dimanche 21 février 2016

(4) LA DISPENSATION DU MYSTÈRE T. Austin-Sparks

                  Voici un ensemble de messages donnés lors d'une conférence. Ils ont été conservés sous leur forme parlée. Il est important que le lecteur se souvienne de ceci, et l’attitude devrait être celle d'une personne qui écoute et regarde un prédicateur, plutôt que celle de quelqu'un qui tient compte du style littéraire. Le sujet abordé est vaste, aucun point n'est traité complètement....

                    Les messages sont en harmonie avec l'expression du cœur de l'apôtre qui a donné le titre, même s'ils n'en sont qu'un pauvre écho :C’est lui que nous annonçons, exhortant tout homme, et instruisant tout homme en toute sagesse, afin de présenter à Dieu tout homme, devenu parfait en Christ. C’est à quoi je travaille, ..... (Colossiens 1:28-29) Que ce ministère soit prospère jusqu'à la fin.   T.A.S. Forest Hill, Londres 1964

Chapitre 4

REVÊTIR L'HOMME NOUVEAU 

Lectures : Romains 5:12, 15:19 ; Ephésiens 4:13 , 20:21 ; Colossiens 3:9-11

                    Ici, la Parole dit que nous sommes dépouillés du vieil homme, ou plus littéralement que nous avons quitté ou rejeté le vieil homme. Le même verbe se trouve en Hébreux 12:1 : "...donc...rejetons tout fardeau, et le péché qui nous enveloppe si facilement..."  Nous avons abandonné le vieil homme, ou nous nous en sommes dépouillés. Si souvent nous employons ces mots dans une relation simplement personnelle. Nous parlons de "notre vieil homme". Par cela nous désignons notre nature pécheresse qui est la nôtre et qui se révolte sous l'effet de la provocation. Cet aspect, bien sûr, est inclus dans la répudiation faite par l'acte de foi initial. Mais ce n'est pas tout ce qui est sous-entendu par les déclarations qui sont devant nous. Cela est inclus; mais ce que nous avons ici est une chose de très grande importance.

LA SIGNIFICATION DU TERME "VIEIL HOMME" 

                    Romains 5 l'explique très bien. Le vieil homme est un ordre racial, représenté par sa tête raciale, Adam. C'est un ordre. Cet Adam corporatif et collectif, étant séparé de Dieu, L'ayant quitté, est un genre d'ordre qui ne peut plus être accepté par Dieu. Il est passé à côté de la pensée de Dieu, de Son approbation. Il se tient dans une position contraire à Sa pensée. C'est l'ordre dans lequel nous sommes nés et auquel appartient tout ce que nous sommes par nature. Il en est parlé comme d'une entité corporative et collective. Il est important de se rappeler que non seulement le corps de Christ est un, mais que le corps d'Adam est un. C'est-à-dire que tous en Adam sont également un être corporatif. C'est un homme, un genre d'homme, un type d'homme exprimé dans le monde entier. Et il est dit que nous nous sommes dépouillés de cet homme, du vieil homme. Nous l'avons rejeté, quitté. Nous l'avons enseveli dans le tombeau de la même manière que nous y déposons un cadavre. Le corps de quelqu'un qui a quitté cette vie est mis à part. Ce n'est plus l'endroit où il demeure. Il a abandonné ce corps et nous donnons suite à ce fait en abandonnant pareillement ce corps. Or, comme croyants, nous sommes dépouillés du type, de l'ordre, du système d'Adam, nous avons abandonné ce grand homme collectif d'un certain genre, d'un certain ordre.

LE NOUVEL HOMME

                    Puis, il nous est dit de plus, qu'en Christ, nous avons revêtu le nouvel homme. Cela aussi, est souvent pensé comme étant une affaire simplement personnelle, une question individuelle. C'est-à-dire, dans notre conception , le nouvel homme est un genre de vie et de nature personnelles nouvelles. C'est vrai, mais il y a bien plus que cela. Dans la lettre aux Ephésiens, l'apôtre parle du nouvel homme qui est l’Église, le "Christ", comme c'est littéralement exprimé dans 1 Corinthiens 12:12. Christ est un avec tous Ses membres en tant que Tête jointe au Corps, tous les membres formant un seul Corps, un nouvel homme.C'est un homme corporatif et collectif, un homme qui n'est plus Adam mais Christ où : "...Christ est tout et en tous".  (Colossiens 3:11) Auparavant Adam était tout en tous, à présent, dans la nouvelle création, c'est Christ qui est vu pour être tout en tous. L'apôtre exprime bien ce que cela signifie quand il écrit : "Mais vous, ce n'est pas ainsi que vous avez appris Christ, si du moins vous l'avez entendu, et si conformément à la vérité qui est en Jésus, c'est en lui que vous avez été instruits." (Ephésiens 4:20-21) C'est une grande incarnation de la vérité divine dans une Personne, et nous sommes présentés comme étant dévêtus de ce corps, du vieil Adam, et comme étant revêtus de ce corps de Christ, de ce nouvel homme.

(A) LE PREMIER TRAIT CARACTÉRISTIQUE

                    Cela inclut un bon nombre de choses. Si vous regardez le contexte de ce passage vous observerez certaines d'entre elles. Il inclut la nature de Christ. C'est pourquoi, après la mention faite du revêtement du nouvel homme, l'apôtre poursuit presque immédiatement avec des expressions comme celles-ci : "Devenez donc les imitateurs de Dieu, comme des enfants bien aimés, et marchez dans l'amour, à l'exemple de Christ..."   (Ephésiens 5:1-2) Le nouvel homme corporatif est l'incarnation de l'amour de Christ. C'est la première chose. Cet amour doit avoir une expression individuelle, car ce qui est déclaré être vrai du corps entier l'est seulement dans la mesure où cela se trouve être vrai du membre individuel. Reconnaissons cela quand nous parlons de l’Église, ou du Corps de Christ, ou que nous nous servons de ce titre alternatif le "nouvel homme". Nous parlons de ce ce qui est l'incarnation de l'amour de Christ. Quand nous disons que nous revêtons ou avons revêtu, le nouvel homme, nous voulons dire que nous avons revêtu l'amour de Christ.

                    Marcher dans l'amour, alors, est une chose qui est impliquée. Le Corps est édifié dans l'amour; le Corps est constitué par l'amour; le Corps est le moyen d'expression de l'amour de Christ. Si vous prenez l'image et la suivez vous verrez à quel point il est impossible d'échapper à ce fait. Si vous trouviez un corps sans tête, on pourrait dire que vous avez trouvé un corps, mais un corps très mutilé ! Cela ne pourrait pas vraiment être appelé un corps dans le plein sens du terme. Le Seigneur Jésus n'a pas un tel corps. Pour une pleine expression de la signification du mot "corps" il doit y avoir une tête et des membres tous ensemble, correctement ajustés et reliés. Or, on ne peut pas dire que Christ en tant que Tête est amour et que Ses membres soient considérés séparés de Lui. Le Corps est un. Christ, dans Son expression englobe Ses membres, et cela implique une nature. Cette nature est amour, donc : "...comme des enfants bien-aimés... marchez dans l'amour, à l'exemple de Christ qui nos a aimés."

                    L'amour n'est pas le seul trait caractéristique de cette nouvelle nature. Nous l'employons simplement pour indiquer que cette nature implique une nouvelle tendance ou disposition du Corps. Vous et moi devons être davantage devant le Seigneur pour une nouvelle disposition du Corps. La disposition de ce nouvel homme est la disposition de l'amour. Demandons au Seigneur l'accroissement de cette disposition dans le Corps de Christ. Tout ce qui est autre que cela est encore le vieil homme et il doit être rejeté. Quand quelque chose qui n'est pas l'expression de l'amour de Christ prend naissance parmi nous, en tant que peuple du Seigneur, sous quelque forme que ce soit --et il y a beaucoup de formes de pensées, de sentiments et de paroles : paroles de critiques, de jugements -- l'amour doit le rejeter. Si vous et moi sommes trouvés dans une attitude telle qu'un esprit de critique, l'un envers l'autre, c'est du vieil homme, le vieil Adam, il doit être rejeté. Nous devons reconnaître que le Seigneur a mis le vieil Adam dans la tombe. Alors nous devons poursuivre et dire : "Tu vas à la tombe, c'est ta place !" Le nouvel homme, donc, parle d'une nouvelle nature et d'une nouvelle disposition. Nous tous, avons besoin d'avantage de cette disposition du "nouvel homme", afin que nous marchions dans l'amour.

(B) UNE CONSCIENCE CORPORATIVE

                    Puis ce nouvel homme, cet être corporatif et collectif, étant relié et inter-relié de cette façon, représente une vie de communion. Elle exige une conscience corporative  qui est l'une des conditions les plus importantes. Dans le dessein du Seigneur, tout dépend de cette vie corporative. Le Seigneur Lui-même ne peut jamais atteindre Son but par des individus, et vous et moi ne pourront jamais atteindre le but final en tant qu'individus. Bien qu'il soit vrai qu'Adam, le vieil homme, est une unité corporative, la conscience du vieil homme n'est pas une conscience corporative. C'est une conscience indépendante, une conscience séparative. Nous devons avoir une conscience corporative afin d'atteindre le but de Dieu. Il y a un certain nombre de chers enfants de Dieu qui restent bien trop longtemps dans un état d'immaturité spirituelle. Il ne vont pas vraiment au-delà de l'enfance spirituelle. Vous pouvez en connaître depuis des années, et les trouver dans le même état de simple enfance comme vous les avez vu la première fois. Or, on dira : "C'est très bien et très bon d'être un simple enfant du Seigneur !" Et bien, ayons toujours un esprit comme un enfant, et cherchons à toujours être animés d'un esprit pur et simple devant le Seigneur. Mais rappelons-nous qu'il y a une différence entre le fait d'être comme des enfants, et l'enfance. Il y a toujours une différence entre garder cette simplicité, cette pureté, cette franchise, cette disposition de l'enfant à apprendre, et une compréhension retardée, une capacité lente à saisir les choses spirituelles, à assimiler la nourriture destinée à ceux qui sont d'un âge plus avancé. Le problème, pour beaucoup de personnes, ou la cause de leur propre  maturité retardée, et qu'elles évoluent simplement à leur gré. Elles sont des papillons passant d'une chose à l'autre sans vie corporative, sans vie reliée au Corps. Un papillon est un joli insecte quand il voltige, mais il y a une différence entre un papillon et une abeille. Une abeille va aussi de fleur en fleur, mais elle agit dans un très bon but. Sa vie est corporative, mais pas celle du papillon, c'est une vie individuelle.

                    Une maturité retardée, une croissance spirituelle arrêtée ou ralentie, sont très souvent dues à ce manque de vie corporative qui est liée à la vie du peuple du Seigneur d'une manière définie et positive. C'est le chemin de l'élargissement. C'est la loi du nouvel homme. Nous arrêtons notre croissance spirituelle quand nous mettons de côté la nécessité de la vie liée au peuple de Dieu d'une manière tout à fait définie. C'est un arrière-plan dans l'épître aux Éphésiens. La totalité du quatrième chapitre est entièrement consacrée à cette question vitale. Le nouvel y est présenté comme étant l’Église, le Corps de Christ. Ce nouvel homme doit grandir et parvenir à la mesure de la stature de la plénitude de Christ. C'est l'homme corporatif qui croît jusqu'à cette stature. Des individus ne peuvent y parvenir.  C'est seulement dans une vie de relations que nous entrons dans les plénitudes de Christ.

                   Prenez donc garde de manquer d'observer cette loi très importante de l'élargissement spirituel. C'est ce qui est indiqué par le fait de revêtir l'homme nouveau. Alors, nous avons raison de poser la question : "Avons-nous vraiment revêtu l’homme nouveau ?"  Avons-nous vraiment revêtu une conscience du Corps, une conscience de relations, une conscience de communion fraternelle qui appartient à l'homme nouveau ? Il se peut qu'il ne soit pas toujours possible pour nous de jouir de la communion fraternelle immédiate, locale ou géographique d'une grande compagnie du peuple du Seigneur, mais ce n'est pas le point. Nous parlons d'une conscience. 

(C) UNE DISPOSITION

                    En outre, c’est une disposition. C'est la mise de côté de tout ce qui est individuel, personnel, séparé en tant que tel, et le revêtement de cette conscience de relation dans laquelle tout est pour le Corps, et dans le Corps et par le Corps. C'est par cette communion d'esprit que le Seigneur atteint Son but et que nous parvenons au but du Seigneur. Il est très regrettable de constater le manque de reconnaissance de cela. Il y a des personnes dont la dévotion au Seigneur ne nous pose aucune question, mais ce qui nous fait souffrir, c'est qu'elle n'ont pas grandi d'un pouce depuis notre première rencontre avec elle depuis des années. Tout au moins, il n'y a aucun signe d'une plus grande capacité. Elles sont très exactement les mêmes qu'au début de leur conversion. Des personnes ainsi, ne se trouveront jamais s'efforçant très fermement, pour une vie de relation, de communion avec le peuple du Seigneur. Elles passent d'un lieu à un autre en pensant : "Je ne vais pas m'établir dans une communion particulière du peuple du Seigneur ! Je veux rester libre ! Je vais bouger et rester en contact avec tous !' Cela peut être très bon d'un certain point de vue, et ne comprenez pas mal. Nous ne disons pas que nous ne devons pas être en bons termes avec tout ce qui est du Seigneur. Mais il y a une autre chose qui est nécessaire pour l'édification, à savoir, une relation concrète avec le peuple de Dieu. C'est une nécessité pour le Seigneur en vue d'une pleine révélation. Dans cette question de révélation, que ne devons-nous à cette choses même ! Pour une révélation, le Seigneur doit avoir le Corps exprimé spirituellement. Il est extrêmement important de savoir cela. C'est là que le ministère du Seigneur fonctionne. Ephésiens 4 est un grand chapitre du ministère. On rejette tout isolement et toute pensée de départementaliser le ministère quand on a le Corps exprimé réellement, quand chacun occupe sa place de valeur spirituelle dans l’œuvre  du   Seigneur; non pas seulement les termes techniques que l'homme a l'habitude d'utiliser en référence à une œuvre, mais où chacun occupe sa place de valeur spirituelle dans l’œuvre du Seigneur; non pas selon les termes techniques que l'homme a coutume d'utiliser en référence à une oeuvre, mais où chacun a sa valeur spirituelle, où chacun est un ministre devant le Seigneur d'une certaine manière. Que vous le reconnaissiez ou non, c'est un fait, et malheureusement beaucoup de pertes sont essuyées parce qu'on ne réalise pas dans quelle grande mesure l'obéissance, de la part de chacun d'entre nous, affecte le résultat. 

                    Je vous dirai comment tester cela. Y a-t-il quelque chose de personnel pour le Seigneur par un moyen corporatif comme une conférence ? Je me hasarde à dire qu'il n'y a pas beaucoup de gens qui, spirituellement associés à cela , ne connaissent pas quelque accès de la fureur et de la pression du diable contre cette chose-là. Vous n'avez pas besoin de provoquer le diable de quelque façon que ce soit. C'est un conflit, et ce ne sont pas seulement les personnes responsables dans le ministère de façon plus évidente, qui sont affectées, mais le conflit s'étend à ceux que nous ne relions pas directement au ministère dans ce sens spécifique. Dans notre pensée nous limitons si souvent le ministère à une certaine expression de celui-ci. Ceux qui ont des tâches ordinaires au foyer ou des soins de ménage peuvent, peut-être, considérer cela comme des devoirs sans relation, et non comme une part du ministère, mais le conflit trouve son chemin là dedans. Il pénètre dans votre conscience personnelle, dans vos affaires, outre le fait que vous êtes peut-être impliqué de quelque manière plus immédiate dans ce qui se passe. C'est parce que vous êtes spirituellement lié à un témoignage parce que vous êtes entré spirituellement dans le Corps de Christ en reconnaissant ce qu'est le Corps de Christ. Que vous ayez compris la vérité ou non dans une large mesure, vous avez revêtu l'homme nouveau et vous souffrez en tant que membre d'un seul homme.

                   Or cela n'est pas seulement un fait que, peut-être, nous reconnaissons d'une manière douloureuse, mais c'est un privilège. Paul a dit : "...maintenant... ce qui manque aux souffrances de Christ, je l'achève en la chair, pour son corps, qui est l'église."  (Colossiens 1:24) Là, dans vos foyers, dans nos affaires, dans ce que vous nommeriez les arrières-plans, vous rencontrez le conflit. C'est pour l'amour du Corps. Là-bas loin des autres, vous supportez le choc. C'est la preuve que chaque partie de ce Corps a part entière dans le ministère. L'ensemble est servi par chaque partie revêtant d'une manière spirituelle l'homme nouveau. 

                   Bien que cela nous fasse participer au prix à payer, à la souffrance, cela signifie également que nous entrons au bénéfice de ses bienfaits et de sa valeur. Car aucun petit nombre de membres ne peut entrer au bénéfice de la bénédiction sans que l'ensemble de ceux qui sont dans une relation spirituelle n'en bénéficie. Si un membre souffre, tous les membres souffrent. Si un membre se réjouit, tous les membres, d'une certaine manière, se réjouissent et en bénéficient.

CE QUE DIEU RECHERCHE C'EST UN HOMME 

                    Vous verrez que ceci est très étroitement lié à ce que le Seigneur cherche à nous apporter de nos jours. Nous parlons toujours de cela en des termes très généraux, mais la présentation de la pensée du Seigneur doit être très claire pour nous. C'est un homme que Dieu recherche. Cet homme est représenté par Son Fils et l’Église en est l'expression en tant que Son Corps. Cet homme nouveau est la manifestation universelle de ce qu'est Christ : un seul Seigneur, une seule Vie, un seul Amour. De crainte que vous ne commettiez une erreur dans l'interprétation, il est important de reconnaître qu'il y a une différence entre le mot utilisé dans Éphésiens et celui utilisé dans Colossiens. Dans Éphésiens nous lisons qu'il est question de revêtir l'homme nouveau, dans Colossiens, nous lisons que nous avons revêtu l'homme nouveau. Dans Éphésiens, le mot kainos signifie quelque chose que n'a jamais existé auparavant, quelque chose d'entièrement nouveau. Cette Église, cet homme corporatif selon Christ, n'a jamais existé auparavant, c'est entièrement nouveau. Dans Colossiens, un autre mot est utilisé signifiant simplement "frais", non nécessairement entièrement nouveau. Si vous regardez le contexte, vous verrez la définition du mot différent. Il y a une fraîcheur de pensée, une fraîcheur d'esprit qui doit être la marque de ceux qui sont en Christ. Mais notre mot présent  affaire avec le premier mot qui est kainos, le nouvel homme, celui qui n'a jamais existé auparavant. Il y a un vieil homme qui existait auparavant, et il doit s'en aller. Voici un autre homme qui n'a jamais existé auparavant, et il doit être revêtu. 

                    Ce nouvel homme est selon Dieu. Cela nous ramène à notre précédente méditation : Dieu concevant Ses pensées, éprouvant Ses désirs et exprimant Ses volontés, tout cela exprime Sa propre nature, et toutes ces choses sont concentrés sur un être créé appelé "homme" : "...créé selon Dieu.." (Éphésiens 4:24). C'est une expression merveilleuse. Vous savez comment  nous parlons de certaines œuvres d’hommes, et employons ce mot. Nous disons "d'après Landseer !" Nous voulons dire que c'est une reproduction de Landseer. Or, voici un nouvel homme qui est créé selon (d'après) Dieu dans la justice. Que le Seigneur nous enseigne plus clairement la signification d'apprendre ainsi Christ.
                           

samedi 20 février 2016

Jean 6:11 Ian Thomas

"Alors Jésus prit les pains, rendit grâces et en  distribua autant qu'ils en voulaient, à ceux qui étaient assis. Il fit de même avec le poisson" (Jean 6:11  Version amplifiée)

Nous en venons maintenant au cœur même du Mystère de la Piété! Il est écrit que Jésus a pris les pains et "a rendu grâces" au Père. Autrement dit, Il a exprimé Sa complète dépendance au Père. Parce qu'Il comptait vraiment sur Son Père pour lui donner la puissance nécessaire à l’accomplissement de Son oeuvre et qu’Il avait  foi en Son Père, Il a pu rendre grâce avant que l’œuvre soit faite.

Le Fils de Dieu refusait continuellement de faire quoi que ce soit par Sa propre force alors qu'Il vivait comme un homme. Il a dit, "je ne fais rien de Moi-même." (Jean 8:28) Il dépendait du Père pour toutes choses. Il a été rendu capable de dispenser miraculeusement la nourriture par les mains de Ses disciples en dépendant d’une puissance qui venait de Son Père dans le ciel.

Sans aucun doute, Jésus Christ, qui était Dieu dans un corps mortel, aurait pu exercer Sa propre puissance en tant que  Dieu pour nourrir les cinq mille. Il aurait pu vivre par Sa propre force. Mais s'Il avait agi de son propre chef {dans Sa propre suffisance} en tant qu’homme, Il aurait arrêté de vivre comme Dieu l’avait planifié pour l'homme.

Le  Mystère de la Piété par Ian Thomas : Accomplir l’impossible

vendredi 19 février 2016

1 Corinthiens 1:27 Ian Thomas

Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre le sage; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre le fort." (1 Cor. 1:27)

Ensuite, Jésus a demandé à Ses disciples, "Combien de pains avez-vous?... Allez voir." (Marc 6:38) "Un autre de ses disciples, André... éleva la voix, ' Voici un garçon avec cinq petits pains d'orge et deux petits poissons, mais qu’est-ce que cela pour tant de gens ? '" (Jean 6:8-9) De nouveau, nous voyons la sagesse humaine se substituer à la vie de la foi dans la puissance de Dieu!

Un petit enfant offrant son déjeuner pour alimenter la multitude ne semblait pas offrir une aide réelle. Mais Dieu, afin de révéler Sa gloire, se servira souvent des choses qui semblent folles à l'intelligence naturelle. Il évite généralement d'utiliser ce qui est le plus en vue ou le plus prometteur pour accomplir Son œuvre divine. "Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre le sage; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre le fort." (1 Cor. 1:27) Il a choisi de manifester Sa gloire en utilisant ceux qui viennent à Lui dans la simplicité enfantine et la foi, offrant ce qu'ils ont pour Son usage.

Le  Mystère de la Piété par Ian Thomas : Accomplir l’impossible

Court partage sur : "Le serviteur inutile"

30  Et le serviteur inutile, jetez-le dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. ( Matthieu 25 )

9  Doit-il de la reconnaissance à ce serviteur parce qu’il a fait ce qui lui était ordonné? 
10  Vous de même, quand vous avez fait tout ce qui vous a été ordonné, dites: Nous sommes des serviteurs inutiles, nous avons fait ce que nous devions faire. (Luc 17)

                    Le Seigneur cite, dans deux paraboles, deux cas de travailleur inutile avec chacun un profil différent. Le Seigneur nous enseigne par ces deux paraboles à connaître notre cœur, car tout service agréé de Dieu a pour origine le Seigneur Lui-même et un cœur  bien disposé, pur et dévoué à notre Maître. Le service agréé du Seigneur est un service qui porte du fruit pour la vie éternelle. C'est l’enseignement de  Jean 15. Il faut demeurer en Christ pour que nos demandes soient selon Sa volonté. Dans ce cas, il s'agit de la prière exaucée. Cette prière exaucée porte du fruit pour la vie éternelle et le Père est glorifié. Il est bon de méditer sur cela. Chaque fois qu'une prière est exaucée, le Père est glorifié ! C'est bon de savoir que nous glorifions le Père par nos prières exaucées. C'est merveilleux, car nous sommes comblés par ces exaucements et nous élevons le Père !

                    Le premier cas que le Seigneur nous présente est celui d'un maître qui part en voyage et qui établit ses serviteurs sur ses biens en leur pourvoyant à chacun des talents nécessaires pour le service selon leur capacité. Lorsque le maître revient, il demande à ses serviteurs de rendre compte de leur service. Celui qui a reçu un talent n'a pas fait fructifier ce que le maître lui a donné pour un service efficace. Il a un cœur mauvais qui est dévoilé par ce qu'il dit à son maître. Il le traite "d'homme dur, qui moissonne là où il n'a pas semé, et qui récolte là où il n'a pas répandu". Un serviteur avec une disposition de cœur aussi déplorable ne peut pas servir vraiment son maître. Il est honnête car il rend intégralement ce qui lui avait été donné pour le service. Le maître le fait jeter "dans les ténèbres du dehors où il y aura des pleurs et des grincements de dents".

                    Pour nous, c'est clair, le talent que le Seigneur nous a donné est celui de la prière. Le Seigneur est parti nous préparer une place et nous avons ce talent de la prière. C'est un talent essentiel car de lui dépend notre vie consacrée toute entière par la pratique de ce don merveilleux. La prière est le moyen absolu de soumission à notre Maître. Notre vie de consécration dépend de notre vie de prière. La prière nous permet de recevoir l'aval ou l'interdiction pour agir ou au contraire attendre. Les grands hommes de Dieu ont tous été des hommes de prière. La qualité de leur service a été trouvée dans les moments intenses de face à face avec le Seigneur dans le "secret de la chambre" (Matthieu 6:6)

                    Je connais un frère qui a reçu ce talent pour un service particulier, suite à une prière exaucée. Lorsqu'il s'est trouvé en situation pour exercer ce talent, il a flanché et n'a rien fait. Il a enterré son talent sous sa peur. Lorsqu'il s'est retrouvé seul, il était dans les ténèbres du dehors par ce manque d'obéissance ! Non seulement, il n'a pas pu entrer dans la joie de son Maître, mais il a eu des moments de profondes détresses. Il s'est repenti, le Seigneur l'a relevé et plus tard, il a vécu la même expérience, mais ce coup-ci il a agi et il est entré dans la joie de son Maître en exerçant son talent. Si nous confessons nos péchés il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et le sang de son Fils Jésus nous purifie de toute iniquité. (1 Jean 1:9) Nous avons toujours ce recours merveilleux par la confession et l'abandon de nos péchés pour recevoir la grâce d'une restauration. Notre Seigneur est vraiment merveilleux !

                    Le deuxième cas diffère du premier. Ici, une fois que le serviteur a accompli tout ce qui lui a été demandé, il est qualifié de serviteur inutile. Il a parfaitement obéi au maître en tout point et pourtant il est inutile. Je crois que le Seigneur traite, par cette parabole, l'attitude du cœur de celui qui n'a pas failli dans son service. Je pense aux religieux de l'époque de Jésus qui accomplissaient la loi de tout leur cœur. Mais ils se glorifiaient de leur vie d'obéissance et lorsque le Seigneur Jésus est venu pour leur salut, ils l'ont rejeté ! Il est bon de connaître la Parole, mais il est plus important de connaître Celui que la Parole nous présente ! C'est la différence entre le légalisme de celui qui connaît la lettre et l'amour qui étreint celui qui Le cherche de tout son cœur dans la Parole, et qui, à cause de cette quête a reçu la révélation du cœur de Dieu. Le premier sera un travailleur inutile car son service ne sera pas motivé par l'amour, mais par la satisfaction de son cœur d'avoir obéi au Maître. Le second sera un bien-aimé du Père car son service est motivé par l'amour que Dieu répandu dans son cœur par le Saint-Esprit !

                   Il est utile de noter que seulement deux fois dans le Nouveau Testament nous trouvons cette expression "travailleur inutile".

jcb
                   

jeudi 18 février 2016

(3) LA DISPENSATION DU MYSTÈRE T. Austin-Sparks

                  Voici un ensemble de messages donnés lors d'une conférence. Ils ont été conservés sous leur forme parlée. Il est important que le lecteur se souvienne de ceci, et l’attitude devrait être celle d'une personne qui écoute et regarde un prédicateur, plutôt que celle de quelqu'un qui tient compte du style littéraire. Le sujet abordé est vaste, aucun point n'est traité complètement....

                    Les messages sont en harmonie avec l'expression du cœur de l'apôtre qui a donné le titre, même s'ils n'en sont qu'un pauvre écho :C’est lui que nous annonçons, exhortant tout homme, et instruisant tout homme en toute sagesse, afin de présenter à Dieu tout homme, devenu parfait en Christ. C’est à quoi je travaille, ..... (Colossiens 1:28-29) Que ce ministère soit prospère jusqu'à la fin.   T.A.S. Forest Hill, Londres 1964



Chapitre 3

UN HOMME SELON LE CŒUR DE DIEU

Lecture :  Psaume 89:20-21 ; Actes 13:22 ; Hébreux 1:9 ; 1 Samuel 13:14

                    La Bible abonde d'hommes. Elle abonde de beaucoup d'autres choses : de doctrine, de principes, mais plus que toute autre choses, elle abonde d'hommes. C'est la méthode de Dieu, celle qu'Il a choisie, Sa méthode originelle pour se faire connaître. Ces hommes qui étaient en relation avec Dieu, avec lesquels Dieu était associé, mettent en vue des traits caractéristiques distinctifs. Aucun de ces hommes n'est tout entier acceptable, mais dans chacun il y a un ou plusieurs traits qui ressortent et le distinguent de tous les autres. Ils demeurent comme  traits caractéristiques remarquables de la vie de cet homme. Ces traits distinctifs marquants représentent la pensée de Dieu, les traits caractéristiques que Dieu Lui-même a pris la peine de développer, pour lesquels Dieu a mis Sa main sur de tels hommes, afin qu'à travers l'histoire, ils soient l'expression de certains traits particuliers.

                    Ainsi nous parlons de la foi d'Abraham, de la douceur de Moïse. Chaque homme est représentatif d'un certain trait caractéristique forgé et développé en lui, et quand vous pensez à cet homme, le trait caractéristique est toujours le plus en vue dans votre esprit. Notre attention est attiré, non par l'homme dans son ensemble, mais par ce qui le marque en particulier. Ainsi, par un apôtre, nous sommes appelés à nous souvenir de la foi d'Abraham, alors qu'un autre nous demandera de nous rappeler de la patience de Job. Ces traits caractéristiques sont des pensées de Dieu, et quand tous les traits caractéristiques de tous ces hommes sont rassemblés et combinés, ils représentent Christ. C'est comme si Dieu avait éparpillé un Homme sur les générations, et que dans une multitude d'hommes sous Sa main Il avait montré un certain aspect, un certain trait caractéristique, une certaine facette de ce seul Homme, et que cet Homme puisse dire : "Vous sondez les Écritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie,  : ce sont elles qui rendent témoignage de moi." (Jean 5:39) Il y a un Homme réparti à travers la Bible, et tous ceux qui sont venus sous la main de Dieu, ont été saisis dans le but montrer quelque chose de Sa pensée qui, dans sa plénitude, est exprimée en Son Fils, le Seigneur Jésus. Reconnaissant cela, nous pouvons mieux apprécier ces mots que nous venons de lire qui, en premier lieu, se rapportent à David, mais qui sont clairement considérés pour atteindre un plus grand que David. Relisez encore le Psaume 89 et vous ne manquerez pas de voir que deux choses fusionnent en une autre : "...j'ai prêté mon secours à un héros, j'ai élevé du milieu du peuple un jeune homme (ou un élu)." Vous devez chercher un plus grand que David pour voir l'expression complète de cela. Dans l'expression : "J'ai prêté mon secours à un héros" nous avons l'une des grandes bases de notre rédemption. Un plus grand que David est présent ici. David, dans les principaux traits caractéristiques de sa vie sous la main de Dieu, était une expression de la pensée de Dieu concernant Christ. Vous ne pouvez pas dire cela de la vie de David dans son entier. Vous ne pouvez pas retenir l'affirmation : "J'ai trouvé... un homme selon mon cœur..." pour toute la vie de David, et dire que lorsque David fut coupable de certaines actions qui a troublé sa vie, c'était selon le cœur de Dieu. Nous devons voir exactement dans David et à son sujet ce qui a permis à Dieu de dire, qu'il était un homme selon Son propre cœur. C'est juste ce qui montrait, indiquait Christ. Ce qui est selon le cœur de Dieu, c'est seulement ce qu'est Christ.  

LE CONSEIL DIVIN CONÇU DES L’ÉTERNITÉ

                    "...L’Éternel s'est choisi un homme selon son cœur... " (1 Samuel 13:14) En nous rappelant nos méditations précédentes, nous trouverons un large cadre pour une affirmation comme celle-là. Elle parle de la création de l'homme, du Seigneur à avoir une race d'homme, un homme corporatif chez qui Ses propres pensées et Ses traits caractéristiques sont reproduits d'une manière morale. Le Seigneur a toujours recherché pour Lui cet homme-là. C'était la recherche d’un tel homme qui a conduit à la création. C'est la recherche d'un tel homme qui a conduit à l'incarnation. C'est cette recherche de ce homme qui a conduit à l’Église, "le nouvel homme". Dieu est toujours en quête d'un homme pour remplir Son univers, non pas un homme en tant qu'unité, mais un homme corporatif rassemblé en Son Fils. Paul parle de cet homme comme : "...l’Église qui est son corps, la plénitude de celui qui..." (Ephésiens 1:22-23) C'est la plénitude, la mesure de la stature d'un homme en Christ. C'est de l’Église dont il est question, non de quelque individu. Dieu a toujours été en quête d'un homme pour remplir Son univers.


LA RESSEMBLANCE EST MORALE ET SPIRITUELLE

                    Dieu conçoit des pensées, éprouve des désirs et exprime des volontés. Ces pensées, ces désirs et ces volontés sont l'essence même de Son être moral. Quand Il S'est ainsi reproduit dans ce sens, Il a un être constitué selon Sa propre morale. L'homme devient une incarnation et une personnification de la nature morale même de Dieu, non pas de la divinité de Dieu, mais de Sa nature morale. Vous savez ce que veut dire, dans la vie courante, quelque chose ou quelqu'un qui est selon votre propre cœur. Vous voulez dire qu'ils sont exactement ce que vous pensez qu'ils sont, et ce que vous voulez qu'ils soient pour votre entière satisfaction personnelle. L'homme selon le cœur de Dieu est ainsi pour Lui.

CONSACRÉ A LA VOLONTÉ DE DIEU

                    Il y a une troisième chose qui définit cela à un certain degré, qui met le doigt sur la racine de la question. Qu'est-ce que l'homme selon le cœur de Dieu ? Qu'est-ce que Dieu a cherché a cherché dans l'homme ? Le verset des Actes nous dit : "...qui accomplira toutes mes volontés" (Actes 13:22). Si vous regardez la note marginale de certaines traductions, vous verrez que "volonté" est au pluriel : "...toutes mes volontés". C'est-à-dire tout ce que Dieu veut, Sa volonté sous toutes ses formes, dans toutes ses voies et ses requêtes, dans tous ses objectifs. L'homme qui fera toutes Ses volontés est l'homme selon le cœur de Dieu, celui que Dieu a recherché. Les paroles se rapportent en premier lieu à David. David en tant qu'homme selon le cœur de Dieu est clairement mis en relief de plusieurs manières.

                    Premièrement, David est mis en contraste avec Saül de façon frappante. Quand Dieu eut déposé et mis de côté Saül, il éleva David. Ils demeurent opposés l'un à l'autre et ne peuvent jamais occuper le trône ensemble. Si David doit venir, alors Saül doit partir, et vice versa. Cela est très clairement montré dans l'histoire, mais notons qu'en cela nous sommes confrontés à des principes de base et pas seulement à ce qui est historique et à des personnes du passé. Devant Dieu, il y a deux états moraux, deux conditions spirituelles, deux cœurs et ces deux cœurs ne peuvent  jamais être sur le trône ensemble, occuper la position princière en même temps. Si l'un doit être prince ou dans la place d'ascendance, d'honneur, de mandataire de Dieu, l'autre cœur doit être exclus. Il est remarquable que même après lorsque David fut oint roi, il y a eu un laps de temps considérable avant qu'il ne parvienne au trône, laps de temps pendant lequel Saül continua d'occuper cette position. David a dû attendre jusqu'à la fin de ce régime finissant sa course complètement épuisé, terminé et mis de côté.

                    Ce serait une longue étude, quoique profitable, d'examiner la vie intérieure de Saül mise en évidence par son comportement extérieur. Saül a été régi par ses propres jugements dans les choses de Dieu. C'est un fait. Quand Dieu a commandé à Saül de détruire Amalek : hommes, femmes, bêtes et enfants, de détruire la racine et la branche d'Amalek, c’était une grande épreuve pour la foi de Saül, de sa foi à l'égard du jugement de Dieu, de Sa sagesse, de Sa connaissance au sujet de ce qu'Il était en train de faire, de Son honneur. Si Dieu nous commande de faire une chose qui, de prime abord, semblerait démentir un aspect de la propre nature de Dieu, de Sa bienveillance, de Sa bonté et de Sa miséricorde, et que nous commencions à permettre à notre propre jugement d'avoir prise sur l'ordre de Dieu pour donner un autre caractère à la chose, à lui permettre d'ôter l'obéissance de nos cœurs, alors nous opposons notre jugement à l'ordre de Dieu. En fait, nous disons : "Le Seigneur ne sait sûrement ce qu'Il fait ! Assurément le Seigneur n'est pas conscient dont Sa réputation en souffrira et de la façon dont les gens parleront de Sa moralité même !" C'est un acte dangereux d'apporter notre propre jugement moral sur un commandement implicite du Seigneur. La responsabilité de Saül n'était pas de demander pourquoi, mais d'obéir. Nous rappelons les paroles de Samuel à Saül : "voici, l'obéissance vaut mieux que les sacrifices, et l'observation de sa parole vaut mieux que la graisse des béliers" ( 1 Samuel 15:2). L'homme selon le cœur de Dieu fait toutes Ses volontés et ne dit pas : "Seigneur, ceci T'apportera des reproches ! Ceci Te causera du déshonneur ! Ceci T'occasionnera de graves difficultés !" Au contraire, il répond immédiatement : "Seigneur, Tu as dis ceci, je Te laisse les conséquences et j'obéis !" Le Seigneur Jésus a toujours agi ainsi. A cause de cela Il a été mal compris, mais Il l'a fait.

                    Saül a été influencé dans sa conduite par ses propres sentiments,ses propres sympathies ou antipathies, ses préférences. Il a blâmé le peuple, il est vrai, mais c'était lui- même qui était fautif. Son jugement œuvrait par le moyen de ses sentiments.En fait, il pensait : "C'est un grand dommage de détruire cela ! C'est tellement bon, selon les normes d'un jugement sain ! Le Seigneur ordonne de les détruire !  Quel dommage ! Pourquoi ne pas les offrir en sacrifice pour Dieu ? Or nous savons qu'en vérité, il y a ces deux aspects dans l'homme naturel : un bon et un mauvais côté. Ne nous sommes-nous pas souvent trouvés pour notre part, disant : "Remettons ce qui est bon à Dieu !" Nous sommes tout disposés à rejeter le côté très coupable, mais nous donnons au Seigneur le bon qui est en nous. A Ses yeux, notre justice est comme un vêtement souillé. La nouvelle création de Dieu n'est pas un rapiéçage de l'ancienne. C'est une nature entièrement nouvelle, et l'ancienne doit disparaître. Saül s'est trompé à ce sujet. Il a déduit que le meilleur devait être donné à Dieu, alors que Dieu avait ordonné : "Détruisez absolument tout !"

                    L'homme selon le cœur de Dieu ne fait des bévues comme celles-là. Sa question en lui-même est : "Qu'a dit le Seigneur ?" Aucune place n'est donnée pour une autre recherche : "Qu'est-ce que je ressens à ce sujet ? Qu'est-ce que j'en pense ? Il ne dit pas : "De mon point de vue, c'est vraiment dommage !" Non ! Le Seigneur l'a dit, c'est suffisant." Dieu s'est cherché un homme qui fera toutes Ses volontés.

                    Ainsi, nous pourrions poursuivre le contraste entre Saül et David dans bien des situations. Nous sommes chaque fois conduits à une seule question. Tout indique une seule direction. Cet homme renoncera-t-il à ses propres jugements, ses propres sentiments, ses propres normes ? Soumettra-t-il son être entier à la volonté de Dieu, ou aura-t-il des réserves en raison de la manière dont il considère les choses et remet Dieu en question ?


UN REJET TOTAL DE LA CHAIR

                    David se distingue comme l'homme selon le cœur de Dieu d'une autre manière, par laquelle nous sommes particulièrement concernés et conclurons cette méditation. C'est ce qui doit être relevé dans la première action publique de David dans la vallée des térébinthes. Il s’agit, bien sûr, du combat contre Goliath. Cette première action de David était bien très symbolique incluant tout un ensemble de choses, exactement comme le fut la conquête de Jéricho pour Israël. Jéricho, comme nous le savons, était le symbole représentant la conquête de tout le pays. Il y avait sept nations à déposséder. Ils ont marché autour de Jéricho sept fois. Jéricho, dans son principe spirituel et moral, était l'incarnation de tout le pays. Dieu voulait que ce qui était vrai de Jéricho le soit de toute autre conquête : que la base soit celle d'une vraie foi, la victoire et la possession par la foi.

                     Le combat de David contre Goliath était comme cela. Il engloba d'une pleine manière tout ce que la vie de David devait exprimer. C'était la révélation ou le dévoilement complet du cœur de David. La raison de l'approbation de Dieu dans le choix des hommes, nous est montré par ce qu'Il a dit à Samuel concernant un des autres fils d’Isaï :  "...Ne prends point garde  à son apparence et à la hauteur de sa taille... l’Éternel regarde au cœur."  (1 Samuel 16:7) Dans le cas de David, le cœur que Dieu avait vu, est révélé dans le combat contre Goliath. C'est ce cœur qui a fait de David l'homme selon le cœur de Dieu tout le reste de sa vie. Qu'est-ce que Goliath ? Qui est-il ? Il est une figure colossale derrière laquelle tous les Philistins se cachent. Il les englobe tous, il les inclut tous. En effet, il est la force des Philistins dans sa totalité, car ils ont fui à la mort de leur champion. La nation est liée à cet homme et représentée par lui. Que sont les Philistins typiquement ? Ils représentent ce qui est très proche de ce qui est de Dieu, étant toujours dans la proximité étroite des choses de Dieu. Ils cherchent sans cesse à empiéter sur elles, pour examiner et chercher à pénétrer, à découvrir les choses secrètes de Dieu. Vous vous rappelez leur attitude à l'égard de l'arche, quand elle parvint entre leurs mains. Ils cherchaient sans cesse à pénétrer les secrets de Dieu, mais toujours de manière naturelle. Ils sont appelés "incirconcis". C'est ce que David a dit au sujet de Goliath : "ce Philistin, cet incirconcis". Nous savons par l'interprétation de Paul que cela représente en type, cette vie naturelle non crucifiée. Cette vie naturelle cherche toujours à avoir une main mise sur les choses de Dieu, sans l’œuvre de la Croix. Cette vie naturelle qui ne reconnaît pas la Croix, qui la met de côté et qui pense pouvoir agir sans la Croix dans les choses de Dieu, qui ignore le fait qu'il n'y a aucune possibilité dans les choses de Dieu exceptée la Croix. La Croix qui est expérimentée est une puissance de brisement pour la vie naturelle et une puissance qui ouvre une voie pour l'Esprit. Il n'y a aucune possibilité, pour nous, de connaître les secrets de Dieu, excepté par le Saint-Esprit et le Saint-Esprit "n’était pas"  (selon la signification particulière de Jean 7:39) jusqu'à ce que le Calvaire soit accompli. Ce doit être personnel dans l'application et pas simplement historique. Les Philistins incirconcis parlent simplement d'une vie naturelle qui s'approche des choses de Dieu, qui interfère toujours  avec elles, les touchant, les examinant, voulant mettre la main dessus. C'est une menace pour ce qui est spirituel. Goliath incarne tout cela. Tous les Philistins sont englobés en lui. David le rencontre, le résultat dans l'interprétation spirituelle, est celle-ci : que le cœur de David n'aura rien de cette chose-là. Ils se place lui-même dans la position où toutes les choses seront de Dieu et rien de l'homme. Il n'y aura, ici dans les choses de Dieu, aucune place pour le naturel, car cette force naturelle doit être détruite. Les Philistins deviennent les ennemis perpétuels de David, et lui, le leur.

                    Voyez-vous l'homme selon le cœur de Dieu ?  Qui est-il ? Qu'est-il ? C'est un homme qui, bien que les forces contre lui soient terribles, se place de tout son être contre ce qui interfère avec les choses de Dieu d'une manière "incirconcise". Ce qui contredit la Croix du Seigneur Jésus, ce qui cherche à forcer le passage dans le royaume de Dieu, autrement que par la porte de la Croix, est représenté par le Philistin. Qui est ce Philistin incirconcis ? Le cœur de David fut emporté par une puissante indignation contre tout ce qui est représenté par cet homme.

                    C'est vraiment une très vaste et grande question. Elle n'a pas simplement à faire avec un monde pécheur. Il y a cela dans le monde qui est opposé à Dieu, qui est franchement dressé contre Dieu : un état de péché qui est admis et avoué par la plupart des gens. C'est entièrement contre Dieu, mais ce n'est pas ce que nous avons ici. C'est autre chose qui se manifestera même dans le peuple de Dieu, et qui ne considère rien comme trop sacré pour en tirer avantage. Cela pénètrera dans une assemblée des saints à Corinthe et exigera une lettre impressionnante de l'apôtre au sujet de la sagesse naturelle, la sagesse de ce monde s'exprimant comme la mentalité même des croyants et rendant, ainsi, l’Évangile sans aucun effet. Cet esprit qui n'est pas soumis à la Croix rampe et s'associe aux choses de Dieu, et prend prise sur elles. Ce n'est pas tellement ce qui est coupable d'une manière flagrante, évidente et manifeste, mais la vie naturelle qui est considérée comme tellement bonne, selon les normes humaines. Le peuple du Seigneur a toujours rencontré cela sous une forme ou une autre. Esdras a dû le rencontrer. Des homme sont venus pour offrir leur aide pour construire la maison de Dieu. Et combien l’Église a succombé à cette sorte de chose ! Si quelqu'un offre son aide pour l’œuvre du Seigneur, l'attitude immédiatement prise est : "Oh, bien, c'est une aide. C'est ce que nous voulons. Nous prenons toute l'aide que nous pouvons obtenir !" Il n'y a aucun discernement. Néhémie a dû le rencontrer. Il y a une certaine aide qu'il faut éviter à tout prix. L’Église est bien mieux sans l'association avec les Philistins. C'est la sorte de chose qui a constamment assailli l’Église. Jean, le dernier apôtre survivant, écrit dans sa vieillesse : "...mais Diotrèphe, qui aime à être le premier... ne nous reçoit point." (3 Jean 9) Vous voyez la signification de cela. Jean était l'homme du témoignage de Jésus : "Moi, Jean... j'étais dans l'île appelée Patmos, à cause de la parole de Dieu et du témoignage de Jésus." (Apocalypse 1:9) Le grand mot des écrits de Jean est la "vie" : "en elle était la vie..." (Jean 1:4) ; "...cette vie est dans son Fils" (Jean 5:11). Diotrèphe n' pas pu supporté cela. Si Christ entre, Diotrèphe qui aime être le premier doit sortir. Si celui qui aime être le premier entre, alors Christ est maintenu dehors.

                    L'homme selon le cœur de Dieu est l'homme qui n'aura aucun compromis avec la pensée naturelle; non seulement ce qui s'appelle péché avec ses formes les plus marquées, mais avec toute cette vie naturelle qui essaie de mettre la main sur l’œuvre de Dieu et Ses intérêts, de les manipuler, de les régir. C'est ce qui a disloqué et paralysé l’Église au fil des siècles : des hommes qui prennent la place de Dieu dans l’Église.

                     Vous voyez ce que David représente. Il enlèvera la tête du géant. Il ne doit y avoir aucun compromis dans cette affaire. Elle doit tomber au nom du Seigneur.

LE PRIX DE LA LOYAUTÉ

                    Notez maintenant ceci, qu'en raison de sa dévotion, David a dû souffrir. Cet homme, qui seul, a vu la signification de ce avec quoi il avait à faire, cet homme, qui seul dans son cœur a eu les pensées de Dieu, les sentiments de Dieu, la perspicacité de Dieu, cet homme qui seul parmi tout la peuple d'Israël, était du côté de Dieu, en ce jour sombre de faiblesse et de déclin spirituels, voyant la réalité des choses, dut souffrir pour cela. Pendant qu'il venait sur la scène, avec son discernement et sa perspicacité dans ce qui se révélait être l'enjeu, et qu'il se mettait à défier ce géant dans son indignation, sa colère et son zèle pour le Seigneur, ses propres frères s'attaquèrent à lui. Cela de la manière la plus cruelle pour n'importe quel homme comme lui, de la manière la plus calculée pour arracher le cœur d'un vrai serviteur de Dieu. Ils lui ont imputé des faux motifs, disant : "Tu essaies de te faire un chemin, tu essaies de te faire un nom, tu essaies de te faire remarquer ! Tu es uniquement gouverné par des intérêts et des ambitions personnelles !" C'est un coup cruel. Tout homme qui s'est insurgé contre ce qui a usurpé, d'une manière ou d'une autre, la place de Dieu, qui s'est tenu seul pour Dieu contre les forces qui prévalaient, s'est trouvé victime d'un tel coup cinglant. A Néhémie, il fut dit : "Tu essaies de te faire un nom, de te faire honorer et de faire proclamer dans tout le pays, par des prophètes, qu'il y a, à Jérusalem, un grand homme appelé Néhémie !" Des choses semblables ont été dites à Paul. La fausse déclaration est une partie du prix. Le cœur de David fut libre à l'égard de ces mensonges, autant qu'il est possible de l'être. Il était attaché au Seigneur, à Sa gloire, à Sa satisfaction, mais néanmoins il sera dit : "Tout est pour lui, pour son propre nom, sa propre réputation, sa propre position." C'est d'avantage calculé pour arracher le cœur d'un homme qu'il y a beaucoup d'opposition ouverte. Si seulement ils sortaient pour combattre loyalement, ouvertement ! Mais David n'a pas succombé ! Que le Seigneur nous donne un cœur comme celui de David, car c'est un cœur comme le Sien.    

                    Nous voyons en David un reflet du Seigneur Jésus, qui était dévoré par le zèle pour la Maison de Dieu, qui a payé le prix pour Son zèle, et qu était, dans un sens supérieur à tous les autres, l'Homme selon le cœur de Dieu.   

Ephésiens 3:20 Ian Thomas

Éphésiens 3:20   Or, à celui qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment au delà de tout ce que nous demandons ou pensons, à lui soit la gloire dans l’Église et en Jésus-Christ, dans toutes les générations, aux siècles des siècles ! Amen !

Jésus a présenté à Philippe le problème de nourrir les cinq mille, pour mettre en évidence les ténèbres qui existaient encore dans le processus de pensée de Philippe. Philippe n'avait pas encore appris à vivre par la foi en la puissance de Dieu. Sa pensée était toujours connectée à la manière de vivre de l'homme naturel - par ses propres efforts. Jésus savait que si Philippe continuait de vivre par la sagesse humaine et la force, il lui serait impossible de refléter la gloire de Dieu dans ce monde comme il avait été créé pour le faire.

Les autres disciples auraient sans aucun doute donné une réponse semblable à celle donnée par Philippe. Jésus utilisait simplement Philippe comme un exemple. Sa réponse à la question reflète le processus de pensée de l’homme naturel. Il a dit, " Huit mois de salaire ne suffirait pas pour acheter suffisamment de pain pour que chacun en ait un morceau!" (Jean 6:7)

Pouvons-nous voir ce que Philippe utilisait comme  base pour résoudre le problème ? Pensait-il en termes de ce que Dieu peut accomplir par Sa puissance ? Non! Il s'est naturellement tourné vers le pouvoir d'achat ! Philippe n'avait pas encore appris à considérer la puissance de Dieu dans des situations difficiles.

Sur quoi comptez-vous ? Avez-vous appris à marcher de manière à vraiment dépendre de la puissance de Dieu ? Alors que vous preniez vos décisions diverses au cours de la semaine passée, vous êtes-vous naturellement tournés vers votre propre suffisance ? Avez-vous eu tendance à vivre par votre propre sagesse et force ? Avez-vous pris en compte que Jésus est parti vers le Père pour vous permettre de vivre comme Il l’a fait par la puissance de Dieu ?

Vous devez vous repentir dans chaque sphère de votre vie où vous n'avez pas appris à vivre par la foi dans la puissance de Dieu. Si vous ne vivez pas encore, instant après instant dans la dépendance de votre Seigneur ressuscité, s'il y a des endroits où vous essayez encore d'être adéquats sans Lui, alors vous ne marchez pas encore comme un Chrétien spirituel. Et, bien sûr, si vous vivez toujours par votre propre force, les autres ne pourront pas voir la lumière et la gloire de Dieu œuvrant par vous. (Jean 3:21)

Le  Mystère de la Piété par Ian Thomas : Accomplir l’impossible