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Ces paroles ne sauraient trop fixer notre attention. Soit dans le paradis, soit pour les anges du ciel, soit même aussi pour le Fils de Dieu, ce n’est que par l’obéissance que nos rapports avec Dieu peuvent subsister, qu’Il peut se révéler à nous et nous préparer pour la gloire. N’en fut-il pas ainsi du Fils de Dieu? C’est après trente ans de sainte humilité et d’obéissance, c’est après avoir témoigné de sa consécration par ces mots: « Il convient d’accomplir tout ce qui est juste », (Mathieu 5: 15) et s’être présenté au baptême pour les péchés de son peuple, qu’il fut baptisé du Saint-Esprit. C’est à cause de son obéissance que l’Esprit descendit sur lui. Et plus tard c’est après avoir appris l’obéissance dans la souffrance, après « s’être rendu obéissant jusqu’à la mort de la croix » (Philippiens 2.8) « qu’il reçut de nouveau du Père le Saint-Esprit », pour le répandre sur ses disciples. (Actes 2: 33). L’envoi de l’Esprit à l’Eglise, son corps, fut donc le résultat de son obéissance. La règle imposée à Christ, la Tête, est toujours la même pour chacun des membres de son corps. L’obéissance est la condition indispensable à l’habitation de l’Esprit en nous.
L’ESPRIT NOUVEAU ET L’ESPRIT DE DIEU (1)
« JE VOUS DONNERAI UN
NOUVEAU CŒUR ET JE METTRAI EN VOUS UN ESPRIT NOUVEAU. JE METTRAI MON ESPRIT,
AU-DEDANS DE VOUS. »
ÉZÉCHIEL 36:26, 27
ÉZÉCHIEL 36:26, 27
Dieu s’est révélé à nous dans deux
économies successives. La première était un temps de promesses et préparation;
la seconde est le temps de l’accomplissement de ces promesses.
Sous l’ancienne alliance l’Esprit de Dieu
descendait à de certains moments sur les hommes et agissait en eux du dehors au
dedans, tandis que sous la nouvelle alliance le Saint- Esprit entre en l’homme
et demeure en lui, opérant du dedans au dehors. Dans le premier cas, l’Esprit
est l’Esprit du Dieu tout puissant, du Dieu saint; dans l’autre, il est
l’Esprit du Père de notre Seigneur Jésus-Christ.
La promesse que nous transmet Ézéchiel,
expose d’une manière frappante les deux grâces successives que Dieu accorde par
son Esprit. Nous lisons d’abord: « Je mettrai en vous un esprit nouveau, »
c’est-à-dire que l’esprit de l’homme sera renouvelé par l’Esprit de Dieu; et
quand ceci a eu lieu, vient aussi l’autre grâce promise: « Je mettrai mon
Esprit au-dedans de vous, » c’est-à-dire que l’Esprit de Dieu viendra demeurer
dans l’esprit renouvelé. Quand Dieu veut habiter quelque part, il faut qu’il
ait une demeure. De même pour nous: un nouveau cœur, un esprit nouveau nous
sont donnés comme condition indispensable à la présence, de l’Esprit de Dieu en
nous. Notre esprit renouvelé devient la demeure du Saint-Esprit de Dieu, et
celui-ci tout en restant distinct de notre esprit, témoigne en lui, avec lui et
par lui.
Il est facile de reconnaître l’importance de cette distinction.
Elle nous fait comprendre le rapport qui existe entre la régénération et
l’habitation en nous du Saint Esprit. Par la régénération, le Saint Esprit
vient nous convaincre de péché, nous amener à la repentance, à la foi en
Christ, et nous donner une nouvelle nature. Mais c’est seulement quand le
croyant saisit la promesse de Dieu tout entière, quand il croit qu’il y a pour
lui quelque chose de mieux encore que la nouvelle nature, quand il comprend que
l’Esprit du Père et du Fils veulent réellement habiter le temple préparé en
lui, que s’ouvre pour lui toute une merveilleuse perspective de sainteté et de
grâces nouvelles.
Ces deux parties de la promesse divine s’accomplissent-elles
simultanément ou successivement ? De la part de Dieu ce double don est simultané.
L’Esprit ne peut pas se partager. En nous donnant son Esprit, Dieu se donne
lui-même à nous avec tout ce qu’il est. C’est ce qui eut lieu le jour de la
Pentecôte. C’est après avoir cru et confessé leurs péchés sous l’influence de
leur esprit renouvelé, que ces nouveaux convertis reçurent le baptême du Saint
Esprit, la présence de l’Esprit en eux. Il en est encore de même dans les temps
de réveil, lorsque l’Esprit de Dieu agit avec puissance. (Actes 8: 5, 14-17;
19:2). « L’Esprit commence à agir sur l’homme et en lui par des paroles et des
faits, avant d’entrer et de demeurer en lui. Il faut toujours distinguer entre
l’action de l’Esprit en l’homme et son habitation en lui. »
«Au-dedans de vous!» Cette expression est un des traits distinctifs de la «nouvelle alliance»:
«Au-dedans de vous!» Cette expression est un des traits distinctifs de la «nouvelle alliance»:
«Je mettrai ma loi
au-dedans d’eux, et je l’écrirai dans leur cœur.» (Jérémie 31: 31, 33). Dieu avait
créé le cœur de l’homme pour y habiter. C’est au-dedans de nous que nous devons
chercher l’accomplissement de la nouvelle alliance. L’Esprit même de Christ
doit être en nous puissance de vie. Ce n’est pas seulement au Calvaire, ou à la
résurrection, ou sur le trône de Dieu que doit se voir la gloire du Christ
vainqueur, c’est aussi dans notre cœur. C’est au-dedans de nous, oui, au-dedans
de nous que se manifeste la véritable gloire de sa rédemption.
O mon Dieu! Je te remercie de cette double grâce. Je te
remercie d’avoir édifié en moi un temple saint et merveilleux où tu veux
habiter, de m’avoir donné un esprit nouveau. Je te remercie aussi de la
présence encore plus merveilleuse de ton Esprit divin que tu fais habiter en
moi pour me révéler la présence du Père et du Fils.
O mon Dieu! Je te prie d’ouvrir mes yeux sur ce mystère de ton
amour. Que ces mots « au-dedans de vous » m’amènent à reconnaître « avec
crainte et tremblement » ta condescendance pour moi et que tout mon désir soit
de voir mon Esprit devenir réellement la demeure de ton Esprit. Que ces mots
élèvent à toi mes regards avec la sainte confiance qui saisit tout ce que
comprend ta promesse.
O mon Père! Je te remercie de ce que ton Esprit demeure en moi.
Que sa présence se manifeste avec puissance en moi en me donnant une communion
vivante avec Toi. Amen.
« L’Esprit nous est envoyé et pour construire le temple, et
pour l’habiter ensuite. Impossible d’habiter dans une maison avant qu’elle ne
soit bâtie ! Quand le Saint-Esprit bâtit son temple, c’est pour l’habiter
lui-même »: Il faut qu’il y ait accord entre la maison et celui qui l’occupe.
Le Saint-Esprit est l’essence même du Père et du Fils. Mon esprit est ce qui
constitue mon individualité. C’est lui que le Saint Esprit vient renouveler
pour en faire sa demeure et le remplir de sa présence. L’Esprit de Dieu devient
ainsi pour moi ce qu’il était pour Jésus sur la terre, la vie même de mon
individualité. Avec un saint recueillement, avec un saint respect, je me
prosterne devant toi, ô mon Père, pour te dire: Je te rends grâce; ton Saint
Esprit demeure en moi, au-dedans de moi-même.
LE BAPTÊME DE L’ESPRIT (2)
« JEAN RENDIT ENCORE CE TÉMOIGNAGE ET DIT: …CELUI SUR QUI TU VERRAS L’ESPRIT DESCENDRE ET S’ARRÊTER,
C’EST CELUI QUI BAPTISE DU SAINT-ESPRIT»
JEAN 1:32, 33
La prédication de Jean-Baptiste parlait de Christ comme de «
l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde », et comme de « celui qui
baptiserait ses disciples du Saint-Esprit et de feu » (Jean 1: 29. Luc 3: 16).
Le sang de l’Agneau et le baptême de l’Esprit: voilà les deux vérités centrales
de la profession de foi et de la prédication de Jean-Baptiste; elles sont en
effet inséparables. Le péché n’entraînait pas seulement culpabilité et
condamnation, mais corruption et mort. Non seulement il faisait perdre à
l’homme la faveur de Dieu, mais il le rendait indigne de communion avec Dieu,
et sans cette communion intime, l’amour divin qui avait créé l’homme ne pouvait
pas être satisfait. Dieu voulait réellement nous avoir tout à lui; il voulait
que notre cœur, nos facultés aimantes, et tout ce qui constitue notre
individualité lui fussent une demeure où pût habiter son amour, un temple où il
fut adoré. La prédication de Jean-Baptiste embrassait donc la rédemption tout
entière du commencement à la fin. Le sang de l’Agneau devait purifier le temple
de Dieu, et rétablir son trône dans le cœur de l’homme, mais ensuite il ne
fallait rien moins que le baptême du Saint-Esprit, que son habitation dans le
cœur, pour satisfaire soit Dieu, soit l’homme.
« Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et s’arrêter,
c’est celui qui baptise du Saint- Esprit ». Cette parole s’adresse à nous,
aussi bien qu’à Jean. Tout ce que Jésus nous donne, il a commencé par le
recevoir lui-même et se l’approprier personnellement; et tout ce qu’il a acquis
est à nous, il veut que nous le possédions, nous aussi. « Celui sur qui nous
voyons l’Esprit s’arrêter, c’est celui qui baptise du Saint-Esprit ».
Ce baptême, c’est l’Esprit même de Christ qui vient demeurer en
nous avec la suprême puissance de sa nature glorifiée; c’est « l’Esprit de vie
de Jésus-Christ qui nous affranchit de la loi du péché et de la mort » (Romains
8: 2); c’est l’affranchissement du péché que Christ nous a acquis par la
rédemption. Demandons au Père de nous révéler tout ce que son amour a encore à
nous donner, demandons-le Lui jusqu’à ce que notre cœur soit tout plein de
cette promesse: « C’est lui qui baptise du Saint-Esprit ». Demandons-le en
renonçant à nous-mêmes. Pendant trois ans Jésus a préparé ses disciples à ce
baptême, et ce n’est qu’après cette école préparatoire que cette grâce leur fut
accordée. Soyez, vous aussi, son disciple obéissant et docile, confiez-vous en
lui, et vous serez ainsi préparé à recevoir le baptême de l’Esprit.
Seigneur Jésus! De tout mon cœur je t’adore, toi qui es assis
sur le trône de Dieu et qui baptises du Saint-Esprit. Du haut de ta gloire
daigne te révéler à moi et me faire connaître tout ce que je puis attendre de
toi. Je te remercie de m’avoir appris par ta propre vie quelle est la
préparation nécessaire pour être rempli du Saint- Esprit. Pendant ta vie
terrestre à Nazareth, l’Esprit était toujours avec toi; mais ce n’est qu’après
avoir voulu « accomplir tout ce qui est juste » (Mathieu 3: 15), qu’après avoir
reçu le baptême de Jean, qu’après t’être ainsi solidarisé avec les pécheurs que
tu venais sauver, que tu as reçu du Père une nouvelle effusion du Saint-
Esprit. Ce baptême fut pour toi le sceau de son amour, la révélation de sa
présence en toi, la force nécessaire pour le servir. Et a présent toi, sur qui
est descendu l’Esprit, toi, en qui il demeure, tu fais pour nous ce que le Père
a fait pour toi. Nous t’en bénissons. Amen.
Que notre foi saisisse toujours les deux vérités inséparables
que Jean-Baptiste a prêchées: Jésus, l’Agneau qui ôte les péchés, Jésus, l’Oint
de Dieu qui baptise du Saint-Esprit. C’est parce que Jésus a versé sans qu’il a
reçu la puissance de communiquer le Saint-Esprit. Ce n’est que là où on prêche
la croix de Christ, que le Saint- Esprit opère. Ce n’est qu’en croyant au sang
qui purifie de tout péché, ce n’est qu’en ayant la conscience purifiée par le
sang de Christ, que je puis recevoir l’onction de l’Esprit.
L’ADORATION EN ESPRIT (3)
« DIEU EST ESPRIT ET IL FAUT
QUE CEUX QUI L’ADORENT, L’ADORENT EN ESPRIT ET EN VERITE. » JEAN 4:24
L’adoration élève l’homme au plus haut degré possible. Tous les
exercices de la vie religieuse, méditation, prière, amour, foi, consécration et
obéissance, tout se trouve réuni dans l’adoration. Reconnaître ce qu’est Dieu
dans sa sainteté, sa gloire et son amour, réaliser ce que je suis, moi,
créature déchue, et pourtant l’enfant racheté du Père, voilà ce qui me porte à
me présenter devant Dieu pour lui offrir l’adoration qui lui est due.
L’adoration consiste à se rapprocher de Dieu le plus complètement possible.
L’adoration comprend tout sentiment et tout service religieux, elle est la plus
haute destinée de l’homme puisque pour celui qui adore, Dieu est tout. C’est
pour adorer que nous avons reçu le Saint-Esprit. Pénétrons-nous bien de la
pensée que si Dieu nous a envoyé son Fils et son Esprit, c’est pour que nous l’adorions
« en Esprit et en Vérité ».
En Esprit. Quand Dieu a créé l’homme en âme vivante, cette âme,
siège et organe de son individualité et de sa conscience, se trouvait rattachée
par le corps au monde extérieur et visible et par l’esprit au monde invisible
et divin. L’âme devait décider si elle se soumettrait à l’esprit et par là à
Dieu et à sa volonté, ou si elle s’allierait avec le corps, cédant par là aux
sollicitations du monde visible. A la chute de l’homme, l’âme refusa la
domination de l’esprit et devint l’esclave du corps. C’est pourquoi quand Paul
parle de l’homme irrégénéré, l’opposant à l’homme spirituel (1Corinthiens 2:
14), il l’appelle psychique ou animal, c’est-à-dire ne possédant que la vie
naturelle. La vie de l’âme comprend toutes nos facultés morales et
intellectuelles, même celles qui cherchent Dieu, mais qui le cherchent
indépendamment du renouvellement de l’Esprit divin. C’est parce que l’âme s’est
placée sous le contrôle de la chair qu’il est dit de l’homme qu’il est devenu
chair: «l’homme n’est que chair». (Genèse 6: 3)
En Esprit et en Vérité. Cette adoration en Esprit est aussi une
adoration en Vérité. Ces mots en Vérité ne signifient pas avec droiture ou
sincérité. Le mot Vérité signifie ici la substance, la réalité et la possession
actuelle de tout ce que comprend l’adoration de Dieu, soit quant à ce qu’elle
demande, soit quant à ce qu’elle promet.
Jean parle de Jésus comme du « Fils unique venu du Père… plein
de grâce et de vérité, » après quoi il ajoute: « car la loi a été donnée par
Moïse, mais la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ ». (Jean 1: 14,
17). Impossible de comprendre ici ce mot vérité dans le sens contraire du mot
mensonge, car la loi de Moïse était tout aussi vraie que l’évangile de Jésus,
l’un et l’autre venant de Dieu. Mais c’est en Christ que nous voyons la Vérité,
la réalité, la vie, l’amour et la puissance même de Dieu se donnant à nous.
Nous comprenons alors aussi que l’adoration en Esprit peut seule être une
adoration en Vérité, et que pour adorer ainsi, il faut posséder cette puissance
divine qui est la vie même de Christ, un avec le Père, vie divine que le
Saint-Esprit nous communique et maintient en nous.
« Les vrais adorateurs adoreront le Père en Esprit et en Vérité
». Tous ceux qui adorent Dieu ne sont pas de « vrais adorateurs ». Il y a
beaucoup d’adorateurs sérieux et sincères qui pourtant n’adorent pas en Esprit
et en Vérité. On peut être très attaché aux vérités bibliques, et pourtant ne
pas connaître encore l’adoration que Dieu demande, parce qu’on reste sous
l’influence prédominante, non de l’action de Dieu, mais de l’effort humain. Il
faut qu’il y ait accord et communion entre Dieu qui est Esprit et les
adorateurs qui s’approchent de lui en Esprit.
Si nous voulons devenir « de tels adorateurs » en Esprit et en
Vérité, défions-nous de la chair et de sa manière d’adorer. Comme croyants,
nous avons en nous une double nature depuis la chute: la chair et l’esprit.
Pour adorer en Esprit il faut marcher par l’Esprit. «Or vous
n’êtes point dans la chair, mais vous êtes dans l’Esprit, s’il est vrai que
l’Esprit de Dieu habite en vous» (Romains 8: 9) Tandis que l’Esprit demeure et
règne en moi, je suis « dans l’Esprit » et je puis « adorer en Esprit ».
Dieu nous a envoyé l’Esprit de son fils, l’Esprit de Christ,
pour réaliser en nous ce que Christ a été, pour nous communiquer la vie dont
Christ a vécu ici-bas. Dieu soit loué! Le temps est venu, et nous vivons dans
ce temps-là, où les vrais adorateurs adorent le Père en Esprit et Vérité.
Réjouissons-nous dans la confiance que nous pouvons, nous
aussi, être de vrais adorateurs, parce que le Saint-Esprit nous a été donné.
Avec crainte et respect, réalisons donc qu’il demeure en nous.
Dieu très saint! Nous reconnaissons avec confusion que notre
adoration a très souvent subi l’influence et la volonté de la chair, et que par
là nous ne t’avons pas rendu l’honneur qui t’est dû, que nous avons attristé
ton Esprit, au préjudice aussi de notre âme. O Dieu! Pardonne-nous, délivre-nous
de ce péché. Veuille nous enseigner à ne plus jamais chercher à t’adorer
autrement qu’en Esprit et en Vérité. Amen.
C’est dans l’adoration que le Saint-Esprit atteint le but pour
lequel il fut envoyé. C’est dans l’adoration qu’il manifeste plus complètement
ce qu’il est. Si je veux sentir fortement en moi la présence de l’Esprit, je
dois adorer. L’Esprit prépare à l’adoration, et l’adoration prépare à recevoir
l’Esprit.
C’est la chair qui est le grand obstacle à la présence de
l’Esprit; c’est donc la mort de la chair qui assure l’adoration en Esprit. Une
vie d’obéissance à la volonté de Dieu prépare à l’adoration. Veuille le
Seigneur nous faire sentir profondément toute l’inutilité, toute la culpabilité
de l’adoration qui n’est pas en Esprit et en Vérité.
L’ESPRIT ET LA PAROLE (4)
« C’EST L’ESPRIT QUI
VIVIFIE, LA CHAIR NE SERT DE RIEN; LES PAROLES QUE JE VOUS DIS SONT ESPRIT ET
VIE. SEIGNEUR A QUI IRIONS-NOUS? TU AS LES PAROLES DE LA VIE ÉTERNELLE ». JEAN 6:63, 68
« C’est l’Esprit qui vivifie. » « L’Esprit donne la vie. »
(2 Corinthiens 3: 6). Nous avons là en quelque sorte une définition de l’Esprit.
Comparez avec 1Corinthiens 15: 45, où il est dit que «le dernier Adam est un
Esprit vivifiant ». Soit dans la nature, soit dans la grâce, toujours l’Esprit
est le principe actif qui donne la vie. Notre Seigneur confirme la vérité de ce
qu’il venait de dire, en ajoutant encore: « Les paroles que je vous dis sont
esprit et vie » (Jean 6: 63). Il voulait ainsi faire comprendre à ses disciples
que ses paroles sont une semence de vie, qu’elles possèdent la force de germer
et de croître, de prouver leur vitalité, de révéler leur signification et de
manifester leur pouvoir divin chez tous ceux qui les reçoivent et les gardent
dans leur cœur. Comme ses paroles sont « esprit et vie » elles ne s’adressent
pas à l’intelligence mais à la vie de l’esprit. Apportées par la puissance de
l’Esprit invisible, elles pénètrent au-delà de la pensée jusqu’aux sources
mêmes de la vie; elles contiennent en elles une vie divine qui se révèle avec
efficace, dans l’expérience de ceux qui les reçoivent.
Le Saint-Esprit a donné un corps aux pensées de Dieu par la
parole écrite, et c’est pour nous en révéler le sens et la force qu’il vient
demeurer dans notre cœur. Si vous voulez être rempli de l’Esprit soyez rempli
de la parole, si vous voulez que la vie divine de l’Esprit se développe en
vous, qu’elle acquière force et puissance dans tout votre être, soyez riche en
connaissance de la parole. Si vous voulez que l’Esprit vienne vous rappeler à
propos, vous citer avec une divine précision les paroles de Jésus pour répondre
à vos besoins, que la parole de Christ demeure en vous. Si vous voulez que
l’Esprit vous révèle la volonté de Dieu dans toutes les circonstances de votre
vie, que sa parole vive en vous afin qu’il puisse s’en servir. Si vous voulez
que la Parole éternelle soit votre lumière, il faut que la parole écrite soit
gravée dans votre cœur par le Saint-Esprit. « Les paroles que je vous dis sont
Esprit et vie.» Recevez-les donc, faites-en provision; c’est par elles que
l’Esprit révèle sa présence et sa vie.
Ne recourons jamais à l’Écriture soit pour la méditer
nous-même, soit pour la prêcher aux autres, sans demander le secours du
Saint-Esprit. Quand l’Esprit et la vie s’élancent de l’intérieur à la rencontre
de la parole qui apporte du dehors la nourriture spirituelle, les paroles de
Christ sont en effet « Esprit et vie. » Amen
Pour comprendre un livre il faut que le lecteur sache la langue
de l’auteur qui l’a écrit, et dans certains cas il faut encore qu’il soit animé
du même esprit que l’auteur. Pour comprendre l’Écriture nous avons besoin de
posséder en nous le Saint-Esprit qui a inspiré les saints hommes chargés de
nous la transmettre.
La Parole éternelle et l’Esprit éternel sont inséparables. Il
en est de même de la Parole créatrice et de l’Esprit créateur, (Genèse 1: 2,3 ;
Psaume 33: 6) et il ne saurait en être autrement de la Parole et de l’Esprit
pour l’œuvre de la rédemption. (Jean 1: 1-3, 14, 33).
« La parole de Dieu est une semence » douée de vie latente qui
demande un sol fertile pour se développer. (Luc 8: 11). La parole possède une
vie divine. Ne la recevez pas seulement par l’intelligence ou la volonté, mais
qu’elle entre dans l’Esprit nouveau, où habite l’Esprit de Dieu.
De plus en plus je vois que l’intelligence et la force
vivifiante de la parole dépendent d’une communion vivante avec Jésus. Pourquoi
tant de chutes dans la vie chrétienne au lieu de la victoire promise? N’est-ce
pas parce qu’on cherche la vérité en dehors de la vertu de l’Esprit ?
Que Dieu me donne de croire ces deux vérités: La parole est
remplie de l’Esprit divin et de sa vertu; elle peut agir avec efficace. Mon
cœur possède en lui le même Esprit divin, et c’est cet Esprit qui doit recevoir
en moi la parole pour qu’elle ait force de vie. C’est de la puissance de
l’Esprit que me vient la vie.
L’ESPRIT ET JÉSUS GLORIFIE (5)
« QUI CROIT EN MOI, DES
FLEUVES D’EAU VIVE COULERONT DE LUI, COMME LE DIT L’ECRITURE. OR IL DISAIT CELA
DE L’ESPRIT QUE DEVAIENT RECEVOIR CEUX QUI CROIRAIENT EN LUI; CAR LE
SAINT-ESPRIT N’AVAIT PAS ENCORE ÉTÉ DONNE, PARCE QUE JÉSUS N’ÉTAIT PAS ENCORE
GLORIFIE. » JEAN 7:37-38
Nous avons vu que Dieu s’est révélé de deux manières: comme
Dieu sous l’ancienne alliance et comme Père sous la nouvelle alliance. Nous
savons aussi que le Fils après avoir été « dès le commencement avec le Père »
(Jean 1:1, 2), entra dans une nouvelle phase d’existence en devenant « chair »
(Jean 1:14). Lorsque ensuite il remonta au ciel, il était toujours « le Fils
unique du Père, » et pourtant il n’était plus le même qu’auparavant, car comme
fils de l’homme, il était « le premier né d’entre les morts » (Colossiens 1:
18; Apocalypse 1: 5), revêtu de cette humanité glorifiée qu’il avait sanctifiée
parfaitement pour lui-même. De même le Saint- Esprit, lors de son effusion le
jour de la Pentecôte, était réellement quelque chose de nouveau. Sous
l’ancienne alliance il avait toujours été appelé « l’Esprit de Dieu » ou
«l’Esprit de l’Éternel »; il ne portait pas alors le nom de Saint-Esprit, comme
un nom lui étant propre. Ce n’est que lorsqu’il vint préparer la voie pour
Christ et lui former un corps que ce nom lui fut donné (Luc 1: 15, 35). Le jour
de la Pentecôte le Saint-Esprit fut envoyé comme l’Esprit de Jésus glorifié,
l’Esprit du Christ incarné, crucifié et élevé au ciel, pour nous apporter et
nous communiquer la vie divine, non une vie venant directement de Dieu, mais la
vie mêlée de nature humaine dont avait vécu Jésus-Christ sur la terre. C’est
alors qu’il prend le nom de Saint-Esprit, car c’est en habitant en nous que
Dieu nous révèle sa sainteté. Il est donc littéralement vrai de dire de
l’Esprit qui demeurait en Jésus-homme, et qui devait plus tard demeurer en
nous: « le Saint-Esprit n’était pas encore ». L’Esprit de Jésus glorifié, du
Fils de l’homme devenu Fils de Dieu, ne pouvait pas exister avant que Jésus eût
été glorifié.
Ceci nous explique en outre pourquoi c’est l’Esprit de Jésus et
non directement l’Esprit de Dieu qui pouvait nous être envoyé pour demeurer en
nous. Le péché avait interrompu, troublé nos rapports avec Dieu lui-même,
autant qu’avec sa loi; et avec la faveur divine nous avions perdu la vie
divine. Christ est venu non seulement affranchir l’homme de la loi et de la
malédiction de la loi, mais ramener la nature humaine à Dieu, rétablir notre
communion avec lui et nous faire « participer de la nature divine » (2 Pierre
1: 4).
Pour cela Christ, devenu lui-même chair, devait sanctifier la
chair en sa propre personne et l’amener à devenir volontairement l’habitation
de l’Esprit de Dieu. Après avoir fait cela, et conformément à la règle qui veut
que les formes les plus infimes de la vie ne puissent s’élever à un degré
supérieur qu’en passant par la mort, il devait lui-même passer par la mort,
soit pour subir la malédiction du péché, soit pour être « le grain de froment
qui, s’il meurt, porte beaucoup de fruit » (Jean 12: 24). A présent sa nature
glorifiée lors de sa résurrection et de son ascension, nous envoie son Esprit,
l’Esprit de sa vie humaine glorifiée par son union avec Dieu; et par là il nous
rend participants de tout ce qu’il avait individuellement acquis, c’est-à-dire
de Lui-même et de sa vie glorifiée. L’expiation confère à l’homme le droit d’être
rempli de l’Esprit de Dieu. Jésus, après avoir revêtu lui-même une nature
humaine nouvelle et sainte, peut à présent nous communiquer ce qui avait été
jusqu’alors inconnu, une vie à la fois humaine et divine. C’est ainsi que
l’Esprit qui est la vie individuelle de Dieu, a pu devenir aussi la vie
individuelle de l’homme. Et c’est parce que l’Esprit est le principe vital de
Dieu lui-même, qu’il peut être aussi le principe vital de l’enfant de Dieu.
L’Esprit du Fils de Dieu est ainsi en nous l’Esprit qui crie: Abba, Père. C’est
de cet Esprit-là qu’il est parfaitement vrai de dire: « Le Saint- Esprit
n’était pas encore, parce que Jésus n’était pas encore glorifié ».
Mais à présent, Dieu soit loué! Jésus a été glorifié. La
glorification de Jésus et l’effusion de son Esprit sont intimement,
inséparablement liées l’une à l’autre. Si nous voulons recevoir, non seulement
l’Esprit de Dieu, mais l’Esprit de Christ glorifié, cet « Esprit qui n’était
pas encore », mais qui est à présent une réalité, c’est à Jésus glorifié que
nous devons nous adresser avec foi. Le Saint-Esprit peut nous donner tout ce
que nous voulons recevoir, tout ce que nous voulons posséder de la vie de notre
Seigneur glorifié.
Le jour de la Pentecôte, le Saint-Esprit descendit comme une personne
pour demeurer en nous. C’est là le fruit de l’œuvre de Jésus: nous avons sur la
terre la présence personnelle du Saint-Esprit. Par Jésus-Christ, seconde
personne de la Trinité, le Fils est venu révéler le Père qui demeurait et
parlait en lui; de même l’Esprit, troisième personne de la Trinité vient à
présent révéler le Fils, et par lui le Fils vient habiter et agir en nous. La
gloire dont le Père a glorifié le Fils de l’homme parce que le Fils l’avait
glorifié est donc celle-ci: en son nom et par son moyen le Saint-Esprit vient
habiter personnellement dans le croyant et réaliser en lui la présence de
Jésus.
Voilà ce que signifient ces mots de Jésus: « Celui qui croit en
moi n’aura jamais soif », mais « des fleuves d’eau vive couleront de lui » (Jean
6: 35; 7: 37). L’habitation du Saint-Esprit en nous vient nous révéler la
présence de Jésus glorifié: Voilà ce qui seul peut étancher la soif de notre
âme, et faire jaillir en nous une source de vie qui aille en vivifier d’autres
encore. Amen.
Dans la vie de Jésus, l’humble état de serviteur a précédé
l’état de gloire et de roi. Ce fut sa fidélité à remplir ce premier office qui
le conduisit à la gloire. Que tout croyant désireux de partager la gloire de
Christ commence par suivre son exemple, qu’il renonce à soi-même et l’Esprit
viendra au moment voulu révéler en lui la gloire divine.
La gloire de Christ fut le fruit de sa mort sur la croix. C’est
en prenant part moi-même à cette mort de la croix, crucifixion de Christ pour
moi, et crucifixion de mon moi avec Christ, que je serai préparé à recevoir
l’Esprit chargé de me révéler le Christ glorifié.
LE SAINT-ESPRIT EN L’HOMME (6)
« JE PRIERAI MON PÈRE QUI
VOUS DONNERA UN AUTRE CONSOLATEUR AFIN QU’IL DEMEURE ÉTERNELLEMENT AVEC VOUS:
L’ESPRIT DE VÉRITÉ QUE LE MONDE NE PEUT RECEVOIR PARCE QU’IL NE LE VOIT POINT
ET NE LE CONNAIT POINT; MAIS VOUS LE CONNAISSEZ PARCE QU’IL DEMEURE AVEC VOUS
ET QU’IL SERA EN VOUS. » JEAN 14:16, 17
« Il sera en vous ». Par ces quatre mots, notre Seigneur prédit
l’habitation de l’Esprit-Saint en l’homme, ce mystère insondable qui devait
être le fruit et le couronnement de son oeuvre de rédemption. C’était pour cela
que l’homme avait été créé. C’était pour cela que Jésus vivait sur la terre et
qu’il allait mourir. Sans cette habitation de l’Esprit en l’homme, le but du
Père n’aurait pas été atteint; et si la parole de Jésus à ses disciples avait
produit jusque là si peu de fruit, il faut l’attribuer à ce que l’Esprit
n’habitait pas encore en eux. Notre Père s’est révélé à nous de deux manières:
par son Fils et par son Esprit. Jusqu’à la Pentecôte, l’homme n’était pas
encore devenu la demeure de Dieu par l’Esprit. A présent, l’Esprit-Saint doit
être pour nous ce qu’il est pour le Père et pour le Fils: la source, le principe
de notre individualité. Il doit réellement être un avec nous, et par cette
union intrinsèque demeurer en nous tout aussi intimement que le Père demeure
dans le Fils et le Fils dans le Père.
Avec un saint respect prosternons-nous, adorons, et recevons cette
grâce insigne. Si nous voulons posséder pleinement ce que nous promet là notre
Seigneur, souvenons-nous que par l’Esprit c’est Dieu lui-même qui vient habiter
en nous.
C’est donc avant tout par la foi qu’il faut saisir la présence
du Saint-Esprit en nous. Lors même que je n’aurais pas la moindre preuve de son
action, je dois croire avec respect qu’il demeure en moi.
Avec foi je dois compter sur ses effets et les attendre dans le
recueillement. Avec foi aussi je dois renoncer entièrement à toute sagesse, à
toute force propres, renoncer complètement à moi-même pour le laisser agir en
maître.
La foi nous doue de la faculté de reconnaître ce qui est divin
sous les apparences les plus trompeuses. Si elle peut nous rendre réelle
l’existence du Père dans sa gloire, et celle du Fils qui est Dieu manifesté en
chair, la foi nous rend aussi réelle la présence invisible du Saint-Esprit en
nous.
« Ne savez-vous pas que l’Esprit de Dieu habite en vous? »
(1Corinthiens 3: 16). « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du
Saint-Esprit qui est en vous? » (1Corinthiens 6: 19). Et quand il écrit aux
Galates rétrogrades, Paul leur rappelle « qu’ils avaient reçu l’Esprit par la
prédication de la foi», que «Dieu avait envoyé dans leur cœur l’Esprit de son
Fils» (Galates 3: 2 - 4: 6) qu’ils avaient par là même la vie de l’Esprit en
eux, qu’il suffisait donc de le reconnaître et de le croire pour pouvoir aussi
« marcher selon l’Esprit». (Galates 5: 16).
Voilà ce que de nos jours encore l’Église de Christ a besoin
d’apprendre. Consentons enfin à reconnaître cette vérité. A mesure qu’elle
s’imposera davantage à nous comme vérité divine, à mesure qu’avec humilité et
renoncement à nous-même, qu’avec foi et adoration nous croirons plus
pratiquement à cette promesse: « Il sera en vous », nous verrons le Père
l’accomplir avec joie en nous, pour l’amour de Jésus. Alors nous saurons, nous
éprouverons, nous aussi, que c’est la présence de l’Esprit-Saint qui est la
force et la vie de tout vrai disciple.
Seigneur Jésus! Mon âme te bénit pour cette parole, précieuse
entre toutes: « L’Esprit sera en vous ». Avec humilité je l’écoute, je la
reçois tout de nouveau et je te prie de m’enseigner tout ce qu’elle signifie.
Je te demande, et pour moi, et pour tous les enfants de Dieu, de nous faire
mieux comprendre ce que ton amour veut pour nous, de nous faire bien saisir que
tu veux te donner si complètement à nous que rien ne saurait te satisfaire
mieux que de faire ta demeure en nous, d’être ainsi la vie même de notre vie.
Et c’est pour le faire que tu as envoyé ton Saint-Esprit dans notre cœur, le
chargeant de nous révéler ta présence, de manifester en nous la puissance de ta
vie. Oh divin Sauveur, amène ton Église à saisir cette vérité si longtemps
négligée et perdue, à en éprouver le bienfait, à en rendre hautement
témoignage. Oui, que partout se répande cette joyeuse nouvelle ! L’Esprit
demeure en tout vrai croyant pour l’éclairer et le conduire. Amen.
« Jésus-Christ venu en chair » (1Jean 4: 2). « La Parole faite
chair ». (Jean 1: 14). Le Fils de Dieu revêtu de notre nature humaine. Quel
mystère! Mais qu’il est grand aussi, cet autre mystère: L’Esprit de Dieu venant
demeurer dans une « chair de péché » (Romains 8: 3). Heureux ceux « à qui Dieu
a voulu faire connaître quelles sont les richesses de la gloire de ce mystère…
Christ en vous ». (Colossiens 1: 27).
Au-dedans de vous! Au-dedans de vous! Tout au fond de vous.
Voilà ce que nous a promis le Seigneur. Grâce à Dieu, son Saint-Esprit demeure
au-dedans de moi.
Quand on entre dans un temple, on éprouve un sentiment de
respect et de vénération. Que ce soit là aussi ce que j’éprouve à la pensée que
le Saint-Esprit fait de moi son temple. Respect et vénération en sa sainte
présence! « …Qu’il demeure avec vous… il sera en vous». Saisissez bien ces deux
promesses: la continuité de la présence de l’Esprit avec l’Église, l’intimité
de sa présence dans chaque croyant.
L’ESPRIT DONNE A CELUI QUI OBÉIT (7)
« SI VOUS M’AIMEZ, GARDEZ
MES COMMANDEMENTS, ET JE PRIERAI MON PÈRE QUI VOUS DONNERA UN AUTRE
CONSOLATEUR, SAVOIR L’ESPRIT DE VÉRITÉ. »
JEAN 14:15, 16
« LE SAINT-ESPRIT QUE DIEU A
DONNE A CEUX QUI LUI OBÉISSENT. » ACTES
5:32
Ces paroles ne sauraient trop fixer notre attention. Soit dans le paradis, soit pour les anges du ciel, soit même aussi pour le Fils de Dieu, ce n’est que par l’obéissance que nos rapports avec Dieu peuvent subsister, qu’Il peut se révéler à nous et nous préparer pour la gloire. N’en fut-il pas ainsi du Fils de Dieu? C’est après trente ans de sainte humilité et d’obéissance, c’est après avoir témoigné de sa consécration par ces mots: « Il convient d’accomplir tout ce qui est juste », (Mathieu 5: 15) et s’être présenté au baptême pour les péchés de son peuple, qu’il fut baptisé du Saint-Esprit. C’est à cause de son obéissance que l’Esprit descendit sur lui. Et plus tard c’est après avoir appris l’obéissance dans la souffrance, après « s’être rendu obéissant jusqu’à la mort de la croix » (Philippiens 2.8) « qu’il reçut de nouveau du Père le Saint-Esprit », pour le répandre sur ses disciples. (Actes 2: 33). L’envoi de l’Esprit à l’Eglise, son corps, fut donc le résultat de son obéissance. La règle imposée à Christ, la Tête, est toujours la même pour chacun des membres de son corps. L’obéissance est la condition indispensable à l’habitation de l’Esprit en nous.
« Si vous m’aimez, gardez mes commandements, et le Père vous
donnera l’Esprit ». La venue de Jésus-Christ en chair préparait sa venue en
Esprit, et celle-ci devait accomplir sa promesse: « Je demeurerai en vous. »
(Jean 15:4). L’attachement des disciples à leur Maître devait les préparer à
recevoir le baptême de l’Esprit. De même à présent, ce n’est que quand nous
écoutons la voix de la conscience, cherchant à observer avec amour ce que Jésus
nous prescrit, que notre cœur se trouve préparé à être rempli de l’Esprit.
On s’imagine souvent ne pouvoir obéir qu’après avoir été rempli
de l’Esprit, ne discernant pas que l’obéissance est au contraire l’étage
inférieur par lequel il faut passer pour monter plus haut encore, et que le
baptême de l’Esprit nous apporte l’habitation en nous de notre Seigneur
glorifié, qu’il est la présence même de Christ promise à « ceux qui obéissent
». On ne voit pas que l’obéissance à la voix de la conscience et à chacun des
commandements de l’Écriture, est le passeport
nécessaire pour entrer dans cette vie de l’Esprit qui témoigne de la présence
du Seigneur. « Celui qui obéit peut et doit s’attendre à être rempli de
l’Esprit ».
On ne comprend pas toujours que la vie de Jésus est le modèle
de ce que doit être la nôtre. Quel exemple nous avons là de l’obéissance et des
épreuves qui précèdent la glorieuse puissance de la vie de l’Esprit. C’est
cette vie là que nous communique l’Esprit de Jésus glorifié, mais pour avoir
part au don de l’Esprit, il faut suivre la voie que Christ nous a tracée par
son exemple. C’est en crucifiant la chair, c’est en nous soumettant sans
réserve à la volonté de Dieu, que nous nous convaincrons de l’impossibilité de
trouver Dieu en dehors de sa volonté. Le cœur qui accepte et fait la volonté de
Dieu en Christ, devient la demeure du Saint-Esprit. C’est à la condition d’une
parfaite obéissance que le Fils recevait l’Esprit; de même pour nous, c’est
quand nous obéissons au Fils avec amour et déférence, que l’Esprit vient
demeurer en nous. Cette vérité-là s’est imposée avec force, au cœur d’un grand
nombre de croyants, ces dernières années sous le nom de renoncement au moi et
d’entière consécration.
Seigneur Jésus! De tout mon cœur je reçois ce que tu
m’enseignes là, et je te prie de graver profondément dans mon cœur que
l’obéissance de l’amour m’assure la puissance de l’Esprit. Mon Sauveur! De tout
mon cœur je te dis: Je t’aime et je voudrais observer chacun de tes
commandements. De nouveau je m’abandonne à toi. Tu vois qu’au fond de mon cœur
tout mon désir est de faire ta volonté comme on la fait au ciel. Amen.
Quand Dieu commanda à Israël de lui « faire un sanctuaire pour
qu’il pût habiter au milieu d’eux » il dit à Moïse: Vous
ferez le tabernacle et tous ses ustensiles d’après le modèle que je vais te
montrer ». (Exode 25: 8, 9). Et dans les derniers chapitres de l’Exode il est
répété dix-huit fois que tout avait été fait: « Comme l’Éternel l’avait
commandé ». Ce fut cette demeure là, bâtie d’après le modèle qu’il avait donné,
et qui était la parfaite expression de sa volonté, que Dieu vint habiter. C’est
donc la volonté de Dieu exécutée par l’homme qui prépare une demeure à Dieu. Il
vint habiter dans le cœur obéissant de son enfant.
Ce n’est que lorsque la volonté de Dieu devient notre seule
règle de conduite, et que le Saint- Esprit grave dans notre cœur les
commandements de Dieu, que la gloire du Seigneur peut remplir son temple.
CONNAÎTRE L’ESPRIT (8)
« L’ESPRIT DE VÉRITÉ QUE LE
MONDE NE PEUT RECEVOIR PARCE QU’IL NE LE VOIT POINT ET NE LE CONNAIT POINT;
MAIS VOUS LE CONNAISSEZ PARCE QU’IL DEMEURE AVEC VOUS ET QU’IL SERA EN VOUS.
» JEAN 14:17
« NE SAVEZ-VOUS PAS QUE VOUS
ETES LE TEMPLE DE DIEU ET QUE L’ESPRIT DE DIEU HABITE EN VOUS? »
1CORINTHIENS 3:16
Dans la vie de la foi on ne saurait attacher trop de prix à la
véritable connaissance spirituelle. Un homme qui fait un héritage ou qui
possède un trésor dans son champ n’en est pas plus riche jusqu’à ce qu’il en
soit informé, qu’il sache en prendre possession et en user; de même les dons de
la grâce de Dieu ne peuvent devenir une bénédiction pour nous que lorsque nous
en avons connaissance et que nous nous en saisissons. En Christ se trouvent «
tous les trésors de la sagesse et de la science », (Colossiens 2: 3) et c’est
pour «l’excellence de la connaissance de Jésus-Christ, son Seigneur », que le
croyant « regarde toutes les autres choses comme une perte » (Philippiens 3:
8).
C’est souvent faute de connaître ces trésors, que la vie du
croyant conserve un niveau si peu élevé; aussi ne saurions-nous trop demander «
que le Père de gloire nous donne l’Esprit de sagesse et de révélation dans sa
connaissance, et qu’il ouvre les yeux de notre cœur pour que nous sachions
quelle est l’espérance qui s’attache à son appel, quelle est la richesse de la
gloire de son héritage qu’il réserve aux saints, et quelle est envers nous qui
croyons l’infinie grandeur de sa puissance » (Ephésiens 1: 17, 18)
Oh! Qu’il nous est nécessaire de connaître tout d’abord celui
qui doit nous initier à toute vraie connaissance! Notre Père donne à chacun de
ses enfants, non seulement Christ qui est la Vérité, la réalité de toute vie et
toute grâce divine, mais encore le Saint-Esprit qui est l’Esprit même de
Christ, l’Esprit de vérité. « Nous avons reçu l’Esprit qui vient de Dieu, afin
que nous connaissions les choses que Dieu nous a données » (1Corinthiens 2:
12).
Ici se présente une question très importante: Comment
pouvons-nous reconnaître l’Esprit, savoir que c’est bien lui qui nous parle?
Jésus nous dit: « Vous le connaissez parce qu’il demeure avec vous et qu’il
sera en vous ». Il faut donc que l’Esprit demeure en nous, pour que nous
puissions discerner sa présence. C’est Lui-même qui se fera connaître à
nous. Aussitôt qu’avec obéissance et
foi, nous le laisserons entrer, prendre possession de nous et nous parler de
Jésus, il déploiera ses lettres de créance, il nous donnera lui-même la preuve
qu’il est l’Esprit de Dieu ».
Nous avons vu que l’obéissance est une condition essentielle à
l’habitation de l’Esprit en nous. L’obéissance est également la preuve de sa
présence. Jésus nous a envoyé l’Esprit pour nous enseigner et nous guider; et
toute l’Écriture insiste sur le fait que c’est l’abandon de tout notre être à
Dieu qui permet à l’Esprit d’agir en nous. « Si par l’Esprit vous mortifiez les
œuvres du corps, vous vivrez, car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de
Dieu sont enfants de Dieu » (Romains 8: 13, 14). « Votre corps est le temple du
Saint-Esprit… glorifiez donc Dieu en votre corps » (1Corinthiens 6: 19, 20). «
Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi selon l’Esprit » (Galates 5: 25).
L’Esprit vient nous montrer quelle est la volonté de Dieu, nous montrer Christ
accomplissant cette volonté et il nous appelle à suivre ses traces dans la voie
de l’obéissance.
C’est en nous disposant à
obéir à Dieu comme Christ lui obéissait, que l’Esprit rend témoignage à notre esprit de sa demeure en nous. Il est impossible de connaître un fruit avant de le goûter; il
est impossible de connaître la lumière à moins de s’en servir, ou de connaître
une personne à moins d’avoir des rapports avec elle; il est impossible aussi de
connaître le Saint-Esprit à moins de le posséder et d’être possédé par Lui.
Vivre selon l’Esprit est le seul moyen de connaître l’Esprit.
Le laisser faire son oeuvre en nous, le laisser nous apprendre à dépendre de
Lui, telle est la voie que nous indique le Maître quand Il nous dit: « Vous le
connaissez parce qu’il sera en vous ».
O mon Dieu, le Saint-Esprit, qui est ta vie-même, est venu à
moi pour être la vie de tout mon être, pour faire de moi ta propriété sans
réserve. Enseigne-moi à le reconnaître en moi et à lui obéir. Amen.
La parole de Dieu ne suffit pas pour nous faire connaître
l’Esprit. Sans doute elle nous parle de Lui, mais elle n’a de vie et de réalité
pour nous qu’autant que l’Esprit lui-même nous parle.
L’ESPRIT DE VÉRITÉ (9)
« QUAND SERA VENU LE
CONSOLATEUR QUE JE VOUS ENVERRAI DE LA PART DU PÈRE, L’ESPRIT DE VÉRITÉ QUI
VIENT DU PÈRE, IL RENDRA TÉMOIGNAGE DE MOI. »
JEAN 15:26
« QUAND LE CONSOLATEUR SERA
VENU, L’ESPRIT DE VÉRITÉ IL VOUS CONDUIRA DANS TOUTE LA VÉRITÉ CAR IL NE
PARLERA PAS DE LUI-MÊME, MAIS IL DIRA TOUT CE QU’IL AURA ENTENDU. » JEAN 16:13
Dieu avait créé l’homme à son image afin qu’en devenant
semblable à lui, il pût partager sa gloire. Pour devenir semblable à Dieu,
l’homme dans le paradis pouvait choisir entre deux voies qui symbolisent «
l’arbre de vie » et « l’arbre de la connaissance ».
L’arbre de vie lui offrait la voie prescrite par Dieu. La vie
l’eut doué de connaissance et l’eut amené à ressembler à Dieu. En voulant la
volonté de Dieu, en participant à la vie de Dieu, il serait devenu parfait.
Satan lui indiqua l’autre voie, lui assurant que la connaissance était avant
tout désirable pour devenir semblable à Dieu. Quand l’homme préféra la
connaissance à l’obéissance, il entra dans la redoutable voie qui conduit à la
mort. Le désir de savoir s’empara de lui et corrompit sa nature entière; il
sacrifia à la connaissance l’obéissance et la vie.
Encore à présent la race humaine continue à se fourvoyer, à
chercher le bonheur dans la connaissance, et c’est dans le domaine religieux
surtout que l’homme subit l’empire de cette funeste illusion. Même lorsqu’il
reçoit l’Écriture par laquelle Dieu se révèle à lui, c’est toujours avec un
alliage de sagesse charnelle qu’il l’étudie. La vérité divine est dépouillée de
sa force quand l’intelligence humaine s’en saisit sans le secours de l’Esprit,
tandis que si elle pénètre dans son esprit, comme Dieu le veut, elle devient sa
vie.
Quand notre Seigneur promet à ses disciples le Saint-Esprit, il
l’appelle « l’Esprit de vérité» (Jean 16: 3). Cette vérité qui est Jésus
lui-même, se trouve dans l’Esprit de Dieu. Ce n’est donc plus du dehors que
l’Esprit nous parle, mais c’est en habitant en nous qu’il nous révèle Christ et
tout ce que Christ est pour nous. Ce Christ qui n’avait guère été jusque là
qu’une pensée, qu’un sauveur en dehors de nous et bien au-dessus de nous, nous
devient alors une réalité, il devient « vérité » en nous. Quand l’Esprit entre
en nous, la vérité entre avec lui, et après avoir pris possession de nous à
l’intérieur, « il nous conduit dans toute la vérité ».
Lorsque notre Seigneur nous promet « l’Esprit de vérité », il
précise ce que l’Esprit devait faire en nous: « il rendra témoignage de moi ».
Jésus venait de dire: « Je suis la vérité » (Jean 14: 6).
L’Esprit de vérité a donc pour mission de nous révéler et de
nous communiquer la grâce et la vérité qui se trouvent en Jésus-Christ. Il nous
est envoyé du ciel par Jésus glorifié pour rendre témoignage en nous et par
nous de la vérité et de l’efficace de la rédemption accomplie par Christ. Il
donnera vie et réalité à notre connaissance de Christ, il nous fera éprouver sa
puissance pour agir et pour sauver.
« Il vous conduira dans toute la vérité, car il ne parlera pas
de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu ». C’est donc une grande
docilité qui caractérise l’Esprit de vérité. Rien de plus admirable dans le
mystère de la sainte Trinité que cette subordination parfaite de la part du
Fils et de l’Esprit, malgré la divine égalité qui les unit au Père. Le Fils a
pu réclamer à bon droit « que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père
» (Jean 5: 23), et pourtant il ne croit pas déroger en disant: « Le Fils ne
peut rien faire de lui-même. » « Ce que j’ai entendu de lui, je le dis » (Jean
5: 19, 8: 26). Il en est de même aussi de l’Esprit de vérité: jamais il ne
parlera de lui-même.
C’est là aussi la disposition d’esprit qu’il inspire à ceux qui
le reçoivent. De jour en jour l’Esprit de vérité reçoit toutes choses de Dieu;
il sait garder le silence et ne dire que ce qu’il a entendu. Imitons-le.
Apprenons que pour nous approcher de Dieu la première chose à
faire est de nous reconnaître incapables de comprendre sa parole, de le prier
ou de l’adorer sans l’intervention directe du Saint-Esprit. Il faut que les
chrétiens ne se contentent pas de renoncer à leur propre justice, mais qu’ils
renoncent encore à leur propre sagesse, et c’est là ce qui leur est souvent le
plus difficile.
Ô mon Père! Que l’Esprit de ton Fils, l’Esprit de vérité soit
réellement ma vie. Que par lui chacune des promesses de ton Fils se vérifie
pour moi. Je te rends grâce, ô mon Père, de ce qu’il demeure en moi. A genoux
je te demande que selon les richesses de ta gloire, il agisse avec puissance en
moi et en tous tes saints. Oh, que ton peuple tout entier apprenne à connaître
ce privilège et à s’en réjouir, à croire que le Saint-Esprit vient nous révéler
la présence de Christ plein de grâce et de vérité. Amen.
L’ESPRIT ENVOYÉ PAR JÉSUS (10)
« JE VOUS DIS LA VÉRITÉ IL
VOUS EST AVANTAGEUX QUE JE M’EN AILLE, CAR SI JE NE M’EN VAIS PAS, LE
CONSOLATEUR NE VIENDRA POINT A VOUS, MAIS SI JE M’EN VAIS, JE VOUS L’ENVERRAI.
» JEAN 16:7
En quittant ce monde, notre Seigneur promet à ses disciples que
son départ leur sera «avantageux », que le Consolateur viendra le remplacer, et
qu’il fera plus pour eux que ne pouvait faire sa présence corporelle. Ses
rapports avec eux n’avaient guère été qu’extérieurs et par conséquent n’avaient
pas amené tout ce qu’on aurait pu en attendre, tandis que l’Esprit viendrait en
eux, habiterait en eux, leur apportant ainsi la présence de Jésus qui serait
leur vie et leur force.
Tant que le chrétien ne recherche que ce qui lui est agréable
et facile, il ne comprend pas qu’il lui soit « avantageux » de ne plus avoir
Christ sur la terre, mais aussitôt que sans s’arrêter aux difficultés et aux
sacrifices, il désire sincèrement être transformé à la ressemblance de Dieu,
refléter l’image du Fils premier-né, et plaire en toutes choses au Père, il
pense avec bonheur et gratitude au départ de Jésus, puisque c’est à cette
condition-là que l’Esprit de Christ peut à présent devenir son esprit et le
faire vivre de la vie à la foi.
C’est par la foi, par une foi qui vient de l’Esprit, de sa
présence et de sa vie en nous que nous pouvons réaliser la présence de Jésus.
Mais comment se fait-il donc que les croyants qui ont l’Esprit en eux
n’éprouvent pas davantage sa puissance? C’est parce qu’ils ne connaissent
guère, qu’ils n’honorent guère l’Esprit qui est en eux. Ils ont beaucoup de foi
en Jésus sur la croix, ou en Jésus sur son trône dans le ciel, mais ils n’ont
que peu de foi en Jésus demeurant en eux par son Esprit. Ce qui leur manque
encore, c’est de croire à l’accomplissement de cette promesse: « Qui croit en
moi, des fleuves d’eau vive couleront de lui. » (Jean 7:38). Si nous voulons
avoir la véritable foi du cœur, regardons au-dedans de nous et avec humilité
attendons du Saint-Esprit qu’il fasse là son oeuvre en nous.
Mettons aux pieds de Jésus toute volonté, toute sagesse propres
et là attendons tranquillement avec foi. Nous acquerrons ainsi la certitude que
l’Esprit est en nous, que sa vie divine se développe au-dedans de nous. Si nous
l’honorons ainsi, si nous renonçons à agir par nous-même pour compter sur lui,
il ne nous laissera pas confus, il fera réellement son oeuvre en nous. Il
fortifiera d’une force nouvelle notre vie intérieure; il nous donnera une foi
vivante; il nous révélera la présence de Jésus. Amen.
Ce que les disciples connaissaient de Jésus sur la terre leur
paraissait si béni et si divin qu’ils ne pouvaient se figurer rien de mieux. Ce
n’est donc qu’avec douleur qu’ils pensaient à la possibilité de perdre celui
qu’ils savaient être venu de Dieu. Un grand nombre de chrétiens évangéliques
doivent aussi renoncer aux idées qu’ils se sont faites de Christ, s’ils veulent
qu’il se révèle à eux par la puissance du Saint-Esprit. « Parce que je vous dis
que je m’en vais, la tristesse a rempli votre cœur. Toutefois je vous dis la
vérité, il vous est avantageux que je m’en aille. » (Jean 16:6, 7). On ne peut
bien comprendre ces mots qu’en en faisant soi-même l’expérience. Il faut que la
connaissance extérieure que nous avons de Christ ainsi que la vie d’efforts et
de chutes qui l’accompagne fassent place à la présence même de l’Esprit qui
demeure en nous.
Voici la règle à suivre pour parvenir au royaume de Dieu: Par
la mort à la vie, tout perdre pour tout gagner. Le grand obstacle qui arrête
les chrétiens, c’est leur confiance en l’orthodoxie, en leur science religieuse.
Ah! Disent-ils, si nous pouvions seulement être plus sérieux et plus fidèles!
Remarquons que ce n’est pas là la marche que durent suivre les disciples; de
nouveaux efforts pour être plus sérieux et plus fidèles au service d’un tel
maître ne les eût amenés qu’à de nouvelles chutes. Il fallait qu’eux aussi, les
disciples fidèles, en vinssent à abandonner leur ancienne manière de connaître
Christ, pour recevoir une vie toute nouvelle de communion avec Lui. Oh!
Puissent les chrétiens ouvrir les yeux sur le moyen infaillible de vivre d’une
vie sainte, sur la nécessité de posséder au-dedans d’eux l’Esprit de Christ qui
leur révélera, leur assurera la présence du Seigneur et de sa force.
L’ESPRIT GLORIFIANT DIEU (11)
« IL ME GLORIFIERA PARCE
QU’IL PRENDRA DE CE QUI EST A MOI ET QU’IL VOUS L’ANNONCERA. » JEAN 16:7, 14
L’Écriture nous dit que le Fils de l’homme est glorifié de deux
manières: par le Père dans le ciel, par l’Esprit sur la terre; en Dieu lui-même
là-haut, en nous ici-bas. Quand Jésus nous parle de sa glorification dans le
ciel, il dit « Père, l’heure est venue! Glorifie ton Fils afin que ton Fils te
glorifie. Et maintenant, toi, Père, glorifie moi auprès de toi-même ». (Jean
17:2, 5).
Quand il nous parle de sa glorification sur la terre, il nous
dit: « Je suis glorifié en eux ». (Jean 17:10). Glorifier un objet c’est en
révéler la valeur et l’excellence cachées. Jésus, le Fils de l’homme, fut
glorifié lorsque sa nature humaine fut admise à participer à la puissance et à
la gloire divines dans le ciel. Il entra ainsi dans toute la vie spirituelle du
monde céleste et de l’Être divin, et alors tous les anges l’adorèrent, lui,
l’Agneau sur le trône. L’Esprit de gloire vient nous révéler la gloire de
Christ en demeurant et en agissant en nous par le moyen de la vie de puissance
et de gloire qui est actuellement celle de Christ. Et tout en nous la révélant
ainsi à nous-même, il la révèle aussi en nous à tous ceux qui ont des yeux pour
la discerner. Le Fils ne cherche point sa propre gloire. (Jean 8:50). Dans les
cieux c’est le Père qui le glorifie, et sur la terre c’est l’Esprit qui le
glorifie dans notre cœur.
Pour que l’Esprit pût ainsi glorifier Christ, il fallait
d’abord que Christ quittât ses disciples. Ceux-ci ne pouvaient pas le posséder
à la fois en chair et en Esprit; sa présence corporelle faisait obstacle à sa
présence spirituelle. Ils durent donc être séparés du Christ qu’ils avaient eu
avec eux pour pouvoir recevoir en eux par le Saint-Esprit le Christ glorifié.
Christ lui-même a dû abandonner la vie qu’il avait ici bas pour pouvoir être
glorifié soit dans les cieux, soit en nous.
« Il vous est avantageux que je m’en aille ». Comme les
premiers disciples, beaucoup de chrétiens ont cru en Jésus, ils l’aiment et lui
obéissent, ils ont éprouvé en quelque mesure tout le bonheur qu’il y a à le
connaître et à le suivre, néanmoins ils ne possèdent pas encore l’inexprimable
puissance divine qui devait résulter, selon les promesses de l’Écriture, de la
présence de Christ en eux. Que de promesses non accomplies pour eux, que
d’aspirations non satisfaites! C’est parce qu’ils n’ont pas encore pleinement
saisi cette promesse: « Le Consolateur demeure avec vous, il sera en vous ».
(Jean 14:17).
Que signifie-t-elle donc, cette promesse: « C’est l’Esprit qui
me glorifiera? » Qu’est-elle donc, cette gloire de Christ que doit nous révéler
l’Esprit ? Et comment nous la révèle-t-il? En élevant Christ « au-dessus de
toute domination, de toute autorité, de toute puissance, de toute dignité, » le
Père « a mis toutes choses sous ses pieds ». « Il lui a donné le nom qui est
au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse ».
(Philippiens 2:9, 10). « A celui qui est assis sur le trône et à l’Agneau
soient la louange, l’honneur, la gloire et la force aux siècles des siècles ».
(Apocalypse 5:13). Voilà donc comment Jésus est glorifié au ciel, c’est en
siégeant sur le trône de la gloire de Dieu, ayant toutes choses sous ses pieds.
(Ephésiens 1:20-23).
Quand le Saint-Esprit vient glorifier Jésus en nous, c’est sous
cet aspect-là qu’il nous révèle sa gloire: « Il prend de ce qui est à Christ et
nous l’annonce ». Il vient nous faire voir Christ en nous, car c’est par
l’Esprit de Dieu que nous recevons toute notion vivante, toute connaissance
véritable de Christ. Quand Christ entre en nous comme un faible nouveau-né,
quand il se développe et grandit et qu’il est « formé en nous », (Galates
4:19), quand nous apprenons à nous confier en lui, à lui obéir et à le servir,
tout cela est déjà l’œuvre du Saint- Esprit. Toute force propre doit mourir,
toute pensée devenir captive, tout doit obéir à Christ, pour que de notre
nature ainsi renouvelée s’élève ce chant de louange: « Gloire à celui qui est
assis sur le trône! » (Apocalypse 5:13).
C’est au disciple obéissant et qui aime son Maître que Jésus
promet la présence de l’Esprit, c’est en celui-là que l’Esprit vient glorifier
Christ. Quand la foi est vivante, l’Esprit du Christ glorifié entre avec
puissance, et lui-même habite dans le cœur.
Amen.
L’ESPRIT CONVAINQUANT DE PÉCHÉ (12)
« SI JE M’EN VAIS, JE VOUS
ENVERRAI LE CONSOLATEUR; ET QUAND IL SERA VENU, IL CONVAINCRA LE MONDE DE PÉCHÉ. » JEAN 16:7, 8
On ne remarque pas toujours le rapport intime qui lie ces deux
paroles de notre Seigneur. Si les disciples devaient être baptisés du
Saint-Esprit et de feu et recevoir la Puissance d’en haut, c’était pour qu’ils
devinssent des instruments au moyen desquels le Saint-Esprit pût atteindre le
monde. Ce n’est pas l’Esprit de Dieu venant directement du ciel, mais le
Saint-Esprit demeurant dans l’Église qui doit convaincre le monde. « Je vous
l’enverrai, et quand il sera venu, il convaincra le monde de péché». C’est donc
en nous et par nous que l’Esprit doit atteindre le monde.
Nous voyons ensuite que ce n’est qu’en nous amenant à être
parfaitement d’accord avec Lui, que l’Esprit peut se servir de nous pour en
atteindre d’autres.
Cependant ces paroles signifient plus encore:Pour que l’Esprit
puisse convaincre le monde par notre témoignage, soit par nos paroles, soit par
notre conduite, il faut qu’il commence par nous convaincre nous-même du péché
du monde. Il faut qu’il nous donne une si forte conviction de son incrédulité
qui a rejeté le Sauveur, une si forte conviction que tous ses péchés viennent
de ce péché là, que nous en venions en quelque sorte à voir le péché comme
l’Esprit le voit. Alors nous serons prêt à être employé par l’Esprit; d’accord
avec lui, nous témoignerons contre le péché et c’est là ce qui atteindra la
conscience, ce qui convaincra le monde avec force, la force qui vient d’en
haut.
Oh! Que Dieu donne à Ses enfants une véritable et profonde
conviction du péché du monde, de son péché principal, celui d’avoir rejeté
Christ. L’Esprit pourra alors se servir d’eux pour convaincre le monde de péché.
3° Pour obtenir cette conviction de péché, il ne suffit pas de
la demander à Dieu; il faut encore que le croyant se mette entièrement sous la
direction du Saint-Esprit. En prononçant ces paroles d’une portée sans limite:
« Il sera en vous » (Jean 14: 17), notre Seigneur nous a ouvert les trésors de
lumière, de sainteté et de force que nous apporte l’Esprit. L’Esprit est la vie
même de Dieu; en entrant en nous, il devient notre vie, et c’est quand cette
vie divine prend tout son empire en nous que l’Esprit peut agir à son gré. Que
votre vie soit celle de l’Esprit et aucune grâce ne vous sera refusée. Si vous
voulez éprouver la profonde conviction du péché du monde, et le sentiment
intense de la redoutable puissance du péché, qui feront de vous l’homme dont
Dieu pourra se servir pour convaincre les pécheurs, que toute votre vie, tout
votre être se placent sous la direction du Saint-Esprit. A mesure que la vie de
l’Esprit deviendra plus forte en vous, vos yeux et votre cœur se feront une
plus juste appréciation du péché qui vous entoure. Vos pensées et vos
sentiments seront alors ceux de l’Esprit saint en vous; une profonde horreur du
péché, une foi vivante en la rédemption, un sérieux amour pour les âmes encore
plongées dans le mal, le désir même de mourir, s’il le fallait, pour sauver les
pécheurs, feront de vous l’instrument dont l’Esprit pourra se servir pour
convaincre le monde de péché.
Encore un mot: Puisque le but de ce livre est de nous faire
trouver le moyen d’être rempli de l’Esprit, remarquons bien que c’est pour
convaincre le monde de péché que l’Esprit vient demeurer en nous. « Je vous
l’enverrai et il convaincra le monde ». Offrez-vous donc à lui pour sentir et
porter les péchés de ceux qui vous entourent. Prenez à cœur les péchés du monde
autant que les vôtres. Ne déshonorent-ils pas Dieu autant que les vôtres?
Cherchez à être rempli du Saint-Esprit, non pour jouir égoïstement de sa
présence, mais pour qu’il continue par vous l’œuvre que le Père accomplissait
autrefois par Christ. C’est la vie des croyants, c’est leur abnégation et leur
amour qui prouveront au monde que Christ est une réalité, et qui le
convaincront ainsi de péché et d’incrédulité.
ATTENDRE L’ESPRIT (13)
« IL LEUR RECOMMANDA
D’ATTENDRE LA PROMESSE DU PÈRE LAQUELLE, DIT-IL, VOUS AVEZ OUÏE DE MOI. » ACTES 1:4
Dans la vie des saints hommes de l’Ancien Testament le mot
attendre est un de ceux qu’ils aiment à employer pour exprimer l’attitude de
leur âme devant Dieu. Ils attendaient Dieu et s’attendaient à Dieu. L’Écriture
nous parle de cette attente comme étant l’expérience du croyant: « J’ai
patiemment attendu l’Éternel ». (Psaume 40:2). « J’ai attendu l’Éternel, mon
âme l’a attendu ».
A présent que le Père s’est révélé par le Fils, et que le Fils
a accompli la rédemption, notre attente doit se concentrer principalement sur
la grande promesse qui nous révèle l’amour du Père et la grâce du Fils réunis
ensemble, sur le don du Saint-Esprit et son habitation en nous. Attendons-nous
à l’Esprit saint, à sa lumière, à sa puissance pour révéler en nous la présence
du Père et du Fils, pour nous sanctifier et accomplir lui-même en nous le
service auquel nous appellent le Père et le Fils.
« Il leur recommanda d’attendre la promesse du Père, laquelle,
dit-il, vous avez ouïe de moi. » Le Saint-Esprit ne nous est pas donné comme
une possession dont nous puissions nous rendre maître pour en user à notre gré.
Non, le Saint- Esprit nous est donné pour que ce soit lui qui devienne notre
maître et qui nous prenne sous sa direction. Ce n’est pas à nous de nous servir
de Lui: c’est à lui de se servir de nous. Tout ce que les disciples firent et
éprouvèrent pendant ces dix jours d’attente, nous trace la voie à suivre, nous
est le gage de la vie de l’Esprit dont nous devons vivre. La grâce d’être
rempli de l’Esprit, telle que nous la promet le Père, nous est accordée en
raison directe de ce qu’est notre attente.
Ceci ne nous explique-t-il pas pourquoi tant de croyants ne
reçoivent que si peu de la joie et de la puissance qu’apporte le Saint-Esprit?
Jamais ils n’ont su l’attendre. Cette promesse, ils l’ont ouïe, ils en ont
vivement désiré l’accomplissement, et l’ont demandée par de ferventes prières;
ils ont senti douloureusement l’absence de cet hôte divin et en ont mené deuil;
ils ont essayé de croire, essayé d’être « rempli de l’Esprit » mais jamais ils
n’ont su ce que c’était que de l’attendre. Jamais ils n’ont dit, ni même écouté
et cru cette parole: «Heureux tous ceux qui s’attendent à lui ». (Esaïe 30:18).
« Ceux qui s’attendent à l’Éternel reprennent de nouvelles forces. » (Esaïe
40:31).
Qu’est-elle donc, cette attente? Comment devons-nous attendre?
Avant tout laissez-moi vous dire que ce que vous devez attendre, vous qui êtes
croyant, c’est la manifestation de la puissance de l’Esprit qui est déjà en
vous.
Comme enfant de Dieu, vous avez déjà le Saint- Esprit. Ne
savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite
en vous? » (1Corinthiens 3:1-3, 16). « Ne savez-vous pas que votre corps est le
temple du Saint-Esprit qui est en vous, et qui vous a été donné de Dieu, et que
vous n’êtes point à vous-mêmes? Car vous avez été rachetés à un grand prix;
glorifiez donc Dieu en votre corps et en votre esprit qui appartiennent à
Dieu.» (1Corinthiens 6:19, 20).
« Et parce que vous êtes enfants, Dieu a envoyé dans vos cœurs
l’Esprit de son Fils, lequel crie Abba, Père ». (Galates 4:6). Avec foi aux
paroles de Dieu, commencez donc par cultiver en vous cette paisible assurance:
le Saint-Esprit demeure en moi.
Après cela vous serez dans la disposition voulue pour faire un
pas de plus, pour demander à Dieu très simplement, très tranquillement, de vous
accorder la puissance de son Saint-Esprit. L’Esprit est en Dieu et il est en
vous aussi. Ce que vous demandez donc au Père, c’est que l’Esprit qui habite en
vous agisse avec plus de force. Demandez-le lui en vous appuyant sur ses
promesses et en obéissant à ses ordres.
Ô Père, enseigne-nous, chaque fois que nous allons à toi, à
attendre le Saint-Esprit. Et que renonçant à toute sagesse et volonté propres,
nous apprenions à nous abaisser toujours plus bas devant Toi, afin que ton
Esprit puisse agir avec puissance. Oui, enseigne-nous qu’à mesure que nous
t’abandonnerons davantage de jour en jour la vie de notre moi, la vie sainte
qui a sa source en toi grandira en puissance en nous, et que nous pourrons
alors « t’adorer en Esprit et en Vérité ».
Amen.
L’ESPRIT DE PUISSANCE (14)
« VOUS SEREZ BAPTISES DU
SAINT-ESPRIT DANS PEU DE JOURS. VOUS RECEVREZ LA VERTU DU SAINT-ESPRIT QUI
DESCENDRA SUR VOUS, ET VOUS ME SERVIREZ DE TÉMOINS. » ACTES 1:5, 8
« DEMEUREZ DANS LA VILLE DE JÉRUSALEM JUSQU’À CE QUE VOUS SOYEZ REVÊTUS DE LA PUISSANCE D’EN HAUT. » LUC
24:49
Les disciples de Jésus avaient entendu parler par Jean du
baptême de l’Esprit. Ils savaient que la promesse de l’Esprit ne pouvait avoir
d’autre but que celui de leur assurer la force voulue pour leur mission après
l’ascension de leur Maître.
Il est toujours regrettable de laisser perdre une force. La
sage distribution de la force est le grand moteur de toute organisation et de
toute industrie. L’Esprit est la grande force de Dieu, celle de la rédemption
divine: il descend du trône de Dieu, de celui à qui « toute puissance a été
donnée » (Mathieu 28:18). Pourrions-nous donc croire que Dieu laisserait perdre
cette force divine en l’envoyant à ceux qui ne la demanderaient que pour leur
propre satisfaction, la satisfaction de se voir très saints, très sages ou très
grands. Certainement non. Le Saint-Esprit est la force qui doit continuer
l’œuvre pour laquelle Jésus a sacrifié sa vie. Pour recevoir cette force-là il
est donc absolument nécessaire que nous soyons disposés à faire l’œuvre que
l’Esprit est chargé d’accomplir.
« Vous me servirez de témoins ». Quelle source inépuisable de
vérités dans ces mots. Rien de plus positif que la parole d’un honnête témoin.
Devant lui l’érudition et l’éloquence de l’avocat doivent se taire pour le
laisser parler. Et rien de plus simple aussi, il n’a qu’à dire ce qu’il a vu ou
entendu. C’était là ce que faisait Jésus. « Je suis venu dans le monde pour
rendre témoignage à la vérité. » (Jean 18:37). Le Saint-Esprit fait de nous des
témoins parce qu’il est lui-même un témoin. « L’Esprit rendra témoignage de
moi, » a dit Jésus ». (Jean 15:26). Le jour de la Pentecôte lorsque Pierre
disait que Christ remonté au ciel avait « reçu du Père le Saint Esprit et
l’avait répandu », il parlait de ce qu’il savait lui-même; le Saint-Esprit
témoignait en lui et par lui, de la gloire de son Maître au ciel.
Ne faisons pas d’erreur non plus quant à la condition à
laquelle cette puissance de Dieu vient agir en nous. Il faut de toute nécessité
renoncer à commander et apprendre à obéir. En général nous voudrions posséder
cette puissance divine pour en user à notre gré, tandis que Dieu entend au
contraire que ce soit sa puissance qui vienne prendre possession de nous et se
servir de nous. Abandonnons-nous à la puissance de l’Esprit pour être conduits
par lui et elle nous sera donnée, elle viendra agir en nous et par nous. C’est
à la condition de lui être soumis, de lui obéir sans réserve que nous pourrons
la recevoir. Laissez l’Esprit régner en vous, et vous saurez que sa puissance
agit en vous.
Soyons au clair aussi sur le but de cette puissance divine, sur
l’œuvre qu’elle se propose. Dans les affaires de ce monde, les hommes sont très
économes de la force dont ils disposent; ils savent très bien la réserver pour
la concentrer à propos sur le point où elle doit produire son effet. De même
Dieu ne nous donne pas sa puissance pour notre seule satisfaction, encore moins
pour nous épargner de la peine. Dieu demande des hommes et des femmes qu’il
puisse revêtir de puissance. L’Église les demande aussi de tous côtés. Le monde
attend également de les voir paraître pour se convaincre que Dieu est
réellement au milieu de son peuple. Des milliers d’âmes qui se perdent
appellent la délivrance; et le puissance de Dieu voudrait se servir des
croyants pour les affranchir. Que chacun de nous s’adonne sans réserve à vivre
comme le témoin de Jésus.
Je te demande, ô mon Père, de me faire comprendre qu’aussitôt
que j’ai le Christ vivant, je possède la puissance. Puissé-je apprendre à la
recevoir avec une foi qui permette au Christ tout puissant de faire son oeuvre
dans ma faiblesse.
Ô! Puisse le Saint-Esprit manifester si puissamment en moi la
présence de Jésus, que ce soit lui qui rende témoignage par moi.
Ô mon Père! Je veux que tout mon être soit soumis à cette
sainte puissance. Je veux que tout en moi obéisse à ses lois chaque jour, et
tout le long du jour. Je veux la servir avec humilité jusque dans les moindres
détails. Mon Père! Fais régner en moi ta puissance, afin que préparé par elle,
je sois propre à être employé par elle. Oh! Que le but de ma vie soit de rendre
honneur et gloire à ton divin Fils.
Amen.
L’EFFUSION DE L’ESPRIT (15)
« LE JOUR DE LA PENTECÔTE ETANT ARRIVE,…. ILS FURENT TOUS REMPLIS DU SAINT-ESPRIT, ET ILS COMMENCÈRENT A
PARLER SELON QUE L’ESPRIT LES FAISAIT PARLER. » ACTES 2:1, 4)
L’effusion du Saint-Esprit est le couronnement de l’œuvre de
Christ. L’adorable mystère de l’incarnation divine à Bethléem, la rédemption
accomplie au Calvaire, la résurrection de Christ qui nous a révélé en lui le
Fils de Dieu, son ascension qui le fit entrer dans la gloire, tout cela n’était
qu’autant d’étapes pour arriver à l’effusion du Saint-Esprit. La Pentecôte est
la dernière de nos fêtes chrétiennes et la plus grande de toutes, car elle
confirme toutes les autres.
Dieu avait fait l’homme à son image; son but était qu’il lui
ressemblât, qu’il devint semblable à lui. L’homme devait être un temple où Dieu
pût habiter, il devait devenir la demeure permanente de Dieu.
L’Esprit qui avait habité en Jésus-Christ et qui pendant sa vie
d’obéissance s’était si parfaitement uni à son esprit humain qu’il était devenu
un avec lui, est par-là même devenu l’Esprit de Dieu-homme. Jésus-Christ Homme
en entrant dans la gloire de Dieu, reçoit du Père le droit de répandre son
Esprit sur ses disciples, ou plutôt de descendre lui-même en eux par l’Esprit
et d’habiter en eux. L’Esprit vient alors comme l’Esprit de Jésus glorifié,
offrant un caractère nouveau inconnu auparavant, parce que Jésus n’avait pas
encore été crucifié et glorifié.
L’œuvre du Fils et la volonté du Père sont accomplies; le cœur
de l’homme est réellement désormais la demeure de son Dieu. Nous ne pouvons
bien saisir tout cela que si l’Esprit nous en donne l’intelligence. Il nous
suggère en particulier les trois réflexions suivantes: Ce que l’Esprit doit
être pour les croyants et pour l’Église, ce qu’il doit être pour les ministres
de la parole et leur oeuvre, ce qu’il doit être aussi pour le monde encore
incrédule.
1. Christ avait promis à ses disciples que, au moyen du
Consolateur il reviendrait lui-même à eux. Pendant sa vie terrestre, sa
présence visible leur avait révélé le Père invisible. C’était là le grand don
que Dieu avait fait aux hommes. Quand le Saint-Esprit descendit, ils reçurent
au dedans d’eux, la vie divine qu’ils n’avaient encore vue qu’auprès d’eux, en
dehors d’eux-mêmes.
C’était l’Esprit même du Fils de Dieu qui devait devenir leur
vie, cet Esprit qui l’avait fait vivre, aimer, obéir, mourir et ressusciter, et
qui l’avait glorifié par sa toute puissance. On ne saurait donc s’étonner qu’au
moment où le Saint- Esprit fut envoyé de la part du Père par le Fils glorifié,
les disciples aient surabondé de joie et de force divine, qu’ils aient réalisé
la présence de Jésus et qu’ils se soient répandus en louanges sur les oeuvres
merveilleuses de Dieu.
Voilà comment naquit l’Église de Christ, voilà aussi ce qui
doit la faire croître et la fortifier. Pour qu’elle puisse continuer l’Église
de la Pentecôte, il faut que ses membres soient baptisés du Saint-Esprit et de
feu.
2. C’est au milieu de l’intérêt et de la curiosité suscités par
ce joyeux groupe de croyants, que Pierre se leva pour parler. L’histoire de la
Pentecôte nous dit ce que doit être le ministère, elle nous donne le secret de
sa force. Une église remplie du Saint-Esprit est une puissance de Dieu qui
réveille les indifférents et qui attire tous les cœurs sérieux et sincères. La
prédication de Pierre nous offre un exemple remarquable de ce qu’est toute
prédication inspirée par le Saint-Esprit.
3. L’effet de cette prédication est merveilleux et pourtant il
ne dépasse pas ce qu’on devait en attendre. L’Esprit envoyé aux disciples se
sert d’eux pour convaincre ces pécheurs de leur incrédulité. Ils écoutent
l’appel à la repentance, ils croient, et eux aussi « reçoivent le don du Saint-Esprit
».
La Pentecôte est la glorieuse aurore de « ce jour-là » elle est
le premier de « ces jours-là», (Esaïe 11:10, Jérémie 3:18) dont les prophètes et
notre Seigneur avaient si souvent parlé, elle est la promesse et le gage de ce
que devait être l’histoire de l’Église.
Que l’Église retourne à la Pentecôte, et la Pentecôte reviendra
à elle. L’Esprit de Dieu ne saurait prendre possession de croyants qui manquent
de place pour le recevoir. La promesse est là qui attend; l’Esprit est prêt à
remplir les cœurs. Il faut seulement vouloir le recevoir. C’est au pied du
trône de Dieu qu’on trouve la Pentecôte; c’est en l’attendant là, « d’un commun
accord dans la prière ». Amen.
LE SAINT-ESPRIT ET LES MISSIONS (16)
« IL Y AVAIT DANS L’EGLISE
D’ANTIOCHE QUELQUES PROPHÈTES ET DOCTEURS. COMME DONC ILS VAQUAIENT AU SERVICE
DU SEIGNEUR ET QU’ILS JEÛNAIENT LE SAINT-ESPRIT LEUR DIT: SÉPAREZ MOI BARNABAS
ET SAUL POUR L’ŒUVRE A LAQUELLE JE LES AI APPELÉS APRES DONC QU’ILS EURENT
JEUNE ET PRIE, ILS LEUR IMPOSÈRENT LES MAINS ET LES FIRENT PARTIR. EUX DONC,
ETANT ENVOYÉS PAR LE SAINT-ESPRIT, DESCENDIRENT A SÉLEUCIE. » ACTES 13:1-4
Le texte cité en tête de ce chapitre nous indique la part que
doit prendre l’Église à l’œuvre des missions. La prédication de Philippe à Samarie
et celle de Pierre à Césarée nous les montre vaquant au ministère, sous la
direction de l’Esprit, au milieu d’auditeurs qui n’étaient pas Juifs. La
prédication d’hommes venus de Chypre et de Cyrène pour parler aux Grecs
d’Antioche, nous montre déjà l’Esprit de vie et d’amour poussant à ouvrir de
nouvelles portes là où les chefs de l’Église n’avaient pas encore pensé à aller
(Actes 11:20). Grande est l’importance du second chapitre des Actes, où nous
voyons quelle puissance fut donnée à l’Église pour travailler à Jérusalem, mais
le treizième chapitre n’a pas moins de valeur, puisqu’il nous montre l’Église
choisissant les premiers hommes destinés à l’œuvre des missions.
On a souvent observé que toute mission véritablement bénie a
pris naissance dans un réveil religieux. Quand le Saint-Esprit vient réveiller
une Église, il appelle les cœurs à se consacrer tout de nouveau au Seigneur et
au service de ceux qui se perdent; il invite avec force les rachetés du
Seigneur à travailler pour lui. C’est ce qui eut lieu à Antioche.
Depuis ce temps-là le Royaume des Cieux n’a pas changé de
législation. Toujours le Saint-Esprit se charge de l’œuvre des missions.
Toujours il fait connaître sa volonté, et quant à l’œuvre à faire, et quant au
choix des ouvriers, à tous ceux qui s’attendent au Seigneur et qui se séparent
du monde.
C’est le Saint-Esprit qui suscite, qui développe et fait
prospérer les missions. C’est lui qui fait naître dans le cœur du croyant une
vraie compassion pour les âmes qui se perdent, ainsi que la foi aux promesses
et l’obéissance au commandement reçu. C’est lui qui appelle les croyants à
réunir leurs efforts, qui décide les missionnaires à partir, qui ouvre les
portes et qui prépare le cœur des païens à désirer et recevoir la parole de Dieu.
C’est lui aussi qui fait prospérer l’œuvre, qui plante la croix là où Satan
règne et qui réunit autour d’elle les rachetés du Seigneur.
« Après qu’ils eurent jeûné et prié, ils les firent partir. Eux
donc étant envoyés par le Saint- Esprit, descendirent à Séleucie ». Leur départ
était donc à la fois l’œuvre de l’Église et l’œuvre de l’Esprit. Voilà la
position normale. Heureuse l’Église qui se laisse guider par l’Esprit, heureuse
la mission qui a été inspirée par l’Esprit, et qui attend de lui seul lumière
et bénédiction. Dix jours de prière et d’attente, et alors l’Esprit descendit
en langues de feu: voilà comment naquit l’Église à Jérusalem. Vaquer au service
du Seigneur et jeûner », puis encore « jeûner et prier », et l’Esprit désigna
Barnabas et Paul.
C’est ainsi que l’Église devint à Antioche une Église
missionnaire. Après avoir attendu au pied du trône de Dieu, et avoir reçu le
baptême de l’Esprit, les premiers disciples se mirent en route pour Antioche;
là ils s’arrêtèrent, jeûnèrent et prièrent pour être ensuite envoyés à Rome et
bien au-delà encore.
Apprenons d’eux le secret de leur force. Que tout ami des
missions, que tout ouvrier dans le champ des missions commence donc par
chercher à être rempli de l’Esprit divin.
L’AFFRANCHISSEMENT DE L’ESPRIT (17)
« LA LOI DE L’ESPRIT DE VIE
QUI EST EN JÉSUS-CHRIST M’A AFFRANCHI DE LA LOI DU PÉCHÉ ET DE LA MORT. SI PAR
L’ESPRIT VOUS MORTIFIEZ LES OEUVRES DU CORPS, VOUS VIVREZ. » ROMAINS 8:2, 13
Dans le sixième chapitre de l’épître aux Romains (6 :18-22),
Paul parle de notre affranchissement du péché en Christ. Notre mort au péché en
Christ nous affranchit de la domination du péché.
Quand nous avons reçu Christ par la foi, nous avons été
affranchis de la domination du péché qui n’est plus notre maître, et par-là
même nous sommes devenus esclaves de la justice. Dans le septième chapitre
(7:1-6), il parle de notre affranchissement de la loi. La force du péché vient
de la loi. La délivrance du péché et de la loi vont de pair. Délivrés de la loi,
nous sommes devenu un avec Christ « afin que nous servions Dieu dans un esprit
nouveau ». (7:4-6). Dans ces deux chapitres, Paul présente l’affranchissement
du péché et de la loi comme une réalité qui nous est offerte en Christ et que
nous devons recevoir et conserver par la foi. Malgré cet enseignement, la
plupart des croyants constatent que leur vie n’est pas encore ce qu’ils
voudraient. Ils éprouvent avec douleur la vérité de l’expérience retracée dans
la seconde moitié de Romains VII; et s’il en est ainsi, c’est parce qu’il n’y a
pas d’autre moyen d’amener le croyant à comprendre deux grandes vérités qu’il a
besoin de saisir: d’abord, l’entière incapacité de la volonté humaine à
produire et pratiquer la justice divine, à observer la loi de Dieu qui lui enjoint
l’obéissance; et ensuite l’absolue nécessité de recevoir en lui le
Saint-Esprit, seule force capable de faire marcher l’enfant de Dieu.
C’est cette dernière vérité que nous enseigne la première
moitié de Romains VIII. La vie chrétienne telle qu’elle se développe chez le
croyant, et telle que Paul la décrit dans cette épître, offre divers degrés
d’avancement. Les chapitres VI et VII décrivent la vie de la foi, le chapitre
VIII mentionne pour la première foi le Saint-Esprit, et nous enseigne que c’est
seulement quand il entre en nous, quand nous le recevons pour qu’il nous
vivifie et nous fasse marcher, que nous pouvons jouir pleinement des richesses
de grâce qui sont à nous en Christ. Que tous ceux donc qui veulent savoir ce
que c’est que d’être « mort au péché et vivant pour Dieu », ce que c’est que
d’être affranchi du péché et de la loi et d’être un avec le Christ ressuscité,
étudient ce qui nous est dit ici du Saint-Esprit. C’est lui qui nous fait
éprouver la réalité de notre union avec Christ, c’est lui qui nous fait vivre
de la vie de Christ en effet et en vérité.
Dans ce chapitre VIII, le second verset nous dit comment nous
pouvons réaliser habituellement notre affranchissement du péché et de la loi.
Le croyant peut reconnaître théoriquement son affranchissement et pourtant se
sentir encore esclave du péché quant à sa vit pratique. Nous ne pouvons jouir
de cet affranchissement qu’en Jésus-Christ, qu’en restant continuellement uni à
lui; ceci est si complètement l’œuvre de Dieu en nous, qu’il faut pour réaliser
cette liberté, que l’Esprit de Dieu habite en nous et que nous consentions à le
laisser agir. La vie et la liberté décrites dans Romains VI et VII, 1-6 ne
deviennent pleinement notre expérience que lorsque nous pouvons dire: « La loi
de l’Esprit de vie qui est en Jésus-Christ m’a affranchi de la loi du péché et
de la mort ». Ici, comme pour toute notre vie chrétienne, tout dépend de ce
principe divin: « Qu’il vous soit fait selon votre foi » (Mathieu 9:29).
Dès que le Saint-Esprit, l’Esprit de foi, nous fait comprendre
la puissance de la vie de résurrection qui agit en nous, dès que nous croyons à
la présence et à la puissance de l’Esprit en nous, tout ce que Jésus-Christ est
pour nous vient se réaliser dans notre expérience de chaque jour.
Nous éprouvons alors que le Saint-Esprit nous rend possible la
vie de liberté que nous possédons en Jésus-Christ, et que l’assurance d’avoir
en nous le Saint-Esprit nous est indispensable pour vivre « d’une vie nouvelle
» (Romains 6:4).
« La loi de l’Esprit de vie qui est en Jésus-Christ nous a
affranchis de la loi du péché et de la mort ». Oui, il y a un affranchissement
de la loi, de « la domination du péché et de la mort, qui est dans les membres
»; et cet affranchissement est une loi nouvelle, une force supérieure, une
puissance effective qui délivre du péché. La puissance de l’Esprit qui demeure
en nous est tout aussi réelle, tout aussi active, et bien plus encore, que ne
l’était auparavant la force du péché dans nos membres. C’est l’Esprit de vie
qui se trouve en Christ. La foi de l’Esprit de vie règne alors dans nos membres
avec tout autant de réalité, de puissance et de spontanéité que régnait
auparavant la loi du péché.
Le croyant qui voudrait vivre pleinement de cette vie
d’affranchissement en Christ, comprendra facilement quelle est la voie qu’il
doit suivre. Romains VIII est le but auquel devait l’amener Romains VI et VII.
Il devra donc commencer par étudier et croire ce que ces deux chapitres lui
disent de sa position en Christ: mort au péché et vivant pour Dieu, délivré du
péché et de la loi et uni à Christ. Si vous demeurez dans ma parole, vous
connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. (Jean 8:31). Que tout ce
que la parole de Dieu vous enseigne de votre union avec Christ soit pour vous
la source habituelle de votre foi et de votre vie, demeurez en Christ et Christ
demeurera en vous. Méditer et tenir ferme cette parole, la serrer dans son
cœur, se l’assimiler avec foi et patience, c’est là le moyen de s’élever plus haut
et d’atteindre chacune des vérités qu’enseigne l’Écriture.
« La loi de l’Esprit de vie qui est en Jésus-Christ m’a
affranchi de la loi du péché et de la mort. » C’est là « le salut par la
sanctification de l’Esprit auquel Dieu vous a appelés »(2 Thessaloniciens.
2:13).
« Nous marchons par la foi » (2 Corinthiens 5:7).
Souvenons-nous-en tout particulièrement quand il s’agit de « marcher selon
l’Esprit ». C’est ici plus que jamais que nous avons besoin de nous souvenir de
ces mots: « Crois seulement. » (Marc 5:36). Croyez au Père et à Ses promesses.
Croyez au Fils, croyez que sa vie est à vous, que « votre vie est cachée avec
Christ en Dieu ». (Colossiens 3:8).
Croyez à l’Esprit, croyez qu’il vous apporte et vous assimile
la présence et la vie de Jésus! Croyez qu’il est déjà en vous. Croyez en sa
puissance et sa fidélité pour faire son oeuvre en vous d’une manière divine
au-delà de toute conception. Amen.
CONDUIT PAR L’ESPRIT (18)
« TOUS CEUX QUI SONT
CONDUITS PAR L’ESPRIT DE DIEU SONT ENFANTS DE DIEU.» ROMAINS 8:14
Le Saint-Esprit est le même Esprit qui a produit en
Jésus-Christ une vie sainte, et qui vient à présent agir en nous avec sa
puissance de vie divine. Il est « l’Esprit de sainteté », (Romains 1:4) et
c’est comme tel qu’il veut nous conduire. C’est par lui que « Dieu produit en
vous le vouloir et le faire selon son bon plaisir », (Philippiens 2:13), c’est
par Lui qu’il vous rend «accomplis en toutes sortes de bonnes oeuvres pour
faire sa volonté, faisant Lui-même en vous ce qui lui est agréable ». (Hébreux
13:21). « Être conduit par l’Esprit », c’est tout d’abord se laisser convaincre
de péché par lui, se laisser purifier corps et âme, se laisser préparer ainsi à
être son temple. Le Saint-Esprit ne nous éclaire et ne nous conduit qu’en
venant habiter en nous, remplir et sanctifier notre cœur et notre vie et régner
en maître.
L’intelligence spirituelle vient du développement de « l’homme
spirituel », de sa fidélité à vivre de la vie spirituelle. Celui qui veut être
« conduit par l’Esprit » doit consentir à ce que l’Esprit remplisse sa vie tout
entière. C’est après avoir été baptisé de l’Esprit, et rempli de l’Esprit que
Jésus « fut conduit par l’Esprit dans le désert ». (Luc 4:1). C’est « par le
mouvement de l’Esprit, qu’il s’en retourna en Galilée » (Luc 4:14), et qu’il
commença son ministère à Nazareth en citant cette parole: « L’Esprit du
Seigneur est sur moi ». (Luc 4:18).
Toute direction réclame obéissance. Il est facile de comprendre
que pour pouvoir être «conduit par l’Esprit », il faut l’écouter avec docilité
et obéissance. Ce n’est pas seulement la chair vouée au péché qui fait obstacle
à l’Esprit, c’est encore et surtout la chair qui cherche à servir Dieu.
L’Écriture nous dit que pour discerner la voix de l’Esprit il faut « dépouiller
le vieil homme, ce qui est la circoncision de Christ ». (Colossiens 2:11). La
volonté et la sagesse de la chair sont à redouter: il faut les crucifier et les
renier, il faut fermer l’oreille à toute voix de la chair et de sa sagesse.
Dans nos travaux au service de Dieu, qu’il y ait continuellement en nous
défiance et reniement du moi, aussi bien que confiance et attente à l’Esprit de
Dieu pour être conduit par lui. L’âme qui attend ainsi de jour en jour et
d’heure en heure que la lumière de Dieu lui indique son devoir, recevra
certainement lumière et direction. Si donc vous voulez être « conduit par
l’Esprit », renoncez jour après jour, non seulement à votre volonté et à votre
sagesse, mais à votre vie, à votre être tout entier. Le feu descendra du ciel
et consumera le sacrifice.
Cette direction de l’Esprit est affaire de foi, et ceci de deux
manières. Sa lumière commencera à nous éclairer quand nous apprendrons à dire
avec confiance: « Le Saint-Esprit est en moi et il fait là son oeuvre ». La
présence de l’Esprit en nous est le couronnement de la rédemption; c’est là ce
qu’il y a de plus spirituel et de plus impénétrable dans le mystère de la
divinité.
C’est donc ici plus que jamais que la foi est nécessaire. La
foi, c’est la faculté que possède notre âme de reconnaître ce qui est invisible
et divin. C’est la foi qui nous fait réfléchir et adorer, qui nous fait prier
et nous confier chaque jour de nouveau, qui dispose notre âme à recevoir avec
adoration et action de grâce cette parole du Seigneur: « Il sera en vous ».
(Jean 14:17). C’est la foi qui nous permet de nous dire avec assurance et joie:
Le Saint-Esprit, la vertu de Dieu, habite en moi; et je puis compter sur lui
pour me conduire selon qu’il le jugera bon.
C’est la parole de Dieu enseignée par l’Esprit de Dieu qui
préserve de toute erreur. Souvenons-nous que toute la parole de Dieu est
inspirée par l’Esprit de Dieu et qu’ainsi c’est ce même Esprit qui doit nous en
donner l’interprétation, le Saint- Esprit qui demeure en nous. Ce n’est que
l’homme spirituel, dont la vie intérieure est sous la domination de l’Esprit,
qui peut discerner le sens spirituel de l’Écriture. Croyons aussi qu’après
avoir inspiré la parole de Dieu, l’Esprit veut la faire respecter en nous
révélant les trésors de vérité divine qu’elle contient.
L’ESPRIT DE PRIÈRE (19)
« DE MÊME AUSSI L’ESPRIT
NOUS AIDE DANS NOTRE FAIBLESSE, CAR NOUS NE SAVONS PAS CE QU’IL NOUS CONVIENT
DE DEMANDER DANS NOS PRIÈRES MAIS L’ESPRIT LUI-MÊME INTERCÈDE PAR DES SOUPIRS
INEXPRIMABLES ET CELUI QUI SONDE LES COEURS CONNAIT QUELLE EST LA PENSÉE DE
L’ESPRIT PARCE QUE C’EST SELON DIEU QU’IL INTERCÈDE EN FAVEUR DES SAINTS. »
ROMAINS 8:26, 27
De tout ce qu’opère le Saint-Esprit, c’est son intervention
comme Esprit de prière qui nous fait le mieux comprendre la place qu’il occupe
dans l’économie de la grâce et dans le mystère de la sainte Trinité. C’est au
Père que nous adressons nos prières et c’est lui qui les écoute; c’est au nom
du Fils que nous prions; c’est par le Saint- Esprit que nous prions, lui-même
priant en nous par des soupirs si inexprimables qu’il faut que Dieu sonde les
cœurs pour savoir quelle est la pensée de l’Esprit. L’intercession de l’Esprit
au dedans de nous est l’œuvre de Dieu aussi bien que l’intercession du Fils dans
le ciel.
Quelle merveilleuse lumière les paroles de notre texte jettent
sur ce saint mystère. Dans la vie de foi et de prière, l’action de l’Esprit
vient éclairer la parole de Dieu et nous la fait comprendre; notre foi sait
alors exprimer ce dont elle a besoin et le demander, mais l’action de l’Esprit
s’étend plus loin encore; au-delà des pensées et des sentiments, il touche les
cordes secrètes de la vie et de l’existence que Dieu seul peut connaître et
pénétrer. C’est alors que se manifeste une véritable soif de trouver Dieu
lui-même, le Dieu vivant, de connaître ainsi « l’amour qui surpasse toute
connaissance », et « d’être rempli de toute la plénitude de Dieu.» (Ephésiens
3:19). C’est alors qu’on apprend à compter sur celui « qui peut faire infiniment
plus que tout ce que nous demandons et que nous pensons », qui révèle « ces
choses qui n’étaient point venues dans l’esprit de l’homme ». (Ephésiens 3:20,
1Corinthiens 2:9).
Quand ces aspirations-là s’emparent de nous, nos prières
demandent réellement des choses inexprimables, et ce qui fait notre force
alors, c’est de savoir que l’Esprit lui-même intercède avec ses compassions
infinies dans des régions et avec un langage connus de celui seul qui sonde les
cœurs.
Souvenons-nous que dans le sanctuaire intime de notre être,
dans la région des choses qui ne se peuvent ni concevoir ni exprimer, le
Saint-Esprit prie en nous, demandant ce que nous ne connaissons pas, ce que
nous ne pouvons pas exprimer. Plus nous saisirons par la foi la divine présence
de cet Esprit-Saint en nous, plus aussi nous constaterons que la soif qu’il
nous inspire pour les choses d’en haut surpasse toute conception de notre
intelligence.
Quel privilège que celui d’être le temple d’où le Saint-Esprit
crie sans cesse: Abba, intercédant par des aspirations trop intimes pour qu’il
puisse s’exprimer par des paroles ! Quelle bénédiction de savoir que
l’Esprit éternel vient habiter dans notre chair déchue pour nous inciter à nous
adresser à Dieu, comme autrefois il habitait dans la chair de Jésus de Nazareth
lorsque le Fils s’entretenait avec le Père ! Qui ne voudrait se placer
sous la haute direction de cet Esprit divin et prendre ainsi part à cette
grande oeuvre d’intercession qui prépare le royaume de Dieu ? La voie est ouverte
à tous. Laissez le Saint- Esprit prendre entièrement possession de vous. Qu’il
vous remplisse de sa présence ! Qu’il soit votre vie ! Vivez donc de
manière à témoigner que pour vous les choses qui surpassent tout intelligence
vous sont devenues vérité et vie et que l’intercession de l’Esprit fait
habituellement partie de votre vie en Christ.
Dieu très saint! De nouveau je me prosterne en ta présence pour
t’adorer et te remercier de nous avoir accordé le privilège de la prière. Je te
remercie particulièrement des grâce que tu nous accordes non seulement par
l’intercession de ton Fils dans les cieux, mais encore par l’intercession de
ton Esprit au-dedans de nous. Je te supplie de me montrer tout ce qui l’empêche
encore de prendre entièrement possession de moi et de me remplir de l’assurance
qu’il est là. Amen.
LE SAINT-ESPRIT ET LA CONSCIENCE (20)
« JE DIS LA VÉRITÉ EN
CHRIST, JE NE MENS POINT, MA CONSCIENCE M’EN REND TÉMOIGNAGE PAR LE
SAINT-ESPRIT. » ROMAINS 9:1
La plus grande gloire de Dieu est sa sainteté; c’est en vertu
de cette sainteté qu’il hait et détruit le mal, qu’il aime et opère le bien.
Chez l’homme la conscience agit de même. Elle condamne le péché et approuve ce
qui est bien.
La conscience est ce qui reste de l’image de Dieu dans l’homme;
elle est en lui ce qui approche le plus de la divinité, elle est le gardien de
l’honneur de Dieu, au milieu des ruines de la chute. Il en résulte que c’est
par la conscience que doit toujours commencer en lui toute œuvre de rédemption
divine. Le croyant qui désire être rempli du Saint-Esprit et éprouver
pleinement les grâces qu’il apporte, doit avant tout avoir soin de rendre à la
conscience la place et l’honneur qui lui appartiennent. La fidélité à écouter
la conscience est le premier pas à faire pour entrer dans la voie qui conduit à
la sainteté divine, aussi toute vraie spiritualité commence par le réveil de la
conscience; la conscience est chargée de veiller à nous rendre droit devant
Dieu à l’égard du devoir.
On peut comparer la conscience à la fenêtre d’une chambre qui
laisse entrer la lumière du soleil et qui permet aussi de regarder au dehors et
de voir briller tout l’éclat du jour. Dans son oeuvre de renouvellement, le
Saint-Esprit ne crée pas en nous de nouvelles facultés; il restaure et sanctifie
celles qui existent déjà. La conscience est en nous la voix de l’Esprit du
Créateur et quand cet Esprit entre en nous comme l’Esprit du Rédempteur, son
premier soin est de restaurer ce que le péché avait souillé et gâté. Ce n’est
qu’en réveillant la conscience qu’il ramène le croyant à vivre dans la pleine
lumière des grâces de Dieu. Ce n’est que lorsque la fenêtre de notre cœur a été
nettoyée, ce n’est qu’autant qu’elle est maintenue propre, que nous pouvons «
marcher dans la lumière ».
L’action du Saint-Esprit sur la conscience se manifeste de
trois manières : au moyen de la conscience, l’Esprit fait d’abord briller dans
le cœur la lumière de la loi divine. Quand les foudres du Sinaï viennent à
sillonner le cœur mondain de leurs éclairs, la conscience s’éveille enfin,
prête à faire reconnaître et subir la condamnation méritée. Soit loi, soit
l’Évangile font appel à la conscience en invitant à la repentance, en donnant
la conviction de péché, et il faut que la conscience commence par dire amen à toute
accusation de péché et d’incrédulité, pour que le pécheur puisse en être
affranchi.
C’est aussi par le moyen de la conscience que l’Esprit fait
briller en nous la lumière du pardon. Quel besoin nous avons du sang de Christ
pour laver et purifier notre conscience ! Le précieux sang de Christ a été
versé pour atteindre la conscience, pour la nettoyer, pour réduire au silence
ses accusations et l’amener à témoigner que toute souillure est ôtée. « Un cœur
purifié d’une mauvaise conscience » doit être le privilège de tout croyant.
(Hébreux 9:14, 10:2, 22).
La conscience purifiée par le sang de Christ doit se maintenir
pure en obéissant à tout ce que lui signale la lumière divine. Il faut que le
croyant puisse en venir à dire avec Paul: « Ce qui fait notre gloire c’est ce
témoignage de notre conscience que nous nous sommes conduits dans le monde avec
sainteté et pureté devant Dieu » (2 Corinthiens 1:12. Comparez Actes 23:1;
24:16; 2 Timothée 1:3).
La faiblesse de notre foi vient avant tout de ce que notre
conscience n’est pas nette. Remarquez comme la conscience et la foi marchent de
pair dans les passages suivants: «Une charité venant d’un cœur pur, d’une bonne
conscience et d’une foi sincère. » «Conservant la foi et une bonne conscience à
laquelle quelques-uns ayant renoncé, ils ont fait naufrage en ce qui regarde la
foi. » « Qu’ils conservent le mystère de la foi avec une conscience pure ».
(1 Timothée 1:5, 19; 3:9). La conscience est le siège de la foi. Si on veut que
la foi s’affermisse, si on veut « avoir de l’assurance devant Dieu », il faut
savoir qu’on fait « ce qui lui est agréable ». (1Jean 3:21, 22).
Jésus a dit très clairement que c’est à ceux qui l’aiment et
qui gardent ses commandements qu’est promis le Saint-Esprit, aussi bien que la
présence du Père et du Fils. Comment pouvoir dire chaque jour devant Dieu et
devant les hommes: « Je dis la vérité en Christ, je ne mens pas, ma conscience
m’en rend témoignage par le Saint-Esprit ? » (Romains 9:1). Voici la première
chose à faire: Humiliez-vous sincèrement à chaque reproche de votre conscience.
Souvenez-vous que l’obéissance volontaire aux paroles de Christ est la seule
manière de lui montrer votre résolution d’être à lui, et de chercher par la
grâce de Dieu à « avoir constamment une conscience sans reproche devant Dieu et
devant les hommes ». (Actes 24:16).
Si vous avez la volonté sincère d’être enseigné de Dieu, soyez
certain que son Esprit vous enseignera. A mesure que vous écouterez avec
humilité les reproches de votre conscience, vous acquerrez davantage la
certitude qu’il est possible d’avoir « une conscience sans reproche », car
alors le Saint-Esprit viendra témoigner de tout ce que Christ peut et veut
faire en vous. Amen.
RÉVÉLATION DE L’ESPRIT (21)
1CORINTHIENS 2:4-15
Paul oppose ici l’esprit du monde, à l’Esprit de Dieu, quant à
la connaissance de la vérité. C’est la recherche de la connaissance qui causera
la chute de l’homme. C’est de l’orgueil venant de la connaissance qu’est sorti
le paganisme: « Se disant sages, ils sont devenus fous». (Romains 1:22).
C’est dans la sagesse, dans la philosophie et la recherche de
la vérité que les Grecs mettaient leur gloire. C’est aussi de la connaissance
de la volonté de Dieu que les Juifs se glorifiaient, « ayant la règle de la
science de la vérité dans la loi » (Romains 2:17-20). Et pourtant quand parut
Christ, « la sagesse de Dieu », (1Corinthiens 1:24), Juifs et Grecs furent
d’accord pour le rejeter. Qu’il possède ou non une révélation divine, l’homme
est incapable par sa propre sagesse de comprendre Dieu et sa sagesse. Son cœur
séparé de Dieu n’aime pas à faire la volonté de Dieu et son esprit obscurci ne
peut plus le connaître. Même lorsqu’en Christ parut « la lumière de Dieu » et
son amour divin, les hommes ne virent en lui « ni beauté, ni éclat ». (Esaïe
53:2).
Dans l’épître aux Romains Paul traite de la confiance de
l’homme en sa propre justice, et de l’insuffisance de celle-ci. Dans son épître
aux Corinthiens, surtout dans les trois premiers chapitres, Paul démontre que
toujours l’homme est incapable de saisir la vérité divine sans une lumière
venant de Dieu, sans la lumière du Saint- Esprit. Il leur rappelle donc que la
vérité de Dieu est un mystère spirituel, et qu’ainsi ce n’est que par une
révélation spirituelle qu’il est possible de la comprendre.
C’est là de nos jours encore ce que chaque croyant a grand
besoin d’apprendre et de savoir. A la réformation on a reconnu l’insuffisance
de la justice de l’homme pour accomplir la loi de Dieu; mais l’insuffisance de
la sagesse de l’homme est loin d’avoir été si clairement reconnue. Quoiqu’on
admette d’une manière générale qu’il est nécessaire d’être éclairé par le
Saint-Esprit, on voit soit par ce que l’Église enseigne, soit par ce qu’est la
vie des chrétiens, que cette vérité n’a pas encore acquis l’autorité nécessaire
pour réduire au silence la sagesse et l’esprit de ce monde.
Apprenons à redouter notre propre sagesse. « Si quelqu’un
d’entre vous pense être sage en ce monde, qu’il devienne fou pour devenir sage
». (1Corinthiens 3:18). Quand l’Écriture nous dit que « ceux qui sont unis à Christ ont crucifié leur chair »,
elle entend aussi par là l’intelligence, « la sagesse charnelle », (Galates
5:24; 2 Corinthiens 1:12). Quand je crucifie mon moi, je voue à la mort ma
bonté, ma force, ma volonté, reconnaissant qu’elles ne valent rien, et je
regarde à Christ pour recevoir de lui bonté, force et volonté. Il faut que je
fasse de même quant à ma sagesse. L’intelligence de l’homme est ce qui le
rapproche le plus de Dieu, mais le péché s’en est rendu maître et la domine. Un
homme peut être sincèrement converti et pourtant ne pas se douter à quel degré
c’est par son intelligence naturelle qu’il cherche encore à saisir les vérités
divines; et si tant de lectures de la Bible, tant d’enseignements bibliques
produisent si peu de fruit quant à la sanctification pratique, c’est parce que
la vérité n’a pas été enseignée et reçue par l’intervention efficace du
Saint-Esprit.
Avons-nous compris, avons-nous cherché à comprendre que pour
pouvoir saisir les vérités divines de la révélation, il faut un Esprit divin
qui soit en correspondance directe avec ces vérités?
Croyant! Il ne suffit pas que la lumière de Christ brille à vos
yeux dans sa parole, il faut encore que la lumière de l’Esprit rayonne en vous.
Chaque fois que vous étudiez la parole, soit directement, soit en lisant
quelque livre religieux, il faut que vous fassiez abnégation de votre propre
sagesse, pour regarder avec foi à l’Esprit de Dieu. Soyez bien convaincu qu’il demeure
en vous cherchant à maîtriser et sanctifier votre vie intérieure, à la
soumettre entièrement à Jésus. Renoncez à votre propre sagesse pour attendre de
Dieu la sagesse qu’il vous promet et qu’il vous enverra; et vous pourrez alors
témoigner « des choses qui n’étaient point venues dans l’esprit de l’homme, et
que Dieu nous a révélées par son Esprit ». (1Corinthiens 2:9, 10). Amen.
SPIRITUEL OU CHARNEL (22)
« POUR MOI, FRÈRES JE N’AI
PU VOUS PARLER COMME A DES HOMMES SPIRITUELS, MAIS COMME A DES HOMMES CHARNELS,
COMME A DE PETITS ENFANTS EN CHRIST. »
1CORINTHIENS 3:1-3
Dans le chapitre précédent nous avons vu que Paul met en
parallèle le croyant devenu spirituel avec l’homme naturel non encore régénéré,
en d’autres termes l’homme de l’Esprit avec l’homme d’âme. (1Corinthiens 2:14,
15). Il complète ici ce qu’il voulait dire. Il explique aux Corinthiens que
quoiqu’ils eussent l’Esprit, il ne pouvait pas dire d’eux qu’ils fussent
spirituels, parce qu’il ne suffit pas pour l’être d’avoir reçu l’Esprit, mais
qu’il faut encore le laisser prendre possession du cœur et régler toute la vie.
L’homme passe par trois phases successives: L’homme non régénéré: c’est l’homme
naturel qui n’a pas encore reçu l’Esprit de Dieu; l’homme régénéré qui est
encore un petit enfant en Christ, soit parce qu’il n’est que tout nouvellement
converti, soit parce qu’il est resté stationnaire: c’est l’homme charnel qui
subit encore l’influence de la chair; le croyant qui est entièrement sous la
domination de l’Esprit: c’est l’homme spirituel. Tout ce passage est riche
d’enseignements quant à la vie de l’Esprit au-dedans de nous.
Il est triste de devoir reconnaître qu’un grand nombre de
chrétiens restent toujours de «petits enfants en Christ », comme les
Corinthiens, tandis qu’ils devraient « tendre à la perfection », et « parvenir
à l’état d’homme fait » (2 Corinthiens 13:11; Ephésiens 4:13). La racine du mal
se trouve dans la répugnance des chrétiens à renoncer au moi, à « crucifier la
chair ». A tous Jésus adresse ces mots: « Si quelqu’un veut venir après moi,
qu’il renonce à lui-même ». (Mathieu 16:24). L’Esprit n’est envoyé qu’à ceux
qui obéissent; il ne peut faire son oeuvre que dans le cœur de ceux qui veulent
renoncer au moi et le vouer à la mort.
Il est facile de comprendre que la vie charnelle avec ses actes
et l’esprit charnel avec ses connaissances réagissent l’un sur l’autre. Tant
que nous laissons libre cours à la chair, nous ne pouvons pas recevoir des
lumières spirituelles sur la vérité. Nous pourrons « connaître tous les
mystères et la science de toutes choses », et ne pas avoir la charité, cet
amour que l’Esprit communique à notre vie intérieure; tout cela n’est que «
science qui enfle » et qui « ne sert de rien ».
Tout chrétien est appelé de Dieu à être « un homme spirituel. »
Le but de la rédemption par Christ était, en effet, d’ôter tout obstacle à ce
que l’Esprit de Dieu pût faire du cœur et de la vie de l’homme une demeure
digne du Dieu qui est Esprit. La rédemption ne manqua pas son but. Le
Saint-Esprit vint inaugurer une nouvelle économie, celle de la vie divine
venant demeurer en l’homme avec puissance. La promesse et l’amour du Père, la
puissance et la gloire du Fils, la présence de l’Esprit-Saint sur la terre nous
sont garants de la possibilité de ce changement.
De même que l’homme naturel peut devenir un homme régénéré,
l’homme régénéré, mais encore charnel, peut devenir un homme spirituel.
Pourquoi donc n’en est-il pas toujours ainsi? Cette question nous ramène au grand
et impénétrable mystère de la liberté de l’homme, à la faculté, que Dieu lui a
laissé d’accepter ou de refuser ses offres, de saisir ou de rejeter la grâce
qu’il lui accorde. C’est le Saint-Esprit qui fait de l’homme un être spirituel.
Lui seul le peut et il le fait très certainement chaque fois qu’on se livre
entièrement à lui. Etre entièrement pénétré et sanctifié par le Saint-Esprit,
placer sous son contrôle l’esprit d’abord, puis l’âme avec sa volonté, ses
sentiments et ses facultés intellectuelles, et lui soumettre le corps aussi, voilà
ce qui rend l’homme spirituel, et ce qui prouve qu’il l’est. Répétons-nous ces
mots qui seront la force de notre vie: Le Saint-Esprit demeure en moi; c’est
dans mon esprit qu’est son sanctuaire invisible.
A mesure que notre foi saisira mieux ce qu’il est et ce qu’il
veut faire, à mesure aussi que nous verrons mieux qu’il ne l’a pas encore fait,
nous voudrons savoir ce qui l’en empêche, et nous découvrirons que c’est la
chair et nous rejetterons de notre vie tout ce qui est charnel. C’est là l’obéissance
qui nous est demandée. Dès que nous croyons au Saint-Esprit qui est en nous,
nous savons que nous avons la force nécessaire pour « marcher par l’Esprit »;
nous n’avons qu’à nous abandonner à son action puissante et recevoir de lui «
le vouloir et le faire selon le bon plaisir de notre Dieu ». (Philippiens
2:13). Amen.
LE TEMPLE DU SAINT-ESPRIT (23)
NE SAVEZ-VOUS PAS QUE VOUS
ETES LE TEMPLE DE DIEU ET QUE L’ESPRIT DE DIEU HABITE EN VOUS? 1CORINTHIENS
3:16
Pour nous faire comprendre que Dieu habite en nous par le
Saint-Esprit, l’Écriture nous compare à un temple. Cherchons donc à voir quelle
analogie peut exister entre le temple de Jérusalem et nous-même. Le temple
avait été construit d’après le modèle qu’en avait vu Moïse sur le mont Sinaï,
il était ainsi le reflet des vérités spirituelles et divines qu’il symbolisait,
et au nombre de ces vérités se trouve la triple nature de l’homme. L’homme
avait été crée à l’image de Dieu; le temple ne signifie donc pas seulement ici
un lieu où l’homme puisse aller chercher Dieu et se rapprocher de lui, il nous
symbolise en outre l’entrée de Dieu en l’homme, de Dieu faisant sa demeure en
lui.
La division du temple en trois parties nous est bien connue: le
parvis extérieur, visible à tous, dans lequel tout Israélite pouvait entrer et
où se faisait une partie du service de Dieu; le lieu saint dans lequel les
prêtres seuls entraient pour offrir à Dieu le sang ou l’encens, le pain ou
l’huile qu’ils apportaient du premier parvis. Le souverain sacrificateur seul
entrait une fois par an dans le lieu très saint, pour faire mieux comprendre
l’impossibilité pour tout autre de pénétrer derrière le voile jusqu’à ce que
celui-ci fut déchiré et enlevé.
L’homme est le temple de Dieu. En lui aussi se retrouvent ces
trois divisions. Son corps est le premier parvis. C’est là que se manifeste sa
vie extérieure, c’est là que toute sa conduite doit être réglée par la loi de
Dieu. En outre l’homme a une âme qui vit d’une vie intérieure, qui possède
intelligence, sentiment et volonté. Pour l’homme régénéré l’âme est le lieu
saint où les pensées, les affections et les désirs vont et viennent comme jadis
les prêtres du sanctuaire lorsqu’ils faisaient devant Dieu le service requis.
Enfin vient derrière le voile le sanctuaire intime, caché à
tout regard, à toute lumière terrestre, « le secret » du Très-Haut, où Dieu
habite et où l’homme ne peut pénétrer jusqu’à ce que le voile soit déchiré par
l’ordre même de Dieu. L’homme possède non seulement un corps et une âme, il a
encore un esprit. Au-delà du domaine de l’âme existe en lui une nature
spirituelle qui le relie à Dieu. Chez le croyant c’est là que le Saint-Esprit
vient habiter, c’est de là qu’il accomplit son oeuvre glorieuse, sanctifiant et
l’âme et le corps pour le Seigneur.
Ce n’est que lorsque le croyant apprend par la foi à trembler
en présence de ce merveilleux mystère : « Vous êtes le temple de Dieu parce que
l’Esprit de Dieu habite en vous », qu’il se consacre à sa haute vocation avec
le saint respect et la joyeuse confiance qu’il doit avoir.
Prenons la peine de croire que réellement Dieu veut faire ce
qu’il nous dit, et répétons-nous: Je suis un temple, un temple semblable à
celui qui fut construit jadis par l’ordre de Dieu. Dieu veut que je voie là ce
que je suis moi-même. Le lieu très saint en formait le point central,
essentiel.
Longtemps il resta voilé aux regards et plein de mystère, objet
de la foi des prêtres et du peuple, jusqu’au moment où le voile tomba. En moi
aussi le lieu très saint reste invisible et caché; ma foi seule en reconnaît
l’existence.
Plus cette pensée remplira le cœur, plus aussi la foi à cette
présence invisible deviendra ferme, et bientôt le lieu saint recevra le reflet
vivifiant du lieu très saint. Toute notre âme alors avec ses pensées et ses
sentiments, avec ses affections et ses aspirations, en viendra à faire sa
soumission devant la divine puissance qui règne au-dedans de nous.
O Dieu très saint, je me prosterne devant toi et je t’adore à
l’ouïe de ce mystère de ta grâce: mon esprit, mon âme et mon corps sont ton
temple. En silence et avec adoration je reçois ce que tu daignes me révéler,
c’est qu’en moi existe un lieu très saint où ta gloire est cachée.
Ô mon Dieu, pardonne-moi de l’avoir si peu compris jusqu’à
présent. Esprit-Saint Toi qui enseignes, toi qui sanctifies, tu es en moi.
C’est à toi que « je m’attends tout le jour ». Je t’appartiens. Oui, prends
possession de mon être tout entier pour le Père et pour le Fils. Amen.
L’ESPRIT ET LA CHAIR (24)
« AVEZ-VOUS TELLEMENT PERDU
LE SENS QU’APRÈS AVOIR COMMENCE PAR L’ESPRIT, VOUS FINISSIEZ MAINTENANT PAR LA
CHAIR ? » GALATES 3:3. LIRE PHILIPPIENS 3:3
« La chair est le terme qu’emploie l’Écriture pour désigner
notre nature déchue, soit le corps, soit l’âme. Quand l’âme céda à la tentation
des sens, elle rompit avec l’Esprit et tomba sous la domination du corps, elle
devint ainsi « chair ». A présent la chair, non seulement est privée de
l’Esprit, mais elle lui est hostile: « la chair a des désirs contraires à ceux
de l’Esprit». (Galates 5:17).
La chair est en lutte avec l’Esprit de deux manières: tout
d’abord en péchant contre la loi de Dieu, mais aussi en cherchant à servir
Dieu. Quand l’âme a cédé aux sollicitations de la chair, elle s’est confiée en
elle-même au lieu de se confier en Dieu auquel la rattachait l’esprit. Le moi
prévalut ainsi sur la volonté de Dieu; le moi devint le principe dominant, et
maintenant le moi est si subtil et si puissant, qu’il conserve son empire non
seulement en péchant directement contre Dieu, mais encore en cherchant à le
servir. (Galates 3:3). Si on ne s’est pas entièrement soumis à l’Esprit, si on
ne continue pas de jour en jour à tout attendre de lui avec humilité et
docilité, on passe très vite de la confiance au Saint-Esprit à la confiance en
la chair.
C’est ainsi que tout effort de la chair pour servir Dieu
devient la force même du péché. Ceci peut paraître paradoxal, mais n’en est pas
moins vrai. Les pharisiens avec leur propre justice en sont un exemple. Par
leur religion charnelle, ils étaient devenus la proie de l’orgueil et de
l’égoïsme, les esclaves du péché. Pour pouvoir renoncer au moi, dans nos
rapports avec le prochain, pour pouvoir triompher de l’égoïsme, de la colère et
du manque de charité, il faut commencer par renoncer au moi dans nos rapports
avec Dieu.
C’est là que l’âme, le siège du moi, doit apprendre à
s’incliner devant l’Esprit qui vient de Dieu. Jésus-Christ crucifié est « la
Sagesse de Dieu ». Quand la confiance en la chair s’allie à la doctrine qui
glorifie Christ, elle compte sur sa propre sagesse; et alors c’est surtout en
recourant à la force de l’intelligence qu’on étudie l’Écriture, qu’on l’écoute
et qu’on croit ce qu’elle dit, tandis qu’on insiste très peu sur l’absolue
nécessité de recevoir l’enseignement direct de l’Esprit.
Quand nous recevons Christ en nous par le Saint- Esprit, nous
avons non seulement la Sagesse de Dieu, mais aussi sa force. Écoutez, mon
frère, ce que la parole de Dieu vous dit aujourd’hui. C’est la confiance en la
chair qui vous a empêché de « vous glorifier en Jésus-Christ ». C’est votre moi
qui a voulu faire ce que l’Esprit seul peut faire, c’est votre âme, l’ensemble
de vos facultés et de votre intelligence, qui a pris la haute main en vous,
espérant que l’Esprit viendrait seconder ses efforts, tandis que c’est à
l’Esprit qu’il fallait laisser la direction suprême, et tout attendre de lui.
Vous avez voulu « suivre Jésus » sans « renoncer à vous-même » (Mathieu 16:24).
Ici je dois insister de nouveau sur la vérité divine que tout
ce livre cherche à faire comprendre: Glorifiez-vous en Jésus-Christ.
Glorifiez-vous en lui, parce qu’il est lui-même le Christ glorifié qui baptise
du Saint-Esprit. Avec confiance et simplicité, croyez qu’il a déjà envoyé son
Esprit en vous. Croyez en ce don. Croyez que le Saint- Esprit habite en vous,
et voyez là le secret de toute vie de Christ en vous.
Je dois me glorifier en un Sauveur dont le Saint- Esprit révèle
en moi la présence et la gloire. Et par là je renvoie la chair à sa place, sur
la croix, la place de tout ce qui est déchu et maudit. Voilà ce qui met fin à
toutes les oeuvres de la chair.
Toute ma religion consistera donc à ne plus me confier en la
chair, mais à me glorifier en Jésus- Christ, à adorer et servir Dieu par son Esprit
en moi.
Vous, croyant, qui avez commencé par l’Esprit, continuez,
persévérez à marcher par l’Esprit. Que votre mot d’ordre soit: Défiance de la
chair! Et que cette défiance de vous-même, jointe à la crainte d’attrister le
Saint-Esprit en marchant selon la chair, vous maintienne dans la plus grande
humilité devant Dieu. Demandez à Dieu de vous envoyer l’Esprit de révélation
pour vous faire voir que c’est Jésus qui est tout, qui accomplit tout, que
c’est lui-même qui règne et garde, qui guide et vivifie, et que par la présence
du Saint-Esprit en vous une vie divine doit remplacer votre ancienne vie. Amen.
L’ESPRIT PAR LA FOI (25)
« CHRIST NOUS A RACHETÉS DE
LA MALÉDICTION DE LA LOI… AFIN QUE LA BÉNÉDICTION D’ABRAHAM EUT POUR LES PAÏENS
SON ACCOMPLISSEMENT EN JÉSUS CHRIST ET QUE NOUS REÇUSSIONS PAR LA FOI L’ESPRIT
QUI AVAIT ÉTÉ PROMIS. » GALATES 3:13,
14.
La première fois que l’Écriture mentionne le mot de foi, c’est
à propos d’Abraham. « Abram crut à l’Éternel et l’Éternel le lui imputa à
justice ». (Genèse 15:6). Voilà le secret de son obéissance, de tout ce qui le
rendait « agréable à Dieu ». C’est ainsi qu’il devint « le père de tous ceux
qui croient ». (Romains 4:11). Tous les enseignements que nous pouvons retirer
de la vie d’Abraham se résument en ces mots: « Recevoir par la foi l’Esprit qui
avait été promis ».
La vie d’Abraham nous montre ce qu’est la foi: c’est le sens
spirituel par lequel l’homme reconnaît et reçoit la révélation de Dieu,
tenons-nous- y, car alors le Saint-Esprit affaire avec la parole plutôt qu’avec
le Dieu vivant. On a dit avec raison de la foi que c’est prendre Dieu au mot.
Il ne suffit pas de croire que la parole soit de Dieu, c’est lui qu’il faut
prendre au mot. La foi qui prend possession des promesses s’attend à Dieu
lui-même, croyant que c’est lui qui parle, que c’est lui encore qui accomplit
ce qu’il a dit.
La foi est une véritable communion avec Dieu; la foi est un
entier abandon à Dieu; elle réalise son approche, elle sait qu’il prend
possession de l’âme par sa parole, qu’il la garde et la prépare à travailler
pour lui. Dès que la foi a été éveillée dans le cœur, elle est attentive à
saisir la moindre indication de la volonté de Dieu, à accueillir toute
manifestation de sa présence et à compter sur l’accomplissement de ses
promesses.
Quand nous avons pris cette position devant Dieu,
tenons-nous-y, car alors le Saint-Esprit, qui a déjà eu accès en nous, nous révélera davantage encore tout ce que Dieu a préparé pour nous et nous serons
maintenus dans un sentiment d’humble
dépendance. Nous serons ainsi préservés de cette vie d’efforts répétés qui ne
mène souvent qu’à des déceptions et des chutes, parce que tout en cherchant à
servir Dieu en Esprit, on met encore sa confiance en la chair.
Cette foi là aura ses épreuves. Isaac, donné de Dieu à Abraham,
et reçu de lui par la foi, dût être voué à la mort, afin de devenir un type de
résurrection et de vie. C’est par la foi que nous recevons l’Esprit qui a été
promis. Et plus notre foi s’affermit et s’étend, plus aussi nous sommes rempli
de l’Esprit. A chaque nouvelle révélation de Dieu, Abraham recevait un
redoublement de foi et de communion intime avec Dieu. Quand son Dieu venait à
lui, il savait ce qu’il pouvait attendre de lui, il savait qu’il pouvait avoir toute
confiance en lui, même au milieu des circonstances les plus contraires en
apparence, même lorsque Dieu lui demandait la mort de son fils. Amen.
La foi est « agréable à Dieu ». (Hébreux 11:6). Et pourquoi?
Parce que la foi nous fait sortir du moi pour donner à Dieu seul la gloire,
pour regarder au Fils de Dieu et recevoir l’Esprit de Dieu. La foi n’est pas
seulement la conviction que la parole de Dieu ou ses promesses sont vraies, car
cette foi-là est aussi au pouvoir de la chair. La foi est la faculté
spirituelle par laquelle on peut s’attendre au Dieu vivant, l’écouter, recevoir
de Lui-même sa parole, et avoir communion avec Lui. C’est quand nous cultivons
cette faculté-là, quand nous vivons habituellement de cette foi-là que l’Esprit
peut agir librement et se répandre abondamment. «Qui croit en moi, des fleuves
d’eau vive couleront de lui ». (Jean 7:38).
MARCHER PAR L’ESPRIT (26)
« MARCHEZ SELON L’ESPRIT ET
N’ACCOMPLISSEZ POINT LES DÉSIRS DE LA CHAIR. CEUX QUI APPARTIENNENT A CHRIST,
ONT CRUCIFIE LA CHAIR AVEC SES PASSIONS ET SES CONVOITISES. SI NOUS VIVONS PAR
L’ESPRIT, MARCHONS AUSSI PAR L’ESPRIT. »
GALATES 5:16, 24, 25.
« Si nous vivons par l’Esprit, marchons par l’Esprit ». Le
chrétien vivant n’a point de repos qu’il ne sache toute sa conduite sous le
contrôle de l’Esprit. « Il marche par l’Esprit » et par conséquent « il
n’accomplit point les désirs de la chair ».
Le chrétien qui s’efforce de marcher d’une manière digne de
Dieu et de lui plaire en toutes choses, est souvent troublé par le pouvoir qu’a
encore le péché sur lui, et il se demande pourquoi si souvent il est incapable
de le vaincre.
Il se dit que c’est sans doute parce qu’il manque de foi ou de
fidélité et il en accuse tantôt sa faiblesse naturelle, tantôt la puissance de
Satan. Qu’il ne se contente pas de cette solution-là, mais qu’il cherche plutôt
à comprendre comment il lui sera possible de surmonter tout ce dont Christ lui
a acquis l’affranchissement. Qu’il apprenne à reconnaître que le grand obstacle
à l’action de l’Esprit de Dieu, que le dernier ennemi à terrasser, c’est la
chair. C’est quand on sait ce qu’est la chair, quand on sait comment elle agit
et comment il faut la traiter qu’on peut la vaincre.
C’est pour l’avoir ignoré que les Galates se fourvoyèrent d’une
manière si fâcheuse, continuant par la chair ce qui avait été commencé par
l’Esprit. (Galates 3:3). Ils ne savaient pas à quel point la chair est déchue
et incorrigible. Ils ne savaient pas qu’aussi longtemps que la chair, que
l’effort et la volonté propre cherchent à s’initier dans le service de Dieu, on
reste par là même au service du péché, et que le seul moyen d’empêcher la chair
de faire le mal, est de l’empêcher de chercher à faire le bien.
Paul cherche à enseigner aux Galates que l’Esprit, et l’Esprit
seul, est la force de la vie chrétienne et que cette force ne peut agir que si
la chair lui est entièrement assujettie. Quand Paul nous dit de marcher par
l’Esprit et qu’il ajoute: « ceux qui appartiennent à Christ, ont crucifié la
chair avec ses passions et ses convoitises », (Galates 5:16-26) il nous
enseigne là le seul moyen d’être affranchi de la chair.
Après la chute Dieu dit de l’homme: « il n’est que chair ».
(Genèse 6:3). Toutes ses facultés, son intelligence, ses sentiments et sa volonté
sont sous la domination de la chair. «Ceux qui appartiennent à Christ ont
crucifié la chair ». Ce que Christ a accompli sur la croix par l’Esprit
éternel, il l’a accompli au nom de la nature humaine. Ceux donc qui reçoivent
en Christ celui qui a été crucifié, reçoivent non seulement ce que leur mérite
sa croix, mais la force même, que leur acquiert cette croix. Leur vie est donc
la vie de Christ dans les cieux, qui les fait participer à l’essence même de la
personne et du caractère de Christ: « ils ont crucifié la chair avec ses
passions et ses convoitises ».
Comment faut-il comprendre ces mots: « Ils ont crucifié la
chair? » Crucifier la chair, c’est la livrer à la malédiction. La croix et la
malédiction sont inséparables: « Maudit est quiconque est pendu au bois ».
(Deutéronome 21:23; Galates 3:13). C’est donc dire quelque chose de très
sérieux et solennel que de dire: « Notre vieil homme a été crucifié avec lui »,
« Je suis crucifié avec Christ ». C’est dire: J’ai reconnu que ma nature
déchue, mon moi, mérite la malédiction. J’abandonne et place sur la croix mon «
vieil homme », ma « chair », mon moi, avec sa volonté et ses oeuvres, comme
pécheur, souillé et maudit. Pour que cette vérité devienne notre force, il faut
la connaître, la recevoir et agir en conséquence. Si je ne vois dans la croix
qu’un acte de substitution, sans voir là ce dont Paul se glorifiait, une
participation à la croix (Galates 6:14), jamais je ne pourrai éprouver son
action sanctifiante.
Cette communion spirituelle se maintient par la foi et me
permet de dire: Je suis d’accord avec ce que pensait Jésus-Christ de la chair.
Je la vois tout aussi souillée de péché qu’il la voyait et ne méritant que
malédiction. J’accepte donc la croix et sa mort pour tout ce qui est chair, cette
croix que Jésus m’offre comme le seul moyen d’être délivré de l’empire du moi
et de vivre d’une vie nouvelle par l’Esprit de Christ. Il faut voir la chair
comme Dieu la voit. Amen.
Plusieurs personnes trouveront qu’il est dur d’entendre dire de
notre homme naturel, de notre chair, de notre moi qu’il est maudit. Oh! Il est
facile de décorer la croix de fleurs et d’en dire mille belles choses; mais
Dieu dit de la croix qu’elle est malédiction. Le Fils de Dieu sur la croix a
été fait malédiction. (Galates 3:13). Si ma chair est crucifiée, ce ne peut
être que parce qu’elle est maudite. Dans la vie d’un homme, le moment où il
voit clairement que le péché est maudit, est un moment heureux, mais il en est
un plus béni encore et plus humiliant aussi, c’est celui où Dieu lui fait
comprendre quelle malédiction pèse sur la chair, où il découvre combien il a
aimé la chair, combien, pour lui complaire, il a attristé le Saint-Esprit de
Dieu. La chair et l’Esprit sont deux puissances. Tout acte de notre part vient
de la prépondérance en nous de l’une ou de l’autre. Que chacun de nos pas soit
conduit par l’Esprit.
L’ESPRIT D’AMOUR (27)
LE FRUIT DE L’ESPRIT EST
L’AMOUR. GALATES 5:22
« Dieu est esprit », « Dieu est amour ». (Jean 4:24; 1Jean 4:8).
Par ces deux mots l’Écriture cherche à nous donner ce que le langage humain
appellerait une définition de Dieu. Comme Esprit, Dieu a la vie en lui-même, il
est indépendant de tout ce qui l’entoure, et il possède le pouvoir de faire
pénétrer partout sa vie, de la communiquer à qui il veut. C’est parce que Dieu
est esprit, qu’Il est le Père des esprits, qu’Il est le Dieu de la création, et
qu’Il est aussi le Dieu et le Rédempteur de l’homme. Toute vie doit son
existence à l’Esprit de Dieu, et il en est ainsi parce que Dieu est amour.
Aussi quand l’Esprit vient à nous, il nous vient tout chargé de l’amour de Dieu
et de Jésus, car l’Esprit est l’amour même de Dieu.
Aussitôt que l’Esprit entre en nous, il nous fait connaître «
l’amour de Dieu répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit » (Romains 5:5). Il
ne saurait en être autrement puisque l’amour de Dieu est la vie même de
l’Esprit. L’effusion de l’Esprit est donc l’effusion de l’amour divin, et dès
que nous recevons le Saint-Esprit, cet amour prend possession de notre cœur.
C’est le même amour dont Dieu aime Jésus, et dont il nous aime, qui vient
habiter en nous. Dès que nous le savons, que nous le croyons, et que nous nous
livrons à lui, il devient en nous la force divine qui nous fait vivre de sa
vie.
Nous avons vu que l’âme, siège de la conscience humaine, devait
être assujettie à l’esprit, siège de la présence divine. Le moi qui avait
refusé de reconnaître les droits de Dieu refusa aussi de reconnaître ce qu’il
devait à ses semblables, et depuis ce moment la déplorable histoire du péché
dans le monde retrace l’origine, le développement, la puissance et le règne du
moi.
C’est quand l’homme régénéré laisse le Saint-Esprit avoir libre
cours, que l’amour peut de nouveau devenir notre vie et notre joie. A tout
disciple le Maître dit encore aujourd’hui: « Si quelqu’un veut venir après moi
qu’il renonce à soi-même ». (Mathieu 16:24).
Oh! Apprenons chacun de nous, et demandons à Dieu de
l’enseigner à tous, que tout chrétien qui dit avoir reçu le Saint-Esprit doit
en donner aussitôt la preuve par sa vie, en se montrant animé de l’amour de
Christ. Soit par sa douceur à supporter les offenses, soit par son dévouement à
surmonter le mal par le bien et à sauver tous ceux qu’il peut atteindre, il
faut que chaque membre de Christ continue et reproduise ici-bas la vie même de
Christ. Oui, l’Esprit de Dieu est bien l’amour de Dieu qui vient à nous.
L’Esprit est l’amour de Dieu descendu jusqu’à nous. Cet amour
est donc à notre portée; il demeure en nous. Depuis le jour où après avoir cru,
nous avons été scellé du Saint-Esprit, «l’amour de Dieu a été répandu dans
notre cœur par le Saint-Esprit qui nous a été donné ». (Romains 5:5).
Quoiqu’il n’ait guère produit de fruits visibles dans notre
vie, quoique nous ayons à peine senti sa présence en nous et que nous ayons
trop méconnu cette grâce de Dieu, cependant il était là: et avec lui était
descendu l’amour de Dieu dans notre cœur, car l’un ne peut être séparé de
l’autre. Croyons donc que le Saint-Esprit, chargé de nous apporter l’amour de
Dieu, a été dans notre cœur avec tout cet amour divin depuis le moment même où
nous sommes devenus l’enfant de Dieu.
Quand nous saisissons par la foi que l’Esprit porteur de
l’amour divin est en nous, regardons au Père, lui demandant avec instance
d’agir puissamment dans notre homme intérieur, lui demandant que Christ demeure
dans notre cœur, et que notre vie tout entière reçoive force et accroissement
de son amour.
L’amour de Dieu est en vous par son Saint-Esprit; croyez-le,
ayez-en de la joie, livrez-vous à son influence comme au feu divin qui vient
consumer le sacrifice et le faire monter aux cieux. Usez pratiquement de cet
amour divin dans vos rapports, avec chacun de vos semblables sur la terre, et
vous comprendrez, vous témoignerez que l’Esprit de Dieu est l’amour de Dieu.
Seigneur Jésus! Avec respect je me prosterne devant Toi,
l’amour incarné. Ta vie a été une mission d’amour à laquelle ta mort a mis le
sceau. Le commandement que tu as laissé à tes disciples est celui de s’aimer
les uns les autres, ta prière devant le trône de Dieu est que tes disciples
soient un entre eux comme tu es un avec le Père (Jean 17:11, 22), et que son
amour soit en eux. Amen.
REMPLI DE L’ESPRIT (28)
« SOYEZ REMPLIS DE L’ESPRIT
» EPHÉSIENS 5:13
Nous avons là un commandement. Être rempli de l’Esprit: c’est
le privilège que tout enfant de Dieu peut réclamer de son Père, car il ne lui
faut rien de moins pour vivre de la vie de racheté, pour demeurer en Christ,
garder ses commandements et porter beaucoup de fruits.
Aujourd’hui le but de ces pages est de faire connaître que ce
commandement s’adresse à tout croyant et que la promesse de Dieu est, aussi
bien que sa puissance, à la hauteur de l’ordre donné.
Comment est-il possible d’être rempli du Saint-Esprit? La
parole de Dieu répond: C’est par la foi. C’est la foi qui vous a fait voir ce
qu’était le péché, le sang de Christ et l’amour de Dieu et qui vous a amené à
recevoir la purification du péché, ainsi que la volonté d’obéir à Dieu.
A présent je m’adresse à vous, croyants, qui pensez avoir fait
à cet égard ce que Dieu vous demandait et qui n’avez pourtant pas encore reçu
la grâce promise. Examinez avec foi s’il n’y a plus rien en vous à expulser.
Pour être rempli, il faut commencer, par être vidé. Qu’est-ce qu’un réservoir,
sinon un grand creux vide, préparé à recevoir de l’eau. « Pendant longtemps, a
dit un croyant, j’avais sérieusement cherché à être rempli du Saint-Esprit, et
je m’étonnais de ne rien obtenir, lorsque enfin je découvris qu’il n’y avait pas
de place en moi pour le recevoir ». Ce travail d’expulsion c’est l’abandon
volontaire de tout ce qu’on reconnaît avoir voulu garder en main sous la
domination du moi, de tout ce qu’on ne croyait ni nécessaire, ni possible de
placer sous le regard de Jésus. C’est aussi une profonde conviction de totale
incapacité à saisir la grâce offerte. C’est enfin une aspiration, une soif, une
attente croissante avec larmes et prières incessantes, suppliant le Père
d’accomplir Sa promesse en nous, de prendre entièrement possession de nous.
Quand le vide se fait de cette manière-là, on est en bonne voie pour être enfin
rempli de l’Esprit. C’est à la foi qui a cru au Filet au Père qu’est accordé le
don du Saint-Esprit.
Quand Paul transmet aux Éphésiens le commandement d’être «
remplis de l’Esprit », il commence par leur dire. « Ayant cru en lui, vous avez
été scellés du Saint-Esprit qui avait été promis ». (Ephésiens 1:13). Ils
avaient déjà reçu l’Esprit; la source était déjà en eux. Jésus a dit: « Qui
croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de lui ». (Jean 7:38). Pour que
la source cachée au-dedans puisse jaillir et se répandre au dehors, il faut
qu’elle soit sans cesse alimentée d’en haut par Jésus; c’est en lui que se
trouve source de Vie; c’est de lui qu’il faut la recevoir en étant en communion
intime et continuelle avec lui; c’est de lui, le Cep vivant que la sève passe
dans les sarments dès que ceux-ci sont prêts à la recevoir avec une foi simple.
C’est par la foi en Christ que ce baptême de l’Esprit commencera, continuera,
se renouvellera, et que même il débordera.
Croyez que la source jaillissante prête à se répandre en «
fleuves d’eau vive » est déjà au-dedans de vous, croyez-le lorsque tout encore
vous paraît sec. Prenez le temps de rester tranquille et de laisser le
Saint-Esprit lui-même remplir votre esprit de l’assurance divine qu’il demeure
en vous. Ce n’est pas dans les pensées et les sentiments qu’il fixe d’abord sa
demeure, c’est dans votre vie-même qu’est son temple, au-delà des régions abordables
à l’œil ou à la pensée. Quand la foi reconnaît qu’elle possède déjà ce qu’elle
a demandé, elle donne gloire à celui qui « peut faire infiniment plus que tout
ce que nous demandons et que nous pensons »
Amen.
Si vous voulez savoir ce que c’est que d’être rempli de
l’Esprit, voyez ce qu’a été Jésus ici-bas, voyez ce qu’il fut le dernier soir
de sa vie terrestre, lavant les pieds de ses disciples.
« N’attristez point le Saint-Esprit de Dieu ». (Ephésiens
4:30). Cette recommandation précède le commandement: « Soyez remplis de
l’Esprit ». Nous ne pouvons pas produire vie et croissance, mais nous pouvons
éviter ce qui ferait obstacle.
A nous de vouloir obéir, de nous détourner de la chair pour
nous attendre à Dieu; à nous de nous soumettre à l’Esprit dans tout ce que nous
connaissons de la volonté de Dieu, tandis que c’est d’EN HAUT que nous serons
remplis de sa présence. Attendez-le donc de Dieu, vous tenant en prières au
pied de son trône. Et pendant que vous priez, regardez au-dedans de vous, et
croyez que cette puissance invisible a réellement pris possession de votre être
tout entier.
« Soyez remplis de l’Esprit ». C’est là le devoir et le
privilège de tout croyant. Et puisque Dieu le commande, il faut que ce soit
possible et certain, il faut que ce soit au pouvoir de la foi. Veuille notre
Dieu hâter le jour où aucun croyant n’en doutera plus.
Diffusion gratuite par http://123-bible.com/
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