vendredi 8 septembre 2017

Un jeu de patience. Un Message aux Jeunes - et à Tous Par T. Austin-Sparks

« Jésus Christ lui-même étant la maîtresse pierre du coin, en qui tout l’édifice, bien ajusté ensemble, croît pour être un temple saint dans le Seigneur. » (Éphésiens 1 :20-21.)

« En vue de la perfection des saints, pour l’œuvre du  service, pour l’édification du corps de Christ; jusqu’à ce que nous parvenions tous à l’unité de la foi et de la  connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la  mesure de la stature de la plénitude du Christ. » (Éphésiens  4 :12-13.)

« Mais que, étant vrais dans l’amour, nous croissions en toutes choses jusqu’à lui qui est le chef, le Christ; duquel tout le corps, bien ajusté et lié ensemble par chaque jointure du fournissement, produit, selon l’opération de chaque partie dans sa mesure, l’accroissement du corps pour l’édification de lui-même en amour. » (Éphésiens 4 :15-16.)

« Il a assujetti toutes choses sous ses pieds, et l’a donné pour être chef sur toutes choses à l’assemblée, qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous. »  (Éphésiens 1 :22-23.)

                    Je pense que la plupart d'entre nous, nous avons été, à un moment ou l'autre, sous le charme d'un jeu de patience, d’un puzzle. C'est un de ces jeux qui nous prend et que nous ne voulons plus laisser, une fois commencé. Il nous captive; ce n'est pas une de ces choses que nous  puissions lâcher pour la nuit, en pensant pouvoir la  reprendre le lendemain matin.
                   
                Or, dans les passages que nous venons de lire plus haut, nous avons précisément le grand jeu de patience, le grand puzzle de Dieu. Si nous réunissons ces différents passages et que nous les lisions ensemble, nous avons la pensée originale de Dieu. C'est une chose très difficile que d'approcher un tel jeu de patience sans en avoir l'image originale, celle qu'il faudra reproduire; l’on ne sait à quoi l'on va arriver. Mais nous avons ici la pensée originale de Dieu; nous en avons l'image parfaite et entière. Dieu a fait cette image, nous est-il dit, « avant la fondation du monde ». Et c'est l'image de quoi ? C'est précisément ce que nous allons voir.

                      Mais j'aimerais avant tout, vous demander de relire encore une fois ces passages, de les relire ensemble, afin d'y voir la pensée originale. Et lorsque nous nous en approcherons ensuite, ce sera pour en trouver les parties brisées, et mélangées, comme celles d'un jeu de patience. Voici ce que je veux dire: Nous avons l'image qui est une et parfaite. Mais lorsque nous en arrivons au côté pratique des choses, nous la voyons toute en pièces, toute en fragments, en fragments plus petits ou plus grands; ce n'est plus apparemment qu'un amas de pièces découpées et inégales, dentelées et difformes. Toute l'image a été brisée ; tout est pêle-mêle.

* La Pensée Originale

                    L'image originale est très belle. Juste au centre de cette image, il y a un Homme «à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature parfaite du Christ ». Il est là, au centre même de l'image originale de Dieu.

                    Il nous est dit ensuite dans les autres passages que nous avons lus, que nous faisons partie de cet Homme. Je pense que, si nous voyions l'image tout entière, nous aurions à y faire entrer beaucoup de choses qui se trouvent à l'arrière plan. Elles sont là, toutes dispersées dans l'Ancien Testament; elles forment l'arrière-plan de l'image. Il y a des brebis et des agneaux, des bœufs et des béliers, des colombes, des sacrificateurs et des rois, des prophètes, des autels; toutes ces choses sont dans l'image, mais en arrière-plan; et toutes ont un lien avec cet Homme qui en occupe le centre. Toutes sont, d'une manière ou de l'autre, reliées à cet Homme.

                   Je ne m'arrêterai pas maintenant pour essayer de démontrer comment cela se fait ; mais nous pouvons, quelques-uns d'entre nous, voir d'emblée que les agneaux de l'Ancien Testament ont quelque relation avec cette Figure centrale, cet Homme qui fut appelé Lui-même « l'Agneau de Dieu ». Nous pouvons voir comment les sacrificateurs pointent vers Lui, comment, dans cette grande image, ils sont en relation avec Lui. Tout cela forme une image grande et vaste, une image qui embrasse tout.

* Les Pièces du Jeu

                    Nous avons dit cependant que la Parole de Dieu parle de nous, comme étant des parties de cet Homme. « Jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus... à la mesure de la stature parfaite du Christ». Tous, nous sommes des parties de cet Homme, et cela signifie que, dans le grand modèle et le dessein de Dieu, malgré ce pêle-mêle apparent des pièces, chaque partie a sa propre place. Nous savons que cela est vrai quand il s'agit d'un jeu de patience. Une pièce seule peut paraître étrange, mais nous savons que chacune des pièces a sa place. Il ne sert à rien de vouloir l'adapter ailleurs. Nous avons essayé si souvent, dans nos puzzles, de faire entrer une pièce à la place où nous la voulions; mais cela n’allait pas. Ce n'était pas la place qui lui convenait. Il a fallu parfois que nous passions beaucoup de temps à trouver la place qui appartenait a cette pièce précise, et nous avons été obligés de convenir du fait que chaque petite pièce avait sa place. Il ne servait à rien de vouloir la mettre ailleurs; elle appartenait à une certaine place qui lui était propre.

* Être à sa Place

                    Une vérité qui découle de cela, c'est que chaque pièce est un problème tant qu'elle n'est pas à sa place. Remarquez ce qui nous est dit dans la seconde partie de ce seizième verset du quatrième chapitre : (le corps) tire son développement selon la force mesurée à chacune des parties.

                    Maintenant, dans notre jeu de patience, nous prenons une petite pièce, ou plusieurs petites pièces, nous les examinons, et elles nous paraissent un réel problème. Nous ne pouvons pas comprendre ce qu'elles signifient; il n'y a rien de complet en aucune des pièces séparées. Il peut y avoir juste un peu de bleu, un petit fragment de rouge, un brin de vert, et des quantités d'angles et de coins – un vrai problème en soi. Et nous sommes en nous-mêmes de réels problèmes ; mais tout problème disparaît dès que nous mettons la pièce à sa place. Nous n'avons plus aucune question au sujet d'une pièce qui est à sa place. J'aimerais dire beaucoup de choses aux chrétiens plus âgés à ce sujet, mais j'essaie d'être aussi simple que possible.

                    Il faudra considérer les choses au delà de ce que nous en disons. Combien nous rencontrons de problèmes à cause de chrétiens qui ne sont pas à leur place, qui n'appartiennent pas à la place qu'ils ont voulu occuper. Peut-être ne veulent-ils pas s'adapter ! Mais ils sont hors de leur place, et ils sont embarrassés et inutiles, et les choses ne sont point faciles pour personne. Souvenons-nous que nous serons des problèmes, pour nous-mêmes et pour les autres, jusqu’à ce que nous ayons trouvé la place qui est la nôtre. Toute vie a sa place; et toute vie sera un problème tant qu'elle ne sera pas à sa place, et que cette place aura été acceptée.

* Chacune des Pièces est l'Explication d'une Autre.

                    Il y a une autre chose. Chacune des nombreuses parties de l'ensemble est l'explication d'une autre partie. Le fait ne sera peut-être pas facile à saisir d'emblée. Nous avons toutes ces parties, et aucune d'elles ne pourra être comprise avant que l'on ait trouvé celle qui doit s'y adapter. C'est dire que chacune des pièces en explique une autre.

                    Nous avons une pièce sur laquelle se trouve une certaine marque. Disons que ce sera tout simplement un doigt de la main, un orteil du pied. Mais il y a une autre pièce sur laquelle se trouvera une autre partie de ce pied ou de cette main; et ainsi, aucune des pièces ne peut être comprise avant d'avoir trouvé son complément, l'autre pièce qui s'y adapte. Chacune des pièces explique l'autre ; chacune des parties en explique une autre. Et c'est ce que fait le Seigneur lorsque, par Son Esprit, Il unit Ses enfants, les rassemble dans Son propre modèle si merveilleux. Il fait de l'un le complément de l'autre. Il complète l'une ou l'autre des parties en faisant entrer celle-ci ou celle-là à leur Place.

                    Et le Seigneur cherche à unir Ses enfants, de manière à ce qu'ils s'aident l'un l'autre. Il ne se contente pas d'avoir un pêle-mêle de pièces ou de personnes sans rapport les unes avec les autres. Il ne fait pas que les rapprocher comme si elles étaient qu'autant de, choses séparées. Il nous adapte l'un à l'autre, en sorte que vous soyez réellement une aide pour moi, et que je sois une aide pour vous. Vous avez quelque chose à me donner, et j'ai quelque chose à vous donner. Il n'y a personne qui puisse faire exactement la même chose que vous ou moi.

                    Vous pouvez chercher dans la masse des pièces d'un jeu de patience, sans en trouver plus d'une qui corresponde à une certaine place. Vous pouvez essayer d'y adapter une autre pièce; elle n'ira pas. Il faut cette pièce pour cette place; il n’y a que cette pièce qui s'adaptera là, qui aidera à cet endroit précis.

                    Il en est de même pour les chrétiens. Il y a quelque chose que vous pouvez me donner, en quoi vous pouvez m'aider ; personne d'autre ne pourra le faire. Je puis vous aider là où aucune autre personne le pourrait. Le Seigneur a peut être agi à mon égard de telle manière, Il m'a fait passer par de telles expériences, afin que je puisse vous aider, non pas plus qu'un autre, mais comme personne d'autre ne pourrait le faire; et il en est de même pour les uns et les autres.

                    Pourquoi le Seigneur agit-il à notre égard comme Il le fait ? Pourquoi toutes ces coupures, tous ces angles, pourquoi rien ne semble-t-il en droite ligne dans notre expérience ? Pourquoi le Seigneur a-t-Il agit de cette manière a notre égard ? Pourquoi le Seigneur a-t-il choisi pour nous des expériences si différentes de celles de la plupart de Ses enfants ? C'est simplement afin que nous puissions aider quelqu'un, là où aucun autre ne le pourrait. Nous avons tous une utilité particulière pour le Seigneur. Combien de fois dans notre vie avons-nous pu dire de certains de Ses enfants : « Oh! il (ou elle) a pu m'aider comme personne n'a jamais pu le faire ! Il (ou elle) a eu précisément l'expérience ou la parole que j'attendais; je l'avais cherchée chez beaucoup d'autres chrétiens, mais jamais personne n'avait pu m'aider comme cela! » C'est de cette manière étrange en creusant, en taillant, que le Seigneur accomplit, en vous ou en moi, ce travail de patience, qui reste une énigme dans notre propre expérience, mais qui est fait pour nous adapter à l'ensemble, et pour que nous puissions nous aider l'un l'autre comme nul autre ne pourrait le faire. Il nous est dit ici: « bien ajusté et lié ensemble par chaque jointure », «tout le corps, bien ajusté et lié ensemble par chaque jointure du fournissement, produit, selon l’opération de chaque partie dans sa mesure, l’accroissement du corps pour l’édification de lui-même. » Chaque pièce du puzzle contribue à l'accroissement du tout, et chacune pour les autres et non pour elle-même.

* Chaque Pièce est Nécessaire.

                    Il y a encore une chose. Chaque pièce de ce jeu de patience rend naturellement les autres nécessaires. Jusqu'à ce que toute l'image soit terminée, jusqu'à ce qu'elle soit réellement complète. Qu'avez-vous fait en posant l'une après l'autre chaque pièce à sa place ? Vous avez travaillé en vue de la plénitude, vous vous êtes rapproché de l'ensemble de l'image, mais vous avez encore quelques angles. Vous n'avez fait que rendre quelque chose plus nécessaire encore. Vous direz: « Il me faut ceci maintenant; je ne puis continuer avant d'avoir cette pièce » C'est ainsi que la dernière pièce ajoutée a montré la nécessité d'une autre pièce.

                    Le Nouveau-Testament est rempli de choses de ce genre. Il nous dit qu'il en faut encore d'autres pour compléter cet ensemble. L'un est nécessaire à l'autre, et chacun est nécessaire à l'ensemble : «L’œil ne peut pas dire à la main, je n’ai pas besoin de toi; ou bien encore la tête, aux pieds, je n’ai pas besoin de vous. » (1 Corinthiens 12 :21). Tous nous avons besoin l'un de l'autre ; et l'image ne pourra jamais être complète et parfaite avant que nous ayons appris cela.


                    Il y a certains enfants de Dieu qui pensent être complets en eux-mêmes. Ce n'est pas ce que la Bible enseigne. Il y en a d'autres qui pensent qu'en se rassemblant en un petit groupe, ils seront complets en eux-mêmes. Pas du tout! Il faudra pour cela toute cette vaste masse appelée « l'Église qui est Son corps ». Nul de nous ne pourra jamais savoir combien elle est grande et combien de parties elle renferme; et chacune des parties a besoin des autres. C'est ce qu'enseigne la Parole de Dieu ; et elle ne nous autorise pas à penser que nous puissions nous passer d'une des parties du Corps, que nous puissions nous dispenser de cette autre partie. Le Saint Esprit, lorsqu'Il nous parle par l'apôtre Paul,nous dit si clairement que le plus petit des membres est nécessaire. C'est une grande leçon que nous avons à apprendre: chacune des pièces en rend d'autres nécessaires.

* La Clef.

                    Quelle est donc la clef à Ce problème ? Que faites-vous lorsque vous recevez un nouveau puzzle, et que vous vous asseyez pour le faire ? Dans ma petite expérience, j’ai toujours cherché ce qui me paraissait être la chose centrale,ou la chose la plus importante de tout le modèle ; puis, après avoir trouvé et posé cette première pièce, j'y ajoutais celles qui s'y adaptaient l'une après l'autre; l'image se formait ainsi peu à peu. Je mettais habituellement de côté toutes les petites pièces de vert et de bleu, pour avoir quelque chose de distinct. Si je pouvais trouver un visage d'homme, j'avais quelque chose autour de quoi je pouvais travailler ; je savais ce qu'il fallait mettre autour d'un visage. Il faut trouver le sommet de la tête, une oreille, un cou. Tout va bien, si vous avez quelque chose de distinct ; et c'est ce que nous avons ici - « Il l’a donné pour être la tête sur toutes choses à l’assemblée ». La clef à tous les problèmes, c'est la souveraineté du Seigneur Jésus, qui est la Tête de Son corps. Nous ne pouvons jamais être à notre place dans Son corps, avant que Jésus ne soit pour nous à Sa place, comme Tête; nous ne nous ajusterons jamais à Lui,ni l'un à l'autre, avant qu'II ne soit pour nous la Tête, avant qu'II ne soit le Seigneur. Il faut la souveraineté de Jésus pour que nous entrions tous et chacun à notre place, et dans notre vraie relation les uns avec les autres.

                    Si nous sommes tous pêle-mêle, et opposés les uns aux autres, des pièces emmêlées et embarrassées, la seule chose qui puisse nous remettre en ordre, c'est de faire de Jésus le Seigneur. Si nous acceptons réellement la souveraineté de Jésus, cela aura pour résultat de nous ajuster les uns aux autres. Ce sera dur.

                   La Parole de Dieu déclare que nous ne pouvons pas dire que nous aimons Dieu, si nous n'aimons pas notre frère (1 Jean 4 :20) : « Si quelqu’un dit, J’aime Dieu, et q’il haïsse son frère, il est menteur ». Cela ne se peut pas. Si nous aimons le Seigneur, nous ne pouvons rester indifférents ou insensibles l'un à l'égard de l'autre. S'Il est réellement le Seigneur dans notre cœur, tout sera mis en ordre entre nous et les autres. Il faut qu'il en soit ainsi; c'est ce que nous dit la Parole.

                   Ainsi, la clef pour tous les problèmes, c'est la souveraineté du Seigneur Jésus. Mettez-Le à Sa place de Seigneur, et vous arriverez très rapidement à un ajustement de toutes les autres parties et de toutes les petites pièces.

* Des Parties Vivantes.

                    Il me reste maintenant une chose à ajouter. Nous formons tous ensemble ce grand modèle, mais à la condition unique que nous soyons sous le contrôle du Saint Esprit. C'est le Saint Esprit qui forme cette image, ce modèle, ce n'est pas nous qui la faisons. C'est le Saint Esprit qui accomplit ce dessein ; c'est le Saint Esprit qui doit exécuter le grand plan de Dieu. C'est Lui qui le fait, Lui qui accomplit tout; mais nous ne Sommes pas là comme de simples petits morceaux de carton. C'est là qu'est la différence entre nous et un puzzle. Nous Sommes des parties vivantes ; et le Saint Esprit a besoin que nous travaillions avec Lui, que nous coopérions avec Lui, que nous Lui obéissions.

                    Le Saint-Esprit nous dit: Voici ta place ! Nous répliquons: Je n'aime pas cette place, j'en aimerais une autre! Le Saint-Esprit reprend: C'est cette place qui est la tienne ! Nous insistons : J'aimerais être autre chose que cela ! Le Saint Esprit affirme: C'est ici qu'est ton cadre! Et nous continuons: Je ne l'aime pas; je voudrais autre chose! Tout cela nous arrête dans notre développement spirituel, tout en faisant entrave au dessein de Dieu. Il nous faut connaître le Saint Esprit, marcher dans l'Esprit, vivre dans l'Esprit, obéir à l'Esprit

* Le Tout Complet.

                    Tout cela demandera peut-être beaucoup de temps. Il a fallu jusqu'ici plusieurs centaines d'années. Il faudra peut-être encore un peu de temps, mais le jour viendra où la pensée de Dieu sera accomplie. Alors Dieu montrera à tout l'univers Son image merveilleuse, parfaitement achevée : « Quand il viendra pour être, dans ce jour-là, glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru » (2 Thessaloniciens 1 :10). Le jour approche où tous ceux qui croient verront et diront : Je ne pouvais pas comprendre ce que le Seigneur faisait; je ne pouvais pas me réjouir à la place où le Seigneur m'avait placé(e) ; tout me semblait si étrange ; je ne pouvais comprendre que cette place me convenait; je le vois maintenant ! Il travaillait en vue d'un dessein parfait.

                    C'est merveilleux! « admiré dans tous ceux qui auront cru». Il nous faut croire que le Seigneur, dans tout cet étrange désordre et cet apparent mélange, ce pêle-mêle, cette confusion, accomplit un dessein parfait, un modèle parfait; tout finira par être bien en ordre, à être parfait.

                    Il y a encore beaucoup de pièces qui sont égarées; et quel trouble est produit par ces pièces perdues, ces pièces qui sont hors du chemin. Le Nouveau Testament nous parle tout au long de ces pièces sorties du chemin, de celles qui se sont égarées, qui sont perdues. Paul était sans cesse occupé à les ramener, à les suivre, à les chercher, à les rassembler. C'est à cela qu'il nous faut travailler, nous aussi,à ramener les pièces perdues, à recouvrer celles qui ne sont que des épaves. Il y a beaucoup à faire; et c'est là notre travail. Le Seigneur, par Son Esprit et tandis que nous travaillons avec Lui, accomplira Son dessein parfait. Pour finir, tout sera très merveilleux.

                    Je me rappelle une histoire rapportée de l'expérience de Handley Moule. Il y avait eu dans les mines de houille de Durham, vers la fin de l’année, un grand désastre dans lequel beaucoup de mineurs avaient été perdus, ensevelis vivants. Lorsque cette catastrophe se produisit, on fit appeler le Dr. Moule qui se rendit aussitôt à l'entrée du puits. Il trouva là toutes les femmes et les enfants de ces pauvres mineurs, dans un état terrible. Que leur dire ? Il se mit à leur parler et dit: « Nous ne pouvons pas comprendre cette chose si étrange que Dieu a permise; nous ne pouvons pas voir ce qu'Il fait; mais c'est une chose semblable à celle que vous faites, lorsque vous brodez sur la toile. Vous travaillez en vue d'un dessin, bien que vous ne voyiez pour commencer que le fond. De plus si vous regardez l'envers de la pièce de toile, vous savez qu'il ne présentera qu'un affreux pêle-mêle, où tous les fils se croisent, vous ne pouvez rien y découvrir. Mais si vous retournez l'ouvrage, vous y trouverez le dessin parfait ».C’est précisément ce que Dieu fait maintenant, Il accomplit quelque chose, mais nous n'en voyons que l'envers, tout le désordre des fils qui se croisent. Le jour viendra où Il retournera Son ouvrage et où nous verrons ce qu'Il accomplissait – une image parfaite. Ceci n'est qu'une autre manière de parler d’un puzzle, d’un jeu de patience.

*** Que le Seigneur nous enseigne Ses leçons, et qu'Il nous aide à y répondre, et à nous ajuster, par Sa grâce.


T.A.S.
 


mercredi 6 septembre 2017

La Voix du Fils de Dieu par T. Austin-Sparks

« En vérité, en vérité, je vous dis que l'heure vient, et elle est maintenant, que les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l'auront entendue vivront … Ne vous étonnez pas de cela; car l'heure vient en laquelle tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix. », Jean 5 :25, 28
« Ayant dit ces choses, il cria à haute voix: Lazare, sors dehors! », Jean 11 :43
« C'est l'Esprit qui vivifie; la chair ne profite de rien: les paroles que moi je vous ai dites sont esprit et sont vie … Et il dit: C'est pour cela que je vous ai dit que nul ne peut venir à moi, à moins qu'il ne lui soit donné du Père. », Jean 6 :63, 65
« Pourquoi n'entendez-vous pas mon langage? Parce que vous ne pouvez pas ouïr ma parole. », Jean 8 :43
« Et quand il a mis dehors toutes ses propres brebis, il va devant elles; et les brebis le suivent, car elles connaissent sa voix; mais elles ne suivront point un étranger, mais elles s'enfuiront loin de lui, parce qu'elles ne connaissent pas la voix des étrangers. », Jean 10 :4-5
« Et j'ai d'autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie; il faut que je les amène, elles aussi; et elles écouteront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger. », Jean 10 :16
                    Il est bien reconnu que Jean 11 marque une transition. Jusqu’au chapitre 10 une série de vérités et de principes spirituels ont été présentés et ont été appliqués à certains personnages. Dans le chapitre 10, ces vérités sont présentées d’une manière collective ; à partir de là, le Seigneur est tout particulièrement occupé avec une compagnie sélectionnée. Le chapitre 11 se tient exactement au milieu, avec 10 chapitres le précédant et le suivant. Dans cette position, ce chapitre contient tout ce qui a précédé et présente ce qui sera l’issue finale. Lazare est au centre de ce chapitre ainsi qu’au centre de tout ce qui suit et ce qui est en vue c’est la gloire de Christ. La compagnie qui se retrouve autour de la table, ce festin dont la résurrection de Lazare était l’occasion, présente deux choses, (et nous devons toujours nous rappeler le double aspect des choses dans les Écritures, le temporaire et le spirituel). Ces deux choses ici sont Israël et l’Église. L’histoire d’Israël sera exactement celle de Lazare. Une maladie dans laquelle Christ n’interviendra pas. Il restera délibérément à l’écart d’Israël – bien que grandement aimé – jusqu’à ce qu’aucun espoir ne demeure excepté une intervention miraculeuse. Israël sera une mauvaise odeur au nez du monde, et plutôt qu’une guérison, il recevra un futur divin de par une résurrection d’entre les morts par la voix du Fils de Dieu – Jésus Christ.
                    L’autre chose est que l’Église entre en scène typiquement et sur la base du principe spirituel de la résurrection de Lazare et de la compagnie réunie autour de la table. L’Église est la compagnie de ceux qui ont leur propre existence uniquement de par le miracle de la résurrection. Ceci est clairement et définitivement déclaré dans cette partie de la Bible qui révèle le plus l’Église, l’épître aux Éphésiens. « et vous, lorsque vous étiez morts dans vos fautes et dans vos péchés … et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes dans le Christ Jésus. », Éphésiens 2 :1, 6. (« On lui fit donc là un souper; et Marthe servait, et Lazare était un de ceux qui étaient à table avec lui. », Jean 12 :2). Mais, ayant dit ceci, nous n’avons pas abordé la chose la plus profonde touchant cela. Le cœur de tout ceci se trouve dans les paroles de Jean 5 :25 : « Les morts entendront la voix du Fils de Dieu . »
                    Premièrement, il est évident que quelque chose de plus que la faculté de l’ouïe physique est entendu ici. Les morts n’ont pas cette faculté, il doit donc y avoir une ouïe qui n’est pas naturelle ; qui est plus profonde et intérieure que ce qui est naturel. Il ne s’agit pas non plus que certains résultats sont obtenus uniquement parce que Dieu parle. Par contre, il y a une ouïe qui produit un tel résultat. Aussi, une communion vivante avec Christ et son expression collective, ce qui est appelé Son « Corps » – « l’Église », est l’issue d’une ouïe de Sa voix qui, bien qu’elle puisse provenir de paroles parlées et audibles, est bien plus que cela. Il est possible d’entendre la déclaration verbale de la vérité à maintes fois et pendant des années, sans toutefois entendre Sa Voix. Il est possible, après avoir entendu les vérités souvent et depuis longtemps, d’entendre la voix soudainement, le résultat étant qu’il semble que nous n’avons jamais entendu auparavant ; tout est si nouveau et merveilleux. Une communion vivante avec Christ n’est pas une réaction émotionnelle, intellectuelle et de volition à des vérités de l’Évangile. Ce n’est pas non plus une décision mentale prise pour Christ, il ne s’agit pas d’un effort évangélique éthéré par lequel nous prions pour une âme ; ni aucune autre chose superficielle ou théâtrale par laquelle ces choses sont amenées. Tout ceci peut paraître avoir un certain succès à grande échelle, mais – bien qu’admettant que la souveraineté de Dieu peut toucher les cœurs par la parole – la plupart de ces choses ne peuvent que contribuer à la grande tragédie de l’Église à laquelle est elle confrontée, c'est à dire une vision basse et inadéquate de la vie chrétienne. Il ne s’agit là qu’une masse de gens qui « ont essayé et ont été désappointés » – un grand nombre de chrétiens n’ont aucune vie véritable et ne progresse aucunement dans leur connaissance du Seigneur. Le fait qu’il y ait une si grande indifférence envers la foi chrétienne aujourd’hui et qu’elle soit si peu prise au sérieux est largement dû au fait qu’elle ait été dénaturée et que sa valeur ait été diminuée. La base de tout dans le Nouveau Testament est que, au delà de ce qui est audible, perceptible, naturel, temporel et terrestre, la voix du fils de Dieu a été entendue au tréfonds de l’esprit de l’homme. Ceci peut être une voix de paroles actuelles, mais lorsque ceci se produit, celui qui est touché est vraiment capable de dire « Le Seigneur m’a parlé », ou bien, « Je sais que le Seigneur m’a révélé Sa volonté ». C’est une voix, une puissance, « à travers » des paroles ou sans elles ; mais il s’agit toujours de quelque chose de plus que de simples paroles.
                    Nous avons dit que tout dépend de ceci : « ceux qui l'auront entendue vivront … » ; notre propre vie, dans le sens divin, dépend de cela. Notre salut en découle. Mais ce qui est vrai initialement doit continuer à être vrai progressivement. Car toutes les décisions majeures de la vie, (bien entendu excepté les devoirs évidents), doivent être prises sur cette base. Paul fondait son ministère tout entier et ses aspects spécifiques, sur ce principe. Lorsque Dieu parle de cette façon, quelque chose n’est pas seulement dit mais quelque chose est accompli. Nous savons que quelque chose s’est passé en nous, une telle connaissance ou œuvre en nous est absolument essentiel pour la stabilité spirituelle. Nous en connaissons certains qui ont changé leurs plus fermes positions plus d’une fois en l’espace de quelques années. Après avoir saisi la vérité, et avoir affirmé que ce qu’ils avaient décidé était la plus grande chose que Dieu leur avait montrée, subséquemment ils répudièrent cette même chose ; et changèrent leur attitude envers elle. Lorsque ceci arrive, il ne reste qu’à dire,- à part une désobéissance flagrante et délibérée-, c’est qu’ils n’avaient jamais reçu cette chose des cieux ; mais ils l’avait reçue des hommes. Ils parvinrent à cette connaissance par une acceptation mentale et émotionnelle, soit en écoutant, en lisant ou en étudiant. L’impact était si important, la chose paressait tellement répondre à une attente ou à pourvoir tellement à un besoin de conviction personnelle, que cette chose fut adoptée dans l’âme avec zèle. Et ceux concernés ne sont pas vraiment brisés, ni épurés. Ainsi, n’étant pas une ouïe dans l’esprit, au-delà de ce qui est naturel, de la voix du Fils de Dieu, cette chose ne pouvait pas perdurer ; et une telle vie est caractérisée par un manque de constance. Et bien entendu, ceci est très différent des changements qui caractérisent un véritable développement et accroissement. Beaucoup de choses peuvent être modifiées, mais certainement pas en ce qui concerne notre révélation fondamentale. Concernant notre connaissance première de la connaissance de la volonté de Dieu et notre révélation de Sa Personne, il est extrêmement important que nous demeurions jusque la fin là où nous étions au commencement ; bien qu’élargis et peut être avec quelques changements mineurs d’aspects extérieurs.
                    Aussi, alors même que Dieu nous parle en Christ, l’éternité s’est manifestée dans le temps ; ce qui est éternel nous a touché. Tout ce qui appartient purement au temps et à la terre a été interrompu, et à ce moment précis, ce qui était la volonté de Dieu « avant que le monde fût », et ce qui était Sa pensée au siècle des siècles a été communiqué dans nos vies ; notre existence même dépend de cela. Nous n’impliquons pas le fait que notre continuité est engagée et qu’il existe un péril d’annihilation, mais le fait même de notre existence, de notre être même, doit avoir une signification pour nous. Il s’agit bien d’un « temps » éternel de par l’intention divine même ; de ce « temps » dépend l’éternité.
                    En relation étroite avec ce que nous venons de dire, il est solennellement important de reconnaître que d’entendre cette voix du Fils de Dieu est un acte souverain de Dieu. C'est à dire, ce n’est que lorsqu’Il – et Lui seul – choisi de nous parler. A moins que Dieu ne parle, toutes les paroles humaines sont vaines. Ni ceux qui parlent, ni ceux qui écoutent ne peuvent choisir le moment ; il n’appartient qu’à Dieu. Cette décision souveraine est clairement appréhendée dans l’attitude de Christ par rapport à Lazare. Il y avait alors beaucoup de facteurs humains présents, et le Seigneur avait été mal compris de par Son attitude, néanmoins Il ne fit rien jusqu’à ce que le moment de Dieu soit arrivé. Le point, pour le moment, est ceci : lorsque cette voix est entendue c’est le moment de Dieu ; et nous ne pouvons jamais dire si ce temps se renouvellera, ni, s’il se renouvelle, quand il en sera ainsi. Dans les passages précités, nous en avons un qui est singulier : « Pourquoi n'entendez-vous pas mon langage? Parce que vous ne pouvez pas ouïr ma parole. », Jean 8 :43. Dieu avait parlé, mais il n’y avait eu aucune réaction, et maintenant ils ne peuvent plus entendre même lorsqu’Il parle. Sur la route de Damas Paul entendit la voix, ceux qui voyageaient avec lui n’entendirent que le son. Nous avons un exemple similaire concernant le Seigneur Jésus, (Jean 12 :28-29).
                    Aussi, nous devons nous poser cette question : Quel est l’effet direct et immédiat lorsque Dieu nous parle ? Ce ne sera pas forcément un transport de joie, un tel sentiment peut être faux. Normalement, ceci ne produit aucune gratification naturelle. Nos intérêts et inclinations naturels devraient avoir peu ou aucune place. Un transport de joie ne veut pas nécessairement dire la vie. Si le parler de Dieu ne provoque en nous qu’un transport de joie, nous devrions alors nous examiner. Il y a une vaste différence entre un transport de joie et le repos, la paix et la joie spirituelle. Un tel parler devrait susciter un émerveillement solennel et une crainte révérencielle, mêlés à une quiétude spirituelle.
                    Le premier effet d’entendre la voix du Fils de Dieu est le don de la foi, ce qui, auparavant, semblait irréalisable, devient maintenant possible. Ce qui était alors sans espoir – et nous le savions – devient à présent une possibilité. « Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés pour une espérance vivante par la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts. », 1 Pierre 1 :3. C’est une espérance de résurrection. Combien désespérée et impossible était la situation de Lazare, jusqu’à ce qu’il entende la voix du Fils de Dieu ! Aussi, Paul dit : « Car vous êtes sauvés par la grâce, par la foi, et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. », Éphésiens 2 :8. Il dit encore : « La foi est de ce qu’on entend. », Romains 10 :17. Mais, c’est le genre d’ouïe que nous avons décrit plus haut dont il est question dans ces passages. Les efforts et les tensions disparaissent de la vie quand nous laissons agir la foi en Dieu, et les obstacles insurmontables ne le sont plus.
                    Nous devons mentionner encore deux choses. Si les morts doivent entendre la voix du Fils de Dieu et vivre, ce ne seront que les morts qui l’entendront. Nous avons vu que le Seigneur Jésus avait agit intentionnellement dans Sa détermination de laisser mourir Lazare avant qu’Il n’intervienne. Il utilisa, tout d’abord, un langage figuratif : « Lazare, notre ami, s’est endormi. » ; mais Ses disciples ne Le comprirent pas, alors Il leur dit pleinement : « Lazare est mort. » Les sœurs savaient dans quel état serait Lazare après quatre jours dans le tombeau et dans le climat oriental. Lazare était-il mort ? Sans aucun doute possible ! Ceci était essentiel pour le principe divin. Nous sommes bien trop vivants dans nos propres efforts, intérêts, luttes, ambitions, activités, travaux, etc..., pour que nous puissions entendre cette Voix du Fils de Dieu. Aussi, nos œuvres sont autant « d’œuvres mortes ». Il y a une vie naturelle, mais ce n’est pas la vie de Dieu. Il y a tant de voix qui remplissent nos oreilles, religieuses et mondaines ou un mélange des deux. Si la plus grande chose qui puisse arrivée à des hommes doit prendre place, alors nous devrons être, comme Paul jetés à terre, afin d’entendre la Voix, (Actes 9 :4). Combien de fois, sous la main de Dieu, la fin signifiait en fait le commencement. Nous avons été amenés à une situation désespérée, dans laquelle nous étions totalement impuissants, et, comme Paul, « nous avons désespéré même de vivre. » ; non pas nécessairement physiquement, mais spirituellement. Mais, plus tard nous avons découvert qu’il s’agissait de Dieu oeuvrant souverainement, suscitant quelque chose d’entièrement nouveau. Il n’y a vraiment aucun espoir à moins que nous soyons morts.
                    Pour conclure. Quelle est donc la nature de votre relation avec Christ ? Peut être croyez-vous dans la doctrine chrétienne de la déité de Christ, peut être y croyez-vous intensément. Mais, si ce n’est qu’une doctrine, un enseignement, un fait objectif concernant Christ, ceci ne vous portera pas à travers les expériences dantesques qui parsèment le cheminement du vrai chrétien.
                     Jean dit que la raison pour laquelle il écrivit son évangile était afin que nous sachions que Jésus est le Fils de Dieu, et qu’en croyant nous ayons la vie en Lui. Mais, il s’est appliqué à démontrer que ceux qui crurent ainsi avaient une base vécue pour leur foi. Comment et pourquoi croyez-vous ? Pouvez-vous dire vraiment : « Car quelque chose s’est passé en moi qui ne peut être qu’expliqué par le fait que Dieu a agit. Les sentiments, les raisonnements, les persuasions ne peuvent expliquer cette chose. Les personnalités humaines, la psychologie, ou n’importe quel autre facteur naturel ne peut expliquer cette expérience. Un tel accomplissement n’a pu avoir eu comme origine Dieu Lui-même, et je L’ai trouvé en Jésus Christ. C’était la Voix du Fils de Dieu et elle m’amena à la vie et dans cette vie je demeure. »

source : http://www.austin-sparks.net/francais/cat_christ.html



lundi 4 septembre 2017

La Mesure de Christ par T. Austin-Sparks

Publié pour la première fois dans le magazine «Un témoin et un témoignage», septembre-octobre 1931, vol. 9-5

"Christ en vous, l'espérance de la gloire." (Colossiens 1: 27). Lisez attentivement le verset entier, fragment par fragment, pour obtenir toute la portée de sa merveilleuse vérité: "Dieu était heureux de faire connaître - quelle est la richesse de la gloire - de ce mystère ... qui est, Christ en vous." Les richesses de la gloire, Christ en vous!

"Ne savez-vous pas par vous-même que Jésus-Christ est en vous?" (2 Corinthiens13: 5). Cet interrogatoire de l'apôtre n'est pas sans intérêt: «Ne savez-vous pas vous-même» - ne savez-vous pas que Christ est en vous? Vous ne connaissez pas cette chose merveilleuse?

"Mes petits enfants, dont je suis de nouveau en travail jusqu'à ce que le Christ soit formé en vous" (Galates 4, 19). "Jusqu'à ce que Christ soit formé en vous"; c'est une étape.

"Qui Il a connu d'avance, Il a également prédestiné à être conforme à l'image de Son Fils" (Romains 8:29). Des mots merveilleux! Aucun homme n'oserait dire cela; ils sont ici par révélation du Saint-Esprit.

"A chacun de nous a été donnée la grâce selon la mesure du don du Christ ... jusqu'à ce que nous atteignions tous l'unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu ... à la mesure du stature de la plénitude du Christ "(Éphésiens 4: 7, 13; ARV). "La mesure ... de la plénitude du Christ."

Nous voulons tout de suite concentrer tout dans et sur le Seigneur Jésus-Christ car c'est Lui qui est en vue. Ce que nous avons devant nous, ce n’est ni l’enseignement ni la vérité; c'est-à-dire avoir plus de connaissance de la vérité; ce n'est pas un service; mais c'est le Seigneur lui-même.

Le but du Père du début à la fin est que le Fils, le Seigneur Jésus, remplisse toutes choses, et que toutes choses soient remplies de Christ. La valeur de tout aux yeux de Dieu est selon la mesure de la manifestation du Christ en elle. C'est de ce point de vue que Dieu détermine l'importance de tout.

Si nous nous concentrons là-dessus, cela fera une grande différence, beaucoup de choses devront être éliminées parce que cela ne manifeste pas le Seigneur Jésus. Nous devons comprendre que le Père a placé le Seigneur Jésus devant Ses yeux et que les yeux du Père ne sont remplis que d'un seul objet, c'est le Bien-aimé, son Fils; et aux yeux de Dieu, la valeur de tout est déterminée par la mesure dans laquelle son Fils se manifeste et se glorifie; c'est sa fin et c'est son objet.

Le Tout-Inclusivité du Christ

Le service spirituel, la vision, la vocation, la glorification n'ont pas d'existence en dehors du Christ; ce ne sont pas des choses en tant que choses et ne peuvent être obtenues qu'en la personne du Seigneur Jésus.

Pour beaucoup, le salut est comme une chose. Il est détaché et considéré comme quelque chose en soi; être donné par lui-même, pour le bien de ceux qui le reçoivent. La sanctification est enveloppée de la même manière. Si souvent nous pensons au salut et à la sanctification en relation avec les personnes en vue, et donc quelque chose pour elles, mais c'est Christ Lui-même qui est le salut, Il est la sanctification, et Il est à l'intérieur de ceux qui croient.

Il en est de même du service et de la vocation; ceux-ci ne sont souvent perçus qu'en ce qui concerne les personnes elles-mêmes. «Sauvé pour servir» n'est qu'une partie de la vérité et est un slogan dangereux, car le motif, si souvent, est le service lui-même et non le Seigneur. Vous pouvez être tellement motivé par le service qu'Il (Jésus) est laissé de côté. Nous avons détaché la chose de la Personne, et nous trouvons que nous sommes saisis et enveloppés dans les revendications de «service»; cela devient le moteur du service, et à la fin cela nous brise. Et encore une fois, quand le service devient dur et difficile, nous disons que nous y renoncerons, nous démissionnerons, montrant ainsi que nous avons séparé le service de la Personne, et avons été occupés, jour après jour, avec lui, le travail, et non avec le Seigneur lui-même.

Et ainsi de glorification; oui, cela nous émeut, nous aimons chanter des hymnes sur notre glorification; mais Dieu veut que cela commence maintenant et cela doit commencer maintenant. Qu'est-ce que la glorification? C'est la pleine manifestation de Jésus-Christ en nous. Dieu considère le salut, la sanctification, la vocation, le service, la glorification, comme liés à son Fils et sans valeur en dehors de lui; Il est le salut, Il est la sanctification, etc.

Le salut et la sanctification sont souvent présentés aux gens comme des choses à recevoir pour leur bien; l'objet étant pour eux de bénéficier de quelque chose reçu; c'est souvent le salut pour le salut. Dieu n'a pas sauvé une seule âme pour le salut. Dieu n'est pas après le salut comme une fin en soi, mais pour l'amour du Sauveur, pour la gloire de son Fils. Ce n'est pas le salut qui est en vue, mais le Sauveur. Si les gens se réjouissent du salut simplement comme quelque chose de reçu pour leur propre bénéfice, la fin complète sera cachée par le premier pas. N'est-ce pas la cause de l'arrêt spirituel et du retard?

L'ouvrier doit être amené, pour ne voir aucune plénitude profonde du résultat de son travail, à l'endroit où il crie: «Je ne peux rien faire». Il en vient donc à voir la vraie nature du salut, et que sauver une autre âme est complètement au-delà de lui, et est l'œuvre de Dieu. Il en vient donc à voir l'objet de Dieu dans le salut, qui est la gloire de son Fils. Le salut n'est pas quelque chose, c'est l'arrivée puissante d'une personne; "Celui qui a le Fils a la vie"; (1 Jean 5:12). "A tous ceux qui l'ont reçu…." (Jean 1:12).

Ceci est également vrai en matière de sanctification et de service. Tout service qui n'est pas accompli sur la base du Christ intérieur en tant qu'ouvrier ne peut pas réaliser le dessein de Dieu, car seul le Seigneur Jésus par Son Esprit peut faire l'œuvre de Dieu. Oui, vous êtes appelé à être un serviteur dans un service que vous ne pourrez jamais remplir! Le service est la mise en vue du Seigneur Jésus, et tout service qui ne fait pas cela n'est pas le service du Saint-Esprit, mais le service de l'homme qui n'accomplit pas les fins de Dieu; il sera testé par le feu et prouvé sans valeur.

Le christianisme n'est pas une doctrine, pas la vérité comme vérité, mais la connaissance d'une personne; c'est connaître le Seigneur Jésus. Vous ne pouvez pas être éduqué pour devenir chrétien. Le christianisme est la connaissance à l'intérieur d'une personne et connaissant cette Personne comme résidant en nous.

L'universalité du Christ

Dieu a choisi une Personne et a rassemblé en cette Personne toutes les perfections divines; tout est inséparablement lié à son Fils; Il a mis toute la plénitude de l'éternité et de l'univers dans cette Personne, et lié toute la plénitude en lui; pas un fragment ne peut être obtenu en dehors de Lui; ce qui doit caractériser la nouvelle création est en Lui. La fin prédestinée de Dieu est une présentation complète de la plénitude de Christ - "L'Église, son corps, la plénitude de Celui qui remplit tout en tous" (Éphésiens 1:23).

Chaque coin de l'univers parlera de manière audible de Jésus-Christ; afin que nous ne puissions pas entrer dans un lieu, ou toucher une vie, sans trouver une expression du Seigneur Jésus.

"Christ en vous, l'espérance de la gloire" - c'est le paradis. Vous marchez en présence du Seigneur Jésus. Pensez à l'univers entier comme ça; une expression universelle de son Fils dans la plénitude. C'est la fin que Dieu a en vue, à savoir que Christ remplira toutes choses; qu'en regardant tout, il sera trouvé plein de Christ. Tout est fait pour lui, et dans la nouvelle création, tous parleront de sa présence et montreront quelques caractéristiques de Lui. Oh! la joie, même maintenant, quand vous touchez une vie et constatez immédiatement que la vie est remplie du Seigneur Jésus, et que le Seigneur Jésus est la plénitude de cette vie; quelle bénédiction!

Dieu a choisi une personne et l'a présentée pour être vue de tous - l'homme Christ Jésus.

L'universalité de l'Église

Vous ne pouvez pas sortir de A et Z dans le domaine de la littérature; vous encadrez la boussole du langage avec A et Z; de même, le Christ Jésus est le premier et le dernier de la nouvelle création de Dieu, et tout ce qui se trouve entre les deux; vous ne pouvez pas sortir de cela. Nous ne devons jamais penser à quoi que ce soit en dehors du Christ; Il est le salut; Il est la sanctification; Il est rédemption, justification, paix; Sagesse, amour, ciel. «Ne savez pas vous-mêmes que Jésus-Christ est en vous», ce Christ - en vous! Voyez-vous les possibilités et l'énorme portée de cela?

Dieu transformera Son univers, non pas de l'extérieur, mais de l'intérieur. Comment? En mettant Jésus-Christ dans le croyant par Son Saint-Esprit; et de là il y aura une double activité - être conforme à Lui par Son Esprit, en étant formé dans le croyant; ainsi Il va faire sa nouvelle création.

«Le Christ en vous, l'espérance de la gloire» (Colossiens 1, 27). "Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils. Celui qui a le Fils a la vie" (1 Jean 5:11, 12).

«Si quelqu'un n'a pas l'Esprit du Christ, il n'est pas à Lui» (Romains 8: 9).

"Le Seigneur Jésus-Christ: qui façonnera à nouveau le corps de notre humiliation, afin qu'il soit conforme au corps de sa gloire, selon l’œuvre par laquelle il peut même se soumettre toutes choses" (Philippiens 3: 20b , 21; ARV).

"Revêtez-vous de l'homme nouveau, qui se renouvelle à la connaissance à l'image de Celui qui l'a créé: là où il ne peut y avoir de Grec et de Juif ... mais Christ est tout et en tous" (Colossiens 3:10, 11; ARV).

«L'Église, qui est Son corps, la plénitude de Celui qui remplit tout en tous» (Éphésiens 1: 22b, 23).

Grandir avec Lui

La vie chrétienne ne se fait pas par effort, ni par lutte; pas simplement en essayant de mettre en pratique certaines maximes, ou en essayant d'atteindre une certaine mesure; mais du début à la fin, et tous ensemble, il s'agit de connaître le Seigneur Jésus à l'intérieur. Bien sûr, cela implique une réponse à Lui, et une soumission continuelle à Son œuvre par Son Esprit à l'intérieur, et ainsi coopérant avec Lui dans Son dessein de conformité à Son image.

Nous avons tous grandi depuis notre naissance. Comment avons-nous grandi? Pas en s'asseyant et en considérant que nous devons augmenter notre stature; non pas en se décidant à grandir autant aujourd'hui, et un peu plus demain; non par des efforts douloureux pour augmenter nos dimensions, et ainsi de suite; mais nous "avons juste grandi!". Mais alors que nous «ne faisions que grandir», nous devions répondre aux lois de la croissance. Donc, dans le domaine spirituel, nous devons reconnaître les lois de la croissance, et là où elles ne sont pas traitées ou sont violées, il ne peut y avoir de croissance, mais un arrêt, une faiblesse et une perte.

Pourquoi la croissance spirituelle est-elle si lente chez certains et si glorieusement rapide chez d'autres? Parce que certains donnent des coups de pied et des questions, ou se disputent avec Dieu; faire le tour du sujet en demandant: cela signifie-t-il cela? Dois-je faire ça? Est-ce nécessaire? Puis-je, puis-je faire cela? etc. Pourtant, ce sont ces mêmes personnes qui disent le plus fort qu'elles ne veulent que la volonté de Dieu; mais leur affirmation même montre souvent qu'une lutte est en cours et leur croissance est semée d'embûches.

D'autres, dans une belle sincérité et pureté d'esprit, s’abandonnent aussitôt au Seigneur, afin qu'Il puisse les conduire, sans perte de temps dans la controverse avec la volonté de Dieu; et il n'y a pas de faiblesse parce qu'il n'y a pas d'abandon total et d'obéissance de tout cœur et d'abandon à cette volonté. Il y a une passion pour le Seigneur Lui-même, et pour Lui d'avoir son plein chemin à tout prix.

Tout dépend de notre appréciation du Seigneur Jésus. Quand nous obtenons une vraie valeur de lui, et voyons tout ce qu'il est pour nous au Père, et que par la foi nous nous l'approprions, nous grandissons tranquillement - "En voyant ... le Seigneur, sont changés (transformés de l'intérieur) en la même image, de gloire en gloire »(2 Corinthiens 3:18).

L'empêchement à la croissance est de considérer les choses comme séparées de la Personne, le Seigneur Jésus. Nous ne ferions jamais le tour des Écritures, comme nous le faisons parfois, en débattant si nous le ferions ou non, si nous avions une pleine appréciation de Lui, si notre passion était pour Lui d'obtenir la gloire la plus complète possible; nous devons céder instantanément, afin que Christ obtienne plus de gloire.

La difficulté n'est-elle pas souvent de considérer les aspects de la vie chrétienne comme quelque chose en soi?

Une appréciation adéquate du Seigneur Jésus élimine toute la tension de la croissance spirituelle. Le Christ est le plus glorifié là où le Christ est le plus vivant dans le cœur. La croissance est liée au Bien-Aimé; et la croissance est le résultat d'être occupé avec Lui, donnant au Seigneur Jésus sa place en tout; Il le premier, et Il est tout, et en tous. En conclusion, il s'agit de la mesure du Christ, nous devons voir que tout est lié au Seigneur Jésus lui-même.

Tout est question de connaître le Seigneur dans nos cœurs, alors le Seigneur a un chemin clair en nous et à travers nous.

Concentrez-vous sur lui et voyez qu'il est lui-même tout.

L'Évangile de Dieu est que nous sommes sauvés pour être conformes à l'image de son Fils; arriver à la plénitude de la «mesure de Christ», «à un homme adulte, à la mesure de la stature de la plénitude de Christ» (Éphésiens 4:13).

Conformément au souhait de T. Austin-Sparks que ce qui a été reçu gratuitement soit donné gratuitement et non vendu dans un but lucratif, et que ses messages soient reproduits mot pour mot, nous vous demandons, si vous choisissez de partager ces messages avec d'autres, de respecter ses souhaits et les offrir librement - sans aucune modification, sans aucun frais (à l'exception des frais de distribution nécessaires) et avec cette déclaration incluse.

samedi 2 septembre 2017

L'Alpha et l'Oméga par T. Austin-Sparks

« Moi, je suis l’alpha et l’oméga, dit le Seigneur Dieu, celui qui est, et qui était, et qui vient, le Tout-puissant. » (Apocalypse 1 :8)
« Et il me dit ... Moi, je suis l’alpha et l’oméga, le commencement et la fin. » (Apocalypse 21 :6)
« Moi, je suis l’alpha et l’oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin. » (Apocalypse 22 :13)
                    L’un des titres que le Seigneur s’attribue dans sa résurrection est : « l’Alpha et l’Oméga ». Le Seigneur se présente ici comme « le vivant », celui qui a été mort, mais qui est vivant – et aux siècles des siècles (Apocalypse 1 :17). Ces deux lettres, Alpha et Oméga, sont, nous le savons, la première et la dernière lettres de l'alphabet grec. L'une a la même forme que la première lettre de notre propre alphabet; l'autre est différente de toutes nos lettres. Alpha et Oméga - Premier et Dernier. Dans tout alphabet, il y a quelque chose qui correspond à un « A » et à un « Z », un Alpha et un Oméga, un commencement et une fin. Peu importe que l'alphabet soit compliqué ou qu'il ne contienne que vingt-six pauvres lettres, comme notre alphabet français: tout est cependant limité par le « A » et le « Z » , l'Alpha et l'Oméga. L'on ne peut rien trouver en dehors de cela; tout se trouve entre ces deux lettres. L'Alpha et l'Oméga embrassent tout ce qui est nécessaire au discours; il n'y a pas de discours possible, dans aucune langue, en-dehors de ce qui se trouve entre ces deux lettres. Tout ce qui peut être dit doit rester dans leur limite; en-dehors de leur limite, rien ne peut être dit.
Dieu ne peut être Connu en-dehors de Christ
                    Or, Jésus dit cela de Lui-même : « Je suis l' Alpha et l'Oméga ». La Parole de Dieu nous dit que Christ est la plénitude de Dieu, et que Dieu veut rassembler toutes choses en Christ. Elle nous montre, de plus, que Dieu ne parlera jamais, à personne, en-dehors de Son Fils, Jésus Christ. Il a lié à Son Fils tout ce qu'Il a à dire à l'homme; Il a fait de Christ la limite de tout; Il n'a rien à dire, et Il ne dira rien, en-dehors de Son Fils. « Nul ne vient au Père que par moi», a dit le Fils (Jean 14 :6). « Et personne ne connaît le Fils, si ce n'est le Père ; ni personne ne connaît le Père, si ce n'est le Fils, et celui à qui le Fils voudra le révéler » (Matthieu 11 : 27). L'apôtre qui a écrit la lettre aux Hébreux la commence en disant: « Dieu ayant autrefois, à plusieurs reprises et en plusieurs manières, parlé aux pères par les prophètes, à la fin de ces jours-là, nous a parlé dans le Fils, qu’il a établi héritier de toutes choses. » (Hébreux 1 :1-2). Tout ce que Dieu nous dira, et tout ce que Dieu peut nous dire, sera en Jésus Christ.
                    « Je suis l'Alpha ». La toute première syllabe de la connaissance de Dieu est la connaissance de Jésus Christ. Elle commence par « A » ; c'est le premier murmure du bébé. « Et, parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé l’Esprit de son Fils dans nos cœurs, criant, Abba, Père » (Galates 4 :6). La toute première syllabe de la vie chrétienne commence par « A » – « Père » . Nous ne connaissons pas le Père avant de connaître Jésus-Christ; c'est Lui qui nous a révélé le Père. Le commencement de toute connaissance de Dieu comme Père nous est donnée par Jésus-Christ. Ce qu'Il a dit dans Sa prière était bien vrai: « J’ai manifesté ton nom aux hommes » (Jean 17 :6), et ce nom était celui de « Père ». Désirons-nous connaître Dieu ? Désirons-nous Le connaître comme un Père ? Désirons-nous savoir ce qu'Il a à nous dire, ce qu'Il veut nous faire connaître? Désirons-nous connaître toute la vaste richesse que Dieu veut nous révéler, ou quelque chose de cette richesse? Nous ne pouvons la connaître qu'en Jésus Christ; nous ne pouvons la connaître qu'en Celui qui est le commencement et la fin, l'Alpha et l'Oméga. Il n'y a pas de connaissance sans mots composés de lettres (excepté peut-être pour nos amis chinois !), et toutes les lettres se trouvent entre ces deux. Il n'y a pas de connaissance qui soit une vraie connaissance, une connaissance qui soit la vie éternelle, en-dehors de Jésus Christ. « Et c'est ici la vie éternelle, qu'ils te connaissent seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. » (Jean 17 : 3). Il n'y a pas de connaissance en-dehors de Jésus Christ.
                     Et il n'y a pas de communication de la part de Dieu en-dehors de Jésus Christ. Mettez Jésus Christ de côté, et Dieu sera silencieux – Il n'a rien à nous dire. Si nous ne donnons pas à Son Fils la place qui est la Sienne, Dieu restera muet; Il ne nous dira rien. Plus nous honorons le Fils, plus le Père se manifestera à nous et sera en communion avec nous.
Toute Nécessité a sa Réponse en Christ
                      Deuxièmement, Alpha et Oméga renferment non seulement tout le discours – ils répondent à toutes les nécessités. Nous n'avons besoin de rien en-dehors de « A » et de « Z » ; nous n'avons pas besoin de créer de nouvelles lettres ; tout est là. Peu importe que nous employions de grands mots, et il y a de grands mots en nos jours!, peu importe la grandeur des mots, la longueur des phrases, la hauteur des expressions : nous pouvons répondre aux besoins du plus grand des mots, de la plus longue des phrases, et de l'expression la plus entière par ce qui se trouve entre Alpha et Oméga. Pour tous ces grands nouveaux mots, nous n'avons pas besoin de créer de nouvelles lettres: tout ce dont nous avons besoin est là.
                    L'apôtre Paul nous dit qu’ « en Lui » – c'est à dire, en Christ – « habite toute la plénitude de la déité » (Colossiens 2 : 9) ; « tous les trésors de la sagesse et de la connaissance » (2 : 3) ; et qu’en Lui « toute la plénitude s’est plu à habiter » (1 : 19). Nous apprécions beaucoup cette parole que Paul écrivit aux Philippiens : « Mais mon Dieu suppléera à tous vos besoins selon ses richesses en gloire par le Christ Jésus » (Philippiens 4 : 19). Il sera pourvu à tout besoin sur l'échelle de Ses richesses dans la gloire – pouvons-nous saisir cela, pouvons-nous embrasser cela ? Mais c'est selon ce qui est en Jésus Christ qu'il sera pourvu à tout besoin. En Lui se trouve tout ce dont nous avons besoin : Il est l'Alpha et l'Oméga. Lorsque Jésus dit: « Je suis l'Alpha et l'Oméga », Il dit: « Je suis tout ce dont vous avez besoin, vous ne pouvez jamais avoir un besoin, vous ne pouvez jamais inventer ou imaginer quelque chose à laquelle Je ne pourrai pas pourvoir. Aucune situation ne peut m'épuiser : en Moi demeure toute la plénitude. Je suis Alpha et Oméga » .
Christ, l'Agent, le Modèle et le But de la Création
                      Christ est le premier et le dernier dans la création, c'est ce que déclare la Parole. Dans cette lettre aux Colossiens que nous venons de citer, l'apôtre nous dit clairement et précisément que, « toutes choses ont été créées par lui et pour lui », et que « lui est avant toutes choses » (Colossiens 1 :16-17). L'apôtre Jean, au commencement de son Évangile, nous dit également que toutes choses ont été faites par lui (Jean 1 :3). Il est le commencement dans la création. Dans la lettre aux Hébreux, il nous est dit que les mondes, ou les âges, ont été faits par Lui; c'est par Lui qu'ils sont entrés en existence (Hébreux 1 : 2). Dans ce livre de l'Apocalypse, nous lisons : « Voici ce que dit l’Amen, le témoin fidèle et véritable, le commencement de la création de Dieu » (Apocalypse 3 :14). Il est l'Alpha et l'Oméga dans la création; Il est ici l'Alpha, l'Agent même et l'Instrument de la création.
                    Il a été le Modèle de la création, car toutes choses ont été créées pour être une expression temporelle et matérielle des réalités spirituelles et morales qui sont dans le Fils de Dieu. Si nous avions des yeux pour voir, et une intelligence pour comprendre, les secrets les plus profonds d'une création non déchue, d'un vaste univers sortant de la main de Dieu, nous verrions, en tout, quelque chose qui parle du Fils de Dieu – de Son caractère spirituel, et moral, de Sa place suprême dans tout le système de Dieu. Il est le Modèle de la création : « Car de lui, et par lui, et pour lui, sont toutes choses! » (Romains 11 :36). Et Il est déclaré être la perfection, le but, de la création de Dieu. Il est Alpha et Oméga.
Christ: le Premier et le Dernier dans la Rédemption
                     Tout ce que nous venons de dire a pour but de mettre le Seigneur Jésus à la place qui est la Sienne dans l'univers de Dieu. Mais nous pouvons sentir que tout cela ne nous aide pas réellement. Ce qui se rapproche davantage de nous, c'est ceci: Il est l'Alpha et l'Oméga dans la rédemption. Il est le Premier et le Dernier dans la rédemption. Nous trouvons encore dans cette lettre aux Hébreux ces paroles qui nous sont familières : « Fixant les yeux sur Jésus le chef (l’auteur) et le consommateur de la foi » (Hébreux 12 : 2). Il est donc le commencement et la fin, l'Alpha et l'Oméga, de la rédemption.
                     Christ est, naturellement, le commencement de la rédemption dans ce simple sens, qu'il n'y a point de rédemption avant que nous ne venions à Lui. De même qu'il n'y a pas de parole, pas de moyen de communication, pas de connaissance avant que nous venions à l'alphabet, ainsi il n'y a pas de rédemption avant que nous ne venions au Seigneur Jésus. Il n'y a simplement rien avant « A » ; il n'y a rien avant Alpha: c'est juste là que tout commence. Et ce qui est vrai en ce qui concerne le langage est vrai dans la rédemption: il n'y a simplement pas de rédemption, il n'y a pas de salut, avant que nous venions au Seigneur Jésus. Mais lorsque nous venons à Lui, il y a un nouveau commencement. C'est le commencement de tout – un tout nouveau domaine et une nouvelle étendue de possibilités, que ce soit de communication, de connaissance et d'intelligence, de sagesse ou de plaisir .
                        Quelles richesses il y a en Christ! Quelles richesses il y a en Lui, notre Rédempteur . Lorsque nous Le recevons comme le commencement, l'Alpha, du salut, quel domaine merveilleux s'ouvre pour nous ! Lorsque nous prenons un dictionnaire, et que nous commençons à en tourner les pages, quel monde s'ouvre à nous ! A mesure que nous avançons à travers les nombreux milliers de mots, avec toutes leurs tailles et leurs formes différentes, quel monde nous avons là! Je ne pourrais comprendre quelqu'un qui ne trouverait aucun plaisir dans un dictionnaire! Mais vous voyez à quoi nous voulons arriver. Lorsque nous venons à Jésus comme à l'Alpha, un monde nouveau, et vaste, et merveilleux, commence à s'ouvrir, un monde que nous n'avions jamais imaginé. Lorsque nous trouvons de nouveaux mots dans le dictionnaire, des mots que nous ne pensions pas y être, cela nous ouvre une vision entièrement nouvelle. Il en est de même à l'égard du Seigneur Jésus: lorsqu'il devient notre commencement, un monde inépuisable s'ouvre devant nous. Richesse, plénitude, abondance de connaissance – nous avons devant nous des possibilités sans limites, lorsque nous commençons par « A ».
                     Et il n'y a pas de fin! De même que quelque chose de nouveau est ajouté d'année en année au dictionnaire, il en est ainsi de la vie chrétienne. Je n'exagère pas. Mon expérience durant toutes ces années, et spécialement peut-être durant ces derniers temps, c'est que Christ est inépuisable. Il y a plus, et plus, et toujours plus, de trésors que nous n'avions pas encore découverts. Mais tout cela a commencé lorsque nous sommes venus à Lui, et cela a toujours continué depuis lors, et se continuera durant toute l'éternité; car la Parole dit: « A l’accroissement de son empire … il n’y aura pas de fin » (Esaïe 9 : 7). Pas de fin! Quel royaume de plénitude est Son royaume! Mais il nous faut commencer avec Lui; il nous faut faire de Lui notre commencement, avant de pouvoir en posséder quelque chose. Il doit être notre « Alpha ». Mais dès qu'il l'est devenu, je le répète, un monde nouveau s'ouvre à nous: une nouvelle plénitude – et quelle plénitude commence à se révéler ! Tout est en Lui, notre Rédempteur.
                     C'est ce que nous retrouvons dans le premier chapitre de l'Apocalypse : les titres du Seigneur qui Lui sont donnés dans Sa résurrection. Et nous avons ensuite des paroles qui nous disent ce qu'Il a fait dans la rédemption : « Tu as racheté pour Dieu par ton sang ... » (Apocalypse 5 : 9) et « qui nous a lavés de nos péchés par son sang ; – et il nous a faits un royaume, des sacrificateurs pour son Dieu et Père » (Apocalypse 1 :5-6). C'est l'œuvre de la rédemption qui nous a ouvert un monde où tout est nouveau – une plénitude merveilleuse! Il est l'Alpha de la rédemption.
« L'Auteur ... »
                    Christ n'est pas seulement le commencement : Il est Celui qui commence. Il est dit ici « l'auteur » : « Regardant à Jésus, le chef (l'auteur) et le consommateur ... » (Hébreux 12 : 2). Il est Celui qui commence, Celui qui prend en mains cette responsabilité de recommencer tout à nouveau, et de nous faire entrer dans un monde que nous n'avions jamais connu auparavant. Il en est l'initiateur : tout est entre Ses mains. Il le fait. Il a pris l'initiative de notre rédemption : c'est le point crucial. Et je suis content de ceci, si infiniment content. Quoi que l'on puisse dire de notre propre désir, du besoin que l'homme a de Dieu, de sa recherche de Dieu, cela ne peut être comparé au désir que Dieu a de l'homme, à la manière dont Il le cherche. Ce que le Seigneur Jésus est venu nous révéler, et ce qu'Il nous a révélé, c'est que c'est Dieu qui nous cherche. Ces paraboles merveilleuses, et qui nous sont si familières, de la brebis perdue, et de la pièce d'argent perdue, et du fils prodigue (Luc 15), et tous ceux qui sont perdus: toutes ces paraboles, nous montrent que Dieu est Celui qui cherche, que l'initiative est à Dieu. « Car le Fils de l' homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu » (Luc 19 : 10).
                      Oui, c'est Dieu qui a tout commencé : vous et moi, nous ne nous réjouirions pas de notre salut, s'Il ne l'avait pas commencé. Il a dit: « Ce n'est pas vous qui m' avez choisi ; mais c'est moi qui vous ai choisis » (Jean 15 :16), – et c'est pourquoi nous sommes au nombre de Ses rachetés. Et si nous sommes maintenant parmi ceux qui appartiennent au Seigneur, c'est simplement parce qu'Il nous a cherchés. Que nous L'ayons cherché ou non, Il a été certainement Celui qui nous a cherchés; Il a été Celui qui a tout commencé. Aucun autre que Lui ne peut commencer à nous racheter; aucun autre que Lui ne peut nous sauver. « il n’y a de salut en aucun autre; car aussi il n’y a point d’autre nom sous le ciel, qui soit donné parmi les hommes, par lequel il nous faille être sauvés.» (Actes 4 : 12) ; seul Son Nom. Il n'y a pas de commencement à la rédemption hors de Lui.
« … et le consommateur »
                      Et Christ est le Dernier, l’Oméga, la fin – dans ce sens que, lorsqu’Il a commencé quelque chose, Il l'achève ; la Parole dit : «L’Éternel achèvera ce qui me concerne » (Psaume 138 : 8). « Celui qui a commencé en vous une bonne œuvre, l'achèvera jusqu'au jour de Jésus Christ » (Philippiens 1 : 6). Il finit ce qu'Il commence. Et Il est non seulement Celui qui commence et qui achève, Il est Lui-même le Commencement et l'Achèvement, la Fin. Dieu fait concourir toutes choses à l'accomplissement de Son but qui est que nous soyons « conformes à l'image de Son Fils » (Romains 8 : 29). Christ est là, pour ainsi dire, tout à la fin; et Dieu avance et agit en nous, Son peuple, en relation avec Celui qui se tient au bout du chemin, afin que nous devenions conformes à Son image. Le serviteur de Dieu s'écrie: « Quand je serai réveillé, je serai rassasié de ton image » (Psaume 17 : 15). C'est cette image qui est le but; Jésus Lui-même est la fin. Toutes choses, sous le gouvernement des Cieux, contribuent à notre conformité au Fils de Dieu.
Christ est le Sens de la Vie
                      De plus: Christ, l'Alpha et l'Oméga, donne un sens à la vie. Je puis avoir un plateau sur lequel sont éparpillées toutes les lettres d'un alphabet. Si je sais ce que sont les lettres, et si je sais ce que je veux, je pourrai les mettre en ordre, de façon à ce qu'elles prennent un sens. Elles exprimeront alors exactement ce que je veux exprimer. Tout ce qui se trouve entre « A » et « Z » , entre Alpha et Oméga, prend un sens dès qu'il est mis à sa place. Il y a beaucoup de personnes aujourd'hui qui ne peuvent voir aucun sens à la vie. Beaucoup s'efforcent de donner un sens à leur vie. Qu'est-ce que cela signifie ? Quelle en est l'explication ? Il semble que tout ne soit qu'un chaos, une confusion, une énigme. Jésus donne un sens à la vie: Il met en ordre le chaos.
                      C'est là une description du dessein divin, du grand but de Dieu: donner à toutes choses leur explication. Oui, en Lui, nous avons la réponse aux problèmes de notre vie; en Lui, nos vies dispersées et confuses sont, remises en ordre. Cela n'a-t-il pas été vrai de beaucoup d'hommes et de femmes, dont les vies étaient troublées et confuses, emmêlées et tordues, sans aucun but ni aucun idéal apparent, sans signification ni explication: ils ne pouvaient trouver de sens à rien. Alors ils sont venus au Seigneur Jésus, et leur vie a pris un sens: un but, un dessein est paru, et ils en sont arrivés à réaliser la signification de leur vie, ce à quoi ils sont destinés. C'est le témoignage de ceux qui sont véritablement à Lui. Dans le Seigneur Jésus, nous avons trouvé une signification à notre vie, une explication de la vie. Il peut apporter dans la vie un modèle clair, une intelligence nouvelle. En Lui, l'Alpha et l'Oméga, nous avons tout ce qui est nécessaire pour que notre vie ait un sens.
                     Permettez-moi de me répéter: Avant d'avoir nos lettres, nos caractères fondamentaux, il n'y a pas de commencement, et il n'y aura pas de fin sensée et intelligente. Jésus supplée à ce besoin, un commencement et une fin intelligente. Il conduit quelque part! Lorsque, vous et moi, nous finirons par atteindre le but, le but dans Sa gloire, ce sera réellement une fin pleine de sens, n'est-ce pas ? Ce sera une fin qui justifiera tout, qui donnera sa signification à tout ce que nous aurons traversé, qui expliquera tout. Les mille « pourquoi » de notre vie auront leur réponse; tout sera expliqué. Pourquoi a-t-il fallu cette expérience, ou celle-là ? Pourquoi cette tristesse, et celle-là ? Pourquoi ce désappointement et cette perte ? Pourquoi ces voies étranges dans notre vie? Tout aura sa réponse, à la fin – et Jésus Lui-même sera la fin! Oui, ce sera une fin qui aura une valeur. Nous ne discuterons pas avec Dieu alors, parce que Jésus aura mis tout en ordre, et Il nous aura amenés à une fin qui dépassera nos espérances les plus hardies, et qui sera entièrement en-dehors de nos mérites.
Dieu nous Parle et Parle à travers Nous par la Vie
                    Nous pouvons ainsi comprendre pourquoi, dans la Bible, Jésus est appelé «La Parole de Dieu» (Apocalypse 19 : 13). Dieu parle en Lui et par Lui : toujours, et uniquement, et finalement, en Son Fils. Peut-être dirons-nous, « Tout cela est très intéressant, mais après tout, comment parle-t-Il ? Devons-nous L'entendre de nos oreilles ? » Non. Si nous revenons au contexte de ces titres, nous verrons que Dieu parle par la vie de résurrection. « Je suis ... le Vivant ... aux siècles des siècles » (Apocalypse 1 : 17-18). Comment parle-t-Il ? Comment Le connaissons-nous ? Comment la vie est-elle libérée de ses énigmes et de sa confusion, et amenée dans un ordre et un sens ? Lorsqu'Il devient notre vie! Il nous fait participants de Sa propre vie de résurrection. Il met en nous cette vie, qui est une vie d'ordre, une vie de sagesse et d'intelligence: une vie, non plus de confusion, mais un modèle d’ordre. C'est une puissance de vie qui est en nous.
                      Lorsque Sa vie est en nous, cette vie répond aux questions, explique les choses, donne un sens à notre vie. Et tandis que, pour les oreilles naturelles, la vie peut être imperceptible, la vie est, en réalité, ce qui parle avec beaucoup, beaucoup de puissance. Elle parle plus fort, beaucoup plus fort, que des mots. Un pauvre enfant de Dieu, souffrant, peut ne pas être capable de dire grand-chose en paroles cohérentes, mais il suffit de passer avec lui un moment très court pour que la vie qui est en lui nous parle. La vie même, qui est en lui, parle avec beaucoup plus de puissance que des paroles. C'est la vie qui est en nous, qui est la communication, l'explication, la sagesse de Dieu; la puissance de cette vie agissant en nous. Par cette vie, Dieu nous parle, Il répond à nos problèmes.
                        Si souvent, la réponse que Dieu nous donne ne consiste pas en quelque chose qu'Il dit, mais en quelque chose qu'Il fait par un nouveau toucher de vie. Il est étrange de voir comment, lorsque nous avons ce nouveau contact de vie dans notre être intérieur, nous cessons de nous inquiéter de notre problème, le problème est résolu! Nous pouvons ne pas avoir reçu la réponse à nos questions, mais nous avons la réponse : elle nous est donnée en vie! Peu nous importe désormais le problème: il a eu sa réponse dans ce nouveau toucher de vie. La vie est le moyen par lequel Dieu nous parle.
                        Et la vie est le moyen par lequel Dieu parle à travers nous. Les gens du dehors peuvent entrer dans une réunion, et n'avoir aucune idée de ce que dit le frère qui parle; et cependant, en s'en allant, ils pourront dire, « Je n'ai pas compris un seul mot, mais ... mais ... il y avait quelque chose là. » Ils pourront être incapables de décrire ce qu'ils ressentent, parce qu'ils ne sont pas familiers avec le langage, et les phrases, et la terminologie. Mais ils seront conscients d'avoir rencontré là quelque chose, quelque chose qui répond à un besoin. Or, s'ils le savaient seulement, ils diraient: C'est la vie, la vie, la vie! Et c'est de cette manière que Dieu parle réellement. Nous préférons qu'il en soit ainsi, n'est-ce pas, plutôt que s'ils avaient pu comprendre beaucoup de mots et de phrases, sans avoir éprouvé l'impression et la conscience de la vie. Il vaut mieux naturellement que les deux choses y soient, mais si nous avons à choisir, il vaut mieux qu'il en soit ainsi ; qu'ils se retirent en disant: « Il y a là quelque chose qu'il faut reconnaître: je ne puis que dire, c'est Dieu! » .Et ce qu'ils veulent dire, c'est ceci - c'est Jésus Christ, le Vivant!
                     C'est ainsi que Dieu parle à travers nous. Oh! que nous soyons, dans ce sens, la voix de Dieu, le discours de Dieu: l'expression de Christ, qui est l'Alpha et l'Oméga.



jeudi 31 août 2017

Christ Notre Vie par T. Austin-Sparks

« Quand le Christ, qui est notre vie, sera manifesté, alors vous aussi, vous serez manifestés avec lui en gloire. » Colossiens 3:4
                    L'un des buts principaux de l'action du Saint-Esprit à l'égard des enfants de Dieu, c'est de les faire entrer, spirituellement et par l'expérience, en Christ ressuscité et exalté, et dans la vie de résurrection et d'exaltation de Christ.
                    La phase actuelle est marquée particulièrement par une séparation d'avec les choses, les hommes et les mouvements, séparation qui a pour but d'amener les enfants de Dieu à s'attacher entièrement au Seigneur Jésus Lui-même. L'Antéchrist sera bientôt manifesté , et il se présentera sans doute dans la ligne d'un grand mouvement universel et uni, préconisant l'amélioration humaine et le relèvement moral et social et portant le nom de « christianisme ».
                    Des multitudes seront entraînées par ce mouvement; et ceux qui refuseront de faire partie d'une telle chose seront marqués d'une tache et d'une flétrissure. Le Seigneur nous prépare à la venue de l'Antéchrist en cherchant à faire du Seigneur Jésus la vie des Siens, plus complètement encore qu'Il ne l'avait été dans leur expérience.
                    Les œuvres, les entreprises, les activités, les mouvements, les églises, les sociétés, les enseignements, les hommes, etc., ont été et sont encore la vie de beaucoup d'enfants de Dieu. Ils ont besoin d'être stimulés par un programme, un plan, une place à occuper. L'enseignement, comme tel, peut amener à la confusion et ne donner aucun moyen vivant et pratique pour arriver à la victoire. L'œuvre en soi peut conduire à l'épuisement et au découragement. Les mouvements peuvent être marqués par des traits purement humains et devenir des sphères de dissension.
                    Les choses, tout les choses, finissent par désappointer, tôt on tard; mais le Seigneur demeure, et Lui, Il ne nous manque jamais. La mesure de notre attachement au Seigneur peut souvent n'être que la mesure de notre attachement à quelque intérêt, soit à une personne ou à des personnes, soit à un lieu ou à un mouvement, soit à un certain travail ; et s'il arrive que ces choses s'écroulent, notre foi dans le Seigneur en sera ébranlée, et nous passerons par une période d'obscurité, par une éclipse de notre foi.
                    Ce que nous avons a apprendre de manière suprême, c'est à rattacher tout au Seigneur Lui-même, et à arriver à une pleine appréciation de Lui-même. Il faut, pour que notre esprit soit fort, que le Seigneur en soit la vie, et non pas des intérêts ou des soucis simplement objectifs; car autrement nous ne resterons fermes que lorsque nous sentirons l'appel d'une occasion, d'une crise ou d'une circonstance purement extérieures.
                   Il faut que le Seigneur soit la vie pour notre pensée, pour que la vérité ne soit pour nous ni purement abstraite, ni simplement une chose vraie, mais qu'elle soit vie et puissance en nous.
                    Il faut que le Seigneur soit la vie de notre corps. Ce ne seront alors ni la faiblesse ni la force naturelles qui nous dirigeront. La guérison, en tant que « vérité » ou comme quelque chose en soi, peut devenir un esclavage légal et une « obsession ». C'est le Seigneur Lui-même qui est notre vie, soit que nous restions accablés d'infirmités, soit que nous en soyons libérés, – selon ce qui contribuera le plus à Sa gloire. Ce n'est pas tellement la condition physique qui importe; c'est la transcendance et la gloire du Seigneur.
                    En ces jours de terrible pression qui, maintenant, pèse partout sur le peuple de Dieu, en ces jours où l'ennemi nous laisse moins de répit que jamais, – en ces jours où il est plus dangereux que jamais pour les croyants de s'accorder du repos, – il n'y a qu'une seule chose qui puisse nous suffire à travers tout. C'est que nous connaissions, de manière absolue, le Seigneur, comme notre vie, notre vie même.
                    L'exhortation qu'adressa Barnabas aux convertis d'Antioche peut être une parole très à propos et très salutaire pour nous tous, en ce moment : « Il les exhorta tous à demeurer attachés au Seigneur de tout leur cœur » (Actes 11:23).
                    Si nous demandons quelle est l'essence même et le cœur de la foi et de la vie chrétienne, la réponse sera que Dieu a rassemblé et a concentré toutes choses dans la personne de Son Fils Jésus-Christ. Cela signifie que la foi chrétienne ne consiste pas en un nombre de choses en elles-mêmes, telles que croyances, doctrines, dogmes, pratiques, formes, rites, ordres ou vertus. Ce ne sera pas non plus le salut, la régénération, la sanctification, la puissance, la vie, la joie, la paix, etc., en tant que choses. C'est simplement Lui-même, et Lui-même résidant en ceux qui L'ont reçu, tel qu'Il est, et en tout ce qu'Il est. Il est la somme totale de tout ce qui est nécessaire à la gloire et à la satisfaction de Dieu, pour lesquelles nous avons été créés. Rien ne peut être ni connu ni possédé, comme « une chose », en dehors de Sa Personne. Si nous Le possédons, Lui, et que nous vivons par Lui, nous avons tout.
                    Ne pas réaliser ce fait fondamental de manière vivante, voilà la raison de toute espèce de faiblesse, de faillite, et de déception, dans la vie comme dans le service! Nous pouvons aspirer à une « une chose » et nous efforcer de l'obtenir; quelle que puisse être cette « chose », Dieu ne s'éloignera jamais de Sa position à l'égard de Son Fils, il y a tant d'enfants de Dieu qui ont recherché « une chose » avec une telle intensité de leur âme, qu'ils en sont devenus psychiques ou occultes, et ils ont eu « une chose » ; mais elle n'est pas de Dieu, et la fin le prouvera. Adam, dès le commencement, fut pris au piège d'une séduction de cette façon même. Il avait toutes choses en Dieu; et en demeurant en Dieu, dans une vie de dépendance et de confiance, il devait jouir de ce « toutes choses », qui devait aller en s'élargissant. Mais la suggestion lui fut présentée, qu'il pouvait avoir le siège et la source de tout ces choses en lui-même et « être comme Dieu ». Il tomba devant cette perspective; et s'il a gagné (?) cet objet immédiat de « connaître le bien et le mal », son gain a toujours été dès lors sa malédiction; et une perte inexprimable accompagna le « gain ? » Le « Dernier Adam », le Fils de Dieu, afin de rétablir la situation dans une nouvelle race de « croyants », a accepté une vie de dépendance, volontaire et absolue, à l'égard de Dieu. Il a confessé que « de Lui-même », Il ne pouvait rien faire. Il a prouvé qu'une attitude comme la Sienne est une position et une vie de force, de paix, de joie, et d'ascendance divines. C'est ainsi qu'il « détruisît les œuvres du Diable » et que, par Sa vie de dépendance obéissante et de confiance entière, Il a reçu toutes choses pour Son héritage. Nous n'avons pas, en nous-même, le pouvoir de vivre maintenant une vie comme la Sienne; c'est pourquoi nous ne pouvons pas, par nous-même, recevoir l'héritage de « toutes choses ». Mais « Christ en et parmi vous est l'espérance de la gloire » (Colossiens 1:27), et une vie de dépendance absolue de Lui signifie victoire, pouvoir et plénitude. Cependant, ce sera toujours Lui-même, et nous serons gardés strictement dans cette position, où nous connaîtrons toujours notre propre faiblesse et notre futilité.
                    C'est parce que Dieu a établi cela comme loi inaltérable de la vie qu'Il, en ce qui concerne la satisfaction et la plénitude éternelles, amènera manifestement toutes les autres choses à la faillite.
                    A mesure que nous approchons de la fin, il y aura un dépouillement grandissant des choses, et tout devra se résumer en cette question de LUI-MÊME.
                     Nous ne réalisons pas à quel degré, combien profondément et combien subtilement, les choses bonnes peuvent prendre la place qui Lui appartient, à Lui-même, avant qu'elles nous soient enlevées. Que notre travail, notre intérêt, nos réunions, notre ministère, notre pouvoir d'agir, notre possibilité de faire, oui, notre tout, – dans ce qui est extérieur, nous soient enlevés, et que nous restions seul et impuissant, c'est alors que nous connaîtrons l'épreuve suprême qui fera découvrir ce, que le Seigneur est pour nous. N'est-ce pas là la tendance de toutes choses aujourd'hui? Nous verrons de plus en plus les choses extérieures amenées à une limitation, – les choses, les hommes, les mouvements, les lieux, les activités! L'Antéchrist est à l'horizon, et il doit représenter une plénitude et un pouvoir, une richesse et une puissance, déployées par l'énergie personnelle, dont Satan est la source. Il y aura beaucoup de cœurs qui, secrètement ou ouvertement, feront une comparaison entre la plénitude qu'il offrira et représentera, et la faiblesse et la petitesse apparentes de ce qui est de Christ. Beaucoup de cœurs seront entraînés, et beaucoup faibliront. C'est là que sera l'épreuve suprême pour nous tous, – et n'existe-t-elle pas déjà!
                    L'Antéchrist pourra en imposer, pour commencer, par un déploiement de puissance et de terreur, pour entraîner ensuite par les choses qu'il offrira. Dans la souffrance et l'épreuve que tout cela signifiera, toute l'issue dépendra entièrement de ce que le Seigneur est pour nous. Il faut que Dieu nous presse vers cette issue; car dans l'ordre de Son monde nouveau qui sera imminent à ce moment-là, le seul trait qui dominera et embrassera tout, sera que « Christ est tout et en tous », – et cela non pas comme une doctrine ou quelque chose de purement objectif, mais comme une réalité forgée dans le for intérieur de Ses enfants.
                    Nous avons à éprouver la nature et la source de notre énergie. Est-ce que ce sont l'œuvre, les entreprises, les activités, les mouvements, les églises, les sociétés, les enseignements, les hommes, les missions, etc., ou bien est-ce Christ Lui-même qui est notre vie et notre satisfaction ? La leçon la plus grande que nous ayons à apprendre, c'est de vivre de Christ. Avons-nous besoin de nourriture et de satisfaction ? Il dit: « Je suis le pain de vie ». Et Sa réponse à chacun de nos besoins sera, « Je suis cela, – et non pas, Je donne cela »
                    Oui, Paul relie ces deux choses ensemble, – l'apparition de Christ, avec Christ étant notre vie dans l'absolu : « Lorsque Christ, – qui est notre vie, – paraîtra... » Entendons « ce que dit l'Esprit » ; voyons ce que disent les actes souverains de Dieu; prenons garde à nos fondations. Est-ce que le Seigneur Lui-même est tout simplement, avant, et au-dessous de, et par dessus, toutes choses?
                    Sommes-nous satisfaits de Lui, en dehors de ce qu'Il fait ou de ce qu'Il peut faire pour nous?
                    C'est du fait qu'Il est notre « tout en tout » que jaillira toute valeur dans notre vie et; dans notre service. Et s'Il l'est réellement, les valeurs seront spontanées, et le fruit paraîtra tout naturellement, sans aucun effort ni aucun mouvement organisé.