Lecture:
Psaume 132.
«
Et Salomon commença de bâtir le temple de l'Éternel à
Jérusalem, sur la montagne de Morija, ou l'Éternel était apparu à
David, son père, au lieu même que David avait préparé dans l'aire
d'Ornan, le Jébusien. » (2 Chroniques 3:1)
Il
nous faudrait lire ici beaucoup de passage des Écritures, mais nous
ne pourrons que les toucher, à mesure que nous avancerons dans notre
méditation, à cause de notre espace limité.
Il
n'est pas nécessaire de rappeler parmi nous, je pense, que le centre
de la présence de Dieu parmi les hommes, c'est-à-dire la Maison de
Dieu, est une question de première importance. Nous avons dit: le
centre de la présence de Dieu, car la Maison de Dieu embrasse tout,
et est en relation avec tout ce qui est l’attention et l'intérêt
du Seigneur. La Maison de Dieu est au sein des intérêts et des
attentions plus larges du Seigneur. Pour finir, elle aura à servir
de vastes étendues, auxquelles Dieu se manifestera par elle. Elle
est le centre de Sa présence.
Par
la considération de sa grande représentation, que nous avons ici
dans l'Ancien Testament, le temple, nous pouvons apprendre
quelque chose des principes qui constituent la fondation et la
base de cette demeure centrale de Dieu.
Le
Triomphe de la Foi et de l'Obéissance
Le
passage que nous avons cité est une clef à beaucoup de choses,
historiquement et spirituellement. Nous commençons par
rappeler à nouveau que le principe de la Maison de Dieu, de la
demeure du Seigneur, c'est le triomphe de la foi et de l'obéissance,
alors que tout semble être réduit en poussière. Tous les espoirs
et toutes les espérances d'Abraham, et les promesses de Dieu, et
l'alliance que Dieu avait faite avec lui, tout était concentré en
Isaac. En dehors et à part d'Isaac, Abraham n'avait rien. Et c'est
alors que Dieu lui dit: « Prends ton fils... Isaac... et...
offre-le en holocauste » (Genèse 22:2). Puis, selon les
paroles de Job: « Mets l'or avec la poussière » (Job
22:24). Et l'auteur de l'épître aux Hébreux souligne aussi ce
fait, que celui en qui étaient concentrées toute l'alliance et
toutes les promesses, fut offert par Abraham:
« Par la foi,
Abraham, étant éprouvé, a offert Isaac et celui qui avait reçu
les promesses offrit son fils unique, à l’égard duquel il
avait été dit: « En Isaac te seras appelée une semence.»
(Hébreux 11:17-18).
Considéré
d'un seul côté, Abraham rompt les artères même de la vie; il se
sépare d'avec toute espérance, toute perspective, toute
possibilité: tout, de ce point de vue là, fut mis en cendres. Sans
l'intervention de Dieu, Isaac eût été bien vite réduit en
cendres. En fait, il le fut. En ce qui concerne l'attitude de
cœur et l'obéissance d' Abraham, Isaac était déjà en cendres. Le
bois était là, prêt à être allumé; l'autel et le couteau
étaient prêts. Mais la foi triompha par l'obéissance et cette
montagne même de Morija devint par la suite le site du temple,
la maison de Dieu. La Maison de Dieu est édifiée sur des choses de
cette nature.
Tout
cela symbolise le Calvaire. A un point de vue purement terrestre, le
Calvaire était la fin de tout espoir; c'était des cendres,
c'était une fin. Nous savons ce que représenta le Calvaire pour
ceux qui entouraient cette Croix; elle leur semblait être la fin de
tout. Mais de la part de l’unique figure centrale de ce grand drame
universel, c'était l'obéissance de la foi jusqu'à la mort, oui, la
mort de la croix et la Maison de Dieu a été et est édifiée sur
cette mort. C'est un principe. C'est la grande réalité, la grande
doctrine de Christ. Or, il y a en cela une application pratique,
c'est-à-dire que la Maison de Dieu ne peut être basée, et fondée,
et édifiée, que dans la mesure où ce principe se perpétue.
L'Abandon
de sa Propre Vie
Un
principe en relation à cela, est le don continuel de l’Église de
sa propre âme, l'abandon de sa propre vie dans l'obéissance et dans
la foi, lorsque tout est sombre, lorsque tout semble être sans
espoir. Il nous est demandé une marche d'obéissance, où nous
sommes appelés à faire ce qui nous paraît sans perspective, sans
espoir, et ce qui signifie, par conséquent, l'abandon de nos
propres vies, de nos âmes. C'est là le chemin de l'édification.
Il en a toujours été ainsi. Lorsque des jeunes gens et des
jeunes femmes ont abandonné toutes les perspectives de ce
monde, et mis leur or dans la poussière, pour partir sur l'ordre du
Seigneur, ils ont réduit tout en cendres, en ce qui concerne les
espoirs et les perspectives de ce monde. C'est de cette manière que
l'Église a été édifiée. Et si même cela ne nous est pas
demandé dans les grands actes de la vocation d'une vie, c'est
cependant une chose quotidienne, un abandon de nos propres intérêts
dans l'obéissance au Seigneur, dans la foi au Seigneur. C'est ainsi
que l'édification se continue. Nous pourrions illustrer ce principe
jusque dans des détails, et rappeler combien souvent la Maison du
Seigneur est entravée et arrêtée dans son progrès par quelque
chose que nous Lui avons refusé, alors que le Seigneur avait mis Son
doigt sur cette chose en nous disant: « Je désire cela ».
Cependant, c'est là le principe général, le triomphe de la
foi par l'obéissance, alors que tout est mis dans la poussière.
Abraham
crut à Dieu, et ce grand triomphe pourvu à Dieu le site de Son
temple, le grand modèle et le symbole de cette Maison spirituelle,
qui est centrale quand à l'accomplissement de tous Ses desseins.
C'est dans cette sorte de maison que Dieu demeure. Mais cette place
centrale doit passer par les profondeurs. Ce qui est le cœur
même de la présence de Dieu, ce à quoi Il se confie, doit
connaître plus que tout autre chose le dépouillement. Cela signifie
une œuvre profonde, où la foi est amenée à la perfection par
une épreuve très réelle.
Communion
avec Dieu dans Son Amour de Sacrifice
Il
y a, à côté de cela, ce facteur d'une communion parfaite avec
Dieu, dans Son amour de sacrifice. Nous avons bien souvent souligné
ce point, lorsque nous avons parlé du grand pas que fit Abraham dans
le cœur de Celui qui n'épargna point Son Fils, Son Bien-Aimé,
mais qui L'a donné pour nous tous. Ce fut en vérité, de la part d'
Abraham, un mouvement qui le fit entrer en communion avec la nature
de sacrifice, le don fait à tout prix, de l'amour de Dieu. C'est le
seul chemin par lequel puisse être établie la Maison de Dieu. Il
doit y avoir, à sa base, ce don apporté à tout prix, ce don de
l'amour. Il est tout à fait évident qu' Abraham aimait Dieu plus
qu'il n'aimait Isaac, si cher et si précieux qu'ait été Isaac
pour lui. Abraham vit qu'il était beaucoup plus important d'obéir
que de garder ce trésor si immense, et cela, c'est l'amour. C'est ce
que la Bible nomme la crainte de l'Éternel. Cet élément de
crainte dans l'amour, je suis sûr que nous savons ce que cela
signifie. Si quelqu'un a une grande valeur pour nous, quelqu'un
dont nous estimons énormément l'amour, nous serons toujours
très sensibles à l'égard de cette personne, et veillerons à ne
lui causer aucun désappointement. Telle est la nature de la
crainte de l'Éternel. Abraham craignait Dieu. La Maison de Dieu est
édifiée sur cette sorte de crainte. C'est quelque chose de très
pratique, et de signification quotidienne, l'amour de Dieu dans nos
cœurs, nous amenant au sacrifice de nous-mêmes, au don de
nous-mêmes, à n'importe quel prix.
La
Gloire de l'Homme Abaissée
Nous
passons maintenant d'Abraham à David; cette aire d'Ornan, le site du
temple, représentait et signifiait la destruction de l'œuvre
de Satan qui glorifie l'homme, et le profond abaissement de l'homme
lui-même. Nous nous souvenons que Satan avait incité David à
faire le dénombrement du peuple d'lsraël – une chose qu'un
homme charnel comme Joab, pouvait discerner, puisqu'il dit:
« Que
l'Éternel ajoute à son peuple cent fois autant qu’il y en a! O
roi, mon Seigneur, ne sont-ils pas tous serviteurs de mon Seigneur?
Pourquoi mon Seigneur cherche-t-il cela? Pourquoi la coulpe en
viendrait-elle sur Israël? » (1 Chroniques 21: 3).
« L'Éternel
a fait beaucoup de choses; et Il en fera davantage encore, mais
ne commence pas à compter les têtes, à prendre note de l'immensité
de tes ressources, et à te glorifier de la grandeur de ton royaume.
» Joab était un homme charnel, mais il semble que, quelquefois, les
hommes charnels voient mieux que les chrétiens ce qui touche aux
principes. Cependant, David repoussa la sagesse divine et la bonne
sagesse humaine, et il exigea le dénombrement d'Israël. Nous en
connaissons les conséquences. Tout cela avait été provoqué par
Satan qui avait incité David à faire une chose qui soit à la
gloire de l'homme et qui manifeste ses propres ressources et ses
accomplissements. Alors l'Éternel se leva pour détruire et
anéantir cette œuvre de Satan, dont le but était de glorifier
l'homme, et l’homme fut profondément abaissé.
David
est une triste figure lorsqu'il s’approche de l'aire d'Ornan. Oh!
cet homme est maintenant humilié jusque dans la poussière! C'est
l'expérience nécessaire avant qu'une maison de Dieu ne puisse être
édifiée. L 'œuvre de Satan de mettre l'homme en avant, doit être
entièrement anéantie. La gloire de l'homme, et le désir de l'homme
d'avoir de la gloire pour lui-même, doivent être abaissés. C'est
une maison qui doit être édifiée pour le Nom de l'Éternel, et
pour aucun autre nom, ni dans les cieux, ni sur la terre, ni en
enfer. :« Je ne donnerai pas ma gloire à un autre »,
dit l'Éternel (Isaïe 42:8). Le Seigneur veille toujours à
cela. Oh! l'horrible manifestation de la chair humaine dans les
choses divines! Oh! les réputations que l'on cherche pour soi dans
le royaume qui appartient à Dieu! Oh! le délice que l'on
éprouve à se faire une place dans l'Église! Oh! combien cette
chair est active pour son propre plaisir et pour sa gratification
personnelle! Le Seigneur insiste sans cesse contre tout cela; Il
porte des coups durs pour assurer à Sa Maison la bonne fondation, là
où rien n’est de nous-mêmes. Nous finissons par le comprendre.
«
Éternel, souviens-toi de David, et de toutes ses humiliations »
(Psaume 132:1); Ce dernier mot est plus correct que celui que donnent
nos traductions. « peines » , ou « afflictions » , ou encore «
pénibles labeurs », tels sont les termes du texte de nos
versions, mais ces mots ne rendent pas le vrai sens de l'original, à
moins que l'on n'y ajoute un complément, comme, par exemple, « les
afflictions par lesquelles il s'est lui-même affligé ». Il dit, «
Combien je me suis affligé! Je ne donnais pas de sommeil à mes
yeux, je ne voulais pas monter sur le lit où je me repose, je ne
voulais pas jouir de ma propre maison; je m'humiliais, je me privais,
afin de trouver une demeure pour l'Éternel ». Et le Seigneur a
besoin de cette humiliation. Il amène l'homme à ce brisement,
afin que Sa Maison soit proprement fondée.
Cela
explique Son action à notre égard. Il ne nous permettra pas d’être
quoi que ce soit. Si nous devons réellement être la demeure de
Dieu, nous ne pouvons être rien en nous-mêmes. Ne cherchons pas la
réputation; n'essayons pas d’impressionner; ne retenons pas notre
propre dignité; ne faisons, en aucune manière, aucune de ces choses
qui nous donneraient une prééminence et de la valeur aux yeux des
autres. Le Seigneur ne saurait accepter cela. Débarrassons-nous
donc de toute ambition, et reconnaissons ce que nous sommes aux
yeux de Dieu. Il nous amènera à cela; car, si nous essayons de
faire impression sur les hommes, afin qu'ils nous jugent meilleurs
que nous ne le sommes, et que nous en tirions avantage pour
nous-mêmes, nous contredisons le principe de la Maison de Dieu.
Toute importance personnelle doit disparaître, ainsi que tout désir
d'être estimé. Toutes ces choses doivent être éliminées. La Maison
de Dieu n'est pas fondée sur ce que nous sommes. Dieu ne l’acceptera
pas. L'homme est abaissé; tout ce qui est autre n'est que
l'œuvre du diable. Cela vient de celui dans le cœur duquel
l'orgueil était logé.
La
Miséricorde et le Jugement se Rencontrent
Laissez-moi
vous rappeler ensuite que l'aire d'Ornan, le site du temple, fut le
lieu où se rencontrèrent le jugement et la miséricorde. Nous
chantons:«
Avec la miséricorde et de jugement, Il a tissé la toile de mon
temps. » Il
doit y avoir le jugement. Il en fut ainsi pour David. Mais le
jugement n'est que l'un des aspects. En ce jour, le jugement et la
miséricorde se rencontrèrent et s'embrassèrent sur cette aire, et
l’issue en fut le temple. Le jugement doit commencer à la Maison
de Dieu, mais, que Dieu soit loué, ce n'est pas le jugement pour une
destruction totale. Car la miséricorde se mêle au jugement, et la
fin sera le triomphe de la miséricorde sur le jugement. C'est le
Calvaire, c'est la Maison de Dieu. Nous trouverons qu'il en est
toujours ainsi. Il y aura le jugement; il doit en être ainsi; nous
le savons très bien. Le Seigneur ne laisse pas passer les choses qui
sont contraires aux principes de Sa Maison. Si seulement nous le
reconnaissions, comme Paul a essayé de le faire comprendre aux
Corinthiens, il y en a beaucoup qui souffrent aujourd'hui, de
nombreuses manières, parce qu'ils n'observent pas les principes
de la Maison de Dieu: « C'est pour cela que plusieurs sont
faibles et malades parmi vous, et qu’un assez grand nombre dorment.
» (1 Corinthiens 11:30). Il y a ce côté-là; il se continue. Mais
Dieu ne permet cela que pour faire preuve de miséricorde. C'est la
miséricorde qui triomphe. Et c'est ainsi qu'Il fonde, et qu'Il
édifie Sa Maison.
Dieu
n'est pas le Débiteur de l'Homme
La
Maison de Dieu ne saurait représenter une dette de Dieu envers
l'homme. Combien David insiste sur ce point, combien il a
désormais à cœur les principes divins! Les fournaises qui
nous épurent, nous éveillent aux principes. Il en avait été de
même pour David à une occasion précédente. Nous nous souvenons
comment l'arche avait été posée sur un char. David avait
alors oublié les Écritures. Il eut à traverser un temps de
souffrance, jusqu'à ce que, enfin, il en arrivât à comprendre le
principe divin dans la parole de Dieu, et à remettre les choses en
ordre (1 Chroniques 13 et 15).
Maintenant,
David est de nouveau éveillé aux principes. Lorsque Ornan veut
faire don de son aire à David, celui-ci répond: « Non, je te la
paierai intégralement. Personne ne pourra jamais dire que la
Maison de Dieu représente une dette de Dieu envers l'homme;
personne ne pourra jamais dire plus tard: « Oui, j'ai donné cela à
Dieu; le site de ce temple est un don que j'ai fait ». Non, Ornan
est payé de toute la valeur de l'aire. L'homme en tant que créditeur
n’a aucune place dans la Maison de Dieu; il n’y a point de dette
envers l'homme; il est totalement racheté. Ce principe doit être
appliqué.
Dans
l'Aire, le Blé est Battu
C'était
une aire, le lieu ou tout est purifié devant l'Éternel. Il n'y a
plus de balle ici; rien qui ne soit réel, pur, vrai, solide; rien
qui ne puisse contribuer à l'édification. Tout doit être du bon
grain. Dieu cherche toujours à arriver à cela. La Maison de Dieu
est une aire. Toute notre balle, notre vanité, notre vacuité, tout
cela doit disparaître, tout ce qui n'a pas de valeur réelle. Dieu
désire ce qui édifiera Sa Maison ou, pour changer de métaphore, le
Corps. Il recherche le bon grain. La balle doit disparaître. Dans
notre relation même avec le Seigneur parmi Son peuple, ceux qui
composent Sa Maison, vous Le voyons vanner, cribler, se débarrasser
de notre vanité, de notre fausseté, de notre balle. Mais tout en le
faisant Il obtient de la réalité, Il obtient ce qui est solide, à
ce qui demeura; à ce qui nourrira. C’est là la base de Son
édification.
Tout
ce que nous venons de dire devrait s’accomplir de façon très
pratique. Les figures employées ne sont que des images et des
symboles, mais les réalités appartiennent à l’Esprit Saint; et
Il insistera sans cesse pour que ces choses s’accomplissent parmi
le peuple de Dieu. Veillons à ce que, lorsqu’Il agit parmi nous,
Il ait notre pleine coopération.
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