VI - La mission et l’œuvre du Saint-Esprit
VII - De la relation de vie
dans l’Esprit, au Plan final de Dieu
VIII - Une ressource commune
IX - Le bélier de
consécration
VI - LA FONCTION ET L’OEUVRE DU SAINT-ESPRIT.
« J’ai encore beaucoup de
choses à vous dire, mais elles sont encore au dessus de votre portée. Mais
quand l’Esprit de vérité sera venu, il vous conduira dans toute la vérité, car
il ne parlera point de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu et
vous annoncera les choses à venir. C’est lui qui me glorifiera, parce qu’il
prendra de ce qui est à moi et qu’il vous l’annoncera. Tout ce que le Père a
est à moi ; c’est pourquoi j’ai dit qu’il prendra de ce qui est à moi et il
vous l’annoncera » (Jean 16:12-15).
« Ce sont des choses que
l’œil n’a point vues, que l’oreille n’a point entendues, et qui n’étaient point
montées au cœur de l’homme, que Dieu a préparées pour ceux qui L’aiment. Mais
Dieu nous les a révélées par son Esprit, car l’Esprit sonde toutes choses, même
les profondeurs de Dieu. Car qui connaît ce qui est en l’homme si ce n’est
l’esprit de l’homme qui est en lui ? De même aussi, personne ne connaît ce qui
est en Dieu, si ce n’est l’Esprit de Dieu. Pour nous, nous n’avons pas reçu
l’esprit du monde, mais l’Esprit qui vient de Dieu, pour connaître les choses
données par Dieu ; et nous les annonçons, non avec les discours qu’enseigne la
sagesse humaine, mais avec ceux qu’enseigne le Saint-Esprit, expliquant les
choses spirituelles aux personnes spirituelles. Or l’homme naturel (animal) ne
comprend pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles lui semblent folles et
il ne peut les connaître parce que c’est spirituellement qu’on en juge. Mais
l’homme spirituel juge de toutes choses et n’est lui-même jugé par personne.
Car qui a connu la pensée du Seigneur pour l’instruire ? Mais nous, nous avons
la pensée de Christ » (1 Corinthiens 2:9-16).
Les dons du Saint-Esprit : 1
Corinthiens 12:4-14 « Or, vous êtes le corps de Christ et vous êtes ses
membres, chacun pour sa part » (1 Corinthiens 12:27).
Il nous faut toujours garder à l’esprit l’importance
primordiale du Saint-Esprit. Pour nous aujourd’hui tout dépend du Saint-Esprit
et sans lui rien n’est vraiment possible. Le Seigneur Jésus l’a dit clairement
: face à deux grandes options, celle de rester physiquement sur terre avec ses
disciples, ou celle de son départ pour laisser la place à l’Esprit, Il a
évidemment choisi la deuxième en leur disant qu’il était avantageux pour eux
qu’Il s’en aille. En effet, s’Il n’était pas parti, le Saint-Esprit ne serait
pas descendu et pour Lui, la venue du Saint-Esprit était bien plus importante
que de rester physiquement présent ici bas.
Remarquez bien que, lorsqu’Il était toujours avec eux, Il avait
encore beaucoup de choses à partager et à dire, mais que c’était quasiment
impossible de les partager à cause de leurs incapacités. Il n’a pu élargir leur
vision et leur cœur. La difficulté n’était pas une question de temps, mais une
oeuvre qui devait se faire en eux, que Lui personnellement ne pouvait faire
mais que le Saint-Esprit pourrait accomplir. Et en fait, tout ce qu’Il voulait
toujours dire et faire serait dit et fait au temps opportun.
Il n’est donc pas étonnant que Paul ait pu dire ces paroles : «
Des choses que l’œil n’a pas vues et que l’oreille n’a pas entendues… Dieu
nous les a révélées par l’Esprit ». Une évidence pour les apôtres ; une
preuve irréfutable que le Seigneur avait raison et une indication forte de
l’importance capitale de l’avènement de l’Esprit.
A - Le sens de l’avènement
du Saint-Esprit
Nous allons traiter de ce sujet de manière fragmentée, mais
chaque partie aura son importance. Voyons d’abord dans quel contexte immédiat
cet avènement de l’Esprit se situe, dans la révélation d’un objectif divin et
d’un plan divin. Nous le savons et nous le croyons. Nous commençons par là :
Dieu a un schéma, un plan, un grand objectif qui l’occupe depuis la création de
l’univers. Ce plan a un ordre établi qui vise très loin dès le départ et qui
implique toutes sortes de facultés, de potentialités et de fonctions.
Il est capital de connaître le sens de ces mots
caractéristiques. Trois mots sont utilisés : ordre, faculté, fonction. Ces
choses sont écrites dans le cadre de l’univers créé par Dieu et toutes ses
composantes dont le centre est l’être humain lui-même. L’homme occupe la place
centrale et il n’y qu’à nous regarder pour voir l’importance que Dieu nous
accorde. Tout dépend du respect que nous accordons à l’ordre créé par Dieu.
Si nous sommes déséquilibrés physiquement et mentalement, nous
n’entrerons jamais dans notre destinée. L’ordre divin est reconnu par l’homme
puisque toute la science s’est développée dans le but de traiter les désordres
du corps humain.
Ensuite, nous avons la faculté et la fonction. L’univers de
Dieu a repris ces deux concepts pour réaliser Son Plan.
Nous devons nous rappeler que ces choses ont été voulues par
Dieu pour nous donner des indications sur les choses invisibles. La matière, le
monde visible sont une représentation, et la Parole de Dieu enseigne clairement
que les choses ici bas, lorsqu’elles sont conformes à l’ordre établi par Dieu,
sont des illustrations de l’ordre spirituel.
Le chapitre 5 des Ephésiens en parle très clairement au sujet
des relations domestiques, entre maris et femmes. Leur rapprochement,
l’évidence de leur unité, la nature de leur relation indique clairement que
cette relation, lorsqu’elle est juste, symbolise une relation spirituelle,
celle de Christ avec l’Eglise. Adam et Eve en sont les plus grands parallèles ;
nous pourrions retrouver ces symboles dans bien des passages des Écritures Par
exemple, le Tabernacle dans le désert est destiné à être un modèle des choses
célestes, pas un objet en lui-même.
Ainsi donc le Seigneur a institué sur cette terre un ordre qui
doit illustrer un ordre céleste. Si vous considérez chaque illustration, chaque
représentation ou chaque symbole, ces trois concepts reviennent toujours : si
vous perturbez l’ordre, vous détruisez l’objet ; si vous violez l’ordre, vous
annulez l’objectif. Tout ceci est très bien illustré dans nos modèles
physiques. Derrière toutes choses, Dieu a un but et un plan, avec une trilogie
: ordre, faculté, fonction.
Le deuxième point important est le suivant : parce que l’ordre
a été détruit par le péché et la chute, l’homme naturel se retrouve totalement
dépourvu de la faculté ou capacité de connaître l’objectif et le plan de Dieu ;
il en est incapable et il ne peut fonctionner ainsi. Il faut souvent du temps à
bien des chrétiens pour le reconnaître, mais c’est un fait et pour Dieu un fait
définitif… que nous le reconnaissions ou pas, c’est ainsi !
Le troisième point : le Saint-Esprit connaît totalement le plan
de Dieu. « Les choses de Dieu, nul ne peut les connaître, excepté l’Esprit
de Dieu ». Il sait, Il connaît, c’est pourquoi Il nous conduira dans toute
la Vérité. L’ordre mondial actuel est un mensonge, une tromperie monumentale.
Le Saint-Esprit connaît toute la vérité sur ce monde, ce que Dieu veut dire,
Son intention et Sa pensée le concernant. Et puis, le Saint-Esprit sait aussi
tout ce que cela implique. Il connaît
parfaitement l’ordre divin pour un univers qui ne répond pas à Son Plan. Il
sait les facultés et fonctions liées à Son Plan. Le Saint-Esprit y est engagé
car Il connaît toute la Vérité : c’est son affaire. Il est le membre exécutif
de la Tête, consacré au Chef suprême.
Le quatrième point : Seul le domaine spirituel peut connaître
le Plan de Dieu et y entrer. Comme dans un cercle, nous avançons de la
circonférence vers le centre, vers le cinquième point : le Saint-Esprit lève un
peuple spirituel. Pour réparer les dégâts du désordre de l’univers vers un tout
ordonné selon le Plan divin, le Saint-Esprit ne commence pas par ce qui est à
la circonférence de l’univers, mais par le cœur, c’est-à-dire l’être humain.
Il commence par faire émerger un peuple spirituel en lui
attribuant Sa propre nature et lui communiquant les dons spirituels. La nature
spirituelle de Dieu restaure l’esprit de l’homme en lui insufflant une vie nouvelle
accompagnée de dons et de facultés spirituels. Cela signifie que, par la
nouvelle naissance et la visitation du Saint-Esprit qui suit, nous recevons des
facultés différentes de celles que nous avons par nature, des facultés pour
connaître, comprendre, discerner, examiner, juger et bien plus encore, des
capacités que nous ne possédons pas naturellement pour être, pour faire, pour
accomplir et pour atteindre.
Quel repos extraordinaire pour nous car ce n’est certainement
pas simplement une question de technique. Si vous manquez de don ou de
qualification dans le naturel, ce n’est en rien un handicap pour les choses de
Dieu. Le Saint-Esprit attribue une grande quantité de dons et de talents ; il
ne comble pas seulement ce qui manque dans le naturel, mais va bien au-delà de
ce que la nature peut faire.
Ces 5 points nous amènent au point suivant : La vie dans
l’Esprit est essentielle et indispensable. Nous avons donc 6 points positifs,
mais nous n’atteindrions pas la perfection sans un septième qui lui pencherait
en apparence plutôt vers le négatif : La vie dans l’Esprit exige la séparation
de la vie charnelle.
Ainsi, nous voyons jusqu’à un certain point ce qu’est d’être
spirituel, ce qu’est la vie dans l’Esprit. Une question importante se pose
alors : Pourquoi le Seigneur Jésus accorda une telle valeur à l’avènement du
Saint-Esprit ?
B - Définition de l’homme
spirituel
Qu’est-ce que l’homme spirituel ? Celui qui a reçu le
Saint-Esprit et ce qui Lui correspond : faculté, fonction et capacité : « Celui
qui est uni au Seigneur est un esprit… » Il ressemble à la nature divine.
Ce n’est pas seulement un type de nature ou une qualité de nature, mais une
capacité. Ce qui veut dire que cette nature a des traits et des
caractéristiques pratiques qui en sont la conséquence : par exemple, le
discernement spirituel, la perception spirituelle, la connaissance spirituelle.
L’apôtre prie que la Parole de Dieu puisse demeurer en nous en toute
compréhension spirituelle.
C’est toute la différence entre l’action d’une force sur
quelque chose qui fonctionne à cause des conséquences d’un impact, sans
intervention ou coopération avec cette action et un mouvement d’ordre purement
mécanique. La différence fait que les facultés correspondantes à celles de
l’Esprit sont introduites dans notre esprit renouvelé, au sein d’une union
d’intelligence.
Prenons un exemple. Nous savons par le début de l’évangile de
Luc qu’il y avait un homme à Jérusalem du nom de Siméon, homme juste et
consacré, qui recherchait la consolation d’Israël, et le Saint-Esprit reposait
sur lui. Il vint au temple, conduit par l’Esprit, au moment précis où les
parents amenaient l’enfant Jésus pour accomplir le rite de la Loi.
Certaines personnes ont imaginé qu’il y aurait eu un
arrangement pour que Siméon en soit le sacrificateur pour accomplir la
circoncision de Jésus. La Parole ne dit pas ça du tout. L’histoire est toute
naturelle : ils amenèrent l’enfant pour le présenter au Seigneur et cet homme
arriva à ce moment-là ; il n’était pas le ministère officiel prêt à le recevoir
dans le temple. On pourrait dire alors : « Il se trouvait là par hasard, pile
au bon moment ! » Non !
Il est venu guidé par le Saint-Esprit et rien n’indique qu’en
arrivant il savait qui était cet enfant. Personne ne lui a dit : « C’est Jésus
! » Jésus a été amené là par ses parents comme n’importe quels autres parents
l’auraient fait. Il avait la même apparence extérieure qu’un autre enfant, pas
du tout différent des centaines et milliers d’enfants qui se rendaient au
temple : des parents ordinaires avec un bébé ordinaire. Lorsqu’ils ont amené
l’enfant, Siméon le prit dans ses bras et se mit à prononcer des paroles
extraordinaires : « Seigneur, laisse maintenant ton serviteur partir en
paix, car mes yeux ont vu Ton Salut ».
De quoi Siméon parlait-il ? Comment savait-il ? D’où cela lui
vint-il ? Voyez-vous la signification de tout cela ? Siméon vint poussé par
l’Esprit ; ses mouvements étaient réglés par l’Esprit, et lorsqu’il a pris
l’enfant Jésus dans ses bras, le même Esprit témoigna à son esprit : « Voilà
Christ ! » Parce que le Saint-Esprit reposait sur lui, Siméon avait une
perception spirituelle. Quand il fut en présence de Christ, il le reconnut
immédiatement dans son esprit. Vous voyez donc ce qu’est un homme spirituel.
Siméon en est l’illustration, bien qu’il n’en est qu’une représentation
partielle car la Pentecôte n’avait pas encore eu lieu.
L’homme spirituel est guidé par l’Esprit, ses mouvements sont
synchronisés par l’Esprit ; il a la perception du moment où il agit par
l’Esprit. En agissant ainsi, il découvre les secrets spirituels sur Christ et
se trouve en possession d’une faculté de perception spirituelle qui fait que,
lorsque le Seigneur accomplit quelque chose, il en possède toute l’intelligence
et la connaissance. La faculté conduit à la fonction, en relation avec le plan
souverain de Dieu. Cela paraît un peu difficile, mais c’est la vie normale du
croyant, selon Romains chapitre 8.
Il est vrai que nous n’y entrons pas pleinement d’un coup ;
nous grandissons dedans, comme Paul nous le rappelle : « Croissez en Lui en
toutes choses ». C’est bien la définition de l’homme spirituel.
C - Pas une apparence
extérieure, mais un style de vie
Nous avons fait référence lors d’une dernière méditation à une
communauté de sacrificateurs et à ses caractéristiques. Sans aucun doute,
Siméon occupait une fonction sacerdotale. La sacrificature n’est pas
officielle, elle est spirituelle et la vraie sacrificature est basée sur la
conduite de l’Esprit, l’instruction de l’Esprit. Ceux qui sont conduits par
l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu. Siméon est pleinement dans cet esprit de
filiation, c’est pourquoi il est un vrai sacrificateur au sens spirituel. Cela
veut dire que si le peuple du Seigneur est un peuple spirituel et qu’il rentre
pleinement dans le Plan de Dieu, il doit y entrer par la vie et par la
révélation du Saint-Esprit différemment d’un moyen d’y entrer mécaniquement par
un livre ou une tradition. C’est à ce niveau que le besoin est si grand dans le
peuple de Dieu.
Après tous ces siècles de christianisme, nous sommes en
présence d’un système et d’un ordre où tout ce qui est dans le Nouveau
Testament est repris en système et en planification fixes et établis dans ce
monde. Par exemple, le commandement « Allez par tout le monde et prêchez
lÉvangile… » a été repris pour en faire quelque chose de systématique et
figé où il faut se conformer à un système chrétien reconnu. L’idée d’église est
devenue quelque chose de formel et de figé. Les chrétiens sont appelés à s’y
conformer et à agir en conséquence sous peine de sanctions. C’est peut-être un
des plus gros handicaps, que rencontre la spiritualité… Si nous n’avions pas
connu toute cette histoire de l’Eglise, si nous pouvions revenir au
commencement, les choses auraient été tellement plus simples et nous aurions eu
moins de mal à entrer dans notre condition spirituelle…. mais nous traînons
toujours ce fardeau qui est la norme.
Ce que nous appelons le christianisme n’est pas un système
terrestre, mais spirituel, et chacune de ses composantes doit l’aborder de
manière spirituelle, par la Vie et la révélation. Là réside toute la différence
entre l’imitation et la vraie Vie. Oh quel contraste entre voir quelque chose
objectivement et y pénétrer par la Vie, où règne le merveilleux, la vitalité,
la gloire, l’énergie et la puissance ! Peut-être avez-vous parlé pendant des
années sur des choses concernant la Parole de Dieu et vous y avez cru comme
étant la vérité jusqu’au moment où vous en avez perçu le sens… et tout vous est
apparu sous un tout autre aspect.
Tout votre discours, toute votre prédication et toute votre
croyance étaient plutôt vrais, justes et convaincants au niveau doctrinal, mais
quel effet cela a pu avoir sur vous ? Maintenant, comme tout a dégringolé et
s’est brisé, vous vous transfigurez au point qu’une joie, un plaisir, une
extase, une Vie s’installent. Nous commençons à entrer dans les choses par le
moyen de la Vie et de la révélation, autrement dit, pénétrer les choses et voir
les choses par l’Esprit.
Beaucoup de gens auraient pu venir en ce temps-là à Jérusalem
pour voir ce bébé. Peut-être auraient-ils accompli la même performance :
prendre le bébé et prononcer sur lui quelques paroles de bénédiction, remettre
le bébé et repartir… cela aurait été fini ! Mais Siméon lui est venu guidé par
l’Esprit de Dieu et a fait une découverte. Sa faculté spirituelle lui a permis
de discerner quelque chose que personne n’aurait vu : « Une lumière pour
éclairer les païens et la gloire de ton peuple, Israël ! »
Siméon entra dans la vie de l’Esprit par la Vie et par la
révélation. Autrement dit, il entra par et dans l’Esprit. Le Seigneur veut que
son peuple lui ressemble. Cela s’applique à la totalité du Plan divin et dans
tous ses détails. Ne nous en inquiétons pas car nous aurons à connaître le
secret de ces choses et nous découvrirons que ça marche… Le Seigneur veut que
son peuple entre dans la plénitude de Sa Pensée, ce qui n’est possible que s’il
cesse d’être dirigé par un système ou un ordre établi et qu’il apprenne ce qu’est
la marche avec Dieu dans le Saint-Esprit.
Cette vie de l’Esprit n’a pas de limites. Elle touche au Plan
divin et nous en faisons partie ; nous sommes « les élus conformément à Sa
volonté ». Nous voulons connaître le Plan et quelle est notre place dans ce
Plan. Nous voulons aussi connaître nos facultés et nos fonctions. Comment cela
? Pas en les étudiant, mais en les vivant.
Avoir une connaissance scientifique du fonctionnement du corps
humain est peut-être intéressant, mais on en a pas besoin pour vivre. Vivez et
la chose fonctionne ! Vous n’avez pas besoin de faire un exercice mental
épuisant pour inspirer et expirer de l’air dans vos poumons ; vous le faîtes
automatiquement et le reste suit son cours. Bien sûr, bien respirer est
important aussi. Vivez et le reste suivra ! Bougez et vivez dans le
Saint-Esprit et tout le Plan de Dieu suivra ! Vous êtes obligés, vous ne pouvez
pas faire autrement. Donc, l’objectif est d’amener le
peuple de Dieu à un stade où
il marche avec le Seigneur, où il est si ouvert à Lui qu’il est préparé à
cheminer avec Lui.
Quelquefois ce sera laisser beaucoup de choses qui sont
secondaires, peut-être même abandonner des choses religieuses et accepter
certaines choses pour marcher avec le Seigneur. Il peut y avoir un prix à payer
: incompréhension, solitude et tout ce qui va avec. Mais si vous êtes tellement
ouverts au Seigneur, ces choses ont peu d’importance et vous êtes prêts à
marcher avec Lui quelqu’en soit le prix, quelque soit les propos tenus par les
gens du système religieux ; vous entrerez dans les secrets de la pensée de Dieu
aussi naturellement qu’une fleur s’ouvre sous les rayons du soleil ; vous ferez
des découvertes et vous trouverez qu’il existe un domaine illimité de
compréhension et d’intelligence, de possibilité, de capacité et de puissance,
dont vous n’auriez jamais rêvé.
Le Seigneur ne va pas nous le montrer et l’élargir devant nous.
Nous le découvrirons en marchant par l’Esprit.
D - La dépendance des
croyants
Nous allons en voir un autre aspect dans 1 Corinthiens chapitre
12. Paul parle aux Ephésiens du Corps qui est l’Eglise. « L’Eglise qui est
Son Corps », l’assemblée qui est l’instrument oint par Dieu. Il est vrai
que le croyant individuellement reçoit le Saint-Esprit et est oint du Saint-Esprit,
mais c’est le Corps de Christ qui est oint du Seigneur comme Christ est un ;
c’est le Saint-Esprit qui amène Christ à tous les vrais croyants et ce faisant,
Il fait de tous les croyants un, parce que Christ est un et indivisible. C’est
pareil, autrement dit, de constater que l’onction n’est pas distribuée de façon
fragmentée, car elle est une.
Nous sommes tous baptisés dans un seul Esprit en un seul Corps.
C’est ainsi que le Seigneur voit les choses d’En Haut. Cette onction est
corporative, ce qui signifie que la véritable Eglise est essentiellement
spirituelle, car elle est constituée de la demeure du Saint-Esprit. Dans sa
nature, elle est spirituelle, et tout ce que nous avons dit au sujet de l’homme
spirituel est vrai de l’Eglise selon la pensée divine. L’assemblée des croyants
a donc une valeur pratique importante comme instrument oint par Dieu.
La Vie est sa valeur
première. Peut-être n’en avez-vous pas expérimenté sa valeur précieuse, mais
gardez cette affirmation dans votre cœur et quand vous irez de l’avant avec le
Seigneur, vous le découvrirez parce que vous en aurez besoin. La Vie est liée à
l’assemblée, instrument oint de Dieu ; a moins de reconnaître et de vous
reposer sur la valeur de cette communion du Saint-Esprit, qui est celle des
croyants (quelque chose qui émane du Saint-Esprit entre les croyants), nous
serons anéantis. C’est pourquoi Paul met ce que nous appelons la bénédiction à
la fin de l’épître aux Corinthiens ; pourquoi à la fin ? « La grâce de notre
Seigneur Jésus-Christ… » C’était une contradiction à tout ce qui se passait
à Corinthe : ils s’étaient tellement adonnés à la sagesse et le sujet des dons
spirituels était si important pour eux ! Et Paul arrive au chapitre 13 :
« Quand je parlerais
toutes les langues des anges et des hommes, si je n’ai pas l’amour, je suis
comme un airain qui résonne et une cymbale qui retentit… »
Je pourrais avoir tous ces
dons, prophétie, foi, guérison,… et que je n’ai pas l’amour – qu’en est-il ? Ce
n’est pas le don mais la grâce qui fait toute la différence. « La grâce…
l’amour », il y a des divisions à Corinthe (l’un dit : je suis de Paul ;
un autre dit : je suis d’Apollos ; un troisième : moi je suis de Pierre) ;
Paul parle de l’amour de Dieu.
« La communion du Saint-Esprit soit avec vous tous… »
L’assemblée est vue sous l’angle de la relation des croyants, dans le
Saint-Esprit, la communion des croyants en un seul Esprit. Pour les croyants
c’est absolument vital et indispensable.
Si le Seigneur vous met en relation avec un groupe spirituel de
son peuple, vous commettez un suicide spirituel si vous sortez de là où il vous
a placé. Le Seigneur ne nous a pas mis ensemble juste pour avoir des amis. Son
but c’est la Vie ; il a été prouvé maintes fois qu’un enfant de Dieu a été restauré
et guéri dans sa propre vie, suite à la restauration d’une relation brisée avec
d’autres enfants de Dieu, par le renouvellement de la communion, avec le peuple
de Dieu.
On peut en faire un constat encore plus simple : quand vous
êtes fatigués, épuisés, découragés et que vous vous joignez au peuple de Dieu
pendant une heure, quel est le résultat ? Vous êtes en forme ! Cela veut dire
la vie spirituelle pour vous ! Un des principaux objectifs du diable est de
détruire la vie du peuple de Dieu en le dispersant, en le séparant et en
isolant ses membres. Ce qui signifie que lorsque le Seigneur dispose de 2 ou 3
personnes ou plus si possible (le minimum est 2), alors il existe une force
bien plus grande qu’une force individuelle.
La plénitude est liée au rassemblement des croyants. Que
d’élargissement et que de croissance dans la lumière et dans la vie ! Que de
dangers et de limitations dans l’isolement et la séparation !
E - Une question d’équilibre
et de proportion
Une autre chose très importante qui est en relation avec la
communion du peuple de Dieu dans l’assemblée, c’est la proportion et l’équilibre.
L’isolement et le détachement du Corps conduisent en général à un déséquilibre
et une perte de proportion, une sorte de position extrême dangereuse qui ne
correspond pas à la réalité. Gardez la communion et vous maintiendrez
l’équilibre ; nous avons besoin l’un de l’autre pour maintenir l’autre en bonne
santé spirituelle et pour nous maintenir dans l’équilibre.
Lorsque le peuple spirituel est en danger de déséquilibre, le
Saint-Esprit doit opérer un ajustement nouveau avec les autres enfants de Dieu
qui va dans le sens d’une reconnaissance et d’une joie au sein de la communion.
Il existe des choses célestes, éternelles et spirituelles de très grande
importance qui doivent être révélées à la vie de l’assemblée et à la relation
pratique du peuple de Dieu.
Le Seigneur ne fait jamais rien au hasard, mais Il est toujours
guidé par un autre intérêt vital. Il est clair que l’assemblée, en raison du nombre
de ses membres, apporte une mesure élargie de Christ.
Un des résultats immédiats de l’avènement du Saint-Esprit, à la
Pentecôte fut qu’ils persévérèrent dans la communion fraternelle. Le résultat
de la présence du Saint-Esprit, c’est la vie et la communion. Ananias et
Saphira avaient violé ce principe et ils en sont morts. La vie demeure dans la
communion : elle est force et plénitude.
Toutes ces caractéristiques étaient présentes dès le début :
lorsque le Saint-Esprit est venu, il régnait l’équilibre, la bonne proportion,
à cause de la mesure élargie de Christ, du fait du rassemblement des membres.
Ce qui signifie que l’onction régnait aussi dans une large mesure.
Nous ne pouvons n’en connaître qu’une petite mesure
individuellement, mais si nous sommes tous réunis, cette mesure se trouve à un
degré bien plus élevé. L’onction réside dans la présence du Seigneur Lui-même
où Dieu vient et s’engage, selon qu’il est écrit : « Là où deux ou trois
sont réunis en mon Nom, Je suis présent au milieu d’eux ». Ceci pourrait
poser certaines questions, mais nous ne faisons ici que poser les fondements
des principes de la vie de l’Esprit. La manifestation doit être prouvée par
vous, et si vous marchez avec le Seigneur, si vous êtes spirituels, si vous êtes
conduits par l’Esprit et que votre vie lui est consacrée, vous en arriverez là.
Ce peut être lent ou rapide, mais on est obligé d’y arriver ! La forme
extérieure n’a
aucun sens… Que le Seigneur
garde nos cœurs attachés à Sa Parole !
VII - LA RELATION ENTRE VIE
DE L’ESPRIT ET PLAN DE DIEU
« Dieu ayant autrefois
parlé à nos pères, à plusieurs reprises et de diverses manières, par les
prophètes, nous a parlé en ces derniers temps par Son Fils qu’Il a établi
héritier de toutes choses et par qui Il a fait le monde ; et qui, étant la
splendeur de sa gloire et l’empreinte de sa personne et soutenant toutes choses
par sa parole puissante, ayant opéré par Lui-même la purification de nos
péchés, Il s’est assis à la droite de la Majesté divine dans les lieux célestes
» (Hébreux 1:1-3).
« …Car Il n’a point
soumis aux anges le monde à venir dont nous parlons. Mais quelqu’un a rendu
témoignage en disant : Qu’est-ce que l’homme pour que tu te souviennes de lui,
ou le Fils de l’Homme pour que tu jettes les yeux sur Lui ? Tu l’as fait un peu
inférieur aux anges ; tu l’as couronné de gloire et d’honneur, et tu l’as
établi sur l’ouvrage de tes mains. Tu as mis toutes choses sous ses pieds. Car
Dieu lui ayant assujetti toutes choses n’a rien laissé qui ne lui soit assujetti
; or, nous ne voyons pas encore que tout lui soit assujetti. Mais nous voyons
couronné de gloire et d’honneur ce Jésus, qui, par la mort qu’il a soufferte, a
été fait un peu inférieur aux anges, afin que par la grâce de Dieu il subît la
mort pour tous. En effet, il était convenable que celui pour qui et par qui
sont toutes choses, voulant amener à la gloire un grand nombre de ses enfants,
rendît parfait le Prince de leur salut, par les souffrances. Car tous, celui
qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés, relèvent d’un seul ; c’est pourquoi
il n’a point honte de les appeler frères, en déclarant : J’annoncerai ton nom à
mes frères, je te louerai au milieu de l’assemblée » (Hébreux 2:5-12).
« C’est pourquoi, frères
saints, qui avez pris part à la vocation céleste, considérez l’apôtre et le
souverain Sacrificateur de la foi que nous professons, Jésus-Christ, qui a été
fidèle à Celui qui l’a établi, comme Moïse aussi le fut dans toute sa maison »
(Hébreux 3:1-2).
« …C’est pourquoi, le
Saint-Esprit dit : Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos
cœurs, comme ce fut le cas lors de la contestation au jour de la tentation au
désert… » (Hébreux 3:7-8).
L’épître aux Hébreux semble prédominante. C’est une des épîtres
les plus importantes de la Bible. Nous sommes ici en présence de clauses qui
sont des clés pour la lettre mais aussi des clés pour quelque chose de bien
plus grand que cette lettre. Au chapitre 2 et au verset 5, nous avons
l’expression : « le monde à venir dont nous parlons ».
Toute la lettre de
l’apôtre est reliée à cette expression extraordinaire. Cela nous montre toutes
les voies et tous les moyens que Dieu a utilisé pour sécuriser, non seulement
le monde inhabité à venir qu’Il a à cœur, mais tout le gouvernement de ce monde.
Ainsi donc ce dont il est parlé dans cette lettre est la domination du monde
inhabité à venir, et nous allons en parler dans le cadre du Plan de Dieu.
A - Le Plan originel de Dieu
Il apparaît clairement dans les chapitres 1 et 2 de l’épître
aux Hébreux. Dieu avait un concept spécial, l’être humain, qui est caractérisé
par une humanité créée comme une manifestation de la pensée de Dieu,
c’est-à-dire que l’homme exercerait une domination sur la création. « Qu’est-ce
que l’homme pour que tu te souviennes de lui, et le fils de l’homme pour que tu
le visites (ou que tu y accordes de l’importance) ?… Tu l’as fait de peu
inférieur aux anges ; tu l’a couronné de gloire et d’honneur et tu l’as établi
au dessus des oeuvres de tes mains : tu as placé toutes choses sous ses pieds ».
Telle était l’intention divine, les conseils éternels de Dieu :
la domination de l’être humain sur la création, le monde inhabité. C’était le
plan originel de Dieu.
Ensuite, se produit la grande tragédie de la Chute, où l’être
humain ne peut plus atteindre la pleine mesure du plan divin. L’homme qui
aurait pu entrer dans cette dimension, dès le commencement a chuté et a perdu,
non seulement la position qu’il aurait dû tenir mais aussi celle qui lui était
promise. Nous sommes face à la tragédie de la chute de l’homme et ses
conséquences.
B - La protection de
l’intention et du but originels
Celle-ci se fait par deux
moyens :
- l’incarnation de Son Fils,
- l’expiation et la
rédemption de Son Fils.
« Dieu… nous a parlé en
ces deniers temps par Son Fils… qui… ayant opéré par lui-même la purification
de nos péchés, s’est assis à la droite de la Majesté divine dans les lieux très
haut ».
Dieu protège et sécurise son intention originelle par Son Fils.
Ainsi l’apôtre dit : A présent nous ne voyons pas que toutes choses soient sous
ses pieds ; nous ne voyons pas le plan divin originel réalisé en l’homme, mais
nous voyons un Homme, le Fils de Dieu et Fils de l’Homme, couronné de gloire et
d’honneur, à cause des souffrances de sa mort ; et, en tant que représentant de
l’être humain, toutes choses sont sous ses pieds.
« Assieds-toi à ma droite
jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied ». Ceci est dit au
Fils. « Nous voyons Jésus ». C’est toujours le titre d’incarnation, le
titre de Fils de Dieu, qui ont un rapport avec l’humanité de cette Personne
Divine, qui est utilisé. En conséquence, nous voyons, en deuxième lieu, la
protection du plan originel en Christ au travers de l’incarnation et de la
Croix.
C - La vocation céleste et
le partenariat des Fils
« C’est pourquoi, frères saints, qui avez pris part à (qui
êtes partenaires de) la vocation céleste, considérez l’Apôtre et le
Souverain sacrificateur……. » L’apôtre dit plus loin : « Nous sommes
devenus participants (partenaires) de Christ pourvu que nous conservions
ferme jusqu’à la fin notre première assurance ». Ceci implique la
domination sur le monde inhabité à venir en communion avec Christ, et pas
seulement l’établissement dans le monde inhabité qui vient.
Ce sera une bonne chose d’être dans ce monde-là, sans avoir été
frappé sous le coup du jugement. Mais, ce n’est pas tout : il est question du
gouvernement, quelque chose de plus, et ceux qui y seront ne gouverneront pas
tous. C’est le peuple particulier qui est appelé à gouverner sur le monde
inhabité à venir. C’est l’Eglise qui sera l’instrument dirigeant de ce monde.
C’est par Son Corps que Christ exercera son autorité.
Il y a une différence entre résider dans les nouveaux cieux,
être en relation avec la nouvelle terre, et simplement être sur la nouvelle
terre à venir, lorsque le feu l’a purifiée, qu’elle a été restaurée et changée.
Il est très clair que le péché n’a pas seulement pénétré l’être humain et
perturbé la race humaine, mais il s’est produit un grand désordre cosmique qui
a détraqué ce monde de sa position cosmique. Le prince de la puissance de l’air
est très actif dans les domaines atmosphériques pour provoquer désordres et
perturbations.
Il y aura de nouveaux cieux et une nouvelle terre, une terre
glorieuse. Il y aura aussi des nations, mais il nous est dit plus loin qu’il y
aura une cité sainte, une nouvelle Jérusalem. C’est un langage symbolique.
C’est une figure de l’Eglise, et les nations marcheront à sa lumière. Il est
question ici du gouvernement de la cité.
Il semble qu’au temps de ses épîtres aux Ephésiens et aux
Philippiens, l’apôtre Paul s’était rendu compte qu’il existait bien plus que
d’être simplement sauvé. Il le résume au verset 14 de Philippiens 3 : «
Je fais une chose : oubliant ce qui est derrière moi et
avançant vers ce qui est devant moi, je cours avec ardeur vers le but, à cause
du prix de la vocation céleste de Dieu en Christ Jésus ».
Paul n’a jamais rien eu à faire pour assurer son salut, mais il
a saisi un éclair de quelque chose de plus que le fait de n’être qu’un simple
habitant de ce monde à venir. Il a vu l’union du Trône avec Christ (« A
celui qui vaincra, Je le ferai asseoir avec moi sur Mon Trône »). Là est
tout le sens de la vocation céleste de l’Eglise.
L’apôtre nous en donne une illustration à caractère historique.
Il nous ramène à Israël dans le désert, à la génération qui n’est pas entrée
dans la terre promise, qui a échoué. Il nous rappelle la parole d’avertissement
qu’il a eu à cette occasion :
« C’est pourquoi,
l’Esprit dit : aujourd’hui si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos
cœurs, comme une provocation le jour de la tentation dans le désert où vos
pères me tentèrent et me mirent à l’épreuve, alors qu’ils avaient vu mes
oeuvres pendant 40 ans. C’est pourquoi, je suis irrité contre cette génération…
et Je le jure dans ma colère, ils n’entreront point dans mon Repos ».
La génération suivante y est entrée, y posséda la terre, et les
peuples qui y étaient présents lui furent soumis. Le monde inhabité à venir
doit lui aussi être placé sous la domination de ceux qui ont été appelés à la
vocation céleste. Le Seigneur nous dit : « Entendez-vous Ma Voix ? Alors,
n’endurcissez pas vos cœurs au point de passer à côté de mes intentions ! »
Le gouvernement du monde à venir dépend de notre partenariat avec Christ et de
notre obéissance à la vocation céleste et à la voix céleste.
D - La formation des Fils
Le point suivant qui se dégage de cette épître sur le plan et
la vocation célestes, c’est la formation des Fils. Parce que cette vocation
doit se réaliser par la filiation, il nous faut être entraînés et formés. Après
avoir introduit l’épître par la filiation et l’avoir répété encore et encore
jusqu’à mentionner le mot « frères », après avoir évoqué le processus de
la Croix, l’œuvre d’expiation, le service sacerdotal et tout ce qui est lié à
la rédemption de l’être humain, l’apôtre arrive au chapitre 12 où la filiation
est au cœur de notre formation. Là, vous êtes considérés comme des fils. On est
enclin à penser que cela demande trop de discipline, de correction,
d’expériences étranges et d’épreuves. Mais, arrêtez-vous un instant !
Le gouvernement du monde à venir, le partenariat avec Christ,
ce que cela implique de gloire et d’honneur, tout cela ne demande-t-il pas
correction, rectifications et discipline ? Paul nous dit que « le Seigneur
châtie chaque fils qu’Il aime ». Cela n’a pas pour nous un rapport
simplement comme enfants de Dieu, mais il y a plus loin : la version grecque
est claire en disant qu’ « Il châtie chaque fils qu’Il reçoit (littéralement
: qu’Il positionne) ». Le fils représente plus que l’enfant. L’enfant
naît dans la maison, le fils grandit dans le foyer. Le niveau de la filiation
est celui où le père place le fils en position d’honneur et de responsabilité.
La Bible parle du « fils de ma Droite ». Le fils est le
« bras droit » du père. L’apôtre va encore plus loin dans l’entraînement et la
formation : « Si vous endurez le châtiment, Dieu vous traitera comme des fils
». Ceci vient après une autre affirmation : « Le Seigneur châtie celui
qu’Il aime ». L’apôtre continue :
« Jusqu’à présent, nous
avons eu des pères selon la chair qui nous corrigeaient et nous les respections
; pourquoi ne nous soumettrions pas aussi au Père des esprits et vivre ? »
Le Père s’occupe de notre esprit. Ceux qui auront développé
ici-bas leur esprit, qui auront atteint la maturité spirituelle, ceux-là
régneront dans le monde à venir.
Tout ceci fait un lien avec notre sujet : la relation entre la
vie de l’Esprit et le Plan ultime de Dieu. C’est la question de notre éducation
spirituelle et de notre développement spirituel.
E - Le Plan de Dieu se
réalise en l’homme par la filiation
Deux points importants de plus sur ce sujet : Le premier est
que ce mot « fils » ou « filiation » intègre en nous la volonté de Dieu de
création de l’être humain.
L’homme est homme, mais dans le plein sens du terme, il est «
fils » ou « fille ». Tout est concentré dans ce mot. Vous comprendrez alors ce
que Dieu veut dire quand l’homme est une représentation de Lui-même, créé à Son
Image : « Faisons l’homme à notre image, à notre ressemblance ». Dieu a
notre pensée sur les choses ; Il a notre autorité sur les choses, et la façon
dont Il est traité est aussi la façon dont nous sommes traités. Nous sommes UN.
C’est le sens précis de l’expression si courante dans la bouche des prophètes
de l’Ancien Testament : « Fils de l’homme ». Dieu parle par son
représentant le prophète, et le traitement subi par les prophètes est le même
pour Dieu. « Fils de l’homme » signifie « représentant ». Dieu va
diriger le monde inhabité à venir par un Représentant commun et collectif :
l’Eglise.
Ainsi, la représentation s’effectue par la filiation. La
filiation est le niveau de maturité où la responsabilité est pleinement
assumée, et un fils d’homme, dans le plein sens du terme, est celui qui
représente le père. On parle quelquefois du fils comme d’un enfant, en
comprenant bien ce que l’on dit, mais chez les Grecs cela n’aurait jamais pu
être le cas : en effet, dans leur culture de l’époque il aurait été honteux de
dire à propos de son fils qui atteint sa majorité qu’il est mon enfant.
Lorsque l’enfant atteignait sa majorité, il était placé en
position de responsabilité, d’honneur et de confiance, car il était considéré
comme représentant du père, grand et mature.
Dieu est représenté par Son Fils et ce Fils amène beaucoup de
fils à la gloire et l’honneur. La filiation est une notion inclusive à Christ
et à Ses fils qui sont amenés à diriger le monde inhabité qui vient.
F - La souveraineté est
inhérente à la filiation
Un autre point ressort clairement de cette épître : la
souveraineté ou le gouvernance est inhérente à la filiation. Les deux choses
vont ensemble : si nous sommes dans le Fils de Dieu « qu’Il a fait Héritier
de toutes choses », alors nous sommes « cohéritiers avec Lui ».
Nous sommes appelés à une communion avec le Fils de Dieu, mais
Il fait une oeuvre en nous pour rendre possible une prise de position à cause
de l’intelligence spirituelle, de la croissance spirituelle et de la maturité
spirituelle. Tout au long de cette épître, on découvre que l’héritage est
toujours étroitement lié à la filiation. Cette représentation de Dieu au sein
de la filiation et de la gouvernance a aussi certaines caractéristiques :
1. Elle est liée à et
marquée par la résurrection.
Alors que Jésus était Fils de Dieu à sa naissance, Il fut
surtout et spécialement marqué comme Fils de Dieu à sa Résurrection. L’apôtre
le souligne bien : « Marqué comme Fils de Dieu par la résurrection des
morts, selon l’esprit de sainteté ». Le terrain de la résurrection est
celui où tout ce qui est de la chair a été détruit, et sur ce fondement, la
filiation symbolise une mise à part pour Dieu, qui était une caractéristique et
une réalité de la vie de Jésus, Fils de Dieu.
2. Elle vient du
Saint-Esprit.
Rien ne vient de nous-mêmes, mais tout vient du Saint-Esprit,
donc le lien entre la vie dans l’Esprit et le Plan de Dieu. Le fils est conduit
par le Saint-Esprit en toutes choses : « Car tous ceux qui sont conduits par
l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu ».
3. Elle s’inscrit dans
l’ordre divin, qui est ici une question capitale.
Cet ordre divin comprend la soumission à Christ la Tête, et la
soumission au Père de nos esprits dans toutes nos actions. Le désordre est le
contrôle personnel sur tout ce que Dieu veut faire et refuser la formation
qu’Il veut nous donner ; ce qui amène une perturbation générale, qui fait que
Dieu, dans de telles conditions, ne peut jamais atteindre ses objectifs.
G - La nécessité d’une
adaptation et d’un ajustement
Cette notion est très importante pour le Seigneur. Sommes-nous
malléables et prêts à nous adapter ? Il y a beaucoup d’exemples d’un principe d’adaptabilité,
dans la Parole de Dieu. L’apôtre Paul parle de servir « en nouveauté
d’esprit ».
Avant sa rencontre avec Jésus sur le chemin de Damas, il était
animé d’un esprit de domination et d’agression. Là il parle d’un esprit nouveau
: en effet, il ne sert plus son ego, animé par la volonté de Saul de Tarse ; il
est animé d’un esprit nouveau, car il a accepté de s’ajuster et de changer.
Le Seigneur n’a rien pu faire avec lui tant que Saul de Tarse
ne s’est pas humilié en déclarant : « Seigneur, que veux-tu ? » Sans nul
doute Saul de Tarse n’aurait jamais été dans une telle disposition… Paul a dû
s’adapter en permanence à des changements : il renonça par exemple à aller en
Bithynie. Saul de Tarse, lui, serait parti sans demander l’avis de personne,
mais Paul l’apôtre savait que marcher par l’Esprit c’était lui obéir et il
n’est pas parti. Ailleurs, il était désireux d’aller en Asie Mineure, mais le
Saint-Esprit le lui interdit et il renonça. Mais, sachant que Paul était
sensible à la direction de l’Esprit, ce dernier lui proposa une autre option et
Paul la prit. Il avait une grande faculté d’adaptation et il s’ajustait
aisément.
Un autre exemple : les 11 disciples de Jésus. Remarquez
l’adaptabilité de ces hommes, comment ils s’ajustaient au Seigneur ressuscité.
Ils avaient des convictions fortes au sujet du Royaume de Dieu, et vers la fin,
ils disaient encore au Seigneur : « Seigneur, est-ce en ce temps que tu
restaureras le royaume au peuple d’Israël ? » Ont-ils mal réagi à sa
réponse ? Non, ils sont retournés à Jérusalem et ils ont attendu ; ils se sont
adaptés à une situation nouvelle.
Toute l’épître aux Hébreux et celle des Galates nous montre
l’importance de l’adaptabilité à un changement de situation et de
positionnement. Les Hébreux ont été élevés dans le judaïsme, dans la rigidité
du service religieux du temple Paul leur dit Christ a tout accompli en devenant
le contre symbole de tous les symboles : plus de temple, plus de sacrificateur,
plus de sacrifice, plus de tout cela aux yeux de Dieu ; tout a été accompli
dans Sa Personne et le reste est écarté.
Ils ont dû s’adapter : le système terrestre n’existe plus et
est remplacé par le système céleste: le temple a été remplacé par le
rassemblement au Nom de Jésus ; l’œuvre d’expiation du Seigneur Jésus a
remplacé le sacrifice ; l’œuvre sacerdotale de Christ dans les cieux a remplacé
le sacrificateur. Christ vit éternellement dans le Ciel pour intercéder. La
question est de savoir ce que Dieu peut faire avec nous, comment Il peut nous utiliser
et qui va pouvoir s’ajuster et s’adapter pour atteindre Son objectif. La Parole
de Dieu nous donne une application très pratique de toutes ces choses.
Beaucoup de chrétiens ne veulent ni s’ajuster ni s’adapter à la
vérité, parce que souvent cela implique de rompre avec quelque chose de très
important et de très précieux pour nous, ou encore parce que ce n’est pas dans
notre conception des choses. Aux yeux de Dieu ces choses n’occupent de loin pas
la place que nous pensions, et il faut le laisser derrière.
Sachons nous adapter à quelque chose de plus élevé et de plus
grand et à une conception plus spirituelle et céleste des choses. Pour les
Hébreux, c’est une nouvelle configuration qu’il fallait rencontrer et il a
fallu s’adapter fortement : puisqu’il ne comptait plus pour Dieu, le temple
faisait partie du passé.
Tout le service religieux et les activités du temple étaient
clos. Qu’allait-il se passer ? Très vite toute la communauté juive se dressa
contre eux en les traitant d’apostats. L’apôtre règle la question : « Sortons
du camp et avançons vers Lui en supportant sa réprobation et son opprobre ».
Est-ce le prix à payer ?
Quel camp ? Le camp de l’ordre religieux reconnu quel qu’il
soit. Ils subirent l’opprobre et la réprobation. Quelle réprobation ? La
sienne. Est-ce que nous nous adaptons ? Non, si nous nous arrêtons au prix à
payer. Si nous refusons de nous ajuster et de nous adapter, Dieu ne pourra
atteindre son but : diriger le monde à venir.
Voilà donc notre vocation et ce qui est nécessaire pour
l’assumer. Cela inclut la vie de l’Esprit, sous la direction du Saint-Esprit.
Dans la perspective de ce Plan, il est urgent de s’assurer que le Corps soit
mis à part des nations pour diriger et gouverner le monde inhabité à venir.
C’est notre vocation céleste.
VIII - UNE RESSOURCE COMMUNE
« Par la grâce qui m’a
été donnée, je dis à chacun de vous de ne pas avoir une trop haute opinion de
lui-même, mais de revêtir des sentiments modestes, selon la mesure de foi que
Dieu a départie à chacun. Car, comme nous avons plusieurs membres dans un seul
corps, et que tous les membres n’ont pas la même fonction, ainsi nous, qui
sommes plusieurs, nous sommes un seul corps en Christ, et nous sommes chacun en
particulier les membres les uns des autres, ayant toutefois des dons
différents, selon la grâce qui nous a été donnée : soit la prophétie pour
l’exercer selon la mesure de la foi ; soit le ministère pour s’y attacher ;
soit l’enseignement pour s’y appliquer ; soit l’exhortation pour la pratiquer. Celui
qui distribue les aumônes, qu’il le fasse avec simplicité ; celui qui préside,
qu’il le fasse avec soin, celui qui exerce les oeuvres de miséricorde, qu’il le
fasse avec joie » (Romains 12:3-8).
« Il y a diversité de
dons, mais un même Esprit. Il y a aussi diversité de ministères, mais un même
Seigneur ; il y a aussi diversité d’opérations, mais c’est le même Dieu, qui
opère tout en tous. Or, la manifestation de l’Esprit est donnée à chacun pour
l’utilité commune » (1 Corinthiens 12:4- 7).
« Il a mis toutes choses
sous ses pieds et l’a donné pour chef suprême de l’Eglise, qui est son Corps et
la plénitude de celui qui remplit tout en tous » (Ephésiens 1:22-23).
« Mais que, professant la
vérité dans l’amour, nous croissions en toutes choses dans celui qui est le
Chef, Christ ; de qui, tout le corps, bien coordonné et étroitement uni, par le
concours de toutes les articulations, tire son accroissement, selon la force
accordée à chaque membre, afin qu’il soit édifié lui-même dans l’amour »
(Ephésiens 4:15-16).
« C’est Lui qui est la
Tête du Corps de l’Eglise : Il est le commencement, le premier né d’entre les
morts, afin qu’il tienne le premier rang en toutes choses » (Colossiens
1:18).
« …Dont tout le corps,
joint et étroitement uni par les articulations et les liens, s’accroît d’un
accroissement selon Dieu » (Colossiens 2:19).
« Ne néglige point le don
qui est en toi, qui t’a été donnée par prophétie, par l’imposition des mains du
conseil des anciens » (1 Timothée 4:14).
« C’est pourquoi je te
rappelle de ranimer le don de Dieu qui t’a été transmis par imposition de mes
mains » (2 Timothée 1:6).
Nous abordons l’aspect collectif commun : la relation entre la
vie de l’Esprit et le Plan de Dieu à propos de l’Eglise, en reconnaissant ce qui est
établi dans la Parole, c’est-à-dire que la représentation de Dieu dont nous
parlons n’est pas seulement individuelle mais commune et collective. Il existe
deux définitions très importantes de l’Eglise. La première est celle de 1
Corinthiens 12:12 : « de Christ » « comme le corps est un… il en est
de même de Christ ». Voila la définition la plus complète de l’Eglise.
La deuxième est dans Ephésiens 2:15 : « …un homme nouveau ».
Les deux premières sont résumées dans une troisième : « l’Eglise qui est son
Corps ». Dans l’esprit de Paul, le Corps est Christ symbolisé de manière
collective : c’est encore et toujours l’homme nouveau. Tout est concentré dans
ces deux définitions : Christ et l’homme nouveau en une entité commune,
l’Eglise. Nous avons beaucoup parlé de l’esprit de filiation chez l’individu
chrétien, mais cet esprit est encore plus présent au sein de l’Eglise. C’est en
un seul et même Esprit que nous sommes baptisés dans un Corps, l’Esprit de
filiation. Ceci veut dire que l’importance de l’individu dépend du Corps, dans
le Corps.
L’Apôtre le souligne en déclarant : « par la grâce de Dieu
qui m’a été donnée, j’exhorte chaque être humain à ne pas avoir une trop haute
opinion de lui-même, parce que nous sommes tous membres les uns des autres ».
L’individu ne doit pas être placé au-dessus du corps. Le membre a son
importance, l’apôtre le dit clairement, mais il n’est pas prédominant. Ce qui
nous amène à un autre aspect de la vérité du Corps de Christ, qui est présenté
dans la Parole de Dieu.
A - Le Saint-Esprit et
l’ordre au sein du Corps
La vision de Paul sur le Corps est si surprenante qu’elle
semble impossible. Il présente l’Eglise, Corps de Christ, comme un organisme
complet dès le départ et déjà en marche. Il en parle au présent. « Tout le
corps bien coordonné et étroitement uni… fait croître… » Le corps est un.
Paul ne parle jamais de l’Eglise comme si elle allait être unie et coordonnée :
« le Chef, Christ… de qui le corps bien coordonné et étroitement uni… fait
croître ».
On en est stupéfié au point de se poser des questions et d’en
tirer certaines conclusions. Le fait est que, comme nous le constatons, le
corps est loin d’être coordonné et uni ; il est même écartelé et désordonné. Ce
n’est que très rarement que nous pouvons affirmer que l’Eglise est unie et
parfaitement coordonnée.
C’est surtout le contraire ! Même deux personnes parfaitement
unies en Christ font partie des exceptions. Et pourtant Paul affirme que c’est
l’état de l’Eglise.
Nous pensons que c’est la situation idéale, donc impossible.
Paul l’a écrit il y a des siècles de cela, comme si l’Eglise était dans cet
état-là, et nous devons examiner les circonstances du temps de Paul pour voir
que sa conception était en contradiction avec la situation d’alors. Ce n’est
pas une situation impossible. Si nous avions vu les choses comme Paul, nous
aurions dit la même chose. Ce que Paul voyait sur l’Eglise, Corps de Christ
était bien évidemment une vision spirituelle et pas naturelle. Il voyait
l’Eglise d’en haut et non d’en bas.
Il ne considérait pas le côté humain des croyants et ce qui
provoquait conflits et tensions, la division et le manque d’adaptabilité, de
communion et d’unité, il voyait le lien intime. C’est une des choses les plus
difficiles à expliquer. Nous pouvons bien voir ce que Paul veut montrer, et il
y a une clé à cela. La clé est que Christ est une unité. Il n’y a ni conflit,
ni tension, ni division, ni esprit de parti, mais une parfaite harmonie, une
vie ordonnée.
Le Saint-Esprit, qui est l’Esprit de Christ, distribue Christ à
tous Ses membres. Ce qu’ils sont en eux-mêmes est une chose, mais ce que Christ
est en eux, c’est autre chose. En venant au sein du conflit de notre humanité,
il n’a pas abandonné sa nature et n’a perdu ni sa parfaite harmonie ni son unité.
Ce qui est de Christ en nous produit une chose, d’une seule manière dans un
seul but pour accomplir un plan bien défini. Il ya une unité parfaite et une
relation parfaite. Ce qui vous est donné est un aspect des choses, une
caractéristique de Christ, alors qu’à moi est donné un autre aspect, et à un
troisième encore un autre aspect. Cependant, toutes ces caractéristiques
forment un seul Homme parfait et sont nécessaires dans ce but.
Si nous vivons dans l’Esprit, si notre vie est dans l’Esprit,
malgré tout ce que nous sommes par nous-mêmes, il y a en nous toute la parfaite
unité de Christ ; il y a quelque chose de Christ à l’œuvre en chacun qui,
reliée à tout ce qui est de Lui dans tous les autres, accomplit toute la
manifestation de Christ.
C’est ce que Paul a vu, et c’est ce que nous devons voir. C’est
ainsi que l’Apôtre évalua la situation à Corinthe. L’un disait : « Je suis
de Paul ! » ; un autre : « Je suis d’Apollos ! » ; encore un autre :
« Je suis de Pierre ! » Paul rétorque : « Christ est-Il divisé ? »
Il veut dire : « C’est vous, c’est pas Christ. Vous violez la vérité, vous
détruisez la réalité. La réalité est que Christ demeure un. Parce que vous
vivez en vous-mêmes, vous êtes en contradiction, mais le fait demeure que
Christ est un. Si vous abandonnez cette façon de penser, et venez sur le
terrain de Christ, vous entrerez dans cette réalité ».
Ainsi Paul vit comme d’en haut, tout ce que nous voyons sur ce
qui se présente à nous en tant qu’Eglise, Corps de Christ et peuple du Seigneur.
Paul a vu l’Eglise sous une perspective céleste et il en enseigna la vérité ;
laquelle ? Christ est un et, bien qu’Il puisse se livrer à nous par le
Saint-Esprit, sous divers aspects de Sa Personne. Il n’est pas divisé. Même si
nous, les enfants de Dieu, nous sommes divisés, l’unité de Christ demeure
malgré tout. Mais Paul a perçu et vu plus que cela. Il a compris son
fonctionnement.
Il a dit des choses qui nous concernent et nous a dit de
considérer cela pour manifester autant que possible la réalité du Corps. Cette
réalité nous n’en sommes pas responsables et nous ne pouvons rien y changer.
Rien dans l’univers ne peut enlever le fait que Christ est un. Rien ne peut
détruire ni diviser Christ pour l’éparpiller en de multiples fragments
disparates. Rien ! La Tête est aux cieux, puissance universelle de victoire,
sur chaque pouvoir de division dans l’univers ; rien ne peut affecter l’unité
absolue de Christ.
Comme membres de Christ, nous pouvons tous connaître le conflit
le plus violent, mais nous ne pouvons rien faire contre cette unité.
L’expression et la manifestation de cette unité, c’est une autre histoire et
c’est là que commence notre responsabilité. En voyant le contexte et la réalité
de cette unité, Paul avait des choses à partager sur notre responsabilité,
relative à la manifestation de l’unité, au milieu de nous.
Nous en verrons certains points. Il ne s’agit pas de faire un
exposé sur des grands thèmes, de grandes idées sur l’unité. L’unité a un
rapport avec le plan de Dieu pour cet univers, Dieu manifesté en « Homme
corporatif ». C’est notre appel, notre destinée, ce pour quoi nous vivons,
quelque chose où nous allons passer à côté si nous ne la reconnaissons pas.
Nous n’avons ni une connaissance ni une compréhension exactes
de ce que Dieu fait et pourquoi Il agit ainsi avec nous, tant que nous ne
voyons pas clairement le plan de Dieu qui est d’être conforme à l’image de Son
Fils, le produit d’un Homme collectivement parlant au sein de l’univers, qui
est la plénitude de Christ.
B - La croissance a besoin
d’ordre
Premier point : Le Corps (l’homme nouveau, collectivement
parlant) grandit et croît dans l’ordre. L’apôtre le dit clairement : quand le
corps est bien et étroitement coordonné, il grandit dans la croissance divine,
chaque membre opérant selon sa mesure. L’ordre et la croissance vont de pair.
Le parallèle avec le corps physique est logique : pas de croissance, pas de
développement, pas d’épanouissement sans que le corps soit en ordre de marche,
une bonne coordination et un fonctionnement harmonieux.
La création de Dieu dans le monde physique est une merveille :
chaque élément est à sa place pour le but qu’il doit atteindre. Essayez
n’importe quel autre fonctionnement dans la disposition des membres du corps et
vous verrez combien vous serez handicapés. Sans vouloir faite de l’humour,
supposons que notre pouce se situe de l’autre côté de notre main et qu’ont doit
travailler ainsi, imaginons les limites que cela nous impose.
Ainsi donc, le Seigneur a un ordre qui, s’il est respecté et
reconnu et s’il fonctionne, nous amènera à un haut niveau de croissance et à la
réalisation du plan divin. Nous ne pouvons davantage réaliser le Plan de Dieu
sans respecter l’ordre divin, que nous ne pouvons exploiter nos capacités
physiques avec un corps malade.
Le facteur déterminant de cet ordre, c’est l’autorité de
Christ, et bien sûr, notre attachement à son autorité : « Attachés à la Tête
d’où le corps tout entier dépend… » L’autorité de Christ et notre
soumission à elle est inhérente à la croissance spirituelle. Chaque élément est
relié et centré sur Lui, la Tête.
Aucune partie du corps ne peut fonctionner si la Tête est
séparée du corps, indépendamment de lui. Un problème neurologique ou une
fracture osseuse, et le corps entier ne fonctionne plus bien.
Tout est dépendant de la Tête. Donc, l’autorité de Christ est
essentielle à l’ordre du corps, l’Eglise. Quand nous parlons de l’autorité de
Christ, c’est de la direction du Saint-Esprit venant de la part de Christ, la
Tête. Symboliquement, si l’huile répandue sur la tête ne descend pas de la tête
vers le corps (en référence à l’huile qui coulait de la tête sur la barbe et
les vêtements d’Aaron), elle n’a aucune utilité. Ici, le Saint-Esprit répandu
sur la Tête se répand sur tous les membres du Corps, plaçant tous les membres
sous l’autorité de la Tête et sous une seule onction.
Nous sommes tous baptisés d’un seul Esprit dans un seul Corps,
sous une autorité unique, parce que l’huile d’onction est donnée à la Tête. Il
s’agit bien du gouvernement du Saint-Esprit. Il nous faut maintenant aborder le
fonctionnement individuel des membres du Corps. En tant que telle, la question
de notre fonction propre n’est pas prioritaire. La relation avec les autres
n’est pas une question qui devrait nous poser un problème moral.
Ce qui est primordial, c’est de nous placer sous l’onction et
sous la direction du Saint-Esprit. L’ordre en résultera. Quand le membre
reconnaît l’autorité de Christ en toutes choses, il fonctionne spontanément avec
chaque membre, expression de Christ. L’harmonie s’installe de manière aussi
spontanée.
C - Nature de la relation et
de la fonction spirituelles
Deuxième point : les membres de Christ sont des parties
fonctionnelles de Christ. C’est la suite logique. Débarrassons-nous de tout
schéma préétabli et reconnaissons que le Corps de Christ est l’union d’esprits
renouvelés habités par le Saint-Esprit. Ce n’est pas l’unité de tant et tant de
personnes physiques qui se font appeler « église » ; c’est simplement un
rassemblement ou une assemblée.
Ce que nous sommes ensemble en esprit fait de nous l’Eglise.
Les croyants et les assemblées ou communautés ne font pas une Eglise. L’Eglise
est spirituelle, parce qu’elle est une union d’esprits. N’est-ce pas ce que le
Maître voulait souligner dans son dialogue avec la Samaritaine, A ses paroles :
« Nos pères adoraient sur
cette montagne ; et vous dîtes que Jérusalem est le lieu où les hommes doivent
adorer Dieu ? »
Jésus répondit :
« Les vrais adorateurs
adoreront le Père en esprit et en vérité ». Il n’était pas question du
temple des Samaritains ni du temple des Juifs à Jérusalem : les vrais
adorateurs adorent le Père en esprit et le Père recherche de tels adorateurs. «
Dieu est Esprit et il faut que ceux qui L’adorent, L’adorent en esprit et en
vérité ».
Le Seigneur disait en effet : « Je suis venu pour remplacer le
temple et tout le système religieux extérieur, et à présent, de par ma venue,
l’Eglise n’est plus un lieu ou une assemblée quelconque mais une union
d’esprits ». « Là où deux ou trois sont assemblés en Mon Nom, là Je viens et
Je me joins à eux ». Quelque part, les gens ont l’idée que si deux ou trois
se rassemblent ils vont dire : « Seigneur, nous sommes venus pour nous réunir
en Ton Nom, vient Seigneur et unis-toi à nous ! » Nulle part, il ne dit cela.
Il est hors de question de chercher un endroit où nous pourrions y proclamer
que le Seigneur y est présent.
Il a dit : « Là où deux ou trois sont… Je suis présent… ces
deux ou trois ont déjà ma présence demeurant en eux ». Voilà l’Eglise !
Une union d’esprits, pas quelque chose de physique mais le
Corps spirituel de l’Eglise. « Celui qui est uni au Seigneur est un esprit
avec Lui ». C’est la nature de l’union et de celle des membres du Corps. Etre
membre de Christ est différent de notre relation physique.
Combien faudra-t-il de temps pour nous débarrasser de ces
notions fausses sur l’Eglise ? Lorsque nos noms sont inscrits sur un registre
d’église, nous disons que nous faisons partie de l’Eglise. Etre membre de
l’Eglise, c’est être membre de Christ en union d’esprit avec Lui. L’esprit
n’est qu’un canal.
Revenons à ce que nous disions. Le Saint-Esprit donne au croyant
obéissant une certaine mesure de Christ, c’est-à-dire une certaine faculté
spirituelle. Pensez-y un instant. Les dons de l’Esprit, que signifient-ils ?
Nous les avons évoqués dans notre dernier chapitre à propos de 1 Corinthiens 12
et Ephésiens 4. Ils ne couvrent pas la totalité de ces dons de l’Esprit, car
les facultés spirituelles de Christ ne peuvent pas toutes être inventoriées.
Mais vous en avez quelques exemples.
D - L’imposition des mains :
son but et sa signification
Nous nous référons à deux passages, des épîtres à Timothée, à
propos de l’imposition des mains. Paul parle du don qui était en lui par
prophétie, accompagnée de l’imposition des mains par les anciens. Ce fut un don
attribué par l’Esprit à Timothée. Cela montre que c’est une chose nécessaire,
car c’est dans la Parole de Dieu ; Il nous faut être parfaitement honnête avec
la Parole de Dieu, et avec nous-mêmes, et avec le Seigneur, et ne mettre de
côté aucun de ces sujets.
La première chose que signifie l’imposition des mains c’est
qu’elle se fait dans le Corps. Dans le Nouveau Testament, l’imposition des
mains était une reconnaissance que les convertis étaient maintenant membres
d’un Corps. Le premier exemple est en Samarie. Les samaritains se tournaient
vers le Seigneur, et là certains anciens vinrent de Jérusalem pour constater
cette véritable oeuvre du Seigneur, et il est dit, par respect pour ceux qui
avaient cru : « ils imposèrent leurs mains sur eux ». C’est déjà un
merveilleux triomphe de l’Esprit sur les relations difficiles qui existaient à
l’époque entre les Juifs et les Samaritains, et c’est un merveilleux
accomplissement de ce que Christ avait dit à la femme samaritaine au sujet des
vrais adorateurs qui n’étaient ni sur une montagne ni à Jérusalem.
C’est le témoignage spirituel qui importe. Le témoignage rendu
par l’imposition des mains était qu’ils formaient un seul Corps et un seul
esprit. Et puis, à partir du moment où les mains étaient posées sur la tête des
croyants, la souveraineté de Christ notre Tête était proclamée, autrement dit
la soumission du membre à la Tête. Il serait utile d’élargir la question de
l’autorité de la Tête et l’étudier tout au long de la Parole de Dieu pour que
tout soit clair. Quand le Seigneur parle de la Tête, Il sous-entend la
soumission à cette autorité. Il en donne une illustration humaine : L’homme est
la tête de la femme comme Christ est la Tête de l’Eglise ; ce qui signifie que
l’Eglise doit dans son intérêt et pour son plus grand bénéfice, se soumettre à
Christ.
Le Seigneur souhaite atteindre ses objectifs les plus élevés par
cet ordre-là, et si cet ordre n’est pas respecté, il y aura toujours une
limitation. Quand il s’agit de se soumettre à Christ, l’homme est autant
concerné que la femme. Paul s’adresse autant à l’homme qu’à la femme à propos
de la façon de se comporter dans l’assemblée. C’est un ordre sous contrôle
céleste, donc nous devons tous nous soumettre à Christ et à Son Autorité,
quelle que soit notre position ou notre place. Nous avons évoqué l’imposition
des mains, l’existence d’un Corps et de la soumission de ce Corps à une Tête,
Christ.
Quand des représentants de ce Corps ont prié pour Timothée en
lui imposant les mains et en reconnaissant la réalité de ce Corps soumis à
Christ, ils ont été amenés à prier selon l’Esprit d’une certaine manière. Remarquez
que le « presbytère » n’est pas le corps officiel en tant que tel, pas
nécessairement un groupe d’apôtres, car Ananias a imposé les mains à Paul sans
être apôtre. Il représentait la communauté de Damas tout au plus.
A Antioche, il y avait 5 hommes en autorité qui n’étaient pas
apôtres, mais simplement des hommes qui avaient pris une responsabilité
spirituelle sous l’autorité de Dieu dans la communauté. Pendant qu’ils louaient
et adoraient le Seigneur et jeûnaient, le Seigneur leur a commandé de mettre à
part Barnabas et Saul pour le ministère.
Pour Timothée, ils voulaient que le jeune homme soit envoyé et
mis à part en sachant que le Seigneur le qualifierait d’une certaine manière.
Cette prière fut inspirée et prophétique. Il devint clair pour tous que
Timothée était marqué par un appel spécial : « Fais l’œuvre d’un évangéliste
et applique-toi à ton ministère ». Comment cela s’est-il produit ?
N’était-ce pas la prière d’imposition des mains ? C’était prophétique… une
indication que Dieu lui faisait un don pour cela.
Dans le fonctionnement biblique du Corps de Christ, ni la
méthode, ni le témoignage, ni le résultat ne doivent être mis en question. Le
Corps de Christ doit cesser d’être un système. Le témoignage du Saint-Esprit
devrait se perpétuer pour les croyants. L’unité du Corps, l’autorité de Christ
et le don du Saint-Esprit sont les trois piliers sur lesquels les ministères ou
services devraient fonctionner dans l’Eglise, Corps de Christ. Ne rétrécissons
pas le sens du mot « don » : il a été souvent limité à 3 ou 4 notions au
détriment de toute la vérité. Certaines personnes croient qu’un don est le
signe assuré du Saint-Esprit et que si vous n’avez pas ce don, vous n’avez pas
reçu le Saint-Esprit.
Que le Seigneur nous délivre d’une telle conception ! Paul
montre très clairement que ce que des gens considèrent si important est le plus
petit des dons, le parler en langues. D’autres dons sont bien plus importants
que celui-ci : le don de sagesse, le don de connaissance, le don
d’interprétation des langues, le don de révélation, par exemple. Ils sont même
si importants qu’on ne peut vraiment les exercer en public, car ce ne sont pas
des dons à démontrer devant les hommes. Ces dons s’exercent de manière paisible
mais efficace. Il en existe d’autres qui oeuvrent en secret et ils sont
cependant des dons du Saint-Esprit.
La question est que le Saint-Esprit donne une certaine faculté
de Christ à ses membres. Il doit y avoir une correspondance entre les facultés
spirituelles et les facultés physiques. Le discernement et le Seigneur par
l’Esprit font que certains membres du Corps voient et discernent pour Lui. Tous
n’ont pas cette perception, ce discernement. Que ceux qui ne l’ont pas
l’acceptent, au lieu de prétendre l’avoir et d’attirer des gens dans toutes
sortes de problèmes parce qu’ils agissent sans aucun discernement.
Quelques uns ont ce don et il serait bon pour ceux qui n’ont
pas ce discernement de travailler en communion avec ceux qui voient plus
clairement qu’eux. Moïse a dit à son beau-père : «Viens avec nous et sois des
yeux pour nous ! » En l’occurrence, Moïse avait fait une erreur, mais
néanmoins le Seigneur a besoin d’yeux pour guider Son peuple. Vous pouvez
prendre chaque membre du corps et découvrir la faculté spirituelle qui lui
correspond. Certains entendent plus clairement et plus rapidement que d’autres
ce que le Seigneur veut dire… Christ
par l’Esprit est dispensé à
travers Ses membres par des facultés spirituelles, et les membres doivent tous
fonctionner par rapport à cela. Ensuite le Corps se construit et grandit.
L’apôtre nous dit qu’il nous faut simplement le reconnaître et
devenir, de par notre constitution, des membres actifs de Christ en esprit,
mais il nous faut garder le don en activité. Attention de ne pas passer à côté
en laissant les choses s’estomper ! Ranimons le don qui est en nous !
E - La reconnaissance du
Corps
L’apôtre Paul nous enseigne qu’il doit y avoir une
reconnaissance mutuelle du Corps de Christ. Les paroles sont adaptées : « …à
chacun de vous de ne pas avoir une trop haute opinion de lui-même ». S’il
le fait, il prendra les autres membres de haut et les considérera à un niveau
inférieur à celui qu’ils ont. Ceci fait du tort au Corps de Christ comme le
membre qui cherche à dominer une situation. La soumission mutuelle et la reconnaissance
de ce qu’est l’autre, c’est le désir du Seigneur. Pierre disait : « Soumettez-vous
les uns aux autres dans la crainte du Seigneur ».
F - Le Ministère de Christ
Ensuite il doit y avoir le ministère de Christ de l’un vers
l’autre. Nous avons quelque chose de Christ, une faculté pour exercer le
ministère de Christ, c’est-à-dire une mesure de Christ à partager. C’est de
cette façon que le Corps grandit.
L’Apôtre Jean nous dit : « Si quelqu’un voit son frère
commettre un péché qui ne conduit pas à la mort, il demandera à Dieu qui lui
donnera la vie pour ceux qui commettent un péché qui ne conduit pas à la mort »
(1 Jean 5:16). Cela fait aussi partie
de notre ministère : Christ n’est-Il pas notre Vie ? Ne pouvons-nous pas en
Christ communiquer cette vie à l’autre ? Bien sûr que nous le pouvons puisque
nous y sommes appelés. C’est ainsi que le Corps grandit.
Oh, que le Seigneur nous permette d’être de plus grands
ministères de vie l’un pour l’autre, et pas de mort ! A la lumière des Ecritures,
il semble que l’ordre spirituel est une idée militaire. Parce que tout ce qui
est lié à la victoire est associé à l’ordre.
Prenons par exemple le livre des Nombres, on découvre que
l’armée s’organise en fonction de la conquête. Au son de la trompette, ils
recevaient l’ordre de se mettre en marche. Le Nouveau Testament nous rappelle
toujours que nous sommes dans un conflit. Dans l’épître aux Ephésiens apparaît
le bon agencement d’un corps dans des relation justes, par l’identification
avec Christ, un ensemble bien ordonné rempli de l’Esprit ; alors vient
seulement notre combat contre les puissances et les principautés spirituelles.
Pourquoi cela vient à la fin ? De toute évidence, parce que, s’il existe un
désordre dans le Corps, il n’y aura ni marche triomphante, ni aucune victoire
sur les forces du mal.
Nous avons déjà souligné que le détail et la technique
d’organisation de l’Eglise, ce n’était pas notre affaire ; notre responsabilité
à nous est de veiller à ce que notre vie soit alignée sur la vie de l’Esprit et
reconnaître ses lois. Elles ont été établies et nous devons y obéir. C’est une
très importante réalité, comme le souligne Paul. Mais Paul affirme également
que, pour qu’il y ait croissance, édification, développement et victoire, il nous
est impossible de vivre sur une base naturelle où le risque de division existe
toujours.
En quittant ce terrain charnel et en venant sur le terrain de
Christ, vous serez sur une base d’unité, de croissance et de développement.
Vous ne serez plus charnels, comme des bébés, mais vous entrerez en pleine
maturité. Reconnaître cet ordre est capital. Si une communauté locale est
dirigée par le Saint-Esprit, vous en aurez la manifestation et vous vivrez dans
l’espérance. Malgré l’état imparfait et immature du peuple de Dieu, le Seigneur
voit de là haut tout ce qui se passe : Il voit la valeur spirituelle de chacun
de ses enfants et recherche une relation spéciale avec eux et Il pourra alors
les mettre en contact avec des situations et des personnes qui auront besoin de
ce qu’ils possèdent de Christ.
Demandons au Seigneur de nous éclairer davantage sur ce sujet.
IX - LE BÉLIER DE CONSÉCRATION
« Moïse fit approcher
Aaron et ses fils et les lava avec de l’eau… Ensuite, il prit l’huile d’onction
; il oignit le Tabernacle et toutes les choses qui y étaient et les consacra.
Il en fit aspersion sur l’autel à sept reprises et il oignit l’autel et tous
ses ustensiles… Il versa aussi de l’huile d’onction sur la tête d’Aaron et
l’oignit pour le consacrer. Puis Moïse fit approcher les fils d’Aaron et les
revêtit de tuniques, les ceignit de ceintures, et leur attacha des mitres comme
l’Eternel l’avait commandé à Moïse. Il fit approcher le taureau du sacrifice
pour le péché, et Aaron et ses fils appuyèrent leur main sur la tête du taureau
du sacrifice pour le péché ; et Moïse l’égorgea, prit le sang et en mit avec
son doigt sur les cornes de l’autel tout autour et purifia l’autel ; il
répandit le sang au pied de l’autel et le consacra pour y faire l’expiation »
(Lévitique 8:6,10-15).
« Il fit aussi approcher
le second bélier, le bélier de consécration ; et Aaron et ses fils appuyèrent
leurs mains sur la tête du bélier. Moïse l’égorgea, prit de son sang et en mit
sur le bout de l’oreille droite, sur le pouce de sa main droite et sur le gros
orteil de son pied droit. Moïse fit aussi approcher les fils d’Aaron, mit du
sang sur le bout de leur oreille droite, sur le pouce de leur main droite et
sur le gros orteil de leur pied droit, et Moïse répandit le sang
sur l’autel tout autour » (Lévitique 8:22-24).
« Et Moïse prit l’huile
d’onction et le sang qui était sur l’autel ; il en fit aspersion sur Aaron et
sur ses vêtements, sur ses fils, et sur les vêtements de ses fils avec lui ; et
il consacra Aaron et ses vêtements, ses fils et les vêtements de ses fils avec
lui » (Lévitique 8:30).
Dans le contexte de la mise à part de la compagnie des
sacrificateurs, il y avait deux béliers qui étaient sacrifiés : le bélier
d’installation sur l’holocauste (verset 18) et le bélier de consécration
(verset 22). C’est de ce dernier dont nous allons parler maintenant. Le bélier
de consécration avec lequel Aaron et ses fils se sont identifiés en appuyant
leurs mains sur sa tête, symbolise Christ dans Sa Vie avec le Père, en quelque
sorte, dans sa consécration à la volonté de Dieu
- le Bélier de Consécration.
« Voici, Je suis venu
pour faire Ta volonté ô Dieu ! » « Je fais toujours ce qui Lui fait
plaisir » « Ma mission est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé,
pour accomplir Son oeuvre ». Ces paroles nous témoignent de la relation
entre le Fils et le Père et nous donnent le sens de la Vie qui L’animait : un
feu le consumait pour faire la volonté de Dieu et s’y consacrer. Il pouvait
dire alors : « Pour eux, Je me consacre ».
Tous ceux qui formaient le groupe des sacrificateurs posèrent
leurs mains sur le bélier de consécration, puis ce dernier était mis à mort.
Ensuite, le sang de ce bélier était extrait et appliqué sur l’oreille droite,
le pouce droit et l’orteil droit, ce qui voulait clairement dire que ces
sacrificateurs se consacraient totalement au Seigneur pour n’être conduits que
par Lui.
Tout d’abord, il leur fallait être guidé par ce que le Seigneur
leur disait. Deuxièmement, tout ce qui était fait devait être dirigé par Sa
main, symbole du service. Troisièmement, le pied et le gros orteil nous parlent
de la marche et du mouvement des allées et venues selon la volonté de Dieu. Le
sang du bélier de consécration avait tout contrôle. Tout cela était connu et
bien compris, mais a aussi une application pour nous aujourd’hui.
Le Seigneur nous a montré bien des choses au travers de ces
méditations ; la question est de bien comprendre le sens de ce bélier de
consécration, de prêter l’oreille à la volonté de Dieu manifestée et révélée,
de s’accorder avec le Seigneur pour que Sa volonté soit notre raison de vivre
et d’avoir une voie bien tracée et juste. C’est cette compagnie que le Seigneur
recherche : tout notre être, toute notre vie dans Sa volonté.
La référence est Christ ; notre mesure est Christ, le Bélier
entièrement consacré au Seigneur, Son Père. Une vie de communion avec Christ
signifie que, la dévotion de Christ envers Son Père doit être la référence et
la mesure de notre consécration, ce qui occupera certainement notre vie toute
entière. Nous devons avoir à cœur de tendre nos mains et de les poser sur Sa
Tête, devenir un, identifié à Lui, dans sa consécration à la volonté de Dieu.
« Un seul est mort pour tous » dit l’Apôtre « afin
que ceux qui vivent ne vivent plus désormais pour eux-mêmes, mais pour Celui
qui est mort et ressuscité pour eux ». Nous parlons beaucoup
d’identification avec Christ, mais nous devons réaliser que, sans la moindre
réserve, Il s’est abandonné à la volonté du Père au plus grand prix possible et
là nous touchons à la véritable mesure de la consécration : « Tel Il est,
tels nous sommes dans ce monde ».
A ce niveau, il y a plus que l’identification avec Christ,
Celui qui porta notre péché. Il y a celle qui est avant l’offrande consumée du
péché. Accepter de poser nos mains sur Sa tête à ce niveau est une chose ; mais
il y a autre chose. Nous nous réjouissons de savoir qu’Il a enduré nos péchés
dans son Corps sur la Croix, mais il existe un autre aspect de l’identification
: l’intervention de la volonté parfaite par le Bélier de Consécration, Son Sang
sur nous et nos mains appuyés sur Lui.
Cette compagnie de sacrificateurs était en tous points un avec
Christ, un avec l’autel. Le même sang qui était sur l’autel était appliqué et
répandu sur eux (verset 30). Ils étaient un avec l’autel, un avec la Croix.
Moïse aspergea le tabernacle et le peuple. Ils étaient unis au tabernacle, à la
Maison de Dieu. Ils sont un avec l’Esprit d’onction, par lequel tout est un.
L’huile d’onction et le sang sont répandus sur tout, eux-mêmes
compris ; cette huile et ce sang font une unité, une union entre l’autel, la
maison, les personnes et les vêtements. Tout cela à cause d’un Sang et d’un
Esprit, tout ce qui est consécration, le Seigneur en entier et en plénitude.
Si nous montrons que nous nous sommes donnés nous-mêmes à
Christ, alors nous sommes unis à Lui ; ce qui implique que la volonté parfaite
de Dieu doit diriger nos vies toutes entières : pas seulement être sauvé et
délivré du péché, mais être consacré au Seigneur.
T.A.S.