Chapitre 2
L’ÉTAT DE LA MURAILLE. L'ACTION DE NÉHÉMIE
Maintenant nous passons du souci de Néhémie à son action, car, comme nous l'avons dit, Néhémie n'était pas un critique détaché et négatif de la situation. Il n'était pas simplement quelqu'un qui signalait tout ce qui était faux, sans savoir ce qui devait être fait pour la gloire de Dieu, et sans accomplir quelque chose à cet égard. Aussi, entreprit-il une action, et si il y a un livre dans la Bible, en tout cas dans l'Ancien Testament, qui est caractérisé par l'action plus qu'un autre, je pense que ce livre est celui-ci.
Lorsque Néhémie intervint, tout d'abord il s'informa pleinement et avec précision de la situation. Nous trouvons des paroles comme celles-ci : "Hanani, l’un de mes frères, et quelques hommes arrivèrent de Juda. Je les questionnai au sujet des Juifs réchappés qui étaient restés de la captivité, et au sujet de Jérusalem." (Néhémie 1:2)
Et puis, quand il vint à Jérusalem, nous le voyons se mettre par ces termes descriptifs : " Après quoi, je me levai pendant la nuit avec quelques hommes, sans avoir dit à personne ce que mon Dieu m’avait mis au cœur de faire pour Jérusalem. Il n’y avait avec moi d’autre bête de somme que ma propre monture. Je sortis de nuit par la porte de la vallée, et je me dirigeai contre la source du dragon et vers la porte du fumier, considérant les murailles en ruines de Jérusalem et réfléchissant à ses portes consumées par le feu. (Néhémie 2 : 12-13)
Ainsi Néhémie se donna du mal pour parvenir à la connaissance exacte de ce qu'était la situation. C'est vrai qu'il avait des informations. Un compte-rendu lui parvint par lequel il se fit un devoir de connaître au mieux la situation par ceux qui la vivaient directement, mais dès qu'il fut possible pour lui, de faire l'état des lieux, il vérifia le compte- rendu et s'informa avec minutie et directement comment se trouvait exactement la situation. Et je voudrais suggérer que, pareillement, quand le Seigneur parle concernant le rétablissement de Son témoignage, (c'est le sujet que nous traitons) ceux qui coopèrent avec Lui doivent être informés avec précision et pleinement. Alors que leurs informations peuvent leur parvenir directement, ils ne doivent pas se satisfaire du meilleur compte-rendu de bonne source, mais ils doivent savoir par eux-mêmes comment sont exactement les choses. Vous et moi, nous ne serons jamais de grande utilité pour le Seigneur jusqu'à ce que nous sachions exactement quel est l'état spirituel de la situation et ce qui doit être fait. Nous devons vraiment voir et connaître ceci en ce qui nous concerne, non pas simplement de l'obtenir de la part du grand nombre de ceux qui nous le rapportent.
C'est un fait qu'aujourd'hui nous pouvons difficilement aller quelque part, dans quelque partie du monde que ce soit, sans trouver des gens déplorant l'état spirituel des choses parmi le peuple de Dieu. Leur sens des choses est juste dans l'ensemble, bien que, comme nous l'avons déjà dit, beaucoup d'entre eux simplement se plaignent, murmurent, gémissent et critiquent sans avoir quoi que ce soit à offrir en guise de remède et surtout d'amélioration. Néanmoins, leur déclaration touchant l'état spirituel de l’Église est très largement vraie. Sur une très vaste échelle, il est vrai qu'aujourd'hui bien des situations sont à rectifier quant à l’Église, les choses ne sont pas comme elles devraient être, comme le Seigneur les voudrait. Mais nous ne pouvons pas nous appuyer sur un sentiment général (quoique très général) pour dire que les choses ne vont pas. Ceci doit pénétrer au plus profond de notre être. Nous devons le savoir par nous-mêmes. Je ne suggère pas que nous devrions aller essayer de découvrir tout ce qui ne va pas et établir une liste de tout ce qui est vraiment défectueux et déplorable aujourd'hui. Mais je dis ceci : si nous devons coopérer avec Dieu pour qu'Il obtienne les choses comme Il les voudrait, la question de la situation doit être une chose reçue directement dans nos propres cœurs. Nous devons le savoir par nous-mêmes. Nous ne devons pas être des mécontents professionnels, mais être ceux qui ont un réel travail d'enfantement du cœur à cause de ce que nous savons être de la situation ce que nous constatons, ce qui est évident à nos propres yeux et qui trouble nos propres cœurs.
Donc en premier lieu, Néhémie s'informa directement de la situation. Et c'était une situation calculée pour faire perde courage à quiconque. Cela aurait pu être aussi déconcertant que Néhémie n'eut pas voulu s'y engager davantage, mais s'en fut retourné à Babylone en disant : "On doit faire avec ce qu'on a. Les choses ne sont pas comme elles devraient être, elles sont absolument irrémédiables. Il ne sert à rein d'essayer quelque chose à ce égard." Mais il n'a pas abandonné la situation qui semblait irrémédiable, toute mauvaise qu'elle était. Je suis persuadé que si vous aviez été l'un des hommes faisant le tour, vous auriez bien pu dire : "C'est une situation qui est bien au-delà de notre portée. Nous ne pourrons jamais rien en tirer. C'est sans issue !" Néhémie fut l'un des hommes les plus courageux de l'Ancien Testament, un véritable héros. Il était confronté à une situation terrible, il l'a affronté avec confiance en Dieu parce qu'il savait, non seulement que c’était une fâcheuse situation, mais que Dieu était en mouvement pour la redresser, la transformer. C'était la volonté de Dieu qu'elle soit autrement. Il le savait. Et si Dieu veut une chose, alors tout impossible qu'elle nous semble, nous avons une base de confiance. Aussi, il ne l'abandonna pas, mais l'affronta et l'affronta carrément.
J'ai beaucoup de choses en pensée qui ne trouveront pas d'expression dans ces messages, mais en relation avec ceci, j'ai été amené à parcourir toute le Bible, et je m'en réfère au Nouveau Testament, comme vous le constaterez en poursuivant. Je pense à l'apôtre Paul, le grand Néhémie de cette dispensation. Quelle situation il a du affronter parmi les chrétiens ! Tandis que nous lisons sa première lettre aux Corinthiens, nous ressentons que nous aurions abandonné et dit : "C'est un gâchis irrémédiable, est-ce du moins le christianisme ?" Mais voyez comment de façon héroïque et courageuse Paul a affronté cette situation. Il ne s'est pas découragé. Il n'a pas abandonné.
Aujourd'hui, nous pourrions être grandement découragés, nous pourrions facilement ressentir qu'il n'est pas possible d'obtenir un témoignage plein et manifeste qui glorifie Dieu, en considérant combien l’Église est détruite, combien "la muraille est en ruines" , combien "les portes sont consumées par le feu" c'est-à-dire combien tout le témoignage est déchiré, mis en morceaux et en ruine, comme pour ainsi dire. Oui, la situation est déconcertante et nous devons faire face à cette question : Dieu désire-t-Il qu'il en soit autrement ? Dieu a-t-Il abandonné ? Désire-t-Il, a-t-Il l'intention d'assurer un état de choses différent ? Sil y a quelque chose qui prouve que Dieu est activement concerné par cette situation, alors nous n'osons pas l'abandonner. Mais cela réclama beaucoup de courage, tout le courage que Dieu peut nous accorder afin d'affronter la situation présente. Ceux qui connaissent cela savent que je n'exagère pas.
LA VISION ET INSPIRATION DE NÉHÉMIE
Et ensuite, une fois de plus, dans son action, Néhémie en introduisit d'autres dans sa vision et son souci. Tout d'abord, c'était caché dans son propre cœur. Il ne dit rien à quiconque touchant ce que Dieu avait déposé dans son cœur. C'est, en premier lieu, quelque chose entre lui-même et le Seigneur. Et ce ne fut pas avant qu'il eut atteint une certaine position et pris une certaine décision qui était le résultat de son investigation qu'il ouvrit son coeur à d'autres. Je crois que cela est une attitude de cœur splendide, à laquelle il faut prêter attention. Il est si facile d'avoir des idées et de commencer à les diffuser et les décharger sur d'autres. C'est une toute autre attitude d'en venir entre vous-même est Dieu aux prises avec la situation, d'être pleinement pénétré de sa grandeur, puis de déterminer que cette action doit être accomplie en introduisant d'autres dans votre vision et votre inspiration.
Vous voyez, Néhémie fut préparé à être un formidable sujet d'inspiration. Vous lisez ce livre d'un bout à l'autre et vous constatez ce que vous pourriez presque appeler le charme de la personnalité de cet homme, l'inspiration qu'il représentait. Le gens ont fait l'impossible sous l'inspiration et la vision de cet homme. Il y avait des moments où ils étaient très abattus par le découragement, mais alors il les tirait de leur bourbier. En tant que véritable conducteur, quelle force il représentait pour en introduire d'autres dans sa vision ! Ne ressentez-vous pas que c'est là le réel besoin pour aujourd'hui, un peuple qui a la vision, qui a tout pesé, qui regarde en face toute la question, et puis qui a une telle confiance en Dieu, l'assurance que Dieu désire quelque chose de différent, qu'il se manifeste avec un effet positif sur les autres, de sorte que d'autres entrent dans la même vision ? C'est vraiment un grand besoin. C'est l'attitude la plus facile au monde d'être un passager, toujours transporté ! Ah, c'est facile d'être un parasite, de vivre au dépens des autres et de les saigner. C'est une toute autre attitude d'être une source d'inspiration, quelqu'un qui aide réellement les autres dans ce que Dieu désire, une source d'inspiration à leur égard afin qu'ils viennent se joindre pour aider à l’œuvre du Seigneur. Néhémie était cet homme. Et je mets devant vous ceci : si nous avons quelque perception des choses, à savoir qu'elles ne sont pas la pensée de Dieu, que Dieu les voudrait autrement, nous devrions être des gens positifs à ce sujet, et une source d'inspiration pour les autres à ce sujet.
Et donc, Néhémie, ayant pris la pleine mesure de la situation, l'ayant entièrement pesée, et s'étant pénétré de l'ampleur de la tâche qu'il avait en main, s'est tourné vers elle, sans désespérer, et a ainsi inspiré les autres hommes à qui il ouvrit son cœur. Ils dirent : "Levons-nous et bâtissons !" Oh, un peuple comme celui-là ! Un peuple aujourd'hui, qui sait à tout sujet et, voyant comment sont les choses dira : "Faisons quelque chose à cet égard, levons-nous et bâtissons !"
Et bien, c'est le commencement de son action, et vous serez d'accord que c'est là, en vérité, une action. Bien entendu, nous ne regardons pas cela simplement comme une affaire humaine, parce que aucun de nous peut être ainsi très longtemps, si nous ne sommes pas au bénéfice de l'énergie de l'Esprit de Dieu. Considérez encore l'apôtre Paul qui savait tout au sujet de la situation, des conditions, et il savait combien le peuple de Dieu pouvait être découragé à propos de la situation. Sa prière était celle-ci : "afin qu’il vous donne, selon la richesse de sa gloire, d’être puissamment fortifiés par son Esprit dans l’homme intérieur," (Éphésiens 3:16) ; "Que vous soyez fortifiés à tous égards par sa puissance glorieuse, en sorte que vous soyez toujours et avec joie persévérants et patients. (Colossiens 1:11) Les énergies puissantes de l'Esprit de Dieu dans l'homme intérieur sont les seules énergies par lesquelles nous pouvons poursuivre. Nous devons accorder une large place à l’œuvre intérieure de Dieu dans la vie de Néhémie, parce que nous savons très bien que c'est seulement ainsi que nous pouvons œuvrer à l'égard de cette situation.
L'OBJECTIF: LA MURAILLE
Maintenant venons-en aux traits distinctifs principaux de tout l'objet de ce livre. Nous avons dit, au début de cette étude, qu'ils sont au nombre de trois, savoir : la Muraille, l'Ouvrage et la Guerre, ou l'Objectif, la Conduite et le Conflit. Nous commençons par l'Objectif, la Muraille, et nous devons être très clairs quant à ce qui est représenté par cette muraille que Néhémie allait réparer, de quoi la muraille est-elle l'image. Puis-je dire trois choses préliminaires au sujet de la muraille, quant à ce qu'elle représentait réellement et quant à ce qu'elle représente maintenant ?
Tout d'abord, la muraille était une définition, c'est-à-dire elle déterminait quelque chose. Interprétée spirituellement, interprétée dans notre propre temps, selon les pensées divines, cela signifie : une claire détermination de ce qu'est Christ et de ce qu'Il n'est pas. Cette muraille de Jérusalem délimitait un certain secteur, un certain territoire. Elle se dressait là pour dire "Maintenant ce qui se trouve à l'intérieur de cette muraille, de cette limite distincte, est d'un certain ordre, d'un certain caractère. A l'intérieur de celles-ci, les choses sont de ce type." Bien entendu le caractère était manifesté par le temple, se trouvant juste là, au centre pourrait-on dire. Mais la muraille était un facteur déterminant et nous n'avons pas besoin de détailler davantage à ce propos. Il est seulement nécessaire que nous disions que dans le rétablissement et le parachèvement du témoignage du Seigneur, il y a nécessité d'une claire définition de ce qui est et de ce qui n'est pas de Christ. Les choses sont devenues terriblement confuses. Voici la muraille est en ruines et il y a beaucoup de décombres. Je vais présentement m'occuper de ces décombres, là où la muraille se trouvait auparavant. Bien des gens, aujourd'hui, n'ont ni clair discernement, ni perception, ni compréhension quant à ce qu'est Christ et ce qu'est purement et simplement le "christianisme". Dans les christianisme évangélique les choses sont devenues terriblement embrouillées, et ce qui est nécessaire -c'est évident- c'est la reconstruction de ce qui définit clairement et avec exactitude ce que Christ est. Ce Christ doit être clairement compris et connu, et tous les éléments de confusion qui compliquent et embrouillent seront éliminés.
La muraille était une chose déterminante . Cela signifie qu'elle se dresse pour représenter le vrai caractère de Christ. J'ai affirmé quelques pages auparavant, qu'il y a beaucoup de choses à l'arrière-plan de ce que je dis qui ne peuvent pas trouver d'expression maintenant, mais j'ai réfléchi au sujet de ces murailles, les examinant en général, d'un bout à l'autre de la Bible, en passant de toutes les murailles à la grande muraille qui englobe tout, à la fin du livre de l'Apocalypse, la muraille de la Nouvelle Jérusalem. Je trouve entre autre choses que la muraille doit définir le caractère de ce qui se trouve à l'intérieur. C'est vrai, n'est-ce pas, de la grande muraille de la Nouvelle Jérusalem à la fin de la Bible ? Son trait distinctif principal, pouvons-nous dire, est son caractère : sa gloire, sa beauté, sa pureté. C'est le caractère de Christ qui est la première chose concernant Son témoignage, et cela doit être établi, et très clairement défini.
Et ensuite (vous pouvez penser que ceci est une distinction sans différence, mais il y a une différence) la muraille représentait une démarcation, c'est-à-dire une distinction. Ici, les choses ne sont pas du tout mélangées. Ici, à la muraille, il y a une déclaration et un établissement de fait : ce témoignage est un témoignage distinctif. Ce n'est pas une chose générale, ce n'est pas quelque chose qui introduit en elle-même toutes sortes de choses différentes. C'est clair, c'est distinctif. Elle a une chose à dire et cette seule chose est : "Seul ce qui est de Christ peut entrer, peut aller à l'intérieur de ceci."
Or cela est très, très pénétrant et très frappant. Nous trouverons, en poursuivant, que cet Hanani, fut finalement établi gouverneur (avec Hanania déjà gouverneur, T.A.S. emploie le mot de policier pour qualifier la charge de Hanani) . Et lui, en tant que gouverneur, avait la responsabilité des portes, de s'occuper des intrus, des marchands. Il y avait une foule de marchands trouvant le moyen de pénétrer dans le témoignage de Jésus, des marchands qui ont leurs propres intérêts à servir, leurs propres propres affaires à s’occuper, et toutes sortes de marchandises à introduire dans les limites de Dieu, de Christ. Et cette muraille disait "Non!" Vous continuez de lire jusqu'à la fin du livre et vous constatez comment Néhémie et son gouverneur (ou policier selon T.A.S.) s'occupaient des marchands ! Ils n'en voulaient pas. Ils les chassèrent, ils prirent des mesures sévères à l'égard de ces marchands. Mais ils ne firent rien de plus que ce que le Seigneur Jésus fit à l'égard des marchands de Son temps au moyen de Son fouet de cordes. Non, le message simple est celui-ci : la muraille marquait une distinction entre ce qui est précieux et ce qui est vil. Et cela couvre un vaste domaine. Elle fait une distinction très nette entre ce qui est de l’Esprit de Dieu et ce qui provient d'un autre esprit.
En un troisième lieu, cette muraille représentait une défense. C'était quelque chose qui était placé comme dans une position de responsabilité. Elle était responsable de protéger les intérêts et le peuple du Seigneur de ce qui voulait envahir, attaquer, corrompre, en changer le caractère. Le Seigneur a besoin d'un témoignage qui défie tout, qui ne permettra pas à quoi que ce soit, qui n'est pas entièrement de Lui, de passer. C'est là où les choses sont allées de travers par rapport à l’Église, au peuple de Dieu, aux intérêts du Seigneur. Tant de choses qui ne sont pas du Seigneur, ont pu s'y faufiler, y trouver place. Il n'y a pas de témoignage suffisamment fort en faveur de ce qui est du Seigneur pour les affronter.
Encore une fois, vous trouvez dans le Nouveau Testament, qu'au commencement quand la muraille spirituelle fut premièrement bâtie, elle était tellement forte et claire sous la puissance du Saint Esprit que tout d'abord il y avait beaucoup de gens qui n'osaient pas se joindre à ce témoignage, ils avaient peur. La situation était telle que la crainte était suscitée dans les cœurs qui n'étaient pas en règle avec Dieu. D'autre part, des gens qui entraient tombaient sur leur face en disant : "Dieu est au milieu de vous !" Le Seigneur a besoin d'un témoignage identique n'est-ce pas ? De quelque chose qui soit tellement clair, tellement fort, que ceux qui ne sont pas sérieux avec Dieu soient dans la crainte, et, selon notre expression familière "dégagent" tout simplement. "Ils sont sortis.... afin qu'il soit manifeste qu'ils ne sont pas des nôtres" (1 Jean 2:19), c'est là un signe très encourageant. Les situations sont en bonne condition lorsque cela se produit. Ah oui, mais quand ces situations sont en mauvaise condition, on a peur de perdre quelqu'un , on retient tout le monde. Le Seigneur disait : "Non, n’essayez pas de retenir tout le monde, n'essayez pas d'introduire n'importe qui." Ce témoignage, cette muraille est une défense, une protection contre n'importe qui, n'importe quoi. Combien cela était nécessaire pour Jérusalem au temps de Néhémie ! Tout le livre le montre. Considérez les autres personnes et voyez ce que signifiait cette muraille pour Tobija et pour le reste du groupe. Ils connaissaient les implications de cette muraille, ils savaient qu'ils n'y pénétreraient pas.
Eh bien, c'est la première fonction de cette muraille. Mais avançons un peu dans le sujet. La muraille représente Christ sous deux aspects. D'un côté, elle représente Christ extérieurement pour les gens du monde et les nations. De l'autre côté, elle représente ce que Christ est pour le peuple même du Seigneur. En une phrase, la muraille est un témoignage en plénitude au Fils de Dieu : ce que le Fils de Dieu signifie pour le monde et pour le peuple de Dieu, tel qu'Il est vu dans ce monde.
Et ensuite (vous pouvez penser que ceci est une distinction sans différence, mais il y a une différence) la muraille représentait une démarcation, c'est-à-dire une distinction. Ici, les choses ne sont pas du tout mélangées. Ici, à la muraille, il y a une déclaration et un établissement de fait : ce témoignage est un témoignage distinctif. Ce n'est pas une chose générale, ce n'est pas quelque chose qui introduit en elle-même toutes sortes de choses différentes. C'est clair, c'est distinctif. Elle a une chose à dire et cette seule chose est : "Seul ce qui est de Christ peut entrer, peut aller à l'intérieur de ceci."
Or cela est très, très pénétrant et très frappant. Nous trouverons, en poursuivant, que cet Hanani, fut finalement établi gouverneur (avec Hanania déjà gouverneur, T.A.S. emploie le mot de policier pour qualifier la charge de Hanani) . Et lui, en tant que gouverneur, avait la responsabilité des portes, de s'occuper des intrus, des marchands. Il y avait une foule de marchands trouvant le moyen de pénétrer dans le témoignage de Jésus, des marchands qui ont leurs propres intérêts à servir, leurs propres propres affaires à s’occuper, et toutes sortes de marchandises à introduire dans les limites de Dieu, de Christ. Et cette muraille disait "Non!" Vous continuez de lire jusqu'à la fin du livre et vous constatez comment Néhémie et son gouverneur (ou policier selon T.A.S.) s'occupaient des marchands ! Ils n'en voulaient pas. Ils les chassèrent, ils prirent des mesures sévères à l'égard de ces marchands. Mais ils ne firent rien de plus que ce que le Seigneur Jésus fit à l'égard des marchands de Son temps au moyen de Son fouet de cordes. Non, le message simple est celui-ci : la muraille marquait une distinction entre ce qui est précieux et ce qui est vil. Et cela couvre un vaste domaine. Elle fait une distinction très nette entre ce qui est de l’Esprit de Dieu et ce qui provient d'un autre esprit.
En un troisième lieu, cette muraille représentait une défense. C'était quelque chose qui était placé comme dans une position de responsabilité. Elle était responsable de protéger les intérêts et le peuple du Seigneur de ce qui voulait envahir, attaquer, corrompre, en changer le caractère. Le Seigneur a besoin d'un témoignage qui défie tout, qui ne permettra pas à quoi que ce soit, qui n'est pas entièrement de Lui, de passer. C'est là où les choses sont allées de travers par rapport à l’Église, au peuple de Dieu, aux intérêts du Seigneur. Tant de choses qui ne sont pas du Seigneur, ont pu s'y faufiler, y trouver place. Il n'y a pas de témoignage suffisamment fort en faveur de ce qui est du Seigneur pour les affronter.
Encore une fois, vous trouvez dans le Nouveau Testament, qu'au commencement quand la muraille spirituelle fut premièrement bâtie, elle était tellement forte et claire sous la puissance du Saint Esprit que tout d'abord il y avait beaucoup de gens qui n'osaient pas se joindre à ce témoignage, ils avaient peur. La situation était telle que la crainte était suscitée dans les cœurs qui n'étaient pas en règle avec Dieu. D'autre part, des gens qui entraient tombaient sur leur face en disant : "Dieu est au milieu de vous !" Le Seigneur a besoin d'un témoignage identique n'est-ce pas ? De quelque chose qui soit tellement clair, tellement fort, que ceux qui ne sont pas sérieux avec Dieu soient dans la crainte, et, selon notre expression familière "dégagent" tout simplement. "Ils sont sortis.... afin qu'il soit manifeste qu'ils ne sont pas des nôtres" (1 Jean 2:19), c'est là un signe très encourageant. Les situations sont en bonne condition lorsque cela se produit. Ah oui, mais quand ces situations sont en mauvaise condition, on a peur de perdre quelqu'un , on retient tout le monde. Le Seigneur disait : "Non, n’essayez pas de retenir tout le monde, n'essayez pas d'introduire n'importe qui." Ce témoignage, cette muraille est une défense, une protection contre n'importe qui, n'importe quoi. Combien cela était nécessaire pour Jérusalem au temps de Néhémie ! Tout le livre le montre. Considérez les autres personnes et voyez ce que signifiait cette muraille pour Tobija et pour le reste du groupe. Ils connaissaient les implications de cette muraille, ils savaient qu'ils n'y pénétreraient pas.
Eh bien, c'est la première fonction de cette muraille. Mais avançons un peu dans le sujet. La muraille représente Christ sous deux aspects. D'un côté, elle représente Christ extérieurement pour les gens du monde et les nations. De l'autre côté, elle représente ce que Christ est pour le peuple même du Seigneur. En une phrase, la muraille est un témoignage en plénitude au Fils de Dieu : ce que le Fils de Dieu signifie pour le monde et pour le peuple de Dieu, tel qu'Il est vu dans ce monde.
LA NÉCESSITÉ DE RÉPARER LA MURAILLE
Il est nécessaire ici que je précise ma pensée de peur qu'il y ait une fausse interprétation de ce que nous voulons dire. Néhémie ne rebâtissait pas toute la muraille comme tout à nouveau depuis les fondations. Si vous regardez de près, vous constatez que c'est la réparation de la muraille qui a lieu, la réparation et le parachèvement de ce qui était en ruines. Pourquoi je dis cela ? Et bien, il ne nous est pas accordé et nous ne sommes pas appelés à bâtir cette chose, cette muraille spirituelle, depuis les fondations. Grâces soient rendues à Dieu le fondement a été posé, et grâces soient rendues à Dieu la muraille a été bâtie, au commencement. Le livre des Actes montrent la muraille, le témoignage, en plénitude et en perfection, en gloire, une puissante révélation de Christ aux nations et une puissante révélation de Christ pour Son propre peuple. C'en était là au commencement. Néhémie n'était pas venu pour commencer, pour être l'initiateur de cette muraille. Il vint sur scène où ce qui avait été autrefois plein, clair, parfait, était démoli, ruiné. Son œuvre était de réparer cela et de le parachever à nouveau. C'est là où nous en sommes. Si nous sommes appelés à quelque chose c'est à cela. Nous ne sommes pas appelés à faire ce que firent les apôtres. Ils ont fait leur œuvre, et elle tient. Mais depuis leur époque il y a beaucoup de choses qui nous parlent des conditions du temps de Néhémie, beaucoup d’effondrements, de déclin, de désagrégations et de spoliations. Le Seigneur nous appelle à recouvrer ce qui existait. Sûrement, c'est là l’œuvre à laquelle nous sommes appelés.
Considérons tout d'abord l'état de ruine de la muraille. Il était le suivant : " Je leur dis alors: Vous voyez le malheureux état où nous sommes! Jérusalem est détruite, et ses portes sont consumées par le feu! Venez, rebâtissons la muraille de Jérusalem, et nous ne serons plus dans l’opprobre." (Néhémie 2:17) La dernière parole va droit au but, n'est-ce pas ? Voyons le grand ennemi de Dieu, de Christ, du témoignage de notre Seigneur, qui a constamment pour objectif de salir le Nom du Seigneur, par n'importe quel moyen et en tout lieu, que ce soit par des assauts directs ou par un travail de sape très subtil, afin de jeter l'opprobre sur le Nom du Seigneur et sur le témoignage. "Qu'il n'y ait plus d'opprobre." Quel motif pour gouverner le peuple de Dieu, pour empêcher cette opprobre sur le Nom du Seigneur et sur Son peuple à cause de l'état de ruine.
Considérons tout d'abord l'état de ruine de la muraille. Il était le suivant : " Je leur dis alors: Vous voyez le malheureux état où nous sommes! Jérusalem est détruite, et ses portes sont consumées par le feu! Venez, rebâtissons la muraille de Jérusalem, et nous ne serons plus dans l’opprobre." (Néhémie 2:17) La dernière parole va droit au but, n'est-ce pas ? Voyons le grand ennemi de Dieu, de Christ, du témoignage de notre Seigneur, qui a constamment pour objectif de salir le Nom du Seigneur, par n'importe quel moyen et en tout lieu, que ce soit par des assauts directs ou par un travail de sape très subtil, afin de jeter l'opprobre sur le Nom du Seigneur et sur le témoignage. "Qu'il n'y ait plus d'opprobre." Quel motif pour gouverner le peuple de Dieu, pour empêcher cette opprobre sur le Nom du Seigneur et sur Son peuple à cause de l'état de ruine.
L’IDOLÂTRIE, LA CAUSE DE LA CONDITION DE RUINES
Nous devons, avant de pouvoir avancer vers le rétablissement, examiner et dépister la raison fondamentale et ultime de cet état de choses. Nous prenons exemple de l'illustration figurant dans ce livre et dans les autres qui y conduisent. Il y a un mot qui va à la racine de tout le sujet, et ce mot est : l'idolâtrie. Si vous regardez les ruines, les décombres de la muraille, si vous méditez, considérez et vous vous posez des questions : "Pourquoi ? Pourquoi ceci ? Comment se fait-il que ceci se soit produit ? Quelles sont les raisons de cet état de choses ? La réponse fondamentale qui englobe tout est l'idolâtrie.
N'est-il pas très frappant de se rendre compte, qu'en raison de l'idolâtrie en Israël, la nation fut envoyée au cœur même de l'idolâtrie afin d'en être guérie ? Babylone était le centre mondial de l'idolâtrie, vous le savez par la grande statue dressée. Or, Israël avait autorisé l'idolâtrie en son sein. Le Seigneur l'envoya au centre mondial de l'idolâtrie pour en être guéri. Je dis que c'est frappant, et cela signifie simplement ceci : parfois, la méthode du Seigneur pour guérir consiste à donner une overdose de la chose avec laquelle nous flirtons. Ils convoitaient et ils flirtaient. Les prophètes criaient, plaidaient, pleuraient, suppliaient, agonisaient afin que le peuple rompe avec cette idolâtrie, qu'ils cessent leurs flirts avec les dieux des nations païennes se trouvant autour d'eux. Mais ils ne voulaient pas. Ils étaient liés.Alors le Seigneur dit : "Très bien ! Vous aurez ce que vous recherchez, et au plus haut point". Et en vérité ils l'ont eu au plus haut point, et cela a guéri Israël de son idolâtrie, sous cette forme-là, pour le reste de leur histoire. Je ne dis pas que cela les a guéris de l'esprit de l'idolâtrie. Nous verrons cela après. Mais cette forme de complicité ouverte avec les forces du mal fut détruite par le fait de leur accorder ce sur quoi leurs cœurs avaient jeté leur dévolu.
Voici l'exemple extrême du travail d'une certaine loi. Le Psalmiste a dit au sujet d'Israël dans le désert : "Il leur accorda ce qu'ils demandaient ; puis il envoya le dépérissement dans leurs corps." (Psaume 106:15) Ils refusèrent de lâcher prise. Ils voulaient obtenir, ils disaient "oui" à la face du "non" de l’Éternel. "Nous voulons obtenir". Alors le Seigneur dit : "Très bien"; et en obtenant ils furent les perdants.
Or, ce principe-là est vraiment à l’œuvre aujourd'hui. Dans l’Église, dans le christianisme, le monde a trouvé sa place. L’Église de Dieu est allée vers le monde et l'a introduit. Il y a eu complicité avec l'esprit de ce monde, il a trouvé une large place dans le christianisme. Ce n'est pas mon désir de parler de la sorte, mais il nous faut être fidèles. Quoique non perçu, ni reconnu, peut-être, (que Dieu accorde qu'il en soit ainsi) il y a même dans le christianisme évangélique, bien des principes du monde. Pour accomplir l’œuvre de Dieu, des choses non spirituelles sont introduites : des noms, des titres, des ressources et que sais-je encore ? Il y a une complicité cachée en vue d'obtenir la faveur, un avantage. Il y a derrière tout cela un autre esprit : l'esprit d’idolâtrie qui a une emprise sur le peuple du Seigneur. Très bien ! Qu'est-il arrivé ? Le Seigneur a laissé l’Église avoir ce qu'elle désire, et aujourd'hui, elle ressent qu'elle a perdu sa puissance, sa position, parce que le monde a une bien trop grande place. A vouloir obtenir, elle a perdu. C'est très manifeste, n'est-il pas vrai ?
Ce principe est à l’œuvre et notez bien ceci, il est aussi à l’œuvre sur un plan personnel : si votre cœur a jeté un dévolu sur quelque chose au point que vous ne voulez pas essuyer un refus de la part d Seigneur, vous insistez et vous l'aurez. Et votre menace à l'adresse du Seigneur, même si elle n'est pas exprimée sous cette forme, est que vous ne continuerez pas , à moins que le Seigneur ne vous l'accorde, ou ne le fasse pour vous. S'il y a quelque chose de cela, le Seigneur vous l'accordera. Il permettra que vous l'ayez. Ce sera une malédiction pour vous. Abraham fit cela à l'égard d'Ismaël, et quel fléau ! Vous voyez, il y a le principe. Or le point est celui-ci : ces gens ont permis à l'idolâtrie de s'introduire dans leurs vies, en esprit et principe. Le Seigneur par le moyen de Son prophète," envoyé dès le matin", a supplié. Mais ils refusèrent d'écouter la voix du prophète, de sorte que le Seigneur a dit : "Très bien ! Vous aurez ce que vous désirez, allez vous-en à Babylone ! " Ils perdirent tout.
Qu'est-ce que l'idolâtrie ? Si elle ne consiste pas à se prosterner devant des idoles de bois ou de pierre elle prend alors beaucoup, beaucoup de formes subtiles, et très souvent des chemins détournés. C'est simplement une communion de cœur avec quelque chose qui prend la place de Dieu, qui s'interpose dans le chemin de Dieu. Quel vaste domaine cela couvre ! L'effet ultime est que le Seigneur est frustré, le Seigneur est entravé et Il ne peut pas avoir ce qu'Il veut. C'est l'idolâtrie dans son principe. Elle destitue le Seigneur, elle provoque des difficultés pour le Seigneur.
J'ai dit auparavant que bien qu'Israël fut guéri de cette forme extérieure de l'idolâtrie, le principe ou l'esprit de l'idolâtrie n'était pas extirpé. En effet, dans les jours de notre Seigneur, ils adoraient la tradition et la tradition peut devenir une idole. Oui, la tradition peut être une idole : on peut être tellement voué et consacré à une tradition que le Seigneur n'a plus de possibilité. Cela obstrue la voie du Seigneur, comme les décombres que Néhémie ne pouvait pas franchir. Très souvent, les décombres sur le chemin du Seigneur sont ceux d'une tradition morte, d'une histoire morte, de quelque chose qui appartient au passé et qui est mort. C'est là, le principe de l'idolâtrie. C'est la cause fondamentale et ultime de l'état de ruines de la muraille, des décombres, des gravats, des débris : l'idolâtrie, l'union et la communion de cœur avec ce qui n'est pas du Seigneur.
Souvenez-vous que ce livre de Néhémie est rempli de mauvaises conditions, de maux et d'erreurs, et ces choses correspondent à l'état de la muraille. Je désire que vous saisissiez ceci, quoique je doive y revenir. On considère cette muraille et on l'examine, et on peut, pur ainsi dire, la percer du regard. En la perçant du regard on constate que les conditions du peuple du Seigneur concordent exactement avec l'état de la muraille. Il y a toutes sortes de torts, de maux et d'erreurs, et ce sont les décombres à l'état de ruine des choses. Vous voyez, l'état du peuple correspondait à l'état de la muraille. La muraille était simplement une illustration des conditions spirituelles, de sorte que lorsque vous parvenez à "percer du regard" cette muraille, vous découvrez que ce dont vous vous occupez réellement ce n'est pas d'une muraille mais de conditions spirituelles. Tandis que Néhémie s'avançait pour s'occuper de la muraille, il découvrit qu'il avait en même temps à s'occuper des conditions spirituelles du peuple. C'était une seule et même chose. Ce serait, en effet, insensé d'élever une belle muraille alors que les conditions derrière la muraille sont en contradiction. Vous voyez le point ? Les deux doivent être compatibles : l'état spirituel et votre témoignage. Le témoignage dit avoir une condition spirituelle à l'arrière-plan. Une condition spirituelle doit corroborer le témoignage. Vous ne pouvez pas travailler à l'édification de quelque chose qui n'est pas dans l'énergie de la vérité.
Nous verrons plus loin ce que signifie la muraille et de quoi elle est faite. Mais pour le moment présent, que le Seigneur nous introduise dans Sa propre vision, Sa propre intention, et qu'Il nous stimule la même énergie que celle qui a pris possession de Son serviteur Néhémie, Son serviteur Paul et bien d'autres qu'Il a utilisés pour recouvrer quelque chose de plus du témoignage de Son Fils.
N'est-il pas très frappant de se rendre compte, qu'en raison de l'idolâtrie en Israël, la nation fut envoyée au cœur même de l'idolâtrie afin d'en être guérie ? Babylone était le centre mondial de l'idolâtrie, vous le savez par la grande statue dressée. Or, Israël avait autorisé l'idolâtrie en son sein. Le Seigneur l'envoya au centre mondial de l'idolâtrie pour en être guéri. Je dis que c'est frappant, et cela signifie simplement ceci : parfois, la méthode du Seigneur pour guérir consiste à donner une overdose de la chose avec laquelle nous flirtons. Ils convoitaient et ils flirtaient. Les prophètes criaient, plaidaient, pleuraient, suppliaient, agonisaient afin que le peuple rompe avec cette idolâtrie, qu'ils cessent leurs flirts avec les dieux des nations païennes se trouvant autour d'eux. Mais ils ne voulaient pas. Ils étaient liés.Alors le Seigneur dit : "Très bien ! Vous aurez ce que vous recherchez, et au plus haut point". Et en vérité ils l'ont eu au plus haut point, et cela a guéri Israël de son idolâtrie, sous cette forme-là, pour le reste de leur histoire. Je ne dis pas que cela les a guéris de l'esprit de l'idolâtrie. Nous verrons cela après. Mais cette forme de complicité ouverte avec les forces du mal fut détruite par le fait de leur accorder ce sur quoi leurs cœurs avaient jeté leur dévolu.
Voici l'exemple extrême du travail d'une certaine loi. Le Psalmiste a dit au sujet d'Israël dans le désert : "Il leur accorda ce qu'ils demandaient ; puis il envoya le dépérissement dans leurs corps." (Psaume 106:15) Ils refusèrent de lâcher prise. Ils voulaient obtenir, ils disaient "oui" à la face du "non" de l’Éternel. "Nous voulons obtenir". Alors le Seigneur dit : "Très bien"; et en obtenant ils furent les perdants.
Or, ce principe-là est vraiment à l’œuvre aujourd'hui. Dans l’Église, dans le christianisme, le monde a trouvé sa place. L’Église de Dieu est allée vers le monde et l'a introduit. Il y a eu complicité avec l'esprit de ce monde, il a trouvé une large place dans le christianisme. Ce n'est pas mon désir de parler de la sorte, mais il nous faut être fidèles. Quoique non perçu, ni reconnu, peut-être, (que Dieu accorde qu'il en soit ainsi) il y a même dans le christianisme évangélique, bien des principes du monde. Pour accomplir l’œuvre de Dieu, des choses non spirituelles sont introduites : des noms, des titres, des ressources et que sais-je encore ? Il y a une complicité cachée en vue d'obtenir la faveur, un avantage. Il y a derrière tout cela un autre esprit : l'esprit d’idolâtrie qui a une emprise sur le peuple du Seigneur. Très bien ! Qu'est-il arrivé ? Le Seigneur a laissé l’Église avoir ce qu'elle désire, et aujourd'hui, elle ressent qu'elle a perdu sa puissance, sa position, parce que le monde a une bien trop grande place. A vouloir obtenir, elle a perdu. C'est très manifeste, n'est-il pas vrai ?
Ce principe est à l’œuvre et notez bien ceci, il est aussi à l’œuvre sur un plan personnel : si votre cœur a jeté un dévolu sur quelque chose au point que vous ne voulez pas essuyer un refus de la part d Seigneur, vous insistez et vous l'aurez. Et votre menace à l'adresse du Seigneur, même si elle n'est pas exprimée sous cette forme, est que vous ne continuerez pas , à moins que le Seigneur ne vous l'accorde, ou ne le fasse pour vous. S'il y a quelque chose de cela, le Seigneur vous l'accordera. Il permettra que vous l'ayez. Ce sera une malédiction pour vous. Abraham fit cela à l'égard d'Ismaël, et quel fléau ! Vous voyez, il y a le principe. Or le point est celui-ci : ces gens ont permis à l'idolâtrie de s'introduire dans leurs vies, en esprit et principe. Le Seigneur par le moyen de Son prophète," envoyé dès le matin", a supplié. Mais ils refusèrent d'écouter la voix du prophète, de sorte que le Seigneur a dit : "Très bien ! Vous aurez ce que vous désirez, allez vous-en à Babylone ! " Ils perdirent tout.
Qu'est-ce que l'idolâtrie ? Si elle ne consiste pas à se prosterner devant des idoles de bois ou de pierre elle prend alors beaucoup, beaucoup de formes subtiles, et très souvent des chemins détournés. C'est simplement une communion de cœur avec quelque chose qui prend la place de Dieu, qui s'interpose dans le chemin de Dieu. Quel vaste domaine cela couvre ! L'effet ultime est que le Seigneur est frustré, le Seigneur est entravé et Il ne peut pas avoir ce qu'Il veut. C'est l'idolâtrie dans son principe. Elle destitue le Seigneur, elle provoque des difficultés pour le Seigneur.
J'ai dit auparavant que bien qu'Israël fut guéri de cette forme extérieure de l'idolâtrie, le principe ou l'esprit de l'idolâtrie n'était pas extirpé. En effet, dans les jours de notre Seigneur, ils adoraient la tradition et la tradition peut devenir une idole. Oui, la tradition peut être une idole : on peut être tellement voué et consacré à une tradition que le Seigneur n'a plus de possibilité. Cela obstrue la voie du Seigneur, comme les décombres que Néhémie ne pouvait pas franchir. Très souvent, les décombres sur le chemin du Seigneur sont ceux d'une tradition morte, d'une histoire morte, de quelque chose qui appartient au passé et qui est mort. C'est là, le principe de l'idolâtrie. C'est la cause fondamentale et ultime de l'état de ruines de la muraille, des décombres, des gravats, des débris : l'idolâtrie, l'union et la communion de cœur avec ce qui n'est pas du Seigneur.
Souvenez-vous que ce livre de Néhémie est rempli de mauvaises conditions, de maux et d'erreurs, et ces choses correspondent à l'état de la muraille. Je désire que vous saisissiez ceci, quoique je doive y revenir. On considère cette muraille et on l'examine, et on peut, pur ainsi dire, la percer du regard. En la perçant du regard on constate que les conditions du peuple du Seigneur concordent exactement avec l'état de la muraille. Il y a toutes sortes de torts, de maux et d'erreurs, et ce sont les décombres à l'état de ruine des choses. Vous voyez, l'état du peuple correspondait à l'état de la muraille. La muraille était simplement une illustration des conditions spirituelles, de sorte que lorsque vous parvenez à "percer du regard" cette muraille, vous découvrez que ce dont vous vous occupez réellement ce n'est pas d'une muraille mais de conditions spirituelles. Tandis que Néhémie s'avançait pour s'occuper de la muraille, il découvrit qu'il avait en même temps à s'occuper des conditions spirituelles du peuple. C'était une seule et même chose. Ce serait, en effet, insensé d'élever une belle muraille alors que les conditions derrière la muraille sont en contradiction. Vous voyez le point ? Les deux doivent être compatibles : l'état spirituel et votre témoignage. Le témoignage dit avoir une condition spirituelle à l'arrière-plan. Une condition spirituelle doit corroborer le témoignage. Vous ne pouvez pas travailler à l'édification de quelque chose qui n'est pas dans l'énergie de la vérité.
Nous verrons plus loin ce que signifie la muraille et de quoi elle est faite. Mais pour le moment présent, que le Seigneur nous introduise dans Sa propre vision, Sa propre intention, et qu'Il nous stimule la même énergie que celle qui a pris possession de Son serviteur Néhémie, Son serviteur Paul et bien d'autres qu'Il a utilisés pour recouvrer quelque chose de plus du témoignage de Son Fils.
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