samedi 31 octobre 2015

(6) L’ÉVANGILE DE LA GLOIRE T. Austin Sparks

Chapitre 6

LA GLOIRE D'UNE VIE QUI TRIOMPHE DE LA MORT

Lire Esaïe 8:16-9:2

"Voici, moi et les enfants que l’Éternel m’a donnés, Nous sommes des signes et des présages en Israël, De la part de l’Éternel des armées, Qui habite sur la montagne de Sion." (Esaïe 8:18)

                    Permettez-moi de rappeler que nous sommes ici occupés de la plénitude. C'est ce qui gouverne tout ce que nous avons à dire. Ce rétablissement de la pensée et de l'intention divines, c'est aussi ce qui était en vue au temps des prophètes. Nous, dans notre temps nous avons besoin de cela, mais dans le livre des Actes, ce n'était pas nécessaire. En ce temps-là, tous les les principes de la plénitude étaient agissants. Vous découvrez là beaucoup de choses que le Seigneur désirait avoir. Mais rapidement le radieux matin s'est estompé et le besoin du rétablissement s'est manifesté. En parcourant la Nouveau Testament, vous voyez combien tout cela est vrai. En arrivant au premier chapitre de l’Apocalypse, vous voyez cette préoccupation pour retrouver tout ce qui a été perdu. La plupart du temps le Seigneur a dû parler des choses qui sont parties, d'un état qui a été perdu. C'est la restauration qui est en vue. Nous sommes dans un temps où la question du rétablissement se pose, où la fonction et le principe prophétique doivent opérer. Cela implique qu'un vase prophétique soit levé pour proclamer ce qui est la pensée originelle de Dieu concernant Son peuple.

Le témoignage dans Sion est résumé par la vie

                    Dans notre précédente méditation, nous avons vu quelque chose de la signification de Sion en rapport avec la souveraineté, la plénitude, la lumière et la gloire. Si nous regardons ce que renferment tous les éléments et les caractéristiques de Sion, nous le trouvons dans un mot : la vie, bien sûr nous pensons à la vie divine. Car le témoignage de Sion est fondamentalement celui de la vie, une vie particulière, une vie absolument différente de toute autre vie. 

La vie divine : une nature

                    Premièrement cette vie est une nature. A travers ces messages, nous avons parlé de l’Évangile de la gloire du Dieu béni, du Dieu satisfait. Nous avons dit que la gloire est le rayonnement de la nature de Dieu, se manifestant et s'exprimant. Cette nature divine nous est donnée dans la vie Éternelle que nous recevons lors de notre nouvelle naissance. C'est une nature qui est plantée intérieurement et dans laquelle se trouve, de manière inhérente, cette ressemblance divine. Bien sûr, je ne veux pas dire que nous avons en nous, la Déité. Est-ce encore nécessaire pour moi de redire cela ? Toutefois considérons simplement ce que Pierre disait : "...afin que par elles (les promesses) vous deveniez participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise" (2 Pierre 1:4) C'est dans cette vie dont nous parlons, que réside la nature divine. C'est toujours interdépendant dans le domaine subjectif/objectif, c'est-à-dire que nous avons cette vie dans le Fils de Dieu et que nous l'avons seulement en nous-mêmes, dans la mesure où nous avons Christ en nous. Nous ne devenons pas divins, et aucune nouvelle mesure de  divinité ne peut nous faire devenir ainsi ! Nous ne sommes pas de grands "olympiens" et jamais nous ne le serons. C'est un aspect essentiel de ce que nous disions auparavant. Nous ne devenons pas cela. Ce vase sera toujours quelque chose qui attribue tout à Dieu et donc avec de tels vases, il y aura des personnes qui elles-mêmes seront très imparfaites. Vous ne pourrez jamais dire en parlant de celles-ci qu'elles sont grandes par elles-mêmes. Ce seront des personnes très humaines, et la marque de leur humanité sera la complète dépendance à l'égard du Seigneur pour toute manifestation de bonté. Elles savent que si il y a quoique ce soit en elles qui ait de la valeur, c'est parce que le Seigneur est là, parce qu'Il est entré. Mais en disant cela et en le gardant dans l'esprit, avec tout ce que nous avons dit, nous répétons qu'il nous a été donné la vie incréée de Dieu, la vie divine en Jésus-Christ, et cette vie est la nature de Dieu. Cette vie ne pèche pas et sera toujours le moyen pour nous corriger, quoique notre vie propre fasse, quoique notre nature propre fasse. C'est la raison pour laquelle, ceux qui sont au Seigneur, et qui font des erreurs, passent par des temps beaucoup plus éprouvants, de manière intérieure, que n'importe qui d'autre. Ils ont un standard qui s'est établi en eux et ils ne suivent pas des choses externes, parce que c'est en eux-mêmes qu'il y a la norme d'une vie sans péché. Si jamais nous soulevons la question de la perfection, sans péché, nous ne serons jamais capables de penser cela à notre égard. Cela peut être seulement dit de cette autre vie, que nous avons reçue gracieusement. Cela ne peut être dit que de cette vie-là.

                   Dieu commence avec cette puissante potentialité de sainteté, la suprême dynamique de Sa propre ressemblance. Il plante cela en nous, au commencement de notre expérience spirituelle et de la vie chrétienne. Il y a en cela toute les puissantes possibilités de Dieu Lui-même. Cette nature a Sa manière d'agir quand nous lui cédons, nous conformant à Ses demandes, reconnaissant Ses lois, comme nous reconnaissons les lois de notre vie naturelle, nous parvenons à la plénitude de la santé spirituelle. C'est seulement ainsi qu'il y aura une Église qui a la gloire de Dieu : "à lui soit la gloire dans l'église et en Jésus-Christ, dans toutes les générations aux siècles des siècles ! Amen !" (Ephésiens 3:21) "Il me montra la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel d'auprès de Dieu, ayant la gloire de Dieu" (Apocalypse 21:10-11) Cette gloire, qui est la nature de Dieu, réside dans la vie même de Dieu qui nous est donnée à nous. Est-ce que cela est trop élémentaire pour vous? C'est cependant la première chose que nous devons reconnaître.


La vie divine : une méthode

                    La deuxième chose ne nous est peut-être pas familière, du moins dans sa définition, c'est que cette vie est une méthode. Nous avons souvent dit que la méthode de Dieu est la méthode biologique et non pas celle mécanique. La méthode de l'homme est habituellement mécanique, même dans l’œuvre de Dieu. Il fait une machine, il fait "un char philistin" : une sorte de machinerie, un appareil pour servir Dieu, une chose extérieure, un cadre. C'est la manière pour l'homme d'accomplir l’œuvre de Dieu. Avec Dieu c'est toujours la méthode de la vie. Quand Il désire une œuvre, Sa méthode consiste à implanter Sa vie même pour sa réalisation. C'est Sa base, Sa méthode. Est-ce qu'Il va développer quelque chose ? Alors ce sera par la vie, seulement par la vie et l'accroissement de la vie.

                    Cela signifie simplement que la réelle croissance de l’Église, le développement et l'expansion de ce qui est entièrement de Dieu, dépendra entièrement de la mesure de la vie divine qui sera présente. C'est la méthode de Dieu. Pour tout ce qu'Il se propose de faire, c'est Sa méthode. L'une des grandes actions que l'ennemi fera sera d'empêcher que cette vie s'implante en nous. S'il n'y arrive pas de manière ouverte, par une action directe, il agira par la tromperie ou par la contrefaçon, qui sont des moyens similaires. Je voudrai dire ceci, c'est qu'il y a un très grand nombre de choses, produites dans l’œuvre de Dieu, qui ne sont pas issues de la vie. Il n'y a rien de cela. Il y a l’enthousiasme, de l'entrain, il y a de l'intérêt, des sensations et des émotions fortes. Les débordements naturels de l'âme se manifestent, attirés et alimentés, car choyés. Ils progressent portés par leur propre élan, se gardant d'être démasqués, mais vous devrez toujours les alimenter d'avantage, toujours plus ! La méthode de Dieu, elle, est intérieure. C'est Sa propre vie et quand Il obtient le passage pour Sa propre vie, il n'est pas nécessaire d'utiliser ce qui est externe, la chose va d'elle-même.

                    Vous avez cela au début, dans le livre des Actes. Quand les choses sont telles que le Seigneur les veut, la vie résout tous les problèmes, rencontre tous les besoins, donne toutes les directions. La vie, bien sûr, non comme une chose abstraite, mais dans le Saint-Esprit. L'Esprit de vie est une intelligence puissante pour la direction et le conseil. Si vous êtes vivants dans l'Esprit, et que vous priez pour un problème, vous savez par le témoignage de la vie si votre demande est selon la pensée du Seigneur. A l'opposé, vous savez que le Seigneur n'est pas intéressé par cette autre demande, parce que la vie pour celle-ci n'est pas en vous. C'est cela, l'intelligence spirituelle. C'est cela avoir vos sens exercés à discerner le bien du mal : "Mais la nourriture solide est pour les hommes faits, pour ceux dont le jugement est exercé par l’usage à discerner ce qui est bien et ce qui est mal." (Hébreux 5:14) C'est une affaire de fonction résultant de la vie. Allez ici et là dans l’œuvre de Dieu, et vous verrez que c'est le secret de tout. Les choses qui sont à faire ou celles qui ne le sont pas, celles qui doivent être réalisées maintenant, celles qui doivent attendre. Quelle que soit la question, tout se résout à une question de vie, dans l'Esprit, dans les croyant et dans l’Église. Bien sûr, ceci est vraiment élémentaire. 

                     Vous le savez assez bien, et le diable le sait assez bien aussi , que le grand secret de la réussite, c'est la vie. "Ainsi donc, permettons-leur d'avoir une apparence de vie" dit l'ennemi " afin de triompher par la mort". Et il triomphe très souvent, par la grande arme de la mort, laissant un certain une apparence de vie pour ensuite tout faire dériver, de telle manière que les gens ne soient plus prêts à renouveler une telle expérience. "Tout n'est qu'un mythe, tout est faux" s'exclament-ils. Et le dernier état de cette situation est pire que le premier. Mais Dieu détient le véritable secret. Actuellement, le témoignage de Sion est là, dans la vraie vie de Dieu, non seulement comme une nature et une puissance, mais comme une méthode. Si nous sommes préoccupés de l’œuvre du Seigneur, le point sur lequel nous devons fixer notre attention est le suivant : Cette vie doit avoir un accès limpide et sans entrave en nous et dans tous ceux qui sont concernés.Cela nécessitera bien sûr, à l'égard de beaucoup de choses, l'application de la croix pour les mettre hors du chemin. Je ne vais pas insister sur cela pour le moment. Mais je dis simplement que cette vie divine est la méthode, de Dieu. Il en a toujours été ainsi.


La vie divine : une loi

                    Ensuite, il y a une loi. Paul l'appelle : "la loi de l'Esprit de vie en Jésus-Christ" (Romains 8:2); Maintenant, quelle est la nature de cette vie, de cette loi ? La loi de la vie signifie que c'est la spiritualité qui est la norme première et finale de Dieu. C'est par cette loi, et non par une autre norme que Dieu juge un acte, une chose. Il juge entièrement par la spiritualité. C'est une chose très profonde. Vous pouvez avoir tout le cadre de la vérité et cependant être dans l'absence totale de spiritualité. Tout avoir, et peut-être avec une belle et magistrale et astucieuse présentation des choses, mais sans consistance. J'ai entendu une présentation parfaite et magistrale de la lettre aux Ephésiens, mais si vous êtes spirituels cela vous laisse froids et sans vie. Pourquoi ? Parce que nous pouvons charnellement présenter ce qui est divin par la seule habileté de notre propre cerveau et des ressources de notre âme. Nous pouvons décrire tout ce qui est divin et en être la source : par la force du cerveau, la force de la volonté et des émotions. Cela peut sembler être, pour un moment, un merveilleux exposé des Écritures, mais après tout, que cela produit-il ? C'est peut-être simplement charnel. N'est-ce pas John Bunyan qui a dit que le plus grand danger qu'il ait connu c'était que les choses divines soient charnellement maniées ? La spiritualité est la norme de Dieu. Cela peut paraître moins ingénieux, mais cela ira beaucoup plus loin. Notre mesure devant Dieu, c'est uniquement la mesure de notre spiritualité, de notre vie spirituelle. Ce qui nous caractérise est déterminé par notre vie spirituelle, et par rien d'autre.

                    Et qu'est-ce que la spiritualité ? Bien, Dieu est Esprit. C'est donc seulement ce que le Seigneur est, et c'est tout. C'est la mesure dans laquelle le Seigneur peut être rencontré en nous, la mesure dans laquelle il est manifeste que le Seigneur a Sa haute main sur nous. Il nous subjugue, Il se situe au-dessus de nous, Il prend notre place. Oh, c'est éprouvant. Nous échouons tous là. Nous échouons souvent terriblement. Je ne dis pas que nous devrions jamais échouer. Ce serait trop vous décourager. Mais je dis que si nous croissons spirituellement, les mêmes anciens travers ne devraient plus être tout aussi dominants, comme ils l'étaient jadis. Nous ne devrions pas échouer maintenant de la même manière qu'autrefois. Le Seigneur a de plus en plus de place en nous, c'est cela la spiritualité. Ne pensez pas à la spiritualité comme à quelque chose d'abstrait, volant quelque part en haut, dans les airs, ni à des mots et toutes sortes de débats et discussions évoquant les choses élevées et vertueuses, qui ne sont, après tout, que mentales. Ce n'est pas la spiritualité. Il y a une fausse spiritualité qui est une totale tromperie. Nous connaissons de gens dont la spiritualité les a faits supérieurs aux Écritures ! Les Écritures ne sont pas la base du gouvernement de leur vie. Peu importe ce que la Bible dit : le Seigneur m'avait dit de faire cela, disent-ils. Et cependant, il y avait un passage dans l’Écriture qui contredisait directement leur action. Vous pouvez penser que c'est extrême, mais c'est seulement le fruit d'une fausse spiritualité qui commence bien quelque part.*

                    Rappelons-nous que la véritable spiritualité est premièrement une question de caractère. Est-ce que le Seigneur est rencontré ? Est-ce que cela atteste en nous comme procédant du Seigneur ? Bien, la loi de la vie c'est la spiritualité. C'est une vie spirituelle parce qu'elle est la vie de Dieu.

Une œuvre pratique
                   
                    Maintenant nous allons considérer cela d'une manière très pratique. Je reviendrai à une section de l'Ancien Testament, non pour l'étudier, mais pour la remémorer. A la fin du premier livre des Rois et au début du second livre des Rois, vous avez les ministères d’Élie et d’Élisée et quand vous regardez ces ministères, vous trouvez que leur caractéristique distinctive, à tous les deux, était la vie. Je ne vais pas considérer tous les épisodes, mais juste en voir la finalité. La caractéristique distinctive était la vie, cela indiquait ce qui posait un problème pour le peuple du Seigneur. C'est à cause de cela qu'ils ont été appelés à être prophètes, et ils ont été au-delà du peuple du Seigneur. Vous vous rappelez que leurs ministères ont dépassé le cadre d'Israël. C'est ce dont parlait le Seigneur Jésus à Nazareth : "Je vous le dis en vérité: il y avait plusieurs veuves en Israël du temps d’Élie, lorsque le ciel fut fermé trois ans et six mois et qu’il y eut une grande famine sur toute la terre; et cependant Élie ne fut envoyé vers aucune d’elles, si ce n’est vers une femme veuve, à Sarepta, dans le pays de Sidon. Il y avait aussi plusieurs lépreux en Israël du temps d’Élisée, le prophète; et cependant aucun d’eux ne fut purifié, si ce n’est Naaman le Syrien." (Luc 4:25-27). Ainsi le témoignage devait toucher Israël et au-delà d'Israël. Gardez cela en pensée. Et ce fut le témoignage de la vie. Ce fut la question qui était en vue pour le peuple du Seigneur. Cela démontrait aussi que ces hommes étaient prophètes d'Israël. 

                             Une nouvelle fois, ce ministère rencontrait des situations qui étaient humainement impossibles. Le trait caractéristique de leur ministère c'était la vie. Le Seigneur débattait avec Son peuple concernant leur vie, leur vie spirituelle et leur témoignage à l'égard des nations. C'était une question de vie  dans le ministère pour rétablir ce témoignage. Et il devenait nécessaire qu'ils soient continuellement confrontés à des situations humainement impossibles et qui ne pouvaient se régler que de façon divine.

                         Maintenant dans ces deux hommes, bien sûr, vous avez en type Christ et l’Église. Christ est représenté par Élie, parvenant finalement au Jourdain et du Jourdain allant vers la gloire, lors de Son ascension, son manteau tomba sur son successeur. L’Église, représentée par Élisée saisissant le ministère du Seigneur élevé et glorifié, dans la puissance de Son Esprit, accomplissant Ses premières paroles : " En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes, parce que je m’en vais au Père". (Jean 14:12) Que représente Élisée ? Nous avons dit qu'il représente l’Église, mais nous devons être plus précis que cela. Il représente le ministère de l’Église sur la base du Saint-Esprit présent dans l’Église, mettant en évidence toutes les valeurs, toutes les potentialités de la résurrection, de l'ascension et de la glorification de Christ. Vous voyez qu'ils sont allés tous deux au Jourdain, ils ont tous deux traversé le Jourdain, l'un avec l'autre (en employant le langage du Nouveau Testament, l'un dans l'autre). Sur l'autre rive du Jourdain a eu lieu la glorieuse ascension du maître. Alors, le successeur ramassant le manteau, recevant le Saint-Esprit, s'est mis en marche pour manifester la puissance et les puissantes vertus de la vie de résurrection. "Où est le Seigneur, le Dieu d’Élie ?"

                     Il a répondu de nombreuses fois à cette question, à travers tous ceux qui étaient confrontés à des situations de mort. Si vous pouvez saisir cela, vous avez la clé pour tous ces incidents. Certaines personnes sont venues et ont été appelés les fils des prophètes. Bien ! Bien sûr en considérant l'histoire telle qu'elle est écrite, vous n'êtes pas emballés par ces fils des prophètes. Malgré tout, ils typifient quelque chose. Qu'est-ce qu'ils signifient ? Ils représentent ceux qui serviront parmi le peuple du Seigneur en relation avec cette énergie de l'Esprit, qui est présente dans Élisée, ceux qui, parmi le peuple du Seigneur servent pour le témoignage de Jésus, pour le témoignage de Sa vie ressuscitée. C'est très simple.

                  Maintenant, regardez ce qui est arrivé. Ces fils des prophètes ont dû entrer dans l'expérience pour  pouvoir servir. Ce ministère particulier qui progressait était le ministère de la vie vainquant la mort. Considérons, à présent, les choses qui sont citées, les eaux de Jéricho, la mort dans le pot, le fer de hache tombant dans le fleuve et qui a surnagé. Tout fait allusion à la mort agissant dans diverses direction et de plusieurs manières, (chacune d'elles ayant sa propre signification) et de la vie se manifestant triomphalement sur la mort, lors de ses tentatives. Ces fils des prophètes ont eu l'expérience de tout cela, et ils ont appris en étant terriblement éprouvés. Et chaque fois, il y avait cette attitude : "Maître, que ferons-nous ?"  C'est leur cri sans cesse répété ! Et il doit en être ainsi pour nous qui somment confrontés aux mêmes dilemmes. Mais l'aspect essentiel, c'est que ce fut par ces épreuves profondes et sévères, que ces hommes ont éprouvé la puissance de la vie de résurrection de telle manière qu'ils ont pu être appelés les fils des prophètes.

                   Nous voyons que cela correspond à ce passage qui a été cité"Voici, moi et les enfants que l’Éternel m'a donnés, Nous sommes des signes et des prodiges". Cela signifie quelque chose qui est en dehors du domaine humain. Quelque chose de merveilleux qui ne peut être attribué qu'à Dieu. Ils sont là pour être des signes et des prodiges, et les fils des prophètes à côté d’Élisée, manifestent son caractère, en apprenant à son école de manière expérimentale. 

                     Maintenant, nous sommes d'accord sur le fait que nous avons l'Esprit. Le ministère de l'Esprit est le ministère de la vie vainquant la mort, de toutes manières et en toutes circonstances. Notre éducation est en relation avec cela. Si nous devons entrer dans ce service, ce véritable ministère de vie parmi le peuple du Seigneur, nous devons parvenir à cette connaissance par l'expérience, et par la puissance de Sa résurrection. La seule chose qui puisse réellement servir, c'est cette vie qui triomphe de la mort. A présent, permettez-moi de le redire, c'est par le témoignage (qui n'est pas un témoignage fait de mots, d'expressions, de doctrines, ni un système constitué par des vérités ou par des interprétations) dans la vérité même, dans la puissance, dans la pleine réalité que nous devons amener constamment, non pas une fois ou deux fois, mais de différentes manières et en différents domaines, dans des situations où seul Dieu pourra répondre au besoin. Il est le Dieu de la résurrection qui seul peut ressusciter les morts. C'est cela le témoignage, et ce n'est pas quelque chose dont vous pouvez entendre parler et vous en saisir. Ne vous y risquez pas ! Si vous voulez être dans le cours du ministère de l'Esprit de vie, vous devez affronter le fait que vous allez être plongés dans des situations dans lesquelles personne ne pourra venir vous aider, rien ne pourra répondre au besoin, mais seulement Dieu Lui-même. Cela arrivera plus d'une fois, et vous devrez dire, comme le grand apôtre :"afin de ne pas placer notre confiance en nous-mêmes mais de la placer en Dieu qui ressuscite les morts".  (2 Corinthiens 1:9) Quand le fer surnage, vous avez le témoignage qu'il y a une vie qui triomphe de la mort ! J'aurai désiré voir les divers incidents survenus dans la vie d’Élisée, mais cela nous conduirait trop loin.Nous verrions dans tel ou tel épisode qu'il y a cette constante manifestation de la vie triomphant sur la mort. 
La succession est une question de vie

                    L'aspect que nous voulons considérer à présent, c'est que la succession (dans le domaine spirituel) est une question de vie, une vie qui prouve par elle-même, et à plusieurs reprises, qu'elle est pleinement suffisante pour manifester son pouvoir sur la mort. Le témoignage d’Élie se manifestait à nouveau après son départ. Cela voulait dire que la puissance de la vie était agissante même quand lui-même en tant que serviteur de Dieu et instrument avait quitté la scène. Vous vous rappelez de cet incident de l'homme mort qui était revenu à la vie après avoir touché les os d’Élisée. Le témoignage apporté est que le prophète peut être mort, mas cette vie n'est pas morte. Le vase pour un temps donné, peut être mis de côté, ou repris, mais la vie elle-même va de l'avant. Si elle touche ce qui est mort, elle le restaurera en nouveauté de vie. C'est le grand principe de la succession spirituelle. Le principe de Dieu, c'est la vie. C'est ce que je veux souligner. Vous ne pouvez pas avoir de succession, concernant les ministères ou certains instruments particuliers. Vous ne pouvez pas avoir la garantie que la chose ira de l'avant pour accomplir le dessein original en nommant des successeurs. Il doit y avoir un témoignage de vie, et il vaudrait mieux que les choses cessent quand la vie, qui était à l'origine, n'est plus là. Nous ne devrions pas essayer de préserver une chose qui n'aurait plus en elle-même, cette vie de Dieu. La terre, aujourd’hui, est encombrée par des organisations, des œuvres, qui avaient commencé dans la vie, mais qui l'ont perdue au fil du temps. Et actuellement, elles se maintiennent, à grands frais, sans accomplir pour autant le dessein vital. La succession est une affaire de vie. Souvenons-nous de cela. Oh, si nous avons du mal à retenir le reste, souvenons-nous au moins de cela. Nous ne devons pas obtenir quelque chose avec un nom. Nous ne voulons pas perpétuer des choses, des lieux, des ministères, ni même un enseignement. Non, pas du tout ! Si la chose doit continuer quand nous nous en serons allés, cela pourra se faire que si la vie de Dieu est dans cette chose pour la porter. Elle doit témoigner encore qu'elle procède de Dieu et non pas de nous-mêmes. Nous pouvons faire ceci ou cela, mais seul ce qui est de Dieu progressera. Cela ne dépend pas des circonstances ou des personnes, mais repose sur le Seigneur Lui-même. Le principe divin de la succession, c'est la vie, la vie du Saint-Esprit.

La vie par la croix

                    Bien, encore un mot pour parler du contraste entre le serviteur d’Élisée, Guéhazi, et les fils des prophètes. Guéhazi est un triste personnage. Vous vous rappelez des divers incidents, lors de son association avec le grand homme de Dieu qu'était Élisée. Guéhazi représente l'association du personnel avec le témoignage. Souvenez-vous quand le fils de la veuve mourut et qu'elle alla auprès du prophète, et que le prophète dit à Guéhazi : " Ceins tes reins, prends mon bâton dans ta main, et pars. Si tu rencontres quelqu’un, ne le salue pas; et si quelqu’un te salue, ne lui réponds pas. Tu mettras mon bâton sur le visage de l’enfant." (2 Rois 4:29) La femme vit qui était ce Guéhazi, car habituellement les femmes voient les gens de cette espèce, et elle n'a pas mis toute sa confiance en lui. Elle s'attendait au prophète, mais Guéhazi est arrivé avec la bâton du prophète et un air très important, je pense, très professionnel, lui le serviteur du grand prophète ! Il est entré et s'est dirigé vers la pièce où le garçon se trouvait. Il a mis le bâton sur le garçon, et s'attendait à voir quelque chose se passer. Mais rien ne s'est produit. Sans nul doute Guéhazi a du mettre en œuvre la méthode préconisée pour que le miracle se produise. Peut-être le bâton était dans une mauvaise position a-t-il du pensé ? Il a donc essayé une nouvelle fois, mais rien ne s'est produit. Pour finir, il du admettre son incapacité et repartir en confessant son échec.

                    Les fils des prophètes, par contre, ont également été confrontés à des situations difficiles, où l'intervention de Dieu était nécessaire. Mais ils ont vu la victoire sur les situations. Où est la différence ? Quelle est l'explication ? Je pense que nous la trouvons dans ceci. Vous vous souvenez que quand le Seigneur descendit de la montagne de la transfiguration, Il a trouvé certains de Ses disciples avec un pauvre père qui leur avait amené son fils pour qu'il soit guéri. Le père a dit au Seigneur : "je l'ai amené à tes disciples et ils n'ont pas pu le guérir." (Matthieu 17:16) Ensuite les disciples ont demandé au Seigneur : Pourquoi n'avons-nous pas pu le mettre dehors (en parlant du démon) ? Bien; Vous vous rappelez comment Guéhazi a fini. Il avait vu le miracle dont Naaman avait été l'objet. Celui-ci se voyant guéri de sa lèpre a voulu faire un présent au prophète, mais le prophète l'a refusé. Mais Guéhazi était gouverné par des intérêts personnels et il est allé auprès de Naaman, et en inventant une histoire, il a obtenu le présent. Quand il est revenu, son maître lui a dit :"Mon esprit n'était pas absent lorsque cet homme a quitté son char pour venir à ta rencontre.... La lèpre de Naaman s'attachera à toi." (2 Rois 5:26-27) Guéhazi est devenu lépreux. Maintenant c'est une chose très solennelle de rapporter cela au Nouveau Testament. Voyez-vous Simon Pierre, dans cette cour, reniant Son Seigneur trois fois avec des serments et des malédictions ? Que signifie tout cela ? C'est étroitement associé avec le Seigneur même de la vie, le Prince de la vie, et pour Pierre, comme pour d'autres disciples, durant tout le temps de cette association avec Jésus, vous pouvez déceler des intérêts personnels. Ils avaient des intérêts pour le Royaume, ils voulaient la position du royaume, ils se querellaient entre eux pour savoir qui serait le plus grand dans le Royaume. Oui, il y avait des éléments personnels et la fin de tout cela c'est la mort et la lèpre spirituelle. Tout ce qui est personnel, professionnel, dans le domaine de notre association avec le Seigneur, va se terminer par notre défaite. Cela ne fera pas progresser le témoignage.

                   Les fils des prophètes étaient dans une autre position. Ils étaient en union vivante avec celui qu'ils appelaient Père. Il n'y avait rien en eux qui soit de l'intérêt personnel. Quoique vous puissiez dire à leur sujet, malgré leurs défauts, leurs faiblesses et leurs échecs, vous devez reconnaître que ces hommes sont réellement en esprit, d'un même cœur avec leur maître, et ils reconnaissaient que pour eux tout dépendait de ce maître. Est-ce qu'il y a du poison dans le pot ? Bien, lui seul peut résoudre la situation. S'agit-il d'une foule affamée de gens ayant besoin de nourriture, alors qu'il n'y a rien pour eux ? Lui seul peut le faire, il les alimentera. Est-ce que ce fer de hache est allé par le fond? C'est lui qui peut le récupérer et non pas Guéhazi ! Le pouvoir est en lui et en lui seulement. Ils sont en esprit de l'autre côté du Jourdain, dans le domaine où les éléments personnels ont été traités. Je reconnais que l'image est imparfaite, mais je pense qu'il n'y a aucun doute que c'est ce principe que nous avons dans tous ces exemples.

                   Si la croix n'a pas fait son œuvre, nous sommes quelque chose dans l’œuvre de Dieu, et l'issue c'est la mort et non pas le chemin de la vie. Quand nous revenons au domaine pratique, c'est la voie de la mort, comme Guéhazi, et cela doit être rejeté en fin de compte, dans la honte et dans l'échec. Quand la croix a été bien plantée dans cette vie propre, ce n'est plus moi mais Christ. C'est la voie de la vie. Nous pouvons entrer dans des situations très difficiles, qui peuvent être considérées comme la mort, mais non "point à la mort; mais... pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié..." (Jean 11:4)

La mort est une occasion pour manifester la gloire de Dieu

                   Ceci est un fait. Pour que le témoignage de Jésus naisse en nous et soit en nous, cela nécessite en premier lieu notre mise de côté par la croix. L'union avec Christ sur la base de Sa vie ressuscitée nous permet d'entrer dans des situations de mort, et qui paraissent être la fin de tout. Mais ces situations sont en réalité prédéfinies pour la glorification de Dieu. Rappelons-nous qu'il y a cette souveraineté derrière ces expériences, ce ne sont pas des accidents, ce ne sont pas juste des disgrâces : Ses disciples lui posèrent cette question : Rabbi, qui a péché, cet homme ou ses parents pour qu'il soit né aveugle ? Jésus répondit : Ce n'est pas que lui ou ses parents aient péché; mais c'est afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui". (Jean 9:2-3) Que Dieu puisse être glorifié. Quelle étrange souveraineté qui se manifeste par un homme aveugle de naissance!  

                    Lazare était malade et il est mort, mais il y a la souveraineté derrière tout cela. Le Seigneur Lui-même se tient en retrait pour laisser place à cette souveraineté : "Jésus lui dit : Ne t'ai-je pas dit que si tu crois tu verras la gloire de Dieu ?"  (Jean 11:40) C'est ce qui gouverne tout cela. 

                    Comment voyons-nous nos situations ? Comme des tragédies ? Comme des jugements de Dieu ? Demandons-nous si le Seigneur n'a pas permis tout cela pour manifester profondément Sa gloire. C'est Élie et c'est Élisée. C'est la vie triomphant sur la mort comme une chose souveraine entre les mains de Dieu pour manifester Sa gloire.

                    Mon désir, c'est que tous les termes, les idées et les images employés ne constituent pas seulement l'étoffe d'un message, mais saisissons réellement le cœur même de ce que le Seigneur dit. Le Seigneur désire un vase qui possède ce témoignage, qui possède ce qui est de Dieu, et que tout procède de Dieu et rien de l'homme, qui attribuera toute la gloire à Dieu. Mais pour avoir part dans cette Sion là, le vase pour Sa gloire, nous devons passer par des voies inhabituelles, étranges, et plusieurs fois nous rencontrerons des situations qui nous apparaîtrons comme le triomphe de la mort, et la sentence sera la mort en nous-mêmes : "...nous avons désespéré même de vivre... nous avions en nous-mêmes la sentence de mort." (2 Corinthiens  1:8-9 Darby) Mais alors, il y a la souveraineté dans tout cela :"afin que nous n'eussions pas confiance en nous-mêmes, mais en Dieu qui ressuscite les morts." Regardons à nous-mêmes un court instant. Où est cette espérance ? Y a-t-il un quelconque espoir en nous ? La déclaration est qu'il y a la mort. C'est vrai, mais allons un peu plus loin. Ce n'est pas la finalité pour Dieu. C'est seulement pour "que nous n'eussions pas confiance en nous-mêmes." Est-ce que vous essayez de trouver quelque chose en vous-même qui vous permettra d'espérer ? N'est-ce pas là une partie de la difficulté ? Quelle est la signification de cette introspection satanique qui conduit à la mort, la mort, la mort ? Oh ! Permettez-moi de vous dire du fond du cœur, soyez aussi objectifs que vous le pouvez dans votre foi. Laissez le côté subjectif au Seigneur, ce n'est pas votre affaire, après tout; c'est le côté de Dieu. Notre part est de nous accrocher à Lui, de regarder vers Jésus, et Sa part et de faire le reste. Nous devons simplement le reconnaître comme étant accompli, et nous livrer nous-mêmes afin que le Seigneur le réalise. Ainsi donc, accrochons- nous à Lui, et n'espérons pas en nous-mêmes. Cessons de rechercher tout espoir ou toute confiance en nous-mêmes : "afin que nous n'eussions pas confiance en nous-mêmes." Pourquoi est-ce que le Seigneur vous a conduits à désespérer ? Dans le but de vous arrêter de rechercher un espoir en vous-mêmes, afin que vous cessiez de vous confier en vous-mêmes, mais en Dieu qui ressuscite les morts.


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