jeudi 15 octobre 2015

LE RÉTABLISSEMENT DU TÉMOIGNAGE DU SEIGNEUR DANS SA PLÉNITUDE T. AUSTINS SPARKS le livre entier

Chapitre 1

LE PREMIER MOUVEMENT

Je leur envoyai des messagers avec cette réponse: J’ai un grand ouvrage à exécuter, et je ne puis descendre; le travail serait interrompu pendant que je le quitterais pour aller vers vous.Je leur envoyai des messagers avec cette réponse: J’ai un grand ouvrage à exécuter, et je ne puis descendre; le travail serait interrompu pendant que je le quitterais pour aller vers vous.(Néhémie 6:3)

Après quoi, je me levai pendant la nuit avec quelques hommes, sans avoir dit à personne ce que mon Dieu m’avait mis au cœur de faire pour Jérusalem. Il n’y avait avec moi d’autre bête de somme que ma propre monture. (Néhémie 2:12)

Ces deux fragments : ''J'ai un grand ouvrage à réaliser'', ''ce que mon Dieu m'avait mis au cœur de faire'', nous introduisent dans la grande question exposée ce façon historique dans le livre de Néhémie.

TROIS CHOSES ESSENTIELLES POUR
UNE VIE CHRÉTIENNE DE PLÉNITUDE

                    Il y a trois choses essentielles en vue d'une vie adéquate avec Dieu ; d'une vie chrétienne de plénitude.
                Premièrement il faut réaliser que Dieu est soucieux de l'accomplissement de quelque chose qui soit digne de Lui. Nous n'irons pas très loin sur la voie qui mène à une pleine vie chrétienne, ou à une vie avec Dieu jusqu'à ce que nous soyons frappés et saisis par le fait que Dieu est réellement soucieux de l'accomplissement de quelque chose qui soit digne de Lui.
                  Deuxièmement, nous devons devenir conscients de cette grande chose qui se trouve dans le cœur de Dieu, de quoi Dieu est-Il tellement soucieux, et puis nous devons être incités à coopérer avec Lui. Pour une vie de plénitude avec Dieu, il est essentiel que nous, Son peuple, parvenions à saisir ce à quoi Dieu aspire réellement, ce qui sera réellement digne de Lui, et, en outre, que nous en soyons si profondément remués qu'avec Lui nous y coopérions.

                  Et puis, en troisième lieu, que nous reconnaissions que cet objectif dans le cœur de Dieu et cette coopération de Son peuple avec Lui implique un conflit très réel et un prix que Son peuple doit affronter et être prêt à accepter.

               Ces trois choses renferment en elles-mêmes les éléments et les traits distinctifs d'une pleine vie avec Dieu et aucune d'elles ne peut être manquante. Le conflit et le prix seront eux-mêmes les évidences de la valeur de la chose dans laquelle le peuple de Dieu a été introduit et qui est si chère à Son cœur. Là où il n'y a ni conflit ni prix à payer, on peut avoir des raisons d'éprouver que le résultat n'en vaut pas la peine. Je pense en tout cas que la manière de voir des apôtres était que le conflit représentait le complément de la vocation si grande et si élevée. Ici, de même, dans ce livre de Néhémie, nous trouvons ces trois choses qui nous sont présentées de façon très pleine et très puissante. Ce sont : un grand Prix, un grand Ouvrage, un grand Conflit.

               Le livre e Néhémie, comme vous le savez, et Néhémie lui-même, sont d'une grande illustration historique et d'une beaucoup plus grande réalité spirituelle. Ce que nous trouvons ici, sur terre, dans une histoire littérale n'est que le reflet de ce qui se passe dans cette dispensation-ci dans le domaine spirituel, et de ce qui, dans cette dispensation, est tellement beaucoup plus grand que tout ce qui a pu être sur cette terre dans les jours passés.

                   Nous trouvons ici ces trois traits. Ce sont la muraille ou sa reconstruction, voilà l'objectif, l'intention, la chose en vue. Puis nous trouvons l’œuvre de reconstruction et les ouvriers ; et ensuite, allant main dans la main avec l'intention et l’œuvre : la guerre. La Muraille, l'Ouvrage, la Guerre, ou en d'autres termes, la Vocation, la Conduite et le Conflit. Ces choses renferment en elles-mêmes ce que nous pouvons appeler maintenant, dans le temps présent, ou en termes actuels, le rétablissement et le parachèvement du témoignage du Seigneur, car c'est là réellement qui se trouve devant nous en ce temps-ci. Et ainsi nous pouvons placer sur toute cette cette question, ce petit fragment : ''un grand ouvrage'' ; ''j'ai un grand ouvrage à exécuter'' et c'est avec ce grand ouvrage que nous serons occupés, selon que le Seigneur nous conduira.

LA RÉACTION DE DIEU
EN UN JOUR DE DÉCLIN SPIRITUEL

                    Néhémie est le dernier grand personnage de l'Ancien Testament et son livre, le dernier livre historique de l'Ancien Testament. Ceux qui ne considèrent pas l'aspect chronologique des livres de l'Ancien Testament peuvent ne pas être tout à fait sensible à ces faits. Parce que, dans nos Bibles, ce livre se place bien avant la fin de l'Ancien Testament, beaucoup le considèrent comme chronologiquement relatif à une période bien antérieure ; mais, en fait, il doit être juxtaposé aux prophéties de Malachie. Quand nous arrivons à Néhémie, nous sommes dans la même période que Malachie.

             Aggée et Zacharie prononcèrent leurs prophéties et passèrent. Zorobabel le gouverneur et Josué le souverain sacrificateur avaient accompli leur ministère. Esdras avait accompli sa part de l’œuvre comme les prophètes mentionnés avaient inspiré le peuple à terminer la reconstruction du Temple. Et alors commença un courant de déclin spirituel. De grandes choses avaient eu lieu sous Aggée, Zorobabel, Josué, Zacharie, mais cette gloire disparut ; cette promesse sembla être de courte durée. Nous arrivons à Malachie et vous connaissez le contenu de ses prophéties. En vérité, ''une aube radieuse s’était dissipée'' ; les choses s'étaient vraiment assombries. De profondes ténèbres de déclin spirituel remplissaient le ciel au-dessus de Jérusalem. Toutes ces choses tristes, oui, terribles mentionnées par Malachie, ont lieu, en fin de compte, parmi le peuple de Dieu, de sorte que, parmi le reste qui était retourné de captivité, il ne se trouvait plus qu'un reste du reste : ''ceux qui craignent l’Éternel'' (Malachie 3:16). Ce fut dans ces conditions-là que Néhémie vint pour accomplir son ministère.

                  Cet homme vint à Jérusalem et se mit à entreprendre ce qui est écrit au début du livre qui porte son nom : la reconstruction de la muraille. Je crois que cela renferme une signification merveilleuse, oui, qui nous inspire, savoir, qu'en un jour semblable à celui dans lequel Malachie prophétisa et prononça ces terribles paroles de la part du Seigneur, ce dernier n'a pas abandonné la partie, le Seigneur agit encore. Cette reconstruction de la muraille est l'action de Dieu, en fin de compte, et dans les pires moments, est toujours consacrée au rétablissement et eu parachèvement de Son témoignage. Il est très frappant que le livre de Néhémie (le dernier livre historique de l'Ancien Testament et Néhémie le dernier grand homme de l'Ancien Testament) soit marqué par le fait que Dieu agit de nouveau en relation avec Son témoignage, dans un jour de déclin spirituel terrible. Parfois, nous sommes tentés de penser que le temps est passé, que les conditions sont trop mauvaises et que nous ne pouvons espérer grand-chose étant donné la situation. Mais ce livre et cet homme administrent un reproche très vigoureux à tout pessimisme de ce genre.

LE TRAVAIL D'ENFANTEMENT DANS LA PRIÈRE

                Maintenant, avant d'aborder les trois principaux points de la Muraille, de l'Ouvrage et de la Guerre, nous devons commencer par un facteur essentiel qui est incarné par Néhémie lui-même. Nous devons retourner un peu en arrière, car le début de cette chose se produisit bien des années auparavant, plus de soixante-dix avant. Cela commença dans le cœur du prophète Jérémie. Jérémie fut un prophète au cœur brisé, à l'esprit affligé, un homme dont le cœur était brisé et l'esprit affligé à cause des conditions qui prévalaient dans le peuple de l’Éternel. Et dans ce travail d'enfantement, Jérémie accomplissait son ministère. Il annonçait et prophétisait que le peuple irait en captivité durant soixante-dix ans. Comme nous le savons, cela eut lieu. Puis tandis que les soixante-dix années venaient à expiration, un autre homme, se trouvant à Babylone, au cœur même de la situation, reprit le travail d'enfantement de Jérémie. Jérémie accomplit son ministère d'enfantement, Daniel reprit ce travail d'enfantement dans la prière. Daniel nous dit (chapitre 9) qu'il vit ''par les livres'' que la captivité devait durer soixante-dix ans. Il réalise que les soixante-dix années s'achèvent et ainsi, il se livre à une prière intense. Remarquez : un ministère d'enfantement par Jérémie, un travail d'enfantement d'intercesseur éclairé par Daniel, car il est devenu conscient du temps dans lequel il vit.Il est parvenu à réaliser par les livres que le temps est accompli. Ainsi, il reprend le travail d'enfantement dans cette prière formidable du neuvième chapitre du livre de Daniel.

LA RÉACTION SOUVERAINE DE DIEU 

                    Maintenant nous avons le mouvement suivant. Parce que le temps est venu et que Dieu est de nouveau en mouvement pour le rétablissement de Son témoignage. Il réveille souverainement l'esprit de Cyrus qui fit publier un décret, et le reste retourna à Jérusalem. Comme vous le savez, les deux derniers versets du second livre des Chroniques établissent le fait, et puis les tous premiers versets du livre d'Esdras qui suit, répètent exactement ces paroles : "l’Éternel réveilla l'esprit de Cyrus, roi de Perse"; et Esdras fut l'un des fruits de ce mouvement souverain de Dieu. Alors qu’Esdras accomplissait sa part de ministère, nous arrivons à Néhémie et nous retrouvons la prise de ce facteur essentiel qui a conduit à cette coopération avec Dieu. 
                    Dans le premier chapitre de Néhémie et dans le second, nous trouvons Néhémie étreint, profondément et terriblement étreint par ce travail d'enfantement (ce travail d'enfantement qui commença dans le cœur de Jérémie et qui était dans le cœur de Daniel, au loin à Babylone, le voici, à présent en Néhémie). Un travail d'enfantement qui est l'écho du coeur même de Dieu pour Son peuple. Nous devons mettre en correspondance avec cette situation une grande partie des déclarations prophétiques, entendre le cri de ces prophètes, chacun d'entre eux, tandis qu'ils expriment la pensée et le coeur de Dieu à l'égard de l'état de Son peuple. Maintenant, ce cri-là, ce sanglot dirions-nous, du cœur de Dieu, a pris naissance en cet homme. Il trouve son point culminant, pour ce qui concerne l'Ancien Testament, dans le cœur de Néhémie.

                    Avant que nous allions plus loin, remarquez ces deux facteurs, ces deux aspects principaux. Premièrement, Dieu agissant de façon souveraine. C'est là où le mouvement commence. Dieu réveilla l'esprit de Cyrus, et vous trouvez tout ce merveilleux mouvement de souveraineté tel qu'il est consigné dans le livre d'Esdras. Ceux d'entre vous qui connaissent ce livre, se souviendront des facilités merveilleuse que Dieu suscita par le moyen du chef de Perse en faveur de la reconstruction du temple : la prise de toutes les mesures nécessaires, veillant à tout pour que la chose soi réalisée. Dieu agissait de façon souveraine. C'est là un aspect.


L'HOMME QUI SOUFFRE EN RELATION AVEC DIEU

                   Mais ici, en Néhémie vous avez l'autre aspect : l'homme qui souffre en communion avec Dieu. Esdras représente la souveraineté de Dieu. Esdras représente Dieu agissant directement et indépendamment. Néhémie, l'homme en action avec Dieu, ou Dieu  agissant par le moyen de l'homme; Ces deux aspects vont toujours ensemble, souvenez-vous de cela. Nous ne devons jamais penser que Dieu est souverain, que Ses desseins sont fixés et établis, qu'Il peut agir comme Il veut et indépendamment , et qu'Il se suffit à Lui-même. qu'Il agira en fait comme cela. Il n'a jamais agi ainsi. Depuis la création, Il a toujours introduit les hommes en communion avec Lui-même dans Ses desseins souverains, une profonde communion, une communion dans un travail d'enfantement. Ainsi quelque grand que soit le besoin, quel que soit la demande, l'appel, la tragédie, qui rendent nécessaires en premier lieu, l'acte souverain de Dieu, Il ne va pas l'accomplir jusqu'à ce qu'Il trouve un instrument qui partage ce que Son cœur ressent, qui entre dans une coopération de cœur avec Lui.

                    Néhémie était un tel homme. Pour ce qui concernait l'aspect pratique dans ce mouvement final de Dieu en cette dispensation-là, tout eut son commencement dans le cœur de Néhémie. Le cœur de cet homme est révélé dans le premier chapitre de ce livre. Quant aux desseins du temps présent, (car je ne m'arrête pas maintenant pour tenter de faire un parallèle entre notre temps et celui de Néhémie, parallèle que je considère évident et manifeste pour quiconque ayant une perception spirituelle), si Dieu doit entreprendre quelque chose aujourd'hui en relation avec le rétablissement et le parachèvement de Son témoignage (qui a besoin d'être rétabli et parachevé) il est donc très nécessaire et il faudra qu'il ait la contrepartie de Néhémie : un vase doté d'un grand souci, exactement celui de Dieu, qui a pris naissance dans son cœur.

                    Regardons donc, pendant quelques minutes, le souci de Néhémie :

LE SOUCI DE NÉHÉMIE


                    Cet homme avait une véritable appréciation à la fois du comment les choses devaient être et du comment elles étaient réellement. Nous ne parviendrons nulle part en tant qu'instrument dans le dessein de Dieu jusqu'à ce que ces deux points soient clairs dans nos cœurs. Comment sont les choses réellement et puis, comment les choses doivent être, comment Dieu voudrait les avoir s'Il les avaient selon Sa pensée, selon Son cœur. A quoi ressembleraient-elles si elles reflétaient et exprimaient vraiment l'intention de Dieu. Vous et moi, nous n'irons jamais très loin dans notre relation avec Dieu, si du moins nous parvenons quelque part, jusqu'à ce que nous apercevions quelque peu le réel état des choses en contraste avec la pensée de Dieu, jusqu'à ce que nous ayons réellement vu ce que Dieu désire, ce qu'il a vraiment à cœur, comment seraient exactement les choses si elles étaient dans Sa volonté. 

                    Puis, bien sûr, nous devons voir les contrastes , les facteurs qui s'opposent, la nature de la situation comme n'étant pas selon la pensée de Dieu. Néhémie était un tel homme. Il regarda, et il se forma un jugement sur les données. Il vit, d'une part, ce que Dieu voulait et d'autre part combien les choses étaient différentes de ce que Dieu voulait avoir. Il y a, bien entendu, beaucoup de gens qui peuvent être très critiques à l'égard de l’Église et  du christianisme, des gens qui ont toute une évaluation mentale et tout un jugement à l’égard de la situation et qui, d'une façon très supérieure parlent des mauvaises conditions existantes parmi les chrétiens et dans l’Église, et qui peuvent à très bon compte s'adonner à déplorer l'état des choses.

                   Néhémie n'était pas de ces genre-là, n'était pas simplement négatif. Il était positif, il était constructif. Il n'était pas simplement celui qui pouvait dire : "Maintenant, regardez la situation, voyez combien elle est différente de ce que Dieu avait en vue, voyez ceci et voyez cela et encore autre chose!" Non seulement il le pouvait, mais il était à même de mettre en évidence un remède positif et de montrer comment la chose pouvait être changée, pour donner voie au rétablissement. Il était un homme de vision positive. Il y a tant de gens qui prennent une ligne négative et quand vous les questionnez sur ce qui doit être fait, sur l'action qu'il faut mener à cet égard, ils n'ont rien à proposer. Tout est négatif à satiété, mais ils n'ont rien à présenter et ont aucune prévision. Néhémie n'était pas ce genre d'homme. Il était pleinement informé de la situation. Il savait exactement combien elle était déplorable. Vous remarquez qu'il en parle à plusieurs reprises, seulement il avait le remède. Il était un homme positif et un homme d'action, parce qu'il était un homme de vision. Il n'était pas simplement "visionnaire" dans le sens négatif : il était un homme d'action en relation avec ce qu'il voyait.


                    Et cela, chers amis, nous place vraiment devant un défi. Je n'ai aucun doute que la plupart d'entre nous pourraient montrer du doigt des choses qui ne sont pas selon la pensée de Dieu parmi Son peuple et dans Son Église, faire remarquer à quel point les choses sont différentes de l'appréciation des choses que nous sommes capables d'avoir au sujet de ce qu'elles devraient être, combien ceci est fâcheux et combien cela est fâcheux. Oh ! cela est facile et très bon marché de critiquer, d'écouter la critique et d'être d'accord avec elle,  de la recevoir, de nourrir des plaintes et de les maintenir en vie. Mais c'est tout autre chose d'être à même de s'avancer et de dire : "Voyez ceci n’est pas bon, ceci n'est pas comme le Seigneur voudrait que ce soit, et voici ce que nous devrions faire. Voici la chose que le Seigneur aurait voulu faire, la chose à laquelle nous devons nous livrer en vue de changer cette situation." J'ose dire que nous n'avons aucun droit de critiquer, de juger et de condamner si nous n'avons pas de remède, si nous n'avons pas quelque chose de positif à mettre à la place de ce que nous constatons. Donc, taisons-nous, si nous ne sommes pas à même de proposer quelque chose de meilleur. Mais que le Seigneur nous garde de devoir nous taire simplement parce que nous sommes négatifs, mais qu'Il nous rende actifs parce que nous avons la vision. 


                    Je vous pose la question : Dans quelle mesure ceci est-il vrai dans votre cas personnel ? Quelle vision avez-vous ? Voyez-vous ce que le Seigneur a toujours voulu, a toujours eu en vue, ce qui est réellement dans Son cœur, ce qu'Il voudrait avoir et comment Il voudrait l'avoir ? Voyez-vous d'une façon tout-à-fait exacte comment serait les choses si le Seigneur avait la voie libre et atteignait Son objectif ? Voyez-vous cela ? Êtes-vous à même de voir combien les choses sont différentes de ce que le Seigneur voudrait avoir ? Et puis, êtes-vous tellement travaillés dans votre cœur, comme l'étaient ces hommes et cet homme -ci, au point de dire : "Quelque chose doit être fait à cet égard, nous devons nous mettre à l’œuvre, avec l'aide de Dieu nous devons changer cette situation", croyant que c'est la volonté de Dieu qu'il en soit ainsi ? Êtes-vous de cette trempe-là ? Eh bien, c'est l'appel de ce livre !



LES TRAITS DISTINCTIFS 
DU TRAVAIL D'ENFANTEMENT DE NÉHÉMIE

                     Passons encore quelque temps à examiner plus profondément ce travail d'enfantement de Néhémie. Quels furent les traits distinctifs de son travail d'enfantement ? J'ai essayé de le comprendre, de lire dans son cœur, d'y pénétrer, de découvrir l'arrière-plan de ses pleurs, de son chagrin, de son fardeau dans sa désolation. Tandis que je m'y exerçais, il m'a semblé que ces choses-ci sont quelques-unes de celles qui se trouvent à l'arrière-plan de ce travail d'enfantement qui est le sien. 

                    Néhémie a vu comment les choses devaient être et comment elles étaient réellement. Et puis, il a vu sa propre proposition. Il était là, loin à Suze, dans la palais, échanson du roi. C'était un exilé et en fait, un esclave, quelqu'un qui avait été engagé comme serviteur dans le palais. Du point de vue du palais et de Babylone, cela pouvait être une position honorable. Mais de son propre pont de vue, il était dans ce monde comme un esclave : il passait son temps dans le monde, dans les affaires de ce monde, et son âme toute entière gémissait. "Me voici dans les affaires de ce monde, devant aller au travail chaque matin et finissant tard le soir, et ceci se répète jour après jour, semaine après semaine, mois après mois, année après année, et mon âme pousse des cris pour être utile dans le dessein de Dieu et la situation du peuple du Seigneur". Ce cri contre sa propre position était un trait distinctif de son travail d'enfantement. 

                    Dieu est souverain même en cela. Peut-être cela vous touche-t-il vous qui lisez ces lignes. Vous allez au travail chaque matin et revenez à la maison chaque soir, et de loin, la plus grande partie de votre temps et de vos forces est utilisée à servir ce monde. Vous vous sentez comme un esclave à l'égard de ce monde et vous dites : "Oh si je pouvais être libre pour mieux servir Dieu !" Mon cher ami, il y a de la valeur dans un travail d'enfantement comme celui-là. Il y en avait beaucoup à Babylone qui s'étaient établis et qui avaient accepté la situation, qui entreprenaient des affaires, qui gagnaient de l'argent et qui faisaient de ceci leur vie. Ils ne voyaient rien de plus que cela, ou rien d'autre que cela. Mais il n'en était pas ainsi de Néhémie. Son âme se révoltait contre sa position dans le monde. "Oh être libre pour mieux servir Dieu !" Ce travail d'enfantement signifiait quelque chose pour Dieu. Ce travail-là représentait les angoisses de l'enfantement de quelque chose pour Dieu.


                    SI vous ne connaissez pas quelque chose de cela (la besogne pénible de la vie de famille, il se pourrait que vous appeliez cela "le cercle trivial, la tâche banale", aller le matin au travail et retourner chez soi le soir) et si il n'y a en même temps dans votre âme aucun cri pour les intérêts de Dieu, vous êtes, en vérité, une tragédie. Mais il se peut qu'il n'y ait en toutes circonstances en elles et par elles, une aspiration à être à même de faire davantage pour le Seigneur.. Permettez-moi de vous dire que c'est là le genre de travail d'enfantement qui sera fructueux. Ce sera fructueux d'une façon ou d'une autre. Cela se fera un jour tôt ou tard, oui cela se fera sûrement. Quelque chose sortira de cela. Je ne suis pas en train d'affirmer qu'un jour viendra où vous serez dégagé de votre occupation temporelle et libéré pour ce que vous appelez "un service à plein temps." Je pense que c'est une erreur très réelle de parler du service de Dieu de cette façon, car dans votre propre travail d'enfantement vous pouvez servir Dieu de façon très puissante là où vous êtes. Il peut y avoir de formidables potentialités dans ce travail d'enfantement dans votre cœur, tandis que vous vaquez à vote tâche quotidienne étant en toutes circonstances davantage en souci pour les intérêts du Seigneur que pour ce monde.  


                    Je crois qu'il a dû être ainsi pour Néhémie. "Voici, je suis l'échanson du roi !" On peut presque entendre la révolte dans son cœur. Combien peu il estimait sa fonction, parce que les intérêts du Seigneur étaient devenus pour lui bien  supérieurs ! Cet homme, ce chef, ce roi, était un grand homme, l'homme le plus éminent dans le monde de cette époque. Ce n'était point une petite chose que d'être son échanson, et de se trouver dans le palais à Suze, l'endroit même où Esther et Mardochée se trouvaient. Du livre d'Esther, on sait tout ce qui les concernait et tout cela était représenté là. Cependant, quand Néhémie est parvenu au point de donner  une réponse à la question du roi quant au pourquoi de la tristesse de son visage, sa prière au Seigneur ne fut pas exprimée en termes de très grand respect et d'honneur pour le roi : "Donne aujourd'hui du succès à ton serviteur et fais-lui trouver grâce devant cet homme !" (Néhémie 1:11) Un grand roi, "cet homme !"


                    Oh ! C'est tellement inférieur comparé au Seigneur t Son intérêt ! Il ne pouvait pas accepter ceci car il était dans le travail d'enfantement. Vous voyez, les plus grands honneurs que ce monde peut accorder, la position la plus élevée que nous pouvons occuper ici-bas ne sont rien aux hommes et aux femmes qui ont vu ce que le Seigneur veut. Tous les honneurs, tous les diplômes, toutes les positions sont comme rien une fois que vous avez vu la vocation céleste. "Je les regarde comme de la boue", dit Paul (Philippiens 3:8) "ces sujets de gloire et d'honneur de ce monde". Il avait vu le Seigneur et la vocation céleste. La position de Néhémie était, j'en suis sûr, un grand facteur dans son travail d'enfantement.


                    Et puis il y a eu le long délai."Oh ! Le temps est si long !" "Oh ! Qu’on puisse faire quelque chose !" Le Seigneur réclame une telle patience ! Nous regimbons contre les délais du Seigneur. Nous sommes si profondément éprouvés par les occasions favorables différées. N'est-ce pas vrai ? Rien ne s'ouvre, aucune issue ! Mais le point est le suivant : sommes-nous réellement das le travail de l'enfantement au sujet de cette chose ? Je suis que le Seigneur utilise des délais et des ajournements en vue de nous tester quant à notre souci réel. Certaines gens ne doivent être beaucoup déconcertées avant d'abandonner complètement. Certaines gens peuvent avoir un léger découragement, une petite épreuve de patience et ils disent : "Et bien ça n'en vaut pas la peine !" Et ils abandonnent. Voici un homme qui persistait pendant toutes ces années dans une profonde épreuve de patience, testé par l'occasion longuement retardée d'agir. Mais il tint bon jusqu'à la fin, et le fait est qu'il fut en fin de compte très vigoureux dans sa quête en faveur des intérêts du Seigneur. 


                    Comment ce long délai, cette occasion favorable différée vous affectent-elles ? Est-ce que ce dessein de Dieu est tellement profond en vous qu'il est plus fort que tous les autres espoirs différés, que toutes les autres attentes déçues ? L'âme de cet homme est avide, oui, son âme est affamée. Je veux exprimer par là qu'il était toujours désireux de faire quelque chose, en faisant quelque chose il aurait trouvé une réelle gratification et un réel plaisir. Son âme se serait éprise de la liberté de faire des choses, mais il était affamé dans son âme et amené de plus en plus au point où, si jamais quelque chose allait être fait, ce serait Dieu qui agirait, "Je ne serais jamais capable de faire ceci !" C'est le point important à atteindre. "Dieu doit ouvrir cette porte, Dieu doit amener cette occasion favorable, Dieu doit veiller à ce que cette chose soit faite. Je ne peux rien faire, je suis impuissant !" Mais cette inanition de 'âme, combien elle nous coûte ! Si seulement nous pouvions faire quelque chose, combien ce serait plus facile, ou si nous pouvions en faire davantage, combien nous aurions beaucoup de satisfaction ! Mais c'est là une partie de notre préparation. En fait, c'est de ces attentes que sortent les réelles valeurs spirituelles. 


                    Néhémie a eu de la part de ses frères qui revinrent, le compte-rendu de l'état des choses à Jérusalem. Les murailles étaient en ruines, les portes étaient consumées par le feu, et le peuple se trouvait dans une situation déplorable. Il reçut la nouvelle. Il connaissait tout au sujet du besoin, mais il était incapable d'entreprendre quoi que ce soit. Seul Dieu pouvait le faire. Oui, croyez chers amis que c'est là une position qui accorde une grande promesse. C'est là une position en vue de laquelle Dieu travaille. Ceux qui vont être très utilisés par le Seigneur et très féconds dans la communion avec le Seigneur parviendront à ce point, ni pas une ou deux fois, mais toujours à nouveau, au point où ils savent qu'ils ne peuvent rien faire, seule le Seigneur le peut. Mais leur âme se trouve dans un travail d'enfantement concernant le dessein de Dieu. Il ne s'agit pas de lever les bras vers le ciel, de se rasseoir et de dire : "Je n'y peux rien donc je ne m'en soucie guère." Ce n'est pas le cas de Néhémie, pas du tout. Il transforma son travail d'enfantement en prière; et vous savez que lorsque le travail d'enfantement devient prière, et que la prière est un travail d'enfantement, les choses sont très réelles, elles sont très pures, parce que cette sorte de prière et de travail d'enfantement traite tous les éléments liés aux intérêts personnels.


                    Combien souvent il y a des éléments d'ambitions dans notre désir de servir à l’œuvre du Seigneur, un désir que nous rentrions dans cet œuvre, que nous entrions en ligne de compte, que nous jouissions de la satisfaction faire quelque chose, que nous soyons en vue d'une certaine manière. Et quand le Seigneur nous traite de cette façon que toute l'agonie se transforme en prière, alors dans cette prière tous ces éléments du moi sont traités très durement et disparaissent. Le fait même que c'est une prière dans un travail d'enfantement quand rien d'autre ne peut être fait, , prouve que l'intérêt personnel est banni. Il n'y en a aucun. Notre action de prier est un travail d'enfantement. Ce n'est pas une demande pour nous-mêmes mais l'agonie pour ce qui est de Dieu.


                    Bientôt Néhémie sera accusé d'avoir des intérêts personnels. Ses ennemis diront qu'il veut s'établir comme roi et qu'il nomme des prophètes pour le déclarer. Quel assaut subtil du diable d'amener une accusation sur l'homme en vue de le terrasser ! Si cela était vrai, combien il serait démoli par cet assaut du diable ! Si jamais le diable possédait une preuve pour dire : "après tout c'est le moi qui gouverne cette chose, c'est ton ambition, c'est toi-même !" S'il y a une preuve pour dire cela, nous pouvons bien être terrassés et détruits. Mais il fallait ces accusations pour Néhémie pour prouver que ce n'était qu'un mensonge. Il n'y avait aucune base réelle pour ces accusations. Il pouvait dire : "C'est toi qui l’invente !" (Néhémie 6:8) "Ceci n'est pas vrai. Dieu m'a éprouvé profondément pour cela. Il a passé mon âme au crible et m'a débarrassé de toutes sortes d'intérêts pour moi-même." Le terrain devait être enlevé à l'ennemi de sorte qu'il n'ait rien de personnel comme base de travail.


                   Or, le visage de Néhémie fut triste devant le roi, et celui-ci l'a remarqué. Mais son visage n'exprimait pas de la pitié pour lui-même ou une frustration personnelle. Il exprimait de l'affliction concernant les conditions spirituelles.


                    Le Seigneur sait comment sont les choses à l'heure actuelle. Il voit combien elles sont différentes de ce qu'Il avait en vue. Il sait tout à ce sujet. Il doit amener certaines personnes à voir comment Il voit, à ressentir comment Il ressent, et à se consacrer à tout prix à ce qu'Il leur montre. Cette parole d'introduction est le défi. Nous ne pouvons poursuivre avec l'ouvrage ou la guerre jusqu'à ce que nous soyons comme ceci, réellement comme ceci, des gens selon le type de Néhémie. Que le Seigneur nous rende ainsi !



Chapitre 2

L’ÉTAT DE LA MURAILLE.  L'ACTION DE NÉHÉMIE

                             Maintenant nous passons du souci de Néhémie à son action, car, comme nous l'avons dit, Néhémie n'était pas un critique détaché et négatif de la situation. Il n'était pas simplement quelqu'un qui signalait tout ce qui était faux, sans savoir ce qui devait être fait pour la gloire de Dieu, et sans accomplir quelque chose à cet égard. Aussi, entreprit-il une action, et si il y a un livre dans la Bible, en tout cas dans l'Ancien Testament, qui est caractérisé par l'action plus qu'un autre, je pense que ce livre est celui-ci. 

                    Lorsque Néhémie intervint, tout d'abord il s'informa pleinement et avec précision de la situation. Nous trouvons des paroles comme celles-ci : "Hanani, l’un de mes frères, et quelques hommes arrivèrent de Juda. Je les questionnai au sujet des Juifs réchappés qui étaient restés de la captivité, et au sujet de Jérusalem." (Néhémie 1:2)

                    Et puis, quand il vint à Jérusalem, nous le voyons se mettre par ces termes descriptifs : " Après quoi, je me levai pendant la nuit avec quelques hommes, sans avoir dit à personne ce que mon Dieu m’avait mis au cœur de faire pour Jérusalem. Il n’y avait avec moi d’autre bête de somme que ma propre monture. Je sortis de nuit par la porte de la vallée, et je me dirigeai contre la source du dragon et vers la porte du fumier, considérant les murailles en ruines de Jérusalem et réfléchissant à ses portes consumées par le feu. (Néhémie 2 : 12-13)
             
                    Ainsi Néhémie se donna du mal pour parvenir à la connaissance exacte de ce qu'était la situation. C'est vrai qu'il avait des informations. Un compte-rendu lui parvint par lequel il se fit un devoir de connaître au mieux la situation par ceux qui la vivaient directement, mais dès qu'il fut possible pour lui, de faire l'état des lieux, il vérifia le compte- rendu et s'informa avec minutie et directement comment se trouvait exactement la situation. Et je voudrais suggérer que, pareillement, quand le Seigneur parle concernant le rétablissement de Son témoignage, (c'est le sujet que nous traitons) ceux qui coopèrent avec Lui doivent être informés avec précision et pleinement. Alors que leurs informations peuvent leur parvenir directement, ils ne doivent pas se satisfaire du meilleur compte-rendu de bonne source, mais ils doivent savoir par eux-mêmes comment sont exactement les choses. Vous et moi, nous ne serons jamais de grande utilité pour le Seigneur jusqu'à ce que nous sachions exactement quel est l'état spirituel de la situation et ce qui doit être fait. Nous devons vraiment voir et connaître ceci en ce qui nous concerne, non pas simplement de l'obtenir de la part du grand nombre de ceux qui nous le rapportent. 

                    C'est un fait qu'aujourd'hui nous pouvons difficilement aller quelque part, dans quelque partie du monde que ce soit, sans trouver des gens déplorant l'état spirituel  des choses parmi le peuple de Dieu. Leur sens des choses est juste dans l'ensemble, bien que, comme nous l'avons déjà dit, beaucoup d'entre eux simplement se plaignent, murmurent, gémissent et critiquent sans avoir quoi que ce soit à offrir en guise de remède et surtout d'amélioration. Néanmoins, leur déclaration touchant l'état spirituel de l’Église est très largement vraie. Sur une très vaste échelle, il est vrai qu'aujourd'hui bien des situations sont à rectifier quant à l’Église, les choses ne sont pas comme elles devraient être, comme le Seigneur les voudrait. Mais nous ne pouvons pas nous appuyer sur un sentiment général (quoique très général) pour dire que les choses ne vont pas. Ceci doit pénétrer au plus profond de notre être. Nous devons le savoir par nous-mêmes. Je ne suggère pas que nous devrions aller essayer de découvrir tout ce qui ne va pas et établir une liste de tout ce qui est vraiment défectueux et déplorable aujourd'hui. Mais je dis ceci : si nous devons coopérer avec Dieu pour qu'Il obtienne les choses comme Il les voudrait, la question de la situation doit être une chose reçue directement dans nos propres cœurs. Nous devons le savoir par nous-mêmes. Nous ne devons pas être des mécontents professionnels, mais être ceux qui ont un réel travail d'enfantement du cœur à cause de ce que nous savons être de la situation ce que nous constatons, ce qui est évident à nos propres yeux et qui trouble nos propres cœurs.


                     Donc en premier lieu, Néhémie s'informa directement de la situation. Et c'était une situation calculée pour faire perde courage à quiconque. Cela aurait pu être aussi déconcertant que Néhémie n'eut pas voulu  s'y engager davantage, mais s'en fut retourné à Babylone en disant : "On doit faire avec ce qu'on a. Les choses ne sont pas comme elles devraient être, elles sont absolument irrémédiables. Il ne sert à rein d'essayer quelque chose à ce égard." Mais il n'a pas abandonné la situation qui semblait irrémédiable, toute mauvaise qu'elle était. Je suis persuadé que si vous aviez été l'un des hommes faisant le tour, vous auriez bien pu dire : "C'est une situation qui est bien au-delà de notre portée. Nous ne pourrons jamais rien en tirer. C'est sans issue !" Néhémie fut l'un des hommes les plus courageux de l'Ancien Testament, un véritable héros. Il était confronté à une situation terrible, il l'a affronté avec confiance en Dieu parce qu'il savait, non seulement que c’était une fâcheuse situation, mais que Dieu était en mouvement pour la redresser, la transformer. C'était la volonté de Dieu qu'elle soit autrement. Il le savait. Et si Dieu veut une chose, alors tout impossible qu'elle nous semble, nous avons une base de confiance. Aussi, il ne l'abandonna pas, mais l'affronta et l'affronta carrément. 


                    J'ai beaucoup de choses en pensée qui ne trouveront pas d'expression dans ces messages, mais en relation avec ceci, j'ai été amené à parcourir toute le  Bible, et je m'en réfère au Nouveau Testament, comme vous le constaterez en poursuivant. Je pense à l'apôtre Paul, le grand Néhémie de cette dispensation. Quelle situation il a du affronter parmi les chrétiens ! Tandis que nous lisons sa première lettre aux Corinthiens, nous ressentons que nous aurions abandonné et dit : "C'est un gâchis irrémédiable, est-ce du moins le christianisme ?" Mais voyez comment de façon héroïque et courageuse Paul a affronté cette situation. Il ne s'est pas découragé. Il n'a pas abandonné.


                    Aujourd'hui, nous pourrions être grandement découragés, nous pourrions facilement ressentir qu'il n'est pas possible d'obtenir un témoignage plein et manifeste qui glorifie Dieu, en considérant combien l’Église est détruite, combien "la muraille est en ruines" , combien "les portes sont consumées par le feu" c'est-à-dire combien tout le témoignage est déchiré, mis en morceaux et en ruine, comme pour ainsi dire. Oui, la situation est déconcertante et nous devons faire face à cette question : Dieu désire-t-Il qu'il en soit autrement ? Dieu a-t-Il abandonné ? Désire-t-Il, a-t-Il l'intention d'assurer un état de choses différent ? Sil y a quelque chose qui prouve que Dieu est activement concerné par cette situation, alors nous n'osons pas l'abandonner. Mais cela réclama beaucoup de courage, tout le courage que Dieu peut nous accorder afin d'affronter la situation présente. Ceux qui connaissent cela savent que je n'exagère pas. 



LA VISION ET INSPIRATION DE NÉHÉMIE

                    Et ensuite, une fois de plus, dans son action, Néhémie en introduisit d'autres dans sa vision et son souci. Tout d'abord, c'était caché dans son propre cœur. Il ne dit rien à quiconque touchant ce que Dieu avait déposé dans son cœur. C'est, en premier lieu, quelque chose entre lui-même et le Seigneur. Et ce ne fut pas avant qu'il eut atteint une certaine position et  pris une certaine décision qui était le résultat de son investigation qu'il ouvrit son coeur à d'autres. Je crois que cela est une attitude de cœur splendide, à laquelle il faut prêter attention. Il est si facile d'avoir des idées et de commencer à les diffuser et les décharger sur d'autres. C'est une toute autre attitude d'en venir entre vous-même est Dieu aux prises avec la situation, d'être pleinement pénétré de sa grandeur, puis de déterminer que cette action doit être accomplie en introduisant d'autres dans votre vision et votre inspiration.

                    Vous voyez, Néhémie fut préparé à être un formidable sujet d'inspiration. Vous lisez ce livre d'un bout à l'autre et vous constatez ce que vous pourriez presque appeler le charme de la personnalité de cet homme, l'inspiration qu'il représentait. Le gens ont fait l'impossible sous l'inspiration et la vision de cet homme. Il y avait des moments où ils étaient très abattus par le découragement, mais alors il les tirait de leur bourbier. En tant que véritable conducteur, quelle force il représentait pour en introduire d'autres dans sa vision ! Ne ressentez-vous pas que c'est là le réel besoin pour aujourd'hui, un peuple qui a la vision, qui a tout pesé, qui regarde en face toute la question, et puis qui a une telle confiance en Dieu, l'assurance que Dieu désire quelque chose de différent, qu'il se manifeste avec un effet positif sur les autres, de sorte que d'autres entrent dans la même vision ? C'est vraiment un grand besoin. C'est l'attitude la plus facile au monde d'être un passager, toujours transporté ! Ah, c'est facile d'être un parasite, de vivre au dépens des autres et de les saigner. C'est une toute autre attitude d'être une source d'inspiration, quelqu'un qui aide réellement les autres dans ce que Dieu désire, une source d'inspiration à leur égard afin qu'ils viennent se joindre pour aider à l’œuvre du Seigneur. Néhémie était cet homme. Et je mets devant vous ceci : si nous avons quelque perception des choses, à savoir qu'elles ne sont pas la pensée de Dieu, que Dieu les voudrait autrement, nous devrions être des gens positifs à ce sujet, et une source d'inspiration pour les autres à ce sujet.

                    Et donc, Néhémie, ayant pris la pleine mesure de la situation, l'ayant entièrement pesée, et s'étant pénétré de l'ampleur de la tâche qu'il avait en main, s'est tourné vers elle, sans désespérer, et a ainsi inspiré les autres hommes à qui il ouvrit son cœur. Ils dirent : "Levons-nous et bâtissons !"  Oh, un peuple comme celui-là ! Un peuple aujourd'hui, qui sait à tout sujet et, voyant comment sont les choses dira : "Faisons quelque chose à cet égard, levons-nous et bâtissons !" 

                    Et bien, c'est le commencement de son action, et vous serez d'accord que c'est là, en vérité, une action. Bien entendu, nous ne regardons pas cela simplement comme une affaire humaine, parce que aucun de nous peut être ainsi très longtemps, si nous ne sommes pas au bénéfice de l'énergie de l'Esprit de Dieu. Considérez encore l'apôtre Paul qui savait tout au sujet de la situation, des conditions, et il savait combien le peuple de Dieu pouvait être découragé à propos de la situation. Sa prière était celle-ci : "afin qu’il vous donne, selon la richesse de sa gloire, d’être puissamment fortifiés par son Esprit dans l’homme intérieur," (Éphésiens 3:16) ; "Que vous soyez fortifiés à tous égards par sa puissance glorieuse, en sorte que vous soyez toujours et avec joie persévérants et patients. (Colossiens 1:11) Les énergies puissantes de l'Esprit de Dieu dans l'homme intérieur sont les seules énergies par lesquelles nous pouvons poursuivre. Nous devons accorder une large place à l’œuvre intérieure de Dieu dans la vie de Néhémie, parce que nous savons très bien que c'est seulement ainsi que nous pouvons œuvrer à l'égard de cette situation.

L'OBJECTIF: LA MURAILLE

                      Maintenant venons-en aux traits distinctifs principaux de tout l'objet de ce livre. Nous avons dit, au début de cette étude, qu'ils sont au nombre de trois, savoir : la Muraille, l'Ouvrage et la Guerre, ou l'Objectif, la Conduite et le Conflit. Nous commençons par l'Objectif, la Muraille, et nous devons être très clairs quant à ce qui est représenté par cette muraille que Néhémie allait réparer, de quoi la muraille est-elle l'image. Puis-je dire trois choses préliminaires au sujet de la muraille, quant à ce qu'elle représentait réellement et quant à ce qu'elle représente maintenant ? 

                    Tout d'abord, la muraille était une définition, c'est-à-dire elle déterminait quelque chose. Interprétée spirituellement, interprétée dans notre propre temps, selon les pensées divines, cela signifie : une claire détermination de ce qu'est Christ et de ce qu'Il n'est pas. Cette muraille de Jérusalem délimitait un certain secteur, un certain territoire. Elle se dressait là pour dire  "Maintenant ce qui se trouve à l'intérieur de cette muraille, de cette limite distincte, est d'un certain ordre, d'un certain caractère. A l'intérieur de celles-ci, les choses sont de ce type." Bien entendu le caractère était manifesté par le temple, se trouvant juste là, au centre pourrait-on dire. Mais la muraille était un facteur déterminant et nous n'avons pas besoin de détailler davantage à ce propos. Il est seulement nécessaire que nous disions que dans le rétablissement et le parachèvement du témoignage du Seigneur, il y a nécessité d'une claire définition de ce qui est et de ce qui n'est pas de Christ. Les choses sont devenues terriblement confuses. Voici la muraille est en ruines et il y a beaucoup de décombres. Je vais présentement m'occuper de ces décombres, là où la muraille se trouvait auparavant. Bien des gens, aujourd'hui, n'ont ni clair discernement, ni perception, ni compréhension quant à ce qu'est Christ et ce qu'est purement et simplement le "christianisme". Dans les christianisme évangélique les choses sont devenues terriblement embrouillées, et ce qui est nécessaire -c'est évident- c'est la reconstruction de ce qui définit clairement et avec exactitude ce que Christ est. Ce Christ doit être clairement compris et connu, et tous les éléments de confusion qui compliquent et embrouillent seront éliminés.

                    La muraille était une chose déterminante . Cela signifie qu'elle se dresse pour représenter le vrai caractère de Christ. J'ai affirmé quelques pages auparavant, qu'il y a beaucoup de choses à l'arrière-plan de ce que je dis qui ne peuvent pas trouver d'expression maintenant, mais j'ai réfléchi au sujet de ces murailles, les examinant en général, d'un bout à l'autre de la Bible, en passant de toutes les murailles  à la grande muraille qui englobe tout, à la fin du livre de l'Apocalypse, la muraille de la Nouvelle Jérusalem. Je trouve entre autre choses que la muraille doit définir le caractère de ce qui se trouve à l'intérieur. C'est vrai, n'est-ce pas, de la grande muraille de la Nouvelle Jérusalem à la fin de la Bible ? Son trait distinctif principal, pouvons-nous dire, est son caractère : sa gloire, sa beauté, sa pureté. C'est le caractère de Christ qui est la première chose concernant Son témoignage, et cela doit être établi, et très clairement défini.

                    Et ensuite (vous pouvez penser que ceci est une distinction sans différence, mais il y a une différence) la muraille représentait une démarcation, c'est-à-dire une distinction. Ici, les choses ne sont pas du tout mélangées. Ici, à la muraille, il y a une déclaration et un établissement de fait : ce témoignage est un témoignage distinctif. Ce n'est pas une chose générale, ce n'est pas quelque chose qui introduit en elle-même toutes sortes de choses différentes. C'est clair, c'est distinctif. Elle a une chose à dire et cette seule chose est : "Seul ce qui est de Christ peut  entrer, peut aller à l'intérieur de ceci." 


                    Or cela est très, très pénétrant et très frappant. Nous trouverons, en poursuivant, que cet Hanani, fut finalement établi gouverneur (avec Hanania déjà gouverneur, T.A.S. emploie le mot de policier pour qualifier la charge de Hanani) . Et lui, en tant que gouverneur, avait la responsabilité des portes, de s'occuper des intrus, des marchands. Il y avait une foule de marchands trouvant le moyen de pénétrer dans le témoignage de Jésus, des marchands qui ont leurs propres intérêts à servir, leurs propres propres affaires à s’occuper, et toutes sortes de marchandises à introduire dans les limites de Dieu, de Christ. Et cette muraille disait "Non!" Vous continuez de lire jusqu'à la fin du livre et vous constatez comment Néhémie et son gouverneur (ou policier selon T.A.S.) s'occupaient des marchands ! Ils n'en voulaient pas. Ils les chassèrent, ils prirent des mesures sévères à l'égard de ces marchands. Mais ils ne firent rien de plus que ce que le Seigneur Jésus fit à l'égard des marchands de Son temps au moyen de Son fouet de cordes. Non, le message simple est celui-ci : la muraille marquait une distinction entre ce qui est précieux et ce qui est vil. Et cela couvre un vaste domaine. Elle fait une distinction très nette entre ce qui est de l’Esprit de Dieu et ce qui provient d'un autre esprit.


                    En un troisième lieu, cette muraille représentait une défense. C'était quelque chose qui était placé comme dans une position de responsabilité. Elle était responsable de protéger les intérêts et le peuple du Seigneur de ce qui voulait envahir, attaquer, corrompre, en changer le caractère. Le Seigneur a besoin d'un témoignage qui défie tout, qui ne permettra pas à quoi que ce soit, qui n'est pas entièrement de Lui, de passer. C'est là où les choses sont allées de travers par rapport à l’Église, au peuple de Dieu, aux intérêts du Seigneur. Tant de choses qui ne sont pas du Seigneur, ont pu s'y faufiler, y trouver place. Il n'y a pas de témoignage suffisamment fort en faveur de ce qui est du Seigneur pour les affronter. 


                    Encore une fois, vous trouvez dans le Nouveau Testament, qu'au commencement  quand la muraille spirituelle fut premièrement bâtie, elle était tellement forte et claire sous la puissance du Saint Esprit que tout d'abord il y avait beaucoup de gens qui n'osaient pas se joindre à ce témoignage, ils avaient peur. La situation était telle que la crainte était suscitée dans les cœurs qui n'étaient pas en règle avec Dieu. D'autre part, des gens qui entraient tombaient sur leur face en disant : "Dieu est au milieu de vous !" Le Seigneur a besoin d'un témoignage identique n'est-ce pas ? De quelque chose qui soit tellement clair, tellement fort, que ceux qui ne sont pas sérieux avec Dieu soient dans la crainte, et, selon notre expression familière "dégagent" tout simplement. "Ils sont sortis.... afin qu'il soit manifeste qu'ils ne sont pas des nôtres" (1 Jean 2:19), c'est là un signe très encourageant. Les situations sont en bonne condition lorsque cela se produit. Ah oui, mais quand ces situations sont en mauvaise condition, on a peur de perdre quelqu'un , on retient tout le monde. Le Seigneur disait : "Non, n’essayez pas de retenir tout le monde, n'essayez pas d'introduire n'importe qui." Ce témoignage, cette muraille est une défense, une protection contre n'importe qui, n'importe quoi. Combien cela était nécessaire pour Jérusalem au temps de Néhémie ! Tout le livre le montre. Considérez les autres personnes et voyez ce que signifiait cette muraille pour Tobija et pour le reste du groupe. Ils connaissaient les implications de cette muraille, ils savaient qu'ils n'y pénétreraient pas.


                    Eh bien, c'est la première fonction de cette muraille. Mais avançons un peu dans le sujet. La muraille représente Christ sous deux aspects. D'un côté, elle représente Christ extérieurement pour les gens du monde et les nations. De l'autre côté, elle représente ce que Christ est pour le peuple même du Seigneur. En une phrase, la muraille est un témoignage en plénitude au Fils de Dieu : ce que le Fils de Dieu signifie pour le monde et pour le peuple de Dieu, tel qu'Il est vu dans ce monde.



LA NÉCESSITÉ DE RÉPARER LA MURAILLE

                     Il est nécessaire ici que je précise ma pensée de peur qu'il y ait une fausse interprétation de ce que nous voulons dire. Néhémie ne rebâtissait pas toute la muraille comme tout à nouveau depuis les fondations. Si vous regardez de près, vous constatez que c'est la réparation de la muraille qui a lieu, la réparation et le parachèvement de ce qui était en ruines. Pourquoi je dis cela ? Et bien, il ne nous est pas accordé et nous ne sommes pas appelés à bâtir cette chose, cette muraille spirituelle, depuis les fondations. Grâces soient rendues à Dieu le fondement a été posé, et grâces soient rendues à Dieu la muraille a été bâtie, au commencement. Le livre des Actes montrent la muraille, le témoignage, en plénitude et en perfection, en gloire, une puissante révélation de Christ aux nations et une puissante révélation de Christ pour Son propre peuple. C'en était là au commencement. Néhémie n'était pas venu pour commencer, pour être l'initiateur de cette muraille. Il vint sur scène où ce qui avait été autrefois plein, clair, parfait, était démoli, ruiné. Son œuvre était de réparer cela et de le parachever à nouveau. C'est là où nous en sommes. Si nous sommes appelés à quelque chose c'est à cela. Nous ne sommes pas appelés à faire ce que firent les apôtres. Ils ont fait leur œuvre, et elle tient. Mais depuis leur époque il y a beaucoup de choses qui nous parlent des conditions du temps de Néhémie, beaucoup d’effondrements, de déclin, de désagrégations et de spoliations. Le Seigneur nous appelle à recouvrer ce qui existait. Sûrement, c'est là l’œuvre à laquelle nous sommes appelés. 

                    Considérons tout d'abord l'état de ruine de la muraille. Il était le suivant : " Je leur dis alors: Vous voyez le malheureux état où nous sommes! Jérusalem est détruite, et ses portes sont consumées par le feu! Venez, rebâtissons la muraille de Jérusalem, et nous ne serons plus dans l’opprobre." (Néhémie 2:17) La dernière parole va droit au but, n'est-ce pas ? Voyons le grand ennemi de Dieu, de Christ, du témoignage de notre Seigneur, qui a constamment pour objectif de salir le Nom du Seigneur, par n'importe quel moyen et en tout lieu, que ce soit par des assauts directs ou par un travail de sape très subtil, afin de jeter l'opprobre sur le Nom du Seigneur et sur le témoignage. "Qu'il n'y ait plus d'opprobre." Quel motif pour gouverner le peuple de Dieu, pour empêcher cette opprobre sur le Nom du Seigneur et sur Son peuple à cause de l'état de ruine.



L’IDOLÂTRIE, LA CAUSE DE LA CONDITION DE RUINES

                    Nous devons, avant de pouvoir avancer vers le rétablissement, examiner et dépister la raison fondamentale et ultime de cet état de choses. Nous prenons exemple de l'illustration figurant dans ce livre et dans les autres qui y conduisent. Il y a un mot qui va à la racine de tout le sujet, et ce mot est : l'idolâtrie. Si vous regardez les ruines, les décombres de la muraille, si vous méditez, considérez et vous vous posez des questions : "Pourquoi ? Pourquoi ceci ? Comment se fait-il que ceci se soit produit ? Quelles sont les raisons de cet état de choses ? La réponse fondamentale qui englobe tout est l'idolâtrie.

                    N'est-il pas très frappant de se rendre compte, qu'en raison de l'idolâtrie en Israël, la nation fut envoyée au cœur même de l'idolâtrie afin d'en être guérie ? Babylone était le centre mondial de l'idolâtrie, vous le savez par la grande statue dressée. Or, Israël avait autorisé l'idolâtrie en son sein. Le Seigneur l'envoya au centre mondial de l'idolâtrie pour en être guéri. Je dis que c'est frappant, et cela signifie simplement ceci : parfois, la méthode du Seigneur pour guérir consiste à donner une overdose de la chose avec laquelle nous flirtons. Ils convoitaient et ils flirtaient. Les prophètes criaient, plaidaient, pleuraient, suppliaient, agonisaient afin que le peuple rompe avec cette idolâtrie, qu'ils cessent leurs flirts avec les dieux des nations païennes se trouvant autour d'eux. Mais ils ne voulaient pas. Ils étaient liés.Alors le Seigneur dit : "Très bien ! Vous aurez ce que vous recherchez, et au plus haut point". Et en vérité ils l'ont eu au plus haut point, et cela a guéri Israël de son idolâtrie, sous cette forme-là, pour le reste de leur histoire. Je ne dis pas que cela les a guéris de l'esprit de l'idolâtrie. Nous verrons cela après. Mais cette forme de complicité ouverte avec les forces du mal fut détruite par le fait de leur accorder ce sur quoi leurs cœurs avaient jeté leur dévolu.


                    Voici l'exemple extrême du travail d'une certaine loi. Le Psalmiste a dit au sujet d'Israël dans le désert : "Il leur accorda ce qu'ils demandaient ; puis il envoya le dépérissement dans leurs corps." (Psaume 106:15) Ils refusèrent de lâcher prise. Ils voulaient obtenir, ils disaient "oui" à la face du "non" de l’Éternel. "Nous voulons obtenir". Alors le Seigneur dit : "Très bien"; et en obtenant ils furent les perdants.


                   Or, ce principe-là est vraiment à l’œuvre aujourd'hui. Dans l’Église, dans le christianisme, le monde a trouvé sa place. L’Église de Dieu est allée vers le monde et l'a introduit. Il y a eu complicité avec l'esprit de ce monde, il a trouvé une large place dans  le christianisme. Ce n'est pas mon désir de parler de la sorte, mais il nous faut être fidèles. Quoique non perçu, ni reconnu, peut-être, (que Dieu accorde qu'il en soit ainsi) il y a même dans le christianisme évangélique, bien des principes du monde. Pour accomplir l’œuvre de Dieu, des choses non spirituelles sont introduites : des noms, des titres, des ressources et que sais-je encore ? Il y a une complicité cachée en vue d'obtenir la faveur, un avantage. Il y a derrière tout cela un autre esprit : l'esprit d’idolâtrie qui a une emprise sur le peuple du Seigneur. Très bien ! Qu'est-il arrivé ? Le Seigneur a laissé l’Église avoir ce qu'elle désire, et aujourd'hui, elle ressent qu'elle a perdu sa puissance, sa position, parce que le monde a une bien trop grande place. A vouloir obtenir, elle a perdu. C'est très manifeste, n'est-il pas vrai ?


                    Ce principe est à l’œuvre et notez bien ceci, il est aussi à l’œuvre sur un plan personnel : si votre cœur a jeté un dévolu sur quelque chose au point que vous ne voulez pas essuyer un refus de la part d Seigneur, vous insistez et vous l'aurez. Et votre menace à l'adresse du Seigneur, même si elle n'est pas exprimée sous cette forme, est que vous ne continuerez pas , à moins que le Seigneur ne vous l'accorde, ou ne le fasse pour vous. S'il y a quelque chose de cela, le Seigneur vous l'accordera. Il permettra que vous l'ayez. Ce sera une malédiction pour vous. Abraham fit cela à l'égard d'Ismaël, et quel fléau ! Vous voyez, il y a le principe. Or le point est celui-ci : ces gens ont permis à l'idolâtrie de s'introduire dans leurs vies, en esprit et principe. Le Seigneur par le moyen de Son prophète," envoyé dès le matin", a supplié. Mais ils refusèrent d'écouter la voix du prophète, de sorte que le Seigneur a dit : "Très bien ! Vous aurez ce que vous désirez, allez vous-en à Babylone ! " Ils perdirent tout. 


                    Qu'est-ce que l'idolâtrie ? Si elle ne consiste pas à se prosterner devant des idoles de bois ou de pierre elle prend alors beaucoup, beaucoup de formes subtiles, et très souvent des chemins détournés. C'est simplement une communion de cœur avec quelque chose qui prend la place de Dieu, qui s'interpose dans le chemin de Dieu. Quel vaste domaine cela couvre ! L'effet ultime est que le Seigneur est frustré, le Seigneur est entravé et Il ne peut pas avoir ce qu'Il veut. C'est l'idolâtrie dans son principe. Elle destitue le Seigneur, elle provoque des difficultés pour le Seigneur.


                    J'ai dit auparavant que bien qu'Israël fut guéri de cette forme extérieure de l'idolâtrie, le principe ou l'esprit de l'idolâtrie n'était pas extirpé. En effet, dans les jours de notre Seigneur, ils adoraient la tradition et la tradition peut devenir une idole. Oui, la tradition peut être une idole : on peut être tellement voué et consacré à une tradition que le Seigneur n'a plus de possibilité. Cela obstrue la voie du Seigneur, comme les décombres que Néhémie ne pouvait pas franchir. Très souvent, les décombres sur le chemin du Seigneur sont ceux d'une tradition morte, d'une histoire morte, de quelque chose qui appartient au passé et qui est mort. C'est là, le principe de l'idolâtrie. C'est la cause fondamentale et ultime de l'état de ruines de la muraille, des décombres, des gravats, des débris : l'idolâtrie, l'union et la communion de cœur avec ce qui n'est pas du Seigneur.


                    Souvenez-vous que ce livre de Néhémie est rempli de mauvaises conditions, de maux et d'erreurs, et ces choses correspondent à l'état de la muraille. Je désire que vous saisissiez ceci, quoique je doive y revenir. On considère cette muraille et on l'examine, et on peut, pur ainsi dire, la percer du regard. En la perçant du regard on constate que les conditions du peuple du Seigneur concordent exactement avec l'état de la muraille. Il y a toutes sortes de torts, de maux et d'erreurs, et ce sont les décombres à l'état de ruine des choses. Vous voyez, l'état du peuple correspondait à l'état de la muraille. La muraille était simplement une illustration des conditions spirituelles, de sorte que lorsque vous parvenez à "percer du regard" cette muraille, vous découvrez que ce dont vous vous occupez réellement ce n'est pas d'une muraille mais de conditions spirituelles. Tandis que Néhémie s'avançait pour s'occuper de la muraille, il découvrit qu'il avait en même temps à s'occuper des conditions spirituelles du peuple. C'était une seule et même chose. Ce serait, en effet, insensé d'élever une belle muraille alors que les conditions derrière la muraille sont en contradiction. Vous voyez le point ? Les deux doivent être compatibles : l'état spirituel et votre témoignage. Le témoignage dit avoir une condition spirituelle à l'arrière-plan. Une condition spirituelle doit corroborer le témoignage. Vous ne pouvez pas travailler à l'édification de quelque chose qui n'est pas dans l'énergie de la vérité.


                     Nous verrons plus loin ce que signifie la muraille et de quoi elle est faite. Mais pour le moment présent, que le Seigneur nous introduise dans Sa propre vision, Sa propre intention, et qu'Il nous stimule la même énergie que celle qui a pris possession de Son serviteur Néhémie, Son serviteur Paul et bien d'autres qu'Il a utilisés pour recouvrer quelque chose de plus du témoignage de Son Fils. 



Chapitre 3

LA QUESTION FONDAMENTALE
DE L'ADORATION

                    Nous sommes occupés par ce que représente une partie d'une déclaration faite par Néhémie lorsque étant subtilement invité par ses ennemis à venir le rencontrer en quelque endroit à l'écart en vue de le piéger, il dit "J'ai un grand ouvrage à exécuter et je ne puis descendre." Nous abrégeons cette déclaration et la réduisons à "un grand ouvrage", car ce livre de Néhémie expose en type, par cette illustration historique, le grand ouvrage de Dieu. Comme nous l'avons vu, juste au début du livre, Néhémie dit qu'il ne révéla à personne ce que Dieu avait mis sur son cœur d'accomplir. Plus tard, il le révéla, mais ce grand ouvrage auquel il fait allusion était quelque chose que Dieu avait déposé sur son cœur. 


                     Avant que nous avancions sur cette question de la reconstruction de la muraille du témoignage, je désire introduire ici une parenthèse très importante et qui englobe tout, non pas basée sur quelque proposition ou texte particulier, mais sur ce qui imprègne l'ensemble et lui est sous-jacent, à savoir l'adoration.

                  Car quand nous en venons à penser à Jérusalem, délimitée par sa muraille, cela nous parle simplement de la question de l’adoration, mais de façon inclusive et dans un sens large. En vérité, l'existence de Jérusalem était en vue de ce dessein. Babylone, comme nous venons de le voir, était le siège et le centre de la fausse adoration, de l'idolâtrie, de quelque chose qui n’était pas de Dieu. Dans la Bible, Jérusalem se dresse toujours en face de Babylone comme son contraire. Elle tient bon en faveur de l'adoration de Dieu. C'est le lieu de l'adoration de Dieu. Aussi, cette muraille de Jérusalem est une figure de ce qui entoure l'adoration de Dieu, et elle est, en elle-même, une figure de l’adoration. L'adoration est la chose première dans toute l'histoire de la relation avec Dieu, et l'adoration est la dernière chose. Nous trouvons dans la Bible des références à l'adoration ayant eu lieu avant que le monde fut, avant que la création fut entreprise. : les"Fils de Dieu" occupés de l'adorer avant la fondation du monde. Qui étaient ces fils de Dieu, nous ne savons pas, mais l'affirmation est là. Ensemble, ils chantaient de joie, ils adoraient le Seigneur. C'était là, cela avait lieu.  

                    Puis l'adoration fait son entrée comme le facteur dominant dans la Création. Comme nous le savons, ce fut une rupture dans l'adoration qui a été le péché de base d'Adam. Étant donné que cette question a été bouleversée, ici bas, sur terre, Dieu dut instituer tout l'ordre de l'adoration durant les âges et maintenir un témoignage pour Lui- même. L'une des dernières choses que nous trouvons dans la Bible est l'adoration universelle de Dieu. Et, je le redis, Jérusalem était, en tant que type, figure et illustration historique, le siège terrestre de l'adoration du Seigneur, celui du maintien de l'adoration à Son adresse. En passant au Nouveau Testament et, dans cette dispensation, du terrestre au céleste, nous nous somme approchés de "la Jérusalem céleste, des myriades qui forment le chœur des anges, de l'assemblée des premiers-nés" (Hébreux 12:22-23) ; et c'est l'adoration. C'est l'adoration rétablie dans le ciel.



L'ADORATION REPRÉSENTE LA RÉDEMPTION POUR DIEU 

                    Nous examinons donc cette question de l'adoration pendant quelques minutes. Nous constatons que l’œuvre de Néhémie était la reconstruction de la muraille de Jérusalem. Et c'était réellement une œuvre rédemptrice : l’œuvre du rétablissement de la situation, du recouvrement du témoignage. C'est une œuvre de rédemption. Or, nous savons très bien que la rédemption est pour Dieu : "Tu as racheté pour Dieu" (Apocalypse 5:9). C'est là une expression. Et l'adoration signifie simplement que tout est racheté pour Dieu, ramené à Dieu, rétabli pour Dieu. Et cette œuvre de rédemption est toujours opérante, dans ce sens qu'elle agit contre une certaine tendance et évolution de choses qui se sont introduites dans la création par ce qui est arrivé entre Satan et Adam. La rédemption représente un redressement à cause d'une certaine tendance. La tendance de la création est maintenant toujours tournée vers le bas. En tout domaine de la création, l'évolution naturelle est vers le bas. Vous luttez contre cela , d'une façon ou d'une autre, chaque jour. Quiconque a un jardin sait qu'il s'agit d'un travail constant, quotidien, de rédemption à cause d'une tendance vers le bas. Tout docteur ou infirmière est journellement en train de lutter contre l'évolution vers le bas de la vie physique. A moins que le corps ne soit soigné, à moins qu'il n'y ait l'introduction d'un effet à contre-sens, l'évolution est de façon naturelle tournée vers le bas, il y a détérioration. Donc la profession médicale remplit dans son domaine une fonction de rédemption. Et ainsi nous pourrions continuer d'examiner chaque domaine, parce que partout et en tout c'est la tendance naturelle, à savoir le déclin.

                    Et si cela est vrai dans la création naturelle, la création physique, combien cela est vrai dans le domaine spirituel. La Bible est une vaste révélation du fait qu'à moins qu'il y ait une puissance opposée introduite du ciel, tout va vers le bas. Maintes fois et toujours à nouveau, nous trouvons dans la Bible, ces mouvements vers le bas qui prennent place, à savoir le déclin, la dégénérescence, et Dieu qui réagit en vue de redresser la situation à cause de cette évolution, et ainsi de racheter par Lui-même. L'adoration représente la rédemption de tout pour Dieu, en donnant aux choses la signification de Dieu.


L'ADORATION UNE QUESTION DE MOBILE

                    Réfléchissons un instant à l'élément de base dans l'adoration, laissant la religion à part pour le moment. L'adoration a cours bien en dehors de toute forme ou système religieux. Elle se trouve là dans la constitution même. Qu’est-ce que l'adoration dans son principe élémentaire ? Eh bien, c'est simplement l'élément du mobile (but) dans la vie, c'est-à-dire la raison de vivre, ce qui vaut la peine de vivre. L'état le plus bas, le plus triste et le plus tragique auquel quelqu'un peut arriver est d'avoir perdu tout intérêt dans la vie, de dire "Il n'y a maintenant plus rien pour lequel il faut vivre, je n'ai plus rien comme but de vie." Vous ne pourriez pas aller plus bas que cela. La vie a été abandonnée, elle ne détient plus rien qui en vaille la peine. Cette raison est le principe de l'adoration. C'est un mobile (but) pour vivre, quelque chose pour lequel il faut vivre, et cela est présent dans le monde entier, excepté dans ces domaines tragiques où ces gens ont renoncé à la vie parce qu'ils n'ont plus d'intérêt, ni de mobile (but). Je dis que c'est la chose la plus triste et la plus terrible qui puisse jamais arriver à quelqu'un. Sauf là où cet état prévaut, l'adoration est simplement ceci : il y a quelque chose comme but de vie, quelque chose qui vaille la peine d'être en vie. C'est le principe de l'adoration.

                    Maintenant, vous transposez cela dans un domaine beaucoup plus large et beaucoup plus élevé. Qu'y a-t-il comme but de vie ? Quelle est la plus grande chose pour laquelle il faille vivre ? Et là, vous introduisez l'adoration dans sa juste sphère, et l'adoration devient ceci "Eh bien, la plus grande chose pour justifier la vie et lui donner une signification, une valeur et une raison est le Seigneur !" Non pas ce monde, comme quelque chose qui doit être adoré, ni ses royaumes, non pas ses princes ou son dieu, mais le Seigneur qui est digne et est Celui qui, dans la vie, en vaut le plus la peine et toute la raison de notre être et de notre existence même, en sorte qu'Il détienne toute la place, la place centrale. Le Seigneur est le sujet toujours en vue. 

                    L'adoration n'est pas l'affaire de quelque bâtiment ecclésiastique, semaine après semaine, peut-être une fois ou deux, afin qu'on y soit présent pour ce qui est appelé l'adoration de Dieu. Cela n'est pas l'adoration. Cela peut être simplement une forme vaine, une façon de traiter Dieu d'un air protecteur, tout sauf la réalité. L'adoration est une question de vie et non une habitude hebdomadaire; certainement pas une fois par trimestre à la "communion trimestrielle", ou aux grandes fêtes de l’Église : Pâques, Noël ainsi de suite. L'adoration est ceci : la vie est pour le Seigneur. Tout moment, tout heure, toute journée, toute semaine et toute année, tout est pour le Seigneur. C'est cela l'adoration. Notre première pensée le matin est : le Seigneur. Notre dernière pensée le soir est : le Seigneur. Et quoiqu'il y ait beaucoup d'occupations en pensée et en action durant les heures de la journée, il y a quelque chose à l’arrière-plan de celui qui a été racheté pour Dieu, qui tend toujours vers Lui. 

                   La vie de telles personnes est la prière et l'adoration. Elles ne l'expriment pas toujours par des mots, elles ne sont pas toujours sur leurs genoux, ni toujours dans les réunions, mais en ce qui les concerne, à l'arrière-plan, pour ainsi dire, il y a ce qui tend vers le Seigneur, elles aspirent au Seigneur. C'est vrai de ces personnes comme c'était le cas de ceux d'Israël aux jours de gloire de Jérusalem, bien qu'ils en fussent loin, soupirant après elle : "Oh ! Être là où se trouve l'autel, le lieu de Dieu, le lieu de l'adoration !" Les aspirations étaient là, et ils ne pouvaient pas être satisfaits ailleurs. Ils manifestaient ce vrai principe. Étant à Babylone, ce reste, dont le cœur était à Jérusalem, fut l'objet du mépris de la part des Babyloniens : "Chantez-nous quelques-uns des cantiques de Sion (Psaume 137:3) "Chantez-nous un de vos cantiques populaires de Jérusalem"  "Aux saules....nous avions suspendu nos harpes....Comment chanterions-nos les cantiques de l’Éternel sur une terre étrangère ?" Leur aspiration était d'être là-bas. Ils étaient ainsi attirés. Nous devrions saisir cela d'une façon spirituelle. Notre Jérusalem n'est pas un point central sur cette terre, mais il devrait y avoir, en ce qui nous concerne, ce qui est toujours en quête du Seigneur, ce qui réclame : "Quelle mesure supplémentaire peut-il y avoir dans ma vie ?"


                    Si vous lisez ce livre de Néhémie à la lumière de cela, il sera entièrement transformé par votre lecture, merveilleusement illuminé. Néhémie se trouvant loin là-bas, à Babylone, commence par ce formidable élan de cœur vers le Seigneur. Il vient à Jérusalem, se rend compte de la situation, déplore qu'elle ne soit pas à l'honneur du Seigneur, pleure, prie, se met à l’œuvre, en entraîne d'autres, et ne se donne pas de repos jusqu'à l'accomplissement de cette affaire, à tout prix, savoir : un témoignage instauré en plénitude pour le Seigneur. Tout cela est un esprit d'adoration. Et les gens qui trouvèrent leur place, ceux dont nous devons encore parler, eurent à cœur de travailler. Ils furent animés d'un esprit de franche volonté, c'est-à-dire que c'était l'esprit d'adoration. Ils accomplissaient à leur manière ce que Paul écrit dans sa lettres aux Romains : "Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu ce qui est votre adoration spirituelle." (Romains 12:1 version anglaise A.R.V.) Ils livraient leurs corps à cette œuvre, et c'était le mobile de l'adoration spirituelle. L'adoration naît donc d'un mobile. 



LE SEIGNEUR S'APPROCHE
SUR LA BASE DE L'ADORATION

                   Or, c'est là justement la ligne de démarcation dans la Bible. Quand Dieu a créé l'homme et l'a introduit dans une communion avec Lui-même, tout était pour le Seigneur. L'homme n'avait pas d'autre objet en vue pour vivre et travailler que le Seigneur. C'était un magnifique état de choses entre l'homme et le Seigneur, et, semble-t-il, c'était le Seigneur qui venait marcher dans le jardin, à la fraîcheur du soir, pour recevoir ceux qu'Il avait créés, et il y avait de la joie dans leur vie et leur œuvre. Le Seigneur y trouvait du plaisir. Dans la Bible, il est toujours montré que le Seigneur trouve du plaisir en ceux qui sont dans une attitude réelle d'adoration et Il s'approche d'eux. En d'autres termes, l'approche du Seigneur est basée sur le fait que le cœur est sans réticences à Son adresse. Vous ne trouvez jamais le Seigneur s'approchant quand il en est autrement, si ce n'est en jugement. Mais quand le Seigneur se présente en bénissant, c'est parce qu'Il trouve des cœurs sans réticences à Son adresse. Si le Seigneur venait là, dans le jardin, comme il est écrit en Genèse, c'est parce qu'Il avait des cœurs dirigés vers Lui, qu'Il trouvait ce qui Le satisfaisait. Quand le Seigneur Jésus se trouvait ici-bas, il en était de même. Il aimait être là où Il trouvait un cœur qui Lui était ouvert, prêt à Le recevoir, à satisfaire Ses désirs. C'est la raison pour laquelle il allait souvent à Béthanie. Il y avait là un cœur pour Lui, pour le Seigneur. Il y avait un esprit d'adoration.


LA TROMPERIE DU DIABLE
A L’ÉGARD DU GENRE HUMAIN 

                    Mais vint alors la terrible rupture et le diable entra dans le jardin pour détourner l'homme de Dieu et l'attirer à lui.  Mais comment ? Et c'est ici une chose terrible à reconnaître. Il a amené les intérêts personnels de l'homme en vue, les propres intérêts de l'homme au premier plan. Il lui a montré qu'il pouvait obtenir quelque chose, qu'il pouvait acquérir quelque chose. Jusqu'à ce moment, c'était uniquement ce que le Seigneur pouvait obtenir, et à présent la situation est que l'homme peut acquérir quelque chose. L'ennemi état à l’œuvre d'uns façon profonde et subtile pour détourner l'homme de Dieu et l'attirer à lui. Il a ainsi introduit l'homme dans une alliance avec lui-même. Il l'a trompé et l'a induit à  penser qu'il en retirerait un bénéfice. Mais, en réalité, c'est le diable qui en toutes circonstances en retire le bénéfice. C'est là l’illusion du genre humain. L'homme s'est détourné de Dieu pour obtenir quelque chose : un temps agréable, ce monde et tout le reste, et à la fin il découvre qu'il a été dupé, que le diable a tout eu, et lui par dessus le marché ! C'est là, la tragédie et la tromperie. Mais vous voyez le point : c'était en vue de le détourner de Dieu par cet intérêt personnel, cet égoïsme et cela a ruiné l'adoration. A partir de ce moment-là, il en fut ainsi. Le monde est un monde égoïste, qui attire à lui, qui ne donne pas à Dieu sa place, qui ne lui laisse pas tout, en premier et dernier lieu. Voilà comment sont les choses. 

                    Mais maintenant, Dieu veut construire Sa Jérusalem spirituelle : Il la veut rétablie, où tout, d'une manière délibérée et joyeuse (en y prenant grand plaisir) est pour le Seigneur. Un peuple dont ses délices est le Seigneur. Notre Seigneur Jésus était l'incarnation de ce principe. "C'est mes délices, ô mon Dieu de faire ce qui est ton bon plaisir." (Psaume 40:8, version Darby) Ses délices se trouvaient dans le Seigneur. Il est la véritable incarnation de l'esprit de la Jérusalem céleste, où tout, non pas sous une contrainte, mais de tout cœur, est au Seigneur.

UN CŒUR PARTAGÉ
  
                    Maintenant vous considérez cette muraille en ruines, dans son délabrement, comme nous le faisons en ce moment, et vous redites : "Pourquoi cet état de choses ? Pourquoi cette allure de tragédie ? Qu'est-il arrivé que chacun, voyant cela hoche la tête ou pousse un soupir ? Que s'est-il passé pour que ce qui était si glorieux en soit ainsi maintenant ? Quelle est la raison ? La réponse est : "Leur adoration s'est éloigné du Seigneur. Le but pour lequel Jérusalem existait, à savoir, entièrement au Seigneur, s'est effondré. Ils permirent à d'autres objets d'adoration de saisir leurs cœurs et leurs vies." Oui, le Seigneur fut chagriné, et Jérusalem n'avait donc plus de raison d'être au yeux de Dieu. Dieu ne voit plus aucune raison qu’elle doit subsister, et donc Il la livre à la destruction. Ce n'était pas ce à quoi elle était destinée. 

                    Et cela ne peut-il pas être l'explication de beaucoup de faiblesse, oui, dans nos vies, et dans l’Église comme un tout, dans ce qui porte le nom du Seigneur : défaite, délabrement, l'absence de signes de la présence du Seigneur, de ces marques de plaisir du Seigneur ?  Ne ce peut-il pas qu'il y ait des cœurs partagés, une réserve dans nos vies, qu'il y ait,  après tout, quelque part das notre tréfonds, quelque principe du moi à l’œuvre ? Cela ne se peut-il pas ? Je ne juge pas, mais je connais la tromperie de nos cœurs. Il est vraiment "trompeur par-dessus tout." (Jérémie 17:9 version Darby) Très souvent, quand nous pensons que ce que nous faisons est pour le Seigneur, nous-mêmes, nous  y trouvons beaucoup de plaisir, et si dans le service du Seigneur l'élément du plaisir personnel n'est pas accordé ou est voilé, nous passons des moments très désagréables, car, après tout, c'était d'une façon ou d'une autre pour nous-mêmes. Oui, c'est comme cela. Nous ne voulons pas être trop introspectifs, mais vous voyez ce que je veux dire. Le Seigneur sonde le cœur, et lorsqu'Il voit qu'il est tout entier tourné vers Lui, qu'il n'y aucun mélange, aucun autre dieu, aucun autre intérêt, alors le Seigneur se livre à cette vie-là, à cette Jérusalem-là. Le Seigneur se livre là où c'est entièrement pour Lui. C'est là, l'adoration.


                    Maintenant, voyez-vous, la base de Satan pour enlever à Dieu et pour détourner de Dieu, est cette misérable vie propre sous l'une ou l'autre de ses nombreuses formes. A l'opposé, la base de Dieu, là où Il tient Son camp, où Il se livre, est celle où Lui-même est seul. Dieu se livre à Lui et à personne d'autre. Si le Seigneur est ici, si Il a Sa place pleine et entière, complètement, si tout est pour le Seigneur, le Seigneur Se livrera à ce terrain-là, non pas au nôtre et certainement pas à celui de Satan, mais à Lui-même. Si c'est pour Lui, alors Il se tiendra en Sa faveur et nous sommes tous d'accord que cela est parfaitement sûr et quoi que ce soit d'autre n'aurait pas cette assurance. Le Seigneur est l'unique terrain assuré sur lequel Il peut Lui-même travailler et être présent.



UNE DISPOSITION EN FAVEUR DU SEIGNEUR

                    Maintenant, je terminerai avec une simple et petite déclaration supplémentaire à ce sujet. L'apôtre, dans cette grande déclaration de l'adoration dans Romains 12 versets  1, 2 poursuit (et nous ne devons pas nous arrêter net à mi-chemin dans la déclaration, nous devons veiller à la conjonction tandis qu'il continue) "....qui est votre adoration spirituelle. Et ne vous conformez pas à ce siècle; mais soyez transformés par le renouvellement de votre entendement" ou un autre dit "le tout nouveau façonnage" de votre intelligence. Une "tendance" est le principe et le mobile de l’adoration. A quoi sommes-nos disposés ? Toute notre disposition est-elle pour le Seigneur, au Seigneur ? "Soyez transformés par le renouvellement de votre entendement", c'est-à-dire : votre tendance, votre inclinaison, votre disposition, transformés en une nouvelle disposition, entièrement différente que celle qui fit son apparition avec Adam dans ce que nous appelons la chute. 

                    Grâces soient rendues à Dieu pour le fait que cela est réel. C'est plus réel , peut-être, que souvent nous le réalisons ou le reconnaissons. Je pense que très souvent nous sommes tracassés et troublés au sujet de quelque chose qui n'est pas vrai, en ce qui nous concerne. Nous pensons des contrevérités au sujet de nous-mêmes. Bien entendu nous connaissons notre inclinaison au péché, nous connaissons le mal qui se trouve dans notre chair, nous savons combien nous sommes méchants et indigne et tout le reste. Mais alors que, parfois, nous permettons à cela d'aller trop loin, je vous demande ceci : malgré toute notre indignité, toute notre culpabilité, tout ce qui est mal dans notre chair, n'avons- nous pas, après tout, un cœur pour le Seigneur ? Nous ressentons que nous nous trompons, que nous errons, oui mais, nous avons un cœur pour le Seigneur. D'où cela est-il venu ? Il y avait un temps où nous n'avions pas un cœur pour le Seigneur, où nous n'avions aucune disposition, aucune tendance dans cette direction-là. Nous n'avions aucune inclinaison pour le Seigneur. Mais quelque chose s'est produit en nous de plus profond et de plus fort que toutes nos faiblesses, nos obstinations nos fautes, nos folies et nos péchés. Il y a une réaction qui s'élève chaque fois que nous commettons une erreur et qui nous ramène au Seigneur avec chagrin, tristesse, désappointement, désir ardent et nous ne sommes pas à nouveau heureux jusqu'à ce que nous ayons trouvé le Seigneur.


                    D'où cette disposition provient-elle ? C'est quelque chose qui a été accompli par Lui. C'est là, la base de l'adoration. C'est le terrain sur lequel le Seigneur obtiendra tout. Aussi ne permettons pas d'être trop découragé par nous-mêmes. Vous ne penserez point que je dis que nous devons pardonner notre culpabilité et notre folie et leur céder la place. Mais il est un fait glorieux que, tandis que tout ceci est vrai et que Satan peut nous raconter tant de choses mauvaise à propos de nous-mêmes, néanmoins nous pouvons répondre par les paroles du cantique :



"Je sais tout cela et des milliers de choses encore
mais, cependant, l’Éternel n'en trouve aucune."

                    Nous pouvons nous retourner contre toute accusation et dire : "Néanmoins Dieu a accompli quelque chose en moi, qui a disposé mon cœur à Sa faveur. Malgré toutes mes faillites, mon cœur est tourné vers Lui. Malgré toutes mes défaillances, je suis pour le Seigneur." Et ainsi, nous continuons. Cet esprit, cette loi de l'adoration, consume et consume encore, et nous trouvons, à la fin, dans Sa présence, qu'il n'y a rien d'autre qui demeure que Lui-même, simplement Lui.


                    Ce n'est qu'une simple parole, mais cela, après tout, souligne tout ce qui se trouve ici concernant Jérusalem. Tout ce que nous devrons dire, ou pourrions dire, quant au détail de cette question de la reconstruction de la muraille, trouve ses racines dans le terrain de l'adoration. Cette Jérusalem doit être une louange sur terre. Elle doit parler de la gloire de Dieu. Elle doit être toute tournée vers le Seigneur. Tout en elle doit témoigner de Sa gloire et de Son honneur. C'est là, la raison pour laquelle Jérusalem existe, et pour laquelle nous qui faisons partie de la Jérusalem spirituelle et céleste, nous existons : ramener tout au Seigneur, procurer un grand plaisir à Son cœur et constituer  le témoignage qu'Il est satisfait.



Chapitre 4

LE PRINCIPE DE LA RÉSURRECTION 


 ".....et du sel à discrétion" (Esdras  7:22)

Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on? Il ne sert plus qu’à être jeté dehors, et foulé aux pieds par les hommes. (Matthieu 5:13)

Le sel est une bonne chose; mais si le sel devient sans saveur, avec quoi l’assaisonnerez-vous? 9-51 Ayez du sel en vous-mêmes, et soyez en paix les uns  avec les autres. (Marc 9:50)

                   
Nous revenons au livre de Néhémie et nous désirons considérer avec la reconstruction de la muraille de Jérusalem sous la conduite inspirée de Néhémie, un élément de plus, qui englobe tout, un facteur que cette œuvre représente. Nous parlons du rétablissement du témoignage du Seigneur, ce que Néhémie appelait "le grand ouvrage" que Dieu avait mis dans son cœur de faire. Lorsque nous en venons à considérer ce rétablissement du côté positif, nous trouvons un grand principe de rétablissement qui renferme toute l’œuvre. Il n'y a pas de nécessité d'une réflexion très profonde pour reconnaître que la reconstruction de la muraille détruite de Jérusalem entre en ligne avec un témoignage de résurrection, et pour constater combien ceci est "tout d'une pièce" avec l'histoire d’Israël, parce que nous nous rendons compte que cette muraille est un emblème de l'histoire spirituelle du peuple. (Je crois que nous pouvons affirmer cela.) Ce qui est vrai de la muraille dans cette période est vrai du peuple. La muraille manifeste seulement la condition du peuple : spirituellement ruiné avec beaucoup de brèches, rien qui soit complet ou parfait, rien qui contribue à une pleine satisfaction, et donc rien qui soit à la gloire de Dieu. 

                    Nous avons fait remarquer précédemment que Néhémie était contemporain de Malachie. Or les prophéties de Malachie nous donne un compte-rendu très clair, quoique très terrible, de la condition du peuple de Dieu en ce temps-là. Aussi, cette muraille représentant l'état du peuple, révèle très clairement la nécessité d'une résurrection. De façon répétée, l'histoire d'Israël nécessita cela. Mais à propos de cette situation-ci, vous vous souviendrez que les plus grands prophètes, en regardant au-delà de la captivité, avaient parlé de leur retour comme une résurrection. Par exemple, Ézéchiel, à l'égard de la captivité pleinement en vue, avait crié au peuple, comme le Seigneur l'avait commandé : "Voici, j'ouvrirai vos sépulcres, je vous ferai sortir de vos sépulcres." (Ézéchiel 37:12) Or, dans cette grande parabole de la vallée des ossements desséchés, nous trouvons sans aucun doute, la question de la résurrection d'Israël avec la captivité après l'exil. De sorte que leur retour, celui du reste, de Babylone à Jérusalem, et la reconstruction de la muraille correspondent aux prophéties concernant la résurrection, quoique sous l'aspect temporel et terrestre l’accomplissement fut très imparfait. Un accomplissement beaucoup plus grand est encore en vue.

                    Mais voici le point : il s'agit d'une question de résurrection. Le départ en captivité fut en premier lieu un jugement sur le péché. Il est donc représenté comme suivi par la mort : car la mort suit dans le sillage du jugement, et Israël est représenté comme étant entré dans la mort, dans un sépulcre spirituel. Si nous demandons ce qu'est la mort, c'est être éloigné de Dieu, c'est la séparation d'avec Dieu. Et c'était leur état. Le peuple était hors du lieu que Dieu avait désigné pour le recouvrement, ils s'étaient éloignés du Seigneur. Et si, être éloigné du Seigneur, en guise de jugement, représente un état, c'est assurément celui de la mort.

LES RÉSURRECTIONS DE LA JÉRUSALEM TERRESTRE

                    Or toutes les foi où Dieu S'est remis en mouvement pour restaurer Son témoignage, en quelque partie que ce soit ou dans une plénitude plus grande, un tel mouvement a toujours été marqué par ce qui est inhérent à la résurrection, à savoir, la nouveauté de vie, ou pour le dire sous une autre forme, la victoire sur la mort. Il en a toujours été ainsi et il en est toujours ainsi. Un mouvement de Dieu en relation avec Son témoignage dans une plus grande plénitude, a toujours le caractère d'une résurrection, la nature d'une nouvelle vie. 
                    Les récits historiques de Jérusalem montrent que la cité a toujours été à nouveau la scène des sièges, des ravages est des destructions. La survie même de Jérusalem, simplement comme une cité terrestre n'est rien moins qu'un miracle. Il y a d'autres grandes cités qui, en ce qui concerne ce monde, ont été bien plus grandes et plus glorieuses que Jérusalem. Babylone par exemple, Ur en Chaldée, et nous pourrions même citer Rome et bien d'autres. Ce furent des cités grandes et puissantes, plus grandes et plus puissantes du point de vue des hommes que Jérusalem. Mais, en ce qui concerne leur gloire d'autrefois, elles sont tombées une fois pour toutes. Babylone, où est-elle ? Ur où est-elle ? Il y a deux ans, je survolais Ur en Chaldée et que pouvais-je voir ? Rien, si ce n'est des excavations et des fouilles des siècles passés. Et Rome, qu'est-ce que Rome maintenant comparée à la grande et glorieuse cité impériale des siècles passés ? Une ombre remplie de monuments et de ruines, des choses qui parlent de la gloire passée. Ces cités sont tombées pour ne plus se relever comme elles étaient.

                    Mais Jérusalem, elle s'est relevée, toujours et à nouveau après siège et destruction, montrant très clairement que Dieu, le Dieu de la résurrection, trouve de l'intérêt en Jérusalem Il maintient, même dans le monde, dans une Jérusalem temporelle, (une pauvre chose d'un point de vue humain; je ne pense pas que quelqu'un choisirait réellement de vivre à Jérusalem, la sentimentalité mise à part) dans une Jérusalem qui a toujours à nouveau été relevée comme d'entre les morts, Il maintient une parabole  d'une vérité plus grande.



LE PLEIN TRIOMPHE 
DE LA JÉRUSALEM CÉLESTE SUR LA MORT   

                    Et quand nous passons du terrestre au céleste, quand nous passons de l'ancienne dispensation, la dispensation de cette Jérusalem "actuelle" (comme le dit Paul) qui se trouve ici-bas sur terre, à cette autre Jérusalem, dans le ciel, dont l'apôtre parle, la "Jérusalem d'en haut" (Galates 4:25, 26) ou à cette Jérusalem dont nous nous sommes maintenant approchés, selon Hébreux 12:22 ou de la Jérusalem qui apparaît à la fin dans une plénitude de gloire (Apocalypse 21:10) : à quoi parvenons-nous ? Nous parvenons au plein triomphe sur la mort, car c'est dans une Jérusalem céleste finale que l'arbre de vie se trouve, ainsi que le fleuve d'eau de la vie. Tout parle de la mort vaincue de façon pleine et finale. De sorte que la muraille en restauration n'est qu'une parabole et une image de cette grande vérité, prouvée dans l'histoire, mais pleinement réalisée en gloire dans le domaine spirituel. C'est un monument au principe suivant : lorsque Dieu se trouve associé, vraiment associé, avec quelque chose ou quelqu'un, ou lorsqu'on se trouve associé avec Dieu, la marque sera la résurrection, la nouveauté de vie. Ce sera la vie. Un témoignage de vie est celui qui se trouve représenté ici, comme rétabli, projetant sa lumière en plein sur notre temps qui est marqué par tant de traits distinctifs qui caractérisaient spirituellement les jours de Néhémie. Dieu se mettra à nouveau en mouvement (ne devons-nous pas dire que Dieu est de nouveau en mouvement ?) pour mener à bonne fin, d'une novelle façon, dans un peuple, ce grand témoignage à l'indestructibilité de Sa propre vie. Quelque chose qui déclare que Sa vie, quoiqu'elle semble souvent entrer dans la mort, être engloutie, submergée, néanmoins, elle se relève. Cette vie ne peut pas être pleinement  et finalement détruite. Un témoignage de vie ! C'est un témoignage à ce que Dieu fait, voilà le point.


LA RÉSURRECTION :
L'EXCLUSIVE COMPÉTENCE DE DIEU

                    Nous avons si souvent dit que la résurrection est l'exclusive compétence de Dieu. Nous pouvons accomplir beaucoup de réanimations, beaucoup de choses dans le domaine de la respiration artificielle, mais nous ne pouvons rien faire dans les résurrections. Une fois que la mort a pris la place, c'est la fin de tout pouvoir et de tout espoir humain. Alors, c'est à Dieu d'agir, sinon il n'y a plus d'issue. Dieu est le Dieu de la résurrection, c'est là, Sa prérogative exclusive, de sorte que tout ce qui est réellement une œuvre de Dieu porte cette marque, que rien d'autre ne peut expliquer sinon une vie indestructible et impérissable. Il y a là quelque chose qui est plus que de l'homme.

                    Parfois l'homme pénètre dans les choses de Dieu, (nous verrons cela dans ce livre en poursuivant) usurpant la place de Dieu dans Sa Jérusalem par rapport à Son témoignage. Et alors commence la mort. La destruction met fin au développement. Dieu livre l'action à la mort. C'est une chose solennelle de réaliser qu'il arrive un moment où Dieu doit se retirer et livrer à la mort, parce que l'homme a pris de l'emprise et s'est introduit dans Son chemin. Mais quand l'homme agit ainsi, les feux du jugement opèrent. Le résultat d'une telle ingérence à l'égard de Dieu se règlera de lui-même. Et alors, quand cette œuvre de purification par le feu est accomplie, Dieu revient et produit une résurrection. C'est là l'histoire de bien des situations avec lesquelles Dieu a commencé, mais desquelles, dans le cours des évènements, Il a du se tenir à l'écart, et puis, à nouveau, il a fait Son entrée. Il en est ainsi. 


                    Et c'est parfois ainsi dans les vies chrétiennes individuelles. Dieu constate qu'Il ne peut aller plus loin. Il est allé aussi loin qu'Il a pu. Maintenant Il est entravé. Il y a là une volonté qui refuse de se soumettre à Lui. Il y a là un cœur qui ne veut pas céder devant Dieu. Il se tient en retrait, et que ce soit pendant la durée de longues, longues décades, le Seigneur n'abandonne pas la partie. Voyez le témoignage des quarante ans d'Israël dans le désert, et des soixante-dix ans de captivité; de longues années de dénuement, de stérilité et de désolation. Il voulait recouvrer, restaurer, revenir, Il voulait avoir même là un témoignage. Mais oh ! Quel avertissement solennel à ne pas gaspiller la vie pendant des années et la fécondité qui aurait pu avoir lieu, en résistant au Seigneur, et ne connaissant rien d'autre qu'une mort stérile à Son égard. Quelque chose que Dieu a accompli est un témoignage au fait que Dieu ressuscite. Non pas ce que l'homme a accompli pour Dieu, mais ce que Dieu Lui-même a réalisé. Et plus encore : un témoignage de vie, non seulement concernant ce que Dieu a fait, mais ce que Dieu fera par le moyen de ce qu'Il a accompli. Il a levé un instrument, Il l'a ramené à la vie, Il a un vase ressuscité. Voyez à présent ce qu'Il fera par ce moyen !


                    Un témoignage de vie, c'est là assurément le triomphe glorieux de la Jérusalem ultime "descendant du ciel d'auprès de Dieu". Quelle histoire mouvementée a eu ce nom de Jérusalem ! Mais finalement, il y a le triomphe en rapport avec ce nom même-même. Il ne représente plus la défaite, la faillite, la tragédie. Il est maintenant le symbole du triomphe de Dieu. Ici enfin, la mort est engloutie dans la victoire. Et que se passe-t-il ? De cette Jérusalem-là coule un fleuve d'eau de la vie. Les nations en retirent le bénéfice. L'arbre est arrosé par ce fleuve, porte son fruit, et les feuilles de l'arbre servent à la guérison des nations. C'est un témoignage de vie.



TOUTES CHOSES IMPRÉGNÉES DE VIE

                    Or, il y a beaucoup de différence entre ce qui est communément appelé la vie et ce que Dieu entend par la vie. C'est la raison pour laquelle j'ai lu ces fragments au sujet du sel. Cette vie dont nous nous entretenons a, en elle, un élément. C'est seulement une façon de s'exprimer quand je passe de l'usage du mot "vie" à celui du mot "vitalité". C'est le même message avec deux façons différentes de s'exprimer, mais c'est utile, ici. Cette vie a un élément vital en elle. Il y a ici quelque chose qui a réellement en elle du mordant. Nous parlons parfois de choses qui ont en elles du "piquant". Il y a là quelque chose, un élément positif et si nous le touchons, nous réalisons que nous sommes en train de toucher quelque chose de mystérieux, de vital. Si cela touche une situation, elle l'enregistre. La situation sait qu'elle a été touchée par quelque chose. C'est un élément qui est représenté par le sel.

                    Or, le sel est une chose très intéressante dans la Bible. Vous remarquez que nous avons cité une portion du livre d'Esdras. Esdras, bien entendu, précède Néhémie. Ils travaillent ensemble tous les deux au même but. Esdras s'est principalement occupé de l'embellissement du temple après qu'il eût été rebâti, de certaines formes et du rétablissement de la Parole de Dieu. Dieu a agi souverainement, conformément aux premières paroles du livre d'Esdras : "afin que s'accomplisse la parole de l’Éternel prononcée par  la bouche de Jérémie, l’Éternel réveilla l'esprit de Cyrus, roi de Perse qui fit faire de vive voix et par écrit cette publication dans tout le royaume", accordant la liberté, toute provision et toute facilité à ceux qui volontairement choisirent, non par loi ou par contrainte, mais d'un cœur spontané, de retourner à Jérusalem. Il y avait, parmi toutes ces merveilleuses mesures prises par le roi, cette recommandation étrange : Donnez-leur ceci et cela en abondance, de l'argent, de l'or et toutes les autres choses, et puis ceci : "et du sel à discrétion". Du sel sans limite !

                    C'était en vue de quoi ? Eh bien, voyez-vous, le sel est synonyme de vie. Même en dehors de l'économie juive ou hébraïque, le sel était reconnu presque universellement comme le symbole de la vie. Dans certains royaumes ils faisaient alliance dans le sang, en répandant du sang des deux parties puis en le mélangeant. C'était une alliance dans le sang entre deux peuples ou deux communautés. Dans d'autres royaumes, ils prenaient du sel et le mélangeaient, concluant alliance dans le sel. Mais les deux façons d'agir avaient la même signification. Le sang et le sel représentaient la vie. Sans sel, aucun sacrifice n'était considéré par Dieu comme acceptable. Cela signifiait, dans la conception de ces temps-là, que Dieu n'accepterait jamais un sacrifice mort. Tout sacrifice offert à Dieu devait être vivant. Certes, l’animal était immolé, et il était mort, mais le sel démentait la mort, niait qu'il était mort, lui accordait ce quelque chose, cet élément vital, qui faisait de lui un sacrifice vivant. Le Seigneur Jésus a dit : "vous êtes le sel de la terre" (Matthieu 5:13) et Paul a écrit : "Je vous exhorte....à offrir vos corps comme un sacrifice vivant" (Romains 12:1). "Salé de sel" fut une expression du Seigneur Jésus (Marc 9:49)

                    "Du sel à discrétion". Ceci se trouvait dans le témoignage de restauration de Néhémie. Voilà la vie plus abondante, la vie abondante. C'est ce témoignage que le Seigneur cherche, cet élément vital. "Vous êtes le sel de la terre". En d'autres termes, vous êtes la vie même dans ce monde mort. En dépit de toute la mort qui se trouve dans ce monde-là, (et tout, en ce qui concerne Dieu est dans la mort. Seuls les chrétiens le savent, mais ils le savent vraiment. Si nos sommes réellement au Seigneur, nous savons combien ce monde est mort, c'est la mort tout autour.) le Seigneur dit : "Au milieu de tout cela, vous êtes la vie", la vie même de ce monde environné par la mort. "Vous êtes la vie du monde, vous êtes le sel de la terre". "Soyez salés de sel". "Ayez du sel en vous-mêmes". "Soyez vivants", et pour changer à nouveau la façon de s'exprimer : "Soyez vitaux". 


                    Tel est le témoignage qui doit être rétabli, quelque chose, un quelque chose de mystérieux, qui ne se trouve pas dans le domaine minéral : car le minéral peut avoir le semblant, l'apparence de la substance réelle, tout en ayant perdu sa qualité vitale. "Si le sel perd sa saveur..."  Vous pouvez avoir tout le semblant, toute la profession, toute l'apparence extérieure, mais quelque chose s'en est allé, et ce quelque chose qui manque déclare que ce témoignage qui devrait se trouver à l'intérieur n'est plus là. Recouvrer ce quelque chose, c'est ce que Dieu veut : non pas un cadre extérieur, non pas une somme de matière avec un semblant, (c'était la plainte déposée à la porte d'une église, dans le livre de l'Apocalypse, qu'ils passaient pour être vivants et qu'ils étaient morts) non pas cela, mais ce quelque chose, ce quelque chose de mystérieux, touchant le peuple du Seigneur, qui vient de Dieu Lui-même et qui parle de la présence du Seigneur au-dedans d'eux.



UNE ILLUSTRATION DE L'ANCIEN TESTAMENT

                    Nous trouvons des illustrations de ceci dans l'Ancien Testament. Nous trouvons Élisée et les hommes de Jéricho, qui un jour vinrent à lui et dirent : "Le séjour de la ville est bon" (il plaît à tout point de vue) mais les eaux sont mauvaises et le pays est stérile." (2 Rois 2:19) C'est la marque de la mort. Vous savez, bien entendu d'où cela provenait. Vous vous souvenez que lorsque Jéricho fut détruite, Josué a prononcé une malédiction contre elle : "Maudit soit devant l’Éternel celui qui se lèvera pour rebâtir cette ville de Jéricho. Il en jettera les fondements au prix de son premier-né et il en posera les portes au prix de son plus jeune fils." (Josué 6:26) Sa mort, la marque de la malédiction fut prononcée contre elle, et maintenant après toutes ces années, les hommes de la ville viennent dire que dans les eaux mêmes de cette ville, en dépit de toutes les belles et bonnes perspectives, réside la mort. Rien ne parvient à la perfection, "tout est vanité et poursuite du vent" , tout est désappointement. Élisée dit "Apportez-moi un vase neuf et mettez-y du sel." Ils lui apportèrent le vase neuf et y mirent du sel, et ils vidèrent le tout dans les eaux et les eaux furent assainies. La mort fut détruite par le sel, mais il dut se trouver  dans un vase neuf. C'est la résurrection, la nouveauté de vie dans une nouvelle création.

                    Nous pourrions nous arrêter sur cela longuement, mais vous saisissez le point essentiel. Si Élisée est le prophète de la vie, et il l'est sans aucun doute, car tout le concernant et toutes ses œuvres parlent d'une vie vainquant la mort, voici le témoignage : le sel est l'emblème de la vie qui détruit le pouvoir de la mort et de la stérilité, de ce qui est infructueux et du désappointement. Cette vie est une vie merveilleuse. "Vous êtes la vie de la terre."

                   Nous avons d'autres illustrations, mais je ne vais pas m'arrêter pour les donner. Nous avons dit, dans une étude précédente que le livre d'Esdras représente la souveraineté de Dieu, tandis que le livre de Néhémie représente la coopération de l'homme à l'égard de cette souveraineté. En retournant à Esdras, si ce livre est l'expression de l'activité de la souveraineté de Dieu, Dieu agissant du ciel, de Son propre chef, du fond de Lui-même, alors, quelle est Son action ? S'Il a réveillé l'esprit de Cyrus, roi de Perse, et si Cyrus fit ce décret, et si ce décret était le résultat d'une œuvre de l'Esprit de Dieu en Cyrus, alors, lorsque Cyrus dit : "Et du sel à discrétion", ce fut une incitation de la souveraineté de Dieu qui lui fit dire cela. Cyrus fut assurément un instrument de la souveraineté divine. Vous savez comment Esaïe parle à son égard : "Ainsi parle l’Éternel à son oint, à Cyrus... je t'ai ceint avant que tu ne me connaisses" (Esaïe 45:1 et 5) Un instrument dans la souveraineté de Dieu. Et cet homme, sous l'emprise de la souveraineté de Dieu, dit : "Et du sel à discrétion." Toutes ces autres choses peuvent n'avoir que très peu de signification si il n'y a point de sel, point de vitalité. Cet élément doit, pour ainsi dire, imprégner le tout.   

                    Dieu est en quête de ce quelque chose qui est plus que le cadre des choses. C'est quelque chose d'indéfinissable. Parfois il vous arrive d'entendre des hymnes, quelques-uns de ces beaux et magnifiques hymnes, interprétés sur des disques. Ceux-ci peuvent être interprétés par deux sortes de gens. Certains peuvent être chantés par un chœur très capable et très artiste, avec une technique parfaite, un art merveilleux, une harmonie magnifique et par de superbes voix. Par ailleurs, d'autres ne peuvent pas être chantés avec toute cette habileté professionnelle, tout cet art ou tout ce niveau vocal et cette qualité de voix. Mais chaque fois vous pouvez faire la différence entre ceux qui sont sauvés et ceux qui ne le sont pas. Vous savez que d'un côté c'est un chœur paroissial de gens inconvertis. Je veux dire ceci  (peut-être est-ce un jugement dur) : il y a quelque chose qui manque. C'est merveilleux, c'est magnifique, mais il y a là quelque chose qui est absent et qui vous manque. De l'autre côté, vous savez que ces gens sont sauvés, ils chantent parce qu'ils aiment le Seigneur, ils ont une relation avec le Seigneur.


                    Bien entendu, il faut être chrétien pour discerner la différence. Vous le savez, vous même cela vous l'avez entendu. C'est simplement le sel, cette chose indéfinissable, qui fait toute la différence entre ceux qui ont une relation vitale avec le Seigneur et ceux qui chantent les mêmes hymnes sans cette relation. Ils ont tout le semblant, toute l'apparence, toute la grosseur du sel, mais il manque l'essentiel. Le sel est sans saveur. Nous ne voulons pas simplement une technique, une doctrine correcte et juste, une pratique chrétienne convenable, des formes, des liturgies et tout le reste. Ce qui est nécessaire, que ces formes-ci soient présentes ou non, c'est qu'il y est quelque chose de vital qui amène les gens à réaliser : Eh bien, ils peuvent n'être pas artistes, ni des gens formidablement  capables, il peut ne pas y avoir toutes ces marques d'une compétence remarquables en ce qui les concerne, mais vous rencontrez le Seigneur, vous enregistrez quelque chose d'indéfinissable qui répond à votre cœur. C'est ce qui importe. Le rétablissement de ce témoignage-là a plus d'importance que toutes les paroles, la  phraséologie, la forme, la technique. Il est tout à fait possible d'avoir une technique et des églises néo-testamentaires, une doctrine et une pratique chrétienne mais cependant il manque ce quelque chose qui rend témoignage, et c'est le témoignage qui doit être établi.


                    Donc, nous voyons que le problème est celui de la vie. Or, en vue d'obtenir cela, Dieu doit souvent prendre des mesures très strictes. Il ne sera jamais satisfait par quelque chose de moindre à cet égard. Peu importe ce qu'il peut y avoir d'autre, il ne sera pas satisfait par moins que cela, et donc Il sera prêt à faire passer la chose par le feu, même à sembler l'abandonner, pour un temps, si Il peut rétablir ce qui a été perdu. Il est le Dieu de la résurrection. Peut-être le Seigneur est-Il en train d'agir sur ce sujet-là avec quelques-uns d'entre nous. Il y avait d'avantage de sel à un certain moment qu'il y en a maintenant. Il y avait plus de mordant dans notre témoignage qu'actuellement. Le Seigneur peut nous conduire à travers une voie difficile. Ou, alors, il n'y a jamais eu ce mordant que désirait le Seigneur, et Il tente de nous enseigner qu'Il est le Dieu de la résurrection, que nous sommes impuissants, inutiles, indignes, jusque ce que Lui-même agisse et que nous criions pour ce quelque chose-là que Lui seul peut accorder. Quoiqu'il en soit, c'est ce que le Seigneur veut et Il agira avec nous en toutes circonstances, de cette façon ou d'une autre, avec ce but en vue, Ses façons d’agir auront pour objectif qu'à la fin, il y ait un témoignage à Son triomphe absolu sur le pouvoir de la mort. (ce que seul, le Seigneur peut faire) Si vous ressentez aujourd'hui que vous en êtes là, que seul le Seigneur peut accomplir cela, croyez-moi, vous vous trouvez dans une situation remplie d'espoir. Monsieur Spurgeon disait une fois que si jamais vous ressentez qu'il faut un miracle pour une certaine chose, vous vous trouvez dans la position juste pour demander à Dieu de l'accomplir !



Chapitre 5

CE QUE REPRÉSENTE LA MURAILLE


2   Les uns disaient: Nous, nos fils et nos filles, nous sommes nombreux; qu’on nous donne du blé, afin que nous mangions et que nous vivions.
3  D’autres disaient: Nous engageons nos champs, nos vignes, et nos maisons, pour avoir du blé pendant la famine.
4  D’autres disaient: Nous avons emprunté de l’argent sur nos champs et nos vignes pour le tribut du roi.
5  Et pourtant notre chair est comme la chair de nos frères, nos enfants sont comme leurs enfants; et voici, nous soumettons à la servitude nos fils et nos filles, et plusieurs de nos filles y sont déjà réduites; nous sommes sans force, et nos champs et nos vignes sont à d’autres.
6 Je fus très irrité lorsque j’entendis leurs plaintes et ces paroles-là. (Néhémie 5)

14 Jésus, revêtu de la puissance de l’Esprit, retourna en Galilée, et sa renommée se répandit dans tout le pays d’alentour.
15  Il enseignait dans les synagogues, et il était glorifié par tous.
16  Il se rendit à Nazareth, où il avait été élevé, et, selon sa coutume, il entra dans la synagogue le jour du sabbat. Il se leva pour faire la lecture,
17  et on lui remit le livre du prophète Esaïe. L’ayant déroulé, il trouva l’endroit où il était écrit:
18  L’Esprit du Seigneur est sur moi, Parce qu’il m’a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres; Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, 4-19 Pour proclamer aux captifs la délivrance, Et aux aveugles le recouvrement de la vue, Pour renvoyer libres les opprimés,
19  Pour publier une année de grâce du Seigneur.
20  Ensuite, il roula le livre, le remit au serviteur, et s’assit. Tous ceux qui se trouvaient dans la synagogue avaient les regards fixés sur lui.
21  Alors il commença à leur dire: Aujourd’hui cette parole de l’Écriture, que vous venez d’entendre, est accomplie. (Luc 4)

1 Une femme d’entre les femmes des fils des prophètes cria à Élisée, en disant: Ton serviteur mon mari est mort, et tu sais que ton serviteur craignait l’Éternel; or le créancier est venu pour prendre mes deux enfants et en faire ses esclaves.
2  Élisée lui dit: Que puis-je faire pour toi? Dis-moi, qu’as-tu à la maison? Elle répondit: Ta servante n’a rien du tout à la maison qu’un vase d’huile.
3  Et il dit: Va demander au dehors des vases chez tous tes voisins, des vases vides, et n’en demande pas un petit nombre.
4  Quand tu seras rentrée, tu fermeras la porte sur toi et sur tes enfants; tu verseras dans tous ces vases, et tu mettras de côté ceux qui seront pleins. (2 Rois 4)

                   
Dans ces messages, nous permettons à Néhémie, ce grand serviteur du Seigneur de l'ancienne dispensation, d'illustrer pour nous le rétablissement du témoignage du Seigneur en plénitude, et de nous conduire en ce qui concerne ce rétablissement. Néhémie déclarait qu'il avait "un grand ouvrage à exécuter" et que Dieu avait mis ce fardeau dans son cœur. Notre souci concerne le grand ouvrage que Dieu voudrait faire en notre temps et qui est la contrepartie spirituelle de celui que Néhémie accomplit de façon historique par le rétablissement de la muraille de Jérusalem. Nous allons à présent considérer quelques-unes de ces choses qui se trouvent à l'arrière-plan de l'état de ruine de la muraille de Jérusalem. Nous avons observé que la condition de la muraille était une illustration ou une représentation de la condition spirituelle du peuple du Seigneur à cette époque. Les causes de la condition de la muraille devaient être trouvées dans la vie même du peuple. Nous perçons du regard ma muraille pour découvrir la raison pour laquelle il en était ainsi. Ainsi, nous pouvons sans difficulté établir la transition entre ce temps-là avec le nôtre, dans le but de voir quelle est la situation et ce qui a besoin d'être fait.

UN ÉTAT DE FAILLITE, D'ESCLAVAGE ET DE MORT

           
        Le cinquième chapitre de Néhémie nous apporte la première des conditions particulières qui caractérisait cette muraille en ruines, mais aussi du peuple de Dieu, étant donné qu'en ce temps-là, la muraille reflétait son état. Ils se trouvaient dans l'esclavage et la faillite. Si vous avez pu regarder cette muraille, vous aurez sûrement dit  : "C'est là une bien triste image de l'état de faillite du peuple du Seigneur !" Et cet état était en pleine contradiction avec la pensée et la volonté du Seigneur. C'était une contradiction à la liberté et à l'abondance du peuple du Seigneur, tels qu'Il les voulait pour eux : "Nous soumettons à la servitude nos fils et nos filles" (Néhémie 5:5) Or le Seigneur Jésus vint et proclama en termes prophétiques : L'Esprit du Seigneur l’Éternel est sur moi...pour proclamer aux captifs la liberté et aux prisonniers, la délivrance." (Esaïe 61:1 - Luc 4:18) C'est là, réellement la pensée du Seigneur pour Son peuple. L'esclavage parle toujours de loi et de tyrannie et donc de crainte. Ces choses vont toujours ensemble : esclavage, loi, tyrannie et la peur qui en résulte, une vie de crainte.



LA MURAILLE REBÂTIE :
UN REMPART CONTRE LA CRAINTE

                    Vous vous souviendrez d'un autre incident parmi ceux qui ont eu lieu pendant la vie du prophète Élisée, consigné dans le second livre des Rois, au chapitre 4. Vous connaissez l'histoire. La voici résumée en quelques phrases. La mort a fait son entrée. Le créancier est venu réclamer de ce qui est impossible à pourvoir. La loi se trouve à la porte menaçant de réduire à l'esclavage, et la peur a pris place. Face à cette situation se trouve Élisée, l'homme que nous savons représenter et incarner la loi de l'Esprit de vie, qui a toujours affaire à des situations de mort et à leurs conséquences. Et ainsi Élisée entre en scène, procure la vie, en employant "la loi de l'Esprit de vie". Il rend possible de faire honneur à toutes les obligations, satisfait le créancier, détruit la crainte et libère les fils !
                    C'est là une belle illustration d'une grande partie de la vérité néotestamentaire. En effet, la lettre aux Galates est l'interprétation de de ce petit incident. Cette lettre, comme vous le savez, traite de l'état des fils réduits à l'esclavage et montre que la loi de la libération s'opère par l'Esprit de vie, la liberté par l'Esprit.

                    Eh bien, cela établit la base en vue de cette explication-ci du message. Le Seigneur Jésus dit : L'Esprit du Seigneur l’Éternel est sur moi...pour proclamer.... aux prisonniers, la délivrance." C'est l'Esprit en face de la loi du péché et de la mort. L'apôtre dit "Et vous n’avez point reçu un esprit de servitude, pour être encore dans la crainte; mais vous avez reçu un Esprit d’adoption, par lequel nous crions: Abba! Père! (Romains 8:15) L’apôtre dit en outre aux mêmes gens : Nous étions sous l'esclavage de la loi, mais Christ est venu faire face à notre état d'esclavage de la loi (4:3-5). Il y a ces paroles si familières qui se trouvent dans la lettre Hébreux : "Ainsi il délivre tous ceux, qui par crainte de la mort, étaient toute leur vie retenus dans la servitude." (Hébreux 2:15)

                     Que signifie "par crainte de la mort" ? Si vous considérez le contexte de cette lettre, il est parfaitement clair qu'il s'agit de la crainte de la conséquence qui résulte de la violation de la loi. Cette lettre fait entièrement face à la loi, et ces Juifs savaient très bien ce qu'était la sanction pour avoir violé la loi. Par la lecture d'incidents consignés dans l'Ancien Testament, nous savons ce que cela signifiait pour ceux qui violaient la loi. Dans certains cas, ils étaient pris et lapidés, c'était la mort. Ainsi, la loi était comme une épée suspendue au-dessus d'eux. Ils vivaient dans cette crainte et dans cette terreur de violer la loi et ainsi, d'encourir la peine de mort. A cause de cette loi "ils étaient toute leur vie retenue dans la servitude" "par crainte de la mort". Mais écoutez les paroles de cet autre passage : "La crainte n'est pas dans l'amour, mais l'amour parfait bannit la crainte." (1 Jean 4:18) Combien c'est vrai !

                    Qu'est-ce donc cette muraille ? Eh bien, dans sa condition de ruines, elle signifie que quelque chose s'est produit pour causer la mort. Ce quelque chose est un règne de loi qui ne pouvait pas être satisfait. Le créancier ne pouvait pas être apaisé, ni satisfait. Le créancier, c'est la loi. Enfreignez la loi et vous entrer en esclavage, dans la servitude. Se trouver sous ce terrible fardeau de la loi : c'est la mort, la mort à l'égard de tout, la mort tout en vivant. Donc, rebâtir la muraille signifie simplement que, d'une certaine manière, un témoignage se rétablit. Le témoignage que le peuple du Seigneur est un peuple libre, que le créancier est complètement remboursé et renvoyé à ses affaires, qu'il est satisfait. Cela signifie que la mort a été détruite, l'esclavage brisé. Ils ne sont pas seulement tirés d'affaire. Ils ne sont pas simplement libres, et laissés pauvres. Ils sont dans l'opulence avec des richesses célestes, en tant que peuple riche et libre du Seigneur.


                    Ne convenez-vous pas qu'il y a aujourd'hui, parmi le peuple de Dieu, la nécessité de recouvrer quelque chose de semblable ? Que se soit la loi de l'Ancien Testament ou celle du nouveau, un très grand nombre de gens ne jouissent pas de la liberté de la vie dans l'Esprit. Même le Nouveau Testament, malgré ses grandes doctrines, s'est cristallisé en un système de loi et les gens sont traités avec rudesse pour cela. Ainsi le fondamentalisme, en tant que tel, peut devenir simplement une forme de loi sans vie !  Ses vérités sont exactes, mais en lui-même, il tombe dans la catégorie de ce dont parlait l'apôtre quand il faisait la distinction entre la lettre et l'esprit (Romains 7:6)


                    En effet, il disait : Vous pouvez avoir la lettre qui est parfaitement juste et exacte, parfaitement vraie, car même la vérité dans son exactitude peut devenir quelque chose qui vous introduit dans l'esclavage et vous dérobe votre liberté, votre joie, votre bien- être. En d'autres termes, le fait de votre parfaite orthodoxie, de votre doctrine correcte, n'est pas une preuve que vous êtes une personne faisant partie du peuple libre du Seigneur, jouissant de ce bien-être et de cette abondance du Seigneur. Vous pouvez aller ça et là avec ce lourd carcan de l'orthodoxie autour du cou et ne pas être du tout heureux dans votre christianisme, craignant de violer quelque principe ou quelque vérité. Vous pouvez être une personne très misérable tout en étant dans une absolue orthodoxie et exactitude d'enseignement et de doctrine. Non, malgré le fait de l'exactitude de la doctrine, et de celui de se trouver dans ce qui est vrai, il y a ce facteur supplémentaire qui signifie que vos et moi, nous sommes le peuple libéré de Dieu. Nous jouissons de le liberté de l'Esprit et de la vie de l'Esprit.


                    Ainsi, cette muraille représente ou parle d'un rempart contre la crainte. Toute muraille de ville signifie cela. C'est la raison de son existence, si elle mérite ce nom. Et remarquez qu'en ces temps-là, ils avaient l'habitude de bâtir très correctement et très méticuleusement des murailles. Elles n'étaient pas construites avec des matériaux de mauvaise qualité, qui basculeraient quoiqu'en dise Tobija : "Si un renard s’élance, il renversera leur muraille de pierres !" (Néhémie 4:3) Que tous les renards de la création s'élancent contre cette muraille, elle tiendra bon ! Les murailles sont destinées à être des remparts contre la crainte.Vous vous trouvez à l'intérieur de cette muraille, et vous êtes en sécurité, affranchi de la crainte, débarrassé de la sensation d'être emmené en captivité. C'est là, la signification de la muraille.  


                    Or le témoignage que le Seigneur désire avoir doit être ce ce genre-là, c'est-à-dire que le peuple du Seigneur sache qu'il se trouve dans un lieu absolument sûr. Il a besoin de ne ressentir absolument aucune crainte : toute crainte étant anéantie, il ne se trouve plus sous cet esclavage. Il a été glorieusement délivré. Pour encore employer les termes de la lettre aux Galates, ce sont des fils. Ce ne sont plus des esclaves car ils se sont à présent approchés d'un Père. Ils ne sont pas simplement des élèves, car l'apôtre, comme vos le savez, dit que la loi était notre précepteur (Galates 3:24). Maintenant, nous ne sommes plus sous tutelle du précepteur. Nous sommes des fils, non pas des élèves. Nous sommes des fils, non pas des prisonniers. En tant que fils, nous sommes libres. La muraille, donc parle de sûreté, de sécurité, de délivrance de l'esclavage de la crainte. Oh ! Puisse le Seigneur avoir un peuple comme cela !


                     Or, quel est votre témoignage ? Le témoignage du Seigneur est véritablement ainsi. Quel est le vôtre ? Vivez-vous dans la servitude, celle du Nouveau Testament, l'esclavage e la crainte ? Vivez-vous chaque jour dans la crainte de commettre une erreur, sous la menace du "gros bâton", même celui de votre propre conscience ? Êtes-vous dans la crainte, avec un visage misérable, à cause de cette terrible tyrannie ? Ce n'est pas la volonté du Seigneur à notre égard. Le Seigneur désire que Son peuple soit entièrement délivré de la crainte car : " Et vous n’avez point reçu un esprit de servitude, pour être encore dans la crainte; mais vous avez reçu un Esprit d’adoption, par lequel nous crions: Abba! Père!" (Romains 8:15)



TOUTES LES DETTES SONT RÉGLÉES

                    Cette muraille, donc, parle aussi des dettes toutes payées et des riches émoluments de la grâce. Cela est simple, c'est l’Évangile de base, mais c'est oh ! combien glorieux. Toutes les dettes payées, le créancier est satisfait. Le Seigneur Jésus fit cela pour nous à la croix. Il paya toute la dette à l'égard de la loi. Il a satisfait la loi et a renvoyé le créancier à ses affaires. Nous sommes affranchis de lui, c'est-à-dire de la loi. Il nous a affranchis de toutes nos dettes. C'est une merveilleuse chose que de savoir que toutes vos dettes spirituelles sont réglées, mais une chose terrible de savoir que vous devez affronter la loi de Dieu, rendre des comptes, si ces dettes ne sont pas payées, car vous devez d'une façon ou d'un autre les acquitter, dans le temps ou l’éternité. Mais le véritable enfant de Dieu, qui sait ce que Christ a accompli pour lui ou pour elle, est toujours prêt à chanter :

De la loi, libéré,ô heureuse condition !
Son Sang, Jésus a versé, là est rémission.

LE DROIT DE CITÉ DE LA JÉRUSALEM CÉLESTE

                    Puis cette muraille, étant celle de Jérusalem, indiquant une autre Jérusalem céleste et spirituelle parle de citoyenneté céleste, du droit de la Jérusalem céleste, des hommes libres du ciel.

                    Vous vous souvenez qu'en une occasion, lorsque l'apôtre Paul fut emprisonné, il fut amené devant le centenier romain et on allait lui donner la question par le fouet. On allait appliquer la méthode forte pour obtenir de lui tout renseignement qui le concernant. Notre traduction ne permet pas de saisir la pleine signification de ce qui allait se passer. Elle nous dit simplement qu'il fut lié. Réellement et littéralement il faut comprendre : "ils l'avaient allongé et étiré". Cette méthode appliquée par les Romains était en vérité un véritable supplice. Flageller ainsi était terriblement dur, car l'homme, auparavant ayant été étiré, les mains et les pieds fermement liés, trouvait souvent la mort ou était estropié pour la vie. Quand Paul fut placé dans cette position-là, il demanda : " Vous est-il permis de battre de verges un citoyen romain, qui n’est pas même condamné?" (Actes 22:25) Le tribun, pensant qu'il avait une bonne situation, répondit : "C'est avec beaucoup d'argent que j'ai acquis ce droit de citoyen." J'ai acheté le droit d'agir comme il me plaît, je suis simplement en train d'exercer mon droit, pour lequel j'ai payé un grand prix. Paul répondit : "Mais moi, je suis né libre." (version anglaise)

                    Or, quand le tribun apprit ce que Paul avait déclaré, une grande crainte s'empara de lui, celle d'avoir dû prendre un homme libre, un citoyen de l'Empire romain né libre, et de l'avoir, non seulement mis dans les chaînes et les liens, mais d'avoir été à deux doigts de le battre. Un homme libre ne devait pas être traité ainsi. Il avait à faire valoir en sa faveur le droit de citoyen de l'Empire. Être né libre était même un avantage supérieur à celui d'acheter sa liberté. Être né libre signifiait que vous ne pouviez pas être réduit à l'esclavage, ni battu, ni traité d'une façon analogue, et malheur à l'homme qui enfreignait cette règle ! Il devait en rendre copte à l'Empereur. Toute la puissance de l'Empire romain était derrière l'homme qui était né libre, et Paul le savait bien. Aussi, le tribun fut rempli d'effroi lorsqu'il réalisa qu'il était en train de traiter un homme libre de cette façon.


                    Voyez-vous l'illustration ? Oui, nous sommes des fils premiers-nés, affirme la Parole. Nous sommes inscrits dans le ciel, nous avons la citoyenneté du Royaume de Dieu. Nous ne pouvons pas être réduits à esclavage, ni frappés par la loi, ni traités de cette façon, avec tant de dureté, par ce tyran. Peu importe ce que ses revendications peuvent avoir de juste pour agir ainsi, il y a un droit au-dessus. C'est celui de l'état de fils. Vous ne pouvez pas traiter les fils de Dieu comme les autres gens. C'est une merveilleuse illustration de cette grande vérité .


                     La muraille de Jérusalem signifie qu'il y a quelque chose qui est l'enceinte d'un peuple céleste délivré de l'esclavage, affranchi de toute dette, et qui marche en étant au bénéfice de l'état de fils, c'est le peuple libre et riche de Dieu. C'est là, la vérité de la Parole de Dieu. L'état de fils est une position dont on doit jouir, mais cette muraille-là n'était pas une illustration de la joie ni de l'état de ces gens-là non plus. C'était une contradiction à l'égard de ce que le Seigneur voulait avoir. C'est ce que nous venons de voir qu'Il désirait.



UN SABBAT RESTAURÉ

                    Maintenant la chose suivante : le sabbat. Il y a quatorze références au jour du sabbat, dans le livre de Néhémie. Il y est question de l'annulation du sabbat. Si vous désirez une preuve de cela, allez vers Malachie, le contemporain de Néhémie. Vous verrez ce qu'il a dire à ce sujet. Mais ici, dans ce livre, le sabbat est mentionné quatorze fois, aussi il a une très large place. Vous savez que ces gens représentaient l'annulation du sabbat. Or je ne vais pas me mettre à argumenter pour l'Adventisme du septième jour ou pour l'observation du dimanche. Le motif est bien plus élevé et glorieux que cela. Mais souvenez-vous que le sabbat était l'alliance la plus ancienne en existence. Dieu se reposa de Ses œuvres le septième jour. Dieu sanctifia le septième jour. Il demanda qu'il soit perpétuellement sanctifié. Si vous voulez examiner la question, vous constaterez combien de choses dans la vie du peuple de Dieu, pour son bien ou son malheur, étaient liées à l'observation du sabbat, à l'alliance du sabbat, comme l'alliance de base, l'alliance de toutes les alliances.


                    Mais que signifie-t-elle ? Bien entendu, c'est une préfiguration de Christ. Dieu se reposa de Son travail, de toutes Ses œuvres, le septième jour : "Dieu bénit le septième jour et il le sanctifia." (Genèse 2:3) Israël alla en captivité à Babylone parce qu'ils n'avaient pas observé les sabbats de l’Éternel, le septième jour, le septième mois, la septième année et les septièmes années jusqu'à la quarante-neuvième. Ils avaient failli dans l'observation du sabbat et dans tout ce qu'il impliquait, aussi les envoya-t-Il à Babylone pendant soixante- dix à cause de Ses sabbats. "Ce qu'un homme aura semé, il le moissonnera aussi." (Galates 6:7) C'est toujours le "ce". Et maintenant cette muraille en ruines parle du sabbat violé, du sabbat annulé. Or on trouve Néhémie restaurant le sabbat et vous savez qu'il le fit d'une façon très vigoureuse. Quand les marchands vinrent aux portes le jour du sabbat, il les chassa. Il les traita très rudement et restaura le sabbat.

                    De quoi s'agit-il dans tout cela ? J'ai dit que cela attirait l'attention sur Christ, Celui qui, dans la nouvelle création, a achevé toutes les œuvres de Dieu, les œuvres de cette nouvelle création, qui a de nouveau procuré à Dieu de la satisfaction en L’introduisant dans Son repos, le repos de Sa satisfaction. Ainsi, Christ et Son œuvre accomplie est à présent le sabbat. Le sabbat n'est pas un jour, c'est une Personne. Il n'est plus du tout une question de temps. C'est une œuvre accomplie et ainsi, toute violation à son égard est sévèrement punie par le Seigneur. Cela signifie ceci : enlevez un petit fragment à l’œuvre pleinement accomplie de Christ et à la satisfaction absolue de Dieu à Son égard et vous violez le principe du sabbat, vous bradez l'alliance. Si seulement on réalisait cette vérité, cela détruirait l'Adventisme du septième jour en cinq minutes. Eh bien, dites-vous, ne devons-nous pas observer le jour du Seigneur ? Oh ! Oui, mais comme un témoignage, pas comme une question de loi. Nous nous rassemblons maintenant un certain jour, le premier jour de la semaine, pour célébrer la vérité glorieuse que Dieu est satisfait dans Son Fils. Ainsi, nous nous réunissons autour de Sa Table, et nous adorons sur la base des valeurs de Jésus-Christ, le fondement de la satisfaction de Dieu. Ôtez quoi que ce soit à cela et vous violez le sabbat.

                    Or le témoignage qui doit être rétabli signifie simplement qu'il doit y avoir un peuple qui jouit de cela et se réjouit en la grande réalité que l’œuvre de la rédemption est glorieusement accomplie. "Dieu se trouve en repos, entièrement satisfait et Son peuple est entré dans Son repos. Présenté ainsi, cela peut paraître très simple , mais ne sommes-nous pas mis à l'épreuve quant à son effet pratique ? Presque chaque jour de notre vie, nous sommes mis à l'épreuve à l'égard du sabbat, non pas simplement en tant que jour, mais quant à notre repos dans la satisfaction de Dieu, notre comportement quant à la satisfaction de Dieu. En d'autres termes, quant à notre compréhension du fait que Christ a entièrement  achevé la nouvelle création en Lui-même. Il a apporté à Dieu la réponse à Sa demande et à Son besoin ultimes. Dieu désire un peuple qui se réjouisse de cela. Il désire un témoignage de cette nature. Le Seigneur a fait de nous un peuple de ce type-là ! La muraille proclame cette vérité, c'est pourquoi, comme vous le remarquez, aussitôt que la muraille fut achevée, Néhémie, qui entre-temps avait fait une visite à Babylone et en était revenu, s'empressa de rétablir le sabbat et tout mettre en ordre par rapport  à ce sabbat.


LA PURETÉ DU SANG RESTAURÉ

                    Soulignons encore une chose pour le moment: C'est l’état de mélange qui existait. Il nous est précisé que les enfants du peuple ne savait pas parler l’hébreu. Ils parlaient à moitié dans une langue et à moitié dans une autre. Ensuite nous trouvons la mention de mariages mixtes avec les peuples des nations étrangères. Voici les éléments, des traits distinctifs de mélange dans le peuple du Seigneur, et Néhémie œuvra pour régler cette question. Il agit très méticuleusement, et grâces soient rendues à Dieu, le peuple coopéra avec lui. Il était nécessaire en tant que principe spirituel que ceci soit fait.  Mais ici encore, le mélange étant, l'une des condition représentées par la muraille (la muraille étant en ruines et détruite par manque de pureté en Israël) dans sa reconstruction, c'était une protection contre le mélange du sang. 

                    Cela énonce quelque chose de très fort et de très précis, la nécessité pour ceux qui déclarent avoir une place dans la cité de Dieu, dans l’Église de Dieu, dans le Royaume de Dieu, de pouvoir prouver que leur sang est pur, qu'ils sont réellement nés d'en-haut, qu'ils ont en eux la vie pure du Seigneur, qu'ils ne sont un peuple mélangé dans leur constitution : ils sont un peuple ayant une seule langue, un seul langage, un seul sang, une seule vie. La muraille étant réédifiée devait être un témoignage à "une mise en ordre" dans le domaine du mélange au sein du peuple du Seigneur : une pureté de sang, une pureté de langage, une pureté d'adoration.

                    Vous savez combien il est facile de rendre ces choses confuses. Très souvent, vous trouvez des gens qui emploient le langage et la phraséologie, mais vous reconnaissez à peine ce qu'ils expriment dans le langage de l'Esprit Oh ! ils possèdent toute la phraséologie chrétienne, mais il y a beaucoup de mélange et de contradictions dans leur vie. Il doit y avoir un peuple au langage pur, qui parle vraiment le langage de l'Esprit. N'est-il pas vrai qu'il y a beaucoup de chrétiens "professants" qui ne parlent pas le langage de l'Esprit ? Beaucoup parmi vous savent cela. Oui, il nous manque quelque chose. Il y a cette façon de parler du "christianisme" et de la "religion" qui montre qu'ils ne sont pas réellement né d'en-haut.


L A DÎME RESTAURÉE

                    Et je termine avec cette autre chose : défaillants dans la dîme. Malachie, qui dépeint les conditions qui prévalaient en ce temps-là, tient le peuple responsable des défaillances dans le domaine de la dîme du Seigneur. Il dit, en parlant de la part de Dieu : "Vous me trompez, la nation toute entière, et vous dites : En quoi t'avons-nous trompé ? Dans les dîmes et les offrandes." (Malachie 3:8) Il y avait des défaillances au sujet de la dîme. Mais de quoi est-il question ? Oh ! Ne pensez pas que nous pouvons nous en tirer en prenant simplement la dixième partie de nos revenus et en la donnant au Seigneur. Vous pouvez agir ainsi et ne pas donner du tout la dîme. Que signifie-elle, cette dîme ? Elle se pratiquait comme ceci : les dîmes étaient tirées de tout, de leurs salaires, leurs champs, leurs vigne, leurs troupeaux.  Voici comment on procédait : le fermier, le vigneron ou le berger veillait soigneusement sur les premiers fruits mûrs, les premiers produits arrivant à maturité, le premier animal qui venait de naître. En supposant qu'il s'agissait d'un champ, alors que le blé poussait, il observait et tandis que le moment s'approchait, il sortait pour voir l'état du blé et veillait sur les premiers épis mûrs. Aussitôt qu'il en apercevait, il n'attendait pas que toute la moisson soit prête, il les amenait à la maison de Dieu, et il disait en réalité : "Ceci représente le fait que tout t'appartient Seigneur. Ceci représente les arrhes, les prémices de ce qui est à venir. Tout est à Toi et je donne ce ceci comme un gage que tout est à Toi. Tu as la première place, toute la place." Le vigneron agissait de même avec ses premiers fruits. Le berger prenait les premiers-nés du troupeau et agissait de même : "Tout est à Toi Seigneur, en voici le gage."

                    C'est cela la dîme. La dîme n'est pas quelque chose de détaché et donné à Dieu, tandis que nous avons le reste. C'est le témoignage que le Seigneur a la place du commencement à la fin. Or, voyez-vous, c'était là le trouble en ce qui concerne Israël défaillant dans la question de la dîme, et c'était la raison pour laquelle, le témoignage était ruiné. Le Seigneur n'avait ni la première, ni toute la place dans tous leurs intérêts, dans toutes leurs affaires, dans toutes leurs possessions. Le Seigneur désire un peuple de ce genre, qui rend réellement ce témoignage. Il voudrait relever la muraille du témoignage dans un peuple qui ne Lui accorde pas simplement une place à part, mais qui Lui donne toute la place et qui soit toujours en éveil pour savoir comment il peut Lui procurer ce qui représente Son droit, un peuple de cette nature-là.

                    Permettez la simplicité de ces mots, mais ils vont plus profondément que peut-être vous le reconnaissez. Ils touchent à des questions très vitales. Tout ceci est très pratique. Quand Néhémie redressait ce choses, il n'édifiait pas simplement une muraille. Il redressait les choses que la muraille représentait. Le témoignage était soutenu par une réalité spirituelle se trouvant à l’arrière-plan. C'est là ce que le Seigneur désire. 


Chapitre 6

L'OUVRAGE ET LES OUVRIERS 
    
                    Quand l'écrivain de la lettre aux Hébreux eût dit un grand nombre de choses, il eût manifestement le sentiment que tout cela avait besoin d'être résumé en une déclaration claire et précise, et ainsi il écrivit : "Le point capital de ce qui vient d’être dit." En marge il est écrit : "Donc pour résumer ce que nous disons" (Hébreux 8:1) Arrivés à ce point, une telle nécessité est actuelle pour nous. Aussi, essayons de rassembler et de faire converger ce que nous avons dit jusqu'à présent.


RÉACTIONS DIVINES 

                    L'histoire de l’œuvre de Dieu est celle des mouvements et des contre mouvements, d'actions et de réactions, de progrès et de déclins, d'avancements et d'arrêts ou de reculs. Dans l'un des tout premiers livres que nous avons publiés, ces mots se trouvaient au commencement : "Il y a deux choses qu'il est important que nous ayons très clairement devant nous. Ces deux choses, tandis que nous les citons, peuvent sembler se contredire ou être paradoxales. L'une est :  tout au long des âges Dieu a constamment fait une chose nouvelle. L'autre est : ce qui a toujours été la chose nouvelle de Dieu d'un point de vue humain, n'a pas été nouvelle de Son point de vue."

                    Et puis nous avons continué à faire remarquer que Dieu a toujours pour point de départ l'état complet. Il possède tout en Lui-même de façon pleine et finale avant qu'Il opère un commencement. Et toutes Ses activités subséquentes sont réellement menées en direction de l'arrière-plan qui est la plénitude, bien qu'elles semblent être pour l'homme les chose nouvelles de Dieu. L'ordre des choses a donc été que Dieu commence par la plénitude. L'homme tombe et perd cette plénitude. Alors Dieu réagit et se met fermement en mouvement pour un recouvrement progressif et graduel de cette plénitude.

                    Et tout mouvement nouveau de Dieu est marqué par deux traits distinctifs. En premier lieu, une plénitude intrinsèque, c'est-à-dire quoiqu'il soit pour le moment une chose partielle seulement, il a en lui des valeurs intrinsèques. C'est quelque chose qui possède toutes les potentialités de l’ensemble, parce que tout ce que Dieu fait si petit soit-il au moment considéré, possède en lui tout l'arrière-plan de Sa pensée. Dieu n'est pas simplement occupé avec des fragments comme s'ils constituaient le tout, mais avec des parties en lesquelles le tout se trouve potentiellement contenu. 

                    Et puis, en second lieu, Ses mouvements représentent toujours un avancement par rapport à ceux qui les ont précédés. C'est-à-dire, chaque mouvement de Dieu est un surplus par rapport à ce qu'Il a accompli auparavant. Bien qu'Il ait fait ces pas de temps en temps dans la voie du établissement, cela a été progressif, et maintenant le prochain pas représentera un ajout, quelque chose de plus, une étape qui va plus loin dans Son œuvre de rétablissement de la plénitude originelle. J'espère que c'est clair. Il est très important d'avoir cet arrière-plan et ce fondement.  

                    Puis nous constatons qu'il y a dans ces mouvements de Dieu quelques facteurs majeurs ou qui englobent tout, ce que nous avons appelé: "Les réactions divines" dans le titre du livre cité juste avant. L'un de ces facteurs majeurs est un instrument suscité par Dieu dans Sa souveraineté, ayant la passion et la vision de Dieu. Un instrument suscité par Dieu dans Sa souveraineté signifie que c'est un acte de Dieu, et étant un acte souverain, il peut n'avoir absolument rien qui l'explique d'un tout autre point de vue. Ce n'est pas que l'instrument en soit un dont tous les observateurs diraient qu'il est l'instrument approprié, non pas que l'homme ou le vase soit tel qu'il gagnerait l'approbation de l'opinion du monde. Dieu agit souverainement, et très souvent dans ces réactions. Il a choisi des instruments qui, selon leur propre jugement et celui des autres à la fois, ne devaient pas être choisis. Ils étaient eux-mêmes très conscients de leur manque de qualification quant à leur appel, et très souvent, d'autres gens avaient le même genre de pensée à leur égard, savoir qu'ils pouvaient faire mieux, qu'ils n’accomplissaient pas ce qu'on attendait d'eux, ni de la façon dont ils auraient du agir. Mais Dieu les a choisis souverainement, dans Sa propre sagesse, Il s'est tenu à côté d'eux, et a prouvé que ceci venait de Lui. 


UN VASE MARQUÉ PAR LA VISION ET LA PASSION

                    Mais un tel vase, qu'il soit individuel ou collectif, s'est toujours trouvé en possession de la vision de Dieu. Un tel instrument avait vu la pensée du Seigneur, la pensée de Dieu, le dessein de Dieu. Il était devenu captif et captivé par cette chose que Dieu avait eu comme intention depuis l'éternité. Il l'avait vue dans une dimension de loin bien plus grande que d'autres. Il était non seulement voyant, étant en principe un "voyant" de la pensé de la volonté et de l’intention de Dieu, mais aussi dominé de la passion de Dieu pour cette chose, et introduit dans ce que nous avons appelé auparavant, dans ces méditations, le travail d'enfantement de Dieu pour Son but.  Ces choses sont des facteurs majeurs dans tous les mouvements divins. Tout nouveau pas que Dieu a fait a été marqué par ces deux choses. Puisse ce principe être reconnu, car il est l'explication de tellement de choses.

LE TRAITEMENT PARTICULIER DU VASE

                    Puis ce vase, qui a vu le dessein de Dieu, cette vocation, ce "grand ouvrage" incorporé dans tout mouvement de Dieu que l'on a devant soi a sa propre histoire très particulière sous Sa main divine. Il est une chose dont il faut très soigneusement prendre note, savoir que Dieu traite un tel instrument comme nul autre. Je le répète, Il traite cet instrument (qui peut être individuel ou collectif, une compagnie) appelé pour ce but spécifique qui est le Sien, d'une manière particulière et étrange. Il le traite différemment de toutes Ses façons d'agir à l'égard d'autres personnes et d'autres choses. Pour tous ceux qui sont appelés au plein dessein de Dieu, il n'est jamais sans danger de juger la manière d'agir de Dieu envers eux, en les comparant à celles dont Il agit à l'égard d'autres. Ce sera toujours dangereux. Ses voies avec une telle œuvre ou un te instrument sont Ses propres voies particulières, et donc des vases pour une telle intention, des instruments pour un tel but, ont leurs propres périls particuliers. Ils se trouvent impliqués dans un conflit particulier, soumis à une pression étrange, introduits dans des événements et les voies étranges de Dieu. Il les traite par rapport à des intentions spécifiques.

                    Or, le livre de Néhémie, duquel nous nous sommes occupés, le dernier livre de l'histoire de l'Ancien Testament, est une représentation instructive qui inspire tout ce que nous venons de partager. Nous avons dit que les divisions naturelles de ce livre sont en relation avec, premièrement la muraille, la reconstruction de la muraille de Jérusalem, deuxièmement l'ouvrage et les ouvriers, troisièmement la guerre qui s'y trouve impliquée. Jusqu'à présent, nous avons passé la plupart de notre temps avec la muraille. Permettez-moi de reprendre rapidement cette question, peut-être d'une façon légèrement différente de celle que nous l'avons fait jusqu'ici.

LA MURAILLE DE JÉRUSALEM :
UNE FIGURE DE CHRIST    


                    Que représente la muraille ? La muraille de Jérusalem est une figure de Christ, tout d'abord à la vue du ciel, à la lumière du Ciel, aux yeux du ciel, comment est Christ vu du Ciel. C'est toujours là le point de départ de toute évaluation ou de tout jugement. La muraille est également une figure de Christ tel qu'Il est présenté au monde, et puis au royaume de Satan, aux forces hostiles. C'est Christ dans ces trois aspects extérieurs : à l'égard du ciel, à l'égard du monde, à l'égard des forces du mal. Ils sont tous intéressés par cette muraille. Vous pouvez le constater dans le livre de Néhémie.

                    Le Ciel est très intéressé par cette muraille. C'est là où nous commençons. Dieu agit, et c'est une grande chose quand la muraille est achevée. Et toutes ces forces hostiles étaient tellement furieuses que Néhémie puisse dire que cette œuvre était de Dieu, et elles furent contraintes de l'admettre. Dieu était intéressé, le Ciel était intéressé. C'était une réalisation considérée à la lumière du Ciel. Puis, quant au monde, la muraille avait son témoignage propre, sa propre déclaration. Nous ne nous arrêtons pas sur cela pour l'instant. En ce qui concerne le royaume de Satan, il est clair que celui-ci était intensément intéressé. Nous nous occuperons probablement plus tard de cet aspect, quand nous en viendrons à la guerre. 
         
                     Mais il y a aussi un quatrième aspect, à savoir, ce que signifie la muraille pour le peuple même du Seigneur. En d'autres termes, ce que Christ représente pour le peuple de Dieu comme forteresse, grande, défensive, englobant tout, et ce qu'Il signifie par la communication glorieuse de Ses excellences et de Ses perfections à Son propre peuple. La dernière mention de muraille dans la Bible est celle d'une muraille de magnificence, de pierres précieuses. Il s'agit des perfections, des gloires de Christ et du peuple de Dieu qui, devant Dieu, se trouve au bénéfice de ces choses.

                    Ainsi donc, la muraille est une figure de Christ sous ce quadruple aspect

                   Rétrospectivement, vous vous souvenez qu'Abraham ou Abram, comme il se nommait alors, se sépara de Babylone, de la Chaldée et de tout ce que cela signifiait, et il nous est dit "qu'il attendait la cité qui a de soldes fondements" (Hébreux 11:10), le type de cette cité céleste, cette nouvelle Jérusalem, qui finalement, dans son parachèvement, descendra "du ciel d'auprès de Dieu, ayant la gloire de Dieu." (Apocalypse 21:10) La vision d'Abraham d'une cité était le type de cette Jérusalem céleste. Ces deux cités, Babylone et Jérusalem, ont toujours été en conflit. Quand le peuple du Seigneur a décliné de Ses conceptions et intentions glorieuses concernant Jérusalem, la seule alternative pour eux fut Babylone. La ville fausse de laquelle Dieu les avait appelés à sortir dans la personne de leur père Abraham. Comme nous l'avons fait remarquer, le Seigneur leur permit de goûter cela, et pour beaucoup parmi eux, le goût fut amer. Ils furent heureux de retourner à Jérusalem à n'importe quel prix, quoi qu'ait pu être Jérusalem à l'époque.

                    Or, quand le Seigneur Jésus vint, il fit deux choses. Il répudia le monde comme étant représenté par Babylone, le faux royaume, et Il répudia la Jérusalem terrestre, parce qu'elle n'exprimait plus la pensée divine. Et Il rassembla en Lui-même toutes ces pensées divines quant à ce que la cité était destinée à représenter. Personnellement, Il ne prit pas seulement la place du temple, mais aussi celle de Jérusalem, de façon spirituelle. Il était l'incarnation de toutes les pensées de Dieu à l'égard de cette cité, entourée et déclinée par la muraille. De sorte que si nous faisons des recherches sur ce que signifie cette muraille, et cette cité, nous n'étudierons pas simplement un thème, ou quelque objet, nous serons appelés à contempler le Seigneur Jésus Lui-même.

                   Il est très important que nous oubliions parfois nos illustrations, que nous allions derrière nos types et nos figures et regardions directement ce qu'ils représentent, que dis-je, Celui qu'ils représentent. Un critique de Francis Thompson, le poète qui écrivit "The Hound of Heaven", disait que vous ne pourriez pas voir son paysage à cause de sa mer écumante de métaphores. Parfois notre symbolisme voile, cache, obscurcit ce qui est typifié. J'espère que tandis que nous parlons de la muraille et de Néhémie nous ne tomberons pas dans ce piège, mais que nos yeux verrons constamment à travers Néhémie et la muraille, Celui qui est réellement le Seul en vue. 


LA CORRESPONDANCE ENTRE
NÉHÉMIE ET LE LIVRE DES ACTES 

                    Eh bien, nous devons avancer encore plus, parce que Dieu a vraiment rétabli Son témoignage en plénitude le jour de la Pentecôte. Il est utile de voir la concordance qui existe entre le livre de Néhémie et celui des Actes des apôtres. Le témoignage du Seigneur, "le témoignage de Jésus" est parvenu à un état complet et de plénitude au jour de la Pentecôte, et tous les traits distinctifs du livre de Néhémie se trouvent dans le livre des Actes, spécialement dans les premiers chapitres. Nous verrons cela de plus près dans un moment. Je les mentionne car cela peut être utile : en lisant le livre de Néhémie, non pas simplement comme un livre d'histoire de l'Ancien Testament, ni même comme le dernier livre historique de l'Ancien Testament, mais avec le livre des Actes constamment devant nous, observez simplement comment ces deux livres se correspondent tout du long.

                     Mais ce je que désire dire ici, avant d'aller plus loin dans ce sujet, c'est ceci : bien que le Seigneur ait rétabli, le jour de la Pentecôte, Son témoignage dans une plénitude plus grande que jamais auparavant (hormis Son intention originelle, qui était dans Son dessein, avant toutes ces choses), il ne s'écoula pas un long temps avant que l'action contraire ne s'introduise à nouveau : le déclin. Avant d’avoir terminé notre Nouveau Testament nous commençons à constater des brèches dans la muraille, des faiblesses dans le témoignage. Nous pouvons nous avancer beaucoup plus loin encore, car quand nous lisons la première lettre aux Corinthiens, et voyions là tous les décombres, nous dirions que le témoignage semble avoir été presque complètement détruit. Quel délabrement est révélé dans cette première lettre aux Corinthiens ! Quel état de décombres et de ruines ! Et quand nous parvenons aux lettres de la fin du Nouveau Testament et lisons le livre de l’Apocalypse, avec ses messages aux sept Églises en Asie, nous avons assurément une image d'un état encore plus avancé d'une muraille en ruines : le témoignage est à nouveau interrompu, il n'y a plus rien d'intact : "Je n'ai pas trouvé tes œuvres parfaites" (Apocalypse 3:2). Le témoignage est ruiné, de grandes brèches y sont présentes, et c'est là l'état du témoignage tandis que le Nouveau Testament se termine.

                    Depuis lors, non pas une fois ou deux fois, mais à maintes reprises, Dieu a réagi pour ramener à la fois Son dessein et Son témoignage originels. Je ne vais pas examiner d'un bout à l'autre l'histoire de ces siècles passés. Vous trouverez le témoignage sous des formes variées, mais vous savez que Dieu ne l'a pas abandonné. Il ne l'a pas délaissé, Il est revenu et encore revenu, cherchant à rétablir maintenant ceci, maintenant cela, ou quelque chose d'autre. Il se met toujours en mouvement dans la direction de la plénitude originelle, en vue de l'avoir en perfection. Grâces soient rendues à Dieu qu'il y ait aujourd'hui une mesure beaucoup plus grande de Son témoignage qu'il y avait durant le haut Moyen-Âge. Aujourd'hui, beaucoup de choses importantes du Nouveau Testament sont établies dans l’Église. Ce sont de grands facteurs. Il n'est pas nécessaire que je les mentionne, mais Dieu a progressé fermement avec Ses "restes", en ramenant toujours quelque chose.

                    La question qui nous concerne est celle-ci : aujourd'hui, n'y a-t-il pas besoin de ce grand rétablissement et de s'y livrer ? Et puisse-t-il être, que dans Sa souveraineté et dans Sa grâce, nous soyons rattachés au présent mouvement de Dieu, en vue du rétablissement de la muraille en plénitude et en perfection ? Il se peut que ce ne soit pas à nous de l'édifier, qu'il ne soit accordé de l'amener dans sa plénitude. Mais c'est peut-être notre vocation de pouvoir ajouter quelque chose, de réaliser quelque chose en vue du parachèvement du témoignage de Jésus. Et si ce temps correspond au livre et à l'ouvrage de Néhémie, c'est-à-dire, à la fin de la dispensation, nous pouvons ressentir que nous nous  trouvons dans les dernières étapes et les dernières phases du témoignage de Jésus. Nous ne sommes pas, en vérité, sans aucune raison de penser qu'il en est ainsi.


                    Maintenant revenons en arrière et regardons de plus près cette question de concordance entre le livre de Néhémie et le livre des Actes, car présentement, nous ne serons pas autant occupés de la muraille que de l'ouvrage et des ouvriers.



UN MOUVEMENT DANS LE CIEL

                    En premier lieu, tandis que vous prenez ces deux livres, (Néhémie et Actes), vous devenez conscient du fait qu'il y a un mouvement des cieux, que l'Esprit qui plane et se répand partout, est en marche. Dans le livre de Néhémie cela a commencé la-bas à Babylone. L'Esprit de Dieu a agi. Tout d'abord, Il réveille l'esprit de Cyrus, roi de Perse, et l'incite à promulguer ce décret et à prendre cette mesure avantageuse qui facilite la situation. Il y a un mouvement du Ciel. Ensuite il y a eu un mouvement dans le cœur de cet homme, Néhémie qui a créé un profond souci et cette absence de repos, ce grand mécontentement à l'égard de la situation telle qu'elle est. L'Esprit de Dieu est en marche. Et puis grâce à des facilités, Néhémie parvient à Jérusalem. L'esprit qui est en lui, cette impulsion qui se trouve en lui, se propage, premièrement dans quelques frères, puis, à très peu d'exceptions, dans tout le peuple. Il est écrit de quelques-uns qu'ils "ne se soumirent pas au service" (Néhémie 3:5), mais ce sont des exceptions. L'Esprit est en marche, créant tout d'abord cette insatisfaction à l'égard des choses telles qu'elles sont, cette absence de repos concernant la situation, ce sentiment que les choses devraient différentes. Comme je l'ai dit auparavant, ce n'est pas purement et simplement un esprit de mécontentement et de critique. C'est l’œuvre du Saint Esprit. C'est positif, non pas négatif. C'est constructif dans son but et non pas destructif. L'Esprit de Dieu est de nouveau en marche, comme Il l'était lors de la première création terrestre, planant et se mouvant pour amener l'ordre au sein du chaos. Il en est de même ici, au début du livre de Néhémie.
                    Vous passez au livre des Actes, et vous savez parfaitement bien que le Ciel est en marche. Une action est en cours, la nuit semble se terminer, des traits de lumière parcourent l'horizon, il y a une impression de réveil et de mouvement, et un grand jour ça éclate. Le Ciel se fend, l'Esprit descend, et le mouvement de l'Esprit commence. Il débute par un noyau, mais ensuite par l'intermédiaire de ce noyau, l'Esprit se déplace, met la main sur d'autres et les introduit dans l'unique vision et l’unique passion du cœur de Dieu. Dans Néhémie c'est dit ainsi : "et le peuple avait le cœur au travail" (Néhémie 4:6 version Darby). A présent, regardez le livre des Actes et voyez ces gens même ! C'est là l'unique façon dont vous pouvez décrire ces premiers chapitres : "le peuple avait le cœur au travail".

LE MOBILE DOMINANT
DU PLEIN TÉMOIGNAGE DU SEIGNEUR  

                    Le dessein, à savoir, le témoignage plein et complet du Seigneur, est commun à Néhémie et au livre des Actes. Nous pourrions même nous attarder sur cela, mais je pense qu'il n'est que trop manifeste que, dès les premiers chapitres, ces proclamations du début, cette première prédication de l'Esprit, des apôtres et des évangélistes, représentaient un témoignage à l'absolue suprématie, à la plénitude, à la perfection, à la suffisance et à la finalité de Christ. C'était à cela en figure et en type, que Néhémie et le peuple s'étaient consacrés en leur temps. 

                    Mais que cette chose s'empare de nous. Ne pensons pas à des siècles en arrière, mais introduisons ceci en plein dans notre propre temps présent. Sommes-nous de ceux ayant à cœur qu'il y ait un témoignage plein, sans limite et ininterrompu du Seigneur par des gens dominés par le dessein de Dieu et aussi mus par la passion de Dieu ? En sommes -nous là ? 

                    A présent, considérons quelques-uns des facteurs impliqués. Premièrement, c'est un constat impressionnant de voir comment chacun se soumettait à Néhémie. Cela en dit plus que vous ne le réalisez à moins que vous n'ayez lu méticuleusement les livres d'Esdras et de Néhémie. Si vous lisez le livre d'Esdras, vous découvrirez qu'il y avait un très grand nombre de personnes, des chefs et des sacrificateurs récalcitrants ayant leur propre pensée au sujet des choses ainsi que leur propre volonté et leur propre voie. Simplement, ils ne voulaient ni d'Esdras, ni de ses idées. Il y a beaucoup de choses personnelles et égoïstes qui se révèlent et qui s'imposent. Mais quand vous arrivez à Néhémie, tout cela s'en est allé. Quand cet homme fait son entrée chacun semble lui accorder sa place, reconnaît qu'il est l'homme : ils agissent tous selon ce qu'il leur est dit, ils s'alignent, il peut faire avec eux ce qu'il veut. Voyez-vous, quelques-uns de ces chefs ont acheté les biens et les terres du peuple : ils se sont enrichis au dépens du peuple, et à cause d'eux, les pauvres sont dans un malheureux état. Et Néhémie dit : Maintenant donc, rendez tout cela, jusqu'au moindre bout, remboursez tout centime ! Faites cette proposition à un homme quelconque du monde et voyez ce que vous obtiendrez ! Mais ceux-ci obéissent : il semble que peu importe ce que Néhémie réclame, ils le font.

                    Passez au livre des Actes. Ici tous reconnaissent que Jésus est Seigneur et se soumettent à Lui. Il n'y a purement et simplement que l'unique élément rebelle en Ananias et Saphira. Mais il ne fut pas avantageux pour eux de briser le régime de la Seigneurie de Christ, Il les brisa. Mais quant aux autres, ils cédaient tout : biens, argent, terres, eux- mêmes, tout. Tous, ils s'engageaient dans une merveilleuse soumission au Seigneur Jésus. Et vous n'aboutirez nulle à l'égard de Son plein témoignage jusqu'à ce qu'Il ait la prééminence, et la prééminence sur toute vie et sur tout ce qu'elle contient.

      

                    Il y a un facteur correspondant qui est parfaitement clair. Le peuple, les sacrificateurs, les chefs, tous accordèrent à Néhémie la place de direction. Dans cet autre mouvement de Dieu, tous accordèrent à Jésus-Christ Sa place comme Tête. En vérité, il fut non seulement prêché comme Seigneur, mais tout lui fut accordé en tant que Seigneur.


UNE GRANDE PASSION EN FAVEUR DU TÉMOIGNAGE

                    Et puis une autre chose commune à ces deux livres est la façon dont tout et tous ont été régis par le témoignage. Ce n'était pas seulement Néhémie, mais la chose que Néhémie soutenait. Ceci se voit sous deux rapports.

                     Premièrement la muraille : comment la muraille devint l'objet et l'intérêt dominant de tous. Si la muraille est un type ou une figure du témoignage du Seigneur Jésus, cela signifie simplement que le témoignage du Seigneur Jésus en plénitude devint pour tous le souci principal. Ils n'avaient rien d'autre, pour le temps présent, que Son témoignage comme objectif en vue duquel ils vivaient. La muraille éclipsait tout et tous. Et il en fut ainsi durant les premiers jour de cette dispensation. Le témoignage de Jésus éclipsait aussi tout autre chose en sorte qu'ils vivaient pour son progrès. Ils vivaient juste pour l'avancement de ce témoignage et c'est simplement à cela qu'ils pensaient et songeaient et c'est ce qu'ils projetaient. 


LA VOIX DE L'ESPRIT

                    Remarquez qu'il y avait un autre acteur en Néhémie. C'était la trompette. L'homme qui avait la trompette était posté près de Néhémie, et souvenez-vous des mots : "Au son de la trompette, rassemblez-vous après de nous, vers le lieu d'où vous l'entendrez sonner." (Néhémie 4:20) La trompette était en fonction. Que représente-t-elle ? Je pense que les trompettes de l'Ancien Testament sont toujours des types de la voix du Saint-Esprit. En d'autres termes : "ce que l'Esprit dit aux Églises." C'était au son de la trompette qu'Israël se déplaçait dans le désert. Toutes les fois où il devait se déplacer, la trompette retentissait. En figure, ils se déplaçaient par l'Esprit et dans l'Esprit, sous le gouvernement de l' Esprit.

                    Cela est, bien entendu, plus qu'évident dans les Actes : le gouvernement de la voix de l'Esprit. Nous ne pouvons pas trop fortement insister sur cela. Peut-être suis-je en danger d'essayer de trop condenser sans accorder à chaque point la considération requise. Mais faites bien attention à ceci. J'énonce à présent, une chose très terrible, mais je suis parfaitement conscient de ce que je dis. Je l'ai éprouvée sur une vaste partie de ce monde. En vérité, il y a bien peu de chrétiens qui connaissent la signification de la vie dans l'Esprit. Des multitudes savent ce qu'est la vie dans l'âme du chrétien avec toutes ses émotions, ses impressions, ses impulsions. Savoir "ce que dit l'Esprit" , connaître la vie de l'Esprit, être assuré par l'Esprit, l'Esprit disant au-dedans d'eux "Non" ou "Oui". Ils ne savent à ce sujet que très peu de choses. Très peu connaissent quelque chose à cet égard. Ils sont, soit guidés par la tradition et cherchent à savoir de quelle façon telle ou telle chose a toujours été réalisée. Ou alors, ils sont guidés par quelque système de vérité ou de doctrine fixé et établi, par ce qui est la chose établie. Ou encore, ils sont guidés par la présente forme du christianisme cristallisée et organisée, qui est tellement rigide et établi que rien d'autre ne peut être autorisé à avoir une place : s'ils devaient dévier de l'épaisseur d'un cheveu de la tradition dont on agit dans ce "christianisme", ils seraient dans l'erreur, des hérétiques. Ils sont gouvernés et guidés ainsi. Ils ne connaissent pas la vie dans l'Esprit.

                    Je ne dis pas que la vie dans l'Esprit soit un démenti de la vérité, ou de la Parole de Dieu, ou de tout ce qui est vital pour Dieu, mais je dis qu'il y a quelque chose de plus que simplement un système traditionnel établi. Être conduit par l'Esprit de Dieu, et le livre des Actes en est une démonstration, signifie que vous n'êtes pas autorisés à vous installer dans une position immuable, irrévocable qui est fixée et définitive.

                    C'est là un des grands mouvements du livre des Actes. Les apôtres étaient tout disposés à faire de Jérusalem le "quartier général" du Christianisme. Jérusalem, pour le monde allait être le centre de tout, et ainsi la chose s'édifierait et se consoliderait à Jérusalem. Mais, le Saint-Esprit s'est interposé et a dit "Non, le Q.G. se trouve dans le Ciel et non pas sur la terre, sûrement non!" Il les a simplement déracinés, et chassés de Jérusalem. Ils furent dispersés en touts lieux. Les apôtres restèrent là pour demeurer fidèles à quelque chose pour  le Seigneur, mais ce ne fut pas le quartier général, bien qu'ils aient lutté en ce sens. Pendant tout un temps ils ont essayé de tout régir à partir de Jérusalem, mais le Saint-Esprit était contre eux. Ce grand travail mondial ne fut jamais, par la suite, centré à Jérusalem.

                    Non, le Saint-Esprit est un grand facteur "décentralisateur" quand les hommes essaient d'établir quelque chose sur cette terre. Entrez dans la vie de l'Esprit et vous ne saurez pas ce qui surviendra après ni où vous serez par la suite. Vous ne pourrez pas dire : je serai ici ou là. Le Saint-Esprit a Sa propre voie :"Il souffle où il veut" (Jean 3:8). C'est la grande vérité ici. La vie dans l'Esprit est ainsi. Vous ne pouvez jamais dire : "Eh bien, je serai en tel et tel lieu pendant tant d'années et puis j'irai ailleurs." Il se peut que vous soyez tout surpris de ce que le Seigneur fera. Même aux hommes les plus spirituels du Nouveau Testament, leur programme ne leur été pas dévoilé par avance. Il leur été seulement de suivre la même direction jusqu'à un certain point, et puis ils étaient arrêtés par la Saint-Esprit. Quand ils tentaient de poursuivre, le Saint-Esprit ne le leur permettait pas. Ces hommes étaient sous l'autorité du Saint-Esprit. Il avait les choses en main. Le Q.G. se trouve au Ciel. Il en était ainsi. Ainsi toutes choses se trouvaient sous le gouvernement de la trompette, la voix du Saint-Esprit.


LA RELATION CORPORATIVE
DE TOUS DANS LE TÉMOIGNAGE

   
                      Puis plus loin, toutes les autres choses furent amenées en ligne avec cette unique chose et furent soumises à elle seule, savoir le témoignage. Je suis impressionné tandis que j'y réfléchis -et si vous relisez avec soin le livre de Néhémie, vous le serez aussi- par ce merveilleux mouvement. Il y avait tous les métiers, toute les vocations, les professions et les positions. Il y avait des sacrificateurs, des orfèvres, des parfumeurs et des chefs. Et il est question d'un homme et de ses filles, qui, tous devinrent maçons ! Le sacrificateur n'a pas dit : "Oh ! C'est au dessous de ma dignité de prendre une truelle et du mortier." L'orfèvre n'a pas dit : "J'abimerais mes mains qui servent à mon ouvrage raffiné en or si je vais soulever des pierres." Les chefs ne disaient pas : "Eh bien, vous devriez m'accorder une place de contremaître, je peux me tenir là et veiller à ce que tout, soit exécuté  convenablement plutôt que de m'abaisser à le faire moi-même !" Non aucun d'entre eux n'a eu cette attitude. Tous les sacrificateurs, (et j'ai été impressionné par le fait qu'un dignitaire a bâti la porte du fumier !) les orfèvres, les parfumeurs, les chefs, des hommes et leurs filles, tous participèrent à l'ouvrage. Tout, position, vocation, qualification, était soumis à ce seul intérêt, le témoignage.

                    Je pense que lorsque la muraille fut achevée, ils retournèrent à leurs occupations. J'espère qu'il le firent. Si le Seigneur ne remplit vos mains de ce plein ministère dans Son témoignage qui réclame votre séparation pour le temps présent, ne pensez pas que vous commettez une erreur en retournant à votre occupation. Vous demeurez toujours un parfumeur ou un orfèvre, ou tout ce que vous pouvez être. Paul resta jusqu'à la fin un homme qui fabriquait des tentes. Dans le compte-rendu de sa vie, on ne trouve aucun moment précis à partir duquel il aurait renoncé à fabriquer des tentes. Apparemment, il en fabriquait toujours, à côté du témoignage et en faveur d celui-ci. Soyez au clair à ce propos. N'ayez pas cet fausse idée à propos du "ministère à plein temps". Soyez ce que vous êtes. Tirez-en partie pour le Seigneur, en soumettant cela à l'intérêt dominant de Son témoignage. C'est ce qui est arrivé ici.

                    Dans les Actes, il semble qu'il en a été ainsi. Bien que tous leurs métiers et toutes leurs positions ne soient détaillées, vous trouvez une mention tout à fait considérable dans les lettres de Paul, à savoir ce qu'ils étaient et ainsi de suite. Mais tous ces gens étaient rassemblés, pourrait-on dire, à l'intérieur de la "muraille" : ils étaient tous gouvernés par le témoignage et tout était fait pour le servir. Personne ne dit : "Non je suis supérieur, ce n'est pas digne de moi", ou "Ce n'est pas ma vocation, je suis appelé à autre chose". Chacun considère que, peu importe ce qu'ils sont ou quelles sont leurs qualifications dans ce monde, la chose qui primait plus que tout était ce témoignage. Dans Néhémie 3, vous voyez ressortir ce beau trait distinctif, la relation corporative de tous dans le témoignage. Remarquez la petite expression, constamment répétée dans ce chapitre : "à côté de lui", "à côté de lui", "à côté de lui". Or c'est là simplement la déclaration répétée d'un fait, mais il vous est permis d'user de votre imagination lorsque vous lisez la Bible, et ce sera toujours une bonne chose si vous le faites. Nous avons le fait établi, pur et simple, mais j'ose suggérer qu'il y a eu probablement une part importante d'histoires spirituelles derrière ces faits, l'histoire de plus d'une victoire personnelle. "Je n'aime pas travailler à côté de lui, mettez-moi à côté de quelqu'un de plus plaisant, avec qui je puisse mieux m'entendre!" Le fait est simplement spécifié : "à côté de lui", "à côté de lui". Car nous le savons tous, de façon naturelle ils peuvent avoir été des gens qui, au grand jamais, ne puissent s'entendre ni travailler ensemble. Mais ils ont continué de travailler dans cette relation corporative. Ceci parle sûrement d'une grande victoire pour eux, victoire que la muraille devait représenter à son achèvement.

                    Car ce fut une grande victoire à l’achèvement de sa construction, grande victoire sur tous les intérêts personnels, sur toutes les dispositions naturelles, préférences et antipathies. Quelle victoire ce fut dans tous les domaines ! Cette victoire devint le témoignage des victoires dans la vie personnelle, dans les questions de relations :  "à côté de lui", "à côté de lui" et à côté de lui." Et il se peut, si vous permettez à votre imagination quelque liberté, que vous trouviez de réelles contradictions dans les positions, les qualifications et les vocations de ces gens qui étaient l'un à côté de l'autre. On pourrait dire bien des choses concernant les personnes qui étaient côte à côte, considéré du point de vue du monde, c'était un superbe méli-mélo. Il n'y avait rien qui concordait : sacrificateurs, orfèvres, parfumeurs, etc, nobles et roturiers, tous travaillant ensemble l'un à côté de l'autre. Mais ce n'était pas du tout un méli-mélo, mais une glorieuse harmonie, due à la victoire sur leurs propres cœurs. Quel grand témoignage !

                    Passez au Nouveau Testament. Combien cela fut vrai en ces premiers jours relatés au début du livre des Actes ! Les intérêts personnels mis de côté, des gens de différentes positions, qualifications, perspectives de vie, constitutions, et de différents tempéraments étaient tous rassemblés. Cette bande de douze hommes, le noyau, n'est-elle pas une preuve merveilleuse et glorieuse d'une puissante victoire au-dedans d’eux ? Quand vous réfléchissez à ce qu'ils étaient naturellement et comment ils avaient été auparavant ! (comme ils s'étaient plaints l'un l'autre, avaient discuté et s'étaient disputés pour savoir qui serait le premier et ainsi de suite) A présent, ils se tiennent ensemble, ils sont comme un seul homme.Quelque chose s'est passé, il y a eu une victoire au-dedans, pour rendre cette vraie relation du type "à côté de lui". Quand l'apôtre Paul place devant nous la plénitude de la pensée de Dieu quant à Son Église, il présente si admirablement cette relation par son image du Corps de Christ, avec la dépendance et l'interdépendance de ses membres. Toute partie se trouve à la place désignée par le Seigneur, fonctionnant en relation avec toute autre partie. Cela à cause de cette victoire dans le peuple du Seigneur ! Ce sera un témoignage, plus de jalousies, de rivalités, de critiques, de méchancetés, de considérations ou d'impressions personnelles, plus rien de tout cela. Les intérêts du Seigneur viennent en tête. Le témoignage du Seigneur Jésus élimine toutes ces choses. Demandons au Seigneur de nous accorder une mentalité comme celle-ci, de venir sous l'influence pénétrante du Saint-Esprit, cette passion de Dieu pour un tel témoignage. Et prenons sérieusement à cœur ces aspects pratiques. C'est la conclusion de tout ce que nous avons dit. De nouveau, je fais appel à vous pour que vous vous éloigniez des types, des figures, des illustrations et en veniez aux réalités spirituelles et pratiques. Par la grâce de Dieu, nous sommes appelés à ajouter au moins quelque chose à ce qui a été le souci du Seigneur durant les siècles : amener le témoignage plus près de l'état complet. Mais en chaque siècle les mêmes principes sont introduits, les mêmes traits distinctifs doivent être la caractéristique. Toutes ces choses doivent être vraies.

 Chapitre 7

LA GUERRE

UNE GUERRE PARTICULIÈRE

                   Nous en venons maintenant à la guerre, la guerre liée au plein témoignage du Seigneur ou au témoignage du Seigneur en plénitude et perfection. Laissez-moi vous dire tout de suite que c'est une guerre particulière. Il y a une guerre liée au salut des perdus, qui impliquent tous ceux qui cherchent à amener au Seigneur ceux qui ne Le connaissent pas. Nous savons très bien que c'est une réelle bataille et il y a une guerre réelle associée à cela. Il y a cette guerre qui a trait au fait d'être un chrétien et de continuer simplement en tant que chrétien. Ce n'est pas une chose facile de continuer dans la voie du Seigneur. La plupart des hymnes militants que nous chantons ont à faire avec la vie chrétienne en général. Ils ont certainement une juste place, parce que la vie chrétienne a un côté vraiment de guerre. Mais en disant cela, nous ne disons pas tout ! Il y a une guerre particulière qui est relative au dessein ultime du Seigneur. La guerre prend alors un caractère différent et différentes formes, quand elle est liée à ceci, et c'est à ce sujet que nous avons été occupés dans notre précédente méditation.
                   Aussi, revenant à ce livre de Néhémie, qui après tout, est seulement une illustration des réalités spirituelles et célestes que nous trouvons dans le Nouveau Testament, particulièrement dans des parties comme la lettre aux Éphésiens et le livre de l'Apocalypse. Nous nous trouvons en présence d'un immense conflit revêtant une forme particulière à cause de la chose qui est en vue. C'est une muraille qui est le trouble ou la cause du trouble, c'est-à-dire le rétablissement d'une pleine expression de ce que le Seigneur désire concernant Son peuple. Et cela provoque un grand antagonisme très positif et très persistant d'un caractère particulier.

LES ENNEMIS

                    Si vous parcourrez ce livre, vous trouverez qu'il y a un grand nombre de gens qui sont mentionnés ici, étant les ennemis jurés de cet objectif particulier. Nous les considèrerons avant de regarder leur méthode et les formes de leur opposition. Il y  Sanballat, Tobija et Guéschem. Qui sont-ils ? Comment sont-ils venus ? En répondant à ces questions vous arrivez très près du cœur des choses quant à l'opposition spirituelle. Vous retournez au second livre des Rois chapitre 17, lisez à partir du vingt-quatrième verset jusqu’à la fin du chapitre, et vous trouverez les explications. Nous ne lirons pas tous ces versets maintenant, mais juste assez pour nous introduire dans la situation :

4 Le roi d’Assyrie fit venir des gens de Babylone, de Cutha, d’Avva, de Hamath et de Sepharvaïm, et les établit dans les villes de Samarie à la place des enfants d’Israël. Ils prirent possession de Samarie, et ils habitèrent dans ses villes.
25  Lorsqu’ils commencèrent à y habiter, ils ne craignaient pas l’Éternel, et l’Éternel envoya contre eux des lions qui les tuaient.
26  On dit au roi d’Assyrie: Les nations que tu as transportées et établies dans les villes de Samarie ne connaissent pas la manière de servir le dieu du pays, et il a envoyé contre elles des lions qui les font mourir, parce qu’elles ne connaissent pas la manière de servir le dieu du pays.
27  Le roi d’Assyrie donna cet ordre: Faites-y aller l’un des prêtres que vous avez emmenés de là en captivité; qu’il parte pour s’y établir, et qu’il leur enseigne la manière de servir le dieu du pays.
28  Un des prêtres qui avaient été emmenés captifs de Samarie vint s’établir à Béthel, et leur enseigna comment ils devaient craindre l’Éternel.
29  Mais les nations firent chacune leurs dieux dans les villes qu’elles habitaient, et les placèrent dans les maisons des hauts lieux bâties par les Samaritains.
 

32  Ils craignaient aussi l’Éternel, et ils se créèrent des prêtres des hauts lieux pris parmi tout le peuple: ces prêtres offraient pour eux des sacrifices dans les maisons des hauts lieux.
33  Ainsi ils craignaient l’Éternel, et ils servaient en même temps leurs dieux d’après la coutume des nations d’où on les avait transportés.




                    Ce sont là les gens contre lesquels Néhémie a dû lutter, et qui cherchèrent à faire échouer ou à empêcher la continuation de cet ouvrage. Considérons-les, voyons qui ils sont et ce qui les caractérise.



DES GENS SUPERSTITIEUX



                    Tout d'abord, ce sont des gens superstitieux. Ils voient certaines choses se produire et ils en tirent la conclusion que ces événements ont un arrière-plan d'un caractère surnaturel. Ils ne connaissent pas le Seigneur et ne savent pas que cela vient de Lui, mais ils parviennent à la conclusion qu'il y a un arrière-plan surnaturel et c'est quelque chose d'occulte. Ils pensent que si seulement ils peuvent découvrir les secrets du domaine surnaturel, être initiés aux mystères de celui-ci, ils pourront éclairer cette situation. Ils procèdent ainsi. Remarquez qu'ils présentent leurs doléances touchant le Seigneur au roi d’Assyrie, celui-ci envoie un des prêtres qui ont été emmenés hors du pays, et ce dernier leur parle du Seigneur, mais la chose est tellement irréelle, tellement fausse, dans un domaine tellement faux, entièrement faux. On trouve ici une déclaration qui est presque impensable : "Ils craignaient l’Éternel, ils servaient en même temps leurs dieux." "Craindre l’Éternel" ne veut aucunement dire là ce qu'est la crainte du Seigneur au sein du peuple du Seigneur. Le craindre signifie qu'Il est réellement le Seigneur, et que vous êtes devenu entièrement et complètement soumis à Lui en tant que Seigneur. Cela c'est craindre le Seigneur dans le vrai sens. Mais ce n'était pas vrai de ces gens. Ils avaient une connaissance superstitieuse de Dieu née de la peur, de l'infortune, des difficultés, des choses tournant au mal. Leur connaissance ne les a jamais réellement amenés au Seigneur. Ils continuèrent à servir leurs propres dieux. Ce sont ces gens. C'est le premier constat que nous faisons.



                    Cette déclaration, faite plus d'une fois, qu'ils craignaient l’Éternel, aurait dû impliquer quelque chose. Je ne sais que dire au sujet du prêtre, que penser à son égard. Il parla évidemment du Seigneur, de l’Éternel, leur enseigna quelque chose, mais ils reçurent cela purement et simplement de seconde main, pour leur propre convenance, pour les délivrer de leurs troubles. Aussi nous pouvons conclure qu'ils usèrent du Nom du Seigneur, qu'ils lui offrirent probablement une sorte de reconnaissance. Ils entreprirent une forme d'adoration qui était ostensiblement à Son adresse, mais au fond d'eux, ils ne le connaissaient pas. Ils faisaient usage du Nom du Seigneur et des choses du Seigneur, mais ils étaient de purs et simples professeurs, sans connaissance réelle du Seigneur. Leur religion était une imitation, une chose de seconde main, non pas quelque chose du cœur.



                    Et ensuite vous remarquez, qu'en toute situation et constamment, ils se réfèrent et en défèrent à Babylone. Ainsi, à cause de tout cela, il y avait une base importante pour créer l’hostilité à l'égard  de Néhémie. Le test déterminant pour ces gens fut leur attitude à l'égard de cette chose qui est d'importance primordiale pour le Seigneur, la chose qui est le plus exactement conforme au cœur de Dieu, la plus proche de Son cœur. Quelle est leur position avec cela ? Cela les démasque.



AUCUNE RELATION VIVANTE AVEC LE SEIGNEUR



                    Nous aurions pu prendre le sujet par l'autre bout et dire : "Nous avons donc ici des gens avec des chefs dont les noms sont mentionnés, qui sont hostiles à ce qui est tellement important pour Dieu et pour le Ciel. C'est leur position, leur attitude, leur esprit. Pour quelle raison en est-il ainsi ?" La réponse est essentiellement qu'ils n’ont aucune relation réelle avec le Seigneur. Quelles que puissent être leur profession, leur phraséologie, leur prétention, leur forme, ils n'ont aucune relation vivante avec le Seigneur. C'est là notre point de départ concernant ces gens.



                    Mais nous allons un peu plus loin, car nous avons quelques-uns de leurs chefs qui sont mentionnés, et ces hommes étaient éminents. Tout d'abord nous trouvons Sanballat qui est appelé "le Horonite" (Néhémie 2:10). Cela signifie simplement qu'il venait (probablement) de Beth-Horon, une ville samaritaine. Il venait de l'une des villes de Samarie. Il faisait partie de ces gens qui avaient été établis dans le pays par le roi d'Assyrie. Ils sont décrits dans le chapitre que nous avons lu. Il était l'un d'entr'eux, il était de ces gens-là.



                    Puis vous avez Tobija. Remarquez l’orthographe : Tobi-Jah. Ce n'est pas écrit ainsi dans votre Bible, mais c'est une écriture juste. Vous remarquerez que la fin de ce nom là est "Jah", l’Éternel. Cet homme est ostensiblement lié au Seigneur de quelque manière. Mais Tobija est est Ammonite. Souvenez-vous de la parole de Deutéronome 23:3 : "L'Ammonite... n’entrera pas dans l'assemblée de l’Éternel même à la dixième génération et à perpétuité." Ensuite est donnée la raison : "Ils ont fait venir contre toi et à prix d'argent Balaam, fils de Beor, de Pethor en Mésopotamie, pour qu'il te maudisse." C'est l'arrière plan de Tobija :quelque chose qui empiète sur l'héritage de Dieu, qui se trouve dans une sorte de lien ou d'association avec Lui, mais qui, dans sa nature, est réellement hostile au Seigneur. C'est là, Tobija l'Ammonite.



                    Et si nous remontons à ses origines, nous nous souvenons qu'Ammon fut un des fils de Lot conçus par ses propres filles, l'une des choses les plus tragiques et les plus terribles de tout l'Ancien Testament. De sorte que Ammon doit être compté parmi ceux qui sont mentionnés dans Hébreux 13:8 : "Mais si vous êtes exempts du châtiment... vous êtes donc...non des fils", de faux enfants, l'horrible mot que nous nous abstenons d'utiliser. De faux enfants qui prétendent être des enfants de Dieu. C'est là Ammon par l'intermédiaire de Lot : en association avec Dieu, avec Abraham, mais intérieurement n'étant pas de la pure race d'Abraham, de la pure race d'Israël de la pure race de Dieu. Il a son nom mêlé de quelque manière avec le peuple de Dieu. Il a son nom mêlé de quelque manière au peuple du Seigneur, mais il n'est pas un vrai fils, c'est un faux fils. C'est Tobija, une association charnelle avec le pays, mais un éloignement spirituel du Seigneur, et persécutant ce qui est vraiment spirituel. Comme le dit Paul : celui qui était né selon la chair persécutait celui qui était né selon l'Esprit." (Galates 4:29) Et il en est toujours ainsi.



                     Nous passons à un autre qui apparaît un peu après. C'est Guéschem, appelé Gaschmu à un autre endroit, c'est le même homme. Il est appelé "l'Arabe". Il était soit un Edomite, soit un Ismaélite. Quoiqu'il en soit , c'était très mauvais. Vous connaissez leur histoire, comment tout les deux firent la guerre à ce qui était spirituel. Paul, dans sa lettre aux Galates, insiste beaucoup sur cela. Celui-ci, Ismaël, né de la femme esclave, fit la guerre à celui qui était né de la femme libre. Ainsi la chair lutte contre l'Esprit, le terrestre contre le céleste. Ou il était d'Edom, d'Esaü. Combien Esaü combattit contre Jacob! Il était contre celui qui était dans la ligne de l'élection souveraine. Il voulait, en vérité, le tuer à certain moment. Ces deux personnage, que ce soit Esaü ou Ismaël, que ce soit l'Arabe d'Edom ou d'Arabie, représentent le conflit entre la chair et l'Esprit, entre le naturel et le spirituel.

DES HOMMES CHARNELS ET NATURELS

                    Or vous savez combien les épitres du Nouveau Testament sont pleines de cette chose même. Vous découvrez non seulement ce que j'ai mentionné, l'hostilité au salut des âmes et le conflit général lié au fait d'être un chrétien, mais vous découvrez un genre d'assaut spécifique, partout où le dessein plus plein de Dieu est amené en vue. Si Paul représente au moins quelque chose, il représente le dessein plein et ultime de Dieu . C'est par son intermédiaire que nous avons l'étendue large et vaste des conseils et du dessein éternel concernant le Seigneur Jésus. Ce fut contre les assauts liés à ces choses mêmes que Paul dut toujours lutter de façon particulière. Ils ne semblaient pas ennuyer autant Pierre. Jacques eut ses difficultés, Jean eut les siennes, mais celle de Paul semblaient d'un genre particulier.
                    Prenez pour commencer ces judaïsants qui étaient toujours à sa poursuite. Il n'allait nulle part sans qu'ils soient aussitôt à sa poursuite pour détruire son œuvre, anéantir son ministère, diffamer son nom, brader son apostolat. Quelle sorte de gens étaient ces judaïsants ?  Ils n'étaient pas tous Juifs non chrétiens. Si la lettre aux Galates est exacte, ce que ces gens disaient aux Églises de Galatie était ceci : "le christianisme, oui, nous le permettons et le reconnaissons, mais après tout, ce n'est qu'un accessoire du judaïsme, une sorte de supplément." Ils voulaient en faire un christianisme juif. Vous vous souvenez comment les Juifs, les chefs juifs descendirent à Antioche pour tenter de faire reconnaître par les chrétiens la loi juive pour l'incorporer au christianisme, faire observer tous les rites juifs en demeurant chrétien. Toute la lettre aux Hébreux traite de cette question. Voici des chrétiens qui sont tentés, non pas d'abandonner la loi, non pas de s'en écarter, non pas de cesser de reconnaître et de posséder la loi (là n'est pas la question), mais d'ajouter le judaïsme, la loi et ses pratiques à leur christianisme en combinant les deux. On leur disait : "Vous devez être circoncis, vous devez faire ceci ou cela, observer ceci ou cela." 

                   Paul considérait cela comme une subversion touchant la foi. Cela les détournait de Christ. Les hommes qui enseignaient de cette manière étaient de réels ennemis de Paul. Je ne dis pas que c'étaient tous des hommes convertis. Mais je dis qu'ils étaient dans quelque mesure associés au Seigneur et cependant qu'ils lui étaient vraiment hostiles. C'était un mélange étrange, usant du Nom du Seigneur tout en étant opposés au plein dessein du Seigneur. C'est le genre de chose qui est lié à l'intention ultime du Seigneur. C'est un genre particulier d'opposition. Cela vient, disons-le simplement, d'hommes charnels et naturels : des hommes d'influence, très souvent, qui sont mûs par des intérêts et des considérations d'ordre naturel. Oh ! Oui, ils connaissent le Seigneur. Ils adopteront certaines formes du christianisme, ils seront très fidèles aux vérités fondamentale touchant Dieu et Sa Personne et ainsi de suite.... Mais quand il s'agit de cette ultime question, vous les trouverez dans une autre opinion et très souvent hostiles. Ils iront jusqu'à un certain point, mais quand la pleine chose est en vue, ils n'en veulent pas. C'est dans ce domaine- là, relatif au plein dessein de Dieu, que l'antagonisme réel et particulier s'élève. N'est-il pas étrange que lorsque vous voulez avec acharnement tout  le conseil et tout le dessein de Dieu, vous rencontrez de l’opposition, principalement de la part des chrétiens et des dirigeants chrétiens, bien plus que de la part du monde ?

                     Ainsi en fut-il lorsque Néhémie vint à Jérusalem. Ces gens "furent très mécontents de ce qu'un homme fut venu chercher le bien des fils d'Israël." (Néhémie 2:10 version Darby) Vous ne pouvez pas comprendre cela. Vous pensez : "Eh bien si ces gens avaient quelque connaissance du Seigneur, quelque considération pour Lui, si leur parole touchant le Seigneur valait quelque chose, ils devraient dire : "Nous sommes avec vous pour tout ce que vous entreprendrez pour le peuple du Seigneur. Mais ils ont peur ! Quelle étrange anomalie ! Ils on peur que si le Seigneur a d'avantage, eux, auront moins. C'est vrai, et nous devons être très fidèles à ce sujet. C'est un fait. Il en a toujours été ainsi. Ce sont les ennemis.

                    Vous constatez cela souvent dans le Nouveau Testament : l'envie des Juifs, la jalousie  des Juifs. "Si nous le laissons faire.... les Romains viendront détruire et notre ville et notre nation" (Jean 11:48). Ils ont peur de perdre quelque chose qui leur appartient, qu'ils ont entrepris, dont ils sont les garants. Si cela continue, nous perdrons, nous perdrons des gens, nous allons subir des pertes si ceci se poursuit." Vous savez combien cela est vrai ! C'est un genre de crainte particulier. C'est une crainte irraisonnée, crainte qu'ils n'ont jamais eux-mêmes analysée ou prise en considération, quant à la raison pour laquelle ils se trouvent dans la crainte. Mais le fait est là. Nous le savons et assurément nous en savons la raison, si eux l'ignorent. Il y a un puissant royaume qui, tandis qu'il s'opposera au salut des perdus et essaiera de rendre en tous temps la vie chrétienne difficile, semble être très pernicieux lorsque la plénitude de Christ, ou l'entrée de Christ dans Son héritage, se trouve en vue. Cela semble soulever quelque chose de taille, d'un caractère particulier.


LES FORMES DE L'OPPOSITION

                    Pendant quelques instants considérons les formes de l'opposition. Nous avons dit que cet objectif particulier en vue provoque un genre particulier d'hostilité et de conflit. Cette hostilité prendra toutes les formes à sa disposition pour faire échouer le but de Dieu. Dans ce livre de Néhémie, vous trouvez une opposition constante de la part des ennemis. Ils essaieront une certaine forme de tactique à un moment clé. Puis, si l'effet est nul et s'ils sont défaits, ils pivoteront et prendrons un autre angle et tenterons à partir de cette nouvelle attaque. S'ils échouent, ils tenteront autre chose. 

Le mécontentement

                     Ainsi vous constatez tout d'abord qu'ils furent très "mécontents" de la venue de cet homme. Mais pas beaucoup de dommage produit est à déplorer. Nous devons examiner l'arrière-plan de ce grand mécontentement. Pourquoi le furent-ils ? Eh bien ici, encore, ce serait une chose tellement troublante s'il y avait tant soit peu, un souci pour les intérêts du Seigneur. Néhémie explique son mobile pour entreprendre la restauration de la muraille : "afin que nous ne soyons plus dans l'opprobre" (Néhémie 2:17 version Darby). L'état des choses qui existe, est la preuve que le peuple du Seigneur est dans l'opprobre. Le déshonneur pèse sur l’Église, c'est à cela que ceci se résume. Le monde ne fait pas grand cas d'elle. La gloire du Seigneur est voilée, c'est l'opprobre. Vous pourriez penser que ces gens, s'ils avaient quelque sincérité de mobile, désireraient au moins ôter cet opprobre. Mais là, vous parvenez au cœur des choses, parce que l'unique but de Satan, comme nous l'avons déjà dit, a toujours été d'amener l'opprobre sur le Nom du Seigneur. Toujours, par tous moyens, en adoptant n'importe quelle ligne de manœuvre, s'il peut diffamer le Nom du Seigneur qui repose sur Son peuple, il le fera. Ils furent très mécontents qu'il se trouvait quelqu'un cherchant à ôter l'opprobre du Seigneur qui pesait sur Son peuple. C'est une chose terrible. Paul entra lui-même dans bien des difficultés pour cette raison même. Il essaya d’éclaircir cette situation de reproches à Corinthe, mais il y avait des gens dans la ville qui l'attaquèrent et qui lançaient de fausses accusations sur lui. 


Le mépris et la dérision

                    Pus ils se tournèrent vers le mépris. "A quoi travaillent ces Juifs impuissants ? ...si un renard s'élance, il renversera les murailles de pierres !" (Néhémie 4::2,3) Voilà le mépris et comment on peut tenter avec dédain de prouver qu'après tout, cela se résume à rien, cela ne vaut pas la peine de le relever : "Ne prenez pas cela trop au sérieux !" Certains parmi le peuple du Seigneur ne savent pas faire face à cette situation. Ils craquent purement et simplement sous le mépris. Essayez seulement de leur transmettre un complexe d'infériorité, et c'est fait, ils s'écroulent. Mais pas Néhémie ! Il sait que l'opprobre n'est pas jeté sur lui ni sur ses collaborateurs, mais sur le Seigneur. Il dit ceci : "Oh ! Seigneur, tu prends garde à Tobija" (versets 4 et 5). Il envoie cela au Seigneur. Mais cette action, cette attitude de mépris est très réelle. C'est l'art subtil et très vrai du Diable pour tenter d'introduire la pensée que vous êtes incapable pour ce service. Vous êtes inutile et ce travail ne sert à rien. Tout ce que vous faites, toute la peine, la souffrance, tout le prix, après tout à quoi cela sert-il ? Il n'a aucune valeur ! Votre jour arrivera, vous mourrez et le résultat sera complètement nul !

                    Si vous acceptez cela, vous ne persévérerez pas, vous abandonnerez dès le début cette affaire du rétablissement du témoignage du Seigneur. Bien qu'il ne soit pas juste d'avoir une pensée sur nous-mêmes, plus élevée que celle que nous devrions avoir, ou d'accorder une importance indue au ministère qui nous est confié, si nous avons eu la vision céleste de ce que Dieu veut dans Son dessein, nous sommes revêtus d'une dignité qui n'est pas à nous. Néhémie, plus tard, a pu dire, avec une véritable dignité issue d'une humilité profonde : "Un homme comme moi prendre la fuite ! Et quel homme tel que moi pourrait entrer dans le Temple et vivre ?" (Néhémie 6:11) C'est là une dignité qui est plus grande que la sienne personnelle. Il dit : "J'ai un grand ouvrage à exécuter." C'est la dignité d'une haute vocation. C'est le grand ouvrage, et non pas ce que nous sommes en nous même qui confère la dignité.


La colère

                    Maintenant la muraille continue de s'édifier. L'ouvrage arrive à terme et l'achèvement est en vue. Les ennemis sont très courroucés. Il y a une grande signification dans ce genre de moquerie. Le fait est que l'ennemi est profondément remué. Cette colère explique que Satan reconnaît qu'il y a ici quelque chose dont il doit tenir compte. Qu'importe ce qu'il peut feindre extérieurement, en secret, il sait que cet achèvement va ébranler son royaume jusque dans ses fondations. Souvenez-vous-en si un jour de colère se déclare ! C'est une indication, c'est réellement élogieux. C'est une reconnaissance que ce travail n'est pas vain. Vous ne pouvez pas expliquer la colère du Diable sauf par le fait qu'il se rend compte de quelque chose dont l'importance va même au-delà de notre appréciation. Il doit y avoir quelque chose qui a de l'importance pour lui.

                    Ces ennemis étaient très courroucés et à cause de leur colère, ils complotèrent de venir livrer bataille. Mais Néhémie l'a appris et li pris des mesures spéciales.Il arma le peuple qui travaillait avec une truelle dans une main et une épée dans l'autre. Quand les plans de l'ennemi sont connus, la moitié de la victoire est à vous. Ainsi, la conspiration échoua.

Le subterfuge

                    L'opposition prit de nombreuses autres formes. Vous êtes  au courant de la lettre : "Ayons ensemble une entrevue dans les villages de la vallée d'Ono" (Néhémie 2:6) "et examinons cette situation sous toutes ses faces." C'est très rusé. Néhémie en est conscient. Ils avaient l'intention de lui faire du mal, ils voulaient l'assassiner, voici à ce à quoi cela se résume. Mais il dit :"J'ai un grand ouvrage à exécuter et je ne puis descendre." Cela échoua, mais l'ennemi est subtil. Il essaiera, de quelque façon, de nous amener à un lieu de compromis pour en venir à un accord avec lui et trouver quelques conditions dont il peut tirer avantage et par lesquelles il peut nous mettre hors course. L'apôtre Paul concentre sur ce point tout son grand argument sur la guerre spirituelle. "Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable" (Éphésiens 6:11),  contre tous ses subterfuges.  

Le faux rapport

                    Puis le faux rapport. "Il est rapporté que par la reconstruction de la muraille tu as l'intention de te faire roi et de faire proclamer qu'il y a un roi à Jérusalem, et que tu établis des prophètes pour te recommander" (d'après Néhémie 6:6,7). Que l'ennemi essaie d'agir sur cette ligne est très déconcertant. C'est une horrible suggestion. "Tu essaies de te faire un nom, de te donner une place. Tout ceci, après tout, n'est qu'un mobile secret, personnel pour acquérir de la notoriété, pour être quelqu'un et agir pour pousser le monde à te considérer." Si vous avez du moins quelque peu d'humilité, ce dard est très dangereux et cruel. Dieu seul sait ce qu'il occasionne. L'ennemi essaie d'imputer un faux mobile à tous vos labeurs. "Après tout, tu n'as que ton ambition à ce travail pour te faire un nom."

                    Oui, rien n'arrêtera l'ennemi avec des mensonges et des calomnies. La réponse est : "Quelle est la vérité à cet égard , Est-ce vrai ?" Après tout plaçons-nous à l'arrière-plan  de ces mensonges de l'ennemi et déclarons : "Est-ce vrai ? Ai-je des arguments à opposer à ces accusations ?" La réponse de Néhémie fut : "Ce que tu dis là n'est pas ! Tu l'inventes !" Notre réponse est : "Ces imputations sont fausses ! Si j'avais cherché mes propres fins, j'aurai suivi une direction toute différente  de celle-ci. Si j'avais désiré une grande œuvre imposante que tous acceptent reconnaissent et saluent comme une grande réalisation, je n'aurai pas adopté cette ligne de conduite." Nous pouvons répondre comme Néhémie : "Ce que tu dis là n'est pas. Ce sont des mensonges et de la calomnie !

L'intimidation

                   Et ensuite il y a eu l'intimidation. Voici un homme chez qui Néhémie se rendit. Néhémie, malgré tout son esprit d'intransigeance, semble avoir été une âme très charitable, et un jour il alla voir cet homme amicalement. Cet homme simula d'être son ami et très en souci à son sujet, et il lui dit : "Nous ferions mieux d’entrer dans le temple et d'y fermer la porte, parce qu'ils viendront te tuer."  Mais Néhémie rétorqua : "Fuirais-je dans la Maison de Dieu pour sauver ma vie ? Je n'y entrerai pas." Après tout, c'était un faux ami, dans l'entourage tout proche, un Judas. C'était un tel homme qui avait dit au Seigneur Jésus: "A dieu ne plaise, Seigneur ! Cela ne t'arrivera pas !"  Bien que ces paroles soient venues de façon audible par l'intermédiaire de Pierre, par personne d'autre que Pierre, le Seigneur dit aussitôt : "Arrière de moi, Satan ! Car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes."  (Matthieu 16:22,23) Venant sous le couvert de dispositions amicales, c'est une suggestion de l'ennemi afin de susciter la crainte. Néhémie mit son doigt juste sur la plaie :"ils voulaient nous effrayer." Si l'ennemi peut faire pénétrer la crainte, nous sommes défaits.


La lassitude 

                     Vous lisez ce livre et vous pouvez constater que tout ceci vient de l'extérieur. Puis, de l'intérieur vient ceci : "Les forces manquent à ceux qui portent les fardeaux" (Néhémie 4:10). Le peule se fatiguait, se lassait. Peut-être n'y-a-t-il pas plus grand ennemi que la lassitude pour venir à bout du témoignage. Vous en savez quelque chose. Même le fait d'être fatigué physiquement quelle force formidable de découragement cela peut engendrer ! L'ennemi ne fonce-t-il pas tout droit sur la lassitude ? Que nous soyons mentalement fatigués, dans un état où nous sentons que nous ne pouvons plus faire face mentalement à la situation, quelle position périlleuse cela représente ! La force de ceux qui portaient les fardeaux s'en allait. C'était un moment périlleux et Néhémie dut prendre des mesures spéciales face à cette lassitude.

                    Oh ! Soyez sur vos gardes ! Ce n'est pas simplement l’ennemi qui vous rend las. Parfois c'est lui : je crois qu'une bonne partie de la lassitude est quelque fois due à son offensive du fait qu'il nous met à bout. Mais parfois il nous incite à faire un tas de choses imprudentes non nécessaires, de sorte que nous nous lassons par notre propre faute. Il en tire un avantage pour lui-même. Mais que ce soit le cas ou non, souvenez-vous toujours que l'ennemi s'emparera de la lassitude pour vous empêcher de poursuivre, pour détruire votre témoignage. C'est un moment dangereux. Vous avez besoin de prendre des précautions spéciales en cas de lassitude.

LA NÉCESSITÉ D'UNE PRIÈRE
VEILLANTE ET INTELLIGENTE
                             
                    C'est la guerre. Nous venons de saisir un peu la nature de cette guerre, les formes qu'elle prend. Vous remarquerez que la sauvegarde de toute la situation était due, dans une très large mesure, à la vigilance soutenue. Si Samballat, Tobija et tout le reste avaient leurs informateurs secrets au sujet de tout se qui se passait à l'intérieur, et ils les avaient, Néhémie avait aussi des informations qui lui parvenaient. Il se maintenait très étroitement en contact avec ce qui se passait dans les rangs ennemis. Sa vigilance soutenue, associé au fait qu'il persistait dans la prière, fut le secret de la victoire. "Veillant à la prière", (selon Éphésiens 6:18). Ce n'est pas suffisant de prier. Nous devons prier intelligemment. Nous devons prier avec des informations, avec connaissance, discernement et perception, car ces choses constituent le nerf de la prière efficace. Ainsi, la victoire et le parachèvement du témoignage furent largement dûs à cette vigilance à l'égard de la prière, en cherchant à chaque instant à se garder, de façon appropriée, de ce que faisait l'ennemi. C'est là un sujet très important en lui-même. Ici, il s'agit vraiment d'une guerre ! Le fait est que, lorsque Dieu cherche à faire une action nouvelle en rétablissant quelque chose de plus de Son plein dessein, c'est une situation de conflit intense et particulier. Le conflit prend de nombreuses formes différentes, mais l'objectif de toutes ces formes est unique ; faire cesser l'ouvrage. Que le Seigneur nous garde progressant jusqu'à la fin !

Chapitre 8

UN TRÉSOR PARTICULIER 

Les chefs du peuple s’établirent à Jérusalem. Le reste du peuple tira au sort, pour qu’un sur dix vînt habiter Jérusalem, la ville sainte, et que les autres demeurassent dans les villes Le peuple bénit tous ceux qui consentirent volontairement à résider à Jérusalem. Voici les chefs de la province qui s’établirent à Jérusalem. Dans les villes de Juda, chacun s’établit dans sa propriété, dans sa ville, Israël, les sacrificateurs et les Lévites, les Néthiniens, et les fils des serviteurs de Salomon. (Néhémie 11:1-3)

Alors ceux qui craignent l’Éternel se parlèrent l’un à l’autre; L’Éternel fut attentif, et il écouta; Et un livre de souvenir fut écrit devant lui Pour ceux qui craignent l’Éternel Et qui honorent son nom. Ils seront à moi, dit l’Éternel des armées, Ils m’appartiendront, au jour que je prépare; J’aurai compassion d’eux, Comme un homme a compassion de son fils qui le sert. (Malachie 3:16-17)

                    Comme nous parvenons à la fin de cette série de messages, il est nécessaire d'avoir devant nous tout l'arrière-plan pour apprécier réellement la présentation de ces paroles. Tandis que nous avons considéré la reconstruction de la muraille de Jérusalem par Néhémie et ceux qui furent inspirés par lui, nous avons été conduits à voir une fois de plus que, comme c'était un mouvement de Dieu au temps de l'ancienne dispensation, (Néhémie étant le dernier livre de l'Ancien Testament) de même, il y a un mouvement correspondant à notre propre temps, alors que nous avançons vers la fin de cette dispensation, à savoir que Dieu cherche à compléter, à parachever le témoignage de Son Fils, notre Seigneur Jésus-Christ. Nous avons considéré ce témoignage, quant à ce qu'il représente. Nous avons tenu compte de l’œuvre et des ouvriers liés à cette œuvre, et nous avons aussi donné quelque peu la raison du conflit, de la guerre dans laquelle les ouvriers d'une telle œuvre sont entrainés. 

                    Donc, en vue d'une parole brève et simple résultant des deux passages que nous venons de lire, rappelons que plus d'une fois, au cours de ces messages, nous nous sommes souvenus que Néhémie et Malachie était contemporains, et que ce que nous lisons dans le livre de Néhémie devrait être mis en parallèle avec ce que nous trouvons dans les prophéties de Malachie. Malachie parle des conditions qui prévalaient du temps de Néhémie. Ici, nous avons ce qui peut être considéré comme une conclusion pour notre sujet. Dans ce onzième chapitre de Néhémie, il est fait mention "d'une offrande particulière" au Seigneur, et dans Malachie, "d'un trésor particulier" du Seigneur.

UNE DÎME DU PEUPLE

                    L'offrande particulière, comme vous le remarquez, n'était pas à présent une dîme des choses. La dîme matérielle a été traitée, mais voici la dîme du peuple tout entier, la dixième partie de ceux qui étaient retournés et qui s'étaient engagés dans cette œuvre de reconstruction de la muraille. Cette dixième partie devint une offrande volontaire particulière au Seigneur. Soulignons pour le moment cette question de la dixième partie. Que nous l'aimions ou non, que nous soyons prêts à l'accepter ou non, le fait demeure. Il en a toujours été ainsi, aussi loin que vont les prévisions du Nouveau Testament, il y a seulement un petit nombre de personnes qui vont jusqu'au bout avec le Seigneur dans Son plein dessein. Après tout le criblage qui avait eu lieu, premièrement celui de Babylone, lorsqu'une compagnie est revenue de captivité, et ensuite un second criblage, lorsque quelques-uns de plus revinrent par la suite, nous nous trouvons ici à une espèce de criblage final. Alors que le nombre est encore d'avantage réduit, c'est seulement la dixième partie qui demeura volontaire par leur propre choix, à Jérusalem, juste la dixième partie. Il semble qu'ils correspondent à Malachie 3:16-17, cette compagnie qui craignait l’Éternel et pensait à Son Nom, parce que vous remarquerez que l’Écriture poursuit en affirmant : "Ils seront à moi, mon trésor particulier, dit l’Éternel des armées, au jour que je ferai", et Il a fait un rapport officiel à leur sujet : "L’Éternel a été attentif et un livre de souvenir a été écrit" un rapport officiel fut conservé.

LE LIVRE DE SOUVENIR DU SEIGNEUR 

                    Or dans Néhémie 11 versets 4-24 vous trouverez les noms, c'est-à-dire le rapport officiel, de ceux qui furent une offrande volontaire. Le Seigneur conservera un rapport officiel, Il composa un "livre de souvenir", consigna les noms de ceux-ci, et dit, les concernant, qu'ils sont "un trésor particulier", quelque chose qu'Il garde précieusement et spécialement. Le Seigneur cherche quelques-uns qui seront pour Lui "en quelque sorte les premiers", une catégorie qui sera à l'avant-garde, Le suivant "partout où il va". Il cherche vraiment un noyau qui voudra en premier lieu et essentiellement la satisfaction de Son cœur. Tandis qu'Il cherche et scrute une grande foule, car Il a aujourd'hui sur terre une grande multitude à Lui, il ne peut être déclarés que tous ceux qui portent Son Nom, qui sont au Seigneur. Ceux qui Le suivent complètement et sont entièrement guidés par Lui, ou veulent agir ainsi. Non, il n'en est pas ainsi. Mais Il cherche cette dîme de Son peuple, cette représentation de la dixième partie qui réponde au désir de Son propre cœur. Ils sont pour Lui particulièrement précieux. "Ils seront à moi, mon trésor particulier, dit l’Éternel des armées, au jour que je ferai." C'est là, l'issue finale de cette question de témoignage complet : qui ira jusqu'au bout avec le Seigneur, sans s'occuper de ce qu'il en coûte ?

UNE OFFRANDE VOLONTAIRE

                    Cette dîme est une offrande volontaire. Chacun étant du dixième le fit volontairement. Ils se soumirent volontairement à ce tirage au sort. Ils n'avaient pas le choix, ils devaient l'accepter, que cela leur plaisait ou non. Mais le point essentiel, c'est qu'ils se livrèrent volontiers à cette méthode. C'était une offrande volontaire spontanée au Seigneur. Pas de contrainte ici, aucune loi, aucune contrainte, simplement la bonne volonté. Êtes-vous prêts, à cause de votre propre cœur, à répondre et à dire, sans aucune contestation, sans aucune crainte des conséquences, si vous le faites : Oui, je vais jusqu'au bout avec le Seigneur, je veillerai à ce qu'Il obtienne tout ce qu'Il désire en ce qui me concerne ? Cela peut signifier beaucoup, cela peut impliquer beaucoup. Mais le Seigneur ne vous demande pas de faire. Il attend simplement ceci : une offrande volontaire, un trésor particulier pour Lui, parce que c'est volontaire.

                    Mais que veut dire vivre à Jérusalem, ou en d'autres termes, vivre au cœur même du témoignage ? Car, étant donné que la muraille représente le témoignage, le peuple venant demeurer à l'intérieur de la muraille, à Jérusalem, représentait réellement un mouvement spirituel, à savoir qu'il y a ceux qui sont prêts à vivre en plein cœur du témoignage. C'était nécessaire, et cela l'est toujours pour le Seigneur que certains s'engagent : venir au cœur même du témoignage, être là, à la place de la responsabilité concernant ce dernier. Il est nécessaire que le témoignage soit pris en mains avec une responsabilité en faveur de sa continuation, afin qu'il soit conservé intact, protégé, servi et qu'il soit pourvu à ses besoins. Si vous considérez le détail de ceux qui vinrent y habiter, vous vous rendrez compte de leurs ministères variés. Je ne peux maintenant m'occuper du détail, mais vous verrez les ministères variés qui furent représentés par ceux qui habitèrent Jérusalem. Ils y vinrent pour exercer leur ministère, un ministère spirituel, à l'intérieur, et pour y assumer une responsabilité. C'était nécessaire au témoignage.

UN GRAND PRIX

                    Mais un grand prix y était attaché. Tous n'étaient prêts à cela, pas du tout. Il y en avait beaucoup qui étaient prêts, qui acceptèrent la méthode du choix pour vivre dans Jérusalem et qui ne furent désignés pour faire ainsi. Mais il a ceux qui, dans le gouvernement souverain de Dieu, se trouvèrent appelés à agir de la sorte. Le sort tomba sur eux. Dieu y veillait souverainement afin que ce soit ainsi que les choses aillent pour eux et cela représentait un réel prix. C'était, et de loin, bien plus agréable de vivre en dehors de Jérusalem qu'en dedans. Ces hommes vinrent dans la ville. Ce jour-là, on devait tirer au sort prêts à accepter le résultat comme la volonté de Dieu à leur égard.  

                   Et ensuite on tira au sort et il tomba sur eux pour qu'ils viennent vivre dans la ville. Je peux imaginer certains de ces hommes retournant dans leurs habitations suburbaines et se demandant ce que sera la réaction au foyer à cet égard, disant à leurs épouses : "Ma chérie nous devons aller vivre dans la ville, nous devons déménager et aller à Jérusalem car le sort est tombé sur nous." Eh bien ! Naturellement, le genre convenable d'épouse répondrait ceci : "Mon chéri, c'est un sujet de prière, n'est-ce pas ? Nous avons prié à ce sujet disant que si cela devait être notre part, le Seigneur agirait souverainement, s'Il nous voulait là Il ferait tomber le sort sur nous. C'était devant le Seigneur, c'est très bien, le Seigneur le veut. Bien entendu, cela implique de laisser notre gentille petite maison de campagne, notre joli jardin et perdre ce cercle d'amis qui nous entoure. Mais cependant, le Seigneur a mis cela sur nous et nous ne devons pas murmurer. Mais il y a les enfants. Peut-être est-ce là la partie la plus difficile : les enfants. Ils doivent perdre tant de choses : cette vie libre, cette vie avec tous ces autres ici autour dans un rayon plus large. Ils sont impliqués avec nous." Et alors, ils se tournaient vers les enfants en disant : "Écoutez, mes enfants, nous devons aller vivre à la ville. Nous devons quitter la campagne, le jardin et toutes ces autres choses et aller à Jérusalem pour le Seigneur, car c'est Sa volonté." Ils étaient des parents très heureux ceux à qui les enfants disaient : "Oui, nous réalisons que votre consécration au Seigneur vous coûte quelque chose, elle signifie beaucoup pour vous. Si nous sommes aussi impliqués eh bien, naturellement c'est pareil pour nous, mais nous sommes avec vous dans la chose."

                    Je ne pense pas dire que ce soit tout de l'imagination. Je suis vraiment sûr que c'était difficile d'aller habiter à Jérusalem, c'est toujours couteux de vivre au cœur du témoignage. Ceux qui sont appelés doivent renoncer à bien des choses que d'autres peuvent avoir. Vous perdez votre large cercle d'amis quand vous avancez en plein cœur des intérêts du Seigneur. Il y a beaucoup de gens qui ne comprennent pas votre engagement. Ils vous considèrent comme fous et vous perdez leur confiance. Ils ne peuvent pas croire que le chemin que vous prenez est bon et ils discutent : "Assurément, ce n'est pas la volonté du Seigneur pour vous." Oui, vous perdez beaucoup d'amis, et vous pouvez perdre bien d'autres choses. Vous pouvez y impliquer également vos enfants, ils peuvent perdre beaucoup si vous marchez entièrement avec le Seigneur.

                    Mais écoutez : "Ils seront mon trésor particulier." Être un trésor particulier pour le Seigneur contrebalance sûrement la facture ! Cela a bien plus de valeur que la facture. Si vous continuez avec le Seigneur, cela signifie qu'il y a bien des choses que vous aimeriez avoir, des choses tout à fait légitimes et justes au sujet desquelles il n'y a rien à redire, mais que vous devrez lâcher du fait de votre appartenance absolue pour le Seigneur. Et si vous en impliquez d'autres dans la souffrance, le prix de tout cela est une gorgée très amère de la coupe. Il n'y a rien qui indique que ces gens qui furent choisis pour aller habiter à Jérusalem n'aient pas eu un peu de lutte à ce sujet, que cela ne leur ait pas coûter quelque chose. Mais le fait est que par leur empressement à continuer avec le Seigneur, ils ont triomphé de tout.

                    Je pense que c'est une chose merveilleuse que dans le classement des livres de la Bible il y ait un tel gros écart entre Néhémie et Malachie, et que Malachie vienne tout à la fin avec cette mention : "Ils seront à moi, mon trésor particulier, dit l’Éternel des armées au jour où que je ferai." C'est coûteux à bien des égards,de vivre au cœur du témoignage. Je le redis, vous pouvez être privés de bien des choses, de bonnes choses. Vous pouvez perdre beaucoup d'amis. Vous pouvez perdre une vie d'opportunité plus large. Oh ! Combien se sont arrêtés en disant : "Bien des portes me seront fermées si je prends cette voie ! Combien je serai dépossédé d'une grande influence ! Je diminuerai mon champ d'action en prenant cette voie-là." Pour ces raisons, beaucoup ont opposé un refus pensant que c'était un argument légitime de se cramponner à un champs d'action et à une influence plus large plutôt qu'à toute le pensée du Seigneur. Voilà une façon bien erronée d'estimer des valeurs, parce qu'elles ne sont pas de grandes dimensions, elles sont intrinsèques et essentielle.


LA VALEUR INTRINSÈQUE
DU TRÉSOR PARTICULIER

                    Et ainsi la valeur que le Seigneur possède, comme vous le constatez très clairement, se trouve juste dans un petit nombre, comparativement. C'est "un jour de petites choses". C'est une compagnie comparativement petite au sujet de laquelle le Seigneur dit "Mon trésor particulier". La valeur est intrinsèque. C'est là que le Seigneur trouve ce que Son cœur désire, et ce que je dis, je crois, nous conduit à la chose bien plus grande. Ce n'est pas que la pensée du Seigneur s'achève là en petitesse parce que l'Ancien Testament se termine avec ce temps de petites choses, cette petite compagnie craignant le Seigneur. Mais c'est là le lien entre l'ancienne dispensation et le début de la nouvelle, la venue du Seigneur Jésus et tout ce qui a suivi. Car, durant les quatre cents années séparant les Testaments, il y a toujours cette petite compagnie restant rattachée à la pleine pensée du Seigneur. Quand vous ouvrez le Nouveau Testament et que vous commencez le récit tel qu'il fut donné par Luc, vous trouvez là ce lien : la petite poignée représentative. Voici Anne, voici Siméon, voici dans Jérusalem une compagne qui attend la promesse, le Messie, comptant sur ce jour-là. Ils sont liés à ceux qui "craign(ai)ent" . Ah, mais c'est quelque chose, bien qu'extérieurement petit, est devenu si intrinsèquement grand, préparant une voie pour la venue du Seigneur. 

                    Non, cela ne se termine pas là, mais le défi s'y trouve. Combien nous sommes dans l'erreur quand nous mesurons les choses par leur grande dimension, par leur nombre. C'est la façon de mesurer du monde. C'est ainsi que le monde est entré dans l’Église : mesurer les choses par leurs nombres, une taille, une étendue, ce qui est visible et mesurable d'un point de vue naturel. "Oh, cela doit être quelque chose pour Dieu ! Regardez son importance !" Pas nécessairement. Il s'est trouvé souvent que la chose de Dieu la plus grande ait été très petite aux yeux humains.

                    Nous retournons pour un instant, en terminant , à la longue lise de Néhémie 11. Je suppose que lorsque vous avez lu le livre de Néhémie, vous avez sauté ce passage : ces noms, ces noms terribles imprononçables! Vous avez dit : "Oh ! Passons à quelque chose de plus intéressant que ceci !" Mais cette liste est peut-être l'une des choses les plus intéressantes de ce livre. Le Seigneur a pris en considération chaque individu qui s'offrit de cette façon, a noté son nom et inscrit dans ce livre. Il est non seulement mentionné par son nom dans ce livre, la Bible afin que toutes les générations successives le reconnaissent, l'identifient, mais il se trouve inscrit dans l'autre livre dans le Ciel pour l'éternité. Cela n'est pas une petite chose : avoir votre nom, non seulement inscrit dans le Livre de Vie de l'Agneau comme quelqu'un né d'en haut, un citoyen du Ciel, mais dans le "le livre de souvenir" du Seigneur comme ayant suivi l'Agneau partout où Il va, faisant partie d'une compagnie enregistrée, oui, d'entre tous les sauvés, tous les rachetés, cette sorte de prémices pour Dieu.

                    Est-il besoin d'en dire plus ? Quel est l'appel de ces messages ? C'est là le point auquel nous arrivons. J'espère que cela représente pour vous une consolation. Nous désirons toute la consolation que nous pouvons obtenir, mais nous connaissons quelque chose du prix. Récemment, combien souvent des personnes m'ont dit : "Quand prendrez- vous votre retraite , Un tel l'a prise, un autre la prend", oui des ministres de l’Évangile ! Il n'y a aucune trêve dans cette guerre, aucun jour de retraite, frères et sœurs. Je suis navré pour vous ! Vous n'allez pas être ici-bas mis à la retraite et passer votre vie à végéter. Vous devez continuer jusqu'au dernier soupir, en poursuivant le combat et en payant le prix jusqu'à la fin. Il y a un prix lié au plein dessein de Dieu, et nous le connaissons de bien des manières.

                    Mais, oh, la réponse ! Le Seigneur en prend note. Il l'inscrit et Il dit "Cette dîme, ce peuple d’offrande volontaire sera Mon trésor particulier au jour que Je ferais." Je ne sais pas comment cela va se passer, ce que cela va signifier. Bien entendu, c'est une déclaration imaginée : à savoir que dans une grande maison il y a quelque chose parmi tous les biens et les ornements, qui est particulièrement précieux au propriétaire, et toutes les fois que ses amis viennent, il leur montre toujours cela : "Avez-vous vu ceci ? C'est très précieux. Je considère ceci comme plus cher que tout ce que j'ai d'autre. En vérité cela représente plus pour moi que tout le reste mis ensemble, un trésor particulier."

                    C'est là ce qui se trouve à l'arrière-plan. Comment cela va se passer, je ne sais pas, mais c'est ce que cela signifie. Ceux qui prennent cette voie en paieront ce prix, en accepterons les conséquences, seront en quête de ce genre de chose, à savoir, une offrande volontaire au Seigneur en faveur de tout ce qu'Il désire et de ce à quoi Son cœur aspire, seront dans Sa maison comme cela. Il attirera l'attention sur eux et dira : "Regardez ici, avez-vous ceux-ci ? Ils sont particulièrement précieux pour moi. Ils ont suivi l'Agneau partout où Il allait."

                    Que le Seigneur nous accorde la grâce d'être de ceux-là ! 

T. A. S.

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