dimanche 29 mai 2016

(6) Les caractéristiques de Sion T. Austin-Sparks

VI - LA GLOIRE EN OPÉRATION CACHÉE

« Des choses glorieuses sont dites sur toi, O Cité de Dieu » (Psaume 87:3). 

« A Lui soit la gloire dans l’Église et en Christ Jésus de génération en génération pour toujours et à jamais » (Éphésiens 3:21).

« ... pour célébrer la gloire de Sa grâce qu’il nous a accordée en Son bien-aimé » (Ephésiens 1:6).

 « … afin que nous servions à célébrer Sa gloire, nous qui avons espéré en Christ » (Ephésiens 1:12).

                Notre sujet concerne les caractéristiques de Sion ; autrement dit, les caractéristiques de Christ transmises et placées en Son propre peuple. Nous en arrivons maintenant aux gloires de Sion, ou à la gloire en relation avec Sion.

                     Nous avons vu dans le chapitre précédent que ce thème de la gloire revêt trois aspects :

1- la gloire dans l’initiation divine,
2- la gloire en opération cachée,
3- la gloire dans la manifestation finale.

A - Dans la vie de Christ sur terre, la Gloire est cachée

                     Dans ce cas seulement, la gloire est dissimulée. Seul le Ciel la voit, mais elle est cachée. Ne vous êtes-vous jamais demandé ce que les bergers et les mages ont pensé, ce que les autres gens ont pensé, eux qui devaient savoir que le Seigneur Jésus viendrait avec la gloire céleste quelques années après ? Bien sûr, nous ne savons pas si les bergers ont pris la peine de suivre l’évolution de ce bébé. Le bébé venait de Bethléem, changea de lieu et grandit pendant trente ans principalement dans l’isolement ; et, année après année, il est fort probable que ces bergers ont dit « Ce fut une nuit fantastique qui était porteuse de merveilleuses promesses, mais où cela a-t-il mené ? ».

                        Ceux de l’Orient ont sans doute posé la même question « Pourtant, nous ne nous sommes pas trompés, il y avait une étoile qui nous a conduit au lieu où se trouvait l’enfant. Nous avons ouvert nos trésors et déclaré qu’Il est le Roi – mais que lui est-il arrivé, nous n’avons plus entendu parler de Lui depuis 30 ans ? ».

                     C’est peut-être un produit de l’imagination, mais si c’est le cas, cela
nous aide à voir que non seulement durant 30 années, mais pendant les 33 années et demi, toute la gloire était cachée, ou cachée en grande partie, sauf pour des choses significatives ici ou là, comme un miracle quand Il manifesta Sa gloire, ou sur le Mont de la Transfiguration.

                     Mais pour ces évènements occasionnels, la gloire n’était pas vue par les hommes ; elle était cachée. Elle n’était pas partie, il n’y avait là pas moins de gloire qu’au commencement, mais elle était cachée. Elle n’était ni reconnue, ni discernée, ni perçue par le monde et par la grande majorité de ceux qui étaient en contact avec Lui ; la gloire était dissimulée.

B - Le Ciel était en mesure de voir la Gloire

                     Mais le Ciel était très intéressé ; l’enfer également. L’intérêt manifesté par le Ciel lors de la naissance de Jésus est demeuré le même. Après la tentation dans le désert pendant 40 jours et 40 nuits, les anges vinrent Le servir. Les anges savent ce qu’il en est et sont très concernés. Ils ont proclamé « Gloire au plus haut des cieux ! ». Ils continuent à être attentifs. Et à la fin, les anges sont au tombeau. Ils sont toujours dans l’attente. Le Ciel voit ce que personne ne voit. Le Ciel sait ce que personne ne sait. Le Ciel observe et constate. Que voit et que constate le Ciel? La Gloire ! Mais comment ? La gloire agissait de manière cachée ; le Ciel pouvait voir cette gloire de plusieurs manières.

                     Chaque nouvelle tentation, chaque nouvelle épreuve, chaque nouveau piège tendu devant Lui, chaque nouvelle souffrance qui l’assaillait, chaque nouvelle crise, chaque fois que l’une ou l’autre alternative se déroulait, un triomphe ou un échec, chaque fois le Ciel observait pour voir comme la gloire remporterait la victoire et triompherait. La Gloire devenait quelque chose de bien plus intérieur, de bien plus réel, de bien plus important que des rayons dans un halo de lumière. Elle devenait une puissance, un facteur déterminant. J’oserais dire que toute la vie terrestre du Seigneur Jésus tournait autour de savoir si la gloire se maintiendrait ou si elle disparaîtrait, si elle serait voilé, s’il pouvait Lui arriver ce qui est arrivé à l’ancienne Jérusalem, quand, à cause d’une rupture et d’un échec, les prophètes virent la gloire s’élever au dessus de Jérusalem et disparaître. La question est de savoir comment la gloire va se manifester et se maintenir. Ce fut une œuvre intérieure, une œuvre secrète, qui fut testée et éprouvée dans Sa vie intime.

                    Tout est résumé dans le fait que, sur le Mont de la Transfiguration, le Seigneur Jésus n’a pas été glorifié mécaniquement et automatiquement, mais manifesté glorieusement dans la plénitude. A cause du triomphe de Sa foi jusqu’à ce point, Lui qui, au lieu de la joie qui lui était réservée, s’est humilié, a enduré la croix et supporté la honte. Cette glorification du Seigneur Jésus est survenue parce qu’Il avait atteint un tel niveau de perfection morale que la gloire a soudain éclaté. C’était l’état et la condition de Sa vie intime avec Dieu qui a émergé sur le Mont de la Transfiguration. Comme nous le verrons, c’est la base de toute glorification. 

C - La Gloire cachée dans l’Église

                    A propos de l’Église, quel jour fut le jour de la Pentecôte ! Les cieux se sont à nouveau ouverts, la gloire est descendue et a été proclamée. Combien cela a-t-il duré ? Peu de temps avant que la gloire ne se cache à nouveau. La gloire ne s’est pas éloignée, elle n’était pas partie, mais le jour de Pentecôte ne s’est pas prolongé longtemps dans ses caractéristiques extérieures. L’Église a perduré et beaucoup ont posé la question : Qu’en est-il de ces débuts si prometteurs ?

                     Pourquoi le jour de la Pentecôte a-t-il eu lieu ? Où en est-on ? Les choses ont changé, on ne voit plus ce qu’on voyait avant, on ne les discerne plus !

                    Un changement s’est opéré sur l’Église, la gloire est à l’intérieur et est cachée. Dîtes-moi, si le monde considère l’Église, peut-il voir la gloire de la même façon la nuit de la naissance du Christ et le jour de la Pentecôte ? Le monde est-il capable de voir cette sorte de manifestation de gloire extérieure ? Non ! Il verrait cette gloire s’il avait des yeux, mais il ne voit pas et c’est caché aux yeux du monde. N’est-ce pas vrai pour chaque chrétien individuellement ? Comme nous le disions, les initiatives de Dieu dans la vie de l’individu sont glorieuses.

                     A notre conversion, notre nouvelle naissance, nous venons au Seigneur, et les marques de la gloire sont bien présentes : joie, paix, satisfaction. Le seul mot qui exprime ces premiers jours de la vie chrétienne, c’est gloire. Mais cela ne continue pas ainsi. Loué soit Dieu que ça ne continue pas ainsi toute la vie. Bien sûr qu’il en reste des traces, mais ça ne dure pas comme ça. Les choses changent et les problèmes, les questions, les conflits, les accusations surgissent. Il nous dira que ce n’était qu’une illusion, une émotion, une contrefaçon ; ou que nous avons péché et attristé le Saint-Esprit, parce que les choses changent.

                    La gloire ne s’est pas éloignée car la gloire c’est Christ. Mais quelque chose a changé. La Gloire s’est cachée. Elle est présente, active, opérationnelle, mais elle opère de manière cachée.

D - La Gloire opère dans la grâce


                  Comment la gloire opère-t-elle dans cette phase de transition entre l’initiation dans la gloire et l’accomplissement qui va venir ?

                   La gloire est ici, mais comment opère-t-elle ? Les opérations cachées de gloire se font dans la grâce, « La gloire de sa grâce ». La grâce est la base des opérations de gloire. La Gloire est liée à la grâce. C’est bien clair dans cette parole d’Éphésiens « à la louange de la gloire de Sa grâce ». « Il nous a choisis en Lui… nous ayant prédestinés à être adoptés comme ses fils… à la louange de la gloire de Sa grâce… jusqu’à la fin afin que nous soyons une louange à Sa gloire », la gloire opérant dans la grâce.

E - La grâce, attitude divine envers nous

                     La grâce dans le Nouveau Testament revêt trois aspects. Premièrement, la grâce comme attitude divine envers nous ; c’est ce que nous pensons généralement quand nous parlons de grâce, la grâce de Dieu, l’attitude bienfaisante de Dieu à notre égard. Ici nous sommes en situation de perdre pied. Cette grâce de Dieu nous porte au-delà de nos forces et de ce que nous pouvons supporter : « Il nous a choisis en Lui depuis la fondation du monde », et « Il nous a prédestinés à être ses fils d’adoption par Jésus-Christ » (Éphésiens 1:5).

                     Le Psaume 139:16 nous dit « Sur ton livre étaient tous inscrits les jours qui m’étaient destinés, avant qu’aucun d’eux n’existe ». Il savait ce qui arriverait, le genre de vie que nous mènerions. Il connaissait chacune de nos journées avant qu’elles n’existent. Il connaissait d’avance les défaillances d’Israël, Il savait qu’un jour Israël se détournerait de Lui pour offrir de l’encens aux idoles et passer leurs fils par le feu pour adorer Moloch. Il savait tout, et Il a choisi Israël et Il a inscrit Israël dans Son livre avant son existence.

                    Comment expliquer tout cela ? Nous perdons pied, nous ne pouvons n l’expliquer ni le comprendre. Pourquoi m’a-t-Il choisi en Christ et puis, en nous donnant un corps, faire ce que nous avons fait et suivre notre chemin en Le déshonorant ? Ce sont des problèmes qui vont au-delà de notre mentalité, de nos pouvoirs mentaux. Il y a une réponse dans la Bible, et là, nous sentons nos genoux défaillir « … afin que soyons à la louange de Sa gloire, nous qui auparavant avions espéré en Christ ».

                     Qui voit cela sinon le Ciel et l’enfer ? Que voit le monde de tout cela ? Il est possible qu’il demeure des traces de l’œuvre de grâce divine, mais le monde ne peut apprécier la grâce de Dieu, ni la voir. Il nous faut Christ pour connaître la grâce de Dieu, et il faut Christ pour glorifier Dieu, et c’est aussi la gloire dans l’Église et en Christ Jésus dans toutes les générations et pour toujours.

                Oui, il s’agit bien de la gloire en termes de grâce comme attitude divine envers nous. Nous ne pouvons pas l’expliquer. Pourquoi nous a-t-Il choisis toi et moi ? Songez-y. Allons-nous dire quelque chose de ce genre « Je sais pourquoi Il m’a choisi, Il avait une bonne raison de me choisir ; il y avait cela me concernant qui a justifié son choix ? ». Si c’est votre cas, vous ne connaissez rien de la grâce de Dieu, et vous ne pouvez pas rendre gloire à Dieu. Plus vous êtes prêts à dire que c’est par cette attitude divine de grâce envers moi, plus vous pourrez le dire du fond de votre cœur, et plus vous pourrez glorifier Dieu.

                   N’est-il pas étrange de constater que nos personnes misérables, corrompues et défaillantes sont souvent un moyen de cacher Sa gloire plutôt que de la manifester ? Nous nous focalisons sur nos pauvres et misérables personnes, au lieu de dire tout le temps « Oh, pour moi, la grâce de Dieu est merveilleuse ! ».

                   La gloire, en termes de grâce, est inexplicable, insondable, mais pour cette raison, si merveilleuse.

F - La grâce, puissance divine

                  Le Nouveau Testament nous parle d’un deuxième aspect de la grâce, à un autre niveau : la grâce comme puissance divine. Non seulement, la faveur ou l’attitude divine, mais la puissance divine.

                Paul nous parle de sa faiblesse, de son infirmité, et comment il a apporté cela devant le Seigneur en l’interrogeant sur cette faiblesse et sur cette infirmité, qui lui causaient tant de soucis. Le Seigneur n’en a rien dit, mais Il a dit : « Ma grâce te suffit » (2 Corinthiens 12:19). Il y a beaucoup d’exemples dans le Nouveau Testament sur la force vitale et la puissance divine de la grâce.

G - La grâce de Dieu envers nous demande une mise à nu

                 Tous ces aspects sont liés à une certaine exigence. S’il s’agit de grâce comme une attitude divine à notre égard, alors nous devons être mis à nu. Nous n’apprécierons jamais cette attitude de la part de Dieu tant que nous ne serons pas nous-mêmes exposés. Pourquoi le cours de notre vie est, d’un certain point de vue, une histoire de dépouillement de nous-mêmes, en nous laissant stérile et en extirpant du plus profond de nous-mêmes la corruption au point de pouvoir dire « Ce qui est bon, je le sais, n’habite pas en moi, c’est-à-dire dans ma chair » (Romains 7:18) ? Pourquoi Dieu cherche-t-il tout le temps à nous condamner et à nous entraîner au plus profond sur le terrain de la condamnation ? Cherche-t-Il par notre propre état de péché à nous rendre misérables ?

             Non, la mise à nu est demandée pour que la gloire s’amplifie dans cette attitude divine à notre égard. Il nous dit « Tu vois ce qui est vrai en toi ; pourtant, je t’aime ; Tu vois la profondeur d’iniquité qui existe en toi ; pourtant, Mon attitude envers toi est grâce. Tu vois ce dont tu es capable ; pourtant, Je ne me détourne pas de toi, au contraire, Mon attitude est celle d’une compassion infinie, d’une patience infinie. Mon attitude reste remplie de grâce ».

                  La mise à nu est demandée et lorsque la grâce doit revêtir la forme d’une puissance divine, il y a une autre exigence qui est requise : l’épreuve, l’affliction et la souffrance.

H - La grâce, puissance divine requiert la souffrance

                 De nombreuses souffrances qui sont le lot des chrétiens, n’auraient jamais existé s’ils n’avaient pas été chrétiens. Nous connaissons des afflictions et des épreuves, simplement parce que nous appartenons au Seigneur, qu’Il nous a rachetés, nous a cherchés et parce que nous Lui appartenons ; alors, nous souffrons, nous sommes dans l’épreuve et l’affliction.

                    Nous connaissons la faiblesse et l’adversité et nous savons ce que signifie être au bout de nos moyens et de nos ressources, et c’est l’exigence pour connaître la gloire de Dieu en termes de grâce. J’espère pouvoir toujours le croire ; j’espère pouvoir garder cela en moi comme du cristal pendant les heures sombres de mon existence, ce temps terrible d’affliction. Mais, je le vois dans le Nouveau Testament, je le vois dans ces hommes, je le vois dans le Seigneur Jésus. Je vois que la gloire agit de manière cachée comme cela.

             Oh, ces personnes passent à travers, mais la grâce de Dieu est merveilleuse, la grâce de Dieu les élève constamment, les ramenant au point de départ et les gardant malgré tout. Vous pensez qu’ils ont disparu cette fois-ci mais ils reviennent. Il y a ce bouchon permanent qui saute toujours à nouveau ; la grâce, force de vie, puissance divine.

               Considérez le Seigneur Jésus et constatez si ce n’est pas une réalité. Considérez l’Église et voyez si ce n’est pas vrai. Regardez à notre histoire, examinez notre cœur et voyez si ce n’est pas vrai. C’est cela, la gloire. Elle est bien différente de l’idée que nous avons sur les anges qui chantent un chœur céleste sur la gloire. C’est quelque chose qui entre et qui perce, qui agit puissamment en sous terrain et qui nous voit victorieux.

I - La grâce liée à la nature divine

                Ensuite, le troisième aspect de la grâce est en relation avec la nature divine. Des choses concernant la grâce nous font penser à ce que nous appelons la bienveillance et la miséricorde, c’est-à-dire l’émergence de la nature divine et de la ressemblance divine sous l’effet de la provocation. Quel dommage que les traducteurs n’aient pas toujours été capables de traduire ces mots de Pierre « Si vous supportez la souffrance, en faisant ce qui est bien, c’est une grâce devant Dieu » (1 Pierre 2:20) !

                   Ne me dites pas que la gloire n’est pas derrière tout ça ! Lorsque vous souffrez injustement, indirectement, que vous êtes calomnié, persécuté, agressé sans vrai motif, en tant que chrétien et que vous n’êtes pas aimé pour une raison ou une autre, certainement pas parce que vous n’êtes pas aimable, vous savez bien qu’il y a quelque chose de plus qui permet de supporter patiemment la souffrance : la grâce reliée à la nature divine.

J - L’exigence d’une maîtrise de soi

« Lorsqu’Il fut injurié, Il ne rendit point d’injures ; lorsqu’il fut maltraité, il ne fit aucune menace » (1 Pierre 2:23).

                   C’est votre réaction à la souffrance, votre réaction à l’agression,
votre réponse au mauvais traitement des gens, sans aucune raison devant le Seigneur et certainement pas parce que vous avez fait une erreur ou que vous en êtes responsable. Est-ce que votre réaction est identique à la Sienne ? Il ne répondit ni aux injures ni aux menaces ; Il ne fit preuve d’aucun ressentiment, d’aucun esprit de revanche : « Seigneur, pardonne-leur » (Luc 23:34), «Seigneur, ne leur impute pas ce péché » (Actes 7:60). Ainsi en est-il de la grâce, qui glorifie Dieu : c’est la gloire de Dieu, la gloire de Christ.

                    C’est vrai que c’est quelque chose de caché. Nul ne sait la bataille qui est engagée. Combien cette cruauté, cette injustice, ce mal, a remué en vous ce qui est amer, et œuvre dans notre nature pour que nous disions des choses piquantes, et vous avez eu une vraie bataille intérieure dans la prière et le combat – et personne ne voit rien de tout cela.

                    Un esprit doux et tranquille où l’intérêt personnel a été soumis, toute cette vie propre a été soumise dans la bataille, et vous en sortez sans que quiconque puisse discerner quoique ce soit. C’est la grâce, la gloire, la gloire en terme de grâce. Mais c’est caché, une bataille secrète, l’histoire de quelque chose que personne ne connaît ; tout ce que le Seigneur Jésus a connu avec Son Père dans le secret derrière le voile.

                   Oui, la gloire du Seigneur Jésus se trouve dans la manifestation de la grâce divine au dessus de l’épreuve et de la persécution. Ainsi en est-il avec Ses saints, Ses serviteurs et son Église, avec toi et moi. « Des choses glorieuses sont dites sur toi, ô Cité de Dieu », mais c’est le genre de chose glorieuse que nous n’apprécions pas toujours, et pourtant il s’agit de la même gloire. La gloire des anges qui ont chanté le jour de Sa naissance n’est pas différente de celle que les cieux ont contemplé à Gethsémané. C’est la même gloire, mais Dieu œuvrait intérieurement afin qu’à la fin, cette gloire première puisse éclater comme quelque chose qui a été préparée par l’épreuve, par l’adversité, par l’affliction, par tous ces moyens en nous afin de participer à Sa gloire, de partager Sa gloire et que la Grâce soit nôtre. « L’Éternel donne la grâce et la gloire » (psaume 84:12), ils vont toujours ensemble, pour maintenant et de temps en temps, mais un jour ce sera toute la gloire.


T.A.S.

à suivre

vendredi 27 mai 2016

(5) Les caractéristiques de Sion T. Austin-Sparks

V - LA GLOIRE DE L’INITIATION DIVINE

« Des choses glorieuses ont été dites sur toi, oh Cité de Dieu » (Psaume 87:3).

« Vous vous êtes approchés de la montagne de Sion, de la cité du Dieu vivant » (Hébreux 12:22).

« A Lui soit la gloire dans l’Église et en Christ Jésus, dans toutes les générations, aux siècles des siècles » (Ephésiens 3:21).

                  Nous avons passé en revue Sion dans ces messages, en prenant en compte quelques-uns des aspects de cette postérité spirituelle céleste qu’est Christ et ce qui Lui appartient.

                   A présent, nous en venons à ce qui peut se concentrer en un mot : « gloire », la gloire de Christ et de Son peuple. Un simple tour d’horizon du Nouveau Testament avec ce mot de «gloire » en tête, nous fera une impression fantastique – et vous aurez à jeter un coup d’œil sur toutes les colonnes d’une concordance avec ce mot. L’impression fera que cette idée de gloire, ce thème de la gloire, semble dominer tout.

A - La Gloire domine tout

                   Si vous lisez les Évangiles en considérant la vie du Seigneur Jésus sur terre, vous serez impressionnés par le fait que dans Sa vie la note dominante et la motivation suprême était la gloire de Dieu, cette gloire manifestée en Lui-même et transmise à Ses disciples, Ses adeptes, Son Église. Toute personne familière avec le Nouveau Testament ou les Évangiles  trouvera des passages, des déclarations, jaillir de leurs mémoires d’un coup.

                   « Nous avons contemplé Sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père, pleine de grâce et de vérité » (Jean 1:14), et c’est une déclaration complète, car, sans aucun doute, Jean, qui avait écrit bien des années après le passage du Seigneur Jésus au ciel et la conclusion de toute Sa vie terrestre, avait pris toute la mesure des choses et des évènements.

                   Peut-être se rappelait-il d’un point particulier lors de Sa transfiguration où Pierre et lui, qui furent témoins, parlaient de contempler Sa gloire, qui couvrait toutes Ses actions depuis le commencement de ses signes à Cana en Galilée, quand Il manifesta Sa gloire (Jean 2:11), qui couvrait toutes Ses œuvres, tous Ses mouvements, tous Ses hauts faits et Son refus de faire, et Ses mouvements et Son refus de se déplacer, en montrant bien que la motivation de toutes choses dans la vie du Seigneur Jésus était la gloire de Dieu, celle manifestée en Lui-même.

                 Pensez-y. Rappelez-vous ces mots : gloire, glorifier, glorifié. Combien de fois ils apparaissent en relation avec Son temps ici-bas ? Et, bien que la croix paraissait être bien différente que revêtue de gloire, la chose sous-jacente et dominante de la croix et de l’œuvre qu’elle accomplit ici et là, c’est la gloire.

                   D’un côté, la mise à l’écart de tout ce qui ne pouvait être à la gloire de Dieu, l’homme, le type d’homme, le vieil Adam, le genre humain, le péché et toutes ses conséquences, toute l’œuvre d’expiation, le rejet de ce qui n’aurait jamais pu être à la gloire de Dieu et être glorifié, tout le terrain qui était absolument contre la gloire. De l’autre côté, préparer le terrain pour la gloire, dans le triomphe de la résurrection, la gloire qui domine l’œuvre de la croix.

                    En deuxième lieu, la gloire est l’idée dominante de tous les apôtres, dans les Actes. L’esprit de gloire descend dans Actes 2, l’Esprit de Celui qui est glorifié, et Il vient dans la gloire. L’Église fut remplie de gloire, emmenée dans la gloire, parce que Christ avait été glorifié, et c’était le point capital et triomphant de l’Église et de son message. Celui qu’ils avaient crucifié, Dieu l’avait glorifié ; toute l’instruction, toute la réprimande, toute l’exhortation, tout l’avertissement et tout le ministère de consolation dans les lettres des apôtres, ont un rapport avec ce thème de la gloire.

                   « Nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire » (2 Corinthiens 4:17), c’est la gloire présente dans le ministère de consolation qui explique l’épreuve. S’il s’agit d’un avertissement, c’est qu’il y a un risque de perdre l’appel d’en haut, de perdre la gloire ; et ainsi, la deuxième grande partie du Nouveau Testament est vraiment dominée par cette pensée de la gloire.

                    Qu’en est-il alors du livre de l’Apocalypse ? Il commence par une présentation du Seigneur glorifié et glorieux, « A Celui qui nous aime, qui nous a lavés de nos péchés par son sang… à Lui soit la gloire » (Apocalypse 1:5).

                    Et depuis l’introduction, la présentation du Seigneur glorieux se trouve tout au long du livre, le sujet qui domine tout est le thème de la gloire. Tout y est compris, les nations, les forces du mal, parce que Dieu va remplir Son univers de Sa gloire, et tout ce qui n’est pas conforme à la gloire doit être traité et ôté, et à la fin ce livre de l’Apocalypse fait émerger la révélation de la cité glorieuse.

                    Ce qui est, en d’autres termes, l’Église unie avec Christ « ayant la gloire de Dieu » (Apocalypse 21:11).
                    Avons-nous besoin d’autres évidences que le Nouveau Testament est dirigée et inspirée par cette pensée de la gloire ? Ce sujet se divise en trois grandes sections, qui résume tout, même s’il y a beaucoup de détails à voir :

- la gloire initiée par Dieu,
- la gloire cachée,
- la gloire manifestée à la fin.

B - La Gloire dans l’initiative divine

    Deux exemples peuvent être cités pour donner une indication suffisante :
- la naissance du Seigneur Jésus,
- la naissance de l’Église.

                    Il y a d’autres cas dans la Bible où Dieu initie la gloire ; On pourrait même dire qu’il existe autant d’initiations divines qu’il y a de saints. L’initiation divine marquée par l’incarnation, la venue en chair dans ce monde du Fils de Dieu, le Fils de l’Homme. Il n’est pas vraiment nécessaire de relire Luc chapitre 2.

                    L’annonce de l’ange, et puis soudain une multitude d’êtres célestes qui chante, qui loue en disant « Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, paix sur la terre parmi les hommes qu’Il agrée !» (Luc 2:14). C’était une scène de gloire descendant du ciel sur ce monde.

                    Quelque chose d’identique spirituellement parlant, s’est passé le jour de la Pentecôte. Nous ne pouvons que déduire que l’ascension du Seigneur Jésus fut une scène merveilleuse dans les cieux, « Portes, élevez vos linteaux ; élevez-vous, portes éternelles ! Que le roi de gloire fasse son entrée ! Qui est ce roi de gloire ? » (Psaume 24:7-8).

                  Non seulement l’ascension, mais la réception du roi de gloire, est une scène d’extase céleste où s’exprime la joie tumultueuse du ciel, le Saint-Esprit qui descend, la joie céleste s’exprime sur la terre et dans l’Église et elle parle de gloire. Oh, quel jour cela a été lorsque l’Église est née au milieu de la gloire céleste et remplie de cette gloire !

C - La gloire, sujet de joie, de paix et de satisfaction

                   Dans les deux cas, l’initiation divine était accompagnée de gloire. Aucun doute là-dessus, les commencements de Dieu se font toujours dans la gloire.

                  Et si vous analysez la gloire au travers d’un prisme, elle n’est pas seulement une réflexion de la lumière extérieure, elle est joie étrange, inexplicable parfois ; elle est paix : le conflit s’arrête, la contrainte cesse, il y a une atmosphère merveilleuse de bien-être, de quiétude et de satisfaction. Ils sentent au plus profond de leur être qu’une réponse a été donnée aux problèmes et aux questions essentielles de leur existence.

                   Quand Dieu agit, vos problèmes et vos questionnements se transforment en satisfaction. Vous êtes heureux de ce que Dieu a réalisé, c’est tout ! Comment Il l’a réalisé,par quels moyens, peu importe… nous pensions qu’il fallait un miracle à déplacer des montagnes et ça s’est déroulé très simplement, très calmement. La satisfaction est entrée dans nos cœurs  Nous ne sommes pas comme Naaman,  dans sa vieillesse ; il demande à Dieu des choses extraordinaires, mais Dieu a réalisé les choses simplement dans 2 Rois 5. Il en est souvent ainsi avec Dieu.

                   Prenez par exemple la grande initiative divine de la naissance de Jésus.  Considérez les circonstances naturelles de cette naissance : aucun palais, aucun confort terrestre, rien de conforme aux conceptions humaines, aucune organisation spéciale ; bien au contraire : dénuement, simplicité, pauvreté, faiblesse, inconfort. Pourtant, c’est glorieux ; il n’y a rien de contraire à la gloire divine, merveille, profondeur, satisfaction. De l’extérieur, les choses ne semblent pas différentes lorsque le Seigneur Jésus opère une nouvelle naissance chez un être humain : le lieu, le contexte, le monde, les circonstances sont les mêmes, mais la gloire intérieure est identique, joie, paix, satisfaction.

                    Même ceux qui ont été élevés dans un foyer chrétien et qui pensent être entrés naturellement dans la vie chrétienne, ont connu une expérience du Seigneur entrant dans leur vie. Le Seigneur a agi de la même manière : l’oppression, la peur, la honte, l’insatisfaction, le mécontentement, la déception, ont disparu.

                   Une grande joie, une paix inexprimable, une satisfaction ont pris la place. Nous pourrions tous en parler et même souvent. Les nouveaux commencements de Dieu se passent toujours dans la gloire ; chaque naissance de Son Fils dans une vie et dans un lieu précis, est accompagnée de tous ces signes de gloire.

D - L’essence de la Gloire divine

                    Mais, quelle est l’essence de cette gloire, celle du jour où Jésus est né à Bethléem ? Ayons une mise au point importante pour éviter toute incompréhension : l’essence de la gloire de la naissance de Jésus à Bethléem, de la même manière que celle de chaque évènement et nouveau mouvement de Dieu, fut et est ceci : Dieu Lui-même qui amène à existence ce qui Lui fait plaisir, et le Seigneur Jésus est l’objet de la satisfaction du Père. S’Il n’est pas présent, rien ne peut faire plaisir et satisfaire le Père. Quand Il est là, il y a quelque chose de présent qui fait le plaisir du Père. Le plaisir, la satisfaction et la joie du Père sont focalisés sur Son Fils et là où est Son Fils.

                   Maintenant, le danger dans lequel tant de personnes sont tombés, est qu’ils ont pris en compte les effets de cela plutôt que la cause. Les effets – oui, joie, paix et satisfaction, et des émotions fortes, gratification et plaisir, et puis, pour en maintenir les effets, les résultats, les sentiments, ils ont essayé de les prolonger. Ils ont eu peur que ces effets disparaissent, ils sont entrés dans un état de crainte – combien de temps cela va-t-il durer ? Vais-je me réveiller demain matin et tout aura disparu ? Ils ont fait des efforts pour maintenir les effets et sont passés à côté de la réalité de base.

                  La réalité de base est Christ, et Christ est la satisfaction et le plaisir de Dieu ; pas des émotions, des sentiments, mais le fait. Combien essayent de restaurer les émotions, de les maintenir et d’en avoir les effets, pour atteindre une chose abstraite que vous appelez gloire ? Voilà l’erreur. Les faits demeurent, les sentiments peuvent changer ; la deuxième partie de tout ce thème de la gloire ce sont les opérations cachées de la gloire qui touchent à une autre dimension ; nous parlons des initiatives divines.

                  Mais, lorsque Dieu implique Son Fils, il n’est plus question de toute une palette d’émotions ou de sentiments ; Il est face à une puissante réalité, l’objet même  de la gloire divine ; et Christ en vous est l’espérance de la gloire (Colossiens 1:27), ce ne sont pas des émotions, des sentiments, mais la puissante réalité fondamentale. Dieu possède l’objet de Son plaisir ; Son plaisir n’est pas en nous, en ce que nous sommes, quelque soit nos sentiments.

                  Je ne crois pas que le Seigneur soit plus satisfait de nous lorsque nous sommes dans l’extase que lorsque nous nous sentons misérables. Ce ne sont que les variations de notre propre vie psychique. Nous pouvons vivre des bas comme des hauts ; le plaisir et la satisfaction de Dieu sont centrés sur Son Fils et il veut que notre foi soit basée sur cette réalité et non sur les variations de nos réactions. Il s’agit de la Vérité de Christ et non pas en priorité tous les effets de Christ.

                   Oh, les effets sont là, loué soit Dieu, mais vous savez si souvent que les effets sont l’aspect élémentaire des choses, qui correspond à la période de l’enfance ; vous entrez dans la maturité, et dans la maturité il nous faut apprendre à vivre sur Christ, pas sur nos sentiments.

E - Les initiatives de Dieu, base de ses opérations futures

                    Deuxièmement, Dieu ayant obtenu ce qui Lui fait plaisir, Ses initiatives, Ses commencements sont Ses modèles, et Sa base pour toute opération future. Après cela, tout sera conforme avec ce commencement, cette initiative. Je ne dis pas qu’il y aura toujours cette extase consciente, ce sens de la gloire ; mais je veux dire que Dieu fait de cette satisfaction le siège et le centre de Sa gloire. Et Il œuvrera toujours de telle sorte pour que ce qui est vrai en Son Fils soit aussi vrai en nous, afin que nous soyons, en conformité à Son Fils, en chemin vers la gloire nous-même, une gloire progressive par laquelle ce qui satisfait Dieu est placé en nous pour se répandre et se saisir de nous, et nous nous approchons de plus en plus près de ce que la Parole décrit : « Dieu… nous appelle à sa gloire éternelle » (1 Pierre 5:10).

               Les commencements divins guident la fin, qui doit correspondre a commencement, mais dans une mesure plus grande. En effet, les commencements  semblent insignifiants, en comparaison. Dans un sens, Bethléem est petit, Christ y est limité ; et pourtant toute la plénitude de la gloire s’ouvre dans cette petitesse. A la fin, la gloire ne sera pas additionnée. Ce sera cette gloire qui se répand et remplit l’univers. Donc, les commencements de Dieu sont la base de toutes les activités divines. Il en sera ainsi à la fin : la gloire dans l’Église en Christ-Jésus, de génération en génération, aux siècles des siècles (Éphésiens 3:21).

                   Ceci est pratique. Si le Seigneur a fait quelque chose, a introduit quelqu chose de lui-même, de Son Christ, en nous personnellement et individuellement sur cette terre, comme Son œuvre, ce commencement a été celui de Dieu, accompagné de manifestations de profondes joie et gratification, en ayant l’assurance que cela vient de Dieu et non de l’homme. Et lorsque Dieu réalise cela dans une vie, cet individu peut dire « Je ne l’ai pas choisi, c’est Lui qui m’a choisi, de sa propre initiative. Ce n’est pas mon œuvre, c’est la sienne ; si cela n’avait pas été l’initiative du Seigneur, je n’aurais jamais été là aujourd’hui ».

                   Beaucoup peuvent dire que ce qu’il a commencé à faire, Il l’a continué. J’ai erré, chuté même, mais je suis ici aujourd’hui parce que Dieu a tout commencé et ça va continuer parce que cela a démarré dans la gloire et la gloire n’est pas dépendante de ma nature variable. C’est son Fils, Il a planté Son Fils, Il a œuvré et œuvre encore tout au long de ma vie sur la base de Christ, pas du tout sur ma base à moi.

                 Quand à la fin, j’en arrive à la plénitude de Sa gloire à laquelle Il m’a appelé, je dirai : Il l’a fait, ce fut l’œuvre du Seigneur, pas la mienne ; Il l’a accompli ! Dieu travaille sur la base de Son initiation, c’est une des grandes vérités du Nouveau Testament. Dieu a pris l’initiative et Il agit à partir de cette initiative : « Ceux qu’Il a connus d’avance, Il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de Son Fils… » (Romains 8:29).

                Tous nos efforts, notre détermination, seraient futiles si Dieu n’avait pas commencé cette chose Lui-même et établi une fondation pour elle. Si notre obéissance, notre conformité, notre réponse, notre détermination de cœur pour marcher avec Dieu, si tout cela n’était pas basé sur ce que Dieu a établi, ce serait totalement vain ; il s’agit simplement de venir au Roc. Loué soit Dieu, le Roc est là, ce Roc est Christ. Il l’a fait, et à cause de nos déviations, nous revenons vers Lui ; à cause de nos échecs, nous nous relevons.

              Nous sommes honteux, nous sommes peinés, nous subissons la discipline, mais nous ne sommes pas rejetés. Dieu a démarré ceci dans la gloire ; la gloire de Sa grâce. Dieu part sur la base de ses commencements pour développer ses activités futures jusqu’au bout, et parce que Christ est le commencement de tout, la fin sera Christ, et la fin est Christ parce qu’il fut au commencement. Dieu a commencé avec nous dans la gloire.

                   Combien d’entre nous peuvent dire « Oui, je sais bien cela. Je sais qu’à un certain point au début, quelque chose s’est passé et les conséquences en furent une grande joie, une grande paix, une grande satisfaction ». C’était tout simplement la gloire. J’ai commis souvent cette terrible erreur d’en perpétuer les effets, les belles émotions que j’avais à ce moment-là, et j’ai oublié le fait même de Christ, mais je connais quelque chose de la gloire, et chaque fois que Dieu essaye d’amener plus de la présence de Son Fils dans nos vies, cela se reproduit.

                  Peut-être que, à ce niveau, une controverse existe entre le Seigneur et nous, à cause de question sans réponse. Il y a comme une dispute entre le Saint-Esprit et nous. Nous temporisons, nous désobéissons, nous sommes lents, nous ne nous préparons pas à la bataille. Nous n’avons ni paix ni repos, ni satisfaction, nos vies sont déviées, la gloire quitte notre visage et notre témoignage. Et puis, le jour vient où, sous la contrainte insistante du Saint-Esprit, nous disons : je vais tenir ferme ! Nous entrons et fermons la porte, en disant : c’est fini, quelque chose d’autre doit se passer. Nous nous plaçons devant le Seigneur et il y a une bataille, dure parfois, mais on est vainqueur. Nous donnons sa vraie place au Seigneur, nous mettons de côté nos volontés, nos désirs, etc. Nous saisissons la main du Seigneur en disant : c’en est fini, maintenant Seigneur, Ta volonté, Ton chemin. La gloire est de retour, oui, gloire, paix, satisfaction.

                Toute nouvelle et plus grande plénitude du Seigneur Jésus dans un domaine  s’accompagne de gloire. Combien nous passons à côté de la gloire en laissant le combat se prolonger, lorsque nous ne prenons pas la situation à bras le corps !

                   Nous nous faisons voler la gloire. Nous sommes lents à apprendre. De Son Fils et de la place prise par Son Fils, dépend la gloire qui demeure. S’Il pouvait avoir toute la place, la mesure de gloire dans nos cœurs serait immense. Les circonstances ne changeront peut-être pas du tout. La dureté des situations, les difficultés sur notre chemin seront toujours là. Les choses, les gens, le travail ne changent pas, mais l’état intérieur est différent. Dieu ne fera peut-être même rien à l’extérieur tant qu’Il ne prendra pas sa position à l’intérieur ; ce délai d’attente vient peut-être du fait que nous ne nous glorifions pas encore de nos infirmités. Nous voulons la gloire en étant délivrés de ces choses, mais nous n’acceptons de nous glorifier en elles.

                   Le Seigneur nous amène dans la gloire et amène la gloire dans notre être intérieur, la gloire est Christ.

« Des choses glorieuses sont dites sur Toi, Cité de Dieu ».
« Nous montons sur le Mont Sion, vers la cité du Dieu vivant ».
« A Lui soit la gloire dans l’Église et en Christ Jésus dans toutes les générations pour
l’éternité ».

T.A.S.

à suivre

mercredi 25 mai 2016

(4) Les caractéristiques de Sion T. Austin-Sparks

IV - LA VALEUR PRÉCIEUSE DE CHRIST

« Selon la grâce de Dieu qui m’a été donnée, j’ai posé le fondement comme un sage architecte, et un autre bâtit dessus. Mais que chacun prenne garde à la manière dont il bâtit dessus. Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ. Or, si quelqu’un bâtit sur ce fondement avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume, l’œuvre de chacun sera manifestée ; car le jour la fera connaître, parce qu’elle se révélera dans le feu, et le feu éprouvera ce qu’est l’oeuvre de chacun. Si l’oeuvre bâtie par quelqu’un sur le fondement, il recevra une récompense. Si l’oeuvre de quelqu’un est consumée, il perdra sa récompense ; pour lui, il sera sauvé, mais comme au travers du feu . Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? Si quelqu’un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira ; car le temple de Dieu est saint, et c’est ce que vous êtes »  (1 Corinthiens 3:10-17).

« Parce qu’il est dit dans les Écritures : Voici, je mets en Sion une pierre angulaire, choisie, précieuse : celui qui croit en elle ne sera pas honteux. Son honneur se manifeste donc pour vous qui croyez. Mais, pour les incrédules, la pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue la principale de l’angle » (1 Pierre 2:6-7).

« Les fondations de la muraille de la ville étaient ornées de toutes sortes de pierres précieuses. Le premier fondement était de jaspe, le second de saphir, le troisième de calcédoine, le quatrième d’émeraude » (Apocalypse 21:19).

                    Il nous faut être très clair et très sûr par rapport au point où nous en sommes et sur ce que nous recherchons. Lorsque notre révélation sur les choses du Seigneur s’élargit, nous pouvons vivre une grande bénédiction et un puissant enrichissement. Tout ceci peut faire une grande impression sur nous, quelque chose de merveilleux, de très riche, avec plein de suggestions, avec comme conséquence de parler et de partager énormément les choses que nous avons
reconnues, apprises, qui nous ont été montrées et révélées.

                        Progressivement, nous sommes amenés à parler de vérité, de lumière et de révélation, en certains termes, certaines phrases associées, et avant de savoir vraiment où nous en sommes, nous sommes devenus des perceuses avec une certaine manière d’enseigner, avec certaines phrases et un certain langage, et nous ne pouvons plus faire le lien avec l’endroit et le lieu où on l’a reçu. Qu’est-ce qui s’est passé ? Une certaine chose s’est constituée, et elle s’accompagne de nombreux périls, de nombreux dangers, et tôt ou tard, nous découvrons qu’au lieu d’aller dans le sens du bien, ça va presque dans le sens du mal.

                        Cela devient si facilement un sujet de division, de séparation entre ceux qui ont reçu cette lumière, cette connaissance et ce type d’enseignement, et ceux qui ne l’ont pas. Nous pouvons à peine éviter de faire des distinctions, elles se font toutes seules.

                 Aujourd’hui, il nous faut nous confronter à ces questions : Pourquoi en sommes-nous là ? Pourquoi sommes-nous là comme chrétiens sur la terre ? Que recherchons-nous ? Quelle est notre activité ? En quoi consiste le christianisme du commencement à la fin ?

                Pour chaque part de lumière et de révélation, depuis les plus petit commencements, à travers toutes les étapes d’élargissement et de croissance,  quelque soit leur mesure, il y a un rapport avec une chose, et seulement une chose, et si ce n’est pas le résultat d’une approche de vérité, de connaissance, de lumière et d’enseignement, alors nous établissons un faux édifice qui s’accompagne de fausseté, de mensonge, de superficialité, de fantasme. Qu’est qui fait que nous en sommes là et qu’est-ce que nous cherchons ?


A - Les chrétiens sont sur terre pour révéler Christ

                      La Parole de Dieu n’a qu’une chose à dire pour répondre à ces deux dernières questions : la révélation et la manifestation de Jésus-Christ ; que le Seigneur Jésus puisse être vu, manifesté, présent en vérité, que tous soient en mesure de Le voir et de Le connaître. Vous allez dire, c’est comme une tromperie pour tous ceux que vous avez conduits jusque-là.

                    Nous nous attendions à bien plus. Non, c’est ainsi, et plus loin vous avancerez comme chrétiens, plus vous avancerez en âge, plus vous en connaîtrez, et plus vous redouterez le type d’enseignement qui ne résulte pas d’une véritable connaissance et d’une véritable expression du Seigneur Jésus. C’est-à-dire que vous ne pourrez plus vous contenter de cet enseignement-là. A cause des sérieuses sollicitations, de la difficulté qui s’intensifie, la pression croissante, la discipline, vous ressentirez constamment ces questions en vous : qu’en est-il après tout, où cela me mène-t-il, quelle valeur cela représente-t-il pour ma vie ?

                    Et nous savons très bien, n’est-ce pas, que le Seigneur Jésus seul peut répondre à notre besoin, faire face à ce qui nous assaille, et qu’il nous faut toujours revenir. Non, ce n’est ni la mesure, ni la forme, ni le type, ni la nature de notre enseignement, notre vérité, notre façon de parler, notre interprétation, notre langage. Ce n’est pas tout cela. C’est la présence et la manifestation du Seigneur Jésus, en proportion de tout le reste. Ces deux choses sont-elles bien équilibrées ? Ou ce sont les idées, les pensées, l’intelligence, merveilleuses en elles-même lorsque nous les contemplons, mais qui en fait sont séparées de la véritable manifestation journalière et de la connaissance du Seigneur ? Les gens qui pensent avoir peut-être plus de lumière et plus de révélation que les autres, manifestent-ils en proportion plus de Jésus que les autres ? C’est la vraie question. C’est le facteur décisif de tout.

                        Si nous prétendons avoir reçu plus de lumière, plus de révélation – que Dieu nous garde de proclamer de telles choses – mais si nous le pensons vraiment, la preuve est : Les gens voient-ils en nous plus de Christ que chez les autres ?

                Car Dieu n’agit jamais en dehors de Son Fils, avec des théories, des doctrines, des enseignements ou ce que nous appelons des révélations. Il ne garde comme manifestation que le modèle vivant de Son Fils. C’est tout simple mais c’est fondamental ! La manifestation, le visible, la présence effective du Seigneur Jésus – que nous aimions sa présence ou pas, c’est une autre question.

             Sa présence en nous peut faire surgir beaucoup d’hostilité et  aussi d’antagonisme ou alors, elle peut répondre à l’attente de nombreux cœurs. Tout dépend dans quelle mesure nous manifestons le Seigneur Jésus ; suite à tous nos enseignements, toutes nos conférences et toutes nos réunions, combien Il se trouve et Il se manifeste au travers de nous. C’est bien le plus important, ce qui a le plus de valeur.

                    Ainsi la marque du témoignage n’est pas ce que nous appelons communément « le témoignage », qui pour beaucoup revêt une certaine forme, un certain modèle. Non, la marque du témoignage, c’est Christ Lui-même manifesté de manière vivante. Voila la mise au point qu’il était nécessaire de faire au début de ce chapitre.

                  Nous sommes ainsi conduits à nouveau vers ces fondations, ou à cette fondation qui a plusieurs côtés. En effet, les fondations dans Apocalypse ont plusieurs côtés, mais le fondement est unique : Christ, sous différentes facettes. Ici, dans le livre de l’Apocalypse, il y a toutes sortes de pierres précieuses. Pierre dit « Sa précieuse valeur se montre donc, pour vous qui croyez » (1 Pierre 2:7).

                        Ainsi, la fondation qui donne sa nature et son caractère à chaque chose qui est posée et édifiée sur elle, qui repose sur elle, est la valeur précieuse multiple du Seigneur Jésus. Cette précieuse nature est celle qu’Il est pour le Père, à la première place, « Voici, je mets en Sion une pierre angulaire, choisie et précieuse » (1 Pierre 2:6).

                      S’il nous fallait analyser le caractère précieux de Christ pour Dieu, bien sûr nous arriverions très clairement à la conclusion que ce qui est précieux pour Dieu est ce qui correspond à sa propre nature et qui lui est indispensable. Si nous considérons ce qui Lui est indispensable, nous verrions que c’est ce qui constitue sa propre nature. A l’opposé, nous devrions considérer ce que Dieu hait, ce qu’Il rejette et refuse, alors, nous pourrions voir ce qui est précieux à Ses yeux. L’orgueil par exemple est une abomination pour Dieu qu’Il rejette totalement

                   Ce qui est précieux pour Dieu, c’est la douceur, la bonté et l’humilité. Pierre dit « la pureté incorruptible d’un esprit doux et paisible est d’un grand prix devant Dieu » (1 Pierre 3:4). La douceur est une vertu de Christ par opposition à l’orgueil.

B - La valeur précieuse de Christ nous appartient par la foi

                 Nous prenons ce mot « précieux » et nous disons que ce que Christ, étant le fondement, est pour Dieu par la satisfaction de Sa propre nature et des exigences divines et saintes, devient nôtre par la foi, « Car, pour vous qui croyez, il y a cette valeur précieuse », la manifestation de la beauté et de la gloire du Seigneur Jésus.

               Gardons-nous de croire encore qu’il s’agit d’un thème de réunion, de conférence ou d’une instruction de la Parole ! C’est quelque chose qui doit nous accompagner demain et les jours suivants, à la maison, au travail, dans notre vie quotidienne, dans la rue, en voyage ; chaque jour, les beautés et les excellences du Seigneur Jésus doivent être manifestées.

                   Nous ne devons pas être des prédicateurs qui traitent de thèmes ou de sujets, mais derrière ce que nous disons ou affirmons, dans le travail de chaque jour en croisant d’autres gens, ces derniers vont ressentir la marque de Christ – même s’ils ne savent pas de quoi il s’agit.

               Quelque chose de la beauté du Seigneur notre Dieu repose sur nous, quelque chose qui parle de Christ et de sa précieuse valeur pour le Père qui constitue le fondement, et tout ce qui est posé sur ce fondement doit lui correspondre, sinon lorsqu’il y aura l’épreuve du feu, il ne restera plus rien. C’est ainsi que se révéleront les gloires de Christ.

              Demandons-Lui de susciter en nous une ambition passionnée pour exprimer le Seigneur Jésus, plus que tout le reste. Pas pour prêcher de grandes vérités, ou pour devenir des prédicateurs, des enseignants ou autre, mais pour exprimer Jésus ; afin que, émanant de Lui Sa présence, Sa mesure, Sa nature, nos occasions de prêcher se produiront, non pas parce que nous ouvrons la bouche, mais parce qu’il sera reconnu que nous avons quelque chose du Seigneur.

                        Ne nous autorisons pas à vivre trop dans les « hautes sphères » de la maison de Dieu. Celle-ci est une, elle a un rez-de-chaussée et une cuisine. Nous n’allons pas vivre toujours sur le toit, tellement nous sommes spirituels et célestes, si abstraits, si élevés dans la vérité que les choses pratiques de la cuisine sont délaissées.

                   Que diriez-vous si vous entriez dans une maison et montiez à l’étage glorieux et merveilleusement décoré, puis vous redescendiez dans la cuisine où règne un désordre et une saleté épouvantables qui n’ont aucune commune mesure avec ce que vous aviez trouvé en haut. Vous diriez que quelque chose ne tourne pas rond.

                      Il y a un aspect cuisine dans notre vie spirituelle : toute notre vie pratique quotidienne faite de choses insignifiantes devrait refléter la beauté du Seigneur au moins autant que en haut quand nous sommes au ciel. Nous sommes appelés à vivre en haut autant qu’en bas.

                    Dans Éphésiens, Paul a écrit la moitié de sa lettre sur les lieux célestes, et puis, sans faire de ruptures en chapitres, il en vient à dire directement « Je vous exhorte à marcher de manière digne conformément à l’appel qui vous a été adressée », puis, il descend dans la cuisine pour amener avec lui la gloire des cieux et il s’adresse aux maris, aux épouses, aux enfants, aux parents, aux maîtres et aux serviteurs.

                     Ce dernier aspect est aussi important que le premier. La valeur précieuse doit se manifester « sur la terre comme au ciel » (Matthieu 6:10).

                   Ne soyons pas de ceux qui sont tellement occupés par les choses élevées que nous croyons être en dessous de notre dignité de personne spirituelle de laver la vaisselle, passer l’aspirateur ou nettoyer les chambres … Peut-être pensons-nous que ce n’est notre rôle et que nous sommes plus spirituels que çà ! Rien ne déplaît plus au Seigneur que des chrétiens qui viennent aux réunions mais qui négligent leurs foyers en pensant que ce n’est pas de leur niveau ! La chose la plus élevée que nous puissions connaître, c’est Christ manifesté dans les choses monotones, journalières et humbles où nous sommes testés et mis à l’épreuve.

                Oui, mais Christ est toujours présent ; il n’y a pas deux mondes, mais un seul et même monde : « Pour ceux qui croient, il y a cette valeur précieuse… ». Relisez l’évangile de Jean de cette manière. Il y a là tout ce que Christ dit être : « Je suis le pain de vie » (Jean 6:35), « Je suis la lumière du monde » (Jean 8:12), « Je suis le bon berger » (Jean 10:14), « Je suis le vrai Cep » (Jean 15:1), et « Je suis la résurrection et la vie » (Jean 11:25).

              Le grand JE SUIS dit tout ce qu’Il est. Vous remarquerez que, très fréquemment, Jésus relie cela avec une promesse future, avec toujours la même conclusion : « Je suis le pain de vie, celui qui mange ce pain vivra éternellement » (Jean 6:58), « Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera plus dans les ténèbres » (Jean 8:12). La liaison entre ce qu’Il est et nous-même est « celui qui croit en moi » : « Celui qui croit en moi ne mourra jamais » (Jean 11:26), « …n’aura jamais faim » (Jean 6:35), ne sera jamais errant comme une brebis sans berger, il aura la réalité du berger qui guide et qui contrôle, dans sa vie, « …ne marchera plus dans les ténèbres, mais aura la lumière de la vie ». Ce que JE SUIS deviendra une réalité. « Je suis la résurrection et la vie ; celui qui croit en moi, s’il meurt, il vivra encore ; et quiconque vit et croit en Moi, ne mourra jamais », ce que JE SUIS est réel quand je crois.

                     Néanmoins, ce n’est pas ce que nous sommes. Je suis mort ; Il est vivant. Je ne peux jamais être autre chose que mort, mais Lui en tant que vie peut devenir vie en moi dans ma mort, si seulement je crois. J’ai faim, spirituellement affamé ; Il est pain, et je n’ai plus besoin d’avoir faim ; cependant, j’aurai toujours une faim en moi, et Il sera le pain qui me nourrira.

                    Je suis là dans une contrée, isolé, sans relation, sans nourriture ; je suis loin dans un lieu où il n’y a aucun pain spirituel, et Il dit « Celui qui me mange n’aura jamais faim ». Est-ce donc dépendant de là où je me trouve, de ma situation et de mes circonstances, que de disposer de viande spirituelle ? Non, c’est Lui-même, pas le lieu, pas les circonstances.

                      Mais comment cela se peut-il ? « Celui qui croit ». Seigneur, j’ai faim ; Tu as dit que si je me nourrissais de toi, je n’aurais plus faim ; maintenant, je te prends au mot et nourris-moi de Toi. Soyons pratiques. Vous voyez le lien avec la valeur précieuse : Je suis si impur, je ne serai jamais différent ; mais, Lui Il est saint, Il donne satisfaction à Dieu en matière de justice et de sainteté.

                    La parole solennelle et profonde de Pierre est la suivante : « Je pose en Sion une pierre angulaire, choisie et précieuse ; et celui qui croit en elle ne sera plus dans la confusion ».

                 Si nous sommes abandonné à nous-mêmes, quel sera notre fin ? Sans aucun doute, l’échec et la honte. « Celui qui croit en moi, ne sera plus confus et honteux ».

               C’est étrange de voir à quel point Paul a mal retranscrit ce verset de l’Ancien Testament «Celui qui croira et la prendra pour appui n’aura point hâte de fuir » (Esaïe 28:16). Mais est-ce une erreur de transcription ? Vous hâtez-vous de fuir ? Pourquoi êtes-vous si pressés de sauver la situation, de faire quelque chose ? « Il faut faire quelque chose sinon on va droit au désastre ! ». Pierre, sous le Saint-Esprit, couvre tout cela en disant « ne sera point confus ». Nous n’aurons pas besoin de nous exciter et de nous ruer avec hâte pour tenter de sauver la situation. « Celui qui croit en Lui ne sera plus dans la confusion », c’est-à-dire que sur vous sera la valeur précieuse de Christ si vous croyez et vous ne serez plus honteux ni confus. Vous voyez ainsi la relation de foi avec ce que Christ est.

C - Le christianisme n’est pas dépendant de notre psychisme

                    Dans le contexte de Christ le fondement, Paul dit que certaine personnes  construisent sur cette fondation avec des gravats, des saletés et des matériaux  mélangés.

           Si nous cherchons bien, nous ne mettrons pas beaucoup de temps pour découvrir de quel matériau il s’agit. La liste correspondrait en gros à celle de l'apôtre Paul « or, argent, pierres précieuses, bois, paille et chaume ». En lisant son épître, vous comprendrez vite de quoi il s’agit, les Corinthiens essayaient d’édifier un christianisme sur leur vie psychique propre, «l’homme naturel (ou psychique) » ; cette sagesse des paroles, cette sagesse du monde, ces affinités, ces antipathies, ces sympathies, ces préférences, cette partialité, et puis leurs jalousies. Tout cela n’est pas bon pour cette fondation. Ne placez pas votre psychisme en relation avec Christ, ça ne marchera pas, ça n’ira nulle part et ça partira en fumée.

                  Tentez-vous de faire de votre christianisme une question de ressenti ? Vous aurez un christianisme composite, mélangé, sans consistance, un parfait "patchwork". Certains patchworks sont intelligemment faits, très beaux même, mais inconsistants, sans relief et trop colorés. Le psychisme, c’est un sentiment aujourd’hui, un autre demain, un tempérament avec des hauts et des bas, rien de sûr, rien de consistant !

                       Avez-vous posé cela sur Christ, le fondement ? Ça n’ira pas du tout avec Lui et vous n’y arriverez jamais, avec tous vos raisonnements, vos arguments, vos conflits, vos tentations de tirer des conclusions et de vous faire des opinions sur tout… non, vous n’y arriverez jamais !  Quand vous penserez être arrivés à une bonne conclusion sur un sujet, quelque chose viendra se mettre en travers et déranger tout le reste.

                  Robert Browning dit à propos de la personne athée qu’il en arrive au point d’avoir trouvé une théorie satisfaisante lui permettant d’affirmer que Dieu n’existe pas du tout, et il se retrouve face au spectacle d’un coucher du soleil, et toute sa théorie tombe à terre. De cette manière, on n’y arrivera jamais.

              Votre âme, avec ses exercices mentaux et ses conflits intérieurs, ne s’élèvera jamais vers Christ. Combien notre âme nous met dans la confusion, à cause de l’instabilité de nos émotions, de nos sentiments et de nos pensées. Honteux et confus, nos âmes nous trompent bien souvent.

                    « Celui qui croit en moi ne sera plus confus », Paul nous dit clairement que le domaine psychique ne peut s’édifier sur Christ, le fondement ; c’est une contradiction.

                Nous nous basons sur ce qu’est Christ, par sur ce que nous sommes, nous. Nous pouvons voir, comprendre et raisonner mentalement, nous pouvons ressentir quelque chose, nous pouvons avoir de mauvais sentiments, tout ceci correspond à un domaine : le nôtre. Christ, Lui, est différent.

              C’est pourquoi, nous devons lui dire « Seigneur, c’est mon infirmité, je suis ainsi, mais Toi, Tu es autrement. Je transfère ma foi vers Toi ». Christ est le fondement, et tout ce qu’on édifie sur ce fondement doit être Christ Lui-même.

            Ce qui veut dire qu’Il n’est pas seulement le fondement, mais Il est l’édifice, avec toutes ses composantes.

            Nous devrions avoir ce désir d’être de plus en plus entraînés avec le Seigneur Jésus, et plus avec des enseignements, des vérités en tant que telles. Loué soit Dieu pour chaque part de révélation qui soit une aide et une délivrance, mais ne considérons pas la révélation en tant que telle pour en faire une sorte de publicité bon marché.

                Si nous ne voyons pas le Seigneur en toutes choses, quelque chose ne va pas et il y aura déséquilibre. C’est Jésus qui est Vérité, pas le Corps, l’Eglise ou autre chose. Il n’y a pas d’Eglise, sans Jésus-Christ Lui-même ; Il n’y a pas de Corps sans Jésus-Christ Lui-même. Il est tout et en tout, « La valeur précieuse est pour celui qui croit ».

                  Soyons bien sûrs que nous ne tentons pas de construire quelque chose, un christianisme ou une Église, un mouvement ou un système de vérités, d’interprétations et de doctrines, mais qu’il y ait bien cette réalité-là : Christ en nous, l’espérance de la gloire.

T.A.S.

à suivre