mort. »

                                                         * * * *

                     Seigneur, Tu nous as montré combien Ton Royaume est bien différent des royaumes de ce monde. Tu nous appelles rois et prêtres, mais en apparence, nous sommes des enfants qui avons besoin d'entraînement. Nous ne sommes pas qualifiés pour gouverner et régner avec Toi tels que nous sommes actuellement. Nous avons péché contre le Ciel et contre Toi et nous ne sommes plus dignes d'être appelés fils et filles, et d'autant plus prêtres et rois. Pardonne-nous, Seigneur. Rends-nous conformes à l'image de Christ et montre nous comment nous devons gouverner et régner sur notre propre Moi. Laisse Jésus grandir et laisse-nous diminuer. Laisse Ton Royaume s'étendre et s'élargir, en commençant par tes disciples individuellement, ensuite dans l’Église, et enfin dans toute la création. En dehors de Toi nous ne pouvons rien faire; mais avec Toi nous pouvons tout faire. Que cela soit fait pour Ton Royaume, Ta Puissance et Ta gloire et non pour nous. Amen.


Copyright ©1997-2008 TheSchoolOfChrist.Org Distribution (libre) non commerciale possible à condition que cette mention apparaisse



mardi 28 avril 2020

(10) disciple - LE PRISONNIER DU SEIGNEUR par Chip Brogden

« Vraiment, je te l'assure: quand tu étais plus jeune, tu mettais toi-même ta ceinture et tu allais où tu voulais, mais quand tu seras vieux, tu étendras les bras, un autre nouera ta ceinture et te mènera là où tu n'aimerais pas aller. Par ces mots, il faisait allusion au genre de mort que Pierre allait endurer à la gloire de Dieu. Après avoir dit cela, il ajouta: Suis-moi! » (Jean 21:18,19).

                  La plupart des chrétiens qui viennent au Seigneur expérimentent une grande joie quand ils commencent à Le suivre. Remplis de joie, ils peuvent prier avec beaucoup de puissance. Ils peuvent chanter et adorer en toute liberté. Dès qu'ils prennent leur Bible, ils y trouvent immédiatement la nourriture spirituelle nécessaire. C'est comme si les paroles leur sautaient aux yeux. Tout est facile dans leur vie chrétienne.

               Au début de leur vie chrétienne, ces nouveaux disciples se réjouissent d'être entourés d'autres croyants. Aller à l'église ou participer à toutes sortes d'activités leur procure d'intenses joies. Ils ont le fardeau des âmes perdus, et peuvent témoigner avec beaucoup d'audace à tous ceux qu'ils rencontrent. Ils compensent leur manque d'expérience par leur zèle.

                   Mais assez étrangement, un changement commence à se produire après qu'ils aient marché un certain temps avec le Seigneur. La prière devient de plus en plus une corvée. Il peut leur arriver de passer par des instants de louange et d'adoration, mais cela leur semble très sec. Quand ils lisent la bible, il y a très peu de choses qui les intéressent. S'ils se réjouissaient auparavant d'aller à l'église, ils doivent maintenant se forcer pour assister au culte et n'ont aucune envie d'y aller. Il semble qu'ils aient perdu leur fardeau pour les âmes et témoignent rarement. A la place, toutes leurs anciennes activités leur semblent plutôt ridicules et même hypocrites, quand ils comparent leur ancien état à leur nouvel état. L'église va peut-être les encourager à redoubler d'efforts dans leurs tentatives pour retrouver de bonnes dispositions, mais rien ne semble marcher.

                    Devons-nous considérer que ces chrétiens sont rétrogrades? Ont-ils perdu leur premier amour? Ou Dieu les a-t-Il simplement oubliés? En un mot, ces jeunes chrétiens étaient auparavant capables de s'habiller tout seul et d'aller où ils le désiraient. Mais maintenant qu'ils sont plus âgés dans la foi, ils sont conduits par un Autre qui essaie de les emmener dans une direction qu'ils n'auraient jamais choisie par eux-mêmes - parce que cela signifie la mort à eux-même.

LE CHEMIN ÉTROIT ET LE RENONCEMENT AU MOI

                    La plupart des chrétiens pensant que leur vie spirituelle est à son sommet quand ils se sentent « spirituels », ils considèrent qu'elle est à son plus bas chaque fois qu'ils ne se sentent pas « spirituels ». En d'autres termes, aussi longtemps que la prière et les louanges s'écoulent comme un fleuve, ils pensent être sur la bonne voie. Aussi longtemps qu'ils arrivent à lire la Bible, à aller à l'église et qu'il leur est agréable de faire de bonnes oeuvres, ils pensent qu'ils sont sur le bon chemin. Mais si jamais ils commencent à se sentir mal à l'aise, froids et secs dans leur marche, ils croient (à tort) qu'ils ont perdu quelque chose de leur ancien statut de « puissants » chrétiens.

                    Ce que nous devons comprendre c'est que la vie spirituelle n'a rien à voir avec ce que nous RESSENTONS. Pourtant certains disciples tiennent ce raisonnement: « Aujourd'hui j'ai été capable de me lever de bon matin et de prier avec beaucoup de facilité. La lecture pendant mon culte personnel m'a beaucoup parlé. Je suis en paix et plein de joie. C'est ça la vie spirituelle! Mais le jour qui suit, ils peuvent se dire en eux-même, « Aujourd'hui je me suis assoupi et je n'ai pas vraiment pu entrer dans la prière. Mon temps de recueillement était sec et insatisfaisant. Je sais que je suis sauvé, mais je ne me sens pas vraiment spirituel aujourd'hui. J'ai perdu ma vie spirituelle. »

                    Frères et sœurs, j'ai été en contact avec assez de personnes pour savoir que ce que je décris n'est pas vrai que pour un petit nombre de chrétiens, mais que c'est l'expérience d'une majorité de croyants. Ils pensent que leur spiritualité est à son maximum lorsqu'ils se sentent spirituels, et croient qu'elle est à son plus bas quand ils se sentent non spirituels. C'est parce qu'ils pensent que le Seigneur ne désire que des choses positives, belles et heureuses pour eux. La réalité est qu'ils échangent une vie de foi contre une vie de sentiments et de ressenti.

                 La vérité est que lorsque nous sommes jeunes, nous nous habillons et faisons ce que nous souhaitons. Mais la vraie croissance spirituelle, c'est moins de moi et plus de Lui (Jean 3:30). La vraie marque de la croissance n'est pas liée à la façon dont nous nous sentons en nous-même, ou à ce que les autres pensent de nous. Notre marche spirituelle n'est pas la somme de toutes nos expériences et sentiments. La vraie croissance c'est le déclin du Moi et la croissance de Christ. Le vraie « puissance spirituelle » est basée sur la faiblesse, non sur la force. La vraie « vie spirituelle » est basée sur la mort: « Ce n'est plus moi qui vis, mais Christ qui vit en moi » (Galates 2:20). Ainsi quand nous sommes âgés dans le Seigneur, nous ne devons plus nous conduire nous-mêmes, mais nous devons tendre les bras et permettre à un Autre de nous habiller et de nous conduire où nous n'aurions pas décidé d'aller; c'est nécessaire et inévitable.

             Une des caractéristiques des jeunes disciples est leur habileté à s'habiller et à se diriger eux-mêmes. Ils trouvent très facile d'aller et venir comme ils veulent. Ils sont zélés pour faire plein de bonnes oeuvres. Dès qu'ils voient un besoin, ils courent y pourvoir. S'ils veulent aller quelque part, ils y vont tout simplement. S'ils veulent dire quelque chose, hé bien ils le disent. S'il veut faire quelque chose, ils le font. Ils ont quantité de plans et d'idées.

               Nous ne disons pas que cela est nécessairement faux, mais nous suggérons que ce n'est que l'étape préliminaire de la croissance spirituelle. La vraie question n'est pas: à quel besoin ai-je envie de répondre, où ai-je envie d'aller, qu'ai-je envie de faire? La question est: qu'est-ce qui glorifie le Seigneur? Chaque fois que je fais quelque chose que je considère comme spirituel ou bon, c'est quand même « moi » qui le décide. Nous faisons souvent ce qui nous glorifie nous - le Seigneur et Ses Besoins sont rarement pris en considération. Mais quand nous demandons ce qui glorifie le Seigneur, nous voyons (en tout cas dans ce passage) que le Seigneur est glorifié quand Il a la possibilité de nous habiller et de nous guider là où Il le désire - sans interférence avec le Moi.

                  La maturité spirituelle n'est pas de savoir faire plus ou moins, c'est de ne rien savoir faire de soi-même. Dieu est davantage glorifié dans « ma mort » que par ma « vie ». C'est très difficile pour les gens de voir cela. On leur a dit que Dieu les « a embauché » pour les faire travailler dans Son Royaume. S'ils ne peuvent pas fournir un bon rendement ou travailler chaque semaine, on leur dit que le Royaume de Dieu en souffre. A la place d'un joug doux et léger, la Religion leur donne un joug difficile et un lourd fardeau.

                 Ceux qui sont jeunes ont peut-être la pleine liberté de s'habiller tout seul et d'aller où ils le désirent. Mais après quelque temps, le Seigneur commence à toucher ces choses, et nous remarquons que la difficulté augmente pour vivre, bouger, ou faire quelque chose de notre propre volonté. Le Moi commence à être remplacé par Christ, et quelqu'un d'autre commence à nous habiller et à nous emmener dans des lieux où nous ne souhaiterions pas aller.

LES PRISONNIERS DU SEIGNEUR SONT LIBRES EN RÉALITÉ, MALGRÉ LES LIENS

« Moi, Paul qui suis prisonnier à cause du Seigneur, je vous demande donc instamment... » (Ephésiens 4:1a)

              Voici ce qu'a dit T. Austin-Sparks à une assemblée de croyants lorsqu'il revint à Manille en 1960. Les saints n'avaient cessé de réclamer sa venue à corps et à cris, pourtant rien n'aurait pu le persuader de venir avant d'avoir reçu la direction du Seigneur. Quand il arriva finalement, il expliqua pourquoi il avait mis si longtemps à venir: « Vous savez, chers amis, nous sommes les prisonniers du Seigneur Jésus. Nous ne pouvons pas aller où nous aimerions aller. Et nous ne pouvons pas nous déplacer quand nous aimerions nous déplacer. »

                 Nous voyons par cette simple illustration la différence entre un jeune et un ancien chrétien. Le jeune est indépendant et libre. Si le passage est bloqué, ils se frayent un chemin par un autre endroit. Il ne pense jamais que le chemin est bloqué parce qu'il s'habille et se guide lui-même. Mais ceux qui connaissent le Seigneur ne sont pas indépendants et libres. Ils ont les mêmes restrictions qu'un prisonnier. Pour quelle raison? Parce que Quelqu'un d'autre décide s'ils vont aller ou non, ce qu'ils vont dire ou ne pas dire, et ce qu'ils vont faire ou ne pas faire.

                   Il y a une liberté qui n'en est pas vraiment une, c'est un lien déguisé. Beaucoup se proclameront « libres » alors qu'il est clair que la vraie liberté n'est pas la capacité de faire ce qu'on veux, mais d'être libre de ne pas faire ce qu'on veut; parce que lorsque je fais comme il me plaît, lorsque je suis ma propre volonté et ma propre voie, cela me conduit à être encore plus lié.

              D'un autre côté, il y a un lien qui n'est pas du tout un lien, c'est une liberté déguisée. Les prisonniers du Seigneur savent ce qu'est cette « liberté déguisée ». En tendant les bras pour être habillés et conduits par un Autre, il semblerait qu'on leur ait volé tous leurs « droits ». Comme il est étrange, pensons-nous, que le Seigneur mette souvent ses plus grands ambassadeurs dans les chaînes - de façon littérale et figurative. Mais les prisonniers du Seigneur ont plus de liberté dans leurs « liens » que la plupart des gens en ont dans leur « liberté ».

                    Qu'est-ce que signifie être un prisonnier du Seigneur? Cela signifie que nous ne nous appartenons plus. Nous n'appartenons plus au monde. Nous n'appartenons plus à la terre. Nous n'appartenons même pas à l'Eglise. Nous sommes la possession particulière du Seigneur. En tant que prisonnier du Seigneur, nous abandonnons tous nos droits. Nous abandonnons nos voies particulières et nous nous soumettons à Sa Volonté et à Son Royaume en toutes choses.

                 Quand nous venons au Seigneur pour la première fois, nous pensons vraiment que nous Lui abandonnons tout, mais nous ne connaissons pas encore réellement la puissance du Moi. On ne peut pas s'en débarrasser d'un seul coup. Cela demande beaucoup de temps et de travail au Seigneur dans nos vies pour que nous puissions voir la vérité sur nous-même et sur le Seigneur. C'est pour cela que je dis qu'il y a plus d'espoir pour quelqu'un qui dit « je laisse tomber, j'abandonne » que pour quelqu'un qui promet de faire mieux la prochaine fois. C'est seulement après que nous ayons essayé et raté cent fois, mille fois ou un million de fois que nous pourrons enfin dire, « Seigneur, je comprends enfin que je ne peux rien tirer de mon Moi, parce que chaque fois que je fais quelque chose de moi-même, je rencontre la défaite. Je suis fini! Dorénavant que Ta volonté soit faite, et non la mienne. »

                    Ces paroles ne sont pas à prononcer à la légère. N'importe qui peut dire ces mots et y acquiescer intellectuellement, mais notre comportement contredit trop souvent ce que nous confessons. Le Seigneur doit donc travailler longtemps et profondément en nous pour que cela devienne non seulement une confession mais aussi une attitude de coeur. Beaucoup de chrétiens se demandent pourquoi ce qui leur arrive est si difficile. Ils se demandent pourquoi les choses ne semblent jamais aller comme elles devraient. Ils se demandent pourquoi tout semble aller de travers et les gêner. Au risque de trop simplifier, laissez-moi dire que la principale raison de ce qui nous arrive est que le Seigneur essaie de nous réduire à Lui-même et de faire de nous Son prisonnier.

                    En tant que prisonnier du Seigneur, nous n'avons aucun contrôle sur notre environnement et nos allées et venues. La vérité est que ce contrôle est une illusion. Le vent souffle où Il veut (pas où nous le souhaitons), et vous ne pouvez pas dire d'où Il vient et où il va (cf. Jean 3:8). Nous pensons si souvent comprendre Dieu, la Bible, l'Eglise et contrôler notre vie chrétienne. Nous avons une réponse pour chaque situation. Mais tout d'un coup le vent tourne, et nous réalisons qu'en fait nous ne connaissons rien. Nous apprenons que ce n'est pas nous qui contrôlons le vent, mais que c'est le vent qui nous contrôle. C'est la façon que Dieu utilise pour nous diminuer et augmenter Christ. Nous apprenons par expérience que « sans Lui nous ne pouvons rien faire » (Jean 15:5b).

L'AUGMENTATION DES DIFFICULTÉS EST UN SIGNE DE 
LA CROISSANCE SPIRITUELLE

« Si quelqu'un veut venir après Moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge chaque jour de sa croix, et qu'il me suive » (Luc 9:23)

                  La Croix explique pourquoi les choses nous semblent être toujours plus difficiles, à mesure où nous avançons sur le Chemin Étroit. En considérant que nous ne vivons pas dans le péché et que notre coeur est droit devant Dieu, quand nous ne « ressentons » plus les choses comme avant, est-ce que cela signifie que quelque chose ne va pas? Beaucoup de chrétiens répondraient oui, quelque chose doit aller de travers. Est-ce que nous devons demander au Seigneur de restaurer nos bonnes sensations? Je le répète, beaucoup de chrétiens, qui se méprennent en pensant que la vie chrétienne devrait être une suite ininterrompue d'expériences positives, diraient oui. A l'opposé, nous devrions réaliser que le Seigneur nous demande de marcher par la foi, et c'est le contraire de marcher selon nos sentiments.

              Dans le but de nous enseigner, le Seigneur nous permet fréquemment d'avoir des expériences spirituelles au début de notre parcours. Dans ces moments nous pouvons entendre Sa voix nous dire de façon explicite ce que nous devons faire et où nous devons aller. C'est bien sûr indispensable pour les enfants qui n'ont pas d'autre moyen pour comprendre autrement. Mais avec le temps ces expériences deviennent de moins en moins fréquentes. Pourquoi? Parce qu'Il souhaite que nous marchions avec Lui sans l'aide d'expériences spirituelles, de bonnes émotions, ou d'une voix audible. Mais il est clair que pour marcher avec Lui, nous devons apprendre à le faire en se basant sur une relation.

                     Voilà le problème avec la marche par les émotions. Si je me sens spirituel aujourd'hui, alors je vais prier, chanter, lire les Écritures, et témoigner avec beaucoup d'ardeur. Mais si je ne me sens pas spirituel aujourd'hui, alors je ne ferai rien. Si nous vivons de cette façon, alors nous devrions réaliser qu'il importe peu que nous nous sentions bien ou pas, qu'il en résulte de bonnes oeuvres ou non. De toute manière, nous vivons encore en nous basant sur notre ressenti et non sur notre union avec Christ. Même mes « bonnes oeuvres », exclusivement fondées sur mon ressenti, sont enracinées dans le Moi. Elles sont tout autant centrées sur moi que mes mauvaises oeuvres. Mes sentiments, qu'ils soient bons, mauvais, ou indifférents, sont du domaine du Moi, et le Moi avec tous ses sentiments doit être livré à la mort. Cela ne signifie pas qu'un Chrétien devrait être totalement vide de sentiments, mais cela signifie qu'un disciple du Seigneur n'est pas dirigé par les sentiments.

                C'est une application pratique de la Croix. Seuls les prisonniers portent la Croix - les hommes « libres » ne la porte pas. Ceux qui s'aiment eux-même ne la prendront jamais. Parce que cela signifie qu'ils ont la sentence de la Mort sur eux. De toute évidence cela n'a pas l'air agréable, donc ceux qui marchent selon leurs sentiments trouveront cela insupportable. L'objectif est d'amener ma vie à son terme pour que je puisse passer par la mort et revenir sur le terrain de la Résurrection. C'est l'objectif des chemins par lesquels Dieu nous fait passer en tant que disciple. Plus vite nous deviendrons les prisonniers du Seigneur, plus vite nous verrons Son objectif se réaliser en nous.

                  Qu'est-ce que signifie être un prisonnier du Seigneur? D'abord et avant tout, cela signifie abandonner notre liberté. Cela signifie que nous ne sommes plus libres de nous habiller nous-même et d'aller où nous voulons. D'autres feront peut-être comme ils le veulent, mais les prisonniers du Seigneur ne sont pas libres de faire comme ils l'entendent. D'autres iront peut-être en avant quoi qu'il arrive, mais nous, tout notre temps et nos mouvements sont entre Ses mains.

            Deuxièmement, être un prisonnier du Seigneur signifie que nous devons accepter de longues périodes de solitude. Nous sommes reconnaissants pour les opportunités de communion et d'amitié, mais en tant que prisonnier du Seigneur, on nous demande fréquemment d'être seul et enfermé avec Dieu. Toutes nos relations doivent être marquées par la Croix. C'est à dire que nous remettons nos amitiés et nos familles à Dieu et que nous les recevons en retour de Lui. De cette façon le Seigneur garde la prééminence.

              Troisièmement, être le prisonnier du Seigneur signifie que nous acceptons la sentence de mort et que nous nous résignons à notre sort. Nous ne sommes pas le prisonnier du Seigneur si nous continuons de clamer notre innocence. Si nous n'approuvons pas la sentence du Seigneur qui dit que le Moi ne mérite que la mort, alors nous retardons de façon inutile l'inévitable. Si nous devons porter notre Croix et être crucifié, c'est mieux de s'y soumettre comme Christ l'a fait, en remettant notre esprit dans les mains du Seigneur, et en courbant la tête dans la paix. Alors buvons la Coupe que le Père nous a donnée. Si nous luttons et protestons, comme les deux voleurs, cela ne fera que prolonger notre agonie, et les soldats devront venir et nous briser les jambes. De toute façon, la Croix signifie la mort. Plus vite nous nous y soumettons, plus vite nous trouvons la Résurrection.

                    C'est une chose glorieuse que d'être le prisonnier du Seigneur, car dans nos liens nous trouvons la liberté. Dans notre faiblesse nous trouvons la force. Dans notre folie nous trouvons la sagesse. Dans notre pauvreté nous trouvons la prospérité. En perdant tout, nous retrouvons tout. En abandonnant tout, nous héritons de toutes choses. En acceptant la sentence de la mort, nous trouvons la Vie du Seigneur. Tendons les bras et permettons Lui de nous habiller et de nous conduire où Il souhaite que nous allions, dans un chemin que nous n'aurions pas choisi nous-même, parce que c'est le Chemin Etroit, et c'est le chemin de la bénédiction, bien qu'il soit déguisé. Que le Seigneur confirme ces paroles dans nos cœurs. Amen.

Copyright ©1997-2008 TheSchoolOfChrist.Org Distribution (libre) non commerciale possible à condition que cette mention apparaisse



vendredi 24 avril 2020

(9) disciple - (3) -LE DON DE LA SAINTE HAINE par Chip Brogden


HAÏR POUR JÉSUS

                    Aimez-vous ce que le Seigneur aime? Alors vous devez détester ce que le Seigneur déteste. Jésus détestait ce qui était arrivé dans la maison de Son Père, et Il a fabriqué un fouet pour expulser les marchands hors du temple (cf. Jean 2:13-17). Notez les choses qui vous mettent en colère, les choses qui vous peinent, les choses qui vous rendent passionnés et zélés - elles indiquent quelque chose que vous pourriez être appelé à changer: d'abord en vous-même, et ensuite chez les autres.

« [A Pergame] Ainsi tu as, toi aussi, des gens attachés à la doctrine des nicolaïtes; ce que je hais. » (Apocalypse 2:15)
« [A Éphèse] Mais pourtant tu as ceci de bon, c'est que tu hais les actions des Nicolaïtes, comme je les hais, moi aussi. » (Apocalypse 2:6)

                   Dans la lettre d'Apocalypse, on trouve sept lettres destinées à sept églises. On y voit aussi l'importance de détester ce que le Seigneur déteste. Seules deux églises sont sélectionnées en rapport avec la question des Nicolaïtes. Nous n'avons pas l'intention de discuter de ce que représentent les Nicolaïtes, ce qui ferait l'objet d'un article à part entière. Pour le moment, nous nous contenterons de traiter la question de la sainte haine.

                   Pergame était fidèle au témoignage du Seigneur. Jésus dit qu'ils retiennent Son nom, et qu'ils n'ont pas renoncé à Sa foi, même devant la menace du martyr. Mais ils avaient permis qu'une fausse doctrine s'infiltre dans leur assemblée. Bien qu'ils soient fidèles sur tous les autres points, le Seigneur leur a adressé un reproche, parce qu'ils avaient autorisé quelque chose que le Seigneur déteste. Je connais beaucoup d'assemblées comme Pergame. Beaucoup sont des églises institutionnelles, mais beaucoup d'autres sont des églises de maison. Ils m'entendent parler de la prééminence de Christ, mais ils continuent leur vie comme avant. Ils autorisent des choses que le Seigneur trouve détestables. Ils disent qu'ils aiment le Seigneur, mais ils ne détestent pas les choses qu'Il déteste. Ils tiennent à la doctrine de Balaam et des Nicolaïtes. Que va-t-il se passer? « Repens-toi; autrement je viendrai à toi bientôt, et je combattrai contre eux par l'épée de ma bouche » (Apocalypse 2:16).

                    D'un autre côté, regardez Éphèse. Ils travaillaient patiemment, ils ne toléraient pas le mal, et ils exerçaient un discernement remarquable contre les faux apôtres. Malheureusement, l’œuvre du Seigneur a fini par devenir plus important pour eux que le Seigneur de l’œuvre, et ils ont perdu leur premier amour. Ils sont commandés de se repentir et d'accomplir de nouveau leurs premières œuvres. Mais malgré tout, dans un post-scriptum intéressant, le Seigneur ajoute, « Mais pourtant tu as ceci de bon, que tu hais les actions des Nicolaïtes, lesquelles je hais, moi aussi. » Le zèle n'est pas inutile. La sainte haine est importante. L'église à Éphèse détestait ce que le Seigneur détestait. Il leur suffisait maintenant de donner à Jésus la première place, et ils seraient un puissant témoignage pour le Seigneur.

                    La Bible dit de Jésus: « Tu as aimé la justice, et tu as haï l'iniquité » (Hébreux 1:9a). Jésus n'a pas changé. Il aime passionnément ce que le Père aime, et Il hait passionnément ce que le Père haït. Et Il est Celui qui vit en nous, Celui qui est en train de nous rendre conformes à Son image. Toucher le Seigneur Jésus, c'est toucher ce qu'Il aime et aussi ce qu'Il hait. C'est avoir de la compassion envers les multitudes, et être en colère envers ceux qui les oppriment. Nous ne pouvons pas connaître profondément le Seigneur tout en demeurant sans passion pour Lui. La mesure de notre amour pour la justice est déterminée par notre haine pour l'iniquité, et la mesure de notre haine pour l'iniquité est déterminée par notre amour pour la justice. Le saint amour et la sainte haine vont de pair. Tous deux sont des dons de Dieu. Tous deux ont un grand pouvoir de motivation, se motivant mutuellement.
« La crainte de l’Éternel, c'est haïr le mal. Je hais l'orgueil et la hauteur, et la voie d'iniquité, et la bouche perverse. » (Proverbes 8:13)

                    Il est universellement accepté que celui qui est appelé Sagesse dans les Proverbes, c'est le Christ préexistant. Nous voudrions tous une révélation de Christ qui nous montrerait quelque chose de Son amour, de Sa puissance, de Sa guérison, ou de Sa grâce. Et bien sûr, toutes ces choses sont en Christ. Mais cette révélation de Christ - comme Celui qui hait le mal, la fierté et l'arrogance - est tout aussi valable. Bien entendu, une telle révélation risque d'être incongrue face à notre conception de Jésus comme étant doux, tempéré et passif. Mais le but de la révélation, ce n'est pas d'entretenir nos illusions, mais de les éliminer; de nous montrer la Vérité, pour ensuite nous conformer à la Vérité qui nous a été montrée.

                    Je répète: dans votre vie, il y a toujours une chose que vous aimez, et une chose que vous haïssez. Nul ne peut servir deux maîtres. La question, c'est de savoir si vous aimez les choses que Dieu aime et détestez les choses qu'Il déteste, ou si vous aimez les choses que Dieu déteste et détestez les choses qu'Il aime.

Père, conforme-nous à l'image de Jésus Christ - et détruis toutes nos illusions quant à ce que cela signifie. Il doit grandir, mais nous devons diminuer. Montre-nous quelles sont les choses qui te plaisent; montre-nous quelles sont les choses qui te peinent. Donne-nous sagesse et discernement pour les distinguer. Donne-nous une sainte haine envers tout ce qui ne donne pas à Christ la prééminence. Nous te le demandons pour que Ta Volonté soit faîte et Ton Royaume vienne. Amen.
FIN

Copyright ©1997-2008 TheSchoolOfChrist.Org Distribution (libre) non commerciale possible à condition que cette mention apparaisse





dimanche 19 avril 2020

(9) DISCIPLE -2- LE DON DE LA SAINTE HAINE Chip Brogden

HAÏSSEZ LE MOI ET VIVEZ POUR TOUJOURS
 
« Celui qui affectionne sa vie, la perdra; et celui qui hait sa vie dans ce monde-ci, la conservera pour la vie éternelle. » (Jean 12:25)

                  Une caractéristique importante des derniers temps, c'est que les hommes seront « idolâtres d'eux-mêmes » (2 Timothée 3:2a). Il semble ce que soit là la base de tous nos problèmes. En effet, cela explique l'existence du mal dans le monde. Le mal existe parce des gens qui sont aveuglés par leur amour d'eux-mêmes cherchent à tout contrôler et tout manipuler, dans le but de servir leurs propres fins égoïstes; et s'ils ne peuvent pas contrôler quelque chose, ils essayent de le détruire. Le remède à ce mal, c'est une sainte haine du Moi, et c'est exactement ce que produit la Croix, dans son application pratique, chez un disciple de Jésus.

                    Le problème, c'est de faire accepter la Croix aux gens. Même dans sa lettre la plus joyeuse, un Paul frustré se lamente que « tous cherchent leurs propres intérêts, non pas ceux de Jésus Christ » (Philippiens 2:21). Dans cette même lettre, Paul nous dit en pleurant que « plusieurs marchent en tant qu'ennemis de la Croix du Christ, dont la fin est la perdition, dont le dieu est le ventre et dont la gloire est ce qui fait leur honte, qui ont leurs pensées dans les choses terrestres » (Philippiens 3:18-19). On peut être un ennemi de la Croix de Christ sans pour autant maudire Christ: il suffit de nous aimer nous-mêmes et de nous intéresser d'avantage aux choses terrestres qu'aux choses célestes. Finalement, la préservation de soi, l'amour de soi, l'entêtement, la propre justice, au détriment de tout le reste, deviendront la destruction de soi. On obtient le contraire de ce que l'on espérait recevoir. Voilà ce que Jésus nous dit. Si vous aimez votre vie, vous la perdrez complètement.

                 Il arrive un jour où nous sommes tellement dégoûtés de notre propre voie, que nous implorons Dieu de nous en montrer une autre. Paul dit que ce qu'il veut faire, il ne le fait pas, mais ce qu'il déteste, il le fait (cf. Romains 7:15). Nous pourrions penser que la solution serait de fixer notre attention sur le problème, d'arrêter de faire ce que nous détestons, de mettre notre conduite en règle. Mais nous découvrirons tôt ou tard, comme Paul, que le vrai problème n'est pas ce que nous FAISONS, mais ce que nous SOMMES. Nous pouvons confesser encore et toujours les mêmes péchés, ou bien nous pouvons prendre la Croix et mourir à tous les péchés. La première approche traite les péchés commis, tandis que la seconde approche traite le pécheur. Laquelle, pensez-vous, sera la plus efficace? Eh bien, si celui qui pèche est mort, alors la question du péché devient insignifiante. Haïr le péché, c'est bien; haïr le Moi, c'est mieux, et bien plus efficace. Car la force du péché, c'est le Moi. Si vous mettez la hache au pied d'un mauvais arbre, il s'arrêtera de porter de mauvais fruits, et la question est réglée une fois pour toutes. Si le Moi est renié, alors le péché devient superflu, et le problème du Mal est résolu.
 
LE DIEU DU SAINT AMOUR ET DE LA SAINTE HAINE

                    Mais la sainte haine n'est pas réservée aux disciples. Le Seigneur est capable lui aussi d'avoir une sainte haine. Depuis très longtemps, les gens ont pensé que, comme Dieu nous aime indépendamment de ce que nous faisons, Il aime aussi tout ce que nous faisons. C'est totalement faux. Dieu est amour, et, comme nous l'avons déjà montré, un saint amour produit une sainte haine. Le Seigneur nous aime. Et parce qu'Il nous aime si passionnément, Sa sainte haine peut être assez dure:

« A quoi me sert la multitude de vos sacrifices? dit l’Éternel. Je suis rassasié d'holocaustes de béliers, et de la graisse de bêtes grasses; et je ne prends pas plaisir au sang des taureaux, et des agneaux, et des boucs. Quand vous venez pour paraître devant ma face, qui a demandé cela de vos mains, que vous fouliez mes parvis? Ne continuez pas d'apporter de vaines offrandes: l'encens m'est une abomination, - la nouvelle lune et le sabbat, la convocation des assemblées; je ne puis supporter l'iniquité et la fête solennelle. Vos nouvelles lunes et vos assemblées, mon âme les hait; elles me sont à charge, je suis las de les supporter. Et quand vous étendrez vos mains, je cacherai de vous mes yeux; quand même vous multiplierez la prière, je n'écouterai pas... » (Ésaïe 1:11-15a)
Et...

« Je hais, je méprise vos fêtes, et je ne flairerai pas de bonne odeur dans vos assemblées solennelles; si vous m'offrez des holocaustes et vos offrandes de gâteau, je ne les agréerai pas, et je ne regarderai pas le sacrifice de prospérités de vos bêtes grasses. Ôte de devant moi le bruit de tes cantiques; et la musique de tes luths, je ne l'écouterai pas. » (Amos 5:21-23)

                    Je veux être une bénédiction et une réjouissance pour le Seigneur. Je ne veux pas Le peiner. Qu'en est-il de vous? Mes amis, nous devons apprendre quelles sont les choses que le Seigneur aime, et quelles sont celles qu'Il déteste. Il vaudrait mieux que nous laissions tomber toutes nos occupations et que nous nous couchions la face contre terre plutôt que de mener encore une "réunion" d'église et ainsi courir le risque de peiner le Seigneur une fois de plus. Nous avons la responsabilité de découvrir quelles sont les choses que le Seigneur aime et quelles sont les choses qu'Il déteste; lesquelles Lui sont acceptables, et lesquelles ne Lui sont pas acceptables. C'est en vain que nous Lui demandons sans cesse de bénir la chose même qui Le repousse. C'est une perte de temps. Offrons-nous des sacrifices acceptables au Seigneur? Des sacrifices d'humilité? D'un cœur brisé? Le louons-nous en Esprit et en Vérité? Ou bien mettons-nous seulement en œuvre chaque semaine la forme extérieure du christianisme? Nous savons mettre en place un programme musical (trois chants de louange, trois chants d'adoration). Nous savons collecter les offrandes. Nous savons prêcher, et nous savons appeler les gens à l'autel. Nous savons faire toutes ces choses: mais donnons-nous à Dieu ce qu'Il désire? C'est triste, mais c'est un fait: si la présence de Dieu quittait nos assemblées, 99% de nos activités resteraient inchangées, sans aucune interruption. Nous n'avons pas besoin de l'Esprit de Dieu pour adorer dans la chair: cela, nous pouvons le faire par nous-mêmes. Mais Dieu n'acceptera pas un tel « culte. » Il s_en détourne. Car...

« L’Éternel hait ces six choses, et il y en a sept qui sont en abomination à son âme: les yeux hautains, la langue fausse, et les mains qui versent le sang innocent, le cœur qui médite des projets d'iniquité, les pieds qui se hâtent de courir au mal, le faux témoin qui profère des mensonges, et celui qui sème des querelles entre des frères. » (Proverbes 6:16-19)

                     Nous avons du mal à le comprendre, mais les Écritures le disent clairement. Le Seigneur place la fierté, le mensonge et le commérage dans la même catégorie que le meurtre et la conception de projets d'iniquité. Si nous voulons être une bénédiction au Seigneur, nous devons détester les choses que Lui déteste. Nous ne pouvons pas nous permettre de prendre ces choses à la légère. Le Seigneur ne change pas. S'il y a quelque chose qu'Il n'aimait pas il y a 4000 ans, Il la déteste tout autant aujourd'hui. Nous ne pouvons pas nous permettre d'être négligents. Tous les jours, nous peinons le Seigneur et nous nous peinons les uns les autres avec des paroles et des actions irréfléchies.

                     Nous détestons tous le meurtre - mais détestons-nous la fausseté et l'hypocrisie avec la même passion? Détestons-nous le commérage et le mensonge? Nous sommes prompts à condamner les autres pour leurs actes de terrorisme et de violence, parce que c'est un péché évident. Mais sommes-nous aussi prompts à nous juger nous-mêmes quand nous sommes coupables de semer des querelles entre des frères? « Seigneur, permets-moi de détester ce que Tu détestes. » Telle devrait être notre prière, et le Seigneur y répondra en Se révélant Lui-même à nous avec puissance. Nous apprendrons à nous éloigner des choses qui peinent et offensent le Seigneur. Nous serons attirés par les choses qui Lui font plaisir. C'est cela, la sainteté.

                    Certains frères et sœurs n'ont pas la moindre peur de semer la discorde. Au nom du « partage », il nous arrive si souvent de nous mordre et nous dévorer les uns les autres. Bien sûr, le commérage est généralement enrobé d'un vocabulaire spirituel. Une fois, j'ai lu quelque chose en ligne sur Internet qui disait, « Priez pour Chip Brogden, parce qu'il... » et par la suite était listé tous les points où je n'avais pas été à la hauteur des attentes de cette personne. « Priez pour sœur une telle, vous savez, je l'ai vu l'autre jour dans le bureau de tabac etc... » Avec des partenaires de prière comme cela, à quoi bon prier? C'est là un autre exemple qui montre que nous ne détestons pas ce que le Seigneur déteste. Au cours des nombreuses années que j'ai passées avec des gens d'église, j'ai vu tellement de disputes et de discordes que j'ai appris à détester le commérage avec une sainte haine. J'implore Dieu de m'aider à garder ma bouche et mes oreilles fermées dans ce domaine. Le commérage m'est tellement détestable que je ne peux pas supporter d'être avec des gens qui cherchent par tous les moyens à semer la discorde. Cela me donne des frissons dans le dos! Cela me met hors de moi! C'est un don de Dieu. Le Seigneur m'a brisé dans ce domaine. Et qu'en est-il de vous?
à suivre

Copyright ©1997-2008 TheSchoolOfChrist.Org Distribution (libre) non commerciale possible à condition que cette mention apparaisse