vendredi 20 octobre 2017

Le Sens de la Vie Divine par T. Austin-Sparks

« En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes. », Jean 1 :4
« Et la Parole devint chair, et habita au milieu de nous … », Jean 1 :14
« Jésus répondit, En vérité, en vérité, je te dis, Si quelqu’un n’est né d’eau et de l’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair; et ce qui est né de l’Esprit est esprit. Ne t’étonne pas de ce que je t’ai dit, Il vous faut être nés de nouveau [ou d’en haut]. », Jean 3 :5-7
« afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. », Jean 3 :15
« Jésus répondit et lui dit, Si tu connaissais le don de Dieu, et qui est celui qui te dit, Donne-moi à boire, toi, tu lui eusses demandé, et il t’eût donné de l’eau vive. », Jean 4 :10
« La femme lui dit, Seigneur, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond; d’où as-tu donc cette eau vive? », Jean 4 :11
« Celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, moi, n’aura plus soif à jamais; mais l’eau que je lui donnerai, sera en lui une fontaine d’eau jaillissant en vie éternelle. », Jean 4 :14
« Car comme le Père réveille les morts et les vivifie, de même aussi le Fils vivifie ceux qu’il veut », Jean 5 :21
« En vérité, en vérité, je vous dis que l’heure vient, et elle est maintenant, que les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l’auront entendue vivront. Car comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils aussi d’avoir la vie en lui-même. », Jean 5:25-26
« Sondez les écritures, car vous, vous estimez avoir en elles la vie éternelle, et ce sont elles qui rendent témoignage de moi, et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie. », Jean 5 :39-40
« Il y a ici un petit garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons; mais qu’est-ce que cela pour tant de monde? », Jean 6 :9
« Ils les amassèrent donc et remplirent douze paniers des morceaux qui étaient de reste des cinq pains d’orge, lorsqu’ils eurent mangé. », Jean 6 :13
« Travaillez, non point pour la viande qui périt, mais pour la viande qui demeure jusque dans la vie éternelle, laquelle le fils de l’homme vous donnera; car c’est lui que le Père, Dieu, a scellé. », Jean 6 :27
« Ils lui dirent donc, Seigneur, donne-nous toujours ce pain-là. Et Jésus leur dit, Moi, je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim; et celui qui croit en moi n’aura jamais soif. », Jean 6 :34-35
« Car c’est ici la volonté de mon Père, que quiconque discerne le Fils et croit en lui, ait la vie éternelle; et moi, je ressusciterai au dernier jour. », Jean 6 :40
« En vérité, en vérité, je vous dis, Celui qui croit en moi, a la vie éternelle. Moi, je suis le pain de vie. », Jean 6 :47-48
« Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. », Jean 6 :54
« Comme le Père qui est vivant m’a envoyé, et que moi, je vis à cause du Père, de même celui qui me mangera, celui-là aussi vivra à cause de moi. C’est ici le pain qui est descendu du ciel, non pas comme les pères mangèrent et moururent, celui qui mangera ce pain vivra éternellement. », Jean 6 :57-58
« Et en la dernière journée, la grande journée de la fête, Jésus se tint là et cria, disant, Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive. Celui qui croit en moi, selon ce qu’a dit l’écriture, des fleuves d’eau vive couleront de son ventre. », Jean 7 :37-38
                    Nous nous arrêterons sur le troisième chapitre de Jean, car ce qui nous y est présenté est incontestablement la vie de la nouvelle création, et cette vie, c'est Christ. La préoccupation de Nicodème, c'est évidemment la pensée du Royaume de Dieu. Il n'emploie pas cette expression; il ne mentionne pas le Royaume, du moins dans le récit qui nous a été conservé ; mais le Seigneur Jésus voit tout à fait clairement ce qui intéresse Nicodème, c'est le Royaume de Dieu, comme cela doit être pour tout vrai Israélite. Le Seigneur Jésus, qui lit dans son cœur et connaît sa pensée, aborde donc immédiatement la question de voir le Royaume de Dieu et d'y entrer ; et Il se met aussitôt à montrer à Nicodème qu'aucun homme ne peut entrer dans ce Royaume par la naissance naturelle, fût-il de la race d'Israël, ou même un docteur en Israël.
La Naissance Naturelle ne peut Assurer la Vie Éternelle
                     Cette naissance naturelle, si même elle se produit dans un milieu dont l'unique intérêt soit le Royaume de Dieu, ne nous y fera jamais entrer. Personne ne peut entrer dans le Royaume de Dieu par la naissance naturelle. On peut être né dans une famille chrétienne, et dans le Christianisme en tant que système religieux, ou encore dans ce qui est appelé « l’Église chrétienne », mais personne ne se trouvera dans le Royaume de Dieu par le fait de cette naissance. C’est un tout autre royaume, entièrement différent du royaume de la nature, si même il s'agit d'une nature religieuse; et puisque ce royaume est nouveau et entièrement autre, il demande une vie nouvelle et entièrement autre. C'est un royaume divin; c'est le Royaume de Dieu; et c'est pourquoi il demande une vie divine, une vie qui soit la vie de Dieu.
« Car comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils aussi d’avoir la vie en lui-même. », Jean 5 :26
                     Ainsi dans tout l'univers, seuls le Père et le Fils ont cette vie en eux-mêmes. Il est important que nous sachions cela ; alors même que nous avons reçu la vie éternelle, nous n’avons pas cette vie en nous-mêmes. Nous parlerons de cela un peu plus loin.
« Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils », 1 Jean 5 :11
Et cette vie demeure en Lui et elle n’est jamais séparée de Lui.
« Celui qui a le Fils a la vie. », 1 Jean 5 :12
                     Le fait est que, ce royaume étant divin, il demande une vie divine; et cela signifie, comme le montre si parfaitement et si clairement la Parole, que nous ne pouvons pas vivre selon Dieu, ni conformément aux choses divines, par notre vie naturelle. Nous ne pouvons pas arriver à Dieu par nos ressources naturelles, par les ressources de notre esprit naturel. Nous nous heurterons contre les portes du Royaume des cieux sans pouvoir y parvenir jamais, si nous en tentons l'accès par notre esprit naturel. Nous ne pourrons jamais arriver à Dieu, ni entrer dans Son Royaume, avec notre cœur naturel. Nous pouvons avoir tous les sentiments, tout le désir, toute la passion, tout le zèle possibles; nous pouvons nous exciter à une haute tension dans un effort émotif, sans pouvoir jamais parvenir à rien. Personne ne se trouvera jamais dans le Royaume de Dieu ni par l'intellectualisme, ni par l'émotivité.
                    Cela est vrai aussi en ce qui concerne la volonté naturelle. « Ni de la volonté de la chair », dit la Parole, « mais de Dieu ». Nous ne pouvons pas entrer dans le Royaume de Dieu par notre propre volonté. Nous ne pouvons pas atteindre aux choses de Dieu par la force de notre volonté naturelle, malgré tout notre vouloir, nos déterminations, nos tentatives, nos efforts et nos résolutions. Notre propre volonté ne pourra jamais nous y faire parvenir. Personne n'a jamais été amené dans le Royaume de Dieu par sa propre volonté, c'est à dire, personne n'a jamais été amené par sa volonté à prendre la décision ou à arriver à la détermination d’être dans le Royaume de Dieu, comme s’il était possible de s’y trouver par la force de cette décision ou de cette détermination. Ceci ne peut pas être.
                    Beaucoup de fautes ont été commises sous ce rapport, et des multitudes ont été amenées à une position entièrement fausse, parce que l'effort avait été fait dans cette sphère naturelle, et les âmes avaient été appelées, selon des principes naturels, à exercer leur propre raison, leurs propres sentiments et leur propre volonté, comme si elles pouvaient être régénérées de cette façon. Ainsi donc, avoir de l'intérêt et de l'activité dans le christianisme, c'est une chose; mais c'en est une tout autre que d'être dans le Royaume. Des foules de gens bien intentionnés s'intéressent au christianisme et sont actifs dans le christianisme. Ils ont vu la valeur de la vie chrétienne et celle de l'enseignement chrétien, et ils ont pensé que, si l'on pouvait seulement les observer, le monde serait entièrement différent. C'est ainsi qu'ils sont devenus actifs dans le christianisme, et ils ont cru être dans le Royaume de Dieu. Mais pas du tout! Vous pouvez avoir tout l'intérêt possible dans le christianisme et, cependant, ne pas être dans le Royaume.
                     C'est ici, en effet, ce que, dans des termes différents et plus concis, le Seigneur Jésus dit à Nicodème. Le seul moyen que nous ayons d'entrer dans le Royaume, c'est de recevoir la vie divine en nous, comme un don, par la foi en Jésus Christ; et c'est là la base nouvelle de la nouvelle création, la base sur laquelle tout commence et tout est accompli, la base de la vie divine. Cette vie a en soi toutes les qualités et toutes les ressources de la nouvelle création. Elle constitue notre existence même dans ce qui est appelé le Royaume de Dieu.
Chaque Royaume est Gouverné par sa Propre Vie
                    Il est à peine nécessaire de rappeler à notre pensée que chaque royaume est gouverné par la vie qui lui est propre. Il y a vie dans le règne végétal, et le règne végétal est entièrement gouverné par cette sorte de vie. Cette vie, dans ce règne, peut être excessivement belle; elle est capable de faire des choses vraiment merveilleuses, comme nous le voyons dans tout ce qui nous entoure; nous remarquons la variété, la magnificence, la beauté et la puissance de vie dans le règne végétal. Mais cette vie a ses limites ; elle arrive à une fin. Entre le point où finit la vie du règne végétal et celui où commence la vie du règne animal, il y a une brèche, un vide qui ne peut être comblé.
                    Il y a dans le règne animal une merveilleuse variété, une extraordinaire manifestation de vie. Considérons tout ce que peut produire la vie animale. Mais nous voyons aussi une fin à ce règne, et encore une fois nous arrivons à une brèche qui ne peut être comblée, comme dans le premier cas. Bien que l'homme puisse trouver des amis parmi les animaux et qu'il puisse y avoir entre eux une sorte d'amitié, il n'y aura cependant jamais entre un homme et une bête cette affection intelligente, ni cette communion intime qui unissent l'homme à l'homme. Ils vivent dans deux mondes différents.
                     Dans le royaume de la vie humaine, le pouvoir, la valeur, la variété ont une portée immense. Quelle hauteur peut atteindre une vie humaine! Et cependant elle a ses limites, et elle aussi arrive à une fin. Il y a entre le royaume de la vie naturelle et le royaume de la vie divine une brèche qui ne peut être obturée.
                    Pour que le végétal devienne un animal, il faudrait qu'il devienne une nouvelle création, ayant en elle une vie nouvelle. Pour que l'animal devienne un homme, malgré tout ce que peuvent en dire les évolutionnistes, il faudrait qu'il devienne une nouvelle création, ayant en elle une autre vie. Et pour qu'un homme devienne un enfant de Dieu, un héritier du Royaume des cieux, il faut qu'il devienne une nouvelle création, dont la vie est tout autre et entièrement différente. C'est un autre royaume.
                     L'homme naturel est donc totalement incapable d'être en relation avec les choses de l'Esprit de Dieu; les deux choses appartiennent à deux royaumes différents. La vie divine est essentielle au Royaume de Dieu; c'est le point sur lequel Christ insiste sans cesse dans Son entretien avec Nicodème, tel qu'il nous est raconté dans le troisième chapitre de l'Évangile de Jean.
La Vie Divine doit Diriger toutes Choses
                    Quelle est l’étape suivante ? Le croyant, qui a reçu la vie divine comme un don de Dieu, par la foi en Jésus Christ, a désormais le devoir, la nécessité et la bénédiction de vivre par la foi sur cette base nouvelle. C'est une obligation qui repose sur lui; il ne peut faire autrement. Il est obligé de vivre par la foi sur cette base nouvelle de la vie divine, sinon il perdra tout ce pour quoi la vie lui a été donnée. Elle n'agira pas automatiquement. Elle agira en raison d'une attitude délibérée et définie que le croyant prendra à l'égard de Christ, qui est en lui et en qui demeure cette vie. Il est nécessaire pour le croyant de faire cela, et c'est son privilège et sa bénédiction de vivre par la foi, sur la base de la vie divine.
                    C'est pour le croyant une base de vie entièrement nouvelle, toute différente de la vie naturelle. Cette vie n'est pas en nous-mêmes, bien que nous l'ayons reçue ; elle est en Christ. Elle reste en Christ, mais désormais Christ est en nous par la foi, et par le moyen du Saint Esprit.
« De sorte que Christ habite par la foi dans vos cœurs. », Éphésiens 3 :17
                    Christ en nous possède cette vie, mais Il la garde en Lui-même.
                  Pourrons-nous saisir toute la portée de cette vérité, si nous employons pour l'exprimer une expression à double sens ? Si nous le pouvons, cela nous sera d'un grand secours. Cette vie nouvelle devient subjective en même temps qu'objective. Si nous pouvons saisir cela, nous serons sauvés de l'introspection, qui est une idée fausse de la vérité. L'introspection cherche quelque chose en nous-mêmes; c'est en nous-mêmes qu'elle essaie de découvrir quelque chose. Mais en ce qui concerne la vie divine, bien qu'elle soit en nous, si nous sommes de vrais croyants, elle n'est cependant pas en nous-mêmes, mais en Christ qui est en nous.

                   Vous et moi, ce n'est jamais en nous-mêmes que nous devons chercher les ressources que Dieu a données pour la vie chrétienne, mais en Christ, qui non seulement est dans les cieux et en dehors de nous, mais qui demeure en nous. Il nous faut toujours respecter cette distinction, sinon nous deviendrons ce type morbide de personnes qui cherchent toujours en elles ce qui n'y est pas, et qui sans cesse se rendent compte qu'elles ne trouvent pas en elles ce qu'elles y cherchent. Cela est un état terrible et misérable. Mais savoir que Christ est là comme Celui qui nous suffit, et regarder à Lui qui est en nous, c'est être entièrement libéré de soi, et c'est être délivré en Christ.

                   Nous n'avons pas à produire des choses divines, ni le résultat de choses divines, en nous-mêmes. Nous n’avons pas a nous élever nous-mêmes à ce que nous pensons devoir être, comme si nous pouvions y arriver. Nous n'avons pas à chercher à nous entraîner à la vie chrétienne, aux choses de Dieu dans la vie et le service. Non, et il est fatal de chercher à le faire, comme si nous le pouvions par nous-mêmes. Ce n'est pas un effort d'aucune sorte qui nous est demandé de la part de Dieu.

                    Notons bien ceci et soulignons-le. Ce n'est pas un effort d'aucune sorte qui nous est demandé de la part de Dieu et à l'égard des choses de Dieu, mais une loi positive dans le Seigneur Jésus qui est en nous. Si nous déclarons que c'est là une foi active, cela ne contredira pas la déclaration que nous venons de faire; ce n'est pas un effort. Foi active, cela signifie que nous continuons sur la base qui a déjà été établie, que nous nous y tenons, que nous nous y appuyons, et qu’ainsi nous avançons. C'est là que réside toute la différence qu'il y a entre une foi active qui continue sur une base établie et cet effort qui cherche à faire quelque chose pour pouvoir avancer.
La Vie Divine est pour l’Homme tout Entier
                    Cela dit, nous pouvons faire un pas de plus; et nous verrons que cette vie que nous avons en Christ, qui est en nous, est pour l'homme tout entier – esprit, âme et corps.
La Vie Divine – Pour l'Esprit
                    Elle commence dans l'esprit de l'homme, qu'elle rend vivant pour Dieu, qui est Esprit. Pour être en communion intelligente et consciente avec ce qui est spirituel, il faut que nous soyons spirituels, et que nous soyons vivants dans le royaume qui est spirituel. L'homme, par sa nature, n'est pas vivant pour Dieu; son esprit n'est pas vivant envers Dieu, qui est Esprit. Tout est spirituel dans le Royaume de Dieu, et nous savons que cela ne signifie pas qu'il est irréel, éthéré ou abstrait. Il est souvent beaucoup plus réel que ce qui est matériel et temporel. Cette vie divine commence donc dans l'esprit de l'homme, qu'elle rend vivant pour Dieu et pour tout ce qui est de Dieu, pour le Royaume de Dieu, qui est spirituel.
La Vie Divine – Pour l'Âme
                     Cette vie divine est ensuite pour l'âme. Loin de mettre l'âme de côté et de la faire disparaître comme si elle était une chose défendue, la vie divine vivifie l'âme et lui donne son énergie. L'âme a maintenant été amenée sous le gouvernement de l'Esprit de vie, de l'Esprit de Dieu; elle n'est plus sous la domination de l'esprit du monde, de Satan; et désormais, sous le gouvernement de l’Esprit Saint , l'âme doit recevoir son énergie de l'Esprit de vie.
a) La pensée
                     La pensée est une partie de l'âme, et elle doit ainsi être vivifiée. C'est une part de l'héritage de la vie que d'avoir la pensée vivifiée, illuminée et pleine d'énergie; et une pensée vivifiée et mue par la vie de Dieu dépasse de tout un univers la pensée naturelle, en ce qui concerne la connaissance et l'intelligence. Elle ouvre un monde et un royaume entièrement nouveaux, qu'il est non seulement impossible de faire connaître à l'homme naturel, et il serait déraisonnable d’essayer. Il est inutile de parler des choses de l'Esprit de Dieu à l'homme naturel.
                    C'est en cela que consiste la folie de la prédication, quant à ce qui nous concerne. C'est à la fois une chose sans espoir que de parler à l'homme naturel des choses de l'Esprit de Dieu, et cependant non sans espoir; il faut pour le faire un abandon complet à l'Esprit de Dieu qui, seul, peut les révéler au cœur avec effet, avec puissance. C'est une bénédiction pour nous que d'avoir une intelligence vivifiée et illuminée divinement: nous sommes dans un monde nouveau. Combien cela est important pour l'enfant de Dieu! Le désir du Seigneur pour les Siens et ce dont le Seigneur a besoin en eux, c'est qu'ils aient une intelligence spirituelle et une pensée vivifiée, avertie et illuminée à Son égard, à l'égard de Ses voies, de Ses choses.
                    Si l'on reconnaissait cela, il y aurait moins de tragédies de déception, de désillusion, d'erreur et d'égarement, qui sont la conséquence de nos jugements selon la pensée naturelle, et de nos conclusions au sujet de certaines choses, que nous estimons tout à fait bonnes et justes parce qu'elles semblent l'être. Le langage de certaines personnes peut paraître absolument pur et sain, leurs arguments parfaitement justes, leurs voies véritables ; tout semble entièrement bon à la pensée naturelle, car elle n'a pas le pouvoir de discerner ce qui est au delà, derrière et au dedans. Puis les personnes en question sont entraînées dans l'erreur, il y a des déceptions parce que les choses de Dieu sont si subtilement contrefaites; et l'ennemi sait bien cela; s'il peut présenter une contrefaçon, une imitation très adroites, il y a beaucoup de chrétiens qui seront pris au piège, parce qu'ils manquent d'intelligence spirituelle. Il réussit donc à faire de grandes choses parce qu'il compte sur cela même, parce qu'il connaît l'état des choses tel qu'il est : ce manque d'intelligence spirituelle dans le peuple de Dieu. Cette vie divine est pour l'intelligence, qui est obscurcie dans la pensée naturelle, nous dit la Parole de Dieu, mais qui, dans le Royaume de Dieu, est délivrée du pouvoir des ténèbres, transférée et ensuite vivifiée. Cette vie divine est ainsi pour la pensée.
b) Le cœur
                    Cette vie est ensuite pour le cœur, une vie qui anime et maintient le désir, qui gouverne les affections, qui se sert justement des émotions. L'émotion n'est pas coupable en elle-même, mais si nous pensons que l'émotion naturelle soit de quelque valeur dans les choses divines, c'est là que nous nous trompons. C'est une émotion juste, une affection et un sentiment gouvernés par l'Esprit et animés par la vie divine, qui sont des traits de cette humanité qui reste la pensée de Dieu. L'humanité est une pensée divine.
                    L'humanité est une pensée éternelle. Nous ne sommes point appelés à être des esprits dépouillés de leurs corps et flottant dans les airs durant toute l'éternité; nous serons des êtres humains, mais selon la pensée de Dieu. Cette humanité est dans les cieux maintenant, dans la personne du Fils de l'Homme, qui se révéla à Jean, à Patmos. Jean dit: « Et je me retournai pour voir » ; et Celui qui lui apparut est nommé « le Fils de l'Homme ». Il y a maintenant dans les cieux une humanité selon la pensée originale de Dieu, et c'est à elle que, vous et moi, nous devons être rendus conformes. Toutes les émotions et les affections saintes, pures et bonnes, du Fils de l'Homme, doivent être trouvées en nous. C'est cette vie divine qui les produit, et qui les sauve du domaine dans lequel elles sont tombées, et qui est à la fois faux et vain.
c) La volonté
                      La volonté est une autre partie de l'âme, et elle entre dans ce même royaume de l'activité divine. La volonté doit être mue par la vie divine. Nous pouvons d'un côté être par nous-mêmes sans aucune volonté; nous souffrons peut-être de cela à cause des faiblesses et des impotences de notre vie physique, ou bien notre volonté a, pour quelque autre raison, perdu sa force, et nous n'y pouvons rien. Mais la vie divine donne de l'énergie à la volonté, et Dieu nous amène par elle à vouloir et à agir selon Son bon plaisir. Rappelons nous d'un autre côté que cette volonté doit être mue par la vie divine pour accomplir les desseins de Dieu. Il n'est pas plus question de la volonté de la chair pour l'accomplissement de l'œuvre de Dieu qu'il ne l'est pour la nouvelle naissance: « lesquels sont nés, non pas de sang, ni de la volonté de la chair ». Ce qui n'a pas de place dans la naissance ne peut en avoir dans ce qui la suit. Ainsi nous ne pouvons pas produire de fruits divins, ni accomplir le plan divin, ni faire l'œuvre divine dans la volonté naturelle, si forte soit-elle. La force naturelle doit se soumettre à la maîtrise de l'Esprit de Dieu.
La Vie Divine – Pour le Corps
                    Cette vie divine est ensuite pour le corps. Nous savons que c'est dans cette direction et dans ce domaine que beaucoup de fautes ont été commises, et que beaucoup de confusion et de contradictions ont été créées parmi le peuple de Dieu. Lorsque l'on prend une position que l'on déclare fondée et doctrinale, et qu'il y a contradiction dans l'histoire et l'expérience, l'on engage l'honneur du Seigneur ; et l'on soulève beaucoup de choses contre le Seigneur en prenant une fausse position.

                    Lorsque nous parlons de vie divine pour le corps, nous n'affirmons pas que cela signifie nécessairement que toutes nos infirmités et nos faiblesses physiques soient mises de côté, ni que l'élément mortel qui est dans notre corps soit détruit. Cela ne signifie rien de pareil, et cela ne devrait pas avoir besoin d'être dit. Car s'il en était ainsi – et quelques personnes ont pris cette position extrême avec des conséquences désastreuses pour leur doctrine et pour la foi des autres, et pour l'honneur du Seigneur – nous serions déjà dans nos corps de résurrection; il serait vrai pour nous, dès maintenant, que ce corps mortel a revêtu l'immortalité. Qui serait prêt à affirmer cela ? La vie divine ne détruit pas l'infirmité, ni la faiblesse, ni la mortalité de ce corps, mais elle est sa force contre tout cela. Paul en est un exemple très clair. L'infirmité l'accompagnait sans cesse. Dans les dernières années de sa vie, il fut très près de la mort à cause d'une maladie. La faiblesse lui tenait constamment compagnie. Il évoque souvent, dans ses lettres, ce principe de « ce corps de mort », et malgré cela, il poursuit cependant sa course, jusqu'à ce qu'il répande sa vie comme une libation devant le Seigneur et la donne pour Son Nom. Il dit: « le temps de mon départ est arrivé ». Il ne dit pas: « L'heure est venue où je devrai me livrer à la mort qui agit dans mon corps mortel, où je devrai admettre que je suis vaincu par la maladie et l'infirmité ». Il continua jusqu'au bout alors que, à tous les points de vue naturels, la mort aurait dû le réclamer depuis longtemps.
                    Cela est un témoignage à cette grande vérité: tandis qu'il peut y avoir infirmité et mortalité, faiblesse et même maladie, la vie divine peut sans cesse être l'énergie contre toutes ces choses, jusqu'à ce que l'œuvre de Dieu soit accomplie. Une telle fin n'est pas celle de la défaite; c'est un ministère achevé, du moins en ce qui concerne cette vie présente.
                    L'homme tout entier devient ainsi un témoignage spirituel à Christ dans Sa vie de résurrection; et c'est pour cela que nous sommes ici-bas. Cela nous ramène à ce que nous disions plus haut. C'est l'obligation et la nécessité, aussi bien que le privilège du croyant, de vivre par la foi sur cette base de la vie divine. Elle n'agit pas instinctivement, et nous rappelons ce qui est écrit :
« – Et ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi au Fils de Dieu.», Galates 2 :20
                    Il s'agit de vivre de Lui par la foi, de prendre Sa vie par la foi, pour l'esprit, l'âme et le corps, selon la volonté de Dieu.
Prisonniers du Seigneur
                   Mais tout cela doit être gouverné par une autre chose, dont nous avons besoin de nous rappeler et qui, en un sens, qualifie ce que nous avons dit. Lorsque nous vivons, vous et moi, sur la base de la vie divine, et que nous cherchons à exercer notre foi pour que cette vie divine agisse en nous, pour l'esprit, l'âme et le corps, nous devons être entièrement prisonniers du Seigneur; nous ne pouvons pas faire ce que nous voulons. Si nous commençons, vous et moi, à nous exercer et à nous intéresser à certaines choses sans la permission de Dieu, Sa vie ne pourra pas agir en nous et elle n'agira pas; ce sera la mort. Si, tout en demandant la vie divine pour notre corps, nous nous mettons à user nos forces physiques en dehors de la volonté de Dieu, la vie divine ne nous soutiendra pas; elle ne nous supportera pas. Notre corps doit se maintenir dans les limites de la permission divine; si nous les dépassons, nous verrons que le Seigneur ne nous suit pas, dans Sa vie divine; nous éprouverons alors une réaction; quelque chose ira mal, soit physiquement, soit nerveusement.
                    Il en est de même dans tous les autres domaines. La vie divine agit dans la sphère des intérêts et des desseins divins ; elle garde toujours la direction des buts de Dieu, et nous aurons la vie tant que nous resterons dans cette direction. Nous avons la vie tant que nous demeurons en Christ; mais si, dans nos intérêts, nos pensées, nos occupations, nous nous éloignons de ce que veut Christ, nous ne pourrons plus ni compter sur la vie divine, ni la recevoir. Souvenons-nous de cela, de peur de nous écarter et de présumer de cette vie en disant: « Je puis compter maintenant sur la vie du Seigneur! » Elle n'opère que dans les limites de la volonté divine.

                    Cela ne signifie pas nécessairement que nous devions nous priver d'un nombre infini de choses. Le Seigneur peut bénir pour notre joie beaucoup de choses qui ne sont pas en contradiction avec Sa pensée; mais c'est lorsque les choses entrent en conflit avec Ses intérêts, si , nous en restons occupés, que nous perdons l'énergie de Sa vie. Notre attitude doit donc sans cesse chercher la direction de la volonté du Seigneur et être prête à l'obéissance. Est-ce que le Seigneur veut ceci ? Est-ce que ceci est dans la volonté du Seigneur pour aujourd'hui, ou bien les intérêts du Seigneur demandent-ils de le laisser de côté ? Est-ce que cela agirait contre quelque intérêt du Seigneur ? C'est tout le temps une question de vie ou de mort.

                    A Nicodème qui est incapable d'entrer dans le Royaume de Dieu, le Seigneur dit :
« Tu es le docteur d’Israël, et tu ne connais pas ces choses? En vérité, en vérité, je te dis, Nous disons ce que nous connaissons, et nous rendons témoignage de ce que nous avons vu, et vous ne recevez pas notre témoignage. Si je vous ai parlé des choses terrestres, et que vous ne croyiez pas, comment croirez-vous, si je vous parle des choses célestes?», Jean 3 : 10-12
                    Le Seigneur parlait de Ses illustrations, « Le vent souffle où il veut », de la nécessité de « naître de nouveau ». Nicodème était comme dans un brouillard. Il ne comprenait pas le Seigneur, même lorsqu'Il se servait de paraboles. Il dit en fait: « Je ne comprends pas de quoi Tu parles ». Et le Seigneur lui répond : « Oh! Nicodème, si je suis descendu à ce niveau pour te présenter ces choses et que tu ne puisses les comprendre, qu'en sera-t-il si j'essaie de te révéler et de te présenter telles qu'elles sont les réalités célestes, intrinsèques ? » Il est impossible pour l'homme naturel d'arriver aux choses de Dieu, les plus simples même, et c'est pourquoi il est nécessaire, pour un Nicodème lui-même, d'avoir une autre vie.
                    C'est ainsi que le Seigneur Jésus ramène constamment les choses à Lui-même, et qu'Il montre à Nicodème que la vie est , liée au Fils de l'Homme, liée au Fils de Dieu.
« Dieu a tant aimé... qu'il a donné son Fils Unique. », Jean 3 :16
                    Lorsque nous lisons le troisième chapitre de Jean, et que nous observons les références personnelles que nous y avons de Christ, nous voyons que ce que le Seigneur dit en réalité à Nicodème est ceci: « Nicodème, c'est du Fils de Dieu que tu as besoin pour entrer dans le Royaume de Dieu !
« Celui qui a le Fils a la vie; celui qui n'a pas le Fils de Dieu n'a pas la vie. »,  1
  Jean 5 :12
                    Maintenant, Nicodème, tu es un représentant en Israël, et tu vois qu'lsraël rejette le Fils et est, par conséquent, dans la mort. Israël ne pourra jamais entrer dans le Royaume de Dieu avant d'être né de nouveau. C'est là ce que tu dois faire, Nicodème, toi qui es le représentant d'Israël. Si tu acceptes le Fils de Dieu, tu vivras, et c'est ainsi que tu entreras dans le Royaume ».
                    Tout est donc ramené à la Personne; non pas à une chose, mais à une Personne; la vie éternelle est en Jésus Christ notre Seigneur.

source : http://www.austin-sparks.net/francais/index.html



mardi 17 octobre 2017

Quelques principes de la Maison de Dieu par T. Austin-Sparks

Lecture: Psaume 132.
« Et Salomon commença de bâtir le temple de l'Éternel à Jérusalem, sur la montagne de Morija, ou l'Éternel était apparu à David, son père, au lieu même que David avait préparé dans l'aire d'Ornan, le Jébusien. » (2 Chroniques 3:1)
                   Il nous faudrait lire ici beaucoup de passage des Écritures, mais nous ne pourrons que les toucher, à mesure que nous avancerons dans notre méditation, à cause de notre espace limité.
                    Il n'est pas nécessaire de rappeler parmi nous, je pense, que le centre de la présence de Dieu parmi les hommes, c'est-à-dire la Maison de Dieu, est une question de première importance. Nous avons dit: le centre de la présence de Dieu, car la Maison de Dieu embrasse tout, et est en relation avec tout ce qui est l’attention et l'intérêt du Seigneur. La Maison de Dieu est au sein des intérêts et des attentions plus larges du Seigneur. Pour finir, elle aura à servir de vastes étendues, auxquelles Dieu se manifestera par elle. Elle est le centre de Sa présence.
                    Par la considération de sa grande représentation, que nous avons ici dans l'An­cien Testament, le temple, nous pou­vons apprendre quelque chose des prin­cipes qui constituent la fondation et la base de cette demeure centrale de Dieu.
Le Triomphe de la Foi et de l'Obéissance
                    Le passage que nous avons cité est une clef à beaucoup de choses, histori­quement et spirituellement. Nous com­mençons par rappeler à nouveau que le principe de la Maison de Dieu, de la demeure du Seigneur, c'est le triomphe de la foi et de l'obéissance, alors que tout semble être réduit en poussière. Tous les espoirs et toutes les espérances d'Abraham, et les promesses de Dieu, et l'alliance que Dieu avait faite avec lui, tout était concentré en Isaac. En dehors et à part d'Isaac, Abraham n'avait rien. Et c'est alors que Dieu lui dit: « Prends ton fils... Isaac... et... offre-le en holo­causte » (Genèse 22:2). Puis, selon les paroles de Job: « Mets l'or avec la poussière » (Job 22:24). Et l'auteur de l'épître aux Hébreux souligne aussi ce fait, que celui en qui étaient concen­trées toute l'alliance et toutes les pro­messes, fut offert par Abraham:
« Par la foi, Abraham, étant éprouvé, a offert Isaac et celui qui avait reçu les promesses offrit son fils unique, à l’égard du­quel il avait été dit: « En Isaac te seras appelée une semence.» (Hébreux 11:17-18).
                    Considéré d'un seul côté, Abraham rompt les artères même de la vie; il se sépare d'avec toute espérance, toute perspective, toute possibilité: tout, de ce point de vue là, fut mis en cendres. Sans l'intervention de Dieu, Isaac eût été bien vite réduit en cendres. En fait, il le fut. En ce qui concerne l'atti­tude de cœur et l'obéissance d' Abraham, Isaac était déjà en cendres. Le bois était là, prêt à être allumé; l'autel et le cou­teau étaient prêts. Mais la foi triompha par l'obéissance et cette montagne mê­me de Morija devint par la suite le site du temple, la maison de Dieu. La Maison de Dieu est édifiée sur des choses de cette nature.
                    Tout cela symbolise le Calvaire. A un point de vue purement terrestre, le Cal­vaire était la fin de tout espoir; c'était des cendres, c'était une fin. Nous savons ce que représenta le Calvaire pour ceux qui entouraient cette Croix; elle leur semblait être la fin de tout. Mais de la part de l’unique figure centrale de ce grand drame universel, c'était l'obéissance de la foi jusqu'à la mort, oui, la mort de la croix et la Maison de Dieu a été et est édifiée sur cette mort. C'est un principe. C'est la grande réalité, la grande doc­trine de Christ. Or, il y a en cela une application pratique, c'est-à-dire que la Maison de Dieu ne peut être basée, et fondée, et édifiée, que dans la mesure où ce principe se perpétue.
L'Abandon de sa Propre Vie
                    Un principe en relation à cela, est le don continuel de l’Église de sa propre âme, l'abandon de sa propre vie dans l'obéissance et dans la foi, lorsque tout est sombre, lorsque tout semble être sans espoir. Il nous est demandé une marche d'obéis­sance, où nous sommes appelés à faire ce qui nous paraît sans perspective, sans espoir, et ce qui signifie, par consé­quent, l'abandon de nos propres vies, de nos âmes. C'est là le chemin de l'édifi­cation. Il en a toujours été ainsi. Lors­que des jeunes gens et des jeunes fem­mes ont abandonné toutes les perspectives de ce monde, et mis leur or dans la poussière, pour partir sur l'ordre du Seigneur, ils ont réduit tout en cendres, en ce qui concerne les espoirs et les perspectives de ce monde. C'est de cette manière que l'Église a été édi­fiée. Et si même cela ne nous est pas demandé dans les grands actes de la vocation d'une vie, c'est cependant une chose quotidienne, un abandon de nos propres intérêts dans l'obéissance au Seigneur, dans la foi au Seigneur. C'est ainsi que l'édification se continue. Nous pourrions illustrer ce principe jusque dans des détails, et rappeler combien souvent la Maison du Seigneur est entravée et arrêtée dans son progrès par quelque chose que nous Lui avons refusé, alors que le Seigneur avait mis Son doigt sur cette chose en nous disant: « Je désire cela ». Cependant, c'est là le principe général, le triom­phe de la foi par l'obéissance, alors que tout est mis dans la poussière.
                    Abraham crut à Dieu, et ce grand triomphe pourvu à Dieu le site de Son temple, le grand modèle et le symbole de cette Maison spirituelle, qui est centrale quand à l'accomplissement de tous Ses desseins. C'est dans cette sorte de maison que Dieu demeure. Mais cette place centrale doit passer par les pro­fondeurs. Ce qui est le cœur même de la présence de Dieu, ce à quoi Il se con­fie, doit connaître plus que tout autre chose le dépouillement. Cela signifie une œuvre profonde, où la foi est ame­née à la perfection par une épreuve très réelle.
Communion avec Dieu dans Son Amour de Sacrifice
                    Il y a, à côté de cela, ce facteur d'une communion parfaite avec Dieu, dans Son amour de sacrifice. Nous avons bien souvent souligné ce point, lorsque nous avons parlé du grand pas que fit Abraham dans le cœur de Celui qui n'épargna point Son Fils, Son Bien­-Aimé, mais qui L'a donné pour nous tous. Ce fut en vérité, de la part d' Abraham, un mouvement qui le fit entrer en communion avec la nature de sacrifice, le don fait à tout prix, de l'amour de Dieu. C'est le seul chemin par lequel puisse être établie la Maison de Dieu. Il doit y avoir, à sa base, ce don apporté à tout prix, ce don de l'amour. Il est tout à fait évident qu' Abraham aimait Dieu plus qu'il n'ai­mait Isaac, si cher et si précieux qu'ait été Isaac pour lui. Abraham vit qu'il était beaucoup plus important d'obéir que de garder ce trésor si immense, et cela, c'est l'amour. C'est ce que la Bible nomme la crainte de l'Éternel. Cet élé­ment de crainte dans l'amour, je suis sûr que nous savons ce que cela signi­fie. Si quelqu'un a une grande valeur pour nous, quelqu'un dont nous esti­mons énormément l'amour, nous serons toujours très sensibles à l'égard de cette personne, et veillerons à ne lui causer aucun désappointement. Telle est la na­ture de la crainte de l'Éternel. Abraham craignait Dieu. La Maison de Dieu est édifiée sur cette sorte de crainte. C'est quelque chose de très pratique, et de signification quotidienne, l'amour de Dieu dans nos cœurs, nous amenant au sacrifice de nous-mêmes, au don de nous-mêmes, à n'importe quel prix.
La Gloire de l'Homme Abaissée
                    Nous passons maintenant d'Abraham à David; cette aire d'Ornan, le site du temple, représentait et signifiait la des­truction de l'œuvre de Satan qui glorifie l'homme, et le profond abaissement de l'homme lui-même. Nous nous souve­nons que Satan avait incité David à faire le dénombrement du peuple d'ls­raël – une chose qu'un homme charnel comme Joab, pouvait discerner, puisqu'il dit:
« Que l'Éternel ajoute à son peuple cent fois autant qu’il y en a! O roi, mon Seigneur, ne sont-ils pas tous serviteurs de mon Seigneur? Pourquoi mon Seigneur cherche-t-il cela? Pour­quoi la coulpe en viendrait-elle sur Israël? » (1 Chroniques 21: 3).
                    « L'Éternel a fait beaucoup de choses; et Il en fera da­vantage encore, mais ne commence pas à compter les têtes, à prendre note de l'immensité de tes ressources, et à te glorifier de la grandeur de ton royau­me. » Joab était un homme charnel, mais il semble que, quelquefois, les hommes charnels voient mieux que les chrétiens ce qui touche aux principes. Cependant, David repoussa la sagesse divine et la bonne sagesse humaine, et il exigea le dénombrement d'Israël. Nous en connaissons les conséquences. Tout cela avait été provoqué par Satan qui avait incité David à faire une chose qui soit à la gloire de l'homme et qui ma­nifeste ses propres ressources et ses accomplissements. Alors l'Éternel se leva pour dé­truire et anéantir cette œuvre de Satan, dont le but était de glorifier l'homme, et l’homme fut profondément abaissé.
                    David est une triste figure lorsqu'il s’approche de l'aire d'Ornan. Oh! cet homme est maintenant humilié jusque dans la poussière! C'est l'expérience nécessaire avant qu'une maison de Dieu ne puisse être édifiée. L 'œuvre de Satan de mettre l'homme en avant, doit être entièrement anéantie. La gloire de l'homme, et le désir de l'homme d'avoir de la gloire pour lui-même, doivent être abaissés. C'est une maison qui doit être édifiée pour le Nom de l'Éternel, et pour aucun autre nom, ni dans les cieux, ni sur la terre, ni en enfer. :« Je ne donnerai pas ma gloire à un au­tre », dit l'Éternel (Isaïe 42:8). Le Sei­gneur veille toujours à cela. Oh! l'hor­rible manifestation de la chair humaine dans les choses divines! Oh! les réputations que l'on cherche pour soi dans le royau­me qui appartient à Dieu! Oh! le délice que l'on éprouve à se faire une place dans l'Église! Oh! combien cette chair est active pour son propre plaisir et pour sa gratification personnelle! Le Seigneur insiste sans cesse contre tout cela; Il porte des coups durs pour assurer à Sa Maison la bonne fondation, là où rien n’est de nous-mêmes. Nous finissons par le comprendre.
                    « Éternel, souviens-toi de David, et de toutes ses humiliations » (Psaume 132:1); Ce dernier mot est plus correct que celui que donnent nos traductions. « peines » , ou « afflictions » , ou encore « pénibles labeurs », tels sont les ter­mes du texte de nos versions, mais ces mots ne rendent pas le vrai sens de l'original, à moins que l'on n'y ajoute un complément, comme, par exemple, « les afflictions par lesquelles il s'est lui-même affligé ». Il dit, « Combien je me suis affligé! Je ne donnais pas de sommeil à mes yeux, je ne voulais pas monter sur le lit où je me repose, je ne voulais pas jouir de ma propre maison; je m'humiliais, je me privais, afin de trouver une demeure pour l'Éternel ». Et le Seigneur a besoin de cette humilia­tion. Il amène l'homme à ce brisement, afin que Sa Maison soit proprement fondée.
                    Cela explique Son action à notre égard. Il ne nous permettra pas d’être quoi que ce soit. Si nous devons réelle­ment être la demeure de Dieu, nous ne pouvons être rien en nous-mêmes. Ne cherchons pas la réputation; n'essayons pas d’impressionner; ne retenons pas notre propre dignité; ne faisons, en aucune manière, aucune de ces choses qui nous donneraient une prééminence et de la valeur aux yeux des autres. Le Seigneur ne saurait accepter cela. Dé­barrassons-nous donc de toute ambition, et reconnais­sons ce que nous sommes aux yeux de Dieu. Il nous amènera à cela; car, si nous essayons de faire impression sur les hommes, afin qu'ils nous jugent meilleurs que nous ne le sommes, et que nous en tirions avantage pour nous­-mêmes, nous contredisons le principe de la Maison de Dieu. Toute importance personnelle doit disparaître, ainsi que tout désir d'être estimé. Toutes ces choses doivent être éliminées. La Maison de Dieu n'est pas fondée sur ce que nous sommes. Dieu ne l’acceptera pas. L'hom­me est abaissé; tout ce qui est autre n'est que l'œuvre du diable. Cela vient de celui dans le cœur duquel l'orgueil était logé.
La Miséricorde et le Jugement se Rencontrent
                    Laissez-moi vous rappeler ensuite que l'aire d'Ornan, le site du temple, fut le lieu où se rencontrèrent le jugement et la miséricorde. Nous chantons:« Avec la miséricorde et de jugement, Il a tissé la toile de mon temps. » Il doit y avoir le jugement. Il en fut ainsi pour David. Mais le jugement n'est que l'un des aspects. En ce jour, le jugement et la miséricorde se rencontrèrent et s'embrassèrent sur cette aire, et l’issue en fut le temple. Le jugement doit commencer à la Maison de Dieu, mais, que Dieu soit loué, ce n'est pas le jugement pour une destruction totale. Car la miséricorde se mêle au jugement, et la fin sera le triomphe de la miséricorde sur le jugement. C'est le Calvaire, c'est la Maison de Dieu. Nous trouverons qu'il en est toujours ainsi. Il y aura le jugement; il doit en être ainsi; nous le savons très bien. Le Seigneur ne laisse pas passer les choses qui sont contraires aux principes de Sa Maison. Si seule­ment nous le reconnaissions, comme Paul a essayé de le faire comprendre aux Corinthiens, il y en a beaucoup qui souffrent aujourd'hui, de nombreu­ses manières, parce qu'ils n'observent pas les principes de la Maison de Dieu: « C'est pour cela que plusieurs sont faibles et malades parmi vous, et qu’un assez grand nombre dorment. » (1 Corinthiens 11:30). Il y a ce côté-là; il se continue. Mais Dieu ne permet cela que pour faire preuve de miséricorde. C'est la miséricorde qui triomphe. Et c'est ainsi qu'Il fonde, et qu'Il édifie Sa Maison.
Dieu n'est pas le Débiteur de l'Homme
                    La Maison de Dieu ne saurait repré­senter une dette de Dieu envers l'hom­me. Combien David insiste sur ce point, combien il a désormais à cœur les prin­cipes divins! Les fournaises qui nous épurent, nous éveillent aux principes. Il en avait été de même pour David à une occasion précédente. Nous nous souvenons com­ment l'arche avait été posée sur un char. David avait alors oublié les Écritures. Il eut à traverser un temps de souffrance, jusqu'à ce que, enfin, il en arrivât à comprendre le principe divin dans la parole de Dieu, et à remettre les choses en ordre (1 Chroniques 13 et 15).
                    Maintenant, David est de nouveau éveillé aux principes. Lorsque Ornan veut faire don de son aire à David, celui-ci répond: « Non, je te la paierai intégralement. Personne ne pourra ja­mais dire que la Maison de Dieu repré­sente une dette de Dieu envers l'homme; personne ne pourra jamais dire plus tard: « Oui, j'ai donné cela à Dieu; le site de ce temple est un don que j'ai fait ». Non, Ornan est payé de toute la valeur de l'aire. L'homme en tant que créditeur n’a aucune place dans la Maison de Dieu; il n’y a point de dette envers l'homme; il est totalement racheté. Ce principe doit être appliqué.
Dans l'Aire, le Blé est Battu
                     C'était une aire, le lieu ou tout est purifié devant l'Éternel. Il n'y a plus de balle ici; rien qui ne soit réel, pur, vrai, solide; rien qui ne puisse contribuer à l'édification. Tout doit être du bon grain. Dieu cherche toujours à arriver à cela. La Maison de Dieu est une aire. Toute notre balle, notre vanité, notre vacuité, tout cela doit disparaître, tout ce qui n'a pas de valeur réelle. Dieu désire ce qui édifiera Sa Maison ou, pour changer de métaphore, le Corps. Il recherche le bon grain. La balle doit disparaître. Dans notre relation même avec le Seigneur parmi Son peuple, ceux qui composent Sa Maison, vous Le voyons vanner, cribler, se débarrasser de notre vanité, de notre fausseté, de notre balle. Mais tout en le faisant Il obtient de la réalité, Il obtient ce qui est solide, à ce qui demeura; à ce qui nourrira. C’est là la base de Son édification.
                     Tout ce que nous venons de dire devrait s’accomplir de façon très pratique. Les figures employées ne sont que des images et des symboles, mais les réalités appartiennent à l’Esprit Saint; et Il insistera sans cesse pour que ces choses s’accomplissent parmi le peuple de Dieu. Veillons à ce que, lorsqu’Il agit parmi nous, Il ait notre pleine coopération.


lundi 16 octobre 2017

Le Dieu Vivant par T. Austin-Sparks

« Et Josué dit, A ceci vous connaîtrez que le Dieu vivant est au milieu de vous, et qu’il dépossèdera certainement devant vous le Cananéen, et le Héthien, et le Hévien, et le Phérézien, et le Guirgasien, et l’Amoréen, et le Jébusien, voici, l’arche de l’alliance du Seigneur de toute la terre va passer devant vous dans le Jourdain. » Josué 3 :10-11
« Car eux-mêmes racontent de nous quelle entrée nous avons eue auprès de vous, et comment vous vous êtes tournés des idoles vers Dieu, pour servir le Dieu vivant et vrai. » 1 Thessaloniciens 1 :9
« Combien plus le sang du Christ, qui, par l’Esprit éternel, s’est offert lui-même à Dieu sans tache, purifiera-t-il votre conscience des oeuvres mortes, pour que vous serviez le Dieu vivant! » Hébreux 9 :14
« Et il arrivera que dans le lieu où il leur a été dit, Vous n’êtes pas mon peuple, là ils seront appelés fils du Dieu vivant. » Romains 9 :26
« Car vous êtes manifestés comme étant la lettre de Christ, dressée par notre ministère, écrite non avec de l’encre, mais par l’esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur les tables de chair du cœur. » 2 Corinthiens 3 :3
« Et quelle convenance y a-t-il entre le temple de Dieu et les idoles? Car vous êtes le temple du Dieu vivant, selon ce que Dieu a dit, J’habiterai au milieu d’eux, et j’y marcherai, et je serai leur Dieu, et eux seront mon peuple. » 2 Corinthiens 6 :16
« Car c’est pour cela que nous travaillons et que nous sommes dans l’opprobre, parce que nous espérons dans le Dieu vivant qui est le conservateur de tous les hommes, spécialement des fidèles. » 1 Timothée 4 :10
« Et Simon Pierre, répondant, dit, Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. » Matthieu 16 :16
« Afin que tu saches comment il faut se conduire dans la maison de Dieu, qui est l’assemblée du Dieu vivant, la colonne et le soutien de la vérité. » 1 Timothée 3 :15
« Mais vous êtes venus à la montagne de Sion; et à la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste; et à des myriades d’anges, l’assemblée universelle. » Hébreux 12 :22
« Prenez garde, frères, qu’il n’y ait en quelqu’un de vous un méchant cœur d’incrédulité, en ce qu’il abandonne le Dieu vivant. » Hébreux 3 :12
                    Sans vouloir chercher à étudier en détail tous ces passages qui traitent, chacun sous un aspect différent, de notre relation pratique avec le Dieu vivant, nous essaierons d'embrasser toute la question, dans son ensemble, dans ces quelques pages, et de la ramener à quelques applications simples, directes et précises.
Le Vivant
                     Nous reconnaissons en premier lieu le fait que le Dieu avec qui nous avons affaire est un Dieu vivant. Peut-être cette déclaration ne nous paraîtra-t-elle ni très merveilleuse ni très fraîche, mais je crois qu'il est possible, à son égard comme à tout autre égard, de nous éveiller et de découvrir une signification qui avait pu jusqu'ici nous rester totalement étrangère.
                    Le Dieu avec lequel nous avons affaire est un Dieu vivant ! Ainsi que l'indiquent les passages cités plus haut, – et ce que peut-être nous avons appris, la plupart d'entre nous, – ce fait a deux côtés et comporte deux sens. D'un côté, c'est un fait qui apporte un réconfort infini à celui dont le cœur est honnête. Premièrement, lorsque nous nous tournons vers Lui en toute simplicité de cœur, c'est une grande chose de savoir que nous nous approchons d'un Dieu vivant et véritable. Il nous est dit des Thessaloniciens qu'ils abandonnèrent les idoles « pour servir le Dieu vivant et vrai ». Et l'apôtre se réjouit de ce que tout cela signifiait pour ces croyants, car ses lettres aux Thessaloniciens ne sont pas autre chose que des lettres de vie. Relisez-les à cette lumière et avec cette pensée, et vous les verrez palpiter de vie. Il y a en elles toutes les marques d'une expérience vivante, d'une joyeuse expérience, d'une expérience débordante, – oui, débordante ! – tellement, que son reflux se répand au loin, et que l'on parle de leur foi dans toutes les assemblées. Il n'est pas nécessaire à l'apôtre de faire mention d'eux, puisque c'est par leur moyen que la parole se répand de tous les côtés. Cela signifiait quelque chose pour eux d'avoir découvert que ce n'était pas à une autre religion, ni à un autre système d'enseignement, ni à une autre association de personnes, qu'ils étaient venus, mais à un Dieu vivant; non pas à des choses, mais à une Personne vivante.
                    C'est de la conception que nous avons du Seigneur que dépend entièrement notre témoignage. Si nous nous tournons vers un enseignement, vers une tradition, vers une interprétation, vers des associations humaines, vers le christianisme, il nous manquera quelque chose. Mais si nous venons au Dieu vivant, avec la compréhension qu'Il est le Dieu vivant, nous entrerons dans la vie; tout sera vivant dans notre expérience, dès le commencement.
                    Il n'est pas inutile de dire une chose comme celle-là. Nous avons dit plus haut que nous nous éveillions, mais quelques-uns d'entre nous s'éveillent trop tard. Ce qui nous retenait endormis, – bien que nous ne sachions pas que nous étions endormis, à moins qu'il n'y ait eu en nous une certaine inquiétude, un sens d’insatisfaction, un besoin de nous retourner de côté et d'autre, et une plainte et des soupirs – c'est le fait que nous avons été associés au christianisme et aux choses du peuple de Dieu de si bonne heure dans nos vies. Notre christianisme et notre relation avec le Seigneur était quelque chose en quoi nous avions été amenés dès notre enfance, et c’était devenu pour nous un système des choses du Seigneur qui nous entourait et avec lequel nous étions assez familiers. L'on nous avait appris à dire notre prière, à aller aux réunions, et ainsi de suite. Mais un jour, nous nous sommes éveillés au fait que ce Dieu est Un Dieu vivant. Nous avions été associés avec Lui depuis très longtemps, dans un certain sens, mais Il n'était pas un Dieu personnel pour nous; Il n'était pas un Dieu vivant.
                    Pardonnez-moi de revenir à une étape aussi élémentaire : il est peut être nécessaire de demander pardon à certains de nos lecteurs qui se trouvent encore dans la situation susnommée et dont les relations avec Dieu aient précisément ce caractère-là. Peut-être êtes-vous associé à des choses qui ont un rapport avec le Seigneur, mais qu'en est-il de la question de cette jouissance personnelle et intérieure du Dieu vivant ? Est-Il réellement une Personne vivante pour vous ? C’est là qu'il nous faut revenir ; et il faut que le Saint Esprit ait rendu ce fait réel, ou qu'Il le rende réel dans notre expérience. Je sais que cela répond à un fait dans la vie de beaucoup d'enfants de Dieu, et que le jour vient où, bien qu'ils aient pu être associés aux choses du Seigneur depuis fort longtemps, ils s'éveillent soudain au fait que le Seigneur est une Personne vivante. Il y a tant de choses en cela, lorsque nous en arrivons à le découvrir. Cela signifie tout pour nous, à tous les points de vue. Nous sommes désormais au Seigneur! Nous connaissons le Seigneur ! Mais aussitôt nous passons par des expériences et des moments si difficiles, si mystérieux, si pleins d'ombres et de nuages; nous traversons des périodes de profonde épreuve, où il semble que tout disparaît, que tout est vain; il nous faut une si grande patience; il nous semble qu'il y a tant de temps perdu, et si souvent, que nous en arrivons presque a croire que, en ce qui nous concerne, le Seigneur n'est pas le Dieu vivant.
Le But de l'Épreuve
                     Aussi aimerais-je dire à ceux qui sont éprouvés, à ceux qui se trouvent sous un nuage, a ceux qui en ce moment même peuvent passer par une épreuve de ce genre, que le Dieu avec qui vous avez affaire est un Dieu vivant. Il sait exactement ce qu'Il fait. Vous avez affaire avec un Dieu vivant, et ce Dieu vivant est tout près de vous, bien que vous ne le sachiez pas, que vous ne le compreniez pas pour l'instant. Vous n'êtes point oublié. Si c'est avec un Dieu vivant que nous sommes entrés en relation en Jésus Christ, Il connaît tout ce qui nous concerne; Ses yeux sont sur nous; et plus encore, Il a un intérêt particulier en nous, et Il a soin de nous; Il n'est pas insensible à nos intérêts; Il est au contraire très intéressé en nous. L'épreuve que nous avons à traverser n'est pas une preuve qu'Il nous a oublié, qu'Il nous a abandonné, ou qu'Il a cessé d'exister pour nous; il agit à notre égard de la manière la plus sage pour que nous parvenions à Son but. Il est le Dieu vivant.
                    Nous pouvons affirmer cela en nous appuyant sur plus d'une base d'autorité. Nous pouvons prendre la Parole de Dieu et y suivre la vie de Ses nombreux serviteurs, et nous verrons qu'ils auraient eu de bonnes raisons, l'eussent-ils voulu, d'en conclure qu'il n'y avait pas de Dieu, ou du moins que, si Dieu existait, qu’Il les avait abandonnés. Toute leur expérience, toute leur vie, toutes leurs affaires, semblaient confirmer le fait qu'ils avaient été abandonnés, ou que Dieu était mort. Mais si nous suivons leur histoire jusqu'au bout, la suite nous prouvera toujours que, au moment où il leur semblait que Dieu était le plus éloigné d'eux, absolument en dehors de leur sphère, Dieu était des plus actif dans ce qu'Il faisait, qu'Il était des plus directement engagé dans leurs affaires, qu'Il assurait en eux-mêmes un état, une condition, une disposition qui devait les préparer pour une position de confiance, et d'honneur, et de vie fructueuse. Bien que tout au long de leur histoire, les apparences aient été contraires, Il avait été en vérité le Dieu vivant. Cela nous est montré très clairement dans la Parole de Dieu.
                    Il y en a parmi nous qui connaissent, dans notre expérience ces temps où il semble que Dieu – pour employer les paroles de l'un de Ses serviteurs, que cite la Parole de Dieu, – « Dieu a-t-il oublié d’user de grâce ? ». Mais lorsque, plus tard, nous regardons en arrière sur ces moments-là, nous comprenons, bien que nous ne l'ayons pas su alors, que Dieu était en réalité très actif, qu'Il accomplissait quelque chose très profondément et c'est dans la valeur de cette expérience passée que nous vivons aujourd'hui. Dieu ne nous avait pas abandonné. Nous avions affaire avec le Dieu vivant, et le Dieu vivant avait affaire avec nous. Ceci peut nous paraître simple, mais retenons-le pour le moment opportun. Ce fait devrait être, à tant d'égards, un réconfort infini pour celui qui est honnête de cœur. Le Dieu vivant est Celui avec qui nous avons affaire.
La Note d' Avertissement
                    Il y a cependant l'autre aspect, que nous ne devons pas ignorer dans le désir de ne point toucher aux choses désagréables ; il nous faut être fidèle. Cette déclaration que nous trouvons dans la Parole de Dieu est, comme vous l'aurez remarqué accompagnée d'une ombre à plus d'une reprise. «Prenez garde, frères, qu’il n’y ait en quelqu’un de vous un méchant cœur d’incrédulité, en ce qu’il abandonne le Dieu vivant. », Hébreux 3 :12. Prenez garde! C'est une note d'avertissement. Cherchons maintenant la raison de cet avertissement. Si nous prenons ce troisième chapitre de la lettre aux Hébreux, nous trouverons que la chose en vue, c'est le dessein tout entier de Dieu, le but qu'Il a fixé pour Son peuple. L'illustration est tirée de la vie du peuple d'Israël qui, dans le désert, est en face du pays de la promesse. Le but de Dieu pour les enfants d'Israël, c'est qu'ils entrent dans le pays et qu'ils le possèdent dans toute sa plénitude, avec tous ses trésors et toutes ses richesses, et toute sa bénédiction. Mais à cause de leur incrédulité, ils manquèrent le but, ils n’héritèrent pas du pays et moururent dans le désert. Nous le voyons, c'est sous ce rapport qu'est employée cette désignation « le Dieu vivant », ce qui signifie sûrement, s'il y a ici une signification quelconque, que, par le fait même qu'Il est le Dieu vivant, Son but et Son dessein pour Ses enfants, c'est qu'ils aient tout ce qu'Il peut leur donner – la plénitude! Voilà tout ce qui est lié à un Dieu vivant. Les autres dieux enlèvent toujours, dérobent toujours, appauvrissent toujours. Les dieux des païens, les dieux du monde, sont des dieux qui dérobent; ils vous dépouilleraient de tout. Ce Dieu vivant est suprêmement caractérisé par le fait qu'Il donne, et qu'Il donne toujours. « Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique… »; « Celui même qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous fera-t-il pas don aussi, librement, de toutes choses avec lui ? », Romains 8 :32. La marque du Dieu vivant, c'est qu'Il répand avec largesse Son Amour et Ses richesses ; c'est de Sa pleine pensée, et de Son désir, et de Son dessein, et de Sa volonté pour les Siens, qu'Il désire nous gratifier en plénitude. Se séparer du Dieu vivant: c'est se séparer de tout ce qu'Il a voulu, déterminé et désiré pour nous; c'est pourquoi nous avons cette parole d'avertissement.
                    Mais, remarquons une chose. La Parole ne dit pas : Prenez garde, frères, que quelqu'un de vous ne se sépare de la bénédiction et n’en perde le gain. Les termes employés sont: « en ce qu’il abandonne le Dieu vivant ». Toute notre bénédiction est liée à Dieu Lui-même, Il est notre bénédiction. En d'autres termes, Le connaître comme le Dieu vivant, c'est la vie éternelle. « Et c’est ici la vie éternelle, qu’ils te connaissent seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. », Jean 17 :3. Le connaître comme le Dieu vivant, c'est la plénitude de la bénédiction. Aussi l'avertissement nous est-il donné de peur que, par incrédulité, nous ne nous séparions du Dieu vivant. Lorsqu'il s'élève dans notre cœur un doute à l'égard de Dieu, c'est ce doute, cette incertitude à l'égard de Dieu qui nous dérobent de Lui-même. Alors la bénédiction s'en va, parce que en doutant de Dieu, nous élevons une barrière entre Lui et nous.
                    Oui, mais il y a encore une parole plus solennelle en rapport avec le Dieu vivant : « C’est une choses terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant! », Hébreux 10 :31. Nous avons ici le second passage sur lequel il y ait une ombre. Soyons donc très sérieux et tout à fait franc. Ce n'est pas à des hommes que, vous et moi, nous aurons affaire au dernier jour. Ce n'est pas à des hommes que nous aurons à rendre compte; ce n'est pas d'un enseignement, comme tel, qu’il s'agira, ni de lieux, ni de choses. Si vous ou moi, nous refusons la vérité, si nous refusons la lumière, si nous refusons l'obéissance, si nous cachons quelque chose au Seigneur; si, vous et moi, nous sommes en quelque manière infidèles, c'est avec le Dieu vivant que nous aurons affaire. Ce fut une chose singulière pour Acan de voir que son péché caché et secret fut pleinement dévoilé et ceci de façon aussi saisissante. Pensons aux centaines de milliers en Israël; et parmi tout ce peuple, un homme fait une chose que Dieu va découvrir. Cet homme est témoin de l'investigation mis en place, et il la suit, à mesure qu'elle est ramenée de la multitude à la tribu, de la tribu à l'une des familles de cette tribu, jusqu'à ce que soit atteinte sa propre tente, sa tente personnelle, et que lui, un homme d’entre des centaines de milliers, tombe sous le doigt de Dieu. Acan avait probablement pensé que, au milieu , d'une si grande foule, il pouvait pécher sans danger d'être remarqué, qu'il pouvait tromper les anciens d'Israël sans risque d'être découvert. Acan avait oublié que c'était au Dieu vivant qu’il avait à rendre compte. Et c'est cette chose si grave qui devient l'occasion de cet avertissement si solennel; il faut que nous nous souvenions que « c'est une chose terrible de tomber entre les mains du Dieu vivant ! »
                     Si nous sommes honnêtes, vous et moi, il ne nous arrivera jamais de tomber entre les mains du Dieu vivant de cette manière-là. Mais le fait est que tout ce qui est gardé secret dans nos vies, tout ce qui est péché, toute désobéissance, tout refus de recevoir la lumière, tout ce qui n'est pas de Dieu, nous livre entre les mains du Dieu vivant; c'est à Lui que nous aurons à rendre compte tôt ou tard; ce n'est pas même à ceux qui ont autorité sur nous dans le Seigneur que nous aurons à répondre en premier ou en dernier lieu. C'est un soulagement très béni que de reconnaître cela, un soulagement pour nous tous de savoir que tout est entre les mains de Dieu, et que c'est à Dieu que chacun de nous nous aurons à rendre compte. C'est une chose terrible en même temps réconfortante, une chose fortifiante, même lorsque nous apportons le message du Seigneur, que ce n'est pas à nous que les âmes devront répondre un jour. Elles peuvent, afin de refuser le message, prendre une certaine attitude à l'égard de celui qui l'apporte, et dire: Oh! c'est simplement sa propre interprétation; c’est lui qui dit cela! Non, vous n’écartez pas la question ainsi. Si ce message est la vérité de Dieu; ce n'est pas au messager que vous aurez à rendre compte de votre attitude, c'est au Dieu vivant.
                     Mais cela met sur nous tous une terrible responsabilité. Nous devons nous souvenir que, pour tout ce que le Seigneur nous donne, c'est à un Dieu vivant que nous aurons à répondre. Oh ! le Seigneur sonde le fond de notre cœur, et Il sait. Il nous est impossible de Le tromper. Cela ne se peut pas. Il connaît notre cœur intérieur. Il connaît notre foyer et sait ce qui s'y passe. Il nous connaît dans notre vie de tous les jours. Il nous connaît dans nos relations les uns avec les autres. Il sait exactement ce que nous sommes et ce que nous prétendons être. Il faudra que, tôt ou tard, nous rencontrions le Seigneur au sujet de chaque point d'hypocrisie, de tromperie, de péché.
                     Maintenant, le fait que le Dieu avec qui nous avons affaire est un Dieu vivant peut, ou bien nous apporter un sentiment de réconfort, ou bien frapper notre cœur de terreur; cela dépendra entièrement de notre attitude à l'égard du Seigneur. Ceci est quelque chose qui doit être dit. Le Seigneur sait pour qui cette parole est nécessaire. Vous et moi, nous avons affaire avec le Dieu vivant. C'est un fait béni, mais c'est aussi un fait terrible. Souvenons-nous donc toujours qu'il n'y a devant Lui rien de secret, rien de caché, rien que nous puissions déguiser. Nous ne pouvons pas prendre de fausse position devant Lui. Il est un Dieu vivant, toujours et partout présent, qui voit jusqu'au fond de nous et des choses et qui, un jour, nous dira: Maintenant, enlève ce masque, que cette tentative de séduction soit mise de côté; regarde-toi bien en face. Je sais tout! Je te connais du commencement à la fin ; tu n'as jamais rien pu Me cacher, pas pour un seul instant! Il est le Dieu vivant. Cette parole: « C'est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant. », est réellement une parole terrible pour ceux qui luttent contre Dieu; et je pense qu'elle s'adresse spécialement à ceux qui s'opposent à Dieu.
                    Réfléchissons à ce qui se passe dans ce monde aujourd'hui. J'ai lu un livre intitulé « La Guerre contre Dieu ». Toute l'histoire de cette longue guerre séculaire faite à Dieu y est décrite, et l'auteur montre cette lutte se développant aujourd'hui à un tel degré, que des nations entières ont pour objet de rejeter Dieu loin du monde; de se débarrasser de Dieu, de ne permettre rien qui soit de Dieu dans leur vie nationale. Mais ceci n'est qu'un aspect des choses, et qui ne s'applique pas à nous. Nous pouvons dire cependant que c'est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant – non pas d'un Dieu imaginaire, non pas d'un Dieu traditionnel, non pas du Dieu des systèmes religieux, si vieille que soit leur histoire, mais du Dieu vivant. Ce fait se retournera contre ceux qui refusent de Le reconnaître comme le Dieu vivant. Il tient les nations dans Sa main.
                    Il se peut que ce message tombe entre les mains de quelqu'un qui résiste à Dieu, qui lutte contre Dieu, qui Se rebelle contre Dieu, qui s'imagine – sans l'avoir jamais exprimé en paroles ni même y avoir pensé clairement – pouvoir l'emporter sur Dieu. Oh! non, « C'est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant. », et là que nous arriverons tous, tôt ou tard.
                     Pouvons-nous nous réjouir à cette pensée d'être dans les mains du Dieu vivant ? Point n'est besoin d'en être effrayé. Ce peut être la chose la plus précieuse dont nous puissions jouir, d'être dans les mains du Dieu vivant. Mais ce peut être, d'un autre côté, la chose la plus terrible, une chose redoutable que de tomber entre les mains du Dieu vivant. Pour ceux qui enfreignent la foi et ceux qui manquent de fidélité, ce n'est ni une chose agréable ni une chose bénie de savoir que le Dieu avec qui nous avons affaire, et qui a affaire avec nous, est un Dieu vivant.
La Relation Vivante
                     Il y a maintenant une autre chose qui est liée à cette désignation si souvent répétée, « le Dieu vivant ». Le fait qu'Il est le Dieu vivant demande un état de choses vivant parmi Son propre peuple. C'est de Lui que Ses enfants prennent leur caractère, dans ce sens même et cette vérité même qu'il est le Dieu vivant. Cela signifie que leur relation avec Lui est supposée être vivante. Or, la relation du peuple de Dieu avec son Dieu, telle que nous l'avons aujourd'hui dans tant de directions et dans une si grande mesure, n'est pas une relation vivante. Il y a une certaine conscience de Dieu; il y a une certaine forme de culte rendu à Dieu; il y a des rites liés à l'idée de Dieu; et il y a, dans une mesure plus ou moins grande, la confession d'une sorte de dévotion à Dieu, d'adoration de Dieu, de conscience de Dieu, peut-être même de désir pour Dieu; mais tout cela manque de cette relation vivante avec Dieu. Et cependant, le fait qu'il est le Dieu vivant signifie pour ceux qui sont unis à Lui, qu'ils devraient vivre. Il leur dit: « Parce que moi je vis, vous aussi vous vivrez. », Jean 14 :19. Une relation vivante avec Dieu est donc possible.
                    Je ne doute pas que neuf personnes sur dix au moins de ceux qui liront ces pages connaissent cette relation vivante avec le Dieu vivant. Il est pour eux, dans leur propre expérience, leur jouissance et leur connaissance, aussi vivant que n'importe qui ici-bas. Plusieurs d'entre nous peuvent même dire qu'Il est plus vivant pour nous que tous ceux que nous connaissons, parce qu'Il est en contact plus intime avec notre être intérieur – Il est le Dieu vivant. Ce n'est pas une relation avec un état de choses mortes, mais une relation avec une Personne vivante.
                     Mais, je me dois de demander: Avons-nous cette relation vivante ? Suivons-nous un système, un ordre, ou bien sommes-nous en communion vivante avec un Dieu vivant? Le Seigneur désire que nous ayons avec Lui cette relation vivante, toujours et en tout. C'est une grande chose de savoir que nous avons accès au Dieu vivant. Nous ne savons pas si une chose est bonne ou mauvaise ? Nous avons le Dieu vivant, demandons-le Lui; Il est prêt; Il est accessible; Il est vivant; nous pouvons rester en rapport constant avec Lui. Ce qu' Il veut pour nous, c'est que nous jouissions simplement d'une relation vivante avec Lui, le Dieu vivant. Le désir de Son cœur, c'est que nous Le considérions comme un Dieu vivant. « Il faut que celui qui s’approche de Dieu croie que Dieu est, et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le recherchent .», Hébreux 11 :6. Il nous faut croire, lorsque nous venons à Lui, qu'Il existe, et non pas nous sentir perdus dans l'univers, dans un univers vague et vide. Non, nous nous approchons d'une Personne vivante; nous croyons qu'Il est! Il n'y a rien de vague en cela.
                    Mais, il y a plus encore. Il est le rémunérateur de ceux qui Le cherchent de tout leur cœur. Le croyons-nous, chaque fois où nous nous approchons de Lui, qu'Il est le rémunérateur de ceux qui Le cherchent de tout leur cœur ? Jusqu'où notre foi nous porte-t-elle ? Nous rend-t-elle capable, lorsque nous Le cherchons, de Le remercier aussitôt, là où nous sommes, parce que nous croyons qu'Il nous a répondu? « O Seigneur, je Te remercie de ce que Tu ne me refuses pas ce qui est en accord avec Ta volonté; je le recevrai. » Que nous Lui rendions grâces tout en Lui adressant nos requêtes est Sa volonté. « En toutes choses, exposez vos requêtes à Dieu par des prières et des supplications avec des actions de grâces. », Philippiens 4 :6.
                     C'est là la foi. Ce n'est pas de l'imagination; ce n'est pas que nous nous forcions à croire que nous avons obtenu ce que nous demandons. C'est la foi qui prend cette position: Il est un Dieu vivant, et Il est le rémunérateur de ceux qui Le cherchent de tout leur cœur ; et si ma requête est inspirée par Son Esprit, si elle est en ligne avec Sa volonté, je sais qu'Il entend et répond et que je recevrai la chose demandée, que j'entre en sa possession en ce moment même ou non. La foi peut être éprouvée. Beaucoup parmi nous, avons demandé au Seigneur ce que Sa Parole nous avait révélé être Sa volonté pour nous; nous avons peut être eu à attendre longtemps, mais le jour est arrivé où nous nous sommes trouvés en possession de Sa réponse. La chose s'est faite sans bruit; elle est là tout simplement. Il a prouvé qu'Il était fidèle.
                    C'est par de telles expériences que nous avons appris à remercier le Seigneur en Lui apportant nos requêtes. Que notre prière soit immédiatement exaucée dans notre expérience, ou que nous ayons à en attendre l'exaucement un ou deux ans, nous avons la confiance que nous entrons en possession de Sa réponse; et nous Lui rendons grâces. C'est la foi, c'est croire qu'Il existe, et qu'Il est le rémunérateur de ceux qui Le cherchent de tout leur cœur. C'est cette base que Dieu aime, cette attitude, cette sorte de relation vivante. C'est une relation dont le caractère est issu du Dieu vivant.
                    S'Il est le Dieu vivant, notre connaissance de Lui devrait être vivante; et là où la vie est en ascendance, il y a toujours accroissement. Ce n'est que lorsque la vie s'affaiblit qu’il y a affaiblissement. Lorsque la vie est en ascendance – et cette vie peut être toujours en ascendance, il n'y a besoin d’aucune éclipse dans la vie de l'Espritil y a accroissement dans la connaissance du Seigneur, dans une connaissance vivante du Seigneur. C'est une connaissance entièrement différente de celle que donnent les livres, entièrement différente de celle que nous apportent les informations que l'on nous donne du Seigneur. C'est une connaissance vivante et personnelle du Seigneur, et une connaissance qui va toujours s'enrichissant. Nous avons affaire avec le Dieu vivant, et Il veut que nous ayons de Lui une connaissance vivante ; une connaissance en laquelle il y a la vie.
                    Nous pourrions continuer ainsi, en touchant point par point à tout ce que signifie le fait d'être uni à un Dieu vivant; mais pour résumer, nous pouvons dire que tout est vivant là où est le Dieu vivant.
Le Suprême Témoignage
                    Nous arrivons maintenant au mot final qui touchera aux évidences prééminentes de la présence du Dieu vivant. Si vous ressentez que tout ce qui a été dit jusqu'ici vous touchait à peine ou avait peu d’application pour vous, je n'ai aucun doute à l'égard de ce qui me reste à dire. Je suis tout à fait certain que chacun de nous recevra maintenant quelque chose. Quelle est donc cette évidence prééminente que le Dieu vivant est avec nous ? « Et Josué dit, A ceci vous connaîtrez que le Dieu vivant est au milieu de vous, et qu’il dépossèdera certainement devant vous le Cananéen, et le Héthien, et le Hévien, et le Phérézien, et le Guirgasien, et l’Amoréen, et le Jébusien, voici, l’arche de l’alliance du Seigneur de toute la terre va passer devant vous dans le Jourdain. » Josué 3 :10-11. IL faudra expliquer cette parole pour quelques-uns d’entre nous, bien que cela ne soit pas nécessaire pour tous. « Voici, l’arche de l’alliance du Seigneur de toute la terre va passer devant vous dans le Jourdain. » Le Jourdain est, avant tout et toujours, un type de la mort; et au moment où ces paroles furent prononcées, le Jourdain était en crue et débordait sur toutes ses rives. Il était, en figure, la mort dans son débordement, le courant puissant de la mort qui déborde de toutes ses rives. Et puis, deuxièmement, l’arche de l'alliance est, en figure, le Seigneur Jésus Christ. C'est Lui qui est représenté par cette arche de l'alliance.
                    Maintenant, c'est donc Jésus Christ qui entre directement dans les flots du Jourdain, et dès que cette arche entre en contact avec ce flux, le courant cède et est repoussé en arrière. Les eaux sont forcées à se dresser et à faire un passage pour le peuple de la foi. Quelle est la suprême évidence de la présence du Dieu vivant parmi nous ? C'est que nous connaissons, dans notre expérience, Jésus Christ triomphant sur la puissance de la mort; car Il a rencontré la mort dans toute sa puissance, dans toute sa rage, dans son flux, et Il en a triomphé. Ce fut la marée de la mort qu'Il rencontra au Calvaire, la mort dans tout ce que signifie la mort ; quelque chose qui dépasse de beaucoup la simple mort physique, c'est à dire toute la terrible et diabolique puissance de la mort spirituelle. Le Seigneur Jésus entra dans ce flot de la mort inique; Il enleva à la mort sa puissance, et elle ne put pas déborder. Il brisa le pouvoir de la mort et sa malédiction, et Il obligea la mort à se retirer. « Il goûtât la mort pour tous. », Hébreux 2 :9. C'est nous qu'Il a délivrés dans Sa propre victoire sur la mort. Il est Lui-même le témoignage d'une vie qui ne peut être engloutie par la mort. Le cri qui jaillit de nos cœurs est donc : « Où est, ô mort, ton aiguillon? où est, ô mort, ta victoire? Mais grâces à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus Christ! », 1 Corinthiens 15 :55 et 57.
                    Quelle est la suprême évidence que le Dieu vivant est au milieu de nous ? C'est que nous jouissons de la puissance d'une vie immortelle, ou en d'autres termes, que nous vivons dans la bénédiction de la victoire de Christ sur le pouvoir de la mort. Nous avons dans notre cœur, dans notre esprit, une vie qui ne peut être ni brisée ni vaincue par la mort. Alors que la mort nous environne, nous avons la vie. « A ceci vous connaîtrez que le Dieu vivant est au milieu de vous. »
                   Notre témoignage devant le monde entier, devant l'univers tout entier, c'est donc que le Seigneur de vie est au milieu de nous, et qu'Il se manifeste Lui-même, dans cette nature même, dans ce caractère même, dans cette désignation même: « Le Seigneur de la vie ». C'est à ceci que vous reconnaîtrez; non pas que votre doctrine est correcte, non pas que vous êtes dans le vrai, non pas que vous êtes orthodoxes, non pas que vous répondez aux conditions, mais que le Dieu vivant est au milieu de vous, dans la puissance de Sa vie triomphante sur la mort dans le Christ Jésus. C'est ainsi que nous pouvons savoir, vous et moi; que le Dieu vivant est toujours parmi nous.
                    L'ennemi cherche à détruire ce témoignage; parce qu'il est l'évidence prééminente de la présence du Dieu vivant. L'assaut sera donc toujours fait contre ce témoignage de vie. Dieu s'est manifesté à nous comme le Dieu vivant en Jésus Christ qui dit: « J’ai été mort; et voici, je suis vivant aux siècles des siècles; et je tiens les clefs de la mort et du hadès. », Apocalypse 1 :18. A Lui est toute autorité sur toutes choses.
                     Souvenons-nous donc de ce fait qui gouverne toutes choses: notre Dieu est un Dieu vivant – Il vit.

samedi 14 octobre 2017

La maturité – Le désir du Seigneur pour son peuple par T. Austin-Sparks

                    Le grand aspect de la dispensation dans laquelle nous vivons est le rassemblement, parmi toutes les nations, des membres du Corps de Christ ; et de les amener ensuite à la plus grande mesure de maturité possible. Le dessein de Dieu n’est pas uniquement le salut des âmes, ni même le rassemblement de croyants dans un Corps spirituel. Mais c’est ce qui suit le salut - leur accession à la pleine maturité - qui représente l’intérêt suprême du Seigneur dans cette présente dispensation.
                   Il n’y a aucun doute, et il est parfaitement clair que c’est là la caractéristique marquante du temps présent - la pleine croissance, être « parfaitement accompli » - c’est ici le désir du Seigneur pour Son peuple. C’est ce qui ressort indubitablement lorsque nous lisons la Parole de Dieu à cette lumière. Et la surabondance d’immaturité est tout aussi établie. Que le Seigneur se meut au milieu de Son peuple afin de les amener à la plénitude, autant que ceux-ci veuillent bien Le suivre dans cette plénitude, est un fait tout aussi incontestable.
                    Nous savons tous que l’immaturité domine, nous savons qu’il existe une multitude de croyants - ceux qui sont du Seigneur, qui vivent malgré tout dans la pénombre de l’immaturité - qui ne paieront pas le prix de suivre le Seigneur ; et nous serions tentés de dire, comme l’avait fait quelqu’un il y a bien longtemps : « Et celui-ci, Seigneur, que lui arrivera-t-il ? ». Et le Seigneur de répondre : « Il ne t’appartient pas de faire de l’immaturité des autres ton critère, mais ce que je désire doit être la chose qui gouverne toute ta pensée et qui t’occupe entièrement. »
                    Ainsi, l’accomplissement et la plénitude étant le dessein et la volonté de Dieu, nous reconnaissons la signification de tout ce que fait le Seigneur. Si le Seigneur est vraiment déterminé à amener les croyants à la pleine croissance - à la maturité spirituelle - si c’est ici vraiment l’un de Ses objectifs suprêmes de la présente dispensation, alors Il ne considérera aucun sacrifice trop élevé pour parvenir à Ses fins. Et cette vérité expliquera toutes Ses voies mystérieuses envers les Siens et toutes les choses singulières qui semblent parfois être Ses œuvres agissant contre Ses propres intérêts. Très souvent, il nous semble que le Seigneur œuvre contre nos propres intérêts et que tout ce qu’Il fait est malencontreux. Mais, le Seigneur est prêt à prendre des risques, (ce qui est pris pour des risques par ceux dont l’entendement est si limité), et à s’investir dans ce qui semble être des malentendus, si seulement, par ces moyens, Il peut atteindre Son but.
                    Le croyant est devenu le possesseur de facultés spirituelles entièrement nouvelles et est une nouvelle création spirituelle - un être d’une nature différente, une création totalement distincte. Ces facultés spirituelles, seules par lesquelles les choses de Dieu peuvent être connues et vécues, doivent être développées - doivent croître - doivent parvenir à une position d’efficacité spirituelle ; tout comme pour un enfant naturel, qui a certaines facultés à la naissance, mais qui doit avoir une croissance régulière de celles-ci. Le croyant né d’en haut a, en lui, une panoplie entièrement différente et nouvelle de facultés de ce qu’il avait lorsqu’il est né naturellement et qu’il a par nature. Ce sont ces facultés et aptitudes spirituelles qui doivent être développées afin qu’il devienne mature - spirituellement efficace - dans le Seigneur.
                    L’auteur de l’épître aux Hébreux dit que la nourriture solide est la provision appropriée pour ceux qui « ont les sens exercés », et il déplore le fait que - après des années - ces croyants étaient toujours incapables d’assimiler de la nourriture solide ; parce que leurs sens et leurs facultés n’avaient pas été développés.
                     Les voies du seigneur sont insondables, et elles ne doivent jamais être jugées selon nos critères naturels. Le Seigneur permet que des calamités nous assaillent, mais avec un but en vue - des choses qui, lorsqu’elles surviennent, Le légitimera totalement. Nous découvrirons alors que, ce qui nous semblait être la faiblesse de Dieu s’est prouvée être en fait Sa force ; Son infériorisation - Sa puissance ; Sa folie - Sa sagesse ; ainsi Il sera justifié à la fin. Dans ces principes paradoxaux, nous avons la clef de la croissance par l’expérience.
                     Si nous considérons le passage où il est question d’ « être exercé », nous découvrirons que cet exercice prend place en nous par des expériences produites par Dieu : « Mon fils, ne méprise pas la discipline du Seigneur… » ; « Or aucune discipline, pour le présent, ne semble être un sujet de joie, mais de tristesse; mais plus tard, elle rend le fruit paisible de la justice à ceux qui sont exercés par elle. »
                     Comment ce fruit est-il produit? Par la discipline qui nous est administrée par Dieu. Dieu agit envers nous comme envers des fils, si du moins nous supportons la discipline. Son désir est d’amener Ses fils à la maturité. La façon dont Il nous discipline - c’est cela l’ « exercice ».
                     Le Seigneur peut vous faire cesser toute activité, et vous empêcher d’être actif. Vous traversez un mauvais moment et vous dites que le Seigneur vous a rejeté, et que tout va mal. Mais qu’en est-il vraiment ? Ce ne sont en fait que les douleurs de la croissance ! A la longue, rien n’allait mal, tout concourait pour le bien. Vous êtes arrivés à connaître le Seigneur, alors qu’avant votre vie entière était occupée par des choses. Vous avez été limité, mais vous êtes venu à connaître le Seigneur intérieurement, vous êtes parvenu à une position d’efficacité spirituelle qui est bien plus importante qu’auparavant ; vous pouvez maintenant faire face aux situations extérieures. Le Seigneur avait été mal compris, mais en fait Il oeuvrait pour l’accroissement - vous exerçant en vue de l’accroissement. Ces douleurs de croissances peuvent être douloureuses, mais personne ne peut venir en aide à quelqu’un qui en souffre ; nous ne pouvons qu’observer ce qui se passe.
                   Ainsi, à travers des expériences nombreuses et variées, cette croissance prend place par les exercices douloureux à travers lesquels le Seigneur nous fait passer. Nous apprenons par les souffrances. Même le Seigneur Jésus « a appris l’obéissance par les choses qu’Il a souffertes. » C’est le chemin que nous devons prendre pour atteindre la pleine croissance. Il s’agit de discipline et d’apprendre par les expériences. La discipline a pour but de faire de nous, qui sommes des enfants, des fils ; des hommes faits.
                    Je pense, en ce qui concerne ces choses, que nous devrions avoir plus de foi dans les agissements de Dieu envers nous ; c’est parfois douloureux et même agonisant. Que fait donc le Seigneur ? Pourquoi ces difficultés se succèdent-elles si intensément ? Il semble que le Seigneur recherche à nous presser vers la maturité - à nous amener à la position où nous apprenons quelque chose.
                      La bonne attitude à adopter envers chaque épreuve que le Seigneur permet - chaque chose nouvelle et difficile - est : Quel est donc le but auquel le Seigneur recherche à nous amener par cette expérience ? Ce n’est pas pour détruire, mais pour édifier ; non pas pour appauvrir mais pour accroître ; non pas pour limiter mais pour élargir. Ce sont dans « les vallées de l’ombre de la mort », que le Seigneur a quelque trésor que nous devons découvrir. Quelques uns d’entre nous peuvent dire : « Oui, c’est ce que nous avons découvert ; les choses sont ainsi. » Nous avons traversé ces sombres vallées, et nous y avons trouvé la plénitude - nous y avons acquis une plus grande connaissance du Seigneur.
                    Avez-vous remarqué la chose qui est en vue dans ce passage qui traite d’être « exercé » ? C’est être à même de « discerner », il s’agit de l’intelligence spirituelle - de Le connaître Lui personnellement. Il désire que Ses enfants soient individuellement le centre de Sa propre connaissance spirituelle. Ensuite, nous amenant ensemble dans un seul Esprit, afin d’œuvrer une seule œuvre et de penser une seule pensée ; Il s’obtiendra un instrument pour gouverner les Nations dans les siècles à venir, un instrument intelligent qui est parvenu à la connaissance du cœur du Seigneur par l’expérience.
                     Cette faculté d’intelligence spirituelle, de connaissance spirituelle - cette compréhension intérieure de toutes choses - doit être développée, afin que nous connaissions le Seigneur dans l’homme intérieur. Chaque expérience plus profonde que la précédente signifie que nous ne sommes pas « suffisant pour ces choses ». Ainsi, à chaque fois, nous entrons dans une expérience profonde - par la nécessité même de la situation - nous nous devons de saisir quelque aspect nouveau de Christ pour nous ; et dans la proportion que nous avons reçue cet ajout spirituel, nous avons crû autant.
                    Nous pouvons choisir l’une de deux attitudes envers les voies de Dieu: soit nous devenons amers, acerbes, endurcis ; ou bien nous pouvons être spirituellement élargis par ce que nous vivons - agrandis par les exercices - afin d’augmenter notre capacité, de nous acheminer à une position d’élargissement. Une fois cette position atteinte, nous pouvons devenir Son instrument pour gouverner intelligemment , sous Sa tutelle, dans les siècles à venir. Nous ne pouvons pas toujours sonder les choses qui forgent notre histoire personnelle. Mais, l’explication que nous pouvons en donner est celle-ci : le Seigneur est souverain sur tout ce qui nous touche de près ou de loin ; et Il considère parfois comme nécessaire ce que le monde juge comme étant les choses les plus terribles qui puissent arriver à quelqu’un. Alors qu’il semblerait que Son Nom et Ses intérêts soient mis en péril à travers ces expériences, Il conduit les Siens, à travers celles-ci, à une position de maturité - ils parviennent à une connaissance personnelle du Seigneur. A travers toutes ces choses difficiles, nous voyons que le Seigneur produit, dans la vie de ceux qui Lui appartiennent, quelque chose qui est bien plus digne de Son Nom. C’est là Sa justification - Sa légitimation, s’Il pouvait accomplir ces choses d’une autre façon, Il le ferait. A terme, Il obtient la maturité parmi Son peuple - Il les amène là où ils Le connaissent.
                    Le Seigneur veut nous amener à une position où nous le connaissons - là où nous avons « les sens exercés » pour Le connaître. Que le Seigneur nous donne la grâce d’accepter tous Ses agissements envers nous, à la lumière de Son propos éternel.