Chapitre 7
LE SECRET RÉVÉLÉ
3...Il a été révélé maintenant à ses saints apôtres et prophètes par l'Esprit";
"...selon le propos des siècles, lequel il a établi dans le christ Jésus notre Seigneur" (Éphésiens 3:5, selon la version Darby)
Comme nous arrivons maintenant au cœur même de toute la question, il
est nécessaire de répéter, premièrement, que l’apôtre Paul ne revendique
pas l'exclusivité de la révélation du mystère longtemps caché. Tandis
qu'il revendique assurément et positivement que cela lui fut révélé
d'une manière spécifique et particulière, et que cette révélation a fait
de lui un "dispensateur" particulier, et qu'il a été choisi et traité
par le Seigneur d'une façon qui a spécialement trait à ce dessein,
cependant il inclut "Ses saints apôtres et prophètes" dans la
connaissance de ce secret longtemps caché mais maintenant dévoilé. Il
est évident que Paul avait une plus pleine "compréhension" et peut-être
une intelligence unique de ce secret, mais il n'est pas difficile de
découvrir au moins des traces partielles de cette connaissance dans
Pierre et Jean, comme cela est également vrai dans Étienne.
Nous devons souligner que l’Évangile de Paul n'est pas différent
de celui prêché par les autres, et qu'assurément Paul n'avait pas deux
Évangiles, un concernant le "salut" et l'autre concernant le "mystère.
Combien souvent nous avons des chrétiens dire qu'ils étaient seulement
intéressés par le "simple Évangile", "l'Évangile du salut", et qu'ils
n'étaient pas intéressés par une "vérité ou un enseignement plus
profond". Paul aurait été à la fois surpris et peiné d'entendre de
telles paroles, car son Évangile était un. Et il aurait dit que la
révélation la plus pleine et la plus profonde est l’Évangile. Il ne peut
y avoir qu'une perte et une faiblesse tragique et grave comme résultat
du fait de ne pas voir que "tout le conseil de Dieu" est l’Évangile. La
position qui doit être tellement déplorée dans un grand nombre de
chrétiens, est très largement due à une erreur : l'erreur de croire que
ce n'est pas sage, sinon vain, de faire part de la grandeur et et de
l'immensité de la révélation de Dieu en Christ à celui qui n'est pas
sauvé ou aux jeunes chrétiens. Qu'ils soient mis au courant de la vaste
étendue de ce à quoi ils sont appelés ! Un petit Christ et un petit
christianisme produiront de petits chrétiens ! Quelques-uns des
chrétiens les meilleurs et les plus forts que nous avons connus vinrent
au Seigneur dans des rassemblements où la grandeur de Christ était
exposé aux chrétiens, et des chrétiens placés dans des
responsabilités. "Soutenir le simple Évangile" peut être un piège pour
ceux qui ne sont pas réellement sérieux avec Dieu, et une concession
pour leur plaire !
Au moment d'écrire ceci, nous sommes en plein
chantier dans notre demeure actuelle. Les marteaux et les perceuses font
un bruit à nous rendre presque sourds. Les ouvriers déclarent : "Cette
maison est bien bâtie. Les briques ne sont pas simplement bien liées
entre elles par du ciment ordinaire à base de sable, mais il s'agit du
béton, et faire un trou est une tâche très ardue." L'édifice de Dieu
ressemble à cela, tandis que les hommes bâtissent -- non pas pour
l'éternité -- mais pour le temps présent. Mais, remarquez, ce n'est pas
simplement un enseignement profond que nous soutenons, mais un
dévoilement de Christ par le Saint-Esprit.
Cela nous amène au message et à la substance
de cette épitre en particulier. En nous tenant devant elle, nous nous
trouvons confrontés à quelques-unes des plus grandes questions et à
certains problèmes parmi les plus grands auxquels les hommes se sont
attaqués, et se trouvent encore en face, dans le domaine du
christianisme. Cette épitre leur apporte la réponse, mais combien peu
sont ceux qui voient la réponse, et encore moins nombreux sont ceux qui
-- s'ils l'ont entrevue -- sont prêts à la suivre. En un temps de guerre
quasi mondiale, il y a ces pays qui ne prennent aucune part dans le
conflit et ils ont raté les honneurs parce "qu'ils n'étaient pas libres
d'y participer". Des complications, des divisions internes et des
engagements ont lié leurs mains et les ont rendus neutres. La peur,
l'intérêt personnel et le défaut de reconnaître les grands intérêts
moraux les ont maintenus comme "isolationnistes". Affirmons
immédiatement que "l'épitre aux Éphésiens" représente la plus grande
crise religieuse de l'histoire de ce monde. Elle nous dit que : de
l'éternité passée est sortie la révélation d'un secret que Dieu avait
tenu caché pendant tous les âges précédents. La révélation a introduit
et inauguré une dispensation d'une importance et d'une signification
plus grandes que celles de n'importe quel âge auparavant. Elle nous
informe que pour la transmission de cette révélation, Dieu a choisi,
préparé et désigné un instrument d'un genre particulier : quelqu'un
formé par Dieu d'une manière particulière. Cet instrument -- Paul -- n'a
jamais été ordonné ou désigné pour cet œuvre par des hommes, quoiqu'il
fût reconnu et "envoyé" par l’Église. Il n'a jamais été enseigné ou
préparé pour cette œuvre, par l'homme. Il a tout reçu du ciel
directement et de première main. Il a été traité par le Seigneur d'une
manière qui correspondait entièrement au dessein pour lequel il a été
choisi. L'épitre qui se trouve devant nous va au cœur d'une question qui
a occupé de façon grandissante la plus sérieuse réflexion de toute la
chrétienté, et qui est peut-être davantage au premier plan aujourd'hui
qu'en tout autre temps. C'est une question d'une très réelle importance
pour tous les chrétiens mais, malheureusement, elle a été amenée à un
niveau au-dessus de la personne ordinaire par un terme savant qui est
très largement employé. Le mot ou le terme qui a été tellement utilisé
depuis 1900 environ est "œcuménique", un mot d'une autre langue. Bien
sûr, quelque chose qui fait impression est perdu si sa signification,
qui est "universel", est employée; et son instrument actuel est ce qui
est connu comme "le Concile mondial". Ce "Concile" s'applique
péniblement à découvrir une solution au chaos et aux complications des
divisions dans la chrétienté. Pendant des siècles, les divers groupes de
la chrétienté -- appelés dénominations ou églises -- sont restés, avec
ténacité, attachés au point de vue qu'ils tiraient chacun de leur
origine d'une base d'autorité scripturaire et qu'ils étaient fondés sur
cette base. Chaque division a fait cette revendication et trouve sa
force dans cette conviction. Maintenant le slogan du "Concile mondial",
ou du mouvement œcuménique, est qu'il faut se débarrasser de "ces
divisions produites par les hommes". Pour l'une de ces grandes
convocations, le sujet choisi était : "L'ordre de Dieu, le désordre des
hommes". Celui-ci, par la suite, fut changé en : "le désordre de
l'homme et le dessein de Dieu". Mais chaque tentative pour résoudre ce
problème, qu'elle soit d'ordre général, ou même restreinte aux
évangéliques, rencontre des difficultés insolubles, et le seul recours
est d'être tolérant ou de transiger sur des questions d'une grande
importance. Ainsi un nombre de compromis doit être introduit dans
un programme pour l'unité. Le grand problème des divisions au sein du
christianisme, est aussi désespéré quant à le résoudre par des recours humains, que les nombreux problèmes entre des races différentes.