samedi 11 avril 2015

(2) ÉPÎTRE AUX PHILIPPIENS - LA VIE REMPLIE DE CHRIST EST REMPLIE DE JOIE Ed Miller

Lorsque notre vie est remplie de Christ, elle est également remplie d'une joyeuse confiance (chapitre 1), d'une joyeuse humilité (chapitre 2), d'un joyeux objectif (chapitre 3), et d'une joyeuse force (chapitre 4). Philippiens présente la vie remplie de Christ, comme étant l'expérience normale du chrétien. Ces messages ont été donnés en 1985.

(2) PHILLIPPIENS (Philippiens 1:1-18)
Le texte qui suit est la transcription d'un message donné en anglais. La forme orale a été conservée, mais des titres de sections ont été ajoutés pour faciliter la lecture. (NdT)
Bonjour et bienvenue dans notre deuxième leçon sur cette merveilleuse épître aux Philippiens.


RÉSUMÉ

    Dans notre précédente leçon, nous avons commencé à introduire cette formidable épître aux Philippiens. Notre leçon introductive avait pour objectif de vous mettre en appétit par rapport au message de Philippiens. Nous n'avons pas vu beaucoup de choses la dernière fois, mais nous avons vu et revu plusieurs fois la même chose de différentes manières afin que le message de Philippiens devienne brûlant dans notre coeur. Je crois de tout mon coeur qu'il est important que ce message brûle dans notre coeur, avant d'analyser les différentes parties du livre. J'aimerais donc à nouveau vous présenter le message de ce livre, en dire quelques mots, puis nous commencerons une nouvelle leçon.
    Nous avons énoncé le thème du livre de Philippiens par ces mots. Il y a deux parties à ce thème. La vie chrétienne normale est la vie qui est remplie de Jésus-Christ. C'est la première partie, « Pour moi vivre c'est Christ. » La vie chrétienne normale est la vie qui est remplie de Christ. Et voici la seconde partie. La vie qui est remplie de Jésus-Christ est débordante de joie. Voici le message de Philippiens. Ce n'est pas seulement « être heureux en Jésus. » Il ne s'agit pas non plus uniquement de la joie du Seigneur. Mais il s'agit du coeur rempli de Christ dont le résultat est la joie du Seigneur. Si votre coeur est rempli du Seigneur alors vous avez la joie du Seigneur. Si mon coeur est rempli de Christ, alors j'ai la joie du Seigneur.
    Ce thème devient d'autant plus précieux si l'on se souvient que l'apôtre Paul était en prison lorsqu'il a écrit cette épître. Il a été quatre fois en prison durant son ministère. La première fois ce n'était qu'environ une journée à Philippes, puis deux ans à Césarée, et deux ans à Rome. Ensuite, il a été relâché puis remis en prison à Rome, mais nous ne savons pas combien de temps il y est resté avant d'être exécuté. Ce livre a été écrit à la fin du premier emprisonnement à Rome. A cette époque, il avait déjà passé environ deux ans en prison. Lorsque vous essayez d'étudier la période qui correspond à son emprisonnement à Rome à partir d'Actes, d’Éphésiens, de Colossiens, de Philippiens, et de Philémon, vous êtes un peu déboussolés. Parce que d'un côté, vous avez le sentiment qu'il était extrêmement limité dans ses actions. Il y a des passages qui parlent de chaînes, de liens, de prison, de prisonniers et de gardes. Et d'un autre côté, il semblait avoir une incroyable liberté. On trouve au moins onze personnes qui vont et viennent pour visiter l'apôtre Paul, pour lui apporter des dons et de l'aide. En Actes 28 on lit qu'il avait son propre logement qu'il louait, et qu'il enseignait la parole de Dieu lors de réunions publiques mais également aux gens qui venaient le voir. On peut donc se demander: « Est-ce cela la prison? Cela ne ressemble pas à une prison. Cela ressemble davantage à des vacances. » Mais si vous rassemblez toutes les références à ce sujet, vous voyez assez bien comment tout cela s'est passé.
    Rappelez-vous que Paul était un citoyen romain. En tant que citoyen romain, lorsqu'il fut arrêté, il a fait la demande de comparaître à Rome devant César, pour que son cas puisse être traité au plus haut niveau. Il avait ce droit; en tant que citoyen romain, il pouvait aller devant la cour suprême. Par conséquent Festus, le gouverneur de la province, envoya Paul à César. A cette époque il y avait aussi des problèmes de bureaucratie comme il y en a à notre époque. Cela prit beaucoup de temps avant que son cas soit examiné. Vous savez comment cela se passe, après avoir été arrêté, il se peut que vous ne passiez devant le juge que 2 ou 3 ans plus tard. Il se peut même que vous mouriez avant que votre cas ne soit traité. Il en était également ainsi à l'époque. Une des différences entre notre système et le système romain, c'est que dans notre système, vous pouvez payer une caution pour éviter d'attendre en prison mais ce n'était pas le cas à l'époque de Paul. Il a donc dû attendre deux années avant que son cas ne soit traité. Pendant ce temps, selon qui vous étiez, tout comme de nos jours, si vous connaissiez des personnes bien placées, vous pouviez bénéficier d'un traitement privilégié. A cette époque, il y avait une grande caserne. C'était comme un camp armé bâti juste à côté du palais de César. C'est là qu'était basée ce que l'on appelait la garde prétorienne, les soldats d'élites qui s'occupaient de Néron et de tous les magistrats. C'était une base militaire, et si vous aviez assez d'argent, vous pouviez louer une chambre sur cette base et vivre un peu plus librement que les autres prisonniers. Si vous n'étiez qu'un pauvre prisonnier, vous ne pouviez que rester assis dans votre cellule et attendre que votre cas passe en jugement.
    Actes 28:16 nous dit que Paul a loué une de ces chambres. Mais d'où a-t-il reçu l'argent? Des Philippiens! L'église de Philippes lui a envoyé quatre fois des dons, ce qui a constitué pour lui un support financier pendant qu'il était en prison. Ce sont eux qui ont payé le loyer, afin qu'il puisse avoir cette liberté. Il n'était pas complètement libre parce que Actes 28:16 nous rapporte également que Néron avait assigné à Paul un garde spécial. Mais ne pensez surtout pas que c'était le même garde. Ils alternaient toutes les quatre heures et devaient être enchaînés à l'apôtre Paul. Pendant deux ans, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, Paul fut enchaîné à un garde. En Ephésiens 6:20 il se nomme « ambassadeur dans les chaînes », et parle de ses liens et de son emprisonnement. Cependant, il est vrai qu'il a écrit des lettres. Il a écrit les quatre épîtres que sont Philippiens, Ephésiens, Colossiens et Philémon. Et il est également vrai que plusieurs personnes étaient avec lui comme Épaphrodite, Epaphras, Luc et Timothée. Beaucoup de personnes sont venues le voir. Il a eu une incroyable communion, il donnait des études bibliques, mais il était quand même enchaîné à un garde vingt-quatre heures sur vingt-quatre.


LE SECRET DE PAUL: UNE VIE REMPLIE DE CHRIST

    Je vous rends attentifs à cela, parce que le message de Philippiens, la joie en Jésus, serait merveilleux quelles que soient les circonstances. Mais en connaissant le contexte, sachant que Paul était enchaîné à un garde vingt-quatre heures sur vingt-quatre, pendant deux ans, en lisant cette lettre, vous avez du mal à croire à la joie qu'il pouvait avoir en Jésus. Il se réjouissait en Christ. Nous avons du mal à penser que c'était vrai. Au vu de la situation dans laquelle il était, eu égard aux circonstances qu'il vivait, on aurait pu penser qu'il était devenu amer, fatigué, découragé ou aigri. Mais c'est l'opposé qui est vrai. Il connaissait le secret de pouvoir se réjouir en Jésus à tout moment, en toutes circonstances, dans toutes les situations où il se trouvait. C'est ce secret qu'il nous donne en Philippiens. C'est une vie remplie de Christ, voilà son secret. Il disait qu'une vie remplie de Christ est une vie remplie de joie.
    Regardez le verset 1:21. C'est ce verset que nous utilisons comme verset-clé pour ce livre: « Car pour moi vivre c'est Christ, et mourir est un gain. » Christ était la vie de la vie de Paul, le coeur même de la vie de Paul. Vous voyez, le livre de Philippiens présente Christ comme la norme pour chaque chrétien. Des milliers de chrétiens ne connaissent pas Christ comme la vie de leur vie. Ils sont sauvés, ils sont pardonnés, ils iront au ciel, mais ils ne connaissent pas Christ comme la vie de leur vie. Ils n'ont pas vu Christ comme étant « leur Tout », ils n'ont donc pas la joie du Seigneur. Ils ne se réjouissent pas en Jésus en tout temps. Il arrive même parfois que l'on enseigne aux gens de ne pas avoir Christ comme la vie de leur vie. On entend de nombreuses raisons pour lesquelles nous sommes sauvés et pourquoi nous avons appris à connaître le Seigneur. A moins que Christ ne soit la vie de votre vie, vous n'êtes pas normaux, vous êtes anormaux. Vous êtes uniquement normaux lorsque vous atteignez la norme. Et la norme est Christ remplissant votre coeur, remplissant votre vie jusqu'au bord, et débordant de tous côtés. Si vous trouvez un tel chrétien, vous trouverez la bénédiction. C'est une joie d'être dans la présence d'une telle personne parce qu'elle se réjouit constamment en Christ. Vous ne pouvez pas la faire sombrer, elle est toujours joyeuse, toujours en confiance, toujours pleine d'assurance parce que Christ est tout pour elle. C'est Christ qui s'occupe de tout pour elle, c'est Christ qui est au poste de contrôle et tout est ok. Le chrétien moyen n'est pas le chrétien normal, le chrétien moyen est tout à fait anormal.


NOUS NE SOMMES PAS SAUVES POUR SERVIR MAIS POUR 
CONNAITRE JÉSUS

    Pendant des années, j'ai cru que j'étais sauvé pour servir. Mais maintenant j'en connais un peu plus. Loué soit Dieu, il y a quelque chose qui s'appelle service, mais c'est le fruit et le résultat d'une relation, et le service découle de notre relation avec Christ. Nous ne vivons pas sur la terre parce que nous avons une oeuvre à faire. Certaines personnes pensent qu'elles sont encore ici parce qu'elles ont un travail à terminer. Vous n'êtes pas là parce que vous avez une oeuvre à faire mais parce que vous avez un Seigneur à connaître. Oui, vous avez un travail à faire mais c'est le résultat et le fruit du fait de connaître Dieu. Ne faites pas les choses à l'envers, parce que jusqu'à ce que Dieu soit la vie de votre vie, vous ne serez pas normal et vous n'aurez pas la joie qui découle d'une telle vie. Lorsque nous verrons en détails le livre de Philippiens, nous verrons que Paul explique combien il est important de connaître Jésus, de prendre plaisir en Jésus, de rayonner de Jésus, d'avoir Christ en tant que sa vie ainsi que la joie qui en découle.
    Philippiens 1:21 dit: « Pour moi vivre c'est Christ, et mourir est un gain. » Il ne dit pas ce que j'ai cru pendant des années: « Pour moi vivre c'est la mission, pour moi vivre c'est le service chrétien, pour moi vivre c'est la communion fraternelle ou pour moi vivre c'est l'étude de la Bible. » J'aime étudier la Bible, vous ne pouvez pas m'en empêcher, j'aime tout simplement étudier la Bible. Mais je suis en danger si ma vie c'est cela! Ce n'est pas l'étude de la Bible qui est ma vie, c'est Christ qui est ma vie. Pour Paul, vivre ce n'était rien d'autre que le Seigneur Jésus Lui-même. Lorsque nous apprenons cela, et que le Saint-Esprit le dévoile à notre coeur, alors nous commençons à être normaux. Certains chrétiens vivent quarante, cinquante ou soixante ans avant que cela ne commence à toucher leur coeur. Quelle tragédie! J'ai entendu des témoignages de missionnaires qui revenaient du champ missionnaire, qui avaient passé la plus grande partie de leur vie sur le champ missionnaire, et qui confessaient qu'ils n'avaient jamais connu Christ comme leur vie. Ils Le connaissaient en tant que Sauveur, et ils Le présentaient aux païens en tant que Sauveur, et loué soit Dieu pour cela. Mais ils n'avaient pas la joie du Seigneur. Il y a cependant de nouveaux chrétiens qui découvrent la réalité de Philippiens, comment être normal, comment avoir la joie du Seigneur. C'est donc le thème que Paul a pris ici.


FAIRE GRAND CAS DE CHRIST OU EN FAIRE SON TOUT

    Réalisez-vous que Satan ne se préoccupe pas trop que vous fassiez grand cas de Jésus, mais il est mécontent lorsque vous faites de Christ « votre Tout. » En réalité, il vous encourage même à faire grand cas de Christ. C'est lorsque Christ devient votre Tout, lorsque Christ devient votre vie, que les portes de l'enfer ne peuvent prévaloir. Les portes de l'enfer ne prévalent pas contre les chrétiens normaux. Paul écrit cette épître en tant que chrétien normal à des chrétiens normaux. Son secret est une vie remplie de Christ. En réalité ce n'est pas un secret mais un secret qui a été dévoilé, c'est simplement la vie de Christ.
    Le verset que nous avons retenu pour le thème est Philippiens 1:21, et la prière pour notre thème est la première partie du verset 3:10 qui dit: « Afin de connaître Christ. » On peut imaginer que Paul devait être un jeune chrétien pour dire cela, mais il était déjà sauvé depuis trente ans lorsqu'il l'a écrit. Il dit: « Après trente ans, savez-vous ce qu'est ma prière? Afin de connaître Christ. » Nous n'irons jamais au-delà de cette prière. Si nous voulons aller au-delà de cette prière, nous allons trop loin, nous devons faire demi-tour et revenir. Il n'y a rien d'autre dans la vie chrétienne, si ce n'est connaître Jésus. Car si nous connaissons Jésus, alors toutes les autres choses en découlent. Avant de reprendre une nouvelle leçon, laissez-moi encore vous redonner le plan que nous suivrons. Comme chaque chapitre est un chapitre au sujet de Christ en tant que source et au sujet de la joie qui découle de Christ notre source, et comme chaque chapitre apporte une caractéristique de la vie chrétienne, nous avons donné un titre à chaque chapitre qui nous montre la source et la caractéristique.



Chapitre 1: Christ la source d'une joyeuse confiance
Chapitre 2: Christ la source d'une joyeuse humilité
Chapitre 3: Christ la source d'un joyeux objectif
Chapitre 4: Christ la source d'une joyeuse force

    Dans cette leçon nous verrons deux choses. Premièrement j'aimerais terminer d'introduire le livre, car il y a un autre point que j'aimerais souligner dans le cadre de l'introduction. Ensuite nous entamerons le chapitre un.
     Voici donc la suite de l'introduction, pour nous permettre de tirer le maximum de ce livre de Philippiens, pour avoir cette vue d'ensemble. Lorsque nous pensons aux différentes églises, nous nous en rappelons habituellement à cause de leurs problèmes particuliers. Par exemple l'église de Corinthe avait beaucoup de problèmes. Elle avait la réputation d'être une église à problèmes. Lorsque vous pensez aux Galates, vous pensez au légalisme, car c'était leur problème. Lorsque vous songez aux Ephésiens et aux Colossiens, vous pensez au gnosticisme embryonnaire. Mais les Philippiens avaient la réputation de ne pas avoir de problème. C'était une église qui n'avait pas de problème. Les Thessaloniciens et les Philippiens semblent avoir eu ce point commun. Ces deux églises semblent être des églises sans problème. Je soulève ce point pour souligner le problème d'une église sans problème. L'église de Philippes était une église sans problème. Mais ils avaient aussi leurs problèmes, de la même façon que les chrétiens sans problème ont aussi leurs problèmes.
    Je ne souhaite pas que vous ayez le sentiment que lorsque je deviens « normal », c'est-à-dire que Jésus devient ma vie, tous mes problèmes s'envoleront d'eux-mêmes. Cela ne marche pas ainsi. Philippiens en est une bonne illustration. Les églises sans problème ont de grands besoins. La réalité est que parfois, ceux qui n'ont pas de problème sont également ceux qui ont les plus grands besoins. Et cela pour deux raisons. La première c'est qu'en pensant ne pas avoir de problème, vous pouvez être amenés à être complaisants avec vous-mêmes, et ne plus être vigilants. La deuxième raison est que les chrétiens sans problème sont terriblement négligés, laissés de côté. En avançant dans le Seigneur, ne négligez pas les chrétiens ou les groupes de chrétiens sans problème. Car beaucoup de temps est consacré, dont une partie qui est gâchée, peut-être même la majorité, pour les chrétiens qui ont des problèmes. Il y a certaines personnes pour qui tout reste toujours confus, malgré tout ce qu'elles entendent, ce qu'elles lisent ou le temps que l'on passe avec elles. Il y a certains chrétiens qui vivent dans un état d'urgence permanent. Tout est une crise chez eux. Ils sont constamment sous les problèmes. Ils ont toujours besoin de quelqu'un pour les conseiller, pour les aimer, pour leur parler tendrement, pour pourvoir à leurs besoins et avoir la communion avec eux. Si vous les négligez pendant une semaine ou deux, alors ils disent que plus personne ne les aime.
    Si vous ne faites pas attention, les chrétiens à problème dévoreront votre vie. Vous voyez, les chrétiens sans problème comprennent tout cela et vous diront: « Oh! Ne vous inquiétez pas de moi. Je vais bien. Allez visiter un tel ou un tel ou parler à un tel ou un tel. Ne vous préoccupez pas de répondre à mes besoins, allez plutôt vous occuper de quelqu'un qui en a vraiment besoin. » Par conséquent, ce qui arrive, c'est que les chrétiens sans problème, comprenant les besoins des autres, vous encouragent à aller plutôt vers quelqu'un d'autre, et l'on finit par les négliger. C'est une ruse très subtile de l'ennemi. Il aime que l'on passe notre précieux temps avec ceux qui de toute façon ne veulent pas de réponses, et qui ne se préoccupent pas des conseils que vous leur donnez. Ils recherchent seulement quelqu'un pour exposer tous leurs problèmes. C'est quelque chose de très subtil: gâcher un précieux temps avec eux et négliger la poignée de personnes qui sont réellement ouvertes au Seigneur, lesquelles pourraient profiter d'un temps de communion ensemble autour de Jésus.
    Je ne dis pas qu'il faille négliger les problèmes, passez du temps sur les problèmes mais priez que les chrétiens puissent devenir normaux. Passez du temps avec ceux qui ont des problèmes mais ne négligez pas ceux qui, soit disant, n'en ont pas. L'Eglise de Philippes était une église sans problème, et pourtant dans ce livre, le Saint-Esprit, à travers Paul, nous rend attentifs à deux problèmes. Je mentionne cela parce que je pense qu'ils sont représentatifs des problèmes des chrétiens sans problème. Les deux problèmes qu'il mentionne sont: la désunion et le légalisme. Même si vous êtes devenus normaux, même si vous avez pu vous approprier la vie de Jésus-Christ, il y aura la tentation de la désunion et du légalisme. Laissez-moi vous dire un mot sur chacun de ces deux points puis nous commencerons le chapitre 1.
    Le premier problème d'une église sans problème, est la désunion. Une des façons de saisir l'accent mis par le Saint-Esprit est de voir les mots et les phrases particulières qu'Il répète toujours à nouveau. Philippiens est connu sous le nom du « livre des tous. » Paul s'adresse aux Philippiens en tant que « tous » vingt-quatre fois en quatre chapitres. Il ne laisse personne de côté. Il parle à toute l'église. Paul était l'ami de tout le monde. Paul était l'enseignant de tout le monde. Paul était le pasteur de tout le monde. Paul avait un coeur pour tous les chrétiens. Il ne favorisait pas un petit groupe par rapport à un autre petit groupe. Ne serait-ce pas quelque chose de merveilleux si Dieu nous donnait à chacun un coeur pour tout le monde? Pas seulement pour une poignée, pas seulement pour quelques-uns, mais pour tous les chrétiens. De façon naturelle, nous aimons ceux qui nous aiment, et qui sont comme nous. Pourtant Paul avait cet amour surnaturel qui lui permettait d'aimer tous les chrétiens.
    Regardez le verset 4:2, ici Paul devait gérer quelques petits problèmes: « J'exhorte Évodie et j'exhorte Syntyche à être d'un même sentiment dans le Seigneur. » Il est en face d'une chose délicate. Il y avait deux femmes (Evodie et Syntyche sont des prénoms féminins) dans cette église qui avaient du mal l'une avec l'autre. Je pense que Paul a été très sage dans sa façon de gérer ce petit problème. Premièrement je pense qu'il a été sage de n'en parler qu'à partir du quatrième chapitre. Si j'avais écrit ce livre, je l'aurais fait autrement. Soit j'aurais eu peur d'en parler, soit j'aurais pensé que c'était un problème trop délicat à gérer et j'aurais tout oublié, y compris les prénoms. Lui, nomme les gens par leur prénom alors que moi j'aurai eu peur de le faire. Ou alors si j'avais dû vraiment le faire, j'en aurais parlé dans le premier chapitre pour pouvoir ensuite passer à autre chose. J'aurais sûrement commencé ainsi: « Mes amies il faut vous réconcilier, le témoignage de Christ est en jeu. Je suis en prison et j'entends que vous deux, Évodie et Syntyche, avez des problèmes entre vous. Allons, mettez tout cela en ordre. » J'imagine que le fait qu'il ait mis les deux prénoms dans l'ordre alphabétique est aussi un signe de sagesse. Mais je ne sais pas si c'est le même ordre dans le grec ou pas! Vous savez que certaines personnes se sentent offensées si vous ne les citez pas en premier.


PAUL GÈRE LES PROBLÈMES D'UNE FAÇON CHRISTOCENTRIQUE

    Lorsque nous arriverons à Philippiens 2, nous étudierons un des plus grands passages christologiques de tout le Nouveau Testament. Un des plus grands passages sur l'humilité. Il s'agit de l'humilité et de l'exaltation du Seigneur Jésus-Christ. N'est-il pas merveilleux que ce passage sur l'humilité trouve son origine dans le fait que deux femmes aient eu des problèmes pour vivre ensemble dans l'église! Pourquoi est-ce si incroyable? Parce que lorsque Paul s'occupe de problèmes, il le fait ici et il le fait aussi dans Corinthiens, il ne s'occupe pas des problèmes en étant centré sur les problèmes. Il utilise les problèmes comme une opportunité, pour les « submerger » par la gloire de Christ. Et cela même lorsqu'il s'occupe de l'immoralité dans l'épître aux Corinthiens ou des hommes ayant des relations avec des prostituées. Savez-vous comment il s'occupe de cette situation? En 1 Corinthiens 6:16-17 il dit: « Ne savez-vous pas que celui qui s'attache à la prostituée est un seul corps avec elle? Car, est-il dit, les deux deviendront une seule chair. Mais celui qui s'attache au Seigneur est avec lui un seul esprit. » Il prend l'exemple de la prostitution pour montrer ce qu'est l'union avec Christ! Il fait cela constamment. Il ne s'occupe pas des problèmes comme moi je le ferais, il vous montre Christ encore et encore. Et il fait de même avec ces deux femmes.
    Si vous regardez le contexte du chapitre 4, où il commence à s'occuper de ces deux femmes, vous verrez qu'il l'entoure de « Réjouissez-vous! Réjouissez-vous dans le Seigneur! » Il ne perd jamais son thème de vue. Son coeur est plein de Christ, et c'est pour cela qu'il est plein de joie. Réalisez-vous que partout où il y a la joie dans le Seigneur, il y a aussi l'harmonie dans le Seigneur. Paul connaissait le problème de ces deux chrétiennes qui n'arrivaient pas à vivre ensemble. Cela, c'était un symptôme, ce n'était pas leur problème. Leur problème était spirituel, elles avaient besoin d'avoir la joie du Seigneur. Elles avaient besoin d'être remplies de Christ. Réalisez-vous que chaque fois que vous voyez la désunion dans un groupe, il y a également un manque de joie dans ce groupe, et donc également un manque de Christ? Si je me réjouis en Jésus, et que vous vous réjouissez en Jésus, personne ne peut nous séparer. Nous sommes un, nous avons l'unité, nous avons l'harmonie, il n'y a pas de désunion. Chaque fois qu'il y a une joie complète en Jésus, il y a également une complète harmonie. Il n'y a jamais de désunion entre des chrétiens joyeux dans le Seigneur.
    Pourquoi est-ce si sérieux lorsque les chrétiens commencent à se mordre les uns les autres, se faire du mal les uns aux autres et dirent de méchantes choses les uns sur les autres? Pourquoi est-ce si sérieux lorsque les chrétiens se blessent par des insinuations et des allusions? C'est sérieux car cela montre que vous n'êtes pas heureux en Jésus. L'unité avec les chrétiens est un gage de la joie que vous avez dans le Seigneur. Et votre joie dans le Seigneur est le parfait indicateur pour montrer si Christ est la vie de votre vie. Vous voyez, lorsqu'il y a désunion c'est une façon pour Dieu de dire: « Courez à nouveau vers Jésus, vous avez à nouveau besoin de regarder à Christ. » Voilà donc un des problèmes d'une église sans problème.
    Connaissez-vous ce proverbe: « La misère aime la compagnie. » Il en est de même de la joie. La joie aime aussi la compagnie, et la joie est contagieuse. Si je suis heureux en Jésus, j'aimerai être dans la compagnie de ceux qui sont heureux en Jésus, et j'aimerai voir ceux qui ne sont pas heureux en Jésus devenir heureux en Jésus afin de nous réjouir ensemble dans le Seigneur. Paul en est une si merveilleuse illustration, car lui était enchaîné depuis deux ans à un garde romain vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Et par quoi ce vieux combattant de la Croix est-il concerné? Par deux femmes qui ont du mal à vivre côte à côte dans l'église de Philippes. N'est-ce pas une chose incroyable? Si j'avais été Paul, j'aurais écrit une biographie que j'aurais intitulée: « Les douleurs et les peines d'Ed Miller. » Ou « Ed Miller, un Job moderne », avec en sous-titre « Pauvre de Moi » ou quelque chose de ce genre. Mais ce n'était pas le cas avec l'apôtre Paul. Il est dans ses propres problèmes et tout ce qu'il dit c'est: « Oh! Cela me fait mal au coeur, Évodie et Syntyche ont du mal à vivre ensemble. Soyez unis en Christ. » Il ne pense pas à lui-même, et à ses propres problèmes, parce qu'il est si rempli de Christ qu'il a la joie du Seigneur.


METTRE SA CONFIANCE DANS LE SEIGNEUR OU DANS LA CHAIR

    Le second point d'une église sans problème c'est le légalisme. Regardez les versets 3:1-3 qui disent: « Au reste, mes frères, réjouissez-vous dans le Seigneur. Je ne me lasse point de vous écrire les mêmes choses, et pour vous cela est salutaire. Prenez garde aux chiens, prenez garde aux mauvais ouvriers, prenez garde aux faux circoncis. Car les circoncis, c'est nous, qui rendons à Dieu notre culte par l'Esprit de Dieu, qui nous glorifions en Jésus-Christ, et qui ne mettons point notre confiance en la chair. » Je pense que le verset 3:3 est un des plus grands versets contre le légalisme dans tout le Nouveau Testament. La plupart des personnes qui encourageaient à la circoncision le faisaient parce qu'elles mettaient leur confiance dans la chair. D'après ce passage, qu'est-ce que la vraie circoncision, la circoncision spirituelle? C'est résumé par ces mots: « Ne pas mettre sa confiance dans la chair. » Oh, quelle phrase puissante, « Ne pas mettre sa confiance dans la chair! » C'est le coeur de la vie spirituelle. Lorsque vous partagez Christ avec quelqu'un, ne soyez pas trop préoccupés de savoir à quel point il est sérieux ou sincère. Ou alors à quel point il est émotionnel, s'il a des larmes par exemple. Ou à quel point il devient théologique en employant les bons mots. 
    J'avais l'habitude de donner beaucoup d'importance à cela. Je voulais être sûr qu'ils étaient sincères, qu'ils utilisaient les bons mots et ce genre de choses. Mais je peux vous dire que si votre coeur est juste, alors peu importe ce que vous dites, Christ vous sauvera. Car Christ regarde au coeur, Il voit le coeur. Voilà ce que vous devriez regarder. Est-ce qu'ils mettent leur confiance dans la chair? C'est là toute l'essence du légalisme, mettre sa confiance dans la chair. La question est: « Est-ce qu'ils mettent leur confiance en Jésus, et rien d'autre? » Si tel est le cas, vous savez qu'ils sont prêts à être sauvés. Vous savez, les gens peuvent être très sérieux et entièrement se tromper. Il y en a beaucoup qui sont dans ce cas.
    Regardez le verset 3:2. Je peux vous dire que si je vois le panneau « prenez garde aux chiens » sur la porte de quelqu'un, je fais un grand détour pour éviter cette propriété. Parfois vous lisez dans les journaux ou vous voyez à la télévision un petit enfant qui s'est fait mordre par un chien, et cela vous glace le sang. Eh bien, au verset 3:2 Paul dit: « Prenez garde aux chiens. » Ce sont les « chiens » légalistes qu'il avait à l'esprit. Vous voyez les juifs avaient l'habitude d'appeler les païens des chiens. Ici Paul appelle les leaders religieux des « chiens. » Il retourne cette désignation contre eux. Dans ma vie, je n'ai tiré qu'une fois avec un vrai pistolet. C'était à l'époque où je distribuais le journal et ce fut sur un chien enragé. Mais je n'ai pas bien visé, parce qu'avant de tirer, j'ai détourné mon regard et je ne lui ai seulement cassé une patte. Au final un homme est venu et a terminé le travail. Voici ce que Paul veut dire. Le danger d'être mordu par des « chiens » légalistes, est tout aussi grand que d'être mordu par des chiens enragés. Voilà à quel point c'est dangereux. Habituellement, lorsque nous pensons au légalisme, nous ne pensons pas que cela soit si sérieux. Nous disons simplement: « Oh! C'est dommage qu'ils ne placent pas complètement leur confiance en Christ. Ils sont engagés dans des oeuvres, ils font ceci et cela. Je peux vous dire que le légalisme, c'est comme être mordu par un chien. C'est du poison, vous risquez d'être déchiré en morceaux, d'attraper la rage, d'être malade! Vous pouvez mourir du légalisme. Prenez garde aux chiens. 
    La confiance en soi, la confiance dans la chair n'est pas une petite chose dans la vie chrétienne, ce n'est pas juste une petite habitude sans grande conséquence. On ne peut pas simplement dire: « Oh! Je vais bien, si ce n'est que je mets ma confiance dans la chair. » Pas du tout. La confiance en soi est une erreur fondamentale. Vous ne pouvez pas vous tromper dans ce domaine et être juste dans les autres domaines, parce que c'est une erreur fondamentale.
    Qui sont les chiens dont Paul parle? Tous ceux qui mettent la pression sur vous pour que vous mettiez votre confiance dans la chair. Voilà qui sont les chiens. Ne pensez pas que les chiens sont loin là-bas. Peut-être que vous avez déjà été un chien. Chaque fois que vous avez encouragé quelqu'un à mettre sa confiance dans la chair, vous avez été un chien. Et Paul dit: « Prenez garde. » Par conséquent, ne faites pas seulement attention aux autres, faites aussi attention à votre propre coeur. C'est incroyable à quel point nous pouvons devenir légalistes. Peu importe à quel point je connais Jésus, je remarque toujours que mon coeur veut retourner à une alliance basée sur les oeuvres. Je peux trouver un verset et me dire: « A partir de maintenant, il n'y aura plus que Jésus, je ne veux plus mettre ma confiance dans la chair. » Et juste après, j'essaie à nouveau de faire confiance à mon propre coeur. Je connais la bonne théologie, et je sais dire les bonnes phrases, je sais comment prier, mais pourtant combien je néglige le trône de la grâce. Parfois je me demande de quoi est fait ce coeur. Je sais que la Bible est un livre spirituel, et je connais le principe indispensable pour l'étudier, il faut mettre sa confiance dans le Saint-Esprit. Mais toujours à nouveau je me surprends à étudier ce livre en mettant ma confiance dans la chair.
    Le légalisme est le problème des gens qui n'ont pas de problème. C'est incroyable combien nos cœurs sont prompts au légalisme et à la désunion. Je sais que toutes choses sont sous le contrôle de Dieu, je sais que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu. Mais je ne serais pas honnête si je vous disais que je n'ai jamais peur, que je ne suis jamais anxieux. Ce n'est pas vrai. Cela arrive toujours à nouveau. C'est pour cela que Paul écrit à ces personnes « sans problème. » Je sais que toutes choses le sont par la pure grâce de Dieu, toutes choses, pourtant je me retrouve si souvent à dépendre de mes propres idées et solutions. C'est pourquoi, Paul écrit pour avertir les Philippiens. Oui vous avez un coeur rempli de Christ, mais faites attention, car plus vous apprendrez à connaître Jésus, plus vous aurez tendance à devenir critique, et à juger les autres en les regardant de haut, et dire: « Oh! Ils n'ont pas ce que j'ai. » Et l'ancienne fierté commencera à remonter. Lorsque votre coeur se remplit de Christ, vous devenez présomptueux. Voilà de quoi sont faits nos cœurs. Voilà pour ce qui est de l'introduction à ce livre.
    Considérons maintenant les versets 1:1-18: « Paul et Timothée, esclaves de Jésus-Christ, à tous les saints en Jésus-Christ qui sont à Philippes, aux évêques et aux diacres: que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ! Je rends grâces à mon Dieu, toutes les fois que je me souviens de vous; priant toujours pour vous tous avec joie, dans toutes mes prières, à cause de votre commun attachement à l'Évangile, depuis le premier jour jusqu'à maintenant. Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous cette bonne oeuvre la rendra parfaite pour le jour de Jésus-Christ. Il est juste que je pense ainsi de vous tous, parce que je vous porte dans mon coeur, soit dans mes liens, soit dans la défense et la confirmation de l'Évangile, vous qui tous participez à la même grâce que moi. Car Dieu m'est témoin que je vous chéris tous avec la tendresse de Jésus-Christ. Et ce que je demande dans mes prières, c'est que votre amour augmente de plus en plus en connaissance et en pleine intelligence pour le discernement des choses les meilleures, afin que vous soyez sincères et irréprochables pour le jour de Christ, remplis du fruit de justice qui est par Jésus-Christ, à la gloire et à la louange de Dieu. Je veux que vous sachiez, frères, que ce qui m'est arrivé a plutôt contribué aux progrès de l'Évangile. En effet, dans tout le prétoire et partout ailleurs, nul n'ignore que c'est pour Christ que je suis dans les liens, et la plupart des frères dans le Seigneur, encouragés par mes liens, ont plus d'assurance pour annoncer sans crainte la parole. Quelques-uns, il est vrai, prêchent Christ par envie et par esprit de dispute; mais d'autres le prêchent avec des dispositions bienveillantes. Ceux-ci agissent par amour, sachant que je suis établi pour la défense de l'Évangile, tandis que ceux-là, animés d'un esprit de dispute, annoncent Christ par des motifs qui ne sont pas purs et avec la pensée de me susciter quelque tribulation dans mes liens. Qu'importe? De toute manière, que ce soit pour l'apparence, que ce soit sincèrement, Christ n'est pas moins annoncé: je m'en réjouis, et je m'en réjouirai encore. »
     Je vais vous donner un plan pour ce chapitre mais avant, j'aimerais souligner une pensée que l'on y retrouve plusieurs fois. C'est l'exact opposé de ce dont nous avons parlé, c'est l'opposé de la confiance dans la chair. Je fais référence à l'expression que l'on trouve dans le verset 1:6 et qui dit: « J'ai confiance que celui qui a commencé en vous cette bonne oeuvre la rendra parfaite pour le jour de Jésus-Christ. » Ce chapitre va de pair avec la confiance et c'est pour cela que nous l'avons appelé « Christ, la source d'une joyeuse confiance. » La confiance c'est une assurance, c'est être persuadé. Vous pouvez rendre un grand service à votre vie chrétienne en ayant une vie toujours remplie d'une joyeuse confiance. Peu importe la situation, peu importe les circonstances, peu importe ce qui arrive dans votre vie, si vous êtes confiants. Si vous êtes toujours sur un roc, si vous êtes toujours stables et que vous ne bougez pas, vous êtes un témoignage parce que ce monde est l'opposé de cela. Le monde n'a de confiance que dans la chair. Et par conséquent comme les gens ne sont pas sur un terrain ferme, tout autour d'eux bouge. Et lorsqu'ils voient quelqu'un tenir ferme tout spécialement dans la tempête, cela attire leur coeur. Et ainsi ils disent: « Je veux ce qu'il a, je ne sais pas ce que c'est mais je le veux. »


DIEU NE FAIT PAS LES CHOSES A MOITIE, IL TERMINE CE QU'IL COMMENCE

    La confiance est donc simplement la capacité à trouver sa satisfaction dans quelqu'un de sûr. A travers tout ce chapitre, Paul exprime sa joyeuse confiance, parce qu'il n'a pas une confiance dans la chair, mais une confiance dans le Seigneur Lui-même. Regardez s'il vous plaît à nouveau le verset 1:6 qui dit: « J'ai confiance que celui qui a commencé en vous cette bonne oeuvre la rendra parfaite pour le jour de Jésus-Christ. » L'expression « rendre parfait » peut aussi se traduire par amener à sa fin, à sa complétude. Dieu ne fait jamais les choses à moitié. Dieu termine toujours ce qu'Il a commencé. Vous savez que dans Hébreux 12:2, Jésus est appelé l'auteur de notre foi. Mais le même verset qui l'appelle l'auteur de notre foi, l'appelle aussi le finisseur de la foi. Il est l'auteur et le finisseur de notre foi(1), Il commence et Il finit.
    Si j'avais écrit le verset 1:6, je l'aurais écrit de cette façon. « Celui qui a commencé en vous cette bonne oeuvre la rendra parfaite jusqu'à ce que vous mourriez. » Mais ce verset ne dit pas jusqu'à ce que vous mouriez. Il dit jusqu'au jour de Jésus-Christ. Cela va bien au-delà de votre mort, parce que l'oeuvre complète inclut votre corps ressuscité, et va au-delà de votre mort. Cela inclut aussi votre corps glorifié dans le ciel. Je n'ai pas de problème avec une doctrine que beaucoup combattent, il s'agit de la persévérance des saints. C'est-à-dire que chaque chrétien persévérera jusqu'à la fin et qu'ils seront finalement tous sauvés. Certains l'appellent la sécurité éternelle. Mais je ne l'appelle pas la persévérance des saints comme certains le font, parce que ce titre risque de vous inciter à mettre votre confiance dans la chair. Cela risque de vous pousser à faire quelque chose comme persévérer. Vous voyez dans le verset 1:6, on voit plus la persévérance du Seigneur que la persévérance des saints. Ce n'est pas: j'irai jusqu'au bout, c'est: Il me gardera jusqu'au bout. Cela n'est pas du tout la même chose. Ce n'est pas que je me tiens, c'est que je suis maintenu. C'est Lui qui persévère, pas moi. C'est la raison pour laquelle Paul avait cette joyeuse confiance. Il savait que Dieu n'allait pas abandonner, mais que Celui qui avait commencé une bonne oeuvre allait également la terminer. Un de mes chants favoris est « Amazing Grace » de John Newton. Et ma strophe favorite dans mon chant favori est la strophe 3:
Par bien des dangers, des peines et des pièges, Je suis déjà passé.
C'était la Grâce qui m'a conduit sain et sauf jusqu'ici
Et c'est la Grâce qui me conduira à la maison.

    Comment est-ce que je sais que je vais y arriver? Parce que Celui qui a commencé en vous une bonne oeuvre la terminera aussi. Qu'est-ce que la vie chrétienne normale? C'est une vie qui a commencé par Jésus-Christ, c'est une vie qui continue par Jésus-Christ et c'est une vie qui est achevée par Jésus-Christ, c'est cela Phlippiens 1:6. La confiance dans le Seigneur est l'exact opposé de la fierté dans la chair. La fierté est 100% à l'opposé de la confiance. Dans la mesure où il y a de la fierté spirituelle dans votre vie, dans cette mesure vous manquez de confiance. Un chrétien est quelqu'un qui laisse Jésus terminer le travail. Regardez en arrière dans votre vie, et répondez à cette question. Y a-t-il une évidence que Dieu a un jour commencé quelque chose en vous? Parce que si vous pouvez dire oui à cela, alors vous pouvez aussi avoir confiance qu'Il achèvera ce qu'Il a commencé. Si vous L'avez un jour vu faire quelque chose alors Il l'achèvera aussi. Il n'est pas comme Schubert, Il ne laisse pas de symphonie inachevée. Il ne fait jamais cela, Il termine toujours ce qu'Il a commencé.
    Laissez-moi vous donner un plan pour ce chapitre 1, où l'on voit la confiance comme un fil rouge.



Versets 1:1-11: Une joyeuse confiance dans la prière
Versets 1:12-18: Une joyeuse confiance au sujet des progrès de l’Évangile
Versets 1:19-26: Une joyeuse confiance au sujet de la mort
Versets 1:27-30: Une joyeuse confiance dans la souffrance

    Dans cette leçon nous verrons la moitié de ce chapitre. Considérez s'il vous plait les versets 1:1-11. Paul avait une joyeuse confiance au sujet de la prière. La dernière fois, j'ai partagé plusieurs principes au sujet de la prière, puisque c'est la première mention de la joie dans le livre de Philippiens, de la joie dans la prière. Nous avons parlé du fardeau du diable et du fardeau de Dieu et comment connaître la différence.

PRIER PAR LA CHAIR OU DANS L'ESPRIT

    Dans ce passage, Paul avait une confiance joyeuse dans la prière. Veuillez premièrement noter le verset 1:3. Laissez-moi vous le dire d'une façon très pratique. Paul était joyeux dans la prière, parce qu'il n'était pas lié à une liste de sujets de prière. Paul n'avait pas de liste de prière. Au verset 1:3 il dit: « Je rends grâces à mon Dieu, toutes les fois que je me souviens de vous. » Voilà la liste de prière de Paul. Il faisait confiance à Dieu pour lui faire venir les choses à l'esprit. Il priait au moment où il se souvenait. Pendant des années, j'ai eu un livre de prière. Je pense que j'ai rendu mon épouse folle avec cela. Parce que c'était une liste de prière qui s'est transformée en livre de prière. C'est devenu si long que je ne pouvais plus le parcourir en une journée. Par conséquent j'ai commencé à prier certaines choses le lundi, d'autres le mardi et ainsi de suite. Finalement mon livre s'est transformé en deux livres. J'ai recensé toutes les personnes que je connaissais, tous les gens de ma famille. Chaque fois que quelqu'un me demandait de prier pour lui, je le notais car je me sentais obligé. Je ne connaissais pas la plupart des gens pour qui je priais. Ce n'était rien d'autre qu'une « liste de courses. » Ce n'était plus que réciter une liste à Dieu. Des milliers de chrétiens sont liés à une liste de prière, ils notent ceci et cela pour ensuite penser à y prier. Mais ce n'est pas prier dans l'Esprit. Dieu ne nous appelle pas à prier ainsi. Ils font cela dans la chair. Mais Paul était libre, il jouissait d'une joyeuse confiance parce qu'il n'avait pas besoin de garder une liste dans sa poche. Il dit: « Je prie pour vous, toutes les fois que je me souviens de vous, chaque fois que Dieu me fait penser à vous. » Oui, il avait une joyeuse confiance dans la prière.
    Il avait aussi de la joie dans la prière parce que d'après ce passage, il priait pour des chrétiens normaux, pas pour les chrétiens anormaux. Il priait pour ceux dont la vie était remplie de Christ. Je vous rends attentifs à cela, parce que beaucoup de nos réunions de prières modernes sont à des années-lumière de ce qu'est la vraie prière. Quatre-vingt-dix pour cent des prières que nous faisons, sont des prières premièrement pour les personnes non sauvées, deuxièmement pour les faux enseignants, troisièmement pour les rétrogrades, et ensuite on termine avec les besoins matériels. Voilà nos sujets de prières. Si vous lisez Philippiens 1:3-11Ephésiens 1:15-23, et 3:14-21 ou Colossiens 1:9-12, où se trouvent toutes les prières de Paul, on les appelle d'ailleurs les « prières en prison » de Paul, vous remarquerez que pas une seule fois, Paul ne prie pour quelqu'un d'autre que des chrétiens normaux. Et Paul est le modèle du chrétien de la nouvelle alliance. Ses prières concernent le fondement, elles ne font pas que frôler la surface. C'est pour cela qu'il peut se réjouir. Dans ses prières, vous ne trouverez pas de demande pour des biens matériels, ou des faux enseignants. Vous voyez, Paul priait pour les victorieux.


COMMENT PRIER EFFICACEMENT POUR LES NON CHRÉTIENS ET LES CHRÉTIENS ANORMAUX

    C'est réellement un lien de prier pour les personnes mauvaises, les rebelles et les rétrogrades. Parfois cela vous met un lourd fardeau, tout spécialement si vous connaissez un parent ou ami, une de ces personnes qui sont si froides envers Dieu. Vous priez de cette manière: « Seigneur, tu dois faire quelque chose, tu dois agir en lui, tu dois changer son coeur. » Dieu ne peut pas le faire. Vous demandez à Dieu de faire ce qu'Il a dit qu'Il ne ferait pas. Il ne forcera jamais la volonté de quelqu'un. Pourtant en faisant ainsi, vous demandez à Dieu d'intervenir et de forcer la volonté de quelqu'un. Le seul exemple de quelqu'un qui ait prié pour ceux qui étaient encore perdus nous vient de notre Seigneur Jésus. En Jean 17:20 Il prie: « Ce n'est pas pour eux seulement que je prie, mais encore pour ceux qui croiront en moi par leur parole. » Il a prié pour ceux qui allaient croire dans le futur avant qu'ils n'existent, quelle merveilleuse vérité! Mais nous n'avons pas la connaissance du Seigneur Jésus concernant ceux qui sont élus. Ceci dit, il n'est jamais inutile de partager avec le Seigneur ce que nous avons sur le coeur, tous nos soucis et tous nos fardeaux. Vous voyez, Paul priait pour les victorieux, je pense que si l'on priait pour les chrétiens victorieux, nous n'aurions pas à prier autant pour les rétrogrades, parce qu'ils ne deviendraient pas rétrogrades. Ne me comprenez pas mal. Je ne dis pas que Paul n'ait jamais prié pour les chrétiens anormaux et les non chrétiens. Mais je vais vous dire comment il priait pour eux. Il priait pour les chrétiens anormaux et les non-chrétiens en priant pour les chrétiens normaux.
    Laissez-moi illustrer cela. Si vous veniez à moi, et que vous me demandiez de prier pour vos enfants, frères, sœurs, époux, épouse ou parents qui ne sont pas sauvés, je sourirais et je dirais: « Oui, je vais le faire. Je vous promets que je le ferai. Je prierai pour cela aussi souvent que le Seigneur me le mettra à coeur. » Voici comment je prierais si c'était mon ami Ken qui me demandait de prier pour son patron. Je dirais: « Seigneur, sois avec Ken. Qu'il puisse être rempli de Christ devant son patron, et profiter de tout ce qu'il a en Toi. Qu'il puisse se réjouir de tout ce que Tu es, et que sa joie déborde. » Vous voyez, je ne prie pas pour le monde, et ce n'est pas un lien pour moi, il y a de la joie là-dedans. J'aime prier pour les chrétiens victorieux. Et je prierais que sa vie devienne si attirante qu'il puisse créer une soif dans la vie de tous ceux avec lesquels il entre en contact. C'est ainsi que Paul priait. Il priait pour les chrétiens victorieux. Il priait que Dieu puisse les amener dans la vie et dans l'environnement de ceux qui ne croient pas. Il priait pour les rétrogrades, mais pas en priant pour les rétrogrades. Ils priaient pour ceux qui ne sont pas sauvés, pour les rétrogrades, pour les rebelles en priant pour ceux qui connaissaient Jésus, qu'ils puissent être si brûlants, et vivants avec Christ, si remplis de l'Esprit, vivant honnêtement, avec enthousiasme, zèle et sainteté pour qu'ils deviennent une lumière et un témoignage pour tous ceux qui sont autour d'eux.
    Ainsi Paul avait une joyeuse confiance lorsqu'il priait. Il était simplement rempli de la joie, il n'était pas lié à une liste de prière. Il ne demandait pas à Dieu de faire une chose dont Il avait dit qu'Il ne le ferait jamais, par exemple demander à Dieu de violer la volonté de quelqu'un. Vous ne verrez pas Paul aller chez un non croyant en disant: « Je vais prier Dieu qu'Il te rende misérable jusqu'à ce que tu sois sauvé. Je vais prier que tu aies du mal à dormir jusqu'à ce que tu ailles au lit. » Vous n'avez pas besoin de prier ainsi, ils sont déjà misérables s'ils ne connaissent pas Jésus. Dieu ne le fera pas, et il n'y a pas de joie en cela. Paul priait constamment pour les victorieux. Et en ce qui concerne les autres, il disait: « Séparez-vous d'eux afin qu'ils puissent voir leurs besoins par la manière dont vous vivez en Jésus-Christ. »
AIMER AVEC DISCERNEMENT

    Paul avait aussi une joyeuse confiance en raison de ses sujets de prière. J'ai toute une série de cassettes sur ce sujet mais dans Philippiens, il avait deux passions et vous le verrez à travers sa prière. Il a prié que les personnes puissent grandir dans l'amour et dans la sainteté. Ce sont deux sujets pour lesquels il priait toujours à nouveau. Veuillez noter le verset 1:9: « Et ce que je demande dans mes prières, c'est que votre amour augmente de plus en plus... » et regardez ce qu'il ajoute « en connaissance et en pleine intelligence. » Vous voyez, Paul ne priait pas superficiellement. Ses prières étaient profondes. Il priait que les gens puissent aimer avec discernement. Vous ne pouvez pas haïr le péché et aimer Dieu avant de connaitre Dieu et le péché. Il vous faut connaître quelque chose avant de pouvoir l'aimer. Par conséquent il prie que leur amour puisse avoir une pleine connaissance. Le vrai amour fait toujours preuve de discernement. En fait, un manque de discernement signifie un manque d'amour. Je peux utiliser plein de belles paroles, et dire combien je vous aime et combien j'aime Jésus mais si je n'ai pas de discernement alors je n'ai pas d'amour. Vous voyez, si Paul priait pour le discernement, c'est que parfois, l'amour lié au discernement ne donne pas ce que l'on lui demande. Le véritable amour ne secourt par toujours celui qui est dans le besoin, il arrive même parfois qu'il refuse.
    Certaines personnes ont cette idée que parce que nous sommes chrétiens, nous sommes supposés attendre à la porte et donner de l'argent à tous ceux qui ont des besoins. Ils pensent que si vous êtes nés de nouveau, alors vous devez les aider à payer leur facture, à les nourrir et faire ce genre de choses. Mais Paul priait que les Philippiens puissent avoir un amour croissant avec du discernement. Nous ne sommes pas comme les anges qui sont au-dessus du péché, ni comme les animaux qui sont en-dessous du péché et qui font les choses de manière intuitive. Nous ne sommes que des hommes et nous avons besoin que l'amour de Dieu soit répandu dans notre coeur. Mon épouse Lillian peut témoigner que nous avons perdu des centaines de dollars, à cause de mon « amour sans discernement. » Nous avons également perdu beaucoup de livres, de meubles, et de vêtements, et du temps précieux à cause d'un « amour sans discernement. » Paul priait que les chrétiens puissent être sages dans leur amour, et ne pas simplement donner à tous ceux qui passaient chez eux. Vous savez dans le sermon sur la montagne Jésus dit en Matthieu 5:48: « Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. » Est-ce qu'il arrive que votre Père céleste vous refuse quelque chose à cause de Son amour? Vous voyez, c'est cela le modèle. Par conséquent, il nous arrivera également de refuser quelque chose aux gens à cause d'un amour qui discerne. Certaines personnes sont simplement paresseuses, et présomptueuses, aussi nous ne pouvons pas encourager ce genre de choses.
    Paul a également prié aux versets 1:10-11, qu'ils puissent être saints et remplis du fruit de justice. Au verset 1:10, vous avez le merveilleux mot « sincère »; il dit: « Afin que vous soyez sincères. » Ce mot vient de deux mots latins, « sine » qui veut dire « sans », c'est la négation, et « cera » qui veut dire « cire. » Sincère veut donc dire « sans cire. » A l'époque on recherchait du marbre blanc sur le mont Athos en Grèce. Il y avait là-bas une carrière d'où l'on extrayait un beau marbre. Parfois le marbre s'ébréchait ou se cassait, mais il y avait un truc pour cacher cela. Ils recouvraient la surface avec de la cire blanche. C'était si bien fait que même l'oeil le plus averti ne pouvait pas dire s'il y avait de la cire dedans. Plus tard les potiers ont repris l'idée pour leur compte, et lorsqu'ils ébréchaient une poterie, ils y mettaient de la cire. Et vous ne pouviez pas voir la différence entre le vrai et le faux. Mais lorsque cela fut connu et que les gens ont su qu'il y avait de la cire dans le marbre et la poterie, ils demandèrent aux marchands de leur fournir un contrat lors de l'achat. Sur le contrat ils écrivaient « sine cera », sans cire. Et vous saviez ainsi que vous aviez une pièce sans défaut. Mais Philippiens ne fut pas écrit en latin, il fut écrit en grec, et le mot grec signifie « jugé à la lumière du soleil. » Mais c'est la même idée. Cela veut dire être vrai à tout point de vue. Paul priait pour ces Philippiens qu'ils puissent être sans cire, qu'ils puissent être vrais.
    A une époque, je conduisais un bus d'école. Nous devions nettoyer le pare-brise chaque jour. Mais je n'aimais pas du tout cela. Il m'arrivait donc parfois de ne pas le faire. Lorsque je rentrais dans le bus, il me semblait que mon pare-brise était bien propre, mais dès que le soleil se mettait à briller, je voyais alors toute la saleté, et j'étais parfois obligé de m'arrêter sur le bord de la route. Je ne pensais pas qu'il soit sale avant que le soleil ne brille dessus. C'est exactement avec ces mots que Paul prie. Il prie avec joie, que les Philippiens puissent être « sine cira », c'est-à-dire sans cire, réels, vrais à tout point de vue. Parfois vous entendez les gens dirent: « Un tel est sincère. Il n'est pas sauvé mais il est sincère. » Laissez-moi vous poser cette question. Est-il possible pour un homme ou une femme qui n'est pas né de nouveau d'être réellement sincère? Pas dans le sens où la Bible utilise ce mot, il ne peut pas être « sans cire », il ne peut pas être « jugé à la lumière du soleil. » Une personne ne peut pas être sincère à moins qu'elle ne connaisse Jésus, à moins qu'elle ne soit sauvée. Est-ce que Saul de Tarse était sincère avant de devenir l'apôtre Paul? Non, il ne l'était pas. Il ne pouvait pas l'être, il n'était pas « sans cire », il ne pouvait pas être jugé à la lumière. Personnellement je pense qu'un des mots les plus déformés et dévoyés par le langage courant est ce mot sincère. Nous l'utilisons à tort et à travers pour tout un chacun. Voici donc notre premier point, Paul avait une joyeuse confiance dans la prière. Il n'avait pas de liste de prières, il priait pour les chrétiens vainqueurs chaque fois qu'il pensait à eux. Il priait constamment qu'ils puissent grandir dans un amour plein de discernement et qu'ils soient vrais à tout point de vue.


RIEN NE PEUT STOPPER LES PROGRÈS DE L’ÉVANGILE

    Dans les versets 1:12-18, Paul avait une joyeuse confiance au sujet des progrès de l’Évangile. Il était confiant qu'aucune circonstance adverse ne pourrait jamais se mettre en travers de l'annonce de l’Évangile. C'est merveilleux de lire cela, parce que la plupart des chrétiens ne sont pas optimistes concernant les progrès de l'évangile. J'ai du mal avec ce que j'entends parfois, comme: « Les portes sont fermées. » Paul n'aurait jamais parlé d'une porte fermée pour la mission. Cela n'existe pas. Dieu utilise des portes battantes, si vous les poussez, vous remarquez qu'elles sont déjà ouvertes. Paul avait une vision victorieuse au sujet de l’Évangile. Il n'était pas une victime de ses circonstances.
    De nos jours, on dit beaucoup qu'il faut essayer de dissuader les gens de commettre des crimes. L'idée est que si nous jugeons les coupables, alors eux et les autres feront attention et il n'y aura pas autant de crimes. Par exemple si vous avez la peine capitale et que vous mettez quelques meurtriers à mort, alors tous ceux qui ont l'intention de commettre un homicide vont probablement y réfléchir à deux fois. Les jugements et peines sévères permettent-ils de dissuader les gens de commettre des crimes? Selon Ecclésiaste 8:11, cela fonctionne. Mais regardez ce qui est arrivé à Rome. Néron a eu cette idée: « Je vais dissuader ces chrétiens. Je vais les arrêter. Je vais leur montrer, je vais fermer leur bouche une fois pour toutes. L'annonce de l’Évangile à Rome doit s'arrêter. Je vais prendre leur leader, Paul, et j'en ferai un exemple, je vais le faire taire. Tout le monde verra ce que j'ai fait à leur leader et ils se tairont également. » Est-ce que cela a marché? Pas du tout, c'est l'inverse qui s'est produit! Regardez le verset 1:13: « En effet, dans tout le prétoire et partout ailleurs, nul n'ignore que c'est pour Christ que je suis dans les liens. » Regardez le verset 4:22, il est sur le point de signer la lettre et il dit: « Tous les saints vous saluent, et principalement ceux de la maison de César. » La maison de César? Mais comment ont-ils été sauvés? » Je vais vous le dire. Paul amenait tout le monde à Christ, c'est ainsi qu'ils ont été sauvés.
    Je puis vous dire que si j'avais été un soldat romain inconverti, la pire tâche qui aurait pu m'être confiée eut été d'être attaché à l'apôtre Paul durant quatre heures! Imaginez cela. J'aurais été si heureux lorsque mon tour de garde se serait terminé. Imaginez un garde enchaîné à Paul pendant quatre heure, puis un autre garde, puis encore un autre, et cela pendant deux ans. C'est ainsi que l’Évangile s'est répandu. Un garde a été sauvé puis il en a parlé à son épouse, qui a été sauvée. Elle en a parlé à sa famille qui a été sauvée, et cela est arrivé jusqu'à la maison de César. Cela s'est passé à Rome, la capitale du monde de l'époque, cela est arrivé dans les plus hautes sphères, et ainsi Néron a du entendre l’Évangile à cause de Paul. Néron pensait pouvoir stopper les chrétiens en arrêtant Paul, mettre fin au progrès de l’Évangile, en le mettant en prison. Mais Paul avait cette joyeuse confiance que l’Évangile, tout comme le temps, ne peut pas être stoppé. Il continue et avance. Les circonstances n'arrêtent jamais l’Évangile. Les circonstances n'empêchent jamais l’Évangile d'avancer. Les circonstances ne peuvent en aucune façon bloquer les progrès de l’Évangile. C'est le contraire qui est vrai. Dieu est souverain au-dessus des circonstances, et les circonstances poussent toujours l’Évangile en avant, Il promeut toujours la mission. Voilà de quoi est faite l'histoire de l'Eglise.
    C'est pour cela qu'ils ont tué tous ces martyrs. Ils pensaient stopper les progrès de l’Évangile en les mettant à mort. Mais le sang de ces martyrs est en réalité devenu le terrain sur lequel est apparue une foule de chrétiens. Ils ne pouvaient pas les arrêter. Quand un chrétien tombait malade, ce sont les hôpitaux qui auraient dû avoir peur, car les médecins et les infirmières avaient l'occasion d'entendre l’Évangile, ainsi que les patients et les visiteurs. J'avais un ami étudiant à l'école biblique de Columbia qui a eu un accident de voiture, il s'est brisé le cou et a fini par mourir. Mais pendant qu'il était couché sur le bord de la route avec sa nuque brisée, il a conduit trois personnes à Christ. L'une d'elles était un policier, l'autre un ambulancier et le troisième un passant. Certains disent que les circonstances peuvent stopper les progrès de l’Évangile, mais elles ne le peuvent pas. Paul avait une joyeuse confiance au sujet des circonstances. Les circonstances que vous pouvez rencontrer importent peu. Certains disent: « Oh! Je ne suis pas bien, je suis en maison de convalescence. » Ce à quoi je réponds: « Eh, bien loué soit Dieu, vous pouvez apporter l’Évangile là-bas, dans cette maison de convalescence! » Où que ce soit. Quoi qu'il puisse arriver dans votre vie, l'apôtre Paul dirait: « Cela ne me décourage pas parce que Dieu va l'utiliser pour répandre l’Évangile. Il était rempli d'une joyeuse confiance. » C'est ainsi que la lumière de l’Évangile est allée partout, dans les usines, dans les écoles et dans les universités. Et partout où les chrétiens sont allés.
    Regardez maintenant le verset 1:14 qui dit: « La plupart des frères dans le Seigneur, encouragés par mes liens, ont plus d'assurance pour annoncer sans crainte la parole. » N'est-ce pas incroyable? Ils voulaient mettre un terme aux agissements des chrétiens en mettant Paul en prison, pour les décourager. Le verset 1:14 dit que cela n'a pas découragé les chrétiens, cela leur a donné davantage d'assurance. Ils sont devenus plus courageux. Lorsqu'ils ont vu Paul vivre par la grâce de Dieu, soutenu par Dieu, continuer à être rempli de joie, ils ont commencé à mettre leur confiance en Christ. Ils se sont dit: « Si Dieu peut lui donner la joie dans cette situation, il peut aussi le faire pour nous. » En passant, c'est une des raisons pour laquelle il est bon de lire des biographies chrétiennes. Je vous encourage à lire les biographies chrétiennes parce que cela vous inspire. Lorsque vous lisez ce que Dieu a fait pour les Siens, cela vous inspire à penser que Dieu fera la même chose pour vous. Ainsi vous devenez aussi plus braves et commencez davantage à faire confiance au Seigneur. Par conséquent, lisez beaucoup de biographies chrétiennes. Mais lisez-les à la lumière d'Hébreux 11 et 12. Vous voyez Hébreux 11 dit: « C'est par la foi que toutes ces personnes ont fait ceci et cela. » Mais cela, c'est regardez aux hommes. Et une fois qu'il a fini cette longue liste, voici votre biographie qui se trouve au début de Hébreux 12: « Regardant à Jésus l'auteur et le « finisseur » de la foi. » Par conséquent regardez aux hommes, mais ensuite détournez-vous d'eux et regardez à Jésus puis avancez!
    Paul savait que l’Évangile ne pouvait pas être stoppé, quoi qu'il arrive dans sa vie. Et pour tout ce qui arrivait dans sa vie, il se courbait devant Dieu et s'en remettait à Dieu. Il remerciait le Seigneur et il disait: « Je ne sais pas ce que Tu fais et je ne sais pas comment Tu vas le faire, mais c'est pour l'avancement de l’Évangile. » Est-ce que vous croyez que tout ce qui arrive dans votre vie, chaque fois que vous avez dû déménager, chaque fois que vous avez perdu un travail, chaque fois que vous êtes tombés malades, chaque fois que vous avez rencontré une autre personne, chaque circonstance qui survient dans votre vie, que vous vous brisez une jambe ou un bras, oui, quoi qu'il vous arrive, tout a été utilisé par Dieu pour propager l’Évangile? Vous pouvez avoir une joyeuse confiance. Lorsque votre coeur est rempli de Christ, vous avez une joyeuse confiance dans la prière, et vous avez une joyeuse confiance dans les progrès de l’Évangile, et qu'aucune circonstance ne pourra venir contre lui.


PAUL SE RÉJOUISSAIT TOUJOURS DE L'ANNONCE DE L’ÉVANGILE

    Nous ne savons pas tout à fait quelle était la situation qui est décrite dans les versets qui suivent, les versets 1:15-18. Paul dit: « Quelques-uns, il est vrai, prêchent Christ par envie et par esprit de dispute; mais d'autres le prêchent avec des dispositions bienveillantes. Ceux-ci agissent par amour, sachant que je suis établi pour la défense de l'Évangile, tandis que ceux-là, animés d'un esprit de dispute, annoncent Christ par des motifs qui ne sont pas purs et avec la pensée de me susciter quelque tribulation dans mes liens. Qu'importe? De toute manière, que ce soit pour l'apparence, que ce soit sincèrement, Christ n'est pas moins annoncé: je m'en réjouis, et je m'en réjouirai encore. » Je ne sais pas exactement ce qu'ils disaient ou de quelle manière ils essayaient de faire du tort à Paul. Ils pensaient peut être que moins de gens allaient le suivre. Ou peut-être essayaient-ils de le calomnier car maintenant qu'il était en prison il ne pouvait pas se défendre lui-même. Peut-être voulaient-ils prendre l'ascendant sur lui, et s'attacher les gens à eux maintenant qu'il était enchaîné.
    Pourtant, dans les versets 1:17-18, Paul nous donne un des passages des Écritures les plus remarquables. Il y avait autant d'esprit de parti à cette époque qu'il y en a de nos jours. Je pense qu'une des choses qui fait le plus de mal à Christ, ce sont toutes les dénominations et la compétition qu'il y a entre les chrétiens. On voit une église contre une église, ce prédicateur contre ce prédicateur, et chacun montre l'autre du doigt disant: « Oh! Regarde ce qu'a fait celui-ci. » On trouve de la jalousie et de l'envie les uns à l'égard des autres. Une des vérités les plus négligées de la Bible, c'est que l'on peut et que l'on doit se réjouir lorsque Christ est annoncé même si c'est de façon imparfaite ou pour de mauvais motifs. Tandis que je partage ces choses avec vous, je dois vous avouer que je ne l'ai pas encore complètement pris pour moi par la grâce de l'Esprit de Dieu. Je peux le voir dans la Bible, j'aimerais qu'elle soit mienne mais je dois admettre qu'à ce moment de ma vie, je lutte encore avec ces versets.
    Le verset 1:18 dit: « Qu'importe? De toute manière, que ce soit pour l'apparence, que ce soit sincèrement, Christ n'est pas moins annoncé: je m'en réjouis, et je m'en réjouirai encore. » C'est de cela que je veux parler. J'ai beaucoup du mal avec ce principe. Lorsque je pense que quelqu'un prêche pour de l'argent ou pour chercher à rassembler des gens autour de lui, en attirant des gens d'un groupe à un autre, je ne peux pas dire que je me réjouis. Parfois lorsque j'allume la télévision et que je vois tous ces gens qui vous parlent de l’Évangile de la prospérité et de tout le reste, mon sang ne fait qu'un tour. Je n'ai pas l'attitude de Paul qu'il décrit au verset 1:18. Il dit: « Christ est prêché et je m'en réjouis. Ils le font par envie, pour de mauvais motifs, à cause de leur jalousie, ils le font pour de l'argent..» Et ensuite Paul dit: « Qu'importe. Je m'en réjouis. » J'aimerais être comme Paul, parce que moi lorsque j'entends et vois certaines choses, cela me rend malade. Et je me surprends à critiquer, à rabaisser, et à avertir les gens: « N'écoutez pas cette personne, car elle fait ceci et dit cela... »
    Ceci dit, il y a certaines personnes qui sont tout simplement fausses, et je n'ai aucune difficulté à dire: « N'écoutez pas les faux enseignants. » Mais il y en a certains qui prêchent Christ, et qui sont comme cet homme contre lequel Jean a averti Jésus en Marc 8:38: «Maître, nous avons vu un homme qui chasse des démons en ton nom; et nous l'en avons empêché, parce qu'il ne nous suit pas. » Voilà comment je me sens parfois. J'aimerais les en empêcher parce qu'ils ne marchent pas de la même façon que moi. Je pense que s'ils ne le font pas à ma façon, ils ne devraient pas le faire. Dans ces moments je m'entends dire: « Seigneur envoie ta bénédiction à travers moi, envoie ta bénédiction à travers nous. Tu ne peux pas envoyer Ta bénédiction à travers eux car ils sont trop émotionnels, trop liturgiques ou autre chose. » Nous avons besoin d'avoir le coeur de Christ comme Paul l'avait lui qui disait: « Seigneur envoie Ta bénédiction, peu importe comment Tu l'envoies. »


DIEU UTILISE DES INSTRUMENTS INDIGNES

    Paul prêchait un Jésus complet mais il n'était pas contre ceux qui prêchaient un Christ fragmentaire, parce qu'un petit morceau de pain est de la même nature que tout le pain. Il se réjouissait de tout le pain qui pouvait être donné. Il se réjouissait de toutes les parties de Christ qui étaient prêchées. Une des choses réconfortantes dans ce passage dans lequel je suis déjà entré, est que Dieu utilise des instruments indignes. Frères et sœurs en Christ, où serions-nous, s'Il n'utilisait pas d'instruments indignes? C'est une grande espérance pour nous. Parfois nous regardons les autres avec fierté et nous pensons: « Oui, mais je suis plus digne qu'eux. » Non, nous sommes tous des instruments indignes. Si Dieu peut prendre un peu de salive et de boue pour donner la vue à quelqu'un, nous ne devrions pas être trop fiers s'Il utilise des personnes comme nous. Paul avait une joyeuse confiance en tout temps concernant les progrès de l’Évangile. Il disait qu'aucune circonstance ne peut s'opposer à Dieu, aucun motif humain ne peut s'opposer à Dieu, aucune jalousie, envie, ou conflit. Dieu est capable malgré nos motifs les moins avouables d'en retirer quelque chose pour Sa gloire. Dieu utilise des instruments indignes. Paul se réjouissait, il se réjouissait toujours alors qu'il priait. Paul se réjouissait parce que l'Evangile se répandait. Et dans le reste du chapitre que nous verrons la prochaine fois, il avait une joyeuse confiance au sujet de la mort, et une joyeuse confiance au sujet de la souffrance.

Prions:
    Père nous Te louons pour Ta parole, et pour ce merveilleux chapitre de Philippiens. Lorsque nous considérons Paul et ses circonstances, nous voyons que Tu nous l'as donné comme un modèle de la Nouvelle Alliance. Nous aussi, nous aimerions être comme l'Apôtre Paul. Merci de nous avoir partagé son secret: « Pour moi vivre c'est Christ. » Emmène-nous plus loin dans le grand message de Philippiens, dans le fait que Christ est Tout. Remplis-nous avec la joie du Seigneur et la confiance qui vient dans la joie dans le Seigneur. Nous Te le demandons au nom de Jésus. Amen.

(1)Version anglaise King James (NdT)


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mercredi 8 avril 2015

(1) ÉPÎTRE AUX PHILIPPIENS - LA VIE REMPLIE DE CHRIST EST REMPLIE DE JOIE Ed Miller

Lorsque notre vie est remplie de Christ, elle est également remplie d'une joyeuse confiance (chapitre 1), d'une joyeuse humilité (chapitre 2), d'un joyeux objectif (chapitre 3), et d'une joyeuse force (chapitre 4). Philippiens présente la vie remplie de Christ, comme étant l'expérience normale du chrétien. Ces messages ont été donnés en 1985.

(1) PHILLIPPIENS  -INTRODUCTION

Le texte qui suit est la transcription d'un message donné en anglais. La forme orale a été conservée, mais des titres de sections ont été ajoutés pour faciliter la lecture. (NdT)
       Bonjour et bienvenue dans notre première leçon sur cette merveilleuse épître aux Philippiens. Nous commençons l'étude d'un nouveau livre, c'est la merveilleuse épître aux Philippiens. Comme c'est notre leçon d'introduction au livre de Philippiens, je vous rappelle ce que sont nos introductions afin que vous sachiez ce que nous allons faire.

NOUS ÉTUDIONS TOUTE LA BIBLE POUR CONNAITRE LE SEIGNEUR

         Dans chacune de nos études bibliques, nous recherchons une connaissance intime de Dieu dans notre coeur à travers l'étude de la Bible. Il existe une connaissance qui s'apparente davantage à une connaissance intellectuelle de Philippiens, et j'espère que vous aurez appris certaines choses quand nous aurons terminé Philippiens. Nous voulons connaitre les faits qui concernent Philippiens, mais cela ne remplace pas une connaissance intime de Dieu dans notre coeur. Nous n'étudions pas Philippiens pour connaître Philippiens. Nous étudions Philippiens pour connaître le Seigneur. Nous étudions toute la Bible pour connaître le Seigneur. 
          Ceci dit, il est important que nous connaissions l'arrière-plan culturel et historique, que nous trouvions le thème et le plan de ce livre. Nous devons étudier les différents éléments des livres. Il faut que nous puissions voir le cadre historique, politique, linguistique et le lien entre Philippiens et les livres qui l'entourent. Pourtant nous avons remarqué qu'il est possible de rassembler et de connaître tous ces détails, mais en même temps « de rater Dieu, de rater le Seigneur. » La logique de la tête n'est pas la logique du coeur. La direction que nous prenons dans nos études, et l'accent que nous mettons ont pour objectif de nous aider à voir le Seigneur. Ce serait une tragédie pour vous de prendre du temps pour suivre ces études et de passer à côté de la raison pour laquelle Dieu le Saint-Esprit a inspiré la lettre de Philippiens. Ce serait terrible de venir, d'apprendre des faits, de prendre des notes et de manquer la vraie raison pour laquelle Dieu nous a donné ce livre. Nous ne voulons pas qu'il en soit ainsi.
          C'est pour cette raison que dans notre leçon d'introduction, nous ne « plongeons » pas directement dans Philippiens en commençant au verset 1:1 et en suivant le livre verset par verset. Dans la première leçon de chaque livre, nous essayons de survoler tout le livre en allant d'avant en arrière. Nous le considérons d'en-haut et le regardons d'une certaine distance, dans son ensemble. Nous essayons d'en avoir un panorama, comme si nous étions dans un avion et que nous regardions tout le paysage. Nous allons donc le parcourir et voir à quoi il ressemble. Nous allons survoler chaque endroit et cela d'avant en arrière.               L'objectif d'une leçon d'introduction est de nous aider à saisir l'esprit du livre. Nous étudierons la partition, mais j'aimerais d'abord que vous puissiez entendre la musique. Nous cueillerons les fleurs mais j'aimerais d'abord que nous puissions les sentir et saisir ce que le Saint-Esprit veut nous donner. Ensuite, lorsque nous verrons le texte plus en détails, je pense que tout cela aura bien plus de sens. Je crois de tout mon coeur que Dieu n'a pas appelé Son peuple à être des érudits de la Bible. Ce n'est pas Son premier objectif. Il nous a appelés à être des chrétiens, et pas des érudits de la Bible ou des théologiens. Ce n'est pas son objectif. Il a écrit ces choses pour que nous puissions connaître Dieu et savoir comment vivre dans ce temps présent.
        Mon épouse Lillian m'a très souvent dit qu'elle n'aimait pas du tout les leçons d'introduction. Un jour je lui en ai demandé la raison et elle m'en a donné deux. Premièrement, c'est parce je vais dans tous les recoins du livre, et elle n'aime pas ça. Ce n'est pas comme si je disais: « Prenez le chapitre un, nous allons parler des six premiers versets. » Ce n'est pas du tout comme cela. C'est plutôt: « Regardons le verset 1:4, puis le verset 4:13, puis le verset 3:10. Prenez maintenant le verset 2:5. » On survole tout le livre et l'on va d'avant en arrière. Et cela parce que j'essaie de donner une impression d'ensemble du livre afin d'en saisir l'esprit. C'est une vue d'ensemble. 
            Nous essayons de faire ce que les espions ont fait lorsqu'ils sont entrés dans le pays de Canaan. Ils ont pénétré dans le pays, l'ont parcouru et sont revenus faire un rapport. Ils ont dit: « Vous devriez voir les murs, les grappes de raisins, les rivières, les montagnes, les ruisseaux, les fleuves, les vallées. » Voilà ce que j'aimerais faire. Ensuite nous irons et « prendrons possession du pays. » Mais, espionnons-le d'abord. Voilà comment nous procédons dans une leçon d'introduction. Si elle n'aime pas les leçons d'introduction, c'est aussi parce que je donne envie, je mets en appétit, sans le satisfaire pleinement, n'allant pas jusqu'au bout. Comme si je vous présentais un délicieux désert mais qu'ensuite, je le retirais. Je ne vous le donne pas vraiment, je ne fais que l'agiter devant vos yeux. C'est tout à fait juste, et c'est exactement l'objectif de ces études introductives. J'espère créer un appétit, j'espère vous donner soif, j'espère vous donner faim, j'espère vous donner envie d'étudier le livre de Philippiens. J'aimerais le mettre sur vos lèvres et sur votre langue, et lorsque la leçon d'introduction est terminée, je veux que votre âme crie: « Je ne peux pas attendre pour entrer dans ce livre. Il me tarde de voir ce qu'il y a dans ce livre. » Voilà l'objectif d'une leçon introductive.
             Laissez-moi encore faire une autre suggestion; ce n'est pas absolu, vous n'êtes pas obligés de la suivre. Il y a deux choses qui peuvent m'aider en tant qu'enseignant. Premièrement, soyez patients avec moi, parce que nous allons juste glaner des choses ici et là sans vraiment approfondir les vérités. D'autre part, j'ai remarqué que si vous voulez retirer un maximum d'une étude introductive, le meilleur moyen est d'enlever vos chaussures, de vous installer confortablement, de vous relaxer et de recevoir. Relaxez-vous simplement et profitez de la leçon. Je pense qu'il est important pour vous de demander simplement au Seigneur d'ouvrir tout grand votre coeur au message puis ensuite, peu importe la façon dont vous recevrez tout cela. Pour moi, je sais que la meilleure façon est juste de bien m'installer et de demander au Seigneur d'imprimer tout cela dans mon coeur. Ce qui est important, c'est que vous puissiez bien en profiter, ce n'est pas comme dans nos prochaines leçons où nous suivrons une logique et un plan que nous développerons.

LES DEUX POINTS DE LA LEÇON

           Ceci dit, voici les deux grandes choses que j'aimerais voir avec vous dans cette leçon. Premièrement j'aimerais que nous ayons une vue d'ensemble de l'épître; cela inclut le thème de l'épître, son plan et les sujets traités par le livre. Lorsque nous aurons cette vue d'ensemble, j'aimerais ensuite vous rendre attentifs à l'arrière-plan de Philippiens. L'arrière-plan de Philippiens est Actes 16:6-40. Dieu nous donne davantage d'informations sur l'arrière-plan du livre de Philippiens que sur tous les autres livres du Nouveau Testament. Il est donc important pour nous d'étudier ce livre en rapport avec cet arrière-plan. J'aimerais donc vous montrer comment cet arrière-plan aide à mettre en lumière certains points.
            Commençons avec une vue d'ensemble du livre de Philippiens. Nous débuterons avec cette simple question: quel est le thème du livre de Philippiens, quel est son message? Pour le dire d'une autre manière, si Dieu (et je parle ici comme un insensé, Il ne le fera jamais), si Dieu descendait pour enlever de votre Bible l'épître de Philippiens, et que vous ne l'ayez plus jamais, que vous manquerait-il que les autres livres de la Bible ne vous donneraient pas de la même manière? Vous voyez, chaque livre de la Bible apporte une contribution particulière, chaque livre vous donne un aspect différent de Christ que les autres livres ne donnent pas de la même manière. Quel est alors le thème? Les mots joie, se réjouir, joyeux, sont très souvent utilisés dans Philippiens. 
            Si dans cette Épître vous recherchez toutes les formes de joie, vous en trouverez 16. Si vous recherchez les idées et les pensées associées à la joie, pas seulement les mots, mais aussi les pensées, alors vous trouverez 20 fois le sujet de la joie en seulement 4 chapitres. En conséquence, de nombreuses personnes ont dit que le thème de Philippiens est « comment être heureux; cela parle du bonheur. » Il ne fait aucun doute dans mon esprit que Philippiens est le livre le plus joyeux de la Bible. Pas uniquement dans le Nouveau Testament mais également dans l'Ancien Testament. Mais est-il vrai que le thème de Philippiens, c'est « être heureux? »

SELON LE MONDE, NOUS SOMMES HEUREUX LORSQUE TOUT SE PASSE BIEN POUR NOUS

           Laissez-moi vous citer un auteur anglais du nom de Stuart Briscoe, qui dit cela à propos du bonheur: « Le bonheur dépend des choses qui surviennent, et si elles n'arrivent pas comme vous l'aviez pensé, alors vous n'êtes pas heureux.(1) » Ce qu'il dit est juste. Il veut souligner que le mot heureux vient du mot « heur » qui signifie fortune, chance, circonstance. Comme lorsque vous dites: « J'ai eu de la chance » ou « Je n'ai pas eu de chance. » Cela dépend des circonstances. Quand êtes-vous heureux dans la vie? Selon le dictionnaire, c'est lorsque tous vos « heurs » sont bons. Vous êtes heureux lorsque vos circonstances sont bonnes, quand tout se passe comme vous le voulez. Lorsque tout se passe à mon avantage, alors je peux être heureux. Mais que se passe-t-il lorsque vos « heurs » ne se présentent pas selon vos intérêts, lorsque vos circonstances militent contre vous, et que tout se passe de travers?

LA JOIE EST PLUS PROFONDE QUE LE BONHEUR CAR ELLE NE DÉPEND
 PAS DES CIRCONSTANCES

            Laissez-moi vous poser une question. Est-ce que Dieu s'attend à ce que les chrétiens soient toujours heureux? Vous voyez, le bonheur dépend de ce qui se passe dans la vie. Mais la Bible enseigne que Dieu n'a jamais eu en pensée que nous soyons heureux. Le thème de Philippiens est plus profond que le bonheur. Les érudits bibliques nous rendent attentifs à cela et c'est pourquoi ils emploient le mot joie ou se réjouir. Vous voyez, c'est un peu plus profond que le mot bonheur, parce que la joie est indépendante des circonstances.
             Réalisez-vous que vous pouvez être malheureux et joyeux en même temps? La joie est plus profonde que le bonheur, elle ne dépend pas de vos « heurs », elle ne dépend pas de ce qui vous arrive. Beaucoup de commentateurs disent que la joie est le grand message de cette épître. J'aimerais vous citer les titres des différents commentaires dont je dispose dans ma bibliothèque sur Philippiens: « La joie de Paul en Christ », « La vie avec une joie toujours renouvelée », « Le chemin de la joie. », « Christ notre joie. » Presque tous les commentateurs montrent que Philippiens est le livre de la joie. Aucun étudiant sérieux de la Bible ne peut lire Philippiens et ne pas voir que l'accent est mis sur la joie.
             Je pense que nous avons déjà tous rencontré des chrétiens qui ont illustré dans leur vie la différence entre le bonheur et la joie. Personnellement, je me rappelle avoir un jour été à côté d'un de mes amis, au-dessus de la tombe de son épouse qu'il venait de perdre. Les larmes coulaient sur ses joues et roulaient à terre. Les circonstances étaient telles qu'il ne pouvait pas être heureux. Il s'est tourné vers moi et les yeux remplis de larmes, il a simplement dit: « Je ne souhaiterais pas qu'elle revienne. Sachant ce que je sais, je ne souhaiterais pas qu'elle revienne. J'ai la paix de Dieu. » C'est de cela dont je parle. Vous voyez, il y avait quelque chose de plus profond que le bonheur. Il n'était pas heureux, mais il avait la joie du Seigneur. 
           A la surface, il y avait les vagues et la tempête, mais en dessous, il y avait ce profond courant de la grâce de Dieu, de la paix de Dieu, et de la joie de Dieu. Et cela sera vrai de chacun d'entre nous, un jour, nous goûterons tous à la joie du Seigneur. Plus loin, nous verrons l'arrière-plan de Philippiens. Vous savez, lorsque Paul a écrit cette épître, il était dans une prison à Rome. En fait, il était déjà dans cette prison depuis deux ans. Et ce qui rend la chose encore plus dure, c'est qu'auparavant, il avait passé deux autres années dans la prison de Césarée. Cela faisait donc quatre années qu'il était en prison. 
             Pendant ces deux dernières années où il était en prison, il était enchaîné à un garde romain vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Les gardes se succédaient toutes les quatre heures pour prendre leur tour. Eux changeaient mais Paul ne changeait pas. Il était toujours le même prisonnier. Ainsi, pendant deux ans, jour et nuit, lorsqu'il allait à la salle de bain ou au lit, lorsqu'il mangeait, lorsqu'il dormait, il était enchaîné à un garde romain. En raison de ses « heurs » et des circonstances, je ne pense pas qu'il était très heureux. Mais c'est lors de cette expérience qu'il a écrit la lettre la plus joyeuse de la Bible, l'épître aux Philippiens: « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur; je le répète, réjouissez-vous. »

LE THÈME DE LA LETTRE EST CHRIST

            Alors quel est le thème de Philippiens? Vous direz peut-être: « Soyez heureux. » Non ce n'est pas le thème de l'épître, c'est plus profond que cela. Vous direz peut-être: « Soyez joyeux. » Non ce n'est pas le thème de l'épître. Le thème de l'épître n'est pas la joie. Regardez le verset 1:21, il va un peu plus loin et dit: « Car pour moi, vivre c'est Christ, et mourir m'est un gain. » Le thème de Philippiens est plus profond que le fait d'être heureux, et également plus profond que la joie. Paul dit que pour lui, vivre c'est Christ Lui-même.                    Dans un de ses chants, Charles Wesley a écrit: « Mon coeur est rempli de Christ. » Et c'est aussi ce que Paul pouvait dire. Il est vrai que Paul mentionne la joie 16 fois ou même 20 fois si vous comptabilisez aussi les pensées sur ce sujet. Mais réalisez-vous combien de fois Paul mentionne Christ dans cette épître? Il mentionne Christ 70 fois dans ces quatre chapitres. Si maintenant vous décomposez les titres comme le Seigneur Jésus Christ, vous trouverez qu'il mentionne le nom de Jésus 98 fois en quatre chapitres. Le thème n'est pas être heureux, le thème n'est pas vraiment la joie, le thème c'est Christ.
            Imaginez qu'après avoir lu cette lettre, vous alliez vers lui pour lui demander: « Paul, sais-tu combien de fois tu mentionnes Jésus dans cette lettre? » Je ne pense pas qu'il aurait pu répondre. Et je pense que si lui vous disiez: « Presque une centaine de fois », il aurait été surpris. » Car il était si naturel pour lui de déborder de Jésus. Il ne travaillait pas à cela. Il ne s'est pas dit: « Oh! Je pense que je vais nommer Jésus 25 fois dans ce chapitre et 30 fois dans cet autre chapitre... » Il se contentait simplement de parler, et comme il était tellement rempli de Jésus-Christ, il lui était naturel de déborder de Christ. 
           En avançant dans le Seigneur, une des expériences les plus enthousiasmantes que vous ferez sera de rencontrer des chrétiens qui sont saturés de Christ. Il y a des gens qui sont si remplis de Christ, que chaque fois qu'ils bougent ou qu'ils parlent, vous savez que vous êtes dans la présence du Seigneur. Voilà comment était Paul. Lorsque Paul parlait de Christ, il ne parlait pas de théologie, il ne parlait pas de religion. Lorsque Paul parlait de Christ, il parlait d'une relation avec le Fils de Dieu dont il profitait.

THÈME: UNE VIE REMPLIE DE CHRIST ET DÉBORDANTE DE LA JOIE DU SEIGNEUR

           Nous allons regarder certains versets pour que vous puissiez voir l'incroyable accent que met cette épître sur l'union avec Christ.




• Verset 1:13: Son emprisonnement est à cause de Christ
• Verset 1:21: Sa vie est Christ
• Verset 1:26: Sa confiance est Christ
• Verset 2:1: Sa consolation est Christ
• Verset 2:5: Il souhaite que les chrétiens aient les sentiments de Christ
• Versets 2:5-11: C'est le plus grand passage dans le Nouveau Testament, sur  l'humiliation de Christ. Là, vous avez la vue de l'intérieur du Calvaire telle que Dieu le Père l'a vue.
• Verset 2:19: Il espère dans le Seigneur Jésus
• Verset 2:24: Il fait des plans dans le Seigneur
• Verset 2:29: Il dit qu'il faut recevoir les chrétiens dans le Seigneur
• Verset 3:1: Nous devons nous réjouir dans le Seigneur
• Verset 3:8: Il dit qu'il regarde tout comme une perte, à cause de la connaissance de   Christ
• Verset 3:9: Il veut être trouvé en Lui avec une justice qui vient de Dieu
• Verset 3:10: Il veut le connaître Lui
• Verset 3:20: Il dit que sa cité est dans les cieux
• Verset 4:1: Il demande de demeurer fermes dans le Seigneur
• Verset 4:2: Il dit, soyez en harmonie dans le Seigneur
• Verset 4:13: Il peut tout faire par Christ qui le fortifie
• Verset 4:19: Dieu pourvoit à tous ses besoins en Christ Jésus
• Verset 4:21: Il dit que tous les saints sont en Christ

              A travers toute l'épître de Philippiens, Paul parle de Christ, Christ, Christ. Partout où vous regardez dans ce livre, vous voyez Christ. Le thème de ce livre n'est pas le bonheur, ce n'est pas la joie. Mais le thème de cette lettre n'est pas non plus Christ. Certes dans un sens c'est le cas mais on peut en dire autant de tous les livres de la Bible. Que vous lisiez Genèse, Exode ou Deutéronome, tous les livres ont Christ comme thème, si vous les lisez correctement. Matthieu, Marc, Luc, Jean, jusqu'à Apocalypse, le sujet de chaque livre est Christ. La question n'est donc pas: est-ce que le thème est Christ? Mais sur quel aspect de Christ met-il l'accent dans ce livre, que nous n'aurions pas si on l'enlevait de notre Bible?
          Laissez-moi vous le dire en une phrase avant de le développer un peu plus. Dans son commentaire sur Philippiens, B.B. Sutcliffe, un excellent commentateur, dit: « Philippiens présente l'expérience chrétienne normale. » Connaissez-vous le livre de Watchman Nee «la vie chrétienne normale? » C'est la même chose, c'est l'expérience chrétienne normale. 
            Plus je pense à ce titre, plus je pense qu'il a vu juste. Voilà le thème du livre. La vie chrétienne normale est la vie qui est remplie de Christ, et la vie qui est remplie de Christ est débordante de joie. Voyez-vous en quoi consiste le thème? La vie chrétienne normale est la vie qui est remplie de Christ, et la vie qui est remplie de Christ est débordante de la joie du Seigneur. J'aimerai vraiment souligner ce point afin que vous puissiez comprendre clairement ce que dit le Saint-Esprit. Le message de Philippiens parle du chrétien normal. Laissez-moi vous dire ce que je n'entends pas par normal. Par normal, je ne veux pas dire moyen. Nous ne parlons pas des chrétiens moyens, mais des chrétiens normaux.

SOYEZ DES CHRÉTIENS NORMAUX

              Vous n'avez pas besoin d'être théologien pour réaliser que le chrétien moyen est anormal, il n'est pas du tout normal. Qu'est-ce que signifie anormal? Cela signifie simplement loin de la norme, loin du standard, loin de la règle, loin de l'objectif. Quelle est la norme de la vie chrétienne? C'est Christ. Christ est la norme, alors qu'est-ce qui est anormal, c'est-à-dire être éloigné de la norme? La norme est Christ, et dans la mesure où je suis loin de la norme, je suis anormal. Malheureusement, le chrétien moyen est vraiment anormal. Vous voyez, la norme est Christ Lui-même, c'est une Personne, ce n'est pas une doctrine, ce n'est pas un credo, ce n'est pas une église ou une dénomination. C'est Christ Lui-même, c'est Lui la norme. La vie chrétienne normale est la vie qui s'est alignée sur Christ en tant que norme. C'est la vie qui est remplie de Christ Lui-même. 
              A travers tout ce livre, le Saint-Esprit va dire à votre coeur, soyez normaux et non anormaux. Voilà le message de Philippiens. Ne soyez pas anormaux. Arrêtez d'être anormaux. Dans le monde naturel, c'est très triste de voir une personne qui n'est pas normale, et tout particulièrement si vous regardez cette personne vingt ans après et que vous ne constatez ni croissance, ni amélioration. C'est vrai dans le monde naturel, mais c'est vrai aussi dans le monde de la grâce. C'est une chose terrible que de voir un chrétien anormal. Quelqu'un qui vit loin de la norme. Le chrétien moyen n'a même pas commencé à avoir une vie qui est remplie de Jésus-Christ.
               Pour rendre tout cela pratique, je peux vous donner un témoignage personnel. Les sept premières années de ma vie en tant que chrétien, j'étais un chrétien anormal. Maintenant je suis un chrétien « particulier », mais j'espère être plus près de la norme que je ne l'ai été ces sept premières années. Voilà en quoi j'avais mal compris Philippiens 1:21. Je ne savais pas que Philippiens 1:21 disait: « Pour moi vivre, c'est Christ. » Pendant des années, je pensais que cela voulait dire: « Pour moi vivre, c'est la mission. » C'est comme cela que je vivais. Je pensais que la vie chrétienne normale, c'était lorsque le chrétien avait un fardeau pour les âmes! Je pensais que cela consistait dans l'évangélisation, la mission, le salut des âmes. Paul ne dit pas: « Pour moi vivre, c'est la mission. » Ceci dit, je pense que l'apôtre Paul a été le plus grand « canal missionnaire » qui ait jamais vécu sur terre. Je pense que Dieu l'a davantage utilisé pour la mission qu'Il a jamais utilisé quelqu'un d'autre. Mais sa vie n'était pas pleine de mission, sa vie était pleine de Christ. Vous direz peut être: « Mais si vous détournez vos yeux des âmes, si vous détournez vos yeux de l'évangélisation, et de la mission alors vous affaiblissez l'évangélisation. » Non, vous ne l'affaiblissez pas, vous la fortifiez. La réalité est que vous ne pouvez pas avoir la mission, tant que votre vie n'est pas pleine de Christ. Lorsque vous êtes pleins de Christ, alors la mission coule de votre coeur.
              J'ai rencontré des missionnaires qui étaient prêts à parler de n'importe quoi, sauf de Jésus. C'était presque choquant. Ce n'est pas parce que vous mettez une Bible sous votre bras et que vous allez sept ou dix ans dans un endroit perdu de la terre, et que vivez là-bas une « vie de sacrifices », que vous êtes un chrétien normal. Des milliers de chrétiens anormaux sont allés sur les terrains missionnaires à travers toute la terre. Parfois, lorsque vous parlez avec des missionnaires, vous remarquez qu'ils veulent vous parler de la culture, de la langue, des besoins sur le champ, ils veulent vous montrer des photos, vous parler de la géographie du pays, du genre de nourriture qu'ils mangent, ou encore des difficultés et des problèmes qu'ils rencontrent. Mais lorsque vous voulez parler de Jésus avec eux, ils ne savent plus quoi dire! Ils ne peuvent pas passer dix minutes à parler simplement de Jésus. Pour moi vivre, dit Paul, ce n'est pas les âmes, ce n'est pas l'évangélisation, mais il dit: « Pour moi, vivre c'est Christ. » Et avant que vous n'ayez vu cela, vous n'avez pas vu le message de Philippiens. C'est cela le message de Philippiens.

POUR PAUL, VIVRE C'EST CHRIST

             Philippiens 1:21 ne dit pas non plus: « Pour moi, vivre c'est le service chrétien. » Certaines personnes pensent qu'elles ne sont pas de bons chrétiens avant d'être engagées dans une douzaine de programmes différents. Mais la Bible n'enseigne pas cela. Vous voyez, le chrétien moyen, le chrétien anormal, pense que le signe de la maturité, c'est être engagé et occupé. Il pense que si vous êtes vraiment engagés, que vous n'êtes pas rétrogrades, alors vous serez dans ce programme et ce programme et ainsi de suite. Vous irez chanter ici, visiter ici, faire ceci, et écrire aux missionnaires, vous ferez toutes ces activités. Une vie remplie par le service chrétien est à des millions d'années-lumière du message de Philippiens. D'’autres chrétiens moyens disent: « Pour moi vivre, c'est la communion chrétienne. » Mais ce n'est pas la vie. 
             Certaines personnes pensent que si vous voulez avancer avec le Seigneur, vous avez besoin de la communion chrétienne. De nos jours, on parle beaucoup de se réunir ensemble, d'être un, de former un Corps, de chanter et adorer. Dieu n'est pas contre cela, mais si votre vie c'est cela, vous êtes en danger. C'est Christ qui doit être la vie chrétienne. Lorsque c'est la communion qui est votre objectif et ce sur quoi vous mettez l'accent, c'est bizarre, c'est si excentré, c'est anormal. Dieu ne nous a pas appelés à cela. La vie normale n'est pas remplie de mission, elle n'est pas remplie avec le service chrétien, elle n'est pas remplie de communion.
                Certains vivent en se disant: « Pour moi vivre, ce sont les dons de l'Esprit. » Et ils sont si centrés sur les dons de l'Esprit, comme le parler en langues, faire des miracles ou d'autres choses. D'autres encore disent: « Pour moi vivre, c'est le fruit de l'Esprit. » Mais c'est excentré, ce n'est pas ce qui doit être l'essence, la source de votre vie. Si votre vie, c'est l'étude de la Bible, alors vous êtes en danger. Votre vie n'est pas cela. D'autres encore pensent que: « Pour eux, vivre, c'est la prière. » Ce n'est pas non plus l'objectif. Pour d'autres encore, vivre c'est la volonté de Dieu. Non, ce n'est même pas la volonté de Dieu. C'est Dieu Lui-même avec Sa volonté. C'est Dieu à qui appartiennent les personnes. C'est Dieu, c'est la Personne elle-même. 
               Pour certains chrétiens, vivre, c'est ce monde. Beaucoup de chrétiens vivent ainsi, le monde prend toute la place dans leur vie, les choses, les possessions, les amis, la télévision, la popularité, l'amusement, les habits, et ainsi de suite. Vous savez, je me sens désolé pour les nouveaux chrétiens, je me sens à la fois heureux et désolé. Certains viennent juste de naître dans la famille de Dieu, ils viennent juste de sortir de l’œuf et tout ce qu'ils voient, ce sont des chrétiens anormaux. Les chrétiens anormaux sont tout autour, et chacun parle un langage différent. Le pauvre petit enfant, il essaie de connaître Dieu, il vient juste de naître de nouveau. Il essaie juste de comprendre les choses de Dieu. 
                  A ce moment, quelqu'un le prend à part et lui dit: « Il est important pour toi d'aller à l'église locale » Et il part à la recherche d'une bonne église. 
           Quelqu'un d'autre arrive et lui dit: « Il est important que tu sois engagé dans l'évangélisation. » 
             Quelqu'un d'autre arrive et lui dit: « Tu dois suivre un cours de disciple, nous devons parler ensemble d'un programme d'étude biblique. Tu devras avoir un temps de méditation le matin. Il faudra que tu lises toute la Bible en un an. Il faudra que tu mémorises certains passages, sinon tu ne seras pas capable de combattre le diable. » 
     Quelqu'un d'autre arrive et dit: « Quelqu'un t-a-il parlé de la gestion de tes finances? Tu es censé donner la dîme, c'est 10%! » 
               Le pauvre nouveau-né ne sait plus de quel côté se tourner. Quelqu'un lui parle du Saint-Esprit et du baptême, quelqu'un veut lui parler du don de l'Esprit, un autre veut le faire sortir du lit avant qu'il ne soit réveillé afin qu'il puisse être seul pour prier. Un autre veut le faire jeûner et prier « jusqu'à l'exaucement. » Un autre veut en faire un érudit de la Bible et l'envoyer à l'école biblique. Tout cela est absolument anormal.

PHILIPPIENS NOUS RAMÈNE A LA SIMPLICITÉ DE LA VIE CHRÉTIENNE

           C'est à cause de ce que je viens de citer que le livre de Philippiens est un livre si merveilleux. C’est parce qu'il nous ramène à la simplicité de la vie chrétienne. Qu'est-ce que la vie chrétienne à sa base, à ses racines, à sa source? La vie chrétienne n'est rien de plus que cela, à savoir une vie qui est remplie de Christ. J'aime la traduction du verset 1:21 de James Moffatt: « La vie signifie pour moi Christ. » N'est-ce pas merveilleux? Voilà le sujet de la vie chrétienne, c'est simplement une vie qui est remplie de Christ.
               Paul n'a pas vécu très longtemps après avoir écrit Philippiens. Il est mort jeune. Il est mort au début de la soixantaine. Mais voilà ce qu'il a écrit, à l'orée de ses soixante ans. En d'autres termes, Paul était assurément un vieil homme heureux, lorsqu'il a écrit le livre de Philippiens, quelques années avant sa fin. Regardez ces passages. 
             Verset 3:7-10: « Mais ces choses qui étaient pour moi des gains, je les ai regardées comme une perte, à cause de Christ. Et même je regarde toutes choses comme une perte, à cause de l'excellence de la connaissance de Jésus- Christ mon Seigneur, pour lequel j'ai renoncé à tout, et je les regarde comme de la boue, afin de gagner Christ, et d'être trouvé en lui, non avec ma justice, celle qui vient de la loi, mais avec celle qui s'obtient par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu par la foi, Afin de connaître Christ, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, en devenant conforme à lui dans sa mort. » 
              Vous direz peut être que c'est la prière d'un nouveau-né? « Afin de connaître Christ. » Paul avait déjà marché avec Dieu pendant trente ans lorsqu'il écrit ces choses. Ce n'est pas la prière d'un nouveau chrétien. C'est la prière d'un chrétien mûr. C'est la prière d'un combattant de la Croix, enchaîné à un garde romain, qui pourtant écrit au sujet de la joie dans le Seigneur. Et toute sa prière est « Christ est ma vie » et « Que je puisse Le connaître. »

LA VIE CHRÉTIENNE EST UNE HISTOIRE D'AMOUR ENTRE NOUS ET LE SEIGNEUR

                Les Versets 4:11-13 disent: « Ce n'est pas en vue de mes besoins que je dis cela, car j'ai appris à être content de l'état où je me trouve. Je sais vivre dans l'humiliation, et je sais vivre dans l'abondance. En tout et partout j'ai appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l'abondance et à être dans la disette. » Quel est son secret? Il est dans le verset suivant: « Je puis tout par celui qui me fortifie. » 
              Vous savez, la vie chrétienne est si simple et si facile. Parfois vous vous demandez comment les gens peuvent être si confus, et déboussolés au sujet de quelque chose d'aussi simple. Il y a une expression que personnellement je n'aime pas, je l'accepte, je la tolère, mais je ne l'aime pas, parce qu'elle amène de la confusion dans le monde chrétien. C'est l'expression « la vie profonde. » Vous voyez, cela donne aux gens l'idée que la vie chrétienne est « ésotérique. » Cela signifie qu'il y a une vie destinée à un groupe spécial d'initiés. Cela donne à penser que cette vie n'est que pour une poignée de l'élite chrétienne. Cela donne aussi à penser que la vie chrétienne est difficile, et l'on se met à dire: « Oh! la vie chrétienne c'est une vie profonde, mais moi je suis superficiel, je ne serai jamais capable de vivre la vie chrétienne, c'est trop profond pour moi. » 
                 Frères et sœurs en Christ, il n'y a rien de profond au sujet de la vie chrétienne. La vie chrétienne est une histoire d'amour entre vous et le merveilleux Seigneur Jésus, voilà tout ce qu'elle est. Nous, nous faisons de la vie chrétienne une philosophie de vie. Nous faisons de la vie chrétienne un ensemble de doctrines et de credo, et ce genre de choses. Mais ce n'est pas cela. Il s'agit du Seigneur, de Dieu Lui-même et de notre relation avec Lui. J'étais sauvé depuis 7 ans avant que le Seigneur ne commence à me montrer cela. Il a dû y aller particulièrement fort parce que j'étais têtu et obstiné.

L'EGLISE N'A PAS BESOIN DE RÉVEIL MAIS DE VIE

                 La vie chrétienne normale est la vie qui est simplement remplie de Christ. Il ne s'agit pas de mission, d'étude de la Bible, de prière, de gestion des biens, de vie de disciple, de mémorisation de la Bible ou autre chose, mais d'être rempli de Christ Lui-même. Voici la traduction du verset 3:8 de Richard Francis Weymouth's: « Je compte tout comme pure perte pour le privilège sans prix de connaître Jésus-Christ mon Seigneur. » N'est-ce pas une chose incroyable? Une des évidences qui montre que l'Eglise est malheureusement anormale de nos jours, ce sont toutes ces discussions au sujet du réveil. Partout où vous allez, les hommes parlent de réveil. Parfois ils mettent des annonces à l'extérieur de leur église annonçant: « Il va y avoir un réveil ce week-end. » 
                 Dans la plupart des cas, l'église n'a pas besoin d'être réveillée, elle a besoin de vie. Qu'est-ce que le réveil? C'est revenir à la norme. C'est tout ce qu'est le réveil. C'est simplement revenir à la norme, c'est revenir à Christ. Si les chrétiens étaient normaux, ils n'auraient pas besoin de réveil. Vous voyez, le besoin de réveil c'est quelque chose que nous faisons venir nous-mêmes en détournant nos yeux de Jésus. Un bon feu n'a pas besoin qu'on le rallume. Un bon feu ne fait que brûler sans cesse. A un moment donné, nous avons accepté l'idée que la repentance et le fait d'être rétrograde étaient normaux pour le chrétien. C'est totalement faux, c'est anormal. Dieu ne nous a pas destinés à ces choses. Selon Philippiens, la vie chrétienne normale est la vie qui est remplie de Christ. Et la vie qui est remplie de Christ est débordante de joie. Vous voyez, la joie est la clé de ce livre mais uniquement en tant que résultat, en tant que fruit de notre relation avec Christ.
                Une des façons d'avoir la vérité de Philippiens dans votre coeur est de penser à Philippiens, en termes de trois « J. » Le premier « J » est pour « Jail », le second « J » est pour « Joy », le troisième « J » est pour « Jésus. (2) » Paul a écrit ces choses alors qu'il était en prison. Humainement il avait bien des raisons d'avoir de l'amertume. Toutes les choses lui étaient contraires. Il était enchaîné à un garde romain depuis deux ans, jour et nuit, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, il sortait tout juste de deux autres années de prison à Césarée. Il savait que Dieu l'avait appelé à prêcher l’Évangile, mais il avait toutes les chances de mourir, d'être exécuté à cause de sa foi. Comment Paul pouvait-il avoir de la joie en prison? La réponse est dans le troisième « J », Jésus. C'est à cause de Jésus qu'il pouvait avoir de la joie en prison. C'est parce que sa vie était remplie de Christ. Certaines personnes ont la fausse idée que Paul supportait la prison. Il ne supportait pas la prison, il ne s'efforçait pas d'arborer un large sourire pour essayer de tout supporter. Il se réjouissait en prison! Vous pouvez voir cela à travers toute la lettre, il se réjouissait continuellement, parce que Christ était sa vie. Ce n'était pas un formulaire ou un credo, c'était une Personne. Lorsque votre vie est remplie de Christ, comme l'était celle de Paul, vous aurez immanquablement de la joie en toutes circonstances.

PAUL ÉTAIT ESCLAVE DE CHRIST ET PAS DE SES CIRCONSTANCES

             Veuillez noter le tout premier verset de l'épître, où Paul se désigne lui-même comme un esclave de Jésus-Christ... Vous voyez, il n'était pas un esclave de Rome, il était un esclave de Christ. Il ne vivait pas dans ses circonstances, il vivait en Christ. Ce que nous, nous appelons l'environnement, Paul l'appelle Christ. Pour lui, toutes ses circonstances étaient Christ. Est-il arrivé à Paul de broyer du noir? La réponse est non! Parce qu'il prenait Christ avec lui dans la prison. C'est comme lorsque vous prenez une lumière avec vous dans une cave. Qu'arrive-t-il aux ténèbres? Elles s'en vont! Paul prenait simplement son environnement avec lui partout où il allait. Savez-vous pourquoi la prison était une joie pour Paul? Parce qu'il avait pris le ciel avec lui. Si vous prenez le ciel avec vous en prison, alors votre expérience de la prison sera l'expérience du ciel. Paul emmenait le ciel, l'environnement de Dieu, la Personne de Christ, partout où il allait. Tous les hommes normaux, tous les chrétiens normaux, les chrétiens dont les vies sont remplies de Christ, sont automatiquement remplis de la joie du Seigneur.
              Parfois il arrive de rencontrer des chrétiens qui sont vraiment moroses, qui ont le cafard. Si vous leur demandez pourquoi ils sont dans cet état, ils vous répondent en disant: « A quoi peut-on s'attendre lorsque l'on est dans un endroit comme celui-ci? A quoi peut-on s'attendre lorsque l'on est dans un environnement comme celui-là? Je travaille avec des païens toute la journée, je dois entendre ce langage toute la journée, j'entends parler de cette philosophie du monde toute la journée, je respire l'air des païens toute la journée. A quoi peut-on s'attendre dans un endroit comme celui-ci? » Ces personnes ont besoin de Philippiens. Elles ont besoin du message de Philippiens, parce que Philippiens nous enseigne comment emmener notre environnement avec nous dans chaque endroit où nous allons. Vous voyez, mon travail n'a pas besoin d'être le ciel, si j'ai le ciel dans mon coeur.                     Mon lit de convalescence n'a pas besoin d'être le ciel si j'ai le ciel dans mon coeur. Mon voisinage n'a pas besoin d'être le ciel si j'ai le ciel dans mon coeur. Ma famille n'a pas besoin d'être le ciel si j'ai le ciel dans mon coeur. Mon église n'a pas besoin d'être le ciel si j'ai le ciel dans mon coeur. Christ est la pierre précieuse du ciel, Il est la gloire du ciel. Si votre coeur est plein de Christ, alors tout votre environnement est sanctifié, et vous pouvez avoir la joie du Seigneur partout! Parce que là où est Christ, là est le chrétien normal. Et là où est Christ, là est la vraie Eglise.
             De nos jours, l'Eglise moyenne, le chrétien moyen, sont malheureusement anormaux. Et c'est l'objectif de Philippiens que de nous rendre normaux. Que Dieu puisse nous amener à être normal, que Dieu puisse faire de nous des chrétiens normaux, pour que nous puissions avoir une vie remplie de Christ et débordante de la joie du Seigneur. Dans ma bibliothèque, j'ai un livre dont le titre est « Les lettres de Samuel Rutherford. » C'est un livre merveilleux. Samuel Rutherford était un écossais qui a vécu au 17ème siècle. Il disait que la douceur de Christ était le slogan de sa vie. Si vous lisez quelques-unes de ses lettres, vous verrez qu'il vivait cela. Il profitait tellement d'être en Christ. 
                Charles Spurgeon a fait ce commentaire: « Parmi les choses qui m'ont le plus inspirées, il y a les lettres de Samuel Rutherford. » Samuel Rutherford fut jeté en prison, à Aberdeen, à cause de sa relation avec Christ. J'ai été si émerveillé lorsque j'ai lu ses lettres. Il n'a jamais pensé que ses lettres seraient publiées. Ce sont de vraies lettres qu'il a écrites à de vraies personnes. Quelqu'un les a réunies après sa mort et les a publiées. Voici comment la plupart d'entre elles commencent: « Je vous écris du palais royal de mon Seigneur ici a Aberdeen. » N'est-ce pas une merveilleuse façon de commencer une lettre? Quel était son palais royal à Aberdeen? C'était le donjon de sa prison. Mais ce n'était pas une prison pour lui, parce qu'il vivait dans une union vivante avec le Seigneur Jésus-Christ. Et cette prison devint le palais royal du Seigneur. Vous voyez lorsque votre coeur est rempli de Christ, du Seigneur, vous avez cette joie.

CHRIST EST L'ENVIRONNEMENT NORMAL DU CHRÉTIEN

               Pourquoi Paul était-il si heureux dans une prison romaine? Parce que Jésus habitait là-bas avec lui. Pourquoi Samuel Rutherford était-il si joyeux dans « son palais royal » avec son Seigneur? Parce que Jésus était là-bas avec lui. Il n'y a rien qui puisse diminuer la joie d'un vrai chrétien, d'un chrétien normal, qui a commencé à goûter au message de Philippiens. Une vie remplie de Christ est indépendante des circonstances, peu importe ce qui arrive. Parce que le résultat de cette vie est la joie dans le Seigneur. Le chrétien normal vit Christ, respire Christ, dort Christ, mange Christ, boit Christ c'est son environnement. Christ est Tout. Paul avait cette joie et ce contentement en toutes circonstances à cause de cette relation avec Christ. Vous voyez, le monde fait des commentaires du genre: « J'ai dû rester couché à cause de la maladie. » Mais savez-vous ce que Dieu dit? « Tu as dû rester couché pour être au calme. » Ce n'est pas du tout la même chose. Si vous avez les yeux sur Christ, tout ce qui vous arrive au moment où cela vous touche, est devenu la volonté de Dieu pour vous. C'est l'environnement de Christ. Là où est Christ, là est le chrétien normal. Que Dieu puisse nous enseigner cela alors que nous avançons dans ce livre de Philippiens. La vie chrétienne normale est la vie qui est remplie de Christ, et la vie remplie de Christ est débordante de joie.
                Dans le cadre de notre vue d'ensemble du livre, laissez moi vous proposer un plan pour ce livre. Il existe plusieurs plans excellents pour ce livre. Sidlow Baxter propose ce plan.




• Chapitre 1: Christ notre vie
• Chapitre 2: Christ notre pensée
• Chapitre 3: Christ notre objectif
• Chapitre 4: Christ notre force

    La plupart des gens suivent cette idée générale. Monsieur Sims propose ce plan:




• Chapitre 1: Christ notre thème
• Chapitre 2: Christ notre modèle
• Chapitre 3: Christ notre objet
• Chapitre 4: Christ notre force

   C.I. Scofield dans sa Bible, propose le plan suivant:




• Chapitre 1: Christ notre vie, nous pouvons donc nous réjouir dans la souffrance
• Chapitre 2: Christ notre modèle, nous pouvons donc nous réjouir dans le service
• Chapitre 3: Christ notre objet, nous pouvons donc nous réjouir même dans notre imperfection
• Chapitre 4: Christ notre force, nous pouvons donc nous réjouir sans être anxieux

            Vous trouverez de bons plans dans la plupart des livres. Pour la discussion que nous aurons en parcourant ce livre, j'utiliserai un plan que j'ai pris de Frank Sells:




• Chapitre 1: Christ la source d'une joyeuse confiance
• Chapitre 2: Christ la source d'une joyeuse humilité
• Chapitre 3: Christ la source d'un joyeux objectif
• Chapitre 4: Christ la source d'une joyeuse force

              C'est ce que nous développerons en détails en parcourant le livre chapitre par chapitre. Dans le chapitre 1, nous verrons Christ, la source d'une joyeuse assurance. Vous rendez-vous compte qu'il n'y a pas de vraie confiance qui ne contienne pas la joie du Seigneur. Si vous dites avoir de la confiance, mais sans la joie du Seigneur, alors je ne sais pas ce que c'est, mais ce n'est pas de la confiance. La même chose est vraie de l'humilité. La vie chrétienne normale est pleine d'humilité. Il n'y a pas d'humilité réelle, si elle n'a pas la joie du Seigneur. De nombreux chrétiens ont un complexe de « martyr » mais pas l'humilité. Ils appellent cela l'humilité mais c'est un complexe de « martyr. » Vous voyez Jésus était un homme de douleur et habitué à la souffrance, mais il n'avait pas un complexe de « martyr. » Un complexe de « martyr » manque totalement de joie.
                 La même chose est vraie au chapitre 3. Christ est la source d'un joyeux objectif. Il est triste de voir une personne sans objectif, sans but, ne sachant pas quoi faire. Mais il est encore plus triste de voir quelqu'un qui pense avoir un objectif mais qui n'en a pas réellement. Aucun objectif n'est réel s'il ne contient pas la joie du Seigneur. De nombreux chrétiens vous rendent moroses dès que vous passez un peu de temps avec eux. Ils gâchent presque votre journée juste en les voyant, à cause de la terrible dépression dans laquelle ils sont constamment. Une vie remplie de Christ est une vie remplie de joie, elle est pleine de confiance, d'humilité, et elle a un objectif, un but. Enfin chapitre 4, elle est pleine de force. Il ne peut pas y avoir de force sans la joie du Seigneur. En lien avec cela, j'aime Néhémie 8:10 qui dit: « La joie de l'Éternel est ma force. » Savez-vous ce que cela veut dire pratiquement? Si la joie de l’Éternel est la force, ne pas avoir la joie de l'Eternel, c'est ne pas avoir de force. Certains chrétiens sont si faibles parce qu'ils n'ont pas la joie du Seigneur. Ainsi en est-il, dans notre vie, si nous n'avons pas la joie du Seigneur, nous n'avons pas de force.
                 Rappelez-vous bien, nous ne parlons pas du bonheur, mais de la joie. Le bonheur prend sa source dans les émotions, la joie prend sa source dans la volonté. La joie affecte les émotions mais elle ne prend pas sa source dans les émotions. Nous verrons cela davantage en parcourant l'épître. Rien n'est plus important, alors que nous considérons ce livre, que le peuple de Seigneur soit rempli de Christ et que son coeur déborde de joie. En étudiant cette épître, j'ai prié pour nous, pour qu'à la fin de cette étude nous puissions être plus proches de la normale que nous ne l'avons jamais été. C'est tout le message de Philippiens.
                   Nous avons dit que la contribution particulière de Philippiens c'est que Dieu veut nous rendre normaux, Dieu veut faire de nous des chrétiens joyeux. Il veut que nous soyons normaux maintenant, que nous vieillissions en louant Jésus et que nous mourions en louant Jésus. Il veut simplement que nous soyons normaux, étant remplis de Christ et donc remplis de la joie du Seigneur. Il ne veut pas que nous ayons une vie remplie de nombreuses choses, et qui part dans toutes les directions. Tant de chrétiens ne se réjouissent pas de la vie chrétienne, ils n'en profitent pas. Ils ne connaissent pas la joie, ils ne tressaillent pas d'être simplement avec Jésus.

LE FARDEAU DE LA PRIÈRE OU LA JOIE DANS LA PRIÈRE

               Laissez-moi illustrer la chose à partir de la première mention de la joie dans Philippiens. On la trouve au verset 1:4, c'est la joie dans la prière. C'est un des grands résultats d'une vie joyeuse, la joie dans la prière. La joie du Seigneur n'est pas la joie de faire ce que je veux, c'est la joie de faire ce que Dieu veut que je fasse. C'est la joie dans la volonté de Dieu. Les gens qui sont sauvés veulent-ils la joie du Seigneur? Le chrétien moyen, celui qui ne se repose pas complètement sur Christ, veut-il la joie du Seigneur? Avant je répondais par l'affirmative, mais ce n'est plus le cas maintenant. Lorsque certains voient des gens aller vers les sectes, ils disent: « Ils doivent vraiment rechercher Christ, regardez comment ils courent vers les sectes. Ils sont si affamés, si seulement quelqu'un pouvait leur apporter Christ. » Non, vous ne recherchez pas Christ si vous courez après les sectes. 
               Vous recherchez Christ si vous courez après Christ. Si quelqu'un ne court pas après Christ, c'est qu'il n'a pas faim de Christ. Parce que ceux qui ont faim seront rassasiés, et ceux qui ont soif seront satisfaits. Il n'est pas vrai que les gens non sauvés ou que les chrétiens moyens désirent la joie du Seigneur. Ils se satisfont d'une imitation mais pas de la réalité. La plupart des chrétiens désirent seulement la joie dans ce qu'ils veulent faire. Manifestez-vous de l'enthousiasme lorsque quelqu'un parle de la volonté de Dieu? Dieu aimerait qu'il en soit ainsi. Lorsqu'un coeur est attaché à Christ alors rien ne sera plus délicieux à son palais spirituel que de faire la volonté de Dieu.
                  La première mention de la joie est donc liée à la prière. Priez-vous pour ceux que vous aimez? Laissez-moi vous posez la question d'une autre façon. Priez-vous pour ceux que vous aimez avec joie, avec la joie du Seigneur? Vous voyez, il y a une différence. La question principale n'est pas de savoir si vous priez pour vos proches, mais si vous priez avec joie pour vos proches. J'ai remarqué que le diable aime accabler les enfants de Dieu avec des sujets de prière. Parfois on entend quelqu'un dire: « Oh! J'ai un fardeau. J'ai plusieurs fardeaux de prière. » Je ne crois pas du tout qu'ils viennent de Dieu. Nous sommes parfois si écrasés par ces fardeaux de prière. Lorsque nous vivons de cette façon, accablés et écrasés, nous perdons la meilleure publicité que Dieu nous ait donnée pour gagner les inconvertis et les attirer à Lui. La meilleure chose que vous puissiez faire pour vos proches c'est de faire de l’Éternel vos délices et Il vous donnera ce que votre coeur désire (cf. Psaumes 37:4). Vous ne pouvez rien faire de mieux pour vos bien-aimés. Vous n'allez pas gagner vos proches en leur plaçant un tract sous leurs yeux, en leur prêchant un sermon de dix minutes. Vous devez vous réjouir dans la présence du Seigneur et cela deviendra un témoignage, et cela seul créera une soif pour tous ceux autour de vous. Nous avons tant de mauvais fardeaux.

MA RESPONSABILITÉ PRINCIPALE EST DE ME RÉJOUIR TOUT LE TEMPS EN JÉSUS

              Ma principale responsabilité est d'être joyeux en Jésus en tout temps, de me réjouir en Jésus en tout temps. Vous me direz: « Mais alors, comment peut-on connaître la différence entre le fardeau de Satan, et le fardeau de Dieu? » Ce n'est pas difficile. Le fardeau de Dieu vous élève, le fardeau de Satan vous écrase. Voilà la différence. Le fardeau de Dieu est léger, Jésus dit: « Venez à moi mon fardeau est léger. » (cf. Matthieu 11:30) Son fardeau n'est pas lourd. Il ne vous donne pas un fardeau en disant: « Oh! Il faut prier pour cette personne, sinon elle va brûler en enfer. » Lorsque Dieu place sur vous un fardeau, c'est aussi une prophétie, parce que Dieu ne nous met jamais à coeur de prier pour quelque chose qu'Il ne va pas accorder. » Il ne joue pas avec vous, Il ne se moque pas de vous. S'Il vous a donné un fardeau pour une chose, c'est aussi qu'Il a prévu de la faire. Dieu pousse toujours les cœurs à prier pour ce qu'Il va aussi donner. Par conséquent, lorsque Dieu place un fardeau sur votre coeur c'est aussi accompagné de joie, parce que vous priez avec assurance. Voilà ce que veut dire prier par l'Esprit.
                Certaines personnes sont accablées parce qu'elles ne reçoivent pas de fardeau. Elles disent: « Oh! Je n'ai pas de fardeau pour mes bien-aimés. » Et alors! Réjouissez-vous dans le Seigneur. Et lorsque Dieu sera prêt à vous donner un fardeau, Il vous le donnera. Mais jusque-là, n'acceptez pas les fardeaux du diable, car cela va vous écraser, cela ne fera que vous rendre morose. Avant, je pensais que cela faisait partie de la vie chrétienne de se sentir presque tout le temps misérable à cause des perdus, des gens qui ne sont pas sauvés. Je pensais que c'était spirituel d'avoir un fardeau pour mes voisins et un fardeau pour mes parents. Je peux vous dire que ce n'est plus le cas. Le chrétien normal a une vie qui est remplie de Christ. Et la vie qui est remplie de Christ a pour résultat d'être débordante de la joie de Christ, en toutes circonstances. Nous verrons cette réalité dans notre vie si nous laissons Dieu y imprimer le message de Philippiens.
               Voilà pour ce qui concerne le thème. Laissez-moi maintenant vous présenter l'arrière-plan historique de ce livre que l'on trouve dans Actes 16:6-40. J'aimerais vous donner quelques indications concernant l'arrière-plan, lesquelles nous aideront à entrer dans les vérités de Philippiens. Premièrement l'arrière-plan met en lumière la vérité de l'obéissance. Vous savez, si Paul n'avait pas obéi, nous n'aurions jamais eu le livre de Philippiens. Tout l'arrière-plan nous parle de l'obéissance de Paul. Ce livre est né à cause de l'obéissance de l'apôtre Paul. En Actes 16, Paul était déjà vieux et il était en route pour son second voyage. Il n'était pas seul car Timothée, Silas et Luc étaient avec lui. Barnabas et Marc étaient allés leur propre chemin, ils s'étaient séparés à cause des problèmes qu'ils avaient eus lors du premier voyage missionnaire. Paul arriva de l'Est et se dit: « Vers où dois-je aller? Je pense que je devrais aller au Sud en Asie. » Mais en Actes 16:6 le Saint-Esprit dit: « Stop! Je ne veux pas que vous alliez en Asie. » Donc Paul se dit: « Comme je ne peux pas aller au Sud, j'irai au Nord. » Par conséquent il commença à aller au Nord. Mais en Actes 16:7 le Saint-Esprit dit: « Non, je ne veux pas que tu ailles au Nord. » Donc Paul se dit: « Ok, je viens de l'Est, je ne peux pas aller au Sud, je ne peux pas aller au Nord, donc je vais aller à l'Ouest. » Il donc partit pour l'Ouest. Il alla aussi loin qu'il le pouvait et arriva à Troas. C'est pendant qu'il attendait à Troas qu'il eut cette vision et qu'il vit un homme macédonien qui priait: « Passe en Macédoine, secours-nous!
                 Il arriva à Philippes et découvrit que cet homme était en fait une femme, Lydie. Et ce fut en fait la première fois que l’Évangile de Christ toucha le sol européen. Vous êtes sauvés parce que Paul est allé en Europe. Vous pouvez vous réjouir en Christ, parce que l’Évangile est allé en Europe, et Actes 16 en est le récit. Non seulement ce fut la première fois où l’Évangile arriva en Europe, mais la ville de Philippes fut le premier endroit en Europe où l’Évangile prit racine lors d'une petite réunion de prière le long d'une rivière. Des femmes tenaient une réunion de prière. Elles ne connaissaient pas Jésus, mais elles cherchaient et le Seigneur utilisa Paul comme Son « canal missionnaire » pour les rencontrer. Le Psaume 37:23 dit: « Les pas de l'homme de bien sont ordonnés par le Seigneur. » Mais les arrêts d'un homme de bien sont aussi ordonnés par le Seigneur. Je suis si reconnaissant que Dieu ait arrêté Paul lorsqu'il voulut aller au Nord et au Sud, et qu'Il l'ait appelé en Europe.
              La ville de Philippes était un endroit tout à fait unique. Elle fut ainsi nommée en référence à Philippe de Macédoine. Lorsque Rome l'a prise, elle s'appelait déjà Philippes. Beaucoup de choses à propos de Philippes sont intéressantes comme les mines d'or et d'argent qui l'ont rendue célèbre, ou le fait que c'était une porte entre l'Ouest et L'Est, entre l'Asie et l'Europe; une des routes principales passait par Philippes. Mais ce qui rend Philippes si intéressante c'est qu'elle était une colonie Romaine. C'était comme une petite Rome. Lorsque Rome a conquis Philippes, ils ont chassé tout le monde, confisqué toutes les terres et les ont données à leurs soldats vétérans, pour qu'ils y prennent leur retraite. La ville devint un grand lieu de repos pour tous les soldats retraités. Philippes était donc une ville militaire; c'est pourquoi, lorsque Paul a été battu de verges, il lui aurait suffi de dire: « Je suis un citoyen romain », pour faire cesser le supplice. La ville de Philippes n'était pas assujettie à Rome, elle était dispensée du paiement des taxes. Ses habitants se gouvernaient eux-mêmes. En introduisant l’Évangile dans cette petite Rome, Dieu veut montrer que lorsque l’Évangile aura été enraciné dans cette petite Rome, cela se produira de même un jour dans la grande Rome, et également dans le monde entier. Le livre de Philippiens est donc un merveilleux petit livre parce qu'il nous donne le message qui se répandra ensuite dans le monde entier.

LE JOIE AU MILIEU DES DIFFICULTÉS, PAS LOIN DES DIFFICULTÉS

              Deuxièmement, l'arrière-plan met aussi la joie en lumière, la vraie joie biblique. La lettre de Philippiens a été écrite 10 ans après que Paul fut venu à Rome. Vous rappelez-vous le miracle que Paul a fait en chassant l'esprit d'une servante possédée? Les maîtres de la servante n'ont pas apprécié et l'ont fait battre de verges et mettre en prison. Bienvenue en Europe! Mais en prison, vers le milieu de la nuit, avec Silas, ils ont commencé à chanter. Pourquoi? Parce qu'ils se sentaient mal, et voulaient se remonter le moral? Non, ils ont chanté parce que leurs cœurs étaient remplis de joie. C'est de cela que les Philippiens se sont rappelés. Lorsque Paul commence à leur parler de la joie, il est de nouveau en prison, dix ans plus tard. Quelle réputation il avait. Il a été quatre fois en prison. D'abord à Philippes, ensuite à Césarée pendant deux ans, puis à Rome pour deux ans. Ensuite il en est sorti, y est retourné et finalement il y est mort. Ici, à Philippes en Actes 16, il commence donc à chanter au milieu de la nuit, puis Dieu envoie un tremblement de terre et au final le geôlier est sauvé.
              En pensant à cette louange qu'ils ont fait monter au milieu de la nuit, je pense au Psaume 119:62 que j'aime. Avant je le comprenais mal, je l'appliquais littéralement: « Au milieu de la nuit je me lève pour te louer. » Lorsque j'étais étudiant à l'école biblique, je réglais mon réveil à minuit à cause de ce verset, je me levais et je louais le Seigneur. Mais lorsqu'il dit: « Au milieu de la nuit je me lève pour te louer », il ne s'agit pas de minuit. La façon dont le mot « nuit » est utilisé dans ce chapitre fait référence aux problèmes, aux douleurs, aux peines, aux afflictions. Au milieu de la nuit veut dire au milieu de mes problèmes. « Au milieu de mes problèmes, je me lève et je te loue. » Je suis content de ne plus avoir à me lever à minuit. Ce n'était là qu'une illustration. Paul n'a pas attendu d'être sorti de prison pour dire: « Maintenant que nous sommes sortis de prison, louons le Seigneur. » Au milieu de la nuit, au milieu de ses circonstances, son coeur était simplement rempli de la joie du Seigneur. Nous voyons donc ici la vraie joie. Il ne s'agit pas d'une joie loin des difficultés, mais au milieu des difficultés. Le Psaume 23:5 ne dit pas: « Je vais te préparer une table en l'absence de tes ennemis », il dit: « Je vais te préparer une table en face de tes ennemis. » C'est là où se trouve la vraie joie.

UNITÉ BIBLIQUE NE VEUT PAS DIRE UNIFORMITÉ

              Troisièmement, l'arrière-plan met aussi en lumière la réelle unité biblique. Il s'agit de l'unité et non de l'uniformité. Pour être des chrétiens, des chrétiens normaux, nous n'avons pas besoin d'être tous pareils. Parfois on dirait que certaines écoles bibliques forment des clones. Lorsque les élèves en sortent, ils sont tous pareils, ils reçoivent le même tampon d'approbation. Ce n'est pas le cas à Philippes. Il est intéressant de voir le premier groupe qui a été sauvé à Philippes. D'abord il y a eu Lydie, la riche femme d'affaire de Thyatire. En passant, c'est une ville d'Asie, là où le Saint-Esprit lui avait défendu d'aller! C'est comme s'Il avait dit: « Ne va pas en Asie, va là-bas en Macédoine et tu rencontreras quelqu'un d'Asie, et conduis-la au Seigneur. » Il y a donc cette riche femme d'affaire, cette marchande de pourpre. La seconde personne que Dieu a sauvée était cette servante possédée qui était au plus bas niveau de l'échelle sociale. 
                Ensuite il y a eu le dur geôlier romain et toute sa famille. Voilà ce qui a constitué la première communauté de chrétiens à Philippes. N'est-ce pas une drôle d'équipe, une étrange mixture? De nos jours, vous pouvez aller dans presque n'importe quelle église, et vous verrez que les gens sont rassemblés selon leur classe sociale. Il y a la haute classe sociale, la classe moyenne, et la basse. Mais la vie chrétienne normale c'est lorsque tout le monde est mélangé. Il n'y a plus de riches et de pauvres, tout le monde est un en Christ Jésus et il y a unité dans la diversité. Il n'y a pas d'uniformité, nous ne sommes pas tous les mêmes, nous sommes tous différents, mais un dans notre union avec Christ.
             Quatrièmement nous voyons la communion que l'apôtre Paul avait avec ces Philippiens. Paul aimait les Philippiens, il aimait l'Eglise de Philippes. Si l'on s'en tient à ce qui nous est rapporté, Paul n'a jamais accepté de dons, d'aide financière de personne, si ce n'est de l'église de Philippes. Il n'avait pas honte de l'accepter de la part des Philippiens. Il est écrit quatre fois qu'ils lui ont envoyé des offrandes et il les a acceptées. En avançant dans le Seigneur de cette façon, selon la vie chrétienne normale, vous verrez que vous serez attirez par des individus et des groupes qui ont la même pensée que vous. Lorsque j'étais à l'école biblique, ils nous a été dit, à nous jeunes étudiants: « Vous allez être pasteurs, c'est pourquoi, n'ayez pas d'amis. » Certains enseignent cela, ils disent qu'un pasteur ne doit pas lier de relation d'amitié, sinon d'autres chrétiens seront offensés. Ils disent que si vous invitez quelqu'un dans votre maison, soyez sûrs d'y inviter aussi tous les autres. Mais ce n'est pas l'enseignement de la Bible. Jésus avait ses « soixante-dix », ses « douze » et ses « trois plus proches. » Vous n'aurez sûrement pas beaucoup d'amis dans votre vie, peut-être une poignée, peut-être deux ou trois. Et si Dieu vous fait une grâce particulière, Il vous donnera un Jonathan parmi eux. Profitez de cela et ne soyez pas embarrassés d'avoir une relation spéciale avec eux.
              Lorsque votre coeur est chaud, lorsque Christ est dans votre coeur, vous serez attirés par certaines personnes, louez Dieu pour elles et ne laissez personne vous empêcher d'avoir cette relation. De la même manière, vous pouvez avoir des relations particulières avec des groupes, louez Dieu pour cela. Personnellement j'ai un groupe de Jonathan. Il y a un groupe de chrétiens dans l'état du Delaware qui donnent leur vie pour moi et je fais la même chose pour eux. Il y a une relation entre nous que Dieu a établie. Paul avait ce genre de relation avec les Philippiens. Nous verrons que cette lettre ne traite pas de problèmes comme dans d'autres lettres, cette église semble être une église sans problème et nous verrons « les problèmes » d'une église sans problème. Cette lettre est une lettre d'amitié. En réalité cette lettre est une lettre de remerciement pour le don qu'ils lui ont envoyé, c'est tout ce qu'est ce livre. C'est juste une lettre pour dire merci pour le don. Nous verrons sa relation avec eux lorsque nous la parcourrons.
               Laissez-moi terminer avec cela. Le lien, l'esclavage le plus fort que vous pourrez avoir dans votre vie chrétienne est essayer d'être heureux. La Bible ne nous enseigne pas comment être heureux. Elle nous enseigne comment connaître Dieu. Si vous connaissez Dieu, un des résultats de cette connaissance, de cette relation, sera un coeur plein de joie. Certains pensent: « Oh! Je traverse plein de difficultés, mais je regarde tout comme de la boue, je vais essayer d'être heureux. » Non, vous ne pouvez pas le faire. Le message de Philippiens vous amène à Christ. Parce que le coeur qui est rempli de Christ est également rempli de joie.

Prions:
             Père, combien nous Te remercions pour ce merveilleux livre de Philippiens. Nous confessons que tant de fois nous sommes des chrétiens moyens et anormaux, si loin de la norme. A travers notre étude de Philippiens, nous Te demandons de nous ramener à la normale. Fais-nous la grâce de pouvoir dire avec l'apôtre Paul: « Pour moi vivre c'est Christ, pour que je puisse Le connaître Lui, la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, en devenant conforme à lui dans sa mort. » Enseigne-nous comment Te connaître. Merci parce que Tu as déjà commencé à travailler dans ce sens dans nos coeurs et que tu vas continuer. Fais de Philippiens une réalité brûlante dans nos vies. Nous Te le demandons au nom de Jésus. Amen.

(1)Dans l'original il y a un jeu de mots entre Happiness (Bonheur), Happen (Arriver) et Hap (Heur) (NdT)
(2)Prison, joie, Jésus (NdT)

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