dimanche 26 juillet 2020

(6) - église - « DITES A ARCHIPPE » par Chip Brogden


« Et dites à Archippe: Prends garde au ministère que tu as reçu dans le Seigneur, afin de le bien remplir... Souvenez-vous de mes liens.» (Colossiens 4:17,18ss)

                    Ce message personnel à la fin de la lettre de Paul aux Colossiens vaut la peine que l'on s'y arrête quelques instants. Quelqu'un trouvera peut-être dans cette parole d'exhortation à Archippe une application pratique pour sa propre situation.

                  Le ministère (comme les Écritures l'entendent) n'était pas, et n'est pas, une position privilégiée ou une distinction de classe. Il n'a jamais eu pour objectif de devenir une profession à laquelle on devrait aspirer et se préparer comme se prépare pour devenir médecin ou avocat.

                 Mais la situation d'aujourd'hui est très différente de celle du temps de Paul. Dans « l'Eglisianisme » d'aujourd'hui, le ministère est souvent synonyme de position, de titre, de rang, de privilège spécial, mais l'aspect le plus convoité est la rémunération financière qui y est souvent attachée. Malheureusement cet état d'esprit n'est pas un phénomène propre au vingtième siècle. Au cours du deuxième siècle, l'église post-apostolique commença déjà à se diviser en deux groupes, d'un coté les « ministres », de l'autre les « gens du peuple ». Moins de cent ans après la mort du dernier apôtre, après seulement une ou deux générations, le sacerdoce des croyants commença à disparaître au profit d'une distinction entre clergé et laïcs qui a continué jusqu'à nos jours.

                   Le message dispensé aux masses est que les ministres sont des gens spéciaux qui doivent être différenciés des laïcs. Certains ministres qui sont dans les hauteurs de la hiérarchie sont mêmes considérés comme plus importants que d'autres. Parce que nous avons accepté que des ministres reçoivent des traitements spéciaux, les gens qui aspirent aux traitements de faveur sont les plus attirées par les ministères proposés dans la Religion Organisée.

                   La situation dans l'Eglise Primitive était bien différente. A cette époque, répondre à l'appel du ministère c'était accepter la souffrance, les difficultés et une mort possible. Leur exemple était Jésus, le Serviteur Souffrant, ils reconnaissaient que le disciple n'était pas supérieur à Son Maître, ils en évaluaient le coût et n'entraient pas dans le ministère dans le but de se servir eux-mêmes.

                  Quelqu'un comme Archippe avait besoin d'être encouragé pour accomplir le ministère que Dieu lui avait confié. Pourquoi? Parce que ce n'est pas quelque chose que l'on pouvait poursuivre de son plein gré. Dans l’Église Primitive, les gens ne poursuivaient pas le ministère, c'est le ministère qui les poursuivait. Le Ministère n'était pas organisé de façon hiérarchique, et il offrait peu, sinon rien, en termes de récompenses financières ou matérielles.

                    C'est sûrement pour cela qu'à cette époque, la Moisson était prête, mais qu'il y avait si peu d'ouvriers. Aujourd'hui les ouvriers, qui se sont souvent désignés eux-mêmes, sont si nombreux qu'ils piétinent la Moisson. Le clergé professionnel et son attitude est devenu un handicap pour le Seigneur de la Moisson, plutôt qu'un avantage. Ils sont un obstacle à la Moisson au lieu d'être une aide, et aujourd'hui, au lieu de prier pour que davantage d'ouvriers viennent, nous devrions plutôt prier pour que certains se retirent et s'assoient aux pieds du Seigneur pendant quelque temps.

                    Pour Archippe, il ne s'agissait pas de faire apparaître quelque chose, de créer un ministère là où il n'y en avait pas, de commencer une église, ou de s'oindre lui-même pour faire ce qu'il avait envie. Il avait déjà reçu un ministère du Seigneur. Nous n'avons aucune possibilité de connaître la nature précise de son ministère, et ce qu'il était appelé à faire. Il est possible qu'à nos yeux cela soit quelque chose de grand et de noble. Il semble plus certain que ce soit quelque chose qui nous paraîtrait petit et insignifiant.

                    Tout ce que nous savons avec certitude est qu'Archippe avait reçu un ministère de la part du Seigneur, et qu'à ce moment là, il ne l'avait pas encore complètement accompli. Archippe le savait, Paul le savait, et à Colosses, tout le monde le savait. Il était appelé à quelque chose, et avait reçu quelque chose du Seigneur, mais c'était en sommeil, stagnant, inerte, en attente d'être utilisé. Combien il est étrange de voir que ce sont les gens qui n'ont rien à dire qui prêchent le plus souvent; ils sont démangés par l'envie de prêcher et d'être sur l'estrade - alors que ceux qui ont réellement une contribution à apporter ont besoin d'être poussés et encouragés à partager leur sagesse. C'est peut-être un rempart contre la fierté, l'arrogance, et la haute estime de soi qui tentent régulièrement et contaminent souvent ceux qui ont vu et entendu quelque chose de la part du Seigneur, ou qui simplement le croient.

                   Moïse connaissait quelque chose quant à la réticence à aller de l'avant. L’œuvre de la Croix était si profonde en lui qu'il supplia Dieu d'envoyer quelqu'un d'autre. Ce type d'humilité et cet abaissement est admirable, et est de loin préférable à quelqu'un qui est trop sûr de lui; mais si nous persistons jusqu'à un certain point alors nos protestations deviennent une fausse expression d'humilité et une réelle désobéissance. Quand Moïse a persisté dans sa réticence à aller, Dieu s'est mis en colère contre lui parce que son humilité était allée au-delà du raisonnable et était presque devenue de la peur. Une personne réellement humble n'est pas pour ou contre l'action. Elle est indifférente à cette chose, et n'est préoccupée que par ce que Dieu veut qu'Il fasse, que cela soit agréable ou non.

                      De la même manière, Timothée a dû être encouragé par Paul. 

« Ranime le don de Dieu que tu as reçu par l'imposition de mes mains. Car ce n'est pas un esprit de peur... N'aie donc point honte du témoignage à rendre à notre Seigneur » (2 Timothée 1:6-8ss). 

              Paul ne dit pas à Timothée de prier en attendant une meilleure opportunité, ou d'attendre passivement que Dieu se manifeste à lui et l'enveloppe. Timothée avait besoin d'exercer son don. Il avait besoin de le ranimer. Il avait quelque chose à offrir, quelque chose à apporter. L'exhortation de Paul n'était pas de persister dans une fausse humilité ou dans une attente passive, mais d'être proactif, de ranimer son don et de servir le Corps de Christ en tant que fidèle gérant. Selon Paul, ce n'était pas un esprit d'humilité qui retenait Timothée, c'était un esprit de peur.

                  Archippe, tout comme Moïse et Timothée, avait besoin d'être poussé et encouragé. Archippe savait qu'il y avait un appel sur sa vie, et il savait qu'il avait reçu un ministère de la part du Seigneur. Même s'il était content de vivre dans l'ombre, Paul ne lui a pas permis de continuer à ignorer l'appel de Dieu sans lui adresser quelques paroles de rappel, de correction, d'encouragement à prendre garde, il a ainsi veillé à ce que son appel s'accomplisse.

                   Il y en a certains qui, loin de rechercher le ministère pour leur seule ambition personnelle, se contentent d'attendre passivement que Dieu fasse tout au moment où Il le trouvera opportun. Ils ne feront rien pour empêcher cela, mais ils ne feront rien non plus pour que cela arrive. Même si dans une certaine mesure, c'est préférable à l'empressement de ceux qui sont si ambitieux, leur véritable motivation est certainement la timidité et la peur. Une fois qu'une personne a reçu son ministère du Seigneur, l'attente humble et patiente est terminée pour lui. Il y eut un temps où Paul s'est retiré dans le désert d'Arabie pour être seul avec les Ecritures et attendre humblement une direction précise, mais quand l'Esprit l'a finalement envoyé, il est allé sans hésitation, et sans réserve.

                     Maintenant Paul dit à son co-ouvrier Archippe, « Prends garde au ministère que tu as reçu dans le Seigneur, afin de bien le remplir.» Il doit être accompli par quelqu'un, et celui qui doit l'accomplir est celui qui l'a reçu. Vous ne pouvez pas accomplir le ministère que j'ai reçu du Seigneur, et vous ne pouvez pas me dire comment l'accomplir. De la même manière, je ne peux pas accomplir le ministère que vous avez reçu du Seigneur, et je ne peux pas vous dire comment l'accomplir. Paul n'a pas dit à Archippe ou à Timothée comment accomplir le ministère qu'ils ont reçu. Son conseil était très sage: ranime le Don, fais attention à ce que tu as reçu du Seigneur, et l'Esprit te montrera comment continuer. Mais tu dois continuer, ne l'enterre pas dans la terre comme un serviteur négligeant, mais investit dans le Corps de Christ maintenant.
Nous ne voulons pas insinuer que des méthodes charnelles peuvent être utilisées pour accomplir le ministère, mais il doit être accompli - pas par la puissance ou la force de celui qui a été appelé, mais par le même Esprit du Seigneur Qui a lancé l'appel. Ceux qui ont reçu un ministère de la part du Seigneur doivent Le rechercher activement pour savoir comment, quand et où accomplir ce ministère (ce qui implique que nous comprenions ce qu'est le ministère, et ce qu'il n'est pas). Une fois que quelque chose est donné de la part du Seigneur, cela devient une charge sacrée et une sainte responsabilité pour celui qui l'a reçue.

                     Si tous les frères et sœurs en Christ prenaient à cœur le ministère qu'ils ont reçu de la part du Seigneur, et qu'ils l'accomplissaient, nous n'aurions plus du tout besoin d'un clergé professionnel. Il devrait être évident pour chacun que le manque de volonté des membres du Corps de Christ de répondre à leur appel individuel a créé un vide dans le sacerdoce de tous les croyants, vide que d'autres sont impatients de combler au moyen d'une hiérarchie imposante. En toute justice, on devrait aussi reconnaître que beaucoup de « laïcs » sont bien contents de rester « laïcs », et préfèrent avoir un Moïse qui grimpe sur la montagne à leur place et leur donne une parole de la part de Dieu chaque semaine. Ils peuvent l'appeler « église », mais ce n'est rien de plus qu'un culte charnel de co-dépendance, un endroit où des conducteurs aveugles peuvent exercer leur capacité de leader sur des membres aveugles qui les suivent. Qu'il n'en soit jamais ainsi avec l’Église du Seigneur.

                    Pour ceux qui ressentent les mêmes sentiments qu'Archippe, l'admonestation finale de Paul est: « Rappel-toi de mes chaînes. » Et cette dernière parole, qui suit immédiatement l'exhortation d'accomplir ce que Dieu l'a appelé à faire, est un rappel très important de ce que Paul a souffert à cause de son ministère. Suivre son propre conseil lui a coûté sa vie. Il n'était pas sensible aux costumes italiens, aux montres Rolex, aux voitures, aux jets privés, aux maisons; mais tout comme Son Maître, il a embrassé la Croix et est mort chaque jour pour que d'autres puissent vivre. Son ministère était caractérisé par un renoncement à lui-même, et non par de l'indulgence envers lui-même.

                    Archippe n'est mentionné qu'une fois de plus dans les Écritures. Quelques années plus tard, alors qu'il écrit à Philémon, Paul envoie ses salutations à « Archippe, notre compagnon d'arme » (Philémon 2). Si Paul le salue en tant que compagnon d'arme, c'est qu'Archippe a sûrement dû suivre son exhortation d'accomplir l’œuvre que Dieu l'avait appelé à faire. Il était en train de combattre dans les tranchées, pas en train de critiquer de l'arrière. Je prie que tous ceux qui ont reçu quelque chose de la part du Seigneur fassent attention à cela, et qu'ils accomplissent l’œuvre de Dieu d'une façon qui donne gloire, et non déshonneur, à l’œuvre du Seigneur.

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mardi 21 juillet 2020

(5) - église - DANS LA SOLITUDE, MAIS JAMAIS TOUT SEUL par Chip Brogden


                     Dans le Corps de Christ, un grand nombre de personnes se trouvent dans une période de transition entre « aller » à l'église et « être » l’Église. Nombreux sont ceux à qui parle le Seigneur, les appelant à sortir des réunions traditionnelles dans le bâtiment d'église pour se réunir ensemble dans les maisons. Plus nous sommes en phase avec le Seigneur, plus notre insatisfaction et notre inconfort grandissent face à ce qui est dit et fait en Son Nom. Ce passage de l'endroit où nous nous trouvons vers celui où nous sommes appelés à être, constitue donc une étape transitoire inconfortable. C'est une période de solitude pendant laquelle nous serons incompris par bien des gens qui n'ont pas vu ce que nous avons vu.

                      A ceux d'entre nous qui sommes entre l'église en tant que bâtiment et l'église en tant que style de vie, Dieu veut enseigner la façon de marcher SEUL. Nous ne devons pas nous priver de nous réunir ensemble quand nous avons l'occasion de le faire; pourtant Dieu veut nous apprendre à marcher et à vivre en communion avec le Christ, même si cela signifie pour nous de prendre le chemin de la solitude.

                    Bien des fois, le désir de se retrouver avec d'autres « croyants qui pensent comme nous » n'est pas un désir spirituel. Ce sont plutôt nos émotions et notre âme qui nous incitent à être avec des gens qui nous comprennent. Nous ne devons pas aimer notre vie (le Grec dit: la vie de l'âme) et être disposés à vivre pendant un certain temps sans le réconfort et la compagnie des frères et des sœurs, si Dieu nous a appelés à simplement être avec Lui. Si nous DEVONS être entourés d'autres frères et sœurs pour avoir le sentiment d'être avec Christ, c'est que nous ne demeurons pas en Lui comme il le faudrait.

                   Dans bien des parties du monde, des frères et des sœurs en Christ ne peuvent pas se réunir ensemble en raison de la persécution. Ils désireraient certainement le faire s'ils le pouvaient, mais si ce n'est pas possible, comment font-ils pour maintenir la communion et la connexion au Corps? Hé bien, ils doivent connaître le Christ en tant que leur Communion. Demeurant en Lui, reliés à la Tête, ils maintiennent l'unité avec le reste du Corps.

                Quelqu'un dira, « nous ne sommes pas persécutés. Nous avons la liberté de nous réunir ensemble. Ne devrions-nous pas tirer profit de notre liberté en tant que chrétiens pour être en communion à chaque occasion? » La réponse est oui, nous devrions remercier Dieu de notre liberté et en tirer le meilleur parti. Mais je vous pose la question suivante: quel sera votre état spirituel le jour où vous perdrez cette liberté? Avez-vous les ressources en vous-même pour rester dans le lieu où vous demeurez en Christ ou bien votre utilité pour Dieu est-elle limitée par votre capacité à être en communion avec d'autres? Pourrez-vous maintenir le lien au Corps quand vous serez isolé ou faiblirez-vous pour finalement chuter?

                Certains peuvent garder un esprit doux à condition d'être en communion avec d'autres croyants. Mais quand Dieu permet que cette communion soit interrompue, observez avec quelle rapidité cet esprit doux devient aigri. Ils s'en rendent compte par eux-mêmes, et peuvent dire, « mon tempérament est devenu terrible. C'est parce que je suis resté loin de l'église. Je dois y retourner dimanche prochain. » Ils iront donc de nouveau à l'église, se sentiront élevés, et cet esprit doux reviendra. Malheureusement, c'est l'expérience d'une majorité de gens qui n'ont pas appris à prendre le Christ comme étant leur Vie. Est-ce cela marcher dans l'Esprit? Non, ce n'est pas cela.

                   Il est vrai que « toutes les fois que deux ou trois sont assemblés en Mon Nom, je suis là. » Loué soit Dieu pour une telle vérité. Il est également vrai que « je suis toujours avec VOUS (au singulier). » Nous ne voulons pas être des chrétiens solitaires qui ne recherchent pas la communion avec d'autres membres du Corps du Christ. En même temps, nous ne pouvons laisser l'absence d'une telle communion nous décourager ou nous enfoncer, quand nous en sommes privés. Si elle nous fait tomber, c'est peut être que Dieu nous permet de passer par des périodes de solitude pour pouvoir être réduits à CHRIST, pour qu'Il soit notre Communion.

                  Quand nous nous trouvons dans un tel état, ne nous précipitons pas pour rechercher la compagnie d'autres chrétiens tant que nous n'avons pas retiré tous les avantages liés à notre solitude avec Dieu. Rappelons-nous que le Corps du Christ est un corps spirituel. Être dans la présence physique d'autres membres ne fait pas davantage de nous un membre, et être loin de leur présence physique ne fait pas de nous moins qu'un membre. Naturellement, l'exact opposé est vrai pour ceux qui se réunissent ensemble en tant qu'institution; sans leur présence et support physique, ils perdent leur place en tant que membres. Mais pas dans le Corps du Christ, l'Eglise. Nous ne sommes pas plus ou moins un membre en raison de notre contact ou manque de contact physique entre les uns et les autres.

                 Je le répète, nous pouvons avoir soif de communion, moins pour l'édification du Corps que pour être édifiés nous-mêmes - une façon de penser qui nous est restée de l'époque où nous allions à l'église pour « être nourris » une ou deux fois par semaine. Si tel est le cas, il n'est pas étonnant que Dieu veuille nous apprendre à regarder à Lui seul en tant que notre Edification et à apprendre à nous rapprocher de Lui, avant de nous placer dans une proximité étroite avec d'autres. Une des faiblesses de l'église institutionnelle est que la majorité des membres viennent pour recevoir, pour être édifiés, pour être encouragés, être alimentés. Tout est basé sur « prendre », et très peu sur « donner ». Par conséquent, il y a peu de Vie.

                  Quand nous apprenons à nous approcher de Christ comme notre Source, nous aurons beaucoup à donner. La communion avec d'autres ne peut pas se substituer à demeurer quotidiennement en Lui. Si nous nous réunissons ensemble au Nom du Seigneur, mais en restant en dehors de Christ, nous apporterons beaucoup de choses religieuses mais nous aurons peu de Vie à partager les uns avec les autres. Dieu veut que nous regardions à Son Fils en tant que notre Vie, et quand nous le faisons, nous remarquons que nos besoins sont satisfaits. Puis, quand nous nous réunissons ensemble, nous devenons des donateurs et pas des preneurs. En donnant ce qui est donné par Christ, nous avons la bénédiction que nous avions recherchée.

                  Pressons-nous auprès de Christ de tout notre cœur, et ne soyons pas découragés si nous nous trouvons temporairement sans communion et réconfort de la part de nos frères et sœurs. Bien que nous soyons dans la solitude, nous ne sommes jamais tout seuls.

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mardi 14 juillet 2020

(4) - église - CEUX VERS QUI JE SUIS ENVOYÉ par Chip Brogden

« Mais, ajouta-t-il, je vous le dis en vérité, aucun prophète n'est bien reçu dans sa patrie. Je vous le dis en vérité: il y avait plusieurs veuves en Israël du temps d'Élie, lorsque le ciel fut fermé trois ans et six mois et qu'il y eut une grande famine sur toute la terre; et cependant Élie ne fut envoyé vers aucune d'elles, si ce n'est vers une femme veuve, à Sarepta, dans le pays de Sidon. Il y avait aussi plusieurs lépreux en Israël du temps d'Élisée, le prophète; et cependant aucun d'eux ne fut purifié, si ce n'est Naaman le Syrien. Ils furent tous remplis de colère dans la synagogue, lorsqu'ils entendirent ces choses. Et s'étant levés, ils le chassèrent de la ville, et le menèrent jusqu'au sommet de la montagne sur laquelle leur ville était bâtie, afin de le précipiter en bas. Mais Jésus, passant au milieu d'eux, s'en alla. » (Luc 4:24-30)

                    Nous trouvons dans les Ecritures un principe qui gouverne tout travail spirituel. Ce principe s'applique à tout le monde et à tous ceux qui décident de faire quelque chose pour le Royaume de Dieu, qu'il s'agisse de prêcher, d'enseigner, d'écrire, de prophétiser, ou d'implanter des églises. Ce principe s'est même appliqué au Seigneur Jésus pendant Son ministère terrestre. Il est donc très important que nous identifiions ce principe pour que nous soyons assurés nous aussi de bien coopérer avec Dieu alors que nous faisons les oeuvres qu'Il nous a demandé de faire.

L’ÉLÉMENT ESSENTIEL: ÊTRE ENVOYÉ

              Quand il s'agit de l'oeuvre et du ministère chrétien, beaucoup d'ouvriers, de serviteurs et d'églises sont motivés par les BESOINS qu'ils voient. Nous remarquons qu'il y a un besoin pour quelque chose, que ce soit un ministère spécifique, une mission à l'étranger, une nouvelle église, une étude biblique, et nous nous levons pour répondre à ce besoin. Pourtant cette manière d'entreprendre un travail spirituel est purement un concept humain. C'est charnel, c'est la façon de faire du monde. C'est basé sur le principe qu'utilise aussi une entreprise pour créer un produit ou un service, en répondant à un nouveau besoin qu'elle a identifié. Cependant le Royaume de Dieu ne se conduit pas selon les principes des affaires, de l'économie, du marketing, ou du commerce.

                    Pendant qu'Il enseignait dans la synagogue de Nazareth, Jésus comprit que les gens s'attendaient à ce qu'Il guérisse les malades et fasse des miracles tout comme Il l'avait fait dans d'autres endroits - après tout Il avait grandi à Nazareth. Pourtant Jésus n'a pas répondu à leur attente. Au lieu de cela, Il a fait remarquer qu'il y avait beaucoup de veuves et de lépreux en Israël au temps des prophètes Elie et Elisée. Les veuves avaient besoin de nourriture, et les lépreux avaient besoin d'être guéris. Il semblait naturel qu'Elie et Elisée aident ceux qui étaient juste à côté d'eux. Mais Elie partit vers une veuve à Sarepta, et Elisée fut envoyé pour aider un lépreux en Syrie, en ignorant tous les lépreux et les veuves qui habitaient dans leur propre pays et qui avaient besoin d'aide.

                    Comment Jésus explique-t-Il cela? La réponse qu'Il a donnée est très simple: « Mais Elie ne fut envoyé vers aucun d'eux. » L'élément essentiel n'était pas les nombreuses personnes qui étaient dans le BESOIN, mais celui vers qui il fut ENVOYE. Bien que cela ne soit pas spécifié, ce principe s'applique aussi à Elisée. Ensuite Jésus applique le principe à Lui-même et refuse de faire des miracles à Nazareth. Bien sûr cela a mis les gens en colère, le fait qu'ils tentent ensuite de tuer le Seigneur Jésus ne faisant que démontrer qu'en fait ils n'étaient pas dignes de Lui.

                   Ainsi la question n'est pas, « Qui a des besoins? » mais plutôt, « Vers qui suis-je envoyé? » Bien que les deux notions paraissent très proches, l'expérience montre qu'elles sont aussi différentes que le jour et la nuit.

RÉPONDRE AUX BESOINS CONTRE RÉPONDRE A DIEU

« Dès que le jour parut, il sortit et alla dans un lieu désert. Une foule de gens se mit à sa recherche, et arrivèrent jusqu'à lui; ils voulaient le retenir, afin qu'il ne les quittât point. Mais il leur dit: Il faut aussi que j'annonce aux autres villes la bonne nouvelle du royaume de Dieu; car c'est pour cela que j'ai été envoyé. » (Luc 4:42,43)

                  Si nous sommes motivés en priorité par ce que les autres personnes désirent, attendent et ce dont elles ont besoin, nous serons alors tentés de rester plus longtemps que nous le devrions, ou de dire plus que ce que nous devrions dire. Quand la foule demande davantage, la plupart des ouvriers et des prédicateurs chrétiens sont si enthousiastes à l'idée de répondre à leur demande. Mais Jésus avait une vision claire des objectifs parce qu'Il savait vers qui Il avait été envoyé. Il en résulta qu'Il ne se soumit pas à la volonté des gens, qu'Il n'alla pas au-delà du temps et de la place que Son Père Lui avait assignés, quand ils le pressaient de rester. Il répondait aux besoins de Dieu, pas aux besoins des gens.

                    Un Chrétien devrait réaliser que lui ou elle est un membre unitaire du Corps de Christ et pas tout le Corps en même temps. Nous sommes plusieurs parties qui toutes ensemble formons un tout. Chaque individu a son but unique, sa fonction, et son rôle. La responsabilité pour l'oeuvre de Dieu est répartie sur plusieurs membres. Nous ne sommes pas appelés à être toutes choses pour les gens. Nous ne sommes pas appelés à répondre à tous les besoins. Dieu place chaque personne dans le corps de Christ comme il Lui plaît, et Il est Celui qui nous envoie. Nous ne nous envoyons pas nous-mêmes. Nous ne décidons pas de ce que nous aimerions faire. Nous n'analysons pas la situation avec notre compréhension limitée puis proposons une solution. La Tête détermine ce qui doit être fait, et les membres le font tout simplement.

                    En me référant à ma propre expérience, j'ai remarqué trois étapes de développement dans mon travail chrétien. Durant les premiers temps de mon ministère, je recherchais les invitations pour prêcher. J'ai fait savoir que j'irai n'importe et pour faire n'importe quoi. Après avoir obtenu un certain niveau de reconnaissance, je n'ai plus eu besoin de rechercher les invitations, je n'avais qu'à répondre aux invitations au fur et à mesure qu'elles venaient à moi. J'allais partout où j'étais invité et à n'importe quel moment. Le Seigneur a sûrement honoré Sa Parole et les gens ont été bénis. Pourtant je reconnais maintenant que cette recherche et ces réponses étaient simplement une oeuvre de la chair. Depuis quelque temps nous sommes arrivés à une étape toute différente, une étape dans laquelle nous ne recherchons plus d'invitation et où nous n'allons pas partout où nous sommes invités. Parfois nous répondons à une invitation, et parfois non. Parfois nous allons même sans invitation.

                   Comment expliquons-nous cela? Dit simplement, le principe qui nous gouverne n'est plus, « Qui nous veut? » A la place, la question est, « Vers qui sommes-nous appelés? » C'est une chose d'accepter une invitation, mais c'est une autre chose que d'être envoyé par le Seigneur. Si je ne réponds que sur la base des besoins de quelqu'un alors je ne peux plus être assuré d'être envoyé - tout ce que je sais c'est que j'y vais. Les chrétiens en général ne sont pas assez regardants sur ce sujet. Sans un envoi clair du Seigneur nous sommes livrés à nous-mêmes, nous manquons de discernement spirituel, de puissance et d'autorité. D'un autre côté, si nous sommes envoyés, nous allons dans le nom de Jésus, en tant que Ses représentants, et nous profitons de toutes les bénédictions, la puissance, l'onction, et l'autorité des Cieux.

                    Il y a trois aspects dans « être envoyé »: n'allez que LORSQUE vous êtes envoyés, n'allez que OU vous êtes envoyés, et ne parlez qu'à CEUX vers qui vous êtes envoyés. Nous considérerons ces trois aspects de façon plus particulière.

N'ALLEZ QUE LORSQUE VOUS ÊTES ENVOYÉS

« Barnabas et Saul, envoyés par le Saint-Esprit, descendirent... » (Actes 13:4a)

                   Au moment où Paul et les autres chrétiens d'Antioche étaient rassemblés, il y avait beaucoup d'âmes à sauver, beaucoup d'églises à implanter, et beaucoup de disciples à instruire. Il y avait beaucoup de travail à faire, mais au lieu d'organiser le travail selon des besoins visibles, ils servaient le Seigneur et attendaient jusqu'à ce que l'Esprit leur donne des instructions. Ils ne sont partis qu'après que l'Esprit leur ait parlé et les ait envoyés.

                     Nous ne trouvons pas dans le Nouveau Testament de modèle sur la façon dont l'église devrait évangéliser le monde, et nous ne trouvons pas de plan pour atteindre les perdus, ou même une méthode pour implanter les églises. Ceux qui se focalisent trop sur des modèles, des plans, et des méthodes ne réalisent pas que les modèles, les plans, et les méthodes sont susceptibles de changer et dépendent du temps, de la culture, de la nationalité, des gens, de l'économie, des dons, des personnalités, et d'une myriade d'autres variables. Il y a une maxime qui dit, « Il y a beaucoup de méthodes, mais peu de principes; les méthodes changent, mais les principes ne changent pas. »

                 La clé n'est donc pas d'essayer d'imiter un modèle du Nouveau Testament vieux de 2000 ans, mais de mettre en pratique un principe du Nouveau Testament qui ne change jamais. Quel est ce principe? C'est simplement celui-ci: ils étaient complètement gouvernés par le Saint-Esprit; et comme nous avons aussi le même Esprit, nous pouvons nous aussi être conduits par Lui. Il est clair que le Saint-Esprit peut nous conduire à faire des choses semblables, mais notre point commun n'est pas dans ce qui est fait, mais plutôt dans Qui le fait. Soit nous venons avec un plan et nous le faisons nous-mêmes, soit nous laissons l'Esprit le faire à travers nous comme Il Lui semble bon. Quand la Pentecôte est arrivée, l'Esprit Lui-même les a remplis. Dès ce jour, c'est le Saint-Esprit qui les a oints, qui leur a donné les paroles à dire, qui a choisi des anciens, qui a envoyé des apôtres, et qui a établi des églises locales.

                   En fait, la véritable signification du mot « apôtre » est « celui qui est envoyé ». Selon l'enseignement populaire, celui qui va implanter des églises est un apôtre. Cela semble correct, mais cela nous induit en erreur. Un apôtre n'est pas simplement quelqu'un qui va, mais quelqu'un qui est envoyé. Celui qui ne fait qu'aller voyage sous sa propre autorité, mais celui qui est envoyé voyage sous l'autorité d'un autre. Un apôtre ne décide pas seulement de son propre chef d'aller et de faire quelque chose; il attend jusqu'à être envoyé. Nous avons beaucoup de personnes qui savent comment aller - ce dont nous avons besoin maintenant c'est de personnes qui savent comment être envoyées.

N'ALLEZ QUE LA OU VOUS ÊTES ENVOYÉS

« Ayant été empêchés par le Saint-Esprit d'annoncer la parole dans l'Asie, ils traversèrent la Phrygie et le pays de Galatie. Arrivés près de la Mysie, ils se disposaient à entrer en Bithynie; mais l'Esprit de Jésus ne le leur permit pas. » (Actes 16:6,7)

                  Notre destination, tout comme notre départ, doivent être gouvernés par le Saint-Esprit. Comme il est intéressant de voir que le Saint-Esprit leur défendit de prêcher en Asie et en Bithynie! Cela devrait être suffisant pour montrer que les « besoins », par eux-mêmes, sont des guides insuffisants. La seule chose qui importe c'est d'être envoyé, et il est essentiel de n'aller que là où l'Esprit nous envoie.

                Les apôtres furent envoyés par l'Esprit, pourtant le même Esprit ne leur permit pas d'aller simplement là où ils avaient envie. L'Esprit les a arrêtés deux fois jusqu'à ce qu'ils comprennent que c'était la Macédoine qui était leur destination et non l'Asie ou la Bithynie. Nous voyons plus tard que Paul est allé en Asie et qu'un travail formidable a été fait. Cela nous enseigne qu'un « non » aujourd'hui, ne signifie pas un « non » pour toujours; quoi qu'il en soit, quand l'Esprit nous l'interdit, nous de devons pas prendre les choses en mains et aller où nous n'avons pas été envoyés.

            Ceux qui ont une façon de penser orientée vers l'évangélisation pensent souvent que puisque Jésus a dit, « Allez dans tout le monde et prêchez l'Evangile à toute créature » ils n'ont pas besoin de prier, d'attendre, ou d'être conduits par le Saint-Esprit. Ils partent avec cette parole de Jésus et se fraient leur propre chemin.

                 Nous devons réaliser que ce commandement général de Jésus n'exclut pas la nécessité de n'aller que là où l'Esprit nous envoie à un moment particulier. De façon générale, l'Eglise est envoyée dans tout le monde; mais nous devons nous demander nous-mêmes, en tant que disciples individuels et membres du Corps de Christ, « Vers qui suis-je envoyé spécifiquement aujourd'hui? » Il est clair qu'il est demandé à l'Eglise en tant que tout d'aller dans tout le monde, mais des membres spécifiques sont envoyés pour répondre à des besoins spécifiques dans des parties spécifiques du monde. Dieu n'est pas l'auteur de la confusion, mais de l'ordre.

NE PARLEZ QU'A CEUX VERS QUI VOUS ÊTES ENVOYÉS

« Lève-toi, descends, et pars avec eux sans hésiter, car c'est moi qui les ai envoyés. » (Actes 10:20)

                   C'est Dieu Qui a dit à Corneille d'envoyer chercher Pierre. C'est Dieu Qui a dit à Pierre d'aller chez Corneille. Quand Dieu les fit se rencontrer tous les deux, Pierre avait à peine commencé à parler que l'Esprit est tombé sur ceux qui écoutaient. Il semble que la réussite de la mission de Pierre chez Corneille dépendait moins de l'habileté de Pierre pour parler que de l'habileté de l'audience à écouter. Quand nous parlerons seulement à ceux vers qui nous sommes envoyés, cela aura des effets radicaux. Essayer de parler à tout le monde en général et à personne en particulier est une perte de temps colossale et c'est la preuve d'une mauvaise gestion. Nous ne devrions pas donner 10 pièces à quelqu'un qui ne peut en gérer que cinq, et nous ne devons pas donner cinq pièces d'argent à une personne qui ne peut en gérer qu'une. Il est clair qu'il y a beaucoup de temps de perdu à essayer de convaincre, persuader, argumenter, enseigner, et aider des gens vers qui Dieu ne nous a pas envoyés. Si nous nous attendions à l'Esprit de Dieu, nous économiserions beaucoup de temps, d'effort et d'énergie. Un travailleur qui jette de façon désordonnée des graines précieuses sur des chemins rocailleux et qui donnent des perles aux cochons n'est pas un serviteur sage, fidèle, et fructueux.

                    Il est très difficile pour de jeunes croyants de comprendre cela. Ils sont pleins de force et de connaissance, de zèle et d'enthousiasme. Ils sont souvent très doués et talentueux. La plupart du temps ils ont un réel appel de Dieu. Ce qui leur manque c'est la patience d'attendre que l'Esprit les envoie, et la maturité pour savoir vers qui ils sont envoyés. Dès qu'ils voient un besoin, ils vont pour répondre à ce besoin, en pensant de façon injustifiée que c'est leur devoir de chrétien et leur appel de répondre à tous les besoins autour d'eux. Il y a un temps où il semble que Dieu bénit le travail de leurs mains. Il y a un autre temps où ils sont comme dans des sables mouvants. Ils travaillent et oeuvrent et se sentent obligés de répondre à de nombreux besoins. Rapidement, le travail pour le Seigneur devient plus important que le Seigneur du travail.

                  Confrontés à une nation remplie de veuves et de lépreux, ces jeunes Elie et Elisée auraient sans doute commencé par entreprendre la lourde tâche de nourrir toutes les veuves et de guérir tous les lépreux, en se basant seulement sur ce qu'il y avait à faire. Ils auraient pu avoir comme résultat un début de succès, mais rapidement ils auraient été vidés de toute puissance spirituelle et auraient dû s'appuyer sur des méthodes charnelles pour continuer leur tache. Ceux qui sont pressés et impatients ne profitent pas de la force intérieure qui vient sur ceux qui ne travaillent que dans le champ où Dieu les a envoyés.

                     Beaucoup d'églises, de ministères, d'activités missionnaires, et de programmes d'évangélisation, sont nés non du Saint-Esprit mais de la bonne volonté de « Marthe » qui étaient « préoccupées avec beaucoup de services» . Rapidement toute l'organisation a été remplie de chrétiens qui « étaient occupés par beaucoup de choses » et il y a peu sinon aucune « Marie » qui restaient et qui savaient comment s'asseoir aux pieds du Seigneur et écouter Sa Parole. Cette situation pourrait être évitée si nous arrêtions de regarder aux besoins des hommes et que nous nous demandions simplement " Vers qui sommes-nous envoyés? »

RÉSUMÉ

« Mais, comme Paul discourait sur la justice, sur la tempérance, et sur le jugement à venir, Félix, effrayé, dit: Pour le moment retire-toi; quand j'en trouverai l'occasion, je te rappellerai. » (Actes 24:25)

                   Lorsque le temps est court nous devons tirer le maximum de chaque opportunité et ne rien gâcher. D'habitude lorsque nous apportons la Parole à quelqu'un et qu'il nous rejette, la meilleure chose à faire est de partir. Malheureusement, Paul était en prison et ne pouvait pas partir. Félix le faisait souvent appeler mais rien n'a jamais changé. De ce fait, Paul a témoigné à Félix pendant deux ans sans aucun résultat. C'était clairement une ruse de l'ennemi prévue pour frustrer cet apôtre doué et pour l'affaiblir. En tant que prisonnier, Paul n'avait pas d'autre choix que de venir lorsque Félix l'appelait; nous qui sommes libres, nous devrions faire attention de ne pas passer tout notre temps à parler avec un Félix alors qu'il y a un Corneille qui prie pour entendre de notre part les mêmes paroles dont Félix ne voulait pas.

                  Jésus a dit que Son joug est facile et Son fardeau léger. Nous prenons souvent le joug facile et le fardeau léger du Seigneur et le transformons en un joug difficile et un fardeau lourd. Cela arrive lorsque nous allons au-delà de la place que le Seigneur nous a assignée et que nous prenons sur nous de faire des choses qu'Il ne nous a pas appelées à faire, à aller dans des endroits où Il ne nous a pas appelés à aller, et à parler avec des gens vers qui nous n'avons pas été envoyés.

                  Nous ne devons pourtant pas devenir extrémistes et légalistes dans ce domaine. Bien que Jésus ait dit qu'Il n'avait été envoyé qu'aux brebis perdues d'Israël (Matthieu 15:24); cela ne l'a pas empêché de s'occuper de façon occasionnelle d'une femme samaritaine ou d'un officier romain. Jésus reconnut que ces deux là aussi faisaient partie des « autres brebis » qui avaient besoin d'être rassemblées dans le troupeau (Jean 10:16). Comment saurons-nous faire la différence? Nous attendrons que l'Esprit nous le montre.

                  Vers qui êtes-VOUS envoyés? Une fois que ce problème est résolu, vous pourrez ensuite aller avec la puissance et l'autorité de Christ et vous verrez Son Royaume s'agrandir. Jusque là, il est préférable de rester là où vous êtes. Puisse le Seigneur nous conduire par Son Esprit et nous garder dans nos allées et venues. Amen.

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vendredi 10 juillet 2020

(3) - église - CETTE FEMME NE DEVAIT-ELLE PAS ÊTRE DÉLIVRÉE par Chip Brogden


« Et cette femme, qui est une fille d'Abraham, et que Satan tenait liée depuis dix-huit ans, ne fallait-il pas la délivrer de cette chaîne le jour du sabbat? » (Luc 13:15-16)

                   Permettez-moi de vous décrire la scène. Jésus est en train de prêcher à une assemblée nombreuse réunie dans une des synagogues locales. Les gens écoutent attentivement ce qu'Il leur dit sur le Royaume des Cieux et le plan de Son Père pour eux.

                    Au milieu de Sa prédication, Jésus remarque une femme au milieu du groupe. Elle ne peut se tenir droit, mais elle est courbée, le visage tourné vers le sol. Sans que personne ne Lui dise rien, Jésus a discerné qu'elle est ainsi depuis dix-huit années.

                    Jésus sent Son Père se manifester, frémissant au-dedans de Lui. Ses mots se tarissent, Il se mure dans le silence, et semble perdu dans Ses pensées alors que Ses yeux sont fixés sur elle.

                Les gens attendent. Que regarde-t-Il? Ils se regardent les uns les autres, puis suivent le regard de Jésus qui scrute l'arrière de la grande salle.

                     Il y a là la femme courbée vers le sol, inconsciente de l'attention qu'elle a suscitée, mais étonnée du calme qui s'est installé.

                   Soudain Jésus l'appelle à venir vers Lui! Quoi? Oui, chère femme, c'est bien toi. Suis le son de Ma Voix, et viens vers moi.

                  Lentement, à grand peine, elle marche, encore courbée, tremblante de crainte, vers cette voix à la fois douce et puissante. Que va-t-Il faire?

« Femme, tu es délivrée de ton infirmité! »

           Prenant le visage de la femme dans Ses mains, Il commence doucement à la redresser, et Il peut alors la regarder dans les yeux. Et, pour la première fois en dix huit ans, elle se tient droit!

                « Je suis guérie! » murmure-t-elle. Alors que la réalité de ce moment la pénètre, elle trouve en elle-même une voix qu'elle ne connaissait pas, et commence à crier, d'abord d'une voix hésitante, puis de plus en plus fort:

« G-G-Gloire au .... Dieu d'Israël! Hosanna... au F-F-Fils de David! Béni soit le Nom du Seigneur!! Loué soit le Dieu d'Abraham, d'Isaac, et de Jacob!!!! »

Mais la fête est de courte durée.

                     Le chef de la synagogue (l'homme qui a invité Jésus à prêcher) se lève de son siège, furieux contre Jésus, puis regarde le peuple. « Il y a six jours pour travailler », persifle-t-Il à la foule, « venez un autre jour pour être guéris. « On ne doit faire aucun travail le jour du Sabbat, pas même une oeuvre miraculeuse! »

                   Un silence pesant s'installe. La femme qui a été guérie commence à se courber à nouveau, mais de honte, comme si on l'avait frappée à l'estomac. Mais Jésus l'attrape, en secouant la tête pour dire « Non », et d'un sourire l'encourage à se redresser bien droit, ce qu'elle fait. Il l'invite alors à rester là près de Lui. Puis Il se tourne vers le chef de la synagogue.

                 L'expression du visage de Jésus est indescriptible, mais je vais tenter de la décrire: Il a l'apparence du Bon Berger découvrant un loup sur le point de dévorer une des Ses petites brebis. Son regard est intense, pénétrant, perçant, et plein de détermination, « comme une flamme de feu ».

                     « Hypocrite! » dit Jésus à cet homme. « Est-ce que chacun de vous, le jour du sabbat, ne détache pas de la crèche son boeuf ou son âne, pour le mener boire? Et cette femme, qui est une fille d'Abraham, et que Satan tenait liée depuis dix-huit ans, ne fallait-il pas la délivrer de cette chaîne le jour du sabbat? » (Luc 13:15-16)

                     Le responsable ouvre sa bouche pour protester, mais il n'en sort aucun son. Le sang lui monte au visage, et il sert ses poings de frustration, bien qu'il ne puisse faire un mouvement. Il ne peut que se rasseoir, se maudissant en silence d'avoir permis à Jésus de parler à sa congrégation, et se jurant intérieurement de ne plus jamais le faire venir.

« Tandis qu'il parlait ainsi, tous ses adversaires étaient confus, et la foule se réjouissait de toutes les choses glorieuses qu'Il faisait. » (Luc 13:17)

* * * *
                 Ce n'est pas qu'un miracle. C'est un signe, et c'est une vérité actuelle pour ce jour, ce temps et cette saison.

                     Nous voyons que le Seigneur Jésus se tient du coté de la liberté, la libération, la délivrance, la guérison, libérant, délivrant, et restaurant ce qui était lié.

            La religion, elle, se tient du coté de l'esclavage, la tradition, la conformité, l'uniformité, le contrôle et la manipulation.

                Cette femme était en vérité « une fille d'Abraham », une enfant de l'alliance, et ayant droit à un riche héritage spirituel en Christ! Mais dix huit années de « religion du jour du Sabbat » l'avaient laissée inchangée. Elle participait aux services, elle donnait, elle écoutait les sermons, mais chaque semaine, elle repartait comme elle était venue - courbée.

             Qu'est-ce qui la maintenait liée? Qu'était exactement cet « esprit d'infirmité »?

            Certains diraient spontanément qu'elle avait un démon qu'il fallait chasser, et que c'était l'esprit d'infirmité.

Peut-être...

            Mais les choses ne sont pas toujours comme elles semblent l'être. Dans la plupart des cas, Jésus réprimande le démon et délivre ainsi le captif. Dans ce cas présent, Il délivre la captive et ensuite réprimande le démon. Pourquoi?

                  Ce que je pense c'est que bien que cette femme ait été en vérité liée par Satan pendant dix-huit années, l'esprit qui la maintenait liée ne vivait pas en ELLE, mais il vivait dans le chef religieux qui voulait la maintenir à sa place. C'était le chef de la synagogue qui avait le démon - pas la femme.

                Tous les gens se réjouissaient - mais leur leader spirituel était indigné! L'esprit derrière lui est clairement révélé par sa tentative de récupérer le contrôle du peuple, refroidissant leur joie toute nouvelle, amenant la femme guérie à se sentir coupable d'avoir été guérie, et allant jusqu'à réprimander le Seigneur Lui-même - et se cachant pendant tout ce temps derrière quelque chose de religieux, « le Sabbat », en l'utilisant comme excuse.

                    Seul Satan se réjouit de voir les gens maintenus dans l'esclavage. Seul un esprit mauvais est contrarié quand ils sont libérés. Seul un démon religieux déteste voir quelqu'un se tenir droit et le regarder droit dans les yeux. C'est pourquoi il résiste et craint toute chose qu'il ne peut contrôler, dépensant beaucoup d'énergie pour maintenir sa propre prééminence aux yeux du peuple.

                   Ce qui est à l'oeuvre ici, c'est bien plus qu'une simple guérison physique. C'est une confrontation spirituelle à laquelle nous assistons.

                 C'est pourquoi, quand le démon à l'intérieur du chef religieux proteste que la femme ne devrait pas être libérée, Jésus s'adresse directement à son hôte:

« Toi, hypocrite! Cette femme ne devait-elle pas être délivrée? »

                     Non seulement délivrée de cette chose qui contrôlait son corps, mais aussi de cette chose qui contrôlait son esprit et son âme par de l'hypocrisie religieuse, de la manipulation démoniaque, et le désir de la maintenir dans la soumission.

                  « Cette femme ne devait-elle pas être délivrée? » Jésus ne peut pas accepter moins que cela. Elle ne doit pas être liée! Elle ne doit plus être oppressée! Elle ne doit plus être courbée! Dix-huit ans d'esclavage sont déjà bien assez longs! Quitte-la, et laisse-la aller librement!

              Et en dix secondes, Jésus fit une chose que dix-huit années de religion n'avaient pas voulu faire et avaient été incapables de faire.

                     Quand je voyage, je vois beaucoup de personnes dans le Corps de Christ qui sont « courbées » par la même maladie, retenus captifs par cet « esprit d'infirmité » qui les empêche de se redresser, parce qu'elles sont liées par la religion et immobilisées par les traditions des hommes, par leur propre « leadership spirituel ».

                Mais je vois aussi Jésus lançant un appel à des multitudes courbées, les appelant à venir à Lui (comme Il appela cette femme), afin qu'elles soient délivrées de ces choses qui les ont liées depuis si longtemps.

                     Combien cela a dû être difficile d'entendre la voix du Seigneur et ensuite de défier l'autorité en allant directement à Jésus, sachant que cela entraînerait immédiatement la condamnation et la critique de la part de cet esprit d'Antichrist. Si elle avait d'abord consulté les responsables, elle serait encore courbée, parce qu'ils lui auraient dit qu'il était contraire à la Loi que Jésus guérisse des gens le jour du Sabbat.

                    Son premier acte de rébellion a donc été de faire ses premiers pas de bébé en direction de Jésus, en tournant le dos à la religion et au culte de l'homme. Mais en faisant ce premier pas, elle a rejeté les chaînes qui la liaient depuis presque deux décennies. Quand elle a répondu à l'appel du Seigneur, Il l'a délivrée de son esclavage - spirituel autant que physique.

                 Mais ELLE a dû faire ce premier pas, aussi hésitant, pénible et difficile qu'il ait pu être. Je suis heureux qu'elle ait trouvé la liberté en Christ. Je suis triste que le chef religieux soit rentré chez lui encore lié.

                  C'est la parole que le Seigneur nous adresse individuellement, et c'est aussi la parole du Seigneur à l'Epouse de Christ. Nous l'entendons nous dire:

« Cette femme - Mon Epouse - ne devait-elle pas être délivrée? »

Et nous répondons « OUI! »

                  Qu'il en soit ainsi, et que tous Ses adversaires soient confus. Amen.

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