Publié à l'origine par Testimony Book Ministries en 1953.
CHAPITRE 6 LA VOIE DE LA FINALITÉ DIVINE
Nous n’allons pas lire tout le livre de Josué, mais ce sera notre référence tout le long de notre méditation.
Il est nécessaire pour nous, dès le début, et avant de considérer plus avant la loi céleste, d’avoir bien en vue la finalité de cette voie. Nous avons remarqué que Dieu commençait avec le ciel, ensuite venait ce qui était de la terre. A la fin de la Bible, c’est ce qui vient du ciel qui achève tout le processus de ses activités par delà les âges, pour qu’au terme tout soit une pleine expression de ce qui est céleste, l’expression de ce qui est céleste en plénitude. Cela, c’est l’aboutissement. Nous disions, pour commencer que les cieux gouvernent tout. Comme c’est le cas dans la nature, ainsi en est-il pour les choses de l’Esprit. Tout est gouverné par les cieux, et la terre et tout ce qui est terrestre doit avoir avec cela et répondre à ce qui est céleste.
Considérons-le comme une vérité spirituelle. Ce qui est vrai dans le domaine naturel de la création est aussi une expression de la pensée de Dieu. Cela signifie que, tout comme ce monde et cette terre sont gouvernés, contrôlés par des forces et des corps célestes, et que s’ils déviaient de cette relation avec ces corps célestes, ou de leur trajectoire, ils se désintéresseraient, se gèleraient ou se consumeraient. Ils cesseraient de fonctionner comme un tout organisé et de la même manière, c’est vrai spirituellement. La Bible toute entière est catégorique sur ce fait : ce qui est ici-bas a un rapport avec ce qui est dans le ciel. Tout vient du ciel et doit répondre au ciel et s’ajuster par rapport au ciel. Le Saint-Esprit est venu du ciel et Il est ce lien pour nous unir à ce qui est dans les lieux célestes.
Ces choses ne sont pas juste des idées abstraites. Ce sont des facteurs qui sous-tendent tout ce que nous avons dans la révélation divine des Écritures. Tout le contenu de la Bible, du premier au dernier verset, peut se résumer de cette manière : le ciel défie cette terre et cette terre doit apporter une réponse au ciel. Il y a d’innombrables aspects dans tout cela, mais c’est un fait, qu’à la fin de toutes choses, le céleste sera pleinement réalisé dans la création, surtout de manière spirituelle, dans le peuple de Dieu. C’est l’aspect de cette finalité que nous voulions introduire en préambule.
Maintenant, en relation avec cette finalité, nous devons noter une autre vérité qui doit nous gouverner. Mais permettez-moi premièrement de dire quelque chose entre parenthèses. Certaines des expressions employées sont très familières. Je crains toujours un peu que cette familiarité avec la phraséologie n’en émousse parfois le sens. Quand nous employons cette expression : ‘’une chose qui gouverne’’, arrêtons-nous un instant pour saisir sa pleine signification. Cela signifie que, si nous sommes sous le gouvernement d’une loi, nous ne pouvons pas échapper à cette loi. Il y a des lois de la nature agissant dans nos corps et dans ce monde. Elles existent et si vous les ignorez, elles ne seront pas inopérantes pour autant. Vous verrez qu’à la longue, elles agiront, et qu‘en définitive, vous serez mis de côté. Mais ajustez-vous à elles, cela signifiera votre salut et donnera du sens à votre vie. Elles ‘’gouvernent’’ que vous l’aimiez ou non. Par exemple : ‘’Ce qu’un homme aura semé, il le récoltera aussi.’’ (Galates 6.7 NEG) C’est une loi ! Vous ne pouvez pas y échapper ! Il y a de nombreuses lois comme celle-là. Ainsi, quand nous parlons d’une loi ou d’une vérité qui gouverne, c’est quelque chose d’établi par Dieu dans Son univers. Il est préférable de le découvrir et d’obéir.
DIEU CHOISIT SOUVERAINEMENT DES VASES
Considérons maintenant une vérité qui gouverne, en relation avec la finalité divine. Dieu choisit des vases, individuels et collectifs, ou corporatifs, et les amène d’une manière étrange et souveraine en relation avec Sa pleine finalité. Il va faire en eux quelque chose qui signifie bien plus et qui va bien au-delà de ce qu’ils sont eux-mêmes. Il choisit des vases (individuels ou corporatifs) la Bible est pleine de cela. Il se met alors à travailler avec ces vases, à faire quelque chose de manière extraordinaire, de façon beaucoup plus pleine, pour que par le moyen de ce qu’Il fait dans de tels vases élus, Il puisse en atteindre bien d’autres au-delà de ce qu’ils sont en eux-mêmes. C’est une vérité qui gouverne. Il fera quelque chose dans un vase élu qui, allant bien au-delà de lui-même ou de ses membres, sera pour l’utilité d’un plus grand nombre.
LES VALEURS REPRÉSENTATIVES
Maintenant nous considérons cela un moment, car notre manière de penser a toujours besoin d’être éclairée. Il se pourrait très bien que beaucoup parmi nous, en lisant ces lignes, disent : ‘’Je ne vois pas que je sois un vas élu de manière particulière.’’ Vous pensez à ces hommes auxquels nous avons fait allusion et ceux qui son des pionniers de cette voie céleste : Abraham, Moïse et bien d’autres. Et vous dites : ‘’Je ne suis pas un Moïse ou un Abraham. Je ne vois pas comment je peux faire partie de cette catégorie de personnes.’’
Bien, il peut se faire qu’il y ait parmi vous des individus qui soient choisis par Dieu pour quelque chose de cette nature, au-delà du rang ordinaire, comme nous disons, oui cela peut être vrai. Mais il y a cet autre aspect, c’est que vous pouvez être une partie d’un vase corporatif ou collectif, seulement une partie de cet ensemble. Si vous l’êtes, vous pouvez considérer que vous êtes en rapport avec un grand dessein (et probablement que vous l’êtes. Je pense que j’irai plus loin en disant : ‘’et vous l’êtes’’ si le Seigneur a posé Sa main sur vous. Il a mis en vous le sens de cette destinée, d’avoir été appelé à quelque chose de plus que juste ‘’être un chrétien’’ qui est le sentiment très fort d’un appel. Si cala est vrai, vous ne devez pas seulement vous regarder vous-même comme un simple individu, avec vos propres expériences spirituelles comme si vous étiez une personne seule, ou comme si vous étiez quelque chose de très spécial.
Permettez-moi d’aborder l’autre aspect. Vous pouvez être impliqué dans ce que Dieu fait, avec un vase collectif, , sans pour autant concernant votre propre vie, en saisir la signification et dire : ‘’Pourquoi est-ce que je passe par cela ?’’ La réponse est que vous êtes une partie d’un plus grand ensemble. Fréquemment nous constatons que de très grandes pressions s’exercent sur nous individuellement. Mais quand nous commençons à confronter certains récits, nous découvrons que d’autres croyants, liés spirituellement à nous, ont eu les mêmes expériences. C’est la grande loi du corps : ‘’et si un membre du corps souffre, tous les membres souffrent avec lui.’’ (1Corinthiens 12.26 NEG) Qu’en est-il de tout cela pour nous ?
C’est quelque chose de corporatif et de collectif. Bien que nous ne puissions pas tout savoir, ni tout suivre, du travail qui se fait, Dieu agit d’une manière corporative et nous sommes une partie de cela. Nous portons le fardeau de quelque chose de beaucoup plus grand que nous-mêmes. Cette relation spirituelle nous entraîne dans ce grand dessein de Dieu, qui doit tenir compte du céleste, et qui est bien plus grand que cette terre. C’est ce qui fait de nous une unité. Ce n’est pas que nous nous joignons à une certaine chose, que nous avons notre nom sur un registre d’appartenance (à ceci ou cela) ni que nous nous reconnaissons publiquement comme membre d’une certaine société. Ce n’est pas cela. Vous pouvez être à plusieurs kilomètres, à des centaines ou à des milliers de kilomètres, du lieu où cela se fait, vous en ressentirez les effets des milliers de kilomètres plus loin. En effet, quand vous entrez dans le domaine céleste, les limitations terrestres disparaissent : la géographie, les distances et le temps s’en vont. Ils n’ont aucune emprise dans ce domaine.
Si seulement nous pouvions saisir la conception céleste de l’Église ! Oh ! Combien sont insensées nos conceptions terrestres de l’Église ! Nous devons être débarrassés de cette terre et de tout ce qui est ici, comme de tout ce qui peut être appelé l’Église. Vous découvrirez alors que cette une unité céleste et que tout ce qui est fait ici-bas ne peut pas parvenir à cela. C’est là où nous en étions restés quand nous parlions du passage du Jourdain dans notre dernier chapitre. Dans ce Jourdain, quelque chose a été laissé derrière. Le peuple se déplaçait du domaine terrestre vers le céleste. Nous y reviendrons encore, mais cela doit être une réalité spirituelle, une prise de conscience dans laquelle, nous entrons. Nous ne pouvons pas toujours expliquer et comprendre pourquoi nous pouvons être dans un temps aussi mauvais, mais l’explication céleste c‘est que nous sommes impliqués dans une chose qui est en relation avec le plus plein dessein de Dieu, et que nous souffrirons, ou que nous passerons par cette expérience de manière corporative. C’est merveilleux quand, nous rencontrons de temps à autre, d’autres croyants avec lesquels nous expérimentons la communion spirituelle, et que nous constatons qu’ils sont passés exactement par la même chose que nous avons vécue. Le Seigneur leur a dit quelque chose et a fait quelque chose avec eux, qui n’est pas ordinaire ou habituel, mais qui est céleste.
LES VALEURS INTRINSÈQUES
Maintenant, tout est en relation avec le fait, mentionné auparavant, que Dieu choisit des vases collectifs ou individuels, pour faire en eux ce qui est destiné à un beaucoup plus grande nombre de personnes. Ces vases, qu’ils soient individuels ou collectifs, sont représentatifs de ce que Dieu désire faire à une plus grande échelle et à un plus grand nombre. Mais Il le commence en eux. Je pense que c’est ce que Paul voulait dire quand il déclarait :’’…en moi le premier…pour que je serve d’exemple.’’ (1Timothée 1.16 NEG) Je crois qu’il y avait par là qu’il y avait un aspect représentatif dans ce que Dieu allait accomplir par lui. Tout ce que le Seigneur allait faire par lui était pour un domaine plus grand : les Églises, les provinces, les nations. Ce témoignage était représentatif. Dieu allait opérer à une plus vaste échelle par cet homme, non pas en lui donnant quelque chose à dire, mais en travaillant quelque chose en lui.
Ne nous méprenons pas car Dieu fait une chose en premier lieu. Il introduit dans le vase une représentation de Sa plus pleine pensée, au moyen d’expériences particulières, inhabituelles et étranges. Il y a très peu de choses ordinaires dans la vie et l’expérience d’un tel vase. Tout est extraordinaire, inhabituel. Les vases représentatifs, qu’ils soient individuels ou collectifs, sont choisis afin qu’en eux soient établies les valeurs intrinsèques, essentielles destinées à un domaine et à une sphère plus grande. Pour quelque chose qui sera propagé, pour aller bien plus loin, au-delà de lui-même, capable d’un grand élargissement et d’une vaste expansion.
En chimie, nous parlons de la ‘teinture-mère’’. Nous voulons parler par cette expression de quelque chose que vous pouvez diluer et diffuser. C’est la substance même de l’essence concentrée. Mais l’objectif de tout cela, dans n’importe quel vase, sera de produire des valeurs intrinsèques, de concentrer l’essence, c’est là un travail considérable. Il n’y aura rien d’ordinaire dans ce domaine. Certains parmi vous peuvent être capables de comprendre cela par expérience. Les agissements de Dieu envers vous ne sont d’aucunes manières des transactions ordinaires. Parfois vous ressentez que la concentration dans votre expérience est bien trop forte ! Vous vous demandez parfois comment vous allez pouvoir passer par toutes les voies et les manières de procéder du Seigneur.
Je me tiens tout près de ce que relate la Bible. Ne pensez pas que je parle en dehors de la Bible. Je parle de l’arrière-plan, c’est ce que la Parole de Dieu révèle. C’est l’expérience d’Abraham. Dans cet homme, nulle expérience ordinaire, mais il y a une concentration de l’œuvre de Dieu. Pensez à la grande phalange qui a puisé ses valeurs dans tout cela. Abraham, plus d’une fois, est parvenu au point de rupture, là où il ne pouvait plus rein supporter. Dieu devait alors intervenir pour le faire progresser. La valeur intrinsèque du céleste sera la chose la plus éprouvante à laquelle nous serons toujours confrontés.
Dans notre nature nous sommes ainsi, absolument terrestres, nous sommes terre à terre dans chacune de nos voies. Nous devons sans cesse voir des choses qui sont de la terre. Nous devons ressentir des choses qui sont de la terre. Nous devons avoir toutes les évidences de ce qui est terrestre. Mais Dieu nous sort de la terre, du terrestre (d’une manière spirituelle) et nous suspend, en moyenne altitude, pour nous parler. C’est une sorte de position plutôt inconfortable, excessivement éprouvante. Vous ne savez plus où vous êtes, vous ne pouvez plus exprimer les choses, vous ne pouvez pas poser vos pieds ici-bas, solidement, et ressentir que vous êtes sûrs de quelque chose. Dieu bouleverse votre capacité à vouloir compter, calculer et interpréter, et ainsi faisant, rend absolument nécessaire d’avoir une autre sagesse et une autre compréhension qui n’appartiennent pas du tout à cette terre, à ce monde ou aux hommes. C’est céleste. C’est cela l’expérience de ces pionniers de la voie céleste. Entendez-les pleurer sur ce qui en eux est encore terrestre, parfois même se plaignant devant le Seigneur. Écoutez Jérémie : il s’élève des profondeurs. Dieu recherche ces valeurs intrinsèques et intenses.
LE MINISTÈRE SPONTANÉ
Nous aborderons à présent le ministère spontané. Je souligne ce mot ‘’spontané’’, non pas un ministère organisé, mais un ministère spontané. Quand c’est ainsi, vous avez seulement besoin d’être et cela devient évident. Est-ce que vous comprenez cela ? Vous devez seulement être et il se manifeste. Vous ne pouvez pas plus le restreindre que vous ne pouvez éteindre le soleil là-haut dans le ciel.
Vous remarquez cela dès le commencement du ministère du Seigneur. Tout d’abord, Il demeurait ce qu’Il était devant les hommes et ensuite Il leur demandait d’être comme Lui. Il était né tout aussi simplement que nous pouvons le lire dans les Évangiles. Vous pouvez lire les Évangiles couvrant l’histoire des trois années du Seigneur avec Ses disciples, et vous pouvez lire le récit de Ses derniers jours sur la terre et celui de la Croix. C’est une histoire tellement grande en elle-même ; mais nous n’avons pas tout le récit, parce Qu4il était impossible d’enregistrer tout ce qui se passait à l’intérieur de tous ces hommes. Même durant ces trois années, je m’aventure à dire qu’ils étaient de plus en plus au bout de leurs ressources. Ils ne savaient pas où ils en étaient, ce que cela signifiait et vers où tout cela les conduisait. Ils essayaient sans cesse de ramener les choses dans le domaine de leur propre compréhension et de leur propre mentalité, les interprétant avec ce qu’ils savaient de la prophétie et ainsi de suite. Ils ramenaient tout à un niveau plus bas et le considéraient avec la lettre. Jésus les étonnait tout le temps. Il était continuellement énigmatique. Ils ne pouvaient pas sonder le mystère de cet Homme. Il ne faisait jamais les choses selon la lettre, pas même selon Moïse. Il bouleversait entièrement tous les concepts. Que fait-Il ? Qu’est-ce que cela signifie ?
Si nous abordons l’aspect de la Croix, vous ne trouverez pas le récit des profondeurs de leur âme angoissée et de leur perplexité en ces jours. Vous pouvez seulement comprendre cela à partir de votre propre expérience. Quand le Seigneur commence à faire ces choses-là en vous, mettant à nu ce qui se trouve en vous en profondeur, et réfutant toutes vos attentes paraissant aller à contre-sens par rapport avec ce que vous seriez en droit d’attendre de Lui. Il ne fait pas ce que vous espérez. Parfois, vous êtes dos au mur par les interventions répétées du Seigneur contre vous. Le Seigneur prenait donc position dans leurs cœurs et ils passaient par des expériences très profondes.
Ensuite, par ces hommes, Il avait établi des Églises, des compagnies de croyants pour que tout alors puisse commencer. Il y a une espèce de discipline et de formation qui appartiennent à la vie corporative, lorsque vous cessez d’être une unité séparée, et que vous vivez une vie liée à d’autres croyants, pour vivre cette vie corporative, une vie céleste sur la terre. Le Nouveau Testament montre que ce n’est pas n’importe quoi, ni une chose facile. Vous pouvez penser que cette une chose très exquise d’être dans une assemblée, mais ce n’est pas toujours ainsi. Cette assemblée peut passer par quelque douloureuse expérience. Il y a quelque chose qui survient, une œuvre de Dieu qui se fait et c’est parfois si profond et si terrible que vous ne savez pas ce que cela signifie pour le Seigneur. Nous enregistrons tout cela. C’est une voie profonde, une voie de souffrance. Nous soufrons ensemble comme une assemblée, c’est une souffrance corporative, un travail corporatif. Ainsi, ces Églises étaient amenées à l’existence et elles passaient par tout cela. Elles étaient enseignées aussi, , mais dans cette voie de l’instruction et de l’enseignement, il y avait toujours le parallèle et la discipline correspondante du Saint-Esprit en eux. L’Esprit Saint avait Sa main sur eux et les traitait d’une manière drastique. Alors les choses se manifestaient concrètement.
Vous pouvez dire : ‘’bien, donnez un exemple de cela.’’ Considérez tous ces incidents à Corinthe. Qu’est-ce que Paul leur disait ? ‘’C’est pour cela qu’il y a parmi vous beaucoup d’infirmes et de malades, et qu’un grand nombre sont morts.’’ (1 Corinthiens 11.30 NEG) Il y a une histoire spirituelle dans cela. L’Esprit Saint avait pris en main la situation. Ils auraient pu considérer tout cela d’une manière naturelle. ‘’Quelqu’un est malade : envoyez donc un docteur.’’ Mais attendez une minute. Est-ce qu’il ne peut pas y avoir un facteur spirituel lié à tout cela ? Est-ce que le Saint-Esprit n’a pas quelque chose à faire dans tout cela ? Paul dit : oui !Cela ne signifie pas que tous ceux qui sont malades sont des délinquants spirituels, mais le principe est là. L’Église est disciplinée par l’Esprit saint, en relation avec le plein dessein de Dieu.
La chose est claire. Dans un premier temps Dieu obtient des individus, puis une compagnie d’hommes et de femmes pour agir avec eux d’une manière particulière. Ce n’est pas parce qu’ils ont donné un message ou apporter une vérité, mais à cause de ce que Dieu a fait en eux, ils ont un ministère spontané. Ils e manifeste, c’est tout ! D’une manière ou d’une autre il agit, sans que même ils soient capables de l’expliquer. Le Saint-Esprit a pris position et Il voit que ce qu’il a pu faire s’est accru, et que cela va au-delà des anciennes limites. Tout cela se manifeste simplement. Paul disait au sujet de l’Église de Thessalonique : ‘’Non seulement, en effet, la Parole du Seigneur a retenti de chez vous dans la Macédoine et l’Achaïe, mais encore votre foi en Dieu s’est fait connaître en tout lieu, de telle manière que nous n’avons pas besoin d’en parler.’’ (1 Thessaloniciens 1.8 NEG) Pensez-vous que cela indiquait qu’ils envoyaient nécessairement des évangélistes ? Ils peuvent l’avoir fait, mais il ne le dit pas ainsi. Regardez le contexte et vous verrez que Paul dit : ‘’en tout lieu, dans les autres Églises, ils parlent de vous. Je n’ai pas besoin de parler de vous, c’est connu.’’ C’est par le ministère spontané que Dieu agit. Dieu nous prend en main pour obtenir ces valeurs intrinsèques, et Il ne va pas les laisser inopérantes.
Donc ce que Dieu a en vue gouverne Sa manière d’agir à l’égard de Ses instruments. La plénitude céleste est Sa finalité et motive toutes Ses actions envers Ses instruments, ceux qu’Il a choisis. Il introduit en eux une plénitude céleste.
Nous devons réaliser que pour Dieu, rien n’est une fin en soi. La conversion n’est pas une fin en elle-même. C’est une affreuse tragédie de considérer la conversion comme une fin en soi, de pouvoir repartir avec la sensation d’être assez satisfait. Arrêtez après la conversion et voyez ce qui arrivera, avec vous ou quiconque. Quelle en sera la conséquence ? Tout le sens du dessein décline, toute la vitalité de la conversion s’affaisse, vous obtenez simplement beaucoup de gens convertis. Ils sont convertis. Ils ont cru au Seigneur Jésus, mais ils ne sont que convertis et le grand problème, aujourd’hui, c’est ce grand nombre de convertis sur cette terre. Ils ont cessé d’avancer, leur conversion a été une fin en elle-même.
Même la vie d’assemblée n’est pas une fin en elle-même. Rassemblez les croyants en une expression corporative, et mettez une séparation par rapport à ceux qui les entourent, cela leur permettra d’être quelque chose en eux-mêmes, qu’ils aient du bon temps ensemble et la même chose se produira. Il en sera de même pour l’œuvre du Seigneur, si elle est une fin en elle-même, si elle devient une certaine chose, ce sera encore une tragédie. Nous prenons à bras le corps le travail du Seigneur, dans un certain sens. Le travail peut être missionnaire, comme il est parfois appelé, ainsi que tout autre sorte de travail spécifique. S’il en est ainsi, cette chose particulière se circonscrira en elle-même, cette sphère se réduira, cette manière de faire parviendra à sa fin. Vous pourrez, bien entendu, tout recommencer, mais vous aurez tout perdu, tout ! L’œuvre était devenue quelque chose en elle-même.
A présent, revenons à ceci, si le Seigneur a fait quelque chose en vous, en moi, dans un groupe de croyants, avec ce caractère, avec cette essence céleste, rien ne sera une fin en soi-même. La sphère peut changer, la forme peut varier, mais la chose sera là. Si c’est véritablement céleste, Dieu aura obtenu ce qu’Il voulait et Il trouera une issue à tout cela. Nous limitons notre ministère et notre propre utilité quand nous nous abaissons au domaine terrestre. C’est une tragédie. Faites-en votre ministère, mon ministère et cela sera ramené au niveau du terrestre. Il n’aura pas d’impact, il ne réalisera pas la finalité de Dieu.
Oh ! Cette fâcheuse tendance à posséder des choses dans le domaine de Dieu et à les faire nôtres ! Je veux dire ici, que, si vous avez un mandat de Dieu, si vous avez l’onction du ciel, si vous avez un ministère donné par Dieu, et si vous ne le considérez pas comme vôtre, ou indispensable pour vous de le réaliser en tant que tel, il s’accomplira et ni la terre, ni l’enfer ne pourront l’arrêter. Le ciel veillera sur lui. Mais il doit être maintenu en relation avec le ciel. L’onction vient du ciel et tout ce que signifie l’onction doit être en relation avec le ciel et le ciel se verra dans ce ministère. Mettez Paul en prison, son ministère n’est pas en prison, il continue à porte du fruit. C’est lié au ciel. ‘’…celui qui domine est dans les cieux.’’ (Daniel 4.26 NEG) Mais si nous l’avons ramené en bas, sur la terre, alors le ciel ne peut pas le parrainer. Hélas ! Beaucoup de cas historiques confirment cela.
Maintenant, voyant que la finalité voulue par Dieu est la plénitude céleste et spirituelle, produite par un accroissement progressif, nous devrions désire connaître ce que signifie cette voie. Cela devrait réellement nous préoccuper de connaître ce qu’est la voie céleste pour parvenir à ce que Dieu veut. ‘’Or, tout ce qui a été écrit d’avance l’a été pour notre instruction’’ (Romains 15.4 NEG) Ce livre de Josué fait partie de ce qui est écrit ‘’d’avance’’ pour notre apprentissage. Il nous donne beaucoup de lumière sur cette question de la voie céleste. Mais la voie céleste est tellement contraire à la voie terrestre ! Je ne sais pas ce que vous éprouvez quand nous parlons de la finalité que Dieu veut en termes de plénitude spirituelle, sachant que c’est ce à quoi Dieu travaille ! A quoi vous attendez-vous ? Je pense que la première partie de ce livre contient bien des lumières sur tout cela.
LE SERVITEUR DE L’ESPRIT
Regardons seulement à Josué lui-même. Rappelons-nous que Josué est représentatif, ici, de tout les saints de Dieu et de tous Ses serviteurs. Ce que Dieu fit en Josué, c’est ce que Dieu veut faire dans tous ceux qui le serviront. Dieu le faisait en lui en relation avec une plus grande compagnie. Bien ! Comment cela commence-t-il ? Le livre débute ainsi : ‘’Après la mort de Moïse, serviteur de l’Éternel, l’Éternel dit à Josué, fils de Nun, serviteur de Moïse…’’ (Josué 1.1 NEG ; ce mot est en réalité ‘’assistant, préposé’’) Avec tout ce qui est en vue dans ce livre, vous pensez peut-être qu’il aurait mieux valu un meilleur commencement que celui-là. Moïse serviteur du Seigneur et Josué seulement son assistant. Il n’est pas introduit avec quelque titre officiel tel que ‘’le serviteur du Seigneur’’. Il n’est pas introduit officiellement dans ce domaine, non, pas du tout. Il n’est qu’un simple assistant. Considérons ce terme dans la Bible et voyons où il nous conduit. Le même mot est employé pour Jean-Marc : ‘’ils avaient Jean pour aide’’ (Actes 13.5 NEG) Qu’est-ce qu’un assistant ? Bien, s’il y a une chose que fait un assistant, c’est qu’il connaît cette suggestion qui lui permet d’accomplir ce qui lui a été demandé. C’est ce qu’est le puissant Josué, et c’est là où il a commencé.
Nous sommes bien conscients de ce que représente Élisée. Quelle grande place Élisée a pu avoir, avec la double portion de l’esprit d’Élie, et de plus grandes œuvres que n’avait pu faire Élie ! Souvenez-vous de ce qui est dit d’Élisée : ‘’Élisée…qui versait de l’eau sur les mains d’Élie’’ (2Rois 3.11 NEG) Il était son assistant. C’est là qu’il a commencé.
Dans Josué chapitre dix, quand Josué ordonne au soleil : ‘’soleil arrête-toi !’’, il est dit ‘’Il n’y a point eu de jour comme celui-là, ni avant, ni après, où l’Éternel ait écouté la voix d’un homme ; car l’Éternel combattait pour Israël’’ (Josué 10.12 et 14 NEG) Cet homme touchait les choses célestes. C’est immense ! Où cela a commencé ? Avec Moïse, ‘’assistant’’ ! Il a appris la suggestion : faire comme il lui a été dit, faire des choses triviales, être obéissant, occuper une position humble. Ne pensons pas que c’était facile pour Josué. Josué avait une âme comme n’importe qui d’autre. Dans l’épisode où d’autres dans le camp prophétisaient, Josué allant vers Moïse lui dit : ‘’Mon seigneur,, empêche-les !’’ Moïse lui répondit : ‘’Es-tu jaloux pour moi ? Puisse tout le peuple de l’Éternel être composé de prophètes !’’ (Nombres 11.26-29 NEG) Josué avait une âme. Il pouvait affirmer ses propres pensées. Il était alors un jeune homme. Mais ici, il se présente au commencement de la grande œuvre de sa vie. Maintenant, il émerge en relation avec le véritable dessein de l’appel souverain de Dieu. Le récit commence ainsi ‘’Moïse, serviteur de l’Éternel…Josué, fils de Nun, serviteur de Moïse’’. N’est-ce pas un principe ? Il y a quelque chose dans cela. Nous devons toujours nous rappeler que c’est le Saint-Esprit qui a écrit la Bible. Le Saint-Esprit est toujours cohérent en rapport avec ces principes spirituels. Peu importe où, quand, comment : le principe reste exactement le même.
Les Lévites commençaient le ministère à l’âge de vingt-cinq ans, mais il ne leur été pas permis d’assumer une pleine responsabilité avant d’avoir trente ans. Ils étaient assistants des Lévites ‘’titulaires’’ pendant cinq années. Ce principe de serviteur se retrouve partout dans l’Ecriture. Une phase ou une période d’apprentissage précède toujours la pleine approbation. La plénitude est suspendue jusqu’à ce que l’éducation particulière de cette période, en tant que serviteur soit apprise. C’est cette aptitude à obéir, à recevoir des ordres, à être dans la suggestion, à servir. Nous ne devons pas en conclure que nous sommes rien. Ce que nous pouvons être doit procéder naturellement de ce que nous avons expérimenté. N’attendez pas que, si Dieu vous appelle à Le servir, il y ait aussitôt et forcément une grande démonstration de Sa puissance et de Sa plénitude. Josué avait été le serviteur de Moïse, longtemps avant d’être son successeur, et avant que l’esprit de Moïse ne se manifeste en Josué. Dieu creuse en profondeur, Il n’a aucun plaisir dans ce qui est superficiel. La mesure de notre utilité, en relation avec Son plein dessein, sera selon la mesure acquise lors de notre discipline dans l’épreuve. Nous ne serons jamais des leaders spirituels avant d’avoir appris l’humilité en qualité de serviteurs fidèles.
Rappelons-nous que la succession n’est jamais officielle dans les choses célestes. Ce n’est jamais par la sélection humaine. Ce n’est jamais le fait de personnes concernées. Vous ne pouvez pas prétendre que vous êtes le successeur de ce que Dieu a pu faire jadis.
Vous ne pouvez pas prétendre que vous pouvez entrer dans ces choses, ou en avoir le droit, car quoi qu’il en soit personne ne pourra vous y introduire. Si c’est céleste, la succession est souveraine et spirituelle. Vous ne savez jamais comment la souveraineté divine va agir, mais vous pouvez être tout a fait sûrs que le dessein divin va œuvrer de manière contraire à votre et à vos idées.
LA GRÂCE SOUVERAINE DE DIEU
Le prochain mouvement fut d’envoyer des espions. Josué fit donc partir ces espions. Qu’avait déclaré le Seigneur ? ‘’Toute la terre est devant vous. Je vous l’ai donnée’’ En ce jour, je commencerai à t’élever à la vue de tout Israël’’. C’est une immense plénitude qui est en vue. Alors, sûrement, il doit y avoir quelque chose de très digne et d’honneur. Pas du tout ! Rahab, une courtisane, est la clé de la situation toute entière. Une femme sans réputation, ou plutôt avec une mauvaise réputation, qui n’avait aucun statut dans le monde, mais tout est lié à elle. C’est la souveraineté et c’est la grâce. Et vous n’allez pas entrer dans le domaine de la plénitude céleste en dehors de ces deux réalités. Malgré sa stature spirituelle, Josué avait découvert que tout était dépendant d’une femme prostituée.
Dieu a des manières étranges de nous humilier. Combien souvent, nous cherchons quelque chose de merveilleux, de grand, de glorieux, de noble, quelque chose qui ait de la réputation, en relation avec les grandes choses de Dieu. C’est alors que Dieu nous amène bien bas pour accepter une chose qui n’est ni reconnue, ni couramment admise. Il nous met dans une position où, si nous voulons la louange, nul ne nous louera. Si nous voulons quelque chose qui nous donnera de l’influence dans le domaine de l’utilité, cela ne se fera pas. Il n’y a aucune chance d’obtenir quelque chose en suivant cette manière de faire-là dans ce monde. Quelle influence cette femme avait dans Jéricho ? Pensez-vous que ses paroles avaient une quelconque valeur ? Pas du tout ! Elle n’était pas recommandée par les quartiers chics de la ville ! Si ce n’est pas issu du ciel, alors rien ne peut le favoriser. Nous n’obtenons aucune aide. Nous sommes plutôt en dehors de toute influence humaine. Nous n’avons aucune issue, aucun terrain privilégié ici-bas, si ce n’est dans le ciel. Josué n’a pas obtenu l’aide des gens influents dans cette affaire. Tout vient du ciel, il est souverain ou pas du tout.
Et c’est par la grâce, car Rahab est dans la généalogie de Jésus-Christ. C’est merveilleux ! Quand vous considérez la généalogie du Nouveau Testament :Rahab ! Oh ! Quelle grâce ! Qui est-ce qui peut recommander Rahab ? Qui peut la mettre dans le récit inspiré, les saintes Écritures, dans la lignée de Jésus-Christ ? Personne, sauf la grâce et cela vient du ciel. Il en est toujours ainsi. S’il doit y avoir quelque chose avec une réelle valeur, ce sera à cause de la grâce souveraine, et de rien d’autre, aucune autre recommandation. Nous sommes hors de toute cour, nous n’avons rien pour soutenir nos revendications, rien pour aller de l’avant naturellement. C’est en droite ligne avec le principe de Rahab. Pensons au grand Josué qui a dû parvenir là. C’est sans cesse le principe de toute la Parole de Dieu. Si seulement, je pouvais vous montrer encore et encore que c’est ainsi. Nous pensons : ‘’Pourquoi Dieu semble-Il progresser dans cette voie au risque de porter tort à Ses propres intérêts, au risque de compromettre la réussite de Ses desseins, de véritablement le rendre plus difficile. Il pourrait au moins choisir une personne respectable, sans que pour cela, elle soit importante ou influente.’’ Non, Il prend une personne sans réputation. Il va de l’avant en donnant à cette chose, le caractère et la valeur d’un principe. C’est issu du ciel ou ce n’est rien, moins que rien. Cette femme est la clé de Jéricho et Jéricho est la cl é du pays. C’est la sorte de clé qu’Il utilise.
L’HOMME NATUREL REJETÉ
Après avoir traversé le Jourdain, Josué ordonna que chaque tribu d’Israël soit représenté par un homme. Ils ont donc pris douze pierres qu’ils mis dans le lit du Jourdain et ils les ont laissées là. Tout Israël a été laissé dans le lit du Jourdain, représenté par les pierres portées par les douze hommes. C’est ce que Dieu voit, laissé là, en bas dans ce lieu. Quelque chose est laissé derrière dans le Jourdain. Ce qui traverse et parvient à l’autre rive, est un témoignage au fait que quelque chose a été laissé derrière, parce que Guilgal suit aussitôt cette expérience. Quelque chose a été laissé derrière. Nous ne pouvons pas apporter cela de l’autre côté. Sa place est dans le Jourdain. Cela n’a aucune place dans le ciel. Cet homme naturel, cette idée corinthienne de l’homme est au fond. Dieu l’a laissé là. Les eaux le couvrent, et le reflux passe sur lui, il est dessous, enterré pour toujours : ‘’…elles y sont restées jusqu’à ce jour.’’ (Josué 4.9 NEG) C’est la voie de l’élargissement spirituel.
Mais Dieu doit introduire ce principe en nous. Il me semble que Guilgal était l’application pratique typifiée par les pierres dans le lit du fleuve. Ces pierres représentaient l’union du peuple de Dieu, avec Christ, dans la mort et l’ensevelissement. L’homme naturel qui était tellement en évidence dans le désert est mis hors de Sa vue. Guilgal concrétise cette vérité et l’applique perpétuellement. Colossiens 2.11-12 confirme cela. Nous devons éprouver en notre âme (sur la chair) l’œuvre tranchante de la croix, la mort de Christ. Nous pouvons croire toute la doctrine de Romains 6 , et il peut y avoir une grande négation en nous-mêmes de tout cela. Le ciel ne se commettra pas lui-même dans la chair, ou dans la vie naturelle. Si nous sommes occupés avec nous-mêmes, parlant de nous-mêmes, de notre travail, de la façon dont laquelle nous avons été employés etc, nous ne sommes pas dans les pleines valeurs d’un ciel ouvert. C’est tellement facile de glisser, et au lieu de donner gloire à Dieu, quasi-inconsciemment de la donner à un aspect de l’œuvre ou au travail lui-même. Quand cela arrive l’atmosphère change et les croyants, sensibles spirituellement, savent que quelque chose est arrivé, un nuage est descendu. Le ciel est tellement transparent qu’aune vapeur de la terre ne peut venir l’assombrir. Cette plénitude céleste nécessite de la transparence dans notre esprit.
À suivre
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