samedi 23 juin 2018

(3) A.B. Simpson courtes exhortations

"Il l’émonde afin qu'il porte plus de fruit" (Jean 15 :2).

                    Un jour nous traversions un jardin. Le jardinier avait fini son émondage, et les blessures provoquées sur la plante par le couteau commençaient à cicatriser, alors que le soleil chaud d'avril nourrissait doucement, de vie fraîche et d'énergie, la plante blessée. En regardant la plante, nous pensions combien serait cruel le début de la semaine suivante quand elle serait à nouveau taillée. 

                    Pourtant le travail du jardinier est de la vivifier et de la nourrir de la vie. Son action n’est pas de faire mourir, mais de faire vivre. Nous pensons qu’il en est ainsi avec la discipline de l'âme. Elle aussi a son heure de mise à mort; mais elle ne doit pas toujours rester dans la mort. En effet, considérons nous plutôt comme morts au péché et vivants pour Dieu par Jésus Christ notre Seigneur.


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Sans Moi vous ne pouvez faire rien" (Jean 15 :5).

                    Que puis-je faire pour Christ ? Nous avons l’habitude de dire : Autant que je le peux. N’avons-nous jamais pensé que nous pouvons faire plus que nos capacités ? Cette pensée m’a été récemment suggérée par les remarques d'une amie Chrétienne, qui  racontait comment Dieu avait mis sur son cœur de faire quelque chose pour Lui  qui était au-delà de ses capacités.  Quand elle a osé Lui obéir, Il lui a donné l'assurance de Sa puissance et de Ses ressources. 

                     IL a pu  merveilleusement répondre à  sa foi,  la rendant  capable de faire plus qu'elle aurait pu faire autrement et de réaliser le désir de son cœur,  en accomplissant un travail qui était bien au-delà de ses capacités. L'apôtre dit, "je peux faire toutes choses par Christ, qui est ma force," et pourtant Il dit que nous ne sommes pas capables de penser quoi que ce soit, à partir de nous-mêmes.

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"Ne pouviez- vous pas veiller une heure avec Moi?" (Mat.26 :40.)

                     Une jeune femme dont les parents étaient morts quand elle était petite, avait été aimablement prise en charge par un ami très cher de la famille. Avant qu'elle ne soit assez âgée pour le connaître,  il était allé vivre en Europe. Régulièrement il lui a écrit pendant toutes les années de son absence et n'a jamais manqué de lui envoyer l’argent pour tous ses désirs. Finalement, la nouvelle est arrivée que pendant une certaine semaine, il reviendrait  et lui rendrait visite, mais il n'avait pas fixé le jour et l'heure. Or, elle avait reçu plusieurs invitations pour faire d’agréables voyages avec ses amis pendant cette même semaine.

                    L’un de ces voyages semblait si séduisant qu'elle n’a pas pu résister à l'invitation. Alors qu’elle était partie en voyage, il est venu, a demandé le pourquoi de son absence et il est reparti. A son retour elle a trouvé cette note : "ma vie a été un combat pour toi, ne pouvais-tu pas m'attendre une semaine ?" Elle n’a plus jamais entendu parler de lui et sa vie d'abondance est devenue une vie de pauvreté. Jésus n'a pas fixé le jour ou l'heure de Son retour, mais Il a dit, "Veillez" et s’Il devait venir aujourd'hui, nous trouverait-il absorbés dans une dissipation irréfléchie ? Pouvons-nous être trouvés chaque jour, dans la même attente que ceux qui attendent un bien aimé ?

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"Tel il est, tels nous sommes aussi dans ce monde " (1. Jean 4 :17).

                    Jésus viendra faire sa demeure dans un cœur livré et Il s'unira à lui. IL lui communiquera Sa propre Vie et Son être, le renouvellera  de jour en jour, pourvoyant à ses besoins spirituels et se substituant à son impuissance. 

                    Notre part est simplement de nous offrir, reconnaissant pleinement notre inutilité, notre  inaptitude et ensuite de recevoir Jésus Christ Lui-même pour vivre et être en nous instant après instant, notre force, notre pureté et notre victoire.

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"Prenant garde qu’aucun ne se prive de la grâce de Dieu ;" (Hébreux 12 :15).

               Nous ne craignons pas de tout perdre, mais de n’arriver que de justesse. Nous  pouvons peut-être ne pas perdre nos âmes, mais nous pouvons perdre quelque chose de plus précieux que la vie – Sa pleine approbation, Son choix le plus élevé, notre couronne incorruptible de pierres précieuses.

                      C'est le degré supplémentaire qui compte et qui fait toute la différence entre de l’eau chaude – inerte et impuissante dans la chaudière - et la vapeur –  remplie de puissance, qui permettra aux bateaux de transporter les marchandises d’un continent à l’autre.

NdT : A.B. Simpson vivait dans la seconde moitié du 19eme siècle.

A.B. Simpson


mercredi 20 juin 2018

(2) A.B. Simpson courtes exhortations

«En effet, considérez-vous comme morts» (Romains 6 : 11).

                    Notre vie d'entre les morts doit désormais, être suivie par l'habitude et l'attitude qui en est l'aboutissement logique. « Considérez-vous comme morts au péché, mais vivants pour Dieu en Jésus-Christ, et donnez-vous à Dieu, « non pour mourir de nouveau chaque jour », mais comme étant morts et devenus vivants, consacrez à Dieu vos membres, comme des instruments de justice. "De plus Sa vie de résurrection nous est donnée pour nous ajuster à « la communion de Ses souffrances et  pour être rendu conformes à Sa mort.

                     Elle est destinée à nous permettre de travailler dur et de souffrir dans la joie et la victoire. Nous "nous élevons avec des ailes comme des aigles», afin que l'on puisse  revenir  pour  "courir, et ne point nous lasser, à marcher et ne point nous fatiguer." Mais ne nous trompons pas sur les souffrances. Cela ne signifie pas nos souffrances, mais les Siennes. Ce ne sont pas nos luttes en vue de la sainteté, de nos maladies et de nos douleurs, mais ses souffrances supérieures que nous portons avec Lui pour les autres, pour une Eglise souffrante et un monde qui se meurt. Que Dieu nous aide, désormais, à ne jamais avoir un autre chagrin pour nous-mêmes, et nous mettre à disposition, dans la puissance de Sa résurrection, pour porter Ses fardeaux et boire Sa coupe.

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"Le arrhes de l'Esprit dans nos cœurs» (2Corinthiens 1 : 22).

                     La  vraie Vie. Comme c’est rare, quel spectacle magnifique! Nous la voyons dans le Fils de Dieu, nous la voyons dans Ses apôtres, nous la voyons dans chaque noble vie consacrée et véritablement  réussie. Sans elle, il peut y avoir un millier de bonnes choses, mais elles n'ont pas le fil d'or qui les lie entre elles en une chaîne continue  de puissance. Elles sont comme un lot de belles perles de grand prix sur une corde cassée. Elles tombent en confusion, et finalement se perdent faute du lien qui seul pouvait les lier dans une vie de puissance cohérente et durable. 

                    Oui pour des vies qui n'ont qu'une seule chose à faire ou à s'occuper ! Oui pour la profondeur et la force éternelle du cœur de Christ dans notre sein, pour aimer, pour se sacrifier, réaliser, persévérer, pour  vivre et mourir comme Lui!

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"Considérez les lys comment ils grandissent» (Matthieu 6 : 28).

                     On raconte qu'un petit garçon a été retrouvé un jour par sa mère, debout près d'un grand tournesol, avec ses pieds plantés dans le sol. Interrogé par sa mère :  «Qu'est-ce que tu fais là?" Il a répondu naïvement: «Eh bien, je suis en train de grandir pour être un homme."  Sa mère rit de bon cœur à l'idée de son fils planté dans le sol pour grandir, comme le tournesol, puis en lui tapant doucement sur la tête, «Pourquoi, Harry, ce n'est pas de cette  façon que l’on grandit. Tu ne pourras  jamais grandir en essayant. Il suffit de venir et de manger beaucoup de bonne nourriture, et de beaucoup jouer, et bientôt tu te développeras jusqu'à devenir un homme sans essayer si dur. "

                    Eh bien, la mère de Harry avait raison. Mme HW Smith n'a jamais dit une chose plus douce que quand elle répondu à la question: «Comment les lis grandissent ?" En ajoutant simplement: «Ils grandissent sans avoir essayé." 

                     Notre vie spirituelle la plus douce est la vie de la non conscience de soi par laquelle nous devenons tellement unis au Christ, que nous vivons  continuellement de Sa vie, nourris, alimentés en permanence et remplis de Son Esprit et de Sa présence et de toute la plénitude de Sa Vie.


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 "Je puis toutes choses en Christ" (Philippiens 4 :13).

                    Une chère sœur a dit un jour : "J’ai tant de travail à faire que je n'ai pas le temps de m’attendre au Seigneur, afin qu’IL me fortifie pour l’accomplir." C’était vraiment fabriquer des briques sans paille et même  si c'était pour le nom du Seigneur et pour l'église, c'était de l'esclavage de la part du diable. Dieu n’envoie pas Ses serviteurs avec leurs propres ressources ;  mais "Il est capable de nous combler de toutes sortes de grâces, afin que nous ayons toujours, toute la suffisance en toutes choses, pour abonder en toutes sortes de bonnes œuvres."

                   La vieille devise latine festina lente, "se dépêcher lentement," est une grande leçon pour nous. Plus nous avons du travail, plus souvent nous devrions courber notre tête et attendre l’aide et l’amour célestes avant de poursuivre avec une force nouvelle. Une heure immergé dans l'amour du Saint-Esprit a plus de valeur que dix batailles contre vents et marées sans la vie céleste.

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"Parce que Je vis, vous vivrez aussi» (Jean 14 : 19)

                      Après avoir été ajustés à notre Chef, notre  Tête Vivante,  et la source de notre vie, maintenant, notre travail est de demeurer, d'absorber et de croître, nous appuyant sur Sa force, nous abreuvant de Sa vie, nous nourrissant de Lui en tant que Pain Vivant, et en tirant toutes nos ressources de Lui dans une dépendance et une communion continuelles. Le Saint-Esprit sera le grand Enseignant  dans ce processus béni. Il prendra de ce qui est de Christ et nous le montrera, et Il nous le transmettra à travers tous les canaux et les fonctions de notre organisme spirituel. 


                      Alors que nous nous soumettons à Lui, Il insufflera Sa propre prière de communion, dessinant sur nos cœurs des désirs et des appétits, qui sont le gage de leur propre épanouissement, nous appelant à part dans la prière silencieuse et muette et ouvrant chaque pore, organe, sens et sensibilité de notre être spirituel pour prendre de Sa vie. Comme les poumons absorbent l'oxygène de l'atmosphère, comme les sens respirent les odeurs sucrées du jardin, le cœur reçoit instinctivement et se réjouit de l'affection et l'amitié du Bien aimé à notre côté. Ainsi, nous devenons comme un arbre planté près des ruisseaux d'eau.

A.B. Simpson

dimanche 17 juin 2018

(1) Méditations et COURTE BIOGRAPHIE de Albert Benjamin Simpson

                    Né à Bayview, Prince Edward Island, Canada, le 15 décembre 1843, d'une famille écossaise, il reçut une forte et très austère éducation presbytérienne. Richement doué, mais physiquement frêle, il passa à 16 ans par une intense crise de santé et d'âme, suivie d'une conversation profonde et typique : « Souvenez-vous que la toute première bonne œuvre que vous ferez jamais... sera de croire en Jésus-Christ !. Jusqu'à ce que vous en veniez-là, toutes vos œuvres, vos prières, vos larmes et vos bonnes résolutions seront vaines. Croire au Seigneur Jésus, c'est tout simplement le prendre au mot et admettre qu'Il vous reçoit et vous sauve actuellement, à l'endroit où vous êtes. N'a-t'Il pas dit : « Celui qui vient à moi, certes, je ne le mettrai pas dehors ! »

 

                    Après avoir lu ces lignes, A. B. Simpson fit aussitôt ce pas décisif. Le résultat fut immédiat et fécond... la conviction de péché qui le torturait depuis si longtemps le quitta séance tenante. Ce fut là le début d'une vie et d'un ministère exceptionnellement bénis.

 

                  Consacré et marié à 21 ans, il fut successivement pasteur, à Hamilton du 12 Septembre 1865 au 20 Décembre 1873, à Louisville jusqu'au 7 Novembre 1879 et à New York, de Novembre 1879 au 7 Novembre 1881, puis il travailla indépendamment 38 ans.

 

                 A chacune de ces étapes, il fit des pas de géant dans la vie spirituelle, tandis que son œuvre, elle aussi, se développait de façon étonnante. La fin de son ministère à Hamilton fut marquée par la crise décrite dans ces pages. Dès lors, rempli de la vie divine, il nage en pleine liberté dans la grâce, comme un poisson dans l'Océan et, avec une rare puissance, proclame en paroles et par la plume la plénitude de la vie qui est en Christ ; il fonda une association qui devint plus tard le Christian and Missionary Alliance et, sous le même nom, le premier journal missionnaire illustré des États-Unis. Il exerça aussi un admirable ministère de guérison.

 

                   Grand centre de coopération inter-ecclésiastique, la C. and M. Alliance établit des œuvres de relèvement pour buveurs et femmes tombées, etc., créa une vingtaine de sociétés missionnaires dans les régions les plus négligées (en 25 ans, 125 de ces missionnaires avaient déjà sacrifié leur vie au service du maître).

 

                   Partout dans les États-Unis, A. B. Simpson fut appelé pour des « missions » remarquablement bénies. Son activité littéraire et oratoire fut prodigieuse.Enfin, il fonda à Nayak sur l'Hudson un institut missionnaire qui prit un merveilleux essor. C'est là qu'il s'endormit paisiblement le 29 Octobre 1919, dans sa 76 ème année.

 

                  Son labeur fut prodigieux, peu d'hommes ont vu ainsi s'ouvrir devant eux des possibilités toujours plus vastes d'exercer pour leur Sauveur une influence féconde.

 

Gustave Bugnion.   L'Hermitage Lausanne

 

Courtes méditations de Simpson


"Moi en eux, et Toi en Moi» (Jean, 17 : 23.).


                    Nous connaissons peu sur la taille d'une âme humaine et de son esprit. Jusqu'à ce qu'Il renouvelle, purifie et entre dans le cœur, jamais nous ne pourrons avoir une conception adéquate des possibilités de l'être que Dieu a fait à Son image même, et qu'Il renouvelle maintenant d'après le modèle du Seigneur Jésus Lui-même.

                   Nous savons, cependant, que Dieu a fait l'esprit humain pour être Son temple et y demeurer, et qu'il sait comment bâtir la maison qui peut contenir Sa plénitude infinie. Nous connaissons  quelque chose de cela alors que toute notre nature est vitalisée  en une marée montante lors de la venue du Saint-Esprit, et que de temps en temps de nouvelles effusions éveillent des pouvoirs qui dormaient et des capacités que nous ignorions posséder.

                Oh, donnons Lui le droit de tirer le meilleur de nous, et, rempli d’émerveillement, un jour nous contemplerons le temple glorieux qu'Il a élevé, et nous dirons: "Seigneur, qu’est ce l'homme que tu ais mis ton cœur en lui? "

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«Bénis le Seigneur, ô mon âme» (Psaume 103 : 1).

Bénis le Seigneur, ô mon âme, et que tout ce qui est en moi magnifie son saint nom. Bénis le Seigneur, ô mon âme, et n'oublie aucun de Ses bienfaits; IL pardonne toutes tes iniquités, IL guérit toutes tes maladies; IL délivre ta vie de la fosse de la destruction, IL te couronne de bonté et de miséricorde; IL rassasie ta bouche avec de bonnes choses, de sorte que ta jeunesse est renouvelée comme l'aigle. 

                   Qui peut mieux que nous chanter cette chanson d’actions de grâces, nous réjouissant comme le font la plupart d'entre nous, nous avons confiance en cette plénitude du salut, et louant Dieu pour la glorieuse santé d'un Seigneur ressuscité et d’une jeunesse éternelle?

                    Ce psaume et ses versets sont au centre même de l’Écriture par un décompte exact des lettres et des versets. Qu’il le soit aussi dans nos vies, alors que nous regardons en arrière, vers l'avant et vers le haut, remplis de reconnaissance et d'action de grâce alors que nous chantons ses strophes finales, «Bénis le Seigneur, ô mon âme, et que tout ce qui est en moi bénisse Son saint nom." Seigneur, centre mon cœur en Toi  dans un esprit d'amour et de louange.
  
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«Je te fortifierai, oui, je viendrai à ton secours, oui, je te soutiendrai» (Ésaïe 41 : 10.).

                    Dieu a trois façons de nous aider: Tout d'abord, il dit: «Je te fortifierai», c’est à dire que Je te rendrai un peu plus fort. Ensuite, «Je viendrai à ton secours", c'est-à dire,  J'ajouterai Ma force à ta force, mais tu dirigeras et Je vais t’aider. Enfin, quand tu es prêt, "Je te soutiendrai de la main droite de Ma justice"; c’est à dire, je t’élèverai corporellement et je te mènerai avec moi,  et ça ne sera plus ni ta force ni Mon aide, mais Mon complet soutien. Par conséquent, il doit être tout à fait vrai, que lorsque nous arrivons à la fin de notre force, nous arrivons au début de la Sienne, et qu'en Lui les plus faibles sont les plus forts et les plus démunis les plus aidés. 

                     «Il donne de la force aux faibles» mais à «ceux qui n'ont pas de force" du tout "Il donne plus de force", et Sa parole est à toujours «Ma grâce te suffit." La réponse est un paradoxe de contradictions, et pourtant une vérité les plus pratiques.  "Par conséquent, plus volontiers, je me glorifierai dans mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi,. car lorsque je suis faible, c'est alors que je suis fort".

A.B. Simpson

vendredi 15 juin 2018

LA SAINTE CÈNE C.H. SPURGEON

LA SAINTE CÈNE  
"Et après avoir rendu grâces, le rompît et dit: Ceci est mon corps qui est rompu pour vous; faites ceci en mémoire de moi". {1Corinthiens 11:24}  

                    Les hommes ont fait le plus mauvais usage des ordonnances les plus sacrées. Et pourtant ils sont sans excuse, car il n’y a pas la moindre ambiguïté dans les Écritures. Celles-ci ne comportent en effet pas la moindre citation rappelant un sacrifice ou un autel, tout y est parfaitement clair. 

                    Le dernier souper, tel qu’il est décrit dans le Nouveau-Testament, est un service de souvenir, de témoignage et de communion, rien de plus. 

                    Aucun rite particulièrement solennel, aucune posture spéciale n’est requise. Il suffit de disposer de pain et de vin. De prendre le pain, de le rompre, d’en manger, et de boire le vin. Mais ces actions seraient dénuées de signification si elles ne s’accompagnaient pas d’un acte spirituel. Elles sont accomplies "en mémoire" du Seigneur Jésus. 

I - "En mémoire de MOI". 

                    On peut avoir, présents à l’esprit, des souvenirs autres que celui du Seigneur Jésus - souvenirs naturels et bienfaisants - mais veillons à ce qu’ils ne prennent pas la première place. 

Souvenirs:    

1. - De ce que nous étions du temps où nous étions étrangers à la maison de Dieu.  

2. - Du temps où nous étions spectateurs et non participants à la table du Seigneur.  

3. - Du jour où nous nous sommes approchés de la Sainte Table pour la première fois. 

4. - De ceux qui autrefois étaient avec nous à cette même table. 

5. - De nos bien-aimés qui n’ont pas pu se joindre à nous, retenus chez eux par la maladie. 

6. - De ceux qui nous accompagnent à cette table, et de l’œuvre de la grâce dans chacune de leur vie.  

7. - De ceux qui se sont retirés, comme Judas, prouvant ainsi la duplicité de leur cœur. 

                    Quelle que soit l’insistance avec laquelle ces pensées se présentent à notre esprit, veillons à ce qu’elles ne nous détournent pas de Jésus-Christ, celui en mémoire de qui le Saint Repas a été institué. 

II - Le Saint Repas est orienté uniquement vers Jésus Christ. 

1. - Les éléments du repas placés devant nous sont là pour nous rappeler "le Seigneur Jésus en tant qu’homme, homme de chair et de sang." 

2. - Ils se trouvent placés sur une table. idée de proximité, d’intimité du Seigneur avec les siens

3. - Le pain que l’on fragmente, le vin que l’on verse, images de sa souffrance. 

4. - D’une part le pain, d’autre part le vin, d’une part la chair, d’autre part le sang du Seigneur Jésus: Idée de la mort de notre Sauveur. 

5. - Le fait de manger symbolise la puissance de vie enfermée dans la personne même du Seigneur Jésus, et souligne combien il devient partie intégrante de notre être. 
  
6. - Les miettes de pain, les gouttes de vin qui restent après le repas symbolisent le fait que la grâce n’est pas épuisée. Il reste encore du pain et du vin pour les repas à venir. De toutes façons, la grâce du Seigneur est plus que suffisante pour tous les temps. 

                    Tous les détails de la Sainte Cène sont donc destinés à mettre en valeur la personne de Jésus, l’Agneau de Dieu immolé pour nos péchés. 

III - L’Église a besoin de se souvenir. 

L’Église a besoin de se souvenir de son Seigneur crucifié, car: 

1. - C’est là le soutien quotidien de notre foi. 

2. - C’est là le stimulant de notre amour. 

3. - C’est la source de notre espérance. 

4. - C’est chaque fois un appel nouveau à détacher nos regards du monde, de nous-mêmes, des controverses, des soucis et de notre entourage, et à les tourner vers Dieu. 

5. - C’est le coup de clairon qui nous lance en avant. C’est le prélude aux noces de l’Agneau où Dieu nous invite tous. 

                    Quoi qu’il en soit, il convient que le nom de notre Seigneur reste gravé sur les tables de nos cœurs. 

IV - L’Église retire les plus grands bienfaits de la table du Seigneur. 

1. - Tant que nous sommes dans notre corps et soumis aux lois du monde concret, nous avons besoin de symboles capables de matérialiser les réalités spirituelles.  
2. - Le Seigneur savait à l’avance combien nous avons tendance à oublier et a institué cette rencontre entre l’homme et lui. Nous pouvons donc être assurés de sa bénédiction lorsque nous lui obéissons sur ce point. 

3. - L’expérience a souvent prouvé la valeur de cette rencontre à la table du Seigneur. 

4. - Ces rencontres ont souvent reçu le sceau du Saint Esprit, car ils sont nombreux ceux qui ont été convaincus et éveillés aux choses spirituelles après avoir assisté à un service de Sainte-Cène. 

                    Participer à la table du Seigneur c’est établir un lien entre les autres chrétiens et vous-même. Lien d’autant plus fort que la rencontre est plus fréquente. 

                    Mais c’est seulement dans la mesure où elle aide à se souvenir du Seigneur que la participation à la table du Seigneur est bénéfique pour les chrétiens. Recherchez donc la grâce de vous souvenir avec reconnaissance de votre Seigneur Jésus-Christ. 

C.H. SPURGEON

http://yves.petrakian.free.fr/456-bible/livres1.htm



mardi 12 juin 2018

Courte méditation sur Luc 6:23-26

23  Puis il dit à tous: Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge chaque jour de sa croix, et qu’il me suive.
24  Car celui qui voudra sauver sa vie (son âme) la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la sauvera.
25  Et que servirait-il à un homme de gagner tout le monde, s’il se détruisait ou se perdait lui-même?
26  Car quiconque aura honte de moi et de mes paroles, le Fils de l’homme aura honte de lui, quand il viendra dans sa gloire, et dans celle du Père et des saints anges.

                  Le Seigneur, par cette parole si connue, et combien difficile pour notre ego, invite ses disciples et la foule qui était présente, ainsi que chaque enfant de Dieu de la Nouvelle Alliance, à renoncer à leur âme, à leur vie. Mettons-nous dans la peau d'un de ces auditeurs qui ne connaissait rien de ce que nous savons. Comment renoncer à son âme, à cette vie ? Nous, nous savons que nous avons la vie dans le Fils qui est venu pour nous sauver et habiter en nous par la puissance du Saint-Esprit, et cela, par pure grâce. Mais eux, ils ignoraient  même ce concept de la vie éternelle dans le Fils. Cette vie n'était pas encore donnée.  

                    Ils ne pouvaient pas comprendre cela. Le Seigneur leur demande de prendre l'instrument de supplice par excellence pour le suivre. Un instrument de souffrance et de mort pour être disciples du Seigneur. Par la croix, Christ a été fait malédiction pour nous (Galates 3:16). Essayons de nous mettre dans la situation de ces personnes pour comprendre l'effet dévastateur dans leurs cœurs de cette demande  ! Ainsi, nous pouvons apprécier réellement les paroles percutantes de notre Seigneur. 

                      Frédéric Godet a écrit : "La vie naturelle n'est qu'une fleur passagère qui, après s'être épanouie, ne peut tarder à se faner. Ce frère avait vraiment bien décrit cette vie naturelle et nous pouvons comprendre que la croix que nous devons porter est le moyen d'anéantir cette vie éphémère pour vivre de celle qui nous a été accordée gracieusement par le Père. La vie de son Fils en nous. Jean a écrit dans sa première lettre:

9  Si nous recevons le témoignage des hommes, le témoignage de Dieu est plus grand; car le témoignage de Dieu consiste en ce qu’il a rendu témoignage à son Fils.
10 Celui qui croit au Fils de Dieu a ce témoignage en lui-même; celui qui ne croit pas Dieu le fait menteur, puisqu’il ne croit pas au témoignage que Dieu a rendu à son Fils.
11  Et voici ce témoignage, c’est que Dieu nous a donné la vie éternelle, et que cette vie est dans son Fils.
12  Celui qui a le Fils a la vie; celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie.
13  Je vous ai écrit ces choses, afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu.

                    Comme c'est simple de croire quand nous avons cette parole merveilleuse ! Mais eux ? Quant à nous, nous devons laisser tuer notre vie naturelle par la puissance du Saint-Esprit au moyen de la croix afin de vivre de la vie éternelle qui est dans le Fils. Nous avons le Fils ! C'est beau ! C'est glorieux ! Mais parfois il m'est arrivé (et il nous arrive) de faire taire cette vie du Fils pour vivre, dans une situation donnée, de celle éphémère de mon (de notre) ego ! Notre vie naturelle doit être engloutie par la vie du Fils en nous. Le moyen est cette croix qui nous oblige à échanger cette vie naturelle par la vie du Fils en nous, comme l'a si bien dit W. Nee. Paul explique clairement comment la croix devient active en nous. Par la vie de l'Esprit et notre obéissance à celui-ci :

16  Je dis donc: Marchez selon l’Esprit, et vous n’accomplirez pas les désirs de la chair.
17  Car la chair a des désirs contraires à ceux de l’Esprit, et l’Esprit en a de contraires à ceux de la chair; ils sont opposés entre eux, afin que vous ne fassiez point ce que vous voudriez.

                  La croix est agissante par notre obéissance à l'Esprit de Dieu en nous. C'est simple, très pratique et le gain de cette obéissance est la vie du Fils qui grandit en nous, en moi. Il m'est arrivé d'entendre des prières de ce genre "je veux plus de Toi, plus de Toi Seigneur !" Je préfère de loin cette prière qui demande "moins de moi, moins de moi Seigneur !" Plus notre ego diminue, plus la vie de Christ grandit en nous. Nos désirs deviennent les désirs du Seigneur, nos aspirations celles du Seigneur, etc. C'est un chemin parfois difficile et frustrant pour notre moi, mais le gain spirituel n'est pas comparable à la perte subie ! La preuve, lisez le verset 26 de Luc 6 !

26  Car quiconque aura honte de moi et de mes paroles, le Fils de l’homme aura honte de lui, quand il viendra dans sa gloire, et dans celle du Père et des saints anges.

                     Mais nous avons une autre option :

5  C’est pourquoi ne jugez de rien avant le temps, jusqu’à ce que vienne le Seigneur, qui mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres, et qui manifestera les desseins des cœurs. Alors chacun recevra de Dieu la louange qui lui sera due.  (1 Corinthiens 4)


                    Voilà juste des pistes de méditation à partir de ces quelques versets qui sont d'une richesse inouïe quand par la grâce du Saint-Esprit nous pouvons les creuser. Personnellement, il m'est arrivé d'avoir honte et de me taire dans des situations difficiles. Il est bon de garder la communion avec le Seigneur pour éviter ces tristes situations. Bien sûr, nous avons la grâce du pardon par la repentance, la confession et l'abandon de ces manquements. 

9  Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité.
10  Si nous disons que nous n’avons pas péché, nous le faisons menteur, et sa parole n’est point en nous.
1 Mes petits enfants, je vous écris ces choses, afin que vous ne péchiez point. Et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste.
2  Il est lui-même une victime expiatoire pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier. (1 Jean 1:9-2:2)

                     Veillons car notre Seigneur est à la porte! Oui, Il est vraiment à la porte !! Juste pour clore ce billet, lisons la fin de l’Apocalypse :


9…….Je suis ton compagnon de service, et celui de tes frères les prophètes, et de ceux qui gardent les paroles de ce livre. Adore Dieu. 
10 Et il me dit: Ne scelle point les paroles de la prophétie de ce livre. Car le temps est proche.
11 Que celui qui est injuste soit encore injuste, que celui qui est souillé se souille encore; et que le juste pratique encore la justice, et que celui qui est saint se sanctifie encore. 
12 Voici, je viens bientôt, et ma rétribution est avec moi, pour rendre à chacun selon ce qu’est son œuvre. 
13 Je suis l’alpha et l’oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin.
14 Heureux ceux qui lavent leurs robes, afin d’avoir droit à l’arbre de vie, et d’entrer par les portes dans la ville!
15 Dehors les chiens, les enchanteurs, les impudiques, les meurtriers, les
idolâtres, et quiconque aime et pratique le mensonge!
16 Moi, Jésus, j’ai envoyé mon ange pour vous attester ces choses dans les Églises. Je suis le rejeton et la postérité de David, l’étoile brillante du matin. 17 Et l’Esprit et l’épouse disent: Viens. Et que celui qui entend dise: Viens. Et que celui qui a soif vienne; que celui qui veut, prenne de l’eau de la vie, gratuitement. 
18 Je le déclare à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre: Si quelqu’un y ajoute quelque chose, Dieu le frappera des fléaux décrits dans ce livre;
19 et si quelqu’un retranche quelque chose des paroles du livre de cetteprophétie, Dieu retranchera sa part de l’arbre de la vie et de la ville sainte, décrits dans ce livre.
20 Celui qui atteste ces choses dit: Oui, je viens bientôt. Amen! Viens, Seigneur Jésus!
21 Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec tous!


jcb


samedi 9 juin 2018

L’AIRE D’ORNAN

                    C’est un épisode assez douloureux de la fin du règne de David. Il est écrit dans 2 Samuel 24 que la colère de l’Éternel s’enflamma de nouveau contre Israël et elle excita à pousser David à recenser le peuple. Dans le récit parallèle de 1 Chronique 21, c’est Satan qui se dresse contre Israël. Même quand c’est Satan qui se dresse contre Israël, cela vient de l’Éternel comme pour Job. Rien ne se passe ici-bas qui ne soit pas sous le contrôle de notre Dieu. Il règne et tout est entre Ses mains !

                   David après avoir recensé le peuple, malgré les conseils de Joab qui a essayé de l’en dissuader, reconnaît son erreur et confesse son péché en suppliant le Seigneur et en l’implorant : «Daigne pardonner la faute de ton serviteur, car j’ai agi en insensé ! » Gad le voyant, est envoyé par l’Éternel pour lui donner le choix entre trois fléaux. David décide de choisir l’épée de l’Éternel et trois jours de peste dans le pays en disant au voyant :

«  Je suis dans une grande angoisse! Oh! que je tombe entre les mains de l’Éternel, car ses compassions sont immenses; mais que je ne tombe pas entre les mains des hommes! » (1 Chroniques 21:13 )

Lisons la suite du récit :

L’Éternel envoya la peste en Israël, et il tomba soixante-dix mille hommes d’Israël. Dieu envoya un ange à Jérusalem pour la détruire; et comme il la détruisait, l’Éternel regarda et se repentit de ce mal, et il dit à l’ange qui détruisait: Assez! Retire maintenant ta main. L’ange de l’Éternel se tenait près de l’aire d’Ornan, le Jébusien. David leva les yeux, et vit l’ange de l’Éternel se tenant entre la terre et le ciel et ayant à la main son épée nue tournée contre Jérusalem. Alors David et les anciens, couverts de sacs, tombèrent sur leur visage. Et David dit à Dieu: N’est-ce pas moi qui ai ordonné le dénombrement du peuple? C’est moi qui ai péché et qui ai fait le mal; mais ces brebis, qu’ont-elles fait? Éternel, mon Dieu, que ta main soit donc sur moi et sur la maison de mon père, et qu’elle ne fasse point une plaie parmi ton peuple! L’ange de l’Éternel dit à Gad de parler à David, afin qu’il montât pour élever un autel à l’Éternel dans l’aire d’Ornan, le Jébusiens. David monta, selon la parole que Gad avait prononcée au nom de l’Éternel

                    Il est remarquable que l’aire d’Ornan est sur le mont Morija, le lieu choisi par Salomon pour la construction du Temple (2 Chroniques 3:1). C’est aussi, bien sûr, le lieu où Abraham a brandi le couteau du sacrifice sur son fils Isaac. Ce sont des précisions pour situer ce que nous allons partager.

                    David connaissait bien son Dieu et savait qu’il pouvait compter sur Son pardon. Il a écrit dans le Psaume 51 qu’Il pouvait pardonner un cœur brisé et repentant, sans sacrifice sanglant. Ce Psaume a été écrit après la double faute du roi (adultère et meurtre) suite à l’affaire de Bath Cheba et de Urie son mari. Nous voyons par ce récit de Chroniques que la faute du roi retombe sur le peuple car Dieu voulait le punir. Le texte nous dit pas pourquoi Il était en colère contre Israël mais suite à ce recensement la peste est venue sur Israël et 70000 hommes sont tombés.

                    Puis, «Dieu envoya un ange à Jérusalem pour la détruire et comme il la détruisait, l’Éternel regarda et il eut du regret de ce malheur » Il ordonne à l’ange destructeur qui se tenait près de l’aire d’Ornan, de retirer sa main. C’’est sur cette aire que l’Ange de l’Éternel demande à David de bâtir un autel. C’est ce que fit David et l’autel fut construit sur cet emplacement hautement symbolique.

                    Pourtant David pouvait se présenter à Gabaon qui était le lieu où se trouvait le Tabernacle avec, dans le parvis, l’autel d’airain pour les sacrifices. Il y avait aussi la cuve d’airain pour les ablutions devant la Tente qui comprenait le lieu saint et le lieu très saint séparé par le voile. Salomon est monté à Gabaon avec toute l’assemblée pour se présenter devant Dieu, car le Tabernacle était le tente de la Rencontre entre Dieu et Son peuple. C’est dans ce lieu que, cette nuit-là, Dieu est apparu à Salomon qui avait offert mille holocaustes. Mais, à Gabaon, dans le lieu très saint, il n’y avait pas la présence de Dieu, l’arche de l’alliance. Elle avait été transportée à Sion, le lieu de résidence de David.

                    L’arche de l’alliance se trouvait donc à Sion dans la tente que David avait dressée pour elle, et il y avait établi « ceux des Lévites dont le service était d’invoquer, de célébrer et de louer le Dieu d’Israël ». C’est très important de comprendre cela. Sion était le lieu d’un culte nouveau. Les prêtres se tenaient dans la présence même de l’Éternel car l’arche était le trône de Dieu, (1Samuel 4:4), Il n’y avait ni voile, ni table des pains de proposition, ni chandelier ni autel des parfums. Tout cela se trouvait à Gabaon dans le Tabernacle.

                 Nous avons, d’une part, la sainte présence de l’Éternel à Sion avec la liberté pour les prêtres de se tenir devant le trône, représenté par l’arche, avec l’établissement de ce nouveau culte et d’autre part la Tente à Gabaon où étaient accomplis tous les rites de la loi :

David laissa là, devant l’arche de l’alliance de l’Éternel, Asaph et ses frères, afin qu’ils fussent continuellement de service devant l’arche, remplissant leur tâche jour par jour. Il laissa Obed-Edom et Hosa avec leurs frères, au nombre de soixante-huit, Obed-Edom, fils de Jeduthun, et Hosa, comme portiers. Il établit le sacrificateur Tsadok et les sacrificateurs, ses frères, devant le tabernacle de l’Éternel, sur le haut lieu qui était à Gabaon, pour qu’ils offrissent continuellement à l’Éternel des holocaustes, matin et soir, sur l’autel des holocaustes, et qu’ils accomplissent tout ce qui est écrit dans la loi de l’Éternel, imposée par l’Éternel à Israël. (1Chroniques 16:37-40)

                    Tout le rituel de la loi était pratiqué dans le Tabernacle à Gabaon. Les prêtres sacrifiaient le matin un agneau de un an et le soir un autre agneau de un an avec l’offrande de la fleur de farine mélangée à l’huile d’olive et la libation de vin qui les accompagnaient pour le sacrifice perpétuel. Sion ne pouvait exister que sur le fondement du sacrifice perpétuel dans le Tabernacle à Gabaon.

                   Donc, à Gabaon les prêtres accomplissaient tout ce qui était prévu par la loi, sans la présence de l’Éternel, car l’arche de l’alliance qui se trouvait à Sion dans la tente préparée par David était la garantie de la sainte présence de l’Éternel. Le culte à Sion, sans effusion de sang représente le nouveau sacerdoce dans la présence même de l’Éternel, sans le voile. C’est l’ombre dont la réalité est l’église : à Gabaon l’accomplissement de la Loi et à Sion la liberté de s’approcher de Dieu sans le voile.

                     Mais l’Éternel demande un autre lieu, l’aire d’Ornan qui appartenait à ce Jébusien. Ornan et ses fils foulaient le froment quand ils virent l’ange. Ils eurent peur et se cachèrent, puis le roi David est arrivé et Ornan l’a salué en se prosternant. David a acheté cette aire pour y bâtir l’autel réclamé par l’Éternel afin d’offrir « des holocaustes et des sacrifices de communion ». L’holocauste est un sacrifice « d’une agréable odeur à l’Éternel. » Ce genre de sacrifice montait vers Dieu comme de l’encens et réjouissait Son cœur. Rien ne pouvait être mangé de ce sacrifice. Tout était pour l’Éternel. Celui qui l'offrait s’identifiait en imposant ses mains sur la bête offerte.  Les sacrifices de communion, eux, pouvaient être mangés. Il y avait une partie qui restait sur l’autel -la part pour l’Éternel-  une partie pour le prêtre et une partie pour celui (ou ceux) qui l’offrait (Lévitique 7:11 et suivant)

                   David n’a pas eu besoin de présenter pour son péché le sacrifice spécifique à cet usage (voir Lévitique 4) car il avait ce cœur contrit et brisé révélé dans le Psaume 51. Il a pu directement offrir l’holocauste et le sacrifice de communion, en un mot tout ce qui est agréable au Seigneur, et cela malgré sa faute. L'aire d'Ornan représente vraiment le lieu de tout ce qui plait à l’Éternel.

                    Que peut signifier pour nous aujourd’hui l’aire d’Ornan ? Car c'était l'ombre des réalités célestes (Hébreux 8:5) et Jean-Baptiste, lorsqu’il a vu venir Jésus pour se faire baptiser a déclaré dans Matthieu 3 :12

Il (Jésus) a son van à la main; il nettoiera son aire, et il amassera son blé dans le grenier, mais il brûlera la paille dans un feu qui ne s’éteint point.

                     Il nettoiera son aire…. que peut-Il nettoyer dans son aire si ce n’est ceux et celles qu’Il a rachetés et qui le suivent. Dans Jean 12, Jésus dit :

En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul; mais, s’il meurt, il porte beaucoup de fruit.

                     Vous et moi sommes le fruit de ce grain de blé qui est tombé et terre et qui est mort pour nous faire naître d’en Haut. Mais ce blé, qui est sa récolte, Il le bat avec son van pour enlever toute la paille et tout ce qui peut dénaturer la qualité de celui-ci. Les impuretés brûlent dans un feu qui ne s’éteint point, toutes les imperfections qui ne sont pas compatibles avec la qualité de ce blé. Je pense que le feu qui ne s’éteint point, c’est l’œuvre de la croix qui détruit toutes les actions qui ne sont pas selon l’Esprit comme notre moi, notre propre volonté, notre suffisance, notre orgueil etc.… « Il nous a délivré du pouvoir des ténèbres et nous a transportés dans le royaume de son Fils bien-aimé ». Ce royaume ne peut pas contenir quoi que ce soit de mauvais. C’est notre part du royaume sur la terre en attendant Sa venue en gloire pour nous prendre avec Lui. Sur terre, c’est le lieu de la sanctification, de la préparation à notre éternité. A chacun d’entre nous d’être souple entre Ses mains dont le van de l’Esprit nettoie nos impuretés.

                    L’aire d’Ornan est le lieu de l’entière satisfaction du Père, avec l’holocauste perpétuel qui nous a ouvert la porte du Lieu Très Saint par le Sang de la Croix. C’est le lieu du sacrifice de communion avec Dieu, notre Père et de la consécration par la puissance de Son Esprit qui est celui de Christ comme nous le dit Romains 8 :9. Par ce travail continuel de sanctification nous avons la grâce de pouvoir nous approcher et de rentrer en communion avec le Père. C’est l’œuvre permanente de la Croix qui nous rend capables de nous approcher du Père en toute occasion, mais en étant toujours sous la puissance de cette Croix dont le travail est nécessaire et obligatoire pour la destruction de la chair, notre vieille nature dont Paul en parlait si bien dans Romains 7 en s’écriant :  

« Misérable que je suis! Qui me délivrera du corps de cette mort? …Grâces soient rendues à Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur! …  Ainsi donc, moi-même, je suis par l’entendement esclave de la loi de Dieu, et je suis par la chair esclave de la loi du péché. » 

                    Puis, Paul nous introduit dans la gloire de la grâce de Dieu avec ce qu’il développe dans le huitième chapitre de cette lettre et tout devient clair. Il n’y a plus de condamnation pour ceux qui sont en Christ-Jésus ! Être en Christ nécessite une vie d'obéissance et de consécration. C’est l’aire du Seigneur avec Son van à la main ! Son van c’est l’Esprit et la loi de l’Esprit qui nous libère de la loi du péché et de la mort. Il y aurait beaucoup à dire sur ce chapitre huit ! Cet Esprit est l’Esprit d’adoption qui nous fait crier Abba, Père ! En étant conduit par cet Esprit, et en lui obéissant, nous ne sommes plus sous l’emprise de la chair, et cet Esprit c’est l’Esprit de Christ. Bien sûr, le Saint-Esprit a aussi d’autres fonctions, comme nous l’a enseigné le Seigneur Lui-même (Jean 14:26, 15:26, 16:5 et suivant).

                      Je pense que David savait ces choses, au moins intuitivement car lorsqu’il a choisi entre les trois options que lui présentait Gad le voyant, il a pris celle de tomber entre les mains de l’Éternel car, a-t-il ajouté, ses compassions sont immenses (. Le van du Seigneur a nettoyé l’aire du roi et l’a rétabli dans sa communion avec Lui.

                    Cet parole du Seigneur, que nous trouvons dans Mathieu peut nous éclairer et nous faire apprécier l’aire d’Ornan  :

34 Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée. 35 Car je suis venu mettre la division entre l’homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère; 36 et l’homme aura pour ennemis les gens de sa maison. 37 Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi, et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi; 38 celui qui ne prend pas sa croix, et ne me suit pas, n’est pas digne de moi. 39 Celui qui conservera sa vie la perdra, et celui qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera. (chapitre 10)


                    Voilà quelques pensées sur cette aire d’Ornan qui peut nous amener plus loin dans la méditation de ce passage des Écritures. Que chacun puisse y entrer davantage……...

jcb