lundi 27 octobre 2014

(13) 2 Corinthiens par Ed Miller Christ est suffisant pour nous (2 Corinthiens 11:1-3 et 12:1-10)

Le texte qui suit est la transcription d'un message donné en anglais. La forme orale a été conservée, mais des titres de sections ont été ajoutés pour faciliter la lecture. (NdT)

    Bonjour et bienvenue dans notre treizième leçon sur cette merveilleuse épître de 2 Corinthiens.
    Seigneur, alors que nous ouvrons à nouveau Ta Parole, nous Te prions que Tu nous rendes sensibles à sa réalité. Nous Te prions de nous délivrer de la toute suffisance sous toutes ses formes subtiles et enseigne-nous ce que cela signifie que de connaître Christ en tant que Tout Suffisant. Nous Te le demandons dans le nom de Jésus. Amen.

RÉSUMÉ

    Laissez-moi vous rappeler quelque peu ce que nous avons déjà vu pour permettre de saisir à nouveau l’esprit du livre. Vous vous rappelez que le message de 2 Corinthiens est la toute suffisance du Seigneur Jésus Christ. Il est tout ce dont j’ai besoin dès maintenant. Il est tout ce dont j’ai besoin demain. Il est tout ce dont j’ai besoin la semaine prochaine. Il est tout ce dont j’ai besoin l’année prochaine. Il est tout ce dont j’ai besoin pour le restant de ma vie. Il est tout ce dont j’ai besoin pour tous les siècles des siècles. Voilà pour ce qui est de 2 Corinthiens. Il est adéquat, Il est suffisant, Il est tout ce dont nous aurons à jamais besoin.
Pour nous aider dans notre discussion, nous avons divisé 2 Corinthiens en trois parties.
  • Chapitres 1 à 7, Christ est tout suffisant en nous.
  • Chapitres 8 à 9, Christ est tout suffisant à travers nous.
  • Chapitres 10 à 13, Christ est tout suffisant pour nous.
    Nous sommes arrivés dans les chapitres 10 à 13, la dernière partie du livre, Christ est tout suffisant pour moi. C’est différent de EN moi et A TRAVERS moi.
    Dans notre dernière leçon nous avons essayé de donner une sorte d’aperçu des chapitres 10 à 13. Dans ces quatre chapitres, il semble à première vue que Paul essaie de se défendre lui-même. Il semble que Paul joue au polémiste et qu’il utilise un système d’apologie. Voilà à quoi tout cela ressemble. Il essaie de défendre sa foi, de défendre Dieu, de défendre sa réputation, de défendre la vérité, de défendre son caractère et son témoignage.

  Ceux qui soutiennent la position que Paul se défend lui-même, décomposent habituellement les chapitres 10, 11, 12 et 13 de cette façon: ils disent que Paul défend son autorité dans le chapitre 10. Paul est un apôtre. Il dit qu’il a été appelé par Dieu, qu’il a de l’autorité et il utilise cela comme une arme pour se défendre lui-même.

    Le verset 10:8 dit: « Et quand même je me glorifierais un peu trop de l'autorité que le Seigneur nous a donnée pour votre édification et non pour votre destruction, je ne saurais en avoir honte. » Si vous lisez tout le chapitre 10, vous verrez que Paul fait constamment référence à son autorité. Veuillez noter ce qu’il dit dans les versets 11:5-6: « Or, j'estime que je n'ai été inférieur en rien à ces apôtres par excellence. Si je suis un ignorant sous le rapport du langage, je ne le suis point sous celui de la connaissance, et nous l'avons montré parmi vous à tous égards et en toutes choses. » Ils disent donc que Paul utilise son autorité dans le chapitre 10, qu’il est appelé de Dieu, qu’il est un apôtre et qu’il défend sa foi.
    Puis ils disent que Paul met en avant ses incroyables expériences. Est-ce que vous réalisez que l’apôtre a expérimenté plus de choses que tous les autres chrétiens, parce que Dieu l'a utilisé pour être le seul modèle complet de la vie chrétienne? Il y a des modèles incomplets, mais seul Paul est le modèle complet.

    Paul parle de ses expériences dans les versets 11:18-21: « Puisqu'il en est plusieurs qui se glorifient selon la chair, je me glorifierai aussi. Car vous supportez volontiers les insensés, vous qui êtes sages. Si quelqu'un vous asservit, si quelqu'un vous dévore, si quelqu'un s'empare de vous, si quelqu'un est arrogant, si quelqu'un vous frappe au visage, vous le supportez. J'ai honte de le dire, nous avons montré de la faiblesse. Cependant, tout ce que peut oser quelqu'un, -je parle en insensé, -moi aussi, je l'ose! »

     Ensuite, il commence à faire la liste de toutes ses expériences et qualifications, dans les versets 11:22-33: « Sont-ils Hébreux? Moi aussi. Sont-ils Israélites? Moi aussi. Sont-ils de la postérité d'Abraham? Moi aussi. Sont-ils ministres de Christ? -Je parle en homme qui extravague. -Je le suis plus encore: par les travaux, bien plus; par les coups, bien plus; par les emprisonnements, bien plus. Souvent en danger de mort, cinq fois j'ai reçu des Juifs quarante coups moins un, trois fois j'ai été battu de verges, une fois j'ai été lapidé, trois fois j'ai fait naufrage, j'ai passé un jour et une nuit dans l'abîme. Fréquemment en voyage, j'ai été en péril sur les fleuves, en péril de la part des brigands, en péril de la part de ceux de ma nation, en péril de la part des païens, en péril dans les villes, en péril dans les déserts, en péril sur la mer, en péril parmi les faux frères. J'ai été dans le travail et dans la peine, exposé à de nombreuses veilles, à la faim et à la soif, à des jeûnes multipliés, au froid et à la nudité. Et, sans parler d'autres choses, je suis assiégé chaque jour par les soucis que me donnent toutes les Églises. Qui est faible, que je ne sois faible? Qui vient à tomber, que je ne brûle? S'il faut se glorifier, c'est de ma faiblesse que je me glorifierai! Dieu, qui est le Père du Seigneur Jésus, et qui est béni éternellement, sait que je ne mens point!... A Damas, le gouverneur du roi Arétas faisait garder la ville des Damascéniens, pour se saisir de moi; mais on me descendit par une fenêtre, dans une corbeille, le long de la muraille, et j'échappai de leurs mains. »

     C’est pour ces raisons que les hommes disent que Paul fait référence à ses expériences dans le chapitre 11 pour les utiliser comme défense. Ils disent ensuite que dans le chapitre 12, il fait référence à ses révélations. Il a reçu d’incroyables visions de la part de Dieu.

    Les versets 12:1-7: « Il faut se glorifier... Cela n'est pas bon. J'en viendrai néanmoins à des visions et à des révélations du Seigneur. Je connais un homme en Christ, qui fut, il y a quatorze ans, ravi jusqu'au troisième ciel (si ce fut dans son corps je ne sais, si ce fut hors de son corps je ne sais, Dieu le sait). Et je sais que cet homme (si ce fut dans son corps ou sans son corps je ne sais, Dieu le sait) fut enlevé dans le paradis, et qu'il entendit des paroles ineffables qu'il n'est pas permis à un homme d'exprimer. Je me glorifierai d'un tel homme, mais de moi-même je ne me glorifierai pas, sinon de mes infirmités. Si je voulais me glorifier, je ne serais pas un insensé, car je dirais la vérité; mais je m'en abstiens, afin que personne n'ait à mon sujet une opinion supérieure à ce qu'il voit en moi ou à ce qu'il entend de moi. Et pour que je ne sois pas enflé d'orgueil, à cause de l'excellence de ces révélations… » Puis Paul commence à parler de son écharde dans la chair.

    C’est pour ces raisons que des gens disent que Paul voulait se défendre lui-même. Ils disent qu’il utilise son autorité, ses nombreuses expériences, sa grande révélation de Dieu, de Christ et que c’est cela sa défense.

    Je crois que ceux qui lisent ces chapitres de cette manière n’ont pas compris le point que Dieu désire souligner ici. Ils ont mal compris le message de ces chapitres. Vous voyez Paul ne renie pas son autorité. Il a de l’autorité, Dieu l’a appelé. Il ne renie pas ses expériences. Il ne renie pas ses révélations. Il en connaissait sûrement plus que les autres sur tous ces sujets. Mais Paul a appris la toute suffisance de Dieu.

    Pour bien souligner cela je vous proposerais de prendre le verset 10:17 et de l’écrire sur tous les quatre chapitres: « Que celui qui se glorifie se glorifie dans le Seigneur. » Paul nous dit qu’il a l’autorité, c’est très bien, il nous dit qu’il est passé par beaucoup d’expériences et qu’il a un appel. Il dit qu’il a l’autorité de Dieu dans sa vie. Mais il dit également: « Je ne vais pas me glorifier dans tout cela. Je ne veux pas me glorifier dans mon éducation, je ne désire pas me glorifier dans mes diplômes, je ne désire pas me glorifier dans mon autorité, je ne désire pas me glorifier dans mon appel. Oui je suis un apôtre, mais que celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur. »

    Il a fait la même chose dans le chapitre suivant au sujet de son expérience. Il dit: « J’ai passé des nuits sans dormir, j’étais à court de provisions, j’étais en danger sur les fleuves, j’ai eu de grandes anxiétés à cause des églises. J’ai souffert de l’intérieur. J’ai souffert de l’extérieur. J’ai passé la plupart de ma vie chrétienne en prison. » Dans Actes 16, il a passé du temps dans la prison de Philippe et en Actes 24-26 il a passé au moins deux ans dans la prison de Césarée lorsqu’il a dû passer en jugement devant Félix, Festus et Aggrippa, etc. Selon Actes 28, il a au moins subi un emprisonnement à Rome. Ainsi il n’est pas en train de plaisanter au verset 11:23 lorsqu’il dit: « par les emprisonnements, bien plus ». Il a effectivement passé de nombreux moments en prison. De la même façon il dit au verset 11:23: « Souvent en danger de mort ». Mais combien de fois cela est il arrivé?

    Selon la chronologie habituellement admise, qui est globalement juste, mais cela peut être décalé de deux années, Paul a été sauvé vers l’an 36 et il est mort en 68. Ce que cela signifie pratiquement est qu’il a vécu trente-deux ans en tant que chrétien avant que Dieu ne le prenne finalement au ciel. Si vous lisez la vie de Paul, il n’y a rien de moins qu’un miracle qui peut expliquer qu’il ait pu rester en vie pendant trente-deux ans. Il a dit qu’il a souvent été en danger. Presque chaque jour de sa vie il a risqué sa vie d’une manière ou d’une autre, mais Dieu l’a laissé en vie d’une manière ou d’une autre. Paul nous dit qu’il a vécu de nombreuses expériences et qu’il ne veut pas s’en enorgueillir.

    Vous savez, si Paul était en vie de nos jours, il serait sur toutes les chaînes de télévision et dans chaque magazine chrétien. Il serait sur toutes les plateformes. Il donnerait partout son témoignage. Mais lorsqu’il a vécu il a refusé de donner son témoignage. Il a dit: « Je ne donnerai jamais mon témoignage », et c’est pourtant le seul moment ici où il l’a donné. La seule fois où il l’a donné, il a dit qu’il parlait comme un insensé. Il a dit: « Je parle comme un fou. Est-ce que vous désirez parler comme un fou et mettre votre confiance dans la chair? Très bien, je vais vous parler de cela. » Imaginez que vous soyez élevés jusqu’au troisième ciel, est-ce que vous pensez que vous le diriez à quelqu’un? Il a attendu quatorze ans avant qu’il ne dise quoi que ce soit à quelqu’un. Quand enfin il a commencé à en parler, c’est parce qu’il a été forcé à le faire. Il ne le désirait même pas. Nous devons louer Dieu parce qu’ils l’ont poussé à le faire, car c’est pour cette raison que nous avons ce passage. Par conséquent, si jamais quelqu’un avait des raisons pour se glorifier de son autorité, de son expérience ou de ses révélations, c’était bien Paul…

    Il nous arrive parfois d’ouvrir la Bible et d’y découvrir une vérité sur Jésus et nous avons ensuite du mal à fermer notre bouche. C’est incroyable. Comment alors penser qu’il soit possible d’être enlevé au troisième ciel et de voir ce que cet homme a vu? Mais il a dit qu’il n’allait jamais se glorifier de cela. Paul dit: « Que celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur. »

    Voilà pour le résumé de ce que nous avons vu dans notre précédente leçon. Paul ne se défend pas lui-même. Quel est alors le message de ces quatre chapitres? Je ne dois jamais me défendre moi-même. Je dois me glorifier dans le Seigneur. Dieu combattra pour moi. Dieu est ma défense. Peu importe à quel point les gens s’opposent à moi, peu importe à quel point je suis insulté, peu importe à quel point on me défie, peu importe ce que les autres disent, je prends position pour Jésus. En Esaïe 53: 7 il est écrit: « Il n’a pas ouvert la bouche ». Ne vous défendez pas vous-mêmes. N’essayez pas de défendre votre position. N’essayez pas de défendre la foi. N’essayez pas de défendre l’Evangile. N’essayez pas de défendre Dieu. Je vais vous dire quelque chose: Dieu combat Lui-même pour Dieu.

    Le message ici est donc simplement: pas de résistance, pas de représailles. Laissez-les dire ce qu’ils veulent. Laissez-les faire ce qu’ils veulent. Dieu est ma défense et lorsque Dieu est prêt, Dieu donnera raison à qui a raison.

    Pour rester simple, laissez-moi vous donner un petit plan de ce que j’aimerais voir avec vous dans cette leçon. Il y a deux passages dans cette section où quelque chose de très précieux prend place et où l’on voit l’apôtre Paul dévoiler son cœur. Tout le livre est comme un journal intime, mais alors que vous arrivez plus près de la fin de 2 Corinthiens Paul partage des choses plus précieuses. Au début il partage des choses qui sont plus à la surface. Puis il va un peu plus profondément et il partage ceci et cela. Mais lorsque vous en arrivez à ce passage, l’apôtre se met sens dessus dessous et partage des choses secrètes, des choses précieuses, des choses cachées, des choses très personnelles qu’il ne partagerait pas en temps normal dans aucune circonstance. Ce sont des choses très très précieuses.

   Paul va maintenant nous dire de quelle façon il en est arrivé à connaître Dieu comme le tout suffisant pour lui. Vous voyez il n’a pas toujours su cela. Même lorsqu’il savait que Christ était tout suffisant en lui et même s’il savait qu’Il était tout suffisant à travers lui, il devait encore apprendre que Dieu était tout suffisant pour lui. C’est une autre étape. Dans ces chapitres, Paul commence à dévoiler de quelle façon il a appris que Jésus n’était pas uniquement suffisant en lui, pas seulement suffisant à travers lui, mais que Jésus était aussi suffisant pour lui.

    Je veux parler de la première partie du chapitre 11 et de la première partie du chapitre 12, qui correspondent à deux expériences différentes. La première partie du chapitre 11 est en lien avec le fardeau de l’apôtre et sa relation avec les chrétiens de Corinthe. La première partie du chapitre 12 est en lien avec son fardeau et sa relation avec lui-même. Il nous dit que c’est comme cela qu’il se sent envers eux. Ensuite il nous dit qu’il ressent la même chose à son sujet. C’est un passage très intéressant. Ce sont ces deux choses que j’aimerais que nous voyions ensemble.

    En gardant cela à l’esprit lisons les versets 11:1-3: « Oh! si vous pouviez supporter de ma part un peu de folie! Mais vous, me supportez! Car je suis jaloux de vous d'une jalousie de Dieu, parce que je vous ai fiancés à un seul époux, pour vous présenter à Christ comme une vierge pure. Toutefois, de même que le serpent séduisit Eve par sa ruse, je crains que vos pensées ne se corrompent et ne se détournent de la simplicité à l'égard de Christ. »

   Laissez-moi d’abord remettre cela dans le contexte de tout le chapitre. Vous voyez l’apôtre nous dit qu’il ne désire pas se glorifier dans son autorité apostolique. Il nous dit qu’il ne se glorifie pas dans ses expériences. Il nous dit qu’il ne se glorifie pas dans la supériorité de ses révélations en Christ.

    Les Corinthiens lui posent alors ces questions: « Si tu ne te glorifies pas, mais que fais-tu alors? Si tu ne te glorifies pas, pourquoi est-ce que tu nous écris toutes ces lettres? Pourquoi est-ce que tu envoies toutes ces personnes pour nous visiter et nous remettre dans le rang? Pourquoi est-ce que tu envoies des espions dans notre congrégation qui te font ensuite un rapport? Pourquoi est-ce que tu nous donnes des ordres? Pourquoi est-ce que tu nous dis ce que nous devons faire? Pourquoi est-ce que tu nous menaces? Tu nous dis que tu n’utilises pas ton autorité et que tu ne désires pas dépendre de ton autorité. Comment se fait-il que tu sois si impliqué dans nos vies? Pourquoi ne veux-tu pas nous laisser tout seuls? Chaque fois que nous allons quelque part, tout ce que nous entendons c’est Paul, Paul, Paul. Nous sommes fatigués de Paul! Nous sommes fatigués d’entendre cela tout le temps! Est-ce que tu penses que nous ne pouvons pas exister sans toi? Es-tu si indispensable pour nous? Avons-nous besoin de la suffisance de Paul? » Voilà ce qu’ils lui reprochaient. Paul disait: « Je sais que vous pouvez vivre sans moi; je ne suis pas votre suffisance. Mais vous ne pouvez pas vivre sans Dieu, Il est votre suffisance. »

    Dans le verset 11:3 il commence à dévoiler ce qu’il a sur le cœur. Paul nous dit qu’il craint, qu’il a peur. Il leur écrit: « Laissez-moi vous dire pourquoi je m’implique tellement dans votre vie. Laissez-moi vous dire pourquoi je ne peux que m’impliquer dans vos vies. Laissez-moi vous dire pourquoi je vais être continuellement impliqué dans vos vies. » Laissez-moi vous donner un peu de l’arrière-plan qui, je pense, pourra mettre quelque peu en lumière ce que Paul a sur le cœur.

    Notez que dans le verset 11:2 Paul dit: « Parce que je vous ai fiancés à un seul époux. » Rappelez-vous qu’à l’époque les règles sociales n’étaient pas les mêmes que de nos jours. Elles étaient différentes. Avant qu’un couple ne soit marié dans le Nouveau Testament, ils étaient fiancés. Nous faisons tout de suite le lien avec nos fiançailles. Nous pensons que c’est la même chose alors que ce n’est pas le cas. A cette époque ces fiançailles étaient bien différentes des nôtres. En fait cela faisait partie du mariage. C’était le premier pas vers le mariage. Lorsque nous nous fiançons cela signifie que nous espérons nous marier, mais nous pouvons briser notre engagement. Nous pouvons tout simplement écrire une lettre et ensuite tout s’arrête. Nous pouvons passer un coup de fil puis tout s’arrête. Nous pouvons demander à un ami de dire quelque chose à notre place si nous avons vraiment peur, puis tout s’arrête.

   Mais au temps de la Bible, ce n’était pas si facile. En fait, si après avoir été fiancé à quelqu’un vous décidiez de rompre, vous deviez aller devant la cour et recevoir un document appelé « divorce ». Vous ne pouviez pas briser les fiançailles sans divorce. Dans ces temps ce n’était pas le jeune homme qui décidait avec qui se marier.

    A cette époque la société était patriarcale. Ce n’est pas l’homme qui prenait les décisions. C’était le père qui planifiait toutes les choses. C’était au père de faire cela. Si quelqu’un tombait amoureux d’une jeune fille, il devait aller auprès du père et lui demander s’il pouvait arranger cela en disant: « J’aimerais vraiment avoir sa main. » C’était la responsabilité du père de choisir une compagne pour son fils.

    Veuillez noter ce que Paul dit au verset 11:2: « Parce que je vous ai fiancés à un seul époux. » Est-ce que vous comprenez le point que Paul souligne ici? Paul nous dit qu’il se considère lui-même comme étant leur père spirituel et ils sont ses enfants spirituels. Vous voyez, Dieu a utilisé l’apôtre Paul en tant qu’instrument pour conduire ces gens à Christ. C’est cela qu’il a à l’esprit lorsqu’il dit: « Je vous ai fiancés à un seul époux, à Christ. En tant que père spirituel, j’ai arrangé votre mariage et j’ai choisi le mari le plus parfait que vous puissiez trouver, le Seigneur Jésus Lui-même. » Paul leur demande: « Est-ce que vous souhaitez une explication pour ma continuelle présence dans votre vie? Je vais vous en donner une. C’est parce que je vous aime. C’est parce que je suis jaloux de vous. C’est parce que j’ai le cœur d’un père envers vous et j'ai peur. Je vous ai fiancés à une seule personne, à un seul époux. » Dans le grec il y a un fort accent qui est mis sur le mot « un ». Il leur dit qu’il les a emmenés vers un seul époux et que la seule chose dont ils avaient besoin était un seul époux. Il leur dit: « Je suis jaloux parce qu’il semble que vous vous corrompiez par rapport à la simplicité de Christ. Il semblerait que vous désiriez davantage qu’un seul époux. Il semblerait qu’Il ne soit pas suffisant pour vous ».

UN SEUL ÉPOUX

    Est-ce que vous savez ce qu’est la polygamie? C’est avoir plus qu’une épouse. La polyandrie c’est avoir plus qu’un époux. L’apôtre Paul leur dit ici: « Je crains que vous abandonniez votre seul époux et que vous vous dirigiez vers la polyandrie spirituelle. Est-ce que vous voulez savoir pourquoi je suis si impliqué dans votre vie? Ce n’est pas pour vous mais pour Jésus. Je désire qu’Il ait une épouse et qu’elle soit totalement dévouée pour Lui. Voilà le désir de mon cœur; voilà quel est mon fardeau; c’est tout ce que je désire. Et je crains… »

    Au verset 11:3, Paul nous dit qu’il a peur que Jésus ne soit plus suffisant pour eux. Il a peur qu’ils se disent: « Tout cela est trop simple, tout cela est trop facile, dire que Jésus est suffisant est trop simple. » Paul leur dit: « Vous êtes en train de tomber dans la polyandrie. Vous voulez Jésus plus quelque chose. Jésus n’est plus suffisant pour vous. Vous voulez Jésus plus la mission. Jésus plus l’évangélisation. Jésus plus la prière. Jésus plus la foi. Jésus plus la soumission. Jésus plus la communion. Jésus plus l’église locale. Jésus plus le service chrétien. Jésus plus le travail. Jésus plus quelque chose. Mais qu’est-ce qui est arrivé à votre merveilleuse simplicité lorsque moi votre père j’ai choisi pour vous un parfait époux? C’était Jésus, juste Jésus. Vous avez été unis à Lui, c’était une merveilleuse romance. J’ai peur, je suis dans la crainte à votre sujet. »

    Pour bien souligner ce point laissez-moi retourner dans l’Ancien Testament. Le verset 11:3 dit: « Toutefois, de même que le serpent séduisit Eve par sa ruse, je crains que vos pensées ne se corrompent et ne se détournent de la simplicité à l'égard de Christ. »

    Laissez-moi vous montrer le danger auquel étaient confrontés les Corinthiens et qui est illustré par le jardin d’Eden. Voici un principe simple pour l’enseignement. Si les choses simples sont devenues compliquées alors retournez au début. Recommencez au début. Si vous recommencez au début les choses y sont toujours plus simples.

    C’est exactement ce que fait ici l’apôtre Paul. Il comprend le principe des rudiments, c'est-à-dire pourquoi l’éducation élémentaire est si importante. C’est lorsque vous avez saisi les principes de base que vous pouvez avancer de ce qui est connu vers ce qui est inconnu. Paul nous dit: «  Est-ce que vous voulez voir ce que vous êtes en train de faire? Je vais retourner au commencement. »

    Pour rendre son illustration la plus simple possible, Paul retourne très loin en arrière. Il décide de retourner vers une personne qui ne pouvait pas tomber dans la polyandrie. Il était impossible pour Eve de commettre de péché. Est-ce que vous savez pourquoi? Il n’y avait personne autour d’eux. Il n’y avait qu’Adam et Eve. Même s’ils avaient désiré faire un adultère ils ne l’auraient pas pu, parce qu’il n’y avait personne d’autre autour d’eux. Paul nous demande donc de retourner à la forme la plus simple, lorsqu’il n’y avait qu’une seule femme et qu’un seul homme qui étaient complets en eux-mêmes. Cette union est une image d’une réalité spirituelle, celle de l’union entre Dieu et l’homme. Voilà pourquoi il sélectionne cette illustration.

    Paul nous dit: « Pour vous permettre de saisir cela, je vais retourner au début lorsque la Bible ne faisait pas soixante-six livres. Je ne veux pas parler de l’Ancien Testament et de ses trente-neuf livres. Non je retourne bien plus longtemps en arrière lorsqu’elle faisait moins que cela. Je retourne au moment où la Bible ne faisait qu’une seule phrase. C’est tout. Elle ne faisait pas soixante-six livres. Cela ne faisait qu’une seule phrase. » Vous voyez si Adam et Eve avaient eu cinq ou six livres de la Bible et qu’ils étaient tombés dans le péché, vous auriez eu des difficultés pour savoir ce qui était allé de travers. Vous auriez dû étudier tous ces livres pour voir ce qu’ils ont réellement violé. Mais il y a eu un moment où toute la Parole de Dieu était simplement une seule phrase.

    Dans Genèse 2:16-17 nous trouvons toute la Bible qu'Eve avait, c’est: « L'Éternel Dieu donna cet ordre à l'homme: Tu pourras manger librement de tous les arbres du jardin; mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras sûrement. » C’était toute la Bible qu’elle avait. Dieu ne lui avait rien donné d’autre. Puisque c’est si simple, Paul propose de prendre la Bible dans sa forme la plus simple et comme il ne s’agit que d’une seule phrase vous pouvez voir où Eve a chuté. J’aimerais vous montrer de quelle façon elle a abandonné sa simplicité, parce que nous quittons notre simplicité de la même façon. Paul explique aux Corinthiens que c’est pour cette raison qu’il s’implique dans leur vie.

    Très bien, quelle était la « simplicité d’Eve »? C’est qu’elle avait un seul époux. A cette époque, Dieu était suffisant. Dieu était suffisant jusqu’à ce que Satan vienne et lui fasse perdre sa vision de Dieu en tant que le tout suffisant. J’aimerais vous montrer de quelle manière elle a mutilé cette phrase. Il ne s’agit que d’une seule phrase.

    La première chose qu’elle a faite c’est retirer quelque chose de cette phrase. Elle a enlevé le mot « librement ». Dieu avait dit: « Tu mangeras librement ». Mais dans le chapitre 3, lorsqu’elle parle avec le diable elle dit: « Dieu a dit que nous pouvons manger ». Cela est très sérieux parce que « librement » est le mot qui décrit la grâce de Dieu. Dieu essayait de lui montrer à quel point Il était tout suffisant. Il a dit: « Vous pouvez manger librement ». Si je vous dis que cet été vous pourrez venir et prendre des fruits et légumes de mon jardin, certains d’entre vous pourraient se sentir embarrassés. Il se peut que vous veniez et que vous preniez uniquement une tomate et quelques haricots. Mais si je disais: « Mangez librement », il se peut que vous ouvriez grand votre sac pour tout prendre! Dieu a dit qu’ils pouvaient manger librement et c’est une preuve de la grâce de Dieu.

    Dieu semble aimer ce mot. Nous le trouvons à travers toute la Bible. Considérez les versets suivants:
  • Osée 14:4: « Je réparerai leur infidélité, je vais les aimer librement; car ma colère s'est détournée d'eux. »
  • Romains 3:24: « et ils sont librement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus Christ. »
  • Romains 8:32: « Lui, qui n'a point épargné son propre Fils, mais qui l'a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses librement avec lui? »
  • 1 Corinthiens 2:12: « Or nous, nous n'avons pas reçu l'esprit du monde, mais l'Esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les choses que Dieu nous a données librement. »
  • Apocalypse 21:6: « A celui qui a soif je donnerai de la source de l'eau de la vie, librement. »
    Le mot « librement » indique la grâce, voilà pour le premier indice concernant le détournement vis-à-vis de la simplicité de Christ.

    Très bien, quelle a été la chose suivante qu’elle a faite? Elle s’est dit: « Si j’enlève quelque chose, je ferais bien d’y ajouter quelque chose. » Par conséquent, non seulement elle enlève quelque chose, mais maintenant elle ajoute quelque chose. Dieu a dit: « Tu ne mangeras pas ». Mais elle, elle ajoute « ou toucheras  ». Dieu n’a jamais dit qu’ils ne devaient pas toucher. C’est incroyable de voir cela. Elle enlève la grâce et elle ajoute la loi. En un seul souffle elle déprécie la bienveillance de Dieu et exagère sa sévérité. Et tout d’un coup ce merveilleux et tout suffisant Dieu est changé. Au lieu d’être le Dieu tout suffisant qui répand abondamment Ses bontés pour pourvoir à chaque besoin, Il devient exigeant, Il devient dur, Il devient austère, Il devient strict, Il devient quelqu’un à qui Il est difficile de plaire et qui est autoritaire, sévère et effrayant. Tout d’un coup elle Lui fait dire: « Ne mange pas! Ne touche pas! » Tout d’un coup Il devient un Dieu grand et effrayant.

    Vous voyez, Paul regardait les Corinthiens et leur disait: « Je vois la même chose chez vous. Christ est suffisant! Christ est suffisant! Vous avez enlevé la grâce de Dieu et vous avez pris la loi, et maintenant vous ajoutez quelque chose. Vous avez changé Dieu. Ce n’est plus le même Dieu. »

    Ève a encore fait une troisième chose. Elle a sous-estimé l’importance d’entretenir une belle relation avec Dieu. Dieu a dit: « Tu mourras sûrement ». Elle a sous-estimé et affaibli ce mot. Elle a dit: « A moins que nous mourions. Il se peut que nous mourions ou peut-être pas. » Elle a transformé la certitude de la Parole de Dieu en un « peut-être ». Comme c’est incroyable ! Elle a fait tout cela sur une seule phrase. C’est facile à voir lorsqu’il n’y a qu’une seule phrase. Il est facile de voir cela lorsque l’on revient au début.

    Finalement Satan a fait cette attaque finale contre cette simple phrase. Il a suggéré à Ève, et c’est là où elle a chuté, que Dieu n’était pas suffisant, que Dieu retenait quelque chose, que Dieu l’empêchait d’avoir quelque chose et qu’elle devait également se préoccuper de l’arbre du bien et du mal. Elle avait besoin de plus de choses que de Dieu. Vous vous rappelez ensuite ce qui est arrivé à Ève. Comme nous n’étudions pas Genèse, laissons tomber cette puissante illustration et revenons au cas des Corinthiens.

    Paul était en train de dire aux Corinthiens: « Je vous aime. Je vous ai emmenés à votre époux. Je vous ai fiancés à un parfait époux. Christ est un époux parfait. Tout ce que je désire c’est qu’Il ait une épouse parfaite et qu’elle Lui soit entièrement dévouée. Il est un époux parfait. Ne vous détournez pas de la simplicité de Christ. Ne vous détournez pas de la vérité qu’Il est tout suffisant. N’ajoutez rien à la vérité qu’Il est suffisant. Ne sous-estimez pas la vérité qu’Il est suffisant. Et ne recherchez pas la suffisance en dehors de Lui. Il est tout. » Vous voyez, l’apôtre désirait simplement que le Seigneur puisse avoir cette épouse pure. C’est pour cette raison qu’il s’impliquait tellement dans leur vie, c’est pour cela qu’il est constamment à leurs côtés. Il les aimait de la même façon qu’un père aime ses propres enfants et qu’il désire uniquement le meilleur pour eux, et il savait où était le mieux pour eux. C’est dans le Seigneur Jésus.

    Je ne peux pas quitter ce sujet sans vous rendre attentifs à une illustration que vous connaissez sûrement. Le cœur de Jean le baptiste était exactement comme celui de Paul. Il y a un merveilleux passage dans le chapitre 3 où Jean le baptiste dit la même chose avec des mots différents. Dans Jean 3:22-26, nous voyons les disciples de Jean qui viennent vers lui. Ils étaient tout énervés. Ils ont dit à Jean: « Nous avons une terrible nouvelle. Tu es en train de perdre des gens qui te suivent. » Jean répond en Jean 3:29-30 avec cette petite parabole: « Celui à qui appartient l'épouse, c'est l'époux; mais l'ami de l'époux, qui se tient là et qui l'entend, éprouve une grande joie à cause de la voix de l'époux: aussi cette joie, qui est la mienne, est parfaite. Il faut qu'il croisse, et que je diminue.”

    Vous voyez ici Jean nous dit: « En ce qui concerne ma relation avec Dieu, je suis l’épouse. Mais en ce qui concerne mon ministère je suis l’ami de l’époux. Je ne suis pas l’épouse. »

    Quelle est la responsabilité de l’ami de l’époux? Lorsque je me suis marié j’avais un merveilleux ami comme témoin. J’aimais cet homme et c’est pour cette raison que je lui ai demandé d’être mon témoin. Mais cela aurait changé si jamais il avait osé toucher à ma fiancée! Il ne devait pas toucher à ma fiancée. L’épouse appartient à l’époux et la position de l’ami de l’époux est de se réjouir lorsqu’il voit l’épouse et l’époux ensemble. Voilà la place de l’ami de l’époux. C’est simplement merveilleux.

    C’est pour cela que Jean peut dire qu’il éprouve une grande joie. Jean répond à ses disciples: « Est-ce que vous pensez que vous m’apportez une mauvaise nouvelle, lorsque vous venez me dire que je suis en train de perdre des disciples? Je ne désire pas de gens qui me suivent. Je ne veux pas toucher à l’épouse! L’épouse appartient à l’époux, je ne suis que l’ami de l’époux et rien ne peut davantage me réjouir. » Jean nous dit: « Plus je vois de personnes s’unir à l’époux, plus j’éprouve une grande joie. »

    C’est exactement ce que Paul était en train de dire. Paul dit ici: « Je vous ai fiancés à un seul époux. Je vous ai dit que Christ était suffisant. Soyez pour Lui une pure vierge. Donnez-lui une dévotion toute entière. Il est également jaloux, Il désire une dévotion complète et unique. Il vous veut juste vous! Il vous aime! » Paul, Jean et tous les saints qui ont depuis des jours eu un vrai ministère ont également eu cela à cœur. Paul désirait simplement que l’épouse et l’époux s’unissent. « Il n’est pas important pour moi d’avoir un ministère, il n’est pas important pour moi d’avoir des disciples, tout ce qui est important c’est qu’ils soient unis. » Voilà ce qu’il y avait sur le cœur de Paul.

    Paul explique aux Corinthiens que c’est là son fardeau pour eux et que c’est pour cette raison qu’il s’implique dans leur vie. Puis il dit que c’est également son fardeau pour lui. Il ne désire pas uniquement qu’eux soient présentés comme une vierge pure à l’époux mais il désire également cela pour lui-même. Dans les dix premiers versets que nous allons voir, Paul s’appuie sur sa propre vie et expérience. Il est sur le point de partager quelques unes des luttes qu’il a eues avec le Seigneur.

    Si ce chapitre n’existait pas, nous ne saurions rien au sujet de ce que nous allons étudier ici. Cela ne se trouve nulle part ailleurs dans la Bible. Si Paul ne nous avait pas ouvert ici le secret de son cœur, nous n’aurions aucune information. Il me semble qu’il est allé plus profondément en lui-même que n’importe quel autre l’homme l’a fait pour nous partager ce qu’il nous dit ici. Il partage ici aux Corinthiens certaines des choses les plus traumatisantes et catastrophiques auxquelles il ait jamais été confronté dans sa marche avec Dieu. Je fais référence à ce que nous appelons maintenant « l’écharde dans la chair ».

    Je vous encourage à ne pas juste lire cela à la légère. Il s’agit d’une chose incroyable. Ne prenez pas à la légère le trésor qui nous est donné ici. C’est un témoignage sacré, une incroyable confession et un partage très personnel que l’apôtre nous livre ici. Cela a demandé à Paul une grande dose de reniement de soi ainsi que d’inspiration pour nous mentionner tout cela, pour nous parler de son expérience du troisième ciel, de l’ange de Satan, de l’écharde dans la chair, de sa lutte avec Dieu, des trois prières dans lesquelles il a imploré le Seigneur et de la merveilleuse révélation de Sa grâce. Loué soit Dieu parce que nous avons cela ici, pour la gloire du Seigneur et notre édification, Paul nous ouvre son cœur et nous dévoile sa propre âme.

SI CHRIST EST SUFFISANT POUR PAUL, IL EST SUFFISANT POUR NOUS

    Paul présente à nouveau cette grande vérité que le plus petit est inclus dans le plus grand, et qu’une partie est incluse dans le tout. Si vous pouvez voir que Dieu était suffisant pour Paul avec son écharde, alors il sera suffisant pour tout le monde dans n’importe quelle situation. Voilà le point qu’il souligne ici. Paul leur dit: « Je vais aller rechercher la chose la plus profonde à laquelle j’ai dû faire face et qui m’a permis de savoir que Dieu est tout suffisant pour moi. J’espère qu’en entendant cela vous ne douterez plus jamais. »

    J’ai envie de passer tout de suite au principe qui est souligné avec l’écharde dans la chair. Il y a de très précieux principes ici, mais avant cela j’ai besoin de remettre les choses en place pour que ceux qui n’ont pas tellement de connaissances de la Bible puissent bien tout saisir. Pour vous présenter les faits j’ai préparé une série de cinq questions. Je vais poser puis répondre à cinq questions en lien avec le texte.

    La première question est: est-ce que cet homme qui a été enlevé dans le troisième ciel était Paul? Avez-vous déjà remarqué la façon dont cela est formulé? Le verset 11:2 dit: « Je connais un homme en Christ ». Le verset 11:3 dit: « Et je sais que cet homme ». Le verset 11:5 dit: « Je me glorifierai d'un tel homme, mais de moi-même je ne me glorifierai pas, sinon de mes infirmités. » Est-ce que Paul parle ici de quelqu’un d’autre ou de lui-même? Je ne pense pas que Paul se demandait de qui il pouvait bien s’agir. Le verset 11:7 dit: « Et pour que je ne sois pas enflé d'orgueil, à cause de l'excellence de ces révélations, il m'a été mis une écharde dans la chair, un messager de Satan pour me souffleter et m'empêcher de m’enorgueillir. »

    La question n’est pas réellement est-ce que c’était Paul? Paul sait que c’était lui, mais la question qu’il se pose est: « Est-ce que j’étais mort ou vivant? » Il n’est pas vraiment certain de savoir s’il était mort dans la chair, dans son corps ou dans son esprit.

    La deuxième question est: qu’est-ce que nous apprenons du fait que Paul dit que l’expérience a eu lieu quatorze ans avant au verset 12:2? La plupart des commentateurs font remonter cela à ce qui nous est rapporté en Actes 14 et qui a eu lieu à Lystre. Actes 14:19 dit: « Alors survinrent d'Antioche et d'Icone des Juifs qui gagnèrent la foule, et qui, après avoir lapidé Paul, le traînèrent hors de la ville, pensant qu'il était mort. » Selon la chronologie habituellement reconnue, le livre de 2 Corinthiens a dû être écrit à l’entour de l’année 47. Quatorze ans avant cela nous ramène donc vers l’année 43 et cela correspond effectivement à son voyage à Lystre.

    Est-ce que le livre des Actes nous dit que Paul est décédé? Non, il est dit qu’ils l’ont laissé pour mort. Actes ne vous dit pas s’il était mort. Est-ce que Corinthiens vous dit qu’il est mort? La réponse est non, il ne vous dit pas cela non plus. Vous savez je suis parfois un peu découragé lorsque je lis mes commentaires. Ils me font parfois rire, ils sont parfois des commentaires stupides. Je suis étonné de voir combien de personnes essaient de prouver que Paul était mort. Je dis que c’est drôle parce que si Paul ne sait pas s’il était mort ou non, comment pourrons-nous le savoir? Le texte dit que Paul ne le savait pas. Personnellement je prends la position du verset 12:2: « Si ce fut dans son corps je ne sais, si ce fut hors de son corps je ne sais, Dieu le sait. » Cela me semble suffisamment clair. Paul nous dit qu’il n’est pas sûr de pouvoir dire s’il était vivant ou mort lorsque tout cela lui est arrivé. Il ne sait pas si cela s’est passé dans son corps ou pas. Il sait que c’est réel et que cela s’est passé. Mais il ne sait pas s’il était vivant ou s’il était mort.

    Je ne pense pas que Paul nous ait donné la date pour expliquer que cela s’est passé à Lystre. Je ne pense pas que c’est le point qu’il désire souligner ici. La première lettre de Paul, 1 Thessaloniciens, peut être datée de l’an 52. Cela signifie que comme il a été enlevé au troisième ciel, vers l’an 42, ce n’est que neuf ou dix ans après qu’il a écrit ses premiers mots pour la Bible. Il a été enlevé dans les cieux dix ans avant qu’il n’écrive quoi que ce soit que nous lisons de nos jours. Nous lisons parfois les choses à la légère mais lorsque Paul dit par exemple en Philippiens 1:23: « Je suis pressé des deux côtés: j'ai le désir de m'en aller et d'être avec Christ, ce qui de beaucoup est le meilleur », il sait de quoi il parle. Il a déjà été dans le troisième ciel et il en est revenu. Lorsqu’il nous dit: « cela est de loin le meilleur », il ne faut pas oublier qu’il parle en tant que témoin. Il savait de quoi il parlait.

    Je pense que l’objectif recherché avec cette datation est de donner gloire à Dieu. C’est une des choses que j’ai contre les éditions de la Bible qui mettent les paroles de Jésus en rouge. Cette façon de faire laisse à penser que les paroles de Jésus sont plus inspirées que les paroles de Paul. J’aime avoir une Bible où tout est en rouge ou alors rien du tout, parce que les paroles de Paul sont tout autant la Parole de Dieu que ce que le Seigneur Jésus a dit lorsqu’Il était parmi nous dans la chair. Je pense donc que cette date est là pour donner de la puissance et de l’autorité à la Parole de Dieu.

    La troisième question est: qu’est-ce que le troisième ciel? Paul a été enlevé dans le troisième ciel. Je n’ai pas de lumière particulière, donc je suis ce que la plupart des commentateurs entendent par là. Je ne sais pas si c’est vrai, mais il semble que cela soit le cas. La plupart des commentateurs disent que le premier ciel est l’atmosphère autour de la terre. Le deuxième ciel doit être l’espace où se trouvent toutes les étoiles. Le troisième ciel est alors ce qui est au-delà de tout cela et c’est la présence même de Dieu. Cela sonne bien, donc je prends cela pour être le troisième ciel.

    Dans le verset 12:4 le troisième ciel est appelé « paradis ». Le paradis est un mot persan qui signifie merveilleux jardin. Ce mot n’est utilisé que trois fois dans le nouveau testament. Vous vous rappelez sans doute des paroles de Jésus en Luc 23:22: « Jésus lui répondit: Je te le dis en vérité, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis. » On le trouve également dans les paroles de Jésus pour l’église d’Ephèse, Apocalypse 2:7: « Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Églises: A celui qui vaincra je donnerai à manger de l'arbre de vie, qui est dans le paradis de Dieu. » Je pense que le paradis et le troisième ciel sont simplement la présence de Dieu. Paul a été enlevé dans la présence de Dieu, la place appelée ciel.

    La quatrième question est: que veut dire l’expression du verset 12:4, « des paroles ineffables qu'il n'est pas permis à un homme d'exprimer »? Certaines personnes diront peut-être: « Il est bien possible que Paul ait vu de nombreuses choses alors qu’il était là-haut. Il a vu les chérubins et les séraphins. Il a vu les anges. Il a vu Dieu. Il a vu de nombreuses choses mais Dieu lui a demandé de ne rien dire. Dieu lui a dit: « Tu n’as pas la permission de parler de quoi que ce soit une fois retourné sur terre. » En d’autres termes, il avait besoin d’une permission mais Dieu ne la lui a pas donnée. Il a reçu l’ordre de Dieu de ne pas révéler tout ce qu’il a vu et entendu. » Cela est une possibilité mais je ne pense pas que c’est cela qu’il veut dire ici. Je pense que ce qu’il désire dire est la chose suivante: « Même si je désirais partager tout cela avec vous, je ne le pourrais pas parce que le langage humain est trop limité. » Je pense que c’est ce point qu’il souligne ici. Je pense qu’il parle des limites du langage humain. Ce que Paul a vu et expérimenté va au-delà de ce que le langage humain peut supporter. Cela va au-delà de tout ce que l’on peut imaginer ou penser ici-bas. Paul nous dit donc simplement que ces choses vont au-delà des possibilités de la langue, du stylo, du langage et de l’imagination. Il n’est pas possible de les exprimer.

    Très bien, dernière question: qu’est-ce que c’est que cette écharde dans la chair du verset 12:7? Cela fait bien deux mille ans que les commentateurs essaient de deviner ce que cela peut bien être. Je n’ai pas trop de problème à accepter les différentes propositions qui ont été faites à part une. Une de leur idées me gène vraiment, pour les autres cela va.

    Certaines personnes disent que cette écharde était un problème physique comme une mauvaise vue. Ils se basent sur Galates 4 et 6 pour dire cela. La plupart des personnes pensent que Paul avait une mauvaise vue. Certaines personnes pensent que Paul était aveugle. Cela peut être vrai.

    Certaines personnes ont pensé que Paul souffrait de la malaria ou de l’épilepsie. C’est assez incroyable de lire tout cela. Je ne sais pas où ils trouvent toutes ces idées, car il est difficile de trouver des preuves qui montrent cela. Certains disent pourtant cela avec beaucoup de dogmatisme. Je ne sais pas d’où ils sortent cela, mais je pense que c’est possible.

    Certaines personnes expliquent que l’écharde dans la chair était l’opposition constante de la part des judaïsants, des légalistes, qui suivaient constamment Paul partout où il allait et étaient ainsi comme une écharde pour lui. Je pense que cela est possible.

    D’autres pensent que c’était peut-être un tourment mental et suggèrent même que Paul luttait avec des pensées mauvaises. Je pense également que c’est possible. Un commentateur, et je pense qu’il ne veut pas prendre de risque, explique que cela peut être la somme totale des afflictions qui ont eu lieu dans sa vie, et que cela n’était qu’une seule grande écharde, qu’il s’agit de toute la liste du chapitre 11.

    D’autres rendent la chose très spirituelle. Ils disent que ce sont les attaques continuelles de Satan qui l’assaillent jour après jour. On parle du messager de Satan et certains disent donc que Satan attaquait ce grand homme de Dieu sans arrêt. Je n’ai aucun problème pour accepter l’une ou l’autre de ces propositions. C'est-à-dire que c’est possible.

    Mais il y a une suggestion qui ne me semble pas bonne et qui est que cette écharde serait d’ordre moral. Certains pensent qu’il y avait un péché dans la vie de Paul qui revenait toujours à nouveau comme la convoitise des femmes, l’ivrognerie ou l’homosexualité. Cela est quelque chose qu’il ne pouvait pas supporter et cela revenait toujours à nouveau. J’ai du mal avec cela parce que cela pourrait contredire le fait que Christ est tout suffisant en lui, et toute l’idée que Paul vivait dans la victoire de Christ. Paul vivait dans la victoire parfaite de Christ qu’il décrit en Romains 6:14: « Car le péché n'aura point de pouvoir sur vous, puisque vous êtes, non sous la loi, mais sous la grâce. » J’ai donc beaucoup de mal avec cela. Je suis prêt à accepter toutes les autres suggestions, mais je ne pense pas que c’était un péché qui revenait toujours à nouveau et sur lequel il n’avait pas de victoire.

    Que savons-nous avec certitude au sujet de cette écharde dans la chair? Cette écharde n’est pas un petit morceau de bois qui s’est mis sous la chair. Le mot grec signifie plutôt un pieu. Paul avait un pieu dans la chair. Peut-être que vous demanderez: « Mais quelle taille avait ce pieu? » C’est le même mot qui était utilisé pour décrire la crucifixion. Christ a été mis sur le pieu. Voilà ce qu’il avait dans la chair. Il décrit donc ici quelque chose de très grand et non pas un petit morceau de bois sous la chair qui s’infecte et que vous avez du mal à voir et à enlever.

    Que savons-nous avec certitude au sujet de cette terrible chose à laquelle l’apôtre Paul a dû faire face? Le verset 12:7 l’appelle: « un messager de Satan pour me souffleter ». Ne vous concentrez pas trop sur ce qu’est l’écharde au risque de rater le point qui est souligné ici. Paul nous dit que quelle que soit cette écharde (il est un grand homme de Dieu, c’est l’exemple complet du chrétien) c’était une épreuve très douloureuse. C’est un incroyable conflit qui l’a amené face à face avec les forces de l’enfer. Cette écharde était vraiment une terrible chose. Cela a assombri tout son ciel spirituel. Cette écharde était constamment en lui. C’est pour cette raison que je dis qu’il est précieux qu’il nous montre tout cela. Cela a été la pire expérience de sa vie. Cela se passait jour après jour, mois après mois. Lorsque cela a été écrit il y a déjà quatorze ans qui se sont passés, sans arrêt, sans soulagement. Voilà ce qu’a fait dans sa vie cette horrible chose dont il ne nous parle pas. Cela a été une expérience où Satan lui a fait du mal. Cela a été une horrible chose.

    Nous ne savons pas ce que c’est, car le Saint-Esprit ne l’a pas exprimé clairement. J’aime la façon dont Dieu écrit la Bible. Si cela avait été un problème de vue, cela aurait été un grand encouragement pour ceux qui ont un problème de vue. Ils auraient des problèmes d’yeux et auraient dit: « Sa grâce est suffisante pour moi. » Mais qu’est-ce qui se serait passé si vous aviez eu mal aux hanches? Vous auriez dit: « Je ne sais pas si cela fonctionne pour les hanches. Je sais que cela marche pour les yeux, mais pour les hanches je ne sais pas. » Si nous pouvions être sûrs que l’écharde fait référence à quelques problèmes alors nous pourrions juste dire: Christ est suffisant pour les détresses physiques, pour les détresses mentales ou pour les détresses spirituelles. Mais le Saint-Esprit est très sage et laisse un blanc. Est-ce que vous savez pourquoi il laisse le tout en blanc? De telle sorte à ce que vous puissiez remplir le blanc. C’est ce qu’il fait ici. Qu’est-ce que l’écharde dans la chair? Remplissez le blanc. Quelle que soit la chose qui vous pèse, qui vous fait agoniser ou vous prend votre repos, vous pouvez simplement remplir le blanc avec votre problème.

    Très bien, avant de terminer, essayons d’aller plus au fond des choses pour voir les choses d’une façon plus pratique. L’apôtre est sur le point de nous dire de quelle façon il en est arrivé au point de connaître la toute suffisance de Dieu pour lui.

    Laissez-moi vous montrer sa première mauvaise compréhension. C’est que son écharde était si terrible que Dieu n’avait rien à voir avec cela. C’est pour cette raison qu’il a demandé à Dieu d’en être débarrassé. Il ne pensait pas que Dieu avait quelque chose à voir avec cela. Il pensait que cela venait de Satan. Selon la conception de Paul, il pensait que cela venait directement de l’antre des enfers et dans la mesure où sa vie était concernée, cette écharde était inutile. Cela ne lui a fait aucun bien. En fait, dans sa pensée c’était un obstacle dans sa vie. Il luttait contre cela. Paul a donc ouvert son cœur et son agenda et a commencé à partager ses prières intimes avec Dieu et voici ce qu’il a dit à Dieu: « Il y au eu un jour dans ma vie où cette écharde me rendait fou. J’ai analysé toute la situation et je l’ai expliqué à Dieu en lui disant qu’Il devrait faire quelque chose avec cela. » Est-ce que vous avez déjà fait cela? C’est incroyable de voir à quel point nous pouvons être occupés à expliquer notre situation à Dieu. Nous analysons les choses puis nous allons auprès de Dieu et disons: « Très bien Seigneur, cette chose gâche ma vie, cela ruine ma vie, cela me gâche des opportunités et jusqu’à ce que cette écharde ne soit ôtée, je ne peux fonctionner en tant que chrétien complet. Voici ce que Tu devrais faire Seigneur. » Et ensuite nous déposons tout aux pieds du Seigneur.

    Certains chrétiens célibataires pensent que le fait qu’ils ne soient pas mariés est pour eux une écharde dans la chair. Ils viennent vers le Seigneur et disent: « Seigneur agit. Enlève-moi cette écharde. Cela me rend fou. Cela est un handicap pour ma vie. Je ne peux pas vivre comme cela jusqu’à ce que cette écharde soit enlevée. » D’autres disent que leur écharde est leur handicap ou leur environnement. Ils disent alors: « Allons Seigneur comment penses-Tu que je puisse raisonnablement vivre en tant que chrétien dans cet environnement? »

    Certains chrétiens ont de grandes responsabilités qu’ils n’aiment pas. C’est parfois s’occuper de quelqu’un qu’ils aiment beaucoup comme une personne âgée et cela devient un fardeau et une écharde. Cela prend toute leur énergie, toute leur force, toutes leurs ressources et ils en appellent au Seigneur. Ils expliquent tout au Seigneur. Ils disent: « Regarde Seigneur, voici la situation. Voici le problème et voilà de quelle façon tu devrais t’en occuper. »

    Quelle surprise cela a dû être pour l’apôtre Paul de réaliser que non seulement ce n’était pas vrai que Dieu n’avait rien à voir avec l’écharde, mais qu’au contraire Dieu avait tout à voir avec cela. C’est dur à croire mais c’est pourtant ce que la Bible enseigne. Ces choses de votre vie que vous pensez venir le plus de Satan, viennent en fait le plus de Dieu. Est-ce que vous pouvez croire cela? Dieu est entièrement impliqué là-dedans. Nous reparlerons de cela plus loin.

    Ensuite il nous dit qu’il avait une deuxième mauvaise conception de Dieu. D’après lui la toute suffisance de Dieu était là pour lui enlever cette chose de sa vie. Il désirait en être délivré. Paul priait Dieu en disant: « Si tu es tout suffisant et Tu l’es, alors délivre-moi de cette chose. Enlève-la de ma chair. Cela me dépasse. Je ne peux pas la supporter. Enlève l’écharde. » Vous voyez Paul continuait de crier à Dieu: « Moins d’écharde, moins d’écharde ». Mais Dieu venait vers lui et répondait: « Plus de grâce, plus de grâce. » Paul n’avait pas besoin de moins d’écharde mais de plus de grâce. Paul devait pénétrer dans le cœur de Dieu et apprendre les voies de Dieu. Parfois Dieu allège la charge en diminuant la charge, mais parfois Il « allège » la charge en augmentant la force. Il peut agir de ces deux façons.

    Voici une illustration qui va dans le même sens. Un homme est en train de ramer et arrive dans un endroit où il y a peu d’eau. Il essaie d’avancer avec le courant mais sa barque frotte contre les rochers. Il se met alors à prier en disant: « S’Il Te plaît enlève les rochers. » Mais dans cette situation on n’a pas besoin d’enlever les rochers, il y a juste besoin de plus d’eau. Il n’avait pas besoin de moins de rochers mais de plus d’eau. Dieu laisse parfois les rochers et élève le niveau d’eau, voilà la façon que Dieu utilise pour régler ces problèmes. Paul était en train de dire: « Enlève l’écharde, enlève l’écharde. »

DIEU NE DÉLIVRE PAS DE, MAIS AU MILIEU DE

    Comme vous le savez Dieu n’a pas enlevé l’écharde. En fait, Il ne l’a même pas un peu émoussée pour que cela fasse moins mal. Non, Dieu n’a pas fait cela. Paul avait besoin de savoir ce que la toute suffisance de Christ signifie réellement. Christ est tout suffisant pour moi-même dans les pires situations de ma vie. Dieu ne délivre pas de, mais au milieu de. Psaumes 23:5 ne dit pas: « Tu dresses devant moi une table, en l’absence de mes adversaires », il dit: « Tu dresses devant moi une table, en face de mes adversaires. » Paul avait de mauvaises conceptions au sujet de son propre cœur. Il était un chrétien victorieux, mais il n’avait pas compris les possibilités de fierté spirituelle dont pouvait faire preuve son cœur. Dieu nous donne la raison de cette écharde au verset 12:7: « pour m'empêcher de m'enorgueillir ». Paul a probablement reçu cette écharde lors de la plus grande expérience spirituelle de sa vie, lorsqu’il a été enlevé au ciel dans la présence de Dieu.

    Il y a un incroyable principe dans ces dix versets. Plus la révélation est grande plus la fierté est grande. Plus la fierté est grande plus l’écharde est grande. Plus l’écharde est grande, plus la grâce est grande. Plus la grâce est grande, plus la gloire est grande. C’est toujours comme cela.

    Si Dieu vous bénit avec une révélation, s’Il ouvre votre cœur et vous donne de voir ce qu’il y a sur son cœur pour voir les vérités de Dieu, vous êtes tout spécialement vulnérables à la fierté spirituelle. Ne vous braquez pas contre l’écharde lorsque Dieu la fait venir dans votre vie pour vous garder humbles. Vous voyez Paul confesse ici son péché. C’est pour cette raison que ce passage est si précieux. Paul s’humilie lui-même. Il nous montre à quel point il était aveugle, à prier et prier et prier. Il montre qu’il se sentait suffisant par lui-même. Il nous dit qu’il y a eu un jour où il ne réalisait pas que Dieu était tout suffisant pour lui. Il nous dit qu’il y avait quelque chose dans sa vie et qu’il ne savait même pas que cela provenait de Dieu et il priait toujours à nouveau pour en être délivré.

UN MESSAGER DE SATAN AVEC UN MESSAGE DE DIEU

    Dieu a donc ouvert les yeux de Paul pour qu’il puisse voir qu’Il est souverain. Est-ce que vous avez remarqué que quelle que soit cette chose, elle était appelée un messager de Satan? C’était un messager de Satan mais avec un message de Dieu. N’est-ce pas incroyable? Dieu a utilisé l’orgueilleux pour rendre Paul humble. Il a envoyé un messager de Satan pour lui enseigner l’humilité, pour l’empêcher de s’exalter et d’être fier.

    Si l’on demandait aux chrétiens de se lever et de louer Dieu pour quelque chose dans leur vie, je me demande combien d’entre eux loueraient Dieu pour Satan. Mes amis, Dieu fait suer Satan pour faire de vous un meilleur chrétien. Vous êtes bien meilleurs parce qu’il y a un Satan que s’il n’y en avait pas. Job était bien meilleur lorsque ses problèmes se sont arrêtés qu’avant. Dieu utilise Satan pour nous conformer à Jésus.

    Paul a commencé à considérer cette écharde qu’autrefois il voyait comme un ennemi en tant que son amie, lorsqu’il a vu l’importance que cela avait dans sa vie. Dans le verset 12:7 il dit: « Il m’a été donné ». Qui lui a donné cela? Eh bien c’est Dieu. C’est un don. Il considérait maintenant l’écharde comme un don de Dieu. Quelle transformation cela a été lorsqu’il a commencé à voir que Dieu était derrière tout cela ! Au début il ne faisait que prier: « Délivre-moi, délivre-moi, délivre-moi. »

    Considérez les versets 12:9-10: « Et il m'a dit: Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse. Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi. C'est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les outrages, dans les calamités, dans les persécutions, dans les détresses, pour Christ; car, quand je suis faible, c'est alors que je suis fort. » Je vais maintenant lire cela de travers, cela donne: « Après que je sois faible, je suis fort. » Il ne dit pas cela, il dit: « Quand je suis faible, c'est alors que je suis fort. »

    Paul a vu qu’il y avait quelque chose de bien meilleur que la délivrance, c’est la connaissance de Dieu. La meilleure réponse que Paul ait jamais reçue dans sa vie a été un refus, lorsque Dieu a refusé de répondre à sa prière et d’enlever l’écharde de sa chair. Paul nous ouvre ici son cœur, il nous dit ici: « Je loue Dieu les amis. J’étais à côté de la plaque, je n’ai pas compris Dieu. Je n’ai pas compris Sa souveraineté. Je n’ai jamais vu Dieu là-dedans. Je pensais que c’est Satan qui contrôlait le tout. Je pensais que j’étais une victime de mes circonstances et des secondes causes. Je ne savais pas qu’il n’existait pas de chose appelée seconde cause ou accident. Je n’ai jamais compris cela. J’ai compris maintenant que Dieu contrôle toute chose. Même Satan travaille pour moi. Toutes choses agissent pour moi. Je vais vous dire quelque chose, non seulement je ne rejette plus l’écharde, non seulement je ne suis plus résigné, mais je l’apprécie et je l’aime. Je me glorifie de l’écharde. Je me réjouis dans l’écharde. » Vous parlez de transformation, oui elle est incroyable!

    Il y a encore une chose sur laquelle ses yeux se sont ouverts. Il s’agit du temps présent. Le verset 12:9 dit: « Ma grâce te suffit. » Je sais que je n’ai pas eu la révélation de cela pendant des années. Lorsque quelque chose se passait dans ma vie je disais au Seigneur: « Fais que Ta grâce soit suffisante. » Qu’est-ce que cela veut dire « Fais que Ta grâce soit suffisante »? Elle est SUFFISANTE. Que je le vois ou pas! Il ne dit pas: « Ma grâce te sera suffisante. » Il s’agit du grand temps présent. ELLE EST SUFFISANTE!

    J’ai lu une histoire au sujet de Hudson Taylor, ce grand missionnaire qui était centré sur Christ et qui est devenu le fondateur de la mission intérieure en Chine. Il y a eu un moment dans sa vie où il ressentait un déclin et le Seigneur lui a donné le Psaume 23:5 qui dit: « Tu dresses devant moi une table, en face de mes adversaires; tu oins d'huile ma tête, et ma coupe déborde. » Dans ses écrits il a dit que le diable semblait souffler dans son oreille: « Hudson ta coupe me semble bien vide. » Puis il revenait à ce verset et lisait: « Ma coupe déborde. » Puis il semblait qu’il entendait à nouveau le diable lui souffler dans son oreille: « Hudson ta coupe me semble bien vide. » Puis il revenait à ce verset et lisait: « Ma coupe déborde. » Enfin Hudson Taylor répond: « Par un acte de ma volonté J’ai pris les paroles de Dieu par la foi en disant, ma coupe déborde, peu importe ce que Satan peut dire sur ce que ma coupe semble être. » Puis il explique de quelle façon Dieu a merveilleusement pourvu.

    Vous voyez, c’est cela que faisait l’apôtre Paul. Si jamais il y a eu dans le monde une coupe qui semblait vide, c’était bien celle de l’apôtre Paul, mais cela fait maintenant 2 000 ans que nous étudions à quel point elle était pleine. Elle était pleine à cause de la toute suffisance de Christ. Paul a dû apprendre à travers l’écharde que Dieu était tout suffisant pour lui, et bien entendu comme il est notre modèle, Christ est également tout suffisant pour nous. Nous n’en avons pas encore fini avec ce sujet de la faiblesse et de la force et nous verrons cela dans notre prochaine leçon.

Prions:

    Père, nous désirons être cette épouse qui honore Christ. Nous ne désirons pas courir après d’autres époux. Nous croyons et nous sommes convaincus que Christ est suffisant. Délivre-nous Seigneur de vouloir enlever la grâce de cette belle vérité et de vouloir y ajouter la loi ou de vouloir sous-estimer cette vérité ou d’essayer de courir après une autre suffisance et un autre arbre de la connaissance. Tout ce dont nous avons besoin est Christ. Seigneur aide-nous à voir cela. Aide-nous également à voir également que tout ce qui arrive dans notre vie, nous a été apporté par Toi et que Tu as tout à voir avec cela. Enseigne-nous ce qu’est la gloire de notre infirmité. Nous Te le demandons dans le nom de Jésus. Amen.

mercredi 22 octobre 2014

(12) 2 Corinthiens par Ed Miller Christ est suffisant pour nous (2 Corinthiens 10-13)

Le texte qui suit est la transcription d'un message donné en anglais. La forme orale a été conservée, mais des titres de sections ont été ajoutés pour faciliter la lecture. (NdT)

Bonjour et bienvenue dans notre douzième leçon sur cette merveilleuse épître de 2 Corinthiens.

Prions:

   Père, merci d’imprimer dans nos cœurs et dans nos vies la vérité que Jésus est tout suffisant et qu’Il est tout ce dont nous aurons toujours besoin. Nous Te louons pour Ta Bible, mais nous ne pouvons pas la comprendre à moins que Tu nous donnes une révélation de la Révélation, jusqu’à ce que Tu illumines nos yeux, jusqu’à ce que Tu nous parles, tout ce que nous pouvons recevoir sont des idées humaines. Nous prions donc que nous puissions aller au-delà des pages sacrées pour que nous puissions voir le Seigneur. Nous Te remercions pour Ton Saint-Esprit qui nous montre tout cela. Nous nous attendons à Toi et nous Te demandons de nous nourrir. Nous Te le demandons dans le nom merveilleux de Jésus. Amen.

RÉSUMÉ

    Nous avons parcouru les deux premières sections de 2 Corinthiens et dans cette leçon nous allons commencer la troisième section qui couvre les chapitres 10 à 13. Laissez-moi encore une fois vous redire de quelle manière le livre de 2 Corinthiens peut se découper en trois parties. Le message de 2 Corinthiens est la toute suffisance du Seigneur Jésus-Christ. Jésus est suffisant. Jésus est adéquat. Jésus est tout suffisant. Pour démontrer cela et nous donner à jamais une preuve de cette simple vérité, Dieu a sélectionné l’apôtre Paul, le parfait instrument.

    F.W. Robertson décrit l’apôtre Paul par ces mots: « C’est un cœur, un cerveau, une âme de feu et un tempérament de volcan. » Voilà comment est l’apôtre Paul. Dieu a choisi cet homme qui est un cœur, un cerveau, une âme de feu et qui avait un tempérament de volcan, pour illustrer pour toujours l’absolue plénitude de la vérité que Jésus-Christ est tout suffisant pour chacun d’entre nous, peu importe ce à quoi nous faisons face.

    L’apôtre Paul était le plus grand légaliste que ce monde ait jamais connu et par Sa grâce, Dieu l’a changé dans le plus grand instrument de la grâce que ce monde ait jamais connu. Alors qu’il devient notre exemple, il devient le modèle humain complet de la vie chrétienne. Tous les autres modèles même si vous utilisez les saints de la Bible sont des modèles incomplets. Personne d’autre n’est un modèle. Vous pouvez bien sûr regarder à d’autres vies comme à David, Timothée, Pierre, etc. et en tirer des principes, mais vous ne pouvez pas voir toute la vie chrétienne à moins que vous ne regardiez à Paul parce que Dieu l’a sélectionné lui.

    Rappelez-vous le, que les trois sections de ce livre tournent autour de la vérité que Jésus est tout suffisant.
  • Chapitres 1 à 7, Christ est tout suffisant en nous.
  • Chapitres 8 à 9, Christ est tout suffisant à travers nous.
  • Chapitres 10 à 13, Christ est tout suffisant pour nous.
    Nous avons terminé notre discussion sur les neuf premiers chapitres et dans cette leçon, j’aimerais prendre les chapitres 1 à 13 dans leur ensemble. Puis dans nos prochaines leçons nous reviendrons en arrière pour reprendre le texte chapitre par chapitre et en voir tous les détails. Je suis convaincu qu’une des meilleures façons de voir ce que Dieu a sur le cœur est d’avoir une vision d’ensemble. Nous désirons voir la grande chose que Dieu essaie de nous communiquer.

    Je ne sais pas si vous avez déjà étudié le livre de 2 Corinthiens, mais ceux qui l’ont fait sérieusement ont sans doute remarqué un profond changement dans le style littéraire. Ce changement est si abrupt et le style si différent que certains commentateurs ne savent pas comment gérer cela. Certains disent par exemple que Paul n’a même pas écrit ces chapitres. Ils sont si différents que certaines personnes disent qu’il est évident que quelqu’un d’autre les a écrits et qu’on les a ajoutés ensuite.

    D’autres disent: « Paul l’a sans doute écrite, mais il arrive parfois que vous soyez d’humeur changeante. Il arrive parfois que vous commenciez une lettre et que vous ne la terminiez pas tout de suite. Puis quelques temps plus tard ou même une semaine plus tard, vous reprenez la lettre pour continuer mais votre humeur a changé par rapport à la semaine précédente. Par conséquent lorsque quelqu’un la lit, il est capable de voir une différence entre là où vous avez arrêté puis repris, même si vous utilisez le même stylo. » Voilà de quelle manière les gens essaient d’expliquer cette différence. Paul a donc peut-être écrit les neuf premiers chapitres d’une seule traite, puis il y a ajouté les trois chapitres qui ont suivi comme une annexe au livre.

    Une troisième explication est que Paul a changé d’humeur pas parce qu’il a écrit les derniers chapitres à un autre moment, mais parce qu’il a changé d’audience. En d’autres termes, ils disent que les neuf premiers chapitres s’adressent à la majorité des chrétiens de Corinthe, dont le cœur était ouvert au Seigneur et sensible à l’apôtre Paul en tant qu’instrument de Dieu et en tant que canal de rédemption de Dieu. Ces personnes disent que dans ces derniers chapitres, Paul s’adresse à une poignée de personnes qui se nomment chrétiennes et qui s’opposaient au Seigneur, à l’apôtre Paul et au message de Dieu. C’est cela qui explique le changement dramatique que nous voyons au chapitre 10. Quelle que soit l’approche que vous preniez, je pense que vous avez reconnu qu’il y a un grand changement lorsque vous arrivez au chapitre 10.

    Pour avoir une vue d’ensemble de ces chapitres, j’aimerais vous montrer premièrement à quoi cela ressemble à la surface, et ensuite y retourner à nouveau pour y entrer de façon un peu plus profonde pour ainsi vous montrer ce que je crois que Dieu essaie de nous communiquer dans ces chapitres. En fait, on peut considérer que 95 % des gens qui écrivent au sujet de la Bible ne vont pas au-delà de ce que l’on voit à la surface. La majeure partie de ce que vous trouvez dans les commentaires n’est que des choses que l’on voit à la surface. Je ne dis pas qu’il ne faut pas utiliser les commentaires. Je les utilise tout le temps. Je ne pourrais pas m’en passer. Mais je peux vous dire que vous devez parfois beaucoup chercher pour en retirer un petit diamant, et je me demande parfois si tout ce travail est vraiment utile, mais il arrive tout de même que de temps en temps vous puissiez trouver un de ces petits diamants et ensuite vous louez Dieu pour les commentateurs.

    Il arrive également parfois que vous n’en ressortiez rien, c’est parce que dans votre cœur vous n’étiez pas allés aussi en profondeur que les commentateurs et vous passez alors par-dessus quelque chose. Puis quelques années plus tard, lorsque vous y retournez, vous vous demandez comment vous aviez pu rater ceci ou cela? C’est simplement parce que le sol de votre cœur n’avait pas été assez retourné. Les commentaires sont donc bons, mais ils vont souvent juste au-dessus de la surface. Certains sont pires que d’autres. Certains n’ont pas plus de profondeur qu’une goutte d’huile. Vous essayez d’y rentrer mais ils ne parlent que de choses que l’on voit à la surface.

APOLOGIE ET POLÉMIQUE

    Ceci dit pour nous permettre d’avoir une vue d’ensemble de ce passage, j’aimerais juste passer un peu de temps à définir deux mots avec lesquels vous devez être familiers et que vous avez déjà dû rencontrer si vous êtes des étudiants sérieux de la Bible.

    Le premier mot est apologie. Cela signifie défendre en théologie. Une apologie est une défense. C’est donner des arguments pour quelque chose. Voici ce que dit le dictionnaire: « La défense de la foi religieuse sur la base de la raison. »

    Dans certaines écoles bibliques et dans presque tous les séminaires, on demande aux étudiants de prendre des cours d’apologétique. La théologie est ce que nous croyons sur Dieu et l’apologétique est le pourquoi nous croyons. Il s’agit des raisons et des preuves. Si vous êtes capables de donner de bonnes raisons concernant votre foi alors vous êtes un apologète. Si vous étudiez l’apologétique alors vous êtes un apologète. Je mentionne tout cela parce que de nombreuses personnes et même la plupart pensent que les chapitres 10 à 13 sont l’apologie de Paul. Ils pensent qu’il défend son apostolat, sa personne, son évangile et sa foi. Par conséquent dans la plupart des commentaires lorsque vous arrivez à cette partie, vous trouvez: « chapitre 10 à 13, l’apologie de Paul. »

    Voici un deuxième mot que je désire que vous connaissiez, il s’agit d’un mot qui vient du grec polemos qui signifie guerre. C’est comme apologétique tout en étant plus engagé. Il s’agit du mot « polémique ». Un polémiste est également une personne qui donne une défense, mais voici la différence. Un polémiste ne fait pas que donner des arguments pour sa foi, mais essaie également de détruire les arguments qui sont contre lui. Non seulement il combat pour sa foi, mais il essaie également de montrer que toutes les autres personnes ont tort.

    Lorsque quelqu’un vient avec tout un système de croyances et de doctrines, un polémiste viendra pour dire: « Nous ne sommes pas d’accord avec cela et voilà pourquoi, et voici ce que nous croyons. » Il est tout le temps en train de démolir l’autre côté. Un polémiste est une personne qui aime discuter. Il aime les controverses. Il aime se retrouver dans les réunions de discussions qu’il trouve très amusantes. Nous avions l’habitude de faire cela à l’école biblique. Nous nous asseyions ensemble pour discuter du calvinisme ou de l’arménisme et voir de quelle façon la volonté de l’homme était en lien avec la souveraineté de Dieu.

    Un apologète va vous dire ce qu’il croit et pourquoi. Un polémiste va également essayer de faire tomber toutes les choses avec lesquelles il n’est pas d’accord. Un apologète vous dira simplement: « Nous croyons que Jésus est Dieu, en nous basant sur ces versets. » Un polémiste dira: « Les témoins de Jéhovah ne croient pas que Jésus est Dieu et voici l’erreur dans leur raisonnement. Les adventistes du septième jour ont des problèmes avec cette doctrine; voici ce qui est faux avec tout cela. Les mormons ne croient pas cela et en voici la raison. » Ils vont attaquer les erreurs et en même temps défendre la vérité.

    Pourquoi est-ce que je mentionne cela? C’est parce qu’il est difficile de trouver un commentaire de 2 Corinthiens sur les chapitres 10-13 qui n’utilise pas les mots « apologète » et « polémiste » en les appliquant à l’apôtre Paul. Ils enseignent que dans ces chapitres, Paul se défend lui-même, défend l’évangile et essaie de renverser les arguments qui s’y opposent. Ils disent qu’il essaie de prouver son apostolat, sa foi, etc. et qu’il est un polémiste.

    Laissez-moi maintenant faire un pas en arrière par rapport à ces chapitres et vous montrer à quoi l’apôtre Paul devait faire face dans l’église de Corinthe. Nous avons besoin de voir cela si nous désirons comprendre les chapitres 10 à 13. Lisons 1 Corinthiens 1:10-12 qui dit: « Je vous exhorte, frères, par le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, à tenir tous un même langage, et à ne point avoir de divisions parmi vous, mais à être parfaitement unis dans un même esprit et dans un même sentiment. Car, mes frères, j'ai appris à votre sujet, par les gens de Chloé, qu'il y a des disputes au milieu de vous. Je veux dire que chacun de vous parle ainsi: Moi, je suis de Paul! et moi, d'Apollos! et moi, de Céphas! et moi, de Christ! »

    Lorsque nous avons étudié le livre de 1 Corinthiens nous avons souligné le fait que l’église était divisée en quatre groupes. Il y avait un groupe qui suivait Paul et qui disait: « Je suis de Paul. » Il prêchait la liberté et la victoire. Il disait croire dans la nouvelle alliance. Il y avait un autre groupe qui disait suivre Apollos. Il croyait dans l’érudition, le raffinement et l’éloquence. Il y avait un troisième groupe qui se disait de Céphas ou Pierre. Il se voulait pratique et terre à terre. Il croyait dans la démonstration pratique de la foi. Il ne désirait pas de théologie trop « mystique ». Il désirait voir des choses qui marchent maintenant et ici. Il y avait encore un autre groupe qui disait être de Christ, il avait fait de Christ la tête d’un clan, de l’une de ces quatre divisions.

    Ceux qui étaient dans le camp « de Christ » refusaient d’appartenir au camp de Paul, d’Apollos et de Céphas. C’est comme s’ils disaient: « Nous n’allons pas choisir de camp, nous n’avons pas besoin des hommes. Christ est notre seule tête. Nous sommes directement en communion avec le Seigneur. Nous n’avons pas besoin de Paul; nous n’avons pas besoin de Pierre; nous n’avons pas besoin d’Apollos, nous n’avons pas besoin des hommes. »

    L’apôtre Paul s’occupe de ces quatre divisions à travers toute la lettre de 1 Corinthiens. Il s’occupe du camp de Paul, d’Apollos, de Céphas et de Christ. Il encourage chacun à ne pas être divisé, à ne pas être sectaire et à être un sous une seule tête qui est Christ.

    Alors que vous arrivez à la fin de 2 Corinthiens 10 à 13, l’apôtre fait pression de tout son poids contre cette terrible division. Les chrétiens de Corinthe étaient divisés en quatre groupes. Il y avait quatre clans différents. Alors qu’il arrive à la fin de sa lettre nous arrivons à l’apogée de tout cela. Il part en guerre contre cette dernière et plus terrible division que l’on trouve à Corinthe. Est-ce que vous pouvez deviner laquelle est-ce? C’est le camp de Christ. Ils disaient nous sommes de Christ. Cela sonnait si spirituel. Ils ne voulaient entendre aucune voix si ce n’est la voix de Christ. Nous ne désirons pas entendre la voix des hommes.

    Ce groupe de personnes est devenu le plus grand problème de Paul. Ce n’est pas lié au fait qu’ils disaient qu’ils étaient de Christ. Il n’y a pas de péché dans le fait d’appartenir à Christ. Mais la façon dont ils faisaient cela les rendait exclusifs. C’était mettre l’accent sur quelque chose qui les distinguait. C’est comme s’ils disaient: « Nous, nous appartenons à Christ, mais ce n’est pas le cas de ceux de Paul. » Voilà quelle était l’idée de base. Ils disaient: « Nous connaissons Christ d’une manière toute particulière, d’une manière intime, d’une manière mystique. Mais ce n’est pas le cas de ceux qui sont dans le groupe de l’apôtre. Nous appartenons à Christ, mais ce n’est pas le cas de ceux d'Apollos, ce n’est pas le cas de ceux de Pierre. » Le camp « de Christ » est en réalité encore plus bigot que les autres groupes. Et je pense que dans leur tentative de se séparer de cet esprit de partie, ils ont créé une division encore plus sectaire, un autre mur.

    Ce groupe qui se prenait pour l’élite spirituelle, ces mystiques se tenaient à bonne distance des autres, ils disaient avoir une union avec Christ que les autres chrétiens n’avaient pas. Ils disaient être au-dessus des instruments humains. C’est comme s’ils disaient: « Nous n’avons pas besoin des autres, j’ai juste besoin de Jésus. Nous ne désirons pas entendre ce que les autres ont à dire. Ils refusaient de se placer sous une autorité humaine. » L’apôtre Paul en tant qu’instrument essayait de communiquer la grâce de Christ. Mais eux disaient: « Nous sommes de Christ, nous n’avons pas besoin d’entendre quoi que ce soit de toi. » Ils ont causé de grands problèmes pour l’apôtre Paul. Pour essayer de mettre leur parti en avant, ils dénigraient tout ce que l’apôtre représentait.

    A partir de 1 et 2 Corinthiens voici les choses que le groupe se disant de Christ accusait Paul d’être. Ils disaient qu’il était froid, dur, insensible et envieux.

    L’apôtre était très patient avec les Corinthiens, et lorsque qu’ils ont vu cette patience, ils ont simplement dit qu’il n’était pas patient mais inconsistant. Paul était très humble, et lorsqu’il est allé à Corinthe il a refusé de recevoir de l’aide de leur part. Il a travaillé avec ses mains. Il était un faiseur de tente. Mais eux interprétaient cela comme étant un signe de faiblesse. Ils ont dit de lui: « Vous appelez cela un apôtre de Dieu? Il ne peut même pas trouver des gens pour le soutenir financièrement. Il a même peur de demander une offrande. » L’apôtre leur a écrit des lettres très sévères pour leur demander de se repentir, de se tourner vers Christ et de se détourner de leur péché. Lorsqu’ils ont reçu ces lettres sévères, ils ont dit: « Il a peur de venir lui-même en personne? Il est effrayé? Il ne peut pas dire ces choses en face, c’est pour cela qu’il a écrit des lettres. »

    L’apôtre a donc décidé de se rendre à Corinthe et de s’occuper de cela face à face avec les chrétiens, mais lorsque ces nouvelles sont arrivées à lui, ceci avait déjà était réglé et Paul a changé ses plans et a renoncé à son voyage. Dieu s’est déjà occupé de cela. Mais dès qu’ils entendirent que Paul ne viendrait pas ils l’accusèrent d’être un menteur, une girouette. Ils disaient: « D’abord il dit qu’il va venir, puis il dit qu’il ne viendra pas. Comment pouvons-nous faire confiance à un homme comme cela? Il est tout le temps en train de changer ses plans. »

    A chaque fois qu’il faisait quelque chose, des personnes de Corinthe interprétaient cela mal et la retournaient contre lui. Ils disaient: « Il s’appelle lui-même un apôtre de Dieu. Mais vous voyez il ne désire que régner sur vous. Il désire que vous fassiez tout ce qu’il désire. » L’apôtre a demandé aux chrétiens d’être généreux à travers le fond d’entraide pour la Palestine mais ils l’ont accusé d’être envieux. Ils disaient qu’il voulait simplement mettre sa main sur le magot, qu’il voulait voler leur argent et que c’est pour cela qu’il parlait beaucoup d’argent.

    Au verset 10:2 il dit: « Nous n'osons pas nous égaler ou nous comparer à quelques-uns de ceux qui se recommandent eux-mêmes. Mais, en se mesurant à leur propre mesure et en se comparant à eux-mêmes, ils manquent d'intelligence. » Je pense que cette accusation a touché Paul autant que toutes les autres parce qu’il était tellement un homme de grâce, et ces personnes répandaient partout que Paul marchait par la chair. Je suis sûr qu’entendre cela, cela l'a « tué », parce que comme vous le savez il marchait avec le Seigneur. Ce sont toutes ces choses et d’autres encore qui étaient ébruitées dans l’église de Corinthe par le groupe qui se disait de Christ et qui disait ne pas écouter les hommes. Ils disaient: « Paul n’est pas un apôtre. Il désire simplement régner sur vous. Il désire montrer sa puissance spirituelle. Il désire simplement votre adoration et votre argent. »

    Lorsque vous lisez les chapitres 10 à 13, il y a de nombreuses raisons de croire que Paul pouvait être un apologète. Il a eu de nombreuses occasions de faire de l’apologie, de se défendre. Vous pouvez également imaginer qu’il a eu de nombreuses occasions pour être un polémiste, pour argumenter, pour prouver qu’ils avaient tort. Vous voyez, ils ont fait de lui un légaliste, un menteur, un tricheur, une brute et un tyran. Ils disaient de lui qu’il était mondain. Que ce soit à cause de la jalousie, à cause de la haine, quelle que soit la raison de tout ceci, Paul avait de nombreuses raisons de se défendre.

    Je ne sais pas si vous avez déjà dû subir ce genre d’attaque. Mais je sais cela, notre cœur naturel est un cœur polémique et apologétique. Nous voulons nous défendre nous-mêmes. Nous n’aimons pas que l’on s’oppose à nous et tout spécialement lorsque nous pensons être dans notre droit et que nous sommes faussement accusés. Paul a certainement eu de maintes occasions où il aurait pu se défendre lui-même.

    La question que nous devons nous poser et à laquelle il faut répondre est la suivante: est-ce que les chapitres 10 à 13 sont apologétiques? Est-ce que l’apôtre est en train de se défendre lui-même? Laissez-moi utiliser les preuves qu’utilisent ceux qui disent que c’est le cas. Voici comment ils essayent de prouver cela. Ils disent que dans le chapitre 10 l’apôtre fait appel à son autorité qu’il a reçue de Dieu pour prouver qu’il a raison et qu’ils ont tort.

    Le verset 10:8 dit: « Et quand même je me glorifierais un peu trop de l'autorité que le Seigneur nous a donnée pour votre édification et non pour votre destruction, je ne saurais en avoir honte. » Le verset 10:12 dit: « Nous n'osons pas nous égaler ou nous comparer à quelques-uns de ceux qui se recommandent eux-mêmes. Mais, en se mesurant à leur propre mesure et en se comparant à eux-mêmes, ils manquent d'intelligence. Pour nous, nous ne voulons pas nous glorifier hors de toute mesure; nous prendrons, au contraire, pour mesure les limites du partage que Dieu nous a assigné, de manière à nous faire venir aussi jusqu'à vous. » En se basant là-dessus certaines personnes disent: « Vous voyez dans le chapitre 10 Paul met son autorité en avant. Il est clair qu’il est en train de faire de l’apologie. Il est polémique ici. »

    Ensuite ils disent également que le chapitre 11 liste une incroyable variété d’expériences en tant que sa défense. Considérez les versets 11:22-33 et voyez si cela ne ressemble pas à une défense: 
« Sont-ils Hébreux? Moi aussi. Sont-ils Israélites? Moi aussi. Sont-ils de la postérité d'Abraham? Moi aussi. Sont-ils ministres de Christ? -Je parle en homme qui extravague. -Je le suis plus encore: par les travaux, bien plus; par les coups, bien plus; par les emprisonnements, bien plus. Souvent en danger de mort, cinq fois j'ai reçu des Juifs quarante coups moins un, trois fois j'ai été battu de verges, une fois j'ai été lapidé, trois fois j'ai fait naufrage, j'ai passé un jour et une nuit dans l'abîme. Fréquemment en voyage, j'ai été en péril sur les fleuves, en péril de la part des brigands, en péril de la part de ceux de ma nation, en péril de la part des païens, en péril dans les villes, en péril dans les déserts, en péril sur la mer, en péril parmi les faux frères. J'ai été dans le travail et dans la peine, exposé à de nombreuses veilles, à la faim et à la soif, à des jeûnes multipliés, au froid et à la nudité. Et, sans parler d'autres choses, je suis assiégé chaque jour par les soucis que me donnent toutes les Églises. Qui est faible, que je ne sois faible? Qui vient à tomber, que je ne brûle? S'il faut se glorifier, c'est de ma faiblesse que je me glorifierai! Dieu, qui est le Père du Seigneur Jésus, et qui est béni éternellement, sait que je ne mens point!... A Damas, le gouverneur du roi Arétas faisait garder la ville des Damascéniens, pour se saisir de moi; mais on me descendit par une fenêtre, dans une corbeille, le long de la muraille, et j'échappai de leurs mains. »

    A partir de cela les gens disent: « Mais qui dans le monde chrétien a déjà expérimenté même 10 % de ce à travers quoi l’apôtre Paul est passé? Il est clair que ces expériences sont comme son artillerie, ses armes et sa défense. Puis dans le chapitre 12, Paul sort sa plus puissante arme. Il ne fait pas seulement appel à son autorité, il ne fait pas seulement appel à la variété de ses expériences, mais est-ce que quelqu’un est déjà allé au ciel? Il dit qu’il est monté au troisième ciel, il est allé dans le ciel. »

    Les versets 12:1-6 disent: « Il faut se glorifier... Cela n'est pas bon. J'en viendrai néanmoins à des visions et à des révélations du Seigneur. Je connais un homme en Christ, qui fut, il y a quatorze ans, ravi jusqu'au troisième ciel (si ce fut dans son corps je ne sais, si ce fut hors de son corps je ne sais, Dieu le sait). Et je sais que cet homme (si ce fut dans son corps ou sans son corps je ne sais, Dieu le sait) fut enlevé dans le paradis, et qu'il entendit des paroles ineffables qu'il n'est pas permis à un homme d'exprimer. Je me glorifierai d'un tel homme, mais de moi-même je ne me glorifierai pas, sinon de mes infirmités. Si je voulais me glorifier, je ne serais pas un insensé, car je dirais la vérité; mais je m'en abstiens, afin que personne n'ait à mon sujet une opinion supérieure à ce qu'il voit en moi ou à ce qu'il entend de moi. » Et ensuite il nous parle de l’écharde dans la chair.

    Cet autre homme dont il parle est en fait lui-même. Mais il n’était pas sûr de savoir s’il était vivant ou mort lorsque cela s’est passé. Vous voyez, il a été lapidé et laissé pour mort. Il nous dit qu’il ne sait pas s’il a été tué et qu’il est revenu à la vie ou si cela a été une vision, une transe, un rêve ou autre chose. Il ne sait pas comment cela s’est passé, mais il est sûr qu’il a vécu et vu tout cela.

    A partir de là il y a donc des gens qui disent: « Mais comment peut-on accuser l’apôtre Paul de marcher selon la chair? Est-ce qu’il peut y avoir quelque chose de plus spirituel que d’être enlevé dans le troisième ciel? De voir des choses qu’aucune autre personne n’a vues? Il était là dans la présence du Seigneur. Il a vu le ciel. » Ces personnes disent: « Vous désirez voir l’apologie de Paul? Regardez son autorité, regardez ses expériences. Est-ce que quelqu’un peut être à la hauteur de cela ? Est-ce que vous en désirez davantage? Paul avait toutes les raisons de donner ce qu’il a donné. Il a été enlevé dans le paradis. »

    Le verset 12:7 dit: « Et pour que je ne sois pas enflé d'orgueil, à cause de l'excellence de ces révélations, il m'a été mis une écharde dans la chair, un messager de Satan pour me souffleter et m'empêcher de m'enorgueillir. » Paul dit qu’il a eu de si grandes révélations et qu’il y avait une si grande tentation de s’enorgueillir, que Dieu a envoyé un messager tout spécial de Satan pour le garder humble.

    Très bien, je ne pense pas que vous ayez des problèmes pour voir pourquoi, à première vue, il semble que Paul se défende dans les chapitres 10-13, en utilisant ses expériences dans le chapitre 11 et en utilisant la grande révélation du chapitre 12 pour se défendre lui-même. En fait, si vous considérez le chapitre 13, qui est l’apogée de tout le livre, cela nous amène à un grand aboutissement. Les gens disent que les actes parlent plus que les paroles. C’est pour cette raison qu’il dit dans les versets 13:2-3: « Lorsque j'étais présent pour la seconde fois, j'ai déjà dit, et aujourd'hui que je suis absent je dis encore d'avance à ceux qui ont péché précédemment et à tous les autres que, si je retourne chez vous, je n'userai d'aucun ménagement, puisque vous cherchez une preuve que Christ parle en moi, lui qui n'est pas faible à votre égard, mais qui est puissant parmi vous. »

    Il semble que l’apôtre nous dise ici: « Très bien, lorsque je viendrai je ne parlerai pas au sujet de mon autorité. Les actions parlent plus fort que les paroles. Vous désirez des preuves lorsque vous me verrez? Je vais vous donner des preuves. Lorsque je viendrai je vais nettoyer la maison. Je vais vous montrer qui est un apôtre et qui n’en est pas. Lorsque je vais venir, les têtes vont tomber. Vous pensez que ce ne sont que des mots? Vous pensez que mes lettres sont dures? Attendez que je vienne en personne et ensuite vous verrez mon autorité. Vous verrez qui est qui. Et si vous désirez de l’apologie, je vais vous montrer ce qu’est la polémique. Je vais m’occuper de vous. » Vous voyez certaines personnes pensent que c’est le seul langage que les gens de Corinthe vont comprendre et que c’est pour cette raison que Paul va utiliser ses muscles. La plupart des commentateurs pensent que c’est cela que Paul nous dit ici.

DIEU EST MA DÉFENSE

    Comme vous l’avez probablement compris nous allons voir cela d’un autre point de vue. Il est clair que je n’aurais pas dit tout cela si je ne désirais pas vous le présenter d’une autre façon. J’aimerais vous montrer à partir du contexte que l’opposé est vrai. Paul ne s’excuse pas pour quoi que ce soit. En fait, j’aimerais vous montrer que Paul a refusé de se défendre lui-même. Je vais vous montrer à partir de ces chapitres, mais également dans d’autres endroits que l’apôtre Paul a refusé en tant que principe de vie de lever le moindre petit doigt pour se défendre lui-même.

    Ces chapitres enseignent que Dieu est ma défense. Christ n’est pas seulement tout suffisant en moi, Christ n’est pas uniquement tout suffisant à travers moi, mais Christ est tout suffisant pour moi, et Christ va combattre pour moi. Je n’ai pas à combattre pour moi-même.

    Pour vous prouver cela, j’aimerais que nous fassions un pas en arrière pour voir les épîtres de Corinthiens dans leur ensemble, puis nous reviendrons sur ces trois chapitres L’apôtre Paul avait davantage de ressources, d’arrière-plans et de qualifications sur lesquels s’appuyer pour raisonner que n’importe quelle personne qui ait jamais vécu sur la terre. En d’autres termes, si Paul avait décidé d’être un apologète, il aurait été le meilleur des apologètes qui ait existé, mais l’apôtre a refusé de se défendre lui-même. Certaines personnes nous parlent alors de Actes 17 en disant: « Rappelez-vous lorsque Paul était à Athènes. Il semble que si vous lisez le contexte, Paul défend ici sa foi. » Mais ce n’est pas ce qu’il fait en réalité.

PAUL A REFUSE D’ÊTRE UN APOLOGETE

    Laissez-moi vous montrer à partir de 1 Corinthiens 2 pourquoi Paul a refusé d’être un apologète et je vous montrerai ensuite ce qu’il fait dans les chapitres 10 à 13.

    1 Corinthiens 2:1-4 dit: « Pour moi, frères, lorsque je suis allé chez vous, ce n'est pas avec une supériorité de langage ou de sagesse que je suis allé vous annoncer le témoignage de Dieu. Car je n'ai pas eu la pensée de savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié. Moi-même j'étais auprès de vous dans un état de faiblesse, de crainte, et de grand tremblement; et ma parole et ma prédication ne reposaient pas sur les discours persuasifs de la sagesse, mais sur une démonstration d'Esprit et de puissance. »

    Ici Paul nous dit qu’il n’a pas utilisé de discours persuasifs de la sagesse. Pourquoi pas? Paul était pourtant un homme brillant. D’après Actes 22:3, il a été formé aux pieds de Gamaliel, c’était le plus grand honneur que vous pouviez avoir à cette époque. Paul avait d’incroyables ressources desquelles il pouvait tirer des arguments. Paul nous dit pourquoi il a refusé d’être un apologète en 1 Corinthiens 2:5: « Afin que votre foi fût fondée, non sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu. » Paul nous dit ici que lorsqu’il prêchait, lorsque les gens voyaient sa vie, il vivait dans la simplicité et il ne désirait rien savoir d’autre parmi les gens que Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié parce qu’il ne désirait pas que leur foi se base sur la force de ses arguments. Est-ce que vous pouvez suivre son raisonnement? Une des raisons est parce que quelqu’un d’autre pourra venir avec un plus grand argument. Et ensuite qu’est-ce qui arrive avec votre foi?

    L’apôtre nous dit ici: « Je pourrais vous donner six preuves pour ceci ou pour cela. Je pourrais dire cela est vrai parce que … premièrement, deuxièmement et troisièmement. Je pourrais donner une défense pour la foi. Mais ensuite une autre personne pourrait venir avec huit autres preuves et elle pourrait dénigrer mon propos et mal l’interpréter ou quelque chose de ce genre. Je ne désire pas que votre foi s’appuie sur la force de mes arguments, ni sur les arguments de n’importe qui d’autre. Si quelqu’un vient vous donner une raison pour croire ceci , un autre pourra venir pour donner une autre raison pour croire cela. Et qu’est-ce qui arrivera alors à votre foi? Vous serez ballottés dans tous les sens. Il arrivera que vous croirez cette version puis après avoir parlé avec un autre groupe vous croirez à cette autre version. Puis vous lirez un livre et vous croirez encore quelque chose d’autre. Votre foi ne trouvera jamais de repos. » L’apôtre nous dit que si nous utilisons les raisonnements des hommes (apologétiques) alors notre foi ne sera pas stable. Elle ira dans tous les sens dépendant des arguments plus ou moins forts que vous aurez entendus.

    Voilà les raisons pour lesquelles Paul a refusé de faire cela, même s’il était capable de le faire, parce qu’il était un homme brillant! Il aurait pu faire des débats. Il aurait pu animer un forum et faire de grands débats, mais il a refusé de rentrer en controverse. Il a refusé de débattre. Il ne voulait pas utiliser des discours persuasifs de la sagesse. Il s’est promis de partager la vérité en de simples mots, dans un langage terre à terre en faisant confiance au Saint-Esprit pour qu’il convainc les cœurs. Voilà la méthode qu’il a choisi d’utiliser. Il ne désirait pas donner de grands arguments pour prouver que Jésus est Dieu ou pour prouver que le Saint-Esprit est en nous. Il ne voulait jamais faire cela! Il a décidé de simplement dire la vérité et laisser Dieu convaincre les gens. Et si Dieu ne vous convainc pas, vous ne serez pas convaincus même si vous lisez des milliers de livres. Vous ne serez pas convaincus si tous les arguments étaient empilés devant vous.

    Certaines personnes sont un peu dérangées avec l’approche que j’ai avec mes enfants. Ils viennent parfois vers moi pour être sauvés et c’est un beau moment. Ils viennent me parler de leur péché qui les dérange et désirent être sûrs qu’ils appartiennent à Jésus, qu’ils appartiennent au Seigneur. Je prie avec eux et ils acceptent le Seigneur Jésus et mon épouse et moi sommes heureux, tout le monde pleure et c’est un merveilleux moment. Mais quelques mois plus tard, le même enfant revient à nouveau et dit qu’il désire être sauvé, qu’il désire recevoir Jésus, parce qu’il n’est pas sûr d’être sauvé. Dans ces moments je ne lui rappelle pas qu’il a déjà prié pour cela quelques temps auparavant. Je refuse de faire cela, et par conséquent nous repassons à nouveau par tout le processus. Nous prions pour qu’il accepte le Seigneur Jésus à nouveau et nous passons par tout le processus.

    Je ne désire pas leur donner moi-même l’assurance qu’ils appartiennent à Jésus. Lorsqu’ils viennent vers moi pour demander: « Est-ce que tu penses que je suis sauvé? Est-ce que tu penses que je connais Jésus? » Je ne réponds jamais: « Oui. » Je ne dis pas non plus: « Non. » S’ils viennent vers moi en janvier pour être sauvés, je vais prier pour eux. S’ils reviennent vers moi en février pour être sauvés, je prierai une deuxième fois avec eux. S’ils reviennent vers moi en mars pour être sauvés, je prierai une troisième fois avec eux. Je vais prier avec eux autant de fois qu’ils viendront pour le restant de leur vie. Je ne vais pas leur rappeler que nous avons déjà prié avec eux en janvier, que c’est fait une fois pour toutes et qu’ils n’ont pas à le refaire et à juste prendre cela par une simple foi. Je ne ferai jamais cela.

    Est-ce que vous savez pourquoi j’agis ainsi? Ce n’est pas parce que je ne désire pas qu’ils sachent cela. C’est parce que je ne désire pas qu’ils passent par là où est passé ma chère épouse pendant son temps de doute. Je n’ai jamais rencontré un chrétien sur terre qui doutait davantage de son salut que la femme que j’ai épousée. Nous sommes passés par un vrai cauchemar. Elle était sauvée chaque semaine. Elle revenait toujours à nouveau en disant: « Je ne pensais pas à ce que j’ai dit. Je n’ai pas utilisé les bons mots. » Elle n’avait jamais l’assurance de son salut.

    Ce n’est pas parce que je ne désirais pas qu’ils sachent cela. Je désire que ce soit Dieu qui leur donne l’assurance, pas moi. Je ne désire pas qu’ils regardent en arrière pour se remémorer un moment dans leur vie où ils ont signé une carte où ils se sont avancés dans l’église, où ils ont été touchés dans un camp chrétien ou une retraite. Cela ne leur fera aucun bien dans les années à venir, sinon ils vont passer leur temps à se demander si cela est réel. Je ne désire pas leur donner cette assurance. Je m’attends à ce que ce soit Dieu qui leur donne cette assurance. C’est l’approche que l’apôtre Paul a prise chaque fois qu’il partageait la Parole de Dieu. Il disait qu’il ne désirait pas utiliser d’arguments. Il ne désirait pas se défendre. Il ne désirait pas bâtir un grand système théologique et essayer d’abattre tous les arguments opposés. Il désirait partager une simple vérité et attendre que le Saint-Esprit brûle ensuite cela dans le cœur. Lorsque Dieu vous convainc, vous êtes alors convaincus. Si c’est un homme qui vous convainc vous ne resterez convaincus que le temps que ses arguments auront du poids. Dès que quelqu’un viendra avec un argument plus malin, vous serez ébranlés. Paul nous dit qu’il ne désire pas que notre foi se base sur la force des hommes. Il désire que notre foi se base sur la puissance de Dieu. C’est pour cette raison que Paul n’a pas désiré être un apologète et un polémiste.

    Très bien, ceci étant dit retournons à 2 Corinthiens 10-13. Il faut être aveugle pour ne pas dire que Paul ne mentionne pas son autorité dans le chapitre 10. Il le fait clairement. Il faut être aveugle pour dire qu’il ne mentionne pas ses expériences dans le chapitre 11. Il le fait clairement. Il faut être aveugle pour dire qu’il ne mentionne pas sa grande révélation dans le chapitre 12. Il le fait clairement. Mais il ne fait pas appel à cela en tant qu’arguments pour défendre son apostolat. C’est là le point important. Il mentionne tout cela, mais que fait-il en mentionnant cela?

    Laissez-moi vous donner un verset qui résume tous les quatre derniers chapitres, il s’agit de 2 Corinthiens 10:17, qui reprend Jérémie 9:24: « Que celui qui se glorifie se glorifie dans le Seigneur. »

    Ne considérez pas cela à la légère. Je pourrais utiliser le même genre de façon de parler que Paul ici et dire par exemple: « Je pourrais vous dire que cette personne est enceinte mais je ne le ferai pas. » Dès que j’ai dit cela, je dis quelque chose mais sans vouloir le dire.

PAUL POSSÉDAIT D’ÉNORMES RESSOURCES MAIS IL NE LES A PAS UTILISÉES

    Vous voyez, c’est le genre de choses que Paul a fait dans le chapitre 10 à 13. Il dit: « Je ne peux pas me glorifier dans mon autorité, mais laissez-moi me glorifier dans le Seigneur. » C’est exactement ce qu’il a fait. Il a dit: « Je pourrais me glorifier de mon autorité, mais je ne le ferai pas. Je pourrais me glorifier de mes expériences; mais je ne le ferai pas. » Et il nomme les arguments. Il dit encore: « Je pourrais me glorifier de mon incroyable révélation, j’ai été élevé dans le troisième ciel, mais je ne le ferai pas. » Peut-être que vous direz: « Paul utilise ici la psychologie. Tu dis que tu ne veux pas le faire mais tu le fais tout de même. Tu es très malin Paul, tu joues sur les mots. » Mais c’est plus profond que cela. Dieu est en train d’écrire une Bible et Dieu doit nous montrer que cet homme est devenu le parfait modèle de la vie chrétienne. Si jamais quelqu’un a eu les ressources nécessaires desquelles tirer des arguments, c’était bien Paul, mais il ne l’a pas fait. Dieu doit nous montrer cela. Et si nous n’avions pas ce témoignage nous n’aurions jamais eu connaissance des grandes ressources qu’il aurait pu utiliser, mais qu’il n’a pas utilisées.

    Personne n’était plus embarrassé de donner ce genre d’informations que l’apôtre Paul dans ces chapitres. Il s’est tu pendant des années et il a tourné sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Mais il les a finalement partagées avec les Corinthiens.

    Le verset 11:1 dit: « Oh! si vous pouviez supporter de ma part un peu de folie! Mais vous, vous me supportez! » Le verset 11:16 dit: « Je le répète, que personne ne me regarde comme un insensé; sinon, recevez-moi comme un insensé, afin que moi aussi, je me glorifie un peu. Ce que je dis, avec l'assurance d'avoir sujet de me glorifier, je ne le dis pas selon le Seigneur, mais comme par folie. »

    On voit ici Paul qui s’excuse. En fait on le voit s’excuser tout au long de son « apologie1 ». Il nous dit qu’il parle comme un fou! Il ne désire pas parler comme il le fait, mais il en a été forcé. Ses opposants utilisent des méthodes de fous en se glorifiant de leurs œuvres, alors Paul le fait aussi. Considérez les versets suivants:

  • Verset 11:23: « Je parle en homme qui extravague. »
  • Verset 12:1: « Il faut se glorifier... Cela n'est pas bon. »
  • Verset 12:11: « J'ai été un insensé: vous m'y avez contraint. C'est par vous que je devais être recommandé, car je n'ai été inférieur en rien aux apôtres par excellence, quoique je ne sois rien. »

    Paul nous dit qu’il ne désirait pas dire tout cela. Il ne désirait pas leur parler de toutes ses expériences. Il ne désirait pas leur dire qu’il avait été élevé au troisième ciel. Il ne désirait pas leur dire qu’il avait été frappé avec des verges. Il ne désirait pas leur dire tout cela, mais il a été forcé.

    Paul leur dit: « Vous agissez comme des fous. Très bien, je vais également parler comme un fou. Vous vous glorifiez dans la chair, je vais vous donner quelque chose sur laquelle vous pouvez vous glorifier. Avez-vous déjà vu quelque chose comme cela? Êtes-vous déjà passés par quelque chose comme cela? J’ai été élevé dans le troisième ciel! Mais je ne vais pas utiliser cet argument même s’il est à ma disposition, bien que j’aie tous ces grands arguments à ma disposition, je refuse de les utiliser. »

    Vous voyez Dieu doit nous montrer les incroyables ressources que l’apôtre Paul avait. S'il y a jamais eu un homme qui pouvait argumenter et discuter les opinions, s’il y a jamais eu un homme qui pouvait raisonner et défendre sa foi et son apostolat, alors c’était bien Paul parce que c’était l’homme le plus qualifié. C’était un homme appelé directement par Jésus-Christ. Il a expérimenté tout ce qu’un chrétien peut expérimenter dans tous les temps, il a expérimenté la plus grande révélation de Christ que personne n’ait expérimentée. Et s’il n’y avait pas ces quatre chapitres nous ne saurions rien de tout ce à travers quoi il est passé. C’est dans ces chapitres que nous apprenons tant de choses sur le Seigneur Jésus et il a tant de mal à nous en parler. Il était tellement détaché de tous les raisonnements humains, il se sentait comme fou lorsqu’il a partagé tout ce qu’il a vécu. Vous voyez il a fait tout cela pour votre bien. Bien que qualifié comme il était, l’apôtre a refusé de faire cela, puis-je suggérer que nous ne sommes comparativement rien du tout. Méditons sur le message que Paul nous donne ici.

    Très bien, retournons au message principal de cette section. Le message principal des chapitres 10 à 13 est que le Seigneur Jésus n’est pas seulement suffisant en moi et également tout suffisant en moi, mais le Seigneur Jésus est également tout suffisant pour moi. Pour aucune raison je n’ai le droit de me défendre moi-même. Dieu est mon défenseur. Peu importe ce qu’ils disent, peu importe ce qu’ils font, peu importe à quel point ils s’opposent à vous, s’ils mentent, s’ils colportent ou disent des ragots sur votre compte, s’ils s'attaquent à votre personne, s’ils s’attaquent à votre témoignage, s’ils dénigrent votre enseignement, vous continuez de vous glorifier dans le Seigneur. Ne vous défendez pas vous-mêmes.

    N’essayez jamais de vous justifier, de prouver que vous avez raison, ou de prouver que la Parole de Dieu est juste et de vous défendre vous-mêmes. Vous n’avez pas non plus à prouver que l’autre personne a tort. Vivez simplement en union avec Christ et glorifiez-vous dans le Seigneur. Lorsque les autres personnes viennent s’opposer à vous, souriez-leur simplement en prenant ce qu’ils vous disent. 2 Corinthiens 12:9 dit: « Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse. » Christ n’est pas uniquement suffisant en vous et à travers vous, mais également pour vous. Vous n’avez jamais à vous défendre vous-mêmes, vous n’avez jamais à combattre vous-mêmes.

    Paul nous dit ici: « Il se peut que vous vous demandiez, mais ne sommes-nous pas en guerre? Les gens sont contre l’évangile et contre la vérité. Ne sommes-nous pas supposés nous défendre? » Paul répond: « Oui, il y a une guerre. » 2 Corinthiens 10 :3-5 dit: « Si nous marchons dans la chair, nous ne combattons pas selon la chair. Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles; mais elles sont puissantes, par la vertu de Dieu, pour renverser des forteresses. Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s'élève contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l'obéissance de Christ. »

    Paul dit: « Oui, il y a une guerre, mais elle ne se passe pas là dehors. Il y a une guerre intérieure dans mon cœur. » Paul nous dit que c’est une guerre spirituelle et nos armes ne sont pas charnelles. Je suis en guerre avec mes propres spéculations, mes propres idées et contre la volonté de Dieu. Je suis en guerre contre la fierté, contre toutes les petites choses qui s’élèvent contre la connaissance de Dieu. Je suis en guerre avec la désobéissance et l’insoumission et toutes les pensées qui ne sont pas soumises à l’obéissance de Christ. Voilà quelle est ma guerre. Il y a une grande guerre qui se passe à l’intérieur, mais elle n’est pas ici à l’extérieur. Je n’ai pas à me défendre moi-même de tout cela. J’ai assez de soucis à garder mon propre cœur en règle avec Dieu. Je n’ai pas à aller et à essayer de défaire le credo de toutes les autres personnes, pour prouver que j’ai raison et qu’ils ont tort. Je dois simplement marcher devant Dieu et garder mon cœur pur et abattre mes propres spéculations et mes raisonnements humains. J’ai besoin de comprendre que cette fierté est dans mon propre cœur et qu’elle a besoin que l’on s’en occupe. Voilà où est la guerre. Nous avons suffisamment de problèmes avec notre ennemi intérieur. Nous n’avons pas à nous préoccuper de ceux qui sont à l’extérieur.

    Dans notre prochaine leçon, nous verrons en détail ces trois chapitres, mais laissez-moi encore faire une remarque sur ces chapitres dans leur ensemble. Le grand message est bien entendu la toute suffisance de Christ en moi. Ces trois chapitres, le treizième étant le résumé de tout le livre, nous montrent trois domaines dans lesquels la toute suffisance de Christ est en nous. J’ai déjà mentionné certains d’entre eux. Laissez-moi maintenant bien les mettre en avant.

    Premièrement, Christ est tout suffisant en moi de telle sorte à ce que je n’ai jamais à me défendre moi-même. Nous avons déjà vu cela. Quoi qu’il arrive, je n’ai jamais à défendre mon appel. Je n’aurai jamais à défendre ma foi ou ma réputation. C’est Dieu qui combat pour moi. Mais il y a une autre vérité que l’on voit dans ces trois chapitres. Non seulement je n’ai pas à me défendre moi-même parce que Christ est tout suffisant pour moi, mais Il est tout suffisant pour moi en termes de mon ministère, mon influence, ma vie et mes opportunités.

    Il est vrai que l’apôtre Paul avait une incroyable autorité. Si le Seigneur Jésus venait vers vous de la même façon qu’Il est venu vers Paul, s’Il vous appelait comme Il a appelé l’apôtre, vous sauriez que vous êtes oints et ordonnés et que vous avez un appel particulier. L’apôtre Paul était un serviteur public du Seigneur Jésus. Il était assez connu. Il avait une grande sphère d’influence. Il aurait pu utiliser toutes ses notoriétés pour élargir son cercle d’influence. Il aurait pu utiliser son influence pour ouvrir des portes et pour avoir un grand ministère. Il a été formé par les meilleurs formateurs. Il aurait pu montrer le diplôme qu’il a reçu de Gamaliel. Il aurait pu dire: « J’ai été formé par Gamaliel, voici mon doctorat. » Et tout le monde aurait dit: « Oh! Nous devons l’écouter. » Puis il aurait reçu une invitation pour parler à l’université parce qu’il a été formé par Gamaliel.

    Le verset 10:7 dit: « Vous regardez à l'apparence! Si quelqu'un se persuade qu'il est de Christ, qu'il se dise bien en lui-même que, comme il est de Christ, nous aussi nous sommes de Christ. » Paul nous dit que les Corinthiens regardent aux apparences.

    Dans le verset 10:12 nous lisons que les personnes qui attaquaient Paul se mesuraient par rapport à leur propre mesure et Paul en conclut qu’elles sont sans intelligence. Est-ce que vous réalisez le danger de se comparer soi-même avec quelqu’un d’autre? Nous nous en sortons bien, parce que d’habitude nous ne nous comparons pas à quelqu’un qui est au-dessus de nous. Nous nous comparons plutôt avec quelqu’un qui est en-dessous de nous et il semble alors que nous sommes des gens bien. Lorsque le tiède se compare avec l’eau froide, il semble qu’il est chaud. Et l’on dit: « Mais regardez ce gars. C’est de l’eau froide. Je ne suis pas si mauvais. »

    Il arrive parfois que l’on rencontre des groupes qui vivent une réalité spirituelle très basse, c’est presque les ténèbres. Et lorsqu’il arrive que quelqu’un sache quelque chose dans ce groupe, il semble que ce soit un géant spirituel en comparaison avec le groupe. Si jamais il a lu quelques livres ou s’il connaît quelques versets ou s’il a appris quelques citations, tout le monde dit: « Oh, mais comme il connaît sa Bible! Ce homme connaît sa Bible par cœur. Il sait tout au sujet de Dieu. Il doit avoir lu tous les livres qui existent! » Ensuite ils viennent vers vous et vous encouragent et congratulent en disant: « Comme j’aimerais avoir une foi comme la tienne. Il semble que tu fasses tout le temps confiance à Dieu. Tu ne sembles jamais avoir de problèmes. » Tout cela arrive parce que vous êtes une lumière dans les ténèbres.

    Il arrive parfois que le Seigneur vous place dans un groupe de personnes spirituelles, et tout d’un coup alors qu’il était facile d’être une lumière dans les ténèbres, c’est maintenant bien plus difficile d’être une lumière parmi les lumières. Dieu nous dit qu’il y a un danger dans le fait de nous comparer avec les individus, parce que vous finirez toujours par vous élever et vous exalter vous-mêmes. Dieu ne nous a pas appelés à être une lumière dans l’obscurité; il nous a appelés à être une lumière dans la lumière et à rayonner Christ parmi ceux qui profitent de Christ. Et le standard est bien entendu Dieu Lui-même. Dans Amos 7 on voit Dieu qui vient avec un niveau et Il dit: « Laissez-moi utiliser mon propre standard pour mesurer et voir où vous en êtes. »

    J’ai remarqué à plusieurs occasions que lorsqu’un chrétien plus spirituel vient dans un groupe où quelqu’un est une lumière dans les ténèbres c’est une grande source de jalousie. Il y a alors une terrible jalousie qui se manifeste, parce que cette personne qui un jour semblait si brillante devient terriblement sombre, lorsqu’elle est comparée avec cette autre personne.

    Paul nous dit que Dieu lui a donné une sphère pour son ministère. Cela n’avait rien à voir avec le fait de comparer les chrétiens entre eux et les gens entre eux. Le verset 10:13 dit: « Pour nous, nous ne voulons pas nous glorifier hors de toute mesure; nous prendrons, au contraire, pour mesure les limites du partage que Dieu nous a assigné. » Paul nous dit: « Dieu a donné une limite à mon ministère et mon influence. Dieu m’a donné une sphère limitée et je ne vais pas élargir ce cercle par les moyens humains. Je ne vais pas créer d’opportunité. Je ne vais pas m’immiscer dans une porte entrouverte. » Paul aurait pu devenir très connu. Mais il est vrai qu’il est déjà très connu. Mais Paul ne désirait pas par lui-même aller au-delà des limites que Dieu lui a assignées. Au verset 10:14, Paul dit qu’il ne va pas se glorifier au-delà de sa sphère d’influence.

    Considérons à nouveau la liste que Paul nous donne à partir du verset 11:22 jusqu’à la fin. Est-ce que vous réalisez ce qui arriverait à un chrétien de nos jours? Il serait invité à travers la terre entière pour donner son témoignage. N’est-ce pas vrai? Il serait connu en moins d’une seule nuit. Il serait invité sur les plateaux de télévision. Il voyagerait à travers le monde entier. Il ne payerait même pas pour son voyage. Il écrirait son témoignage, il ferait des interviews, il serait invité à des conférences, à des retraites et à des séminaires. Les gens feraient un film à partir de sa vie. Ils lui diraient: « Viens nous parler des coups que tu as reçus. Il y a quelque chose en nous qui aime entendre le témoignage de quelqu’un qui a été battu. Parle-nous de tes coups de fouet que tu as reçus des juifs et des coups de verges des romains. »

    Est-ce que vous pouvez entendre Paul dire cela: « Eh bien la méthode des juifs est de donner 40 coups de fouet moins 1. C’est parce que l’on ne leur permettait pas de donner plus de 40 coups. Si jamais ils dépassaient ce nombre, celui qui avait donné les coups devenait la victime et c’est lui qui recevait les coups. Par conséquent pour éviter de se tromper, ils ne vous frappaient que 39 coups dans le cas où ils se seraient trompés. » Voilà ce que Paul leur aurait expliqué. Ensuite il dirait: « J’ai donc reçu 5 fois 39 coups et voici comment ils étaient répartis. Il y en avait 13 sur le ventre, puis 13 sur le côté droit du corps et 13 sur le côté gauche du corps. » Et une fois que Paul aurait dit tout cela, tout le monde crierait: « Oh, quel homme de Dieu. Regardez à travers quoi il est passé, quel homme de Dieu. »

    Puis Paul pourrait ajouter: « Attendez, attendez! J’ai oublié de vous parler des coups de verges. J’ai également été frappé par les gentils. Les coups de verges sont pires que ceux de fouets, pas parce que cela fait plus de marques, mais parce qu’ils vous frappent d’abord sur le visage, puis sur le dos et ensuite sur les pieds. » Et Paul est passé trois fois à travers cela. Puis il aurait commencé à leur parler de toutes ses tortures. Imaginez à quel point l’apôtre Paul aurait pu maintenir une audience en haleine, alors qu’il expliquait comment il a été lapidé et comment il a été laissé pour mort, puis de quelle façon il s’est relevé et est retourné prêcher dans cette même ville. Pouvez-vous imaginer l’état de l’audience? Je peux vous dire que les caméras tourneraient et que les gens prendraient plein de notes.

    Ensuite Paul commencerait à vous dire qu’il a passé vingt-quatre heures dans l’eau. Est-ce que vous avez déjà essayé de faire cela? Il avait tellement d’histoires à raconter. Il aurait pu vous parler de ses expériences de prison. Il a été volé. Il a échappé à ses poursuivants par une fenêtre dans un panier, ses amis l’ont descendu avec des cordes. Il aurait pu vous parler de ses nuits sans sommeil, au sujet de sa faim et de sa soif. Ce que j’essaie de dire, frères et sœurs en Christ, est que de tous les gens qui ont jamais vécu, il n’y a jamais eu de personne qui ait un témoignage comme lui. C’est le plus grand témoignage que quelqu’un puisse avoir.

    Voici le point que je veux souligner. C’est le plus grand témoignage qui est arrivé à quelqu’un et Paul a refusé de le donner. Il n’a jamais rien dit à personne au sujet de ses merveilleuses délivrances et comment le Seigneur l’a préservé. Paul a dit que Dieu allait combattre pour lui, Dieu allait ouvrir des portes pour lui et pour son ministère. Il ne désirait pas essayer d’ouvrir des portes en racontant ses incroyables histoires. Il a dit: « Je ne vais pas essayer d’utiliser cela. Le cercle de mon influence et mes opportunités ne va pas augmenter à travers ce qui m’est arrivé et mes expériences. » Et tout spécialement ce qui est rapporté dans les versets 12:1-5. Mes amis si jamais quelqu’un vous disait qu’il est allé au ciel et qu’il en est revenu, toute la terre entière se réunirait à sa porte. Il serait connu l’espace d’une seule nuit. Mais Paul a refusé de mentionner cela. Il a décidé qu’il ne parlerait de cela à personne.

    Si de nos jours un chrétien souffre un peu, s’il est enlevé dans un avion, s’il est menacé, s’il est battu, alors le monde entier est tout de suite à sa porte et il devient très connu et il passera à la télévision. Il va écrire des tracts. Mais Paul appelle cela se glorifier dans la chair et ceux qui font cela sont des insensés.

    Je réalise que ce que je vais dire maintenant est très impopulaire, et tout particulièrement dans l’époque où nous vivons parce que nous avons des athlètes convertis, des politiciens convertis, des stars de cinéma converties, des drogués convertis, des alcooliques convertis, des homosexuels convertis et la plupart d’entre eux sont exploités parce qu’ils ont été sauvés, on les met sur une scène et on en fait grand cas. Mais laissez-moi vous donner cet avertissement, soyez très prudents avant que vous ne donniez votre témoignage. Je ne dis pas de ne jamais le faire, je pense qu’il y a parfois des moments où l’on peut le faire, mais la plupart du temps cela causera plus de mal que de bien.

    Je réalise que l’on dit souvent aux chrétiens de nos jours de donner leur témoignage. Mais vous ne trouverez pas cela dans la Bible. C’est vous le témoignage, c’est votre relation avec Christ. N’utilisez pas votre témoignage pour ouvrir des portes et pour élargir votre cercle d’influence. L’apôtre a refusé de faire cela. Il a absolument refusé de le faire. Il a dit: « Dieu est ma défense! Il est absolument suffisant à travers moi et pour moi. Il ouvrira les portes qu’Il désire ouvrir. Je n’ai pas à utiliser toutes sortes de trucs et astuces. Je n’ai pas besoin d’être spectaculaire pour avoir un ministère, pour avoir des opportunités. » Il a absolument refusé de faire cela.

    Le point final que nous devons souligner se trouve dans les versets 12 :9-10 qui disent : « Il m'a dit: Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse. Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi. C'est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les outrages, dans les calamités, dans les persécutions, dans les détresses, pour Christ; car, quand je suis faible, c'est alors que je suis fort. »

DIEU NOUS DONNE SELON NOS BESOINS

    Christ n’est pas uniquement Celui qui me défend, Il est pour moi. Non seulement Christ va ouvrir la porte qu’Il désire ouvrir pour moi, Il est également pour moi. Peu importe ce à quoi je suis amené à faire face, lorsque j’en aurai besoin Il me donnera la grâce nécessaire proportionnellement à mes besoins. Dieu est pour moi et Il me donnera ce dont j’ai besoin dans la proportion dont j’en ai besoin. Dans nos prochaines leçons nous verrons les chapitres 10 à 12 dans leur contexte et nous verrons alors de quelle façon toutes ces choses sont en lien les unes avec les autres.

Prions:

    Père au-delà de notre petite compréhension, il y a le fait que Christ est tout suffisant en nous, à travers nous et pour nous. Nous prions que Tu puisses nous convaincre de tout cela afin que notre foi se repose sur la puissance de Dieu et non pas sur la sagesse des hommes. Nous Te prions au nom de Jésus. Amen.

1Jeu de mot intraduisible en Anglais sur le mot “apology” qui signifie s’excuser mais également apologie. A travers toute son apologie (apology) Paul s’excuse (to apologize).

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