PREMIÈRE PARTIE - LA DISPENSATION DU SAINT ESPRIT
L'on
reconnaît généralement que Dieu a dirigé le cours de l'histoire de ce monde
dans ce que l'on appelle des âges ou des dispensations, ce qui signifie
simplement que, en des termes différents, un caractère particulier et
distinctif est donné à chaque période. Il y a eu les dispensations passées, qui
ont eu chacune, leur propre caractère, et leur propre nature, et leur propre
course. Il y aura les dispensations futures, appelées dans le Nouveau Testament
« les siècles des siècles » ; elles auront de nouveau leurs propres
caractéristiques particulières. Nous-mêmes, en ce temps présent, nous sommes
dans l'un de ces arrangements particuliers de Dieu.
L'on
reconnaît aussi généralement que la venue du Saint-Esprit, en ce moment
particulier que l'on appelle « le Jour de la Pentecôte », a marqué un
changement dans la nature des âges. Ce jour a vu un changement de dispensation.
Ce jour a introduit la dispensation dans laquelle nous vivons, et qui a ses
caractéristiques propres à elle-même et particulières, différentes de toutes
les autres.
C'est là, naturellement, une vérité généralement acceptée, mais le fait
de ne pas reconnaître, sous sa véritable lumière, la nature du changement qui
s'est fait en ce jour, a été la cause de beaucoup de choses qui déshonorent le
Seigneur, et la foi chrétienne. Il y a beaucoup de choses qui n'honorent pas le
Seigneur Jésus, dans l'état actuel du monde chrétien, tel que nous le
connaissons. Il y a dans les conditions présentes ce que déplore presque
chacun. Il y a, par exemple les divisions qui existent entre les chrétiens. Ces
choses-là, ainsi que beaucoup d'autres, ont créé une situation qui ne glorifie
réellement pas notre Seigneur, et qui n'existerait pas si tout était selon Sa
propre pensée. Cela est dû, dans l'ensemble, à ce que l'on n'a pas compris,
dans toute sa valeur, le changement qui s'est produit au jour de la Pentecôte –
la venue du Saint-Esprit – et tout ce qu'il devait signifiait pour ce monde et
pour le peuple de Dieu.
L’ŒUVRE DU SAINT ESPRIT DANS CET ÂGE
Il y
a, dans le ministère du Saint-Esprit en cet âge, quatre grands traits.
a)
La Relation du Saint-Esprit avec l’Homme dans les Cieux
Premièrement, le Saint-Esprit est lié à l'Homme Parfait qui est dans les
cieux; c'est Lui qui est Sa – celle du Saint-Esprit – vision, Son but et Sa
passion. En d'autres termes, le Saint-Esprit est venu, comme consacré à Celui
qui est à la droite de Dieu, l'Homme devenu parfait, le Fils de Dieu, pour
établir toutes choses en relation avec Lui. C'est Lui qui est le seul but de
l'œuvre du Saint-Esprit dans cette dispensation. La passion du Saint-Esprit,
c'est Jésus-Christ dans les Cieux, Lui qui est le Modèle de Dieu pour une
nouvelle création. C'est la première chose.
b)
Un changement dans l'Être de l'Homme
La seconde grande question à laquelle est lié le Saint-Esprit dans cet
âge, et qui est intimement liée à la première, c'est le changement de l'être
même de l'homme. Il veut opérer une différence totale dans l'être même de
l'homme, initialement puis progressivement. C'est une très grande chose.
c)
Un Peuple appelé à Être en Union de Vie avec Christ
La troisième chose, c'est que, du milieu des nations, Il appelle un
peuple qui soit en union de vie avec Christ, et par lequel est formée Son
Eglise - l'Eglise qui est Son Corps. C'est pour cela que le Saint-Esprit s'est
consacré au Seigneur Jésus Lui-même: Pour amener à l'Existence Son Corps, pour
Lui, pour le rendre conforme à Lui, et pour Lui ramener enfin ce Corps. Les
énergies dû Saint-Esprit sont tournées vers l'Eglise; elles sont liées à la
formation du Corps de Christ, pour le rassembler et l'édifier. C'est là
simplement l'accomplissement des propres paroles du Seigneur: « Je bâtirai mon Eglise » (Matthieu 16:18). Puisque c'est
si peu de temps après avoir dit ces paroles qu'Il est retourné dans la Gloire,
il est évident qu'Il a confié au Saint-Esprit la tâche d'accomplir la chose
qu'Il avait déclaré vouloir faire.
d)
La Mission et la Puissance de l'Eglise pour son Ministère dans le Monde
Et quatrièmement, le Saint-Esprit a pour tâche d'envoyer et de fortifier
l'Eglise dans sa mission et son ministère dans le monde. Nous soulignons
l'Eglise. Il est très important de souligner ce mot, parce que cela nous ramène
à ce que nous avons dit au commencement: c'est qu'une compréhension inadéquate
de la signification de la venue du Saint Esprit a conduit à beaucoup de
faiblesses et d'erreurs. C'est l'Eglise qui est l'instrument oint pour la
mission et le ministère dans ce monde. C'est l'Eglise qui est appelée à cette
vocation. Mais cela a été manqué. Si l'Eglise dans son ensemble était restée
sous l'onction et dans la mission qui étaient les siennes, nous aurions vu la
continuation de ce qui existait à ses débuts. Mais cela a été largement perdu;
cela n’a pas été reconnu comme il le fallait, bien qu’il y ait maintenant des
signes d’un retour à cela. Mais la vérité, c'est que le Saint-Esprit, dans
cette dispensation, est lié à l'Eglise, pour l'envoyer et la fortifier dans sa
mission et son ministère en ce monde.
Nous
réaliserons maintenant que, dans ces quatre choses, il s'en trouve beaucoup
d'autres. Nous ne reprendrons pas ces quatre choses ici, mais simplement un
petit fragment de la seconde.
Le Changement de l'Être de l'Homme
Le changement dans l'être de l'homme est une œuvre à laquelle s'est
consacré le Saint Esprit, et pour laquelle Il est venu. Le premier aspect de ce
grand changement, accompli par l'œuvre et la puissance du Saint-Esprit, c'est
l'établissement d'une union vitale entre l'homme et Dieu, en Jésus-Christ; la
connaissance de Dieu, d'une manière très immédiate, très réelle, très pleine et
très vivante; quelque chose d'entièrement nouveau dans cette connaissance que
l'homme a de Dieu, et de cette vie de Dieu en lui. C'est la première phase et
le premier stade de cette oeuvre du Saint Esprit dans l'être même de l'Homme.
La Nouvelle Naissance: Une Lampe Rallumée
Cette connaissance vivante de Dieu implique ce que le Nouveau Testament
appelle « la nouvelle naissance » – être né de nouveau, d’en haut. Mais
qu'est-ce que cela? C'est la re-naissance d'une certaine faculté par laquelle
l'homme peut avoir cette union de vie avec Dieu. La Parole de Dieu contient
cette phrase: « L' esprit de
l'homme est une lampe de l'Eternel »
(Proverbes 20:27). Or, une lampe est un objet très défini et très concret. Une
lampe est quelque chose en soi. Ce n'est pas uniquement une chose abstraite.
Une lampe est un objet défini. « L'esprit
de l'homme est une lampe de l’Éternel ».
Lorsque Adam fut désobéissant, cette lampe s'éteignit. L'esprit de l'homme ne
fut plus la lampe de l’Éternel dans cet homme. La lumière s'éteignit.
C'est ainsi que, dans toute la Bible, il est montré et déclaré que, par
nature, l'homme est dans les ténèbres; par nature, l'homme est aveugle; par
nature, l'homme est sans intelligence; par nature, l'homme n'a pas la
connaissance qui est la vie. Le Seigneur Jésus a fondé Sa venue et tout Son
ministère sur ce fait. « Moi,
je suis venu dans le monde, la lumière» (Jean 12:46). « Moi, je suis venu dans le monde...
afin que ceux qui ne voient pas, voient »
(Jean 9:39). « Et c'est ici la
vie éternelle, qu'ils te connaissent seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé,
Jésus Christ » (Jean 17:3).
Il est reconnu et établi que l'homme est dans les ténèbres, qu'il est aveugle,
sans connaissance, et sans intelligence.
« Les choses profondes de Dieu »
Maintenant, le grand passage qui résume tout cela, c'est le texte d'où
nous avons tiré le titre de ce message – 1 Corinthiens 2:14.
« L'homme naturel ne reçoit pas les
choses qui sont de l'Esprit de Dieu; car elles lui sont folie ; et il ne peut
les connaître, parce qu’elles se discernent spirituellement. Mais celui qui est
spirituel discerne toutes choses ».
Il nous faudrait réellement lire le chapitre tout entier, et je vous
demanderai de lire ce chapitre très attentivement le plus tôt possible. Que
trouvons-nous ici? Au verset 10, nous avons cette phrase: « Car l'Esprit sonde toutes choses,
même les choses profondes de Dieu »
. Or, ceci est déclaré au sujet de ce qui venait d'être dit.
« Ce que l'œil n'a pas vu, et que
l'oreille n'a pas entendu, et qui n’est pas monté au cœur de l'homme, ce que
Dieu a préparé pour ceux qui l'aiment, – Mais Dieu nous l’a révélée par son
Esprit ; car l'Esprit sonde toutes choses, même les choses profondes de Dieu » . (1 Corinthiens 2:9-10)
Si nous analysons ce passage, nous avons simplement ceci. Il y a les
choses profondes de Dieu. Ces choses profondes de Dieu sont ce que œil n'a vu,
et que l’oreille n'a pas entendu, des choses dont le cœur humain n'a jamais eu
la révélation, toutes ces choses que Dieu a préparées pour ceux qui l'aiment .
Et la conclusion définitive, c'est que l'homme naturel est fermé à tout cela.
Il ne peut simplement pas connaître les choses profondes de Dieu, car l'œil
naturel n'a vu, l'oreille naturelle n'a entendu, le cœur naturel n'a conçu ni
perçu rien de tout cela. Tout cela a été fermé pour l'homme lorsque Adam a
désobéi à Dieu. L'homme naturel est absolument discrédité, entièrement
inadéquat, dans le domaine des choses de Dieu. C'est une déclaration très
formelle, très sévère, très entière.
Une Faculté Renouvelée
Il faut donc que quelque chose soit fait dans l'homme, pour qu'il puisse
rentrer dans le domaine où tout cela lui sera accessible, où les choses
profondes de Dieu seront, pour lui, un livre ouvert – une chose merveilleuse à
dire: où les choses que l'œil n'avait jamais vues, que l'oreille n'avait jamais
entendues, que le cœur n'avait jamais perçues, seront désormais toutes
ouvertes, ces choses qui sont l'héritage de l'homme. Il faut que quelque chose
vienne changer cet état, et rendre tout cela réel. Mais c'est ce que nous
trouvons ici! Cela ne nous est pas montré comme quelque chose qui doit arriver
plus tard. Cela n'appartient pas à l'Au-delà; ce n'est pas dans les Cieux que
nous le verrons. Non, c'est quelque chose qui a été fait au jour de la
Pentecôte. « Dieu nous les
a révélées » – non pas les révélera. - « Dieu nous les a révélées par Son Esprit », « à nous », dit Paul, « Dieu les a révélées
par Son Esprit » . La lampe a été ré-allumée, la lumière est née de nouveau; la
faculté, qui est la lampe de la vie spirituelle – de la lumière, de
l'intelligence de la connaissance, de la perception spirituelles, et de
l'héritage spirituel – a été amenée dans une vie nouvelle.
C'est cela la nouvelle naissance. C'est l'esprit de l'homme, qui avait
perdu son pouvoir de connaître Dieu et les choses de Dieu, et qui est ramené
dans la vie, comme sortant de la mort, ramené dans la lumière, comme sortant de
l'obscurité, ramené dans la connaissance, comme sortant de l'ignorance, ramené
à la vue, comme sortant de l'aveuglement. Cela, mes chers amis, c'est le
commencement même de la vie chrétienne. Oh! si cela avait été saisi et
expérimenté, et était devenait réalité pour chaque chrétien, n'ai-je pas raison
de dire que beaucoup des choses qui existent, n'existeraient pas? Et cela est
dit très sobrement. Nous commençons ainsi par la nature d'un homme dans
l’incapacité en ce qui concerne Dieu et toutes Ses choses, et ensuite, par la
venue du Saint-Esprit et l’œuvre du Saint-Esprit dans la nouvelle naissance,
cet homme alors dans l’incapacité est rendu capable. Il a désormais une faculté
qu'il n'avait jamais possédée dans sa propre nature; il est vivifié, et rendu
alerte et vivant.
Or, toute cette question, comme nous l'avons dit, est liée avant tout, et
pour commencer, à une faculté. Il nous faut bien réaliser cela, car c'est un
point duquel dépendent tant de choses. Cela concerne une faculté, renouvelée,
vivifiée et fortifiée par l'Esprit de Dieu, pour connaître les choses profondes
de Dieu. Il ne s'agit pas simplement d'une question d'information venant de
l'extérieur. Ce n'est pas simplement une question de ce que nous recevons par
le moyen de prédications, d'enseignements, de ministères, de messages et de
livres. Nous pouvons avoir tant d'informations au sujet de Dieu et des choses
de Dieu, nous pouvons lire sans relâche et avoir toute cette connaissance, et
la passer aux autres comme si elle était notre, mais ce ne sont que des
informations reçue des autres. Ce que fait l'Esprit de Dieu, c'est de nous
donner tout directement, dans notre propre expérience; s'il n'en est pas ainsi,
nous vivons simplement de quelque chose d'objectif, qui est en-dehors de
nous-mêmes, que ce soient des prédications, des messages, des églises, ou autre
chose. Il doit y avoir en nous une lampe allumée, pour illuminer les choses de
Dieu.
L'Union Vitale avec Dieu
Cependant, nous avons parlé d'une union « vitale » avec Dieu. Elle nous
est indiquée par les paroles qui suivent dans ce chapitre second de la première
épître aux Corinthiens. «Qui des hommes connaît les choses de l’homme, si ce
n’est l'esprit de l'homme qui est en lui? »
(Verset 11). Permettez-moi d'illustrer cette pensée en m'adressant pour un
instant à mes lecteurs hommes. Vous et moi, frères, nous pouvons nous
comprendre l'un l'autre – en tout cas jusqu'à un certain point! – simplement
parce que nous sommes des hommes-frères. Nous savons ce que pensent les hommes,
ce que sentent les hommes et comment agissent les hommes; et si nous
connaissons d'autres hommes, nous savons ce que nous devons attendre des hommes,
et ce que nous ne pouvons pas attendre des hommes. Nous sommes des hommes, et
il y a en nous quelque chose que nous avons en commun, et qui est la vie de
l'homme, et qui nous donne la capacité de nous comprendre l'un l'autre.
« Ainsi », dit l'apôtre, « personne ne connaît les choses de
Dieu non plus, si ce n'est l'Esprit de Dieu ». Seul, l'Esprit de Dieu comprend les
choses de Dieu, parce qu'Ils ont quelque chose en commun. Or, l'homme naturel
ne comprend pas Dieu, ni les choses de Dieu. Nous savons cela. Alors même que
nous sommes chrétiens, combien notre vie naturelle limite notre compréhension
de Dieu! Il nous faut avoir une connaissance et une compréhension de Dieu, que
nous ne possédons pas naturellement, sinon nous sommes troublés, et défaits, et
désorientés. Seul l'Esprit de Dieu comprend Dieu, parce qu'Ils sont Dieu l'un
et l'autre.
Or,
si l'Esprit de Dieu entre en nous, et commence à agir en nous, nous sommes
élevés à un niveau beaucoup plus haut que le niveau de « l'homme naturel ».
L'Esprit commence, par cette faculté renouvelée, à nous rendre capables de
comprendre les choses de Dieu, et c'est là l'expérience de chacun de ceux à qui
se révèle l'Esprit. Cela commence par une faculté qui est en nous. Oh! c'est
une chose merveilleuse, une chose merveilleuse, que cette faculté – je pense
que c'est la chose la plus merveilleuse dans toute la vie chrétienne, après la
grâce de Dieu. C'est une chose immense que d'avoir la clef, le secret; d'avoir,
en union avec l'Esprit de Dieu, une faculté en nous-mêmes, qui nous permet de
sonder – de saisir les choses de Dieu. C'est une chose merveilleuse que d'avoir
cette faculté, la chose la plus grande que nous puissions posséder. Pensons
simplement à tout ce qui est fermé à l'homme naturel – les choses profondes de
Dieu, avec tout ce qui nous est dit de ces choses profondes – et en avouant, disant,
« Dieu nous les a révélées».
Et ceci est parce qu'Il a accompli quelque chose en nous.
Connaissons-nous
ce bien suprême? Oh! ce n'est pas encore parfait. Nous avons dit que, pour
commencer, c'est une faculté qui est renouvelée, de sorte que l'homme est
devenu un être changé, qui possède cette faculté même. Mais c'est ensuite une
oeuvre progressive, qui se poursuit dans deux lignes, ou de deux manières.
« Révélation » et « Compréhension »
Ces deux termes se trouvent dans cette partie du Nouveau Testament qui
est la présentation suprême de la pensée de Dieu pour l'Eglise – la Lettre aux
Ephésiens. Le
premier se trouve dans la prière du chapitre premier, au verset 17: « l’esprit de… révélation». Et
le second est dans la prière du chapitre troisième, au verset 18: «fortifiés
en puissance... que vous soyez capables de comprendre... et de connaître
l'amour de Christ, qui surpasse toute connaissance » (versets 16-18).
Ainsi, pour ceux qui ont déjà expérimenté, par la nouvelle naissance, le
changement fondamental et définitif, le chemin du progrès dans la connaissance
et l'intelligence spirituelles, est par la révélation et la compréhension.
Lorsque nous parlons de « révélation » , comprenons bien (et nous
soulignons ceci avec toute la force possible) que nous ne parlons pas de
quelque chose qui soit en-dehors des Écritures, mais de ce que Dieu nous dit par
les Écritures. Il n'est sûrement pas nécessaire de chercher à prouver
que c'est une chose que d'avoir le Livre, et une chose toute différente de le
comprendre. De plus, l'intelligence de l'homme – du chrétien lui-même – ne
saurait comprendre les Ecriture à moins que le Saint-Esprit ne lui révèle
leur signification. Il y a beaucoup de preuves convaincantes de cela, et avant
tout, peut-être, ce fait que tant d'interprétations
absolument divergentes et contraires sont
données aux Ecriture et que tant de positions diverses sont
soutenues par des serviteurs de Dieu très consacrés. L'Esprit de Dieu n'a pas
deux, ou plusieurs, pensées en conflit. Il a une seule pensée, et dans
les Écritures inspirées, Il exhorte les croyants à être « tous d’un même sentiment » (1 Pierre 3:8). Cela peut être
considéré comme une espérance ou un désir impossibles à réaliser, et une telle
réaction ne fera que prouver dans quelle mesure l'on s'est éloigné du
gouvernement de l'Esprit. D'un autre côté, c'est simplement l'un des aspects –
et le principal – de cette grande vérité, que le Seigneur n'abandonne pas Ses
premiers principes, mais qu'Il cherche – dans le déclin général – à en avoir
une expression véritable. Il en a toujours été ainsi.
Mais, revenons à la « révélation » et à la « compréhension », qui sont
deux aspects d'une seule et même chose – l'Esprit qui révèle, et la personne
spirituelle qui est capable de saisir ce qui lui est montré, et d'obéir.
Le cœur même de cette question, et celui duquel dépendent tant de choses,
c'est précisément ce principe de 1 Corinthiens 2:14 « L'homme naturel ne reçoit pas les
choses qui sont de l’Esprit de Dieu, car elles lui sont folie ; et il ne peut
les connaître, parce qu’elles se discernent spirituellement. » Il n'est pas plus possible à un
chrétien – à un chrétien très consacré, sérieux, diligent – d'arriver à la
pensée de Dieu, dans la Bible ou en dehors de la Bible – par le moyen d'une
faculté naturelle, qu'il ne l'est pour une personne non-convertie. L'intelligence
naturelle, la capacité intellectuelle, les sens, l'éducation n'ont aucune
valeur dans ce domaine de l'Esprit. Cela est également vrai des puissances
psychiques, du pouvoir d'un « sixième sens » , comme de la vision mystique.
« L’Âme » et « la Chair » sont sans Recours quant
aux Choses Spirituelles
Nous n'avons qu'à nous arrêter sur le mot employé dans notre passage
des Écritures «l'homme naturel » . C'est un terme descriptif. Il
n'a pas en vue uniquement une personne non convertie, qui ne connaît rien de la
nouvelle naissance, mais il définit ou décrit une sorte particulière de
personnes. « Naturel », c'est notre traduction du mot grec qui signifie «
psychique » ou « homme de l'âme » . L'âme est constituée de la raison
(l'intelligence), le sentiment (les émotions), et la volonté (le vouloir).
Ainsi, l'homme qui s'approche des questions divines, et qui cherche a exercer
un Jugement, ou à passer un verdict sur elles par le moyen de toutes ses
facultés naturelles, nous est montré comme étant incapable en ce qui concerne
le Saint Esprit et « les choses de l'Esprit ». C'est un verdict sévère, qui
touche profondément et va très loin, mais c'est là l'enseignement de toutes
les Écritures enseignement qui est prouvé par elles avec une très
grande puissance.
L'on a ordinairement recours, pour tout verdict, tout jugement et toute
direction, dans les questions en conflit, aux « docteurs » ou aux « érudits »,
à ceux qui ont étudié et ont été enseignés dans les écoles, ou qui ont des
qualifications intellectuelles. La Parole de Dieu rejette simplement tout cela,
comme quelque chose en soi, et elle passe son jugement sur l'âme de l'homme, et
déclare que, en elle-même,
elle n'a aucune autorité dans les questions spirituelles, et que, par conséquent, l'homme qui
opère sur la seule base de son âme ne
peut absolument pas connaître
les choses de l'Esprit.
Les seules personnes sur lesquelles nous puissions nous appuyer, et dont
nous puissions chercher avec confiance le jugement, ce sont les hommes spirituels qui trouvent leur connaissance
dans une marche intime avec Dieu, qui ont une vie vraiment crucifiée, une vie
de prière, qui s'attendent à Dieu et se remettent à Dieu en tout. Une autre
attitude ne saurait apporter que confusion et détresse. Cela donne une responsabilité
très solennelle à tous ceux qui cherchent à aider les autres, et influencer des
vies pour Dieu.
Le
contexte de 1 Corinthiens 2:14 jette beaucoup de lumière sur tout cela. Les
conditions qui y sont traitées sont celles de limitation spirituelle,
d'enfantillage, d'esprit de dispute – toutes ces conditions qui tendent à
détruire la vie. Tout cela est imputé à un niveau ou à une base de vie «
psychique », qui s'ingère dans les choses divines. En contraste avec cela, le
message catégorique affirme que, pour l'édification, l'unité, la croissance, la
maturité et l'efficacité, une autre base est essentielle – celle d'une vie dans
l'Esprit, vécue par des croyants réellement spirituels. L'apôtre introduit
ensuite un autre mot: « charnel » . Ce terme ne signifie pas nécessairement une
troisième classe de personnes. Charnel – ou « de la chair » – signifie
simplement le facteur positif de la vie personnelle dans l'âme; c'est le
principe du « Moi », comme le montre le contexte.
Le
problème ne consiste pas dans le fait que l'homme a une âme; mais lorsque l'âme
devient la base sur laquelle on essaie de s'introduire dans les choses divines,
elle sort de son domaine et cela créera des troubles. Et cependant, lorsque
l'âme est poussée par des mobiles personnels, des intérêts égoïstes, et des
considérations mesquines, c'est «la chair» qui s'affirme – un esprit charnel
et cela est effectivement mauvais.
Après avoir dit cela, nous pensons que quelqu'un ne verra pas encore
clairement – au point de vue pratique – ce que signifie « la révélation ».
Comment nous vient-elle? Nous disons avec force que nous ne parlons pas d'entendre
des voix, d'entrer dans une attitude passive pour recevoir des impressions, des
communications, pour avoir des idées et toute sorte de choses semblables. La
véritable clé pour la révélation, c'est d'avoir un esprit vivant, ouvert et
sensible à l'Esprit de Dieu. Nous aurons alors ce que l'apôtre appelle le
témoignage de l'Esprit. « L’Esprit
lui-même rend témoignage avec notre esprit, que nous sommes enfants de Dieu.» (Romains 8:16).
Le Témoignage de l'Esprit
Comment l'Esprit rend t-il témoignage? « La pensée de l'Esprit est vie et
paix » (Romains 8:6).
L'Esprit est « l'Esprit de vie » (verset 2). Nos esprits ont été
rendus vivants par la vie divine, qui est différente de la vie naturelle. Nous
savons que nous sommes vivants d'une manière toute nouvelle. Ainsi lorsque nos
pensées sont en accord avec l'Esprit, nous avons un réel témoignage, ou un sens
de vie. Lorsqu'elles ne sont pas en accord avec l'Esprit, nous perdons ce témoignage; et si
elles sont contraires à l’Esprit, nous ressentons – ou devrions ressentir – Sa
réserve, Sa défense, Sa désapprobation, et cela, c'est la mort, une impression
négative dans notre esprit.
Ensuite, l'Esprit est « l'Esprit
de vérité » (Jean 16:13). Il
devrait être impossible à un enfant de Dieu – et d’autant plus à un serviteur
de Dieu – de recevoir, d'accepter et de répéter quelque chose qui ne soit pas
vrai, sans que l'Esprit montre à son esprit que cela n'est pas la vérité. Si à
ce moment là, l'enfant de Dieu n'est pas suffisamment conscient du toucher de
l'Esprit Saint, cependant lorsqu'il aura un temps de recueillement devant le
Seigneur, pour la méditation et la communion (et non pas simplement pour
apporter une quantité de requêtes), cette chose lui sera certainement rappelée,
et il devra la considérer. C'est là la vraie spiritualité, et c'est ce que
signifie marcher avec Dieu.
Il est facile de voir que, si cela était plus généralement vrai dans
l'expérience des enfants de Dieu, beaucoup de terrain serait enlevé a l’œuvre à
l’ennemi, qui cherche a susciter des méfiances et des divisions. L'un des
problèmes les plus poignants parmi les chrétiens évangéliques, c'est de
comprendre comment des hommes qui connaissent et enseignent la doctrine de
l'Esprit demeurant en nous, peuvent accepter, croire et enseigner des choses
qui ne soient pas vraies concernant d'autres enfants de Dieu, sans toutefois que
le Saint-Esprit ne puisse les rendre malheureux intérieurement à ce sujet.
Ce que nous avons dit du témoignage de l'Esprit est la base de toute
révélation. La Parole de Dieu doit devenir vivante en nous. Nous pouvons connaître la
Bible, quant à son contenu, et la connaître très bien. C'est ainsi que la
connaissaient les Juifs et leurs docteurs. Et cependant, ils ont tué le Fils de
Dieu! C'est seulement lorsque le Saint-Esprit prend la Parole et la rend
vivante pour nous, que cela fait toute la différence dans notre vie, notre
conduite, notre compréhension, et notre force, et que nous pouvons dire: « Le
Seigneur a fait vivre en moi cette parole, et je ne saurais plus jamais être le
même! ».
La connaissance spirituelle est d'un ordre différent de la connaissance purement intellectuelle, même en ce qui
concerne la Parole de Dieu. L'intelligence est une servante de l'esprit, et non
son maître. C'est l'esprit qui dicte à l'intelligence, et non l'opposé.
L'intelligence est l'organe de l'existence consciente du Moi, de même que le sentiment
et la volonté. L'esprit est l'organe de la vie consciente de Dieu, et il nous relie à des
domaines de connaissance qui sont fermés à l'intellect par lui-même.
Nous espérons que ce que nous venons de dire jettera quelque lumière sur
deux choses:
1)
Le chemin de la croissance spirituelle après la nouvelle naissance.
2)
La cause de la confusion et des contradictions ahurissantes qui existent parmi
les chrétiens les plus consacrés.
En terminant cette partie de notre considération, il nous reste à ajouter
brièvement une ou deux pensées.
La réponse à toutes les questions, la fin de toutes les argumentations,
et la vérité au sujet de toutes choses, ne sont jamais les meilleurs opinions
ou jugements des hommes – si influents ou si consacrés soient-ils. C’est:
Quelle place la chose en question donne-t-elle au Seigneur Jésus? Est-ce
qu'elle signifie qu'Il a la seule place, et si nous suivons ce chemin, cela Lui
donnera-t-il plus de place dans notre vie? Le chemin qui nous est présenté
provoquera t-il un progrès dans la connaissance de Christ et un élargissement
par rapport à la stature de Christ. C'est ainsi que Paul régla le conflit en
Galatie, et les querelles au sujet des docteurs à Corinthe.
Comprenons
ensuite que le don du Saint-Esprit est le droit de naissance de chaque
véritable enfant de Dieu. La présence du Saint-Esprit en nous, nous amène sous
des cieux ouverts et dans une compréhension toujours grandissante de Christ.
Mais souvenons-nous que le chapitre six des Romains précède le chapitre huit,
et que Romains huit découle des plus certainement de Romains six.
NOTES SUR LA SIGNIFICATION DE LA
« RÉVÉLATION »
Une
Illustration Tirée de « La Vie de Martin Luther »
« Je
fus saisi par un désir merveilleux et ardent de comprendre ce que Paul disait
dans son épître aux Romains: mais il y avait un passage qui m'arrêtait, et il
se trouvait dans le premier chapitre. C'était le verset 17: « Car la justice de Dieu y est [dans
l’évangile] révélée » . Je
haïssais cette phrase, « la
justice de Dieu », ce qui
était alors courant parmi les étudiants. Je la comprenais dans le sens d'une
justice qui « donne à chacun ce qui lui est dû » ; et cela signifiait donc que
le Dieu juste punissait simplement les hommes pécheurs et méchants. Mais je
sentais que, alors même que je vivais une vie sans reproche, une vie de moine,
j'étais cependant un pécheur aux yeux de Dieu, et ma conscience était très
tourmentée. Je sentais que je n'avais et ne pouvais avoir aucune certitude de
trouver la réconciliation par une expiation qu'il me serait possible de faire.
Je n'avais donc aucun amour pour un Dieu juste qui punissait les pécheurs; je
Le haïssais plutôt; et, si ce n'était par des blasphèmes silencieux. c'était néanmoins
par un esprit de rébellion que je me plaignais de Lui d'une manière terrible,
en disant: « N'était-ce pas suffisant qu'un pauvre pécheur soit perdu pour
toute l'éternité à cause du péché originel, et qu'il soit puni de toute sorte
de souffrances et de peines par la loi de Moïse et les Dix commandements? Et
faut-il que maintenant, Dieu doive se servir de l’Évangile pour amasser les
punitions et nous menacer de Sa justice et de Sa colère? » Je m'emportais
contre tout cela avec une conscience meurtrie et confuse, et j'entrais
constamment en collision avec cette phrase de Paul, et aspirais ardemment à
comprendre ce qu'il avait voulu dire par là. »
«Luther
se releva sur ses pieds, et marcha de long en large... Après un certain temps,
il se rassit et relut une fois encore le texte dans son contexte. Soudain, sa
vision s'éclaira; il sentit qu'un voile avait été enlevé; il put voir ce que
Paul avait vu; la justice dont nous parlait Paul n'était pas la justice de Dieu
qui demande la rétribution, mais celle qui est imputée au croyant; elle est
donc une expression profonde de la grâce de Dieu: Dieu présente Sa propre
justice au croyant. Par Sa grâce, Dieu le regarde comme étant déjà juste, alors
même qu'en lui, il ne l'est pas... La justice de Christ est quelque chose qui
m'appartient. »
Ce
fut à ce moment-là que Luther fut délivré. Il sauta de sa chaise. « Il me
sembla que j'étais né de nouveau, et que j'étais entré dans le Paradis par des
portes qui venaient de s'ouvrir. Aussitôt la Bible commença à me parler d'une
manière toute différente. Cette phrase même – « la justice de Dieu » , que j'avais tant haïe
auparavant, devint celle que j'aimais par-dessus tout. C'est ainsi que ce
passage de Paul devint pour moi la porte du Paradis ».
Nous
aurions pu citer de meilleurs exemples de ce que nous entendons par «
révélation », mais nous avons choisi celui-ci, parce qu'il peut servir à plus
d'un objet.
DEUXIÈME PARTIE - «
LES CHOSES DE L’ESPRIT »
(1 Corinthiens 2:14)
Dans
notre première partie, nous avons relevé sept faits:
Premièrement, le fait de l'existence d'un vaste domaine, que l'apôtre
appelle « les choses profondes
de Dieu », et que Dieu,
dit-il, « a préparées pour
ceux qui l'aiment », et qui,
ensuite, lui ont été « révélées » par Son Esprit.
Deuxièmement, le fait que « l'homme naturel », comme le décrit l'apôtre,
est totalement incapable de recevoir, ou de connaître ces « choses de l'Esprit
».
Troisièmement, par la nouvelle naissance, et l'entrée en nous du
Saint-Esprit, la faculté nécessaire pour recevoir et connaître ces « choses de
l'Esprit » est re-née en nous, et liée au Saint-Esprit, de sorte que ce qui
était impossible est maintenant devenu possible. L'esprit de l'homme – « la
lampe de l’Éternel », comme l'appellent les Écritures, a été
ré-allumée.
Quatrièmement, le fait que cette nouvelle naissance et cette union avec
le Saint-Esprit sont la base de toutes les activités du Saint Esprit, pour
révéler, pour conduire, pour transformer, et pour constituer toutes choses
selon Christ.
Cinquièmement, le fait que cette œuvre, qui est entièrement spirituelle,
demande que le croyant vive sa vie dans l'Esprit, une vie distincte de celle de
l'âme – la « vie de l'âme » étant, comme nous l'avons montré, la signification
du mot original traduit par « homme naturel ». Cela signifie que le croyant
doit vivre sa vie, non pas, en premier lieu, dans le domaine de l'intelligence
ou de la raison, ni dans le domaine des sentiments, ni dans le domaine de la
volonté, mais dans le domaine de l'Esprit. Et l'apôtre souligne encore avec
force que cette vie ne doit certainement pas être vécue dans la chair, dans le
domaine «charnel » – c'est-à-dire dans l'élément positif du « Moi », de l'âme,
cet élément qui attire toujours tout à soi-même, qui cherche sa propre
satisfaction et accomplit ses propres désirs. Cela n'est certainement pas la
voie de l’Esprit.
Sixièmement, le fait que, si les chrétiens s'approchent ou se saisissent
des choses de Dieu sur la simple base de leur âme – intelligence ou raison, ou
sentiments, ou volonté propre – ce sera le chemin de la séduction, ce sera le
chemin de la confusion, et de beaucoup d'autres détresses, pour eux-mêmes, en
même temps que pour tous ceux qu'ils influencent.
Septièmement, le fait que la croissance dans la connaissance et la
stature spirituelles est gouvernée par la révélation et la compréhension, selon
Ephésiens 1:15-20 et 3:14-19, «l’esprit de sagesse et de révélation dans sa
pleine connaissance » , et «fortifiés
en puissance... que vous soyez capables de comprendre... et de connaître
l'amour de Christ, qui surpasse toute connaissance». Nous avons essayé
d'expliquer ce que signifie ce terme « révélation », qui n'est certainement pas
quelque chose en-dehors des Écritures mais qui est la pensée de
l'Esprit dans les Écritures.
La Différence entre Information et Connaissance
Spirituelle.
Nous continuerons maintenant notre étude, pour l'élargir et la souligner
un peu plus, et nous concentrer sur un point particulier, en ce qui concerne
les choses de l'Esprit, c'est-à-dire sur la différence qu'il y a entre
information et connaissance spirituelle. C'est un point essentiel, et dont les conséquences
sont très importantes. Il y a une différence très grande, réelle et définitive,
entre information et connaissance spirituelle. Il est possible d'avoir une
vaste quantité d'informations soigneusement acquises, par la lecture, par
l'étude, par ce que l'on entend, et par toutes ces voies et ces moyens
extérieurs, par lesquels s'accumule l'information, et cependant, si grande
qu'elle soit, elle peut n'avoir aucune influence ni aucun effet sur la nature
et le caractère de la personne qui la possède.
Pour illustrer cette vérité, considérons un astronome, dont la vie tout
entière est occupée par la contemplation des immensités de l'espace, des vastes
étendues de l'univers. Il est cependant possible pour cet homme, malgré la
vaste accumulation d'informations qu'il possède sur l'univers, après avoir été
occupé de ces grandeurs durant toute sa vie, de rester en soi-même un homme
très petit, un homme mesquin, un homme rempli de jalousie, un homme plein
d'orgueil, d'opinion personnelle, et de tous ces traits qui parlent de
petitesse de caractère. C'est une étrange anomalie, mais elle est réelle. Et
cela sera vrai dans tous les autres domaines de la science naturelle ou
physique, comme de tous les autres départements de la connaissance: il est
possible d'avoir une pensée intensément cultivée, sans que le caractère ne soit
touché, sans que la nature même de l’homme ne soit changée.
Et
ce qui est vrai dans les domaines profanes ou naturels, est également vrai dans
le domaine de la foi chrétienne. Nous pouvons posséder une connaissance immense
de la Bible; nous pouvons être très largement informés sur tout ce que contient
la Bible et sur tout ce qu'elle enseigne, sur tous ses sujets et toutes ses
instructions, sur toute la doctrine, et l'histoire, et les pratiques
chrétiennes, et sur tout ce qu'embrasse ce mot de christianisme. Je le
répète, nous pouvons avoir l'information la plus étendue, sans que tout cela
puisse accomplir une transformation réelle en nous. Il est possible d'être
excessivement bien informé sur toutes les questions de la vérité chrétienne
évangélique, et de rester très petit, quant à notre stature spirituelle.
C'est une tragédie. Il est décevant de rencontrer de telles
contradictions. C'est terrible de les trouver dans le domaine naturel, comme
dans le cas de l'astronome hypothétique dont nous venons de parler, de trouver
un homme si petit dans un si vaste univers. Mais c'est infiniment plus tragique
de rencontrer un chrétien – très bien informé, et cependant très petit dans sa
stature spirituelle. Nous le voyons, le domaine de la connaissance chrétienne
peut être une chose, et le domaine de la connaissance spirituelle tout un
autre. Ce sont des mondes à part, entièrement différents, dans leur nature et
dans leur effet. Cela nous montre la différence dont nous avons parlé, entre
l'information dans les choses chrétiennes, si vaste et si soignée soit-elle, et
la réelle connaissance spirituelle, la connaissance que Paul a en vue lorsqu'il
écrit:
« Je ne cesse de rendre grâces pour
vous, faisant mention de vous dans mes prières, afin que le Dieu de notre
Seigneur Jésus Christ, le Père de gloire, vous donne l’esprit de sagesse et de
révélation dans sa pleine connaissance »
(Ephésiens 1:16-17).
La Connaissance Spirituelle est Premièrement Vie
La connaissance spirituelle est donc quelque chose qui touche et
transforme la vie, et c'est là qu'est toute la différence. La connaissance
spirituelle est pour ainsi dire quelque chose qui se passe. Le fait d'obtenir un
peu de connaissance vraie, pure, spirituelle, est toujours
un évènement une expérience. C'est presque comme un décret. Nous pouvons l'exprimer
de cette manière – une fois que nos yeux ont été réellement ouverts, nous ne
pourrons plus jamais être ce que nous étions auparavant. C'est là la
différence. Lorsque nous sommes réellement arrivés à la place où était arrivé
l'homme aveugle de naissance, lorsque le Seigneur lui eut donné la vue et qu'il
put s'écrier: « Je sais une
chose; c'est que j'étais aveugle, et que maintenant je vois » (Jean 9:25) – nous ne pouvons
plus être les mêmes. Une fois que nous avons pu nous écrier, appuyés sur la
base, de l'enseignement de l'Esprit de Dieu – « Je vois! Je vois! » nous sommes libérés, nous sommes
affranchis; nous sommes en vie, nous sommes dans l'assurance. La fin de tout
argument se trouve simplement là – « Je vois! ». La connaissance spirituelle
est une expérience effective -- elle accomplit quelque chose; tandis que toutes
les autres connaissances nous laissent, en nous-mêmes, juste ce que nous sommes
naturellement.
La connaissance spirituelle est donc, premièrement, vie; et, mes chers amis, il
nous faut examiner toute l'accumulation de connaissances que nous possédons à
la lumière de l'effet qu'elles exercent sur notre vie. Dans quelle mesure, tout
ce que nous connaissons – ou pensons connaître – se manifeste-t-il en nous en
termes de vie? La connaissance spirituelle est premièrement vie. « C'est ici la vie éternelle » a dit le Seigneur Jésus, «C'est
ici la vie éternelle, qu'ils te connaissent...» (Jean 17:3) – qu'ils te connaissent. Il y a une
connaissance qui est vie, et toute vraie connaissance spirituelle est vie.
Il n'est pas nécessaire que nous essayons de définir la vie. La vie
elle-même est une chose que l'homme est entièrement incapable de décrire ou
d'expliquer; et cependant, tous nous connaissons la vie, lorsque nous la
rencontrons ou l'expérimentons. Qu'est-ce que la vie? Nul ne saurait nous le
dire, mais nous la reconnaissons, lorsque nous la rencontrons. Et la
connaissance spirituelle est de ce même ordre: une chose qui, bien qu'elle soit
inexplicable; est puissante – c'est une force, une énergie, un pouvoir – la
puissance de la vie. Et pour que la vie soit triomphante sur la mort – la mort
spirituelle qui agit tout autour de nous et sur nous – pour que la vie triomphe
de tous ses ennemis, quels qu'ils soient, nous avons besoin de connaissance
spirituelle, et non d'information. Nous ne pouvons pas simplement nous servir
de l'information dans cette question; elle ne nous amènera à rien. Il nous faut
avoir une connaissance intérieure, par l'Esprit. La première réalité de la
connaissance spirituelle, c'est donc la vie.
La Connaissance Spirituelle est le Chemin de la
Croissance et de la Plénitude
Ensuite le chemin, et le seul chemin, de la croissance et de la
plénitude spirituelles, c'est la connaissance spirituelle. C'est sûrement ce
qui se trouve à la base des paroles de l'apôtre, soit que nous prenions ce
merveilleux chapitre, ce chapitre profond, ce chapitre immensément pratique –
le second de la première épître aux Corinthiens, ou que nous allions dans la
lettre aux Ephésiens, à ces deux merveilleuses prières de Paul, dans le premier
et le troisième chapitres de cette épître. Tout s'élève là contre la limitation
et l'immaturité spirituelles. Elles étaient évidentes chez les Corinthiens –
l'apôtre le dit clairement. Il ne pouvait pas leur parler comme à des hommes
spirituels, mais seulement comme à de petits enfants. « Et moi, frères, je n'ai pu vous
parler comme à des hommes spirituels, mais comme à des hommes charnels, comme à
de petits enfants en Christ »
(1 Corinthiens 3:1). Il y avait chez eux un arrêt spirituel, de la petitesse
avec toutes ses caractéristiques déplorables, comme nous le lisons dans cette
lettre. Chez les Ephésiens, il semble qu'il ne se trouvait rien de ce qui
existait à Corinthe, et qui soit positivement opposé à la croissance
spirituelle, mais simplement ce fait que ceux qui marchent avec le Seigneur ont
encore un long chemin à faire; ceux qui ont une connaissance du Seigneur ont
encore beaucoup à apprendre pour connaître le Seigneur. Pour les enfants de
Dieu, quel que soit le point où ils sont arrivés, il y a encore des immensités
devant eux, et l'apôtre nous dit que le chemin, et le seul chemin qui, par
notre croissance spirituelle, nous amène à la plénitude spirituelle, c'est la
connaissance spirituelle, cette connaissance dont nous avons parlé.
Comment Vient La Connaissance
(a)
Par l’Ecoute de la Foi Maintenant, comment la connaissance spirituelle
nous vient-elle? Pouvons-nous nous exprimer, pour commencer, de cette manière:
elle nous vient par une ouïe vitale de la Parole de Vérité - une ouïe ou une
réception primordiale. Les Thessaloniciens, nous l'avons souvent
rappelé, étaient des croyants modèles qui, dès leurs débuts spirituels, ont
avancé et sont devenus « des modèles pour tous ceux qui croient » (1:7). Et l'apôtre nous fait entrer dans le
secret de leur marche et de leur croissance spirituelles. Il nous dit que,
lorsqu'ils ont entendu la parole, ils l'ont acceptée, « ayant reçu de nous la parole… non comme la parole des
hommes, mais (ainsi qu’elle l’est véritablement) la Parole de Dieu » (1 Thessaloniciens 2:13). Ils la reçurent par
la foi, et la foi est le facteur vital dans ce que nous entendons. Il est dit
ailleurs: « Mais la parole
qu'ils entendirent ne leur servit de rien, n’étant pas mêlée avec de la foi
dans ceux qui l’entendirent. » (Hébreux 4:2). Elle ne leur a servi de rien,
parce qu'elle n'avait pas été saisie par la foi, mélangée avec la foi. La foi
est le facteur vital quant à ce que nous entendons.
Peut-être cela n'est-il pas très clair. Nous pouvons entendre avec un
esprit de critique; nous pouvons entendre avec des préjugés et des questions;
nous pouvons entendre avec un esprit cynique; nous pouvons entendre et rester
indifférents; nous pouvons entendre de beaucoup d'autres manières; et tout cela
ne nous servira à rien et n'aura pour nous aucune signification; mais si nous
entendons avec foi, cela donne au Saint-Esprit la possibilité de rendre
témoignage à la vérité, et ce témoignage de l'Esprit à la vérité nous fait
aussitôt réagir d'une juste manière. C'est la réaction de la foi. Ce n'est pas
la réaction de l'incrédulité, du doute, des questions. C’est l'attitude de la
foi, et c'est une attitude vitale. Approchons-nous de tout notre Nouveau Testament
à cette lumière, et cela lui donnera une valeur distincte. La foi signifie
simplement ceci: c'est que, s'il y a ici quelque chose de Dieu, je veux le
recevoir; s'il y a pour moi quelque chose du Seigneur en ceci, rien, aucun
préjugé, aucune question, aucune méfiance, aucune critique, non, rien ne
m'empêchera de le recevoir. C'est un esprit de foi.
Tout
le monde Juif, durant la vie terrestre de notre Seigneur, a été empêché
d'arriver à la connaissance de ce qu'Il était, parce qu'il ne L'a pas écouté avec
cette attitude qui déclare: « Malgré toutes les difficultés que cela peut
entraîner, si cet homme, Jésus, a quelque chose de Dieu, je veux le recevoir ».
Nous le voyons, c'est la foi, et c'est une chose primordiale; c'est ce
qu'attend le Saint-Esprit; alors sur cette base-là, Il révèle, Il donne la
connaissance spirituelle, et quelque chose arrive. Cela arrive!
C'est là, évidemment, la différence entre ce qui est
simplement objectif, et ce qui est intérieur – non pas une imitation, mais une
révélation intérieure. Nous ne pouvons pas nous arrêter sur cela, bien qu'il
puisse y avoir, je le crois, une grande valeur à considérer la signification de
cette différence. Si nous prenons la Bible elle-même, et le Nouveau Testament,
pour établir, d'après ce que nous y trouvons, une sorte de modèle et de
système, que nous chercherons à créer et à suivre, cela ne nous amènera à rien,
sinon à essayer une quantité de choses que nous regretterons ensuite d'avoir
touchées. Mais lorsque nous recevons une chose par une révélation du
Saint-Esprit, elle se fera tout naturellement, et de manière réelle et vivante.
C'est toute la différence. Mais il nous faut laisser cela. La connaissance
spirituelle nous vient par une écoute vitale.
(b)
Par L’Obéissance de la Foi Et elle nous vient par l'obéissance de la foi.
Mes chers amis, comment pouvons-nous recevoir tant d'informations, d'année en
année, presque au point d'en être saturés et de ne pouvoir en supporter
davantage, alors qu'il en reste si peu de conséquences radicales? Pourquoi? Une
telle situation peut exister. Et c'est parce que nous ne faisons rien de ce que
nous recevons. Je ne pense pas que nous soyons conscients d'un fait: c'est
qu'il y a des esprits qui sont toujours en alerte pour dissiper tout ce que
nous avons entendu, et avant que nous ne soyons rentrés chez nous, tout est
plus ou moins oublié. C'est pourquoi il est nécessaire, lorsque nous entendons
la Parole de Dieu, de faire immédiatement quelque chose à son égard –
c'est-à-dire de prendre une décision, soit avant de nous retirer, soit comme la
toute première chose en rentrant chez nous, de dire: « Il faut maintenant que
cela devienne vrai - je veux obéir à cette parole » . Ayons, dans notre esprit,
un accord avec le Saint-Esprit au sujet de la parole de Dieu, et nous verrons
des résultats se produire. Nous avons dit, au commencement, que la différence
entre information et connaissance spirituelle est grande en ce qui concerne les
conséquences: et nous voulons réellement voir des conséquences, n'est-il pas vrai?
(c) Par une Expérience de plus en plus Profonde de la Mort …et de la Résurrection de Christ. La connaissance spirituelle nous vient, en troisième lieu, par l'action de plus en plus profonde de la mort et de la résurrection de Christ en nous. N'oublions pas que – il en est toujours ainsi – la signification de la mort de Christ doit s’effectuer de plus en plus profondément en nous et il en va de même de la signification de Sa résurrection. Et à mesure que cela s'accomplit en nous – la signification de la Croix, de notre mort avec Christ et de notre vie de résurrection avec Christ – à mesure que cela se forge en nous, nous croissons dans la connaissance ; c'est ainsi. Nous trouverons que c'est par des expériences de plus en plus profondes de mort avec Christ que nous arriverons à une plus pleine connaissance, une connaissance réelle ; une connaissance vivante.
(d)
Par la Communion des Souffrances de Christ Et enfin, pour le présent, la
connaissance spirituelle nous est donnée dans la mesure où nous partageons les
souffrances de Christ, où nous acceptons la communion des souffrances de
Christ. Si Paul a été un homme possédant une grande connaissance spirituelle,
ce qu'il était certainement, ce fut parce qu'il a pu dire: « J'accomplis dans ma chair ce qui reste [encore à souffrir]
des afflictions de Christ pour son corps, qui est l'Eglise » (Colossiens 1:24). Ou encore: « Pour le connaître, lui, ... et la communion de ses
souffrances » (Philippiens 3:10). Ce sont nos
réactions, ou notre attitude, à l'égard des souffrances de Christ, dans la
communion desquelles nous avons été amenés, qui décideront si nous allons, ou
non, recevoir plus de lumière ou de connaissance spirituelle.
Voyez-vous, une réaction d’amertume, de rébellion ou de plainte, à l'égard de
la souffrance, peut nous fermer la porte. C'est ce qui est arrivé à Israël. Les
Israélites ont murmuré à cause de leurs épreuves et de leurs adversités – et
cela leur a fermé la porte. Si d'un autre côté, et par la grâce de Dieu, notre
attitude à l'égard des souffrances de Christ que nous endurons est juste: une
attitude de foi et non d'incrédulité, de soumission et non de rébellion –
j'hésite à dire, une attitude de joie au lieu de tristesse, si nous pouvons
avoir, par la grâce de Dieu, une attitude juste à l'égard de la souffrance,
elle ouvrira la porte à notre Seigneur, qui pourra nous révéler beaucoup de
choses, par cette souffrance même. Les souffrances peuvent être
merveilleusement utiles et nous amener à connaître notre Seigneur ; mais tout
dépend de notre attitude à l'égard de la souffrance.
Que
le Seigneur nous enseigne plus profondément « les choses de l'Esprit ».
T.A.S.
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