«
Quand le Christ, qui est notre vie, sera manifesté, alors vous
aussi, vous serez manifestés avec lui en gloire. » Colossiens 3:4
L'un
des buts principaux de l'action du Saint-Esprit à l'égard des
enfants de Dieu, c'est de les faire entrer, spirituellement et par
l'expérience, en Christ ressuscité et exalté, et dans la vie de
résurrection et d'exaltation de Christ.
La
phase actuelle est marquée particulièrement par une séparation
d'avec les choses, les hommes et les mouvements, séparation qui a
pour but d'amener les enfants de Dieu à s'attacher entièrement au
Seigneur Jésus Lui-même. L'Antéchrist sera bientôt manifesté ,
et il se présentera sans doute dans la ligne d'un grand mouvement
universel et uni, préconisant l'amélioration humaine et le
relèvement moral et social et portant le nom de « christianisme ».
Des
multitudes seront entraînées par ce mouvement; et ceux qui
refuseront de faire partie d'une telle chose seront marqués
d'une tache et d'une flétrissure. Le Seigneur nous prépare à la
venue de l'Antéchrist en cherchant à faire du Seigneur Jésus la
vie des Siens, plus complètement encore qu'Il ne l'avait été dans
leur expérience.
Les
œuvres, les entreprises, les activités, les mouvements, les
églises, les sociétés, les enseignements, les hommes, etc., ont
été et sont encore la vie de beaucoup d'enfants de Dieu. Ils ont
besoin d'être stimulés par un programme, un plan, une place à
occuper. L'enseignement, comme tel, peut amener à la confusion et ne
donner aucun moyen vivant et pratique pour arriver à la victoire.
L'œuvre en soi peut conduire à l'épuisement et au découragement.
Les mouvements peuvent être marqués par des traits purement humains
et devenir des sphères de dissension.
Les
choses, tout les choses, finissent par désappointer, tôt on tard;
mais le Seigneur demeure, et Lui, Il ne nous manque jamais. La mesure
de notre attachement au Seigneur peut souvent n'être que la mesure
de notre attachement à quelque intérêt, soit à une personne ou à
des personnes, soit à un lieu ou à un mouvement, soit à un certain
travail ; et s'il arrive que ces choses s'écroulent, notre foi dans
le Seigneur en sera ébranlée, et nous passerons par une période
d'obscurité, par une éclipse de notre foi.
Ce
que nous avons a apprendre de manière suprême, c'est à
rattacher tout au Seigneur Lui-même, et à arriver à une pleine
appréciation de Lui-même. Il faut, pour que notre esprit soit fort,
que le Seigneur en soit la vie, et non pas des intérêts ou des
soucis simplement objectifs; car autrement nous ne resterons fermes
que lorsque nous sentirons l'appel d'une occasion, d'une crise ou
d'une circonstance purement extérieures.
Il
faut que le Seigneur soit la vie pour notre pensée, pour que la
vérité ne soit pour nous ni purement abstraite, ni simplement une
chose vraie, mais qu'elle soit vie et puissance en nous.
Il
faut que le Seigneur soit la vie de notre corps. Ce ne seront alors
ni la faiblesse ni la force naturelles qui nous dirigeront. La
guérison, en tant que « vérité » ou comme quelque chose en soi,
peut devenir un esclavage légal et une « obsession ». C'est le
Seigneur Lui-même qui est notre vie, soit que nous restions accablés
d'infirmités, soit que nous en soyons libérés, – selon ce qui
contribuera le plus à Sa gloire. Ce n'est pas tellement la condition
physique qui importe; c'est la transcendance et la gloire du
Seigneur.
En
ces jours de terrible pression qui, maintenant, pèse partout sur le
peuple de Dieu, en ces jours où l'ennemi nous laisse moins de répit
que jamais, – en ces jours où il est plus dangereux que jamais
pour les croyants de s'accorder du repos, – il n'y a qu'une seule
chose qui puisse nous suffire à travers tout. C'est que nous
connaissions, de manière absolue, le Seigneur, comme notre vie,
notre vie même.
L'exhortation
qu'adressa Barnabas aux convertis d'Antioche peut être une parole
très à propos et très salutaire pour nous tous, en ce moment : «
Il les exhorta tous à demeurer attachés au Seigneur de tout leur
cœur » (Actes 11:23).
Si
nous demandons quelle est l'essence même et le cœur de la foi et de
la vie chrétienne, la réponse sera que Dieu a rassemblé et a
concentré toutes choses dans la personne de Son Fils Jésus-Christ.
Cela signifie que la foi chrétienne ne consiste pas en un nombre de
choses en elles-mêmes, telles que croyances, doctrines, dogmes,
pratiques, formes, rites, ordres ou vertus. Ce ne sera pas non plus
le salut, la régénération, la sanctification, la puissance, la
vie, la joie, la paix, etc., en tant que choses. C'est simplement
Lui-même, et Lui-même résidant en ceux qui L'ont reçu, tel qu'Il
est, et en tout ce qu'Il est. Il est la somme totale de tout ce qui
est nécessaire à la gloire et à la satisfaction de Dieu, pour
lesquelles nous avons été créés. Rien ne peut être ni connu ni
possédé, comme « une chose », en dehors de Sa Personne. Si nous
Le possédons, Lui, et que nous vivons par Lui, nous avons tout.
Ne
pas réaliser ce fait fondamental de manière vivante, voilà la
raison de toute espèce de faiblesse, de faillite, et de déception,
dans la vie comme dans le service! Nous pouvons aspirer à une « une
chose » et nous efforcer de l'obtenir; quelle que puisse être cette
« chose », Dieu ne s'éloignera jamais de Sa position à l'égard
de Son Fils, il y a tant d'enfants de Dieu qui ont recherché « une
chose » avec une telle intensité de leur âme, qu'ils en sont
devenus psychiques ou occultes, et ils ont eu « une chose » ; mais
elle n'est pas de Dieu, et la fin le prouvera. Adam, dès le
commencement, fut pris au piège d'une séduction de cette façon
même. Il avait toutes choses en Dieu; et en demeurant en
Dieu, dans une vie de dépendance et de confiance, il devait jouir de
ce « toutes choses », qui devait aller en s'élargissant. Mais la
suggestion lui fut présentée, qu'il pouvait avoir le siège et la
source de tout ces choses en lui-même et « être comme Dieu ». Il
tomba devant cette perspective; et s'il a gagné (?) cet objet
immédiat de « connaître le bien et le mal », son gain a toujours
été dès lors sa malédiction; et une perte inexprimable accompagna
le « gain ? » Le « Dernier Adam », le Fils de Dieu, afin de
rétablir la situation dans une nouvelle race de « croyants », a
accepté une vie de dépendance, volontaire et absolue, à l'égard
de Dieu. Il a confessé que « de Lui-même », Il ne pouvait rien
faire. Il a prouvé qu'une attitude comme la Sienne est une position
et une vie de force, de paix, de joie, et d'ascendance divines. C'est
ainsi qu'il « détruisît les œuvres du Diable » et que, par Sa
vie de dépendance obéissante et de confiance entière, Il a reçu
toutes choses pour Son héritage. Nous n'avons pas, en nous-même, le
pouvoir de vivre maintenant une vie comme la Sienne; c'est pourquoi
nous ne pouvons pas, par nous-même, recevoir l'héritage de «
toutes choses ». Mais « Christ en et parmi vous est l'espérance de
la gloire » (Colossiens 1:27), et une vie de dépendance absolue de
Lui signifie victoire, pouvoir et plénitude. Cependant, ce sera
toujours Lui-même, et nous serons gardés strictement dans cette
position, où nous connaîtrons toujours notre propre faiblesse et
notre futilité.
C'est
parce que Dieu a établi cela comme loi inaltérable de la vie qu'Il,
en ce qui concerne la satisfaction et la plénitude éternelles,
amènera manifestement toutes les autres choses à la faillite.
A
mesure que nous approchons de la fin, il y aura un dépouillement
grandissant des choses, et tout devra se résumer en cette question
de LUI-MÊME.
Nous
ne réalisons pas à quel degré, combien profondément et combien
subtilement, les choses bonnes peuvent prendre la place qui Lui
appartient, à Lui-même, avant qu'elles nous soient enlevées. Que
notre travail, notre intérêt, nos réunions, notre ministère,
notre pouvoir d'agir, notre possibilité de faire, oui, notre tout, –
dans ce qui est extérieur, nous soient enlevés, et que nous
restions seul et impuissant, c'est alors que nous connaîtrons
l'épreuve suprême qui fera découvrir ce, que le Seigneur est pour
nous. N'est-ce pas là la tendance de toutes choses aujourd'hui? Nous
verrons de plus en plus les choses extérieures amenées à une
limitation, – les choses, les hommes, les mouvements, les lieux,
les activités! L'Antéchrist est à l'horizon, et il doit
représenter une plénitude et un pouvoir, une richesse et une
puissance, déployées par l'énergie personnelle, dont Satan est la
source. Il y aura beaucoup de cœurs qui, secrètement ou
ouvertement, feront une comparaison entre la plénitude qu'il offrira
et représentera, et la faiblesse et la petitesse apparentes de ce
qui est de Christ. Beaucoup de cœurs seront entraînés, et beaucoup
faibliront. C'est là que sera l'épreuve suprême pour nous tous, –
et n'existe-t-elle pas déjà!
L'Antéchrist
pourra en imposer, pour commencer, par un déploiement de puissance
et de terreur, pour entraîner ensuite par les choses qu'il offrira.
Dans la souffrance et l'épreuve que tout cela signifiera, toute
l'issue dépendra entièrement de ce que le Seigneur est pour nous.
Il faut que Dieu nous presse vers cette issue; car dans l'ordre de
Son monde nouveau qui sera imminent à ce moment-là, le seul trait
qui dominera et embrassera tout, sera que « Christ est tout et en
tous », – et cela non pas comme une doctrine ou quelque chose de
purement objectif, mais comme une réalité forgée dans le for
intérieur de Ses enfants.
Nous
avons à éprouver la nature et la source de notre énergie. Est-ce
que ce sont l'œuvre, les entreprises, les activités, les
mouvements, les églises, les sociétés, les enseignements, les
hommes, les missions, etc., ou bien est-ce Christ Lui-même qui est
notre vie et notre satisfaction ? La leçon la plus grande que nous
ayons à apprendre, c'est de vivre de Christ. Avons-nous besoin de
nourriture et de satisfaction ? Il dit: « Je suis le pain de vie ».
Et Sa réponse à chacun de nos besoins sera, « Je suis cela, – et
non pas, Je donne cela »
Oui,
Paul relie ces deux choses ensemble, – l'apparition de Christ, avec
Christ étant notre vie dans l'absolu : « Lorsque Christ, – qui
est notre vie, – paraîtra... » Entendons « ce que dit l'Esprit »
; voyons ce que disent les actes souverains de Dieu; prenons garde à
nos fondations. Est-ce que le Seigneur Lui-même est tout simplement,
avant, et au-dessous de, et par dessus, toutes choses?
Sommes-nous
satisfaits de Lui, en dehors de ce qu'Il fait ou de ce qu'Il peut
faire pour nous?
C'est
du fait qu'Il est notre « tout en tout » que jaillira toute valeur
dans notre vie et; dans notre service. Et s'Il l'est réellement, les
valeurs seront spontanées, et le fruit paraîtra tout naturellement,
sans aucun effort ni aucun mouvement organisé.
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