C’est
un épisode assez douloureux de la fin du règne de David. Il est
écrit dans 2 Samuel 24 que la colère de l’Éternel s’enflamma
de nouveau contre Israël et elle excita à pousser David à recenser
le peuple. Dans le récit parallèle de 1 Chronique 21, c’est Satan
qui se dresse contre Israël. Même quand c’est Satan qui se dresse
contre Israël, cela vient de l’Éternel comme pour Job. Rien ne se
passe ici-bas qui ne soit pas sous le contrôle de notre Dieu. Il
règne et tout est entre Ses mains !
David après avoir recensé le peuple, malgré les conseils de Joab qui a essayé de l’en dissuader, reconnaît son erreur et confesse son péché en suppliant le Seigneur et en l’implorant : «Daigne pardonner la faute de ton serviteur, car j’ai agi en insensé ! » Gad le voyant, est envoyé par l’Éternel pour lui donner le choix entre trois fléaux. David décide de choisir l’épée de l’Éternel et trois jours de peste dans le pays en disant au voyant :
«
Je suis dans une grande angoisse! Oh! que je tombe entre les mains de
l’Éternel, car ses compassions sont immenses; mais que je ne tombe
pas entre les mains des hommes! » (1 Chroniques 21:13 )
Lisons
la suite du récit :
L’Éternel
envoya la peste en Israël, et il tomba soixante-dix mille hommes
d’Israël. Dieu envoya un ange à Jérusalem pour la détruire; et
comme il la détruisait, l’Éternel regarda et se repentit de ce
mal, et il dit à l’ange qui détruisait: Assez! Retire maintenant
ta main. L’ange de l’Éternel se tenait près de l’aire
d’Ornan, le Jébusien. David leva les yeux, et vit l’ange de
l’Éternel se tenant entre la terre et le ciel et ayant à la main
son épée nue tournée contre Jérusalem. Alors David et les
anciens, couverts de sacs, tombèrent sur leur visage. Et David dit à
Dieu: N’est-ce pas moi qui ai ordonné le dénombrement du peuple?
C’est moi qui ai péché et qui ai fait le mal; mais ces brebis,
qu’ont-elles fait? Éternel, mon Dieu, que ta main soit donc sur
moi et sur la maison de mon père, et qu’elle ne fasse point une
plaie parmi ton peuple! L’ange de l’Éternel dit à Gad de parler
à David, afin qu’il montât pour élever un autel à l’Éternel
dans l’aire d’Ornan, le Jébusiens. David monta, selon la parole
que Gad avait prononcée au nom de l’Éternel
Il est remarquable que l’aire d’Ornan est sur le mont Morija, le lieu choisi par Salomon pour la construction du Temple (2 Chroniques 3:1). C’est aussi, bien sûr, le lieu où Abraham a brandi le couteau du sacrifice sur son fils Isaac. Ce sont des précisions pour situer ce que nous allons partager.
David connaissait bien son Dieu et savait qu’il pouvait compter sur Son pardon. Il a écrit dans le Psaume 51 qu’Il pouvait pardonner un cœur brisé et repentant, sans sacrifice sanglant. Ce Psaume a été écrit après la double faute du roi (adultère et meurtre) suite à l’affaire de Bath Cheba et de Urie son mari. Nous voyons par ce récit de Chroniques que la faute du roi retombe sur le peuple car Dieu voulait le punir. Le texte nous dit pas pourquoi Il était en colère contre Israël mais suite à ce recensement la peste est venue sur Israël et 70000 hommes sont tombés.
Puis, «Dieu envoya un ange à Jérusalem pour la détruire et comme il la détruisait, l’Éternel regarda et il eut du regret de ce malheur » Il ordonne à l’ange destructeur qui se tenait près de l’aire d’Ornan, de retirer sa main. C’’est sur cette aire que l’Ange de l’Éternel demande à David de bâtir un autel. C’est ce que fit David et l’autel fut construit sur cet emplacement hautement symbolique.
Pourtant David pouvait se présenter à Gabaon qui était le lieu où se trouvait le Tabernacle avec, dans le parvis, l’autel d’airain pour les sacrifices. Il y avait aussi la cuve d’airain pour les ablutions devant la Tente qui comprenait le lieu saint et le lieu très saint séparé par le voile. Salomon est monté à Gabaon avec toute l’assemblée pour se présenter devant Dieu, car le Tabernacle était le tente de la Rencontre entre Dieu et Son peuple. C’est dans ce lieu que, cette nuit-là, Dieu est apparu à Salomon qui avait offert mille holocaustes. Mais, à Gabaon, dans le lieu très saint, il n’y avait pas la présence de Dieu, l’arche de l’alliance. Elle avait été transportée à Sion, le lieu de résidence de David.
L’arche de l’alliance se trouvait donc à Sion dans la tente que David avait dressée pour elle, et il y avait établi « ceux des Lévites dont le service était d’invoquer, de célébrer et de louer le Dieu d’Israël ». C’est très important de comprendre cela. Sion était le lieu d’un culte nouveau. Les prêtres se tenaient dans la présence même de l’Éternel car l’arche était le trône de Dieu, (1Samuel 4:4), Il n’y avait ni voile, ni table des pains de proposition, ni chandelier ni autel des parfums. Tout cela se trouvait à Gabaon dans le Tabernacle.
Nous avons, d’une part, la sainte présence de l’Éternel à Sion avec la liberté pour les prêtres de se tenir devant le trône, représenté par l’arche, avec l’établissement de ce nouveau culte et d’autre part la Tente à Gabaon où étaient accomplis tous les rites de la loi :
David laissa là, devant l’arche de l’alliance de l’Éternel, Asaph et ses frères, afin qu’ils fussent continuellement de service devant l’arche, remplissant leur tâche jour par jour. Il laissa Obed-Edom et Hosa avec leurs frères, au nombre de soixante-huit, Obed-Edom, fils de Jeduthun, et Hosa, comme portiers. Il établit le sacrificateur Tsadok et les sacrificateurs, ses frères, devant le tabernacle de l’Éternel, sur le haut lieu qui était à Gabaon, pour qu’ils offrissent continuellement à l’Éternel des holocaustes, matin et soir, sur l’autel des holocaustes, et qu’ils accomplissent tout ce qui est écrit dans la loi de l’Éternel, imposée par l’Éternel à Israël. (1Chroniques 16:37-40)
Tout le rituel de la loi était pratiqué dans le Tabernacle à Gabaon. Les prêtres sacrifiaient le matin un agneau de un an et le soir un autre agneau de un an avec l’offrande de la fleur de farine mélangée à l’huile d’olive et la libation de vin qui les accompagnaient pour le sacrifice perpétuel. Sion ne pouvait exister que sur le fondement du sacrifice perpétuel dans le Tabernacle à Gabaon.
Donc, à Gabaon les prêtres accomplissaient tout ce qui était prévu par la loi, sans la présence de l’Éternel, car l’arche de l’alliance qui se trouvait à Sion dans la tente préparée par David était la garantie de la sainte présence de l’Éternel. Le culte à Sion, sans effusion de sang représente le nouveau sacerdoce dans la présence même de l’Éternel, sans le voile. C’est l’ombre dont la réalité est l’église : à Gabaon l’accomplissement de la Loi et à Sion la liberté de s’approcher de Dieu sans le voile.
Mais l’Éternel demande un autre lieu, l’aire d’Ornan qui appartenait à ce Jébusien. Ornan et ses fils foulaient le froment quand ils virent l’ange. Ils eurent peur et se cachèrent, puis le roi David est arrivé et Ornan l’a salué en se prosternant. David a acheté cette aire pour y bâtir l’autel réclamé par l’Éternel afin d’offrir « des holocaustes et des sacrifices de communion ». L’holocauste est un sacrifice « d’une agréable odeur à l’Éternel. » Ce genre de sacrifice montait vers Dieu comme de l’encens et réjouissait Son cœur. Rien ne pouvait être mangé de ce sacrifice. Tout était pour l’Éternel. Celui qui l'offrait s’identifiait en imposant ses mains sur la bête offerte. Les sacrifices de communion, eux, pouvaient être mangés. Il y avait une partie qui restait sur l’autel -la part pour l’Éternel- une partie pour le prêtre et une partie pour celui (ou ceux) qui l’offrait (Lévitique 7:11 et suivant)
David n’a pas eu besoin de présenter pour son péché le sacrifice spécifique à cet usage (voir Lévitique 4) car il avait ce cœur contrit et brisé révélé dans le Psaume 51. Il a pu directement offrir l’holocauste et le sacrifice de communion, en un mot tout ce qui est agréable au Seigneur, et cela malgré sa faute. L'aire d'Ornan représente vraiment le lieu de tout ce qui plait à l’Éternel.
Que peut signifier pour nous aujourd’hui l’aire d’Ornan ? Car c'était l'ombre des réalités célestes (Hébreux 8:5) et Jean-Baptiste, lorsqu’il a vu venir Jésus pour se faire baptiser a déclaré dans Matthieu 3 :12
Il (Jésus) a son van à la main; il nettoiera son aire, et il amassera son blé dans le grenier, mais il brûlera la paille dans un feu qui ne s’éteint point.
Il nettoiera son aire…. que peut-Il nettoyer dans son aire si ce n’est ceux et celles qu’Il a rachetés et qui le suivent. Dans Jean 12, Jésus dit :
En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul; mais, s’il meurt, il porte beaucoup de fruit.
Vous et moi sommes le fruit de ce grain de blé qui est tombé et terre et qui est mort pour nous faire naître d’en Haut. Mais ce blé, qui est sa récolte, Il le bat avec son van pour enlever toute la paille et tout ce qui peut dénaturer la qualité de celui-ci. Les impuretés brûlent dans un feu qui ne s’éteint point, toutes les imperfections qui ne sont pas compatibles avec la qualité de ce blé. Je pense que le feu qui ne s’éteint point, c’est l’œuvre de la croix qui détruit toutes les actions qui ne sont pas selon l’Esprit comme notre moi, notre propre volonté, notre suffisance, notre orgueil etc.… « Il nous a délivré du pouvoir des ténèbres et nous a transportés dans le royaume de son Fils bien-aimé ». Ce royaume ne peut pas contenir quoi que ce soit de mauvais. C’est notre part du royaume sur la terre en attendant Sa venue en gloire pour nous prendre avec Lui. Sur terre, c’est le lieu de la sanctification, de la préparation à notre éternité. A chacun d’entre nous d’être souple entre Ses mains dont le van de l’Esprit nettoie nos impuretés.
L’aire d’Ornan est le lieu de l’entière satisfaction du Père, avec l’holocauste perpétuel qui nous a ouvert la porte du Lieu Très Saint par le Sang de la Croix. C’est le lieu du sacrifice de communion avec Dieu, notre Père et de la consécration par la puissance de Son Esprit qui est celui de Christ comme nous le dit Romains 8 :9. Par ce travail continuel de sanctification nous avons la grâce de pouvoir nous approcher et de rentrer en communion avec le Père. C’est l’œuvre permanente de la Croix qui nous rend capables de nous approcher du Père en toute occasion, mais en étant toujours sous la puissance de cette Croix dont le travail est nécessaire et obligatoire pour la destruction de la chair, notre vieille nature dont Paul en parlait si bien dans Romains 7 en s’écriant :
« Misérable que je suis! Qui me délivrera du corps de cette mort? …Grâces soient rendues à Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur! … Ainsi donc, moi-même, je suis par l’entendement esclave de la loi de Dieu, et je suis par la chair esclave de la loi du péché. »
Puis, Paul nous introduit dans la gloire de la grâce de Dieu avec ce qu’il développe dans le huitième chapitre de cette lettre et tout devient clair. Il n’y a plus de condamnation pour ceux qui sont en Christ-Jésus ! Être en Christ nécessite une vie d'obéissance et de consécration. C’est l’aire du Seigneur avec Son van à la main ! Son van c’est l’Esprit et la loi de l’Esprit qui nous libère de la loi du péché et de la mort. Il y aurait beaucoup à dire sur ce chapitre huit ! Cet Esprit est l’Esprit d’adoption qui nous fait crier Abba, Père ! En étant conduit par cet Esprit, et en lui obéissant, nous ne sommes plus sous l’emprise de la chair, et cet Esprit c’est l’Esprit de Christ. Bien sûr, le Saint-Esprit a aussi d’autres fonctions, comme nous l’a enseigné le Seigneur Lui-même (Jean 14:26, 15:26, 16:5 et suivant).
Je pense que David savait ces choses, au moins intuitivement car lorsqu’il a choisi entre les trois options que lui présentait Gad le voyant, il a pris celle de tomber entre les mains de l’Éternel car, a-t-il ajouté, ses compassions sont immenses (. Le van du Seigneur a nettoyé l’aire du roi et l’a rétabli dans sa communion avec Lui.
Cet parole du Seigneur, que nous trouvons dans Mathieu peut nous éclairer et nous faire apprécier l’aire d’Ornan :
34 Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée. 35 Car je suis venu mettre la division entre l’homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère; 36 et l’homme aura pour ennemis les gens de sa maison. 37 Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi, et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi; 38 celui qui ne prend pas sa croix, et ne me suit pas, n’est pas digne de moi. 39 Celui qui conservera sa vie la perdra, et celui qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera. (chapitre 10)
Voilà quelques pensées sur cette aire d’Ornan qui peut nous amener plus loin dans la méditation de ce passage des Écritures. Que chacun puisse y entrer davantage……...
jcb
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