lundi 9 mai 2016

(3) La loi de l'Esprit de vie en Jésus-Christ T.A. Sparks

Chapitre troisième


NOÉ ET LA LOI DE LA VIE 


                    Tandis que nous avançons dans ces méditations, il y a deux autres passages de la Parole qui ont un caractère fondamental, et sur lesquels nous devons nous arrêter. L'un d'eux se trouve dans 1 Pierre 3:20-21
...Lorsque, du temps de Noé, la patience de Dieu attendait et que se construisait l'arche, dans laquelle, un petit nombre, savoir huit personnes, furent sauvées à travers l'eau. C'est une figure du baptême qui, maintenant, vous sauve, et qui consiste, non dans la purification des souillures du corps, mais dans l'engagement d'une bonne conscience envers Dieu, par la résurrection de Jésus-Christ.


                    Sans la retirer de son contexte, ce qui est vital dans notre étude présente, j'aimerai simplement souligner la dernière partie de ce passage : "l'engagement d'une bonne conscience envers Dieu, par la résurrection de Jésus-Christ."

                    Nous reviendrons ensuite aux paroles qui nous sont si familières dans Romains 6:3-6 :


Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie.  En effet, si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection, sachant que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché fût détruit, pour que nous ne soyons plus esclaves du péché; car celui qui est mort est libre du péché. Or, si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui.

La base d'une bonne conscience
                   
                   Nous passons maintenant au troisième des caractères dont Dieu se sert pour expliquer l'action de la loi de la vie -- c'est-à-dire, à Noé. Nous avons vu qu'aucun de ces caractères ne pouvaient être considéré comme détaché ou isolé, ou séparé d'avec un autre, ou d'avec le reste. Ils s'entrelacent tous, croissent l'un dans l'autre, et découlent l'un de l'autre. Nous nous trouvons réellement dans une chaîne, une chaîne de sept anneaux. Et les anneaux de la chaîne, dans le chemin de la mort, sont clairement discernés lorsque nous prenons ce livre. "Les yeux de tous d'eux s'ouvrirent"  (Genèse 3:7). C'est le premier anneau de la chaîne. Le second anneau sera : "Alors Caïn se retira de devant l’Éternel." (Genèse 4:16). Le troisième anneau suivra rapidement : "L’Éternel vit que la méchanceté des hommes était grande sur la terre, et que toutes les pensées de leur cœur se portaient chaque jour uniquement vers le mal.... Alors Dieu dit à Noé: La fin de toute chair est arrêtée par devers moi; car ils ont rempli la terre de violence; voici, je vais les détruire avec la terre." (Genèse 6 : 5 est 13)

                   Or, nous voyons exactement ce qui est arrivé dans ce chapitre troisième, au verse sept. Il nous est dit que les yeux de tous les deux furent ouverts. Cela signifie que la conscience s’éveilla , de plus, une mauvaise conscience. Jusqu'à ce moment, la conscience n'avait pas été la faculté dominante. Peut-être avaient-ils été inconscients d'avoir une conscience, mais désormais, leur conscience est devenue vivante, et c'est parce qu'elle était une mauvaise conscience qu'ils agirent comme ils le firent et se cachèrent. . Cela parut avec Adam. Ce que nous devons voir, c'est qu'il faut un remède au mal qui parut avec Adam. Il faut vraiment une délivrance de la mauvaise conscience, et l'engagement d'une bonne conscience envers Dieu.

                     La race d'Adam en elle-même, est entièrement incapable de donner cet engagement d'une bonne conscience. Peu importe la manière dont agit la conscience dans l'homme naturel car elle révèle toujours la condamnation. En effet, la conscience parle soit pour accuser, soit pour excuser, et ces deux choses représentent la condamnation. Comme la conscience est mauvaise, et que l'homme est incapable de donner l'engagement d'une bonne conscience envers Dieu, cela signifie que, devant Dieu, l'homme est mort. Il est mort pour Dieu. La réponse d'une bonne conscience à Dieu demande que nous soyons sur une base vivante, sur une base de vie, une base totalement autre que celle de la nature : aussi voyons-nous, dans 1 Pierre 3:21, l'engagement d'une bonne conscience envers Dieu, par la résurrection de Jésus-Christ d'entre les morts. Or, c'est à cela que nous amène Noé. Nous avons ici la question de la vie liée à la réponse d'une bonne conscience envers Dieu, par la résurrection; car la vie et une bonne conscience marchent ensemble, ou bien une bonne conscience envers Dieu est liée à la vie.

                    Retournons d'un pas en arrière dans notre méditation sur Abel. Nous avons vu en Abel, toute cette question liée au côté "mort" de l’œuvre de la Croix. Lorsque nous avons contemplé Abel et son sacrifice, nous avons vu le discernement d'Abel l'amener à cette conclusion : puisque l'homme, suite à la désobéissance d'Adam, ne peut apporter à Dieu pour Sa satisfaction, rien qui soit le fruit de la nature, le chemin de la vie, pour lui, le fera passer par la mort : Il faut que la créature soit livrée à la mort plutôt que d'apporter ses œuvres, ses fruits, ses biens comme le fit Caïn. C'est ainsi qu'Abel représente le côté mort de la Croix, celui où l'âme est livrée à la mort.

                    Or, tandis que nous trouvons un état de mort universelle, lorsque nous arrivons à Noé et que la mort est très largement en vue, c'est cependant le côté positif qui gouverne avec Noé. Il est très important que nous reconnaissions cela. Ce n'est pas le côté mort qui est suprême avec Noé, malgré son triomphe universel. C'est le côté vie qui gouverne avec Noé, le côté positif.

                    Reprenons encore ce que dit Pierre :


Lorsque la patience de Dieu se prolongeait, aux jours de Noé, pendant la construction de l’arche, dans laquelle un petit nombre de personnes, c’est-à-dire, huit, furent sauvées à travers l’eau. Cette eau était une figure du baptême, qui n’est pas la purification des souillures du corps, mais l’engagement d’une bonne conscience envers Dieu, et qui maintenant vous sauve, vous aussi, par la résurrection de Jésus-Christ.


                   C'est le côté positif, nous le voyons, le côté de la vie. Tout ceci met quelque chose en vue, c'est-à-dire la résurrection, la vie. Et la vie et la résurrection ne sont possibles que lorsque la vie naturelle, la vie d'âme du vieil Adam, a été répudiée. C'est un des côtés du témoignage de Noé. Dieu agit toujours pour finir dans la ligne positive. Bien qu'il dise des choses terribles, --
"La mort de tous les êtres créés a été décidée par moi ... je vais les détruire ainsi que la terre elle-même", -- Dieu n'a jamais voulu que là soit la fin. Dieu agit dans la ligne positive. Il réagira pour assurer quelque chose qui réponde à Sa pensée originale. Il n'abandonne pas Sa pensée en disant, -- je ne pourrai jamais faire ce que J'aurais voulu. L'homme a rendu impossible ce qui était sur Mon cœur : Je suis défait, je suis dans une situation désespérée. J'effacerai tout cela et essaierai autre chose -- Il n'en est jamais ainsi pour Dieu, et quels que soient les moyens auxquels Il doive recourir pour revenir à Sa pensée, Il ne fait jamais que revenir à Sa pensée pour l'accomplir. Il agit et réagit en gardant toujours la ligne positive. S'il n'en était pas ainsi, Dieu serait défait, et encore défait. Il serait comme un Dieu désespéré, impulsant qui ferait de futiles tentatives tout au long de l'histoire, et la plus grande faillite que cet univers ait jamais vue aurait été la mort de Jésus-Christ ! Or, nous savons que la mort du Seigneur Jésus a été le plus grand triomphe que cet univers ait jamais connu. Elle a ouvert le chemin pour une nouvelle création. Dieu agit toujours dans la ligne positive.

                    Mais nous ne pouvons jamais être das la ligne positive, nous ne pouvons jamais arriver à la vie, avant d'avoir répudié ce que Dieu a répudié. Dieu a répudié la vie naturelle, la vie de l'âme en tant que chose dominante dans la vie de l'homme. Pourquoi cela ? Comme nous l'avons déjà vu, c'est parce que, depuis la chute et la transgression d'Adam, la vie naturelle de l'homme, la vie de l'âme, est une vie fausse. Cela a été très fortement manifesté en Caïn.


                                  La vie naturelle de l'âme est une vie fausse

                    Il nous faut souligner ici quelque chose de ce qui a déjà été dit dans notre précédente méditation. Nous voyons en Caïn, un homme très pieux, un homme qui reconnaît et qui regarde Dieu comme l'objet de son adoration. Tandis que Caïn considérait le résultat de ses labeurs en ces fruits des champs et des arbres, il choisit  probablement  les meilleurs, il distingua les plus parfaits, il prépara un sacrifice qui correspondait à son idée la plus haute de ce qui peut être de Dieu. Nous lui ferons crédit de cela, et je pense que c'est exactement ce qu'il fit. Il apporta ce qu'il avait pu trouvé de meilleur, et chercha à rendre de cette manière son culte à Dieu. Il chercha la vie dans cette ligne-là. Mais, comme nous le comprenons, son  âme était obscurcie. Cette action de l'âme, ce mouvement, cette énergie, cette vie de l'âme, cette vie naturelle était une vie fausse. Elle le trompa, elle le séduisit, elle le poussa à agir d'une manière qui le mit en présence d'un mur sans aucune ouverture, sans issue. C'était la pensée d'une vie fausse et séduite. Il en est toujours ainsi de notre vie naturelle. C'est une vie fausse, c'est une vie séduite, et elle nous trompe jusque dans le culte que nous offrons à Dieu. Nous pouvons être pleins d'extase, dans l'adoration. Nous pouvons être fortement émus dans l'adoration. Il peut y avoir dans l'adoration quelque chose qui ressemble à une véritable agonie; j'ai vu cela. Je suis entré dans des cathédrales en Europe méridionale et sur les côtes de la Méditerranée, lors de la cérémonie du "Corpus Christi" et à d'autres occasions. Et, lorsque l'hostie était élevée, j'ai vu des fidèles prostrés sur le sol dans ce qui paraissait être une agonie, poussant des soupirs et couverts de sueur. Et moins d'une demi-heure après, dans la rue, ils se disputaient à coup de couteaux ! Oui, c'est une vie fausse, une vie séduite. Cet exemple en est naturellement une expression extrême. Mais nous pouvons voir les mêmes choses sous des formes plus modérées. La sincérité n'est pas nécessairement une réalité. Il nous faut discerner. Nous pouvons avoir de bons sentiments : c'est la démarche de Caïn. Mais ensuite, il tua ! Notre vie propre est une vie séduite, et elle peut nous tromper jusque dans l'adoration. Elle ne mène à rien.

                  Dans ce que nous appelons le service de Dieu, ce peut être encore notre propre ardeur, notre propre enthousiasme, notre propre énergie qui ont place, et non pas cette énergie, cette vitalité de l'Esprit de Dieu, qui seules peuvent servir Dieu. Je ne prétends pas cependant que, lorsque le Saint-Esprit se saisit de nous, nous ne nous donnions pas entièrement aux choses que nous faisons, seulement nous ne serons plus "nous-mêmes", la source et le centre de tout. Il est vrai que, si le Saint-Esprit se saisit de nous, Il se servira de nous entièrement. Le Seigneur demande de nous que, tout ce que nos mains trouvent à faire, nous le fassions de tout notre cœur. Oui, mais le Saint-Esprit doit avoir la responsabilité de tout diriger, d'inspirer, de gouverner, sinon tout serait vain, et nous serions trompés en essayant de servir le Seigneur par nos propres forces. Nous ne verrions aucun résultat vital.

                    La question est -- Où est la source des choses -- en nous mêmes ou en Lui ? Est-elle de Dieu ou vient-elle simplement de notre propre jugement, de ce que nous croyons être pour Dieu ? C'est là que notre intelligence a besoin d'être éclairée, et c'est que les choses doivent être à leur place. Cette vie naturelle ne peut arriver à Dieu, et par conséquent, elle ne pourra jamais nous amener à la maturité spirituelle. Il est étrange, n'est-ce pas, que quelques-uns qui sont engagés des plus énergiquement dans l'œuvre de Dieu restent cependant si petit dans leur connaissance de Dieu ! Notre propre âme ne nous amènera jamais à la maturité spirituelle, à une connaissance réelle et véritable de Dieu. Et le sceau de tout est la croissance dans la connaissance du Seigneur. Il ne sera pas question, à la fin, de savoir combien de travail j'ai accompli, combien j'ai été sincère et sérieux car la seule chose qui importera pour finir, ce sera, -- dans quelle mesure est-ce que je connais le Seigneur; de combien ai-je grandi dans la connaissance du Seigneur; de combien mon intelligence spirituelle s'est-elle augmentée ? Voilà ce qui est très important ! Et cela, c'est une question de vie, de vie divine.

                     Le déluge fut le verdict prononcé sur le chemin de Caïn. Le second anneau de la chaîne est, comme nous l'avons dit, -- "Alors Caïn se retira de devant l’Éternel et il habita dans le pays de Nod" (Genèse 4:16). Qu'arriva-t-il ensuite ? Il institua une civilisation. Nous relevons ce que nous avons raconté après cela. Nous trouvons des villes, des commerces, des arts, des industries, tout cela venant de Caïn, tous les aspects variés de la vie humaine. Caïn édifia une civilisation. Il produisit un monde selon sa propre nature; une vie naturelle, une vie de l'âme, un monde de l'âme. Ce qui n'était pas venu de Dieu, mais de lui-même. Et le déluge fut le verdict porté par Dieu sur ce chemin de Caïn, ce monde de la gloire naturelle, du fruit de l'homme en dehors de Dieu. Nous voyons ainsi que la loi de la vie opère, non pas dans cette ligne, -- qui est le chemin de la mort -- mais dans une autre ligne, à travers le déluge et, de l'autre côté du déluge, sur une base de résurrection.

L'importance d'une position vraie et établie

               Maintenant, si pour un instant nous laissons la base de la résurrection, qui présuppose la répudiation de notre vie naturelle, la vie sera immédiatement arrêtée, et la mort en tirera son avantage. Il nous faut reconnaître une fois pour toutes ce que nous avons fait de notre nature et de la base de cette nature, qui a été entièrement mise de côté comme base de notre espérance, de notre confiance, de notre assurance, de notre attente. Et pourtant, combien long est ce conflit terrible que nous avons à mener contre notre propre nature, pour en arriver à cette position ! Avons-nous encore un espoir quelconque en notre vieille nature ? Nous qui sommes familiers avec l'enseignement de la Croix, nous répondons naturellement, -- Non, certainement pas ! Nous voyons qu'elle est stérile et inutile, et nous n'avons aucun espoir de ce côté-là ! Alors pourquoi être misérable parce que nous ne trouvons rien de bon en nous-mêmes ? Cela signifie que nous attendions encore quelque chose de nous-mêmes. Si nous restons sur cette base-là, nous prenons la base de la mort. Mais si nous acceptons la base de la résurrection, cela signifie que nous avons, une fois pour toutes, abandonné tout espoir de trouver quelque chose de bien venant de nous-mêmes. Oh ! Avoir cela bien établi, et bien établi à l'égard du diable ! Car il faut le comprendre, cela constitue non seulement un énorme point de conflit, mais c'est aussi une base pour Satan. Chaque anneau dans cette chaîne, chaque aspect de cette loi de vie est un renversement de l'œuvre de Satan. S'il avait pu amener l'âme dans une fausse place sous sa domination, il faut que l'âme soit livrée pour que la base de l'ennemi lui soit enlevée.

                         Nous avons entendu l'histoire du fermier qui était toujours troublé dans sa vie spirituelle, parce que Satan venait lui répéter sans cesse qu'il n'était pas pardonné, et qu'il n'était donc pas un vrai croyant en Christ, qu'il n'était pas sauvé. Il était accablé, presque chaque jour, sous cette accusation, si bien que la vie lui devint intolérable. Un jour, incapable de demeurer sous le poids de cette accusation et de la misère qui était devenue la sienne à cause de cela, il s'assit pour considérer la chose bien clairement. Il se posa quelques questions, la Parole de Dieu ouverte devant lui. Il se demanda : "AI-je accepté ceci ? Est-ce que je crois en cela ? Bien sûr, et de tout mon cœur !" Alors Dieu me dit : "Il n'y a donc plus aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ." (Romains 8:1) Il alla ensuite dans le champ où Satan l'avait rencontré si souvent, et il prit un pieu qu'il enfonça profondément en terre en disant : "Cela règle la situation une bonne fois pour toutes !" Puis il alla continuer son labourage. Il arriva de l'autre côté du champ, et Satan revint et essaya de le tenter encore. "Attends, Satan, dit-il, viens avec moi. Tu vois ce pieu : je l'ai planté pour régler cette question une fois pour toutes. Dieu l'a dit, je le crois et je l'accepte. C'est fini !" 

                   Ne parlementons pas avec Satan. Montrons-lui le fait établi et restons-en là. Attachons-nous au fait. Si nous nous éloignons de la base de la résurrection et de ce qu'elle implique, ce sera la mort. Restons sur cette base, dont l'implication est que nous avons répudié la vie de la nature, où nous n'avions aucun espoir, et que nous avons vu en Christ notre espérance, l'espérance sûre, la seule espérance. Maintenons cette position, et la loi de l'Esprit de vie en Jésus-Christ nous affranchit de la loi du péché et de la mort. C'est ainsi que la loi de la vie opère, sur la base de la résurrection. Il ne peut y avoir de bonne conscience sur une autre base, ce que le fermier comprenait bien lorsqu'il passait du côté de Satan et acceptait ce qu'il lui disait.   

                    Noé est à jamais le témoin contre la vanité, le vide, la stérilité de la vie naturelle, et son témoignage est très pratique. Il rendit témoignage contre la vanité de la vie naturelle, en se construisant une arche pour en sortir. C'était cela pour Noé, le chemin de la vie; c'était sortir de la vie de la nature. La loi de la vie en Jésus-Christ suppose que, en esprit, nous sommes sortis de la nature ; sinon, cette loi n'est pas pour nous, elle n'a pas de signification pour nous ; elle n'opère pas en ce qui nous concerne. Elle suppose que nous somme sortis de la vie de la nature pour être en Jésus-Christ.

Noé -- Un témoin contre le discernement perdu
 
                    Arrêtons-nous à présent sur Noé de manière plus intime. L'un des traits prononcés du temps de Noé, c'était le manque de distinction entre les choses pures et les choses impures. Nous trouvons cette déclaration mystérieuse dans Genèse 6:2 : "Les fils de Dieu virent que les filles des hommes étaient belles, et ils en prirent pour femmes parmi toutes celles qui leur plurent." La dernière partie de ce passage est très suggestive --"celles qui leur plurent". Tout en nous abstenant délibérément d'entrer dans une explication de la première partie de ce passage, considérons ce qui est à la surface. Nous avons ici ceux qui sont dans la ligne de Dieu. Nous nous en tiendrons simplement à cela. Il y a ici ceux qui sont dans la ligne de Dieu, les fils de Dieu et les filles des hommes. Et nous trouvons un mélange entre eux, un manque de distinction, une perte de discernement entre ce qui est de Dieu et ce qui n'est pas de Dieu, et un rapprochement de ces deux choses pour les unir. C'est la signification du mariage. Mais qu'est-ce qui avait engendré cette situation ? "Celles qui leur plurent". Nous avons ici le désir, l'action de l'âme qui désire et qui choisit, sans aucune perception de ce qui est de Dieu et de ce qui n'en est pas. Nous voyons le principe. Voulons-nous simplement isoler ces quelques mots, les retenir et les méditer ? L'âme en action, le désir, c'est l'âme dans son côté émotif. Le choix c'est l'âme dans son côté volitif ; désirer et choisir sans discernement quant à ce qui est de Dieu et ce qui n'est pas de Dieu. C'est exactement le chemin de la vie naturelle. C'est exactement l'exemple que nous avons dans le choix de Caïn. La vie de la nature mélange les choses, et elle n'a pas le pouvoir de percevoir ou de discerner ce qui est de Dieu et ce qui n’est pas de Dieu. Elle confond les deux choses. C'est aujourd'hui la tragédie du christianisme, la tragédie de ce qui est appelé "l'Église", la tragédie de l’œuvre du Seigneur. Les choses y ont été mélangées. Ce qui est de Dieu a été soumis à la main de l'homme, et l'homme s'introduit dans les choses de Dieu. Tout cela, c'est le mélange de l'âme avec les choses de Dieu.

 
                    Or, c'était un caractère prononcé de l'état des choses au jour de Noé. Et si il y a une chose que Dieu abhorre, c'est le mélange. Dieu a montré dans Sa Parole combien Il est opposé au mélange. Pour Dieu, il y a la lumière et les ténèbres. Il a la mort, il y a la vie. Lorsque Dieu aura atteint Son but, la rivière de l'eau de la vie sera un pur cristal, sans aucune obscurité. La nouvelle Jérusalem, la Cité sainte, est aussi claire que du jaspe cristallin et transparent. Tout cela est de la nature de Dieu. "Dieu est lumière et en Lui il n'y a point de ténèbres." (1 Jean 1:5) Dieu est positif, et Dieu hait la confusion. Il n'est pas un Dieu de confusion. Il ne peut supporter le mélange. Dieu dit toujours, en fait -- une chose ou l'autre, pas les eux ! "Parce que ...tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche" (Apocalypse 3:16). Dieu est écœuré par le mélange,  et c'est ce qui existait du temps de Noé. La vie naturelle s'était mêlée aux choses divines. Et cela amena le déluge, le jugement. C'est le chemin de la mort. La loi de l'esprit de vie demande le don absolu de nous-mêmes. La vie agit dans la ligne de ce qui est entièrement distinct, manifeste, clair et selon Dieu. Elle ne peut autoriser le mélange.

                    Nous voyons ici la séduction de cette vie d'âme attirer le jugement de Dieu. Qu'est-ce que la séduction ? Elle agit de plusieurs manières. Mais en ce qui concerne l'âme, elle peut agir de cette manière : elle nous fait adhérer de façon si déterminée à nos propres opinions sur un certain sujet, que nous ne sommes plus disposés à soumettre nos opinions à aucun autre jugement que le nôtre... La chose commence par nous et se termine avec nous. Elle est liée à nous-mêmes, et nous n'accepterons aucun autre jugement sur notre opinion. Nous pouvons être certain que dès que quelqu'un a cette attitude, il est profondément séduit.
 
Le témoignage de Noé implique essentiellement la résurrection
 
                   Il faut, à présent conclure cette méditation. Il y a en Noé deux choses qui doivent être relevées. Il est écrit qu'il était un homme juste, et qu'il marchait avec Dieu. En tant qu’homme juste, il reprend ce qui a été vrai en Abel. Il a été rendu témoignage à Abel qu'il était juste. Et, en ce qui concerne sa marche avec Dieu, Noé reprend ce qui a été vrai d'Enoch car Enoch marcha avec Dieu. Ces deux choses nous amènent immédiatement sur la base de la résurrection, et nous montrent ce que représente Noé. Si, comme il est écrit, il est un homme juste, d'où lui vient cette justice ? Sur la seule base de la résurrection du Seigneur Jésus. Nous sommes justifiés par Sa vie, c'est-à-dire Sa vie de résurrection. La résurrection de Jésus-Christ est l'acte même de Dieu, par lequel Il atteste que tout péché et toute culpabilité ont été réglés et enlevés, et c'est la base sur laquelle nous sommes justifiés. C'est par Sa justice, et Sa justice nous est donnée par Dieu. C'est la vie -- marcher avec Dieu. Qui peut marcher avec Dieu ? Personne ne peut marcher avec Dieu, à moins d'être sur une base de résurrection, à moins d'être juste devant Dieu dans ce sens-là. 
                     Nous pourrions ainsi continuer à mettre l'accent, à bien des égards, sur le fait que Noé représente le côté positif, la résurrection. Et la loi de l'Esprit de vie opère sur la base de la résurrection. Cela signifie que toute autre base de vie naturelle a été abandonnée, et que, en Christ, nous en sommes sortis. Nous voyons Noé, durant toutes ces années, occupé à ce qui le prouve être en dehors de ces choses de ce monde, car durant toutes ces années, Noé construit cette arche. Par chaque coup de marteau, il répète -- je ne suis pas en ceci, j'en sors, je le répudie ! L'heure vient où ce qui est vrai de moi spirituellement s'accomplira littéralement. C'est aussi notre position. Nous aussi, nous sommes sortis spirituellement, et nous attendons l'heure où ce qui est vrai de nous spirituellement deviendra littéralement vrai. Nous sortirons. Mais Christ est sorti ; et la vie de résurrection signifie que, en Lui, nous sommes sortis de ce qui est d'ici-bas, sortis de notre propre nature, et de ce monde, et de nous-mêmes. Noé et son arche rendent à jamais ce témoignage -- sortir, toujours sortir.

                   Et cependant, il nous faut beaucoup de patience pour être spirituellement en dehors tout en étant environnés par tout cet état de choses, tourmentés, ennuyés, pressés par la vie de la nature. "C'est par votre patience que vous sauverez vos âmes" . (Luc 21:19) 

                    Laissez-moi répéter encore que tout cela signifie être sur la base de la résurrection. C'est pourquoi nous avons cité Romains 6:3-8 au début de notre méditation. C'est par la mort que nous y arrivons. Relions Romains 6 à 1 Pierre 3:21. -- A travers l'eau, sauvés sur la base de la résurrection, devenu une même plante avec Lui par une mort semblable, huit âmes -- huit est le chiffre de la résurrection -- ont été sauvés des eaux : "une figure du baptême qui, maintenant, nous sauve ... l'engagement d'une bonne conscience envers Dieu, par la résurrection de Jésus-Christ". Il est tout à fait possible à chacun d'entre nous d'avoir une conscience parfaitement bonne. Quel état heureux et béni ! Avons-nous une bonne conscience ? Ou bien sommes-nous sous l'accusation, sous la condamnation ? Sommes-nous inquiet et tourmenté à cause de la méchanceté de notre cœur ? Cela signifie alors que nous n'avons pas donné à Dieu la réponse d'une bonne conscience. Pourquoi donc ? C'est que nous attendons encore quelque chose de notre propre nature, de nous-mêmes. Nous ferions mieux d'y renoncer puisque c'est le seul chemin pour en sortir. Répudions notre "moi" ! Disons-nous à nous-mêmes et au disons au Diable une fois pour toutes, que, en nous, c'est-à-dire dans notre chair, il ne demeure rien de bon et que nous ne nous attendons plus à y trouver quoi que ce soit de valable. Le Diable le sait et cependant, il essaie de nous engager dans la tâche impossible de chercher quelque chose que nous ne trouverons jamais, -- et c'est ainsi qu'il nous tourmente. Alors, pourquoi ne prendrions-nous pas la base du Seigneur pour triompher des manœuvres de l'ennemi ?  Enfonçons notre pieu. Acceptons le fait que nous ne pourrons jamais attendre quelque chose de bien de nous-mêmes. Tout notre bien est en Un Autre, en notre Seigneur Jésus. C'est la loi de l'Esprit de vie en Jésus-Christ. Que le Seigneur nous fasse comprendre tout ce que cela signifie !


T.A.S.

samedi 7 mai 2016

(2) La loi de l'Esprit de vie en Jésus-Christ T.A. Sparks

Chapitre second

ABEL ET LA LOI DE LA VIE

Au bout de quelque temps, Caïn fit à l’Éternel une offrande des fruits de la terre; et Abel, de son côté, en fit une des premiers-nés de son troupeau et de leur graisse. L’Éternel porta un regard favorable sur Abel et sur son offrande; mais il ne porta pas un regard favorable sur Caïn et sur son offrande. Caïn fut très irrité, et son visage fut abattu. Et l’Éternel dit à Caïn: Pourquoi es-tu irrité, et pourquoi ton visage est-il abattu ? ...  Cependant, Caïn adressa la parole à son frère Abel; mais, comme ils étaient dans les champs, Caïn se jeta sur son frère Abel, et le tua. L’Éternel dit à Caïn: Où est ton frère Abel? Il répondit: Je ne sais pas; suis-je le gardien de mon frère? Et Dieu dit: Qu’as-tu fait? La voix du sang de ton frère crie de la terre jusqu’à moi.  (Genèse 4:3-6, 8-10)

                    "Ne soyons pas comme Caïn, qui était du Malin et qui tua son frère. Et pourquoi le tua-t-il ? Parce que ses œuvres étaient mauvaises et que celles de son frère étaient justes..." (1 Jean 3:12)

Lequel des prophètes vos pères n’ont-ils pas persécuté? Ils ont tué ceux qui annonçaient d’avance la venue du Juste, que vous avez livré maintenant, et dont vous avez été les meurtriers.  (Actes 7:52)
Mais l’heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité; car ce sont là les adorateurs que le Père demande. (Jean 4:23)


La loi de l'Esprit de vie  m'a affranchi, en Jésus-Christ, de la loi du péché e de la mort (Romains 8:2)
 
                     Dans notre méditation précédente, nous avons été amenés à tenir compte des sept expressions de la loi de la vie. Nous avons dit que le Seigneur Jésus est comme le prisme de la vie, dans lequel et par lequel la vie se brise en ses composés, dans lequel nous pouvons voir l'action de la vie. Et cependant, à mesure que nous la contemplons, l'image change, et c'est celle d'un chandelier ou d'un candélabre à sept branches qui entre en vue. Et nos le voyons avec une racine et un tronc central duquel sortent, des deux côtés, les six branches qui en sont une partie. Dans notre méditation précédente sur la loi de l'Esprit de vie, présentée avant tout en Adam, nous avons la racine et le tronc central, qui comprend toutes les branches, duquel toutes croissent et rayonnent, et auquel toutes reviennent. Car le commencement des choses embrasse tout. Et nous verrons à meure que nous avancerons, que chacun de ces autres aspects de la loi de la vie n'est qu'un rameau ou un résultat de ce qui se trouve contenu et embrasé en Adam.

                     Nous disons cela à cause de l'unité de tout, de l'unité des parties. Cette unité est une chose très remarquable et très merveilleuse. Combien cette question de la vie est tout d'une pièce ! L'on n'y trouve réellement jamais rien qui ne soit que fragmentaire, détaché ou sans relation. L'on ne peut jamais traiter l'un de ses aspects comme s'il était une fin en soi. Une chose conduit à une autre, et cette dernière nous ramène à la précédente, de sorte que, tout le temps, on ne s'occupe que de la même chose, qui cependant, se développe. Cela peut n'être pas très clair ni très compréhensible maintenant, mais à mesure que nous avancerons, nous comprendrons ce que nous voulons exprimer.

Ce que représentent Abel et Caïn

                   Nous arrivons à la seconde expression de la loi de la vie en Christ, que nous trouvons dans la seconde des sept personnes représentatives de l'Ancien Testament, ou du livre de la Genèse, et nous sommes à présent avec Caïn et Abel. Nous trouvons ici la loi ou le principe de la vie se manifester par un contraste et un conflit. Là où est la vie -- et on comprendra que nous ne parlons pas ici de la vie humaine, mais de la vie divine -- là où est cette vie, l'antagonisme viendra immédiatement à la lumière. Il en est toujours ainsi et l'on ne saurait éviter le conflit ou le supprimer qu'au détriment de la vie. Dès que la vie de Dieu se trouve quelque part, un antagonisme s'y manifeste. Le conflit commence.

                    Nous trouvons donc ici cette vie ; et nous parlons maintenant dans le domaine  du symbole. La vie se trouva dans la ligne que prit Abel, et la mort dans celle que prit Caïn. Il nous faut maintenant chercher la différence. Quelle est-elle ? Considérons Caïn très soigneusement.

                   Nous pouvons être superficiels au sujet de Caïn et en arriver à des conclusions qui, tout en pouvant être fondées et vraies, seraient cependant inadéquates. Soyons tout à fait justes à l'égard de Caïn. Caïn n'ignorait pas Dieu. Il n'est pas non plus quelqu'un qui soit opposé à Dieu extérieurement. Caïn reconnaît Dieu. Il Le reconnaît comme l'Objet de l'adoration et du culte. Caïn apporte à Dieu comme acte d'adoration, ce qu'il connaît de meilleur et ce qu'il a de meilleur, mais non ce qu'il aurait pu connaître comme étant le meilleur. Dans son domaine, ce que Caïn apporte est bon et précieux. A moins de reconnaître cela, et de l'exprimer ainsi, nous n'arriverons pas à comprendre la différence qui existe entre la mort et la vie. Il ne sert à rien de dépeindre tout en noir ou en couleurs sombres ce que nous appellerions le chemin de la mort, ou de penser au chemin de la mort comme étant nécessairement marqué par les outrages les plus atroces faits à Dieu. Il ne nous faut pas supposer que, pour être dans le chemin de la mort, il soit nécessaire d’être ouvertement et positivement un antagoniste de Dieu, ou d'ignorer Dieu, ou de refuser à Dieu une reconnaissance pratique. Il n'est pas nécessaire de faire ces choses pour être sur le chemin de la mort. Le chemin de la mort est quelque chose de plus profond que cela, de beaucoup plus profond que cela, et nous verrons combien c'est vrai, à mesure que nous avancerons.

                    Oui, c'est le fruit de sa vie naturelle qu'apporte Caïn, et c'est là toute la portée de son acte. Lorsque nous avons dit cela si nous le comprenons, nous nous sommes approchés du cœur de la situation.

                    En ce qui concerne Abel, son attitude nous dit qu'il nous faut mourir pour vivre. Nous n'avons, en nous-mêmes, rien à offrir à Dieu, rien qui puisse Lui être agréable. Nous n'avons qu'une vie qui doit être répudiée. Abel reconnait le péché, et il voit que l'âme pécheresse dot être livrée à la mort. Elle ne peut être offerte à Dieu, ni elle, ni ses œuvres, ni ses fruits. Nous le voyons du côté de Caïn, l'âme cherche à être acceptée, sur la base de ce qu'elle croit avoir de bon en elle-même. Du côté d'Abel, l'âme cherce à mourir à elle-même.

Jésus-Christ et les Juifs

                    Maintenant, nous reportons immédiatement cela à Jésus-Christ  et aux Juifs. Nous remarquons qu'il est parlé des Juifs, dans l’Évangile de Jean, dans des termes exactement pareils à ceux qui avaient été employés pour Caïn -- une chose terrible. Mais le point que nous devons saisir nous et tout le peuple de Dieu, c'est que ce ne sont pas nécessairement ceux que nous appelons des impies qui sont représentés par Caïn, tandis que les hommes pieux, dans le sens le plus vrai du terme seraient représentés par Abel. Nous trouvons ici une sphère beaucoup restreinte que cela.Il y a un Israël selon la chair et un Israël selon l'Esprit

                  Nous nous approchons donc de Christ et des Juifs de Son jour. Les Juifs adoraient et ils tuaient en même temps, une combinaison terrible. Leur culte qui, dans son domaine était très fervent, et précieux en un sens, n'était cependant que quelque chose d'extérieur. Il n'est pas nécessaire de rappeler à notre souvenir certaines paroles qui sortirent des lèvres du Seigneur à cet égard. -- "Vous nettoyez le dehors de la coupe et du plat" ,-- "ils élargissent leurs phylactères" ; -- "vous faites de longues prières" ; --" ils prenaient plaisir "à montrer aux hommes qu'ils jeûnent " , et ainsi de suite. Tout était extérieur. Leur culte servait à leur propre gloire et à leurs propres œuvres. Lorsqu'ils adoraient, ils attiraient l'attention sur eux-mêmes, et faisaient ainsi de leur culte une occasion de glorification personnelle. Tout était question de formes, qu'ils observaient peut-être très sincèrement, mais par lesquelles néanmoins ils cherchaient à tirer profit pour eux-mêmes. Leur culte tournait tout le temps sur eux-mêmes, et n'était pas réellement rendu à Dieu. Il servait à leur propre faveur et à leur bien personnel. Il n'avait pas comme objet le cœur de Dieu. La satisfaction de Dieu n’était pas leur seule et unique considération.

                     Regardons maintenant le Seigneur Jésus, qui est toujours en opposition avec les Juifs, comme eux le sont à Son égard. L'opposition existe, non pas dans les choses extérieures, mais bien plus profondément. Il adore, mais Il adore par une vie entièrement consacrée. Plus que cela encore. Il adore par une vie gouvernée par la nature même de Dieu. Par cela, je veux dire que la nature de Dieu est ce qui caractérise Son culte. Dieu est saint, Dieu est juste, Dieu est sans aucun mélange. Il est pur. Dieu est lumière. En Lui il n'y a point de ténèbres, aucun soupçon ni aucune suggestion d'obscurité, de nuage, de manque de transparence. C'est ce qu'était Dieu, c'est ce qu'est Dieu qui gouverne le culte du Seigneur Jésus. C'est-à-dire, Il a vu qu'il n'était pas possible d'adorer Dieu en vérité, à moins de reconnaître ce qu'est Dieu, et d'abandonner pour toujours tout ce qui n'est pas semblable à Dieu. L'on ne peut s'approcher de Dieu pour L'adorer, en apportant quelque chose d'étranger à Dieu, quelque chose de contraire à Dieu. Il faut adorer Dieu en vérité.

                    Il y a tant de choses fausses, tant de mensonges, tant de contradiction, tant de choses trompeuses, et non réelles et apparentes, dans notre nature humaine. Il faut nous séparer de tout cela pour être un vrai adorateur, et reconnaître que l'on ne peut pas jouer avec Dieu, l'on ne peut pas tromper Dieu, l'on ne peut pas être en communion avec Dieu tant que tout cela est encore en nous. Il nous faut être entièrement gouverné par la conscience de ce qu'est Dieu. Agir autrement serait comme entrer en la présence d'une personne extrêmement sensible, et dire ou faire en sa présence des choses qui seraient une agonie pour sa sensibilité. Si vous êtes un musicien une personne musicienne, -- je ne veux pas dire si vous faites de la musique ! -- si vous êtes une personne musicienne, si vous avez un sens raffiné et élevé de la musique, et que quelqu'un vienne en votre présence taper et tirer des dissonances vous savez quelle agonie sera la vôtre ! Vous passeriez du chaud au froid ! Si vous connaissiez quelqu'un qui aime ardemment la vraie musique, tandis que vous-même ne seriez pas spécialement un musicien, ce serait, si vous aviez du bon sens, la dernière chose à faire que de vous mettre à jouer en sa présence. Je me souviens d'un homme qui jouait assez bien du violon, et qui alla un jour écouter un artiste, qui, lui, jouait très bien de cet instrument. Il vint à moi ensuite et me dit -- je vais mettre mon violon sous mes pieds : je ne jouerai plus jamais ! Si cet artiste m'avait entendu jouer, il serait devenu fou de douleur ! Vous voyez où je veux en venir. Le point est que le Seigneur Jésus était en harmonie avec Dieu, et ce qui Le gouvernait était la nature de Dieu. Que demande Dieu d'un adorateur ? Est-ce qu'Il désire certaines formes ? Le culte que le Seigneur Jésus apportait à Dieu était celui d'une vie livrée en témoignage contre le péché. Souvenons-nous de cela ! La mort du Seigneur Jésus a plusieurs aspects différents, mais celui-ci en est un très vital. C'est le don de Sa vie en témoignage contre le péché.

                     Il était impossible qu'il y ait une communion avec Dieu tant qu'il y avait le péché, et il y avait le péché. Qu’allons-nous faire à l’égard du péché ? Nous ne pouvons pas purifier le péché. Il doit mourir. Or, puisque le péché n'est pas une chose abstraite, mais que c'est l'homme qui est devenu péché, -- pour changer cette nature humaine dont on ne peut ni arracher, ni extirper quelque chose appelé péché, il nous faut une autre nature dans laquelle il n'y a point de péché. Qu’est-ce qu'il nous arrive alors ? Le péché ne sera pas arraché, c'est nous qui devons mourir pour que Christ prenne notre place. "J'ai été crucifié avec Christ, ce n’est plus moi qui vit... c'est Christ " . Oui, le culte du Seigneur Jésus, ce fut une vie donnée en témoignage contre le péché.

                    Nous voyons l'effet de cela en Abel. Sans doute, Abel n'a pas donné sa vie. C'est en cela que le symbole est imparfait, mais le principe est le même. La mort d'Abel a été un témoignage contre le péché --"La voix du sang de ton frère crie..."

                  Nous voyons maintenant ce conflit, et il est parfaitement clair. Il y a une ligne de mort avec Caïn, qui est pleine d'adoration, pleine de la conscience de Dieu, pleine de dons offerts à Dieu,pleine de choses splendides dans leur propre domaine, -- et il y a la ligne de vie d'Abel. Cette dernière se manifeste par une offrande, non pas de choses, mais de son moi et cela sur un autel. Il faut que la créature meure.

La sphère du conflit

a) La lutte se poursuit entre deux Royaumes.

                  Nous pouvons, à présent, arriver très vite à notre point. Ce conflit existe entre deux royaumes. Il se livre premièrement dans le royaume où se trouve ce qui est de Dieu et ce qui est de Satan. Nous connaissons tout cela. C'est le royaume le plus simple et le plus évident de l'opération de cet antagonisme. Je veux dire, c'est le royaume où tout enfant de Dieu né de nouveau se trouve, dès qu'il a reçu cette vie. Nous savons tous, lorsque nous devenons des enfants de Dieu et que nous sommes remplis de sa joie, que, en retournant à notre travail ou dans notre sphère de vie de ce monde, où nous aimerions que tous soient heureux et répondent à notre expérience nous trouverons au contraire, et avant même d'avoir dit un seul mot, des regards méfiants jetés dans notre direction et une atmosphère lourde de quelque chose. Nous n'avons pas besoin de dire un seul mot. C'est là. Le plus souvent, la présence d'un enfant de Dieu dans le monde provoque dans son atmosphère même un antagonisme, un conflit, et cela sans qu'un seul mot soit prononcé. Ce n'est pas de l'imagination, c'est réel. Et plus la vie de l'âme est forte de l'autre côté, plus sera rapide le discernement de ce qui se passe en nous, plus rapidement l'on en arrivera à comprendre qu'il y a en nous quelque chose d'autre, et plus définitif aussi sera l'antagonisme. Je veux dire que ceux qui sont simples et sans ruse, tandis qu'ils ne peuvent pas nous comprendre et ne peuvent pas s'entendre avec nous , n'éprouveront certainement pas ces sentiments d'antagonisme qui paraîtront dans ceux qui ont une forte vie dans l'âme. Nous connaissons ce royaume extérieur, où l’antagonisme devient manifeste entre ce qui est de Satan et ce qui est de Dieu. Nous n'avons pas besoin de développer car nous le connaissons si bien.

b) L'homme lui-même est le champ de bataille réel.

                    Mais il y a cet autre royaume intérieur, où le conflit s'élève entre ce qui est de Dieu et ce qui est du "moi". Le fait, c'est que le royaume, le réel royaume de la lutte, c'est l'homme lui-même. C'est là que la bataille fait rage le plus sévèrement. La plupart d'entre nous, nous en arrivons assez rapidement à reconnaître la différence, dans le domaine extérieur où le conflit s'élève entre nous et ceux qui ne sont pas à Dieu, et nous l'acceptons.  Mais lorsque ce conflit est intérieur, il est beaucoup plus difficile d'en triompher. Lorsqu'il s'élève en nous, il est très difficile de l'accepter, parce que nous ne le comprenons pas. Nous trouvons le conflit en nous, et ce conflit a été provoqué par la présence même de la vie en nous. C'est l'effet de la loi de la vie en Jésus-Christ. Cela peut nous consoler, en un sens, de savoir ce que c'est. Car si souvent, lorsque le conflit devient aigu, le tentateur donne sa propre interprétation à nos expérience, et il cherche à nous persuader que nous nous sommes trompés, et qu'il n'y a en nous rien de Dieu. Tandis que c'est précisément parce que il y a en nous ce qui est de Dieu, que le conflit a éclaté en nous, et que nous sommes devenus ainsi le champ de bataille. "La chair a des désirs contraires à ceux de l'Esprit, et l'Esprit en a de contraires à ceux de la chair, il y a entre eux une telle opposition..." (Galates 5:17)

                    Mais qu'y a-t-il en nous, quelles sont les deux choses qui sont en conflit ? Une réponse très élémentaire et superficielle serait, naturellement, que ce sont la chair et l'Esprit le vieil homme et l'homme nouveau. C'est vrai, mais ce n'est pas vraiment la réponse adéquate. Cela ne touche pas réellement au cœur de ce conflit, et j'aimerai que nous arrivions au fond de cette question. C'est très important. A cause d'un manque de discernement à ce sujet, beaucoup d'enfants de Dieu deviennent impuissants, impotents, embarrassés. Car, bien-aimés, la réelle bataille se livre entre l'âme et l'esprit.

                    Or, nous ne pouvons pas simplement affirmer que l'âme soit la chair, que l'âme soit le vieil Adam. Ce n'est pas exact dans le plein sens. Il nous faut prendre garde. En affirmant cela, on s'embarque dans une voie où il faudrait tuer l'âme, et ce n'est pas ce que nous devons faire. L'âme en elle-même, n'est pas une chose mauvaise. Il n'est pas mal d'avoir une âme. Le Seigneur affirme que notre âme doit être sauvée. "C'est par votre patience que vous sauverez vos âmes. (Luc 21:19) -- "Nous ne sommes pas de ceux qui se retirent pour leur perte, mais de ceux qui gardent la foi pour sauver leur âme." (Hébreux 10:39). Cependant le conflit se poursuit ici entre l'âme et l'esprit.

                    C'est en cela que nous pouvons reconnaître la nature de la chute, qui est, de la part de l'âme, une violation de l'esprit. Dans notre chapitre précédent nous avons souligné le fait de l'attaque portée sur l'âme de l'homme, c'est-à-dire sur sa raison, son désir, sa volonté. Nous avons vu comment la raison de l'homme, son désir et sa volonté ont été tirés de leur vraie place pour s'exercer et fonctionner indépendamment de Dieu. L'homme a un esprit, et par son esprit, il était en communion avec Dieu, qui est Esprit. Il connaissait Dieu, mais non pas son âme : dans son état d'innocence, il n'avait pas besoin d'arriver à des conclusions raisonnées pour comprendre la volonté de Dieu. Il n'avait pas besoin de se poser pour chercher par sa raison ce que Dieu voulait. Dans son état d'innocence, il percevait, il sentait, il connaissait de manière intuitive. Et c'est pourquoi, lors de la chute, sa conscience s'éleva et le frappa, parce que la conscience n'est pas une faculté de l'âme, mais une faculté de l'esprit.

                   Oui, l'homme dédaigna l'organe par lequel il était en communion avec Dieu, lorsqu'il dédaigna Dieu dans sa qualité de cour d'appel finale pour toutes les questions et que, agissant sur la base de sa propre âme, il viola son esprit. Ce fut à ce moment-là que s'éleva dans l'homme le conflit qui dure encore aujourd'hui. L'homme est une maison divisée contre elle-même, et qui ne peut résister, et nous trouvons en lui maintenant, comme dans le premier homme, ces deux côtés opposés, l'âme et l'esprit. Par nature, il est désormais essentiellement un homme de l'âme, qui vit dans et de son âme. Dans notre Nouveau Testament, il est malheureusement appelé "l'homme naturel", mais nous savons tous que le terme réel est l'homme "psychique". L'homme qui est gouverné et poussé par son âme, c'est-à-dire par son propre raisonnement, par son propre discernement, par sa propre volonté personnelle.

                    Voilà ce qu'est devenu l'homme. En contraste avec cela, nous trouvons dans le Nouveau Testament l'homme spirituel, "celui qui est spirituel". C'est ainsi que s'élève le conflit entre l'âme et l'esprit, entre l'esprit et l'âme; entre ce qui est de Dieu, la pensée de Dieu, opposée à notre propre pensée, le raisonnement de Dieu -- si nous pouvons employer ce mot -- ou la raison de Dieu contraire à notre raisonnement, la volonté de Dieu opposée à notre volonté; les sentiments, les affections, les désirs de Dieu, contraires à nos sentiments, à nos affections, à nos désirs. Ces deux choses sont là maintenant, non pas dans l'homme non-régénéré, mais dans l'homme régénéré. Nous ne parlons pas ici de l'homme en dehors de Christ, nous parlons de l'homme charnel. L'homme charnel est le chrétien dans lequel règne la chair, et qui est influencé par elle.                                                                             

                    Nous le voyons donc, l'âme est la place dans laquelle réside la chair, car la chair, dans son sens spirituel (et non dans son sens physique) est une chose mauvaise. Elle a sa propre volonté, elle se dirige elle-même, elle est gouvernée par Satan. C'est la chair. C'est ce qui lutte contre l'Esprit et nous savons combien le Nouveau Testament montre que la chair est une chose mauvaise. Elle réside dans l'âme naturelle. L'esprit, renouvelé par la nouvelle naissance, devient le vase dans lequel demeure ce qui est de Dieu.

                    Or, ce conflit est maintenant établi. Nous dirons -- je ne le sais que trop, bien que je ne l'aie jamais analysé et compris de cette manière; mais je le connais ! Mais la chose grave, c'est que beaucoup d'enfants de Dieu ne sont pas sortis de cet état. Ils y sont encore. Nous pouvons ne pas encore être arrivés au bout, mais je puis dire ici qu'il n'est pas dans la volonté de Dieu que ce conflit se prolonge durant toute notre vie spirituelle, que nous soyons toujours dans ce conflit. Nous reprendrons cela un peu plus loin.

La vie divine demande une marche selon l'Esprit

                   Il nous faut résumer ici en une ou deux phrases ce dont nous avons parlé. L'aspect de la question fondamentale qui nous occupe ici, c'est que la loi demande une marche dans l'esprit et non point dans la chair ou dans notre propre âme. Elle demande une union céleste avec Dieu, dans notre esprit, et non point une vie religieuse psychique, selon nos propres idées. C'est la différence qui se trouve entre Abel et Caïn. Oui, Caïn était un homme religieux. Caïn était un homme qui adorait. Caïn avait amené ce qui, dans son domaine, était bon, précieux, ce qui lui coûtait beaucoup. Caïn à sa manière, était sincère dans sa conviction que Dieu devait être adoré, mais son intelligence était obscurcie, comme l'est toujours l'intelligence de notre âme. Par nature, nous ne connaissons pas les pensées de Dieu :"l’homme animal (psychique, naturel) ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, .... et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge. (qu’elles sont discernées) 1 Corinthiens 2:14

                    Or, Caïn, malgré toute sa sincérité et toute son adoration et sa religion, et sa conscience de Dieu, était encore dans les ténèbres d'une intelligence obscurcie. Son jugement le trompait entièrement. Ses idées étaient toutes fausses. Il était à côté de la vérité et rien de ce qu'il offrit ne put s'élever au-dessus de l'autel. Dieu n'eut pas égard à l'offrande de Caïn. Les Juifs étaient dans la même position et, pour le prouver, les Juifs tuèrent comme Caïn avait tué. Pour le prouver, mettons en question le culte de ceux qui adorent dans leur âme, des gens religieux qui ne sont pas spirituels, et nous rencontrons aussitôt de la colère. Ils ne pourront supporter la pensée d'être confrontés, interrogés ou touchés. Quant à un vrai adorateur, quant à celui qui adore en esprit et en vérité, on pourra lui dire ou faire ce qu'on voudra, on ne verra jamais s'éveiller en lui un esprit de meurtre ou de quelque chose de semblable. Comme Abel, il livrera sa vie aux mains même des adorateurs, des gens religieux. C'est la différence que nous trouvons ici entre l'âme et l'esprit.

                   Nous avons déjà dit que nos sommes dans un cercle beaucoup plus restreint que celui qui embrasserait les croyants pour les distinguer des incrédules. Bien-aimés, la vie, celle qui triomphe et qui avance, celle qui porte le sceau et la marque de Dieu, celle qui est de Dieu et qu'Il agrée --, cette vie est la vie vécue dans la ligne de l'esprit. La mort, bien qu'elle puisse avoir toutes les apparences extérieures, les formes, les cultes, la conscience de Dieu, la religion --, n'en est pas moins la mort. Elle ne peut triompher, elle ne peut avancer. Oh ! Me direz-vous, vous parlez sûrement dans un domaine très vaste ! Nous savons à qui vous pensez, aux gens simplement religieux, à ceux qui se contentent d'aller à l'église et de répéter des prières étudiées. Mais non ! L'on peut certainement faire une application de ces pensées à ceux-là, mais ce n'est pas à eux que je pense. Nous ne divisons pas les choses si entièrement, si absolument et pour les mettre dans des compartiments étanches. Je dis que ces choses peuvent se cacher dans la plupart des croyants, et que cela signifiera pour eux une limitation de vie. Pourquoi certains missionnaires peuvent rentrer de leur camp de travail, après un service de vingt-cinq ou trente ans, en disant : "-tout s'est effondré ; les promesse de Dieu, en ce qui me concerne, ont été réduites en cendres et en poussière !" Soyons sincères car il y a des cas ainsi et nous en connaissons personnellement. Pourquoi cela ? Il peu arriver un moment où, à cause de l'irréalité des choses ou du manque de succès, parce qu'ils ne sont pas arrivés à la victoire et n'ont pas atteint le but de Dieu, beaucoup de Ses enfants se trouvent dans une impasse et se posent des questions, et des  questions justifiables, au sujet de la réalité des choses. Pourquoi ?

                    Nous laisserons de côté certaines choses. Nous connaissons la mélancolie et tout ce qui peut venir jeter une ombre. Ce n'est pas de cela que nous parlons. Nous parlons de ce royaume où ce qui est spirituel ne s'est pas manifesté, où le sceau de Dieu n'a pas été donné. Bien que l'on se soit beaucoup dépensé, que l'on se soit beaucoup donné, que l'on ait beaucoup travaillé, l'on ne voit réellement aucune vie spirituelle comme fruit de cette peine. L'absence de vie ! Il est possible, bien-aimés, que nous soyons sous la main de Dieu qui nous châtie et nous discipline, que nous ne voyons aucun fruit, à nos labeurs, aucun résultat à notre travail, et que, en ce qui concerne nos sens, notre âme, tout soit voilé, caché, obscurci, alors que, cependant, la vie agit en puissance de résurrection en nous, en même temps qu'à travers nous, et que les autres reçoivent le bienfait, sans que nous le voyions ou le sentions. Cela est une chose, mais ce n'est pas de cela que nous parlons.

                    Nous parlons maintenant de l'absence de vie, là où les choses sont mortes spirituellement. Quelle en est la raison ? La réponse se trouve en Caïn et Abel. L’explication est ici, dans la différence qui existe entre l'âme et l'esprit. L'âme n'est pas une chose mauvaise, mais ce n'est pas l'âme qui doit gouverner. Lorsque ce qui est de l'âme prend le dessus, c'est le "moi" qui prend le dessus, et les œuvres viennent de nous-mêmes, des énergies et des activités de notre propre âme, et ce ne sont plus les énergies de Dieu qui agissent par notre esprit.

                     Lorsque nous disons de telles choses, que personne ne pense pour un instant que, si nous vivons sur le niveau de l'esprit où tout doit venir de Dieu et rien de nous-mêmes, rien ne sera jamais accompli. Beaucoup de gens pensent qu'il n'y aura alors point d’œuvres, ni aucune activité. La seule différence se trouvera dans les sortes d'activités. Nous n'agissons pas moins, nous agissons autrement. C'est différent, mais la fin verra un résultat beaucoup plus précieux que celui de toutes les activités créées pour Dieu, par notre "moi". Dans les profondeurs les plus secrètes, tout doit être tourné vers Dieu, et non vers notre "moi". Nous ne savons pas combien ce "moi" est profondément enraciné dans notre propre âme. Nous en découvrons quelque chose lorsque nous ne pouvons plus agir, lorsque Dieu pose Sa main sur nous en nous intimant de nous arrêter pour un ou deux mois, en nous mettant hors d'action. c'est alors que nous découvrons combien nous trouvions de gratification personnelle dans notre travail, car rien ne peut plus nous satisfaire depuis qu'il a cessé. Nous avons perdu tout ce qui était notre satisfaction, et nous n'avons rien pour le remplacer. Or, ce que le Seigneur cherche en nous enlevant notre satisfaction que nous trouvions dans les choses et les activités, c'est à devenir, Lui seul, notre joie et notre récompense. C'est que, dans l'activité ou hors de celle-ci, alors même que nous ne pourrions plus agir du tout, nous soyons tout simplement satisfaits de le posséder Lui, le Seigneur.

                     Je suis parfaitement certain que c'est le nœud de toute la question. Ce qui importe, c’est ce que le Seigneur est pour nous, et sûrement pas ce que le travail est pour nous, ni ce qui aurait son centre ou sa source dans notre propre âme. Nous avons le Seigneur et nous sommes satisfaits. Je me demande si quelqu'un d'entre nous en est absolument là ? Non, nous devons encore avoir de la patience pour sauver notre âme. Notre âme a encore besoin d'être amenée, dans un degré plus complet, à la place où Dieu est sa seule récompense. C'est par beaucoup, beaucoup de larmes que nous en arrivons là, mais lorsque nous y arriverons, les larmes seront essuyées. Oui, nos larmes sont associées à notre marche en avant. Elles ne seront plus jamais là lorsque nous serons arrivés. La petite fille qui a dit : "Pour que Dieu essuie toutes les larmes, il faut qu'Il ait un grand mouchoir" avait une fausse idée de la manière dont les larmes sont essuyées. Les larmes sont liées à notre avancement, et elles sont essuyées simplement en résultat de notre arrivée au but. Elles disparaissent. "C'est par votre patience que vous sauverez vos âmes." (Luc 21:19)

La lumière est nécessaire

                    Mais l'intelligence doit être éclairée -- "Qu'il illumine les yeux de votre cœur" -- il faut que l'intelligence soit éclairée pour que, au lieu du chemin de Caïn -- qui est une marche dans l'âme où, même dans sa dévotion à Dieu, dans sa conscience de Dieu l'âme attire cependant tout à elle-même, -- il y ait une vie vécue dans l'esprit. Caïn n'aurait pas reconnu cela. Aucune vie psychique n'admettra jamais le fait qu'elle attire tout à elle-même. C'est la chose la plus difficile pour tout le monde, que d'accepter cela, et cependant c'est le propre de la nature de l'âme. L'esprit est juste le contraire. L'esprit est toujours tourné vers Dieu, c'est-à-dire, l'esprit renouvelé. Le Seigneur Jésus a livré Son âme à la mort. Il a remis Son esprit à Dieu. 

                     Cela nous amène à un nouveau champ de contemplation. La vie de l'âme, comme telle, doit se soumettre. La vie de l'esprit doit s'élever. Pour autant que la vie de l'âme gouverne, c'est la mort. Il peut y avoir beaucoup d’émotion, beaucoup de sentiment, beaucoup de plaisir, beaucoup d'activité, mais la fin sera toujours la mort. Lorsque la vie spirituelle gouverne, la vie de l'esprit, il y a la vie. Et "la loi de Esprit de vie en Jésus-Christ", c'est la loi de la vie.

                    Maintenant, ne nous inquiétons pas de la technique, de la manière dont ce passage a été exprimé dans ses détails, mais demandons au Seigneur de nous rendre capable d'en saisir la conclusion. Comme l'un de ceux en qui est la vie, je dois être conscient de deux choses. L'un des résultats inévitables de la vie, sera que le conflit s'élève en nous. Je dois, de plus, connaître la nature de ce conflit et, lorsque mon intelligence est éclairée, je vois que c'est un conflit qui se livre entre moi, du côté de mon âme, et moi du côté de l'esprit. C'est un conflit entre ma propre âme et ce qui est de Dieu en moi. C'est maison divisée contre elle-même. Elle ne peut pas subsister. Elle doit s'écrouler, tôt ou tard, et nous voyons tout autour de nous l'écroulement des maisons divisées comme cela.

                    Mais ce n'est pas la pensée de Dieu. Il y a une issue. Nous verrons plus loin, si le Seigneur le permet, quelle est l'issue, mais ici nous reconnaissons le fait. Recherchons le Seigneur, afin de marcher dans l'Esprit, d'avoir notre vie en Dieu et non dans les choses, et non point en nous-mêmes. Car cette vie naturelle est une vie fausse, et elle nous séduit parce qu'elle est séduite. Mais sa vie est vraie, et Il est vrai, Celui qui est la vie. Il est aussi la lumière. Parce qu'Il est la lumière, Il est la vie.

                   Demandons au Seigneur de nous rendre bien claire la signification de tout cela.

T.A.S.


(1) La loi de l'Esprit de vie en Jésus-Christ T.A. Sparks

Chapitre premier

ADAM ET LA LOI DE LA VIE

Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs, que l’Éternel Dieu avait faits. Il dit à la femme: Dieu a-t-il réellement dit: Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin? La femme répondit au serpent: Nous mangeons du fruit des arbres du jardin. Mais quant au fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit: Vous n’en mangerez point et vous n’y toucherez point, de peur que vous ne mouriez. Alors le serpent dit à la femme: Vous ne mourrez point; mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. (Genèse 3:1-5)

L’Éternel Dieu dit: Voici, l’homme est devenu comme l’un de nous, pour la connaissance du bien et du mal. Empêchons-le maintenant d’avancer sa main, de prendre de l’arbre de vie, d’en manger, et de vivre éternellement. Et l’Éternel Dieu le chassa du jardin d’Éden, pour qu’il cultivât la terre, d’où il avait été pris. C’est ainsi qu’il chassa Adam; et il mit à l’orient du jardin d’Éden les chérubins qui agitent une épée flamboyante, pour garder le chemin de l’arbre de vie.  (Genèse 3:22-24)

Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. En effet, la loi de l’esprit de vie en Jésus-Christ m’a affranchi de la loi du péché et de la mort. (Romains 8:1-2)
 
                Plus nous vivons  et plus nous  pensons aux choses, plus aussi nous sommes assurés que la question suprême, celle qui gouverne tout entre Dieu et l'hommec'est la vie. Notre portion des Écritures nous dit ici que la vie est une loi, et elle nous dit de plus que cette vie est entre les mains du Saint-Esprit : "la loi de l'Esprit de vie..."

                  Une loi est un principe fixé et établi. Elle a des potentialités. Cela signifie que si l'on est ajusté à cette loi et gouverné par elle, certains résultats seront inévitables, --les potentialités qu'elle renferme trouveront très certainement leur expression, dès que cette loi sera établie. Ce que nous trouvons donc ici, c'est que la marque des choses qui sont de Dieu le Saint-Esprit, c'est la vie. Si une chose est de Dieu le Saint-Esprit, elle vivra. Sa caractéristique essentielle sera la vie. C'est une loi, un principe établi. Une chose qui est selon Dieu vivra, parce que la vie même de Dieu est en elle. Cela, en tant que principe, est une règle de direction. C'est un principe pour la direction du peuple de Dieu.

                    Mais il y a encore autre  chose que  nous devons  relever dès le début. C'est que, dans cette question de la vie, qui est un principe établi, la vie est en Jésus-Christ : "La loi de l'Esprit de vie en Jésus-Christ." Les Écritures insistent avec grande force sur ce fait : tout ce qui est de Dieu est en Jésus-Christ. Et puisque la marque de tout ce qui est de Dieu, c'est la vie, la vie est donc en Jésus-Christ, et en Lui seul.

Les sept expressions de la vie en Christ

                    Nous avons donc pour objet de considérer la vie, d'étudier la vie dans les traits qui la composent, ou de chercher comment la vie se développe, de son commencement à sa finet nous verrons, dans la mesure où le Seigneur nous le permettra et nous conduira, que la vie se compose de sept éléments. Ce sont comme les sept couleurs de la lumière que fait ressortir le prisme, et Jésus-Christ est le prisme. Nous en arriverons à voir ce qu'est la vie dans son expression multiple, ce qu'est la loi dans dans la vie de ces sept expressions, en Jésus-Christ. Pour connaître la vie, il nous faut Le connaitre Lui, il nous faut le comprendre. Le connaître, Lui, réellement c'est connaître la vie. C'est ainsi que, en harmonie avec toute cette vérité, l’œuvre du Saint-Esprit, qui est l'Esprit de vie, consiste à révéler Jésus-Christ, à Le faire connaître, à nous conduire à Lui qui est la vie. Mais qu'est-ce que Le faire connaître, nous conduire en Lui, qui est la vie, sinon une question d'éducation spirituelle... Et cette éducation spirituelle peut se continuer durant toute une vie.

                   Je pense que c'est la raison pour laquelle nous trouvons, dans la Parole de Dieu, certaines expressions qui indiquent un principe : bien que, dès le commencement d'une vraie vie en Dieu, nous entrions dans la vie et que la vie entre en nous, nous sommes aussi appelés à faire d'autres actes, à mesure que nous avançons, et en relation avec cette vie. Le peuple de Dieu lui-même est appelé de temps à autre, comme Moïse en appelait aux enfants de d'Israël, à choisir la vie. Nous traversons certaines crises dans notre expérience spirituelle où il est nécessaire pour de choisir délibérément la vie. Deux chemins sont là, devant nous, et nous avons à en répudier un tout à fait positivement, et à choisir l'autre de la même façon, positivement. Et puis, nous sommes aussi exhortés à nous saisir de la vie. Il y a ensuite ces passages des Écritures qui parlent d'une vie encore future, que nous n'avons pas encore atteinte, une vie qui est encore devant nous. Il nous faut avancer pour avoir la vie. Nous devons hériter la vie éternelle, et cela, parce que la connaissance de Christ est progressive, toujours grandissante.

                  C'est une éducation, et elle se poursuit  depuis le  moment où nous recevons le don gratuit de Dieu, la vie éternelle en Jésus-Christ, jusqu'à un moment futur qui n'est pas arrêté, mais qui est en avant, toujours en avant, jusque dans l'au-delà où nous pourrons alors manger " manger du fruit de l’arbre de vie, qui est dans le paradis de Dieu." (Apocalypse 2:7) Cette vie n'a pas de fin, elle n'est jamais épuisée, et l'on ne saurait jamais atteindre sa limite extrême. Mais nous nous occupons pour l'instant de ce court espace de temps que nous passons ici-bas, sur cette terre, et qui est pour nos le temps de notre éducation à l'égard de la loi de l'Esprit de vie, la loi de la vie. Et cette éducation est liée aux sept aspects de cette loi. Nous avons dit qu'elle est en Jésus-Christ.

                   Or, Jésus-Christ qui est la vie, embrasse tout le temps. Et lorsque Dieu agit pour accomplir Son dessein, c'est toujours et tout au long, par ce que Christ est. C’est-à-dire, Dieu avance toujours vers Son but en faisant ressortir un autre élément de Christ qui est la vie, quelque chose de plus de ce qu'est Son Fils. Et le progrès vers la plénitude de la vie se fait ainsi par des découvertes toujours nouvelles de ce qu'est Christ. Tout ce que Dieu emploie, ce sera quelque chose de Christ, dans Son essence, et c'est ainsi que par Christ, Il avance vers la consommation de Son dessein. 

                   Nous sommes donc sur un terrain qui nous est très familier dans le livre de la Genèse. La Genèse renferme toute cette base de la vie et de la mort. Et l'ensemble de ces questions est représenté par sept hommes qui, tous mettent Christ en vue, chacun sous un aspect spécial de la vie. Et toute la loi de la vie est embrassée dans ces sept hommes, sous sept aspects différents. Les sept vont d'Adam à Joseph.

L'intention de Dieu en Adam

                    Il nous faut remarquer, pour commencer, que Adam et Christ sont là, dès le début, pour gouverner tous les âges. Il nous est dit que Adam était une figure de celui qui devait venir. Adam était, pour ainsi dire, une ombre. Quelque part, la Lumière éternelle l'éclairant de l'arrière, se tenait Jésus-Christ. La réalité et l'ombre étaient là ensemble, regardant à travers tous les âges, pour gouverner tous les âges, selon la pensée de Dieu.
                   
                    La loi de l'Esprit de vie en Jésus-Christ est représentée par "l'arbre de la vie", dans le livre de la Genèse. Adam devait montrer le chemin de la vie. Si Adam n'avait pas choisi un autre chemin, au lieu de celui que Dieu avait voulu pour lui, Adam aurait montré comment agit la vie, comment opère la loi de la vie, et comment, par l'action de cette loi, Dieu arrive à Son but; toujours et toujours par un chemin vivant, le chemin de la vie, l'opération d'un principe établi. Mais Adam faillit, lui qui devait être la représentation, oui, et la personnification de cette loi et de ce chemin de vie, il faillit et il représente dorénavant le chemin de la mort. Mais Christ, que nous connaissons maintenant comme le dernier Adam, a paru, et Il est, en Lui-même, la personnification de cette loi de vie. Il accomplit ce que Adam n'a pas réussi, et Il atteint le but de Dieu par le chemin de la vie.

                    Maintenant, après avoir dit tout ce qui est préliminaire, nous commençons par Adam, qui est la première des expression de la loi de la vie. Mais il nous faudra désormais considérer Adam dans la position opposée, et apprendre ce qu'est la vie, et ce qu'est la loi de la vie, en regardant comment opère en lui la chose opposée. Nous serons amenés à ce qui est positif par ce qui est négatif, à ce qui est vrai par ce qui est faux.

                    Afin de comprendre le commencement de la vie ou de la mort, il nous faut percevoir la nature de la tentation d'Adam et de celle de Christ, car, si une chose est vraie dans ces deux tentations, c'est qu'elles sont liées à toute cette question de vie et de mort, de mort et de vie. Ce n'est pas autre chose que cela. Il nous faut donc, pour quelques instants, considérer à nouveau ces deux tentations. Nous nous arrêterons sur la tentation d’Adam pour comprendre la tentation de Christ.

Comment Satan s'approche de l'homme

                    Nous trouvons premièrement la forme du tentateur et celle de la tentation. Au chapitre troisième e la Genèse, nous voyons exactement où, et pourquoi Adam et Eve sont tombés. La chose est très simple à sa surface. Peut-être est-ce là que se trouvent la forces et la subtilité principales de la tentation. L'occasion en est quelque chose d'apparemment bon. Les tentations et les séductions de Satan sont ordinairement présentées sous une forme qui fait de l'objet en vue quelque chose à désirer, comme étant bon. Souvenons-nous toujours de cela. Je doute que Satan ait jamais tenté ou séduit quelqu'un en lui faisant entrevoir les conséquences cruelles de sa chute. Il poursuit toujours exactement la méthode contraire, et présente la tentation et la séduction sous une forme qui en appelle au jugement humain, comme quelque chose de bon à désirer. Ce qui est terrible c'est que l'homme ne voit jamais que la chose : Christ a vu Satan. Et lorsque la tentation lui fut suggérée, et présentée comme quelque chose de bon et de désirable, Christ vit à travers elle et derrière elle, et sa réponse fut : "arrière de moi, Satan". Je ne pense pas qu'il soit nécessaire d'insister sur cela, et de dire que, si jamais Satan cherche à nous induire en erreur, à nous attraper, à nous séduire, à nous faire sortir du chemin de la vie, il le fera invariablement en nous soumettant une belle proposition, en nous offrant une chose qui paraîtra bonne à notre jugement humain. L'implication claire et significative de ce fait, c'est que, si nous voulons suivre notre propre voie, nous trouverons toujours la meilleure raison pour le faire. C'est-à-dire que nous apporterons toujours une bonne excuse à mettre dans la balance avec la chose que nous désirons. Je dis que c'est significatif. Jamais encore, un homme ou une femme n'ont fait un faux pas sans avoir trouvé une bonne raison pour le faire, c'est-à-dire au point de vue humain. Une bonne excuse sera toujours apportée, et c'est précisément en cela que se découvre la vraie source.

                    Or, nous savons que la tentation fut présentée avant tout à la faculté d'acquérir, au pouvoir d'acquisition. Il s'agissait pour Ève et Adam, d'acquérir la connaissance.  Maintenant, bien-aimés, non pas que la connaissance soit uns chose mauvaise en soi, bien que, évidemment, il eut mieux valu pour l'homme ne jamais connaître certaines choses, ni avoir une certaine sorte de connaissance. Et cependant, je ne pense pas que cette question dépende avant tout de l'espèce de connaissance acquise. Elle commença par un désir de connaître. La tentation s'offrit à ce pouvoir d'acquérir, d'avoir, de posséder, et dans ce cas il s'agissait de posséder la connaissance. Mais, bien que la connaissance ne soit pas un mal en soi, il y avait dans ce cas des éléments cachés. Ce qui est à la base de cet exemple d'Adam et d'Eve, c'est le motif de leur besoin de possession -- c'est-à-dire qu'ils désirent posséder de manière à n'être plus dépendants de Dieu, ni soumis à Dieu. Le dessein caché était d'effectuer un changement de position, d'arriver à une autre position à l'égard de Dieu. Voilà ce qui se trouve à la base de cette tentation. C'était un coup direct porté à la dépendance de l'homme vis-à-vis de Dieu. 

Le doute jeté sur le caractère de Dieu

                    Il y avait ensuite quelque chose de plus, une insinuation cachée, et cela à l'égard de deux choses. Il y avait premièrement une insinuation portée contre l'amour de Dieu. Enseveli très profondément dans cette tentation, il y avait un appel à douter de l'amour de Dieu. L'implication en était que Dieu, qui professait être amour, qui prétendait veiller au bien de Ses créatures, les privait réellement de ce qu'il y avait de meilleur, de plus haut et de plus plein, qu'Il retenait en fait leur vie dans une étroitesse qui n'était pas nécessaire et qui était arbitraire. Dieu n'était pas réellement amour, car un Dieu qui agit ainsi n'est pas amour. Or, nous ne disons pas que tout cela a été reconnu, mais nous affirmons que toutes les Écritures le prouvent, aussi bien que toute l'histoire humaine. Le premier assaut fondamental, subtil et diabolique, de Satan, est toujours dirigé contre l'amour de Dieu, et il n'abandonne jamais cet assaut. Vous et moi, nous n'arriverons jamais sur cette terre à la place où ne nous pourrions plus être tentés à ce sujet. Me direz-vous que Dieu est amour ? Regardez ceci, et cela, et encore cela ! Est-ce que tout ne parle pas de limitation ? Est-ce que tout ne vous dit pas que vous ne recevez pas ce que vous pourriez et devriez avoir....

                    Ensuite, c'est une insinuation contre la véracité de Dieu. C'est-à-dire, peut-on savoir si Dieu est vrai, peut-on réellement se confier en Dieu ? " ...Dieu aurait-il dit ...?" Maintenant nous voyons ce qui arriva. A l'heure de la tentation, la bonté de Dieu est toujours mise en doute, et la vérité de Dieu est toujours mise en question, et tous les autres gages de Son amour, de Sa véracité sont toujours voilés. La réponse claire de quelqu'un de vivant et de conscient sera alors : "- Oh, non ! Regardez, regardez partout ; nous voyons de tous les côtés des évidences et des preuves de l'amour de Dieu : J'ai beaucoup de preuves de l'amour de Dieu, si je veux les voir, si j’aime à m'arrêter pour pour méditer et peser toutes choses." Mais qui d'entre nous n'a jamais fait cela à l'heure de l'épreuve , pour la refuser et en être délivré ? N'est-il pas vrai que, à l'heure de l'épreuve, de la tentation, de la détresse, de l'assaut, toutes les bénédictions que nous avions reçues ont été voilées ? D'une manière ou de l'autre, une ombre s'étend sur elles, une nuée, un brouillard, et nous ne voyons plus que notre adversité présente et la difficulté du moment. Nous sommes obsédés et mettons en question l'amour de Dieu et Sa fidélité, et Sa vérité....

                    Je crois que c'est la raison pour laquelle Jésus est appelé dans la révélation finale "le Fidèle et le Véritable" (Apocalypse 9:11). C'est le grand titre du triomphe dans l'homme : du triomphe dans l'homme sur toute cette œuvre de Satan, qui soulève toujours et met sans cesse en doute cette question de l'amour de Dieu, et de la vérité de Dieu. Son titre a pour fondation tout ce qui repose derrière des paroles comme celles-ci : "Je suis ... le Vivant ! j'ai été mort." Mais arrêtons-nous un instant, écoutons Son cri : "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?" C'est pour Lui, l'heure de la tentation, l'heure des ténèbres. Comment en sortira-t-Il ? Non pas en acceptant et en nourrissant la suggestion faite par Satan contre la réalité de l'amour de Dieu, et de la fidélité de Dieu, mais en triomphant sur toutes ses suggestions et toutes ses insinuations, en une heure telle que, vous et moi, n'en connaîtrons jamais. Il en sort vainqueur, et devient la personnification de ces traits, fidèle et véritable.

L'Objet Réel qui est en vue

                    Oui, nous avons ici une double insinuation, faite pour aveugler à l'égard de toute la grâce de Dieu et de toute la bonté de Dieu. Nous voyons ensuite cette autre chose plus cachée encore. C'est la manière subtile par laquelle Satan cherche à mettre Dieu hors de Sa place pour la prendre lui-même. C'est très clair lorsque nous y réfléchissons. Et c'est exactement ce qui est arrivé. Dieu a été déposé, et Satan a pris Sa place, et c'est exactement ce que Satan cherchait. Oui, il s'introduit comme il a l'habitude de le faire, en insinuant un doute à l'égard de Dieu. Puis il trouva une oreille ouverte, une oreille ouverte pour l'écouter... Oh ! le péril, le désastre que cause une oreille tendue vers Satan, un entretien avec Satan ! Jésus-Christ n'a jamais fait cela. Dès que Satan eut trouvé une oreille attentive à sa question, il agit rapidement et se saisit de ce petit avantage pour glisser une déclaration qui était un mensonge positif : "Vous ne mourrez certainement pas." Il essaie désormais d'avoir recours aux convictions, de faire entrevoir l'avantage superficieltout en enregistrant quelque chose plus profondément encore : "vous ne mourrez certainement pas." Encore une fois, il n'en restera pas là. Il continue immédiatement par une autre chose, une vérité présentée dans une fausse position : "Dieu sait que le jour où vous mangerez de ce fruit ...vous serez comme Dieu connaissant le bien et le mal." C'est parfaitement vrai. Dieu ne dit-Il pas un peu plus tard : "l'homme est devenu comme l'un de nous pour la connaissance du bien et du mal." Mais cette vérité leur est présentée dans une fausse position, et les conséquences terribles, affreuses, ne leur en sont pas révélées. Ce n'est pas le fait de savoir qui est la question, c'est le fait de posséder une connaissance par un chemin contraire à Dieu , de connaître d'une manière qui nous sépare de Dieu, qui nous éloigne de Dieu, et qui éloigne Dieu de nous. C'est de connaître à l'instigation de Satan, qui a une intention subtile et dérobée de nous rendre indépendant de Dieu. Et dès que l'homme est devenu indépendant à l'égard de Dieu, Satan a assuré son but : il est à la place de Dieu.

                    Or, bien-aimés, c'est le chemin de la mort, et tout cela se résume en un seul mot : le chemin de la mort est le chemin qui nous détourne de Dieu, et nous fait tourner sur nous-mêmes et vers l'indépendance : indépendance du jugement,  indépendance de désir et indépendance de volonté. C'est pourquoi, "l'âme qui pèche est celle qui mourra", pensée, cœur, volonté (Ézéchiel 18:4 et 20). L'indépendance à l’égard de Dieu est le chemin de la mort. C'est avoir notre propre pensée, notre propre jugement, tenir à notre propre position nous attacher à nos propres conclusions. Oh ! Quel royaume est ouvert par tout cela ! Cela touche à toute la question de la souveraineté du Seigneur Jésus dans l’Église dont Il est la Tête qui est Son Corps, et cela défend aux membres individuels d'agir de manière indépendante. Cela touche à beaucoup d'autres choses encore. Le chemin de la mort est le chemin d'Adam. Il est tourné sur soi dans son jugement, tourné sur soi dans ses désirs, tourné sur soi dans sa volonté propre.

Christ - Le Modèle du Chemin de la Vie

                    Tout cela nous amène maintenant à Christ. Il nous faut voir comment agit la vie dans le dernier Adam, dans la position opposée à celle du  premier Adam. Il nous faut voir le chemin qu'Il a pris. Oh ! Souvenons-nous toujours de l'objectif de Satan dans la tentation. Ce fut le même objet en ce qui concerne le Fils de Dieu, et c'est le même objet pour chacun de nous. Il nous faut arriver à bien discerner la chose que veut Satan. Je crains que beaucoup de nos explications et de nos expositions de la tentation du Seigneur Jésus ne soient pas allées assez loin. Elles ne sont pas allées jusqu'au point suprême et, tandis qu'elles peuvent nous aider, elles manquent cependant de sens réel. Il nous faut reconnaître que l'objet qui gouvernait Satan dans la tentation du Seigneur, c'était la mort, et rien de moins que cela. Satan en voulait à Sa vie. Il voulait rendre impossible au Seigneur Jésus de devenir la vie des hommes. Il voulait, pour ainsi dire, arrêter le courant de la vie à la source même. Les tentations ont toujours visé cette question de la vie. Satan vouait la mort. C'est pourquoi il est décrit dans la Parole de Dieu comme 
"celui qui avait l'empire de la mort" (Hébreux 2:14) C'est quelque chose dont il se sert contre les fils de Dieu.

                    Mais considérons la voie de Christ. Sa voie Le détourne toujours de Lui-même, et de toute indépendance, vers le Père, vers Dieu. L'une des choses sublimes qu'il faut relever dans Sa vie, c'est celle-ci : comment et toujours, sans hésitation ni aucune réserve, Il se détourne de Lui-même vers le Père, de toute ligne d’indépendance qui Lui est proposée vers la dépendance du Père. Rien ne trouve sa source en Lui-même -- telle est l'attitude de Sa vie. C'est une chose déterminée pour Lui : aucune consultation de soi-même, aucune considération pour soi-même, aucun argument personnel, aucun désir personnel, aucune volonté personnelle, non, pour Lui, c'est toujours : "Non pas ma volonté, mais a tienne..." ; "Je suis venu pour faire ta volonté" ; "je prends plaisir à faire ta volonté, ô mon Dieu !" : entièrement libre de soi-même et de toute indépendance à l'égard de Dieu. Nous voyons cela juste au cœur des tentations, au commencement de Son ministère. La tentation consistait à le faire agir de Lui-même, par Lui-même, indépendamment de Dieu, mais Il ramena chaque fois l'issue à ce seul et même point : Dieu a fait connaître Sa pensée à cet égard, Dieu s'est exprimé à cet égard, il est écrit, il est écrit, il est écrit. C'est Dieu qui est la cour d'appel suprême dans toutes les questions. Ce n'est pas ma convenance, ni mon confort, ni ma situation, ni mon bien, ni mon succès personnel, ni mon but, non ! Pas même ma vie, rien que le Père !

                   Notre conformité à Christ, bien-aimés, c'est le facteur suprême de la loi de la vie en Christ. C'est la loi de la vie en Christ que de se détourner toujours de son moi et de sa propre âme pour se tourner vers Dieu. C'est se détourner de sa propre raison, de ses propres désirs, de sa propre volonté. C'est cela la conformité à l'image du Fils de Dieu. C'est très pratique. Lorsque nous disons que nous avons été prédestinés à devenir conformes à l'image de Son Fils, nous pouvons peut-être penser qu'il s’agit d'une œuvre cachée, secrète, imperceptible, qui s'accomplit sous la Main du Saint-Esprit, sans que nous en ayons conscience, mais ce n'est pas la vérité. Cette conformité à l'image du Fils de Dieu s'accomplit dans la ligne d'un choix définitif, d'un choix délibéré. Elle s'accomplit par notre obéissance à la loi qui gouvernait le Fils de Dieu -- se détourner toujours du moi pour se tourner vers Dieu, se détourner de toute indépendance de pensée, et de cœur, et de volonté, pour dépendre de Lui seul. Et Dieu insiste sur cela de manière très pratique.           

                    Voilà donc "la loi de l'Esprit de vie en Jésus-Christ". Quel est donc ce premier aspect de la loi de l'Esprit de vie qui nous est révélé en Adam et en Christ ? C'est la loi d'une soumission initiale, pleine, continuelle et finale au Seigneur. C’est le chemin de la vie. Satan dit que c'est le chemin de la privation, le chemin de la limitation, le chemin où nous perdons tout : Dieu dit que c'est le chemin de la vie. Le chemin de Satan  a prouvé être le chemin de la mort; et la vie fut enlevée et elle est tenue en réserve pour ceux qui veulent prendre le chemin de la vie, ou qui veulent établir le principe de vie fixé par Dieu. Il est Seigneur, Il est Souverain. Cela est établi sans aucune question, ni aucun doute, ni aucun argument. Dieu est amour et Dieu est vérité. S'éloigner de ce fait de la valeur d'un cheveu, c'est s'éloigner de la vie. S'en saisir, avec tout ce que cela signifie, c'est triompher dans la vie, la vraie.

T.A.S.


vendredi 6 mai 2016

Apocalypse 21:22,23 T. Austin -Sparks

Je ne vis point de temple dans la ville ; car le Seigneur Dieu tout-puissant est son temple, ainsi que l’agneau.  La ville n’a besoin ni du soleil ni de la lune pour l’éclairer ; car la gloire de Dieu l’éclaire, et l’agneau est son flambeau. (Apocalypse 21:22,23) 
 
Voilà la plénitude céleste pour laquelle Dieu a été à l’œuvre depuis toujours. Il travaille à présent en vous et moi. Nous pourrions parfois  penser que  nous sommes deux personnes à la fois : une ici-bas et une dans les Cieux . Naturellement nous sommes ici, mais il y quelque chose en nous qui s’élève sans cesse, une dimension céleste que le Seigneur a placée en nous. C’est peut-être ce que le Seigneur voulait dire lorsqu’Il parlait  de Lui-même  en disant «Le Fils de l’Homme qui est dans le Ciel» (Jean 3:13), alors qu’Il était encore sur la terre?
 
Vous vous dites peut-être qu’il est bien difficile dans votre situation d’amener le Ciel sur la terre? C’est vrai, certaines situations sont difficiles. Celle de Daniel, par exemple, avec ses trois compagnons, était très difficile; mais ils ont attiré le Ciel sur  la terre. Il y a une grande expression dans le livre de Daniel : «les Cieux  dominent » (Daniel 4:26). Et ils l’ont prouvé. Le siège du Gouvernement  se trouve au Ciel, ni à Babylone, ni à Rome, ni à Jérusalem ou ailleurs, mais dans les Cieux.
 
Que le Seigneur nous aide à vivre des ressources célestes ! 
 
Par T. Austin -Sparks de : Les Pionniers de la Voie Céleste - Chapitre 8