Cette portion des Écritures est un condensé de tout ce que la Bible dit, et surtout de ce que traite le Nouveau Testament. C'est une chose étrange à dire, mais il est vrai, qu'à cette heure avancée de la dispensation du Nouveau Testament, notre plus grand besoin, en tant que peuple de Dieu, c'est de connaître dans quoi nous sommes entrés, ce que Christ signifie, et à quoi nous sommes appelés, en tant que peuple du Seigneur.
Ce besoin a plusieurs aspects. Vous serez d'accord pour dire, j'en suis presque sûr, qu'un des aspects de notre besoin, c'est celui de l'assurance, de la confiance d’être assis et fondé sur une inébranlable espérance. Nous tous, nous avons besoin d'être affermis et établis dans la foi, de telle manière que nous ne soyons pas aussi facilement secoués dans nos esprits, ni vacillants dans notre confiance. Ce besoin est manifesté en nous et ce besoin, je pense, sera de plus en plus ressenti à mesure que les choses deviennent de plus en plus difficiles. C'est une nécessité pour le peuple du Seigneur, dans ce monde, d'être établi et pleinement assuré. Il y a un besoin de force, de réelle puissance, parmi le peuple du Seigneur, de délivrance de la faiblesse et de la fragilité, afin qu'il puisse aller de l'avant, faire des progrès, et croître réellement. Car là où il y a incertitude ou faiblesse, il y aura lenteur dans la progression et une véritable limitation dans le développement spirituel.
Le besoin de comprendre
De plus, il y a ce grand besoin de comprendre, surtout de compréhension concernant la manière dont Dieu œuvre et dont Dieu traite Son peuple, de savoir pourquoi le Seigneur agit avec eux et nous comme Il le fait. Il y a ce désir de saisir la manière de faire du Seigneur et de comprendre les œuvres du Seigneur, qui sont si étranges et souvent si difficiles à discerner pour nous. Ce sont des aspects du grand besoin que nous ressentons tous.
L'incarnation est la réponse à tous nos besoins
Ce passage de l’Écriture, comme je l'ai dit, est une déclaration condensée qui va au cœur même de ce besoin. Il nous ramène à l'infinie merveille et au mystère de l'incarnation. Si nous pouvions saisir la signification de l'incarnation, Dieu manifesté dans la chair, nous aurions une réponse à toutes nos questions. Notre besoin sous ses diverses formes serait satisfait.
Remarquons ces deux "non" (du chapitre des Hébreux) : "En effet ce n'est pas à des anges que Dieu a soumis le monde à venir dont nous parlons" (Hébreux 2:5) Et : "Car assurément, ce n'est pas à des anges qu'il vient en aide, mais c'est à la postérité d'Abraham (ou : il ne prend pas les anges, -mais- (il prend) la semence d'Abraham)" (Hébreux 2:16 A.R.V. en marge) "Ce n'est pas aux anges", "ce n'est pas aux anges". Le premier passage dit : "non pas aux anges", mais à l'homme : "Qu'est-ce que l'homme ?" Le second : "non à des anges", "mais la semence d'Abraham". L'homme, c'est l'humanité, la semence d'Abraham, c'est une alliance d'amour, l'amour dans l'alliance. Si vous regardez en marge de votre Bible, vous trouverez probablement une référence, vous ramenant à l'Ancien Testament, au sujet de la semence (la postérité) d'Abraham (2 Chroniques 20:7, Esaïe 41:8) Et vous remarquerez le contexte immédiat c'est : "Abraham, l'ami de Dieu" et la semence d'Abraham, l'ami de Dieu, l'alliance d'amour de Dieu. Le merveilleux mystère de l'incarnation tend vers la direction de l'homme, de l’humanité, dans le sens de l'homme introduit dans l'alliance d'amour de Dieu.
Ici, l'aboutissement, la grandiose apogée de tout ce passage c'est : "Nous voyons... Jésus". Oh, quel nom évocateur et tout à fait approprié dans ce contexte précis ! Mais je sais que l'école moderne de théologie met de côté tous les autres titres, elle ne parle pas de Jésus-Christ ou du Seigneur Jésus mais parle toujours de Jésus. Cela fait de Lui quelqu'un parmi tant d'autres, quoique relativement meilleur que d'autres hommes. Tout cela, évidemment est faux. Mais ici, comme ailleurs dans le Nouveau Testament, ce nom est employé de manière appropriée : "Nous voyons... Jésus..." couronné de gloire et d'honneur." Jésus est le nom de celui qui s'est vidé Lui-même, de celui qui est devenu homme, qui a pris notre humanité, un corps comme notre corps, une âme comme notre âme. Il a pris notre humanité : Lui, Jésus couronné de gloire et d'honneur, a conduit à la gloire et à l'honneur, notre humanité. C'est le cœur même du christianisme.
Considérons notre humanité, regardons-nous, examinons ce que nous sommes, ce que nous sommes en tant qu'être humain. Ce corps en plus ou moins bon état, cette âme qui constitue un éternel problème. Oui, dans quel état est notre humanité ? Ceux qui ont été éclairés par l'Esprit de Dieu, n'avanceront rien pour soutenir la cause de notre humanité. Nous serions plutôt enclins à admettre ce que nous sommes devenus. Mais Il a pris en charge notre humanité pour la conduire là où elle est : "couronnée de gloire et d'honneur". C'est la rédemption. C'est pourquoi le passage remonte au commencement : "Tu lui a donné la domination sur les œuvres de tes mains" (1) "Tu l'as couronné de gloire et d'honneur" (Hébreux 2:7) Il a été potentiellement déclaré. "tu as mis toutes choses sous ses pieds." (Hébreux 2:8) Ce fut le dessein créationnel de l'homme, mais celui-ci a échoué et failli par rapport à ce dessein. L'humanité est devenue ce que nous savons. Il est venu du ciel, Celui qui a revêtu notre humanité, la faisant passer par toutes les épreuves, toutes les tentations, toutes les pressions et ses conséquences, par l'opposition et l'antagonisme, par toutes ces forces qui visaient Sa destructions. Il a pris cette humanité en lui faisant traverser tout cela, en la perfectionnant pour la conduire à la gloire : notre humanité, votre humanité et la mienne, cette chose désagréable. Il l'a rendue digne de demeurer dans la présence même de l'infiniment grand et glorieux Dieu saint. Ce fut certainement cela qu'Il avait désiré : "Il voulait conduire à la gloire beaucoup de fils." (Hébreux 2:10)
(1) (NT Ce passage du Psaume huit est cité, par l'auteur, à la fin du verset sept des Hébreux deux. Il ne figure pas dans certaines versions française : texte considéré plus tardif)
La Bible est pleine de cette union du divin avec l'humain, de manière figurative, en type. Vous avez cela dans la typologie du chérubin et dans celle de l'arche du témoignage (de l'alliance) : c'est du bois, du bois commun du désert, recouvert avec de l'or. Vous avez cela sous de nombreuses formes. Dieu témoigne, car c'est l'un des aspects de l'arche du témoignage. Il déclare que depuis la gloire Il a jeté Son dévolu sur l'humanité et qu'Il veut l'amener dans le lieu très saint où elle doit demeurer à jamais. La dernière image que nous avons de l'arche du témoignage, c'est celle du lieu très saint, dans le temple, quand les barres qui servaient à la porter ont été retirées. Elle est là pour toujours en présence de Dieu. Son voyage est terminé, elle est couronnée avec la gloire et l’honneur, Christ et vous et moi dans la présence de Dieu. Je dis que c'est le centre de tout le reste, et si vous et moi avons besoin, comme je l'ai dit, d'assurance et de confiance, souvenons- nous que Dieu a établi une alliance d'amour avec nous pour faire cela. Voulons-nous quelque chose d'autre pour nous donner une plus grande confiance, une plus profonde assurance et un plus grand espoir que cette alliance d'amour dans laquelle Dieu nous fait entrer ?
Chaque fois que nous nous rassemblons autour de Sa table et que nous participons aux symboles, nous entrons dans la signification de cette alliance d'amour comme la postérité d'Abraham. Quelle puissante alliance il y a dans ce sang ! Quelle puissante alliance, il y a dans le corps du Seigneur Jésus ! Nous sommes devenus participants de Sa chair et de Sa vie même. C'est une alliance d’amour. Quelle assurance cela devrait nous apporter, quelle force pour progresser ! Car si nous n'avons pas cette assurance et cette espérance, combien nous devenons lents pour progresser ! Combien il est difficile de maintenir une attitude de progrès en gardant le cap ! Nous pouvons avancer d'un pas et puis ensuite des pensées peuvent aussitôt venir nous accuser dans nos propres cœurs. L'ennemi vient à cause de quelque chose qui est en nous, et nous nous retrouvons deux pas en arrière. Un peu de progrès et puis un peu de repos, pour nous retrouver ensuite là où nous étions partis, à cause de l'incertitude qui se dégage de notre humanité.