samedi 26 mai 2018

(28) COMME CHRIST Andrew Murray Conduit par l'Esprit.

Nouvelle Edition Numérique Yves PETRAKIAN 2011- Numérisation Vincent ROIG 
Diffusion gratuite uniquement en indiquant la source :  
http://yves.petrakian.free.fr/456-bible/livres1.htm
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(28) JOUR COMME CHRIST Conduit par l'Esprit.

« Jésus rempli du Saint-Esprit, revint du Jourdain, et fut conduit par l'Esprit dans le désert. » Luc. 4 :1.
« Soyez remplis de l'Esprit. » Éphésiens 5 : 18.
« Car tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu, sont enfants de Dieu. »
Romains 8 : 14.

                     Dès sa naissance, le Seigneur Jésus avait l'Esprit de Dieu demeurant en lui, et pourtant, il avait besoin parfois que le Père le lui communiquât plus particulièrement encore. Il en fut ainsi à son baptême, quand il reçut le baptême du Saint-Esprit après avoir reçu le baptême d'eau ; il fut alors rempli du Saint-Esprit. Il remonta du Jourdain, éprouvant plus manifestement que jamais la direction de l'Esprit. Dans le désert, il lutta et vainquit, non par sa propre puissance divine, mais comme un homme fortifié et conduit par le Saint-Esprit. En ceci aussi, il était « semblable en toutes choses à ses frères ». (Hébreux 2 : 17)
     
                    Réciproquement, il est tout aussi vrai que ses frères sont en toutes choses rendus semblables à lui. Ils sont appelés à vivre comme lui, et ceci ne leur serait pas demandé s'ils ne disposaient pas de la même force que lui. Cette force est le Saint-Esprit que nous recevons de Dieu. Comme Jésus fut rempli de l'Esprit, puis conduit par l'Esprit, nous aussi, nous devons être remplis de l'Esprit et conduits par l'Esprit.
     
                   Quand nous méditons sur les divers traits du caractère de Christ, ne nous semble-t-il pas souvent impossible de lui ressembler, nous qui avons si peu vécu pour lui et qui nous sentons si peu capables de vivre comme lui? Reprenons courage en nous souvenant que Jésus lui-même ne pouvait vivre ainsi que par l'Esprit. C'est après avoir été « rempli du Saint-Esprit », qu'il « fut conduit par l'Esprit, » au champ de la lutte et de la victoire. La même bénédiction est à nous, aussi bien qu'à lui : nous aussi, nous pouvons être remplis de l'Esprit et conduits par l'Esprit. Jésus, qui a été baptisé par l'Esprit, afin de nous donner l'exemple d'une vie sainte, est monté au ciel pour nous baptiser, nous aussi, et nous rendre par là semblables à lui. Celui qui veut vivre comme Jésus, doit donc commencer par être baptisé de l'Esprit. Tout ce que Dieu demande de ses enfants, il commence par le leur donner. Il nous demande de ressembler à Christ, parce qu'il veut nous donner, comme à lui, la plénitude de l'Esprit. Il faut que nous soyons remplis de l'Esprit.
     
                    Nous voyons ici pourquoi on prêche si peu dans l’Église de Christ la nécessité de l'imiter et de lui ressembler. On croyait généralement pouvoir y parvenir par ses propres forces, à l'aide de quelque influence du Saint-Esprit; on ne comprenait pas qu'il ne faut rien de moins que d'être rempli du Saint-Esprit. Comment s'étonner qu'on regardât comme impossible d'être semblable à Christ, puisqu'on avait perdu de vue la nécessité d'être rempli du Saint-Esprit. On voyait là le privilège d'un petit nombre seulement, et non le devoir auquel est appelé tout enfant de Dieu. On ne réalisait pas assez que : « soyez remplis de l'Esprit » est un commandement qui s'adresse à tout chrétien. Quand l’Église fera la place voulue au baptême de l'Esprit et à Jésus, le Sauveur qui baptise du Saint-Esprit chacun de ceux qui croient en lui, qu'on cherchera à être semblable à Christ et qu'on y parviendra, on reconnaîtra alors que, pour être semblable à Christ, il faut être conduit par le même Esprit que lui, et que, pour être conduit par le même Esprit, il faut être rempli de l'Esprit. La plénitude de l'Esprit est absolument nécessaire pour vivre en vrai chrétien, d'une vie conforme à celle de Christ.
    
                     Le moyen d'obtenir cette grâce est simple : C'est Jésus qui baptise de l'Esprit; celui qui vient à lui, désirant recevoir ce baptême, l'obtiendra. Pour cela, ce que le Seigneur demande de nous, c'est notre entière reddition, c'est que nous renoncions complètement à nous-même pour nous abandonner à lui avec pleine confiance. Voilà ce qui nous permet de recevoir ce qu'il donne.
     
                    Oui, renoncer à soi-même par la foi. Jésus vous demande si vous voulez réellement suivre ses traces et, pour cela, si vous voulez être baptisé du Saint-Esprit. N'hésitez pas à le vouloir. Jetez les yeux sur toutes les promesses qu'il nous fait de nous communiquer son amour et son Esprit, considérez quel privilège en est la conséquence : comme moi, vous aussi. Souvenez-vous que c'est à propos de cette ressemblance avec lui, qu'il disait à son Père : « Je leur ai fait part de la gloire que tu m'as donnée ». (Jean 17 : 22). Songez combien l'amour de Christ et le désir de lui plaire, combien la gloire de Dieu et les besoins du monde plaident auprès de vous pour vous engager à ne pas négliger ce céleste droit d'aînesse, le droit d'être semblable à Christ. Reconnaissez les droits sacrés de Christ sur vous qui êtes racheté par son sang, et que rien ne vous empêche de répondre :
     
                    Oui, Seigneur, autant qu'il est permis à une créature tirée de la poudre de la terre, je veux être comme toi; je suis tout à toi. Je dois et je veux être « en toutes choses » ton image, et c'est pour cela que je te demande de me remplir de l'Esprit.
    
                    Renoncer à soi-même par la foi, voilà ce que veut le Seigneur, et pas moins que cela. Donnons-lui ce qu'il nous demande. Et si nous renonçons à nous-mêmes pour devenir semblables à lui en toutes choses, faisons-le avec la confiance et la sécurité qu'il nous accepte, et qu'aussitôt il fait agir en nous l'Esprit avec plus de puissance. Croyons-le, lors même que nous n'en ferions pas tout de suite l'expérience. Pour être remplis du Saint-Esprit, nous devons nous attendre à Jésus avec foi, bien certain que son amour veut nous donner plus encore que nous ne le prévoyons.
    
                    Avec cette assurance-là, abandonnons-nous entièrement à lui. Que notre renoncement et notre foi soient sans réserve. Pour suivre Christ, il faut obéir à cette loi fondamentale : « Celui qui aura perdu sa vie à cause de moi, la retrouvera ». (Mathieu 10 : 39). Le Saint-Esprit vient alors nous dépouiller de notre ancienne vie et nous donner la vie de Christ. Renoncez donc à cette ancienne vie, où vous avez voulu agir par vos propres forces et veiller par vos propres efforts, et croyez que le Saint-Esprit renouvellera incessamment en vous votre vie spirituelle, tout aussi naturellement que l'air que vous respirez entretient la vie de votre corps. Dans l’œuvre du Saint-Esprit en vous, il n'y aura ni rupture, ni interruption. Vous serez enveloppé du Saint-Esprit comme de votre élément vital ; il vous sera comme l'air que vous respirez. Par l'Esprit, « Dieu produira en vous le vouloir et le faire selon son bon plaisir » (Philippiens 2 : 13).
     
                    Ô chrétien, ayez un profond respect pour l’œuvre de « l'Esprit qui habite en vous ». (Romains 8 : 11). Croyez que la volonté de Dieu est de faire agir en vous son Esprit avec puissance, de vous rendre ainsi d'instant en instant conforme à l'image de Christ. Occupez-vous de Jésus et de sa vie sur la terre, cette vie qui est à la fois votre modèle et votre force, et soyez certain que le Saint-Esprit saura faire son œuvre dans le secret de votre cœur, en vous communiquant quelque chose de Jésus. 
     
                    Souvenez-vous que la plénitude de l'Esprit est à vous en Jésus, que c'est là un don que vous acceptez et que vous gardez par la foi, quoique vous ne le sentiez pas comme vous le voudriez. Comptez donc sur lui pour faire en vous tout le nécessaire. Vous pourrez bien ne sentir que faiblesse, que crainte et tremblement, et pourtant vos paroles, vos actes et tout l'ensemble de votre vie manifesteront la présence de l'Esprit et sa puissance. Vivez avec la confiance que la plénitude de l'Esprit est à vous, et que vous ne serez pas déçu dans votre attente, si, regardant à Jésus, vous vous réjouissez chaque jour de savoir votre vie spirituelle aux soins du Saint-Esprit, le Consolateur. C'est ainsi que la présence de Jésus en vous, vous fera vivre à sa ressemblance, car, du moment où l'Esprit de vie de Jésus-Christ résidera en vous, il faudra nécessairement que votre vie en devienne conforme à la sienne aux yeux de tous.
     
                   Souvenez-vous aussi que l'Esprit ne déploie toute sa puissance que dans les rapports mutuels des membres du corps de Christ, lorsqu'ils se consacrent entièrement à servir le Seigneur dans le monde. C'est quand Jésus eut consacré sa vie à se mêler à tous ceux qui l'entouraient, c'est après avoir reçu comme eux le baptême d'eau, qu'il fut baptisé du Saint-Esprit.
    
                     Et c'est quand il s'est donné lui-même en sacrifice dans le second baptême de sa passion, qu'il a reçu le pouvoir de nous donner le Saint-Esprit. Mettez-vous en relation avec les enfants de Dieu qui voudront demander et attendre avec vous le baptême de l'Esprit. Les disciples n'ont pas reçu l'Esprit séparément, mais pendant qu'ils étaient « tous d'un accord dans un même lieu ». (Actes 2:1).
    
                   Réunissez-vous aux autres enfants de Dieu autour de vous pour travailler ensemble à sauver des âmes, et l'esprit vous donnera d'en haut tout ce qu'il vous faudra pour ce travail. Le Seigneur accomplira sa promesse à l'égard du serviteur plein de foi et de bonne volonté qui désire recevoir l'Esprit, non pour sa propre jouissance seulement, mais pour travailler au service de son Maître. C'est pour pouvoir travailler, vivre et mourir pour nous que Christ a été rempli de l'Esprit.
     
                    Consacrez-vous donc à vivre et à mourir pour vos semblables, et soyez sûr qu'alors vous pourrez compter sur une plénitude de l'Esprit semblable à celle que Christ avait reçue.
     
                    Seigneur, tu veux nous rendre toujours plus semblables à toi en nous donnant ton Saint-Esprit! Tu nous as dit que son œuvre est de nous faire mieux connaître ce que tu es, de manifester ta présence en nous. C'est lui qui nous apporte et qui nous assimile tout ce que tu as acquis pour nous, toute la vie, toute la sainteté, toute la puissance que nous voyons en toi. Il prend de ce qui est à toi pour nous le communiquer. Seigneur Jésus ! nous te rendons grâce du don que tu nous as fait du Saint-Esprit.
     
                    Et maintenant, nous t'en supplions, remplis-nous, oh ! remplis-nous de ton Saint-Esprit ! Seigneur, moins que cela ne saurait nous suffire. Nous ne pouvons pas être conduits comme toi, nous ne pouvons pas lutter et vaincre comme toi, nous ne pouvons pas marcher et travailler comme toi, à moins d'être, comme toi, remplis du Saint-Esprit. Loué, béni soit ton nom ! Tu as commandé, tu as promis; nous devons donc recevoir ton Esprit, et nous le recevrons.
    
                    Divin Sauveur, daigne engager tous tes disciples à se réunir pour demander, attendre et recevoir ensemble un baptême de l'Esprit. Ouvre leurs yeux, fais-leur voir toutes les promesses qui leur annoncent l'envoi de ton Esprit. Dispose leur sœur à se consacrer, comme toi, à vivre et à mourir pour leurs semblables. Nous savons avec quel bonheur tu agiras alors en eux, comme celui « qui baptise du Saint-Esprit et de feu ». Gloire à ton nom ! Amen.

à suivre.....

jeudi 24 mai 2018

(27) COMME CHRIST Andrew Murray Demeurant dans l'amour de Dieu.

Nouvelle Edition Numérique Yves PETRAKIAN 2011- Numérisation Vincent ROIG 
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(27) COMME CHRIST Demeurant dans l'amour de Dieu.

« Comme mon père m'a aimé, je vous ai aussi aimés... demeurez dans mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour ; comme j'ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour. » Jean 15 : 9, 10.

                    Notre Seigneur ne s'est pas borné à nous dire : « Demeurez en moi », il nous dit encore : «Demeurez dans mon amour ». Pour demeurer en lui, il faut d'abord entrer, se plonger, s'immerger dans cet amour admirable dont il nous a aimés jusqu'à se donner pour nous. «L'amour ne cherche point son intérêt » (1 Corinthiens 13 : 5). Il sort de lui-même pour se donner à ceux qu'il veut aimer.
     
                  Demeurer en Christ, c'est nous perdre dans l'Amour Infini, c'est éprouver qu'il nous aime, c'est ne pouvoir être heureux que dans son amour.
    
                   Pour nous révéler toute la divine excellence de son amour pour nous, Jésus, en nous invitant à demeurer dans son amour, nous dit qu'il est le même que l'amour du Père pour lui. Rien pourrait-il nous faire désirer davantage de demeurer dans son amour ? « Comme mon Père m'a aimé, je vous ai aussi aimés; demeurez dans mon amour ». Notre vie peut donc être, comme celle de Christ, indiciblement heureuse de la certitude que l'Amour Infini nous enveloppe et se complaît à nous aimer.
    
                    Nous savons que ce fut là le secret de la vie admirable de Christ, le secret aussi de sa force à l'approche de la mort. A son baptême s'était fait entendre ce divin message apporté par le Saint-Esprit, et confirmé plus tard par le même Esprit : « C'est ici mon Fils bien-aimé en qui j'ai pris plaisir » (Mathieu 3 : 16). Plus d'une fois nous lisons : «Le Père aime le Fils » (Jean 3: 35 ; 5 : 20) ; et Christ en parle comme de son plus grand bonheur : «Que le monde connaisse que tu les aimes comme tu m'as aimé. Tu m'as aimé avant la fondation du monde. Que l’amour dont tu m'as aimé soit en eux » (Jean 17 : 19-26). Ainsi que nous marchons ici-bas à la lumière du soleil qui nous entoure, Jésus marchait continuellement à la lumière de l'amour du Père. C'est comme le Bien-aimé du Père qu'il put faire la volonté de Dieu et accomplir son œuvre. Il demeurait dans l'amour du Père.
     
                    Nous sommes de même les bien-aimés de Jésus. Comme le Père l'a aimé, il nous aime aussi. Pour le savoir nous n'avons qu'à prendre le temps de fermer les yeux à tout ce qui nous entoure, et d'adorer, et d'attendre jusqu'à ce que l'amour infini de Dieu, dans toute sa puissance et sa gloire, se répande sur nous en passant par le cœur de Jésus, qu'il se fasse connaître à nous, et qu'il prenne entièrement possession de nous. Oh, si le chrétien voulait bien prendre le temps de se pénétrer de cette pensée : « Je suis le Bien-aimé du Seigneur, Jésus m'aime d'instant en instant précisément comme le Père l'aimait », avec quelle foi croissante il pourrait se dire qu'étant aimé comme Christ l'était, il doit aussi marcher comme Christ a marché !
    
                    Voici encore ce que cette comparaison offre à notre examen. Ce n'est pas seulement l'amour dans lequel nous devons demeurer qui est semblable à celui dans lequel Jésus demeurait, c'est encore le moyen d'y parvenir qui est pour nous le même que pour lui. Comme Fils, Christ possédait déjà l'amour du Père quand il vint dans le monde, mais ce n'est que par son obéissance qu'il pouvait s'assurer la continuation de cet amour, qu'il pouvait y demeurer. Et il ne s'agissait pas d'une obéissance qui ne lui coûtât rien, loin de là; c'était en renonçant à sa propre volonté, en apprenant à obéir dans tout ce qu'il avait à souffrir, en se rendant obéissant jusqu'à la mort de la croix, qu'il gardait les commandements du Père et demeurait dans son amour. « Voici pourquoi mon Père m'aime, c'est parce que je donne ma vie... J'ai reçu cet ordre de mon Père ». « Le Père ne m'a point laissé seul parce que je fais toujours ce qui lui est agréable » (Jean. 10 : 17, 18 ; 8 : 20).
     
                    Après nous avoir donné cet exemple et nous avoir montré par là que la voie de l'obéissance nous assure l'amour de Dieu, il nous invite à le suivre, « Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme j'ai gardé les commandements de mon Père et je demeure dans son amour ».
     
                    Obéir comme Christ, amène à jouir comme lui de l'amour divin. Oh! quelle assurance nous en recevons pour compter sur la présence de Dieu. « Aimons en effet et en vérité, car c'est en cela que nous assurerons nos cœurs devant lui... Bien-aimés, si notre cœur ne nous condamne point, nous avons de l'assurance devant Dieu. Et quoi que nous demandions, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements et que nous faisons ce qui lui est agréable » (1 Jean 3 : 18-23).
     
                  Quelle hardiesse nous puisons là pour affronter l'opinion des hommes, quelle indépendance de leur approbation ou de leur désapprobation, car nous n'agissons plus alors que selon l'ordre de Dieu, Nous n'avons plus qu'à obéir à ses ordres. Et quelle hardiesse aussi en face des difficultés et des dangers ! Puisque nous faisons la volonté de Dieu, nous osons lui laisser toute responsabilité de réussite ou de non-réussite. Le cœur, préoccupé d'obéir à Dieu seul, s'élève alors au-dessus du monde pour ne vouloir que ce que Dieu veut, et il sent que l'amour de Dieu repose sur lui. Comme Christ, il demeure alors dans l'amour de Dieu.
   
                      Cherchons à apprendre de Christ ce que c'est qu'une vie réglée par cet esprit d'obéissance. C'est d'abord un esprit de dépendance, c'est reconnaître que nous n'avons plus aucun droit à faire en rien notre propre volonté et que nous y renonçons. C'est encore un esprit docile. Convaincu de l'influence trompeuse de la tradition, des préjugés et des habitudes, il ne tire plus ses préceptes des hommes, mais il les reçoit de Dieu lui-même. Convaincu aussi de l'insuffisance de l'intelligence humaine pour comprendre la Parole de Dieu, pour en recevoir force et vie spirituelle, il sent le besoin de recourir au Saint-Esprit pour l'étudier à sa lumière. Il sait que ses propres vues sur la vérité et sur le devoir sont très partielles et défectueuses, et il compte sur Dieu lui-même pour lui donner des vues plus claires, pour ouvrir des horizons plus élevés.
    
                    Il a remarqué cette parole de Dieu : « Si tu écoutes attentivement la voix de l’Éternel ton Dieu, si tu fais ce qui est droit à ses yeux » (Exode 15 : 26), il a compris que l'obéissance n'est acceptable et possible que lorsque le commandement ne lui vient pas seulement de la conscience, de la mémoire ou de la Bible, mais qu'il sort de la bouche de Dieu, qu'il est la voix de Dieu lui parlant par l'Esprit. Il sait que l'obéissance n'a toute sa valeur et qu'elle n'est pleinement bénie que si elle exécute les ordres du Père, directement pour lui-même. Il a grand soin de rester sur l'autel où il s'est consacré à Dieu, d'avoir l’œil et l'oreille au guet pour saisir chaque indication de la volonté de Dieu. Il ne se contente pas de faire le bien pour sa propre satisfaction, mais il met toutes choses sous le contrôle de son Dieu, faisant toutes choses « comme pour le Seigneur » (Colossiens 3 : 23). Il veut que chaque heure de la journée et chaque pas dans la vie le mette en relation avec Dieu. Il s'applique donc à obéir  consciencieusement au Père dans les petites choses de chaque jour, voyant là la seule manière de se préparer à un travail plus étendu. Tout son désir est de glorifier Dieu en accomplissant sa sainte volonté, et pour réaliser ce désir, il travaille de tout son cœur et de toutes ses forces à exécuter cette volonté divine à chaque instant du jour. Pour tout cela, sa seule récompense, mais récompense amplement suffisante, est de savoir qu'en faisant la volonté de Dieu, il suit la voie ouverte par Christ lui-même, la voie qui fait entrer plus avant dans l'amour de Dieu. «Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour».
     
                    Oh! quelle bénédiction que cette obéissance-là qui nous amène à demeurer comme Christ dans l'amour divin ! Pour l'obtenir, il faut étudier encore mieux ce qu'était Christ. Il avait renoncé à lui-même, il s'était « abaissé lui-même, se rendant obéissant» (Philippiens 2:8). Qu'il veuille nous donner à nous aussi ce renoncement et cette humilité ! A l'école de Dieu, « Il a appris l'obéissance, et, ayant été rendu parfait, il est devenu l'auteur d'un salut éternel pour tous ceux qui lui obéissent » (Hébreux 5: 8, 9). Il faut que nous apprenions aussi de lui l'obéissance, que nous l'écoutions nous dire qu'il ne faisait rien de lui-même, qu'il ne faisait que ce qu'il voyait faire au Père, que ce qu'il apprenait de lui. Nous avons besoin de savoir que son entière dépendance du Père, que son recours continuel au Père était la source de son obéissance habituelle, comme aussi le moyen de pénétrer toujours mieux les secrets du Père. (Jean 5 : 19, 20). (Voyez : Quinzième jour). L'amour de Dieu et l'obéissance de l'homme vont ensemble comme une serrure et une clef faites l'une pour l'autre.
     
                  C'est la grâce de Dieu qui met la clef dans la serrure, et c'est l'homme qui se sert de la clef pour ouvrir les trésors de l'amour divin.
     
                    A la lumière de l'exemple et des paroles de Christ, quel sens nouveau revêtent ces promesses de Dieu à son peuple : « Je te bénirai certainement et je multiplierai ta postérité parce que tu as obéi à ma voix ». (Genèse 26 : 4). « Si Vous obéissez à ma voix, vous serez aussi mon plus précieux joyau ». (Exode 19 : 5). « L’Éternel ton Dieu te bénira certainement... pourvu seulement que tu obéisses à la voix de l’Éternel ton Dieu » (Deutéronome 15 : 4, 5). C'est par l'amour et l'obéissance que s'établissent nos rapports avec Dieu; d'un côté l'amour de Dieu se donnant lui-même à l'homme avec tout ce qu'il a, de l'autre l'obéissance du croyant, se donnant à Dieu avec tout ce qu'il a.
    
                    On a beaucoup parlé, ces dernières années, de renoncement à soi-même et d'entière consécration à Dieu, et des milliers d'âmes louent le Seigneur de tout le bien qu'elles ont reçu de lui par le moyen de ces deux mots : mais prenons garde de ne chercher là qu'une jouissance spirituelle, qu'un état d'âme à conserver, négligeant d'en faire l'application directe et simple, c'est-à-dire d'obéir à la volonté de Dieu. Souvenons-nous dans le courant de notre vie, de ce mot obéissance, que Dieu emploie souvent, « Obéir vaut mieux que sacrifice » (1 Samuel 15 : 22). Le sacrifice de soi à Dieu n'est rien sans obéissance, car ce mot même implique l'obéissance. C'est l'obéissance douce et humble de Christ, comme fils et serviteur, qui rendait son sacrifice «d'agréable odeur »; c'est l'obéissance de l’enfant prompt à écouter la voix du Père, puis à faire ce qui est bien à ses yeux, qui témoignera en nous que nous lui sommes agréables.
    
                    Cher lecteur, cette vie-là ne sera-t-elle pas la vôtre aussi? Obéir à Jésus et demeurer dans son amour, n'est-ce pas simple autant que sublime !
     
                    Ô mon Dieu, que dire de cet échange de la vie de la terre, contre la vie du ciel que tu viens de placer devant moi ? Ton Fils, notre Seigneur, nous a montré qu'il est possible à l'homme sur la terre de vivre tout enveloppé de l'amour de Dieu, pourvu qu'il veuille se soumettre à ta volonté, obéir à ta voix. Il nous a montrés aussi quel bonheur il y a à le faire. Puisque Christ est à nous, puisqu'il est notre Tête et notre Vie, nous savons que nous aussi, nous pouvons, en quelque mesure, vivre et marcher comme lui, et nous réjouir en ton amour, certains que tu acceptes à cause de lui notre faible obéissance à tes commandements. 

                    Ô mon Dieu, quelle grâce insigne que celle d'être appelés à demeurer comme Christ dans ton amour par l'obéissance que ton Esprit opère en nous. Seigneur Jésus, comment te rendre grâce d'avoir réalisé sur la terre cette vie-là pour m'y faire participer moi-même?

                    Ô Seigneur, je n'ai qu'à m'abandonner de nouveau à toi pour que tu me fasses garder tes commandements comme tu as gardé ceux du Père. Seigneur, révèle-moi le secret de ta propre obéissance, de ta promptitude à écouter, de ta vigilance, de ta douceur, de ton humilité et de ta confiance filiale au Père bien-aimé dont tu savais être le Fils bien-aimé. Mon Sauveur, remplis mon cœur de ton amour; et alors avec foi en ton amour, je pourrai, moi aussi, t'obéir. Oui, Seigneur, que toute ma vie s'emploie à garder tes commandements et à demeurer dans ton amour.  Amen.

à suivre......

lundi 21 mai 2018

(26) COMME CHRIST Andrew Murray Dans sa douceur.

Nouvelle Edition Numérique Yves PETRAKIAN 2011- Numérisation Vincent ROIG 
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(26) COMME CHRIST Dans sa douceur.

« Voici ton roi qui vient à toi débonnaire. » Mathieu 21: 5.

« Apprenez de moi, parce que je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos de vos âmes.» Mathieu 11 : 29.

                    C'est sur le chemin de la croix que nous entendons la première de ces deux paroles. C'est dans les souffrances de notre Seigneur Jésus que se montre toute sa douceur. Disciple de Jésus, toi si prêt à t'abriter sous la croix, contemplant l'Agneau mis à mort pour tes péchés, ne t'est-il pas précieux de penser que tu peux aussi refléter l'image de l'Agneau de Dieu en étant, comme lui, doux et débonnaire chaque jour 
     
                    La douceur est l'opposé de tout ce qui est rude, amer ou tranchant. Elle doit se faire sentir dans nos rapports avec nos inférieurs. C'est « avec douceur » que les pasteurs doivent instruire ceux qui s'opposent à eux, qu'ils doivent enseigner et ramener ceux qui s'égarent (Galates 6 : 1 ; 2 Timothée 2 : 25). Elle doit se montrer aussi dans nos rapports avec nos supérieurs. Nous devons « recevoir la parole avec douceur » (Jacques 1 : 21). Si la femme doit être soumise à son mari, ce doit être « dans un esprit doux et paisible qui est d'un grand prix devant Dieu ». (1 Pierre 3:4). La douceur, étant un des fruits de l'Esprit, devrait caractériser tous nos rapports avec d'autres chrétiens, puis s'étendre encore au-delà, à tous ceux avec qui nous avons affaire (Éphésiens 4 : 2; Galates 5 : 22; Colossiens 3 : 12 ; Tite 3:2). Elle se trouve dans l’Écriture à côté de l'humilité, parce que celle-ci est la disposition intérieure d'où naît la douceur à l'égard du prochain.
     
                    Il n'est peut-être aucune des vertus, dont s'entoure l'image du Fils de Dieu, qui soit plus rare à rencontrer chez les personnes appelées à donner l'exemple. On voit un grand nombre de serviteurs de Jésus qui montrent beaucoup d'amour pour les âmes, beaucoup d'empressement à sauver les pécheurs et beaucoup de zèle pour la volonté de Dieu, et qui pourtant ne sont pas en ceci ce qu'ils devraient être. S'ils se trouvent en butte à quelque offense, soit dans leur famille, soit au dehors, ils s'irritent aussitôt, ils s'emportent avec colère, et par là ils perdent toute paix de l'âme, toute paix de Dieu. Avec instance ils ont demandé cette vertu chrétienne ; ils donneraient tout au monde pour pouvoir conserver habituellement la douceur de caractère et la parfaite égalité d'humeur de Christ, soit dans leurs rapports de société et d'affaires, soit aussi dans leur famille et avec leurs domestiques.      

                    Que de luttes, que de découragements, chez ceux qui ont déjà appris à vouloir et à rechercher la douceur et la patience, et qui pourtant ne savent pas encore comment les obtenir!
     
                   Il leur semble si impossible d'avoir de l'emprise sur eux-mêmes que pour s'en consoler, ils attribuent cette vertu à un certain tempérament naturel, se disant qu'elle est trop opposée à leur caractère pour que jamais ils puissent la posséder. Pour se justifier, ils recourent à toutes sortes d'excuses : leur intention n'est pas si mauvaise ; quoique leur humeur soit orageuse et leur langue acérée, ils ne manquent pourtant pas d'amour au fond du cœur ; il ne serait d'ailleurs pas toujours bon de se montrer trop facile, ce serait encourager le mal, etc. Ils éludent ainsi le devoir de se conformer à la sainte douceur de l'Agneau de Dieu, et ils confirment les gens du monde dans la pensée que, après tout, les chrétiens ne diffèrent guère des autres, car ils ne voient pas en eux ce qu'ils leur entendent prêcher, que Christ transforme à son image le cœur et la vie de ses disciples.
     
                   Quel tort ils se font à eux-mêmes, aussi bien qu'à l’Église de Christ, en négligeant d'être « l'image et la ressemblance de Dieu » selon que la rédemption les y appelle et leur en offre le moyen. La douceur est de grand prix aux yeux de Dieu. L'Ancien Testament contient de belles promesses pour ceux qui sont doux et débonnaires, et Jésus les réunit dans celle-ci : « Heureux les débonnaires, car ils hériteront la terre. » (Psaume 25 : 9; Proverbe 3 : 34; Ésaïe 29 : 19; Mathieu 5:5). Dans le Nouveau Testament, quel éloge de la douceur nous donne l'exemple incomparable de notre Seigneur pendant sa vie. Un esprit doux est de grand prix aux yeux de Dieu, puisque c'est celui de son Fils bien-aimé. Le Père ne pouvait présenter à ses enfants de motif plus élevé pour les engager à rechercher la douceur par-dessus toutes choses. Pour qui veut la posséder, la Parole de Dieu abonde en paroles d'encouragement. Ne dit-elle pas : « Apprenez de moi, parce que je suis doux et humble de cœur ». Et à quoi nous sert-il de savoir que Jésus était doux et humble ? L'exemple de sa douceur ne nous fera-t-il pas sentir d'autant plus tout ce qui nous manque là? Ce que nous te demandons, Seigneur, c'est de nous enseigner comment nous pourrons acquérir cette douceur. Et de nouveau voici cette même réponse : « Apprenez de moi, parce que je suis doux et humble de cœur ».
     
                    Quand nous cherchons à obtenir la douceur, ainsi que toute autre grâce du Seigneur Jésus, nous risquons de nous tromper sur la manière dont il les donne. Nous voudrions être certains de les posséder avant de les mettre en pratique. Ce n'est pas là la voie de la foi. Moïse ne savait pas que « son visage fût rayonnant », il savait seulement qu'il avait vu la gloire de Dieu. L'âme qui veut obtenir la douceur doit apprendre de Christ qu'il est doux et humble. Il faut prendre le temps de contempler la douceur de Jésus jusqu'à ce que le cœur en reçoive le reflet. Lui seul est d'un esprit doux ; en lui seul se trouve la véritable douceur. Quand nous commençons à le comprendre, il faut que notre cœur s'arrête à cette vérité : Celui qui est doux et humble, c'est Jésus, mon Sauveur.
     
                     Tout ce qu'il est, tout ce qu'il a, appartient à ses rachetés. Sa douceur doit donc nous être communiquée; mais il ne le fait pas en nous la donnant comme quelque chose qui se détacherait de lui pour s'attacher à nous. Non ! Nous devons apprendre que lui seul est doux et humble, et que c'est seulement quand il entre dans un cœur et dans une vie pour en prendre possession, qu'il y apporte avec lui sa douceur. C'est la douceur de Jésus qui nous rendra doux et débonnaires.
     
                   Nous savons combien il a peu réussi sur la terre à rendre ses disciples doux et humbles. C'est qu'alors il n'avait pas encore obtenu sa vie nouvelle et ne pouvait pas, comme après sa mort et par sa résurrection, leur donner le Saint-Esprit. Mais à présent il le peut. Il a reçu la puissance divine pour régner du haut des cieux dans notre cœur, pour vaincre tout ennemi et pour continuer en nous sa vie de sainteté. Jésus a été notre modèle sur la terre, afin de nous faire voir ce qu'était ce la vie cachée, qu'il devait ensuite nous communiquer en venant demeurer en nous (Colossiens 3:3).

                     « Apprenez de moi, parce que je suis doux et humble de cœur ». Cette parole résonne sans cesse à nos oreilles comme une réponse du Seigneur à toutes les lamentations de ses rachetés qui se plaignent de ne pouvoir dominer leur humeur. Ô mon frère, pourquoi Jésus est-il votre Sauveur, votre vie et votre force, pourquoi est-il doux et humble de cœur, sinon pour vous donner sa douceur?
     
                   Croyez seulement ! Croyez que Jésus a la puissance de remplir votre cœur de son esprit de douceur. Croyez que Jésus lui-même accomplira en vous par son Esprit l’œuvre que vous avez en vain cherché à accomplir vous-même, « Voici ton roi qui vient à toi débonnaire ». Accueillez-le. Qu'il soit le bienvenu dans votre cœur. Comptez sur lui pour se révéler lui-même à vous. Tout dépend de là. « Apprenez de lui, parce qu'il est doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos de votre âme. »
   
                     Ô mon Sauveur, accorde-moi de pouvoir, sous l'influence de ton Saint-Esprit, me rapprocher de toi et m'approprier ta céleste douceur. Seigneur, tu ne m'as pas donné l'exemple de ta douceur comme un Moïse qui impose des commandements sans donner la force de les accomplir. Tu es Jésus, tu sauves de tout péché et tu remplaces le péché par ta sainteté divine. Seigneur, je réclame ta douceur comme faisant partie du salut que tu m'as accordé. Je ne puis m'en passer. Comment puis-je te glorifier, si je ne la possède pas? Seigneur, je veux apprendre de toi, parce que tu es doux et humble. Seigneur, enseigne-moi que tu es toujours avec moi, toujours en moi, que tu es ma vie.
     
                    Dès que je demeure en toi, et que toi, tu demeures en moi, je te possède avec ta douceur, et tu me rends semblable à toi.
     
                    Ô, sainte douceur! Tu n'es pas descendue du ciel sur la terre pour une courte visite seulement, puis pour disparaître de nouveau dans les cieux. Tu es venue chercher une demeure ici-bas. Je t'offre mon cœur; viens y faire ta demeure.
     
                   Ô toi, Agneau de Dieu, mon Sauveur, mon Secours ! c'est sur toi que je compte ; c'est en habitant toi-même en moi que tu me communiqueras ta douceur et que tu me rendras conforme à ton image. Viens donc, O Seigneur ! Daigne à présent même te révéler à moi comme mon Roi débonnaire, prêt à prendre possession de moi, à me communiquer dans le secret de mon cœur tout ce que tu es pour moi. Amen

à suivre....


samedi 19 mai 2018

(25) COMME CHRIST Andrew Murray Donnant sa vie pour les hommes

Nouvelle Edition Numérique Yves PETRAKIAN 2011- Numérisation Vincent ROIG 
Diffusion gratuite uniquement en indiquant la source :  
http://yves.petrakian.free.fr/456-bible/livres1.htm
Disponible gratuitement au format Bible Online sur http://123-bible.com

(25) COMME CHRIST Donnant sa vie pour les hommes

« Quiconque voudra être grand parmi vous, qu'il soit votre serviteur, et quiconque voudra être le premier entre vous, qu il soit votre esclave; comme le Fils de l'homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour plusieurs. » Mathieu 20 : 215-28.

« Nous avons connu la charité en ce qu'il a donné sa Vie pour nous ; nous aussi nous devons donner notre vie pour nos frères ». 1 Jean 3 : 16.

                     Quand on cherche à devenir conforme à Christ en sa mort, à porter la croix et à être crucifié avec lui, voici le danger qui menace tout croyant, même le plus sérieux, c'est de ne désirer ces bénédictions que pour son propre compte, se figurant qu'il suffit pour la gloire de Dieu de devenir plus parfait soi-même. Cette erreur serait fatale, elle empêcherait le croyant d'obtenir cette conformité à la mort de Christ qu'il désire, car il négligerait ainsi l'élément essentiel de cette mort en Christ et du sacrifice qu'elle entraîne, c'est-à-dire l'absence de tout égoïsme et le dévouement aux autres. Devenir conforme à Christ en sa mort implique la mort du moi, l'acte de se perdre de vue soi-même pour se sacrifier aux autres et donner sa vie pour eux. Quant à savoir jusqu'où nous devons aller dans cette voie d'amour, de service et de désir de sauver des âmes, l’Écriture n'hésite pas à nous donner cette réponse qui ne laisse aucun doute : Nous devons aller aussi loin que Jésus, même jusqu'à donner notre vie. Nous devons si bien considérer ceci comme étant le but pour lequel nous avons été rachetés et pour lequel nous sommes laissés dans ce monde, le seul but pour lequel nous devions vivre, que donner notre vie doit nous paraître une condition toute naturelle et qui va de soi. La seule chose digne de nous retenir dans ce monde doit être, comme pour Christ, la gloire de Dieu et le salut des pécheurs. L’Écriture n'hésite pas à nous dire que c'est dans la voie de la souffrance que nous devons suivre Christ, cette voie qu'il a suivie lui-même pour accomplir l'expiation et la rédemption (1).
     
                    C'est d'ailleurs ce qu'enseignent clairement les paroles mêmes du Maître : « Quiconque voudra être le premier parmi vous, qu'il soit votre esclave, comme le Fils de l'homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour plusieurs ». Le plus haut placé dans la gloire sera celui qui se sera le plus abaissé à servir, qui aura le plus ressemblé au Maître, donnant sa vie en rançon pour plusieurs. Quelques jours après, le Seigneur ajoute encore en parlant de sa mort : «L'heure est venue où le Fils de l'homme doit être glorifié. En vérité, en vérité, je vous le dis : Si le grain de froment ne meurt après qu'on l'a jeté dans la terre, il demeure seul, mais s'il meurt il porte beaucoup de fruit ». Et tout de suite il applique à ses disciples ces derniers mots, en leur répétant ce qu'ils lui avaient déjà entendu dire : « Celui qui aime sa vie la perdra, et celui qui hait sa vie en ce monde, la conservera pour la vie éternelle ». (Jean 12 : 23- 27). Le grain de blé mourant pour sortir de terre de nouveau, perdant sa vie pour la retrouver au centuple, nous est clairement donné ici comme emblème, non seulement du Maître, mais aussi de chacun de ses disciples. Aimer la vie, refuser de mourir, signifie rester dans son égoïsme, tandis que perdre la vie pour porter beaucoup de fruit en se dévouant aux autres, est le seul moyen de la conserver pour soi-même. Pour sauver notre vie, il n'y a pas d'autre moyen que de faire comme Jésus, de la donner pour sauver les autres, et alors intervient le Père, alors « le Père l'honorera ».
      
                    La mort de Christ est de donner sa vie à Dieu pour le salut des autres. Sans cela tout désir de devenir conforme à Christ en sa mort court le risque de n'être qu'un raffinement d'égoïsme. Quel exemple nous donne l'apôtre Paul de cette vie-là, et quel enseignement pour nous dans ces paroles que lui inspire le Saint-Esprit: « Nous portons toujours en notre corps la mort du Seigneur Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre corps. Car, nous qui vivons, nous sommes sans cesse livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre chair mortelle, de sorte que la mort agit en nous, et la vie en vous ». Car bien qu'il ait été crucifié dans la faiblesse, toutefois il est vivant par la puissance de Dieu; et nous, nous sommes aussi faibles avec lui; mais nous vivrons avec lui par la puissance de Dieu au milieu de vous » 2 Corinthiens 4 : 10-12; 13 : 40. « Je me réjouis maintenant dans mes souffrances pour vous, et j'achève de souffrir en ma chair le reste des afflictions de Christ pour son corps qui est l’Église » (Colossiens 1 : 24).
    
                    Ces passages nous enseignent que les souffrances subies par Christ en son corps, lorsqu'il nous représentait sur la croix, caractérisent en quelque mesure les souffrances de « son corps qui est l’Église ». Les croyants qui se dévouent à porter devant le Seigneur le poids des péchés des hommes, qui endurent reproches, opprobres, fatigue et douleur pour chercher à sauver des âmes, « achèvent de souffrir en leur chair le reste des afflictions de Christ ». La puissance qui résulte de ses souffrances et de sa mort se communique à eux, tandis que la puissance de la vie de Christ passe par eux en ceux qui sont l'objet de leur travail et de leur amour. C'est là ce que nous dit Paul dans Philippiens 3 : 10. En parlant de « cette communion des souffrances et de cette conformité en sa mort », il avait en vue, non seulement le sens spirituel, mais aussi la participation extérieure et corporelle aux souffrances de Christ.
     
                    Il doit en quelque mesure en être de même pour chacun de nous. Le sacrifice de nous-même, non seulement pour notre sanctification, mais aussi pour le salut de nos semblables, est ce qui nous rend conforme au Christ qui s'est donné pour nous.
    
                   L'application pratique de cette pensée est très simple. Cherchons à comprendre ce que le Saint- Esprit nous enseigne ici. L'essentiel pour ressembler à Christ est de lui être semblable dans sa mort, de même l'essentiel pour lui être semblable dans sa mort est de donner notre vie pour gagner des âmes à Dieu. C'est une mort dans laquelle toute pensée de se sauver; soi-même se perd dans le désir de sauver les autres. Demandons que la lumière du Saint-Esprit nous le fasse bien saisir, nous amenant à sentir que nous sommes dans ce monde, comme Christ y était, pour renoncer à tout égoïsme, pour aimer, pour servir, pour vivre et mourir « comme le Fils de l'homme, qui est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour plusieurs ». Oh ! veuille notre Dieu faire comprendre à ses enfants qu'ils ne s'appartiennent pas à eux-mêmes, mais qu'ils se doivent à Dieu et à leurs Semblables, et que, comme Christ, ils ne doivent vivre ici-bas que pour être en bénédiction au monde.
     
                    Puis, croyons à la grâce qui est prête à réaliser en nous cette vérité. Croyons que Dieu accepte le sacrifice de toute notre vie pour nous faire vivre à sa gloire et nous employer à sauver les autres.
     
                    Croyons que le Saint-Esprit accomplira en nous, cette conformité à la mort de Christ sur ce point-là qui en est le principe vital. Croyons avant tout en Jésus : c'est lui, oui, lui-même, qui viendra initier à la pleine communion de sa mort toute âme qui s'abandonne entièrement à lui, et qui lui fera porter beaucoup de fruit. Cherchons donc par la foi à devenir semblables à Jésus, attendant cette grâce de son action directe en nous.
     
                    Puis, sans retard, mettons-nous à l’œuvre avec foi, nous tenant pour consacrés, comme Christ, à vivre et à mourir pour Dieu et pour nos semblables. Avec un nouveau zèle, exerçons le ministère d'amour qui cherche à gagner des âmes. Attendons-nous à Christ pour réaliser en nous sa ressemblance, confions-nous au Saint-Esprit pour nous approprier toujours plus l'Esprit de Christ et commençons tout de suite avec foi à vivre comme les disciples de celui dont la vie et la mort ont été en bénédiction aux autres. Que notre amour ouvre la voie dans l’œuvre à faire, nous remplissant de bonté, de douceur, d'obligeance pour tous ceux que nous rencontrons dans la vie de chaque jour. Intercédons auprès de Dieu pour nos semblables, lui demandant aussi de se servir de nous pour répondre à nos prières d'intercession. Parlons et travaillons pour Jésus comme ayant reçu d'En haut une mission et une force qui nous donnent la certitude d'être bénis dans notre travail. Que notre but soit de gagner des âmes. Joignons-nous aux bandes de moissonneurs que le Seigneur envoie dans sa moisson; et nous éprouverons plus tôt que nous ne le pensons que donner sa vie pour en amener d'autres à Dieu, est le meilleur moyen de mourir à soi-même et de devenir ce qu'était le Fils de l'homme, le serviteur et le Sauveur de ceux qui étaient perdus.
     
                    Oh! que de merveilles, que de bénédictions résultent pour nous du devoir et de la possibilité d'être semblables à Christ ! « Il s'est donné lui-même pour nous » (Tite 2 : 14) ; il n'a pu atteindre les pécheurs qu'en s'offrant en sacrifice à Dieu pour eux. Le grain de froment a dû mourir pour que la vie en sortît : alors la bénédiction divine s'est répandue avec force et puissance. Et moi, je puis bien aussi chercher à aimer et à servir mes semblables, mais je n'aurai d'influence bénie sur eux qu'en me livrant entièrement à Dieu, qu'en remettant ma vie entre ses mains pour eux. C'est en m'offrant en oblation sur l'autel, que je serai en bénédiction aux autres par l'esprit et la puissance de Jésus. C'est quand j'aurai remis mon esprit entre ses mains, qu'il pourra m'employer et me bénir. Seigneur, mon Dieu ! me demandes-tu vraiment de me donner à toi, de te donner ma vie tout entière et jusqu'à la mort pour mes semblables? Si j'ai bien compris les paroles du Maître, tu ne demandes en effet pas moins de moi.
     
                  Ô mon Dieu ! Veux-tu réellement me prendre à ton service? Veux-tu me permettre, en Christ, comme lui, comme membre de son corps, de vivre et de mourir pour ceux qui m'entourent, de me placer, je le dis avec le plus profond respect, à côté de Christ, sur l'autel de sa mort, crucifié avec lui, en vivant sacrifice à toi pour les hommes : Seigneur, je te bénis de cette grâce divine. Me voici, Seigneur, mon Dieu. Je m'offre à toi. Que ton Saint-Esprit rende cet acte sûr et définitif ! Seigneur! me voici, consacré à toi, ne voulant plus vivre que pour ceux que tu cherches à sauver. Seigneur Jésus, viens toi-même m'apporter le souffle de ton esprit et de ton amour. Prends possession de moi, de mes pensées, de mon cœur, de mes facultés, de ma vie tout entière. Grave ceci dans mon cœur : Je suis consacré à Dieu qui m'a accepté. Garde-moi chaque jour, Seigneur, dans l'attente et l'assurance que Dieu m'emploiera. Quand tu t'es livré toi-même, tu as aussitôt reçu puissance de vie, avec effusion nouvelle de bénédiction céleste. Il en sera de même pour les tiens. Gloire soit à ton nom. Amen. 

[1] Comparez Mathieu 20 : 28 avec Éphésiens 5 : 2, 20, 26; Philippiens 2 : 5-8 ; 1 Pierre 2 : 21-23, et voyez que c'est tout particulièrement ici par rapport à son œuvre de rédemption que Christ nous est donné en exemple. Donner sa vie pour les autres, est le but de sa vie terrestre.

à suivre.......

 

mercredi 16 mai 2018

(24) COMME CHRIST Andrew Murray Conforme à lui dans sa mort.

Nouvelle Edition Numérique Yves PETRAKIAN 2011- Numérisation Vincent ROIG 
Diffusion gratuite uniquement en indiquant la source :  
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(24) COMME CHRIST Conforme à lui dans sa mort.

« Afin que je connaisse Christ et l'efficace de sa résurrection et la communion de ses souffrances, me rendant conforme à lui dans sa mort. » Philippiens 3 :10.

                       Nous savons que la mort de Christ fut la mort de la croix. Nous savons aussi que cette mort de la croix est sa principale gloire. Sans cette mort il ne serait pas le Christ. Ce qui fait de lui un être à part, soit dans le ciel, soit ici-bas et dans tout l'univers, c'est qu'il est le Fils de Dieu crucifié. Aussi de tous les points de notre conformité avec lui, le principal et le plus glorieux sera nécessairement notre «conformité à sa mort ».
     
                    C'est là ce qui avait tant d'attrait pour Paul. Ce qui a fait la gloire de Christ doit faire la sienne aussi : il sait que pour ressembler à Christ il faut lui être conforme dans sa mort. Ce que cette mort a été pour Christ, elle le sera pour lui et d'autant plus qu'il lui deviendra plus conforme.
    
                   Par sa mort sur la croix Christ en a fini avec le péché. Pendant sa vie le péché avait pu le tenter, mais sur la croix il est mort au péché; le péché ne lui peut plus rien. Notre conformité avec Christ dans sa mort est la force qui nous défendra, nous aussi, contre le péché. Tant que le Saint-Esprit me maintient dans ma position de crucifié avec Christ, tant que Jésus me fait vivre de sa vie, je suis préservé du péché.
     
                    La mort de Christ sur la croix fut pour le Père « une oblation et une victime d'agréable odeur ». (Éphésiens 5 : 2). Oh ! si je veux jouir de la faveur et de l'amour du Père et lui être agréable, je suis certain que rien ne me les assure mieux que ma conformité à la mort de Christ. Rien dans l'univers n'est aux yeux du Père aussi saint, aussi beau, aussi admirable et divin que Jésus crucifié; et plus je me rapproche de Jésus, par ma conformité à sa mort , plus aussi je trouve accès au cœur de mon Dieu. La mort sur la croix ouvrait à Christ la vie de la résurrection, la vie immuable et éternelle.
    
                   Dans notre vie spirituelle, nous avons souvent à déplorer des interruptions, des chutes, des lacunes bien propres à nous faire voir qu'il nous manque encore quelque chose pour jouir de toute la puissance de cette vie de résurrection. Soyons sûrs dans ce cas que notre ancienne nature a conservé quelque débris de vie propre, qui n'a pas encore fait partie de notre conformité à la mort de Christ, et qu'il ne nous manque plus que de partager plus entièrement encore sa mort sur la croix, pour participer pleinement aussi à la joie de sa résurrection.
     
                    C'est avant tout la mort de Christ sur la croix qui a fait de lui puissance de vie pour le monde, bénédiction et salut pour tous. (Jean. 12 : 24, 25). Notre conformité à la mort de Christ met fin, à notre égoïsme : nous nous donnons alors aux autres, nous sommes prêts à vivre, à mourir pour les autres, nous avons pleine confiance aussi que le Père accepte notre renoncement et notre dévouement à souffrir du péché des autres ; et de cette mort-là, nous ressuscitons avec la force d'aimer et de faire du bien.
    
                  Qu'est-elle donc cette conformité à la mort de la croix si riche de bénédictions? En quoi consiste-t-elle ? Nous le voyons par Jésus. La croix signifie l'abnégation complète de soi. La croix est la mort du moi, c'est l'abandon complet de notre propre volonté et de notre vie à la volonté de Dieu, lui laissant faire de nous ce qu'il voudra. Voilà ce que signifiait la croix pour Jésus. Ce ne fut qu'après un terrible combat qu'il put s'y résigner. Quand son âme était angoissée et saisie de tristesse jusqu'à la mort, c'était parce que tout son être reculait d'effroi devant cette croix et sa malédiction. Trois fois il dut prier son Père avant de pouvoir dire : « Non pas comme je veux, mais comme tu yeux ». Il le dit pourtant et sa soumission à la croix revient à ceci : Tout plutôt que de mettre obstacle à la volonté de Dieu. J'abandonne tout, pour que la volonté de Dieu soit faite.
     
                    Voilà comment nous devenons conformes à Christ en sa mort : c'est en nous donnant à Dieu, nous et notre vie, avec toute notre force de volonté et d'action, c'est en apprenant à ne rien être, à ne rien faire que ce que Dieu nous révèle être sa volonté. Cette vie-là s'appelle conformité à la mort de Christ, non seulement parce qu'elle ressemble quelque peu à la sienne, mais parce que c'est lui qui par son Saint-Esprit répète en nous la vie qui l'animait lors de sa crucifixion, sinon la seule pensée de cette conformité serait voisine du blasphème.
     
                    Mais non, il n'y a pas ici de blasphème. Le croyant éclairé par le Saint-Esprit sait que la vie de résurrection n'a de force et de gloire que parce qu'elle est une vie de renoncement qui commence sur la croix. Il se livre à cette vie-là, sachant bien qu'il n'a pas lui-même la force de rien faire de bon ni de saint. Il sait que la puissance de la chair domine et souille tout en lui ; il voue donc à la condamnation et à la croix toutes les forces de son être, tout ce dont il dispose en lui, et par là il met à la disposition de Jésus toutes les forces, toutes les facultés de son corps, de son âme et de son esprit.
     
                    Défiance du moi en toutes choses, confiance en Jésus pour toutes choses. L'esprit de la croix respire dans tout son être. Et ainsi pour celui qui connaît Christ dans la puissance de sa résurrection, il n'y a pas d'effort pénible à se maintenir dans cette conformité avec Christ sur la croix. C'est bien plutôt pour lui repos, force et victoire, car il n'a pas affaire avec une croix morte, ni rien qui résulte de ses propres forces, mais avec Jésus qui est vivant, pour qui la crucifixion est un fait accompli, et qui a passé de là à la vie de la résurrection, « Je suis crucifié avec Christ. Christ vit en moi ». (Galates 2 : 20). Voilà ce qui donne le courage de vouloir être toujours plus conforme à Christ en sa mort.
    
                    Comment parvenir à cette heureuse conformité? Voici ce que Paul nous répond : « Ces choses qui m’étaient un gain je les ai regardées comme une perte à cause de Christ. Bien plus, je regarde toutes choses comme une perte en comparaison de l'excellence de la connaissance de Jésus-Christ, mon Seigneur... afin que je connaisse Christ... devenant conforme à lui dans sa mort ». (Philippiens 3 : 7- 11). Cette perte-là est de grand prix, mais n'est-elle pas bien digne d'être achetée ? Donnons, abandonnons tout, oui, tout, pour être admis avec Jésus sur la croix.
    
                    Et s'il nous paraît dur de tout donner pour n'avoir d'autre récompense qu'une vie sur la croix, écoutons encore Paul nous dire pourquoi il a si volontiers tout abandonné pour choisir la croix. C'était pour « Jésus-Christ, mon Seigneur ». La croix était la place où il pouvait le mieux s'unir à son Seigneur. Connaître Christ, gagner Christ, être trouvé en lui, être fait semblable à lui, voilà le désir brûlant qui lui rendait facile de renoncer à tout, et qui l'attirait si fortement vers la croix. A tout prix se rapprocher de Jésus. Tout pour Jésus! Voilà sa devise. Voilà ce qui répond à cette question: Comment devenir conforme à Christ en sa mort? C'est d'un côté : tout abandonner; c'est de l'autre : laisser entrer Jésus, tout pour Jésus.
     
                     Oui, ce n'est que « la connaissance de Jésus » qui rend possible de lui devenir conforme en sa mort; mais que l'âme « gagne Christ »; qu'elle soit trouvée en lui, qu'elle « le connaisse et reçoive l'efficace de sa résurrection », aussitôt il y a pour elle non seulement possibilité, mais réel bonheur à le faire. C'est pourquoi, cher disciple de Jésus, regarde à lui, à lui le Crucifié.
    
                    Contemple-le jusqu'à ce que ton âme apprenne à dire : Ô Seigneur, je veux être comme toi ! Contemple-le jusqu'à ce que tu le voies, lui, le Crucifié, s'approcher de toi, dans sa toute-puissance pour te faire vivre de sa vie de crucifixion. C'est par la puissance de l'Esprit éternel qu'il s'est offert à Dieu, et c'est ce même Esprit qui t'apportera, qui te donnera pour en faire ta vie tout ce que comprend cette mort sur la croix, tout ce qu'elle a accompli pour toi. Par cet Esprit saint, Jésus lui-même maintient en toute âme qui se confie en lui, la puissance de la croix, c'est-à-dire la mort au péché, le renoncement à soi-même, en même temps que la source intarissable de la vie et de la puissance de la résurrection. C'est pourquoi regarde à lui, le Crucifié, qui est vivant. Souviens-toi pourtant que, bien que tu doives t'efforcer d'obtenir cette grâce, elle ne te sera pas accordée comme fruit de tes efforts, mais comme un don gratuit qui vient d'En-haut. On ne devient conforme à Jésus dans sa mort qu'autant qu'il daigne se révéler lui-même. Cherche donc à recevoir cette grâce de lui directement.
     
                     Ô Seigneur, tout ceci est trop élevé pour moi. Je ne puis atteindre si haut. Te connaître dans la puissance de ta résurrection, être rendu conforme à toi dans ta mort : ce sont de « ces choses que tu as cachées aux sages et aux intelligents et que tu as révélées aux enfants », à ces âmes d'élite auxquelles seulement « il est donné de connaître les mystères du royaume des cieux » (Mathieu 13 : 11). Seigneur, plus que jamais je vois quelle folie il y aurait à croire que je puis devenir conforme à toi par mes propres efforts. Je m'abandonne donc à ta miséricorde. Regarde-moi selon les richesses de ton amour, et révèle-toi à moi par une grâce de ta libre faveur. Puisque tu condescends du haut de ta demeure céleste à t'abaisser ainsi jusqu'à moi, à me recevoir dans une pleine conformité à ta vie et à ta mort, ô Seigneur, je vivrai et je mourrai pour toi et pour les âmes que tu es venu sauver par ta mort.
     
                    Ô mon Sauveur, je sais que tu veux me l'accorder. Ton amour pour chacun de tes rachetés est infini. Enseigne-moi, amène-moi à tout abandonner pour toi, et prends à jamais, possession de moi pour ton service. Oui, je te prie, que ma vie s'emploie à sauver ceux qui périssent et qu'ainsi je devienne en quelque mesure conforme à toi dans ta mort. Amen.

à suivre.. ...