Chapitre
1 - L’Importance Capitale d’Avoir une Appréhension Adéquate de
Christ
Chapitre
2 - Le Sceau Essentiel et la Constitution de la Vie Chrétienne
Chapitre
3 - La Valeur Vitale de Comprendre la Parole de Dieu
Chapitre
4 - La Dynamique Prédominante du Service
--------------------------
Chapitre
1 - L’Importance Capitale d’Avoir une Appréhension Adéquate de
Christ
Lire
Matthieu 16 :13-15 « Qui dites-vous que je suis ? »
La
réponse que chacun d’entre nous donnera à cette
question révélera la mesure de notre propre vie
spirituelle. Néanmoins, je voudrais dire avant tout que bien que le
Seigneur ait recherché la réponse que lui a donnée Pierre – un
témoignage et une affirmation de sa divinité en tant que Fils de
Dieu – nous ne voulons pas nous engager dans une discussion
concernant la divinité de Christ ; bien que l’issue de ce qui suit
ne fera que renforcer cette vérité. Notre but est de contribuer à
une plus grande réalisation de la place et de la signification de
Christ dans le propos éternel de Dieu.
La
Connaissance de Christ est Fondamentale à la destinée de l’Homme
Nous
commençons par une déclaration élémentaire : tout ce qui touche à
la destinée de l’homme est lié à la connaissance de Christ. Pour
le chrétien en particulier, la connaissance de Christ gouverne tout.
Les Écritures nous éclairent explicitement quant à deux
aspects de cette vérité.
a)
Christ – le Fondement de la Vie Chrétienne
Premièrement,
la connaissance de Christ est le fondement et le commencement de la
vie chrétienne. «C’est
ici la vie éternelle, qu’ils te connaissent seul vrai Dieu, et
celui que tu as envoyé, Jésus Christ.
», Jean 17 :3. Bien que ceci soit reconnu et accepté comme une
vérité simple et élémentaire, il est évident que le Nouveau
Testament déclare que la vie chrétienne peut avoir soit un bon ou
un mauvais commencement. La suite dépendra, à plus ou moins long
terme, de ce commencement ; nous savons que ceci est vrai dans la vie
naturelle. Si un bébé a un mauvais commencement, ceci provoquera
beaucoup d’anxiété et demandera beaucoup d’attention durant une
période plus ou moins longue. Si néanmoins il a un bon début, la
suite se déroulera sans trop de problèmes pour lui-même et ses
proches.
Il
en est de même avec la vie chrétienne : le commencement peut être
bon, ou il peut-être mauvais, l’effet de ce commencement se fera
sentir peut être pour très longtemps. La force ou la faiblesse, la
croissance accélérée ou retardée, une vie fructueuse ou au
contraire stérile, dépendront très largement de notre appréhension
initiale de Christ ; c’est quelque chose qui doit nous interpeller.
Les apôtres savaient parfaitement ces choses, et en étaient très
conscients. C’est pour cette raison qu’ils s’appliquaient à
poser les fondements d’un bon commencement en présentant une
connaissance adéquate du Seigneur Jésus.
b)
Croissance dans la Connaissance de Christ
Une
seconde chose, toute aussi importante, est qu’après le
commencement de la vie chrétienne, les croyants devraient croître
sans cesse dans leur connaissance et appréhension de Christ ; ceci
est présenté très clairement dans les Écritures.
Premièrement,
l’existence même de tous les enseignements présents dans le
Nouveau Testament et destinés aux croyants, démontre qu’il
devrait en être ainsi.
Secondement,
il est évident que nous pouvons observer une progression quant à
ces enseignements dans les Écritures Pour le commencement
de la vie chrétienne, des mots comme « connaître » et «
connaissance » sont usités, comme dans le passage cité ci-après :
« C’est
ici la vie éternelle, qu’ils te connaissent…
» Mais cette croissance et ce progrès envers la maturité
spirituelle sont exprimés par un mot plus précis encore. Ceci n’est
pas évident dans nos traductions, néanmoins il est présent. Ce mot
est dans le grec epignosis,
qui veut littéralement dire « pleine connaissance ». Ce mot est
utilisé vingt fois dans le Nouveau Testament, et à peu près treize
fois en référence directe avec la croissance du croyant dans la vie
chrétienne. Il serait utile de noter et d’étudier tous les
passages où nous trouvons ce mot, avec l’aide d’un bon lexique.
Il est tout à fait remarquable de voir comment, après avoir
présenté la connaissance de Jésus au début du salut, les apôtres
insistent sur la poursuite vers une pleine connaissance du Seigneur.
De
plus, cette connaissance plus profonde est indiquée par les
enseignements spécifiques de la Parole. Nous ne citerons qu’un
seul exemple à cet égard. Dans Ephésiens 1 :17 nous lisons : « que
le Dieu de notre Seigneur Jésus Christ, le Père de gloire, vous
donne l' esprit de sagesse et de révélation dans sa [pleine]
connaissance.
» Remarquons que ces paroles étaient adressées à des croyants qui
avaient déjà reçu ce que l’apôtre appelle «tout
le conseil de Dieu .
», Actes 20 :27. C’était aux anciens de l’assemblée qui était
à Éphèse que Paul dit ces paroles, pendant la longue
période pendant laquelle il était demeuré avec eux ; il n’avait
pas hésité à leur déclarer tout le conseil de Dieu. Néanmoins,
nous le voyons plus tard prier pour eux et pour toute l’assemblée
afin qu’ils aient « l’esprit
de sagesse et de révélation dans la pleine connaissance de Christ »
; ceci est à la fois très significatif et éloquent.
Ainsi,
nous avons très clairement exposé cette idée que les chrétiens
sont supposés avancés et sans cesse appelés à la progression
spirituelle dans leur connaissance et appréhension de Christ. La
Parole de Dieu rend ces choses très évidentes, et bien que ceci
n’ai peut-être pas besoin d’être un objet d’insistance, il
est essentiel que cette croissance soit reconnue. Toute fondation
quant à la vie chrétienne doit prendre en considération qu’une
connaissance progressive de Christ est fondamentale si les chrétiens
désirent atteindre la plénitude de leur vocation.
Ce
que la Bible Enseigne
Considérons
la Bible et voyons ce qu’elle peut nous enseigner quant à la
connaissance de Christ. Le croyant Bible en main a le panorama de
toute l’histoire humaine. Sur la scène de ce monde, un merveilleux
décor s’étale devant lui réparti dans toutes les branches de la
science : la terre – la géologie, le ciel – l’astronomie, la
biologie – la vie, le corps humain – la physiologie et l’âme –
la psychologie. Toutes ces choses, le monde, l’homme et l’histoire,
sont sur le devant de la scène. Mais avec les Écritures entre
ses mains, le chrétien est conduit au-delà de tout ceci, pour ainsi
dire derrière la scène, dans les coulisses de toutes ces choses. Il
est conduit en la présence-même de Dieu qui se tient derrière tout
ce qui est apparent. De surcroît, avec toujours la Bible en main, le
croyant est amené à voir que Dieu est un Dieu de propos, un Dieu de
dessein, qu’Il planifie toutes choses selon le bon vouloir de sa
volonté. C’est un Dieu qui a conçu et qui œuvre envers
l’accomplissement de ce dessein. En outre, le chrétien est
éclairé, toujours par les Écritures quant à la nature
même de ce dessein. Dieu œuvre en mettant en marche toutes ses
divines ressources afin de parvenir à son but, lequel est centré et
dirigé vers une Personne qui n’est autre que le Fils de Dieu. Le
propos tout entier de Dieu, la scène de l’univers dans sa
totalité, ainsi que toutes les ressources divines, sont focalisés
sur cette Personne merveilleuse : le Fils de Dieu. Tout s’opère
pour Lui et Lui seul.
Les
Sept Sections de la Bible
Il
est apparent, par rapport à ce dessein éternel de Dieu, en ce qui
concerne ce plan divin pour le Fils, que la Bible est arrangée en
sept sections. La première – la création – tient
proportionnellement une petite place dans le livre divin. Néanmoins,
la Bible a beaucoup à dire à propos de la création en relation
avec le Fils de Dieu. En Lui, par Lui et pour Lui furent toutes
choses créées (Colossiens 1 :16), ceci embrasse tout !
La
seconde section, qui est appelée la période des patriarches,
s’étend du quatrième chapitre de la Genèse jusqu’à la fin de
ce livre. Nous méditerons sur cette section ci-dessous.
Une
troisième section, commençant au livre de l’Exode, est ce qui est
appelée la période d’Israël ; elle court jusqu'à la fin de
l’Ancien Testament. Mais elle inclut des sous-sections, la section
de la sacrificature, du douzième chapitre de l’Exode jusqu’au
premier livre de Samuel. Suit la période de la monarchie, elle va
jusqu’à la fin des livres des Rois et des Chroniques. C’est à
ce moment que la monarchie est amenée à sa fin, et qu’Israël est
emmenée en captivité. Il y a enfin la dernière sous-section, celle
des prophètes qui occupe le dernier quart de l’Ancien Testament.
La
quatrième section de la Bible inclut l’Incarnation, la vie la mort
et la résurrection du Fils de Dieu.
La
cinquième section, très courte mais très importante, comprend les
quarante jours qui ont suivi la résurrection.
La
sixième section représente le ministère actuel du Seigneur Jésus
dans les cieux. Ceci comprend deux aspects, tout d’abord
l’avènement de l’Esprit Saint, ensuite nous avons la naissance,
la vocation et l’achèvement de l’Eglise.
La
septième et dernière section, celle qui touche l’avènement du
Fils dans sa gloire, a plusieurs aspects, implications et effets dans
trois domaines particuliers : premièrement en relation avec
l’Eglise, deuxièmement en relation avec les Nations et enfin en
relation avec Satan et son royaume.
Ces
sept sections comprennent la Bible tout entière. Pour le moment, je
vais me limiter aux seconde et troisième parties, celles qui
concernent la période des patriarches et Israël. Tout en gardant en
point de mire l’objet de notre méditation : découvrir la place et
la signification du Seigneur Jésus dans le dessein éternel de Dieu.
Ceci afin que nous parvenions à une connaissance adéquate du
Seigneur, ce qui est essentiel pour la plénitude spirituelle du
chrétien individuellement et de l’Eglise collectivement.
La
Période des Patriarches
Dans
cette section, nous avons sept personnes remarquables qui dominent
les événements. Comme nous le savons, le chiffre sept représente
la plénitude spirituelle, ou ce qui est complet spirituellement.
Lorsque nous considérons ces sept hommes, qui furent divinement et
souverainement choisis afin de nous enseigner, nous voyons que Dieu a
incorporé sept caractéristiques qui nous parlent du Fils ; prises
toutes ensemble, celles-ci nous donnent une description complète du
Seigneur Jésus. Je n’ai pas l’intention d’étudier tous ces
traits maintenant, mais nous allons les considérer de façon
générale ; afin de servir au but de notre présente méditation. Ce
sont ici les sept personnes marquantes de cette section : Abel,
Hénoch, Noé, Abraham, Isaac, Jacob et Joseph. Chacun d’entre eux
représente un trait caractéristique de la Personne de Christ.
Abel
– les portes des cieux se sont fermées à Adam mais se sont
réouvertes pour un homme qui était prêt à tout abandonner dans sa
vie afin de servir à la volonté de Dieu. Caïn, par ses propres
moyens, essaya d’entrer par la porte du jardin, mais la trouva
fermée et interdite à l’homme ; il n’y avait aucun accès
possible. Mais envers Abel cette porte des cieux fut ré-ouverte. Abel
parvint à entrer car il était disposé à tout sacrifier dans sa
vie, la vie même, afin d’être conforme à la pensée de Dieu.
Aussi, nous voyons en lui un aspect remarquable du Seigneur.
Hénoch
– c’est l’homme qui marcha seul avec Dieu sur la terre alors
que tous les autres marchaient dans une direction opposée à Dieu et
contraire à Lui. C’est ce que fit le Seigneur Jésus, et Il fut
très certainement le seul homme à avoir marché ainsi de son temps.
Il marcha avec le Père comme nul autre. Aussi, lorsque tous
s’éloignaient de Dieu, Hénoch marcha avec Dieu.
Noé
– c’est celui qui vécut à la lumière d’un jugement à venir
et d’un jour de renouveau qui allait suivre ; Noé se dévoua à
marcher en vue d’un tel jour. Ceci est résumé très
succinctement, car la vie de Noé fut remplie de péripéties. Il fut
éprouvé par le temps et les apparences qui semblaient contredire et
discréditer la position qu’il avait adoptée. Il fut éprouvé
très sévèrement dans sa solitude, néanmoins il vécut et oeuvra
toute sa longue vie à la lumière d’un jour futur. Un jour de
jugement, et un jour de renouveau ; au-delà du jugement. N’est-ce
pas ici une figure marquante du Seigneur Jésus ?
Abraham
– l’homme dont la part était l’Eternel seul. « Abraham,
ne crains point; moi je suis… ta très-grande récompense .»
Il était un homme privé de son pays, un étranger dans le pays dans
lequel il séjournait, il vint et alla dans ce pays comme « Je
suis étranger, habitant parmi vous »
; mais son attribution était l’Eternel. Il nous est dit qu’il
cherchait la patrie céleste, «car
il attendait la cité qui a les fondements, de laquelle Dieu est
l’architecte et le créateur »,
(Hébreux 11 :16, 10). La seule part d’Abraham était l’Eternel.
Cette vérité contient beaucoup plus d’éléments, mais c’est ce
qui résume cette personne-clé de l’Ancien Testament. Ainsi était
le Seigneur Jésus. Combien solitaire était sa vie ici-bas, une vie
de labeur et de privations ! Mais le Père était sa part, et ceci
était pleinement suffisant.
Isaac
– il est la figure de la victoire de la vie sur la mort. Il
représente cette vie plus que conquérante, qui annule la mort et la
rend inefficace. C’est une image forte du Seigneur Jésus – une
vie qui déclare sans cesse que la mort a été vaincue. Une vie qui
ne cesse jamais, triomphante sur la mort !
Jacob
– comme il était difficile Jacob ! Néanmoins, lorsque nous
analysons sa vie, nous voyons qu’il parvint à faire l’expérience
de ce que le Seigneur Jésus a vécu : seule la vie dans l’Esprit
est la vie ascendante. Jacob fit l’expérience douloureuse
d’obtenir la victoire sur la chair. Un jour sa chair fut vaincue,
il en ressortit affaibli et brisé. Il découvrit alors que
l’ascendance spirituelle n’est pas obtenue par la perfidie, la
ruse ni la force de la chair, mais uniquement par l’Esprit. C’est
sur ce principe que vivait le Seigneur Jésus. L’Éternel amena
Jacob sur la base de son propre Fils – la base de l’ascendance
par l’Esprit.
Joseph
– il résume tous ceux qui l’ont précédé et contient toutes
les grandes caractéristiques du Seigneur : la souffrance et la
gloire.
Nous
avons donc, en ces hommes, un aperçu de la description du Fils par
le Père. Souvenons-nous qu’il est écrit que ce fut par le Fils
que toutes choses furent faites, (Jean 1 :3 ; Colossiens 1 :16).
Aussi, l’achèvement de la première phase de la création est
arrivé par le Fils. Que fait t-il après cela ? Il est vrai que le
Père est entré dans son repos. Mais qu’en est-il du Fils ? Le
Fils s’est-il assis en se disant « Ceci est la fin de tout » ? A
quoi a donc été occupé le Fils pendant tout ce temps ? Le fils est
à l’œuvre dans la vie de ces sept hommes. Il est occupé à se
manifester dans leur vie spirituelle. Il inculque ses traits de
caractère de cette septuple manière. La seule façon véritable et
profitable d’étudier les Patriarches, est de le faire à la
lumière de Jésus Christ. La vie de ces hommes est fascinante au
niveau humain, mais ceci ne nous conduira pas loin. Nous
devons voir ce
à quoi Dieu travaille dans ces hommes, ce dans quoi Il s’investit
et le but de l’œuvre du Fils : Il est occupé à se reproduire
dans la vie spirituelle de ces hommes. Alors, l’étude de la vie de
ces hommes contribuera à l’acquisition d’une plus grande
connaissance de Christ. Ce sera une connaissance utile, édifiante ;
une connaissance qui produira de la puissance et de la vie.
L’Ère d’Israël
La
section suivante, celle qui concerne Israël, de l’Exode à
Malachie, est elle-même divisée en plusieurs parties. Nous avons la
sacrificature, d’Exode douze au livre de Ruth. Ensuite, nous avons
la monarchie, du premier livre de Samuel jusqu’au second livre des
Chroniques. Enfin, nous avons les prophètes, d’Esaïe à Malachie.
a)
La Sacrificature
Afin
d’apprécier la signification de singularité de la sacrificature
de l’ère d’Israël, il est nécessaire de reconnaître la raison
du choix divin d’Israël. C'est-à-dire que nous devons apprécier,
à sa juste valeur, la place, la nature et la vocation d’Israël.
Beaucoup de choses ont été dites et écrites à propos de la nation
juive, il est vraiment un peuple hors du commun. Ils ont été
appelés le plus merveilleux peuple de l’histoire. Bon nombre
d’études ont été conduites quant à ce qui a été appelé « le
génie de la religion juive ». Mais nous ne lisons aucune de ces
choses dans la Bible ! S'il y a eu quelque aspect merveilleux de ce
peuple, il ne pouvait pas s’en vanter ; car ce n’était dû qu’à
la grâce de Dieu.
Ce
que la Bible révèle concernant les enfants d’Israël n’est pas
leur « génie pour la religion », mais plutôt le fait qu’ils
n’étaient pas meilleurs, sinon pire, que les autres nations. En
fait, lorsque les intérêts d’Israël étaient menacés, ou
lorsque leurs ambitions étaient frustrées, il était alors dominé
par la cupidité, l’égoïsme, la dureté de cœur, l’entêtement
et le meurtre. Etienne avait, de son temps, adéquatement résumé
leur histoire lorsqu’il déclara à leurs conducteurs : « Lequel
des prophètes vos pères n'ont-ils pas persécuté ? Et ils ont tué
ceux qui ont prédit la venue du Juste »,
(Actes 7 :52). « Lequel
des prophètes vos pères n'ont-ils pas persécuté ? »
C’était un défi qui leur était lancé. Dans ce merveilleux
discours d’Etienne, toute l’histoire est annoncée et présentée
de manière très sombre. Aucun génie pour la religion – bien au
contraire ! La déclaration solennelle de Dieu à l’égard d’Israël
avait été : « Ce
n'est pas parce que vous étiez plus nombreux que tous les peuples ,
que l'Éternel s'est attaché à vous et qu'il vous a choisis. »,
(Deutéronome 7 :7).
Pourquoi
donc Dieu a-t-Il choisi un tel peuple ? Comment un tel peuple
pouvait-il être pleinement accepté par Dieu, être en communion
avec Lui, gardé dans Son amour, obtenir de Lui toutes les faveurs,
le provoquer à la jalousie pour leur cause – comment était-ce
possible avec un tel peuple ? Reconnaissons avant toute chose que
leur existence était fondée sur un système « médiatorial » :
une sainte sacrificature, un autel saint, des sacrifices et des
offrandes saints, des sacrifices d’animaux sans tache ni défaut,
des offrandes de gâteaux faits avec de la farine fine, des victimes
expiatoires inspectées scrupuleusement par les sacrificateurs.
Toutes ces choses proclamaient haut et fort qu’elles étaient ainsi
– non pas pour un grand peuple, pas pour un peuple ayant un certain
génie pour la religion et la bonté – mais pour les pires des
pécheurs, ceux qui n’ont aucune espérance, les plus
désobéissants, les plus provocateurs, les plus méprisables, le
peuple le plus infidèle de toute la terre – pour de tels gens,
Dieu a pourvu la plus intime relation entre eux et Lui-même ! Que
tous ceux qui se désespèrent lisent le Psaume 105, puis, une fois
lu, qu’ils lisent le Psaume qui le précède et celui qui le suit.
Dans le Psaume 105 nous avons la longue et monotone histoire de
l’infidélité et de l’inconstance de cette nation. Malgré tout,
Dieu pardonna, pardonna et pardonna encore. Pourquoi ?
L’histoire
d’Israël ne peut être lue et comprise qu’à la lumière de
Jésus Christ. Il est la seule explication. Pourquoi Dieu choisit-Il
Israël ? Quelle est leur place, la nature de ce peuple, leur
vocation ? Israël est l’objet de la grande leçon de la grâce.
C’est la grâce qui procure tout ce qui manque à l’homme, mais
qui est essentiel pour la communion avec Dieu. Dieu la pourvoit
Lui-même. De la matrice d’Israël Jésus Christ est venu, mais Il
était déjà implicitement présent dans toutes ces choses qui
faisaient partie de la sacrificature. Ces figures déclaraient : «
Ce n’est pas votre mérite, ni votre bonté – c’est ma
perfection. » Ainsi, Israël démontre, non pas sa propre grandeur,
sa propre bonté, son propre génie, mais uniquement la grandeur de
Christ. Celui qui, pour des gens comme nous, a été fait « sagesse
de la part de Dieu, et justice, et sainteté, et rédemption .»,
(1 Corinthiens 1 :30). Dans quel but ? « En
sorte que nulle chair ne se glorifie devant Dieu »,
(verset 29). Toute la gloire est à Christ. Dieu, dans sa sagesse, a
jugé utile de se servir de ce peuple Israël, de le garder pendant
tous ces siècles, afin de démontrer au monde dans ce peuple et à
travers lui, sa merveilleuse grâce – cette grâce « de
notre Seigneur a surabondé avec la foi et l'amour qui est dans le
Christ Jésus. »,
(cf. 1 Timothée 1 :14).
b)
La Monarchie
La
monarchie va du premier livre de Samuel au second livre des
Chroniques. L’aspect dominant de cette monarchie était la gloire :
la gloire de Dieu manifestée, savourée et manifestée par le peuple
de sa grâce – car, comme nous l’avons vu, c’est ce qu’il
est. Parce qu’il est le peuple de sa grâce, il est le peuple de sa
gloire. Le trône est un symbole d’ascendance, de puissance,
d’autorité et de primauté. Il devait être l’expression d’un
« trône de gloire » établi dans les cieux, (Jérémie 17 :12).
Alors
que nous avons considéré le peuple d’Israël quant à la
monarchie, nous devons maintenant nous attarder sur le père et le
fils dans lesquels la monarchie parvint à son apogée de gloire et
de puissance – David et Salomon.
Commençons
par David. Qui est David ? Que pense-t-il et dit-il de lui-même, à
propos de son passé et de son règne ? Il est écrit que David alla
se présenter dans la présence du Seigneur et lui dit : « Qui
suis-je, Éternel Dieu! et quelle est ma maison… ? »
(1 Chroniques 17 :16). L’Éternel lui répondit : « Je
t'ai pris des parcs, d'auprès du menu bétail ».
David était un homme de souche humble, sans aucune réputation et
sans aucune valeur aux yeux de ses frères. Ses fautes et ses
faiblesses sont écrites en larges lettres et ne furent pas cachées
par l’Eternel. Des choses que nous aurions préféré ne pas
savoir, que nous aurions souhaité qu’elles ne fussent pas dans la
Bible – des meurtres, des trahisons, des passions – l’Esprit de
Dieu a relaté et préservé toutes ces choses. Ce n’est pas ici
l’histoire d’un homme qui est exceptionnel pour sa perfection et
ses excellences morales. Bien entendu, il y a de très bonnes choses
à propos de David, il y en a de merveilleuses, mais Dieu nous a
révélé cet autre coté. Il est avant tout un
homme,
un homme épris de toutes les faiblesses et passions de l’humanité.
Il est tombé au plus profond du péché – il a des péchés
ignobles. Du fond du bourbier il a crié pour être délivré, et
loua Dieu pour l’avoir tiré de la fosse ; l’horrible fosse –
mais il en fit l’expérience.
Considérons
à présent Salomon. Observons ses débuts, le désavantage de sa
naissance – le péché dans lequel il fut conçu, l’iniquité qui
marquait sa venue au monde. N’avez-vous jamais éprouvé un grand
trouble en lisant le onzième chapitre du premier livre des rois ?
Nous y avons un homme pour lequel Dieu fit tout pour lui : Un homme
que Dieu avait gratifié de sagesse au-dessus de tous les hommes, qui
avait été doté d’une richesse et d’une considération et d’une
puissance sans précédent. Un homme démarqué de tous les hommes
quant aux bénédictions divines, lorsqu’il était au summum de sa
gloire. Mais malgré tout ce que Dieu fit pour lui, sa vraie nature
fut révélée au grand jour, comme par exemple dans ce chapitre du
premier livre des Rois : « Mais
le roi Salomon aima beaucoup de femmes étrangères ».
Ceci marqua le commencement du déclin et de la chute, la terrible
tragédie d’un homme descendant dans le bourbier et dans la fosse
de l’iniquité humaine. Le résultat en fut la division du royaume,
une lignée de successeurs royaux épouvantable et la déportation de
tout le peuple en exil. C’est l’histoire de Salomon. Il parait
invraisemblable qu’un tel homme puisse tomber si bas.
Malgré
cela, Dieu connaissait tout de Salomon avant même qu’Il ne le
gratifia de la première bénédiction. Dieu connaissait son homme,
Il savait tout ce qui pouvait et allait arriver. Que pensons-nous
donc de David et de Salomon ? Il s’agissait d’hommes ordinaires,
de la race d’Adam, parvenant au sommet de la puissance et de la
gloire – Pourquoi ? A cause de la grâce de Dieu. Dans quelle
intention Dieu agit-Il ainsi ? Pourquoi a t-Il donné à Salomon,
comme le déclarent les Écritures une sagesse, une
puissance et une gloire supérieures à ce qu’aucun n’avait
jamais eu avant lui, et qui n’a jamais été dépassée par aucun
homme après lui (1 Rois 3:12)? Pourquoi a t-Il fait de la sagesse de
Salomon quelque chose d’exceptionnel? Il est devenu lui-même un
proverbe. Si nous voulons évoquer la sagesse, les richesses et la
gloire, nous parlons de Salomon. Même le Seigneur Jésus le fit :
« Salomon
dans toute sa gloire »,
(Matthieu 6 :29). Dans quel but Dieu s’engagea t-Il avec ces hommes
David et Salomon ?
Nous
avons la réponse claire et définitive dans le Nouveau Testament.
Lisez les passages du Nouveau Testament où David et Salomon sont
liés au Seigneur Jésus. Dieu a toujours eu son Fils en vue. En
David et Salomon, Dieu présentait symboliquement le royaume de son
Fils, avec toute la gloire et les bénédictions qui en découleraient
par la grâce en Christ Jésus. C’est ici l’explication de cette
période de la monarchie. Sans ceci elle n’a aucune raison d’être.
A travers ces hommes, Dieu a démontré à travers toute l’histoire,
les grandes vérités concernant son Fils. Tout d’abord, Il
présente, à travers la sacrificature, la grande vérité de la
grâce rédemptrice : tout est divinement pourvu afin d’amener le
peuple en Sa présence, qu’il puisse jouir d’une communion
impérissable. Ensuite, au moyen de la monarchie, Il met en évidence
ce à quoi conduira la grâce : elle conduit à la gloire par le
Christ Jésus.
c)
Les Prophètes
La
troisième partie, celle des prophètes, couvre deux périodes :
celle qui précède la captivité et celle qui lui succéda. Le
ministère prophétique avait pour but de re-présenter la pleine
pensée de Dieu concernant Son Fils et Son peuple et, à travers eux,
de le faire envers les Nations aussi. Les prophètes étaient un
rempart contre le déclin spirituel chronique du peuple de Dieu.
Cette tendance à la déchéance spirituelle est toujours présente,
même parmi le peuple de Dieu, les prophètes étaient un bouclier
contre cette inclination. Soit ils encourageaient les sacrificateurs
et les rois, soit ils s’opposaient à eux quant à cette question
de déclin. Ce faisant, ils maintenaient la pensée divine
relativement à la sacrificature et la royauté : la sainteté,
l’incorruptibilité, la justice et la vérité. Mais ils étaient
oppressés par les situations désespérées de leurs propres temps,
et ainsi ils parlèrent beaucoup de ce Jour à venir et de Celui qui
devait venir. La perspective de l’avènement de cette Personne
était leur force, leur espérance et leur inspiration. Pour eux, le
salut et la gloire étaient dans Celui qui devait arriver.
Lorsque
Jésus posa cette question à Ses disciples : « Qui
dites-vous que je suis? »,
ils proposèrent des réponses issues de l’opinion publique qui
exprimaient l’espérance prophétique. Mais pour Lui ces réponses
étaient inadéquates. Il
était la
réponse à cette espérance, et ainsi Il insista auprès d’eux
pour voir s’ils parviendraient à cette conclusion.
Ils
avaient été avec Lui pendant plus de trois ans, pendant cette
période ils virent Ses œuvres, entendirent Ses paroles ; l’avaient
connu comme une personne dans la chair. Son temps sur la terre arrive
à la fin, et dans cet endroit reculé du nord, alors que Sa face est
déjà tournée vers Jérusalem, Il sonde Ses disciples, Il les sonde
avec cette question : « Qui disent les hommes que je suis,
moi, le fils de l'homme? » (Matthieu 16 :13). Entendant une
diversité de réponses quant à ce que les hommes pensent de Lui, Il
s’enquiert de Ses disciples : « Qui dites-vous que je
suis? ». Ce qu’Il demande en fait est : « Quelle est
donc la conclusion à laquelle vous parvenez à mon sujet ? Vous avez
tout vu, vous avez tout entendu, vous avez touché : Quelle
conclusion en tirez-vous ? Comment me percevez-vous ? Quel résultat
obtenez-vous ? Après tout, quelle est donc votre perception de Moi ?
Alors
que Pierre donna une réponse qui satisfit le Seigneur, ce n’était
qu’une illumination momentanée et passagère, car peu après, ce
même homme renia Jésus. Les évangiles nous conduisent à une
triste conclusion : bien que les disciples fussent proches de Lui,
qu’ils entendirent tout ce qu’Il dit et virent tout ce qu’Il
fit ; bien qu’ils l’écoutèrent et l’observèrent, ils ne
l’avaient pas vraiment vu.
Un tel constat peut nous paraître injuste, mais les évangiles nous
démontrent maintes fois qu’il en était ainsi. Ce n’était pas
la première fois qu’Il mettait en évidence leur manque de
discernement. Nous voyons ce qui arriva juste après. Lorsqu’Il se
manifeste à eux après la résurrection en se montrant et en leur
parlant, nous voyons leur profonde incrédulité et ignorance. Ils
n’avaient rien saisi, rien appréhendé : la vision
spirituelle leur
faisait défaut. Ils connaissaient leur Bible – ils connaissaient
Moïse, les Psaumes, les Prophètes – mais ils n’avaient pas
saisi qui Il était.
C’est ce qu’Il met en avant sans cesse dans les évangiles et
parce qu’ils n’avaient pas compris qui Il était, les disciples
rencontrèrent d’énormes difficultés. C’est pour cela qu’ils
le désertèrent et s’enfuirent au moment le plus noir, que le
premier d’entre eux le renia trois fois avec véhémence. C’est
pour cette même raison que nous les voyons, après la crucifixion,
éparpillés, désillusionnés et désemparés. Ils n’avaient pas
compris qui Il était.
Revenons
à notre question principale : l’importance fondamentale d’une
appréhension et d’une connaissance appropriée et pertinente de
Christ révélé en nous par l’Esprit Saint. Nous pourrions résumer
ceci en disant que la Bible tout entière, de la Genèse à
l’Apocalypse n’a qu’un seul objet en vue : c’est de nous
révéler la pensée de Dieu quant à l’homme ; afin que l’homme
puisse savoir comment rendre toute la gloire à Dieu. Mais l’unique
moyen de parvenir à cette fin est le Fils de Dieu. Non seulement Il
nous révèle la
pensée de Dieu, mais Il est la
pensée de Dieu pour nous. Il n’est pas seulement la Parole en tant
que message, Il est la Parole en tant que Personne. Il en découle
que toute la Bible est saturée et gouvernée par Christ. Il en est
la raison de son existence, qu’elle nous révèle le passé, le
présent, l’avenir ou l’éternité. Christ est central, Christ
est absolu, Christ est universel ; Christ domine toutes choses. La
vie chrétienne sera plus ou moins significative dépendamment de
notre appréhension et connaissance spirituelles de Christ. Ceci est
réalisé par ce que l’apôtre Paul appelle : « les
yeux de votre cœur étant éclairés »,
(Éphésiens 1 :18). Christ est la somme de toutes choses, le genre
de chrétien que nous serons et la mesure de la plénitude
spirituelle atteinte par chacun dépendra exclusivement de notre
connaissance de Christ, (cf. Éphésiens 4 :12-16).
Chapitre
2 - Le Sceau Essentiel et la Constitution de la Vie Chrétienne
Lire
Actes 18 :24 – 19 :6
« Avez-vous
reçu l'Esprit Saint quand vous avez cru? »
Disons
tout de suite que nous ne désirons pas faire un exposé sur la
personne et l’œuvre de l’Esprit Saint, ce que nous voulons
mettre en avant c’est l’importance capitale de Sa présence
(personnelle) dans les croyants.
Quelques
Explications
Tout
d’abord examinons les termes employés dans le titre de notre
présent chapitre. Lorsque nous disons « essentiel » nous pensons
aux paroles de l’apôtre Paul dans sa lettre aux Romains : « si
quelqu'un n'a pas l'Esprit de Christ, celui-là n'est pas de lui [il
n’appartient pas à Christ, il n’est pas un enfant de Dieu] .
» Ceci indique clairement que la possession de l’Esprit Saint est
essentielle et indispensable à la vie chrétienne.
Ensuite,
lorsque nous parlons du « sceau » nous pensons à d’autres
paroles de l’apôtre Paul dans sa lettre aux Éphésiens : « ayant
cru, vous avez été scellés du Saint Esprit de la promesse »,
Éphésiens 1 :13. Remarquons que c’était à ces mêmes Éphésiens
que la première question avait été posée : « Avez-vous
reçu l'Esprit Saint quand vous avez cru?»
Par leur confession de foi ils reçurent l’Esprit Saint et
plusieurs années plus tard Paul leur écrivit les paroles ci-dessus.
Le mot « sceau » implique l’apposition d’un sceau sur une
transaction, le document en question prend alors toute sa valeur ; il
est certifié par un acte délibéré à un moment précis : « vous
avez été scellés du
Saint Esprit de la promesse. »
Enfin
lorsque nous évoquons la « constitution » de la vie chrétienne,
dominée par l’Esprit Saint, nous nous remémorons les paroles du
Seigneur Lui-même à Nicodème : « Ce
qui est né de la chair est chair ; et ce qui est né de l'Esprit est
esprit.
», Jean 3 :6. Par ces paroles le Seigneur enseigne explicitement
qu’il s’agit d’un genre totalement différent de personne. Il
est question d’un changement de constitution, c’est une personne
qui a une autre nature. « ce
qui est né de l'Esprit est esprit »
est autre de
« ce qui est
né de la chair est chair ».
L’un est chair et l’autre esprit.
La
Réception Initiale de l’Esprit Saint
Considérons
maintenant le passage que nous avons lu dans le livre des Actes, nous
y voyons plusieurs choses importantes et qui ont de grandes
conséquences. Toutes nos versions traduisent ce verset correctement
: « Avez-vous
reçu le Saint Esprit quand (lorsque) vous avez cru ? ».
Seule la version Darby se démarque des autres en traduisant : «
Avez-vous reçu l'Esprit Saint après voir cru ?» La traduction
exacte est celle des autres versions, la signification du mot employé
dans l’original est « quand » ou « lorsque » et non pas «
après ». Le Nouveau Testament tout entier nous enseigne que ceux
qui confessent le Seigneur Jésus reçoivent l’Esprit Saint au
moment même où
ils placent leur foi en Lui.
L’Établissement
d’une Grande Assemblée et de Grands Ministères
Dans
ce passage des Actes nous voyons le commencement d’une grande
assemblée – l’assemblée qui était à Éphèse. Pour tous ceux
qui connaissent bien leur Nouveau Testament il n’est pas nécessaire
de réitérer l’importance de cette assemblée. Sans exagération,
ce fut à cette assemblée que l’apôtre Paul écrivit l’un des
plus marquants documents de toute l’histoire. Le plus important
écrit de tous les temps est sans aucun doute cette lettre aux
Éphésiens. Il semble assez probable qu’il s’agissait d’une
lettre qui devait circuler et être lue dans plusieurs assemblées
d’Asie Mineure. Il n’existe pas de lettre ou de document plus
important, je vous suggère de l’étudier pour voir si vous arrivez
à épuiser son contenu spirituel. Cette lettre vous portera dans
l’éternité passée, elle vous fera traverser tous les agissements
de Dieu à travers les âges et elle vous emmènera « aux
siècles des siècles ».
Elle vous montrera Dieu à l’œuvre dans les cieux, sur la terre,
et partout ailleurs ; y compris l’univers tout entier.
Aussi,
nous devons remarquer la place occupée par l’Esprit Saint dès la
fondation de cette assemblée. L’apôtre Paul s’assura que les
choses étaient correctement établies dès le commencement, que le
fondement était bien posé et sain ! Ce fondement devait servir à
porter une superstructure immense, il devait donc être inébranlable.
C’est pourquoi il demanda à ces disciples, qui devinrent sans
doute le noyau de cette assemblée, « Avez-vous
reçu le Saint-Esprit quand (lorsque) vous avez cru ? ».
Suite à cet incident nous devons prendre en compte le travail
considérable effectué par Paul à Éphèse. Pendant trois ans il
demeura dans cette ville, et lors de sa dernière entrevue avec les
anciens de cette assemblée, il put leur dire : « je
vous ai annoncé tout le conseil de Dieu, sans en rien cacher »,
Actes 20 :27. Durant trois ans un homme tel que Paul dispensa tout ce
qu’il savait du propos éternel de Dieu.
Nous
voyons une assemblée fondée et établie avec des perspectives
énormes et des capacités hors du commun. Une telle assemblée
devait posséder de très grandes capacités spirituelles afin de
pouvoir absorber tout ce que l’apôtre Paul leur enseigna durant
trois ans. C’est ici une marque significative de la capacité
spirituelle d’une assemblée. Ceux qui enseignent la Parole de Dieu
par l’Esprit Saint connaissent bien la capacité de ceux qui les
écoutent par la liberté qu’ils ont d’enseigner. Parfois ils se
sentent limités car ils perçoivent que ceux qui les écoutent sont
eux-mêmes spirituellement limités. Peut-être ne connaissent-ils
pas très bien l’assemblée dans laquelle ils partagent la Parole,
mais ils sont conscients des limitations présentes. D’autres fois
ils exercent une très grande liberté, donnant tout ce qu’ils ont.
Ils se meuvent alors dans l’Esprit Saint, et ceux qui les écoutent
ont une grande capacité.
Ceux
qui étaient à Éphèse avaient cette capacité spirituelle. En ces
trois années ils purent recevoir « tout le conseil de
Dieu », plus tard ils purent accepter cette lettre écrite
par l’apôtre du fond d’une prison. Une assemblée avec une telle
capacité – des chrétiens avec une telle capacité – savent de
façon pertinente ce que recevoir l’Esprit Saint veut dire et
implique. La réception de l’Esprit est le commencement et le
fondement de toute l’œuvre d’édification et de croissance qui
doit suivre.
Paul
excella parmi ces croyants à Éphèse, son ministère y fut d’une
importance capitale. Rappelons-nous que Timothée était aussi à
Éphèse pendant de longues années, son service fut constitué,
inspiré et enrichi par Paul lui-même. L’apôtre put dire de lui
qu’il avait suivi sa conduite et son enseignement (2 Timothée 3
:10). Timothée fut l’un des plus proches collaborateurs de
l’apôtre Paul, avec qui il œuvra durant de nombreuses années sur
un vaste territoire, et il finit ses jours à Éphèse. Nous nous
souvenons également que l’apôtre Jean était également à
Éphèse. Quelle richesse ne nous a-t-il pas donnée à travers ses
écrits : l’évangile qui porte son nom, ses lettres et le livre de
l’Apocalypse ! Quelle assemblée celle d’Éphèse devait être !
Quelle assemblée elle devint suite à la conversion d’une douzaine
d’hommes ! Tout ceci résultait de la réception de l’Esprit
Saint. Une étude de la place donnée, à l’Esprit de Dieu, dans la
lettre aux Éphésiens, révélera l’importance cruciale
qu’Il avait dans cette assemblée.
Ce
que ce Passage Enseigne
Le
premier aspect, que nous avons considéré ci-dessus, nous apprend
toute l’importance qu’avait l’assemblée qui était à Éphèse
et les ministères qui y étaient exercés. Examinons maintenant les
enseignements que nous pouvons tirer de ce même passage. Tout
d’abord celui-ci peut être divisé en trois parties, représentées
par un mot ou une expression. Nous avons les disciples, ensuite
l’Esprit Saint et enfin le baptême ; l’Esprit Saint étant au
milieu de ces choses.
1)
L’œuvre de l’Esprit Saint
Nous
devons admettre que la question de Paul à ces disciples au sujet de
l’Esprit Saint était fondée. Il ne s’agissait pas d’une
question générale, posée par l’apôtre à ces hommes par hasard.
Aussi, nous reconnaissons que Paul avait une très bonne raison de
poser cette question : « Avez-vous
reçu l'Esprit Saint quand vous avez cru? »
Il est clair que Paul avait décelé quelque chose qui l’interpellait
dans ces disciples, une lacune spirituelle. Ce discernement lui
permit de savoir précisément ce qui leur manquait.
Lorsque
nous examinons cette question de Paul, nous devrions prendre en
compte tout ce qu’il a enseigné au sujet du Saint-Esprit à
travers toutes ses lettres. Ses enseignements et ses expériences
nous montrent l’importance qu’il donnait à la primauté, à
l’œuvre et à la nécessité de l’Esprit de Dieu. Cet
enseignement de Paul, fondé sur sa connaissance et sur ses
expériences, est très vaste et profond.
a)
Union avec Christ
Tout
d’abord l’apôtre Paul déclare sans aucune ambiguïté que sans
l’Esprit Saint il ne peut y avoir d’union avec Christ. Cette
union avec Christ est au cœur-même de la foi chrétienne – c’est
le grand thème de Paul – et cette union avec Christ est l’œuvre
de l’Esprit Saint. Rien que pour citer un exemple : « Celui
qui est uni au Seigneur est un seul esprit avec lui.
», (1 Corinthiens 6 :17). Tout ce que Paul savait et avait vécu à
propos du Saint-Esprit, se focalisait sur cette prépondérance de
notre union avec Christ. C’est ce qui le motiva à poser cette
question à ces quelques disciples. Il aurait pu la formuler
autrement. Il aurait pu évoquer directement cette vérité
fondamentale de leur union avec Christ, ou bien il aurait pu leur
parler de la nouvelle création ; il connaissait toutes les
implications d’être une nouvelle création en Christ. De par ces
choses et toutes les autres que nous lisons dans ses lettres, nous
comprenons que Paul voyait la vie chrétienne comme étant la
contrepartie spirituelle de la création matérielle. Nous lisons :
« Dieu qui a
dit que du sein des ténèbres la lumière resplendît, qui a relui
dans nos cœurs pour faire luire la connaissance de la gloire de
Dieu, dans la face de Christ. »,
2 Corinthiens 4 :6. Il vit ceci comme étant l’envers de l’acte
créatif de Dieu, comme étant l’équivalant spirituel de « Que
la lumière soit »
; la contrepartie spirituelle s’est accomplie en nous. Dans
d’autres passages Paul met en avant l’Esprit Saint quant à cette
vérité. Il change de métaphore mais retient le principe spirituel
: « Car vous
êtes manifestés comme étant la lettre de Christ, dressée par
notre ministère, écrite non avec de l'encre, mais par l'Esprit du
Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur les tables de
chair du cœur. »,
2 Corinthiens 3 :3.
b)
Ordre et Abondance
Paul
utilise beaucoup d’autres allusions à la création, afin
d’illustrer les contreparties spirituelles. Il donne une très
grande place à la puissance de la Parole de Dieu – une puissance
créative dans la vie du croyant. Combien il donne d’importance à
l’ordre essaimé dans tous les domaines de la vie spirituelle par
l’Esprit Saint ! Au début de la Bible nous voyons de l’ordre
émergeant d’un chaos sous l’influence de l’Esprit se mouvant.
En contrepartie, sous l’influence et par la puissance de l’Esprit
de Dieu et dans cette nouvelle création, la même chose se produit
dans la vie spirituelle : un nouvel ordre s’établit dans la vie du
croyant. De la même façon que la terre qui était improductive,
étant comme elle l’était sous un fléau d’infertilité, fut
transformée afin qu’elle devienne fructueuse ; le croyant peut,
lui aussi, maintenant produire du fruit de l’Esprit :
« l'amour,
la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la
fidélité, la douceur, la tempérance », Galates 5 :22. A la
place de la stérilité de la vie du non-croyant, il y a maintenant
une abondance ; c’est une œuvre de nouvelle création par le
Saint-Esprit. Comme il en était au commencement dans l’ancienne
création où nous constatons un développement et une progression,
ainsi Paul nous enseigne beaucoup de choses quant à la croissance et
l’élargissement sous le gouvernement de l’Esprit de Dieu. Une
vie gouvernée et conduite par l’Esprit Saint est une vie qui
s’accroît se développe et progresse en Christ
continuellement. La vie dans laquelle le Saint Esprit dirige les
choses n’est jamais stagnante. Une telle vie n’est pas la même
qu’il y a un an, ceci serait contradictoire. L’apôtre démontre
clairement que dans la nouvelle création l’Esprit Saint joue un
rôle déterminant quant à la croissance spirituelle.
c)
La Révélation de la Destinée de l'homme
Ensuite,
l’apôtre enseigne de façon profonde et pleine, ce qui concerne le
dessein et la destinée de l’homme. Au commencement de la Bible
nous avons des indices nous indiquant que Dieu créa l’homme avec
un grand dessein et une grande destinée, ces choses sont pleinement
développées par Paul. Il nous dit exactement ce que Dieu avait en
pensée avant même de créer l’homme, quelle était sa raison pour
créer l’homme et quelle était la destinée de l’homme. L’apôtre
put nous transmettre ces choses car elles lui furent révélées par
l’Esprit de Dieu. Par ce même Esprit, cette grande œuvre divine
qu’est la nouvelle création, doit se poursuivre jusqu’à son
accomplissement. La dernière chose que nous lisons concernant la
première création est : « Dieu
vit tout ce qu'il avait fait et voici, cela était très bon. »,
Genèse 1 :31. Dieu entra alors dans son repos. C’est ici le
parachèvement de l’œuvre de l’Esprit Saint : tout amener
finalement à l’entière satisfaction de Dieu. Il ne s’agit pas
uniquement que Dieu trouve son repos, mais que toute la création
puisse jouir du repos de Dieu.
d)
Une Nouvelle Conscience et de Nouvelles Capacités
Paul
nous parle largement de cette nouvelle conscience qui habite l’homme
et la femme de la nouvelle création. Une conscience entièrement
nouvelle est donnée au croyant qui reçoit l’Esprit Saint. Tout ce
dont il était inconscient, est maintenant réel dans la vie du
croyant. Comme, par exemple, la conscience de connaître Dieu comme
Père et celle de connaître Jésus Christ comme Sauveur. Chaque
chrétien ayant reçu l’Esprit de Dieu sait combien ces choses sont
vraies. Il a une nouvelle conscience dans toutes les différentes
sphères, il a de nouvelles capacités, qu’il n’avait pas
auparavant, pour faire et pour être. Tout ceci est en parallèle à
l’ancienne création, c’est la nouvelle création en Christ
Jésus. Comme l’Esprit avait affecté l’ancienne création, Il
accomplit toutes choses dans la nouvelle.
e)
L’Enseignement de Jésus
L’apôtre
Paul était l’héritier de ce que le Seigneur Jésus avait enseigné
au sujet de l’Esprit Saint. Nous savons que le Seigneur parla
beaucoup au sujet du Saint Esprit. A la fin de sa vie le Seigneur
passa beaucoup de temps avec ses disciples, loin des foules ; loin de
tout. Très souvent nous retrouvons son sujet de prédilection
lorsqu’Il était avec ses disciples, ce sujet était souvent
exprimé au travers d’une expression caractéristique : « En
ce jour-là… ».
A plusieurs reprises le Seigneur utilise cette phrase et c’est ceci
qui était sous-entendu : « Quand
l'Esprit de vérité sera venu. »,
Jean 16 :13. Jésus annonçait à l’avance le jour où l’Esprit
viendrait et ce qu’Il ferait, l’apôtre Paul pouvait témoigner
que ce jour était arrivé et qu’il vivait l’accomplissement de
la promesse. Paul en vint à connaître, ce que tous les apôtres
redoutaient jusqu’à ce qu’ils comprirent, la vérité et la
signification des paroles du Seigneur : « Il
vous est avantageux que moi je m'en aille; car si je ne m'en vais, le
Consolateur ne viendra pas à vous; mais si je m'en vais, je vous
l'enverrai.
», Jean 16 :7. Bien sûr les disciples appréhendaient le départ de
Jésus, mais plus tard ils comprirent qu’il était incomparablement
plus important qu’Il s’en aille afin que l’Esprit vienne. Paul
avait saisi toute l’importance de la venue de l’Esprit, il savait
que sa présence en lui était plus importante que d’avoir le
Seigneur Jésus à ses cotés.
Paul
connaissait ces choses par expérience, c’est avec cette
connaissance spirituelle qu’il posa la question à ces Éphésiens.
Nous comprenons mieux maintenant l’importance cruciale de cette
question ! Tout ce que Jésus enseigna et expliqua au sujet de ce
jour où l’Esprit Saint viendra, tout ce que l’Esprit fit afin
d’accomplir les paroles du Seigneur : «Quand
l'Esprit de vérité, sera venu, il vous conduira dans toute la
vérité… il prendra de ce qui est à moi, et vous l'annoncera.
», Jean 16 :13-14 ; toutes ces vérités furent révélées à
l’apôtre Paul. Quelle richesse avons-nous dans les lettres de Paul
au sujet du Saint Esprit ! Tout ceci était résumé dans la question
soumise à ses disciples : « Avez-vous
reçu l'Esprit Saint quand vous avez cru? »
C’est une question d’une très grande profondeur. Lorsque nous
prenons tout en compte, il ne peut y avoir de question plus
importante. Si tout ce que nous lisons dans le Nouveau Testament, au
sujet de l’Esprit de Dieu est vrai, alors la vie des croyants doit
être extraordinaire !
En
résumé, le chrétien, le croyant, celui qui a véritablement reçu
l’Esprit Saint, est une personne surnaturelle. La présence
intérieure de l’Esprit Saint, de l’Esprit de Dieu et son
impartition de la vie éternelle, font du croyant quelqu’un
de supra-naturel Il est habité d’un caractère
surnaturel, le distinguant de tous les autres. C’est une vie
immortelle. Celui qui possède la vie éternelle a ce qui transcende
l’ordre naturel des choses, faisant de celui qui la reçoit un être
éternel, dans le sens divin ; il est rattaché aux cieux et à
l’éternité. L’assemblée pour laquelle ces choses sont vraies,
qui a vraiment reçu l’Esprit Saint, qui est habitée par Lui, est
un corps surnaturel ; il n’y a aucune puissance dans l’univers
qui puisse la vaincre et la détruire. L’histoire prouve que c’est
vrai, et le prouvera jusqu’à la fin. Que les hommes et les démons
s’unissent contre l’Église du Seigneur – elle demeurera car
elle est supra-naturelle.
2)
Les Disciples
Ensuite
il est question des disciples dans ce passage : « Paul,
après avoir traversé les contrées supérieures, vint à Éphèse;
et ayant trouvé certains disciples… »
Il est très probable qu’ils étaient appelés « chrétiens »,
ils se définissaient ainsi et étaient appelés ainsi par les autres
; il ne pouvait pas en être autrement. Bien que ces hommes fussent
des « chrétiens » il leur manquait la caractéristique essentielle
qui marque la foi chrétienne ! Quelle était-elle ? Nous la voyons
en ce disciple appelé Apollos, un juif d’Alexandrie, qui était
arrivé depuis peu à Éphèse et qui était familier avec le
ministère de Jean le Baptiseur concernant le Seigneur Jésus. Il
nous est dit ici qu’il avait été « Il
était instruit dans la voie du Seigneur… ne connaissant que le
baptême de Jean. »,
Actes 18 :25. Quelle avait été la vocation de Jean ? Elle
consistait à préparer la voie du Seigneur, de conduire ceux qui le
suivaient à Jésus. Quel était son message ? La repentance en vue
de l’imminente venue du Messie. Le message de Jean était «
Repentez-vous », Matthieu 3 :2. Il est évident que le message de
Jean était partiel : « Moi,
je vous baptise d'eau pour la repentance; mais celui qui vient après
moi… vous baptisera de l'Esprit Saint et de feu.»,
Matthieu 3 : 11. C’est ici toute la différence entre le ministère
de Jean et celui du Seigneur Jésus.
Apollos
connaissait ces choses et probablement d’autres encore, puisqu’il
est dit qu’il était puissant dans les Écritures. Malgré cela
Apollos n’alla pas plus loin que Jean, il demeurait sans
l’expérience personnelle de l’œuvre de l’Esprit Saint par le
baptême en Christ. Néanmoins, il n’était pas sans qualités,
nous lisons qu’il connaissait les Écritures, ce qui laisse à
penser qu’il maîtrisait l’Ancien Testament d’une façon
particulière. Il connaissait ces passages qui parlaient du Messie,
ceux que nous appelons les passages messianiques ; ce sont ces
passages qui avaient préparés à l’avance ceux qui avaient
compris ces promesses à la venue du Christ. Jean avait baptisé avec
un baptême de repentance en préparation de Christ et de son
Royaume, mais il ne put aller plus loin car c’est à ce point que
son ministère s’arrêtait. Il semble qu’Apollos s’arrêta au
même point. Peut-être était-il supérieur à Jean dans sa
connaissance des Écritures, mais malgré cette connaissance il
n’avait pas fait l’expérience de l’Esprit Saint. Aussi, selon
le principe spirituel de tout ministère, il ne put mener plus loin
ces disciples qu’il n’avait été lui-même.
Nous
voyons alors que Aquilas et Priscilla, ce couple chrétien très
prometteur qui avait accompagné Paul de Corinthe à Éphèse,
relevèrent cette lacune importante ; ils lui expliquèrent en privé
et « lui
expliquèrent plus exactement la voie de Dieu. »,
Actes 18 :26. Son ministère fut d’une toute autre nature après
cela. Peu après, il quitta Éphèse pour se rendre à Corinthe, il
est très intéressant de voir alors l’efficacité du ministère
d’Apollos à partie de ce point. Nous nous rappelons ces choses
pour une raison bien précise : Lorsque Apollos alla au-delà de Jean
le Baptiseur, qu’il saisit toute l’importance de l’Esprit Saint
et du baptême en Christ, ceci eut un immense impact sur son service
envers les saints. L’apôtre pouvait alors dire : « Moi,
j'ai planté, Apollos a arrosé »,
1 Corinthiens 3 :6. C’est ici que nous voyons toute l’importance
d’avoir l’Esprit Saint.
Ces
disciples ne savaient rien de cet Esprit. Bien qu’ils aient eu avec
eux un frère comme Apollos connaissant très bien les Écritures, et
étant familier avec le ministère de Jean ; ils ne pouvaient aller
plus loin que lui dans la vérité. En fait, ils ne connaissaient
aucune des choses vitales et nécessaires du Seigneur, bien qu’ils
aient eu un tel homme avec eux.
Ainsi,
ces disciples représentaient un interlude, une transition entre Jean
et Jésus. Il est possible qu’il y ait encore de tels disciples
aujourd’hui, ils demeurent dans une situation de transition. Ils
ont une certaine connaissance de la Bible, ils disent connaître
Jésus ; ils se disent « chrétiens » mais n’ont pas d’expérience
personnelle quant à l’Esprit de Dieu, ils ne sont pas des
disciples. Ils appartiennent en fait à cette grande partie
transitoire de la chrétienté. Ils ne sont pas allés au bout des
choses, au bout du déroulement normal de la vie chrétienne ; ils se
sont arrêtés en route. Mais ces Éphésiens ne se sont pas arrêtés,
ils sont allés au bout et ont franchi cet état transitoire.
3)
Le Baptême
Considérons
maintenant la troisième chose – le baptême. Car c’était à
celui-ci que voulait en venir l’apôtre Paul. Leur réponse :
« Mais nous
n'avons même pas ouï dire si l'Esprit Saint est »,
indiquait soit qu’ils ne savaient pas qu’il y avait une telle
chose que l’Esprit Saint ; ou bien, qu’ils ne savaient pas que
l’Esprit Saint était venu. Mais ce n’est pas le plus important,
il est suffisamment clair qu’ils ne savaient rien personnellement
de l’Esprit de Dieu. C’est alors que Paul leur dit : « Eh bien
dans quel baptême avez-vous été baptisés alors ? » C’est ici
qu’est l’épicentre de cet échange entre Paul et ces disciples.
« Avez-vous reçu l'Esprit Saint quand vous avez cru ?... En quoi
avez-vous donc été baptisés ? » C’est deux choses vont
ensemble, l’une des questions est incluse dans l’autre : « De
quel baptême donc avez-vous été baptisés ? »
Nous
devons alors nous demander : Quelle est donc la signification du
baptême en Christ ? Autrement-dit : Pourquoi est-ce que l’Esprit
Saint attendait ce témoignage ? La réponse à cette question est
l’élément le plus important de la vie chrétienne. C’est ici
que nous en venons au « sceau » et à la « constitution » dont il
est question dans le titre de ce chapitre. Le baptême n’est pas
ces choses, mais allons au-delà du baptême et regardons à sa
véritable signification. Qu’est-ce que signifie le baptême en
Christ ? Nous devons retourner au tout début des choses pour le
savoir. Que s’est-il donc passé dans le jardin, quand l’homme
n’a pas cru Dieu ? Lorsque l’homme, à la suggestion de Satan, a
désobéi à Dieu ? Il a en fait ouvert la porte de son être, une
ouverture dans laquelle Satan s’est immiscé et de cet être Satan
ne s’est jamais retiré. Quand l’homme s’est ouvert à Satan,
ce dernier a pris possession de l’âme du premier ; il a obtenu un
point d’encrage dans le cœur de l’homme. C’est à partir de ce
point et depuis ce temps-là, que les forces maléfiques ont accompli
l’œuvre de Satan dans l’homme et à travers l’homme.
Ne
nous trompons pas à ce sujet : les âmes des hommes et des femmes
incrédules sont en alliance avec les forces démoniaques de ce
monde. Peut-être en sont-ils conscients ou pas, mais ceci n’enlève
rien à cette vérité. Chacun de nous peut témoigner des forces
mises en mouvement lorsque nous nous sommes donnés à Christ. Nous
nous sommes rendus vite compte que nous n’étions pas aussi libres
que nous le pensions, nous n’avions pas la liberté de choisir, que
nous pensions avoir. Ceux qui veulent se donner à Christ
s’aperçoivent très vite qu’ils sont en fait des esclaves, et à
moins de faire appel à un libérateur hors normes, il n’y a point
d’échappatoire. Cette ouverture a été faite alors, cet encrage à
pris place, cette alliance avec Satan à été scellée et rien ne
peut y remédier. L’âme de l’homme non-régénéré est liée à
Satan, et les forces du mal y accomplissent toutes ses volontés.
Y
a-t-il donc un moyen d’échapper à cet état ? Le seul moyen c’est
la mort. C’est la sentence prononcée par Dieu sur l’homme : « Au
jour que tu en mangeras, tu mourras certainement. »,
Genèse 2 :17 ; « L'âme
qui péchera, celle-là mourra. »,
Ézéchiel 18 :4 . Mais les Écritures déclarent également : « Un
est mort pour tous »,
2 Corinthiens 5 :14. Jésus a pris la place du pécheur et est mort à
sa place. En sa mort Il a brisé le lien, Il a mis fin à cette
union, Il a « dépouillé
les principautés et les autorités »,
Colossiens 2 :15. Il « rendît
impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c'est-à-dire le
diable »,
Hébreux 2 :14. Un est mort pour tous. Le baptême est notre
témoignage, c’est le double témoignage du croyant. D’une part,
dans la mort de Christ, l’homme qui était uni à Satan a été mis
de côté et Satan également. D’autre part, dans son union avec
Christ dans Sa résurrection, l’Esprit Saint établit une nouvelle
relation intérieure. La mort marque le point de non-retour. La
résurrection marque la nouvelle union.
C’est par cette union du croyant avec Dieu que Christ et son
Royaume deviennent effectifs. C’est ainsi que les propos éternels
de Dieu sont réalisés – réalisés sur l’unique terrain
de cette union rendue effective et opérante par la réception de
l’Esprit Saint.
Chapitre
3 - La Valeur Vitale de Comprendre la Parole de Dieu
Passage
: Actes 8 – « comprends-tu ce que tu lis ? »,
verset 31.
Nous
avons appelé ces messages « Questions Fondamentales de la Vie
Chrétienne », ce qui implique que nous recherchons à mettre en
avant la véritable fondation et la nature de la vie chrétienne.
Ceci dans le but de savoir ce qu’est supposée être cette vie
chrétienne. Quelque soient les arguments présentés ici, (beaucoup
mettront en question ce qui est dit ici), il y a une question qui
doit survoler toutes les autres, celle qui gouvernera toutes les
autres : l’absolue
satisfaction de la vie chrétienne que nous vivons.
Si
nous sommes parfaitement satisfaits avec notre vie chrétienne, si
nous sommes pleinement satisfaits de la Chrétienté telle que nous
la voyons aujourd’hui dans ce monde ; alors ces messages n’ont
pas lieu d’être. Mais si nous ne sommes pas totalement satisfaits
de notre vie chrétienne, si nous éprouvons un besoin pour quelque
chose de plus grand, de plus profond, si nous estimons que
généralement la Chrétienté telle qu’elle est dans ce monde
n’est pas comme elle devrait être, si nous déplorons toutes ces
contradictions, divisions, antagonisme les uns envers les autres,
etc. si ces choses nous habitent, alors nous nous devons de suppléer
une solution, un remède. Il nous revient de chercher et de découvrir
la cause d’autant de frustrations qui existent parmi les croyants,
ce grand désappointement que nous éprouvons envers la Chrétienté
telle que nous la voyons.
Trouvons-nous,
tout d’abord, une explication dans les choses qui ont été
évoquées dans le premier message : avoir une appréhension adéquate
de Christ ? Il y a peu de doute pour que la plupart des maux vécus
par les croyants aujourd’hui soient dus à une fausse idée qu’ils
ont de Christ.
Il
y a peut être une explication dans les choses que nous avons
considérées dans le second message : Avez-vous reçu l’Esprit
Saint quand vous avez cru ? Peut-être y a-t-il quelque confusion,
incompréhension, incertitude à propos de la présence de l’Esprit
Saint en vous ? Ceci peut être la raison de beaucoup de problèmes
liés à la vie chrétienne.
Enfin,
il est fort possible que l’aridité de la vie chrétienne de
beaucoup, soit due à cette chose : une mécompréhension de la
Parole de Dieu. Une telle situation peut être la source de beaucoup
de stérilité, d’inefficacité, de faiblesse, de défaite, etc.
Nous nous devons donc d’examiner cette question. Bien entendu, nous
n’allons pas nous embarquer dans une étude systématique de la
nature des Écritures, comme leur inspiration divine ; ces choses
sont acceptées sans questions. Ce sur quoi nous désirons nous
pencher est de réaliser l’absolue nécessité de comprendre les
Écritures. Il s’agit de saisir
spirituellement ce
qu’elles nous disent et enseignent.
Une
Approche Superficielle de la Bible
Pour
une large majorité de croyants la Bible est un livre contenant des
passages pour les réconforter dans les temps pénibles, pour les
encourager en des jours de dépression, pour leur garantir des
promesses quant au futur, alors que le présent est difficile ; ou
encore pour les aider à se décider à prendre une décision
lorsqu’ils sont dans la perplexité. Pour beaucoup, la Bible est
donc utilisée afin de trouver la volonté de Dieu sur une base
quotidienne. Nous ouvrons nos bibles peut-être le matin afin d’y
trouver quelque chose qui nous portera le reste de la journée, une
promesse, un peu de réconfort, quelque éclairage, juste quelque
chose afin de nous aider à passer la journée, et nous répétons
ceci chaque jour. Il est possible que nous y soyons un peu plus
attentifs lorsque les choses ne vont pas bien ; quand ça va mieux,
on se relâche à nouveau. Cette observation vous semble peut-être
injuste, mais je sais que pour beaucoup de chrétiens la Bible n’est
rien de plus que ce qui vient d’être dit.
Le
fait est que la Bible peut en effet servir à ces choses, celles-ci
sont légitimes et nous pouvons l’utiliser pour tout ce qui précède
; ce qui néanmoins doit être dit, est que la Bible est bien plus
que cela. En ce qui concerne le salut par exemple, nous le
considérons trop souvent comme étant une fin en soi. L’accent est
mis sur le salut des gens, leur conversion, leur acceptation du
Seigneur ; peu importe comment nous l’appelons, puis nous nous
arrêtons au salut. C’est ce qui est présenté comme étant
l’évangile, le salut est un aboutissement. Mais en vérité le
salut n’est que le commencement d’une longue route vers la
plénitude spirituelle.
Trop
souvent la Bible se limite à l’idée que nous en avons, et tout ce
qui précède représente diverses idées que les croyants ont d’elle
; mais ce n’est pas ce pour quoi elle existe. Si la Bible nous
procure du réconfort, de la lumière, de l’espérance, de
l’encouragement, si elle nous sert de guide, dans la pensée de
Dieu tout ceci est lié à quelque chose de bien plus grand. Elle est
inextricablement liée au vaste propos éternel de Dieu. Nous devons
rechercher et obtenir le réconfort, la lumière, l’encouragement,
etc., non seulement pour le moment présent, pour cette journée ou
le temps dans lequel nous nous trouvons. Nous devons aborder la Bible
selon l’intention de Dieu : selon le propos qu’Il a pré-ordonné
avant que le monde ne fut. La Parole de Dieu est bien plus vaste
qu’une source d’encouragements ou de réconfort, elle a un but
bien précis dans son ensemble, chaque partie, chaque fragment est en
relation avec ce grand dessein de Dieu. C’est une caractéristique
que nous devons reconnaître avant que la Bible ne devienne vraiment
vivante.
Une
Intention Éternelle et une Personne Prééminente
Tout
ce que nous avons dans le Livre est un tout. Il est lié à un grand
dessein qui concerne non pas tant de chrétiens individuels, mais le
Corps tout entier, choisi par Dieu en Christ avant la fondation du
monde. C’est seulement lorsque nous réaliserons ce grand propos de
Dieu, que la Bible prendra toute son importance dans nos vies. Sinon
nous la limiterons à une bénédiction ponctuelle, de temps en temps
nous écumerons une promesse, un encouragement, etc. ; mais la Parole
de Dieu est bien plus que cela ! Les croyants individuels ne pourront
prétendre à l’accroissement spirituel que s’ils sont en
relation les
uns avec les autres ;
c’est ici le but de la Parole de Dieu.
Il
est vrai que chaque promesse, chaque réconfort, chaque exhortation,
tout rayon de lumière font partie intégrante d’un tout et ce tout
est centré sur une seule Personne – le Fils de Dieu. Si quelque
passage de la Parole de Dieu ne nous conduit pas vers une plus grande
connaissance du Seigneur Jésus, alors il n’a pas atteint son but !
Nous touchons à la signification de cette question : « comprends-tu
ce que tu lis ? ».
Où la réponse nous conduit-elle ? Elle nous mène droit à Christ.
La compréhension des Écritures est une question de comprendre
Christ. Toutes les réponses sont dans une Personne.
Reconnaissons,
maintenant, qu’en ce qui concerne la connaissance de la Parole de
Dieu, connaître les Écritures et comprendre ce que nous lisons
requiert quelque chose qui est au-delà de ce qui est naturel. Ceci
est parfaitement illustré dans notre présent passage. La question
de Philippe implique quelque chose de bien plus large, plus grand,
plus profond que le besoin immédiat de l’Éthiopien. Cette
question : « comprends-tu
ce que tu lis ? »,
engendre une réflexion de grande importance. Elle génère certaines
réflexions comme par exemple : « Est-ce que la Bible est un livre
vivant pour vous ? Est-ce que la Parole de Dieu est une puissance
dynamique dans votre vie ? Est-elle la voix de Dieu pour vous ? Dieu
vous parle t-Il sans cesse à travers elle ? »
Examinons
de plus près cette rencontre et cette conversation entre Philippe et
cet Éthiopien, cette histoire nous conduira à quelque chose de plus
grand et de très significatif pour nous. Nous considérerons tout
d’abord l’homme, celui par qui tout ce que nous avons ici est
arrivé ; c'est à dire l’Éthiopien. Ensuite, nous verrons ce qui
l’a satisfait dans sa quête et enfin nous examinerons ce à quoi
ces deux choses nous amène.
Un
Homme dans le Besoin
Tout
d’abord l’Éthiopien et son besoin. Essayons de discerner sa
personnalité d’après le récit. Premièrement, c’est un homme
qui occupe un poste important et qui est parvenu à une position
d’importance dans ce monde. C’est un homme qui a atteint une
certaine réussite dans la société, il est parvenu à une place
d’honneur. Il est également évident qu’il a un certain savoir,
il est éduqué et a une certaine culture. Il est allé à Jérusalem
pour adorer, l’occasion étant sans doute une des fêtes d’Israël,
ce qui veut dire qu’il était familier avec la langue locale,
l’hébreu ou l’araméen. Il était aussi conversant en grec car
le passage qui est cité est tiré de la Septante, la traduction en
grec de l’Ancien Testament. Pour un Éthiopien tout ceci indique
qu’il avait une grande intelligence et qu’il possédait une large
culture et un grand savoir.
Deuxièmement,
c’était un homme religieux dévoué, sans aucun doute un prosélyte
juif, car il est écrit qu’il fit ce long voyage pour aller à
Jérusalem afin d’adorer Dieu. Mais parce qu’il était un
eunuque, la loi de l’Ancien Testament lui interdisait certains
accès au temple. En tant que prosélyte ses privilèges étaient
limités, ceci doit être mentionné car il aurait pu être découragé
dans sa quête. Néanmoins, il fait le long voyage jusqu’à
Jérusalem malgré le fait qu’il ne pouvait jouir des mêmes
privilèges qu’un vrai juif.
Une
fois la visite à Jérusalem accomplie avec dévotion et sincérité,
il retourne chez lui un homme fortement déçu et frustré. Il s’est
rendu au cœur-même de ce que la religion juive avait de mieux à
offrir, là où se trouvait le meilleur de la connaissance et de la
transmission des Écritures ; là où toute question touchant
l’interprétation de la Torah devait avoir sa réponse. Mais il
quitte Jérusalem et son temple le cœur insatisfait, n’ayant pas
trouvé ce qu’il était venu y chercher. Tout ceci est très clair
dans le récit que nous avons dans ce passage. Il y a toujours
quelque chose qui lui échappe, quelque chose qu’il n’a pu
obtenir, qu’il na pas encore saisi.
Nous
pouvons ajouter que cet homme était humble, il n’était pas
satisfait par la connaissance qu’il avait déjà. Tous ceux qui
sont satisfaits de ce qu’ils connaissent déjà, ont peu de chance
d’en connaître d’avantage ; l’autosatisfaction est toujours ce
qui empêche d’acquérir plus de connaissance. De plus, ceux et
celles qui « savent tout » sont des gens frustrés, ils n’iront
pas plus loin. Mais ici nous avons un homme vraiment humble,
conscient de son besoin et prêt à le confesser. Reconnaissant son
ignorance et n’hésitant pas à l’admettre, il déclare sans
détour : « Comment
donc le pourrais-je, si quelqu'un ne me conduit ? ».
Ajoutons
que c'est un homme à qui la Bible demeure fermée, il a bien une
Bible, bien que ce ne soit que l’Ancien Testament, peut-être même
uniquement les Prophètes, mais c’est toujours la Bible. Aussi, il
avait la Bible ouverte devant lui, la lisait, mais elle demeurait
néanmoins fermée pour lui.
Enfin,
c’est un homme qui est prêt à obéir, prêt à suivre la lumière
sans aucune hésitation dès qu’elle se manifestera. Toutes ces
caractéristiques nous décrivent très bien cet Éthiopien en quête
de vérité.
Plusieurs
des choses énumérées pourraient être considérées comme étant
des avantages considérables. Ces choses devaient pourvoir la base
idéale afin d’obtenir une connaissance et un savoir adéquats –
malgré tout il demeurait dans le noir ! Quelques unes de ces choses
sont, bien entendu, essentielles afin de pouvoir être éclairé,
mais pas toutes. On peut se dispenser d’avoir une haute fonction,
d’avoir accompli de grandes choses, d’être parvenu à ses
ambitions ; on peut également se passer d’une longue éducation,
d’une grande intelligence naturelle et néanmoins parvenir à un
grand niveau de lumière. D’un autre coté s’il nous manquait
certaines de ces caractéristiques, nous serions sérieusement
désavantagés. Un esprit réellement humble, qui est prompt à
recevoir l’enseignement, ouvert à la connaissance et un
empressement à obéir sont des rudiments essentiels. Néanmoins, mis
ensemble, ils ne peuvent nous garantir l’éclairage spirituel. Il
faut en plus de ces choses, le facteur « autre », « extra », qui
est absolument nécessaire et sans lequel nous demeurerons dans
l’obscurité – même Bible en main !
L’Assouvissement
d’une Grande Nécessité
Il
y a dans ce récit quelque chose qui dépasse très largement la
simple histoire que nous y lisons. Les implications de cette
rencontre entre Philippe et l’Éthiopien vont au-delà de la
situation présente. C’est la raison pour laquelle cette narration
est incluse dans la Parole de Dieu – elle caractérise bien des
situations de la foi chrétienne ; sa portée est toujours aussi
actuelle. Comme l’Éthiopien représente certains principes
spirituels, il en est de même de Philippe. Lorsqu’il arrive sur
place, il n’est pas simplement une sorte de héros passager qui
arrive et repart aussitôt. Philippe transmet et véhicule certains
rudiments spirituels fondamentaux, comme le fait l’Éthiopien.
Philippe est bien plus qu’une personne passagère dans cette
histoire – il est la personnification de grandes vérités
spirituelles valables pour tous les temps.
L’Homme
dans la Gloire
Considérons
maintenant les vérités profondes renfermées dans ce passage. Bien
qu’il soit si important, vital et significatif, cet épisode du
livre des Actes ne représente qu’une partie de ce mouvement
extraordinaire initié par la résurrection et l’exaltation de
Christ, et qui continue à travers l’édification de l’Église et
les impacts qu’ont ces choses sur le monde. Il est nécessaire de
prendre ces choses en considération si nous désirons saisir toute
la portée de cette histoire. Le Christ exalté continue son œuvre.
Au
début de ce livre, Luc fait référence à son premier écrit de
cette façon : « toutes
les choses que Jésus commença de faire et d'enseigner, jusqu'au
jour où il fut élevé au ciel»,
Actes 1 :1-2. Son second livre, celui des Actes, est donc le récit
de ce que Jésus continue de faire et d’enseigner. Il est
maintenant élevé au-dessus des cieux et Il continue d’œuvrer.
Son œuvre sur terre continue de se répandre avec une grande
efficacité.
Derrière
ce que ce livre des Actes dépeint, il y a Celui qui agit. Il n’a
pas été seulement placé sur la croix : Il a été exalté dans la
gloire et Il attire tous les hommes à Lui. La raison de tout ce qui
se passe dans ce livre est Lui-même – c’est Christ glorifié
au-dessus de tout, à la droite de la majesté dans les lieux
célestes, dirigeant toutes choses Il est le Seigneur des seigneurs.
C’est ce que nous avons dans Actes : le souverain mouvement de
l’Esprit de Christ. Ceux qui sont suscités dans ce livre afin
d’accomplir le dessein de Dieu vont et viennent, mais il y a Celui
qui les domine tous et les anime tous pour l’accomplissement de son
dessein. C’est cet Homme qui gouverne toutes choses, qui dirige les
différents acteurs les conduisant par son esprit pour un but commun.
Un
Homme Assujetti aux Cieux
Ainsi,
Philippe est assujetti à la gouvernance de l’Esprit, ce qui veut
dire qu’il est soumis à la souveraineté de Christ glorifié.
Quelques paroles nous indiquent qu’il en était clairement ainsi
« un ange du
Seigneur parla à Philippe… l'Esprit dit à Philippe… »,
les anges et l’Esprit sont en coopération ici ; il n’est pas
nécessaire de faire une différence entre ce que font les uns et ce
que fait l’Autre : tous contribuent à l’accomplissement du
dessein du Seigneur. Voyons que Philippe est sous l’influence de
l’Esprit Saint, du Christ exalté.
Remarquons
maintenant que Philippe n’a qu’un seul intérêt dans la vie, il
contribue d’une façon particulière et unique au but recherché
par le Seigneur en demandant : «Comprends-tu
ce que tu lis ? ».
C’est un homme qui est sous la dominance de Christ, qui est animé
par l’Esprit de Dieu et qui n’a donc qu’un seul objet en vue.
Philippe est l’exemple même du croyant qui se fixe sur un seul
but. C’est la condition requise pour qui veut connaître la Parole
de Dieu d’une façon vivante, pour que cette Parole croisse dans la
vie du chrétien afin qu’elle nous conduise à la plénitude de
Christ. Le but ultime – connaître Christ – sera accompli si nous
ne nous attachons à rien d’autre. Philippe était un tel homme.
Si
nous considérons l’histoire de Philippe, nous voyons comment
l’Église a été suscitée par les activités merveilleuses de
l’Esprit après le départ du Seigneur. Bien sûr des difficultés
de nature pratique surgissent et les apôtres ne peuvent pas se
détacher d’un grand mouvement de l’Esprit pour s’occuper de
ces choses temporelles. Ils font appel à l’assemblée afin qu’elle
désigne certains frères pour résoudre ces affaires, c’est ce
qu’elle fait et ils en choisissent sept : des hommes « pleins
d’Esprit Saint et de sagesse »
(Actes 6 :3) ; Philippe est l’un de ces hommes. Nous remarquons
Philippe tout d’abord comme l’un de ceux qui avaient été
choisis pour superviser les dons que certains croyants faisaient en
vue d’aider les plus démunis. Peut-être que nous considérons
cette tâche avec dédain, nous pensons peut- être qu’il n’était
pas nécessaire d’être rempli de l’Esprit Saint pour une telle
chose ! Mais tel était le critère alors, même pour des questions
pratiques très simples. L’histoire de Philippe nous révèle qu’il
était un homme d’une certaine capacité spirituelle. Bien qu’étant
rempli de l’Esprit Saint, il est sélectionné afin de distribuer
quelques pièces à de pauvres veuves. Philippe, rempli de l’Esprit
de Dieu, se consacre à cette œuvre sans réserve et sans
arrière-pensée.
Ensuite
vinrent les persécutions à travers Saul et la dispersion. Nous ne
savons pas ce qu’il advint des pauvres veuves, mais nous savons ce
qu’il en advint de Philippe. Il était de ceux qui avaient été
dispersés, il alla en Samarie et y prêcha l’évangile (Actes 8
:4-5). Nous savons que de grandes choses furent accomplies en
Samarie. Ensuite une autre preuve des grandes qualités spirituelles
de Philippe furent mises en évidence. Le Seigneur lui parle et lui
demande, sans aucune assurance, explication ou promesse, de quitter
la Samarie et prendre la direction du désert. Un tel renversement de
situation est parfois nécessaire afin que le Seigneur puisse évaluer
son serviteur et révéler son cœur. Mais Philippe est l’un de
ceux qui n’ont qu’une seule pensée, une motivation unique, un
cœur entier. Il n’argumente pas avec le Seigneur mais lui obéit
immédiatement. Nous devons bien remarquer cette prompte obéissance,
elle est la marque d’un abandon total au Seigneur ; elle révèle
que le serviteur est prêt à faire tout ce que le Seigneur demande,
qu’il comprenne ou non la volonté divine. Le Seigneur tient son
serviteur, Il remplit son cœur et le serviteur n’a aucune réserve
vis à vis du Seigneur ou de ses voies.
Ainsi
donc est Philippe, de toute évidence un homme sous l’emprise de
l’Esprit de Dieu ; non pas uniquement rempli de l’Esprit mais
enseigné de l’Esprit également. Il demeure quelqu’un de
remarquable, pas seulement par rapport à l’Éthiopien, mais
également par rapport à tous ceux vers lesquels l’Éthiopien alla
afin de recevoir ce qu’il recherchait et ne reçut pas. Mais aussi
par rapport aux apôtres eux-mêmes qui durent s’en remettre au
Seigneur pour qu’ils comprennent les Écritures (Luc 24 :45).
Philippe quant à lui est enseigné de l’Esprit, ses yeux ont été
ouverts, ainsi il peut fournir la lumière et l’entendement, quant
aux Écritures, quand et où il faut. Pour résumer : le besoin de
cet homme fut comblé à travers un instrument qui était totalement
donné à l’Esprit Saint.
La
Dispensation de l’Esprit
Que
devons-nous retenir de tout ce qui précède ? Premièrement et
pré-éminemment la nature de la nouvelle économie – l’économie
de l’Esprit. Une nouvelle dispensation à été instaurée et
inaugurée. L’Esprit Saint est la
caractéristique première de cette dispensation et pour le Seigneur
tout repose sur ce fait. Tout doit être de l’Esprit, les choses
n’ont de valeur que si elles sont issues de l’Esprit Saint. La
présente dispensation tout entière est sous l’empire de l’Esprit.
Nous n’accomplirons rien de significatif dans les choses de Dieu
tant que nous ne reconnaîtrons pas cette vérité. Ce qui est de
valeur aux yeux du Seigneur dans cette nouvelle économie est tout ce
qui est issu de l’Esprit Saint en relation avec le Christ exalté.
C’est ici le principe fondamental : l’Esprit Saint doit être à
l’origine de tout ce qui se fait au nom du Seigneur.
La
plus grande éducation, réussite, ou position ne sont rien sans
l’Esprit Saint, un homme peut avoir ces choses et demeurer dans
l’obscurité la plus complète. La lettre de
la Parole ne suffira jamais, elle doit être complétée de l’Esprit
afin d’être efficace. La Bible peut demeurer un livre fermé, même
mémorisée du début à la fin (si ceci est possible). Lorsque nous
pouvons la citer de la Genèse à l’Apocalypse, lorsque nous
connaissons son contenu, ses sujets, ses thèmes ; ou lorsque nous
savons où trouver n’importe quel passage, la Parole de Dieu peut
néanmoins demeurer un livre fermé. Ceci est avéré et explique
beaucoup de choses. Tout est rendu significatif et authentique par
l’Esprit Saint.
Il
est possible d’arriver à certaines conclusions par nos habilités
naturelles, on peut dire que la Bible enseigne ceci et cela, mais
beaucoup d’autres diront quelque chose de tout à fait différent à
propos des mêmes passages. Prenons n’importe quelle doctrine
chrétienne et nous pouvons avoir un grand nombre d’interprétations
divergentes, c’est ce qui est appelé la théologie chrétienne.
Qui a raison ? Où est la vérité ? L’Esprit Saint peut changer
nos appréciations et altérer nos conclusions, nous démontrant que
nous étions dans l’erreur. Si nous lui donnons l’opportunité,
Il peut contrecarrer nos convictions quant à nos interprétations
bibliques, notre théologie et nos doctrines.
Mais
n’oublions jamais que l’Esprit Saint est tout particulièrement
attaché à la Parole de Dieu, Il est fondamentalement lié et dévoué
aux Écritures. Il n’existe pas de révélation extra biblique,
mais il y a de nombreuses vérités pas encore révélées dans les
Écritures et qui ne peuvent l’être que par l’Esprit Saint.
L’Esprit de Dieu est sans cesse à la recherche de quelque «
Éthiopien » par rapport à la Parole de Dieu. C’est ce que nous
devons avant tout remarquer dans cette histoire. Nous notons que
c’est l’Esprit qui prit l’initiative, Philippe était loin
géographiquement et en pensée de cet Éthiopien. L’Esprit
recherche de tels hommes comme cet étranger sur une route
désertique. Ce fut par l’Esprit que la question lui fut posée et
l’explication donnée qui changea tout dans sa vie. « Mais
comprends-tu ce que tu lis ? »
Bien que l’Éthiopien ne comprenait pas, il était interpellé par
ce qu’il lisait ; ce sont de telles personnes que l’Esprit
cherche. Car en vérité, ceux qui cherchent à comprendre
spirituellement sont peu nombreux, c’est ce qui explique la
pauvreté spirituelle des assemblées. Si seulement l’Esprit Saint
trouvait plus de personnes comme cet Éthiopien, nous serions très
certainement dans une tout autre situation aujourd’hui.
Le
Principe Fondamental de la Croix
Par
rapport à tout ce qui précède nous devons réaliser que l’Esprit
Saint opérait sur un seul principe. Ce n’est pas mentionné dans
notre passage, mais nous discernons clairement que tout ce qui se
passa entre l’Éthiopien et Philippe s’appuie sur ce principe
spirituel. Ce dont il est question est la croix –
l’Esprit ne s’en éloigne jamais. Il agit toujours en tenant
compte que la croix est le fondement. La croix est ce qui s’oppose
pré-éminemment et puissamment contre la racine du péché dans
l’homme : l’orgueil. Le principe de la croix s’applique à tout
ce qui est de Dieu et de Lui seul. Nous voyons qu’il y avait une
anticipation de la part et de l’Éthiopien et de Philippe, d’obéir
à la lumière, quel que soit le coût, sans aucune arrière-pensée
et sans considération intéressée. Cet homme aurait pu se dire : «
Lorsque je serai de retour, que dira la reine, que diront les hommes
de la cour ? Si je leur annonce que je suis devenu chrétien, que
j’ai été baptisé, que maintenant je suis un disciple de Jésus
Christ ; je suis perdu ! » Mais le principe de la croix ne permet
pas de telles considérations. Nous pouvons le voir en Philippe –
il était un homme véritablement crucifié. Nous pouvons le voir en
l’Éthiopien également – le principe de la croix était déjà
opérant dans sa vie, bien qu’il ne sache rien de la croix ; mais
son attitude donna à l’Esprit Saint une pleine liberté d’œuvrer.
Ici
nous avons un principe fondamental mis en pleine lumière. Il n’y
aura aucune illumination spirituelle, aucun entendement divin, aucun
éclairage sur quoi que ce soit, tant que la croix n’aura pas agi
quant à notre intellect. Si nous nous engageons dans des arguments,
dans des raisonnements quant aux agissements de Dieu en nous,
l’Esprit Saint se gardera d’agir. Tant que notre attitude ne
changera pas, nous continuerons à tourner interminablement en rond ;
ne parvenant jamais au but. La croix doit agir sur notre intellect,
sur notre sagesse et notre intelligence naturelles. C’est
précisément ce qu'écrit l’apôtre Paul dans les premiers
chapitres de sa première lettre aux Corinthiens. Dans ces passages
nous voyons deux sagesses qui sont totalement opposées : D’un coté
nous avons la sagesse du monde (combien était grande cette sagesse
!), d’un autre coté nous avons la sagesse d’en haut : « Ce
que l'œil n'a pas vu, et que l'oreille n'a pas entendu, et qui n'est
pas monté au cœur de l'homme »,
1 Corinthiens 2 :9 ; et au milieu de ces passages nous avons ces mots
: « Christ
crucifié ».
De
la même façon, la croix doit agir quant à nos affections, nos
désirs, nos attachements et nos intérêts dans ce monde. Nous
devons prendre en compte la manière dont les agissements de Dieu
vont nous affecter, ainsi que l’issue de nos choix qui sera soit un
gain, soit une perte. Si nous avons des hésitations, des retenues
quant à l’œuvre de Dieu en nous, alors l’Esprit Saint se
tiendra à l’écart et aucune lumière ne nous sera octroyée.
Enfin
la croix doit agir quant à notre volonté. Il est clair dans
l’exemple de l’Éthiopien, qu’il n’hésita pas une seconde.
Comment Philippe le conduisit au baptême en partant d’Ésaïe 53
nous ne le savons pas, mais il y parvint et l’Éthiopien, le cœur
grand ouvert, l’esprit prompt, bien décidé à faire ce qui devait
être fait lorsqu’il fut éclairé, s’écria : « Voici
de l'eau, qu'est-ce qui m'empêche d'être baptisé? ». La
plupart des gens disent : « Pourquoi devrais-je ? ». L’Éthiopien
dit : « Pourquoi ne le serais-je pas ? ». Toute son attitude
démontre qu’il s’est placé sous la discipline de la croix,
c’est ce qui déterminera l’issue de son choix.
Nous
devons remarquer une autre chose dans cette histoire. Lorsque
l’Esprit emporta Philippe, qu’a donc dit l’Éthiopien ? «
Comment vais-je pouvoir continuer sans lui ? Je ne peux retourner en
Éthiopie sans lui ! » Mais pour lui l’absence de Philippe n’eut
aucune incidence, car le Seigneur qui habitait Philippe l’habitait
aussi maintenant. Le même Esprit qui dominait Philippe le dominait
également, présentement il n’avait plus besoin d’aucune aide
extérieure. C’est ce genre de chrétien qui compte pour le
Seigneur ! « il
continua son chemin tout joyeux».
La longue quête de sa vie est satisfaite, la lumière a illuminé
son cœur.
Un
autre incident de même nature nous est rapporté par Luc dans le
vingt-quatrième chapitre de l’évangile portant son nom. Ces deux
compagnons sur la route d’Emmaüs sont représentatifs, tout comme
l’était l’Éthiopien, de ceux qui possèdent bien une Bible, qui
en connaissent son contenu, mais à qui elle demeure un livre fermé
– jusqu’à ce que le Seigneur glorifié ouvre leur entendement.
Mais sachons que c’est ici la volonté-même du Seigneur. Comme il
est dit plus haut, la question est fondamentale : « Mais
comprends-tu ce que tu lis? ».
Est-ce, pour nous, un livre ouvert ou fermé ? Un livre vivant ou
mort ? Un livre apportant la vie ou n’apportant rien ? Est-ce une
joie de l’ouvrir ou une contrainte ? Tout ceci est sous-entendu
dans cette question. Mais n’oublions jamais que nous vivons dans la
dispensation de l’Esprit. Il est présent, et Il est en parfaite
symbiose avec la Parole de Dieu, ne cherchant que la gloire du Christ
ressuscité. C’est par cette Parole que l’Esprit nous rapproche
sans cesse davantage de Christ.
Chapitre
4 - La Dynamique Prédominante du Service
Passage
: Jean 21 :15-17 – « M’aimes-tu ? », verset
17.
En
lisant ce passage il semble évident que le Seigneur avait en pensée
un incident qui s’était passé précédemment. Il faisait sans
doute référence à Matthieu 26 :33 « Pierre,
répondant, lui dit: Si tous étaient scandalisés en toi, moi, je ne
serai jamais scandalisé en toi. »
; « M'aimes-tu
plus que ne font ceux-ci ? ».
Il
y a quatre aspects principaux de la vie chrétienne, qui comprennent
eux-mêmes d’autres aspects subsidiaires. Nous en avons déjà
considéré trois, nous reviendrons sur ceux-ci dans quelques
instants. Ces trois premiers aspects nous mènent au dernier et
celui-ci est l’expression de ce qui précède ; ce dernier aspect
est le service. Le service est l’issue de tous les agissements
divins. Nous remarquons, par exemple, que les quatre évangiles se
concluent par un appel au service. Le service est donc l’apogée
des quelques trois ans et demi du ministère du Seigneur Jésus
Christ. Tout ce que le Seigneur enseigna à ses disciples et tout ce
qu’Il leur montra avait pour but le service. Il œuvrait en sachant
qu’un jour Il ne serait plus avec eux et qu’Il devra continuer
son œuvre à travers eux. Il posait la fondation pour ce service,
tout était fait pour porter le témoignage dans le monde.
Reconnaissons
que ce mot « service » (ou ministère) est très souvent mal
compris et mal interprété. Il est le plus souvent cantonné à une
certaine forme de ministère. Les chrétiens parlent « d’entrer
dans le service », « d’exercer un ministère », « de s’engager
dans l’œuvre du Seigneur », et d’autres expressions similaires,
par lesquelles ils indiquent une activité bien spécifique qui se
résume principalement à être missionnaire ou pasteur. Mais ces
choses sont une interprétation erronée du mot « service » au sens
spirituel.
Dans
le Nouveau Testament, le service est toujours intimement lié à
l’Église. Le service individuel est toujours en relation avec une
entité collective. C’est l’Église qui doit accomplir le
service, les personnes individuelles ne sont jamais considérées
dans le Nouveau Testament comme ayant un service personnel, détaché
des assemblées. Ce qui domine cet aspect du service dans le Nouveau
Testament est l’Église qui est le corps de Christ. Dès que nous
prenons ce principe en compte, notre compréhension du service est
changée. Dans notre corps physique la grande majorité des diverses
fonctions sont en relation avec un tout. Le bien-être du corps tout
entier dépend de ses diverses fonctions, et si une fonction mineure
est nécessaire elle contribue néanmoins au bon fonctionnement du
reste du corps. Il en est de même des assemblées du Nouveau
Testament et de leurs vocations.
Aussi
est-il nécessaire de considérer cette question du service. Car
lorsque nous circonscrivons l’œuvre à quelques personnes ou une
seule, nous oublions ou nous laissons échapper le fait qu’il est
impossible d’être dans le corps de Christ et de ne pas y avoir de
fonction. Tous les membres sont supposés être fonctionnels dans
l’assemblée. Rien ne peut être indépendant, séparé ou
autonome.
Pierre
– Un Serviteur Représentatif
Considérons
maintenant le fondement, le caractère et la dynamique du service ;
dans cette considération Pierre nous sera d’une grande aide. Nous
savons que la fin de l’évangile selon Jean retrace un incident où
Pierre est associé à cette question du service. Pierre est
représentatif de tous les serviteurs, il incarne tous les aspects
essentiels d’un véritable serviteur de Jésus Christ et dans un
certain sens Pierre représente l’Église. En considérant donc
l’homme, le disciple et son activité, nous allons voir ce qu’est
vraiment le service.
Bien
entendu il est possible de laisser Pierre être totalement éclipsé
par Paul. Si c’est le cas, il serait utile de collecter tous les
passages du Nouveau Testament où il est question de Pierre. Une fois
ce travail accompli, nous aurons une biographie assez complète ; et
surtout beaucoup d’indices quant au service chrétien. Pierre fut
le premier à être appelé par le Seigneur, ensuite il fut très
souvent le premier mentionné parmi les disciples ; et il est le
dernier à être mentionné dans ce passage de Jean. Il est évident
que Pierre tient une place prépondérante dans le Nouveau Testament.
Il est à la source même de plusieurs des plus grands événements touchant l’histoire de l’Église apostolique.
Pierre
– l’Homme
Nous
devons regarder à Pierre lui-même car nous ne pouvons reconnaître
les principes spirituels du service que lorsque nous observons
l’homme. Si nous avons une bonne appréciation de Pierre et que
nous l’observons dans les évangiles, nous apprendrons alors
beaucoup de choses quant au service.
Simon
Pierre ne pouvait être nulle part sans que son entourage le sache,
il saisissait toujours la moindre opportunité pour parler ou agir.
Sa langue, ses mains et ses pieds devançaient toujours le bon sens.
Le coté émotionnel et décideur de son âme dominait, laissant son
bon sens s’affirmer plus tard, bien souvent à ses dépens ! Pierre
était d’humeur changeante, il passait facilement d’un sommet
exubérant à une sombre vallée de désespoir ; mais il n’était
jamais neutre. De par son caractère il était reconnaissable entre
tous. Personne d’autre que lui ne fut aussi souvent réprimandé
par le Seigneur, tout en demeurant irrépressible. Ses motivations
étaient justes, ses intentions bonnes, mais il disait toujours ce
qu’il ne fallait pas dire et faisait sans cesse ce qu’il ne
fallait pas faire.
En
ce qui concernait Simon Pierre, les pronoms personnels étaient
souvent utilisés, malgré cela nous ne décelons aucune inconduite.
Lorsque nous essayons de résumer, peut être avons-nous peu de
bonnes choses à dire au sujet de Pierre ; c’est justement ici que
nous sommes sur le point de comprendre ce qu’est vraiment le
service chrétien. Ce qui ressort de Pierre, sa confiance en
lui-même, sa pleine suffisance, son aplomb, ne sont dus qu’à son
ignorance. Le Seigneur Jésus, à la fin du chapitre dans lequel nous
avons cette question, résume la situation en trois mots : « Quand
tu étais jeune, tu te ceignais, et tu allais où
tu voulais ».
Ces trois derniers mots résument Simon Pierre : « où
tu voulais ».
Si un tel homme était appelé à devenir utile au Seigneur, il
devait s’attendre à passer par bien des épreuves. S’il était
destiné à ressembler au grand Serviteur, quelque chose de
dramatique devait arriver dans sa vie.
Un
Besoin de se Découvrir
Quel
était donc le plus grand besoin de Pierre ? Tout d’abord, il avait
besoin de se découvrir lui-même et ensuite il devait abandonner la
confiance qu’il avait en lui-même. C’est précisément ce qui
s’est passé lorsque le Seigneur mit Simon Pierre à l’épreuve.
C’est l’un des principes fondamentaux du service : tous ceux qui
Lui seront vraiment utiles devront abandonner leur confiance en
eux-mêmes. Avant qu’ils ne se lancent dans l’œuvre dans
laquelle ils ont été appelés, l’œuvre de Dieu et l’œuvre
pour Dieu, ils devront commencer par abandonner toute confiance en
eux-mêmes. C’est cette leçon, plus que toute autre, que Pierre
nous enseigne quant au service.
Considérons
cet homme le jour de la Pentecôte. Est-il maintenant un serviteur du
Seigneur Jésus Christ ? Observons-le dans la maison de Corneille –
qui est un autre tournant majeur de l’histoire de l’Église.
Examinons-le à Jérusalem, lors du grand débat du chapitre quinze,
écoutons ce qu’il dit et voyons combien il est respecté. « Simon
a dit…»,
cet homme est devenu un grand serviteur du Seigneur. Mais ceci est dû
aux épreuves profondes et difficiles dans lesquelles il a perdu
toute confiance en lui-même.
Il
est important de noter un détail qui se trouve dans ce dernier
chapitre de l’évangile selon Jean, mais qui n’apparait pas dans
nos traductions. Les verbes « aimer » utilisés par le Seigneur et
Simon Pierre ne sont pas les mêmes dans l’original grec. Lorsque
le Seigneur lui demande « M’aimes-tu
?,
Il utilise le mot grec « agape » qui est le mot le plus fort pour
exprimer le fait d’aimer ; c’est l’amour divin. Mais quand
Pierre répond : « Oui,
Seigneur, tu sais que je t'aime »,
il utilise un mot plus faible « philéo », qui parle d’amour
fraternel. Pourquoi ne voulait-il pas s’élever jusqu’au mot
utilisé par le Seigneur ? Je pense qu’il avait alors perdu toute
confiance en lui-même, qu’il s’était souvenu : « Si
tous étaient scandalisés en toi, moi, je ne serai jamais scandalisé
en toi. »,
(Matthieu 26 :33) ; et qu’ensuite il avait renié le Seigneur. Il
semble que quelque chose en lui fut touché, affaibli et brisé et
qu’il n’osa pas déclarer son amour parfait au Seigneur. De toute
façon le Seigneur semble rempli de compréhension et de compassion
envers Pierre, et accepte son propos. Simon Pierre a dû faire face à
sa trop grande confiance en lui-même, il était maintenant un homme
brisé dans ce domaine. Aussi, étant devenu un serviteur utile au
Seigneur, il nous dit : « C’est ici la voie du service, c’en est
le premier principe. »
Ceci
nous semble peut-être difficile, éprouvons-nous quelque difficulté
à ce sujet ? Si vous aspirez à être utile au Seigneur et si vous
vous retrouvez vidé de vous-même et brisé, si les épreuves sont
difficiles à supporter, souvenez-vous que c’est la voie du
service. Si nous entretenons quelque mesure de confiance en
nous-mêmes, si nous pensons que nous « pouvons le faire », si nous
pouvons tenir le rang, si nous sommes les premiers à nous avancer et
à prendre les choses en main, alors nous ne serons d’aucune
utilité pour le Seigneur – jusqu’à ce que ces choses soient
réglées. Nous devons parvenir à une position spirituelle où nous
ne pouvons plus dire : « Je peux le faire… Je veux le faire » ;
mais où c’est quelqu’un d’autre qui décide pour nous – en
l’occurrence le Seigneur Lui-même.
Le
grand besoin de Pierre était d’avoir un Maître. Mais afin d’avoir
un Maître, un homme comme Pierre doit être préalablement brisé,
c’est ce qui se passa avec lui. Nous nous souvenons comment, après
son reniement du Seigneur, il sortit dehors et pleura amèrement.
Mais après la résurrection, un messager donna cette instruction
précise : «Mais
allez, dites à ses disciples et à Pierre… »,
(Marc 16 :7). Une des choses qui nous impressionne de la part du
Seigneur après sa résurrection est qu’Il savait parfaitement ce
qu’il se passait. Par exemple, Il savait comment Thomas avait réagi
à l’annonce de la résurrection ; alors-même qu’Il n’avait
pas été présent. Il pouvait leur dire ce qu’ils pensaient et ce
qu’ils avaient fait, aussi, Il savait tout de Pierre. Quelque part
Pierre était dans son brisement, son humiliation et son désespoir,
il avait besoin d’une parole de réconfort : « Mais
allez, dites à ses disciples et à Pierre… ».
Pierre était bien un des disciples, alors pourquoi le nommer ?
Simplement parce que le Seigneur savait qu’il avait besoin de
réconfort, il était désespéré, et donc le Seigneur envoie un
message qui le nomme personnellement.
Alors
que Pierre devait se sentir très seul, le Seigneur lui envoie ce
message personnel. La dernière fois, qu’il avait vu Jésus était
lorsqu’Il le regarda quand il le renia, ce regard l’abattit
complètement ; le brisa totalement. C’est un regard que Pierre
n’oublia jamais. Le mot original grec pour regarder, « le
Seigneur, se tournant, regarda Pierre »
(Luc 22 :61), est un mot très fort ; il veut littéralement dire «
regarder attentivement, fixement ». Son regard fixa les yeux de
Pierre et pénétra jusqu’au-dedans de sa personne. Ce fut la
dernière fois que Pierre vit le Seigneur, et ce regard fit son
œuvre. Ce regard connaissait Pierre, et maintenant Pierre se
connaissait comme le connaissait le Seigneur ; c’est une très
grande épreuve lorsque cela arrive. Alors, lorsque le Ressuscité
mentionna son nom, Pierre fut atterré : « Comment pouvait-Il encore
penser à moi ? Comment pourrait-Il encore me faire confiance ? Ai-je
encore une place parmi ses disciples ? »
Christ
le Maître
Ce
sur quoi nous voulons insister est que ce qui précède est la façon
dont est forgé un serviteur, c’est ainsi qu’il est enseigné.
Une fois ces incidents passés, nous constatons deux choses. Tout
d’abord, nous remarquons que la maîtrise de Christ, bien que nous
l’appelions Maître et Seigneur, n’est pas pleinement établie
tant que la maîtrise de nous-mêmes n’a pas été brisée et
anéantie. Combien de fois Pierre n’a-t-il pas tenté de dire au
Seigneur ce qu’il fallait qu’Il fasse ou pas, alors-même qu’il
l’appelait « Seigneur » et « Maître » ? Il est possible de
l’appeler Seigneur et Maître, mais la voie du vrai service est
qu’Il devienne en
réalité Maître;
et ceci demande le brisement de l’homme naturel.
Observons
Pierre le jour de la Pentecôte, dans ses lettres, dans ses discours
: Jésus est le Maître de cet homme maintenant. C’est une loi
spirituelle en vue du service ; soyons-en assurés, il n’y a pas
d’autre moyen de devenir utile au Seigneur – Pierre en est la
démonstration. Nous voyons qu’il est devenu « une colonne » pour
le témoignage du Seigneur, parce que Jésus est devenu vraiment le
Maître dans sa vie. Simon Pierre est la preuve que l’entière
soumission au Seigneur est le chemin par lequel il faut passer pour
Lui être utile. Notre estimation de Jésus Christ commence, non pas
lorsqu’Il est notre Sauveur, mais quand Il devient notre Seigneur.
Ces deux aspects peuvent se produire en même temps, mais pour
beaucoup ce sont deux choses bien séparées.
Une
Extraordinaire Appréciation de la Grâce
La
seconde chose qui ressort de cet anéantissement de Pierre est son
énorme appréciation de la grâce de Dieu. Nous nous souvenons de
cet épisode où quelqu’un déversa son adoration aux pieds du
Seigneur et Il dit : « C'est
pourquoi je te dis: Ses nombreux péchés sont pardonnés, car elle a
beaucoup aimé; mais celui à qui il est peu pardonné, aime peu. »,
(Luc 7 :47). Ce que le Seigneur dit ce jour-là s’appliqua plus
tard à Pierre. Dans sa première lettre, que nous pouvons lire en un
quart d’heure, il parle de la grâce une dizaine de fois – la
grâce de Dieu l’a profondément touché et changé ! Il parle de
« la grâce
variée de Dieu »,
(1 Pierre 4 :10), la grâce est le thème principal de cette lettre.
Pierre
savait parfaitement de quoi il parlait car il l’avait vécu.
C’était son extraordinaire appréciation de la grâce qui fit de
lui un serviteur utile au Seigneur. Mais il dut passer par bien des
épreuves, être en quelque sorte baptisé dans la détresse la plus
profonde, afin qu’il puisse réaliser qui il était vraiment :
indigne, faible et peu fiable. Il dut traverser des vagues de
désespoir avant qu’il ne puisse comprendre ce qu’était la
grâce. C’est par la grâce qu’il fut réhabilité, c’est donc
à la grâce de Dieu qu’il devait tout ; elle devint le moteur de
son service pour le Seigneur.
Un
homme ne peut pas vivre une telle expérience, ne peut pas traverser
de telles épreuves, ne peut pas explorer de telles profondeurs, sans
qu’il ne s’examine foncièrement. Tout ceci transparaît à
travers les Écritures, lorsque Pierre fut restauré, relevé et
ramené dans la communion avec le Seigneur, et lorsqu’il reçut
l’appel de Jésus pour le service, il a dû se dire : « Combien il
est impensable qu’un homme comme moi, qui ai été vu pour ce qu’il
est vraiment, dont tous ont pu observer ce que j’ai fait ; puisse
être rétabli de la sorte. Un homme pouvait-il s’effondrer autant,
toucher le fond du déshonneur, atteindre une telle honte, et être
ensuite appelé par le Seigneur ? Le jour où il m’a appelé le
long du rivage, ce même jour Il savait déjà tout de moi. Il
n’était pas nécessaire d’attendre plus de trois ans pour qu’Il
me connaisse. Il n’avait pas besoin de patienter jusqu’au
terrible reniement ; Il savait et malgré tout Il m’a appelé! »
Pierre pouvait dire comme Paul : « Dieu…
qui m'a appelé par sa grâce »,
(Galates 1 :15). Nous avons dans tout ceci une grande source de
consolation, de réconfort ; la grâce rend le service possible pour
tous.
L’Apprentissage
de la Grâce
Toute
autre personne, à part Jésus, se serait désintéressée de Pierre
pensant : « Il n’y a rien à tirer d’un tel homme, il est utile
en rien ; il ne peut être changé. » L’Esprit Saint a permis que
toutes les fautes de Pierre soient incluses dans la Parole, toutes
les fois où il reprit le Seigneur, corrigea le Seigneur, disant au
Seigneur : « Tu
ne me laveras jamais les pieds ».
Toutes ces choses et bien d’autres, mais nous voyons ensuite
l’infinie patience du Seigneur envers cet homme. Lorsque Jean écrit
: « Ayant
aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu'à la
fin. »
(Jean 13 :1), ce verset s’applique particulièrement à Pierre, et
bien entendu à tous les autres également. Ceci n’est pas
anecdotique – c’est le déploiement de la grâce. Nous devons
réaliser la grande patience du Seigneur, sa gentillesse, sa
débonnaireté et sa persévérance sans limite. C’était
l’apprentissage de la grâce : Pierre s’en souvenait-il ? Très
certainement il se remémora ses quelques trois années et comment
elles culminèrent en son reniement du Seigneur. Pierre était en
quelque sorte un miraculé, après tout ce qu’il dit et tout ce
qu’il fit, le Seigneur l’appelle à son service, à une place
d’honneur – quelle patience, quelle longanimité, quelle
indulgence, quel amour !
Les
Attributions de la Grâce
Mais
encore, comme si ces choses ne suffisaient pas, la grâce apporta son
lot d’attributions. Tout d’abord, l’extraordinaire don de
l’onction de l’Esprit Saint ; et tout ce que ceci implique ! Nous
avons souvent dit que l’onction de l’Esprit Saint dans un domaine
particulier signifie que Dieu se donne à cette cause. C’est comme
si Il disait : « Je vais me joindre à cet homme ou à cette femme,
et je vais persévérer avec lui ou elle par égard à mon Fils. »
C’est ici la signification première du don de l’Esprit.
Mais
la grâce apporta toutes ces autres choses, toutes ces nouvelles
capacités, qui viennent par l’Esprit dans la nouvelle création.
Ne sont-elles pas merveilleuses en Pierre ? Rappelons-nous que
c’était un pêcheur, bien que ceci n’indique pas obligatoirement
qu’il était non-éduqué; il est dit de lui et de Jean qu’ils
étaient : « des
hommes illettrés et du commun »
(Actes 4 :13). N’avez-vous jamais étudié le discours de Pierre le
jour de la Pentecôte ? Je l’ai fait en faisant une liste de toutes
les choses mentionnées par lui ce jour-là, j’avais été fort
surpris de la longue liste. Ce jour-là Pierre évoqua un grand
nombre de choses qui démontre qu’il avait une grande connaissance
de l’Ancien Testament. Il avait acquis un grand savoir spirituel
quant à la Parole de Dieu et au dessein de Dieu. Nous avons déjà
évoqué ce moment crucial à Jérusalem, quand sur le conseil de
Pierre et l’approbation de Jacques, s’appuyant sur les prophètes
de l’Ancien Testament, l’Église fut sauvée d’une catastrophe
annoncée.
De
surcroît nous avons les lettres de Pierre dans lesquelles il annonce
et mentionne des choses que seul l’Esprit Saint a pu lui révéler.
Ces attributions de l’Esprit de Dieu incluent l’entendement,
l’intelligence et la connaissance, mais aussi la persévérance
comme dans le cas de Pierre. Alors qu’il renia le Seigneur par
crainte d’une servante, nous le voyons maintenant tout autre :
« Et, voyant
la hardiesse… ».
Il y a bien d’autres attributions de l’Esprit, toutes sont issues
de la grâce ; Pierre en fut particulièrement l’objet.
La
Dynamique du Service
Tout
ce qui précède nous amène à la dynamique du service qui n’est
autre que la réponse du cœur à une telle grâce, à un tel amour !
C’est ce qui fit de Pierre un serviteur de Jésus Christ. Pour en
revenir à notre passage dans Jean 21, peut-être que Pierre n’osait
pas faire confiance à son amour et, en conséquence, ne pouvait pas
utiliser le même mot utilisé par le Seigneur ; mais néanmoins
l’intention est bien là. Il essayait d’aller aussi loin qu’il
le pouvait et en un sens alla au-delà de ce qu’il pouvait
exprimer. Sa propre réponse le surprit quelque peu, il promit
d’aimer et ceci est la dynamique du service.
Réalisons
que la grâce qui nous appelle au salut, à la communion avec Jésus
Christ, qui est en arrière-plan de tous ses agissements envers nous,
la débonnaireté et la patience qu’Il exerce envers nous, cette
grâce qui produit le don de l’Esprit Saint ; cette grâce
représente les attributions de Dieu envers nous tous. Ce que nous
avons évoqué ne se limite pas à Pierre, ni à une certaine classe
de chrétiens, la grâce est la même pour tous et en tous temps.
Tous ces bénéfices sont pour l’Église, et nous, en tant que
parties organiques de cette Église, héritons de ces attributions de
Dieu comme nous héritons de l’appel de la grâce. Par cette grâce
de Dieu chacun d’entre nous peut être un serviteur de Dieu.
D’être
appelé est la chose la plus merveilleuse qui puisse nous arriver –
mais le savons-nous? Il nous appelle nous connaissant mieux que
quiconque. Je ne sais pas si vous vous connaissez bien, mais si vous
vous connaissiez aussi bien que Lui vous connait, vous sortiriez en
pleurant amèrement ; vous tomberiez dans un gouffre de désespoir.
Si ensuite, Il venait à vous dans votre désespoir et votre
abattement, s’Il vous appelait par votre nom, démontrant ainsi que
vous êtes toujours dans ses pensées et son amour, ne serait-ce pas
une énorme démonstration de la grâce ? Ceci vous qualifierait
comme témoin de cette grâce. Au demeurant, si malgré sa
connaissance de vous et malgré le profond désespoir qui vous
remplit quant à vous-mêmes, Il vous lègue le don immense de
l’Esprit Saint avec toutes ses merveilleuses capacités ; ne
serait-ce pas alors un moment glorieux ? C’est ainsi que sont
suscités des témoins, des serviteurs de Dieu. A vrai dire, plus
notre reconnaissance de la grâce de Dieu sera grande, plus notre
service pour Lui sera riche !
C’est
cela la dynamique du service. Le Seigneur peut nous faire passer par
bien des épreuves, mais : « la
sagesse a été justifiée par tous ses enfants »
(Luc 7 :35). A la fin nous ne pourrons que confesser « Il avait
raison, Il savait ce qu’Il faisait ; Il a fait ce qu’il fallait
faire!».
T.A.S.