mercredi 7 octobre 2015

(1) LE RETABLISSEMENT DU TEMOIGNAGE DU SEIGNEUR DANS SA PLENITUDE T. AUSTINS SPARKS

Chapitre 1

LE PREMIER MOUVEMENT

Je leur envoyai des messagers avec cette réponse: J’ai un grand ouvrage à exécuter, et je ne puis descendre; le travail serait interrompu pendant que je le quitterais pour aller vers vous.Je leur envoyai des messagers avec cette réponse: J’ai un grand ouvrage à exécuter, et je ne puis descendre; le travail serait interrompu pendant que je le quitterais pour aller vers vous.(Néhémie 6:3)

Après quoi, je me levai pendant la nuit avec quelques hommes, sans avoir dit à personne ce que mon Dieu m’avait mis au cœur de faire pour Jérusalem. Il n’y avait avec moi d’autre bête de somme que ma propre monture. (Néhémie 2:12)

Ces deux fragments : ''J'ai un grand ouvrage à réaliser'', ''ce que mon Dieu m'avait mis au cœur de faire'', nous introduisent dans la grande question exposée ce façon historique dans le livre de Néhémie.

TROIS CHOSES ESSENTIELLES POUR
UNE VIE CHRÉTIENNE DE PLÉNITUDE

                    Il y a trois choses essentielles en vue d'une vie adéquate avec Dieu ; d'une vie chrétienne de plénitude.
                Premièrement il faut réaliser que Dieu est soucieux de l'accomplissement de quelque chose qui soit digne de Lui. Nous n'irons pas très loin sur la voie qui mène à une pleine vie chrétienne, ou à une vie avec Dieu jusqu'à ce que nous soyons frappés et saisis par le fait que Dieu est réellement soucieux de l'accomplissement de quelque chose qui soit digne de Lui.
                  Deuxièmement, nous devons devenir conscients de cette grande chose qui se trouve dans le cœur de Dieu, de quoi Dieu est-Il tellement soucieux, et puis nous devons être incités à coopérer avec Lui. Pour une vie de plénitude avec Dieu, il est essentiel que nous, Son peuple, parvenions à saisir ce à quoi Dieu aspire réellement, ce qui sera réellement digne de Lui, et, en outre, que nous en soyons si profondément remués qu'avec Lui nous y coopérions.

                  Et puis, en troisième lieu, que nous reconnaissions que cet objectif dans le cœur de Dieu et cette coopération de Son peuple avec Lui implique un conflit très réel et un prix que Son peuple doit affronter et être prêt à accepter.

               Ces trois choses renferment en elles-mêmes les éléments et les traits distinctifs d'une pleine vie avec Dieu et aucune d'elles ne peut être manquante. Le conflit et le prix seront eux-mêmes les évidences de la valeur de la chose dans laquelle le peuple de Dieu a été introduit et qui est si chère à Son cœur. Là où il n'y a ni conflit ni prix à payer, on peut avoir des raisons d'éprouver que le résultat n'en vaut pas la peine. Je pense en tout cas que la manière de voir des apôtres était que le conflit représentait le complément de la vocation si grande et si élevée. Ici, de même, dans ce livre de Néhémie, nous trouvons ces trois choses qui nous sont présentées de façon très pleine et très puissante. Ce sont : un grand Prix, un grand Ouvrage, un grand Conflit.

               Le livre e Néhémie, comme vous le savez, et Néhémie lui-même, sont d'une grande illustration historique et d'une beaucoup plus grande réalité spirituelle. Ce que nous trouvons ici, sur terre, dans une histoire littérale n'est que le reflet de ce qui se passe dans cette dispensation-ci dans le domaine spirituel, et de ce qui, dans cette dispensation, est tellement beaucoup plus grand que tout ce qui a pu être sur cette terre dans les jours passés.

                   Nous trouvons ici ces trois traits. Ce sont la muraille ou sa reconstruction, voilà l'objectif, l'intention, la chose en vue. Puis nous trouvons l’œuvre de reconstruction et les ouvriers ; et ensuite, allant main dans la main avec l'intention et l’œuvre : la guerre. La Muraille, l'Ouvrage, la Guerre, ou en d'autres termes, la Vocation, la Conduite et le Conflit. Ces choses renferment en elles-mêmes ce que nous pouvons appeler maintenant, dans le temps présent, ou en termes actuels, le rétablissement et le parachèvement du témoignage du Seigneur, car c'est là réellement qui se trouve devant nous en ce temps-ci. Et ainsi nous pouvons placer sur toute cette cette question, ce petit fragment : ''un grand ouvrage'' ; ''j'ai un grand ouvrage à exécuter'' et c'est avec ce grand ouvrage que nous serons occupés, selon que le Seigneur nous conduira.

LA RÉACTION DE DIEU
EN UN JOUR DE DÉCLIN SPIRITUEL

                    Néhémie est le dernier grand personnage de l'Ancien Testament et son livre, le dernier livre historique de l'Ancien Testament. Ceux qui ne considèrent pas l'aspect chronologique des livres de l'Ancien Testament peuvent ne pas être tout à fait sensible à ces faits. Parce que, dans nos Bibles, ce livre se place bien avant la fin de l'Ancien Testament, beaucoup le considèrent comme chronologiquement relatif à une période bien antérieure ; mais, en fait, il doit être juxtaposé aux prophéties de Malachie. Quand nous arrivons à Néhémie, nous sommes dans la même période que Malachie.

             Aggée et Zacharie prononcèrent leurs prophéties et passèrent. Zorobabel le gouverneur et Josué le souverain sacrificateur avaient accompli leur ministère. Esdras avait accompli sa part de l’œuvre comme les prophètes mentionnés avaient inspiré le peuple à terminer la reconstruction du Temple. Et alors commença un courant de déclin spirituel. De grandes choses avaient eu lieu sous Aggée, Zorobabel, Josué, Zacharie, mais cette gloire disparut ; cette promesse sembla être de courte durée. Nous arrivons à Malachie et vous connaissez le contenu de ses prophéties. En vérité, ''une aube radieuse s’était dissipée'' ; les choses s'étaient vraiment assombries. De profondes ténèbres de déclin spirituel remplissaient le ciel au-dessus de Jérusalem. Toutes ces choses tristes, oui, terribles mentionnées par Malachie, ont lieu, en fin de compte, parmi le peuple de Dieu, de sorte que, parmi le reste qui était retourné de captivité, il ne se trouvait plus qu'un reste du reste : ''ceux qui craignent l’Éternel'' (Malachie 3:16). Ce fut dans ces conditions-là que Néhémie vint pour accomplir son ministère.

                  Cet homme vint à Jérusalem et se mit à entreprendre ce qui est écrit au début du livre qui porte son nom : la reconstruction de la muraille. Je crois que cela renferme une signification merveilleuse, oui, qui nous inspire, savoir, qu'en un jour semblable à celui dans lequel Malachie prophétisa et prononça ces terribles paroles de la part du Seigneur, ce dernier n'a pas abandonné la partie, le Seigneur agit encore. Cette reconstruction de la muraille est l'action de Dieu, en fin de compte, et dans les pires moments, est toujours consacrée au rétablissement et eu parachèvement de Son témoignage. Il est très frappant que le livre de Néhémie (le dernier livre historique de l'Ancien Testament et Néhémie le dernier grand homme de l'Ancien Testament) soit marqué par le fait que Dieu agit de nouveau en relation avec Son témoignage, dans un jour de déclin spirituel terrible. Parfois, nous sommes tentés de penser que le temps est passé, que les conditions sont trop mauvaises et que nous ne pouvons espérer grand-chose étant donné la situation. Mais ce livre et cet homme administrent un reproche très vigoureux à tout pessimisme de ce genre.

LE TRAVAIL D'ENFANTEMENT DANS LA PRIÈRE

                Maintenant, avant d'aborder les trois principaux points de la Muraille, de l'Ouvrage et de la Guerre, nous devons commencer par un facteur essentiel qui est incarné par Néhémie lui-même. Nous devons retourner un peu en arrière, car le début de cette chose se produisit bien des années auparavant, plus de soixante-dix avant. Cela commença dans le cœur du prophète Jérémie. Jérémie fut un prophète au cœur brisé, à l'esprit affligé, un homme dont le cœur était brisé et l'esprit affligé à cause des conditions qui prévalaient dans le peuple de l’Éternel. Et dans ce travail d'enfantement, Jérémie accomplissait son ministère. Il annonçait et prophétisait que le peuple irait en captivité durant soixante-dix ans. Comme nous le savons, cela eut lieu. Puis tandis que les soixante-dix années venaient à expiration, un autre homme, se trouvant à Babylone, au cœur même de la situation, reprit le travail d'enfantement de Jérémie. Jérémie accomplit son ministère d'enfantement, Daniel reprit ce travail d'enfantement dans la prière. Daniel nous dit (chapitre 9) qu'il vit ''par les livres'' que la captivité devait durer soixante-dix ans. Il réalise que les soixante-dix années s'achèvent et ainsi, il se livre à une prière intense. Remarquez : un ministère d'enfantement par Jérémie, un travail d'enfantement d'intercesseur éclairé par Daniel, car il est devenu conscient du temps dans lequel il vit.Il est parvenu à réaliser par les livres que le temps est accompli. Ainsi, il reprend le travail d'enfantement dans cette prière formidable du neuvième chapitre du livre de Daniel.

LA RÉACTION SOUVERAINE DE DIEU 

                    Maintenant nous avons le mouvement suivant. Parce que le temps est venu et que Dieu est de nouveau en mouvement pour le rétablissement de Son témoignage. Il réveille souverainement l'esprit de Cyrus qui fit publier un décret, et le reste retourna à Jérusalem. Comme vous le savez, les deux derniers versets du second livre des Chroniques établissent le fait, et puis les tous premiers versets du livre d'Esdras qui suit, répètent exactement ces paroles : "l’Éternel réveilla l'esprit de Cyrus, roi de Perse"; et Esdras fut l'un des fruits de ce mouvement souverain de Dieu. Alors qu’Esdras accomplissait sa part de ministère, nous arrivons à Néhémie et nous retrouvons la prise de ce facteur essentiel qui a conduit à cette coopération avec Dieu. 
                    Dans le premier chapitre de Néhémie et dans le second, nous trouvons Néhémie étreint, profondément et terriblement étreint par ce travail d'enfantement (ce travail d'enfantement qui commença dans le cœur de Jérémie et qui était dans le cœur de Daniel, au loin à Babylone, le voici, à présent en Néhémie). Un travail d'enfantement qui est l'écho du cœur même de Dieu pour Son peuple. Nous devons mettre en correspondance avec cette situation une grande partie des déclarations prophétiques, entendre le cri de ces prophètes, chacun d'entre eux, tandis qu'ils expriment la pensée et le cœur de Dieu à l'égard de l'état de Son peuple. Maintenant, ce cri-là, ce sanglot dirions-nous, du cœur de Dieu, a pris naissance en cet homme. Il trouve son point culminant, pour ce qui concerne l'Ancien Testament, dans le cœur de Néhémie.

                    Avant que nous allions plus loin, remarquez ces deux facteurs, ces deux aspects principaux. Premièrement, Dieu agissant de façon souveraine. C'est là où le mouvement commence. Dieu réveilla l'esprit de Cyrus, et vous trouvez tout ce merveilleux mouvement de souveraineté tel qu'il est consigné dans le livre d'Esdras. Ceux d'entre vous qui connaissent ce livre, se souviendront des facilités merveilleuse que Dieu suscita par le moyen du chef de Perse en faveur de la reconstruction du temple : la prise de toutes les mesures nécessaires, veillant à tout pour que la chose soi réalisée. Dieu agissait de façon souveraine. C'est là un aspect.


L'HOMME QUI SOUFFRE EN RELATION AVEC DIEU

                   Mais ici, en Néhémie vous avez l'autre aspect : l'homme qui souffre en communion avec Dieu. Esdras représente la souveraineté de Dieu. Esdras représente Dieu agissant directement et indépendamment. Néhémie, l'homme en action avec Dieu, ou Dieu  agissant par le moyen de l'homme; Ces deux aspects vont toujours ensemble, souvenez-vous de cela. Nous ne devons jamais penser que Dieu est souverain, que Ses desseins sont fixés et établis, qu'Il peut agir comme Il veut et indépendamment , et qu'Il se suffit à Lui-même. qu'Il agira en fait comme cela. Il n'a jamais agi ainsi. Depuis la création, Il a toujours introduit les hommes en communion avec Lui-même dans Ses desseins souverains, une profonde communion, une communion dans un travail d'enfantement. Ainsi quelque grand que soit le besoin, quel que soit la demande, l'appel, la tragédie, qui rendent nécessaires en premier lieu, l'acte souverain de Dieu, Il ne va pas l'accomplir jusqu'à ce qu'Il trouve un instrument qui partage ce que Son cœur ressent, qui entre dans une coopération de cœur avec Lui.

                    Néhémie était un tel homme. Pour ce qui concernait l'aspect pratique dans ce mouvement final de Dieu en cette dispensation-là, tout eut son commencement dans le cœur de Néhémie. Le cœur de cet homme est révélé dans le premier chapitre de ce livre. Quant aux desseins du temps présent, (car je ne m'arrête pas maintenant pour tenter de faire un parallèle entre notre temps et celui de Néhémie, parallèle que je considère évident et manifeste pour quiconque ayant une perception spirituelle), si Dieu doit entreprendre quelque chose aujourd'hui en relation avec le rétablissement et le parachèvement de Son témoignage (qui a besoin d'être rétabli et parachevé) il est donc très nécessaire et il faudra qu'il ait la contrepartie de Néhémie : un vase doté d'un grand souci, exactement celui de Dieu, qui a pris naissance dans son cœur.

                    Regardons donc, pendant quelques minutes, le souci de Néhémie :

LE SOUCI DE NÉHÉMIE

                    Cet homme avait une véritable appréciation à la fois du comment les choses devaient être et du comment elles étaient réellement. Nous ne parviendrons nulle part en tant qu'instrument dans le dessein de Dieu jusqu'à ce que ces deux points soient clairs dans nos cœurs. Comment sont les choses réellement et puis, comment les choses doivent être, comment Dieu voudrait les avoir s'Il les avaient selon Sa pensée, selon Son cœur. A quoi ressembleraient-elles si elles reflétaient et exprimaient vraiment l'intention de Dieu. Vous et moi, nous n'irons jamais très loin dans notre relation avec Dieu, si du moins nous parvenons quelque part, jusqu'à ce que nous apercevions quelque peu le réel état des choses en contraste avec la pensée de Dieu, jusqu'à ce que nous ayons réellement vu ce que Dieu désire, ce qu'il a vraiment à cœur, comment seraient exactement les choses si elles étaient dans Sa volonté. 

                    Puis, bien sûr, nous devons voir les contrastes , les facteurs qui s'opposent, la nature de la situation comme n'étant pas selon la pensée de Dieu. Néhémie était un tel homme. Il regarda, et il se forma un jugement sur les données. Il vit, d'une part, ce que Dieu voulait et d'autre part combien les choses étaient différentes de ce que Dieu voulait avoir. Il y a, bien entendu, beaucoup de gens qui peuvent être très critiques à l'égard de l’Église et  du christianisme, des gens qui ont toute une évaluation mentale et tout un jugement à l’égard de la situation et qui, d'une façon très supérieure parlent des mauvaises conditions existantes parmi les chrétiens et dans l’Église, et qui peuvent à très bon compte s'adonner à déplorer l'état des choses.

                   Néhémie n'était pas de ces genre-là, n'était pas simplement négatif. Il était positif, il était constructif. Il n'était pas simplement celui qui pouvait dire : "Maintenant, regardez la situation, voyez combien elle est différente de ce que Dieu avait en vue, voyez ceci et voyez cela et encore autre chose!" Non seulement il le pouvait, mais il était à même de mettre en évidence un remède positif et de montrer comment la chose pouvait être changée, pour donner voie au rétablissement. Il était un homme de vision positive. Il y a tant de gens qui prennent une ligne négative et quand vous les questionnez sur ce qui doit être fait, sur l'action qu'il faut mener à cet égard, ils n'ont rien à proposer. Tout est négatif à satiété, mais ils n'ont rien à présenter et ont aucune prévision. Néhémie n'était pas ce genre d'homme. Il était pleinement informé de la situation. Il savait exactement combien elle était déplorable. Vous remarquez qu'il en parle à plusieurs reprises, seulement il avait le remède. Il était un homme positif et un homme d'action, parce qu'il était un homme de vision. Il n'était pas simplement "visionnaire" dans le sens négatif : il était un homme d'action en relation avec ce qu'il voyait.

                    Et cela, chers amis, nous place vraiment devant un défi. Je n'ai aucun doute que la plupart d'entre nous pourraient montrer du doigt des choses qui ne sont pas selon la pensée de Dieu parmi Son peuple et dans Son Église, faire remarquer à quel point les choses sont différentes de l'appréciation des choses que nous sommes capables d'avoir au sujet de ce qu'elles devraient être, combien ceci est fâcheux et combien cela est fâcheux. Oh ! cela est facile et très bon marché de critiquer, d'écouter la critique et d'être d'accord avec elle,  de la recevoir, de nourrir des plaintes et de les maintenir en vie. Mais c'est tout autre chose d'être à même de s'avancer et de dire : "Voyez ceci n’est pas bon, ceci n'est pas comme le Seigneur voudrait que ce soit, et voici ce que nous devrions faire. Voici la chose que le Seigneur aurait voulu faire, la chose à laquelle nous devons nous livrer en vue de changer cette situation." J'ose dire que nous n'avons aucun droit de critiquer, de juger et de condamner si nous n'avons pas de remède, si nous n'avons pas quelque chose de positif à mettre à la place de ce que nous constatons. Donc, taisons-nous, si nous ne sommes pas à même de proposer quelque chose de meilleur. Mais que le Seigneur nous garde de devoir nous taire simplement parce que nous sommes négatifs, mais qu'Il nous rende actifs parce que nous avons la vision. 

                    Je vous pose la question : Dans quelle mesure ceci est-il vrai dans votre cas personnel ? Quelle vision avez-vous ? Voyez-vous ce que le Seigneur a toujours voulu, a toujours eu en vue, ce qui est réellement dans Son cœur, ce qu'Il voudrait avoir et comment Il voudrait l'avoir ? Voyez-vous d'une façon tout-à-fait exacte comment serait les choses si le Seigneur avait la voie libre et atteignait Son objectif ? Voyez-vous cela ? Êtes-vous à même de voir combien les choses sont différentes de ce que le Seigneur voudrait avoir ? Et puis, êtes-vous tellement travaillés dans votre cœur, comme l'étaient ces hommes et cet homme -ci, au point de dire : "Quelque chose doit être fait à cet égard, nous devons nous mettre à l’œuvre, avec l'aide de Dieu nous devons changer cette situation", croyant que c'est la volonté de Dieu qu'il en soit ainsi ? Êtes-vous de cette trempe-là ? Eh bien, c'est l'appel de ce livre !

LES TRAITS DISTINCTIFS 
DU TRAVAIL D'ENFANTEMENT DE NÉHÉMIE

                     Passons encore quelque temps à examiner plus profondément ce travail d'enfantement de Néhémie. Quels furent les traits distinctifs de son travail d'enfantement ? J'ai essayé de le comprendre, de lire dans son cœur, d'y pénétrer, de découvrir l'arrière-plan de ses pleurs, de son chagrin, de son fardeau dans sa désolation. Tandis que je m'y exerçais, il m'a semblé que ces choses-ci sont quelques-unes de celles qui se trouvent à l'arrière-plan de ce travail d'enfantement qui est le sien. 

                    Néhémie a vu comment les choses devaient être et comment elles étaient réellement. Et puis, il a vu sa propre proposition. Il était là, loin à Suze, dans la palais, échanson du roi. C'était un exilé et en fait, un esclave, quelqu'un qui avait été engagé comme serviteur dans le palais. Du point de vue du palais et de Babylone, cela pouvait être une position honorable. Mais de son propre pont de vue, il était dans ce monde comme un esclave : il passait son temps dans le monde, dans les affaires de ce monde, et son âme toute entière gémissait. "Me voici dans les affaires de ce monde, devant aller au travail chaque matin et finissant tard le soir, et ceci se répète jour après jour, semaine après semaine, mois après mois, année après année, et mon âme pousse des cris pour être utile dans le dessein de Dieu et la situation du peuple du Seigneur". Ce cri contre sa propre position était un trait distinctif de son travail d'enfantement. 

                    Dieu est souverain même en cela. Peut-être cela vous touche-t-il vous qui lisez ces lignes. Vous allez au travail chaque matin et revenez à la maison chaque soir, et de loin, la plus grande partie de votre temps et de vos forces est utilisée à servir ce monde. Vous vous sentez comme un esclave à l'égard de ce monde et vous dites : "Oh si je pouvais être libre pour mieux servir Dieu !" Mon cher ami, il y a de la valeur dans un travail d'enfantement comme celui-là. Il y en avait beaucoup à Babylone qui s'étaient établis et qui avaient accepté la situation, qui entreprenaient des affaires, qui gagnaient de l'argent et qui faisaient de ceci leur vie. Ils ne voyaient rien de plus que cela, ou rien d'autre que cela. Mais il n'en était pas ainsi de Néhémie. Son âme se révoltait contre sa position dans le monde. "Oh être libre pour mieux servir Dieu !" Ce travail d'enfantement signifiait quelque chose pour Dieu. Ce travail-là représentait les angoisses de l'enfantement de quelque chose pour Dieu.

                    SI vous ne connaissez pas quelque chose de cela (la besogne pénible de la vie de famille, il se pourrait que vous appeliez cela "le cercle trivial, la tâche banale", aller le matin au travail et retourner chez soi le soir) et si il n'y a en même temps dans votre âme aucun cri pour les intérêts de Dieu, vous êtes, en vérité, une tragédie. Mais il se peut qu'il n'y ait en toutes circonstances en elles et par elles, une aspiration à être à même de faire davantage pour le Seigneur.. Permettez-moi de vous dire que c'est là le genre de travail d'enfantement qui sera fructueux. Ce sera fructueux d'une façon ou d'une autre. Cela se fera un jour tôt ou tard, oui cela se fera sûrement. Quelque chose sortira de cela. Je ne suis pas en train d'affirmer qu'un jour viendra où vous serez dégagé de votre occupation temporelle et libéré pour ce que vous appelez "un service à plein temps." Je pense que c'est une erreur très réelle de parler du service de Dieu de cette façon, car dans votre propre travail d'enfantement vous pouvez servir Dieu de façon très puissante là où vous êtes. Il peut y avoir de formidables potentialités dans ce travail d'enfantement dans votre cœur, tandis que vous vaquez à vote tâche quotidienne étant en toutes circonstances davantage en souci pour les intérêts du Seigneur que pour ce monde.  

                    Je crois qu'il a dû être ainsi pour Néhémie. "Voici, je suis l'échanson du roi !" On peut presque entendre la révolte dans son cœur. Combien peu il estimait sa fonction, parce que les intérêts du Seigneur étaient devenus pour lui bien  supérieurs ! Cet homme, ce chef, ce roi, était un grand homme, l'homme le plus éminent dans le monde de cette époque. Ce n'était point une petite chose que d'être son échanson, et de se trouver dans le palais à Suze, l'endroit même où Esther et Mardochée se trouvaient. Du livre d'Esther, on sait tout ce qui les concernait et tout cela était représenté là. Cependant, quand Néhémie est parvenu au point de donner  une réponse à la question du roi quant au pourquoi de la tristesse de son visage, sa prière au Seigneur ne fut pas exprimée en termes de très grand respect et d'honneur pour le roi : "Donne aujourd'hui du succès à ton serviteur et fais-lui trouver grâce devant cet homme !" (Néhémie 1:11) Un grand roi, "cet homme !"

                    Oh ! C'est tellement inférieur comparé au Seigneur t Son intérêt ! Il ne pouvait pas accepter ceci car il était dans le travail d'enfantement. Vous voyez, les plus grands honneurs que ce monde peut accorder, la position la plus élevée que nous pouvons occuper ici-bas ne sont rien aux hommes et aux femmes qui ont vu ce que le Seigneur veut. Tous les honneurs, tous les diplômes, toutes les positions sont comme rien une fois que vous avez vu la vocation céleste. "Je les regarde comme de la boue", dit Paul (Philippiens 3:8) "ces sujets de gloire et d'honneur de ce monde". Il avait vu le Seigneur et la vocation céleste. La position de Néhémie était, j'en suis sûr, un grand facteur dans son travail d'enfantement.

                    Et puis il y a eu le long délai."Oh ! Le temps est si long !" "Oh ! Qu’on puisse faire quelque chose !" Le Seigneur réclame une telle patience ! Nous regimbons contre les délais du Seigneur. Nous sommes si profondément éprouvés par les occasions favorables différées. N'est-ce pas vrai ? Rien ne s'ouvre, aucune issue ! Mais le point est le suivant : sommes-nous réellement das le travail de l'enfantement au sujet de cette chose ? Je suis que le Seigneur utilise des délais et des ajournements en vue de nous tester quant à notre souci réel. Certaines gens ne doivent être beaucoup déconcertées avant d'abandonner complètement. Certaines gens peuvent avoir un léger découragement, une petite épreuve de patience et ils disent : "Et bien ça n'en vaut pas la peine !" Et ils abandonnent. Voici un homme qui persistait pendant toutes ces années dans une profonde épreuve de patience, testé par l'occasion longuement retardée d'agir. Mais il tint bon jusqu'à la fin, et le fait est qu'il fut en fin de compte très vigoureux dans sa quête en faveur des intérêts du Seigneur. 

                    Comment ce long délai, cette occasion favorable différée vous affectent-elles ? Est-ce que ce dessein de Dieu est tellement profond en vous qu'il est plus fort que tous les autres espoirs différés, que toutes les autres attentes déçues ? L'âme de cet homme est avide, oui, son âme est affamée. Je veux exprimer par là qu'il était toujours désireux de faire quelque chose, en faisant quelque chose il aurait trouvé une réelle gratification et un réel plaisir. Son âme se serait éprise de la liberté de faire des choses, mais il était affamé dans son âme et amené de plus en plus au point où, si jamais quelque chose allait être fait, ce serait Dieu qui agirait, "Je ne serais jamais capable de faire ceci !" C'est le point important à atteindre. "Dieu doit ouvrir cette porte, Dieu doit amener cette occasion favorable, Dieu doit veiller à ce que cette chose soit faite. Je ne peux rien faire, je suis impuissant !" Mais cette inanition de 'âme, combien elle nous coûte ! Si seulement nous pouvions faire quelque chose, combien ce serait plus facile, ou si nous pouvions en faire davantage, combien nous aurions beaucoup de satisfaction ! Mais c'est là une partie de notre préparation. En fait, c'est de ces attentes que sortent les réelles valeurs spirituelles. 

                    Néhémie a eu de la part de ses frères qui revinrent, le compte-rendu de l'état des choses à Jérusalem. Les murailles étaient en ruines, les portes étaient consumées par le feu, et le peuple se trouvait dans une situation déplorable. Il reçut la nouvelle. Il connaissait tout au sujet du besoin, mais il était incapable d'entreprendre quoi que ce soit. Seul Dieu pouvait le faire. Oui, croyez chers amis que c'est là une position qui accorde une grande promesse. C'est là une position en vue de laquelle Dieu travaille. Ceux qui vont être très utilisés par le Seigneur et très féconds dans la communion avec le Seigneur parviendront à ce point, ni pas une ou deux fois, mais toujours à nouveau, au point où ils savent qu'ils ne peuvent rien faire, seule le Seigneur le peut. Mais leur âme se trouve dans un travail d'enfantement concernant le dessein de Dieu. Il ne s'agit pas de lever les bras vers le ciel, de se rasseoir et de dire : "Je n'y peux rien donc je ne m'en soucie guère." Ce n'est pas le cas de Néhémie, pas du tout. Il transforma son travail d'enfantement en prière; et vous savez que lorsque le travail d'enfantement devient prière, et que la prière est un travail d'enfantement, les choses sont très réelles, elles sont très pures, parce que cette sorte de prière et de travail d'enfantement traite tous les éléments liés aux intérêts personnels.

                    Combien souvent il y a des éléments d'ambitions dans notre désir de servir à l’œuvre du Seigneur, un désir que nous rentrions dans cet œuvre, que nous entrions en ligne de compte, que nous jouissions de la satisfaction faire quelque chose, que nous soyons en vue d'une certaine manière. Et quand le Seigneur nous traite de cette façon que toute l'agonie se transforme en prière, alors dans cette prière tous ces éléments du moi sont traités très durement et disparaissent. Le fait même que c'est une prière dans un travail d'enfantement quand rien d'autre ne peut être fait, , prouve que l'intérêt personnel est banni. Il n'y en a aucun. Notre action de prier est un travail d'enfantement. Ce n'est pas une demande pour nous-mêmes mais l'agonie pour ce qui est de Dieu.

                    Bientôt Néhémie sera accusé d'avoir des intérêts personnels. Ses ennemis diront qu'il veut s'établir comme roi et qu'il nomme des prophètes pour le déclarer. Quel assaut subtil du diable d'amener une accusation sur l'homme en vue de le terrasser ! Si cela était vrai, combien il serait démoli par cet assaut du diable ! Si jamais le diable possédait une preuve pour dire : "après tout c'est le moi qui gouverne cette chose, c'est ton ambition, c'est toi-même !" S'il y a une preuve pour dire cela, nous pouvons bien être terrassés et détruits. Mais il fallait ces accusations pour Néhémie pour prouver que ce n'était qu'un mensonge. Il n'y avait aucune base réelle pour ces accusations. Il pouvait dire : "C'est toi qui l’invente !" (Néhémie 6:8) "Ceci n'est pas vrai. Dieu m'a éprouvé profondément pour cela. Il a passé mon âme au crible et m'a débarrassé de toutes sortes d'intérêts pour moi-même." Le terrain devait être enlevé à l'ennemi de sorte qu'il n'ait rien de personnel comme base de travail.

                   Or, le visage de Néhémie fut triste devant le roi, et celui-ci l'a remarqué. Mais son visage n'exprimait pas de la pitié pour lui-même ou une frustration personnelle. Il exprimait de l'affliction concernant les conditions spirituelles.

                    Le Seigneur sait comment sont les choses à l'heure actuelle. Il voit combien elles sont différentes de ce qu'Il avait en vue. Il sait tout à ce sujet. Il doit amener certaines personnes à voir comment Il voit, à ressentir comment Il ressent, et à se consacrer à tout prix à ce qu'Il leur montre. Cette parole d'introduction est le défi. Nous ne pouvons poursuivre avec l'ouvrage ou la guerre jusqu'à ce que nous soyons comme ceci, réellement comme ceci, des gens selon le type de Néhémie. Que le Seigneur nous rende ainsi !



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